Tag: Fondamentalisme religieux

  • Vienne. Contre le terrorisme, le racisme et le sectarisme, la solidarité

    L’attaque terroriste de Vienne exige une réponse déterminée du mouvement ouvrier. Un premier pas significatif serait que la gauche, les antifascistes et les syndicats organisent un rassemblement contre le terrorisme, le racisme, le sectarisme et leurs causes pour envoyer un signal fort d’unité de la classe ouvrière, sans distinction d’origine nationale, de race ou de religion.

    Déclaration du comité exécutif du Sozialistische LinksPartei, section autrichienne d’Alternative Socialiste Internationale (ASI)

    Le choc de l’attaque terroriste de lundi soir dans le centre de Vienne est encore ancré en nous tous. Nos pensées vont aux victimes de ce cruel attentat. Même si l’on ne sait pas encore grand-chose de l’attentat, il est déjà clair que le ou les assassins ont utilisé ces attaques brutales pour tuer des personnes qui voulaient profiter de leur dernière soirée avant le confinement, ainsi que des employés de la restauration et des passants. L’objectif était d’attiser la peur, de diviser et d’intimider.

    Les infirmières, les ambulanciers, les travailleurs sociaux et autres sont tous touchés, des travailleurs qui, en plus du fardeau énorme de la crise du Corona, travaillent maintenant à plein régime pour prendre soin des victimes et de leurs familles. Un représentant du personnel des services médicaux d’urgence de Vienne a déclaré dans la nuit à la station de radiodiffusion Zeit im Bild (ZIB,) : « J’appelle tous mes collègues à se présenter au travail et à se rendre sur leur lieu de travail. J’ai été politiquement inspiré par l’ancien maire Zilk, qui a déclaré : « Je garantis à chaque Viennois une ambulance et un lit d’hôpital ». Maintenant, nous avons le COVID-19 et même cette attaque terroriste en plus, et cette ville a grandi, mais pas le nombre d’ambulances ».

    Le mouvement ouvrier doit maintenant trouver une réponse à cette attaque et aux groupes réactionnaires du fondamentalisme islamique de droite, au danger de l’arsenalisation du racisme par la classe dirigeante et la droite ainsi que fournir un programme contre le terrorisme, le racisme et la division.

    Le danger des forces d’extrême droite et du fondamentalisme islamique

    Il n’est pas encore clair si la principale cible de l’attaque était la synagogue et si le principal motif était l’antisémitisme. Mais nous savons déjà qu’au moins l’un des attaquants était un adepte de « l’État islamique ». Les attentats terroristes de ces dernières semaines en France nous ont montré le danger que l’intégrisme islamique de droite représente pour la classe ouvrière. La haine et la violence qui émanent de ces forces touchent toujours en premier lieu les travailleurs ordinaires et les jeunes qui sont la cible la plus fréquente de ces attentats. C’est aussi parce que les riches et les puissants vivent et profitent de leur temps libre séparés de la population normale.

    En Autriche aussi, des forces réactionnaires ont tenté de passer à l’offensive ces derniers mois. Cet été, lorsque les Loups gris fascistes ont attaqué des activistes de gauche et des syndicalistes kurdes et turcs dans un centre de gauche du 10e arrondissement de Vienne, la Ernst-Kirchweger-Haus (EKH), c’est la gauche et les antifascistes qui ont mené la lutte contre l’attaque. Parralèllement, le parti politique conservateur ÖVP, qui a montré sa sympathie à la suite des événements d’hier, a exigé la fermeture de l’EKH.

    Aujourd’hui encore, seul le mouvement ouvrier peut trouver une réponse efficace à ces attaques à l’échelle internationale. La classe dirigeante peut faire de grands discours et manifester une inquiétude peu sincère, mais en réalité, ce sont leurs gouvernements qui, par leurs politiques, sont en partie responsables de ces attaques. Afin de soi-disant « défendre nos valeurs », la classe dirigeante a déjà restreint précisément ces « valeurs », telles que les droits démocratiques fondamentaux, après le 11 septembre. Il est à craindre que le gouvernement du chancelier Sebastian Kurz, du parti conservateur ÖVP, ait des projets similaires. Comme le montrent les mesures de « lutte contre le terrorisme » en France et dans d’autres pays, le danger émanant des fondamentalistes islamiques de droite ne diminuera pas avec plus de répression et de surveillance. Au contraire, la “guerre contre le terrorisme” menée par les États-Unis, l’état d’urgence en France et l’augmentation des incitations racistes à l’encontre des migrants et des réfugiés n’ont fait qu’aggraver la situation car ils ont contribué à la division de la société. Quiconque veut lutter contre la terreur doit s’attaquer à ses causes profondes.

    L’hypocrisie du gouvernement Kurz et des partis politiques au pouvoir

    Les paroles du chancelier Kurz, du ministre de l’intérieur Nehammer et Cie après cette attaque ressemblent déjà en partie à la rhétorique du gouvernement français, qui a parlé ces derniers jours de “guerre contre l’Islam”. Kurz, en tant que l’un des principaux hommes politiques de la droite populiste de la bourgeoisie en Europe, est en partie responsable de l’exclusion croissante des catégories de migrants et de musulmans de la population en Autriche et en Europe par ses incitations et sa politique racistes.

    Les politiques du gouvernement Kurz ont déjà coûté des milliers de vies en Méditerranée, dans les zones de guerre, dans les centres de détention pour déportation et dans les hôpitaux pendant la Corona. Le racisme, l’exclusion et la haine font toujours le jeu des forces réactionnaires comme l’ISIS. Lors des récentes élections locales à Vienne, le parti conservateur ÖVP, le parti d’extrême droite FPÖ et d’autres partis ont de nouveau fait délibérément campagne pour plus d’expulsions, d’isolement et d’exclusion en alimentant le racisme. En même temps, le gouvernement fédéral coopère avec des régimes réactionnaires comme celui de la Turquie ou de l’Arabie Saoudite et exporte des armes utilisées dans les guerres sanglantes du Moyen-Orient. Et ce gouvernement veut maintenant être considéré comme le défenseur d’une “société libre” contre le fondamentalisme islmaique réactionnaire ? Cette hypocrisie doit être dénoncée !

    Ce qui est particulièrement répugnant, c’est que Kurz & Co sont prêts à tout pour utiliser l’attaque à leurs propres fins. La classe dirigeante autrichienne veut détourner l’attention de sa politique de racisme et d’austérité, particulièrement visible lors de la crise sanitaire, et parle d’« unité nationale » contre l’ « ennemi extérieur ». Nous avons vu ce discours d’« unité nationale » récemment au début de la crise sanitaire. On nous dit que nous sommes tous dans le même bateau, mais notre expérience quotidienne montre combien cela est erroné.

    En ce moment, le mouvement ouvrier et les syndicats ne doivent pas céder à cette pression. Ils doivent critiquer les mesures du gouvernement fédéral : le manque de lits d’hôpitaux, le manque de compensation des coûts de la crise pour la classe ouvrière et les réactions répressives à venir en réponse à cette attaque terroriste. La référence du représentant du personnel des services médicaux d’urgence de Vienne au manque de ressources était non seulement compréhensible, mais aussi nécessaire. Le syndicat ne doit pas accepter que de telles critiques aient été omises dans les rapports ultérieurs.

    Nous devons nous préparer aux tentatives de renfort de la répression et la surveillance de l’État sous le prétexte de la “sécurité intérieure”. Les politiciens qui remercient aujourd’hui les infirmières, les ambulanciers et les autres services d’urgence sont également responsables des conditions de travail désastreuses de ces travailleurs, telles que l’insuffisance des équipements et le manque de financement. Les mêmes personnes qui vont maintenant réclamer et allouer plus d’argent à la police n’ont pas fourni de fonds supplémentaires pour le service de santé au cours des derniers mois et sont donc également responsables de l’augmentation des décès dus au coronavirus.

    Les causes du terrorisme

    Ce sont les guerres, les exportations d’armes et l’agitation des gouvernements européens et américains qui ont fait que le fondamentalisme islamique de droite s’est répandu dans un premier lieu. Les populations qui fuient l’Irak, la Syrie et d’autres pays fuient la terreur et les régimes terroristes qui ont vu le jour aux guerres. Quels que soient les auteurs de ces actes, il est essentiel de quitter le terrain sous la terreur.

    Depuis des années, des groupes tels que Daesh comptent sur la discrimination systématique des migrants et des musulmans en Europe. Le journaliste Karim El-Gawhary l’a clairement indiqué dans un post sur Facebook : « Dans un manifeste publié en 2015 dans le magazine en ligne Dabiq de Daesh, on décrit une dynamique que les islamistes militants veulent exploiter à leurs propres fins. L’idée était relativement simple. Avec chaque attaque islamiste en Europe et en Occident, l’atmosphère anti-islamique grandit. Il en résulte une polarisation et, comme on l’appelait à l’époque, « l’élimination de la zone grise », à mesure que la coexistence entre musulmans et non-musulmans se redéfinit. Avec l’exclusion des musulmans en Occident, il serait plus facile de les pousser dans les bras des militants islamistes et de leur idéologie et ils seraient faciles à recruter. »

    Si le racisme en Autriche augmente suite aux attentats et est délibérément attisé par des aspects de la politique actuelle, alors les auteurs auront atteint leur but. Ils savent très bien que ces attaques sont armées de racisme et que cela joue en leur faveur. La montée du racisme, mais aussi les problèmes sociaux croissants dus à la crise mondiale du système capitaliste font que des forces réactionnaires de différentes sortes peuvent se présenter comme des sauveurs et ainsi recruter pour leurs idéologies. La pauvreté, le chômage, les difficultés sociales et le manque de perspectives ont conduit à une radicalisation de la droite en Autriche, en particulier au sein d’une génération qui est complètement isolée et exclue. Le fondamentalisme islamique est une face de la médaille, l’extrémisme de droite autrichien en est l’autre.

    Il est évident que la grande majorité des musulmans n’ont pas plus à voir avec le terrorisme que la grande majorité des chrétiens ont à voir avec les auteurs des actes à Christchurch (une série d’attaques terroristes d’extrême droite commise le 15 mars 2019 par Brenton Tarrant contre deux mosquées de la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, et qui ont fait 51 morts et 49 blessés). Mais cela en dit long sur le climat raciste qui règne lorsque de nombreux musulmans se sentent obligés de prendre explicitement leurs distances par rapport à de tels actes, ce qui n’est pas souvent le cas des adeptes d’autres religions au nom desquels des actes terroristes sont commis. Le terrorisme d’extrême droite, qu’il soit fasciste ou fondamentaliste islamique, doit être combattu par le mouvement ouvrier. C’est pourquoi une alternative de gauche est nécessaire pour canaliser la colère contre ce système, afin que ces forces réactionnaires n’aient plus de base pour répandre ler haine.

    Ce qu’il faut maintenant, c’est un programme efficace contre le terrorisme, la haine, l’agitation et le racisme : plus d’argent pour le bien-être social, l’emploi, des salaires plus élevés, l’éducation et la santé ; une lutte contre toutes les formes de racisme, de sexisme et de discrimination ; la fin des politiques de guerre et des exportations d’armes des impérialismes européen et américain ; et une offensive de gauche et syndicale pour l’unité de la classe ouvrière.

    Il faut plus d’argent pour les centres de jeunesse et autres établissements de soins similaires, car ils peuvent être des lieux qui brisent l’isolement social des jeunes, en particulier pendant la crise de la Corona. Des milliards sont nécessaires pour investir dans les écoles et les établissements d’enseignement, pour augmenter le personnel, les enseignants et les travailleurs sociaux. Il est urgent d’étendre et de financer entièrement les services d’urgence et le secteur de la santé, et d’augmenter le personnel. Il est inacceptable que ces services soient déjà sollicités au maximum en « temps normal », mais ils ont besoin de ressources suffisantes pour pouvoir garantir des soins sans problème dans les situations de crise. Cesser d’exporter des armes et de coopérer avec les partisans de la terreur fondamentaliste en Turquie, en Arabie Saoudite, etc. Cesser toute coopération militaire avec l’OTAN et avec les autres pays belligérants. Nous avons besoin d’une économie et d’une société qui offre, surtout aux jeunes, un avenir qui vaut véritablement la peine d’être vécu.

    Construire la solidarité

    C’est précisément en ces heures que l’on peut ressentir l’immense solidarité de la classe ouvrière : les deux jeunes hommes qui, au risque de leur propre vie, ont sauvé deux blessés et dont les médias bourgeois ont à peine parlé, peut-être parce qu’ils sont musulmans, les innombrables personnes qui ont offert leur maison comme refuge, les travailleurs des services d’urgence et les bénévoles qui étaient dans un délai très court, et bien d’autres exemples encore.

    Nous avons assisté à des manifestations de solidarité similaires après les attentats terroristes d’extrême droite en Allemagne, aux États-Unis et ailleurs. Par leur engagement, leur sympathie et leur solidarité, les gens ont montré que leur capacité à s’unir doit et est peut être plus forte que la terreur et la haine. Cela doit être notre base. Au lieu d’un deuil national dans le but d’une “solidarité nationale” dans l’intérêt de la classe dirigeante, nous avons besoin d’une réaction décisive du mouvement ouvrier et des syndicats.

    Ce serait un premier pas significatif si la gauche, les antifascistes et les syndicats appelaient à un rassemblement contre le terrorisme, le racisme et le sectarisme et leurs causes. De même, les syndicats pourraient organiser de courtes actions de grève afin d’envoyer un signal fort en faveur de l’unité de la classe ouvrière, indépendamment de l’origine nationale, de la couleur de peau ou de la religion. Un plan d’action syndical permettrait de dénoncer les véritables auteurs et les causes de ces atrocités.

    Le capitalisme traverse sa crise la plus profonde dans le monde entier qui coûte chaque jour des vies. Cette année nous a brutalement montré à tous le vrai visage de ce système putride. Ce système n’a pas d’avenir : il produit des pandémies, de la terreur, de la guerre, de la haine et de la misère. Cette barbarie capitaliste doit être combattue au niveau international avec détermination par nous, la classe ouvrière, et dans la perspective d’une alternative socialiste.

  • Colère suite au meurtre de Samuel Paty : combattons le terrorisme par la solidarité, pas par la haine

    Ce 16 octobre, la France a été horrifiée par l’assassinat de Samuel Paty, un enseignant décapité en pleine rue par un Tchétchène de 18 ans pour avoir montré des caricatures du prophète Mohamed lors d’un cours d’éducation civique sur le thème de la liberté d’expression. En réaction, des manifestations ont eu lieu contre la haine et en solidarité avec les enseignants un peu partout en France, mais le discours raciste et islamophobe qui domine la politique française depuis des décennies profite de ce drame pour se renforcer.

    Par Tiphaine (Pologne) et Brune (Bruxelles)

    Nous partageons l’horreur ressentie en France et ailleurs à la suite de ce terrible assassinat. Cet acte immonde ne se distingue pas des attaques de drones impérialistes qui font tomber des bombes sur des familles en Afghanistan. Nous sommes en colère contre ce terroriste mais aussi contre les crapules d’extrême droite salafistes ou de l’extrême droite traditionnelle. Les salafistes veulent répandre leur idéologie de haine en instrumentalisant le racisme et l’islamophobie. De la même manière, Le Pen – mais aussi Macron – vont utiliser ce tragique événement pour répandre leur haine au sein du mouvement ouvrier.

    Une situation envenimée par les politiciens bourgeois

    Depuis des années, d’un gouvernement à l’autre, le discours officiel et les mesures racistes et islamophobes s’intensifient. Dans les médias, tout est prétexte à jeter de l’huile sur le feu, burkinis, menus à la cantine et même les prénoms des gens. Récemment, des députés ont quitté l’assemblée nationale pour protester contre la présence de la vice-présidente du syndicat étudiant UNEF Maryam Pougetoux parce qu’elle porte un voile. Pour encore envenimer les choses, le 2 octobre, Macron a annoncé un projet de loi pour “renforcer la laïcité” qui va étendre encore l’interdiction des signes et pratiques religieuses sur les lieux de travail du secteur public.

    En un sens, cela va complètement à l’encontre de l’esprit de la séparation de l’Eglise et de l’Etat et de la liberté confessionnelle. C’est à l’Etat d’être laïc, pas aux usagers et aux fonctionnaires à titre individuel. Selon le principe de laïcité, l’Etat doit garantir à chacun la liberté de conscience et de religion. Mais cela fait des années que, dans la bouche des politiciens bourgeois, “laïcité” veut tout simplement dire “anti-islam”.

    De même, on peut s’interroger sur leur notion de “liberté d’expression”, alors que la France n’est que 34ème au classement mondial de la liberté de presse par Reporter Sans Frontière. Les militants savent également ce qu’il en est de la liberté politique et de manifestation sous Macron, entre gilets jaunes éborgnés et perquisitions à la la France Insoumise.

    Les profs en première ligne

    En organisant ce cours sur la liberté d’expression et en utilisant ces caricatures comme matériel, Samuel Paty n’a fait que suivre le programme déterminé par l’Education Nationale. Le gouvernement demande aux professeurs d’aborder dans leurs cours des sujets certes essentiels, mais qu’il a préalablement minés.

    Les témoignages sont nombreux de professeurs qui se retrouvent dans des situations tendues et où la direction ne leur apporte aucune aide, si elle ne se positionne pas carrément contre eux (souvent pour les culpabiliser individuellement). Ainsi, lorsque Samuel Paty a signalé le harcèlement et les menaces dont il était victime, sa direction lui a demandé de présenter des excuses (pour avoir fait son travail comme demandé!) et n’a rien fait pour sa protection.

    Ceci est d’autant plus hypocrite que les profs sont soumis à un devoir de réserve et peuvent encourir des sanctions s’ils parlent de politique dans le cadre de leur travail. Là encore, il s’agit d’empêcher les professeurs de tenir un autre discours que celui du gouvernement, tandis qu’on leur demande de se faire le relais de la propagande officielle lors des cours d’éducation civique.

    La dégradation des conditions d’études n’est pas étrangère au désarroi et au danger physique auxquels les professeurs font face. A cause de la mise en concurrence des établissements, les directions ont intérêt à ne pas signaler les incidents pour ne pas être déclassés. Les suppressions de poste font que les enseignants ont peu de temps à consacrer à chaque élève et à établir une relation de confiance avec eux, ce qui permettrait aussi d’aider lors de situations tendues.

    Cette situation est générale dans le service public. Dans ce climat, les travailleurs du public se retrouvent exposés à des insultes et violences, voire risquent leur vie – tout ça pour être constamment traités de fainéants toujours en grève et de voir leurs salaires et emplois gelés.

    Alors qu’un travailleur vient de payer de sa vie les tensions attisées par les politiciens bourgeois, ceux-ci sautent sur l’occasion d’aller dans la surenchère. Ils imposent une narration qui veut diviser en deux camps sans nuance : soit celui de la république telles qu’ils la conçoivent, soit celui du terrorisme islamique.

    Dans les rassemblements qui ont eu lieu suite à l’assassinat de Samuel Paty, en plusieurs occasion des militants se sont fait insulter parce qu’ils représentent une position plus nuancée. La présidente de l’UNEF Mélanie Luce s’est fait traiter de “collabo” et de “traitre à la laïcité”. A Anger, une professeure membre de la CGT s’est fait huer parce qu’elle est intervenue sur la façon dont le gouvernement sous-finance les écoles publiques, ce qui favorise les écoles privées catholiques.

    Quant à Mélenchon, pour avoir participé l’année dernière à la marche contre l’islamophobie, accusé carrément de complicité de l’assassinat par Manuel Valls. Il se fait taxer d’ “islamo-gauchiste” – un terme qui montre la façon dont la droite compte utiliser cette vision binaire de la situation pour son propre agenda politique.

    Sur les plateaux télés, les politiciens de droite rivalisent d’idées pour augmenter la répression, comme de rétablir le bagne ou le service militaire. Darmarin, ministre de l’intérieur, a annoncé vouloir expulser “231 personnes en situation irrégulière et suivies pour soupçon de radicalisation” – mais il ne va pas s’arrêter là; ce prétexte va servir à mieux faire accepter les expulsions en général.

    Tout cela ne fera qu’empirer encore la situation dans les classes. Les professeurs continueront à subir des tensions sociales exacerbées, mais également les effets des politiques d’austérité sur leurs conditions de travail. Les deux phénomènes sont les deux face de la médaille de la politique française de toute cette période : l’appauvrissement des services publics et le chômage de masse crée le terreau de la haine et des discriminations, qui en retour permettent de faire accepter des années d’austérité par le jeu du “diviser pour mieux régner”.

    C’est pourquoi nous pensons qu’il est important que l’élan de solidarité des professeurs pour leur collègue assassiné et de la classe ouvrière solidaire se distingue du discours du gouvernement et de l’élite en appelant à l’unité des travailleurs contre le terrorisme, le racisme et l’austérité. Il est regrettable que Jean-Luc Mélenchon se soit prononcé pour “l’unité nationale” avec la droite. Il a été jusqu’à appeler à davantage de répression, et à davantage de contrôle et des expulsions dans la communauté tchétchène. Même Darmarin a dit que Mélenchon était trop à droite!

    La sécurité est illusoire dans un cimetière social

    Le cimetière social est présent dans un contexte de précarité grandissante, de crise économique, sociale, environnementale – aggravé avec la période covid – et ne permet pas de donner les opportunités à chacun, dans une société en paix. Les tensions augmentent avec l’aggravation des crises. L’exclusion sociale est ainsi de plus en plus visible.

    L’assassin de Samuel Paty, Abdoullakh Anzorov, était arrivé en France il y a 10 ans à l’âge de 8 ans. Au lieu de se demander si son père aurait dû obtenir ou non le statut de réfugié, on pourrait se demander comment en 10 ans, la France, 6ème puissance économique mondiale, qui se vante de son école républicaine soi-disant égalitaire, n’a pas réussi à convaincre un adolescent qu’il y avait de meilleures perspectives dans cette société que cette attaque aussi horrible que suicidaire.

    Quelques jours avant les attentats de Bruxelles, la sociologue Sarah Bracke a, dans les pages du quotidien flamand De Standaard (le 19/09), abordé la marginalisation et la déshumanisation systématiques de groupes de la population dans les quartiers pauvres du pays, des quartiers qui comprennent de nombreux migrants : «Et la déshumanisation porte en elle la violence. En premier instance une violence symbolique, mais qui peut rapidement devenir une violence physique.»

    Le gouvernement français – mais aussi belge – mine notre sécurité en économisant sur la sécurité sociale, les conditions de travail et les salaires. Cela conduit à la multiplication des conflits et des tensions sociales dans la société. Les réactionnaires de tous poils – populistes, salafistes, racistes, fascistes… – y trouvent un terrain fertile. Tout comme le gouvernement, ils veulent eux aussi étrangler notre opposition politique et syndicale collective.

    Ainsi, ’idée d’être en ‘sécurité’ devient de plus en plus illusoire avec la destruction des services publics, les coupes budgétaires, le gel des salaires, justifiés par les gouvernements comme des économies nécessaires afin de relancer l’économie.

    Chaque travailleur sait pertinemment que la sécurité en milieu de travail exige d’investir dans l’infrastructure et les conditions générales de travail pour prévenir le stress et d’autres problèmes de santé. Nos quartiers et la société ne sont pas différents.
    Impérialisme

    Samuel Paty, mais aussi les victimes des attentats en France, en Belgique, et ailleurs n’ont en réalité pas été protégé par l’Etat, qui déploie pourtant des ressources considérables pour sa ‘guerre contre la Terreur’. C’est pourtant par la “protection des concitoyens” que sont justifiées les interventions impérialistes en Afghanistan, en Lybie, en Irak, en Syrie, au Sahel…

    Ces interventions sont également des points de ‘radicalisation’. Les interventions des impérialismes américain et britannique ont joué un rôle décisif dans le développement des organisations fondamentalistes, dont Al-Qaïda et l’Etat Islamique. Ces organisations ont prospéré dans la destruction des infrastructures des pays attaqués. Le vide social, l’absence de réponse du mouvement ouvrier atomisé dans ces pays a été comblé par les forces fondamentalistes.

    Les tensions sociales et l’extrême droite en augmentation, mais la résistance sociale aussi

    La crise covid, la crise économique, les guerres…Toutes ces tensions ne vont pas s’améliorer dans la période à venir. Les discours islamophobes de soi-disant experts ne vont que renforcer ces tensions, et provoquer des attaques à caractères racistes. On a très vite vu suite à l’assassinat de Samuel Paty des exemples de cela, notamment l’attaque de deux femmes qui se sont fait poignarder et on subi des insultes racistes alors qu’elle se promenaient dans le quartier de la Tour Eiffel.

    On va également voir l’extrême-droite, et notamment le Rassemblement National de Marine Le Pen se frotter les mains et capitaliser un maximum sur l’affaire de Samuel Paty.

    Le mouvement des travailleurs, les syndicats, les organisations de la classe des travailleurs doit se préparer dès maintenant à une montée des idées d’extrême-droite et une normalisation toujours plus poussée de ce genre d’idées nauséabondes. Ce n’est qu’en proposant un vrai programme face au cimetière social et à la crise du système que l’on pourra empêcher l’extrême droite et les fondamentalistes de toutes sortes de prospérer.

    Ces dernières années en France la mobilisation sociale a été massive, gilets jaunes, lutte contre la réforme de retraite, la santé en lutte, lutte des sans-papiers… Tous ces exemples montrent le potentiel incroyable de luttes sociales qui existe en France.

    C’est dans la rue, et tous unis contre les divisions de la classe dominante que nous pourrons remplacer la haine et la division par la solidarité. Mais à terme, c’est tout ce système capitaliste qui est coupable. Coupable des oppressions qu’il génère, coupable des crises économiques et sociales, et un terreau qui voit l’extrême droite et sa pourriture y croître, et des attaques terribles comme celle qu’a subi Samuel Paty. Il est plus que temps de le remplacer par un système reposant sur la satisfaction des besoins sociaux et non sur la soif de profits; une société socialiste démocratique.

  • Massacre à Barcelone. Solidarité avec les victimes.

    A bas le terrorisme et la guerre impérialiste ! Leurs guerres, nos morts !

    Le 17 août, une brutale attaque terroriste a été commise à Barcelone. Une fourgonnette a remonté l’allée centrale piétonne de la Rambla sur plus d’un demi-kilomètre en fauchant des centaines de personnes sur son chemin. En résultat tragique de cette attaque, 13 personnes ont perdu la vie, plus de 100 personnes ont été blessées (certaines de manière critique) et la population de la ville a été profondément choquée alors qu’une journée de vacance se transformait en cauchemar. Cette attaque, immédiatement revendiquée par l’Etat islamique (Daesh), a été suivie par une autre quelques heures plus tard dans la ville de Cambrils (dans la province de Tarragone). 5 terroristes y ont été abattus et une femme poignardée par l’un d’entre eux est décédée.

    Déclaration d’Izquierda Revolucionaria (Gauche révolutionnaire, section du Comité pour une Internationale Ouvrière dans l’Etat espagnol) 

    Izquierda Revolucionaria et le Sindicato de Estudiantes (syndicat étudiant) souhaitent exprimer leur souffrance, leur soutien et leur solidarité avec les victimes, leurs familles, leurs proches et tous ceux qui ont vécu ces terribles moments et craint pour leur vie.

    A travers le monde, ce sont des millions de travailleurs et de jeunes qui se sont sentis solidaires des victimes de cet horrible attentat terroriste et des milliers de personnes qui ont participé à la grande vague de solidarité qui a suivi : ceux qui ont fait la queue pour faire don de leur sang, ceux qui ont ouvert la porte de leur maison, de leur taxi, de leur magasin, de leur voiture,… pour aider les victimes. Ce fut une fantastique démonstration de solidarité avec ceux qui ont vu la barbarie qui a également frappé les rues de Paris, de Nice, de Bruxelles, de Manchester, d’Orlando, etc. Cette barbarie est également trop familière pour des millions de personnes innocentes dans d’autres parties du monde, comma au Moyen-Orient et en Afrique.

    Bien entendu, l’État a également réagi, par des lamentations et des appels à l’unité hypocrites de la part de ceux-là même qui ont soutenu et instigué les guerres impérialistes qui ont détruit des pays entiers pour remplir les poches d’une poignée de multinationales et garantir les intérêts stratégiques des grandes puissances. Leur consternation apparente face au massacre de Barcelone semble ne pas avoir été méritée par les milliers de personnes qui meurent chaque jour en Syrie, en Irak ou en Afghanistan, dans ces guerres que le Parti Populaire (PP) et les autres dirigeants de droite d’Espagne ont soutenues avec les autres ‘‘gardiens de la Paix’’ des Etats-Unis et de l’Union européenne.

    Merkel, Hollande, Macron, May, Trump, Rajoy,… poursuivent les mêmes objectifs qu’Aznar, Blair et Bush à leur époque, quand l’invasion de l’Irak a été lancée, il y a de cela 14 ans. Les conséquences sont claires. Ces guerres n’ont apporté ni la paix ni la liberté, mais bien la barbarie, la mort et la destruction tandis que des millions de réfugiés ont cherché à fuir des situations intolérables et sont traitées de manière inhumaine aux portes de l’Europe.

    Utiliser le terrorisme afin de répandre le poison du racisme et de l’islamophobie

    Nous avons pu voir à bien d’autres occasions comment les défenseurs du système profitent d’événements terribles tels que les attentats terroristes. A l’aide de mots tels que ‘‘liberté’’, ‘‘démocratie’’, etc., ils instrumentalisent ces attaques comme prétextes pour justifier des mesures adoptées à l’encontre des travailleurs et des jeunes, en sapant nos droits démocratiques et en propageant un poison raciste et xénophobe.

    C’est notamment l’approche des médias de droite, qui font la promotion du racisme et de la haine des musulmans. Alfonso Rojo (directeur de Periodista Digita) a ainsi réagi à ces événements en déclarant: ‘‘peut-être que ceux qui ont encouragé l’immigration de non-Espagnols en Catalogne doivent maintenant expliquer cela.’’ Isabel San Sebastián, une autre figure connue des médias, a directement relié les terroristes aux musulmans en affirmant: ‘‘Nous les avons rejetés d’ici une fois et nous le ferons encore’’ (en référence à la reconquête par les royaumes chrétiens des territoires de la péninsule ibérique et des îles Baléares occupés par les musulmans au Moyen-Âge, NDT). Il ne s’agit pas que de déclarations individuelles, elles représentent le sentiment qui vit au sein du PP et de la droite.

    Les déclarations anti-terroristes des dirigeants du PP ou de Ciudadanos, de la Monarchie et de tous ceux qui ont profité des guerres et de leurs millions de morts ne sont toutefois qu’une façade qui vise à cacher des intérêts de classe concrets. Aucun d’entre eux n’a de problèmes avec la conclusion de juteux contrats de vente d’armes entre le gouvernement espagnol et l’Arabie saoudite, même s’il est de notoriété publique que l’Arabie saoudite aurait financé l’État islamique et que de nombreuses armes qui lui ont été vendues par l’Espagne sont utilisées dans la guerre menée au Yémen. Ils n’ont pas de problèmes non plus avec le régime d’Erdogan dans l’Etat turc, alors qu’il a protégé l’État islamique pendant de nombreuses années et avec lequel l’Union européenne a signé un accord honteux portant sur la question des réfugiés.

    Leurs arguments et leur hypocrisie destinée à justifier les guerres criminelles, le meurtre d’innocents et la haine raciste – même emballés dans une indignation ‘‘anti-terroriste’’ – ne nous trompent pas. Nous connaissons – et dénonçons – la véritable motivation de leurs politiques de coupes budgétaires, d’austérité et d’attaques contre les droits démocratiques. Les travailleurs et les jeunes de Barcelone la connaissent aussi. C’est pourquoi ils ont expulsé les groupes d’extrême droite des manifestations de solidarité qui ont fait suite aux attaques. Leurs guerres, nos morts !

    Le terrorisme et le mouvement catalan pour l’auto-détermination

    Les porte-parole de la classe capitaliste ont émis leurs déclarations racistes et hypocrites habituelles. Au lendemain de l’attaque, l’éditorial du journal El Pais a également sauté sur l’occasion pour s’en prendre au ‘‘processus’’ lié au mouvement d’autodétermination de la Catalogne. Ils ont appelé le ‘‘gouvernement catalan et les forces politiques catalanes à s’occuper des véritables problèmes de la Catalogne’’ et à mettre fin à la ‘‘chimère sécessionniste’’. Cette terrible attaque terroriste pourrait maintenant être utilisée pour réprimer davantage le droit démocratique du peuple catalan à décider de son avenir.

    Des arguments grotesques ont été employés contre le droit à l’autodétermination et en faveur de la criminalisation de tous ceux qui les défendent. Nous n’avons pourtant pas lu d’éditoriaux d’El Pais abordant les ‘‘véritables problèmes de la Catalogne’’, comme ils disent. Ces problèmes sont les réductions budgétaires dans la santé et l’éducation, le licenciement des enseignants, la répression contre les mouvements sociaux et les expulsions de logements. Leur hypocrisie ne connait pas de limites. Si le poison raciste de la droite n’était pas encore suffisant, cette dernière essayent également de séparer les travailleurs et les jeunes de Catalogne de ceux du reste de l’Etat espagnol.

    Le capitalisme utilise n’importe quelle prétexte pour diviser les opprimés par la peur, la xénophobie ou tout autre moyen. En agissant de la sorte, il vise à nous monter les uns contre les autres, nous qui sommes allés ensemble dans la rue contre les attaques du PP et des capitalistes et partis de droite catalans qui ne cherchent qu’à défendre leurs propres privilèges. Ils veulent diviser la classe ouvrière et la jeunesse, ceux qui ont démontré qu’ils disposent du pouvoir de vaincre les capitalistes et leurs partisans dès lors qu’ils se battent.

    Le capitalisme, c’est la barbarie !

    Les horribles meurtres qui ont eu lieu dans les rues de Barcelone et la réaction répugnante des capitalistes et de leurs médias illustrent à nouveau la morale pourrie sur laquelle reposent ce système et ses représentants. Tant qu’ils seront dominés par la droite et par la bourgeoisie – qu’elle soit catalane, espagnole ou autre – les travailleurs et les jeunes ne pourront jamais connaitre de véritables progrès. Les intérêts de classe des capitalistes ne laissent aucune place aux droits, à la liberté ou à la dignité. Ceux qui paient les conséquences de leurs politiques – qui subissent les conséquences du terrorisme, de la guerre, du chômage et de la pauvreté – doivent être unis contre ceux qui nous condamnent à la barbarie. Ce n’est qu’en unissant les forces de tous les opprimés sous la bannière du socialisme international, au-delà des frontières nationales, des religions, de la couleur de peau et de la langue, que nous pourrons en finir avec l’horreur et les catastrophes que le capitalisme signifie pour la majorité de l’humanité.

  • Pakistan. Les marxistes en action contre la violence religieuse

    Le 16 février dernier, le Pakistan a subi une nouvelle attaque terroriste. Cette fois-ci, c’est un lieu de culte soufi de Sehwan, dans la province de Sindh qui a été visé. Au moins 88 personnes sont décédées et de très nombreuses autres ont été blessées. L’État islamique (Daesh) a revendiqué la responsabilité de cette attaque, la plus meurtrière au Pakistan depuis 2014. Ce n’est pas un hasard si ce groupe terroriste fondamentaliste s’en prend au soufisme, un mouvement qui promeut la tolérance et la paix. Le lieu de culte visé était d’ailleurs visité par des sunnites, des chiites, des hindous, des chrétiens et des sikhs.

    Cette attaque a clairement démontré que toute la rhétorique du gouvernement et d’Al-Qaïda sur l’incapacité de Daesh d’intervenir au Pakistan n’était que grossière propagande. L’armée pakistanaise a riposté avec une opération anti-terroriste et a déclaré qu’au moins 100 terroristes avaient été mis hors d’état de nuire (c’est-à-dire tués) en 24 heures. Curieusement, cette attaque particulièrement meurtrière n’a retenu que très peu d’attention de la part des médias occidentaux.

    Les partisans du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) au Pakistan ont immédiatement réagi avec des actions de protestation. A Mirpur Khas, également dans la province de Sindh, le Mouvement Socialiste a aidé à organiser une action de solidarité avec les victimes. Une manifestation a défilé dans la ville pour dénoncer l’extrémisme religieux et la violence en cours dans le pays. Les défenseurs des idées du socialisme sont à l’avant-garde de la lutte contre le fondamentalisme religieux, dont la vision du monde est diamétralement opposée à la nôtre. Nous luttons pour le progrès et les intérêts des travailleurs, les fondamentalistes veulent nous propulser dans la barbarie. Au Pakistan, les socialistes préconisent d’investir dans l’éducation, le logement et les services publics plutôt que de laisser la place aux écoles fondamentalistes sectaires. Il n’existe pas de moyen pour cela? Il y a pourtant suffisamment d’argent pour investir dans la défense et la guerre…

    Sindh protest against religious extremism

  • Nice. Face à la terreur, nous ne nous laisserons pas intimider !

    Non à la haine, la suspicion et le racisme : ne nous laissons pas diviser !

    C’est l’horreur qui s’est produite à Nice ce jeudi 14 juillet. Celui qui conduisait le poids lourd a voulu faire le plus de morts possible, à l’aveugle, frappant une nouvelle fois des innocents en percutant le maximum de personnes sur la promenade des Anglais après le feu d’artifice. Nous condamnons ces attentats et cette lâcheté aveugle. Ce sont nos frères et nos sœurs, travailleurs en congés, touristes, étrangers, jeunes, chômeurs, parents, retraités, par delà les origines, les cultures… qui sont morts.

    Déclaration de la Gauche Révolutionnaire (à télécharger en format PDF ici)

    Commandité ou non ? Quel profil psychologique de l’homme qui conduisait le camion ? Nous n’en savons encore rien, mais cela provoque les mêmes sentiments : tristesse et colère. Que ce soit un individu isolé, ou Daesh ou un quelconque autre groupe qui revendique l’attentat, il faut de toute façon souligner que les méthodes utilisées sont les mêmes que celles de groupes fascistes, des dictatures, ou des armées d’occupation. Éliminer de sang froid des gens sans défense révèle une idéologie d’extrême droite, que ce soit sous un prétexte soi-disant religieux ou autre.

    Rien ne peut justifier ces attentats aveugles et barbares à Nice, ni ceux à Bagdad la semaine dernière où 292 personnes ont péri, ni celui d’Istanbul le 29 juin dernier… Les groupes comme Daesh ou ceux qui s’en revendiquent sont incapables de gagner un soutien dans une quelconque couche de la population. Ni ici, et certainement pas parmi les musulmans, ni ailleurs non plus. Et que ces barbares ne nous fassent pas croire qu’ils combattent les guerres menées par la France ou les États-Unis. En réalité, à travers le monde entier ce sont des mercenaires, des mafieux qui dirigent ces groupes et s’en prennent aux peuples, que ça soit en France, en Belgique, en Irak, en Libye ou au Nigeria… Leurs méthodes visent par ailleurs à empêcher qu’une opposition quelconque ne s’organise face aux régimes brutaux et moyen-âgeux qu’ils tentent de mettre en place. Et si les morts civiles dues aux attentats peuvent provoquer le désespoir, c’est aussi le cas des morts civiles dues aux bombes des pays impérialistes. Les politiques de terreur ne font que renforcer les classes dominantes en installant un climat de peur, de haine et de soupçons.

    L’état d’urgence, c’est toujours non !

    La tristesse et la colère qui succèdent à de telles atrocités sont utilisées une fois encore par le gouvernement et les différents partis au service des capitalistes pour tenter de nous diviser. Ni la prolongation de l’état d’urgence, ni la mobilisation des 50 000 réservistes ne pourront assurer notre sécurité. L’état d’urgence n’a jamais été un moyen d’empêcher des actes terroristes. Il a été mis en place en novembre 2015, il est prolongé pour trois mois désormais. Pourtant il n’a pas permis d’empêcher la mort de 84 personnes de plus hier. L’état d’urgence n’est pas une solution pour être réellement en sécurité.

    C’est par contre une véritable arme… qui a permis à Valls et Hollande dès décembre dernier de tenter de freiner les mobilisations, d’abord autour de la COP 21 puis les mobilisations sociales massives contre la loi Travail en essayant d’interdire les manifestations de celles et ceux qui luttent contre leur politique.

    Nous refusons d’accepter ce que veulent nous imposer ceux qui commettent ces attentats, c’est à dire diffuser un sentiment de peur. La terreur est une arme politique qui vise à empêcher les travailleurs de s’unir, à imposer l’inaction par la peur, à renforcer le racisme : on ne se laissera pas intimider, on ne se laissera pas diviser !

    Unité des travailleurs et des jeunes contre la barbarie et le racisme

    Nous refusons aussi de laisser notre sécurité aux mains du gouvernement Valls-Hollande ou des politiciens de droite ou du FN. Leur politique, c’est d’imposer une véritable contre révolution sociale, l’insécurité sociale permanente comme la loi travail en est l’exemple. Ils précarisent nos vies avec des salaires minables, la précarité et le chômage. C’est ça le véritable terreau pour toutes les idées réactionnaires et violentes, quelles qu’elles soient, qui se nourrissent de la pauvreté et de l’absence de perspectives d’avenir dans le système capitaliste.

    D’ailleurs ceux qui ont osé comparer les manifestants contre la loi Travail, les syndicalistes à des terroristes seraient bien avisés de présenter leurs excuses aujourd’hui. En effet, il n’y a aucun gouvernement ou aucun groupe terroriste qui soit plus fort que l’unité, dans la lutte de masse, des travailleurs et des jeunes. Quand nous étions un million dans la rue, les 31 mars et 14 juin derniers, unis et en lutte contre toute la politique d’un gouvernement qui s’en prend aux droits de tous les travailleurs en France, là, nous étions forts. Se battre ensemble c’est le seul moyen pour ne pas laisser sombrer les gens dans le désespoir. C’est comme cela que nous pourrons combattre les racines du terrorisme, de la division et du racisme.

    Pour combattre réellement le terrorisme et la haine, il faut s’unir tous ensemble et lutter contre les politiques qui les alimentent. C’est en luttant contre le capitalisme, et son système où toute la société doit tourner pour les profits d’une poignée sur le dos de la majorité, que nous pourrons éradiquer les sources de la barbarie et assurer ainsi un avenir sûr et décent à chacun. Une autre société est possible et nécessaire, le socialisme.

  • Attentat à l’aéroport Atatürk. Non à la guerre et au terrorisme! Oui à l'unité et à la solidarité des travailleurs!

    Ambulance cars arrive at Turkey's largest airport, Istanbul Ataturk, Turkey, following a blast June 28, 2016.     REUTERS/Osman Orsal - RTX2IQUY

    Une attaque terroriste, présumément commise par l’État islamique (Daesh) a tué au moins 43 personnes et blessé 239 autres à l’aéroport Atatürk d’Istanbul le 28 juin dernier. Trois kamikazes ont ouvert le feu sur des passagers et le personnel de sécurité à l’aide de fusils automatiques avant de se faire sauter au contrôle de sécurité à l’entrée de l’aéroport. Le modus operandi et le moment choisi pour cette attaque, alors que Daesh est confronté à d’importants revers militaires dans la région, suggère que l’infâme organisation djihadiste est bel et bien derrière ce nouveau bain de sang terroriste. Elle cherche à afficher au grand jour sa capacité destructrice opérationnelle.

    Par Ahmet Küçük, Sosyalist Alternatif (section du Comité pour une Internationale Ouvrière dans l’Etat turc)

    L’aéroport Atatürk d’Istanbul dispose de normes de sécurité relativement élevées en comparaison des aéroports européens. Des contrôles de sécurité sont également effectués à son entrée. Ces mesures ne peuvent toutefois assurer qu’il s’agisse d’un îlot de sécurité vis-à-vis du terrorisme. Cette récente attaque illustre les limites d’une approche exclusivement basée sur le renforcement de l’appareil de sécurité en négligeant de traiter les causes sous-jacentes du terrorisme. La manière de lutter contre le terrorisme est devenue une question de la plus haute importance dans un pays secoué par 10 attentats terroristes commis contre des civils au cours de ces 11 derniers mois et qui ont causé plus de 250 décès parmi les civils.

    Sosyalist Alternatif (CIO-Turquie) s’oppose totalement aux attaques terroristes à l’encontre de la population civile de même qu’à l’idéologie de l’organisation qui les opère. Chacune de ces attaques a été utilisée comme excuse pour s’en prendre aux droits démocratiques et renforcer les pouvoirs du président Erdo?an et de la machine d’Etat. Après l’attaque de ce 28 juin, le gouvernement a temporairement bloqué les médias sociaux, tout comme ce fut le cas après chaque incident, et tous les reportages ont été censurés ou interdits.

    Il est particulièrement important d’examiner et de combattre l’atmosphère politique qui a créé le terrain pour de telles attaques terroristes. Le gouvernement turc dirigé par l’AKP a déclaré un jour de deuil national après ‘attentat de l’aéroport. Il s’agit d’hypocrisie pure et simple. Les attaques de Daesh contre des cibles turques font penser à un chien qui mord la main qui l’a nourri. L’AKP (le Parti de la Justice et du Développement) a soutenu les rebelles armés de l’opposition soi-disant «modérée» en Syrie des années durant. En pratique, la Turquie est devenue une «autoroute djihadiste» et une zone d’appui pour Daesh derrière les lignes de front. Ironie du sort, l’aéroport Atatürk d’Istanbul est un aéroport par lequel un nombre considérable de combattants djihadistes et de recrues étrangères de Daesh ont transité dans le cadre de leur voyage vers le soi-disant Califat de l’Etat islamique. Ce n’est que récemment que les mesures ont été renforcées pour empêcher ce flux de djihadistes, probablement l’une des raisons pour lesquelles Daesh a commencé à se retourner contre l’Etat turc. Mais c’est majoritairement la population ordinaire qui paie le prix de ce jeu cynique.

    Ces deux dernières années, les groupes terroristes islamistes radicaux ont développé un réseau de cellules terroristes dans toute la Turquie. L’instabilité causée par les guerres en Irak et en Syrie ainsi que l’approvisionnement en armes de ces pays par les puissances impérialistes et régionales ont augmenté les possibilités d’accès aux armes lourdes et automatiques de même qu’aux explosifs dans toute la région. La répression du gouvernement AKP contre ses opposants politiques, y compris contre le parti pro-kurde HDP (Parti démocratique du peuple), ainsi que la destruction des villes kurdes et le massacre de civils sous le prétexte «d’opérations militaires contre le PKK» nourrit l’instabilité politique et la polarisation croissante dans la société. Cela crée un terrain plus fertile pour le terrorisme.

    La croissance du terrorisme à laquelle nous assistons en Turquie est pour une grande part un choc de retour pour la politique du gouvernement turc. Il est évident que l’on ne peut accorder aucune confiance à un gouvernement lui-même responsable de la terreur d’Etat pour prendre en main nos inquiétudes concernant la sécurité. Pour commencer, une enquête indépendante doit être menée au sujet des événements du 28 juin, avec l’implication des syndicats et des représentants des travailleurs de l’aéroport.

    Mais, plus fondamentalement, nous avons besoin d’un changement fondamental politique et économique en Turquie. Cela ne viendra pas du sommet de la société. Le mouvement syndical, le HDP et la gauche ont besoin de se rassembler et de mobiliser en masse les travailleurs et la jeunesse contre la terreur et les dévastations militaires de l’Etat contre les Kurdes ainsi que pour la justice sociale et les droits politiques. Cette lutte permettrait de développer les forces d’une alternative politique indépendante pour la classe ouvrière, une alternative socialiste, en liaisons avec la défense de la transformation socialiste de la société à travers le Moyen-Orient.

  • De Lahore à Bruxelles : des points communs manifestes (ainsi que des différences)

    pakLe dimanche 27 mars a eu lieu un attentat effroyable dans la ville Pakistanaise de Lahore, avec au total plus de 70 morts. Cette attaque est l’œuvre d’une organisation qui depuis peu est à nouveau reliée aux Talibans (elle était précédemment liée à l’Etat Islamique et encore avant aux Talibans). L’attaque a pris place dans la plaine de jeux d’un parc fréquenté par de nombreuses familles en ce dimanche de Pâques. On peut relever quelques similarités frappantes entre cet attentat et ceux de Bruxelles.

    • 1. Une solidarité massive

    Une énorme solidarité a émergé au sein de la population suite aux attentats de Bruxelles. Les secouristes ont donné le meilleur d’eux-mêmes et même plus, les chauffeurs se sont mis à offrir gratuitement leurs services, partout les gens exprimaient leur désir d’aider et de se rendre utile. On a pu voir grandir un profond sentiment d’entraide.

    La même chose s’est produite au Pakistan, avec des gens qui faisaient la queue pour donner leur sang aux victimes. Là aussi les chauffeurs de taxis offraient gratuitement leurs services à qui voulait donner du sang. Le fait que, selon les auteurs, l’attaque visait uniquement la minorité chrétienne du pays n’est pas acceptée par une large couche de la population, pour qui la plaine de jeux était avant tout un endroit de rencontre populaire. Les victimes étaient des gens normaux issus de différents milieux et la solidarité qui en a découlé est remarquable. C’est parfois à la suite des pires évènements que remonte ce qu’il y a de meilleur en chacun de nous. C’est ce qu’on a pu observer à Bruxelles ainsi qu’à Lahore.

    • 2. Des erreurs commises par les dirigeants

    Les autorités belges savaient-elles où se trouvait Abdeslam ? Ce terroriste avait-il réellement pu revenir de Turquie sans avoir été l’objet d’un suivi ? Ici le gouvernement n’est pas parvenu à se présenter comme une grande force « d’unité nationale ». Peut-être parce que les bévues commises étaient trop importantes. On n’a cessé de se renvoyer la responsabilité : oui, c’est quand même toujours la faute de quelqu’un d’autre.

    Au Pakistan, on avait ignoré les avertissements de sécurité au sujet des attentats-suicide. Les alentours du parc étaient à peine protégés. Là aussi la responsabilité à ce sujet fut rejetée sur d’autres. L’armée a profité de cette occasion pour se mettre en avant comme un « facteur puissant » capable d’attraper plus de 200 personnes supposées être des militants talibans suite aux attentats. Mais ce qui n’est pas dit c’est que les Talibans au Pakistan (ou en Afghanistan) n’auraient jamais eu une position si puissante s’ils n’avaient pas reçu l’appui indirect des chefs de l’armée. Le gouvernement du Premier ministre Nawaz Sharif était déjà surnommé de manière méprisante « l’administration de la ville d’Islamabad », signifiant qu’il n’avait de contrôle réel qu’autour de la capitale. Ce sentiment s’est encore renforcé depuis les attentats.

    • 3. Les hooligans ont reçus le champ libre

    Autre similitude remarquable:au moment où les gens ordinaires sont choqués, des hooligans disposent du champ libre pour effectuer des actions parmi les plus improbables. A Bruxelles, un hommage a été perturbé à la Bourse tandis que des milliers de fondamentalistes ont mené  une action à Islamabad qui rappelle celle des hooligans (vandalisme inclus) sans que le gouvernement ne s’y oppose. Tous les responsables se sont ensuite rejeté la faute les uns sur les autres. Cela porte encore plus atteinte à l’autorité du gouvernement, “le gouvernement de la ville d’Islamabad” n’a même pas Islamabad sous contrôle.

    • 4. La discussion en cours: que pouvoir faire ?

    Avec toutes les discussions autour de la responsabilité militaire et politique, le nœud du problème n’a pas non plus été abordé au Pakistan : Comment est-ce possible que des jeunes puissent se radicaliser à ce point et aller jusqu’à se faire exploser ? D’où viennent ces groupes tels que les Talibans ou l’Etat Islamique et comment parviennent-ils à toucher une couche déterminée de personnes qui finiront par commettre des crimes effroyables ? Un dicton en Pashto dit (traduction libre) : « Lorsque le four est chaud, n’importe qui peut y faire cuire son pain ». Autrement dit : il faut se pencher sur les conditions matérielles et sociales dans lesquelles le terrorisme se développe et parvient à toucher une certaine couche de la population. Mais on a l’habitude de se taire à ce sujet.

    Différences

    Il y a bien sûr de grosses différences entre Bruxelles et Lahore. La population pakistanaise a malheureusement l’habitude des attentats. Il y avait eu un certain retour en arrière ces derniers mois mais des attentats encore plus graves ont eu lieu dans une école de Peshawar et plus tôt sur la communauté chrétienne de Lahore. Il y avait aussi eu l’occupation de l’aéroport de Karachi.

    La violence sectaire sévit au Pakistan, avec des groupes réactionnaires qui reçoivent depuis de nombreuses années le soutien de certaines parties de l’establishment. L’interprétation de cette violence est différente de ce que nous connaissons ici. Ainsi, la raison de la protestation des fondamentalistes à Islamabad était la condamnation de l’assassin du gouverneur de Pendjab, dont la mort s’inscrivait dans le cadre d’une loi sur le blasphème et était donc justifiée aux yeux de l’auteur du crime.

    Les conditions sociales au Pakistan y sont bien plus déplorables, il y existe une grande pauvreté. Le mouvement des travailleurs n’a pas pu s’y imposer comme une force nationale au moyen d’une grande mobilisation, celui-ci ne s’est jamais réellement remis de la dictature des années 80’ ni de la politique néolibérale qui a suivi à partir des années 90’.

    En conclusion, le point commun le plus saisissant entre ces deux pays est l’immense solidarité qui a émergé au sein de la population pendant que les pyromanes que sont les dirigeants continuent à jeter de l’huile sur le feu et n’ont toujours pas de réponses à donner face à ce four brûlant dans lequel des réactionnaires de toutes sortes peuvent y faire cuire leur pain.

  • La radicalisation à Bruxelles: ‘‘une colère contre l’échec de notre système d’intégration.’’

    Un jeune homme saute d’un building. A chaque étage, il se dit ‘‘Jusqu’ici tout va bien, Jusqu’ici tout va bien’’ et termine par ces mots : ‘‘Mais l’important n’est pas la chute, c’est l’atterrissage’’. L’attitude adoptée ces dernières décennies par les politiciens établis concernant les problèmes sociaux de quartiers tels que Molenbeek rappelle de manière frappante cette scène d’ouverture du film ‘‘La Haine’’ (1995) qui parlait déjà du désespoir, de la haine et des frustrations dans les banlieues. Qu’un groupe de jeunes de Molenbeek participe maintenant à d’odieux attentats terroristes a tout à voir avec cet atterrissage brutal à la suite d’une longue chute.

    Article tiré du supplément à l’édition d’avril de Lutte Socialiste consacré aux attentats de Bruxelles // Edition spéciale de Lutte Socialiste en version PDF

    Le terrorisme n’est ni génétique ni culturel. C’est le triste résultat d’un système qui pousse des millions de jeunes dans la guerre, la pauvreté et la frustration. Quand cette colère n’est pas canalisée dans une lutte collective pour une alternative sociale, elle peut devenir un terreau fertile pour les fondamentalistes réactionnaires. Ces derniers ne représentent qu’une petite minorité. Par exemple, 0,3% à peine des jeunes hommes de Molenbeek estiment qu’ils ont un avenir en Syrie.

    Cette situation ne vient pas de nulle part. La chaîne flamande VRT a récemment rediffusé un documentaire sur Molenbeek datant de 1987. De jeunes travailleurs y avertissaient de la future croissance de la radicalisation et de la criminalité parmi une couche d’immigrés de la deuxième ou de la troisième génération si aucune solution n’était fournie face au manque de travail, à la pénurie de logements décents, à la qualité de l’enseignement,… Trente ans plus tard, le chômage y est de 30% et de 50% à 60% parmi la jeunesse. Avec un revenu moyen de 9.844 euros par an, Molenbeek est également la deuxième commune la plus pauvre de Belgique. Les revenus y sont 40% inférieurs à la moyenne belge. Le footballeur Vincent Kompany a déclaré après les attaques de Paris que cela était prévisible et que le fondamentalisme doit être compris comme une ‘‘colère contre l’échec de notre système d’intégration’’.

    L’écrivain David Van Reybrouck a écrit dans une carte blanche parue sur ‘‘decorrespondent.nl’’ que 28% des jeunes issus de l’immigration quittent l’école secondaire sans diplôme. Le fossé scolaire entre autochtones et personnes d’origine immigrée n’est nulle part aussi grand en Europe. En termes d’emplois également, la Belgique fait pire que la plupart des pays de l’UE. La discrimination est structurelle. Combinée à une concentration de pauvreté, cela entraine davantage de criminalité. Selon le professeur Rik Coolsaet, la plupart des personnes parties combattre en Syrie sont moins des musulmans radicalisés que des radicaux islamisés qui s’y connaissent bien mieux en carjacking qu’en versets coraniques.

    Les racines du problème ne sont pas culturelles ou familiales. Cette société aliène les individus et les offre en proie à des idées réactionnaires : celles de l’extrême droite, du racisme, de la version ultra-conservatrice et violente de l’Islam ou de ces jeunes qui commettent des massacres dans leur école aux États-Unis. Les différentes couches de la population répondent différemment à des phénomènes identiques qui s’affectent les uns les autres. Les terroristes sont traditionnellement essentiellement issus de couches légèrement plus aisées, surtout quand ils ont le sentiment d’être victimes d’oppression ethnique, religieuse ou nationale et que leur aspiration à la promotion sociale est fauchée nette par la crise.

    Ce cocktail explosif n’est pas le fruit d’une politique de gauche, au contraire. C’est le produit d’une politique néolibérale antisociale – dans laquelle les sociaux-démocrates et les verts ont aussi trempé – que le gouvernement de droite actuel renforce encore et encore, rendant la société toujours moins inclusive.

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    Soc_tractNotre journée “Socialisme 2016” accordera un large espace à la discussion sur la sécurité et à la situation au Moyen Orient (voir le programme complet).

    11h00 – 12h00 MEETING D’OUVERTURE : Ne laissons pas le débat sur la sécurité à la droite !

    • Tina Degreef Secrétaire LBC (équivalent flamand de la CNE/CSC, parlant en son propre nom)
    • Eric Byl Secrétaire général du PSL/LSP
    • Cédric Gerome Représentant du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière)

    13h00-15h00 Divers ateliers dont un intitulé : “Guerre et terreur au Moyen-Orient: Comment en sortir?” Avec Cédric Gerome CIO

  • Les secouristes rendent hommage aux victimes des attentats de Bruxelles

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    Ces derniers jours, les secouristes ont travaillé dur pour apporter de l’aide là où ils le pouvaient, des premiers soins aux tenaces efforts pour sauver des vies. Les secouristes  sont de véritables héros lors de catastrophes telles que les attaques terroristes de ce mardi. La visite rendue par les secouristes à la veillée de Bruxelles fut impressionnante et très émotionnelle.

    Alors que les secouristes travaillent encore jour et nuit pour aider les victimes, le gouvernement est engagé dans une mauvaise pièce de théâtre pour essayer de refiler la responsabilité des erreurs commises à d’autres. Nous ne pouvons pas leur faire confiance.

    Merci à PPICS pour ce reportage-photos.

    Hulpverleners bezoeken Beurs // PPICS

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    • Eric Byl Secrétaire général du PSL/LSP
    • Cédric Gerome Représentant du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière)

    13h00-15h00 Divers ateliers dont un intitulé : “Guerre et terreur au Moyen-Orient: Comment en sortir?” Avec Cédric Gerome CIO

  • Veillée silencieuse à Anvers

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    Les médias ont parlé de 1100 participants, ce qui est beaucoup pour une action préparée très vite et dont la promotion s’est essentiellement effectuée par les médias. La petite foule était très diversifiée devant l’Hôtel de Ville d’Anvers, des jeunes et des moins jeunes de toutes origines.

    Le PSL était également présent, notamment pour y défendre un message de solidarité contre le terrorisme et la haine. Saisissons la colère que nous ressentons pour lutter en faveur d’une meilleure société, une société qui ne laisserait aucun espace à la barbarie.

    Quelques photos de cette veillée

    Wake in Antwerpen // M.V.

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    • Eric Byl Secrétaire général du PSL/LSP
    • Cédric Gerome Représentant du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière)

    13h00-15h00 Divers ateliers dont un intitulé : “Guerre et terreur au Moyen-Orient: Comment en sortir?” Avec Cédric Gerome CIO

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