Tag: Enseignement

  • Avec EGA : Battons le gouvernement de droite!

    Le gouvernement fédéral actuellement en formation serait le premier si ouvertement de droite depuis 25 ans. Offensive contre les syndicats, accentuation du gel des salaires décidé par le gouvernement précédent, poursuite des privatisations, diminution des allocations familiales et de chômage, attaques contre les pensions, réduction des budgets de la santé, du rail, de l’administration,… Aucun secteur ne serait à l’abri ! L’austérité serait inévitable ? La probable future coalition prévoit pourtant d’acheter de nouveaux F-35 (avions militaires très coûteux) et, surtout, d’arroser les grandes entreprises et les multinationales de cadeaux fiscaux…

    Tract de rentrée des Étudiants de Gauche Actifs

    Nous avons besoin de notre alternative!

    Nous limiter à dénoncer les ‘‘solutions’’ pro-patronales sera insuffisant. Nous devons nous rassembler, nous organiser et agir à travers des actions combatives. C’est ce que les Étudiants de Gauche Actifs défendront dans les écoles, hautes-écoles et universités. Mais pour obtenir une réelle victoire, la jeunesse devra se mobiliser au côté du mouvement des travailleurs, une force sociale décisive grâce à ses méthodes, comme les manifestations de masse et le blocage de l’économie par la grève.

    Dans ce combat, le Parti ‘‘Socialiste’’ ne représente aucune alternative crédible. Au pouvoir sans interruption pendant 25 ans, il a démontré être incapable d’éviter l’explosion des inégalités et le sacrifice de nos conquêtes sociales au seul but d’augmenter les profits des grandes entreprises qui, impunément, ne payent plus ou peu d’impôts, ferment les entreprises, détruisent des milliers d’emplois et polluent. Ce parti a loyalement collaboré à la politique qui a conduit le taux de pauvreté à être aujourd’hui de 15% de la population, tandis que les 10% les plus riches possèdent 44% de la richesse nationale !

    Il nous faudra donc aussi construire un instrument politique large de la résistance sociale, un parti qui réunira les forces réellement de gauche pour clairement défendre que ceux qui produisent les richesses, ce sont les travailleurs, et que c’est à eux que revient la tâche de décider de leur utilisation !


    Rejoins les Étudiants de Gauche Actifs !

    Nous sommes des jeunes organisés à travers le pays et luttons contre le capitalisme : système qui ne profite qu’au 1% les plus riches. Nous combattons ce qui découle d’un système de classes : racisme, sexisme, crise écologique, guerre impérialistes, pénuries à tous niveaux et répression.

    Nous nous revendiquons du marxisme. Il ne s’agit pas d’un dogme rigide, mais d’une méthode pour comprendre le monde et le changer. Nous défendons une alternative anticapitaliste basée sur le contrôle démocratique de la collectivité sur l’économie, ce que nous appelons le socialisme démocratique. Rejoins-nous et construisons ensemble cette société.


    Manifestation contre l’extrême-droite en Europe – Di. 9 novembre !

    En avril dernier, une conférence des Comités Antifascistes grecs a lancé un appel pour l’organisation d’une journée européenne d’actions contre l’extrême-droite et le racisme. Le jour du 9 novembre a été choisi en commémoration du 9 novembre 1938, date de de la Nuit de Cristal, pogrome anti-juif en Allemagne nazie.

    La crise du capitalisme s’approfondit et alimente le terreau de l’extrême-droite. Celle-ci rejette sur les “étrangers” les différentes pénuries (manque d’emplois, de logements, de places dans les écoles,…) et détourne l’attention de la véritable cause : le système capitaliste. Les politiciens à sa solde nous imposent l’austérité dont le seul but est de faire payer la crise du système à ses victimes : jeunes et travailleurs avec ou sans emploi.

    Nous voulons répondre à cet appel du 9 novembre afin de montrer notre solidarité avec le combat des antifascistes grecs. Mais nous voulons aussi prévenir du danger du populisme de droite et de l’extrême-droite que nous avons vu croître en Europe lors des dernières élections européennes. Ainsi, le FN est devenu le premier parti de France et des partis néo-nazis – tel que Aube Dorée (Grèce) – ont faits leur entrée au Parlement Européen à Bruxelles. Par ailleurs, en Flandre, le Vlaams Belang reste une organisation disposant d’un cadre et de militants qui, maintenant que le soutien électoral s’est effondré, peut être tentée d’avoir recours à la violence de rue. De plus, comme l’a illustré l’exemple du FN français que l’on disait à l’époque écrasé par l’UMP, cette organisation peut encore se relever. Du côté francophone, il existe des groupuscules néonazis comme Nation qui obtiennent, avec d’autres organisations populistes de droite telles que le Parti Populaire ou Debout les Belges ! des scores électoraux inquiétants dans certaines régions.

    L’extrême droite joue la division en remplaçant la solidarité par le racisme, le sexisme et l’homophobie. Jeunes et pensionnés, chômeurs et travailleurs, d’origine belges ou immigrée : nous avons un ennemi commun et un combat à mener ensemble contre les grands patrons, les spéculateurs et ceux qui les servent !

    Mobilisons-nous le 9 novembre à Bruxelles pour cette manifestation contre l’extrême-droite !


    Pour un enseignement gratuit et de qualité pour tous !

    Le nouveau gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles prévoit d’économiser 420 millions d’euros en 2 ans tout en parlant « d’effort récurrent ». Réagissons !

    L’enseignement est sous-financé et fait face à des pénuries croissantes : bâtiments délabrés, manque de places, pas de soutien aux enseignants, classes surpeuplées… En effet, la part du PIB consacrée à l’enseignement ne fait que diminuer, alors que le nombre d’élèves et d’étudiants est en augmentation. En plus, l’idée d’augmenter le minerval, à l’image de ce qui se fait en Flandre (de 600 à 900€), est de plus en plus évoquée.

    > Revendiquons 7% du PIB pour l’enseignement : pour des infrastructures scolaires décentes et une réelle gratuité de l’enseignement pour tous.

    Face au manque de moyens, le système scolaire se tourne de plus en plus vers le privé. L’instauration d’un “bac” à la belge ne vise qu’à vérifier de manière arbitraire et utilitariste des connaissances directement utiles au monde de l’entreprise, et non pas à encourager la créativité ou l’esprit critique des étudiants. Ces derniers deviennent de plus en plus des clients – notamment via la nécessité croissance des cours particuliers – et l’enseignement de qualité une marchandise de luxe, tandis que les diplômés doivent se vendre au prix le plus bas sur le marché de l’emploi.

    > Ce ne sont pas aux entreprises de dicter leur volonté, mais à la collectivité de gérer démocratiquement l’enseignement.

    Ensemble, étudiants, professeurs et membres du personnel, nous devons nous unir et lutter pour un système scolaire qui ne soit pas organisé au profit de quelques-uns, mais pour l’ensemble de la société.

    > Pour un enseignement de qualité, entièrement public et gratuit.


    Seules des actions de masse peuvent stopper l’impérialisme!

    Avec la crise économique mondiale, les tensions entre puissances impérialistes vont continuer à augmenter, le spectre de la guerre et de la guerre civile deviendra plus menaçant. Cet été, nous avons activement participé aux mobilisations contre la terreur d’Etat israélienne à Gaza, comme nous avions à l’époque participé aux manifestations contre la guerre en Irak ou encore contre la présence d’armes nucléaires de l’OTAN en Belgique. Seule l’entrée en scène des masses des jeunes, des travailleurs et des pauvres (manifestations, grèves, actions de solidarité, etc.) peut mettre fin aux politiques impérialistes et construire la paix, le respect des minorités et la justice sociale, comme la révolution qui a mis fin à la dictature de Ben Ali en Tunisie en 2011 en a donné un aperçu.


    Meeting de rentrée des Étudiants de Gauche Actifs !

    Battons le gouvernement de droite ! Organisons-nous !

    Nous aurons l’occasion de discuter des multiples mesures d’austérité concoctées par les gouvernements aux différents niveaux de pouvoir et de la manière dont nous pouvons nous organiser pour les combattre au mieux.

    BRUXELLES : Rdv mercredi 17 septembre, 18h30 – ULB – Campus Solbosch Local H 32.27

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    LIEGE : Rdv jeudi 18 septembre à 19h – ULg – Place du XX Août – salle Grand Physique

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    BRABANT-WALLON : Rdv jeudi 25 septembre, 19h, – Louvain-La-Neuve – Foyer – AGL

    NAMUR : Rdv mercredi 8 octobre, 18h – Rue Notre-Dame (à côté de la Place du Grognon) – Le meeting sera suivi d’un souper spaghetti à petit prix.

    Plus d’infos : info@gauche.be


    Comment devenir membre?

    Contactez-nous :

    – Via l’un de nos stands
    – Via mail : info@gauche.be
    – Via FB : facebook.com/gauche.be
    – Via SMS : envoie “MEMBRE” et le lieu où tu habites au 0474/35.30.36. (Emily)

    Une carte de membre revient à : 3€ pour le secondaire – 5€ pour le supérieur

  • Gand : Action contre l’augmentation des minervals

    Avant même que la mesure ne soit connue dans les détails et avant le début de la rentrée académique, une première action a eu lieu à Gand contre l’augmentation des minervals. Quelque 80 jeunes issus d’une dizaine d’écoles secondaires différentes se sont ainsi réunis place Saint-Pierre.

    Par Etudiants de Gauche Actifs – Gand

    Campagne avait été menée ces derniers jours dans diverses écoles, et il a bien vite été clair qu’une grande colère existe contre les plans d’austérité qui vont frapper l’enseignement. Alors que l’argent ne manque visiblement pas pour acheter de nouveaux avions de chasse F35 extrêmement onéreux, le budget de l’enseignement sera raboté de mêmes que celui de nos loisirs (les mouvements de jeunesses et clubs sportifs recevront également moins de subsides à l’avenir de la part du gouvernement flamand). « Pour 40 F35, il y a de l’argent, mais pas pour notre avenir » a déclaré un participant à l’action, « c’est absurde. On va économiser sur les budgets de l’enseignement pour du matériel de guerre. »

    Les Etudiants de Gauche Actifs avaient donc pris l’initiative d’organiser une première action de protestation. Aucune raison ne justifie d’être passif ou d’attendre. Nous voulons immédiatement commencer à développer des comités d’action dans les écoles afin d’organiser et de renforcer la lutte. Place Saint-Pierre, plusieurs étudiants ont pris la parole et ont fait part de la volonté de créer de tels groupes d’action. Le caractère antisocial des économies prévues a été souligné à de nombreuses reprises, de même que la nécessité d’organiser la lutte en liant la jeunesse aux plus âgés.

    Un participant qui vient de passer deux ans aux États-Unis a expliqué qu’il avait déménagé ici pour poursuivre ses études car elles ne sont plus abordables aux Etats-Unis. « Les étudiants paient 20.000 à 40.000 dollars par an et quittent l’université avec 200 à 300.000 dollars de dette. Si nous ne faisons rien, la même chose va se produire ici. Nous devons lutter pour un enseignement gratuit, comme cela existe ailleurs dans des pays tels que la Norvège. C’est tout à fait possible. »

    Il nous faut un refinancement public massif de l’enseignement. Nous ne voulons pas d’un système où notre avenir est sacrifié pour donner des cadeaux aux super-riches ou pour participer à des aventures guerrières. Il nous faut nous organiser contre l’augmentation des frais d’inscription et défendre une alternative où les richesses seront utilisées pour satisfaire les besoins sociaux tels que l’emploi, le logement, les pensions, l’enseignement,…

    Le combat contre la hausse des minervals et contre l’austérité sera de longue haleine. Nous ne sommes encore qu’au début, mais les premières étapes sont également cruciales. En créant immédiatement des comités d’action démocratiquement organisés dans les écoles où les jeunes pourront décider des actions à mener et des revendications à défendre, il est possible de développer un mouvement pour le long terme. Ce n’est qu’un début, continuons le combat !

     

    Photos de Liesbeth et Geert

    Photos de Jean-Marie.

  • Vers une école de la liberté, pour une école socialiste!

    En Belgique comme en France, les nouvelles éditions des enquêtes PISA ont fait couler beaucoup d’encre. Alors que depuis plus de trente ans, notre système éducatif subit réformes sur réformes, il semblerait bien que celui-ci, inefficace, voir en régression, soit porteur des pires inégalités sociales. En Belgique, plus qu’ailleurs, la position socio-économique des parents prédit les résultats scolaires de leurs enfants et un enfant d’origine modeste a quatre fois plus de chance qu’un enfant aisé d’être relégué dans une filière qualifiante, souvent peu valorisée et de connaître l’échec. A quinze ans, la moitié de nos jeunes ont connu le redoublement. De plus, les élèves ‘‘les plus faibles’’ sont relégués dans les écoles dites ghettos où sont également confinés la majorité des enfants issus de l’immigration. Pour les défenseurs d’une prétendue ‘‘égalité des chances’’, la machine égalitaire ne fonctionnerait plus. Mais il est légitime de se demander si celle-ci a déjà fonctionné et quelles en sont les limites sous le système capitaliste.

    Par Mandy (Liège)

    L’instruction élémentaire, une nécessité de la révolution industrielle

    Dans toute l’Europe, la révolution industrielle a transformé les paysans des campagnes, souvent illettrés, en prolétaires, qu’il fallait instruire un minimum afin que les industriels puissent les utiliser sur des machines. Il fallait également former des contremaîtres, des employés,… bref tout l’encadrement nécessaire à la production manufacturière.

    Dans cette situation nouvelle, certains prirent conscience de la nécessité économique et sociale d’une instruction populaire. De nombreuses initiatives privées furent alors prises sans aucune intervention de l’État.

    Il fallut attendre la crainte d’une explosion du mouvement ouvrier pour que les hommes politiques de la bourgeoise ressentent la nécessité de domestiquer la classe ouvrière et commencent à émettre quelques lois afin de développer une école qui, non seulement lui donnerait des rudiments d’instruction mais qui lui apprendrait également l’obéissance et la soumission.

    La lutte pour l’éducation, un combat du mouvement ouvrier

    Dès 1848, Marx et Engels, dans le Manifeste du parti communiste, réclament l’abolition du travail des enfants et l’éducation publique et gratuite, éducation qu’ils voulaient vivante et coordonnée à la production matérielle. Une éducation qui unirait le travail productif avec l’instruction, comme méthode d’accroissement de la production sociale et unique méthode pour produire des hommes complets. Ces hommes, qui posséderaient ainsi les connaissances scientifiques de la production mais aussi ses dimensions sociales, politiques et économiques, pourraient ainsi alterner des activités correspondant aux exigences de la société mais aussi à ses tendances personnelles.

    La commune de Paris en 1871, malgré sa courte durée, décréta pour la première fois en Europe la gratuité, l’obligation et la laïcité de l’enseignement. Cette scolarité obligatoire s’attaquait au travail des enfants mais concernait également les filles, dont l’instruction avait jusque-là été négligée. Mais la Commune vaincue, ses mesures ne lui survécurent pas. Il faudra alors attendre dix ans pour obtenir de la part de l’État français l’éducation primaire obligatoire et 1914 en Belgique.

    Une école pour les ouvriers et une école pour les bourgeois

    Si l’éducation était une revendication ouvrière, l’instruction élémentaire et basique était le fait de l’État dans l’intérêt de la bourgeoisie afin de préparer et prédisposer les garçons aux futurs travaux de l’ouvrier et du soldat et les filles aux soins du ménage et ouvrages féminins. Un autre intérêt pour la classe bourgeoise était d’inculquer ses valeurs aux classes populaires, leur apprendre le respect de l’ordre et de les convaincre que leur place déterminée dans la société et dans la production était celle qu’ils méritaient de par leurs capacités. Deux écoles existent alors, celle rudimentaire pour les ouvriers et de l’autre une école secondaire classique élitiste et payante, excluant les filles bien entendu, pour les enfants de la bourgeoisie.

    Le leurre la démocratisation de l’enseignement

    L’entrée massive des jeunes dans l’enseignement secondaire se fait à partir de 1960 en parallèle avec l’urgence de moderniser les installations et de former des ouvriers, des techniciens et des ingénieurs. Mais cette ouverture des portes des écoles secondaires d’enseignement général à tous ne fut qu’un leurre de plus de la soi-disant démocratisation de l’enseignement.

    En effet, d’autres verrous, toujours en place aujourd’hui, sont alors installés avec la mise en place des mécanismes de sélection par la multiplication des filières pour amener les jeunes des classes populaires vers les filières courtes de l’enseignement technique et professionnel, qui ne sont malheureusement que des voies d’une éducation peu valorisée et au final peu professionalisante.

    Si le nombre de jeunes scolarisés a alors augmenté indéniablement, une sélection renforcée fait que la filière générale reste élitiste. Dans les filières techniques et professionnelles, l’enseignement général se retrouve réduit, avec de longues périodes de stages en entreprises qui soi-disant ‘‘favoriseraient’’ l’insertion professionnelle mais qui, dans la réalité, permet de livrer aux entreprises des jeunes à exploiter sans avoir à débourser le moindre kopeck.

    L’accès au supérieur aussi s’est ‘‘démocratisé’’ mais cela ne signifie en rien que la société ait changé. Elle est toujours aussi inégalitaire et basée sur l’exploitation du travail humain, fût-il hautement diplômé. Les diplômes, aujourd’hui, ne protègent ni des bas salaires, ni de la précarité, ni même du chômage.

    Pour changer d’éducation, il faut changer de société

    L’école est intimement liée au système économique et politique dans lequel elle a été créée. Derrière la fameuse ‘‘égalité des chances’’ sur laquelle on ne cesse de nous rabâcher les oreilles, l’inégalité scolaire reflète les inégalités de la société. Cette inégalité scolaire, plus visible il y a 50 ans, joue toujours mais de façon hypocrite, et les beaux discours sur l’égalité des chances n’ont pour but que de convaincre élèves et parents que les plus méritants peuvent réussir quelle que soit leur origine sociale. L’échec scolaire ne serait ainsi dû qu’à eux-mêmes. Ce ne serait donc plus la société inégalitaire qui doit être mise en cause, mais bien l’inégalité du mérite de chacun. La vitrine de réussite de quelques-uns permet de cacher la généralisation de l’échec du plus grand nombre.

    Pour les politiciens, l’échec est souvent à mettre sur le dos des enseignants, des méthodes pédagogiques et des parents, une manière pour eux de se dédouaner de leurs propres manquements à leurs propres responsabilités : développer un service public d’éducation qui puisse offrir à tous les connaissances techniques et culturelle qu’exige une vie digne. Avec les coupes budgétaires dans l’enseignement, la carence de l’État touche tous les niveaux de l’éducation en passant du maternel à l’Université. Et cette dégradation du système éducatif frappe d’autant plus durement les enfants des classes populaires dont le milieu socioculturel ne permet pas de compenser les défaillances de l’éducation donnée par l’école.

    Nous devons soutenir toutes les initiatives des professeurs, éducateurs, parents qui veulent en finir avec une école où l’erreur n’est pas permise, où le seul type de relation que l’on retrouve en classe est celle de la concurrence, où l’objectif n’est pas d’apprendre mais seulement d’obtenir des points et de correspondre aux normes de la classe dominante.

    Certaines alternatives ont été proposées pour lutter contre l’école de l’échec. Prenons pour exemple Célestin Freinet, Fernand Oury ou Françoise Dolto qui ont développé une pédagogie basée sur le désir d’apprendre, la responsabilisation et le caractère collectif et coopératif des activités scolaires. Ou encore l’école itinérante du Mouvement des Sans Terres au Brésil qui prend la réalité comme base de toute production de connaissances et donne ainsi aux jeunes comme aux plus vieux un sens à leurs apprentissages.

    Nous pourrions en citer bien d’autres qui se lèvent contre le pourrissement du système scolaire capitaliste. Mais cela n’est pas suffisant et aura toujours ses limites tant que nous vivrons dans une société fondée sur l’exploitation. Détruisons les inégalités, détruisons le capitalisme, car seul le socialisme nous permettra de construire une école de la liberté, … une école socialiste.

    www.socialisme.be/fr/tag/enseignement

  • Tract d’été des Etudiants de Gauche Actifs !

    Comme chaque année, la période des vacances scolaires est l’occasion de préparer nos campagnes de rentrée ! Le tract ci-dessous nous aidera à les présenter lors de plusieurs festivals ou encore tout simplement en rue. N’hésitez pas à nous contacter pour en distribuer autour de vous !

    => Page Facebook des Étudiants de Gauche Actifs

    => Tract en format PDF


     

    9 NOVEMBRE:JOURNÉE EUROPÉENNE D’ACTION CONTRE L’EXTRÊME DROITE ET LE RACISME

    Les dernières élections ont été un véritable choc : l’extrême droite et la droite populiste ont obtenu près de 100 sièges au parlement européen. En France et en Grande-Bretagne, le Front National et l’UKIP sont sortis premiers partis du scrutin. Même les néonazis font leur entrée au Parlement européen avec Aube Dorée (Grèce) et le NPD (Allemagne). Nous voulons réagir!

    Une rencontre européenne organisée en avril à Athènes par les comités antifascistes grecs a proposé d’organiser une journée d’action antifasciste le 9 novembre, date de la Nuit de Cristal (une violente campagne coordonnée contre les magasins juifs en Allemagne nazie en 1938). En Belgique, nous avons décidé de répondre à cet appel avec notre campagne antifasciste Blokbuster / Résistance Internationale et de prendre des initiatives pour organiser une manifestation nationale combattive ce jour-là à Bruxelles.

    Il est selon nous essentiel de lier le combat contre l’extrême droite à la lutte contre le terreau qui leur permet de se développer. Depuis le début de la crise, le chômage a presque doublé en Europe, il touche de 16 à 26 millions de personnes. Plus de la moitié des jeunes Espagnols et Grecs n’ont pas d’emploi ! Les salaires grecs ont reculé de 20% à 40%.

    La politique d’austérité appliquée par les partis de l’establishment et l’Union Européenne a pour effet de développer la misère pour restaurer les profits de l’élite capitaliste. L’extrême droite et la droite populiste instrumentalisent leurs discrédits, mais leur ‘‘opposition’’ à l’UE est basée sur le repli sur soi et le chacun pour soi et non pas sur la nécessité de faire payer la crise aux véritables responsables : les banquiers et les spéculateurs. Ils veulent dévier la colère vers des boucs émissaires : immigrés, homosexuels,… Les partis de droite nationalistes comme la N-VA se donnent aussi une image faussement anti-establishment, mais ils veulent surtout approfondir les divisions en stigmatisant les francophones ou en “relativisant” le racisme. Pour le système capitaliste, cette approche est bien pratique car elle permet de diviser pour mieux régner !

    Pour stopper l’extrême droite et le racisme, nous devons compter sur nos propres forces, sur la lutte collective des travailleurs et des jeunes.

    – RÉSISTANCE INTERNATIONALE CONTRE LE RACISME ET L’AUSTÉRITÉ !
    – SANS-PAPIERS : S’EN PRENDRE AUX MULTINATIONALES, PAS À LEURS VICTIMES !
    – DES EMPLOIS, DES ÉCOLES ET DES SERVICES PUBLICS, PAS DE RACISME, DE SEXISME OU D’HOMOPHOBIE!


    Organisez-vous avec les Étudiants de Gauche Actifs !

    Qu’est-ce que Résistance Internationale / Blokbuster ?
    Il s’agit de la campagne antifasciste et antiraciste des Étudiants de Gauche Actifs. Initiée en 1991, Blokbuster a organisé une manif européenne de 40.000 personnes après la percée du Vlaams Blok (aujourd’hui Vlaams Belang) en 1992. Depuis lors, Blokbuster organise annuellement la manifestation anti-NSV (contre la marche raciste des étudiants du Vlaams Belang) qui rassemble des centaines de jeunes.

    Pénurie d’emplois décents, d’écoles,… L’extrême droite n’a aucune solution ! Au contraire, elle défend une politique de répression et de casse sociale plus prononcée, à l’instar de ces maires FN qui suppriment la gratuité des cantines scolaires pour les pauvres en France ou d’Aube Dorée qui utilise les mêmes méthodes de violence de rue contre les actions collectives de travailleurs en lutte que contre les immigrés.

    CONTRE LA RÉPRESSION,CONTRE LES SAC !

    Dans une situation de crise, la politique d’austérité va de pair avec une croissance de la répression.
    Ainsi, le 15 mai dernier, 281 manifestants ont été arrêtés alors qu’ils manifestaient – pacifiquement – contre le monstrueux projet de Traité Transatlantique, qui vise à créer la plus grande zone de libre-échange au monde, entre les USA et l’Union Européenne. A côté de telles pratiques, il existe les Sanctions Administratives Communales (SAC), des amendes qui peuvent être données dès l’âge de 14 ans pour ‘‘mauvais comportement’’ (comme manger sur les marches d’une église…), mais qui sont aussi utilisées contre les activistes. Nous participons aux campagnes Stop-Répression et Stop SAC.

    CONTRE LE SEXISME, POUR LES DROITS DES FEMMES !

    L’essor de l’extrême-droite et de la droite populiste s’accompagne de la renaissance de tout un tas de forces réactionnaires qui considèrent que la place des femmes est à la cuisine et qu’elles n’ont rien à dire sur leur propre corps. C’est ainsi que se développe aujourd’hui à travers l’Europe un mouvement bien mal nommé ‘‘pro-vie’’ qui veut supprimer le droit à l’avortement. A Gand, de tels militants réactionnaires tiennent des piquets devant les centres pratiquant l’avortement afin d’y intimider les femmes ! Nous luttons pour préserver ce droit, mais voulons aussi défendre un véritable programme social qui assure que personne ne soit plus obligé de recourir à l’avortement pour des raisons économiques.

    CONTRE LE CHÔMAGE ET LES EMPLOIS PRÉCAIRES !

    Quel avenir réserve-t-on aujourd’hui à la jeunesse ? Alors qu’on exige de nos aînés qu’ils travaillent plus longtemps, le taux de chômage est très grand parmi la jeunesse. Malgré le manque criant d’emplois et toutes les annonces de restructurations et de fermetures d’entreprises (Delhaize, ArcelorMittal, Caterpillar,…), le droit à recevoir des allocations de chômage a été violemment attaqué. Quant à ceux qui trouvent un job, il s’agit de plus en plus de contrats temporaires, précaires, hyper-flexibles et mal-payés. Comment construire sa vie sur une base pareille ? C’est pourquoi nous sommes solidaires des travailleurs en lutte pour leurs salaires, leurs emplois et leurs conditions de travail et nous luttons à leurs côtés pour notre avenir.

    POUR UN ENSEIGNEMENT DE QUALITÉ ACCESSIBLE À TOUS !

    Notre enseignement, déjà en mauvais état, va être amené à livrer une plus forte contribution à la politique d’austérité. Pour les années 2015 et 2016, il est ainsi question de réduire de 300 millions d’euros les budgets de l’enseignement francophone ! En Flandre, il y a même une taxe de plusieurs centaines d’euros pour manger dans les réfectoires sur le temps de midi. Il y aura à l’avenir encore moins de professeurs et des classes encore plus surchargée, dans lesquelles les élèves avec moins de facilités seront plus vite complètement coulés. En bref, l’enseignement actuel, déjà profondément inégalitaire, le deviendra encore plus. Nous soutenons la revendication syndicale d’un retour à un budget de l’enseignement équivalent à 7% du PIB (contre moins de 5 actuellement) et luttons pour un refinancement public massif de l’enseignement.


    MARX AVAIT RAISON !

    REJOINS EGA !

    Nous voulons lutter contre le capitalisme, mais pas n’importe comment. Pour être efficaces, nous avons besoin d’une grille d’analyse qui nous permet de bien comprendre la situation présente, d’où elle provient, quelles sont ses contradictions internes, comme elle peut se modifier,… Parfois, de grands évènements peuvent survenir de façon très abrupte, mais ce n’est pas pour autant que rien ne les annonçait !

    D’autre part, nous voulons tirer les leçons du passé pour mieux renforcer les luttes d’aujourd’hui. Le combat contre l’exploitation capitaliste a déjà une riche histoire derrière lui concernant le programme, la stratégie et les tactiques nécessaires pour aller vers la victoire.

    EGA, Étudiants de Gauche Actifs (ALS, Actief Linkse Studenten en Flandre) est l’organisation de jeunes du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Elle se revendique du marxisme. Contrairement à l’image qu’en a donné le totalitarisme stalinien, il ne s’agit pas d’un dogme rigide, mais au contraire d’une méthode flexible pour comprendre le monde et le changer. Nous défendons une alternative anticapitaliste basée sur le contrôle démocratique de la collectivité sur l’économie, ce que nous appelons le socialisme démocratique.

    COMMENT DEVENIR MEMBRE ?

    NOUS CONTACTER :
    – Via les stands dans de nombreux festivals
    – Via mail :jeunes@socialisme.be
    – Via SMS : “membre – nom et ville” au 0483/04 22 08

    CARTE DE MEMBRE À 3€ SECONDAIRE – 5€ SUPÉRIEUR

    PARTICIPE À LA MOBILISATION POUR LA JOURNÉE ANTIFASCISTE DU 9 NOVEMBRE

    Pour faire un succès de cette manifestation, vous pouvez aider à diffuser le tract, les autocollants,… Vous pouvez réunir des connaissances et inviter un de nos membres pour discuter de la lutte antifasciste et de la manière de mobiliser pour cette manifestation.

    Devenez actif dans la lutte contre l’extrême droite, contre le capitalisme et pour une autre société, une société socialiste !

    Ne nous regardez-pas, rejoignez-nous !

  • Enseignement : Attention, danger !

    On le savait l’austérité était destinée à s’abattre durement sur nous une fois les élections passées, à tous les niveaux de pouvoir. Côté francophone, les prétendues futures coalitions “progressistes” PS-CDH (avec le FDF pour la Région bruxelloise) ne sont pas en reste. Tout d’abord avait filtré le chiffre d’un effort austéritaire de 2 fois 150 millions d’euros pour les budgets de l’enseignement (en 2015 et 2016). Mais il semblerait maintenant qu’il s’agirait d’une mesure récurrente. Voilà de quoi sérieusement inquiéter membres du personnel (enseignant ou non), étudiants et parents.

    Il nous faut encore attendre pour voir comment l’austérité va concrètement frapper le secteur de l’enseignement. Mais une chose est certaine : quelle que soit la méthode, cela fera très mal. Aujourd’hui déjà, le manque de moyens est criant. Alors que 7% du Produit Intérieur Brut étaient consacrés à l’enseignement dans les années ’80, il n’est plus aujourd’hui question que de 5% environ. Les conséquences ne sont pas surprenantes : un enseignement très inégalitaire, des classes surpeuplées, des installations vétustes, des locaux en préfabriqué, des activités pédagogiques rachitiques et un taux de départ impressionnant parmi les jeunes profs : 40% des enseignants quittent leur profession dans les cinq premières années !

    Le budget global de l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles est actuellement de 7 milliards d’euros. De cette somme, 87% sont dévolus aux frais de personnel, le reste étant consacré au fonctionnement et aux bâtiments. Inutile de dire que les enseignants vont payer le prix fort des futures mesures d’austérité. De quelle manière ? Les idées ne manquent pas, et la dernière qui a fuité dans la presse fait état de la suppression des options et filières peu fréquentées dans l’enseignement technique et professionnel. Mais ce sera insuffisant et l’impact de l’économie ne se fera pas sentir de suite. Des pertes d’emplois sèches et nettes seront très certainement au rendez-vous, au sein d’un cocktail des plus explosifs pour notre enseignement.

    Le site enseignons.be dénonce : « Elle semble loin, la promesse électorale d’engager 1.000 enseignants supplémentaires pour organiser de la remédiation immédiate dans les écoles. Tant le PS que le cdH avaient fait de l’enseignement une priorité dans leurs programmes électoraux. (…) les profs savent déjà que la rentrée sera chaude sur le front social. » (1)

    Manifestation du 5 mai 2011. Les priorités des autorités étaient très clairement dénoncées…

    Dans l’édition du Soir d’aujourd’hui, le responsable de la CSC-Enseignement Eugène Ernst dénonce lui aussi « Le PS parlait d’engager 1.000 enseignants au fondamental, de payer la cantine des gosses et le cdH disait qu’il voulait de l’argent pour le Libre. C’est où, tout ça, maintenant ? (…) Nous sommes prêts à réagir, dès la rentrée, avec un plan qui ira crescendo – de l’information des militants à l’action ! » A la CGSP, pascal Chardome déclare de son côté : « On verra ce qui sort des négociations. Mais on est prêts… » (2)

    Attention maintenant à ne pas se laisser bercer par une tactique bien connue et dénoncée à juste titre sur le site enseignons.be : « Nous lirons et entendrons sûrement beaucoup d’horreurs dans les prochaines semaines. La tactique est connue : on fait fuiter des pistes dans la presse des réformes inconcevables pour les enseignants et les pouvoirs organisateurs. On fait mousser… puis on propose une économie moindre qui fait consensus. Et tout le monde rentre dans le rang. Classique. Lorsque, pendant des jours, on fait craindre au malade qu’il faudra lui couper les deux jambes, il saute de joie (s’il le peut encore) en apprenant qu’on ne l’amputera finalement que d’un seul pied. Dur à imaginer, quand même… Vu la situation de notre enseignement, il n’est pas question que les profs se mettent à boiter. » (3)

    Ne nous laissons pas faire !

    Il nous faut un bon plan d’action en front commun syndical allant crescendo, avec des actions de grèves. Le potentiel est très clairement présent pour mener la lutte de manière efficace. C’est ce qu’avaient d’ailleurs illustré les mobilisations de mai 2011. Les travailleurs de l’enseignement étaient alors plus de 12.000 à manifester dans les rues de Liège le 5 mai : plus d’un enseignant sur 10 ! La moitié du corps enseignant francophone était en grève ce jour-là pour la première fois depuis 1996 afin de réagir contre les atteintes aux prépensions (DPPR, disponibilité précédant la pension de retraite). Hélas, faute de plan de mobilisation et d’action, la lutte en est restée là, à quelques petites actions près.

    Les moyens qui manquent à l’enseignement le font de plus en plus ressembler à un système de garderie plutôt qu’à un système éducatif. Ce n’est pas neuf. Le ras-le-bol est général, de nombreux professeurs estiment qu’il est impossible de faire son boulot correctement, sans parler du manque de considération de la profession. Sans riposte audacieuse, les choses ne feront qu’empirer !

    La seule manière de bloquer l’offensive antisociale qui se prépare, et par la suite d’arracher un refinancement public massif de l’enseignement, c’est de l’imposer aux politiciens de l’establishment, grâce à des actions massives et coordonnées. La colère est largement présente aujourd’hui dans la société, et le secteur de l’enseignement n’est pas le seul à être durement menacé, le mieux serait ainsi de coordonner la riposte au sein d’un large front de résistance contre l’austérité. Il est grand temps que le mouvement organisé des travailleurs se fasse sérieusement entendre dans le débat !

    Les moyens ne manquent pas pour un enseignement et des services publics de qualité, avec des conditions de travail et de salaire qui permettent à chacun de s’épanouir au lieu de considérer son travail comme une charge insurmontable. Ce n’est qu’une question de choix politiques : il faut aller chercher l’argent là où il est, parmi cette infime élite de parasites capitalistes qui s’enrichit encore plus en nous faisant payer une crise dont elle est la seule responsable.

    (1) http://www.enseignons.be/actualites/2014/06/23/faut-il-craindre-pertes-demplois-lenseignement/
    (2) Eugène Ernst (CSC) : « Les enseignants ont été dupés ! » Le Soir, 10 juillet 2014
    (3) http://www.enseignons.be/actualites/2014/06/27/enseignement-pourra-t-on-echapper-aux-pertes-demplois/

  • Pour des logements étudiants gratuits et de qualité!

    Par Stéphane P. (Bruxelles)

    Ce jeudi 24 avril, une cinquantaine d’étudiants de l’ULB s’étaient donnés rendez-vous en face de la maison communale d’Ixelles pour protester contre la construction de logements de luxe sur leur campus universitaire. Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA, organisation étudiante du PSL) et Comac (l’organisation jeune du PTB) y étaient présents.

    En 2006, les autorités de l’ULB vendaient des terrains du campus de la Plaine à des promoteurs immobiliers : Immobel et Louis De Waele. Leur argument : l’université avait besoin de fonds. Ce projet aura pour conséquence aussi de détruire des espaces verts très importants pour la biodiversité et la qualité de vie des habitants de la région : c’est le plus grand espace vert d’Ixelles qui assume la fonction de poumon vert.

    Ces choix scandaleux de privatisations de la part des autorités de l’ULB trouvent leurs causes dans le sous-financement chronique de tout l’enseignement en Belgique. Les responsables sont aussi à aller chercher dans les différents gouvernements qui se sont succédés et chez les partis établis. En sous-finançant nos écoles et universités, ces derniers vendent notre enseignement public au privé.

    Il nous faut un refinancement de l’enseignement au moins à hauteur de 7% du PIB pour pouvoir préserver nos écoles de l’avidité des promoteurs immobiliers. Il nous faut aussi des logements étudiants gratuits et de bonne qualité. Il aussi très important de préserver les espaces verts en ville.

     

  • [INTERVIEW] L’université démocratique : une lutte toujours d’actualité

    Par Clément (Bruxelles)

    A l’aube des élections, ceux-là même qui ont rabotés les budgets de l’enseignement année après année (diminution prévue de 12 millions d’euros des subsides aux écoles en 2015 par exemple) mènent aujourd’hui campagne pour la ‘‘réduction des inégalités’’, une belle formulation pour des propositions ‘‘concrètes’’ : un repas chaud gratuit le midi pour chaque élève. Dans le même temps, les élèves du primaire de nombreuses écoles doivent tenir entassés dans des bâtiments préfabriqués en tôles. Nous avons discuté de la situation dans l’enseignement, en particulier supérieur, avec Guy, membre fondateur de l’Union Syndicale Etudiante/Etudiants FGTB à l’Université de Bruxelles.

    Quelle est la situation de l’enseignement supérieur francophone actuellement ?

    Sans grande surprise, on peut dire qu’il ne va pas très bien. Depuis des années il souffre d’un sous-financement chronique et les autorités académiques et politiques s’enfoncent toujours plus profondément dans un processus de valorisation marchande de l’enseignement : l’ordre règne à nouveau dans les facultés, celui de la caste académique.

    Les méthodes managériales du privé et, avec elles, les investissements choisis par celui-ci s’insinuent toujours plus profondément dans nos université au détriment de la qualité du contenu de notre enseignement, de sa richesse et de sa diversité. Les étudiants ne sont d’ailleurs pas les seuls touchés, les conditions de travail des chercheurs et du personnel se dégradent continuellement en effet, pour compléter ce charmant tableau.

    Triste tableau effectivement. L’université reste-t-elle quand même accessible à tous ?

    Dans les meilleures périodes, les universités comptaient moins de 10% de fils d’ouvriers. On en est à moins de 5% aujourd’hui. Comme le soutenait Etienne de Callataÿ (un économiste ultralibéral) ‘‘la démocratisation de l’université est un échec. En réalité on fait payer aux classes populaires le coût de l’enseignement des classes moyennes.’’ Il concluait donc que le minerval gratuit était inutile puisque les couches populaires n’allaient pas à l’université. Il proposait donc de doubler voire de tripler les minervaux universitaires.

    Ce constat d’échec, nous le partageons en tant que progressistes. Mais les solutions apportées par ce monsieur ne feront que renforcer des inégalités déjà criantes. C’est tout à fait représentatif de l’esprit des partis traditionnels et des autorités académiques : la prise de mesures qui ne vont qu’approfondir les problèmes au lieu de les régler, à l’instar de la politique des rankings (classements mondiaux des universités) qui met en concurrence les universités entre elles et ne pousse qu’à détruire, appauvrir et bureaucratiser l’enseignement au nom de ‘‘l’excellence’’.

    Les élections approchent : quelles sont les propositions des partis traditionnels ?

    Il existe un consensus parmi les partis traditionnels qui veulent poursuivre la logique du processus de Bologne qui transforme peu à peu notre enseignement en secteur banal de l’économie, rejetant loin derrière la mission de service public de l’université. Le PS est par ailleurs l’un des principaux acteurs de cette orientation via Jean-Claude Marcourt, qui ne rêve que de mettre l’enseignement au service de ses amis du patronat. Là où il faudrait une révolution dans l’enseignement, le PS continue à proposer la cogestion de la misère. L’enseignement se retrouve au centre de cette campagne, mais tous les partis défendent les partenariats-publics-
    privés (PPP), une incursion toujours plus profonde des grands patrons dans la manière dont l’enseignement doit être géré.

    Ces partis ont en effet une longue tradition de mesures d’austérité. Qu’en est-il dans les universités ?

    L’enseignement a été relativement épargné par les premières coupes budgétaires. Mais, comme je le disais, le secteur était déjà sous-financé et la situation n’a fait que se dégrader. Je ne pense pas qu’elle va s’améliorer. Le ‘‘décret paysage’’ (de Marcourt, PS) cherche par exemple à réunir les universités en ‘‘pôles’’ et donc à effectuer des ‘‘économies d’échelles’’ qui aboutiront à des réductions de moyens et de personnel. Nous attendons avec inquiétude le ‘‘Décret Financement’’ en préparation…

    Justement, quelles sont les perspectives et les voies de salut pour les étudiants et le personnel ?

    Le Décret Financement va organiser des coupes budgétaires, la prochaine étape est de mobiliser massivement les étudiants mais également les travailleurs et les chercheurs des universités et de faire converger la lutte universitaire avec les autres luttes contre l’austérité. Nous ne pouvons pas nous contenter de luttes défensives. Vu l’état de l’enseignement, il va nous falloir gagner ce refinancement à hauteur de 7% du PIB pour permettre une université accessible à tous et émancipatrice.

    Mais nous pensons que la lutte ne peut être réalisée que par la démocratie via des assemblées générales des étudiants et des travailleurs, assemblées qui respecteraient les sensibilités de tous et le débat d’idées.

  • Anvers : Des écoles fermées pour insalubrité

    A Anvers, quatre écoles communales viennent de fermer leurs portes pour insalubrité, un exemple extrêmement flagrant de l’ampleur du sous-financement général de l’enseignement. Nous en avons discuté avec un délégué syndical de la CGSP-Enseignement dans l’enseignement communal.

    Comment peut-on en arriver à une telle situation ?

    Les bâtiments de l’enseignement communal datent principalement des années ’50 et ils n’ont jamais été rénovés. Imaginez qu’un ménage ait fait pareil pour sa maison ! Pendant longtemps, l’idée qui prévalait était que pour donner cours, il suffisait d’avoir des craies et un tableau noir.

    La lamentable situation actuelle provient de ce manque chronique de moyens. Les conséquences de ces pénuries se sont accumulées au fil des ans jusqu’à l’inspection qui a fait fermer les écoles en question, en décembre dernier. Ceci dit, les choses auraient pu aller bien plus loin ! En effet, seules 10 écoles communales ont été inspectées, et quatre d’entre elles ont reçu un avis négatif.

    Mais la réalité de la situation est que la plupart des bâtiments scolaires sont dans un état pire encore. Si l’étude avait porté sur l’ensemble des bâtiments scolaires communaux, il n’est pas exagéré de dire que 200 des 250 bâtiments auraient mis la clé sous le paillasson.

    L’annonce de la fermeture de ces quatre écoles a été fort commentée dans la presse néerlandophone, et le collège échevinal a déclaré que les écoles touchées recevraient les moyens nécessaires à leur rénovation. Problème résolu ?

    Il semble effectivement que, tout à coup, des moyens existent. Alors que l’argent disponible par législature a été en moyenne d’un million d’euros – une bagatelle quand on sait que cela est censé couvrir l’entretien de 250 bâtiments – 84 millions d’euros sont aujourd’hui tombés du ciel. Mais laisser fermer ces écoles alors qu’il y a déjà une pénurie de places et que des classes en préfabriqués existent un peu partout, ça aurait été un trop gros scandale. Mais de nombreuses écoles sont toujours forcées de faire durer des solutions censées être temporaires comme les bâtiments en préfabriqués, et nous sommes loin d’en avoir fini avec ce genre de problème. Et il faut garder à l’esprit que nous n’avons ici parlé que de l’enseignement communal ! Les conséquences du sous-investissement de l’enseignement sont beaucoup plus larges.

  • Bruxelles : Un cruel manque de place dans l’enseignement

    Par Tim (Bruxelles)

    C’est dorénavant une tradition bien ancrée pour les premiers mois d’été, le moment où paraissent les statistiques concernant le nombre d’élèves n’ayant toujours pas trouvé de place dans une école malgré leurs recherches. En 2013, à Bruxelles, il manquait 1.200 places dans l’enseignement fondamental francophone et 2.000 dans le néerlandophone. Et le jour de la rentrée des classes, 380 enfants n’avaient pas pu entamer leur première année secondaire dans une école francophone et 600 étaient dans le même cas du côté néerlandophone bruxellois. En plus de cela, des milliers de parents se sont vus forcés de conduire leurs enfants à l’autre bout de la ville, faute de place dans leur quartier.

    Ensuite, les élèves qui ont pu trouver une place connaissent des conditions scolaires souvent bien éloignées de l’idéal pour étudier correctement. Dans l’enseignement bruxellois francophone, 40.000 élèves suivent désormais des cours dans un préfabriqué, le nombre de bâtiments scolaires dans un état déplorable est à tomber par terre et beaucoup d’écoles manquent de professeurs. Des éducateurs de jardin d’enfants ont, encore récemment, demandé aux parents de ne plus leur confier d’enfants qui ne peuvent pas encore se rendre seuls aux toilettes. En effet, le temps leur manque pour pouvoir changer des langes ! Cela n’a rien d’étonnant à partir du moment où chaque éducateur doit gérer 28 enfants… L’avenir n’offre pas de meilleures perspectives : selon le ‘‘Brussels Studies Institute’’, la Région Bruxelloise aura besoin de 42.000 nouvelles places d’ici 2020 pour permettre à chaque enfant de trouver une classe. Près de la moitié de celles-ci seront déjà nécessaires d’ici 2015 ! Les écoles bruxelloises sont aujourd’hui pleines à craquer. Malgré les quotas pour parents habitant la commune, 10 des 19 communes bruxelloises ont atteint leurs limites.

    ‘‘La sagesse, c’est prévoir les conséquences’’ disait le volcanologue franco-belge Haroun Tazieff en parlant de la construction de logements sur des terrains sensibles. Voilà une leçon que les politiciens bruxellois ont encore à apprendre. Interrogés sur cette question, ils répondent invariablement qu’il s’agit d’un problème relatif à ‘‘une évolution démographique imprévue’’. Il est vrai que la croissance démographique bruxelloise est supérieure à celle du reste du Royaume.

    Toutefois, ce n’est pas pour autant un phénomène neuf. Le Bureau Fédéral du Plan publie toutes les deux à trois années un rapport détaillé abordant cette augmentation de la population et avertissant de l’impact à venir sur la population scolaire. En observant de plus près la pénurie de places, on constate rapidement que l’argument d’une croissance démographique ‘‘imprévue’’ ne tient pas la route.
    Il n’est pas seulement question de manque de place dans les crèches (moins d’un tiers des enfants ont actuellement accès à une structure reconnue). ‘‘Brussels Studies Institute’’ estime que l’insuffisance de places atteindra 18.000 unités dans le fondamental et 4.700 dans le secondaire d’ici 2015 (très vite, donc)! Faudrait-il enseigner aux politiciens traditionnels qu’un enfant qui naît aujourd’hui aura besoin d’une place dans le fondamental quelques années plus tard et dans le secondaire également une douzaine d’années plus tard ? Tout ce discours de ‘‘l’explosion démographique’’ n’est qu’un rideau de fumée destiné à masquer le sous-financement chronique de l’enseignement.

    Puis, quand cela ne suffit plus, alors commence un petit jeu de blâme communautaire : chaque entité accuse un autre gouvernement d’être le responsable du manque de places. Chaque niveau de pouvoir (local, communautaire, régional ou fédéral) reprend pourtant les mêmes partis traditionnels et la même politique d’austérité y est menée, c’est-à-dire un sous-financement systématique des services publics, en ce comprit de l’enseignement. Le cœur de la problématique se trouve ici.

    Bien entendu, nous ne sommes pas opposés à une simplification de la politique d’enseignement à Bruxelles. Beaucoup d’habitants de la capitale considèrent à juste titre comme une absurdité qu’une ville bilingue compte deux réseaux unilingues d’enseignement, organisés par les communautés flamande et francophone, sans aucune coordination et sans tenir compte de la situation spécifique de Bruxelles. Nous ne tombons toutefois pas dans l’illusion que des réformes organisationnelles – l’organisation d’un réseau bilingue par la région par exemple – puissent être de nature à résoudre fondamentalement les divers problèmes rencontrés. La véritable clé de la situation réside dans le sous-financement de l’enseignement, indépendamment de celui qui l’organise.

    Le PSL est en faveur d’une société dans laquelle les richesses produites par la collectivité seraient démocratiquement gérées, c’est ce que nous appelons le socialisme. Continuellement apparaissent de nouveaux exemples illustrant l’incapacité du système capitaliste à faire face aux nécessités de base de la majorité de la population, même dans un pays comme la Belgique.

    Nous luttons pour un refinancement public de tout l’enseignement, à tous les niveaux. En revenir à ce que 7% du Produit Intérieur Brut soient consacrés à l’enseignement comme dans les années ‘80 serait déjà un bon premier pas.

    Ces moyens sont nécessaires pour construire de nouvelles écoles, en premier lieu dans les communes et les quartiers où la pénurie est la plus préoccupante. Chaque enfant a droit à disposer d’une place dans une école de son quartier. Nous exigeons aussi une amélioration du statut des professeurs, de meilleures conditions de travail, des classes plus petites pour permettre un meilleur accompagnement des élèves et un encadrement suffisant pour offrir le meilleur apprentissage possible.

    L’enseignement doit être gratuit dans tous ses aspects – du jardin d’enfants à l’enseignement supérieur. Mais cette évidence ne sera possible que dans une société où les richesses seraient placées sous le contrôle démocratique de la population toute entière.

  • Bruxelles : Une région marquée par les pénuries et les inégalités (3)

    Comme cela était déjà souligné dans la première partie de ce dossier consacré à Bruxelles, la capitale connait une croissance de sa population. Le nombre d’enfants et de jeunes est croissant ce qui pose de nombreux défis pour le logement, mais aussi pour l’enseignement et l’accueil des enfants. Les pénuries sont nombreuses. Ces deux aspects sont examinés dans cette troisième partie.

    Des années de sous-investissement dans l’enseignement

    L’enseignement bruxellois est-il responsable du chômage ? Cette question a été posée par le journal Le Soir à différents politiciens au pouvoir à la région dans le cadre d’un de ses dossiers « SOS Bruxelles ». Ces politiciens ont vu dans cette question une belle échappatoire, leur permettant de se débiner de leur responsabilité vis-à-vis de l’emploi et de pointer du doigt un autre niveau de pouvoir, les communautés, comme étant le responsable des problèmes d’emploi à Bruxelles.

    En termes de précarité et de sous-investissement, il est vrai que les écoles sont dans une situation critique à Bruxelles. D’ici 2015, on estime qu’il y aura un besoin de 23.000 places dans l’enseignement, dont 18.000 dans le fondamental. Pour 2020, ce sont 27.000 places qui seront nécessaires dans le fondamental (20.000 dans le primaire, 7.000 en maternel), soit l’équivalent de 1400 classes.

    Saint-Gilles est au même titre que d’autres communes bruxelloises de la première couronne particulièrement touchée par ce problème. Actuellement, il n’y a plus aucune place en première primaire et la situation générale devrait encore s’aggraver. « C’est une centaine d’enfants que l’on ne peut pas accueillir en première primaire pour l’instant et à côté de cela, c’est près de 300 enfants que l’on ne peut pas accueillir en maternelle », indique Alain Hutchinson, échevin de l’enseignement à Saint-Gilles (PS). A nouveau, il est question du boom démographique. Ce à quoi répond à juste titre Alain Hutchinson : « Dieu sait que nous avons aujourd’hui des bureaux d’études qui nous font des statistiques, des études démographiques,… Je ne comprends pas comment on a pas vu arriver cette vague-là ». Le boom démographique est à nouveau bien utile pour donner un cache-sexe aux politiques d’assainissements du PS cette fois-ci à la Communauté française.

    En septembre, la Communauté française a annoncé la création de près de 20.000 places supplémentaires d’ici 2017 dans les écoles de Wallonie et de Bruxelles, selon une interview accordée à Sudpresse par Jean-Marc Nollet (ministre de la petite enfance, de la fonction publique, de la recherche scientifique, de la gestion immobilière et des bâtiments scolaires au Gouvernement de la Communauté française, Ecolo). Parmi ces 20.000 places, 11.447 sont promises aux écoles bruxelloises, ce qui est loin d’être suffisant par rapport aux besoins.

    Pour faire face à cette pénurie, la région bruxelloise avait pris l’initiative de lancer un « plan écoles d’urgence » début de l’année 2012, Picqué en profitant pour prendre une posture princière en vue des élections communales. Ce plan d’urgence était constitué d’un budget de 12 millions € octroyés à 12 communes (surtout du nord-ouest) pour 29 projets (25 préfabriqués et 4 rénovations) dont 75% sont francophones. L’objectif était d’aboutir à 3.836 places dans le fondamental pour septembre 2013 (1/3 en maternelle, 2/3 en primaire). Cela reste à nouveau loin de répondre aux 27.000 places nécessaires dans le fondamental, d’autant plus que la durée de vie des préfabriqués est limitée tout comme les conditions d’enseignement. Ces containers offrent un cadre d’enseignement précaire et leur installation des désagréments, comme l’illustre l’école Ulenspiegel à Saint-Gilles où deux « classes modulaires » ont été placées sur le terrain de foot de la cour de récré. Il n’y a donc aucune réponse structurelle à la pénurie.

    Saint-Gilles est l’une des communes où il est le plus difficile de trouver une place pour ses enfants dans une école près de chez soi. Le PS a fait des promesses électorales importantes en matière d’enseignement : 1000 nouvelles places dans le fondamental pour le réseau communal d’ici 2016 et une nouvelle école secondaire d’enseignement général. Celle-ci serait envisagée sur l’ancien site de l’ECAM, fraîchement acquis par la commune dans le cadre du contrat de quartier « Bosnie ».

    Pour le fondamental, un plan communal existe depuis 2011 et prévoit pour 2015-2017 la réaffectation de l’ancienne école rue Louis Coenen pour y accueillir les 120 élèves de l’école du Parvis et un nouveau bâtiment rue Vlogaert qui accueillerait les cours de promotion sociale. Ainsi l’école du Parvis pourrait être réaménagée et créer 320 nouvelles places dans le fondamental. Pour les 680 autres places promises d’ici 2016, tout porte à croire que les promesses pré-électorales resteront une nouvelle fois lettres mortes vu que rien n’a été fait depuis les élections et qu’un an plus tard, Saint-Gilles est la seule commune qui n’a toujours pas de déclaration de politique générale. Ou peut-être que l’on assistera à l’un ou l’autre préfabriqué et autre bricolage à la veille des élections comme en 2012 ?

    Enfin, le bilinguisme apparaît de plus en plus régulièrement comme un requis pour les emplois à Bruxelles. Le peu de travailleurs bruxellois rentrant dans ces critères en dit long sur la qualité de l’enseignement en place à Bruxelles. Sur les 163 écoles primaires en immersion de la Communauté française, seules 10 se trouvent à Bruxelles. Dans le secondaire, cette proportion est de 17 écoles sur 91. Pour contrer ce manque et alors qu’une majorité de Bruxellois sont favorables à un enseignement bilingue, beaucoup de parents ont inscrit leurs enfants dans des écoles de la Communauté flamande ces dernières années. De son côté, la Communauté flamande a mis en place une discrimination pour contrer ce phénomène, qui risquerait de mettre trop en évidence son sous-investissement : il y a désormais une priorité pour les enfants dont les deux parents sont néerlandophones. Et malgré cette priorité, il y a tout juste assez de places et des centaines d’enfants néerlandophones ne trouvent pas de place dans une école dans leur commune ou même dans l’école du réseau choisi. Par conséquent, un nombre (inconnu) d’enfants se déplacent vers la périphérie pour trouver une école. Cette question est source de dispute entre la commission communautaire flamande et le gouvernement flamand.

    Des années de sous-investissement dans l’accueil de la petite enfance

    Au niveau de la petite enfance aussi, les sous-investissements ont abouti à une pénurie de places d’accueil. La population bruxelloise des moins de 3 ans va passer à 57.615 enfants en 2020 (par rapport à 52.254 cette année). De leur côté, l’ONE et Kind & Gezin offrent une capacité d’accueil de seulement 16.424 places, soit un taux de recouvrement de 31,34% seulement. Pour ce qui est des crèches subventionnées et pratiquant une participation liée à la situation financière des parents en lien avec leurs revenus n’atteint que 18,13%. A nouveau, la pénurie s’exprime d’autant plus fort dans les communes du croissant pauvre, où on dénombre en moyenne entre 0,1 et 0,3 place par enfant de moins de 3 ans et ce alors que la croissance démographique y est la plus forte. À Saint-Gilles par exemple, le taux de recouvrement est de 23,11%, dont seulement 10% dans le secteur subventionné.

    Pour tenter de combler les pénuries criantes, la région a lancé un plan d’urgence en 2007. Ce « plan crèches » avait pour ambition de mettre en service 500 nouvelles places par an. A ce jour, ce plan n’a permis de créer que 819 places. Le plan a également ses limites au niveau institutionnel. Suite à un recours d’une ASBL flamande à la cour institutionnelle, la région a dû mettre fin à son plan en 2011, la petite enfance ne faisant pas partie de ses compétences.

    La région a malgré tout tenté de contourner l’arrêté en passant par l’octroi de subsides, avec l’objectif d’ouvrir 1934 places entre 2012 et 2015. Cependant, l’ONE ne libère pas assez d’agrégations pour les nouvelles crèches, par conséquent environ 1100 des nouvelles places créées sont en stand-by. La raison de ce retard dans les agrégations par l’ONE est simple : il n’y avait plus de programmation pour de nouvelles places depuis 2010. Bien que le gouvernement inter-francophone tente de corriger le tir avec le plan cigogne III lancé en 2013 et qui a pour but de rendre effectives 1600 places chaque année en communauté française, cela risque fort d’être insuffisant puisque ce même plan cigogne III devra déjà être réévalué dès 2014 dans le cadre de débats sur le plan Marshall.

    Les crèches communales Saint-Gilloises ont actuellement une capacité d’accueil de 327 enfants. Cela a été rendu possible avec l’ouverture de 4 nouvelles crèches en 2011 et 2012. Trois autres projets existent pour 2013 et 2014, dont une crèche de 10 places dans le cadre du contrat de quartier « Midi-Fontainas » et 2 crèches pour un total de 42 places avec le contrat de quartier « Parc-Alsemberg». Un autre projet pourrait être envisagé dans le futur bâtiment scolaire de la rue Vlogaert.

    Mais pour atteindre leur promesse électorale de minimum 200 nouvelles places, 8 autres crèches au moins devraient voir le jour. Ce qui ne répondrait toujours pas au besoin puisque plus de 750 familles sont sur les listes d’attente dans la commune. Et à en croire Cathy Marcus, il est peu probable de voir un nouveau plan crèche. Cette dernière déclarait en tant que bourgmestre faisant fonction à l’assemblée du nouveau contrat de quartier « Bosnie» qu’on avait déjà fait assez pour les crèches lors des deux précédents contrats de quartier et qu’il fallait tenir compte des réalités budgétaires. Les écoles et les crèches sont-elles coincées dans un problème institutionnel ?

    Pour les écoles comme pour les crèches, la cour constitutionnelle a donné raison aux recours de la communauté flamande contre la région, confirmant que cela ne fait pas partie des compétences régionales. Cet arrêt de la cour n’empêche toutefois pas la réalisation des plans de la région déjà actés mais rend impossible toute reconduction de ces plans. Pour éviter un discrédit total face aux pénuries dans les communes bruxelloises, l’Olivier a sorti un plan B : un prêt spécial de 60 millions € pour les communes, libre à elles d’investir dans les infrastructures collectives.

    Faut-il dès lors régionaliser l’enseignement et l’accueil de la petite enfance ? Selon Jean-Claude Marcourt (PS), la régionalisation permettrait d’assurer que les spécificités locales soient mieux rencontrées. Pourtant rien n’indique que la région bruxelloise est sous-considérée par la Communauté française : pour l’enseignement, la région bruxelloise perçoit 52% du budget sur l’encadrement différencié, 26% du budget sur les rénovations et 58% du budget sur les nouvelles écoles. Le problème se retrouve dans le montant global, le jeu de ping-pong entre entités est une mise en scène pour le camoufler. La rhétorique « c’est de la faute des communautés » est un jeu de dupes institutionnel, les mêmes partis étant présents à ces différents niveaux de pouvoir.

    Dans notre texte de congrès précédent, nous expliquions que nous n’étions pas contre des simplifications et réaménagements de compétences qui permettraient de résoudre des absurdités, tant que cela s’accompagne des moyens adéquats. La logique des partis traditionnels est justement l’inverse : aménager les compétences pour mieux répartir les assainissements.

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