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Tag: Elio Di Rupo
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Estivage avec le formateur Elio Di Rupo
La seule chose certaine, c’est que chaque gouvernement nous fera payer pour la crise d’une façon ou l’autre !
Après ‘‘explorateur royal’’ et ‘‘clarificateur’’, nous pouvons ajouter “estivage’’ à notre dictionnaire politique. Ce n’est pas que beaucoup de monde ait confiance en cette nouvelle phase pour trouver une solution mais, au moins, il ne faudra pas se casser la tête cet été ! Le PSL appelle toutefois à rester vigilant : qu’importe la mesure dans laquelle partis flamands et francophones peuvent être sur des planètes différentes, ils semblent être bien d’accord sur ceux à qui présenter la facture de la crise. A nouveau, il ne s’agira pas des grandes entreprises et des détenteurs de capitaux.
Par Anja Deschoemacker
En Flandre, on sonne le tocsin concernant le manque de personnel pour les soins aux personnes handicapées, l’aide à la jeunesse ou les maisons de repos (où, malgré des prix bien plus élevés qu’une pension moyenne, on utilise massivement des antidépresseurs et des calmants pour faire face à la surcharge de travail). Mais les militants syndicaux reçoivent du ministre-président Kris Peeters une réponse identique à celle que les enseignants francophones ont reçue du ministre-président Rudy Demotte : il n’y a pas de moyens, priorité au dés-endettement.
La réforme d’Etat sert aussi d’excuse pour expliquer pourquoi il est impossible de renforcer la politique sociale et les services publics. Les fonctionnaires bruxellois (qui attendent leur nomination en masse) entendent du ministre-président Charles Picqué qu’il faut un refinancement de la Région Bruxelles-Capitale.
L’histoire du gouvernement en affaires courantes n’est pas différente. Le gouvernement a par exemple postposé l’adaptation au bien-être de nombre de pensions. Sur ce sujet, le gouvernement est capable de prendre une décision, y compris en étant affaires courantes. Mais prendre position pour dire que les grandes entreprises et les riches doivent stopper leur évasion fiscale légale, semi-légale et illégale, là, ce n’est ‘‘évidemment’’ pas possible en affaires courantes : interdiction de toucher aux intérêts notionnels. Aucun parti ne propose d’ailleurs d’abolir cette mesure, ni même de la réduire fondamentalement une fois qu’un vrai gouvernement installé.
Elio Di Rupo n’a pas dit grand-chose dans son discours annonçant sa fonction de formateur, mais il a de suite clarifié qu’il accepte totalement de trouver les 17 à 20 milliards d’euros d’assainissement pour obtenir un budget équilibré en 2015. Le PS affirme s’opposer à une politique d’austérité dure, mais cette somme dans un délai aussi court représente la plus grande opération d’austérité de l’histoire de Belgique.
Concernant le refinancement nécessaire pour la sécurité sociale (non pas à cause du vieillissement de la population, mais à cause de la diminution systématique des contributions patronales), Laurette Onkelinx a elle aussi été très claire. Même si la Banque Nationale et le Bureau du Plan évoquent l’augmentation des impôts des entreprises (en diminuant l’impact de la déduction des intérêts notionnels), elle propose de son côté une Cotisation Sociale Généralisée, procédé par lequel ce que les patrons ne payent plus pour les salaires globaux sera payé… par tout le monde, avec son salaire net !
Que nous ayons après l’été un nouveau gouvernement, toujours un gouvernement en affaires courantes avec compétences élargies ou des élections, cela ne changera finalement que peu de choses. La seule chose sur laquelle nous pouvons compter, c’est notre propre force et notre mobilisation. Six Belges sur dix s’inquiètent de la crise politique, et ils ont évidemment raison.
Mais si nous ne gardons pas les yeux ouverts sur l’unité des partis traditionnels concernant la sauvegarde des intérêts de la minorité super riche et leur volonté de refiler la facture de la crise à la grande majorité de la population, nous allons droit dans le mur. Ils ne sont peut-être pas d’accord sur la manière de nous faire payer la crise, mais aucun de ces partis n’a comme priorité de défendre bec et ongle nos conditions de vie et celles de nos enfants.
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Nous avons besoin d’une réponse politique à la logique d’austérité
«Encore heureux que vous êtes encore là.» Cela, nos militants ont pu l’entendre plus d’une fois ces dernières semaines lors de nos campagnes pour activement mobiliser pour la manifestation syndicale du 29 septembre, pour les marches locales de jeunes pour l’emploi ou encore pour la proposition du PSL/LSP de lancer une campagne anti-guerre à l’occasion du sommet européen des ministres de la Défense à Gand. Mais marquer son soutien était parfois une manière d’exprimer un désespoir face à la menace de la crise et à la faiblesse de la gauche non traditionnelle.
Par Bart Vandersteene
Le Parlement reflète-t-il nos angoisses?
Qui va soutenir les revendications des travailleurs du non-marchand pour plus de personnel, de meilleurs salaires et des conditions de travail plus humaines ? Qui va représenter au Parlement la revendication de la suppression de la Déduction des Intérêts Notionnels ? Qui va soutenir les travailleurs du secteur privé qui seront aux prises avec les extrémistes du patronat fin de cette année (lors des négociations sur l’AIP) et qui ne veulent pas payer pour la crise ? Les nuancent actuellement présentes au Parlement portent sur ceux qui veulent une austérité sévère et ceux qui veulent une austérité un peu moins dure. Mais aucune loi de la nature ne précise que c’est seulement à ça que doit ressembler le paysage politique.
Malheureusement, les dirigeants syndicaux actuels défendent le statu quo politique. Dans l’hebdomadaire flamand de la FGTB, De Nieuwe Werker, le président national de la FGTB Rudy De Leeuw a répondu concernant l’avenir: «Je fais confiance à tout égard au président du SP.a et aux gens de Groen! Et d’autre part, j’admire la patience d’ange du préformateur [Elio Di Rupo].»
Il est naïf, très certainement de la bouche d’un dirigeant syndical national, de croire que le PS, le SP.a ou les verts vont rompre avec la logique d’austérité qui veut nous faire payer la crise pour épargner les profits qui sont “intouchables”. Plus de vingt ans de participation gouvernementale des sociaux-démocrates ont rendu ce point plus que clair. Mais cette déclaration n’est peut-être pas si naïve. Les directions syndicales sont pieds et poings liés aux partis traditionnels et c’est pour cela qu’ils adoptent une position aussi peu combative quand “leur” partenaire fait partie du gouvernement, même si ce gouvernement mène une politique directement à l’opposé des revendications syndicales.
Pour un nouveau parti des travailleurs!
Beaucoup de militants de base sont fatigués de cette attitude. Partout en Europe, dans les années ’90 et 2000, l’absence d’une voix politique pour les travailleurs a ouvert la voie à l’extrême-droite et à différentes variantes du populisme de droite. C’est également ce à quoi nous avons assisté en Flandre. Mais dans différents pays européens, de nouvelles forces de gauche ont émergé. Dans ce processus, l’implication de parties combatives des syndicats est cruciale pour lancer une nouvelle initiative politique de gauche, comme avec le lancement en Allemagne du WASG qui a conduit à la fondation de Die Linke.
Les premières expériences avec ces partis, comme le SP aux Pays-Bas, Syriza en Grèce ou encore le Bloc de Gauche au Portugal, illustrent qu’il est important de ne pas entrer dans la logique d’une politique d’assainissement. Dans le contexte actuel, une participation au pouvoir signifie accepter la logique capitaliste et ainsi galvauder des forces politiques soigneusement construites. D’autre part, les nouvelles formations doivent accorder une grande attention pour susciter l’implication politique de nombreuses personnes actuellement inorganisées, mais qui veulent lutter. En Belgique aussi, cet espace est présent. Les forces politiques existantes ont la tâche de pousser à la création d’un tel parti, mais la véritable clé se trouve parmi les militants syndicaux et d’autres activistes qui doivent constituer la force motrice de la nouvelle formation. C’est pour défendre cette nécessité que le PSL/LSP s’était engagé aux dernières élections dans le Front des Gauches, un cartel de six organisations de la gauche radicale (PC, PSL/LSP, LCR, CAP et Vélorution) qui poursuit aujourd’hui sa réflexion sur la création d’une nouvelle formation de gauche en Belgique.
Dans la recherche d’une alternative politique face à la crise actuelle, les expériences staliniennes du passé ne constituent clairement plus de pôle d’attraction. C’est également pour cette raison que la liberté de débat démocratique et le droit d’avoir des idées propres et des courants distincts à l’intérieur de la nouvelle formation est une condition essentielle pour qu’un tel nouveau parti des travailleurs se développe.
Suite à la manifestation européenne du 29 septembre à Bruxelles, nous répétons notre appel à la FGTB/ABVV et à la CSC/ACV de rompre leurs liens avec le PS/SP.a et avec le CDH/CD&V ou Ecolo. L’énergie nécessaire à la création d’un nouveau parti large des travailleurs sera alors dégagée dans ce pays.
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Un homme agressé à Bruxelles parce qu’il est homo : L’homophobie n’a pas pris de vacances !
On a assisté à une surenchère de haine contre les homosexuels durant tout l’été. Les propos homophobes se sont succédés sur la scène publique, notamment lors de différents festivals. C’est dans ce contexte qu’un homme s’est fait tabasser à Bruxelles en raison de son orientation sexuelle. Retour sur un été plus qu’homophobe.
Fin du mois d’août, par un samedi après-midi ensoleillé, deux hommes se jettent sauvagement sur un gay au milieu de la rue du Brabant à Schaerbeek. Quelques minutes plus tard, la police retrouve le jeune homme à terre, le visage ensanglanté. La victime doit subir 30 jours d’incapacité de travail. «Il a reçu plusieurs coups de pied à la tête sans répliquer. Ils se sont acharnés.», confie un témoin qui a renseigné directement la police quand au motif de l’agression : l’homophobie. L’un des deux auteurs a par ailleurs été arrêté. Le secrétaire d’Etat à l’égalité des chances, Bruno De Lille (Groen), veut lancer une campagne contre l’homophobie et inciter davantage les policiers à tenir compte du caractère homophobe des agressions. «Il faut agir, je ne connais aucun homo qui ne sait jamais fait insulter à Bruxelles», poursuit-il. «Mais cela ne suffira pas…» En effet, la capitale est régulièrement le théâtre d’attaques homophobes. En mars dernier, deux réfugiés palestiniens et algériens ont été agressés par des homophobes dans le métro à une heure d’affluence. Dans l’ambulance qui le guidait à l’hôpital, l’un d’eux confiait alors «J’ai fui la haine, je ne veux pas la retrouver ici.» (voir notre article à ce sujet)
Retour sur un été plus qu’homophobe.
Au début de l’été, le festival Couleur Café a été contraint de déprogrammer un chanteur appelant au meurtre des homosexuels. Les organisateurs ont dû remballer leur homophobie au placard au moment où les pouvoirs publics, subsidiant l’évènement, menaçaient de ne plus financer le festival. Mais les organisateurs se sont alors offusqués de «l’intolérance des homosexuels vis-à-vis de ce chanteur», attisant ainsi la haine homophobe (voir notre article à ce sujet)
Quelques jours plus tard, un autre chanteur jamaïcain était invité au festival de Dour. Avec un discours très explicite : «Les sodomites et les pédés, moi je les flingue. Démembrez-les avec une machette, coupez, poignardez, fusillez-les.» Mais malgré la forte mobilisation des associations LGBT, l’appel au meurtre des homosexuels n’a hélas pas pu être empêché lors de ce festival. Les organisateurs Carlo Antonio (CDH) et Eliane Tillieux (PS) préféraient sans doute récolter quelques euros supplémentaires au détriment des droits humains. Peu importe les conséquences… Les intérêts des uns font le malheur des autres, dit-on… (voir notre article à ce sujet)
Des menaces de mort homophobes ont aussi surgis contre le préformateur Elio Di Rupo. Dans une lettre anonyme, on menaçait «dans un futur pays musulman comme la Belgique, un homosexuel ne peut en aucun cas devenir premier ministre». De plus, on ne peut pas oublier les déclarations du nouveau chef de l’Eglise belge fraichement nommé par le Vatican, Mgr Léonard affirmant que «les homosexuels sont anormaux». Ainsi que les propos moyen-ageux du N°2 du Vatican qui associe allègrement homosexualité et pédophilie. Des messages de haine envoyés à tous (voir notre article à ce sujet)
Dans un tel contexte où l’on voit une telle complaisance pour les propos homophobes, il ne faut pas s’étonner de la montée de violence envers les homosexuels. Parce que quelque part, si Mgr Léonard et des chanteurs comme Bennie Man et Capleton l’ont répété tout l’été, c’est que ça doit être vrai… C’est ainsi par exemple qu’on apprend qu’un homme de 26 ans vient d’être condamné pour une agression à caractère homophobe particulièrement violente. Cet habitant d’Ixelles s’était en effet introduit chez son voisin en l’insultant de «sale pédé». Il avait tout d’abord frappé la victime avec un bâton, puis avec une ceinture et encore avec ses poings et ses pieds. Il avait obligé l’homme à se déshabiller complètement, l’avait étranglé et étouffé avec un sac en plastic. Ensuite, l’Ixellois avait conduit sa victime dans un endroit isolé et placé dans un trou, creusé dans le sol, d’environ 50 centimètres à 1 mètre de profondeur. Il lui avait uriné dessus, l’avait recouvert de branches et de feuilles, puis laissé pour mort.
Si nous voulons empêcher de tels actes homophobes, nous devons rester intransigeants face à ceux qui veulent diffuser la haine. Nous devons lutter pour empêcher toute prise de parole qui incite à la haine contre les homosexuels, que ce soit lors de festivals, dans les églises, ou au parlement…
Nous voulons lutter contre toutes les discriminations et en particulier contre l’homophobie. C’est pourquoi le PSL/LSP participe chaque année à la Gay Pride et milite tout l’été avec du matériel contre l’homophobie lors des festivals. Nous voulons mener ce combat avec la grande majorité des gens, comme les jeunes, les travailleurs avec ou sans emploi et leur famille. Nous sommes convaincus que c’est à nous de mener ensemble la lutte contre ceux qui veulent nous diviser – que se soit sur base des origines, des sexes, des opinions… ou des préférences sexuelles – pour mieux nous exploiter. Nous pouvons mettre en place une société sans oppression, ni exploitation, ni discrimination où plus personne n’y aura aucun intérêt : une société socialiste démocratique.
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Elections – Une bien belle harmonie néolibérale
Tous les partis traditionnels clament aujourd’hui haut et fort qu’il faut sortir du communautaire pour s’attaquer aux conséquences de la crise économique et aux ‘‘vrais problèmes’’. Traduisez: s’attaquer aux travailleurs et à leurs familles. Pour reprendre les mots de David Coppi dans les pages du Soir: ‘‘En substance : vos difficultés ne sont rien, ce sera pire demain, avec du sang et des larmes!’’(1). Voilà l’avenir tel qu’il se présente à nous si aucune riposte n’est organisée face à Elio, Didier, Joëlle, Jean-Michel et leurs complices.
Par Nicolas Croes
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Ce 13 juin, votez Front des gauches!
==> Rubrique "Elections 2010"
Vous avez dit démocratie ?
Pour pouvoir déposer des listes aux élections, il faut récolter plusieurs milliers de signatures de parrainage de citoyens (de 500 par liste pour la Chambre à 5.000 pour le Sénat). Cet effort, qui est déjà un début de campagne, le PSL l’a systématiquement fait par le passé mais, avec ces élections anticipées, cela nous était impossible.
Pour pouvoir déposer des listes, les partenaires du Front des Gauches ont littéralement dû harceler les partis traditionnels et multiplier les pressions, comme avec une action et une conférence de presse devant un débat en présence d’Elio Di Rupo et de Paul Magnette à Charleroi. Finalement, nous avons eu la certitude de pouvoir nous présenter un mercredi vers 18h… alors que nous devions déposer les listes complètes de candidats le jeudi à 14h!
Au même moment, le Conseil d’Administration de la RTBF (composé de représentants du PS, du MR, du CDH et d’Ecolo) décidait de ne pas accorder de débat aux petites listes… Finalemant, un petit débat a tout de même eu lieu. A côté de cela, il reste encore la barre des 5% pour avoir un élu et un financement accordé uniquement aux parti représentés au parlement et d’autres mesures destinées à lutter contre les petites listes. Il faut croire que les partis traditionnels n’ont eux-mêmes pas trop confiance en leurs programmes et leurs actions pour acccepter le ‘jeu’ démocratique.
[/box]De bons copains habitués à travailler ensemble
L’an dernier, le débat fracassant entre Di Rupo et Reynders avait fortement marqué les esprits, Di Rupo déclarant qu’un gouvernement régional avec le MR serait sans le PS et, donc, synonyme de bain de sang social. La confrontation avait littéralement redistribué les cartes peu de temps avant la tenue du scrutin. Cette année aussi, nous avons eu droit au ‘‘choc des titans’’ de la politique francophone, mais ‘‘Un duo plutôt qu’un duel’’, comme l’a titré La Libre(2). Sur la même page, sous la photo des deux compères, on pouvait lire: ‘‘Fini les phrases assassines : les deux hommes ont préféré le respect, voire la très grande proximité.’’
Soyons honnêtes et reconnaissons que même quand les échanges sont plus animés entre PS et MR, cela ne les empêche pas de mener une politique similaire. Ainsi, quand on évoque la Déduction des Intérêts Notionnels, le PS doit surtout espérer que personne ne rappelle trop fort que cette mesure ne serait jamais passée uniquement avec les parlementaires du MR. Cette fois-là, comme à bien d’autres moments, les élus PS ont voté pour favoriser les intérêts des grandes entreprises.
D’ailleurs, cette idée commune que l’on trouve dorénavant tant au PS qu’au MR – les patrons créent les richesses, pas les travailleurs – ressort tout naturellement lorsque l’on parle de la Grèce, par exemple. Lors de ce fameux débat, Reynders a accusé l’actuel gouvernement social-démocrate du PASOK d’être responsable du déclenchement de la crise, à l’opposé de Di Rupo qui a fustigé les gouvernements précédents, de la droite officielle. Mais le plus intéressant était le silence pesant autour du véritable fond de l’affaire, c’est-à-dire à propos du paquet d’attaques extrêmement sauvages destiné à faire payer la crise aux travailleurs grecs. C’est que, pour les deux compères, il n’y a pas d’autre alternative.
Cette approbation de la politique brutale du gouvernement grec n’est certainement pas de bon augure au vu des très sombres perspectives notamment dressées par le Bureau du Plan. Selon ce dernier, le prochain gouvernement aura à trouver comment assainir au moins 22 milliards d’euros d’ici 2015… ‘‘Heureusement’’, avec les prochaines élections en 2014 seulement (à l’exception des communales de 2012), le gouvernement peut ‘‘enfin’’ se mettre au boulot délivré de la crainte d’échéances électorales.
A gauche, pas mal de gens espéraient qu’avec l’approfondissement de la crise économique, avec la faillite du néolibéralisme et avec ses conséquences désastreuses sur un pays comme la Grèce, le PS aurait retrouvé des accents plus combatifs et plus agressifs contre la politique du tout-aux-patrons. Mais lors de ce débat révélateur à plus d’un titre, Di Rupo n’a mentionné ni les intérêts notionnels, ni osé être trop critique sur la gestion du ministère des finances, thèmes pourtant chers au PS. Cela a beau figurer dans le programme du PS, il faut visiblement ne pas trop en parler.
Pour d’autres, ECOLO représentait une alternative. On peut être séduit par un Jacky Morael déclarant à propos des mesures d’austérité: ‘‘Tout dépend de savoir pour qui ce sera difficile. Est-ce que ça va être difficile pour ceux qui ont déjà payé tout au long des années 80 et qui vont devoir repayer aujourd’hui alors que l’Etat s’est endetté pour sauver les banques ? Ou au contraire pour ceux qui se sont enrichis sur le dos de la crise ?’’(3). En fait, tout comme au PS, on trouve des dénonciations musclées chez certains verts (à mettre toutefois en parallèle avec les déclarations du type ‘‘Ecolo n’est ni de gauche ni de droite’’ ou avec la profession de foi monarchiste et catholique de Jean-Michel Javeau). Mais tout comme au PS aussi, on trouve un programme loin d’être à la hauteur de la dénonciation. Ecolo déclare qu’il faut ‘‘libérer l’économie de la dictature de la finance’’, mais les mesures concrètes telles que mieux encadrer l’activité des banques, interdire les parachutes dorés, réorienter l’économie vers l’énergie renouvelable et le développement durable,… sont tout à fait acceptables par le patronat. Pour un nouveau parti des travailleurs !
Un autre chiffre a fait une apparition remarquée dans cette campagne, celui de l’estimation de l’ampleur de la fraude fiscale en Belgique. Il s’agirait de pas moins de 45 milliards d’euros, soit une vingtaine de milliards de manque à gagner en termes de perception de l’impôt(4). De temps à autre, le PS se permet encore de critiquer le laxisme du ministère des finances. Mais jamais le PS n’a revendiqué ce poste comme condition pour participer à un gouvernement et jamais il n’a menacé de quitter le gouvernement face à l’incurie de la lutte contre la grande fraude fiscale. Pourtant, cela aurait été fort bien compris et accepté par la majorité de la population, très certainement du million et demi de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté en Belgique. La même chose vaut pour tous les autres partis, y compris Ecolo.
D’autre part, les quatre partis traditionnels ne remettent aucunement en cause les propositions de Michel Daerden (PS) destinées à faire travailler nos aînés plus longtemps. Il y a bien entendu des nuances entre partis, tout comme avec le reste, mais le point de départ fondamental reste inchangé : alors que le chômage parmi les jeunes devient sans cesse plus préoccupant (1/3 des jeunes de moins de 25 ans seraient au chômage en Belgique à l’horizon 2010), il faudrait que nos aînés restent plus longtemps au boulot!
Nous n’avons que des partis irresponsables au Parlement, des partis qui sont incapables de tirer les conclusions logiques de l’effondrement du système financier et de la faillite du système capitaliste. Les travailleurs et leurs familles sont aujourd’hui en quelque sorte orphelins de tout prolongement politique qui leur soit propre.
Nous ne voulons pas nous contenter de dénoncer cette situation, et c’est pourquoi nous participons au Front des Gauches. Avec cette liste unitaire, nous voulons diffuser l’idée de la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs, qui regroupe non seulement des organisations de gauche, mais aussi et surtout tous ceux qui aujourd’hui veulent lutter contre la politique fondamentalement de droite de tous les partis traditionnels.
(1) Le corps électoral fait la tête, Le Soir, édition du 18 mai 2010. (2) La Libre, édition du 20 mai 2010. (3) Jacky Morael trace le cap d’Ecolo, RTBF.be, 21 mai 2010. (4) Estimation de la fraude fiscale en Belgique, département d’économie appliquée de l’Université Libre de Bruxelles, étude commandée par la FGTB (www.dulbea.org).
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DOSSIER: Capitalisme = barbarie. Pour une société socialiste !
Le capitalisme est plongé dans une profonde crise systémique. De temps à autre, certains essaient de sauver la face en annonçant que la fin du tunnel est proche, mais c’est toujours pour ajouter très vite qu’il faudra quand même faire de sérieux efforts et des assainissements drastiques. En clair, cela signifie démanteler l’Etat-providence au cours des 5 à 10 années à venir. A la population de régler la facture de la crise qui nous a déjà coûté une longue liste de concessions salariales et horaires, de flexibilisation, d’attaques contre la sécurité sociale, les fins de carrière, les services publics, les soins de santé,…
Dossier par Bart Vandersteene
Remettre en cause le marché ‘libre’ ou en éviter simplement les excès?
La chute du Mur en 1989 a inauguré le règne du dogme selon lequel le marché ‘libre’ était le meilleur système de création de richesses. On considérait comme une critique marginale de dire que cette génération de richesse était basée sur des bulles de savon spéculatives. Quant à l’écart grandissant entre pauvres et riches, tant au niveau mondial qu’en Occident, il ne devait s’agir que d’un grain de beauté destiné à disparaître avec le temps et la bonne gouvernance. La force soi-disant créatrice du marché ‘libre’ a engendré beaucoup d’illusions. Dans la pratique, elle s’est surtout révélée être une force destructrice.
Pourtant, aujourd’hui, le marché ‘libre’ n’est pas fondamentalement remis en question. Bien au contraire, on essaie même de le sauver en disant qu’il faut seulement en éliminer les pires excès. Selon certains, il suffirait d’écrémer quelque peu les bonus des top-managers et de saupoudrer le marché d’un peu plus de régulation pour parvenir à dompter le capitalisme. L’absence d’une alternative socialiste suffisamment forte et clairement définie est aujourd’hui le plus grand obstacle au développement d’une lutte massive contre l’impact de la crise. Avec la chute du Mur, a été prédite la fin du socialisme en tant que modèle de société. Mais ce qui a disparu n’était toutefois qu’une caricature dictatoriale et non pas des modèles d’Etats socialistes.
Le capitalisme conduit inévitablement à la crise. Avec leur salaire, les travailleurs sont incapables d’acheter la valeur qu’ils produisent collectivement, ce qui cause une tendance constante à la surproduction ou à la sous-consommation. Un tel problème peut être postposé un temps, en poussant grâce au crédit les travailleurs à déjà dépenser aujourd’hui leur salaire de demain. Mais un jour ou l’autre, la facture doit être payée.
La faillite du système de marché ‘libre’ ne peut que stimuler la quête d’une alternative. Le marxisme va à nouveau trouver un soutien parmi les travailleurs et les jeunes à la recherche d’une solution à l’avenir sans issue qu’offre le capitalisme. Cela explique sans doute pourquoi l’ouvrage de Marx Le Capital est republié en néerlandais (ce qui n’était plus le cas depuis une trentaine d’années) ou le fait qu’un film (une comédie) se référant au révolutionnaire russe Léon Trotsky sorte au Canada. Dans de nombreux livres, textes et articles, on trouve à nouveau des références au socialisme et au marxisme.
PS et SP.a: le capitalisme pour seul horizon
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Cherchez l’erreur : le socialisme selon…
- Dictionnaire Van Dale: ordre socio-économique dans lequel il n’y a plus de contradictions de classes.
- Woorden.org: système économique dans lequel les moyens de production n’appartiennent pas à des particuliers et où les revenus de ces moyens de production bénéficient autant que possible à toute la population.
- Larousse: Théorie visant à transformer l’organisation sociale dans un but de justice entre les hommes sur le plan du travail, de la rétribution, de l’éducation, du logement, etc.
- Caroline Gennez (présidente du SP.a): le socialisme est une forme évoluée du libéralisme (mai 2009).
Les quatre premiers articles de la Charte de Quaregnon:
1. Les richesses, en général, et spécialement les moyens de production, sont ou des agents naturels ou le fruit du travail – manuel et cérébral – des générations antérieures, aussi bien que de la génération actuelle ; elles doivent, par conséquent, être considérées comme le patrimoine commun de l’humanité.
2. Le droit à la jouissance de ce patrimoine, par des individus ou par des groupes, ne peut avoir d’autre fondement que l’utilité sociale, et d’autre but que d’assurer à tout être humain la plus grande somme possible de liberté et de bien-être.
3. La réalisation de cet idéal est incompatible avec le maintien du régime capitaliste qui divise la société en deux classes nécessairement antagonistes : l’une, qui peut jouir de la propriété, sans travail, l’autre, obligée d’abandonner une part de son produit à la classe possédante.
4.Les travailleurs ne peuvent attendre leur complet affranchissement que de la suppression des classes et d’une transformation radicale de la société actuelle. Cette transformation ne sera pas seulement favorable au prolétariat, mais à l’humanité toute entière; néanmoins, comme elle est contraire aux intérêts immédiats de la classe possédante, l’émancipation des travailleurs sera essentiellement l’œuvre des travailleurs eux-mêmes.
Le fait n’est pas neuf, les sociaux-démocrates ne remettent plus en question le capitalisme, ils considèrent le marché ‘libre’ et la propriété privée des moyens de production comme des lois naturelles, à l’instar de la gravité. Bruno Tobback, le chef du groupe parlementaire du SP.a à la Chambre ne laisse planer aucun doute à ce sujet. Il a ainsi répondu dans une interview que remettre en question le marché ‘libre’, c’était comme remettre en question le fait d’avoir des relations sexuelles…
Commentant cette situation, le journaliste Franck Albers a écrit dans le Knack (du 17 février 2010): ‘‘Evidement, le SP.a a d’autres accents que les capitalistes de Voka (une référence vers les extrémistes patronaux de la fédération patronale flamande, ndlr). L’un veut un peu plus de redistribution par l’Etat, l’autre veut un peu plus de ‘libre marché’. Le système en Europe fait yoyo entre ces deux pôles depuis déjà plus d’un demi-siècle. Mais peut-être faut-il des remèdes plus radicaux pour une solution fondamentale et orientée sur l’avenir.’’
Même si le PS essaie de travailler son image à gauche, bien plus que le SP.a, et si Elio Di Rupo est fier de prétendre que le PS est le plus à gauche de tous les sociaux-démocrates en Europe, il se garde bien lui aussi de remettre en question le ‘libre’ marché: ‘‘les socialistes d’aujourd’hui acceptent le libre marché. Ils le voient comme un facteur dans les relations, les échanges, le progrès et le bien-être de l’individu et du collectif. Ils le voient comme un moyen de satisfaire un grand nombre de besoins.’’ (Être Socialiste Aujourd’hui, 2009). Le PS peut bien se raccrocher de temps en temps à des slogans comme ‘‘Le capitalisme nuit gravement à la santé’’ (de la FGTB wallonne), ce n’est qu’une question d’image.
Nous pensons qu’il n’est pas possible d’éliminer les pires conséquences du capitalisme en restant dans ce système. La maximalisation des profits est un élément central, véritablement au cœur de la bête, auquel le reste n’est que subordonné. Nous assistons aujourd’hui à une spéculation contre la montagne de dettes grecques, les spéculateurs poussent la Grèce au bord de la faillite. De façon identique, la crise alimentaire de 2008 était une conséquence de la rétention de stocks de blé ou de riz par les spéculateurs, qui comptaient sur l’augmentation conséquente des prix. Des multinationales exploitent aujourd’hui des maisons de repos et même des prisons et elles n’ont aucune honte à expliquer, chiffres à l’appui, comment l’Etat peut servir de vache à lait, au mépris des conséquences sociales.
Tout se réduit à la notion de marchandise, tant les relations humaines que le corps humain ou encore la nature. La crise environnementale crée même de nouvelles ‘‘opportunités’’ avec le commerce des droits d’émission et la commercialisation des labels ‘‘écologiques’’. Le sommet de Copenhague s’est ainsi déroulé sous les slogans hypocrites et opportunistes de Coca-Cola, Mc Donald, Carlsberg, Siemens,… De leur côté, la recherche scientifique et la justice sont ‘‘influencées’’ pour aboutir à des conclusions ‘‘correctes’’. Cette société dégouline de la pourriture du capitalisme par tous les pores.
Le marché ‘libre’ n’est rien de plus et rien de moins que la dictature de la maximalisation des profits. On n’impose pas de règles à ce système, on l’élimine.
Que signifie le socialisme?
‘‘La tâche historique de notre époque consiste à remplacer le jeu déchaîné du marché par un plan raisonnable, à discipliner les forces productives, à les contraindre d’agir avec harmonie, en servant docilement les besoins de l’homme. C’est seulement sur cette nouvelle base sociale que l’homme pourra redresser son dos fatigué et – non seulement des élus – mais chacun et chacune, devenir un citoyen ayant plein pouvoir dans le domaine de la pensée.’’ (Leon Trotsky, En défense d’Octobre, 1932)
Nationalisation du secteur financier
L’an dernier, plusieurs Etats ont été obligés de prendre le secteur bancaire dans leurs mains, partiellement ou entièrement. De là est née l’expression de “socialisme pour les riches”: les profits éventuels sont réservés aux grands actionnaires tandis que les pertes sont prises en charge par le gouvernement (et donc la collectivité).
D’anciens apôtres du marché ‘libre’ en sont arrivés, avec une gêne sincère, à la conclusion que ce système n’est quand même peut-être pas l’idéal, comme Paul De Grauwe: ‘‘La théorie était que les banquiers savaient mieux que le gouvernement ce qui était bon pour eux et pour nous, et que le système avait assez de qualités autorégulatrices. Les faits nous ont démontré à quel point cette théorie était incorrecte.’’ (De Standaard, 26 janvier 2010)
On cherche actuellement de nouvelles règles pour le secteur bancaire, mais de nombreux commentateurs crient déjà depuis des mois que rien n’a changé depuis le début de la crise, que les produits et mécanismes responsables de la chute du secteur financier il y a deux ans sont à nouveau utilisés à plein régime. Ce n’est aucunement une surprise. Obama a par exemple nommé les top-managers de la banque Goldman Sachs à son cabinet des Finances. Goldman Sachs était d’ailleurs un des plus grands bailleurs de fonds de la campagne électorale d’Obama. Les politiciens traditionnels ne sont pas grand-chose d’autre que des marionnettes aux mains des décideurs économiques. Ils sont d’ailleurs richement récompensés par la suite avec des postes lucratifs dans les conseils d’administration: Dehaene chez Inbev et Dexia, Willy Claes chez Carrefour,…
Le secteur financier doit être retiré des mains de ces charognards. Seul un secteur financier aux mains de la collectivité sous le contrôle des travailleurs et des usagers peut garantir que ce secteur remplisse ses tâches essentielles.
Pour une économie nationalisée et planifiée
Affiche du PSL pour les élections de 2009
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Ce qui vaut pour le secteur bancaire vaut également ailleurs. Tant que les différents secteurs de l’économie restent aux mains d’une petite minorité de grands capitalistes, ils resteront bloqués dans la logique du système selon laquelle les profits sont prioritaires sur toute autre considération.
‘‘Le marché libre est un grand mensonge. Il n’existe d’ailleurs pas. La confusion entre libre marché et liberté humaine est dangereuse. (…) Cette crise confirme que le monde repose sur sa tête, les pieds en l’air et la tête en bas. Ce qui doit être puni est récompensé et vice versa. La spéculation est récompensée et le travail est puni. Aujourd’hui, le système est démasqué, c’est un système basé sur la privatisation des profits et la socialisation des pertes.’’ (Eduardo Galeano, Mo-magazine, 27 mai 2009)
Dans une société socialiste, les usines, les machines et les terrains des secteurs clés seraient propriété publique afin qu’ils soient au service de la satisfaction des besoins de la population.
Pour une société démocratique et socialiste
Une économie socialiste doit être une économie planifiée. C’est la seule option permettant que la technologie, les forces de travail, la science et les matières premières soient utilisées de manière efficace et durable pour la satisfaction des besoins humains.
Toute la société doit être activement impliquée dans l’élaboration d’un tel plan et dans les décisions sur la façon de produire. Des réunions locales pourraient élire des représentants mandatés à participer aux discussions et décisions au niveau régional, national et même international. Ces élus devraient systématiquement rendre des comptes à leur base et être révocables à tout moment. La motivation d’un élu ne pouvant jamais être basée sur des privilèges, les représentants ne pourraient pas gagner plus que le salaire moyen d’un travailleur.
Pour permettre à chacun de participer à la gestion de la société, le temps de travail doit être drastiquement réduit, mais cela est parfaitement possible si on stoppe toute production inutile et si la production est orientée vers des produits durables et non des produits jetables propres à la société capitaliste. La répartition du temps de travail en impliquant les centaines de millions de chômeurs actuels aurait aussi un impact important pour diminuer le temps de travail de chacun.
Enfin, seule une économie socialiste où la richesse et les investissements sont gérés collectivement est apte à garantir le développement de méthodes de production qui préservent notre environnement. Pour notre avenir, le socialisme est la seule option.
Les 125 ans du Parti Ouvrier Belge – Les 120 ans du premier mai
Le 5 et le 6 avril, nous avons fêté le 125e anniversaire de la fondation du Parti Ouvrier Belge (le prédécesseur du PS et du SP.a). La mise sur pied d’un parti ouvrier en 1885 a constitué un important pas en avant pour le mouvement ouvrier de notre pays. Avant cela, les travailleurs comptaient sur les libéraux de gauche présents au Parlement. Mais une telle approche ne faisait notamment pas progresser la lutte pour le suffrage universel. Avec la mobilisation des masses et la constitution d’un parti ouvrier indépendant de la bourgeoisie, une arme plus forte a été forgée.
Le POB a été fondé par une centaine de personnes représentant pas moins de 59 associations, dont des mutuelles, des syndicats, des groupes politiques, des groupes de lecteurs et des coopératives. Dès le début, il y a eu beaucoup de confusion. Les coopératives ont toujours plus déterminé les positions politiques du parti et cela a plusieurs fois signifié d’éviter tout élargissement conséquent de la lutte.
La lutte pour le suffrage universel (pour les hommes…) a été menée grâce à la grande pression de la base du parti et contre la grande peur qu’éprouvait la bourgeoisie face à la croissance du POB. Dans ce contexte s’est tenu en 1894 un congrès idéologique qui a adopté la Charte de Quaregnon (voir ci-contre). En comparaison, et même si un certain nombre de faiblesses étaient présentes, les programmes actuels du PS et du SP.a font pâle figure.
Le POB ne remettait pas suffisamment conséquemment en cause le capitalisme, mais c’était là un outil de taille à disposition des travailleurs afin qu’ils puissent lutter pour améliorer leurs conditions de vie et de travail. C’est cette lutte qui a donné d’importantes victoires, comme la journée des huit heures.
Ce combat pour la journée des huit heures est inséparablement lié au Premier mai. Il y a 120 ans, le premier mai était la première journée d’action internationale pour les huit heures. Dès 1890, après des actions antérieures qui se sont déroulées aux Etats-Unis, des grèves ont eu lieu partout le premier mai, souvent réprimées. En Belgique aussi, des travailleurs ont été tués parce qu’ils militaient le Premier mai.
Aujourd’hui, il n’y a plus de grand parti ouvrier – le PS et le SP.a sont devenus des partis vides où seule compte la politique gouvernementale néolibérale – et cela a dans beaucoup de cas vidé les commémorations du Premier mai de son essence combattive. Au même moment, le principe de la journée des huit heures subit des attaques de toutes parts.
En vue des attaques à venir contre nos salaires, nos pensions, les soins de santé, l’enseignement,… nous allons devoir renouer avec ces traditions établies il y a de cela 125 et 120 années. Nous avons besoin de notre propre parti des travailleurs de masse et nous allons devoir lutter, internationalement, pour défendre nos intérêts! Cela constitue une part de la lutte pour une alternative socialiste contre la barbarie capitaliste.
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Action du PSL devant le débat du PS à Charleroi, encore quelques photos
Ce mercredi, le PSL avait mené une petite action devant les locaux où se déroulait un débat en présence d’Elio Di Rupo et de Paul Magnette. Nous avons déjà publié un premier rapport et quelques photos sur ce site, mais voici une nouvelle série de photos envoyées par un sympathisant.