Tag: Front de résistance contre l’austérité

  • Pas touche à nos services publics ! Une campagne de la CGSP ALR de Bruxelles

    CGSPALRLa CGSP ALR (administrations locales et régionales) a lancé une campagne contre la politique d’austérité. Cette campagne a pour but que des discussions soient menées dans les délégations de la CGSP ALR à Bruxelles, entre autres sur base d’une brochure. Cette brochure est diffusée et accompagnée d’une discussion sur son contenu. De cette manière, le syndicat entend renforcer la confiance en soi du personnel pour mener la lutte pour les services publics. Les partis établis et leurs médias mettent toujours en avant qu’il n’y a pas d’alternative. Nous devons mener nos propres campagnes et discussions pour développer et défendre nos alternatives.

    La brochure pointe les conséquences de la politique pour le personnel des communes et villes et pour les usagers de ces services. Une dégradation des services communaux, des pertes d’emplois, … La brochure conclut : “L’histoire nous montre que les conquêtes sociales ont été acquises par les luttes des travailleurs, elles ne nous ont pas été offertes par les patrons ou les gouvernements. Construisons un rapport de force efficace en unissant les travailleurs, avec et sans emploi, les travailleurs et usagers des services publics, pour lutter contre l’austérité dans nos communes et défendre ensemble des services publics de qualité !”

    Cela confirme la nécessité d’une suite au 15 décembre et au plan d’action de novembre/décembre et ce, non seulement dans les cabinets des ministres mais aussi en rue, sur le terrain et en contact direct avec les usagers. Cette campagne au sein des services publics à Bruxelles peut, en effet, s’accompagner de la construction d’un mouvement général dans la société. En continuant à construire nos revendications avec chaque secteur au sein d’une lutte commune contre toutes les conséquences de la politique d’austérité, nous pourrons affiner notre alternative.

    La crise du capitalisme ne laisse aucun espace à une amélioration de nos conditions de vie et de travail. Les adaptations limitées que nous pouvons obtenir sur base de négociations risquent d’être glissées vers d’autres travailleurs ou d’autres mesures qui nous toucheront à nouveau. L’establishment capitaliste est, en effet, déterminé à nous faire payer la crise.

    La CGSP ALR a organisé une assemblée générale à Bruxelles, après la manifestation de ce mercredi 21 janvier. Il y a été voté une motion pour insister au sein de la CGSP pour des actions de grève dans le secteur public. La centrale syndicale veut ainsi éviter qu’on ne table que sur des négociations. La centrale syndicale estime également qu’une suite au plan d’action qui s’est terminé par la grève du 15 décembre est nécessaire. Cette motion indique que la lutte pourrait redémarrer dans la prochaine période.

    La meilleure façon d’y parvenir est de ne pas lutter chaque secteur dans son coin. La force du plan d’action de fin 2014 était justement que nous soyons partis en action tous ensemble et ce, quels que soient les secteurs ou les syndicats. La campagne de la CGSP ALR de Bruxelles et la motion de mercredi dernier constituent une bonne occasion de mener la discussion sur un nouveau plan d’action. Un deuxième plan d’action plus large et plus fort peut stopper le gouvernement de droite.

  • Ce gouvernement et la politique d’austérité peuvent être balayés par la grève !

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    En avant vers la plus grande grève générale de 24 heures de l’histoire belge !

    Michel I a été totalement surpris par les plus de 120.000 manifestants du 6 novembre. Soudainement, une petite taxe sur le capital bien symbolique semblait négociable pour faire passer la pilule. On peut donc faire trembler ce gouvernement. Mais tant que nous ne l’aurons pas complètement balayé par la grève, il va se redresser et lancer de nouvelles attaques. En faisant du 15 décembre la plus grande grève générale de 24 heures de l’histoire du pays, nous pouvons lui infliger une nouvelle claque. Le gouvernement survivra-t-il ? Il sera au moins fortement affaibli. Il ne sera probablement plus capable d’encaisser un deuxième plan d’action début 2015.

    Tract du PSL – Tract en version PDF

    La volonté du gouvernement pour des concessions n’a pas duré longtemps. Le temps passant, la manifestation massive a été réduite à un fait divers et toute l’attention a été détournée vers les violences qui ont eu lieu à sa marge. Jusqu’à ce que l’Open VLD et la N-VA aient la confiance d’exiger de limiter les allocations de chômage dans le temps en contrepartie de “l’impôt sur la fortune”. La manœuvre était évidente et visait à totalement évacuer de la table l’impôt sur la fortune. Et alors que le Secrétaire d’Etat Tommelein (Open VLD) veut vérifier si les allocataires vivent vraiment seuls en comparant leur consommation d’eau, la Secrétaire d’Etat Elke Sleurs (N-VA) a déclaré, même après l’affaire Luxleaks et les frasques de Marc Coucke (Omega Pharma), que les entreprises et bourgeois qui fraudaient le fisc devaient être traités ‘‘avec compréhension et en tant que partenaires’’.

    Entretemps les salariés, les chômeurs, les retraités, les malades, les personnes handicapées et aussi beaucoup de petits indépendants sont plumés. Le saut d’index, les attaques contre les pensions des fonctionnaires, contre les services publics, contre les chômeurs et contre le droit de grève sont accompagnées par de nombreuses mesures plus petites qui, ensemble, sont l’équivalent d’une morsure de requin sur notre budget. Chaque jour, les coalitions au pouvoir en rajoutent : augmentation des prix à la TEC, non-indexation rétrospective des quelques déductions fiscales dont bénéficient le commun des mortels, révision du panier de l’index, etc. A chaque fois, les plus faibles revenus sont les plus touchés.

    Le gouvernement soutient que la compétitivité des entreprises sera ainsi restaurée et que des dizaines de milliers d’emplois seront créés. Mais même le journal d’affaires De Tijd reconnaît que les entreprises belges se portent bien. ‘‘Les sociétés belges en crise? Quelle crise?”, a-t-on pu lire dans ses pages le 15 novembre. Il apparait que les entreprises ne veulent pas investir leurs réserves (240 milliards d’euros!) mais surtout payer leurs actionnaires. Le gouvernement ne le sait que trop bien. Sur une carrière complète, les salariés perdront entre 25.000 et 40.000 € avec un saut d’index. Aucun ministre ne dit combien d’emplois cela créera : ‘‘Nous vivons dans une économie de marché, pas dans une économie planifiée.” Cependant, il ressort du budget que le gouvernement n’a pas confiance. Sur les 1,2 milliard d’euros qui iront vers les entreprises en 2015 avec un saut d’index, il s’attend à ce que 850 millions (les 2/3) aillent à l’augmentation des profits des entreprises et non à la création d’emplois.

    Le 6 novembre a démontré qu’il existe une grande volonté d’agir. Pourtant, chacun de nous doit argumenter contre des collègues qui chérissent l’illusion que si nous serrons les dents maintenant, ça ira mieux ensuite. Des collègues qui pensent qu’il n’y a pas de solution alternative, que faire grève ne sert à rien et qui se sont laissé entrainer par la couverture médiatique des émeutes après la manifestation. Nous ne voulons pas les pousser dans les bras des patrons. Nous avons des arguments pour les convaincre comme jamais auparavant. Des tracts et des discussions sont indispensables sur les lieux de travail, mais aussi et surtout des assemblées générales du personnel pour expliquer les mesures gouvernementales, pour faire l’évaluation du plan d’action, pour préparer les actions mais aussi pour clarifier qu’il ne s’agit pas d’une grève ‘‘des syndicats’’, mais de chacun d’entre nous, assistée par les syndicats.

    Les syndicats, de leur côté, ont intérêt à ce que se développe une dynamique qui implique tout le monde dans l’organisation du plan d’action. Pourquoi, dans les secteurs et les régionales, ne pas organiser des assemblées générales ouvertes en front commun syndical afin d’évaluer la grève et de discuter des moyens de faire du 15 décembre un succès sans précédent? Pourquoi ne pas également planifier des assemblées générales après le 15 décembre pour faire démocratiquement l’évaluation et voir comment procéder après nouvel an ? Le point le plus faible de notre plan d’action reste la question de l’alternative. La coalition de droite dure souligne subtilement que le gouvernement précédent n’a pas introduit d’impôt sur la fortune. Il est vrai que si nous balayons Michel I par la grève, nous freineront également fortement du même coup la politique de casse sociale du prochain gouvernement, qu’il s’appelle Di Rupo II ou Peeters I. Mais ce mouvement a un potentiel bien plus grand que de simplement assurer le retour d’une tripartite au pouvoir. Ce serait une déception.

    Ce dont nous avons besoin, c’est d’un gouvernement qui défend aussi fermement les intérêts des travailleurs que le gouvernement actuel défend ceux des patrons. Nos assemblées du personnel ne doivent pas se limiter à l’évaluation et à la préparation des actions, elles pourraient contribuer à l’élaboration d’une véritable alternative en construisant et en faisant vivre de la base – par entreprises et par secteurs – le cahier de revendications des travailleurs. En se rabattant toujours sur le moindre mal – la social-démocratie pour la FGTB, la démocratie chrétienne pour l’ACV et les verts pour certains autres – nous n’avons fait que préparer le lit pour l’arrivée de la droite dure au pouvoir. Le mouvement des travailleurs mérite de meilleurs représentants. La FGTB de Charleroi & Sud Hainaut appelle depuis deux ans à rompre avec la social-démocratie et les Verts pour s’unir dans un vaste parti de lutte de la gauche. Le PSL reste disponible et veut entièrement coopérer.

    Le Parti Socialiste de Lutte défend:

    • Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure!

    • Non à la dégradation des contrats de travail par la sous-traitance, l’intérim ou les autres emplois précaires !

    • Bas les pattes du statut des fonctionnaires! Aucun démantèlement des services publics! Aucune privatisation ou libéralisation! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing!

    • Bas les pattes de nos pensions. Maintien de la prépension et de la retraite anticipée!

    • Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!

    • Ni chasse aux chômeurs, ni dégressivité, ni service communautaire! Attaquons le chômage par la diminution généralisée du temps de travail à 32 heures/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!

    • Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique de la collectivité!

    • L’économie de marché chaotique et la course aux profits n’offrent aucune garantie d’emplois. Pour une économie planifiée, gérée et contrôlée démocratiquement par la collectivité : pour un socialisme démocratique et moderne!

  • Liège : Création d’un comité étudiant de soutien à la grève

    Une assemblée d’information avait déjà eu lieu à l’ESAS avant la manifestation du 6 novembre.

    A l’Ecole Supérieure d’Action Sociale (ESAS), à Liège, un comité étudiant de soutien au plan d’action syndical a été créé, une initiative dans laquelle sont impliqués les membres d’Etudiants de Gauche Actifs. Nous publions ici le tract réalisé par ce comité à destination des étudiants et du personnel.

    Étudiants/Travailleurs au cœur de l’action.

    Tous les partis au pouvoir s’accordent à dire qu’il n’y a qu’une d’alternative à la crise, l’Austérité. Nous, futurs travailleurs sociaux, affirmons que d’autres choix sont possibles : investir dans l’éducation, les transports publics, les logements sociaux, ou encore les énergies renouvelables, nous semblent être des alternatives réalisables.

    Une réduction du temps de travail à 32h/semaine, avec embauche compensatoire et sans perte de salaire permettrait d’engager de nombreux travailleurs sans emplois et ainsi répondre au chômage de masse touchant particulièrement la Jeunesse.

    Rappel de différentes mesures d’Austérité qui vont tous nous toucher :
    – Allongement du temps de travail pour un salaire moindre (saut d’index, recul de la pension)
    – Dégradation des conditions de travail (flexibilité, précarisation des contrats, augmentation de la charge de travail…)
    – Coupes budgétaires dans les Services Publics (transports, soins de santé, éducation, culture, aides sociales…)
    – Chasse aux sans-papiers et extension de centres fermés.
    – Exclusion et augmentation du contrôle des allocataires sociaux

    Dans ce soit-disant effort collectif, certains ne devront pourtant pas se serrer la ceinture. Les grands patrons, industriels et actionnaires ne seront pas touchés par ces mesures. Bien au contraire, de grands cadeaux fiscaux leurs sont octroyés avec pour but la création d’emplois, et ce depuis des années. Où sont ces emplois ?

    Les organisations syndicales s’opposent aux politiques d’Austérité par la construction d’une résistance sociale via des séances de sensibilisation et d’information, des appels aux manifestations et aux grèves. Nous approuvons ce plan d’action et revendiquons la poursuite de celui-ci car c’est par ces méthodes que nos droits sociaux ont été obtenus.

    Une grève n’a pas pour but de prendre en otage la population, bien au contraire, elle vise sa défense et permet de prendre conscience du rôle du travailleur dans la création de richesses. Par le blocage de l’économie, c’est aux porte-feuilles des actionnaires et grands patrons que nous touchons, ce qui est un excellent moyen de pression.

    Cependant, nous pensons que la compréhension, la mobilisation et l’implication de la population seraient plus fortes si ces plans d’actions étaient discutés, débattus, élaborés et appliqués collectivement.

    Pourquoi ne pas en discuter, étudiants et travailleurs réunis ? C’est ensemble que nous devons réfléchir à ces choix politiques, idéologiques et sociétaux par la tenue de débats démocratiques sur tous les lieux de travail.

    Nous lançons donc un appel collectif :

    Étudiants et travailleurs, délégués ou non, mettons sur pied des comités de grève et organisons des arrêts de temps de travail. Utilisons ce temps libre pour tenir des Assemblées Générales afin de populariser et organiser la grève dans nos écoles. De cette manière, toutes organisations syndicales, courants politiques, associations, travailleurs et étudiants pourraient être rassemblés et se concentrer vers le réel responsable de la crise, le Capital. Organisons la colère par la base, la mobilisation ne sera que renforcée.

    Comité de soutien à la grève – École Supérieure d’Action Sociale (ESAS)

  • Plan d’action syndical : pour quoi faire et comment assurer son succès ?

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    Vous en avez entendu parler, un plan d’action a été lancé par les directions syndicales : manifestation nationale le 6 novembre, grèves tournantes les lundis 24 novembre, 1er et 8 décembre et, enfin, grève générale nationale le 15 décembre. Et si ça ne suffit pas, on parle déjà de la possibilité que les grèves tournantes reprennent à partir du lundi 5 janvier. Cela fait très longtemps qu’un tel plan n’avait pas été lancé, l’ampleur des attaques du patronat et du nouveau gouvernement de droite nécessitait une réponse du même niveau. Seul un mouvement de masse pourra stopper les attaques et permettre à une alternative de se construire.

    Par Ben (Charleroi), article tiré de l’édition de novembre de Lutte Socialiste

    Construire l’unité parmi les travailleurs pour gagner face au patronat !

    On entend parfois certains militants dire que ce qu’il faut, c’est ‘‘faire chier les gens’’. Soyons clair, si le but est de construire un mouvement de masse capable de renverser le gouvernement mais aussi de construire une alternative à l’austérité, il faut savoir distinguer de quels gens on parle. Ce qu’il faut faire, c’est polariser le débat, clarifier que le patronat et les travailleurs n’ont pas d’intérêts communs et stimuler le conflit de classe en cours en identifiant clairement l’ennemi. Une fois l’ennemi identifié, il ne faut pas seulement ‘‘le faire chier’’ mais le confronter systématiquement avec pour but de changer le rapport de force en notre faveur. Il faut désarmer la classe dominante en utilisant notre arme la plus puissante : notre nombre.

    Pour cela, il faut organiser les masses. Et la minorité consciente a un grand rôle à jouer pour démasquer les injustices. La tâche peut sembler difficile car il est vrai qu’après des décennies de recul et de défaites, il est compréhensible que beaucoup de travailleurs n’aient plus confiance dans la possibilité d’entrer dans une confrontation victorieuse contre le patronat et le gouvernement. C’est pourquoi les plus conscients doivent montrer l’exemple, prendre des initiatives combatives, celles-ci pouvant inspirer des couches plus larges et redonner confiance dans la lutte. L’objectif doit être de gagner le cœur des masses et de leur montrer que leur frustration provient de l’austérité qu’elles subissent ainsi que du système capitaliste lui-même. Nous devons montrer que des alternatives sont possibles mais qu’elles ne peuvent être concrétisées qu’à travers des luttes de masse.

    Comment préparer les manifs et les grèves ?

    Les dates du plan d’action sont connues, d’autres se rajouteront peut-être, la campagne d’information et de mobilisation est donc lancée. Les distributions de tracts, les stands en rue, les discussions avec les amis et les voisins, les débats sur les réseaux sociaux, les actions de sensibilisation en rue, etc. seront nécessaires car nous ne pouvons pas compter sur les médias traditionnels pour nous informer correctement. Ils sont gagnés aux idées néolibérales et à l’austérité. A nous de défendre le point de vue des travailleurs, des jeunes et des victimes de l’austérité !

    Pour que ce plan devienne une réussite, il faut que les travailleurs et les jeunes se l’approprient. Nous devons le discuter sur les lieux de travail, en assemblées, et chacun doit pouvoir s’exprimer. Là où des étudiants ou des lycéens ont la possibilité de le faire, ils devraient également organiser des assemblées pour rejoindre le mouvement. Pour que ces assemblées soient des réussites, il faudrait que les militants combatifs les préparent convenablement. Les raisons et objectifs du plan d’action doivent être discutés autant que possible et le plan devrait être voté démocratiquement. Celui qui aura voté concernant ce plan d’action respectera mieux sa légitimité, même s’il a voté contre. Celui qui perd le vote pourra encore faire usage de son droit individuel de faire grève mais sans entraver la majorité qui voudra se rendre au travail. Cela nous permettra mieux d’évaluer ensuite la grève et de motiver les collègues pour la prochaine occasion.

    Dans les assemblées, nous devrions aussi discuter de la manière dont le plan va se concrétiser et du rôle que chacun peut et devrait y jouer. Afin de faciliter la mobilisation et pour éviter les divisions entre les différents syndicats mais aussi afin d’inclure dans la lutte les non-syndiqués, un comité de grève pourrait être élu par l’assemblée. Dans la plupart des cas, cette équipe serait certainement composée des délégués en front commun, renforcée par quelques collègues dynamiques, permettant ainsi d’intégrer tous ceux qui veulent prendre part à l’organisation pratique de la grève.

    Une présence massive au piquet de grève pour discuter entre collègues !

    Faire grève, ce n’est pas laisser deux délégués devant l’entreprise afin que tout le monde reste chez soi. Le piquet de grève n’a pas pour seul but de fermer l’entreprise, c’est aussi et surtout un outil pour reconstruire la confiance des travailleurs dans leur propre force.

    Participer à un piquet, c’est avoir l’occasion de discuter avec ses collègues sans la pression habituelle qu’on subit sur son lieu de travail, ça permet de construire la solidarité, d’apprendre à se connaître un peu plus, mais surtout de mener des discussions politiques que l’on n’a pas l’habitude de pouvoir mener durant les journées de travail. Un bon piquet est un piquet où on stimule le débat, où on discute stratégies, objectifs, alternatives, etc. Et il n’est pas rare qu’un bon piquet de grève permette non seulement de faire comprendre que les intérêts du patron et des travailleurs ne sont pas compatibles mais aussi que ce sont les travailleurs qui sont indispensables au fonctionnement de l’entreprise, pas les patrons.

    Plus la participation au piquet est massive, plus facile ce sera de convaincre les collègues indécis d’au moins venir discuter au piquet. Il est même possible que certains qui étaient tentés d’essayer d’aller travailler le jour de la grève changent d’avis en voyant une masse de leurs collègues devant l’entreprise. Et puis c’est quand même pour lutter contre l’austérité qu’on fait grève et qu’on accepte de perdre une partie de notre salaire, pas pour aller faire nos courses pour Saint-Nicolas ou pour Noël.

    Organiser le piquet.

    Évidemment, il ne suffit pas de décréter qu’on veut une présence massive au piquet pour que ce soit le cas. La présence au piquet, c’est une tradition qui doit se construire et ça nécessite une préparation concrète de chaque piquet. On ne peut pas rester toute une journée debout dans le froid à ne rien faire, et encore moins sous la pluie. Prévoir de quoi s’abriter, de quoi se réchauffer, de quoi manger, ça participe aussi à la réussite d’un piquet. Organiser des activités également, des débats, des projections de film de lutte, envoyer des équipes en solidarité aux piquets où il y a moins de gens, etc.

    Et pourquoi ne pas organiser une assemblée générale de bilan de la grève en fin de journée afin de voir comment on peut améliorer l’organisation de la prochaine ? Cela peut d’ailleurs être fait en commun avec tous les grévistes des entreprises voisines, du zoning,…

    Comment réagir face au service minimum ? La grève pour obtenir le service maximum !

    A chaque grève, la question du service minimum revient et c’est d’autant plus le cas avec la volonté du gouvernement de l’imposer à la SNCB.

    Soyons clairs: défendre le service minimum revient à s’attaquer au droit de grève, à vider la grève de son sens et de son utilité. Le service minimum affaiblit les travailleurs dans leur lutte contre le patronat. D’ailleurs, dans de nombreux secteurs, avec les coupes budgétaires et la dégradation des conditions de travail, c’est service minimum toute l’année. En fait, les rares moments où les travailleurs font grève dans ces secteurs, c’est pour revendiquer un service maximum, à travers des refinancements, des améliorations de conditions de travail, etc. Un malade qui doit patienter 2 heures aux urgences ou un navetteur dont le train n’a pas été nettoyé parce que la SNCB veut faire des économies pourrait en témoigner. Toute l’année, des trains sont supprimés ou en retard, et c’est entre autre pour éviter que ça empire que les travailleurs partent en action !

    C’est pourquoi, qu’importe le secteur, les travailleurs ne doivent pas accepter que le gouvernement et le patronat imposent un service minimum. Dans les rares secteurs où un risque d’accident existe, c’est le comité de grève lui-même qui s’arrange pour éviter les problèmes, cela fait partie de l’organisation de la grève.

    Sommes nous trop radicaux ?

    Le patronat et ses médias vont nous accuser d’être des radicaux, de vouloir nous substituer au gouvernement, d’être violents, etc. Mais la violence, elle vient du patronat et du gouvernement, elle vient de l’austérité qu’on doit subir, de la dégradation de nos conditions de travail et de vie. Cette violence, la majorité de la population doit la subir tous les jours en silence.

    Alors soyons clair, quand un système permet aux patronat, aux actionnaires et aux banques de s’enrichir sur le dos de la majorité des travailleurs, des jeunes et des plus pauvres, il est temps que ce système change, il est temps que les travailleurs prennent les choses en mains pour eux-mêmes et qu’enfin il reprennent une juste part de la richesse qu’ils produisent.

     

  • Les attaques nous concernent tous, une lutte unitaire est nécessaire pour faire chuter ce gouvernement !

    anvers‘‘C’est maintenant qu’il faut y aller, après ce sera trop tard !’’ Ce sont les mots d’un étudiant du secondaire, prononcés lors de l’assemblée générale bondée qui a pris place après la grève des écoles à Gand ce 22 octobre.

    Par Els Deschoemacker

    Il a poursuivi en disant qu’il fallait lier les actions des étudiants du secondaire et du supérieur au plan d’action national des syndicats. Il n’a pas été jusque-là, mais le ton employé impliquait clairement que si nous avions à notre disposition un front uni des travailleurs et des étudiants, nous serions un millier de fois plus forts pour remporter la victoire. Même son de cloche lors des assemblées syndicales de masse organisées avant de préparer les actions de grève. ‘‘Tous les syndicats en front commun contre ce gouvernement’’, résumait à Anvers le président de la FGTB, Rudy De Leeuw.

    Ces deux anecdotes expriment un sentiment d’urgence vis-à-vis de l’action mais aussi la compréhension du caractère antisocial des mesures des autorités ainsi que du potentiel d’un bon plan d’action syndical national pour envoyer valser ce gouvernement.

    Avant même que le gouvernement ne soit formé, les étudiants de Gand étaient déjà descendus dans la rue contre l’austérité dans l’enseignement. Pareil pour la police. Le secteur de la culture s’est organisé, avec entre autres la campagne “Hart boven Hard” en Flandre contre les importantes réductions de subventions. Ces dernières semaines, le sentiment d’urgence était aussi très grand parmi les cheminots, qui ont décidé de ne pas attendre le plan d’action national avant de partir en action.

    Une telle pression est inédite depuis les années ‘80. La grève générale du 15 décembre ne sera pas la première depuis lors. Une des plus grandes grèves générales de l’histoire de notre pays a eu lieu contre le Plan Global, en 1993. Le Pacte des générations a connu deux grèves générales en 2005 et le gouvernement Di Rupo en a affronté une en 2012. Toutes ces grèves ont eu leur effet. Elles ont toutes permis d’adoucir les attaques, qui auraient pu être bien pires. Mais aucune d’entre elles n’a véritablement repoussé l’attaque, encore moins conduit à la chute du gouvernement. L’argument ultime de la direction syndicale pour empêcher l’éruption de la grève politique et pour, au final, faire cesser le mouvement avec une décision prise au sommet était que ces gouvernements étaient les plus à gauche possibles et que leur chute allait entrainer l’arrivée d’une coalition encore plus à droite.

    Aujourd’hui, cet argument ne prend pas ! Nous avons face à nous le gouvernement le plus à droite depuis les années ‘80, et nous allons le sentir. Le caractère antisocial de ce gouvernement est très bien perçu, et même la direction syndicale a cette fois ouvert grand la porte à une dynamique capable de mener à la construction d’un véritable rapport de forces entre les syndicats et le gouvernement.

    Cette épreuve de force peut être remportée, ce gouvernement peut chuter.

    Mais cela exigera des efforts conscients et déterminés pour aller vers l’unité la plus grande possible dans l’action. Ce besoin d’unité est perçu de manière instinctive, mais peut aussi se retrouver sous pression. L’unité entre étudiants et travailleurs dans secondaire et le supérieur en Flandre peut et doit être organisé sur les écoles via des assemblées générales afin de discuter ensemble de l’application du plan d’action jusque dans ses moindres détails. Il en va de même plus globalement, jusqu’à la moindre entreprise. Il faut convoquer des assemblées du personnel, en front commun, tous ensemble ; ouvriers et employés ; verts, rouges et bleus. Mais il faut aussi des assemblées générales au niveau de chaque ville pour réunir les délégués des assemblées d’écoles et d’entreprises afin de continuer à forger cette unité.

    Ce gouvernement va tout faire pour briser la solidarité en essayant de conclure des compromis avec tel ou tel groupe pris séparément. Les médias flamands fulminent aujourd’hui contre les cheminots wallons entrés en lutte, avec pour seul but de faire passer ces militants pour des sauvages. A toutes ces tentatives de rompre le front uni doivent faire face une propagande efficace, des actions audacieuses et des slogans rassembleurs et qui sonnent juste. La visite de solidarité de syndicalistes anversois aux assemblées syndicales et aux actions à Liège ont été un bon exemple de la manière de procéder, cela contribue à renforcer la conscience des militants.

    Ce gouvernement peut chuter, mais cela exige une solidarité d’acier et l’unité la plus forte de la part de l’ensemble de la classe des travailleurs belges : jeunes et vieux, francophones et néerlandophones, d’origine belge ou immigrée, hommes et femmes : tous ensemble contre ce gouvernement antisocial !

  • En plus du plan d’action, le mouvement des travailleurs a besoin de sa propre alternative!

    Photo : Mediactivista

    “Pas de Thatcher en Belgique” a lancé le PSL alors que la formation du gouvernement était encore en cours. Nous avons lancé un avertissement quant au caractère du gouvernement qui nous attendait. Maintenant, il est là. S’il parvient à ses fins, le mouvement des travailleurs sera brisé et la voie sera libre vers des salaires, des allocations et des conditions de travail dignes du 19ème siècle. Les syndicats ripostent avec un plan d’action impressionnant. Pour arracher quelques concessions? Pour rappeler Di Rupo au pouvoir? Ce serait décevant. Le gouvernement Michel et toute la politique d’austérité doivent s’en aller. Mais cela exige une alternative propre au mouvement des travailleurs.

    Par Eric Byl, éditorial de l’édition de novembre de Lutte Socialiste

    Les medias des patrons et les politiciens l’ont eux aussi bien compris. “Pourquoi n’entendons-nous jamais de la part de tous ceux qui protestent à haute voix la défense d’une alternative réaliste aux économies et autres mesures du gouvernement qui ne détruit pas d’emplois?”, se demande De Tijd. Il n’y pas d’alternative, répète De Wever. Nous voilà de retour à Thatcher et son fameux ‘TINA’ : there is no alternative.

    Evidemment, c’est hypocrite. Même l’OCDE et le FMI avertissent qu’une politique budgétaire trop stricte pourrait étrangler l’économie. Selon Bart De Wever, la création d’emploi dépend de la croissance économique et donc certainement pas de lui ni de sa politique. Beke (CD&V) et Dewael (Open-VLD) eux non plus ne veulent pas garantir de création d’emplois. Ils expliquent:“Nous vivons dans une économie de marché, pas dans une économie planifiée”. De cette manière, ils indiquent de façon implicite qu’une économie planifiée peut garantir des emplois. Le PSL est bien d’accord sur ce point, mais à condition que cette économie planifiée soit gérée de façon démocratique.

    Nous serions alors capables d’accroître les richesses de la société en investissant dans l’enseignement au lieu d’y opérer des économies. Nous pourrions mettre les connaissances scientifiques et techniques à la disposition de tous au lieu de les protéger des concurrents sur le marché à l’aide de brevets. Nous pourrions partager le travail disponible avec une réduction collective du temps de travail et en augmentant les salaires et les allocations sans que le profit ne soit accaparé pour être planqué dans des paradis fiscaux. C’est quand-même évident, non ? Mais cela exige un gouvernement qui défend les intérêts des travailleurs avec autant d’énergie que les gouvernements actuels en mettent pour défendre ceux des patrons. Seul un gouvernement des travailleurs en est capable.

    Mais entretemps, nous produisons selon les lois du marché et, là, une autre logique est d’application : celle de la défense du profit des capitalistes individuels, que cela soit sous forme de dividendes, d’intérêts ou de plus-value. Et là, tous les ‘De Wever’ de ce monde ont un point pour eux : si nous travaillons gratuitement et si la collectivité offre les cadeaux fiscaux nécessaires, alors les patrons ne menaceront pas de délocaliser. Beaucoup de travailleurs le savent très bien et puisque la social-démocratie et les verts ne remettent pas en question le marché et disent même que les coûts salariaux sont trop élevés, leurs alternatives ne sont pas crédibles. Le fait que Di Rupo explique que 70% des mesures du gouvernement Michel avaient déjà été mises en avant par son gouvernement ne fait que confirmer cet élément.

    Le plan cactus du PTB est beaucoup plus ambitieux en investissements dans les logements publics, le transport public, l’enseignement, les pensions ou les soins de santé. Le PTB ne défend pas la diminution des coûts salariaux, mais bien l’augmentation des salaires et des allocations, ce qu’il veut financer par des taxes sur les riches, des économies d’échelles, des appels d’offre dans le secteur pharmaceutique et sur les appareils médicaux, une chasse à la fraude fiscale, etc. Dans le secteur financier il plaide pour une taxe bancaire et pour une banque publique à côté du secteur privé. Le principal investissement du plan cactus est toutefois le payement accéléré de la dette publique, probablement dans l’espoir de créer une certaine marge budgétaire.

    Le PTB a fait un calcul correct sur papier. Mais il y a vingt ans, il ne trouvait pas que c’était nécessaire. Il scandait alors “ faites payer la crise aux riches” et “prenons l’argent où il est, chez les banques, chez les holdings”. C’étaient de bons slogans, mais même là se pose la question de savoir quoi faire lorsque les capitalistes s’en vont. Pourquoi ne pas défendre la nationalisation sous contrôle des travailleurs et de la collectivité des secteurs clés de l’économie et de toutes les entreprises qui agitent la menace de délocaliser ? Un gouvernement des travailleurs qui veut offrir une alternative crédible ne pourra pas éluder cette question. Il devra être aussi audacieux dans l’intérêt du monde du travail que le gouvernement actuel l’est dans l’intérêt de celui du capital.

  • [PHOTOS] Manifestation syndicale massive à Bruxelles contre Michel 1er et l’austérité (2)

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    Les médias ont parlé de 100.000 personnes pour cette manifestation du 6 novembre, mais c’est à n’en pas douter une sous-estimation. Les directions syndicales parlent de 120.000 participants, mais peut-être il y avait-il beaucoup plus de monde. Cette mobilisation impressionnante fut une expression de la résistance de masse contre un gouvernement profondément détesté.

    Les dizaines de milliers de manifestants étaient venus de tout le pays. Parfois, il a fallu laisser trois trains partir avant de pouvoir monter dans un autre, tous simplement en raison de l’affluence massive. Certains trains sont directement partis vers Bruxelles-Midi puisque la gare du Nord était bondée.

    Ce 6 novembre, nous avons vu quelle était la force de notre nombre.

    Reportage-photos d’Isabelle Marchal

  • [PHOTOS] Manifestation syndicale massive à Bruxelles contre Michel 1er et l’austérité

    Les médias ont parlé de 100.000 personnes pour cette manifestation du 6 novembre, mais c’est à n’en pas douter une sous-estimation. Les directions syndicales parlent de 120.000 participants, mais peut-être il y avait-il beaucoup plus de monde. Cette mobilisation impressionnante fut une expression de la résistance de masse contre un gouvernement profondément détesté.

    Les dizaines de milliers de manifestants étaient venus de tout le pays. Parfois, il a fallu laisser trois trains partir avant de pouvoir monter dans un autre, tous simplement en raison de l’affluence massive. Certains trains sont directement partis vers Bruxelles-Midi puisque la gare du Nord était bondée.

    Ce 6 novembre, nous avons vu quelle était la force de notre nombre.

    Notre rapport de la manifestation.

    Reportage-photos de MediActivista

    Reportage-photos de Laurent (Anvers)

    Reportage-photos du Collectif Krasnyi

    Reportage disponible sur le site du collectif

  • Une manifestation nationale qui a illustré la force de notre nombre.

    betoging

    Le plan d’action syndical commence bien!

    Tous les médias déclarent que plus de 100.000 manifestants étaient présents. C’est vrai, cette manifestation était réellement massive. A Bruxelles-Nord, les premiers manifestants sont partis vers 10h30 et les derniers n’ont suivi leurs traces qu’à 14h30 ! 100.000 personnes, c’est à n’en pas douter une sous-estimation. Les directions syndicales parlent de 120.000 participants et peut-être même il y avait-il beaucoup plus de monde.

    Les dizaines de milliers de manifestants étaient venus de tout le pays. Parfois, il a fallu laisser trois trains partir avant de pouvoir monter dans un autre, tous simplement en raison de l’affluence massive. Certains trains sont directement partis vers Bruxelles-Midi puisque la gare du Nord était bondée.

    Loin d’être un évènement anodin, la manifestation fut une expression de la résistance de masse contre un gouvernement profondément détesté. Des dizaines de milliers de collègues de manifestants se sont dit désolés de ne pas être là. Aujourd’hui, très clairement, nous avons vu quelle était la puissance de notre nombre.

    Comme il fallait s’y attendre, les médias n’ont pas manqué de rapidement faire du tapage autour de n’importe quelle forme d’incident : des gens attendaient leur bus en vain à l’arrêt, la circulation était perturbée dans et autour de la capitale, etc. Le fait que les provocations policières aient dû essuyer la riposte des dockers a été suffisant pour parler d’émeutes et, bien entendu, pour ne plus parler que de ça. L’attention médiatique démesurée qui a été accordée à cet épisode est à considérer comme une tentative désespérée de nuire au large soutien dont jouit la résistance sociale contre ce gouvernement de droite dure. Nous ne pouvons nous laisser prendre à ce piège.

    Mais la rhétorique de division et la propagande antisyndicale ont aujourd’hui eu moins d’impact qu’à l’accoutumée. Les raisons derrière ce constat sont évidentes : le gouvernement de droite dure a lancé une offensive en règle contre tous les travailleurs et les allocataires sociaux. Travailler plus longtemps pour un salaire moindre, bénéficier de moins de services publics, payer plus cher à peu près tout,… cela nous concerne tous et la colère et tout aussi grande que partagée.

    La manifestation a d’ailleurs impressionné par son caractère bigarré avec une bonne participation de jeunes, de moins jeunes, de travailleurs, d’élèves du secondaire et d’étudiants. De tous les coins du pays, des milliers de personnes sont venues pour participer à leur toute première manifestation.

    Le plan d’action syndical vers la grève générale du 15 décembre commence donc très très bien. Si cette dynamique se renforce lors des grèves régionales et lors de la grève générale nationale, le gouvernement aura un sérieux, très sérieux problème. Mais après le 15 décembre, le mouvement ne devra pas être stoppé pour quelques concessions de la part de ce gouvernement des riches.

    Ce gouvernement et le patronat vont de nouveau déclarer jusqu’à en être malade qu’il n’y a pas d’alternative et que l’adoption de mesures douloureuses est nécessaire. Mais aujourd’hui vient d’être publié dans les médias le scandale des milliards d’euros d’impôt éludés par les grandes sociétés via le Luxembourg. Hier, Trends.be a écrit que les entreprises belges disposent d’une réserve de 240 milliards d’euros : une montagne d’argent qui n’est pas investi dans la production puisque ça ne rapporte pas assez. Et c’est à nous de faire un effort ?

    Il existe des alternatives à cette politique d’austérité. Mais il ne faut pas attendre grand-chose de Di Rupo & Co. Ce dernier a déjà déclaré que 70% des mesures actuelles ont été mises en œuvre par le précédent gouvernement. Faire tomber le gouvernement Michel par la grève pour voir revenir aux affaires un nouveau gouvernement Di Rupo, ce n’est pas une solution. Pas mal de manifestants étaient entièrement d’accord sur ce point.

    Après cette démonstration de force phénoménale, il est très clair que renverser ce gouvernement à l’aide d’une résistance de masse est de l’ordre du possible. Dans le cadre de la construction des prochaines étapes du plan d’action syndical, nous devons discuter de ce par quoi nous voulons remplacer Michel 1er.

    Nous devons défendre une alternative de rupture avec les politiques anti-travailleurs : défendre l’arrivée d’un gouvernement des travailleurs qui prendra à cœur de satisfaire les besoins de la majorité de la population au lieu de sacrifier les conditions de vie de la majorité pour chercher à vainement étancher la soif de profit d’une infime élite capitaliste. C’est ce que nous entendons par une alternative socialiste démocratique.

  • Grève pour faire tomber Michel 1er mais aussi toute l’austérité!

    tract_bannerNous répondons aujourd’hui au gouvernement et au patronat. Oui, les syndicats peuvent encore mobiliser des tonnes d’affiliés. Non, le mouvement des travailleurs n’est pas un concept du siècle dernier. Au contraire ! Il est bien en vie et prêt à se battre. Et oui, le mouvement des travailleurs est toujours le moteur du changement social, capable d’entrainer derrière lui toutes les couches de la société.

    Tract en version PDF

    Le gouvernement fédéral Michel et le flamand de Geert Bourgeois estiment leur temps arrivé. Ils veulent affaiblir les syndicats et bouleverser les relations de forces entre travail et capital. Ils recherchent ouvertement la confrontation pour ouvrir la voie à une société où plus rien ne se dressera sur le chemin des riches et des patrons. Ils ont toutefois provoqué un impressionnant plan d’action avec lequel les syndicats tirent avec eux toute la résistance sociale. Même les journalistes de l’establishment grassement payés depuis la fin du 19e siècle pour nous qualifier d’énergumènes amateurs de bières doivent bien provisoirement reconnaître que le soutien est vraiment très large pour cette manifestation.

    Le plan d’action syndical relance la tradition des assemblées générales du personnel. Il a été discuté en de nombreux lieux de travail et même parfois soumis au vote. Cela favorise la participation de tous, permet de désarmer les adversaires et nous place en meilleur posture pour l’évaluation et la préparation de nouvelles actions. Il n’y a pas eu de réunion du personnel chez vous ? Organisez-là ou demandez-le à vos délégués.

    Nous n’avons pas besoin de querelles entre syndicats : aidons les militants combatifs des autres syndicats à surmonter les oppositions internes ! Ne nous laissons pas non plus diviser sur des lignes communautaires. Même si certaines mesures auront un impact plus dur dans une région plutôt qu’une autre, ce gouvernement n’est pas anti-wallon, anti-bruxellois, anti-flamand ou anti-belge : il est anti-travailleur ! L’austérité est générale, cela exige l’unité. C’est instinctivement ressenti mais la renforcer et la préserver nécessite une organisation consciente. La décision des 800 élèves en grève écolière le 22 octobre dernier à Gand de rejoindre le plan d’action syndical est un exemple à suivre.

    Pour l’essentiel, le gouvernement clame que « vos droits sont incompatibles avec nos profits. » Ne nous laissons pas endormir par quelques concessions sur lesquelles ils reviendront plus tard. Ce gouvernement doit tomber. Mais c’est encore insuffisant. Parmi les mesures antisociales de l’accord gouvernemental, 70% sont basées sur les politiques du gouvernement précédent, aux dires de Di Rupo lui-même. En bref : les attaques antisociales se poursuivront avec un gouvernement Di Rupo II, et les mesures prises par l’actuel resteront d’application. Seul le rythme de l’austérité les différencie.

    Notre lutte ne fait que commencer. L’expérience ainsi acquise doit être utilisée pour la construction d’un véritable contre-pouvoir de la classe des travailleurs. A la place d’un gouvernement anti-travailleur, nous voulons un gouvernement des travailleurs, un gouvernement dont la politique ne garantira la satisfaction des besoins de la large majorité de la population au lieu des profits d’une poignée de super-riches. Cela exige d’intégralement rompre avec la politique austéritaire.

    – Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure !
    – Non à la dégradation des contrats de travail par la sous-traitance, l’intérim ou les autres emplois précaires !
    – Bas les pattes du statut des fonctionnaires ! Aucun démantèlement des services publics ! Aucune privatisation ou libéralisation ! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing !
    – La prépension à 55 ans, pour des systèmes de fin de carrière avec diminution du temps de travail et pension anticipée à 60 ans !
    – Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
    – Ni chasse aux chômeurs, ni dégressivité, ni service communautaire ! Attaquons le chômage par la diminution généralisée du temps de travail à 32 heures/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!
    – Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique de la collectivité !
    – Pour la fin de ce système archaïque de propriété privée des moyens de production et de profit! Pour un socialisme démocratique moderne et l’utilisation libre des connaissances et des ressources pour le bénéfice de tous!

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