Tag: Elio Di Rupo

  • Choisir entre l’ultra-libéralisme de la N-VA et le néo-libéralisme du PS?

    Tous les partis traditionnels acceptent la destruction des conquêtes sociales, leurs désaccords ne portent que sur des nuances

    Penchons-nous un instant sur de récentes propositions des sociaux-démocrates. Le SP.a est sorti avec des mesures comme le chèque-travail pour les demandeurs d’emploi et le calcul de la pension sur une carrière encore plus longue. Des mesures en réalité antisociales, des cadeaux au patronat que les ‘socialistes’ flamands ont à peine daigné emballer d’une rhétorique de gauche.

    Par Stéphane Delcros, éditorial de l’édition de février de Lutte Socialiste

    De son côté, le PS a parlé d’une taxe sur les gros propriétaires, avançant l’idée de taxer les gros revenus des loyers. Une mesurette en réalité, pas même sociale car les propriétaires compenseraient par une hausse des loyers. Le PS sait d’ailleurs très bien que personne ne le suivra sur ce point. De tels effets d’annonce qui n’engagent à rien, nous en verrons beaucoup ces 4 prochains mois.

    Tous les autres partis semblent devoir se positionner vis-à-vis des ‘extrêmes’: la N-VA et le PS. La première veut saigner à blanc les travailleurs et leurs familles, en usant qui plus est d’une rhétorique ‘antisocialiste’. Le PS ne peut que la remercier pour cette double attention qui lui offre la possibilité d’éviter que la campagne tourne autour des 21 milliards d’euros d’austérité du gouvernement Di Rupo.

    Sur les 69 dernières années, depuis la Seconde Guerre Mondiale, la social-démocratie belge fête cette année son demi-siècle de gouvernement (discontinu). 50 ans, dont la moitié non stop (de 1988 à aujourd’hui), durant lesquelles la politique néolibérale a été appliquée, celle-là même qui a poussé de plus en plus de gens, dégoûtés, vers des ‘alternatives anti-establishment traditionnel’ comme la N-VA.

    Au fil du temps, alors que le soutien aux autres s’effritait pour avoir trop représenté le néo-libéralisme, le PS est devenu la principale arme du patronat belge. A chaque mesure antisociale, comme à chaque élection, il compte sur la direction docile de ‘son’ réseau ouvrier de syndicats, des mutualités,… pour tenter de calmer la colère des travailleurs. Justifiant la non application de son programme à l’aide de la tactique ‘nous ne sommes pas seuls au pouvoir’.

    Alors, choisir entre PS et N-VA ? Certainement pas. Les élites économiques et leur main d’oeuvre politique préfèreraient un gouvernement Di Rupo II, avec un plan d’austérité supplémentaire à la clé. Mais, si les résultats électoraux l’exigent, un gouvernement de droite socio-économique autour de la N-VA et donc probablement sans la social-démocratie n’est pas exclu. Cela signifierait une politique antisociale dure, après laquelle le PS pourrait à nouveau arriver en ‘sauveur des petites gens’ et assurer une nouvelle période où la social- démocratie au pouvoir permettrait de sauvegarder les nouveaux gains du patronat.

    Mais ne les laissons pas tondre la laine sur notre dos. Pendant qu’ils s’affairent à trouver le meilleur moyen pour nous faire payer la crise, tâchons de construire et reconstruire les moyens nécessaires pour riposter. Le fameux ‘sans nous, ce serait pire’ dont le PS abuse commence à être bousculé sur sa gauche par des initiatives syndicales et les premiers succès pour la vraie gauche politique. Et les choses vont s’accélérer. On nous dit qu’il n’y a jamais eu autant de richesses chez les belges ; mais les inégalités vont croissantes. Les 85 personnes les plus riches au monde possèdent autant que la moitié de l’humanité. C’est pour ceux-là que Di Rupo est allé déployer le tapis rouge au Forum Economique Mondial de Davos. Et la seule raison pour laquelle les inégalités sont encore un peu moins criantes ici qu’ailleurs, c’est la force du mouvement ouvrier belge, qui s’est longtemps battu pour conquérir des mécanismes de solidarité collective.

    Il est peu probable que de nouvelles mesures d’austérité d’ampleur arrivent avant les élections. Mais, d’ici là, nous devons préparer sérieusement des outils syndicaux et politiques combatifs et appropriés à la nécessaire résistance de terrain post-électorale. Et ainsi permettre au mouvement des travailleurs et à la jeunesse de lutter avec les meilleures armes. La période électorale nous offre la possibilité de construire et nous préparer dans ce sens ; ne la gaspillons pas.

    => Élections : PTB, VEGA et Gauches Communes – Renforcer la vraie gauche et, surtout, saisir ensemble le potentiel par la suite

  • ArcelorMittal : C’en est assez ! Nationalisation sous le contrôle des travailleurs !

    N’accordons aucune confiance aux politiciens du capital : pour une occupation des sites, première étape vers une nationalisation de la sidérurgie sous le contrôle des travailleurs !

    Ce jeudi 24 janvier 2013, un conseil d’entreprise extraordinaire a été convoqué par le groupe ArcelorMittal et un nouveau plan de licenciements a été dévoilé, concernant une bonne partie de la phase à froid. La fermeture de sept des douze lignes de la phase à froid du bassin liégeois a été annoncée, soit une perte de 1300 emplois qui font suite aux 795 annoncés en conséquence de l’arrêt de la phase à chaud. Le ministre wallon de l’Économie, Jean-Claude Marcourt, s’est dit tout à fait inquiet et Di Rupo, qui était à Davos au Forum Economique Mondial, tout comme Lakshmi Mittal, s’est montré indigné. Alors messieurs ? 5 minutes de courage politique pour nationaliser les sites et ainsi éviter un nouveau bain de sang social et un nouveau désert économique ?

    Par Stéphanie (Liège)

    En septembre 2011, le géant n°1 mondial de l’acier avait annoncé l’arrêt deux hauts fourneaux de la phase à chaud à Liège tout en promettant de réinvestir dans le froid et en menaçant de stopper la totalité de l’activité de la multinationale à Liège si l’accord social élaboré pour la fermeture définitive du chaud n’était pas accepté par les travailleurs. Le gouvernement wallon avait décidé, à l’époque, de soutenir l’amélioration de la phase à froid.

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    Journée de discussion et de débat "Pour un syndicalisme de combat!"

    Le 16 février prochain se tiendra à Liège une journée de projection de reportages militants, de débats, de témoignages,… autour de la nécessité de renouer avec le syndicalisme de lutte, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel. Le programme complet de cette journée est disponible ici.

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    Résultat de cet appel au calme et de ces ronds-de-jambe politiques face à la multinationale ? Que dalle. Les travailleurs craignent à juste titre d’être tous purement et simplement balancés à la poubelle. Une grande tension règne – et c’est compréhensible – entre les syndicalistes et les politiciens de l’austérité. Quelle fut l’attitude des mandataires prétendument ‘‘socialistes’’ pour trouver des solutions face à la monumentale catastrophe annoncée par la direction d’ArcelorMittal ?

    Fin 2011, Jean-Claude Marcourt avait déjà déclarée impossible la revendication de la nationalisation de l’activité, défendue parmi les rangs syndicaux. Pour lui, la Région wallonne n’avait pas ce rôle (manque ‘‘de moyens’’… mais surtout de volonté politique !) et l’Union européenne refuse les nationalisations. Sauf dans le cas des banques bien entendu… En Belgique, comme le faisaient remarquer les syndicats, l’État avait bien été capable de trouver 4 milliards d’euros pour sauver Dexia en quelques instants. Le front commun syndical d’ArcelorMittal avait présenté une demande de nationalisation de la sidérurgie liégeoise à Di Rupo (encore formateur à l’époque) en expliquant que l’Etat aurait à investir 1 milliard d’euros pour remettre les outils en état. Quatre fois moins que Dexia, donc. Les priorités des politiciens établis avaient une fois de plus clairement été illustrées.

    Comme pour caricaturer ce fait, Elio Di Rupo se trouvait au Forum Economique Mondiale de Davos au moment de l’annonce des fermetures dans le froid, un sommet que le même Elio avait qualifié en 2002 dans les pages de La Libre (il s’était alors rendu au Forum Social Mondial de Porto Allegre) de réunion qui ‘‘consiste à sauvegarder une richesse détenue par une infime minorité de la population mondiale.’’ Ironie de l’histoire, à Davos, notre premier ministre ‘‘socialiste’’ a vanté les mérites du mécanisme ultralibéral de la déduction des intérêts notionnels qui, selon lui, ‘‘créent des emplois’’. ArcelorMittal en a bien profité… En 2010 uniquement, la filière financière d’ArcelorMittal avait réalisé un bénéfice de 1,39 milliard d’euros et a été taxée de… 0 euro ! Combien d’emplois ont-ils été sauvés ? Les méthodes libérales de ‘‘sauvegarde de l’emploi’’ ne valent rien pour les travailleurs. Mais pour les patrons et les actionnaires, quelle aubaine !

    Organisons la contre-attaque !

    La direction d’ArcelorMittal demande aujourd’hui aux syndicats d’entrer ‘‘dans un dialogue constructif’’ pour garantir l’avenir des outils restants. C’était déjà la menace qui avait été proférée à l’époque de l’annonce de la fermeture du chaud ! Et on voit où ce chantage a conduit… La faiblesse appelle l’agression ! Comme le proclamait une banderole du SETCa lors de la première manifestation de solidarité avec les travailleurs de la sidérurgie liégeoise à Seraing : ‘‘Aux esclaves prêts à tout accepter, les tyrans n’épargnent rien !’’

    Hier matin, le front commun syndical a promis d’interpeller les responsables politiques et a lancé un appel à la grève sur tous les sites du groupe sidérurgique, ce qu’ils avaient annoncé faire en cas d’annonce de fermetures supplémentaires. Plusieurs assemblées générales se tiendront dès lundi prochain sur les différents sites. Un plan d’action offensif doit être établi. Les manifestations du 26 octobre 2011 à Seraing (environ 10.000 personnes) et du 7 décembre 2011 à Liège (environ 40.000 personnes) ont été de véritables succès, qu’il est encore tout à fait possible de rééditer malgré le fait que tant de temps s’est passé depuis lors. De grandes manifestations capables de réunir les travailleurs et tous leurs partisans sont nécessaires, c’est un fait, mais il faut aller plus loin.

    Le front commun syndical a bien raison de revendiquer la nationalisation de l’outil. Il ne s’agit pas ici seulement d’une grande entreprise qui entraînera des sous-traitants dans sa chute, d’autres grosses unités de production s’effondreront, et une multitude de petites entreprises suivront, sans encore parler de la perte de moyens dans les caisses des communes de Seraing ou de Liège. La région entière sera touchée, et l’impact ne s’arrêtera pas aux frontières de la Province. Avec le Limbourg voisin frappé par l’annonce de la fermeture de l’usine Ford de Genk, quel sera la taille du désert économique et social que l’inaction engendrera ?

    Nous saurons bien comment utiliser l’acier ! Nous avons besoin de plus de crèches, d’hôpitaux, d’écoles (avec autre chose que du préfabriqué…), etc. Pour tout cela, il faut de l’acier. Et rien ne nous empêche de vendre un acier de très bonne qualité bon marché, en récupérant toute la masse de liquidité qui part dans les poches des actionnaires, il y aura encore de quoi donner un bon salaire à chaque travailleur, de quoi diminuer les cadences et de quoi donner un bon emploi aux jeunes.

    Occupation des sites !

    Les travailleurs d’ArcelorMittal ont été trahis par les politiciens capitalistes, à l’instar de leurs collègues cheminots. Ne leur accordons plus aucune confiance, pour obtenir du concret, il faut leur tordre le bras ! A côté de grandes manifestations de solidarité et des actions de grèves, passons à l’occupation des sites ! Ces outils, la collectivité les a déjà assez payé avec les réductions d’impôts et autre, exproprions Mittal et donnons-nous les moyens d’assurer l’avenir de notre région !

    L’occupation des sites serait la meilleure manière d’offrir des espaces de discussion, en assemblées générales souveraines, pour l’organisation du combat, l’élection démocratique d’un comité de lutte, l’organisation d’une solidarité active dans les autres entreprises et dans les quartiers,… Ce serait encore un excellent premier pas pour assurer que les travailleurs restent ensuite au contrôle de leur entreprise, expropriée et nationalisée. Personne ne veut d’une sidérurgie qui fait subir aux métallos ce que la direction de la SNCB fait subir aux cheminots.

    Les métallos connaissent leurs entreprises et sont des ouvriers qualifiés. Qui d’autre qu’eux seraient donc plus à même de les gérer ? En collectivisant l’outil et occupant les entreprises du bassin liégeois, les travailleurs reprendront leur avenir en main et la lutte sera déplacée au sein même de l’économie et des moyens de production. D’une manière plus large, une telle méthode aurait sans doute une répercussion conséquente sur les luttes de tous les pays et dans le cadre des discussions sur la manière de renverser le capitalisme. La collectivité ne peut être laissée aux mains des multinationales qui n’ont que le profit pour motivation.

    Ce n’est pas à nous de payer pour la crise !

    Le PSL soutient toutes les démarches combattives des syndicats ainsi que les métallos. Si du temps a été perdu pour construire un rapport de force conséquent, les métallos ont la capacité de mener la lutte, de trouver un bon plan d’action et d’entraîner la société avec eux. Les travailleurs d’ArcelorMittal ne sont pas les seuls dans la galère. Il y a Ford-Genk, les sous-traitants, et combien d’autres entreprises qui ferment, tombent en faillite ou licencient ? Des record ont été atteint l’an dernier, et 2013 ne s’annonce pas mieux. La riposte doit être unifiée ! Divisés, il est possible de nous avaler les uns après les autres. Mais pour peu qu’une riposte commune soit organisée, rien ne pourra se placer en travers du chemin du mouvement organisé des travailleurs.

    Il nous faut un plan d’action contre l’austérité et pour l’emploi et qui soit notamment orienté vers la nationalisation, sans rachat ni indemnité et sous le contrôle des travailleurs, des entreprises qui opèrent des licenciements collectifs. Ce sont les travailleurs qui créent les richesses, pas les patrons !

    Ce combat sera également le cadre d’un débat intense : celui du type de relais politique large dont nous avons besoin pour représenter les diverses tendances du mouvement ouvrier, celui aussi du type de programme de rupture anticapitaliste à défendre. Selon nous, ce programme ne saurait être orienté que vers la transformation socialiste de la société.

  • En Bref…

    Chaque samedi, nous publions dans cette rubrique quelques faits marquants, des citations, de petites vidéos,… Aujourd’hui, petit retour sur la situation en Haïti deux ans après le séisme, l’austérité en Belgique et son porte-parole Elio Di Rupo, le taux de pauvreté en Belgique et quelques autres petites choses.


    Haïti : 500.000 personnes vivent toujours sous tentes

    Deux ans après le séisme qui avait frappé Haïti le 12 janvier 2010 et avait causé la mort de plus de 200.000 personnes, le chaos persiste encore. Le responsable de l’USAID, l’agence américaine pour le développement, a déclaré que "Haïti est en train de se reconstruire (…) L’économie a connu une croissance de 6% l’an passé et USAID y a participé de plusieurs manières." Mais le principal exemple qu’il cite est la mise en place d’une… zone industrielle! L’assistance des Etats-Unis se poursuivra dans les années à venir, a-t-il encore assuré, avec des efforts portés sur le "redressement de l’économie" et le "renforcement des institutions politiques". Autrement dit, les priorités concernent le fait de garantir les profits des entreprises et la ”stabilité politique du pays”. Pendant ce temps, plus de 500.000 personnes sont encore forcées de vivre dans des tentes…


    Di Rupo : ”Personne ne peut échapper aux efforts de redressement !”

    Cette semaine s’est déroulée la cérémonie du Manager de l’Année de Trends-Tendance, en présence notamment du Premier Ministre Elio Di Rupo. Il a notamment été question dans son discours des mesures d’austérité. Il y a déclaré entre autres : ”Des efforts importants sont demandés à chacun. Aux politiques, aux fonctionnaires, aux allocataires sociaux, aux travailleurs et aux entreprises. Personne ne peut échapper aux efforts de redressement car il en va de l’équilibre global de notre société. Les réformes profondes et indispensables que nous mettons en œuvre ne seront acceptées que si tout le monde contribue à leur réussite.” On se demande bien de quel équilibre il veut parler, puisque ces mesures antisociales frappent durement les travailleurs et leurs familles, et laissent les spéculateurs, grands patrons et banquiers en paix. Cette même semaine, Di Rupo a d’ailleurs reconfirmé son allégeance à la Commission européenne et à ses politiques, notamment après les propos de Paul Magnette…


    Des troubles internes au PS ?

    … Paul Magnette a donc été l’invité de Matin Première ce jeudi. En cette occasion, il a critiqué la politique de la Commission européenne qui "prépare 15 ans de récession pour l’Europe". Il a aussi critiqué le salaire perçu par les patrons des entreprises publiques : "Il faut revenir à la gestion raisonnable". Il poursuit : "Qui est en train de faire l’analyse de nos budgets et de nous donner des bons ou des mauvais points ? C’est la Commission européenne !" C’est donc normal qu’elle soit dans le collimateur, estime-t-il. "Pour le reste, il y a beaucoup d’hommes politiques flamands qui se cachent derrière la Commission pour faire passer des réformes de droite sans l’assumer". A ce niveau, le PS n’a aucune leçon à recevoir. Combien de fois de pareilles déclarations ont pu permettre au PS d’être un pied au pouvoir (où il est depuis… 1988!) et un pied dans l’opposition. Sauf que, maintenant, le Premier Ministre est PS, et a dû désavouer les propos de Paul Magnette. Que l’on se rassure toutefois, il y a de fortes chances que tout cela n’était qu’une belle opération de communication, domaine dans lequel excelle le PS. Paul Magnette n’a tout de même pas appelé à participer massivement à la grève générale du 30 janvier pour lutter contre l’application de la politique de la Commission européenne en Belgique, une opération de communication a d’étroites limites…


    Près de 15% des Belges vivent sous le seuil de pauvreté

    Le premier annuaire fédéral sur la pauvreté vient d’être publié et met en avant que pas moins de 14,6% de la population belge vit sous le seuil de pauvreté, un pourcentage encore plus important parmi les jeunes et les personnes âgées. Quant au reste de la population, travailler ne constitue même plus une protection contre la pauvreté. Le seuil de pauvreté est fixé à 973 euros par mois pour les personnes isolées et 2.044 euros pour les ménages composés de deux adultes et deux enfants. Le seuil de pauvreté atteint 18,5% des enfants âgés de 0 à 18 ans et 19,4% des personnes âgées de plus de 65 ans. "Le préjugé selon lequel il suffit de travailler pour échapper à la pauvreté s’avère faux", a expliqué l’un des auteurs, Willy Lahaye, de l’Université de Mons, en pointant la responsabilité de l’augmentation des emplois précaires. Entre données, cet annuaire dénonce qu’un quart des Belges bénéficiant des revenus les plus faibles (28,5%) postposent leurs soins de santé pour raisons financières. Près de 32% des Belges bénéficiant des revenus les plus faibles souffrent d’une ou plusieurs maladies chroniques.


    Une génération sans avenir

    Le Forum Economique Mondial (FEM) tire des perspectives bien sombres pour notre avenir. Son rapport concernant les “risques mondiaux” rendu public en introduction au sommet de Davos et parle du danger constitué par tous ces jeunes qui forment une “génération sans avenir”. Que ces jeunes entrent en résistance contre le système capitaliste rendent sa survie incertaine. Voilà en tout cas l’avis des chefs d’entreprises, car ce rapport du FEM est basé sur un sondage qui a impliqué 469 chefs d’entreprises et topmanagers. Le texte accorde une place de choix au mouvement Occupy et aux soulèvements révolutionnaires en Afrique du Nord et au Moyen Orient.


    La Belgique joue un rôle important dans la répression au Moyen Orient

    Notre pays est le plus grand exportateur d’armes militaires vers le Moyen Orient. En 2010, des armes ont été exportées vers cette région pour une valeur de 63 millions d’euros, une augmentation de 50% par rapport à l’année précédente. C’est plus de la moitié des exportatiopns totales de l’Europe. Les commenditaires sont essentiellement la Jordanie et l’Arabie Saoudite. Globalement, notre pays a exporté des armes pour une valeur de 1 milliards d’euros en 2010.


    Sureté d’Etat : l’extrême-droite ne va pas bien

    Ce que la sureté d’Etat a dévoilé dans son rapport, les antifascistes le savent déjà très bien : l’extrême-droite n’a pas une forme excellente en Belgique. Les néonazis de Blood&Honour n’ont pu organiser que quelques concerts en 2010, contre plus d’une quinzaine il y a quelques années. Le Voorpost, qui sert notamment de service de sécurité au Vlaams Belang, a perdu des membres. Des groupes comme le N-SA ou Nation, du côté francophone, ne dépassent pas les 10 ou 20 membres actifs (ce qui n’empêche pas Nation de crier à la victoire sur son site à la lecture de ce rapoort…). Cela étant dit, le fait que l’extrême-droite ne se porte pas très bien ne signifie aucunement qu’il faut arrêter de la combattre ! Le prochain grand rendez-vous sera ce 15 mars à Louvain, pour la manifestation antifasciste contre le NSV.


    C’est cool le socialisme ?

    Même au Etats-Unis, ce n’est pas des plus évident de distribuer des auto-collants anti-socialistes. Dans cette vidéo, issue d’un groupe de droite, les réactions des passants face à ces stickers ‘socialism is not cool’ sont des plus intéressantes! De nombreuses personnes réagissent en affirmant le contraire de leur slogan et répondent : si, le socialisme c’est cool!

  • Homophobie au parlement belge : un député accuse le premier ministre gay de pédophilie.

    Ce jeudi matin, un député fédéral (Laurent Louis, MLD) s’en prenait publiquement à l’homosexualité du premier ministre à coups d’amalgames honteux avec la pédophilie. Le député Laurent Louis vient en effet de se lâcher sur Twitter et de déclarer qu’Elio Di Rupo traine derière lui "une réputation plus que douteuse en ce qui concerne son intimité et sa vie privée… Allez allez, tout le monde connaît les goûts de notre Premier Ministre. En dessous de 18 ans, ce n’est plus de l’homosexualité. Tous les Belges savent parfaitement de quoi je parle !"

    Par la commission LGBT du PSL

    Rubrique LGBT de socialisme.be

    Une réflexion fortement étonnante pour un homme lui-même accusé de harcèlement l’an dernier par l’une de ses collaboratrices qu’il aurait notamment assaillie par un flot incessant de mails. Devons-nous également rappeler que la majorité sexuelle dans notre pays s’élève à 16 ans… et non 18, comme ce député semble le penser? Soit.

    Visiblement, pour ce député de l’opposition, il semble plus facile d’attaquer la sexualité du premier ministre que de s’en prendre à son plan d’austérité, sans parler de sa politique néolibérale. C’est que cette approche antisociale est partagée par Laurent Louis, ex-député du Parti Populaire devenu indépendant. Or, en affirmant de tels propos, celui-ci bafoue non seulement la vie privé d’Elio Di Rupo, mais il légitime férocement les clichés homophobes les plus débiles. Ces propos sont de nature à renforcer de nombreuses organisations réactionnaires, d’extrême droite et intégristes dans leurs positions les plus intolérantes.

    Un contexte d’homophobie de plus en plus généralisé

    Ces propos font bien entendu bondir les associations LGBT. En effet, ces dernières semaines ont été le théâtre d’une surenchère homophobe, notamment par l’institution catholique, mais pas seulement.

    La nouvelle miss belgique a affirmé pour ceux qui l’auraient oublié que "malgré tout, les homosexuels sont aussi des êtres humains". On appréciera le ‘malgré tout’… Ensuite, le patron de l’église belge, l’intégriste notoire Mrg Léonard, a regretté que la loi des hommes prenne le pas sur la loi divine, et que "le Parlement s’attribue le droit de décider par vote majoritaire du sens de la sexualité, de la différence du masculin et du féminin, de la signification du mot ‘mariage’, du rapport métaphysique de l’être humain à la finitude et à la mort, de la qualité des embryons méritant ou non d’être respectés, etc." Ces propos éminemment anti-démocratiques semblent emboîter le pas à la doctrine officielle du Vatican qu’a rappelée avec enthousiasme le pape Benoit XVI à l’occasion de son traditionnel discours de noël : "les politiques qui portent atteinte à la famille (comme le mariage gay) menacent la dignité humaine et l’avenir même de l’humanité." sic!

    Après avoir entendu dire que le mariage gay menace rien de moins que l’avenir de l’humanité, nos oreilles ont à nouveau sifflé lorsque ces mêmes intégristes ont blâmé les femmes pour avoir avorté. Ainsi, l’archevêque espagnol Javier Martinez déclarait récemment que "tuer un enfant sans défense, et que ce soit sa propre mère qui le fasse, cela revient à donner aux hommes le droit absolu et sans limite d’abuser du corps de cette femme!" Ainsi les droits de femmes et des LGBT sont remis en cause.

    Ce genre de propos est inacceptable, mais l’homophobie est en plein développement, de même que l’offensive contre le droit à l’avortement. La semaine dernière, en Hongrie, la droite populiste a instauré une nouvelle constitution bannissant le mariage gay pour l’éternité, ainsi que l’avortement sous le préambule de "Dieu bénisse les hongrois !" Précédemment, la Lituanie avait exercé des pressions contre toute ‘‘promotion’’ de l’homosexualité, rendant impossible tout rassemblement, mais aussi toute discussion dans les écoles et campagne de prévention contre le VIH. (voir une intervention de Joe Higgins à ce sujet). On pourrait aussi parler de la campagne républicaine aux Etats-Unis, ou de l’instauration de la charia en Lybie, qui condamne à mort les gays et les lesbiennes.

    Mais l’homophobie ne passera pas !

    En Belgique, nous vivons au quotidien les discriminations dans nos quartiers, à l’école, sur notre lieu de travail,… Dans les faits, l’égalité pour les LGBT reste à gagner, et nous allons lutter pour l’imposer. C’est pourquoi nous n’accepterons jamais ce genre de propos qui nous divisent et nous affaiblissent. Di Rupo est à critiquer – très largement – mais pour sa politique de casse sociale qui s’attaque durement aux travailleurs et à leurs familles, pas pour son orientation sexuelle.

    Au PSL, la lutte LGBT est portée par l’ensemble de nos militants, nous pensons que c’est seulement dans l’unité que nous pourrons vaincre toutes les discriminations. Travailleurs, jeunes, pensionnés, femmes, hétéros, LGBT, sans-papiers… Battons-nous tous ensemble pour nos droits !

  • Di Rupo Ier veut nous faire payer la crise des banquiers et des spéculateurs…

    Dégageons l’austérité par la grève !

    Voici la dépêche régionale des sections bruxelloises du PSL/LSP. Il y est surtout question de la nécessaire résistance contre ce gouvernement d’austérité, avec un rendez-vous pour un meeting début février avec des syndicalistes combatifs dans le quartier de Saint-Gilles.

    Di Rupo 1er déclenche une avalanche d’austérité…

    Après 530 jours de crise institutionnelle, la Belgique a un gouvernement avec Elio Di Rupo (PS) comme 1er ministre. Ce gouvernement n’aura pas tardé à démontrer sa vraie nature : celui d’un gouvernement qui veut faire payer la crise aux 99% et sauvegarder les profits records des 1% de la population, c’est-à-dire des banquiers et des patrons qui spéculent et jouent avec nos vies et notre avenir.

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    Préparons la grève générale du 30 janvier pour stopper l’austérité

    Après la journée de grève des services publics, une grève générale est d’ores et déjà à l’agenda le 30 janvier. Nous avons besoin d’un plan d’action démocratiquement élaboré pour riposter contre l’austérité. Ce 30 janvier ne doit pas rester sans suite ! Des grèves générales de 48h et 72h doivent être programmées dans les mois qui suivent s’il n’y a pas de changement, comme Nico Cué des Métallos FGTB l’a récemment proposé.

    C’est bien une avalanche d’austérité qui nous attend, d’une ampleur jamais vue en Belgique. Les mêmes coupes budgétaires et attaques antisociales chères aux marchés financiers, au FMI et à la Banque Centrale Européenne qui ont réduit de moitié les salaires et les allocations des familles Grecques, Portugaises et Irlandaises. Au final, ce sont des millions de jeunes, travailleurs, chômeurs, retraités qui se retrouvent jetés dans la pauvreté.

    … et replonge le pays dans la récession

    Après avoir sauvé les banques, ils veulent nous faire payer la note. Le budget 2012 consiste à aller chercher 11,3 milliards € dans nos poches. Selon les patrons et leurs politiciens, il n’y a pas d’autre choix. Pourtant, ce gouvernement qui veut briser notre pouvoir d’achat va aggraver la récession.

    Selon la banque nationale, 1 à 2 milliards € d’assainissements supplémentaires seront encore nécessaires en mars pour l’année 2012. Chaque année, un nouveau budget d’austérité plus dur nous attend provoquant une spirale austérité-récession comme on l’a déjà vu ailleurs en Europe. Tout le monde est aujourd’hui d’accord pour dire que les cures d’austérité ne fonctionnent pas. Mais les capitalistes n’ont aucune solution à la crise de leur système.

    Réforme des pensions: travailler plus pour gagner moins ?

    Lors de la grève des services publics du 22 décembre, les pompiers bruxellois manifestent à coup de lance incendie devant le cabinet de Van Quickenborne.

    La réforme des pensions signifie pour eux une perte de 200 à 700€ brut/mois et travailler jusqu’à minimum 62 ans au lieu de 60 ans.


    Lors de son action devant le siège du PS, la CNE a souligné que de nombreux membres CSC ont voté pour le PS, en espérant voter pour un parti de gauche. Les insignes PS à l’entrée ont été remplacés par des lettres bleues et une grande banderole bleue a été fixé à la façade. Des affichettes annonçaient ‘‘je Lutte des Classes’’, une allusion à la doctrine officielle que le PS a depuis longtemps oubliée, et “Le capital s’enfonce, mais pas nous’’.

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    Ce gouvernement semble bien décidé à détricoter le reste de nos acquis. Le ministre Van Quickenborne l’a illustré en s’attaquant d’emblée à la réforme des pensions. Derrière lui se trouve toute l’équipe gouvernementale et un patronat bien satisfait.

    Ils veulent nous faire travailler plus pour gagner moins:

    • En maintenant les aînés plus longtemps au travail, alors que le chômage des jeunes à Bruxelles atteint déjà le taux record de 33% !
    • En rabotant les pensions, alors que les pensions en Belgique sont déjà parmi les plus basses en Europe !

    Importer le modèle des travailleurs pauvres allemands ?

    Di Rupo 1e s’inspire du modèle allemand en voulant exclure les chômeurs et leur voler leurs allocations, pour faire accepter n’importe quel emploi et construire un large secteur à bas salaire. De cette manière, 20% des travailleurs en Allemagne sont pauvres et sont confrontés au “mini-Jobs” à moins de 400€ par mois sans assurances maladie et de travail et aux “jobs à 1€ l’heure”. Ce large secteur précaire est utilisé par les patrons pour miner l’ensemble des salaires.

    Pas d’autre choix?

    Les syndicats proposent à juste titre de s’attaquer sévèrement à la fraude fiscale (près de 30 milliards d’€/an) et d’abolir les intérêts notionnels et autres cadeaux fiscaux aux patrons. Ces cadeaux représentent plus de 10 milliards d’€ par an qui minent les revenus de la sécurité sociale et pousse le gouvernement à aller chercher l’argent dans nos pensions, nos allocations et nos services publics.

    Mais que faire si les investisseurs mettent les voiles pour aller dans des endroits plus rentables? L’exemple d’ArcelorMittal montre que ne payer quasi pas d’impôts grâce aux cadeaux fiscaux n’empêche pas la suppression d’un millier d’emplois directs. Pour les sauver, les syndicats défendent la nationalisation de la sidérurgie. Pourquoi ne pas occuper l’entreprise pour que la collectivité la reprenne, sans indemniser les grands actionnaires, pour la gérer nous-même, sous contrôle des travailleurs ?

    Plutôt que de sauver Dexia sur le dos du public, il faut placer les banques et les secteurs clés de l’économie dans les mains de la collectivité. De la sorte, les moyens et les richesses que nous produisons pourraient être orientés vers les besoins de la société, et non vers les profits d’une minorité. C’est ce que nous appelons une société socialiste démocratique.


    Rencontre avec des syndicalistes combatifs

    Mercredi 8 février 19h – Café « Dillens » – Place Julien Dillens, 1060 Saint-Gilles (à 5 min. du parvis)

    *Avec des syndicalistes de la SNCB qui luttent contre la libéralisation du rail Les cheminots en tête, les travailleurs des services publics ont été les premiers à passer à l’action contre la réforme des pensions. Le système de pension des services publics est le seul qui protégeait encore nos retraités de la pauvreté. De plus, le gouvernement veut diminuer de 10% le budget de la SNCB d’ici 2013 : nouvelles suppressions de trains, augmentation des tarifs, démolition du statut des travailleurs,… Le PSL défend des services publics de qualité et accessibles à tous !

    *Avec des syndicalistes des hôpitaux bruxellois qui s’opposent à la commercialisation des soins Déjà confronté a un manque de personnel endémique et à l’absence de nominations, le gouvernement veut en plus assainir pour 2,3 milliards d’€ dans le secteur. Inévitablement, l’accès aux soins va diminuer (du fait d’une augmentation des coûts) et les conditions de travail déjà particulièrement pénibles vont encore plus se détériorer. Le PSL défend un service public national de santé qui met fin au règne du profit des entreprises pharmaceutiques !

    *Avec Anja Deschoemacker, habitante de Saint-Gilles et porte-parole du PSL. Elle était tête de liste Front des Gauches à Bruxelles-Hal-Vilvorde lors des élections de 2010. Elle abordera le besoin pour les syndicats de casser leurs liens avec les partis traditionnels et la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs.


    Vous voulez aider à diffuser les tracts du PSL/LSP ? Vous voulez devenir membre du PSL/LSP? N’hésitez pas à nous contacter au n°02/345.61.81, ou en écrivant à BP 131, 1080 Molenbeek-Saint-Jean, ou par mail à l’adresse : psl-lsp-bxl@hotmail.com.

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    Il vous est également possible de prendre un abonnement à notre mensuel, “Lutte Socialiste“, pour 20€/an ou pour 2€/mois par ordre permanent bancaire.

  • Vers un plan d’action anticapitaliste pour les syndicalistes et les jeunes !

    Comment pouvons-nous sauver notre niveau de vie dans la période économique la plus instable depuis la Seconde Guerre mondiale ? Telle est la question à laquelle la majorité de la population est confrontée. La croissance économique ralentit partout dans le monde. Les économistes bourgeois sont largement pessimistes : rien ne semble marcher. Pour la zone euro, les analystes prédisent une nouvelle récession au dernier trimestre de 2011, une récession qui durera en 2012. Cela signifie une nouvelle vague de licenciements et de restructurations alors que la vague précédente n’a pas finer de frapper les travailleurs.

    Par Peter Delsing, article tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste

    Avec une nouvelle phase de la crise bancaire, le gouvernement belge – qui veut déjà appliquer la plus grande opération d’austérité de ces dernières décennies – peut voir la dette nationale exploser. Dexia a été acheté pour 4 milliards d’euros, plus 50 milliards donnés en garanties d’Etat. Et si d’autres banques venaient à être elles aussi touchées? A la mi-novembre, les actions de la KBC ont déjà perdu 11% de leur valeur après que des doutes aient été révélés concernant le remboursement de dettes, notamment d’Irlande.

    La Belgique est un des pays à avoir donné le plus de garanties d’État aux banques. Dans une telle situation, le scénario d’attaques à l’arme lourde contre nos salaires et notre sécurité sociale, suivant le modèle à l’œuvre en Europe du Sud, n’est pas inimaginable. Même si la Belgique part d’une position relativement meilleure que ces pays, la dette publique reste élevée et l’affaiblissement des instruments politiques de la bourgeoisie peut conduire à des changements rapides.

    Le 15 novembre dernier, 6.000 syndicalistes des trois principaux syndicats se sont réunis à Bruxelles. Anne Demelenne (FGTB) n’a pas exclu un e‘‘grève générale’’ en réponse à l’austérité. La manifestation nationale du 2 décembre constitue un important début de riposte de la part des travailleurs.

    Mais comment définitivement stopper les menaces d’austérité ? Comment contre-attaquer face aux agressions systématiques dont sont victimes les travailleurs depuis 30 ans, agressions ayant d’ailleurs joué un rôle crucial dans cette crise systémique ? Elio Di Rupo veut s’attaquer aux prépensions, aux soins de santé, aux chômeurs,… Les mesures telles que la réduction de la déduction des intérêts notionnels pour les grandes entreprises sont limitées et n’ont pour objectif que de présenter les attaques fondamentales contre notre niveau de vie comme faisant partie d’une politique équilibrée, où tout le monde ‘participe’.

    Rudy De Leeuw (président de la FGTB) a repris le message du mouvement Occupy quand il parle des 1% les plus riches qui décident pour les autres 99%. Mais la résistance ne peut pas se limiter à des mots. La manif du 2 décembre doit être le début d’une campagne pour préparer la base des syndicats à la grève générale, ou à une série de grèves générales pour répondre à la politique d’austérité du gouvernement.

    Luttons pour le maintien des prépensions et contre le fait qu’il soit nécessaire d’avoir 40 années complètes de travail derrière soi pour accéder à une pension complète. Quel jeune pourra encore y parvenir ? Face au chômage, défendons la diminution du temps de travail sans baisse de salaire et avec embauche compensatoire, pour que les jeunes aient des emplois avec un contrat stable et un salaire minimum de 1.500 euros net ! Stop aux statuts précaires, stop aux bas salaires !

    Les dirigeants syndicaux nationaux doivent abandonner l’illusion qu’il est possible de maintenir notre niveau de vie dans le cadre de ce système en faillite. Pour éviter une chute économique et financière il faut nationaliser le secteur financier sous contrôle des travailleurs, des consommateurs et des représentants d’un gouvernement ouvrier, de même que les entreprises qui annoncent des licenciements collectifs, notamment avec l’arme de l’occupation de l’entreprise. Construisons un rapport de force avec une forte mobilisation basée sur des comités de lutte implantés dans les entreprises, les écoles et les quartiers !

    Mais il faudra aussi réfléchir à disposer d’un prolongement politique, et donc de se distinguer très clairement du PS, qui mène la politique d’austérité du patronat. Les travailleurs et les jeunes peuvent démontrer le pouvoir qui est le leur avec des actions de masse, c’est cela qui est à la base de notre ‘‘vraie démocratie’’ ce qui, pour nous, signifie lutter pour une autre société, une société socialiste. Ainsi, les énormes ressources disponibles seront placées dans les mains du public, sous le contrôle des assemblées massives et des comités élus de la classe des travailleurs et de la jeunesse.

  • En Bref…

    Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations, vidéos ou petites nouvelles particulièrement frappantes. Aujourd’hui, il est notamment question de l’impact de l’accord fédéral sur les chômeurs ou encore de divers économistes pour qui l’austérité n’est en aucun cas la solution.


    Di Rupo 1er et les chômeurs

    La FGTB vient de publier des chiffres issus de leur estimation de l’impact de l’accord gouvernemental sur les chômeurs. Selon le syndicat, pas moins de 24.000 sans-emplois seraient exclus des allocations de chômage dès avril 2012, dont 17.000 uniquement en Wallonie. Les 80.000 militants qui se sont retrouvés dans la rue ce 2 décembre avaient bien raison: il faut résister contre le gouvernement ”papillon”, ce gouvernement d’austérité !


    ”Un «socialiste» au «16», le socialisme au tapis”

    C’est le titre de l’édito de ce 9 décembre de Nico Cué, président des métallos Wallonie-Bruxelles de la FGTB. Il déclare notamment : ”Depuis sa note de l’été dernier, Elio Di Rupo n’a cessé de reculer. Son parti se présente comme un bouclier pour les travailleurs. Il ressemble aux «tortues» des légions romaines dans Astérix. Sauf qu’ici, elles n’avancent pas, elles participent aux reculs des forces du travail. (…) A gauche, nous avons besoin d’une politique de gauche. Comme de pain. D’une gauche offensive. D’une gauche qui rende les coups plutôt que de les encaisser. D’une gauche qui fasse changer la peur de camp. D’une gauche qui permette enfin d’envisager pour nos enfants un avenir meilleur que leur présent.” Il a tout à fait raison. A quand la traduction concrète de ce constat, par un appel à la construction d’un nouveau parti des travailleurs ?


    ”Les politiques d’austérité ne résoudront pas la crise”

    Pour l’économiste américain Joseph Stiglitz, prix Nobel en 2001 et ancien vice-président de la Banque mondiale, les politiques d’austérité ne vont en rien résoudre la crise, ni aux Etats-Unis, ni en Europe. ”Les politiques d’ajustement aux Etats-Unis et en Europe ne résoudront pas la crise économique. Le déficit budgétaire n’est pas à l’origine de la crise, c’est au contraire la crise qui a causé le déficit budgétaire.”, a-t-il ainsi déclaré à l’occasion d’une conférence à l’Université d’État de Buenos Aires.


    De Grauwe et l’eurozone

    Le magazine flamand Humo a relayé les propos de l’économiste Paul De Grauwe, qui s’oppose aux politiques d’austérité menées dans les divers pays. L’économiste libéral n’est pas non plus des plus optimistes concernant l’avenir de la crise. ”Ce que je crains le plus, c’est une profonde récession qui conduit à une crise bancaire: c’est désormais une bombe à retardement. Avec une récession et une crise bancaire, nous serons coincés pour de nombreuses années, même si nous pouvons continuer à jouer avec l’eurozone. Mais le danger réside dans le fait que ce cocktail est très dangereux et que même cela peut s’effondrer. " Pour De Grauwe, un effondrement de la zone euro pourrait conduire à une plus petite union, centrée autour de l’Allemagne.


    Metallica: un "produit d’exportation américain"

    On avait visiblement tort de considérer que Metallica était un groupe dont l’activité est de faire de la musique… Selon le manager du groupe, Metallica est "un produit d’exportation comme, par exemple, Coca Cola." Il s’explique: "Nous recherchons les meilleurs marchés." Le manager poursuit en expliquant que la tournée européenne du groupe a été avancée "Dans les années à venir, le dollar va devenir plus fort et l’euro plus faible. J’ai donc insisté pour d’abord partir en tournée en Europe."


    24 milliards d’économies en Italie

    Le gouvernement italien non-élu dirigé par le technocrate Monti veut économiser 24 milliards d’euros, en s’attaquant notamment à l’âge du départ en pension. Alors qu’un jeune sur trois est sans emploi, les travailleurs âgés ne pourront prendre leur retraite qu’après 42 ans de travail. Ceux qui travailleront jusqu’à 70 ans pourront obtenir des avantages fiscaux. La sécurité sociale est également attaquée. Pour les riches, il n’y a par contre que de petites mesurettes toutes symboliques.


    Cartoon

    ”J’espère juste que l’on gardera tout cela sous contrôle après que la police ait découvert que nous volons leurs pensions.”

  • NON à l’austérité ! Allons chercher le pognon là où il est !

    11,3 milliards € d’économies sur le budget fédéral pour l’année 2012 : jamais dans l’histoire de la Belgique une telle austérité n’a été menée en si peu de temps. Et ce alors que des décennies de néolibéralisme ont déjà épuisé les réserves et les marges pour les extra dans les familles.

    Par Baptiste (Wavre)

    Pour les ménages qui dépendaient d’un emploi chez Kraft Food, ArcelorMittal, ou encore NextPharma, l’avenir est évidemment pire encore. Pourtant, nos politiciens en sont convaincus : ce sera bien le prix à payer pour sauvegarder les profits de l’élite financière, et de la collectivisation de leurs dettes depuis 2008.

    Au moment d’envoyer ce journal à l’imprimeur, les mesures exactes du gouvernement n’étaient pas encore connues, mais les pistes l’étaient : coupes dans les budgets des administrations et des services publics, non remplacement de départs à la retraite dans la fonction publique, attaques contre les allocations de chômage et les prépensions ; en contrepartie de quoi les plus fortunés devront également lâcher quelques pièces via différentes mesures symboliques.

    La manifestation nationale du 2 décembre est un bon début à l’organisation de la résistance contre l’austérité. L’occasion pour ce front de présenter un programme anticrise, qui serait une alternative à l’austérité préparée pour la résorber le déficit budgétaire. En voici quelques points et notre avis sur la question :

    Le maintien de l’indexation automatique des salaires et des all ocations sociales

    L’idée selon laquelle l’indexation entraînerait une perte de compétitivité et une inflation à la hausse est un leurre! C’est un argument purement idéologique de la part des capitalistes qui ne cherchent qu’à défendre leur (énorme) part du gâteau.

    L’index a été miné (de par la manière dont on a choisi les produits qui composent le panier de l’index, mais aussi par de par le retard avec lequel les salaires sont indexés), mais même cette mesure va trop loin pour les patrons, les libéraux et l’Union Européenne.

    ‘‘Malgré’’ l’indexation, les profits des grandes entreprises ont été gigantesques ces dernières années. Peut-être pas suffisamment à leur avis ? Le maintien du mécanisme d’indexation est une revendication importante, mais nous devons avertir que ce maintien ne doit pas une fois de plus être marchandé contre de nouveaux cadeaux au patronat.

    Le maintien des prépensions et des allocations de chômage

    Alors que les jeunes ne trouvent pas d’emploi, on veut faire bosser plus longtemps nos aînés. C’est totalement illogique.

    Comment donner aux jeunes la perspective de se construire un avenir ? Cela ne tient pas la route de dire que puisque nous vivons plus longtemps, nous devons travailler plus longtemps, alors que nous produisons aujourd’hui bien plus en travaillant que lors des décennies précédentes. Veulent-ils nous faire travailler jusqu’à tomber raides ?

    Les attaques contre les allocations de chômage veulent s’en prendre aux plus faibles d’abord. Dans ce système, il est plus facile de s’en prendre à un chômeur que de tenter de faire payer plus à Electrabel. Il faut lutter contre le chômage, pas contre les chômeurs. C’est tout à fait possible en répartissant le travail disponible: en réduisant le temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Les entreprises qui effectuent des licenciements collectifs peuvent être nationalisées sous le contrôle des travailleurs.

    Ces nationalisations ne serviraient ainsi pas à socialiser les pertes et à privatiser les profits. Une entreprise nationalisée doit fournir de l’emploi et produire de façon socialement utile.

    Une fiscalité juste

    Les syndicats ont raison de faire remarquer que la moyenne actuelle de l’impôt payé par les entreprises est de 11,8% seulement, alors que le taux légal est de 33%. La politique de cadeaux fiscaux a donné tellement de milliards aux entreprises que les familles ordinaires contribuent désormais davantage à la collectivité que les entreprises.

    Nous sommes évidemment favorables au retrait du mécanisme des intérêts notionnels. Cette mesure n’a fait que remplir les caisses essentiellement de 20 grandes boîtes en Belgique. Ontelles créé de l’emploi ? Dernièrement, ArcelorMittal et Next Pharma ont démontré qu’ils n’ont fait que se servir de cadeaux fiscaux pour mieux détruire les emplois par la suite.

    Nous sommes bien entendu d’accord qu’il faut aborder les politiques fiscales. Mais il est illusoire de penser que les patrons ne vont pas trouver d’échappatoires pour éviter de payer l’impôt par l’évasion fiscale légale ou illégale. Si nous voulons avoir un véritable contrôle démocratique sur les revenus des grandes entreprises, nous devons prendre les secteurs clés de l’économie dans les mains du public. Cela permettrait immédiatement d’orienter ces secteurs (comme ceux de l’énergie et de la finance) pour qu’ils correspondent aux besoins de la majorité de la population.

    Un plan d’action contre la politique d’austérité !

    En préparation de la manifestation du 2 décembre les dirigeants ont expliqué que des simples mesures comme le renforcement de la lutte contre la fraude fiscale, la taxation à 24% des revenus financiers et l’arrêt des cadeaux fiscaux permettaient de trouver sans problème 11 milliards. Pour parvenir à imposer cela, il faudra bien plus qu’une manifestation de temps en temps.

    Nico Cué, secrétaire général de la FGTB Métal Wallonie-Bruxelles a eu raison de dire: ‘‘Si les mesures contenues dans le budget sont déséquilibrées, et on est convaincu qu’elles le seront, on va aller jusqu’à la grève générale. Au prochain comité fédéral de la FGTB, le 6 décembre, les métallos Wallonie- Bruxelles proposeront une feuille de route d’action, avec une grève générale de vingt-quatre heures en janvier. On pense que le combat va être dur et long. On propose donc d’aller crescendo, avec une grève de 48 heures en avril, et de 72 heures en juin. C’est dire qu’on risque de rentrer en conflit très fort avec le gouvernement, dont le Premier ministre sera probablement Elio Di Rupo.’’

    Nous avons besoin d’un plan d’action démocratiquement élaboré, avec une campagne d’information et de mobilisation dans chaque lieu de travail et dans la rue, sur base d’un programme anticrise partant des besoins de la majorité de la population. Sur cette base, il sera possible de réellement résister à l’austérité du gouvernement qui vient.

  • [DOSSIER] Dexia: aux travailleurs et à leurs familles de payer pour les bénéfices du privé ?

    Pour la nationalisation de Dexia, première étape vers un secteur financier public

    Dexia Banque Belgique est actuellement aux mains de l’Etat belge. La France a aussi repris une partie de Dexia, et le reste est placé dans une ‘‘bad bank’’. Début octobre, l’Etat danois a repris la banque Max et l’Etat grec la banque Proto. Ces interventions des gouvernements sont une expression de l’énorme nervosité qui règne dans les milieux économiques et politiques partout en Europe. Certains disent même qu’il faut une intervention européenne coordonnée pour sauver le secteur bancaire avec une injection de 200 milliards d’euros, de l’argent de la collectivité bien entendu.

    Dossier, par Bart Vandersteene

    En un weekend, le gouvernement belge a trouvé quatre milliards d’euros pour acheter Dexia Banque Belgique. Selon le premier ministre Yves Leterme et le ministre Reynders, cela ne va rien coûter aux contribuables. Dexia doit immédiatement payer une prime de 270 millions d’euros pour la garantie destinée à la ‘bad bank’, tandis que les intérêts annuels pour le prêt de 4 milliards sera de ‘seulement’ 160 millions d’euros. Bien sûr, ils passent très vite sur le fait que les 4 milliards empruntés doivent être remboursés. Par ailleurs, le gouvernement a engagé la collectivité pour un garantie de 54 milliards d’euros pour la ‘bad bank’. Cela représente 15% du PIB et environ 5.000 euros par Belge.

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    Est-ce qu’une banque publique pouvait éviter la crise actuelle ?

    Il est illusoire de penser qu’une banque publique qui n’a pas participé à des investissements risqués serait restée debout dans la période qui a précédé 2008. Cette illusion, qui était aussi entrée dans la gauche, suppose qu’une banque avec un taux d’intérêt de 2% sur les épargnes pouvait rivaliser avec les 4 à 6% promis par les autres banques, bien que cela fût fondé sur les grands risques.

    Si une banque publique avait existé, cela aurait été une île au milieu d’un océan de logique capitaliste, et les vagues spéculatives l’auraient immergé. Qui serait resté à la banque publique face au bombardement de propagande des médias et des experts avec leurs projections de rendements attrayants ? La pression aurait été rapidement là complètement s’inscrire dans une logique de spéculation.

    C’est pourquoi le Crédit Communal et la CGER ont été vendus au secteur privé. Les banques publiques ne pouvaient pas répondre de façon adéquate à la vague de spéculation financière néolibérale.


    Qui gère une banque publique ?

    Comment pouvons-nous assurer que la gestion des banques éviter de retourner vers la logique capitaliste, avec des managers dont la tâche est de faire des profits rapides pour gagner des bonus ? Nous plaidons pour que le contrôle et la gestion soient aux mains d’un comité de représentants démocratiquement élus des travailleurs du secteur, des clients et du monde du travail en général. Ces élus ne devraient avoir aucun privilège pour l’exercice de leurs fonctions. Les travailleurs devraient être exemptés de leur boulot pour exercer cette tâche, les représentants des gouvernements sont déjà payés pour leur mandat public.

    Mais ce n’est pas juste une question de nouvelle structure. La nationalisation de Dexia et de l’ensemble du secteur financier devrait faire partie de la construction d’une autre société dans laquelle les profits d’une minorité ne seraient pas centraux, mais bien les besoins de la majorité.

    Ce n’est pas ce que les ‘‘représentants’’ de la collectivité ont défendu au sein de Dexia ces dernières années. Non, ils ont délibérément défendu l’illusion néolibérale que les risques ont été réduits en les répartissant. Ils ont été bien payés pour défendre ces mensonges. Ces représentants ont-ils représenté la collectivité au sein de Dexia, ou plutôt Dexia au sein de la collectivité ? Aucun représentant public chez Dexia – et ils n’étaient pas des moindres avec le président de l’Europe Herman Van Rompuy ou le presque nouveau premier ministre Elio Di Rupo – n’a averti des dangers du secteur. Est-ce que ces politiciens vont maintenant se limiter à une nationalisation de Dexia pour que la collectivité doive payer pour les mauvaises dettes pendant que le privé peut s’en aller avec les bons morceaux pour leurs profits ?

    Une fois que le secteur financier sera dans les mains publiques, le secteur ne peut pas suivre la même voie que les directions précédentes qui étaient toujours inscrites dans la logique du capitalisme. Le secteur doit être mis sous le contrôle direct et la gestion des travailleurs et des clients. Cela devrait permettre de s’assurer que le secteur bancaire et de crédit joue un rôle socialement utile.


    Nous demandons que :

    • Tous les représentants politiques au sein du conseil de Dexia remboursent leurs honoraires pour les 10 dernières années
    • Tous les bonus pour les managers, comme Mariani, soient récupérés
    • Que Dexia soit enfin complètement placé aux mains du public
    • Un audit public soit réalisé sous contrôle ouvrier pour déterminer quels actionnaires et détenteurs d’effets ont droit à une indemnité équitable au nom de la collectivité
    • Les livres de toutes les banques soient ouverts
    • Le secteur dans son ensemble soit mis dans les mains du public
    • La gestion de ce secteur et son contrôle soient effectués par un comité élu composé de représentants élus des travailleurs, des clients et du monde du travail en général
    • Il faut rompre avec le capitalisme qui démontre de plus en plus sa faillite. Il faut commencer à construire une alternative socialiste dans laquelle les besoins et les désirs de la majorité de la population sont centraux.


    Tous complices

    Qui sont les représentants de la collectivité qui étaient supposés nous représenter au conseil d’administration de Dexia? Aperçu de quelques complices…

    Le président du conseil d’administration est Jean-Luc Dehaene, député européen du CD&V. Francis Vermeiren n’est pas seulement maire de Zaventem pour le VLD mais aussi président du Holding Communal (46.000 euros par an) et administrateur chez Dexia (pour un montant similaire). Plusieurs politiciens ont fait partie du conseil d’administration de Dexia. Parmi eux se trouvait le président européen Herman Van Rompuy.

    Une petite liste des politiciens qui ont été membres du conseil d’administration de Dexia ces dernières années :

    • PS: Marc Deconinck, Elio Di Rupo,
    • CDH: Benoît Drèze, Jean-Jacques Viseur
    • MR: Antoine Duquesne, Serge Kubla.
    • SP.a: Frank Beke, Patrick Janssens, Jean Vandecasteele, Geert Bervoets
    • Open VLD verres Louis, Francis Vermeiren, Patrick Lachaert, Karel De Gucht, Rik Daems, Jaak Gabriels
    • CD & V: Wivina Demeester, Herman Van Rompuy, Tony Van Parys, Luc Martens, Jef Gabriels, Stefaan Declerck

    Dehaene: politicien ou homme d’affaires ? Ou est-ce le même?

    Yves Leterme s’est trompé quand il a été à la radio en parlant de Dehaene comme un ex-politicien. Le poids lourd du CD&V est toujours eurodéputé, ce qui représente un salaire mensuel de € 6.080 ajouté aux 4.500 euros de frais et d’indemnités de voyage.

    En tant que président de Dexia, Dehaene a reçu une indemnité de 88.000 euros par an (hors primes et bonus). Au conseil d’administration d’Inbev, il recueille € 79.000, chez Umicore € 33.000, chez Lotus € 17.500, … A la FIFA, il reçoit € 70.000 par an. Ce montant a été récemment doublé en raison d’une pression de travail élevée. Ces revenus comptent pour environ 30.000 par mois. Rembourser ce qu’il a reçu de Dexia ne sera donc pas un grand problème pour Dehaene.

    Jean-Luc Dehaene est officiellement de l’aile du Mouvement Ouvrier Chrétien du CD&V. Les membres du MOC (y compris les membres d’Arco) pensent-ils que les intérêts des travailleurs sont bien défendus par de tels représentants ?
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    Pour des logements abordables, un enseignement gratuit et de qualité, des soins de santé,… il n’y a jamais de garantie de l’Etat. Pourquoi le problème des listes d’attente dans les soins de santé n’est-il pas résolu en un weekend en donnant les moyens adéquats ? Pour les banquiers et les spéculateurs, les politiciens trouvent facilement de l’argent en ‘un weekend de courage politique’. Mais pour les manques qui frappent la majorité de la société, il n’y a pas de moyens.

    La collectivité perd

    La décision de scinder Dexia a de lourdes conséquences. Cela est évident rien qu’au regard de la liste des principaux actionnaires:

    • Arco, le holding du Mouvement Ouvrier Chrétien, contrôle 13% des actions
    • Le Holding Communal : 14%
    • L’association d’assurance Ethias : 5%
    • Les gouvernements régionaux : 5,7% et le gouvernement fédéral : 5,7%

    Non seulement les grands actionnaires privés connaissent une perte de valeur, mais tous les niveaux de gouvernement et même la coopérative du mouvement ouvrier chrétien vont payer le prix fort pour avoir rejoint l’idéologie néolibérale avec le casino de Dexia.

    La perte de valeur pour le gouvernement fédéral et les gouvernements régionaux est de 2 milliards d’euros. Pour les 700.000 membres de la société Arco, une solution sera développée correspondant à la garantie de l’Etat pour les comptes d’épargne. La perte du Holding Communal, en théorie, doit conduire à la faillite. Il est possible que les régions et le gouvernement fédéral interviennent pour le maintenir à flot. Mais, pour les communes, cela signifie de toute façon un gouffre financier. Il y a la disparition des dividendes (en 2008, il s’agissait de 8,5 millions d’euros pour Anvers) et aussi la perte de valeur du Holding Communal. Ce holding avait acheté ses actions Dexia à 8,26 € alors que leur valeur boursière a chuté à moins de 1 euro. La collectivité va payer un prix élevé, la seule discussion est de savoir quel niveau va supporter quelle partie du prix.

    Enfin, le gouvernement a également engagé la collectivité pour 54 milliards d’euros pour la ‘bad bank’. Si quelque chose va mal – et le nom de ‘bad bank’ indique que le risque est grand – la collectivité intervient. Parmi les 200 milliards d’euros d’actifs dans cette ‘bad bank’, il y a 12 milliards d’euros en obligations des gouvernements d’Europe du Sud et 7,7 milliards d’actifs toxiques. Comme le dit l’économiste Van de Cloot (Itinera): ‘‘S’il y avait seulement de bons morceaux, pourquoi faudrait-il une garantie du gouvernement ?’’

    Les agences de notation vont bientôt se pencher sur la solvabilité de la Belgique, qui sera réduite après les garanties que l’Etat a prises en charge. Les belles paroles du gouvernement concernant l’argent que les garanties pour la ‘bad bank’ rapporteront à la collectivité ne sont pas prises au sérieux par les économistes des agences de notation.

    La ‘Bad Bank’ : étape vers un scénario grec?

    Dans le quotidien flamand ‘De Morgen’ le rédacteur en chef Yves Desmet a dit que la ‘bad bank’ est un énorme pari. ‘‘Si ça tourne mal, le gouvernement met la prochaine génération devant une dette semblable à celle de la Grèce ou de l’Irlande. C’est ni plus ni moins que mettre l’avenir en péril.’’

    Un scénario grec en Belgique suite à l’éclatement d’une bulle de spéculation et de crédit, c’est ce que la ‘bad bank’ peut nous apporter. Juste un rappel de ce que signifie ce scénario grec : un doublement du taux de chômage, la chute de moitié du revenu moyen d’une famille grecque au cours des quatre dernières années, une montagne de nouveaux impôts pour les travailleurs et leurs familles, la fin des livres scolaires parce qu’ils ne peuvent pas être payés, 200.000 fonctionnaires en moins,…

    De cyniques journalistes placent la responsabilité de ce scénario grec chez les Grecs eux-mêmes. Steven De Foer du ‘De Standaard’ avait écrit le 7 octobre : ‘‘Cette violence, cette protestation arrogante contre les institutions internationales, cette innocence théâtrale, comme si le Grecs sont justes des victimes. (…) Bien sûr, cela n’a pas de sens de réélire pendant des années des politiciens corrompus et de profiter du travail au noir, du népotisme, de la mauvaise gestion,… et après de venir dire que ce n’est pas de sa faute.’’ C’est vrai que le capitalisme met en évidence les éléments les plus mauvais des gens. Dans le cas d’un scénario grec dans notre pays, ce journaleux s’excusera-t-il pour le rôle joué par son journal dans l’élection des politiciens traditionnels ?

    Qui suit après Dexia ?

    Dexia a ouvert la danse dans cette deuxième phase de la crise financière. Beaucoup l’ont vu venir de loin, mais les responsables ont tout fait pour entretenir l’illusion qu’ils avaient tout sous contrôle. Il y a quelque mois, Jean-Luc Dehaene affirmait qu’il n’y avait aucun problème, pour dire aujourd’hui que Dexia est désormais plutôt un hedgefund.

    La garantie de l’Etat pour la ‘bad bank’ de Dexia (une garantie qui représente 15% du PIB) n’est que le début. Que faire si d’autres banques suivent ?

    Le FMI a estimé, avant l’épisode Dexia, qu’il faut 200 milliards d’euros pour protéger le secteur bancaire contre les conséquences de la crise de la dette dans la zone euro. Combien faudrait-il si, après la Grèce, le Portugal, l’Italie et l’Espagne entre aussi en difficulté ? Tout semble indiquer que nous allons bientôt avoir une vue plus claire sur ce scénario. Combien d’argent public sont-ils prêts à donner pour sauver les richesses, la position de pouvoir des grands actionnaires et les spéculateurs du secteur financier ?

    Gagnants et perdants

    Malgré tout l’argent public consacré au sauvetage des banques en 2008, la même culture de la spéculation et de la cupidité est restée à l’ordre du jour. Le manager de Dexia Mariani avait reçu 1,95 million d’euros en 2009 et, en plus de son salaire régulier, il a encore reçu plus de 1 million d’euros en 2010 en cadeau pour sa retraite de 200.000 euros, avec un bonus de 600.000 euros. L’homme avait sans aucun doute travaillé très dur ? Ses notes de frais à l’hôtel – l’hôtel cinq étoiles ‘Amigo’ à Bruxelles – démontrent qu’il était à Bruxelles en moyenne deux fois par semaine. Et c’est bien sûr Dexia qui payait 185 euros par nuit. Sans doute Mariani et Dehaene vont-ils encore encaisser une prime de départ pour quitter le bateau en plein naufrage ?

    Les politiciens veulent maintenant nettoyer les débris des vautours avec l’argent public. Les débris sont soigneusement triés dans les ‘‘toxiques’’ (lire: les pertes) qui sont pour la collectivité et une partie rentable qui, par la suite, peut être retournée aux mêmes vautours à prix d’ami. Alors que les spéculateurs sont sauvés, nous sommes confrontés à des projets d’austérité dans la sécurité sociale, les soins de santé, les services sociaux et publics, l’éducation,…

    Les principaux actionnaires ont encaissé de gras dividendes des années durant et ont consciemment joué les parasites. Leurs complices dans les médias et la politique ont menti au public et quelques personnes se sont laissé tenter pour placer leurs épargnes et participer à la fête boursière. Cela est maintenant utilisé pour dire que chacun est responsable, y compris ceux qui ont été trompés par cette campagne de propagande massive.

    Les responsables de la spéculation, les principaux actionnaires et les managers, n’ont besoin d’aucune compensation pour l’expropriation par le public. Pour les petits actionnaires, une compensation doit être possible sur base de besoins prouvés. Nous ne voulons pas mettre en encore plus grande difficulté ceux qui avaient espéré compléter leur maigre pension avec le revenu de quelques actions.

    Il faut aussi que l’épargne et les prêts des travailleurs et de leurs familles soient garantis. La société Arco doit être dissoute, avec une compensation pour les 700.000 membres victimes de la participation de la direction d’Arco au casino de Dexia.

    Une alternative socialiste

    La nationalisation complète et définitive de Dexia en tant que première étape vers un secteur financier dans les mains du public avec une gestion démocratique

    La première banque entièrement détenue par l’État est un fait. Le ministre Reynders suggère que Dexia Banque Belgique peut rester dans la propriété publique pendant des années. Le rédacteur du ‘De Standaard’ Guy Tegenbos n’est pas d’accord : ‘‘une banque n’est pas une tâche essentielle pour un gouvernement.’’ Bien protéger l’épargne et l’utiliser pour accorder des prêts à ceux qui veulent, par exemple, investir en achetant une maison ou au gouvernement pour investir dans des travaux publics nous semble bien être une tâche essentielle de la collectivité.

    Le système bancaire et de crédit est trop important pour être laissé aux vautours à la recherche de profits rapides. Il est vrai que cela ne sera pas réglé si ‘nationalisation’ signifie que les banques seraient dirigées par des (anciens) politiciens aux attitudes identiques à celles de leurs copains du privé. Tegenbos écrit: ‘‘Même si l’objectif des administrateurs du gouvernement est d’avoir des services bancaires objectifs, il y aura toujours la tentation de poursuivre des objectifs moins honorables’’.

    Une banque publique ne signifie pas automatiquement qu’elle fonctionne au service de la majorité de la population. Ces dernières décennies, de nombreuses entreprises publiques ont été utilisées comme tremplin pour le secteur privé. Elles étaient sellées avec des achats inutiles, une mauvaise gestion et un agenda destiné à servir un noyau d’élite. Pensons à la mauvaise gestion au sommet de la SNCB, où à la faillite orchestrée de la Sabena, après quoi le privé a pu reprendre le morceau intéressant de Brussels Airlines.

    L’ensemble du secteur financier doit être retiré des mains du secteur privé afin de pouvoir jouer un rôle socialement utile. Faire de Dexia Banque une banque publique ne peut être qu’une première étape pour prendre l’ensemble du secteur hors des mains des spéculateurs.

    Mais un Etat servant les intérêts de l’élite capitaliste n’appliquera pas une telle politique dans les pans de l’économie dont il est propriétaire. Pour échapper à la logique du libre marché, une banque, une société ou une industrie dans les mains du public doit être placée sous le contrôle démocratique des travailleurs.


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  • Nationalisation d’ArcelorMittal sous le contrôle des travailleurs

    Sauvons l’emploi, pas les profits !

    Hier soir, c’est une véritable bombe sociale qui a explosé en région liégeoise : le groupe ArcelorMittal a annoncé la fermeture définitive de la phase à chaud liégeoise. Plus de 600 emplois directs sont concernés, sans parler des centaines de sous-traitants ou encore de l’impact destructeur sur le budget de Seraing. Pourquoi ne pas nationaliser ArcelorMittal? C’est ce qu’ont officiellement demandé les syndicats d’ArcelorMittal à Elio Di Rupo : mettre un milliard d’euros sur la table avec l’argument que la Belgique a bien pu sortir 4 milliards d’euros en un week-end pour Dexia…

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    Manifestation de solidarité avec les travailleurs d’ArcelorMittal à l’appel du front commun syndical CSC-FGTB ce mercredi 26 octobre, à 10h, place communale à Seraing, devant l’Hôtel de ville.


    ArcelorMittal : même patron, même combat !

    Comme le dénonce le communiqué de presse du Comité NPA Transfrontalier Longwy-Luxembourg (54) : ‘‘Au Luxembourg, après la délocalisation du service informatique, ArcelorMittal vient d’annoncer la fermeture ‘‘provisoire’’ de l’aciérie et de l’un des deux laminoirs de Schifflange, tandis que la production au site de Rodange passera de deux à un poste/jour. Avec la complicité du gouvernement luxembourgeois, qui est toujours actionnaire chez ArcelorMittal, 600 métallos vont se retrouver dans cette fameuse ‘‘cellule de reclassement’’ où l’État, venant en aide à ces pauvres actionnaires, paiera une grosse partie des salaires des travailleurs ! Quant aux innombrables emplois qui vont se perdre dans le secteur de la sous-traitance, on n’en parle même pas.

    En France, après l’extinction du site Gandrange, le couperet vient de tomber, sur le site de Florange-Hayange : 1.100 ouvriers vont se retrouver au chômage technique, au moins 400 intérimaires verront leur contrat résilié. (…) pour stopper la rapacité des actionnaires d’ArcelorMittal, pour contrer la ‘‘concurrence libre et non faussée’’, il faut d’autres arguments: un combat qui s’étend sur l’ensemble du groupe ! Donner une dimension internationale à l’action est nécessaire ! Les métallos doivent se donner tous les moyens de combat possible en exigeant la coopération des syndicats au-delà des frontières nationales.’’

    Solidarité internationale, pour une lutte internationale !

    ‘‘Bande d’hypocrites, vous avez donné plein d’espoirs aux travailleurs en leur disant ‘‘soyez compétitifs et ça va allez’’. Et les travailleurs ont accepté de faire des efforts et des sacrifices. Tout ça pour fermer ! Et bien si Mittal ne veut plus de l’outil, on va le reprendre.’’ Voilà ce qu’a déclaré Francis Gomez, président des métallos de la FGTB tandis qu’Anne Demelenne (secrétaire générale de la FGTB) et Thierry Bodson (président de la FGTB Wallonne) ont été reçus aujourd’hui par le formateur Elio Di Rupo et lui ont donné le plan de nationalisation d’un milliard.

    Très nombreux sont ceux qui, aujourd’hui, sont tout simplement choqués par le cynisme de la direction du groupe, par toutes les belles promesses non-tenues en échange d’une flexibilité accrue. Les travailleurs se sentent tout simplement plumés, et avec eux toute la société. Les syndicats font bien de le relever, cet évènement se produit dans un contexte bien particulier après ce qui est arrivé à Dexia.

    D’autre part, remuées par cette annonce, différentes données refont surface. Comme celles du dossier du magasine Trends-Tendances datant d’il y a un an (les ‘‘20 plus gros employeurs qui ne paient pas d’impôts’’). Dans celui-ci, ArcelorMittal figurait en bonne compagnie (Belgacom, Delhaize,…). En 2009, comme l’avait révélé le service d’étude du PTB, la filiale financière ArcelorMittal Finance & Service Belgium avait payé un impôt de 496 euros… Chiffre qu’il faut comparer au 1,3 milliard d’euros de profit de cette année. Bien peu de personnes peuvent se vanter d’avoir un taux d’imposition de 0,00038 % (le taux officiel pour les sociétés est de 33,99%). Qui a dit que les entreprises sont trop taxées en Belgique ? Selon Trends-Tendance, en 2010, les bénéfices étaient de 2,9 milliards de dollars, et de 1,1 milliard de dollars durant le seul premier trimestre de 2011. Du propre aveu d’Etienne Botton (porte-parole d’ArcelorMittal à Liège), le montant des impôts payés en 2009 est dû au système de la Déduction des Intérêts Notionnels. Rappelons que ce système avait été défendu par l’argument que la mesure visait à préserver l’emploi en Belgique… En bref : Take the money and run !

    Quel type de nationalisation ?

    Le 12 mars 2003, quand le groupe Arcelor (repris par le groupe Mittal en 2006) avait décidé la fermeture de la phase à chaud de Cockerill Liège, pas moins de 50.000 personnes avaient participé à une manifestation contestant cette décision. Ce nombre à lui seul exprime le potentiel de solidarité qui est présent : il s’agissait de la plus grande manifestation ouvrière dans la Cité Ardente depuis la grande grève générale de 1961 ! D’autres secteurs avaient débrayé et des métallos français ou allemands étaient également venus. A l’époque, nous avions écrit : ‘‘La manifestation dégageait à la fois un sentiment de force et d’impuissance. Force de la mobilisation. Impuissance de la direction politique. Les travailleurs de Cockerill suivent leurs délégués syndicaux qui suivent les secrétaires syndicaux qui suivent les politiciens locaux! Non pas que les travailleurs fassent confiance aux politiciens traditionnels (lors du meeting à la fin de la manif la seule évocation des responsables politiques provoquait une vague de huées et de sifflets). Mais faute d’alternative politique, les travailleurs suivent avec méfiance. Au meeting final, lorsqu’un responsable syndical en appelle à la nécessité de légiférer pour empêcher que cela ne reproduise plus, mon voisin, un ex-ouvrier de Continental venu par solidarité, me dit: "Tu vois, il nous a déjà laissé tomber! Il parle pour le futur!"

    2003 : Le PSL, à l’époque Mouvement pour une Alternative Socialiste, était intervenu dans les diverses manifestations et actions (ici au Grand Duché du Luxembourg) en défendant la nationalisation de Cockerill sous le contrôle des travailleurs, sans rachat ni indemnité.
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    Nous avions à l’époque distribué un tract défendant la nécessité de la nationalisation de Cockerill sans rachat ni indemnité et sous contrôle ouvrier comme seule manière de préserver l’emploi. Certains avaient alors critiqué cette revendication comme hors de portée, mais nous ne pouvons que constater aujourd’hui que la situation est arrivée à un cul-de-sac.

    La nationalisation est la seule solution, mais pas n’importe quelle nationalisation ! Les responsables de la Région wallonne sont incapables de diriger une sidérurgie. On a vu cela aux Forges de Clabecq ou encore lorsque l’État belge a racheté (à prix d’or) Cokerill-Sambre en 1981 pour ensuite transmettre l’entreprise à la Région wallonne. Quand nous parlons de nationalisation, nous ne parlons pas d’une entreprise gérée dans le cadre du capitalisme et respectant sa logique, où les moyens de la collectivité sont utilisés pour provisoirement venir ”boucher les trous” en fonction des intérêts patronaux quand un secteur n’est plus suffisamment rentable.

    Dans le cas de Cockerill-Sambre, ce processus a conduit à l’intégration dans le groupe Arcelor, la Région Wallonne restant le premier actionnaire d’un groupe essentiellement contrôlé par des fonds de pensions américains… C’est en 2006 qu’Arcelor est devenu Arcelor-Mittal suite à une OPA hostile de Mittal Steel (un rachat des actions d’une entreprise par une autre sans accord préalable), numéro un de l’acier mondial.

    La seule manière de préserver l’emploi tout en orientant l’activité vers une production écologiquement responsable et socialement utile est de procéder à une nationalisation sans rachat ni indemnité, sous le contrôle démocratique des travailleurs. Les métallos connaissent leur entreprise parfaitement et sont capables de former un collectif de direction impliquant la mobilisation de tous les travailleurs et la mise sur pied de comités de vigilance et de contrôle ouvrier qui seront les yeux et les oreilles des travailleurs sur l’entreprise. Pour voir clair dans les comptes il faut aussi la levée du secret bancaire. Sans cela, tout sera perdu à terme: le chaud, le froid, l’emploi chez les sous-traitants et dans les services. Dans d’autres pays où ArcelorMittal est implanté, la revendication de la nationalisation est aussi discutée, comme en Algérie, où une grève générale a éclaté sur cette question en mai de cette année, ou au Kazakhstan.

    A terme, un tel type de nationalisation ne saurait être viable qu’avec l’instauration d’une société où les secteurs clés de l’économie (notamment ceux de l’énergie et des banques) seraient retirés des griffes du privé pour être collectivisés dans le cadre d’une économie démocratiquement planifiée, c’est-à-dire totalement soustraite du chaos de l’économie capitaliste.

    Nous proposons:

    • La nationalisation sans rachat ni indemnité. Sans rachat car on ne doit pas payer une deuxième fois ce que les travailleurs ont déjà payé une première fois par leur travail et leur santé.
    • L’ouverture des livres de comptes et la levée du secret bancaire de l’entreprise et de ses filiales. Les travailleurs ont le droit de savoir où est passé l’argent et qui en a profité.
    • Afin d’assurer à chacun un emploi, le PSL défend les 32 heures, partout, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire
    • La mise sous contrôle ouvrier. Aucune confiance aux politiciens ni à la Région Wallonne pour gérer l’entreprise. Il faut élire à Cockerill dans chaque atelier et dans chaque pause des délégués à un comité de contrôle ouvrier (beaucoup plus nombreux que les délégations syndicales) pour assurer le contrôle de l’entreprise: contrôle des stocks, des produits finis, des commandes, des livraisons, des fournitures, des paiements bancaires, etc.
    • La nationalisation des secteurs clés de l’économie, dans le cadre de l’élaboration d’une planification démocratique de l’économie en fonction des intérêts de la majorité de la population.
    • L’instauration d’une société socialiste démocratique.
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