Tag: Enseignement

  • Angleterre : Des étudiants chassent le Secrétaire d’État à l’Éducation

    Rowan Atkinson, chez nous, est surtout connu pour son rôle légendaire de Mr Bean. Sa carrière ne se limite toutefois pas à ce personnage désopilant. A côté de l’Inspecteur Fowler, un autre de ses grands succès est hélas moins connu dans le monde francophone, celui de la Vipère Noire (Blackadder), série qui a précédé le personnage de Mr Bean. Pour le secrétaire d’Etat, ce fameux et hilarant personnage d’Edmund Blackadder serait à proscrire… car il nuit à la mémoire de la ‘‘noble cause’’ de la première guerre mondiale !

    Basé sur un article de Chris Moore, Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    Cette série qui a marqué les années ‘83 à ‘89 raconte l’histoire d’Edmund Blackadder et de son domestique Baldrick à travers les âges, de 1485 à 1917. Chaque saison suit ces deux anti-héros dans une époque différente où ils sont les descendants des personnages de la saison précédente. Et il est entre autres question de la première guerre mondiale, autour du capitaine Edmund Blackadder et du soldat Baldrick. A leur côté se trouve notamment le lieutenant George, joué par l’acteur Hugh Laurie qui connaîtra plus tard une renommée mondiale sous les traits du docteur House.

    Pour Michael Gove, cette série est une arme aux mains des ‘‘historiens de gauche’’ qui l’utilisent comme propagande dans leurs leçons sur la Grande Guerre. C’est que cette dangereuse bande de comiques-révolutionnaires dénigre le patriotisme et le courage britanniques, dépeignent la grande boucherie mondiale comme une ‘‘pagaille illégitime’’ alors qu’il s’agissait en fait d’une ‘‘noble cause’’. Des propos pareils, on n’a pas fini d’en entendre à l’occasion des commémorations des 100 ans du début de la guerre… Mais il faut reconnaître que la série ne présente vraiment pas l’impérialisme britannique de la manière qui sied à la classe dominante. Le capitaine Blackadder explique ainsi notamment qu’il a participé à diverses campagnes en Afrique avant la première guerre mondiale à un moment où ‘‘le prérequis pour toute bataille était que l’ennemi ne porte d’arme à feu en aucune circonstance’’. C’est dire s’il était préparé à partir diriger les troupes sur le front… L’absurdité de la Grande Guerre est passée à un humour acide de cet acabit tout au long des épisodes.

    En ayant tenu de tels propos, après coup, le secrétaire d’Etat a probablement dû regretté d’avoir précisément décidé de visiter une école bien particulière, celle d’un étudiant qui a connu une certaine notoriété en jouant le rôle… du Capitaine Darling, le rival de Blackadder ! Et plus d’une heure durant, les élèves de Marling ont chassé le politicien conservateur dans les locaux de l’école. Bien entendu, il n’était pas question que de cette histoire – qui n’est somme toute qu’une illustration de ce qui se cache dans le crâne du triste personnage – c’est la politique du gouvernement concernant l’enseignement qui était la cible de la colère des élèves. C’est ce qu’a illustré l’une d’entre eux, Janneke Bax-Pratt, qui a précisé : ‘‘L’enseignement ne devrait pas être élitiste, il devrait être accessible à tout le monde, c’est pour ça que je proteste.’’

    C’est ainsi que des centaines d’élèves ont attendu de pied ferme l’un des membres les plus méprisés du cabinet de coalition au pouvoir, qui regroupe les Libéraux-démocrates et les Conservateurs. Le secrétaire d’Etat a même dû se réfugier dans une salle de classe avec quelques officiels et le député conservateur local, tandis que les élèves encerclaient le bâtiment en scandant ‘‘Gove dégage !’’.

    Quelques enseignants ont bien tenté de repousser les étudiants lorsqu’ils parvenaient trop près de Gove, mais ils n’ont su résister à la vague de jeunes déterminés à faire entendre la voix de leur colère. D’autres membres du corps enseignants ont adopté une autre approche, bien plus sympathique envers les élèves… Plusieurs parmi eux ont approuvé la proposition du Socialist Party (parti-frère du PSL en Angleterre et au Pays de Galles) de soutenir leurs étudiants et de construire des liens au travers de cette action de protestation en vue des prochaines actions que les enseignants devront eux-mêmes mener contre les futures attaques qui frapperont les conditions de travail et de salaire des enseignants.

    Janneke a parlé au nom de nombreuses personnes en disant : ‘‘Gove est pathétique et lâche; il devrait avoir le courage de venir et de parler aux élèves.’’ Will, un autre élève, a ajouté : ‘‘pourquoi Gove ne coupe-t-il pas dans son salaire à la place de s’en prendre à notre enseignement et à notre avenir ?’’

    La politique du gouvernement vise à promouvoir un enseignement élitiste qui se limitera à apprendre aux élèves à régurgiter la matière. Du point de vue de ces gens-là, pourquoi donc dépenser de l’énergie et de l’argent pour un enseignement de qualité pour tous alors qu’il n’y a de toute façon pas d’emploi décent pour tous les diplômés ? Finalement, jamais dans toute sa carrière Rowan Atkinson n’aura réussi à atteindre le degré d’absurdité de cette société…

  • Liège : Manifestation pour le refinancement public de l'enseignement

    Liège : Manifestation pour le refinancement public de l'enseignement

    Ce mercredi 27 novembre, plusieurs centaines d’étudiants ont manifesté à Liège, à l’appel du conseil étudiant de la Haute École de la Ville de Liège et avec le soutien de la FEF. La principale revendication portée était l’ouverture de “l’enveloppe fermée”, un principe qui condamne l’enseignement à l’austérité. Voici ci-dessous le tract distribué par le cercle des Étudiants de Gauche Actifs à cette occasion ainsi que quelques photos de la manifestation.


    Notre enseignement en danger !

    La colère gronde à l’horizon!

    Selon une étude récemment publiée par Itinera, si nos universités et nos hautes écoles sont de piètre qualité, c’est la faute aux étudiants. Ces derniers seraient trop nombreux à tenter l’aventure des études supérieures et trop souvent pas assez motivés ou pas assez doués pour réussir…

    Tract des Etudiants de Gauche Actifs

    Tenir de tels propos remet totalement en cause le droit à une instruction de qualité et gratuite pour tous ! Ce droit essentiel est encore loin d’être atteint, le système scolaire belge parvient tout au plus à maintenir la reproduction sociale. Et si les auditoires comptent un trop grand nombre d’étudiants, ceci n’est pas la cause du problème, mais son symptôme. Le souci n’est pas que de nombreux jeunes s’inscrivent dans le supérieur, mais bien le sous-investissement chronique dans l’enseignement, décidé et entretenu par ceux qui nous dirigent.

    Le supérieur est financé par une enveloppe fermée, alors même que le nombre d’étudiants augmente. Résultat : une diminution de 10% des subsides par étudiants entre 1991 et 2010. À ceux qui disent que certains jeunes ne sont pas assez “bons” pour se trouver là, nous devons leur répondre que nous avons tous et toutes notre place dans les salles de classe, et que nous allons nous mobiliser et revendiquer le droit d’étudier dans des conditions décentes !

    Les exemples ne manquent pas pour illustrer la pénurie croissante dans laquelle est plongée notre enseignement ! La Haute École Albert Jacquard (HEAJ – Namur) a été mise sous tutelle du ministre Marcourt, suite à une exécrable gestion. Les drastiques mesures prises n’ont pas tardé à se faire sentir : coupes dans le personnel avec pour résultat des classes qui ont parfois doublé de taille, cafétéria transformée en auditoire, bâtiments insalubres, frais pour du matériel et des excursions dont les étudiants ne voient pas la couleur,… À l’université de Liège (ULG), le C.A. a mis en place un “plan de stabilisation” qui entraîne une diminution du personnel, en plus des problèmes d’infrastructure préexistants et s’aggravant au cours du temps (auditoires trop petits, bâtiments sous ou surchauffés, etc.).

    Des germes de résistance se développent, un peu partout, et ne demandent qu’à grandir, s’épanouir et s’étendre. Depuis le début de l’année, plusieurs assemblées générales ont, par exemple, été tenues sur les différents sites de la HEAJ (Namur). Puis, le 29 octobre dernier, une grève a regroupé plus de 400 étudiants dans une manifestation (près d’un tiers des étudiants). Cette grève étudiante fut accompagnée d’un arrêt de travail d’une heure du personnel. Les étudiants dénonçaient les mauvaises conditions d’étude, et ils exprimaient également leur volonté d’être un exemple de lutte pour les autres écoles et universités.

    Dans chaque ville, on trouve des exemples de mouvements de ce type. À Liège, les étudiants de la HEL manifestent aujourd’hui. À Bruxelles, les étudiants de l’ULB se sont battus contre la réforme de la gouvernance, qui ouvre un peu plus la porte à la mise en place, par la suite, de mesures d’austérité. Néanmoins, toutes les traditions de lutte sont à (re) construire et cela prend du temps de savoir comment s’organiser, quels mots d’ordre utiliser, etc.

    Il est nécessaire de créer le front le plus large possible, incluant les étudiants des unifs et des hautes écoles, mais aussi les professeurs et le personnel, au travers d’une coordination de toutes les organisations d’étudiants et de travailleurs qui souhaitent s’impliquer en défense de l’enseignement supérieur.

    Pour tirer parti de toutes les idées et de toutes les énergies, pour mobiliser largement, nous pensons qu’il important de fonctionner avec des assemblées générales régulières où chacun puisse prendre connaissance des différentes actions menées, puisse faire part de ses propositions et prendre part au travail de sensibilisation, de mobilisation et de décision.

    • Pour un enseignement gratuit et de qualité accessible à tous !
    • Pour un refinancement public de l’enseignement ! En revenir aux 7% du PIB comme dans les années 80’ serait un bon début.
    • Non aux licenciements, non aux suppressions de postes : pour un maintien du cadre enseignant et administratif !
    • Pour une lutte unitaire contre la politique d’austérité : enseignement, soins de santé, services publics, emploi,… C’est notre avenir qui est sacrifié pour les spéculateurs !
    • L’argent existe, allons le chercher là où il est, dans les banques et les grandes entreprises !
    • Pour une société libérée de la dictature du marché «libre», pour une société socialiste démocratique !

    ETUDIANTS DE GAUCHE ACTIFS

    Etudiants de Gauche Actifs (EGA) est le cercle étudiant du PSL, le Parti Socialiste de Lutte. EGA est présent dans toutes les universités du pays et dans quelques Hautes Ecoles (sous le nom d’Actief Linkse Studenten, ALS, en Flandre).

    EGA milite pour la gratuité des études, soutiennent les luttes des travailleurs, et en particulier celles du secteur enseignant, ou encore celles des sans-papiers, pour la défense de notre environnement,… Des meetings sont aussi régulièrement organisés, dont des formations marxistes.

    La période qui arrive sera une période dans laquelle des économies et des privatisations prendront place dans l’enseignement, ce qui se produit aujourd’hui n’est qu’un avant-goût de ce contre quoi il nous faudra nous défendre. EGA a un rôle crucial à jouer dans la construction et la politisation de ce mouvement. Pour nous, il ne sera réellement possible de sortir de la crise qu’en renversant le système capitaliste, pour construire une société basée sur la gestion démocratique des secteurs clés de l’économie, collectivisés et intégrés dans un plan de production démocratiquement élaboré.


  • Quel avenir pour la jeunesse ?

    ‘‘La jeunesse est un groupe essentiel dans une population, car c’est l’avenir de la société’’, cette idée, on l’entend bien souvent… Mais quel avenir cette société capitaliste moribonde permet-elle aux enfants et aux jeunes ?

    Par Emily (Namur)

    Les politiciens traditionnels mettent en avant la jeunesse dans leur campagne électorale. Cette attention concerne plus précisément les nouveaux électeurs. On peut ainsi retrouver les politiciens au lancement des 24h vélo de Louvain-la-Neuve, comme pour lancer une course électorale entre partis traditionnels, dont les programmes ne varient pourtant que de quelques virgules.

    Malheureusement, la réalité, pour nous les jeunes, est moins festive. Nous sommes la première génération qui va vivre – et vit déjà – moins bien que celle de ses parents.

    Tout d’abord, le nombre d’enfants vivant sous le seuil de pauvreté en Belgique est impressionnant : ils sont 424.000, soit un enfant sur six. À Bruxelles, c’est même 40%. La moitié des enfants issus de familles monoparentales sont également concernés . Grandir dans un milieu défavorisé est lourd de conséquences, à tous niveaux. En plus d’un trop faible revenu pour les ménages, la qualité des services publics se dégrade continuellement : insuffisance criante de places d’accueil pour la petite enfance, manque d’infrastructures sportives et culturelles accessibles à tous, soins de santé en pénurie croissante, etc. La rigueur dite ‘‘douce’’ sur le papier est, dans le vrai monde, d’une grande violence. Pour l’enseignement, c’est la même chose ; les écoles ne jouent aucun rôle d’émancipation sociale. ‘‘A compétences égales, les enfants d’origine défavorisée vont avoir plus de chances de redoubler ou d’être orientés vers le professionnel ou le qualifiant. Au final, ils quitteront plus souvent le système éducatif sans diplôme et seront vraiment des enfants fragilisés a priori par rapport à l’accès à l’emploi’’ . La diminution des subsides dans l’enseignement officiel de 300€/élève, la diminution des allocations de rentrée et la régionalisation des allocations familiales sans transfert de moyens (etc.) vont encore accroitre les inégalités entre ceux issus de familles nanties et les autres.

    Ensuite, trouver de l’emploi est un challenge et construire son dossier ONEM, parfois, un exercice de style. Fin octobre, s’est tenue la semaine de l’emploi du FOREM, avec des salons organisés à travers la Wallonie. Les participants se comptaient par milliers alors que les offres se chiffraient par dizaines… Le pire, c’est que le FOREM était très satisfait du succès de ces salons. Ces derniers reflètent la situation générale du marché de l’emploi wallon où entre septembre 2012 et 2013, les offres d’emploi sur le site du FOREM ont diminué de 25%. Il y a 10.000 offres pour 261.843 chercheurs (dont plus de 61.000 ont moins de 25 ans !). Mais gardons patience, comme nous le disent les conseillers à ‘‘l’activation des chômeurs’’, car ça va prendre des mois : 8,9 mois en moyenne, pour être précis.

    Nous n’acceptons pas que notre avenir soit soldé au profit des super riches. Organisons-nous, dans nos écoles et universités, contre l’austérité qui y est appliquée. Résistons à la répression. Luttons pour des emplois dignes de ce nom, pour tous, et pour des services publics gratuits et de qualité. Contre le capitalisme, résistance !

  • Retour sur la nouvelle gouvernance à l'ULB.

    Il y a, depuis ce jeudi 17 octobre, un changement majeur qui s’est opéré au sein des institutions de l’ULB. Et c’est, hélas, un changement négatif pour le personnel, les étudiants et pour l’enseignement en général. Ainsi, le Conseil d’Administration a voté la réforme de gouvernance “efficacité et démocratie” mais nous pouvons traduire ce titre par “vision managériale d’un service public pour le rendre plus compétitif, plus performant et plus rentable”.

    Par Maxime (Bruxelles)

    Pour accomplir ce but, l’état de la direction de l’ULB posait problème, il a fallu le régler… ou plutôt le “réformer”… Donc, pour rendre toute opposition aux projets néolibéraux des autorités universitaires impossible, la nouvelle gouvernance consiste à :

    • Diviser le CA en deux, un Conseil qui gère l’académique et un autre qui gère l’administratif, en réduisant le nombre de représentants du personnel et des étudiants.
    • Renforcer l’exécutif, avec l’arrivée d’un nouveau Directeur Général externe à l’ULB.
    • Accorder plus de places aux « experts », les technocrates.

    Cela rend tout débat d’ensemble impossible (l’académique et l’administratif étant pourtant liés). La nouvelle gouvernance attaque aussi les conditions de travail du personnel administratif, technique, de gestion et spécialisé comme l’ont dénoncé les syndicats. Les autorités nient tout lien entre cette réforme et le processus de marchandisation de l’enseignement commencé par la Déclaration de Bologne. Il ne faut pas être dupe. Les autorités nient l’évidence même.

    Sur le climat autoritaire

    Les conditions dans lesquelles c’est opéré le vote de la réforme sont fort significatives de la nature si “démocratique” de la nouvelle gouvernance. Tout d’abord, lors de la contestation étudiante de ce lundi 14 octobre qui réclamait seulement le report du vote précédé par des débats contradictoires et un référendum, les autorités de l’ULB ont fait appel à la police, pour ‘‘se protéger’’ des étudiants qui ne réclamaient rien de très anti-démocratique. Et la police n’y est pas allée de main morte, elle a laissé tomber la “méthode douce” pour utiliser gaz, matraques et chiens. Une belle preuve de répression musclée, d’une force inouïe, disproportionnée et de violence gratuite. Il y a eu plusieurs blessés.

    Après ça, une petite victoire a été obtenue par le blocage vu que le vote a été reporté… au jeudi 17 octobre. La deuxième petite victoire forte de symboles est le fait que le CA a dû voter la réforme en zone neutre, place Royale, et sous surveillance policière. Malgré l’opposition exprimée -du personnel et des étudiants- à travers leurs actions: blocage du CA, du rectorat par les syndicats, assemblées générales et manifestation…

    Bref, nous sommes face à un bon signal pour la démocratie et l’enseignement à l’ULB et en Belgique en général…

    Revendications:

    • Non à la réforme pourrie !
    • Construisons une mobilisation massive pour gagner !
    • Unité des étudiants avec le personnel !
    • Pour un contrôle et une gestion démocratique du personnel et des étudiants, avec des délégués révocables à tout moment par l’assemblée qui les a élus, pour enfin connaître une vraie démocratie à l’université !
    • Pour un refinancement public de l’enseignement à hauteur de 7% du PIB minimum !
    • Pour une société où les richesses sont gérées et réparties démocratiquement par la population !
  • De la démocratie à l’ULB… La réforme de gouvernance c’est quoi ?

    Depuis mars 2012, les autorités de l’ULB préparent en coulisses une réforme qui va changer de fon en comble la direction universitaire. Selon les autorités, son objectif est de répondre plus efficacement aux nouveaux défis que doit relever l’université. Ce processus est défini par les autorités même comme une « réforme structurelle »… Une expression qu’on a déjà entendu quand il s’agit de privatiser les services publics, geler les salaires…

    Tract d’EGA-ULB

    Une politique qui s’encadre dans la nouvelle gouvernance européenne dirigée par la Troïka (Commission européenne, Banque Centrale Européenne, FMI). Ici, la réforme de gouvernance s’inscrit dans un projet bien plus large, commencé par le processus de Bologne, de privatisation de l’Université publique et de gestion managériale de notre enseignement. La réforme consiste à : Diviser le CA en deux, en réduisant le nombre de représentants du personnel et des étudiants. Renforcer l’exécutif, avec l’arrivée d’un nouveau Directeur Général externe à l’ULB.

    Accorder plus de places aux « experts », les technocrates Ce packet de « réformes structurelles » est une claire attaque à la démocratie interne de notre université (qui était déjà loin d’être parfaite).

    Que faire ?

    Les Etudiants de Gauche Actifs se mobilisent en première ligne contre cette nouvelle gouvernance. Face à la mobilisation étudiante, les autorités de l’ULB n’ont pas hésiter à appeler la police (qui est bien connue pour ses « méthodes douces ») pour réprimer sauvagement le mouvement de blocage du CA. Tout ça n’est pas acceptable. La seule réponse face à cette déclaration de guerre, c’est l’organisation d’un mouvement étudiant avec des perspectives politiques claires qui soit capable de bloquer le CA jusqu’au report du vote. Et ainsi débuter une campagne plus large pour obtenir un référendum et la mise en place de débats démocratiques au sein de la communauté universitaire en défense de la démocratie interne.

    Nous n’avons aucune illusions dans le référendum, c’est seulement un moyen pour renforcer le mouvement de résistance. Ce n’est pas à une minorité de gouverner comme elle l’entend l’ULB. Les Etudiants de Gauche Actifs revendiquent la nécessité d’une véritable démocratie au sein des institutions universitaires. La seule démocratie possible est celle du personnel et des étudiants. Il nous faut un plan d’action collectif pour réveiller la communauté étudiante face à cette attaque néolibérale contre nos intérêts. L’université n’est pas une entreprise, mais un service public pour la société. Ce n’est pas aux technocrates et aux capitalistes de la gérer, mais à nous, le personnel et les étudiant.

    Nous invitons la communauté universitaire à se retrouver lors d’une As-­ semblée Générale pour préparer notre riposte !

    Quand ? Jeudi 17 octobre à 12h !

    Où ? Sur le campus du Solbosch au Chavanne !

    Revendication:

    • Non à la réforme pourrie !
    • Construisons une mobilisation massive pour gagner !
    • Unité des étudiants avec le personnel !
    • Pour un contrôle et une gestion démocratique du personnel et des étudiants, avec des délégués révocables à tout moment par l’assemblée qui les a élus, pour enfin connaître une vraie démocratie à l’université !
    • Pour un refinancement publique de l’enseignement à hauteur de 7% du PIB minimum !
    • Pour une société où les richesses sont gérées et réparties démocratiquement par la population !

    Vidéo de la répression policière à l’ULB

  • Les autorités rendent les études encore plus inabordables

    Il vaut mieux mettre de l’argent de côté suffisamment longtemps avant d’envoyer ses enfants aux études ! De plus de 300 euros au début, l’enseignement peut facilement revenir à 1.300 ou 1.500 euros par an en fin de secondaire. Et encore, cela ne comprend pas les frais extrascolaires de plus en plus importants, comme de disposer d’un ordinateur avec internet et une bonne imprimante. Le refus d’allouer plus de moyens publics à l’enseignement combiné aux politiques d’austérité en tout genre rendent l’accès à un enseignement de qualité sans cesse plus difficile.

    Par Geert Cool

    Des pénuries à tous niveaux

    Impossible ici de donner une vue exhaustive de tous les manques auxquels il est urgent de répondre. Le problème des inscriptions – qui fait l’actualité de chaque rentrée scolaire depuis plusieurs années déjà – donne à lui seul une claire indication de la gravité de la situation. Côté francophone, 430 élèves étaient toujours sans école secondaire à la fin du mois d’août de cette année… Pas mal de choses ont été tentées, comme d’installer des containers aménagés en classes, mais il n’y a toujours pas assez de places pour tout le monde.

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    La spectaculaire dette des étudiants aux USA

    Aux États-Unis, les prêts étudiants représentent ensemble un total de 1 billion de dollars (c’est douze zéros derrière le 1 !) Cette montagne de dettes fait suite à des études qui sont plus chères que le négatif auquel on a droit avec une carte de crédit : un diplômé possède ainsi en moyenne une dette de 26.000$ à cause de ses prêts étudiants. En sept ans, il s’agit d’une augmentation de 40%. Une année d’étude revient aujourd’hui, en moyenne, à plus de 21.000 $ (en comprenant également la location d’un kot) contre 9.000 $ il ya trente ans (donnée adaptée en valeur actuelle). Pendant la même période, le revenu médian des ménages a augmenté de 46.000 à 50.000 dollars. L’enseignement est littéralement devenu impayable.

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    De plus, l’infrastructure scolaire est souvent dans un état lamentable. En Flandre, cette année, 39 millions d’euros ont été dégagés pour rénover les bâtiments… alors qu’il faudrait au moins 2 milliards ! En Belgique, la part du budget de l’Enseignement consacrée aux investissements dans les bâtiments scolaires est seulement de 2,8 %, contre 8,2 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. Quant au personnel, il ploie sous l’augmentation de la charge de travail, notamment au niveau administratif. Ce sera sans aucun doute encore pire les années à venir.

    Le refus de dégager des moyens publics pour l’enseignement a conduit à des désastres en termes d’infrastructures, de ressources humaines et de frais scolaires. Le Secrétariat général de l’enseignement catholique (Segec) a dénoncé au mois d’août : ‘‘D’ici 2030, le nombre d’élèves à scolariser dans l’enseignement obligatoire augmenterait de 30 % à Bruxelles et d’environ 15% en Wallonie. Qui va créer les écoles nécessaires et avec quels moyens ? Les communes ? La Communauté française? Des associations libres ? Personne ne voit clair sur ce sujet.’’

    L’austérité s’ajoute au sous-investissement structurel

    Cette situation dramatique est amplifiée par les mesures d’austérités des différents niveaux de pouvoir. Le gouvernement fédéral vient ainsi de réduire l’allocation de rentrée scolaire alors que cette prime était déjà insuffisante. Aperçu chiffré en bas.

    En plus de cela, la prime pour les enfants nés en 1991 ou avant a été réduite. Les parents recevaient ainsi 123,99 euros par mois pour un enfant de plus de 22 ans, montant maintenant réduit à 117,88 euros. Cette mesure fait partie des nombreuses ‘‘petites’’ économies du dernier accord budgétaire. Cela représente près 80 euros pour cette année, et il s’agira de 100 euros l’an prochain.

    Le directeur général du Segec dénonce lui aussi diverses restrictions budgétaires depuis 2010, notamment les diverses suppressions de subventions de fonctionnement, la récente décision du gouvernement de la fédération Wallonie-Bruxelles de ne pas appliquer la dernière tranche des accords de la St-Boniface et la désindexation partielle des subventions. ‘‘En tout, cela représente un montant total de 32 millions d’économies structurelles à charge des Pouvoirs Organisateurs.’’

    Plus de moyens pour l’enseignement !

    Offrir un enseignement de qualité nécessité des infrastructures adéquates et un personnel suffisant. Quant au coût de cet enseignement, il doit résolument être diminué. Tout cela, seule la lutte pourra nous l’accorder. Personnel, parents et étudiants doivent lutter ensemble pour revenir sur des années de sous-financement.

  • Enseignement gratuit? Qui les croit encore?

    Plus de moyens pour l’enseignement !

    Le 1er septembre, c’est la rentrée. Finies les vacances, de retour au boulot. Des centaines de milliers d’étudiants reprendront les chemins de l’école ou de l’enseignement supérieur pour préparer leur avenir. Malheureusement, nos autorités n’estiment pas qu’un enseignement de qualité et accessible soit important. Désormais, l’austérité frappe aussi l’avenir des jeunes.

    Par Liesje (Gand)

    Moins d’allocations familiales et d’allocation de rentrée scolaire

    Au moins 100.000 (parents d’) étudiants nés en 1991 ou avant et qui sont toujours aux études recevront désormais moins d’allocations familiales. Par cette mesure, le gouvernement fédéral a pour objectif d’aider à ‘‘équilibrer’’ son budget pour cette année à hauteur de 3 millions d’euros.

    Avant cela, les familles ont déjà pu voir dès la mi-août leur allocation de rentrée scolaire rabotée par le gouvernement Di Rupo de 15% pour cette année, une économie de 21 à 25 millions d’euros pour le fédéral. La réduction des allocations familiale et de l’allocation de rentrée scolaire représente une baisse de 45,87 € dans les revenus mensuels. L’année prochaine, la prime de rentrée scolaire sera une fois de plus réduite, portant la diminution de moyens à 103,5 € par mois. Economie pour l’Etat en 2014 : 50 millions d’euros. Des frais scolaires croissants

    Nous trouvons cette réduction du soutien financier aux familles absolument injustifiée. L’enseignement devrait être gratuit. Mais aujourd’hui, envoyer leurs enfants à l’école coûte une petite fortune aux familles.

    En moyenne, on passe de 400 euros par an pour les premières années à près de 1.300 euros pour un étudiant en sixième année secondaire, et jusqu’à 12.000 pour un étudiant du supérieur vivant en kot. A cela se rajoute encore un paquet de coûts supplémentaires, comme les fournitures scolaires, les titres de transport, ‘‘l’argent de poche’’ pour le réfectoire, etc. En cas de difficultés d’apprentissage, le montant s’alourdit encore. Pour de nombreuses familles les frais de scolarité sont tout simplement impayables.

    Austérité locale

    Les économies antisociales se produisent aussi à l’échelon des villes et communes. Ainsi, à partir de septembre, les frais scolaires augmenteront de façon impressionnante à Malines. Même la surveillance durant le temps de midi deviendra payante. Si leurs enfants ne mangent pas les repas de la cantine, les parents devront tout de même payer 50 cents par jour pour leur permettre de manger leurs tartines aux côtés de leurs petits camarades ! Dans cette même ville, un jeune avait reçu il y a peu une Sanctions Administrative Communale (SAC) pour avoir mangé son sandwich sur les marches de l’église.

    Les économies qui arrivent de toutes parts conduisent à des classes de plus en plus nombreuses, à un manque d’espace, à de mauvaises infrastructures, à des frais d’inscription élevés, à l’augmentation des loyers pour les kots,… L’enseignement mérite une augmentation de ses moyens, pas une diminution!

    Les caisses sont vides ?

    Alors comme ça, les moyens manqueraient pour investir dans l’avenir de nos jeunes ? Nous pensons au contraire que cet argent existe bel et bien, mais qu’il s’agit d’un choix politique. Au cours du premier semestre de cette année, les 18 entreprises du BEL 20 (les entreprises belges cotées en Bourse) ont réalisé 14,6 milliards d’euros de profit. Mais elles ne payent quasiment rien comme impôt… Et lorsqu’elles fraudent, les autorités sont d’un laxisme complice. Une entreprise diamantaire anversoise qui avait fraudé pour 2 milliards d’euros (Omega Diamonds) s’en est finalement tirée avec une amende de… 160 millions d’euros ! Un bel encouragement pour recommencer ! D’autre part, la banque résiduelle Dexia a enregistré une perte nette de 905 millions d’euros au premier semestre de cette année, que les autorités vont combler. Les poches des grands actionnaires et des spéculateurs peuvent toujours compter sur les largesses de l’Etat.

    Aujourd’hui, les richesses servent à enrichir encore plus les super-riches et non pas à répondre aux nombreuses pénuries présentes dans la société. Le PSL milite sur base d’une logique différente, qui part des besoins de la majorité de la population, pas de la soif de profit de l’élite de super-riches. Cela signifie notamment de consacrer plus de moyens publics pour l’enseignement. L’avenir des jeunes générations mérite que l’on se batte, rejoignez-nous dans ce combat, rejoignez le PSL !

  • Les professeurs sont-ils des fainéants ?

    Judith enchaine depuis 15 ans des contrats temporaires dans différentes écoles en tant que professeur d’art plastique. Nous lui avons posé cette question lors d’une action du front commun syndical bruxellois tenue à la mi-mai à Bruxelles.

    ‘‘Les enseignants sont complexés par l’image que leur renvoie la société, et du coup, ils n’osent pas revendiquer, mettre en avant la pénibilité de leur travail. Mais il y a 1000 pénibilités dans notre travail ! La première, c’est la précarité. Je connais une prof qui a été nommée au bout de 26 ans ! 26 ans à ne pas savoir où tu bosseras demain ! C’est vraiment très pénible moralement d’être balancée d’école en école sans savoir si tu y seras encore l’année suivante. On peut pas s’investir, participer aux projets de l’école, …

    ‘‘Après évidemment, il y a un problème criant de manque de moyens qui rend le travail très pénible. Les classes sont surpeuplées (quand t’as 26 élèves, vas y pour leur expliquer à tous la matière en fonction de leur niveau, de leurs faiblesses, etc. c’est ce qu’ils veulent qu’on applique ‘‘l’enseignement différencié’’, c’est très joli, mais c’est impossible à mettre en place dans ces conditions !) et puis il y a un problème de place, de moyens techniques, etc…

    ‘‘Par exemple, je suis prof d’art plastique dans une école communale. L’école, pour acheter du matériel pour mes classes, ne peut me donner un budget que de 1€ par élève pour l’année ! Je ne peux rien faire avec ça ! Et évidemment que je ne peux plus demander aux élèves, qui ont déjà dû payer énormément en début d’année (on saigne aussi les parents !) Donc du coup, t’es là avec tes 26 ados en face de toi, tu peux rien leur proposer de pédagogiquement intéressant, et tu dois gérer, alors tu sors de l’argent de ta poche…

    ‘‘Un autre élément de pénibilité, c’est qu’il faut se rendre compte qu’aujourd’hui, les enfants sont bien plus difficiles qu’avant. Rien d’étonnant avec le manque de budget, et puis le fait qu’aller à l’école aujourd’hui (‘‘pour quoi faire ?’’), ça ne te garantit même plus un emploi, plus du tout !

    ‘‘Et faut se rendre compte, que quand on est en classe, on a pas une seule seconde de répit, on doit être alerte en permanence, donner cours, gérer une classe, veiller au calme, à ce que chacun travaille, etc. c’est hyper usant. Donc, si on ne peut pas le faire dans de bonnes conditions, rien d’étonnant à constater qu’un jeune prof sur 2 n’exerce pas ce métier plus de 8 ans !’’

  • Les jeunes dans les grèves enseignantes de 1996

    Délégation lycéenne en France contre les attaques sur les fins de carrière (octobre 2010)

    La grève du mois dernier dans l’enseignement francophone était la première depuis les grèves de 1996 qui avaient paralysé les écoles pendant près de 4 mois. Les jeunes avaient alors massivement pris part au mouvement. Nous avons discuté avec un des délégués des élèves, actif à Bruxelles à cette époque.

    Lutte Socialiste : pourquoi êtes-vous entrés en grève en ’96 ?

    ‘‘C’était contre le ‘‘plan Onkelinx’’ qui visait à supprimer 3.000 postes de profs. Les assainissements des années ‘80 et ‘90 avaient déjà largement détérioré notre enseignement. Les profs étaient alors entrés en grève non seulement pour leurs conditions de travail, mais aussi pour le droit des jeunes à avoir un enseignement de qualité, et cela nous a stimulé à entrer en action. Nos bâtiments et infrastructures étaient vieillots et délabrés et les classes surpeuplées. Notre révolte était alimentée pas le ras-le-bol des écoles-poubelles.’’

    LS : Comment la grève s’est-elle organisée ?

    ‘‘Des étudiants du secondaire étaient déjà partis en grève dans quelques écoles. Avec un petit groupe, nous avons voulu faire de même et nous avons organisé une Assemblée Générale durant la récré. La grève y a été votée pour la journée. On a manifesté toute la journée, en faisant débrayer de nombreuses écoles tout au long. Partis peu après 10h à quelques centaines, nous avons fini à plusieurs milliers. A partir de là, la grève a été solide et toujours bien suivie chez nous tandis que le mouvement s’élargissait à d’autres établissements.

    ‘‘On avait de bons contacts avec les profs grévistes, on se relayait pour les piquets, les jeunes l’organisant du lundi au jeudi et eux le vendredi. Ce jour là, on allait à l’école débattre du mouvement, faire les calicots le matin et, après la récré, on se rassemblait en Assemblée Générale et on reconduisait la grève.

    ‘‘Il y avait à Bruxelles une coordination de grève, l’AGEB (Assemblée générale des élèves de Bruxelles), où de un à trois délégués élus en AG dans leur école pouvaient participer. Au plus fort du mouvement, plusieurs dizaines d’écoles y envoyaient leurs délégués. On y échangeait les expériences, on organisait les manifestations, on renforçait les piquets de grèves d’autres écoles et on y discutait des revendications.’’

    LS : Quel impact a eu ce mouvement dans la jeunesse ?

    ‘‘Beaucoup de jeunes se sont radicalisés au travers de leurs expériences concrètes au fur et à mesure du mouvement. On comprenait bien que le PS appliquait une politique d’assainissement au service des riches, tout comme les autres partis. On avait d’ailleurs bloqué avec les profs leurs activités de 1er mai. La répression policière entraînait aussi des discussions sur le rôle de l’État et tout ce qui concernait l’école était remis en question.

    ‘‘Malheureusement, l’absence d’une organisation de jeunes comme les Étudiants de Gauche Actifs (EGA, organisation étudiante du PSL) active dans le mouvement avait pour conséquence que beaucoup de choses restaient confuses et que, par exemple, nos slogans dans le mouvement restaient très peu politiques. La nécessité d’élargir la lutte en nous orientant vers le mouvement ouvrier faisait également défaut. Le gouvernement a pu faire passer ses mesures de force. Mais plus rien n’était comme avant pour notre génération, notre lutte avait profondément changé toute l’atmosphère et la vie dans l’école.’’

  • FOOTBALL vs ENSEIGNEMENT : Vers quel secteur doit aller l’argent ?

    Les syndicats de l’enseignement ont récemment critiqué le ‘‘Plan foot’’ d’André Antoine, Ministre du budget et des Sports du gouvernement Demotte II, qui prévoit 100 millions d’euros pour ‘‘redresser’’ le football wallon. Retour sur les besoins des enseignants et du personnel des écoles ainsi que sur ceux du football et du sport en général, et ce à tous les niveaux.

    Par Alain (Namur)

    Le jeudi 5 mai 2011 est un de ces jours qui fera date dans l’histoire sociale. Depuis 1996, les professeurs ne s’étaient plus mobilisés de manière générale. La colère qui était présente depuis longtemps s’est alors exprimée durant cette journée qui a vu plus de 12.000 enseignants manifester (soit 10% du corps professoral) et, selon les syndicats, près 50% des travailleurs étaient en grève. Malgré la réussite de cette action, la direction syndicale n’a pas dressé de plan d’action de combat pour étendre le mouvement aux étudiants et aux parents afin de faire plier le gouvernement. Pire encore, un projet d’accord vient d’être signé entre le gouvernement de la Communauté française et les directions syndicales, qui ne contient que de très très légers changement face au projet précédent.

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    Le front commun syndical a indiqué vouloir par la suite organiser des actions ponctuelles mais ‘‘moins dures’’ que la grève. Il semble pourtant bien que l’action du 5 mai avait commencé à créer un début de panique dans les rangs gouvernementaux, panique qui s’est étendue en cacophonie sur le décret Robin des Bois. Au lieu de maintenir la pression, les leaders syndicaux ont organisé une concentration de militants dans les rues de Bruxelles et une autre à Liège avec à chaque fois environ 150 militants. De plus, ils ont détourné la colère des profs contre les 100 millions d’euros que le Ministre André Antoine veut accorder au football wallon.

    Nous ne nous faisons aucune illusion sur le fait que la sortie d’Antoine sur la subvention à ce sport à un moment où le football wallon est, en tout cas en première division, au plus bas, n’est pas dénuée de calculs électoraux. De plus, il est clair que les 100 millions dégagés sur 4 ans et donc 25 millions par an vont surtout profiter au football d’élite, et nettement moins aux petits clubs, sans même parler des autres sports.

    Les manques sont partout

    Il est clair qu’avec le sous-investissement chronique de l’enseignement de ces 30 dernières années, le secteur souffre : des classes surchargées, des profs sous-payés, des conditions de travail difficiles, des bâtiments délabrés,… Alors qu’en 2005, Joëlle Milquet estimait à environ 1 milliard d’euros les besoins pour la rénovation des bâtiments scolaires, on ne peut que constater que, depuis, rien n’a encore été fait.

    Alors que les secteurs de l’enseignement et du sport se disputent 25 millions par an, les partis traditionnels laissent en paix les banquiers, les gros actionnaires et les patrons qui nous ont entrainé dans cette crise.

    Pour prendre un exemple, si l’on veut pratiquer du football en région namuroise, il faut s’acquitter en moyenne d’une centaine d’euros de cotisation annuelle (qui ne couvrent même pas les frais pour le club) auxquels s’ajoutent une autre centaine d’euros (entre 120 et 150 euros) pour les frais d’équipement et, au bas mot, encore une autre centaine d’euros pour les déplacements sur l’année. Cela fait donc, pour faire le sport le plus populaire en Belgique, une estimation basse de 300 euros par an. Si l’on voulait réduire ces frais pour les familles (environ 250.000 jeunes jouent au foot en Belgique), les 100 millions d’Antoine ne sont même pas une goute dans l’océan.

    Mais il n’y a pas que le football. Et restons en région namuroise, faute de moyens, il n’y a plus de patinoire à Jambes. La piscine y est aussi fermée pour travaux depuis des mois, celle de Salzinnes, après des semaines de rénovation, a vu un enfant se brûler au bain-bulle… D’autres piscines de la région font la une des journaux locaux pour leur insalubrité (et leur légionellose). Le complexe sportif de la ville de Namur, Tabora, a des infrastructures vétustes et, durant des mois, les utilisateurs ont été laissés sans eau chaude aux douches.

    Dans tout les clubs de sports, sans les recettes de la cafeteria et les bénévoles qui donnent de leur temps et de leur énergie, le sport populaire serait encore plus mal en point.

    Il est clair que dans tous les secteurs de la société, les manques sont présents. Mais les travailleurs ne doivent pas se disputer les miettes, mais bien exiger qu’on leur donne toute leur part dans la richesse qu’ils ont eux-mêmes créée. Cela ne peut se faire que par la construction d’un rapport de force dans la rue.

    Nous avons aussi besoin d’un parti politique qui défende réellement les travailleurs, les allocataires sociaux et les jeunes, un parti qui défend une politique qui vise à répondre aux besoins sociaux, c’est-à-dire une politique socialiste, et pas une politique qui vide l’eau croupie d’une piscine pour en remplir une autre avec.

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