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Tag: Fondamentalisme religieux
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Contre le terrorisme et la haine: la solidarité! Ne laissons pas notre sécurité au gouvernement et au patronat!
Des dizaines de morts et de blessés. Un pays en état de choc. Voilà le résultat des attentats terroristes commis à Zaventem et à Bruxelles. Nous exprimons nos plus sincères condoléances aux victimes, à leurs familles et à leurs proches.
Tract du PSL – tract en version PDF – PDF de notre affiche
Les victimes sont des gens ordinaires. La peur est grande parmi les Bruxellois et les milliers de navetteurs. La proximité du terrorisme et son arbitraire ajoutent au trouble.
Ces attaques barbares réfléchies pour causer le plus grand nombre de victimes et engendrer un climat de peur sont revendiquées par l’Etat Islamique, une organisation particulièrement réactionnaire et sectaire basée sur une politique de haine et de terreur, à la fois dans les zones qu’elle contrôle en Irak et en Syrie ainsi qu’ailleurs dans le monde où elle commet des attentats. Nous ne pouvons pas assez condamner cette violence. Mais cela ne suffit pas !
La solidarité est très vive, tout comme après les attentats contre Charlie Hebdo ou ceux de novembre dernier à Paris. Les secouristes ont travaillé jusqu’à l’épuisement. Les chauffeurs de taxi ont gratuitement offert leurs services.
Solidarité et unité des travailleurs et de la jeunesse
Outre la colère, un climat de solidarité et d’unité a dominé durant les premiers rassemblements spontanés à la Bourse à Bruxelles, avec le refus de nous laisser diviser sur base de l’origine ou de la religion.
L’action unitaire de la base de la société est la meilleure manière d’isoler les terroristes et de mener la lutte contre les conditions qui leurs permettent de disposer d’un soutien. Le mouvement des travailleurs doit prendre l’initiative pour davantage organiser cette unité et la combiner à des revendications spécifiques. Nous avons la responsabilité d’assurer que cette unité ne soit pas large au point d’inclure les marchands d’armes et les fauteurs de guerre ou même les responsables de cette politique d’austérité qui a rongé le tissu social.
Contre le politique de diviser pour régner – le racisme, le salafisme,… – qui cherche à tirer profit de cette tragédie, nous défendons l’unité et la solidarité du monde du travail et des jeunes contre la haine et la terreur, mais aussi contre le racisme et les conditions sociales qui leur permettent de se développer.
L’appel à la sécurité est justifié et mérite une réponse conséquente. Mais l’efficacité d’une politique ne se mesure pas à sa rhétorique mais aux résultats. Tout comme la démonstration de force de la police et de l’armée après les attentats de Paris, l’arrestation de Abdeslam Salah, le terroriste le plus recherché en Europe, n’a hélas pas n’a pas mis fin à la menace terroriste. La répression, les «lockdowns», etc. ne s’en sont pas pris aux racines du problème.
Ne laissons pas notre sécurité aux mains du gouvernement et du patronat !
Chacun s’interroge et s’inquiète. Nous ne pouvons pas laisser les politiciens traditionnels et leurs médias diriger cette discussion. Ils ont démontré que leur approche est unilatéralement basée sur la répression, l’islamophobie, la fermeture des frontières et la guerre. Comme toujours, les intérêts de la majorité de la population ne comptent pas.
Organisons nous-même le débat sur les lieux de travail et sur les bancs des écoles et des universités. Sur les lieux de travail, il existe des structures spécifiquement mises en place pour garantir la sécurité au travail, mais aussi sur le trajet pour arriver au travail : les Comités pour la prévention et la protection au travail (CPPT). Les représentants syndicaux peuvent jouer un rôle central dans l’organisation des discussions en milieu de travail, de sorte aussi d’assurer qu’une réponse soit élaborée par le mouvement des travailleurs.
La sécurité est illusoire dans un cimetière social
Chaque travailleur sait pertinemment que la sécurité en milieu de travail exige d’investir dans l’infrastructure et les conditions générales de travail pour prévenir le stress et d’autres problèmes de santé. Nos quartiers et la société ne sont pas différents.
Quelques jours avant les attentats de Bruxelles, la sociologue Sarah Bracke a, dans les pages du quotidien flamand De Standaard (le 19/09), abordé la marginalisation et la déshumanisation systématiques de groupes de la population dans les quartiers pauvres du pays, des quartiers qui comprennent de nombreux migrants : «Et la déshumanisation porte en elle la violence. En premier instance une violence symbolique, mais qui peut rapidement devenir une violence physique.»
Ce gouvernement mine notre sécurité en économisant sur la sécurité sociale, les conditions de travail et le pouvoir d’achat. Cela conduit à la multiplication des conflits et des tensions sociales dans la société. Les réactionnaires de tous poils – populistes, salafistes, racistes,… – y trouvent un terrain fertile. Ils veulent eux aussi étrangler notre opposition politique et syndicale collective, tout comme le gouvernement.
Leurs guerres, nos morts
Les discriminations et les pénuries sociale sont des facteurs importants dans le processus de radicalisation qui voit une petite minorité de jeunes devenir les proies de l’Etat Islamique et d’autres groupes réactionnaires aux méthodes telles que le terrorisme. Mais aussi l’impérialisme et la politique de guerre des puissances capitalistes ainsi que leurs soutien séculaire aux dictatures, notamment au Moyen-Orient.
La lutte contre la politique d’austérité doit être couplée à l’opposition à la politique étrangère belge qui a renforcé la menace terroriste. D’ici l’été, le gouvernement belge devrait probablement intervenir militairement en Syrie, à l’instar de l’Irak et de l’Afghanistan. Les bombardements transforment des villes entières en ruines et font inévitablement des victimes au hasard. Cela ne va pas assurer notre sécurité ici, bien au contraire.
En septembre, cela fera 15 ans qu’Al-Qaïda a surpris le monde entier par ses attaques aux Etats-Unis, notamment contre le World Trade Center. Il faut reconnaitre l’échec de ces 15 ans de «guerre contre le terrorisme» déclarée par Bush et qui trouvent aujourd’hui un écho dans la rhétorique du gouvernement. L’existence de l’Etat Islamique est une conséquence directe de la faillite de la guerre contre le terrorisme en Afghanistan et en Irak ainsi que du soutien à des régimes dictatoriaux au Moyen-Orient.
Ce sont leurs guerres, celles de la soif de profits et des fauteurs de guerre locaux et internationaux. Mais les victimes sont essentiellement de notre côté, du côté des travailleurs, des pauvres, de la jeunesse,… à la fois ici et au Moyen-Orient.
Stopper ce système par la mobilisation de masse de la jeunesse et du monde du travail
De nombreuses initiatives vont être prises pour donner corps à la résistance contre la haine et le terrorisme. Nous les accueillerons positivement et allons activement mobiliser pour y participer. Lorsque cela sera possible et nécessaire, nous prendrons nous-mêmes l’initiative.
La manifestation nationale du 24 avril contre l’achat d’avions de chasse et la participation belge à la guerre en Syrie devient d’autant plus importante. Nous devons saisir cette occasion pour descendre dans les rues en masse. Mobilisons-nous sur tous les lieux de travail, dans les quartiers, les écoles et les universités.
Seule la force du mouvement des travailleurs peut stopper la politique de guerre et d’austérité du capitalisme belge. Nous appelons tous les délégués syndicaux, les délégations et les structures des syndicats à mobiliser cette force.
L’organisation syndicale a, en Belgique, la capacité de lancer un débat de société comme personne d’autre ne le peut, en organisant par exemple partout des réunions publiques sur la manière de lutter contre le terrorisme, contre le racisme, contre l’austérité et contre la guerre. Mais elle peut aussi mettre en branle une mobilisation de masse unitaire pour un véritable changement. Des meetings locaux, une manifestation nationale massive et, par exemple, des délégations pour la paix le 1er mai peuvent accroitre la résistance à la terreur, à la haine, à la pauvreté et à la guerre.
Le système capitaliste est en crise profonde. Il sape les perspectives d’avenir d’un groupe grandissant dans la société et conduit aussi au développement d’éléments de barbarie, comme le terrorisme et d’autres formes de violence arbitraire. Notre lutte pour une autre société est aussi un combat pour un avenir sûr pour tous. Pour un monde où les ressources disponibles (pensons aux gigantesques richesses aux mains d’une infime minorité) seront consacrées à satisfaire les besoins et les aspirations de la majorité sociale. C’est ce que nous entendons par socialisme. C’est ainsi que nous pourrons jeter la pauvreté, la misère, la guerre, la haine et le terrorisme une bonne fois pour toutes dans les poubelles de l’histoire.
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Notre journée “Socialisme 2016” accordera un large espace à la discussion sur la sécurité et à la situation au Moyen Orient (voir le programme complet).11h00 – 12h00 MEETING D’OUVERTURE : Ne laissons pas le débat sur la sécurité à la droite !
- Tina Degreef Secrétaire LBC (équivalent flamand de la CNE/CSC, parlant en son propre nom)
- Eric Byl Secrétaire général du PSL/LSP
- Cédric Gerome Représentant du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière)
13h00-15h00 Divers ateliers dont un intitulé : “Guerre et terreur au Moyen-Orient: Comment en sortir?” Avec Cédric Gerome CIO
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Colère, anxiété et solidarité. Photos de la Bourse de Bruxelles
Devant la Bourse, à Bruxelles, des centaines de personnes se sont réunies afin de partager le deuil ensemble et de témoigner sa solidarité avec les familles des victimes, mais aussi pour discuter de la manière d’assurer que pareil drame ne se reproduise plus. La petite foule se caractérisait notamment par une présence très internationale et par la participation de gens d’origines diverses, jeunes et moins jeunes.Aperçu de cette action avec une série de photos de PPICS
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[DOSSIER] Pour notre sécurité, nous n'avons rien à attendre des néolibéraux!
Les attentats terroristes d'hier nous ont profondément choqués. Partout, les discussions vont bon train concernant le terrorisme, ses causes et comment le combattre. En guise de contribution à ce débat, nous publions ci-dessous différents liens vers des articles qui ont développé la position du PSL à ce sujet ces derniers temps, en complément à notre déclaration publiée hier.
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Ne comptons pas sur les politiciens néolibéraux pour assurer notre sécurité – Plaidoyer pour une position politique active de la part du mouvement des travailleurs

L’armée à Anvers. Photo : MediActivista. ‘‘Notre vie quotidienne sera différente dans le futur.’’ Avec cette déclaration dans une interview au quotidien flamand Het Nieuwsblad (le 12 décembre), le Premier ministre Charles Michel vise à préparer les esprits au statut semi-permanent de certaines mesures d’urgence adoptées en novembre. Fin janvier, des soldats patrouillaient toujours dans les rues, dans les gares et dans divers endroits bondés. (…)
=> Par Bart Vandersteene, article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste
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Attaques terroristes à Paris. Des victimes d’une spirale réactionnaire
Les attentats de Paris ont causé la mort d’au moins 130 personnes ainsi que plusieurs dizaines de blessés graves. Cette brutale et barbare escalade de violence prend place dans une plus large spirale sanglante de guerre et de terrorisme. En deux semaines à peine, plus de 400 personnes ont été tuées dans des attentats commis à Paris, Beyrouth, Bagdad, Bamako ainsi que dans un avion de ligne russe au-dessus de l’Egypte. Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs expriment leur solidarité avec toutes les familles et les proches des victimes.
=> Dossier de Michael (Gand) paru dans l’édition de décembre/janvier de Lutte Socialiste
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Guerre et terrorisme: ne laissons pas notre sécurité aux mains du gouvernement et des patrons!
Partout sur le territoire, la menace terroriste est ‘‘sérieuse, possible et probable’’, ce qu’implique un état d’alerte de niveau 3. A Bruxelles, la menace est ‘‘sérieuse et imminente’’, ce que signifie un niveau 4. La sécurité mérite d’être notre priorité. Nous ne pouvons pas accepter que nos vies soient déterminées par des fondamentalistes religieux déchaînés ou par d’autres extrémistes conservateurs. Mais est-ce vraiment ce qu’a en tête le gouvernement?
=> Déclaration d’Eric Byl pour l’édition de décembre de Lutte Socialiste
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Comment répondre à la radicalisation religieuse ?
Depuis l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo, les journaux sont bourrés d’articles consacrés à la radicalisation religieuse croissante de jeunes musulmans et au danger que cela représente pour la société. Le niveau d’alerte 3 a été atteint en Belgique face à la menace terroriste, l’armée a été déployée et les moyens de la police ont été renforcés. D’autre part, les divers gouvernements se sont engagés dans l’élaboration de programmes de déradicalisation pour aider les écoles, familles, mosquées,… à faire face au phénomène.
=> Par Els Deschoemacker, article tiré de l’édition d’avril de Lutte Socialiste
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Attentats terroristes à Bruxelles. Contre le terrorisme et la haine, la solidarité !
Des dizaines de morts et de blessés. Un pays en état de choc. Voilà le résultat des terribles attentats commis à Zaventem et à Bruxelles ce matin. Nous exprimons nos plus sincères condoléances aux victimes, à leurs familles et leurs proches.=> Déclaration en version PDF
Une fois de plus, les victimes sont des gens ordinaires frappés par une violence complètement arbitraire. Bruxelles a été mis à l’arrêt, des milliers de personnes se sont retrouvées piégées dans la capitale et plongées dans l’inquiétude au sujet de leurs enfants, de leurs parents,… Ces terribles attaques sont barbares.
Les auteurs proviennent probablement de la mouvance autour de l’Etat Islamique, un groupe qui représente un régime particulièrement réactionnaire basé sur la haine et la terreur à la fois contre la population des zones qu’il contrôle en Irak et en Syrie et contre le reste du monde.
Ces attentats sont sujets de discussion partout. Tout le monde s’inquiète et se sent concerné. Tout le monde connaît quelqu’un qui prend le métro pour aller travailler. Tout le monde peut se retrouver un jour dans le hall des départs de Zaventem. La proximité du terrorisme et le fait que les victimes sont des gens ordinaires ajoutent au trouble.
Cela suscite colère, mais aussi solidarité. Les réactions que nous voyons sont une fois de plus similaires à celles qui avaient suivi les attentats de Charlie Hebdo ou de novembre dernier à Paris. Les chauffeurs de taxi offrent gratuitement leurs services. Des gens ont annoncé que leurs maisons étaient ouvertes à ceux qui ne seraient pas en mesure de rentrer chez eux faute de transports en commun. La solidarité de la population est à l’image de la catastrophe, énorme.
Il existe une atmosphère de solidarité et d’unité. Nous devons veiller à ce que cette unité ne soit pas large au point d’inclure les marchands d’armes et les fauteurs de guerre ou même les responsables de cette politique d’austérité qui a rongé le tissu social. Il est également important de défendre l’unité et la solidarité contre ceux qui espèrent pouvoir récupérer cette tragédie humaine avec leur racisme et leur logique de division.
L’appel à la sécurité est justifié et mérite une réponse conséquente. Nous avons déjà vécu les attaques terroristes contre Charlie Hebdo, le démantèlement d’un groupe terroriste à Verviers, les attaques du 13 novembre à Paris et maintenant ça. L’arrestation de Salah Abdeslam, le terroriste le plus recherché d’Europe, n’a pas mis fin à la menace terroriste. L’efficacité d’une politique se mesure à ses résultats. La politique de sécurité de ce gouvernement – reposant uniquement sur la répression avec le «lockdown» de Bruxelles, le déploiement de soldats dans la rue,… – n’a pas réussi à prévenir l’organisation de nouvelles attaques.
Nous devons être en mesure d’en parler partout
Le choc causé par les attentats de Bruxelles sera discuté partout. Nous estimons important que tout le monde puisse s’exprimer. Il serait ridicule d’attendre que tout le monde se rende à nouveau au travail comme si rien ne c’était passé. Organisons la discussion sur les lieux de travail, avec des arrêts de travail réguliers afin que chacun puisse collectivement suivre les informations et soit en mesure de communiquer avec ses proches pour vérifier que tout le monde est sain et sauf. Cela permettrait aussi de discuter des implications de tout nouveau «lockdown» ou autres mesures sur la vie quotidienne et, si nécessaire, d’y répondre par des initiatives, pour aller rechercher les enfants par exemple.
Des discussions collectives permettent également de faire face au choc ensemble, entre collègues, et d’exprimer ses interrogations, son anxiété et sa colère. Ces prochains jours devraient être des moments de discussion collectifs au travail, dans les écoles et dans les quartiers.
Sur les lieux de travail, il existe des structures spécifiquement mises en place pour discuter de la sécurité au travail, mais aussi par exemple sur le trajet pour arriver au travail et en revenir. C’est ce à quoi sert le Comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT). Les représentants syndicaux peuvent jouer un rôle central dans l’organisation des discussions en milieu de travail, de sorte aussi d’assurer qu’une réponse soit offerte par le mouvement des travailleurs.
Ne laissons pas la sécurité au gouvernement et au patronat
Chaque travailleur sait pertinemment que la sécurité en milieu de travail exige d’investir dans l’infrastructure et les conditions générales de travail qui peuvent entrainer du stress et d’autres problèmes de santé. Nos quartiers ne sont pas différents. Assurer la sécurité de la population dans un cimetière social est illusoire. Récemment, la sociologue Sarah Bracke a, dans les pages du quotidien flamand De Standaard (le 19/09), abordé la marginalisation et la déshumanisation systématiques de groupes de la population dans les quartiers pauvres du pays, des quartiers qui comprennent de nombreuses personnes d’origine immigrée : «Et la déshumanisation porte en elle la violence. En premier lieu une violence symbolique, mais qui peut rapidement devenir une violence physique.»
Peut-on faire confiance à ce gouvernement pour notre sécurité? Ce gouvernement démoli notre sécurité sociale à travers ses économies dans l’Etat-providence, l’emploi et le pouvoir d’achat. Le gouvernement et les politiques d’austérité créent un carnage social croissant. Cela n’entrainera pas plus de sécurité, cela augmentera les contradictions et tensions sociales dans la société. Il s‘agit d’un terreau fertile pour les réactionnaires de tous poils – les populistes de droite, les salafistes, les racistes,… – surtout qu’ils veulent eux aussi, tout comme le gouvernement, étrangler notre opposition politique et syndicale collective.
Une fois le choc initial passé, il y aura davantage de discussions au sujet de la sécurité mais aussi de la lutte contre le terrorisme et la haine. Les discriminations, la politique étrangère impérialiste et belliciste, le soutien séculaire aux dictatures, du Moyen-Orient notamment, et, plus proche de nous, la politique d’austérité antisociale poussent une petite minorité de jeunes à devenir les proies de groupes réactionnaires aux méthodes telles que le terrorisme. Veiller à ce que chacun bénéficie de bonnes perspectives d’avenir avec un travail décent, un logement à prix abordable et la possibilité de sérieusement construire sa vie, voilà la meilleure façon de réduire l’espace favorable aux groupes réactionnaires et au terrorisme.
La politique étrangère belge renforce le risque d’attaques terroristes. D’ici à l’été, la Belgique interviendra peut-être militairement en Syrie, comme plus tôt en Irak et en Afghanistan. Les bombardements font inévitablement eux aussi des victimes au hasard. Cela ne va pas assurer notre sécurité ici, bien au contraire. Ce sont leurs guerres, celles de la soif de profits et des fauteurs de guerre locaux et internationaux. Mais les victimes sont cependant essentiellement de notre côté, du côté des travailleurs, des pauvres, de la jeunesse,… à la fois ici et au Moyen-Orient. Nous appelons tous les travailleurs et leurs délégations syndicales à participer au côté de la jeunesse à la manifestation nationale du 24 avril contre l’achat d’avions de chasse par la Belgique et contre la participation belge à la guerre en Syrie.
Le système capitaliste est en crise profonde. Il sape les perspectives d’avenir d’un groupe grandissant dans la société et conduit aussi au développement d’éléments de barbarie, comme le terrorisme et d’autres formes de violence arbitraire. Notre lutte pour une autre société est aussi un combat pour un avenir sûr pour tous. Pour un monde où les ressources disponibles (pensons aux gigantesques richesses aux mains d’une infime minorité) seront consacrées à satisfaire les besoins et les aspirations de la majorité sociale. C’est ce que nous entendons par socialisme. C’est ainsi que nous pourrons jeter la pauvreté, la misère, la guerre, la haine et le terrorisme une bonne fois pour toutes dans les poubelles de l’histoire.
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Pakistan. Manifestation contre l’extrémisme religieux et l’intolérance
Plus de 400 personnes, dont beaucoup de femmes et d’enfants, ont participé au rassemblement organisé en décembre dernier à l’initiative du Socialist Movement Pakistan (CIO) à Mir Pur Khas, dans la province de Sindh, contre l’extrémisme religieux et l’intolérance croissante. Des membres et sympathisants du SMP ont participé à l’évènement parmi lesquelles un grand nombre de femmes. Les médias de langue sindhi en ont largement fait écho.Par Hameed Channa, Socialist Movement Pakistan (SMP, section pakistanaise du Comité pour une Internationale Ouvrière au Pakistan)
Les deux plus grandes chaînes de télévision sindhi ont couvert l’évènement à plusieurs reprises durant toute la nuit dans le cadre des principaux titres de l’actualité. Le rassemblement a commencé par une manifestation partie des locaux du SMP à Rahim Nagar pour ensuite défiler dans les artères principales du centre-ville et finir au club de la presse pour un meeting. Sur le trajet, le cortège s’est arrêté sur deux places pour de brèves interventions de camarades contre le développement de l’extrémisme religieux et l’intolérance accrue qui ont pris place dans la province de Sindh ces dernières années.
Les participants portaient des drapeaux rouges et des bougies tout en scandant divers slogans opposés à l’extrémisme religieux, en faveur de la paix, contre l’intolérance et contre le sectarisme. Un imposant contingent de la police était présent tout au long du parcours afin de protéger les participants contre d’éventuelles attaques.
Les camarades Hameed Channa, Sughra Khaskheli, Iqbal Narejo, Malik Nizamdin, Ghulam Qadir Murree, Sunder Channa, Afzal arain, Ramzan arain, Jamila, Samantha, Irum Qambrani, Sarmad Channa et Ghulam Muhammad Leghari ont pris la parole au meeting pour souligner la nécessité d’organiser une lutte politique contre l’extrémisme religieux et l’intolérance. Ils et elles ont déclaré que l’ensemble du pays est sous l’emprise de l’extrémisme religieux et de l’intolérance et que l’intervention militaire ne pourra pas résoudre ce problème.
Si nous voulons mettre fin à la propagation des idées réactionnaires dans la société, il faut mettre fin aux causes profondes de cette épidémie. L’Etat doit fournir à chacun des services publics de base comme un enseignement moderne et scientifique, de bons soins de santé, des emplois de qualité, des logements accessibles tout en stoppant l’assaut néolibérale actuel mené contre la classe des travailleurs et les masses pauvres du pays. Il faut en finir avec la pauvreté, la faim, la répression, l’injustice sociale et économique qui découlent de ce système capitaliste pourri et corrompu.
Ensuite, les camarades Sunder, Samantha et Laraib ont chanté des chants révolutionnaires, rejoints par les participants enthousiastes. Il s’agissait de notre plus grand évènement dans cette ville jusqu’ici.
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Attaques terroristes à Paris. Des victimes d’une spirale réactionnaire
Les attentats de Paris ont causé la mort d’au moins 130 personnes ainsi que plusieurs dizaines de blessés graves. Cette brutale et barbare escalade de violence prend place dans une plus large spirale sanglante de guerre et de terrorisme. En deux semaines à peine, plus de 400 personnes ont été tuées dans des attentats commis à Paris, Beyrouth, Bagdad, Bamako ainsi que dans un avion de ligne russe au-dessus de l’Egypte. Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs expriment leur solidarité avec toutes les familles et les proches des victimes.
En tant que marxistes, nous répondons au danger croissant du terrorisme et de la haine par la solidarité et l’unité de la classe des travailleurs à travers le monde. Provoquer une fois de plus la mort et la destruction au Moyen-Orient sous une pluie de missiles affectera bien entendu les combattants de l’Etat Islamique mais aussi la vie des civils : cela ne nous protègera pas contre l’organisation de nouveaux attentats odieux.
Dossier de Michael (Gand) paru dans l’édition de décembre/janvier de Lutte Socialiste
Bruxelles dans le collimateur
Au lendemain des attentats de Paris, le degré d’alerte terroriste en Belgique a été élevé au niveau 3, ce qui signifie que certaines indications faisaient état de possibles attaques sur le territoire. Lorsqu’il est apparu que le réseau ayant organisé les attentats de Paris étendait ses ramifications jusqu’à Molenbeek, le gouvernement a relevé le niveau de menace pour Bruxelles à 4, invoquant une menace ‘‘précise et imminente’’ d’un ‘‘attentat tel que déroulé à Paris’’. Le métro et les écoles ont été fermés tandis que des soldats patrouillaient dans les rues et que des véhicules blindés étaient déployés. Des perquisitions ont été menées dans des dizaines de maisons à Molenbeek. Le Ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) a déclaré que l’opération continuerait jusqu’à ce que l’ensemble du réseau soit démantelé.
Des attaques comme celles de Paris frappent des centaines de victimes innocentes. Il est compréhensible que la population craigne des attaques similaires en Belgique. Le thème de la sécurité ne doit pas être pris à la légère. Mais nous nous posons pas mal de questions quant à la façon dont le gouvernement s’y prend. La CGSP-Cheminots a, à juste titre, demandé pourquoi le trafic des métros a été arrêté mais pas celui des trains. Des hôtels de luxe se sont retrouvés avec des militaires à leur porte. Mais quand des conducteurs de bus ont demandé à percevoir une prime de risque, le ministre Weyts (N-VA) s’est immédiatement braqué. Tout le monde ne doit-il donc pas bénéficier de la même attention ?
Le niveau de sécurité 4 a provoqué des pertes pour les employeurs. Pour les travailleurs indépendants de Bruxelles, la paralysie de la ville fut une catastrophe majeure. Était-ce la pression des employeurs qui a conduit à ce que le degré d’alerte passe à nouveau à 3 ? Cela poserait certainement question quant à la valeur des niveaux de menace. Tout cela avait-il pour but de sonder jusqu’où pouvait aller la répression et à quel point les droits démocratiques pouvaient être mis de côté? La situation a-t-elle été utilisée pour que certains politiciens puissent passer pour des dirigeants résolus?
L’opposant à la politique d’austérité qui ose l’affirmer est réduit au silence ou traité d’irresponsable. Ce fut notamment le cas pour les grévistes du Hainaut le 23 novembre ou pour les manifestations dans le cadre du Sommet de l’ONU sur le Climat de Paris, en France et en Belgique.
Pas de sécurité avec un désert social
Mark Elchardus a fait en 2013 des recherches au sujet des opinions de la jeunesse en Belgique. Il est parvenu à la conclusion que les jeunes sont ‘‘enchainés à l’angoisse’’. Avant les dramatiques évènements de Charlie Hebdo, 69% des jeunes craignaient d’assister à une croissance du terrorisme en Europe. 83% estimaient que l’écart entre les riches et les pauvres n’allait faire que croitre. 77% ont déclaré qu’il sera nécessaire de combiner deux emplois à l’avenir, et seuls 16% des jeunes faisaient confiance aux politiciens pour leur fournir des réponses. L’étude en concluait que les jeunes sont des individualistes qui ne croient pas aux solutions collectives.
C’est la peur de l’avenir qui transparait de ces chiffres, une crainte renforcée par l’austérité. Ce gouvernement ne protège pas nos conditions de vie, très certainement pas pour les travailleurs et pour les couches les plus pauvres ou marginalisées de la population.
Un tel contexte de désespoir joue le même rôle que celui de l’humidité : on assiste au développement de moisissures, telle l’extrême droite. Le racisme trouve ainsi une porte d’entrée chez certaines franges de la classe des travailleurs. De la même manière, le courant particulièrement conservateur du salafisme, un fondamentalisme de droite de l’islam sunnite, peut trouver une entrée parmi des musulmans. L’extrême droite prétend représenter les intérêts des ‘‘autochtones’’ belges de la même manière que les fondamentalistes religieux prétendent défendre la population musulmane.
La meilleure réponse à la rhétorique du diviser-pour-mieux-régner des divers courants de droite ainsi qu’à l’individualisme, au désespoir et à la division, c’est l’action collective. Toutes les divisions ont été surmontées grâce au plan d’action syndical contre l’austérité de l’automne 2014. Il a illustré à quel point de nombreux travailleurs ne font pas confiance au gouvernement, que soit pour assurer de bonnes conditions de travail, la sécurité d’emploi ou plus fondamentalement un bon avenir. A Gand, la jeunesse avait ouvert la voie avec deux mois de lutte collective et une grève des étudiants du secondaire, contre l’augmentation du minerval en Flandre et pour un refinancement public de l’enseignement. Aux piquets de grève et aux manifestations syndicales également, on a pu voir un bon nombre de jeunes syndicalistes qui ont dépoussiéré les meilleures traditions militantes du mouvement des travailleurs.
La menace terroriste détourne désormais l’attention de l’agenda social, ce que le gouvernement utilise pour lancer de nouvelles attaques. Résister à l’austérité sera condamné comme étant un acte ‘‘irresponsable’’, tandis que la crainte justifiée qui vit parmi de larges couches de la population sera instrumentalisée. La politique d’austérité n’est pas synonyme de sécurité, au contraire. La lutte sociale est nécessaire pour que l’anxiété, la frustration et l’insécurité laissent place à la confiance et à la solidarité. Des mobilisations de masse qui soulignent nos intérêts communs peuvent balayer les divisions entretenues parmi la population.
Lutter ne sera cependant pas assez. Il nous faut aussi une alternative à l’austérité pour briser les ‘‘chaînes de l’angoisse’’ du capitalisme, ce qui ne peut se faire que grâce à la lutte et à la solidarité pour une alternative de société contre la folie capitaliste.
Une gauche trop laxiste, correcte pour le social mais qui fait fausse route pour la sécurité?
La gauche est souvent critiquée car, dans les années ’90, elle n’aurait pas été suffisamment ‘‘répressive’’. La gauche aurait été naïve, n’aurait pas assez contrôlé les migrants et serait restée aveugle aux problèmes sociaux des quartiers les plus pauvres. Il est vrai que la social-démocratie a été laxiste en termes de résistance contre la dégradation des quartiers populaires à coup de politiques néolibérales ! Cela a créé un cocktail explosif où les idées réactionnaires trouvent leur entrée (voir notre article sur Molenbeek).
Mais le radicalisme islamiste n’est ni un phénomène culturel ni un phénomène religieux. La première version du programme raciste en 70 points du Vlaams Blok n’abordait d’ailleurs qu’à peine la thématique de l’Islam. Par ailleurs, diverses études démontrent que 80% des jeunes gens qui se radicalisent via le salafisme n’ont pas été élevés dans des familles pratiquantes. La racine du problème ne se trouve ni chez les individus, ni chez les familles, ni dans la culture. Tout cela provient d’une société qui aliène les individus au point d’en faire des proies pour les idées réactionnaires. Les diverses couches de la population répondent différemment à des phénomènes similaires qui s’affectent mutuellement.
Traditionnellement, le terrorisme est essentiellement issu de couches légèrement mieux loties, particulièrement quand elles sentent qu’elles subissent une discrimination ethnique, religieuse ou nationale et que leurs espoirs de promotion sociale sont bloqués par la crise. Ce cocktail explosif n’est pas créé par une politique de gauche. Cela n’a rien à voir avec la culture ou la religion, c’est le résultat d’une politique néolibérale antisociale dans laquelle ont trempé les sociaux-démocrates et les Verts et que le gouvernement de droite actuel renforce encore.Des partis de gauche comme le PTB ou le président du parti travailliste britannique Jeremy Corbyn soulignent à juste titre cette dégradation sociale de même que l’hypocrisie des gouvernements occidentaux qui entretiennent des liens étroits avec l’Arabie Saoudite. Mais il leur manque un appel à la résistance unitaire ainsi que la défense offensive d’une perspective socialiste dans la lutte quotidienne.
Cela ne suffit pas de dire que nous ‘‘ne devons pas accepter d’avoir peur’’. Nous devons garder à l’esprit que la plupart des travailleurs sont en état de choc. Heureusement, à la différence de la Turquie ou de l’Irlande du Nord, nous ne sommes pas habitués à ce type de violence. Pour nous, dans ces circonstances, la gauche doit, dans un premier temps, développer ses réponses sur les lieux de travail, par le biais d’assemblées générales du personnel. Une fois que le pic du danger est passé, nous avons besoin de décompresser avec des manifestations de masse pour défendre notre programme contre l’austérité et pour un avenir décent pour chacun.
De cette façon, l’espoir d’un meilleur avenir peut dominer le débat et couper l’herbe sous le pied au désespoir, à la violence, au terrorisme et au fondamentalisme religieux. Avec des mobilisations qui défendent les intérêts communs des travailleurs indépendamment de la religion, de l’origine, du syndicat ou de la couleur de peau, il est possible d’isoler les prédicateurs de la haine tout en démasquant les instigateurs de la surenchère réactionnaire.
Le terrorisme renforce les divisions
Les fondamentalistes prétendent recourir à la violence pour défendre les intérêts de la population musulmane. Ils prétendent parler au nom de millions de pauvres et de réfugiés du Moyen-Orient et être en guerre contre les envahisseurs étrangers. Mais les objectifs des terroristes n’ont rien à voir avec les intérêts de la population ordinaire, cette dernière étant la première victime de leurs violences, que ce soit en Europe, en Asie, en Afrique, aux Etats-Unis ou au Moyen-Orient. C’est la menace permanente d’attentats similaires et d’autres actes de violence aveugle au Moyen-Orient qui se trouve à la base du flux de réfugiés vers l’Europe.
La classe des travailleurs en payera le prix à travers le monde : une première fois en étant victime des attaques. Une deuxième fois avec l’augmentation des interventions impérialistes au Moyen Orient (comme l’a encore illustré le président français François Hollande), des attentats au Moyen-Orient ou de la répression dans les pays occidentaux. Et une troisième fois parce que le terrorisme rompt les liens de solidarité, et laisse la classe ouvrière orpheline et impuissante en sapant le potentiel d’une riposte collective de classe. Cette situation sera instrumentalisée par les compétiteurs réactionnaires de l’Etat Islamique en Europe, l’extrême droite, pour favoriser les préjugés racistes et mener des actes de représailles à l’instar des incendies de centres d’asile en Allemagne.
Le terrorisme est une réponse réactionnaire à l’impérialisme, le revers d’une même médaille réactionnaire. Les marxistes doivent pouvoir y répondre. Si nous n’offrons aucune issue hors de ce système malade qui engendre ce cercle vicieux grâce à un programme anti-impérialiste et anti-terroriste, alors la voie est ouverte pour que l’extrême-droite, le fondamentalisme religieux et toutes les forces antisociales puissent se développer grâce à la peur et à la confusion. C’est pourquoi nous plaidons pour la construction d’un parti des travailleurs de masse indépendant qui dépasse les frontières religieuses et qui repose sur un programme de nationalisation sous contrôle ouvrier démocratique du secteur du pétrole et des autres secteurs clés de l’économie du Moyen-Orient, sur l’expansion des services publics, sur la création d’emplois décents et sur le droit à l’autodétermination des peuples.
Une spirale de guerre et de terreur depuis l’Irak
Les marxistes tentent de regarder les fondements de l’extrémisme religieux, les causes profondes qui déterminent si une religion est utilisée ou non pour prêcher la terreur. Les médias ne nient pas que le phénomène du radicalisme de droite, en particulier islamiste, a augmenté ces dernières décennies, mais ils refusent d’en tirer les conclusions nécessaires. C’est à peine si l’on parle de la ruine sociale causée par les guerres impérialistes pour le pétrole, les matières premières et le contrôle de la région.
L’invasion de l’Irak en 2003 a néanmoins été un moment clé dans l’histoire récente du Moyen-Orient. Cette guerre a pu compter sur la résistance de millions de personnes à travers le monde. Le PSL n’a pas accordé de soutien à la politique de Saddam Hussein, mais a systématiquement défendu que les véritables enjeux de cette invasion étaient le contrôle du pétrole, la restauration d’une économie chancelante et les intérêts de l’industrie militaro-industrielle. Apporter la démocratie et la liberté, ce n’était que de la rhétorique, la ‘‘guerre contre le terrorisme’’ n’allait provoquer que plus de terreur. Ces avertissements se sont avérés tragiquement corrects.L’Irak n’a pas été reconstruit. La priorité n’était pas là. La dictature de Saddam a disparu, mais le désordre social a empiré. L’Irak était l’un des pays les plus armés de la région et dans les mois qui ont suivi l’invasion du pays, ce dernier fut traversé par de nombreux conflits. Différents groupes se sont battus sur les cendres du régime de Saddam Hussein et son héritage de pénuries sociales et de répression ethnique. Un conflit entre sunnites et chiites a éclaté. Voilà les racines de l’émergence de l’Etat Islamique sunnite.
Depuis la guerre en Irak, la région est dans un état d’instabilité permanent. Les derniers régimes de pailles de l’impérialisme occidental, des dictatures amicales tels que les régimes du Golfe (Arabie Saoudite,…), la Tunisie, l’Egypte,… où la démocratie est sans importance, se sont retrouvés être des points cruciaux pour la stabilité et les intérêts des gouvernements européens et américains. Ces dictatures ont toutefois été sans cesse plus haïes par leur population.
La vague révolutionnaire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord qui a ébranlée ces dictatures ou les a fait chuter a également touché la Syrie. Les masses avaient la confiance de pouvoir prendre leur avenir en mains. Dans plusieurs de ces mouvements révolutionnaires, les divisions sectaires ou ethniques avaient disparu et le fondamentalisme religieux s’était retrouvé provisoirement relégué à l’arrière-plan parce que les masses avaient réalisé qu’elles avaient des intérêts identiques et qu’elles étaient plus fortes ensemble. Pendant l’occupation de la place Tahrir en Egypte, la protection des manifestants musulmans en prière contre les attaques de la police était organisée par les manifestants chrétiens. Cela illustre que la religion joue un rôle secondaire lorsque les masses deviennent conscientes de leurs liens de classe et de la position qu’occupe cette dernière dans la société.
L’Impérialisme et notamment l’Arabie saoudite – qui craignait la contagion révolutionnaire – se sont rapidement impliqués dans le soulèvement populaire syrien pour en dévier le processus vers un bourbier sans issue de guerre civile et de conflits confessionnaux. Le soutien de l’Arabie Saoudite aux djihadistes et à l’opposition sunnite contre Bachar el-Assad en Syrie a assisté l’émergence de l’Etat Islamique. Mais cela n’a pas empêché la France de conclure avec l’Arabie Saoudite un contrat d’armement de 10 milliards $. Les États-Unis ont notamment soutenu le front Al-Nusra (Al-Qaïda) dans sa lutte contre Assad alors que la Russie a soutenu ce dernier. La Syrie est devenue le champ de bataille des puissances mondiales, le rôle de la population s’est limité à celui de victime.
L’absence d’une alternative de classe
En plus du rôle décisif de l’impérialisme au cours de ces trois dernières décennies, il faut parler de l’absence de réponse de la part de la gauche dans la région concernée. Les dictatures fantoches dans la région ont brisé beaucoup d’organisations ouvrières existantes – c’est d’ailleurs l’une des raisons qui a poussé les puissances occidentales à les soutenir. Peu de temps après les soulèvements de 2011, des centaines de syndicats ont été formés, mais aucun parti de masse indépendant avec une perspective de classe claire. Pourtant, plusieurs manifestations de masse contre les gouvernements en Irak et au Liban ont eu lieues, de même que des mouvements de lutte contre le chômage, l’effondrement des services publics et les privatisations. Il manquait un programme, une méthode et une organisation pour que la lutte puisse attendre un niveau supérieur.
Le rôle d’une position d’indépendance de classe est le plus clairement illustré par la comparaison entre la Tunisie et d’autres pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. La fédération syndicale UGTT y est forte et influente, elle a limité l’impact des conflits sectaires après la chute du dictateur Ben Ali. En dépit des conditions sociales inchangées de pauvreté et de désespoir, la situation n’a pas dégénéré en une guerre civile religieuse. C’est en raison de la force du syndicat dans la région. Si cette force entre de manière décidée en lutte avec les nouvelles autorités pour améliorer les conditions de vie de la population, cela limiterait l’espace de groupes réactionnaires pour recruter des jeunes.
Les enseignements positifs et négatifs de la vague révolutionnaire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le rôle d’une perspective de classe, la résistance sociale en Belgique et la nécessité d’un programme de nationalisation sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs qui va à l’encontre de l’impérialisme et des fondamentalistes réactionnaires donnent des indications sur la façon dont la plus grande unité possible peut être créée dans la lutte pour une société socialiste.
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Contre le terrorisme et la haine: la solidarité!
Austérité, guerre, répression et racisme n’amèneront pas la sécurité
Le gouvernement belge a réagi par des mesures inédites. Bruxelles était à l’arrêt des jours entiers, l’armée est apparue en rue et les actions de protestation ont été interdites. Presque tous les politiciens établis se sont plus ou moins retranchés derrière ce qu’ils appellent ‘‘l’unité nationale’’ autour du gouvernement de droite. Au regard de qu’a fait ce gouvernement pour le tissu social en matière d’emplois, d’allocations, de logement ou de services publics, comment pourrions-nous leur confier notre sécurité ?Par Geert Cool. Article issu de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste
La politique de destruction sociale, encore accélérée par ce gouvernement de droite, pousse dans la marginalité et l’exclusion un groupe grandissant de la population. A Molenbeek, le taux de chômage est de plus de 30%. Cela fait des années que les institutions internationales pointent la situation sociale catastrophique dans la capitale, particulièrement parmi les personnes issues de l’immigration. Le taux de pauvreté y est parmi les plus élevés d’Europe. L’inégalité scolaire est aussi plus forte en Belgique que dans d’autres pays. Et Michel et sa clique appliquent une politique qui creuse davantage les inégalités sociales. Cela servira-t-il notre sécurité ?
Les attaques et menaces terroristes sont l’occasion de mettre en place une politique particulièrement répressive qui met nos droits démocratiques de côté. Cela ne sert qu’à donner un semblant de sécurité et à quelque peu élargir le soutien à la politique dominante. Les victimes sont une fois de plus les gens ordinaires. Ainsi, un jeune de 18 ans a été arrêté au Shoping Center de Wijnegem dans une grande démonstration de force. Selon la police, il correspondait au profil d’un suspect. La seule différence entre ce jeune et ses amis était sa couleur de peau. Yassine est plus basané. Quelle influence l’augmentation du racisme aura-t-elle sur l’aliénation des jeunes ?
Les évènements récents sont aussi utilisés pour interdire les protestations sociales. La conférence de l’ONU sur le climat à Paris aura bien lieu, mais pas les manifestations climatiques. Ce genre de mesures touche les opposants à la politique d’austérité et à la guerre, ceux qui manifestaient massivement en 2003 contre la guerre en Irak ou, l’an dernier, contre la politique d’austérité. Cela bloque ceux qui proposent des solutions de sorte que ceux qui causent les problèmes puissent le faire sans entrave. Le musèlement de ceux qui proposent des réponses collectives et une perspective pour une autre société améliorera-t-il la sécurité ?
Des gouvernements à travers l’Europe veulent maintenant intensifier les frappes aériennes en Syrie. Quelles ont été les conséquences des guerres d’Afghanistan, d’Irak, de Libye ou de Syrie si ce n’est un grand problème de réfugiés et plus de violence et de terreur ? La ‘‘guerre contre le terrorisme’’ qui a suivi le 11 septembre 2001 a complètement échoué. Les forces fondamentalistes sont aujourd’hui plus fortes qu’alors. Le risque d’attentats est plus grand qu’alors. Les 8.000 bombardements contre l’Etat islamique en Syrie et en Irak n’ont pas mis fin au groupe djihadiste. Les troupes au sol n’ont toujours pas mis un terme aux activités des talibans en Afghanistan, 14 ans après le 11 septembre. ‘‘La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent’’, expliquait Einstein. Une guerre plus intensive en Syrie ne nous apportera aucune sécurité.
Nous ne pouvons pas faire confiance à ce gouvernement des riches et ses alliés. Tant leur politique intérieure qu’étrangère augmentent la misère, la violence et la terreur. Le mouvement des travailleurs doit faire entendre sa voix. C’est lui qui a imposé la sécurité sur les lieux de travail en s’organisant ou encore la sécurité d’emploi et de revenu. Le système capitaliste en crise fait ressortir toute la pourriture et est impuissant face aux conséquences. Il est pourri jusqu’à la moelle ! Le mouvement des travailleurs est la seule force capable de mettre fin à ce système de misère, de chômage, d’aliénation, de guerre et de terreur. Nous devons nous organiser et nous battre pour un autre système dans lequel les moyens disponibles et les possibilités technologiques seront utilisés dans l’intérêt de la majorité de la population. À cette fin, la collectivité doit avoir le contrôle démocratique des moyens de production et d’échange. C’est l’alternative socialiste pour laquelle nous luttons. Contribuez-y, rejoignez le PSL !
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Guerre et terrorisme: ne laissons pas notre sécurité aux mains du gouvernement et des patrons!
Pour des assemblées générales sur tous les lieux de travail !
Il n’a pas échappé au gouvernement que le président français François Hollande a, après les terribles attentats de Paris, refilé la patate chaude à la Belgique. Notre pays est qualifié de maillon faible dans la lutte anti-terroriste et on en voit les conséquences. Partout sur le territoire, la menace terroriste est ‘‘sérieuse, possible et probable’’, ce qu’implique un état d’alerte de niveau 3. A Bruxelles, la menace est ‘‘sérieuse et imminente’’, ce que signifie un niveau 4. La sécurité mérite d’être notre priorité. Nous ne pouvons pas accepter que nos vies soient déterminées par des fondamentalistes religieux déchaînés ou par d’autres extrémistes conservateurs. Mais est-ce vraiment ce qu’a en tête le gouvernement?
Déclaration d’Eric Byl pour l’édition de décembre de Lutte Socialiste, dont la production se fait actuellement (cette édition sera disponible le vendredi 4 décembre).
A Bruxelles, le métro a été fermé plusieurs jours durant. Les stations de métro ont été fermées. Les écoles et les universités ont été fermées. Tous les magasins de la rue Neuve ont été fermés. Des agents de police et des soldats lourdement armés sont descendus dans les rues et des véhicules blindés ont été positionnés à des postes-clés. Il n’aurait pas fallu que le suspect Abdeslam arrive avec une ceinture explosive à l’un de ces endroits bondés. Mais pourquoi l’axe nord-sud du réseau ferroviaire n’a-t-il pas été fermé comme la CGSP-cheminots l’avait demandé, avec la gare centrale ? Pourquoi ne pas avoir abordé la question de la libération du personnel qui n’était pas absolument nécessaire ? Pourquoi les conducteurs de tram et de bus ont-ils dû courir des risques? Des conducteurs de la société de transports en commun flamande De Lijn de Ninove et Dilbeek ont refusé de monter jusqu’à la capitale, ce qui est bien compréhensible.
Serait-ce que le gouvernement avait moins à cœur d’assurer notre sécurité que de travailler son image? A Paris, les métros ont roulé. Aucun journaliste (et ils sont nombreux à Bruxelles) ne se souvient de telles mesures alors que, contrairement à de nombreuses villes à travers le monde, notre capitale – y compris la commune pauvre de Molenbeek, rebaptisée la ‘‘plaque tournante du terrorisme islamique’’ – n’a pas été la scène d’une attaque terroriste ces vingt dernières années, jusqu’à l’attentat contre le Musée juif en mai 2014. Serait-ce que certaines personnes profitent de cette occasion pour tester à quel point l’armée et la police peuvent marginaliser les institutions démocratiques en cas de besoin?
Si l’on considère la façon dont ce gouvernement s’est occupé de nos salaires, de nos conquêtes sociales et de notre sécurité d’emploi, lui confier notre sécurité et celle de nos parents, enfants et petits-enfants ne peut que nous inspirer de la crainte. Si cela dépend des gouvernements – du fédéral au régional – la menace terroriste sera surtout l’occasion de démolir nos droits démocratiques. Le ministre wallon de la mobilité Carlo Di Antonio (CDH) estimait la grève dans le Hainaut du 23 novembre ‘‘inappropriée’’ en ces temps menace terroriste et a déclaré qu’il réfléchira ‘‘à deux fois lorsqu’il s’agira de revoir la dotation aux TEC’’. Pour la N-VA, c’est la faute des ‘‘islamo-socialistes’’. Le député wallon Philippe Knaepen (MR) veut interdire le ‘‘voile islamique’’ en rue. Si le gouvernement et les politiciens établis appellent à ‘‘l’unité nationale’’, c’est pour couvrir leurs propres échecs d’un écran de fumée de racisme, de stigmatisation des quartiers défavorisés et de préjugés contre les réfugiés, dans l’espoir de diviser et affaiblir les travailleurs et leurs familles.
Si le mouvement des travailleurs reste sans réponse, nous serons pris dans un tsunami d’idées et d’actes réactionnaires. Au travail, pas mal de collègues sont inquiets. Alors qu’ils bossent et que leurs enfants sont à l’école, un terroriste équipé de bombes ère dans les rues avec l’idée de commettre une attaque meurtrière quelque part. Dans ces circonstances, nous ne pouvons pas laisser le champ libre au gouvernement de droite et aux politiciens. Nous comprenons que les régionales et centrales syndicales ainsi que le bureau fédéral aient temporairement renoncé aux activités publiques massives. Cela ne doit pas être synonyme d’inaction mais du déplacement de l’accent de notre action vers les entreprises. La sécurité dans et autour du lieu de travail est de notre ressors, nous la laisserions désormais aux mains de nos patrons et de leurs laquais politiques?
Les délégations combatives ne doivent pas rester inactives, mais doivent utiliser ce contexte politique pour exiger la tenue de réunions du personnel. Les collègues doivent être en mesure d’exprimer leurs inquiétudes afin que les syndicats puissent élaborer des propositions afin d’assurer la sécurité de tout le monde, si nécessaire par la fermeture temporaire du lieu de travail, mais sans tomber dans les préjugés racistes ou la surenchère de déclarations à l’emporte-pièce. Tout comme nous luttons contre le racisme et les idées réactionnaires sur les lieux de travail par le biais de notre action collective, nous devons défendre les quartiers pauvres de l’influence des fondamentalistes religieux par l’action collective. C’est une tâche pour ceux qui vivent dans ces quartiers, mais qui ne peut être gagnée que si tout le mouvement des travailleurs se met en branle.
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Seule l’unité des travailleurs peut mettre fin au terrorisme, aux divisions et à la guerre
Les atrocités commises par l’Etat Islamique (Daesh) à Paris le vendredi 13 novembre sont l’une des pires attaques commises en France depuis la Seconde Guerre mondiale. Il y a dix mois, les attaques menées contre Charlie Hebdo et un supermarché casher avaient suscité choc et indignation. Ces derniers meurtres déplorables ont abasourdi et consterné la population en raison du plus grand nombre de victimes et de la nature plus aveugle des attentats. La jeunesse de sortie le vendredi soir a particulièrement été touchée.Par Jenny Brooks, Socialist Party (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Angleterre et au Pays de Galles)
Il s’agissait de la quatrième attaque terroriste liée à Daesh en deux semaines à peine, la suite des 224 décès de l’avion russe et des attentat-suicides de Beyrouth et Bagdad qui ont tué 61 personnes.
Daesh veut cibler les pays ou les communautés opposées à son existence et à son développement, y compris parmi les musulmans. Les récentes attaques sur des Français et des Russes ont été justifiées par Daesh en raison des frappes aériennes lancées par ces deux pays en Syrie. Des gens ont donc été aveuglément abattus pour les crimes commis par leurs gouvernements, ces derniers n’agissant qu’en fonction de la défense des intérêts des classes dirigeantes.A la suite de ces attaques, François Hollande a déclaré l’état d’urgence et ordonné une nouvelle offensive, de plus grande ampleur, pour bombarder la ville de Raqqa en Syrie, qui est aux mains de Daesh, avec l’assistance des États-Unis. Leurs missiles de haute technologie qui infligent sans distinction une terreur de masse ainsi que nombre de décès et de blessés parmi les civils et les membres de l’organisation terroriste ne pourront pas prévenir que d’autres attaques terroristes soient commises en Occident.
La situation catastrophique actuelle en Afghanistan et en Irak, avec l’émergence de Daesh en Irak et e Syrie, découle directement de la «guerre contre le terrorisme» lancée par George Bush après les attentats du 11 septembre 2001.Lorsqu’il s’est vu confronté à une révolte populaire de masse contre sa dictature en 2011, le président syrien Assad a volontairement attisé les tensions sectaires selon le principe de «diviser pour régner». Tout en s’opposant à Assad, les puissances occidentales craignaient également les soulèvements de masse qui ont pris place au Moyen Orient et en Afrique du Nord et menaçaient les régimes qui leurs sont dévoués. De même que leurs alliés réactionnaires des pays du Golfe, elles ont financé et armé l’opposition djihadiste à Assad. Cela a soutenu le développement de Daesh, avec l’exploitation des divisions sectaires et le sort des masses sunnites en Syrie et en Irak, jusqu’à ce que cette organisation contrôle aujourd’hui un territoire égal à la superficie de la Grande-Bretagne.
Les bombardements des puissances impérialistes occidentales (et des forces d’Assad) aident Daesh à recruter à mesure que les images d’enfants déchirés par les missiles circulent au Moyen-Orient et dans le reste du monde. Pourtant, le discours révoltant de nombreux politiciens et médias capitalistes – dont cette semaine le journaliste Patrick Cockburn habituellement plus astucieux – affirme que Daesh ne peut être vaincu que par plus de bombardements militaires.
Parmi eux se trouve David Cameron, qui depuis longtemps désire que les bombardements britanniques des positions de l’Etat Islamique en Irak soient élargis à son territoire syrien. Ce qui le retient encore, ce sont les divisions qui existent au sein de la classe dirigeante quant à la stratégie à adopter ainsi que le souvenir de sa défaite humiliante de 2013 au Parlement, quand il avait été empêché de bombarder les forces d’Assad. Il avait cependant autorisé l’assassinat par drone de deux djihadistes britanniques en Syrie en septembre et, maintenant, les attentats de Paris pourraient être instrumentalisés pour tenter de construire un soutien pour de nouvelles incursions.
Le président nouvellement élu du parti travailliste, Jeremy Corbyn, a correctement argumenté contre les bombardements en Syrie en disant que cela n’apporterait que plus de chaos et qu’il est nécessaire de se poser des questions au sujet de ce qui alimente le conflit : « Qui arme l’Etat Islamique ? Qui assure qu’il puisse disposer de ports sûrs? Pour répondre, il faut poser demander qui vend des armes dans la région.»
Des terroristes «formés localement»
Les auteurs des attentats de Paris comprennent des terroristes français et belges. Comme David Gardner l’a souligné dans le Financial Times: «Même si une majorité solide des musulmans sunnites sont hostiles à l’Etat Islamique, les djihadistes ont encore deux grandes sources de recrues potentielles : les réfugiés désespérés aux frontières de la Syrie et les musulmans mécontents en Europe.»
La France comprend la plus grande population musulmane d’Europe occidentale et elle a connu le plus grand exode d’un pays européen pour rejoindre les rangs djihadistes (plus de 1500 personnes). Concentrée dans les grandes cités des banlieues, la jeunesse musulmane française souffre de discriminations racistes, nombreux sont ceux qui se sentent aliénés et plus de 40% des jeunes musulmans sont au chômage. En Belgique, il existe aussi un taux de chômage élevé, de même qu’en Grande-Bretagne.
Ce sont l’inégalité, le racisme, les guerres et le manque d’opportunités dans le système capitaliste qui sont derrière la «radicalisation» islamique en France. Le Centre de Prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI) a estimé que 80% des citoyens français ayant des croyances «islamistes radicales» proviennent de familles non-religieuses.
En Europe, l’Etat Islamique se nourrit des griefs et de la colère légitimes, particulièrement chez les jeunes musulmans. Son objectif est de diviser les communautés à travers la prédication d’un absolutisme religieux et en utilisant la terreur dans le but de renforcer sa base de soutien et sa fortune. Au plus ses attaques conduisent les politiciens de droite et d’extrême-droite à pointer du doigt tous les musulmans et les réfugiés, au plus il peut utiliser le mécontentement de la population musulmane.
Contrer la menace terroriste
Il est impossible que les puissances impérialistes parviennent à complètement détruire l’organisation djihadiste. Son affaiblissant sous les coups militairement portés ne sera pas de nature à dissuader de nouveaux djihadiste et groupes sectaires, comme cela se passe à travers le monde de toute façon. Vaincre Daesh ne peut être que le fait de la classe ouvrière et des pauvres en Irak et en Syrie. Ils doivent lutter ensemble au-delà des divisions sectaires contre toutes les forces réactionnaires locales, contre toutes les formes d’oppression et contre les forces réactionnaires plus éloignées.
Le terrorisme ne sera pas bloqué par les mesures de «sécurité» et de surveillance des autorités. Les cibles potentielles sont beaucoup trop nombreuses. En Grande Bretagne et en France, des appels sont lancés pour accroître les pouvoirs de l’armée. Cela sera par la suite utilisé contre les luttes sociales et les actions ouvrières.
La déclaration d’Etat d’urgence en France, y compris avec interdiction des manifestations de masse, est une mesure bien commode pour Hollande dans la mesure où beaucoup de personnes sont en colère contre lui à la suite de ces attaques et que son soutien baisse. Malheureusement, une importante partie de ces critiques ont été le fait de l’impact des attaques de la droite et de l’extrême droite, qui essayent de capitaliser sur ces attaques terroristes, plutôt que de l’action de la gauche. La défense d’une alternative socialiste n’a pourtant jamais été plus urgente.
En France, en Grande-Bretagne et ailleurs, le mouvement des travailleurs a besoin de développer ses positions sur base d’une indépendance de classe, en fonction de ses propres intérêts et en totale indépendance des intérêts et de l’hypocrisie des gouvernements capitalistes et des classes dirigeantes. Cela doit comprendre l’unité d’action des travailleurs contre le terrorisme, les guerres et le système capitaliste lui-même, un système de plus en plus marqué par les inégalités et par son incapacité à satisfaire les besoins de l’écrasante majorité de la population.
La transformation socialiste de la société est non seulement souhaitable, mais aussi est de vie ou de mort pour certains, comme les évènements de Paris le montrent tragiquement. La meilleure riposte est de rejoindre la lutte pour l’organisation démocratique des travailleurs et pour la défense des idées socialistes, ce à quoi sont engagées toutes les sections du Comité pour une Internationale Ouvrière.
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Big Brother ne va pas empêcher le terrorisme
La réponse des partis établis face à la violence et à la menace terroriste repose une fois de plus sur un discours martial, la répression et la guerre. En mars dernier, nous avions publié une réaction contre cette approche dans les pages de notre mensuel, Lutte Socialiste, dans le cadre du drame de Charlie Hebdo. Nous la reproduisons ci-dessous.
La menace terroriste reste fixée au niveau 3 dans notre pays. Depuis, l’armée patrouille dans les rues d’Anvers, de Bruxelles et de Liège. Le gouvernement a aussi adopté 12 mesures antiterroristes que même l’Ordre du barreau flamand – qui n’est pourtant pas connu en tant qu’avant-garde de la résistance contre l’establishment – a qualifiées de menaces pour la vie privée. Le gouvernement fédéral a voulu se positionner sur le sujet, sans aucune véritable réponse contre la menace terroriste.
Par Geert Cool.
L’enquêteuse Marion Van San a conquis les médias et le parlement en expliquant que la radicalisation n’a rien à voir avec la position sociale. Elle a notamment affirmé que les combattants en Syrie ne sont pas forcément des jeunes sans perspectives d’avenir. Elle a ainsi immédiatement suggéré que la lutte contre l’exclusion sociale ne constitue pas une réponse face à la “radicalisation”. Les différentes couches sociales répondent différemment aux mêmes phénomènes et s’influencent mutuellement, ce qu’oublie Marion Van San. Le terrorisme est toujours principalement utilisé par des couches légèrement plus favorisées, surtout quand elles se sentent victimes de discrimination en raison de l’oppression ethnique, religieuse ou nationale et que leurs espoirs de promotion sociale sont brisés nets par la crise. Les déclarations de Van San ont directement été récupérées par la droite pour se débarrasser de toute responsabilité vis-à-vis des jeunes qui se laissent séduire par le désespoir terroriste.
Le gouvernement de droite dure pense pouvoir lutter contre le terrorisme grâce aux techniques d’écoute ou à la possibilité de déchoir quelqu’un de sa nationalité, même concernant des personnes nées en Belgique.
Le gouvernement veut s’en prendre à la “radicalisation” dans les prisons et les écoles. Il a pourtant fait la sourde oreille lorsque le personnel des écoles a participé aux actions syndicales fin de l’année dernière pour revendiquer plus de moyens et notamment renforcer l’accompagnement individuel des jeunes. Les actions syndicales ont même été condamnées par le gouvernement. Il n’en a pas été autrement avec le personnel des prisons qui réclamait plus de moyens pour sa sécurité et l’assistance aux prisonniers. Le gouvernement refuse d’investir dans des solutions collectives, il cherche au contraire à faire des économies.
Finalement, l’armée a été envoyée surveiller les rues de grandes villes. Les soldats s’étaient à peine positionnés dans le quartier des diamantaires d’Anvers que, le jour même, un Carrefour Express situé quelques centaines de mètres plus loin était dévalisé. Si l’armée ne parvient pas à stopper des bandits armés de simples couteaux, comment pourrait-elle nous protéger de terroristes armés ?
En déployant l’armée dans les rues et en livrant des explications très détaillées concernant la protection personnelle de politiciens comme Bart De Wever (parti skier accompagné de dix gardes du corps), la droite dure cherche à donner l’impression qu’elle a agi de manière ferme.
Il est vrai que les choses n’ont pas été aussi loin en Belgique qu’aux États-Unis après les attaques du 11 septembre 2001. Mais les mesures antiterroristes outre-Atlantique font tout de même réfléchir. Les États-Unis n’ont pas gagné en sécurité au cours de ces 14 dernières années, attaques terroristes et fusillades s’y produisent toujours. Un réseau d’espionnage à grande échelle a en revanche été instauré pour surveiller de façon permanente les simples citoyens américains. Comme si Big Brother pouvait arrêter le terrorisme…
Le danger grandit
Les nouvelles attaques à Copenhague à la mi-février confirment que le danger du terrorisme grandit. Ce n’est pas étonnant. La politique d’austérité assure qu’une part croissante de la population ne parvient plus à joindre les deux bouts. C’est d’autant plus le cas concernant les familles d’immigrés, y compris en Belgique.
Le dernier rapport de l’OCDE concernant la Belgique confirmait le fait que le taux de chômage des immigrés non-européens s’est accru au cours des cinq dernières années. En Europe, seules l’Espagne, la Grèce et la Turquie ont fait pire que la Belgique à cet égard. Et les personnes qui ont un travail ne l’ont souvent qu’à titre temporaire. Cette situation entraine un plus grand risque de pauvreté : parmi les immigrés en âge de travailler, ce risque est de plus de 40 %. L’enseignement ne parvient pas à réduire le fossé (1). L’OCDE recommande de s’attaquer à ce problème, mais cela ne fait malheureusement pas partie des priorités du gouvernement de droite.
À côté de ça, nous nous retrouvons entrainés dans des aventures à l’étranger, comme c’est le cas en Afghanistan, en Irak, en Libye ou en Syrie. On nous promet que ces interventions vont ramener la paix et le bonheur dans ces pays ravagés par la guerre et le chaos. Mais on se rend bien compte que tout cela n’a rien arrangé et que chaque intervention doit être suivie d’une autre. La guerre et le chaos sont toujours là et renforcent à présent le risque d’attaques terroristes dans notre propre pays.
Il faut un changement de société !
Pour mettre un terme à la menace terroriste et à la violence croissante, nous avons besoin d’un changement fondamental. Ce système dans lequel les très riches continuent à s’enrichir inexorablement aux dépens du reste la population conduit forcément à plus de violence. Il ne s’agit pas d’un problème individuel. Cela fait partie d’un tout, de la manière dont fonctionne ce système.
Une rupture avec la politique d’austérité par un investissement massif dans l’enseignement, dans le logement, dans les services publics et dans les infrastructures permettra également de créer beaucoup d’emplois. La réduction du temps de travail afin de répartir le travail disponible entre tous permettrait à chacun d’envisager des perspectives pour un avenir décent. Pour que cela se réalise, nous devons retirer le pouvoir des mains des super riches, ce qui est possible en plaçant les secteurs stratégiques de l’économie (banques et grandes entreprises) sous contrôle et gestion démocratiques de la collectivité, afin de pouvoir prendre notre propre destin en main.
La dictature des 1 % de riches ne nous offre que le malheur et l’insécurité. Nous refusons d’accepter cela comme une fatalité. Luttons pour une alternative socialiste, dans laquelle la priorité serait les besoins de la majorité de la population et au sein de laquelle les éléments de barbarie existants seraient totalement extirpés.
(1) OECD Economic Surveys Belgium. février 2015. http://www.oecd.org/eco/surveys/Overview_Belgium_2015_Eng.pdf

