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  • Une guerre lourde de conséquences. L’impérialisme mène à la guerre et la population en paie le prix

    Les armes se sont provisoirement tues après 33 jours de bombardements intensifs sur le Liban et de tirs nourris de roquettes sur le nord d’Israël. Tant Israël que le Hezbollah se sont empressés de crier victoire. Mais cette guerre va laisser des traces profondes dans les sociétés libanaise et israélienne et, au-delà, dans tout le Proche-Orient.

    Thierry Pierret

    Le bilan humain et matériel de cette guerre est désastreux pour le Liban. Les bombardements israéliens y ont tué plus de 1.800 personnes et en ont blessé des milliers d’autres, dont une écrasante majorité de non-combattants. Ils ont provoqué l’exode d’un million de personnes, soit un quart de la population.

    Les dégâts causés aux infrastructures libanaises sont évalués à plus de 2,5 milliards de dollars. De plus, il faut prendre en compte l’interruption durable d’activités commerciales et industrielles due au blocus naval, aérien et terrestre, ainsi que la perte de la saison touristique.

    Rivalités inter-impérialistes

    Dès le déclenchement des hostilités, le Conseil de Sécurité de l’ONU s’est divisé entre d’une part les Etats-Unis et la Grande-Bretagne qui voulaient laisser à Israël le plus de temps possible pour accomplir son œuvre destructrice – ce que la chef de la diplomatie américaine appelait cyniquement " les contractions du nouveau Moyen-Orient " – et les autres membres du Conseil emmenés par la France qui voulaient imposer un cessez-le-feu immédiat.

    Le massacre de Cana et la réprobation unanime qu’il a suscité ont finalement obligé les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à assouplir leurs positions. La résolution 1701 est un texte de compromis qui impose un cessez-le-feu dès le 14 août sans exiger le retrait immédiat de l’armée israélienne et la levée du blocus naval et aérien.

    L’armée israélienne restera au Liban jusqu’à l’arrivée de 15.000 soldats libanais, qui ont commencé à se déployer le 17 août au sud-Liban, et de 15.000 membres de la FINUL. Mais la France qui était pressentie pour en être l’épine dorsale, semble faire marche arrière. Du coup, les autres pays reconsidèrent leur engagement….

    Le fiasco de Tsahal

    L’armée israélienne (Tsahal) a été incapable de repousser le Hezbollah au nord du fleuve Litani, encore moins de le briser. L’état-major israélien s’était vanté d’en finir avec le Hezbollah par la seule force de son aviation. Après trois semaines de bombardements intensifs qui ont à peine entamé le potentiel militaire du Hezbollah, ils ont dû improviser des opérations terrestres qui ont été extrêmement meurtrières pour Tsahal qui a perdu 101 soldats sur le sol libanais. Ils n’ont pas davantage récupéré les deux soldats enlevés le 12 juillet.

    Plus grave, Tsahal n’a pas été capable de protéger le territoire israélien. Le Hezbollah a tiré des roquettes sur le nord d’Israël jusqu’au dernier jour de la guerre, soit 4.000 au total, qui ont tué 53 civils et militaires et jeté sur les routes quelque 330.000 Israéliens, soit 4,5% de la population. Ces roquettes ont totalement détruit 4.000 bâtiments. 16.000 familles ont perdu leur logement. Mais, par-dessus tout, c’est le mythe de l’invincibilité de Tsahal qui a été brisé au Liban. Alors qu’Israël avait lancé son offensive pour restaurer le prestige de son armée au moment où elle est engagée dans une guerre d’agression ouverte depuis fin juin contre l’Autorité palestinienne, il a abouti au résultat inverse. La résistance palestinienne est galvanisée par l’échec de Tsahal au Liban.

    Le consensus national vole partout en éclats

    La population israélienne, après avoir fait bloc autour de ses dirigeants politiques et militaires, demande maintenant des comptes sur la façon dont la guerre a été menée. D’après un sondage, seuls 20% des Israéliens pensent qu’Israël a atteint ses objectifs. La façon dont la protection civile a été organisée est aussi contestée. Les pompiers qui ont lutté pied à pied contre les incendies provoqués par les roquettes tardent à être payés par des municipalités gangrenées par la corruption. Dans le nord d’Israël, les habitants pauvres des localités juives et les habitants des localités arabes ont été laissés à leur sort. Certaines municipalités ont obligé le personnel municipal à continuer de travailler sous les tirs de roquettes sous peine de licenciement.

    On a également appris que le chef d’état-major, Dan Halutz, déjà contesté pour ses choix tactiques, avait vendu pour 21.000$ d’actions le 12 juillet, juste après l’incursion du Hezbollah et juste avant la riposte israélienne. Il avait anticipé la chute de la Bourse de Tel-Aviv. Ainsi, au moment de lancer le pays dans une guerre périlleuse, le chef de l’armée ne pensait qu’à son portefeuille d’actions… Les Israéliens découvrent que les chefs de l’armée sont aussi corrompus que les politiciens. Olmert et Peretz sont en chute libre dans les sondages au profit de Benjamin Netanyahou, le dirigeant de la droite dure, qui a vu sa cote de popularité grimper à 58% au lendemain de la guerre.

    Dans les pays arabes, la population a pris fait et cause pour le Liban. Les régimes arabes ont été conspués pour la mollesse de leur réaction face à l’agression israélienne. Les gouvernements arabes ont eu toutes les peines du monde à contenir la colère de leur population. La peur est en train de changer de camp. La population ose de plus en plus défier les régimes autoritaires. En Irak, des centaines de milliers de chiites ont défié les troupes d’occupation américaines en manifestant leur solidarité avec le Hezbollah.

    Au Liban, l’unité nationale autour du Hezbollah ne tardera pas non plus à voler en éclats. Les critiques de sa stratégie, qui étaient inaudibles pendant la guerre, vont désormais se faire entendre. De plus, la pression pour désarmer le Hezbollah en application de la Résolution 1559 va s’accentuer avec le déploiement de l’armée libanaise et de la FINUL dans le sud. Le Hezbollah va sans doute essayer de négocier l’intégration de sa milice au sein de l’armée libanaise. C’est non seulement inacceptable pour Israël, mais cela renforcerait le poids des chiites au sein de l’armée. D’où la résurgence prévisible des tensions internes et externes.

    On peut déjà prévoir que l’énorme chantier de la reconstruction va aggraver les inégalités sociales comme ce fut le cas après la guerre civile (qui a déchiré le Liban entre 1975 et 1990). Une minorité d’entrepreneurs et de promoteurs arabes et libanais vont s’enrichir en un temps record grâce au marché de la reconstruction qui mobilisera d’énormes quantités de capitaux. Mais si les infrastructures vitales seront vite reconstruites, les quartiers populaires resteront livrés à leur sort. Certes, le Hezbollah a promis de reconstruire, mais il ne se souciera sans doute que de la communauté chiite, ce qui attisera aussi les tensions intercommunautaires.

    Pour une opposition socialiste à la guerre et à l’exploitation

    Nous ne joindrons pas notre voix à celles qui s’élèvent de partout pour imputer au Hezbollah la responsabilité de la guerre. Si son action du 12 juillet en a été la cause immédiate, sa cause profonde réside dans la lutte de la bourgeoisie israélienne pour sauvegarder son rôle dirigeant qui est de plus en plus contesté par les travailleurs et les jeunes israéliens. Les Libanais, les Israéliens et les Palestiniens tués dans ce conflit en sont les victimes collatérales.

    Pour autant, nous n’accordons pas un soutien aveugle au Hezbollah. Il est incapable de surmonter durablement les divisions communautaires, car il s’enracine dans une seule communauté. Son projet social se base sur le clientélisme et ne remet pas en cause les fondements de l’exploitation capitaliste. La République islamique d’Iran, qui est son modèle, est un échec total tant sur le plan de la justice sociale que des droits démocratiques. De plus, il a une attitude sectaire envers la population juive israélienne dont il nie le droit à l’autodétermination. Par cette attitude et ses bombardements aveugles sur le nord d’Israël, il pousse les travailleurs et les jeunes israéliens à faire bloc avec leur classe dirigeante malgré la haine croissante qu’elle leur inspire.

    Voilà pourquoi nous avons défendu le mot d’ordre, dès le début du conflit, de la mise sur pied de comités d’autodéfense par delà les divisions communautaires. Ces comités élus et révocables n’auraient pas seulement pris en charge la défense armée de la population, mais auraient aussi discuté de la façon dont le pays est géré. Ils auraient, par exemple, exigé que la reconstruction se fasse sous le contrôle de la population et soit payée par ceux qui se sont enrichis lors de la reconstruction d’après la guerre civile. Pour cela, il faudrait nationaliser les secteurs-clés de l’économie sous le contrôle démocratique des travailleurs et de leurs familles afin de veiller à ce que l’utilisation des richesses se fasse au service de la population. Seule une confédération socialiste du Proche-Orient, incluant le Liban, Israël, la Palestine et d’autres pays sur une base volontaire, permettra d’en finir avec la guerre, la misère et l’oppression.

  • Liban : l’arène perpétuelle des luttes inter-impérialistes

    Les derniers événements choquants au Liban, ont démontré inébranlablement le degré d’implication des puissances mondiales et régionales dans la scène politique libanaise, caractérisée, depuis sa création par un décret colonial français en août 1920, par des implosions et des guerres interminables.

    Sofiene C., sympathisante du CIO

    La récente invasion israélienne des territoires libanaises, commencée le 12 juillet dernier, montre, tout à la fois et simultanément, la fragilité du système politique au Liban et son aliénation et attachement envers les pays étrangers, ainsi que la complaisance des régimes de la « communauté internationale » avec Israël dans sa destruction systématique du « pays du Cèdre ».

    L’offensive israélienne au Liban n’est pas la première. On dénombre maintes reprises de déploiements de forces israéliennes dans ce pays. En 1978, pendant la guerre civile inter-confessionnelle, Israël occupût le sud de Liban, pour mettre en place une zone-tampon contrôlée par une milice libanaise armée par lui. C’était, lors, pour soutenir les milices de l’extrême droite, représentantes de la bourgeoisie chrétienne maronite, à travers le Parti des Phalangistes ; contre les troupes palestiniennes et musulmanes libanaises, guidées par les communistes libanais et le Parti Démocratique Progressiste de Kamel Joumblatt.

    Puis, en 1982, profitant de la faiblesse et la discorde entre les pays arabes, l’armée israélienne envahit tout le Liban et atteint les faubourgs de Beyrouth, chassant les milices palestiniennes et imposant le Chef des Phalangistes, Bechir Gemayl en tête du pouvoir, qui a été rapidement assassiné par ordre de la Syrie. Tout le monde se rappel, lors de son retrait, le massacre du camp palestinien du Sabra et Chatila en septembre 1982, sous l’ordre direct de Sharon.

    Cependant, les milices du Hezbollah, contrôlaient de plus en plus la région à majorité chiite au Sud Liban et à Bayrouth-Sud. Appuyé et financé par l’Iran et la Syrie, ce parti ultraconservateur, conservait une popularité grandissante, en menant une politique sociale et culturelle de solidarité et de gestion locale (constitution des mosquées et des écoles relieuses, création des hôpitaux et de services d’aides sociales…). Il a pu s’invétérer dans les couches populaires réclament le chiisme révolutionnaire (communément, le chiisme était, durant l’histoire des musulmans, dans la conscience imaginative, une source et propulseur des révoltes des opprimés contre l’ordre dominant. On illustre plusieurs révolutions des nègres et des esclaves à travers l’histoire de la région). C’est un Etat dans l’Etat.

    En Outre, le « PARTI DE DIEUX » se réclame de l’anti-communisme. Citons comme titre de preuve l’assassinat de l’intellectuelle progressiste Mehdi Amel, sous L’ordre Cheikh Nassrallah.

    En revanche, profitant des disputes entre les partis libanais, notamment entre la coalition dite de 14 Mars, qui rassemble les forces anti-syrienne ; d’un coté, et d’autre coté les pro-syrien, y inclus Hisbollah, l’armée israélienne ravagent le territoire au Liban. Sous l’effet des bombardements incessants par des tires d’aviations et d’artilleries israéliennes, l’infrastructure délicate au Liban a été, catégoriquement, détruite. On estime jusqu’à maintenant 2 milliards de dollar la somme de perte. Une vague de la diaspora massive vers les pays étrangers comptant environ 1 million de réfugiés sur 4 millions habitants. Parallèlement, on estime proximativement 1000 morts, de majorité civile. Les représailles israéliennes absurdes et odieuses, n’ont pas, le plus souvent, de limites.

    L’invasion, israélienne engendre, une autre fois, le désastre et la mort dans la zone, et cela, sous le silence et la compromission des puissances mondiales.

    Une communauté internationale à coté d’Israël

    Les Etats-Unis continue à soutenir la politique expansionniste d’Israël. En empêchant, la proclamation d’une résolution du conseil de sécurité pour un cessez de feu, et en fournissant, avant la date préalable, des armes ultra-modernes, les Etats-Unis approuve, incontestablement, sa relation organique avec Israël. A cet égard, le Chef du Hezbollah, a indiqué, vraisemblablement, en faisant référence à la visite de la Chef de la diplomatie américaine en région que les Etats-Unis essaye « d’imposer ses conditions au Liban pour servir son projet de nouveau Moyen Orient et servir Israël » Submergé dans le chaos irakien, les Etats-Unis n’a de force pour ouvrir un autre front militaire. Et pourtant, sa volonté d’ancrer sa mainmise dans le monde n’a jamais cessé. Elle se croit invincible.

    En fait, elle cherche à affaiblir les deux puissances de la région qui n’ont pas, jusqu’ à maintenant, étaient mises en place sous sa tutelle directe. Suite aux pressions politico-médiatiques et diplomatiques envers ces deux pays, une attaque contre leurs bras tendus au frontière nord israélienne, le Hezbollah ; est exigeante pour les anéantir. C’est à Israël de jouer le rôle de l’écrasement de la milice libanaise.

    Et alors ?

    Fondamentalement, aucun des pions politiques au Liban ne reflète, clairement les couches sociales opprimées qui subissent-elles seules les répercussions des guerres qui ne sont pas leurs siennes. Les conflits confessionnels et les terribles guerres entre les pays n’ont causé que, essentiellement, des bains de sang et, généralement, ont renforcé la haine entre les peuples et les déshérités. Ni Hezbollah, ni le parti Amel chiite, ni le front du Bristol (composé principalement par Walid Joumblatt et Saâd Al Hariri), qui soutient cyniquement la résistance islamique ne peuvent exprimer les vraies ambitions des libanais. Nul n’ignore la nécessité et l’importance de la lutte armée contre l’intrusion israélienne mais qu’elle doit, obligatoirement, sous l’égide d’un mouvement enraciné dans les classes populaire, dépassent toutes les divisions inter-religieuses et les survivances moyenâgeuses, et promettant une perspective et alternative socialiste pour toute la région.

  • Economie malade: Grippe ou cancer?

    Capitalisme

    Selon Verhofstadt l’économie belge est en excellente forme. La Banque Nationale prédit une croissance de 2,5% cette année, ce qui, en Belgique, devrait être suffisant pour accroître légèrement le taux d’emploi.

    Peter Delsing

    La Banque Nationale, comme la plupart des économistes bourgeois, fonde ses prévisions sur base d’un pifomètre plutôt que sur une réelle méthode. Ces derniers mois, on a pu constater au niveau international, une instabilité croissante et une évolution des Bourses en " yoyo ". Début juin, la Bourse belge a perdu tous les profits de cette année. Avec une telle instabilité internationale, les prévisions de la Banque Nationale ou du gouvernement concernant la croissance en Belgique s’apparentent à ce qu’on peut déduire à la lecture du marc de café.

    Un passé fait de "croissance sans emploi"?

    Depuis la crise aux Etats-Unis en 2001, l’économie belge connaît une relance très faible. Entre 2001 et 2005, la croissance belge a été de 1,5% en moyenne, le type de maigre croissance qui s’accompagne de pertes d’emplois. La productivité (produire plus avec le même nombre de travailleurs par l’utilisation de machines plus performantes ou en augmentant l’exploitation) s’élève en moyenne de 1 à 1,5% par an en Belgique.

    La réalité c’est qu’après des années de ce "redressement" économique, notre économie est déjà menacée par un nouveau déclin de la croissance mondiale. De ce "redressement", on s’oriente vers un essoufflement de la croissance ou une récession (quand l’économie régresse plutôt que de se développer).

    Des années de croissance… artificielle

    Partout à travers le monde, les gouvernements capitalistes ont mené après 2001 une politique de crédit à bas prix pour maintenir l’économie la tête hors de l’eau. En Belgique également, beaucoup de familles en ont profité pour entamer la construction d’une maison à l’aide d’un emprunt à bas taux d’intérêt. L’accumulation de dettes dans les ménages combinée à l’amnistie fiscale -qui a surtout profité à une petite couche de gens aisés !- et, plus récemment encore, aux effets des diminutions d’impôts ont soutenu la consommation belge pendant une certaine période.

    La tendance à la constitution de dettes est visible de façon très aigüe dans l’économie la plus importante au monde: celle des Etats-Unis. Depuis 2001, 80% des travailleurs américiains ont connu une diminution salariale. Cependant, beaucoup de gens ont continué de s’endetter dans l’euphorie du crédit bon marché et de la bonne santé de l’immobilier qui en découlait. Cette bulle financière ne pouvait enfler éternellement.

    La Federal Reserve (banque centrale américaine) a commencé à relever les taux d’intérêt, les emprunts sont donc devenus moins bon marché. Aujourd’hui, la plupart des travailleurs ne voient toujours pas leurs salaires augmenter, mais ils sentent bien que le prix de l’essence s’envole et que – surtout – la bulle du marché immobilier commence à éclater.

    Selon l’Association Nationale des Constructeurs de Maisons aux Etats-Unis, la confiance du secteur a été en juin la plus basse en 11 années. Le nombre de demandes de construction de nouvelles habitations a baissé en mai de 8,5% sur base annuelle. "La tendance (sur le marché immobilier) est fortement à la baisse", selon certains économistes. Cela menace de saper les fondements de la consommation aux Etats-Unis, qui est dans une grande mesure le moteur de l’économie mondiale…

    Des déséquilibres intenables dans l’économie mondiale

    Les récents mouvements boursiers ont été une réaction à l’inflation (augmentation des prix) plus forte, provoquée par l’augmentation du prix des matières premières, et à la croissance plus faible qu’espéré aux Etats-Unis. On a ainsi assisté à un mouvement des grands fonds de placement d’actions risquées et surévaluées vers des placements plus sûrs.

    Cette place plus grande de la spéculation financière dans l’économie est une expression du déclin du capitalisme qui, à cause de sa tendance à la surproduction, investit moins dans la production réelle. Les profits des institutions uniquement financières ont grimpé aux Etats-Unis de 10 à 15% dans les années ’50 et ’60 et de 30 à 40% aujourd’hui.

    Si une inflation croissante doit être combattue avec de plus hauts taux d’intérêt, cela menace au niveau mondial d’en finir avec le régime d’intérêt à bon marché. L’inflation – et l’arme du pétrole aux mains de pays comme l’Iran ou le Vénézuéla – menace de se combiner à la stagnation économique, ce que l’on appelle la stagflation.

    La Federal Reserve pourrait aussi être forcée de faire monter les taux d’intérêt pour continuer d’attirer de l’argent de l’extérieur avec la vente d’obligations d’Etat, effort supplémentaire pour soutenir un dollar qui pourrait glisser très rapidement.

    Des riches plus riches et des pauvres plus pauvres

    La politique néolibérale a fait en sorte que la plupart des travailleurs soient confrontés à un pouvoir d’achat qui stagne ou diminue, pendant que les patrons s’approprient des profits et une richesse jamais vue jusqu’alors, avec par exemple l’augmentation de la productivité aux Etats-Unis.

    Entre 1995 et 2005 la productivité moyenne par heure prestée d’un travailleur aux Etats-Unis a augmenté de 30%. Cette exploitation plus intensive était entre autres une conséquence de l’enjeu des nouvelles technologies et des nouvelles techniques de gestion de personnel.

    Entre 2001 et 2006 les profits aux Etats-Unis ont plus que doublé: une croissance de 123%, du jamais vu depuis la seconde guerre mondiale. Sur le même laps de temps, la partie des profits dans le revenu national a augmenté de 7% du revenu mondial vers 12,2%, une croissance inconnue depuis la période de l’après-guerre.

    Alors que dans les années ’70 un patron aux Etats-Unis gagnait en moyenne 30 fois plus que le salaire moyen d’un travailleur, il s’agit aujourd’hui d’un rapport de 1 à 300 ! Le capitalisme va inévitablement recréer une conscience de classe et provoquer d’intenses luttes des masses opprimées contre leurs exploiteurs. Durant les 10 à 15 années à venir, on peut s’attendre à des chocs violents dans ce système, des chocs probablement déterminants pour la survie même du système ou de la planète.

  • Quelle pacification?

    Irak et Afghanistan

    D’après le rapport annuel de l’Institut international de recherche pour la paix à Stockholm, les dépenses militaires mondiales ont atteint le record de 1.118 milliards de dollars en 2005, soit une hausse de 3,4% par rapport à 2004. Les Etats-Unis s’y taillent la part du lion avec 48% du total, loin devant la Grande-Bretagne, la France, le Japon et la Chine. Les cyclones Katrina et Rita et, surtout, les guerres en Irak et en Afghanistan sont à l’origine de cette hausse substantielle. Vu la dégradation de la situation dans ces deux pays, on peut prévoir sans crainte de se tromper que l’année 2006 surpassera l’année passée…

    Thierry Pierret

    Afghanistan: fuite en avant de la Coalition

    Jusqu’à très récemment, l’Afghanistan pouvait donner l’illusion d’une pacification réussie à côté du chaos irakien. En réalité, les Américains et leurs alliés ne contrôlaient que Kaboul et ses environs.

    De larges portions du territoire afghan échappaient à leur contrôle et les médias n’y allaient pas. Les Talibans ont mis à profit cette situation pour se réorganiser dans le Sud du pays. Ils ont lancé une série d’attaques meurtrières contre les troupes et les villes afghanes. Quelque 400 personnes, civils et militaires, ont été tuées depuis le début du printemps.

    Les Talibans ont reçu le renfort d’éléments qui étaient partis se battre en Irak et qui utilisent maintenant les techniques de guérilla qu’ils ont apprises dans ce pays.

    La coalition internationale s’apprête à lancer une offensive de grande ampleur dans le Sud afghan. « Mountain Thrust » mobilisera des milliers de soldats occidentaux et afghans et durera tout l’été. Elle ne sera que la première d’une longue série…

    Cette opération militaire est censée s’accompagner de projets de reconstruction pour obtenir l’adhésion de la population.. Mais il y a fort à parier que les dépenses militaires mangeront les marges budgétaires pour la reconstruction.

    De plus, les destructions que cette opération entraînera dépasseront de loin les maigres efforts de reconstruction. Rien qu’au cours des derniers mois, les frappes aériennes américaines étaient déjà deux fois plus nombreuses qu’en Irak…

    Irak : retrait en bon ordre ou débandade ?

    L’Administration Bush a eu le triomphe modeste après l’annonce en juin de la mort d’Abou Moussab Al Zarkaoui, le chef d’Al Qaeda en Irak. Il faut dire que le cap symbolique des 2.500 soldats américains tués en Irak a été franchi le même mois. Bush a d’ailleurs prévenu qu’il ne fallait pas s’attendre à une diminution de la violence.

    Les attentats et les opérations militaires de grande ampleur sont le lot quasi quotidien de la population.

    Si les attentats sectaires du groupe de Zarkaoui contre la population chiite y ont une large part, les massacres et autres exactions commis par les troupes d’occupation ont tout autant contribué au climat de violence actuel.

    Plusieurs cas de massacres et d’exécutions sommaires de civils ou de prisonniers ont été révélés, plongeant la Maison-Blanche dans l’embarras.

    Pour ne rien arranger, l’Italie et le Japon ont décidé de retirer leurs troupes. S’ils s’opposent à tout calendrier de retrait contraignant, Bush et les Républicains savent que la situation est intenable.

    Ils ont décidé de retirer les troupes d’une première province et d’y confier le maintien de l’ordre aux forces irakiennes. Si le test s’avère concluant, ils l’étendront progressivement à d’autres provinces.

    Mais ce début de retrait pourrait être interprété comme un lâchage du régime par la population.

    Les opposants à l’occupation redoubleraient alors d’ardeur tandis que les hésitants et même une partie des alliés irakiens des Etats-Unis, sentant le vent tourner, basculeraient dans la résistance. Le retrait en bon ordre voulu par Bush risquerait alors de se transformer en débandade…

    Les Etats-Unis et autres puissances impérialistes sont incapables de restaurer un semblant d’ordre en Afghanistan comme en Irak.

    Leur situation y serait encore pire si le caractère extrêmement réactionnaire d’une partie de la résistance ne dissuadait des couches plus larges de la population d’entrer en action.

    D’où la nécessité, là-bas aussi, de reconstruire des organisations du mouvement ouvrier capables d’organiser les larges masses contre l’occupation impérialiste et la politique antisociale de leurs alliés locaux.

  • Rafle monstre de l’armée israélienne

    Le 25 juin, un commando palestinien attaquait un poste militaire israélien, tuant 2 soldats et en capturant un troisième, le caporal Gilad Chalit. Le commando exige la libération de prisonniers palestiniens en échange du caporal. Le gouvernement israélien y a répliqué le 28 juin par une offensive de grande ampleur dans la Bande de Gaza qui s’est déjà soldée par la mort d’une vingtaine de Palestiniens et d’un soldat israélien. Le lendemain, l’armée israélienne arrêtait 64 responsables politiques (des ministres, des parlementaires, des maires) du Hamas, le parti qui forme le gouvernement palestinien.

    Thierry Pierret

    Le gouvernement israélien justifie son offensive par la nécessité de libérer le caporal Chalit et de faire cesser les tirs de roquettes incessants depuis la Bande de Gaza. Il est déterminé à faire juger les responsables du Hamas arrêtés pour avoir planifié des actes terroristes ou, à défaut, pour « appartenance à une organisation terroriste ». Pourtant, le Hamas avait posé des gestes d’apaisement après sa victoire électorale de janvier. Il avait maintenu la trêve dans les actions armées contre Israël. Mais le gouvernement israélien a pris prétexte du refus du Hamas de reconnaître explicitement Israël pour refuser de traiter avec le nouveau gouvernement palestinien issu de ses rangs.

    Pire, Israël, soutenu en cela par l’Union européenne et les Etats-Unis, a pris des sanctions contre l’Autorité palestinienne en refusant de lui reverser la part des recettes douanières qui lui revient (Israël et les Territoires occupés forment une seule unité douanière). Cela a perturbé le payement des fonctionnaires palestiniens et compromis le financement de toute une série de programmes d’aide à la population palestinienne. Israël a tenté de contourner le nouveau gouvernement élu en ne traitant qu’avec le Président de l’AP, Mahmoud Abbas, malgré le discrédit total jeté sur son parti, le Fatah.

    L’attitude du gouvernement israélien a eu un double effet désastreux : d’une part, elle a incité les différents groupes armés palestiniens (du Fatah comme du Hamas) à rompre la trêve implicite avec Israël. D’où la reprise des tirs de roquettes à l’aveuglette contre les villes du sud d’Israël et des attaques contre les soldats et les colons. D’autre part, elle a conduit à une quasi-guerre civile entre le Hamas et le Fatah. En effet, des prisonniers palestiniens de toutes obédiences (y compris du Hamas donc) avaient rédigé une plate-forme qui demande la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967, ce qui équivaut à reconnaître implicitement Israël. Mais le Hamas a refusé de se rallier à ce texte tant que des progrès substantiels n’auraient pas été enregistrés dans les négociations avec Israël. Mahmoud Abbas a tenté de contourner le gouvernement palestinien en soumettant ce texte à référendum. D’où une situation de tension extrême entre le Hamas et le Fatah qui s’est soldée par de nombreux actes de violence de part et d’autre. Finalement, le Hamas s’est rallié au texte à la fin du mois de juin pour éviter le référendum prévu en juillet.

    Si le gouvernement israélien d’Ehoud Olmert était vraiment épris de paix comme il le prétend, il aurait saisi cette opportunité pour cesser son boycottage du gouvernement palestinien élu, lever les sanctions et aller de l’avant pour arriver à une solution négociée du conflit. Même si nous pensons que des négociations entre la coalition d’Olmert et le gouvernement Hamas d’Ismaël Hanye se seraient soldées à terme par un échec (les politiciens israéliens et palestiniens actuellement au pouvoir ne sont pas disposés à créer les conditions matérielles de la paix en résolvant les problèmes sociaux aigus qui se posent de part et d’autre de la « ligne verte »), cela aurait au moins créé temporairement un climat plus propice au développement de liens de solidarité entre travailleurs israéliens et palestiniens, voire à la diffusion des idées socialistes au sein du mouvement ouvrier des deux pays.

    Hypocrisie israélienne

    Mais le gouvernement d’Olmert ne veut pas d’une solution négociée avec quelque gouvernement palestinien que ce soit. Sa politique est d’imposer une solution unilatérale au conflit (notamment la fixation des frontières) sous prétexte qu’il n’y a pas d’interlocuteurs valables en face. Hier, ils boycottaient le « terroriste Yasser Arafat » issu du Fatah, aujourd’hui ils boycottent le « gouvernement terroriste » issu du Hamas en feignant de regretter le Fatah qu’ils ne traitaient pourtant pas avec plus d’égards lorsqu’il dirigeait l’Autorité palestinienne. Il est frappant que l’offensive israélienne actuelle intervient quasiment au lendemain du ralliement du Hamas à la plate-forme des prisonniers.

    L’enlèvement du caporal Chalit en a fourni le prétexte. Des membres du gouvernement israélien se disent en faveur de la plate-forme des prisonniers. Mais ils ne peuvent ignorer que l’arrestation de dizaines de responsables du Hamas est une énorme provocation qui lui donne un prétexte en or pour prendre ses distances par rapport à ce texte. Quelle hypocrisie ! L’offensive israélienne réduit ainsi à néant tous les efforts d’Abbas pour infléchir la position du Hamas. Ehoud Olmert est bien le digne successeur d’Ariel Sharon dont la politique de retrait unilatéral de certains territoires palestiniens ne devait rien à une transformation subite du faucon en colombe, mais obéissait à des considérations purement tactiques. On en voit aujourd’hui les conséquences…

  • Etats-Unis: immigrés en lutte!

    Aux Etats-Unis, des millions d’immigrés ont investi les rues pour défendre leurs droits. Du 10 mars au 10 avril, près de 4 millions de travailleurs et de jeunes ont manifesté dans plus de 125 villes… Dans beaucoup de villes, il s’agissait des plus grandes manifestations jamais vues!

    Kristof

    Le motif de ces protestations est le vote par la Chambre de la proposition de loi HR 4437 déposée par le député républicain Sensenbrenner. Cette loi vise à lutter contre l’immigration illégale par l’extension de la gigantesque barrière qui s’étend déjà le long d’une partie de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, le contrôle accru de l’immigration et la criminalisation de toute aide aux “illégaux” (même le fait de ne pas dénoncer l’existence d’un clandestin serait poursuivi par la loi!). Cette loi est un nouveau pas dans la longue liste des attaques lancées contre les étrangers depuis une quinzaine d’années et surtout depuis le 11 septembre 2001.

    En réaction, des centaines d’organisations d’immigrés (surtout d’origine latino-américaine), de groupes de solidarité avec les sans-papiers (ceux-ci seraient 12 millions aux Etats-Unis), de sections syndicales et d’iorganisations de gauche ont organisé des manifestations aux quatre coins du pays. Ces actions ont culminé le 1er mai. Alors que ce jour est aux Etats-Unis un jour de travail comme un autre, un appel a été lancé pour faire du 1er Mai 2006 “Un Jour sans Immigrés” au travail et à l’école. On estime que 10 millions de personnes ont participé à ce mouvement, et cela bien que cet appel n’était pas soutenu par la partie la plus conservatrice de la direction du mouvement et par beaucoup de dirigeants syndicaux.

    Sous la pression du mouvement d’opposition et devant la crainte d’une partie du patronat de perdre une main-d’oeuvre à bon marché, un autre projet de loi a été déposé, le Guest Worker Program (“ Programme pour les Travailleurs Invités “) qui prévoit de donner un visa de travail temporaire temporaire à certains immigrants. Mais l’application de ce projet impliquerait que des millions d’immigrants illégaux soient d’abord expulsés avant de pouvoir, par apès, demander un visa temporaire pour revenir travailler aux Etats-Unis ! Les patrons entendent ainsi ne garder que des travailleurs “utiles” et expulser tous les autres.

    Cette proposition trouve des partisans aussi bien chez les Républicains que chez des Démocrates comme Hillary Clinton. Mais les organisations de sans-papiers et le mouvement de solidarité continue à réclamer le retrait de toutes ces mesures et la régularisation des sans-papiers.

  • Camp Jeunes

    7-8-9 juillet

    Résistance Internationale – Etudiants de Gauche Actifs – Blokbuster


    Vendredi 7 juillet A partir de 10h

    Ouverture: LA RESISTANCE AU NEOLIBERALISME CROIT PARTOUT DANS LE MONDE

    Ateliers:

    > Job Mc Do, intérim, CPE,… Qu’ est-ce que l’ exploitation capitaliste ?

    Plus de flexibilité, cela signifie-t-il plus d’emplois ou plus de profits? Quels salaires sont trop élevés: ceux des travailleurs ou ceux des managers? Mondialisation et patriotisme économique: le capitalisme est-il un système viable ? Toujours plus de contrats précaires; comment obtenir des vrais emplois avec des vrais salaires?

    > Libéralisme, réformisme, religions et marxisme: Quelle vision du Monde ?

    Bush, Ben Laden : La religion détermine-t-elle la politique ? Clash des civilisations ou crise du capitalisme? Matérialisme ou idéalisme ? L’homme est-il un loup pour l’homme? Y a t-il des bons et des mauvais patrons ? Charité ou solidarité ?

    > L’oppresion de la femme, quelque chose d’ inévitable?

    Quelle est l’origine de la famille? L’éducation doit-elle reposer sur les épaules des parents? Des femmes chefs d’Etat, est-ce cela l’émancipation? Faut-il changer les hommes ou la société?

    > Qu’ est-ce que l’Etat ?

    Occupation militaire, Guantanamo et prisons secrètes en Europe: pour notre sécurité ou pour celle des multinationales? Pourquoi à nouveau des états d’urgences et des couvre-feu prennent-ils place ? Picanol, grand banditisme et délinquance, la justice est-elle la même pour tous ? Tolérance zéro, nettoyer les quartiers au karscher ou développer les services à la population, construire des logements décents pour tous,…?

    En soirée: projection grand écran. Film et Débat: THE TAKE

    Dans les années ‘90, la politique néolibérale a rempli les coffres des multinationales et de la classe politique corrompue en Argentine. L’économie argentine s’est écroulée comme un château de carte. Le gouvernement De La Rua (1999-2001) a tenté d’appliquer le programme du FMI. Une révolte de masse en Argentine contre le diktat du FMI a balayé 4 présidents en deux semaines fin 2001. Des milliers d’usines ont été abandonnées par les patrons qui ont foutu le camp les poches remplies de pognon. "The take", réalisé en 2004, relate le mouvement d’occupation d’entreprises par les travailleurs.


    Samedi 8 juillet

    Ateliers:

    > A la lumière de la révolution espagnole: Anarchisme ou Socialisme ?

    Guerre civile ou révolution ? Comment les captalistes en sont-ils arrivés à soutenir Franco? Front populaire ou front unique des travailleurs ? Quel rôle a joué l’URSS de staline ? Pourquoi la révolution espagnole a-t-elle échouée ?

    > Mai ‘68 et le parallèle avec la lutte contre le CPE

    Des universités à la grève de millions de travailleurs en France…l’autorganisation des jeunes et des travailleurs ? Réformisme ou révolution ? Quel rôle a joué le PCF ? Pourquoi le mouvement contre le CPE n’a-t-il pas abouti à la Grève Générale ? Qu’est-ce qui a manqué pour obtenir une victoire complète contre Chirac, de Villepin et Sarkozy?

    > L’ expérience de la Guerre du Vietnam pour le mouvement antiguerre

    Quelle similitude avec la guerre en Irak ? Pourquoi l’impérialisme américain a été forcé de retirer ses troupes ? Pourquoi le mouvement ouvrier irakien n’a pas la capacité d’organiser la résistance contre l’occupation, comme ce fut le cas au Vietnam? Quelle est la nature et le rôle des Al Sader, Zarqaoui & co. Va t-on vers une intervention militaire en Iran ?

    > La lutte pour le socialisme en Amérique Latine, de Che Guevara à aujourdhui !

    Che Guevara: plus important que son portrait, quelles sont ses idées ? Guérilla ou action de masse ? Chili et Nicaragua, pourquoi le capitalisme n’a pas été renversé ? Chavez et Morales vont-ils résoudre les problèmes sociaux? Populisme de gauche ou socialisme ? Quelle solution pour les masses en Amérique latine ?

    Après Midi: Détente et Sport: natation et détente au bord de l’eau, Match de foot, Volleyball, pétanque,..

    En soirée: BBQ

    Nuit: Fiesta

    Meeting: UNE NOUVELLE VOIE POUR LES JEUNES ET LES TRAVAILLEURS

    Y en a marre de la politique néolibérale. Le PS et le SP.a participent à tous les mauvais coups contre les acquis sociaux. Ils ont particpé à la casse des pré-pensions. Quel parti a représenté les centaines de milliers de travailleurs en grève? Avec le Plan Vandenbroucke et le Plan Arena, le PS et le SP.a veulent que l’enseignement deviennent une marchandise au service des entreprises. Pour arrêter les plans d’austérité et faire reculer les partis fascistes, nous avons besoin d’un nouveau parti des travailleurs. Des initiatives ont été prises pour construire une nouvelle force à gauche du PS-Sp.a et d’Ecolo-Groen.


    Dimanche 9 juillet. Nos Campagnes

    DES EMPLOIS, PAS DE RACISME ! «Il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme» Malcom X

    Suite à la mort de Joe, un nombre important de remarques racistes ont été scandées par les politiciens. Le FN et le VB se régalent. Ce climat met en confiance les brutes fascistes pour exécuter leurs actes de violence comme à Anvers. Nous allons lutter contre la violence raciste, mais aussi contre ce système qui engendre le racisme. Les 4 grandes banques en Belgique ont fait un profit combiné de près de 10 milliards d’euros en 2005. Un petit groupe de capitalistes s’accaparent des profits exorbitants. Et cela tandis que la population est de plus en plus confrontée au manque de logements sociaux, à la désintégration du système d’éducation, à l’extension des emplois précaires et à l’affaiblisement du pouvoir d’achat. Le fossé entre riches et pauvres ne cesse de croître. Les patrons et leurs potes au gouvernement stimulent les idées racistes pour détourner l’attention sur cette contradiction. Le FN et le VB leurs emboitent le pas, et cachent les vrais profiteurs en pointant les immigrés comme responsables de la crise. Le racisme divise la jeunesse et les travaileurs. Cela affaiblit la capacité de riposte du mouvement ouvrier. Les politiciens traditionnels sont incapables d’arrêter l’extrême-droite. Au contraire, leur politique antisociale pousse toujours plus de gens à orienter leurs votes pour le VB ou le FN. Les partis fascistes sont les pires ennemis de la jeunesse et des travailleurs; ils veulent une politique néolibérale encore plus dure. Il nous faut une opposition de gauche crédible contre la politique antisociale. Nous voulons lancer une nouvelle campagne antifasciste du côté francophone ! BlokBuster apportera son expérience immense à sa construction et continuera ses actions en Flandre.

    7% du PIB pour l’ enseignement !

    Le plan Vandenbroucke, c’est une coupe sombre dans le budget de l’enseignement supérieur flamand. Actuellement, celui-ci est de 1,15 milliard d’euros alors que Dexia a réalisé un profit de 1,2 milliard d’euros en 2005. L’enseignement est un secteur sous-financé depuis des années. En 1980, 7% du PIB était consacré à l’enseignement. Aujourdhui moins de 5.6% du PIB y est encore consacré. Vandenbroucke veut appliquer la déclaration de Bologne et l’AGCS, un accord de l’OMC qui vise la privatisation de tous les services. Son plan vise à mettre les institutions en concurence sur le financement, ce qui les forcera à chercher des moyens dans le secteur privé et à reporter les coûts sur les étudiants. Pour accéder à l’université et aux écoles supérieures, on devra débourser des milliers d’euros pour les minervals comme aux Etats-Unis ou en Angleterre. Pour Vandenbroucke, la KUL doit devenir l’université réservée à l’élite. Une bonne partie des étudiants de Louvain n’auront ainsi plus accès à leur université. Certaines institutions seront plus accessibles que d’autres, mais cela se fera au détriment de la qualité de l’enseignement vu le manque de moyens. Les entreprises dicteront leurs lois aux institutions car celles-ci seront complètement dépendantes de leurs fonds. Du côté francophone, Arena propose un partenariat entre le public et le privé en ce qui concerne le financement des écoles. Pour le PS-SP.a, l’enseignement doit être centré sur le besoin des patrons et du marché du travail et non sur l’épanouissement de chacun. Le succès des manifestations à Bruxelles, Anvers et Gand a illustré que les étudiants et les membres du personnel ne sont pas dupes. Les délégués étudiants d’EGA et la délégation syndicale de la VUB ont joué un role moteur pour développer le mouvement.

    Ateliers (Matin) :

    > Qu’ est-ce que le Plan de Vandenbroucke? Un enseignement gratuit et de qualité pour tous: comment y arriver?

    > Comment stopper la violence fasciste ? Comment combattre le racisme et le fascisme ?

    Ateliers (Après Midi) :

    > Enseignement: Comment préparer au mieux la rentrée ? Après Bruxelles, Gand et Anvers, comment continuer?

    > Comment construire une Nouvelle Campagne antifasciste en Wallonie ? Quels types d’ actions entreprendre ?

    Clôture: NOTRE CAMPAGNE D’ETE


    LIEU? PRIX?

    Le Camp jeunes se déroulera à ZANDVLIET

    Le Camping se situe près d’Anvers, Train Anvers central: prendre le bus à la place Roosevelt

    L’ accueil, l’inscription et l’installation des tentes débutera vendredi à 10h, il faut amener sa tente, son matelas, son sac de couchage.

    Prix: 25 euros pour les trois jours, Cela comprend le logement, l’infrastructure et les repas

    + infos: 02.345.61.81 / 0472. 41.62.78

    Paiement possible par versement: 001-2260393-78 avec la mention "Camp 2006"

  • «Pour survivre, nous devons lutter pour le socialisme!»

    Pakistan/Cachemire:

    Du 23 au 6 avril, j’ai visité le Pakistan et le Cachemire afin de participer à une série d’activités de nos organisations-soeurs dans ces régions. Le Comité pour une Internationale Ouvrière est une organisation socialiste internationale organisée dans plus de 35 pays. Le Socialist Movement Pakistan (SMP) et le CIO au Cachemire sont, tout comme le MAS/LSP en Belgique, des sections de ce parti révolutionnaire mondial.

    Geert Cool

    Pakistan: lutte contre les privatisations

    Notre organisation au Pakistan est très jeune, mais possède déjà une bonne réputation. Ces dernières années, les conditions de vie des travailleurs, des jeunes et des paysans pauvres se sont considérablement dégradées. Le fossé entre riches et pauvres est plus grand que jamais, comme en témoigne le taux d’analphabétisme, de 55% à travers le pays. Dans la province de Sindh, à côté des gigantesques villas protégées par des milices armées, 1 million d’habitants souffrent de tuberculose. A Rawalpindi (ville de 3 millions d’habitants) un tiers des maladies sont uniquement dues au manque d’eau potable.

    De pareilles conditions sociales ont des conséquences pour l’organisation de la résistance contre la politique néolibérale du dictateur Musharraf. Celui-ci tente de mettre en avant le pays comme un compagnon de route islamiste, mais moderne, des Etats-Unis en dressant une façade de démocratie.

    En réalité, il mène une politique néolibérale très brutale qui augmente encore l’écart entre riches et pauvres. Mais les premiers signes de résistance apparaissent, comme l’an dernier lors du mouvement contre la privatisation de l’entreprise télécom PTCL. Nos camarades ont joué un rôle crucial dans l’organisation des actions de grève et des manifestations. Cela n’a pas échappé à l’attention du régime et divers camarades dirigeants du SMP ont temporairement dû continuer leur travail clandestinement.

    Ce mouvement, bien que n’ayant pas mené à une victoire, a mis l’idée de la lutte à l’ordre du jour. C’est pourquoi le SMP jouit d’une autorité et d’un respect général. Cela m’a particulièrement frappé lors d’un meeting de notre section d’Islamabad où étaient présents beaucoup de dirigeants et de militants syndicaux combatifs. A Karachi, une réunion de la direction nationale d’un nouveau syndicat des postiers, où se trouvaient 200 participants, a explicitement demandé un speetch d’un orateur du CIO.

    Notre organisation pakistanaise est aussi active parmi les paysans pauvres et la jeunesse. Une section de notre campagne internationale de jeunes "Résistance Internationale" a été récemment mise sur pied et nous menons également des campagnes contre l’oppression de la femme etc.

    Travailleurs et paysans pauvres mènent une lutte quotidienne contre la misère, lutte qui ne peut être gagnée fondamentalement qu’en établissant une société socialiste mondiale.

    Cachemire: 6 mois après le tremblement de terre, le cauchemar continue

    Il y a six mois, le Cachemire et le Pakistan ont vécu un terrible tremblement de terre. Des villes et des villages entiers ont disparu. Aujourd"hui, la situation ne s’est guère améliorée, la reconstruction est loin d’avoir commencé. La petite ville de Bagh demeure toujours un grand camping dans lequel la population a dû passer l’hiver. Même l’hôpital est encore abrité par des tentes.

    Depuis Islamabad, au Pakistan, le voyage vers Bagh dure 5 heures, même si cette ville n’est pas lointaine. Quelques ponts supplémentaires suffiraient à réduire le trajet actuellement fait de routes étroites et sinueuses à travers les montagnes. Dans la ville de Kotli, il n’existe l’électricité que depuis 1980.

    A Bagh, presque toutes les habitations ont été détruites par les ravages du tremblement de terre et tous ont perdu des parents ou des amis. Un camarade m’a ainsi raconté comment 36 membres de sa famille ont péri.

    Le Kashmire est une région disputée et occupée tant par l’Inde que par le Pakistan (et une petite partie par la Chine). La population y revendique l’indépéndance et nous soutenons cette lutte, mais nous lions cette revendication à la nécessite du socialisme. Nous y avons une section indépendante, même si la coopération avec la section pakistanaise est étroite.

    Nos camarades y ont construit de petites écoles et postes médicaux, aux côtés d’une implication active dans la reconstruction des instruments de lutte que sont les syndicats. Il est nécessaire de soutenir les revendications pour la reconstruction et de garantir qu’il y ait un contôle démocratique sur les travaux de reconstruction. Ces travaux ont été cofinancés par une campagne de solidarité que nous avons entre autre mené en Belgique. L’argent que nous avons recolté a été intégralement versé à la Trade Union Rights Campaign (campagne pour les droits syndicaux).

  • Somos los Estados Unidos

    Il n’y a pas que chez nous que les sans-papiers s’organisent. Aux Etats-unis, le pouvoir est confronté à une déferlante d’illégaux, majoritairement latinos, manifestant dans toutes les villes du sud du pays. Ces centaines de milliers d’immigrants protestent contre un projet de loi adopté à la chambre qui vise à réprimer l’immigration clandestine.

    Simon Hupkens

    A juste raison, ils rappellent qu’ils constituent une main d’œuvre salariée à bas-prix dont le pouvoir économique profite amplement. Ce sont 11 millions de travailleurs clandestins qui font fonctionner l’économie américaine aujourd’hui, dans des conditions non-moins précaires que les clandestins européens, surtout au sein de secteurs comme l’agriculture et l’horeca.

    Des travaux durs et mal payés… Pour maintenir ces travailleurs dans une situation de précarité, pour les empêcher de revendiquer de meilleures conditions, le patronat américain à recours à son complice le pouvoir politique afin d’accentuer la répression. Il n’est pas de meilleure méthode pour faire taire un travailleur que de le faire traquer par la police.

    Mais les travailleurs clandestins n’ont pas l’air de vouloir se laisser faire. Ils s’organisent et prévoient, à l’occasion du 1er mai, une journée de boycott national. Il en faudra évidemment bien plus pour faire plier le gouvernement. Le mouvement doit trouver le lien avec les travailleurs légaux américains et renouer avec cette tradition séculaire de la classe ouvrière qu’est la grève.

    Le chemin est long pour en arriver à cette conclusion mais les travailleurs illégaux ont déjà a leur actif l’organisation de manifestations de masse comme on en avait plus vu depuis longtemps aux Etats-Unis : jusqu’à 500.000 personnes ont manifesté à Dallas, ils étaient 500.000 à Los Angeles et 100.000 à Phoenix.

    Ils ont déjà obtenu le soutient de dignitaires religieux et de personnalités politiques. Si cela appuie leurs revendications, il n’en reste pas moins que le mouvement pourrait bien être récupéré. Mais si les travailleurs trouvent la voie de l’opposition de classe, ils ont toutes les chances de voir leur lutte aboutir à une issue victorieuse.

  • Chili. Le cabinet de Michelle Bachelet: "Dis-moi qui sont tes amis et je te dirai qui tu es"

    Nous n’avons eu qu’un mois du nouveau gouvernement de Michelle Bachelet et nous pouvons déjà nous faire une idée claire de ce que seront les quatre prochaines années de ce gouvernement de « Concertación » (coalition). Ce sera une réplique des politiques des gouvernements de ces vingt dernières années – du néolibéralisme.

    Celso Calfullan, Socialismo Revolucionario (CIO Chili)

    Les travailleurs disent souvent, « Dis-moi qui sont tes amis et je te dirai qui tu es ». Ceci s’applique clairement au nouveau gouvernement de coalition de la présidente « socialiste », Michelle Bachelet. Son équipe sera dominée par trois figures principales. D’abord, le ministre de l’emploi, Andrés Velasco. C’est un ardent défenseur des politiques néolibérales appliquées durant les 16 dernières années. En fait, il est l’un des principaux partisans idéologiques de ces idées. Deuxièmement, il y a la pernicieuse figure d’Andrés Zaldivar, qui durant toute sa vie politique (et non juste les 16 dernières années), a défendu des politiques douloureuses pour la classe ouvrière. Il suffit de se rappeler que sous le gouvernement d’Unité Populaire d’Allende, au début des années ’70, Zaldivar était l’un des premiers, à l’intérieur de la Démocratie Chrétienne (DC), à défendre le coup d’état militaire de Pinochet. Ensemble avec Patricio Alywin, il représentait une des ailes les plus réactionnaires de la Démocratie Chrétienne.

    La troisième figure est celle d’Alejandro Foxley, qui a été précédemment Ministre de l’emploi et également responsable de politiques douloureuses pour la classe ouvrière. Aujourd’hui, il vient d’être proposé comme ministre des affaires étrangères. Foxley est très pro-impérialiste et est un fervent défenseur de l’Accord de Libre Echange des Amériques (ALENA) avec les Etats-Unis. Sa nomination a clairement été proposée pour essayer de satisfaire l’administration américaine, les compagnies nationales et multi-nationales, qui veulent exporter les matières premières du pays pour une bouchée de pain.

    Ces trois personnes conduisent et dirigent le rythme du gouvernement Bachelet. Si quelqu’un à gauche croit encore, qu’avec ces gens « un tournant à gauche » voire même des politiques plus radicales vont prendre place, il ne comprend pas ou ne veut pas comprendre ce qui est en train de se passer.

    Continuer à placer des espoirs dans le gouvernement Bachelet est une grosse erreur et commettre cette erreur n’aide pas à construire une réelle alternative de gauche.

    Entretenir les attentes des pauvres et des travailleurs envers ce gouvernement (leur dire que ce gouvernement serait différent du précédent), c’est mentir aux gens. L’intégration par les membres de la Concertatión dans le capitalisme est bien trop grande pour espérer que les nouveaux ministres du gouvernement rompent avec le système. Des politiciens comme Velasco et Foxley vont appliquer des politiques néo-libérales qui ont d’abord été appliquées par la dictature de Pinochet et ensuite par les anciens gouvernements de Concertación, tout comme Michelle Bachelet.

    Le temps écoulé est-il trop court pour émettre un jugement?

    Il est suffisant de regarder la constitution du cabinet pour voir que rien ne peut être attendu du gouvernement Bachelet par les masses. Tous les ministres sont pro-business et la Concertación l’a démontré durant les seize dernières années. En temps que Sénateur et actionnaire des compagnies de pêche, Andrés Zaldivar en est un exemple clair. Il a défendu les intérêts de sa classe. Pourquoi devrait-il changer maintenant qu’il est ministre?

    Sous le gouvernement Bachelet, nous voyons une alliance d’intérêts accrue entre la Concertación et les larges groupes économiques nationaux et multi-nationaux. Espérer quelque chose de différent c’est déjà étendre l’espoir bien trop loin, en dépit des déclarations de certains leaders du sommet du parti dirigeant qui se disent à « gauche », ou se définissent comme de « gauche extra-parlementaire ».

    Quels ont été les premiers signaux donnés par ce gouvernement?

    Les sans-abris de Peñalolen ont organisé une occupation de terres pour exiger une solution à leur problème de logement et la réponse ne se fit pas attendre : ils ont été réprimés violemment, accusés et traités comme des délinquants. Ensuite quand il se sont mobilisés à la Moneda (le palais présidentiel) pour être écoutés par la présidente « flambant neuve », elle a refusé de les entendre. D’un autre côté, dans ces mêmes jours, les dirigeant de l’UDI ont été reçus par Michelle Bachelet, le parti le plus réactionnaire de la droite et des patrons, fervent défenseur de la dictature et de Pinochet, a les portes grandes ouvertes de la Moneda, alors que les travailleurs ou les couches les plus précarisées qui désirent être écoutées par les nouvelles autorités, ne les ont pas.

    Ceci serait les changements dont parlait la nouvelle présidente quand elle était candidate – ajoutant qu’on ne pouvait avoir de confiance dans la droite- ou serait-ce la Concertación du moindre mal, comme nous disait une partie de la gauche?

    Il est évident que nous aurons quatre années de plus de la politique que nous avons eu à subir jusqu’à aujourd’hui. Malheureusement, la classe ouvrière ne peut compter sur un parti qui la représente et qui lutte résolument pour nos droits. Il est clair que les travailleurs ne sont pas représentés dans ce gouvernement qui suivra une ligne pro-patronale comme l’ont fait les précédents gouvernements de Concertación. C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons avoir aucune confiance en celui-ci, ni dans les partis qui le soutiennent.

    La tâche fondamentale des travailleurs et des couches pauvres dans la prochaine période, en même temps que nous luttons pour nos revendications concrètes, est de travailler à la construction d’un parti des travailleurs qui ne crée pas de faux espoirs dans une soi-disant « aile progressiste » gouvernementale qui pourrait améliorer les conditions de vie de la classe ouvrière ; espérer cela sous le capitalisme est une véritable utopie. Nous, travailleurs, devons lutter résolument pour en finir avec ce système et pour construire une société démocratique et socialiste.

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