Tag: Crise des réfugiés

  • [PHOTOS] Manifestation pour la régularisation des sans-papiers

    Ce dimanche, une manifestation en faveur de la régularisation des sans-papiers appelée par la Coordination nationale des sans-papiers a regroupé 2000 personnes. On pouvait y constater une grande colère contre la politique d’asile répression des autorités, encore tout récemment illustrée par les propos scandaleux du secrétaire d’Etat à la migration Theo Francken concernant le contournement de la Déclaration des droits de l’Homme. Le nom de Mawda était sur toutes les lèvres, et nombreux sont ceux qui ont fait le parallèle avec Semira Adamu, décédée il va y avoir tout juste 20 ans dans le cadre de son expulsion du pays. Aujourd’hui, les sans-papiers sont condamnés au travail au noir avec des salaires de misères dans des conditions d’extrême exploitation. Si le gouvernement ne veut pas connaître la régularisation, c’est notamment pour défendre les intérêts des employeurs qui recourent à cette main-d’œuvre bon marché et corvéable à merci.

    >> Lire le tract que nous avons distribué à cette manifestation

    Quelques photos de Mario:

    [embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/TzZo9iyRPgwjTeYWA]

    Photos de Liesbeth:
    [embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/a6ooWRycSRa1q4Er7]

  • Contre une politique d’asile qui s’enfonce dans l’horreur, développons la résistance !

    Theo Francken entend ‘‘trouver une manière de contourner l’article 3 de la Convention européenne des Droits de l’homme’’ (celui qui interdit la torture et les traitements inhumains ou dégradants) pour permettre le ‘‘refoulement’’ de bateaux chargés de migrants vers les côtes africaines. Le gouvernement n’avait d’ailleurs pas hésité à renvoyer des sans-papiers vers la dictature soudanaise. Francken a facile de se retrancher derrière la politique de l’Europe-forteresse, qui n’a eu aucun problème à conclure des accords avec la Turquie d’Erdogan et avec les milices libyennes.

    Rafles au parc Maximilien, projet de loi permettant les perquisitions à domicile chez des sans-papiers, traques policières dans le monde associatif et culturel, projet d’ouverture d’un centre fermé pour enfants, etc. : la politique d’asile de Michel et sa bande est faite de terreur et de répression systématique. Avec l’étude commandée à la Banque nationale sur le ‘‘coût de la migration’’, c’est carrément une mesure du programme raciste en 70 points du Vlaams Blok qui est adoptée par le gouvernement. C’est ce contexte politique qui est responsable du décès de la petite Mawda. 20 ans après la mort de Semira Adamu, la politique d’asile belge tue toujours.

    Les autorités visent aussi à imposer le silence à la solidarité. En riposte à la lettre ouverte des 11 recteurs d’universités qui appuyait la demande de régularisation définitive de la famille de Mawda, Francken n’a pas hésité à menacer : ‘‘Si les recteurs veulent jouer à un petit jeu politique (…), ils seront confrontés à un retour de boomerang.’’ Les perquisitions à domicile doivent d’ailleurs également viser les personnes solidaires. Contrairement à la France, le ‘‘délit de solidarité’’ n’existait pas en Belgique. Mais 12 personnes qui ont accueilli des migrants chez elles seront bientôt jugées pour participation présumée à une ‘‘organisation criminelle de traite des êtres humains’’.

    Diviser pour mieux régner

    Cette politique prône et légitime la déshumanisation de notre société. Car il ne faut pas s’y tromper, le gouvernement veut rendre acceptable la violence contre une couche de la population pour mieux s’en prendre à d’autres. Comme les chômeurs, chassés depuis déjà de nombreuses années, ou les malades de longue durée plus récemment. Attiser la haine contre les migrants aide à diviser la population. Et Michel & Co savent changer de cible quand bon leur semble. A leurs yeux, on est d’office un nuisible dès lors que l’on se met en travers de leur logique néolibérale.

    Pendant ce temps, les sans-papiers restent sans espoir, sans statut et donc sans droits. Forcés, donc, de se soumettre à des conditions d’exploitation qui, en retour, instaurent une pression sur les conditions de salaire et de travail de tout un chacun. Cela aussi, le gouvernement le sait très bien.

    De la solidarité à la résistance

    En septembre, cela fera 20 ans que Semira Adamu est décédée, elle aussi victime du racisme d’Etat. Ce sera une autre occasion d’investir le débat public et d’y faire entendre une autre voix que celle de la haine et de la division – le mieux serait avec une nouvelle manifestation, de masse – peu de temps avant les élections communales. La colère contre la politique antisociale devra également résonner dans les prochains scrutins, jusqu’aux élections régionales, fédérales et européennes de 2019.

    Cette colère doit être armée d’une alternative : la régularisation des sans-papiers, l’abolition des centres fermés pour étrangers, la garantie de liberté de circulation, la fin des expulsions et de la criminalisation des personnes sans-papiers. Cela exige aussi de défendre le droit au logement pout toutes et tous, migrants ou non. Ainsi, de réelles ‘‘communes hospitalières’’, devraient recourir à la loi Onkelinx de 1993 qui permet la réquisition de logements vides ainsi que défendre un plan d’investissements publics massifs dans les logements sociaux. La même logique doit prévaloir pour l’accès aux soins médicaux ou à l’éducation.

    A l’heure actuelle, toute réforme exige une lutte révolutionnaire. Les revendications qui précèdent doivent aller de pair avec une lutte soutenue pour l’unité de tous les travailleurs contre l’austérité et le racisme, pour une société débarrassée de toutes les formes de discrimination. Ce système de misère et d’exploitation, nous le rejetons. Il repose sur la guerre et le pillage néocolonial qui ne laissent d’autres choix à d’innombrables personnes que de risquer leur vie et de fuir. Construisons un rapport de forces de lutte et de solidarité vers l’instauration d’une société socialiste démocratique, sans exploitation et concurrence impitoyable, où les leviers de l’économie seraient aux mains de la population, sous son contrôle et sa gestion démocratiques.

  • [PHOTOS] Manifestation nationale contre le racisme

    Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Bruxelles hier pour protester contre le racisme. La plate-forme de la manifestation avait reçu le soutien d’un large éventail d’associations et d’organisations. la participation était remarquablement diversifiée, y compris une importante délégation kurde. Nous étions présents avec une délégation et avons mis en place différents stands pour y présenter notre matériel politique. Notre mensuel a pu compter sur un fort bon écho, notamment au sujet de notre approche de la lutte contre le racisme.

    Reportage photos de Liesbeth

    Manifestatie tegen racisme // Liesbeth

    Reportage photos de Mario

    Manifestation contre le racisme // Mario

  • [PHOTOS] Vottem, 19 ans, je ne l’accepte toujours pas!

    Cette année, près de 400 personnes ont à nouveau manifesté contre le centre fermé pour étrangers de Vottem, là où sont enfermées des personnes dont le crime est d’avoir voulu fuir la misère ou la guerre dans leur pays d’origine.

    Voici ci-dessous une série de très belles photos de Lesbeth, et par la suite le texte du tract que nous avons distribué à cette occasion.

    Vottem 2018// Liesbeth

    Au cours des derniers mois, le gouvernement Michel et Théo Francken se sont illustrés par leur dureté et leurs provocations sur les questions migratoires. Mais l’existence de centres fermés comme celui de Vottem illustre clairement qu’il ne s’agit pas d’un changement fondamental : depuis plus de 20 ans, la répression est la règle en matière de politique migratoire.

    Néanmoins, avec la multiplication des opérations policières, le projet de loi sur les visites domiciliaires, le projet de réouvertures d’ailes pour les familles dans les centres fermés, la récente descente de police dans une ASBL culturelle, la collaboration avec le régime dictatorial d’Al Bashir au Soudan,… il est clair qu’un nouveau pas dans la répression a été franchi.

    Cela n’a pas été sans réaction, avec de nombreuses actions à l’automne, la mise sur pied d’une plate-forme d’hébergement citoyenne et des manifestations frôlant ou dépassant la dizaine de milliers de personnes le 13 janvier et le 25 février. A ces mobilisations s’ajoutent une date encore à venir avec la Manifestation nationale contre le racisme du 24 mars à Bruxelles (14h à la gare du Nord), une date connue suffisamment longtemps à l’avance pour pouvoir activement faire campagne et créer une dynamique.

    Cependant, tant que nous nous bornerons à revendiquer politique d’accueil plus humaine en termes flous, Charles Michel pourra tranquillement continuer à affirmer que « la gauche ne propose aucune alternative crédible à ce que le gouvernement fait ». La politique raciste du gouvernement vise notamment à diviser les travailleurs, en suggérant ouvertement qu’entre la sécurité sociale et la politique d’accueil, il faudrait choisir. Les pénuries sociales sont un terreau fertile pour la division. Dans une situation ou le recours aux banques alimentaires atteint des records (16.488 tonnes pour 157.151 personnes), ou 21% de la population affirme avoir du mal à joindre les deux bouts et où l’accès à un logement décent et abordable est de plus en plus difficile, il n’est pas étonnant que cette rhétorique fasse mouche chez certains.

    Pour casser le relatif soutien passif dont dispose Francken et poursuivre les mobilisations avec l’unité la plus large possible, nous avons besoin de revendications offensives telles que la suppression des centres fermés et leur requalification en centres d’accueil, un plan d’investissement massif dans la construction de logements sociaux accessibles à tous sans distinction d’origine, un refinancement des services sociaux et de l’enseignement, une répartition du temps de travail via une réduction du temps de travail sans perte de salaire, de vrais contrats de travail pour tous, la régularisation de tous les sans-papiers, … Cela clarifierait immédiatement qu’avoir à la fois une politique d’accueil et la sécurité sociale est tout à fait possible pour autant que l’on réclame les richesses accaparées la classe dominante dont les dividendes ne cessent d’augmenter (+5,3% en 2017) au fur et à mesure que les conditions de vie de la majorité de la population sont cassées.

    Solidarité internationale, pour une autre société

    Nous voulons lutter contre les causes qui poussent les gens à fuir. Guerres, interventions impe?rialistes, surexploitation des gens et de la nature : voila? ce qui pousse tant de personnes a? fuir la violence, la mise?re et les catastrophes.

    Mais cela ne?cessite de rompre avec la logique de profit du capitalisme, ou? la concentration des richesses chez une infime e?lite signifie mise?re et tensions grandissantes pour le reste de la population. Encore l’année dernière, l’OTAN a appelé ses états membres de dégager 2% de son budget à la défense. Pour se rapprocher de ce chiffre, notre gouvernement a dégagé 3 milliards d’euros pour de nouveaux avions de guerre. Ils sèment la misère et pointent des doigts les victimes.

    De?fendons une alternative au capitalisme : une socie?te? socialiste ou? seraient prioritaires les besoins de de la majorite? de la population et non les profits d’une poigne?e.

    Solidarité avec Mounir et Jiyed

    Le vendredi 9 février, 7 sans-papiers ont été arrêtés à l’ASBL culturelle Globe Aroma. Deux d’entre eux ont été envoyés au centre fermé 127 bis Parmi les deux sans-papiers enfermés, l’un est Jiyed, l’artiste qui devait présenter ses œuvres au centre d’exposition et qui n’a pas pu s’y rendre. L’autre est Mounir, un militant syndical du Comité des Travailleurs avec et Sans-Papiers de la CSC, actif en Belgique depuis une dizaine d’années.

    Une attaque contre l’un est une attaque contre tous !

    Ecrivez des motions et déclarations de solidarité avec votre délégation syndicale, votre classe d’école, etc. et envoyez là au groupe facebook ”Libérez Mounir, le délégué syndical des sans-papiers”

  • Stop à Theo “Trump” Francken et au racisme du gouvernement !

    Aujourd’hui n’est pas la première et certainement pas la dernière action contre la politique migratoire de Francken et du gouvernement. Leurs provocations racistes ont déclenché une large vague de solidarité. Expulsion des réfugiés soudanais vers leur arrestation certaine, collaboration avec des dictatures et des régimes répressifs, visites domiciliaires, raffle à Globe Aroma, dans les transports, stigmatisation des réfugiés… Ces attaques doivent faire face à une mobilisation large, à l’image de la manifestation d’aujourd’hui.

    Diviser pour mieux appliquer l’austérité

    La politique de Francken est soutenue par l’ensemble du gouvernement. La forme est parfois critiquée, mais sur le fond ils sont tous d’accord. Ils saisissent d’ailleurs ce dossier pour semer la division afin de nous affaiblir. Bart De Wever l’a clairement exprimé : ils durcissent la politique migratoire pour prétendument garantir le financement de la sécurité sociale.

    Soyons clairs, c’est le gouvernement actuel et ses prédécesseurs qui ont coupé dans la sécurité sociale, l’éducation, les salaires, les pensions, non pas pour mieux accueillir les migrants mais bien en contrepartie des cadeaux fiscaux aux plus riches et aux entreprises afin de garantir leurs profits. De surcroît, les patrons exploitent les sans-papiers en leur imposant des conditions de travail et de salaire pitoyables. Ils mettent ainsi pression sur celles de tous les travailleurs. La régularisation des sans-papiers est nécessaire pour garantir des conditions de travail décentes pour chacun.

    Stop à l’austérité, pour une lutte unifiée

    Pénurie de logements sociaux, emplois précaires, allocations et pensions sous le seuil de pauvreté, ces politiques augmentent la précarité. 21,5% de la population affirme difficilement pouvoir joindre les deux bouts. Nous devons défendre offensivement une alternative car malheureusement cette précarité constitue le terreau fertile pour pointer les migrants comme boucs émissaires. Le dernier drame social à Carrefour n’est, lui non plus, pas causé par les migrants mais bien par la soif de profit d’une multinationale qui a fait 1 milliard d’euros de bénéfices en 2016.

    Afin de contrer le racisme que ce gouvernement répand, de renforcer la solidarité et de garantir un accueil décent aux réfugiés et aux migrants, il est crucial de lier la lutte contre cette politique migratoire à la lutte pour les moyens financiers nécessaires. Revendiquons un plan massif d’investissements publics pour fournir des logements sociaux, refinancer l’enseignement et pour fournir des emplois décents à chacun, sans distinction d’origine, de lieu de naissance ou de religion. Les richesses existent. Les milliards planqués au Panama et dans d’autres paradis fiscaux, les profits records des grandes entreprises, devraient être mis sous contrôle démocratique de la collectivité.

    Une telle approche permettrait de renforcer le mouvement de solidarité en unifiant les victimes de la politique du gouvernement. Défendre les conditions d’accueil ainsi que les acquis sociaux minerait les possibilités pour le gouvernement de nous diviser.

    Solidarité internationale, pour une autre société

    Nous voulons lutter contre les causes qui poussent les gens à fuir. Guerres, interventions impe?rialistes, surexploitation des gens et de la nature : voila? ce qui pousse tant de personnes a? fuir la violence, la mise?re et les catastrophes.

    Des emplois de?cents, des investissements publics massifs dans le logement social, l’e?ducation et les soins, etc. sont ne?cessaires. Mais cela ne?cessite de rompre avec la logique de profit du capitalisme, ou? la concentration des richesses chez une infime e?lite signifie mise?re et tensions grandissantes pour le reste de la population. Encore l’année dernière, l’OTAN a appelé ses états membres de dégager 2% de son budget à la défense. Pour se rapprocher de ce chiffre, notre gouvernement a dégagé 3 milliards d’euros pour de nouveaux avions de guerre. Ils sèment la misère et pointent des doigts les victimes.

    De?fendons une alternative au capitalisme : une socie?te? socialiste ou? seraient prioritaires les besoins de de la majorite? de la population et non les profits d’une poigne?e.

    Stop Theo ‘Trump’ Francken.
    • Stop la politique de division raciste de ce gouvernement.
    • Pour un plan massif d’investissements publics: logements sociaux, enseignement qualitatif et des emplois décents pour tous.
    • Les moyens existent dans les poches des capitalistes.
    • Régularisation de tous les sans-papiers.
    • Luttons contre les causes qui poussent à se fuir: guerre, terreur, exploitation et destruction climatique.
    • Pour une société socialiste démocratique.

  • Crise soudanaise. Le gouvernement trébuche, se reprend et lance de nouvelles attaques !

    Photo : Mario

    Après les faits, il est peut-être facile de présenter comme un fait-divers la crise soudanaise qui menaçait cet hiver de désintégrer le gouvernement Michel. En réalité, elle est née de la tension permanente enracinée dans ce gouvernement dès sa formation.

    Par Els Deschoemacker

    Dès le début, cette coalition suédoise exceptionnelle a été qualifiée de gouvernement kamikaze. Elle semble néanmoins avoir maintenant de bonnes chances d’être réélue. Comment est-ce possible ? Les obstacles sur son chemin étaient pourtant innombrables.

    Initialement, la coalition a été mise sur pied pour enrayer la progression de la N-VA en la tirant dans le bain. Il s’agissait d’un jeu dangereux, l’équivalent politique de danser sur une corde raide, et pas seulement pour la N-VA. Jusqu’où serait-elle prête à aller pour gouverner ? Pour ses partenaires, ce n’était pas non plus sans risques : comment éviter d’être brûlés par cette collaboration ?

    Cela explique l’attitude ambiguë des partenaires de la coalition qui, bien qu’ils aient voulu saisir l’occasion de pousser leurs réformes le plus loin possible, désiraient surtout contrer la montée en puissance d’un facteur politique incontrôlable.

    La N-VA a systématiquement utilisé sa position pour appliquer son programme d’inspiration thatchérienne. Ses partenaires ont suivi. En critiquant parfois la forme, mais en soutenant systématiquement ce gouvernement et son train de mesures antisociales. Devenus complices, toute opposition de leur part est extrêmement hypocrite.

    Ce n’est pas tant la N-VA qui perd des plumes dans les sondages, ce sont ses partenaires de coalition, tout particulièrement le CD&V. Cette prétendue facette sociale du gouvernement n’a strictement rien obtenu qui peut être qualifié de social, même de loin.

    Seul le mouvement ouvrier aurait pu construire un véritable contrepoids. Mais au lieu de dégager le gouvernement par la grève en 2014, ses dirigeants ont choisi de suivre leurs ‘‘relais politiques’’ (le CD&V, le PS et le SP.a) à l’intérieur et à l’extérieur du gouvernement. Leur intention n’était pas de placer les travailleurs au pouvoir mais d’espérer un capitalisme plus modéré, moins provocateur, en mettant un terme aux forces de droite qui voulaient provoquer une contre-révolution antisociale.

    C’est une des leçons les plus importantes du mouvement de 2014, que le sommet de la N-VA a compris : les dirigeants syndicaux osent aboyer, mais ils ne mordent pas. Ils veulent montrer leur force potentielle, mais ne l’utilise pas.

    Cela revenait à dire à la N-VA de continuer sur sa lancée. Avec des chocs, bien entendu, puisqu’il lui fallait briser des tabous en matière de protection sociale et de droits humains. En ce qui concerne les droits des réfugiés, par exemple, les limites ont été repoussées jusqu’à un point considéré impensable auparavant.

    Charles Michel estime ce gouvernement visionnaire, un véritable gouvernement réformateur. Mais il passera le plus probablement à la postérité comme celui d’une bande de menteurs qui n’ont pas peur de tromper le peuple et le parlement. S’il a été question de progrès, ce n’est qu’au bénéfice des grandes entreprises et de l’élite. Les inégalités sociales se creusent. La précarité explose. Nombre de contrats de travail ne permettent qu’à peine de vivre. Il faut parfois un deuxième voire un troisième emploi pour compléter un salaire trop peu élevé.

    Il y a assez de raisons pour que l’opposition offre une alternative, mais elle trempe dans le même bain. Elle critique la ‘‘communication’’ du gouvernement avec un ton sévère, mais le contenu de leurs déclarations n’offre aucune solution pour des emplois décents, des logements abordables, de bons soins de santé, etc. Pieds et poings liés aux limites du capitalisme, elle est tout autant les jouets des forces du marché international que les partis actuellement au pouvoir.

    Les seuls à faire entendre un autre son de cloche au Parlement, ce sont les élus du PTB. Presque tous les sondages prévoient d’ailleurs une nouvelle percée du parti. Une partie de la classe des travailleurs rompt avec le néolibéralisme et perd sa confiance dans les partis traditionnels.

    Il n’y a toutefois pas de raccourci possible. Le PTB devra abandonner son pragmatisme électoral et se concentrer sur l’organisation et la mobilisation des masses de travailleurs et de jeunes autour d’un programme de rupture anticapitaliste.

  • 25/02 “Human wave for solidarity and humanity”

    Solidarite? avec tous les migrants ! 25 février, 14h, Parc Maximilien à Bruxelles

    Apre?s la politique de ‘opkuisen’ (nettoyage) du gouvernement dans le parc Maximilien et le renvoi de re?fugie?s au Soudan malgre? le risque de torture, le gouvernement fe?de?ral souhaite a? pre?sent le?galiser les rafles a? domicile, y compris chez les citoyen.ne.s qui he?bergent les migrants pour e?viter qu’elles/ils ne doivent dormir dehors. Il s’agit la? d’une attaque envers nos valeurs fondamentales mais aussi envers le travail formidable des citoyens he?bergeurs re?unis au sein de la Plateforme Citoyenne de soutien aux réfugiés du Parc Maximilien.

    Le gouvernement tente de diviser les gens en criminalisant les personnes qui fuient les guerres, la re?pression, la mise?re, le racisme, le sexisme, l’homophobie, la trans-phobie, les conse?quences du changement climatique … en les pre?sentant comme une menace terroriste ou une menace pour la se?curite? sociale. Alors que le “cou?t” des re?fugie?s ne repre?sente pourtant que 0.2 % du budget de la se?curite? sociale, nous pensons qu’il ne s’agit la? que d’une e?nie?me tentative de creuser un peu plus le clivage entre les de?fenseurs d’un accueil humain et les repre?sentants d’une politique migratoire ferme ou ferme?e.

    Le 13 janvier, nous e?tions de?ja? 8.000 dans les rues pour re?clamer la de?mission de Theo Francken et de?noncer les expulsions de soudanais (victimes de torture a? leur retour).

    Dimanche 21 janvier, en a? peine 2 jours, nous e?tions plus de 3000 a? former une chai?ne “humaine mais ferme” pour nous opposer a? une grande ope?ration policie?re. La police n’a pas approche? les lieux et nous avons prouve? que la mobilisation des citoyen.ne.s (avec ou sans-papiers) est plus forte.

    Pour toutes ces raisons nous allons une nouvelle fois nous exprimer et manifester notre cole?re contre la politique du gouvernement qui traite les migrants comme des criminels et menace les droits fondamentaux de tous !

    Le dimanche 25 fe?vrier a? 14h00 au PARC MAXIMILIEN, soyons encore plus nombreux !

    Nous re?clamons :

    ? La solidarite? n’est pas un crime : non au projet de loi permettant les rafles a? domicile chez les citoyens solidaires ;
    ? On ne quitte pas son pays, sa famille et ses proches par plaisir : les causes des migrations force?es doivent e?tre prises en main et les personnes fuyant la guerre, la mise?re, le re?chauffement climatique et la re?pression doivent pouvoir e?tre accueillies et prote?ge?es.
    ? Stop aux “torture deals” : respect de l’article 3 de la Convention européenne des droits humains qui interdit l’expulsion d’une personne vers un Etat où elle risque d’être soumise à la torture et donc de cesser immédiatement le renvoi des migrants vers des pays où le risque est manifeste comme le Soudan ;
    ? Régularisation des sans-papiers et de leurs droits, e?gaux pour toutes et tous afin e?galement d’e?viter le dumping social et un soutien aux revendications de la Coordination des sans-papiers de Belgique !
    ? Safe passage : l’ouverture de couloirs humanitaires permettant aux re?fugie?s de venir en Europe de manie?re su?re et le?gale ;
    ? De?mission de Francken et de la politique migratoire qu’il repre?sente : on ne la?che rien !

    >> Evénement Facebook

    Signataires

    – Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés
    – MRAX
    – Coordination des sans-papiers de Belgique
    – Groupe montois de soutien aux sans-papiers
    – CODE ROUGE
    – Acteurs des temps présents
    – Bruxelles Laïque
    – Tout Autre Chose
    – Hart boven Hard
    – Jeunes anticapitalistes (JAC)
    – CRER
    – Vriendschap zonder grenzen / Amitiés sans frontières
    – Gauche anticapitaliste / SAP antikapitalisten
    – CNCD
    – Riposte.cte
    – École en colère
    – Indignez-Vous.be
    – Occupy Brussels Belgium
    – La Marche des Migrants de La Région du Centre
    – Maison du Peuple d’Europe
    – CIRÉ-asbl
    – Réseau ADES
    – Mouvement ouvrier chretien (MOC)
    – Comac
    – JOC Bruxelles
    – Jeunes FGTB
    – Mouvement des Jeunes Socialistes
    – Collectif féministe Kahina
    – Niemand is illegaal
    – Etudiants de Gauche Actifs
    – Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité)

  • Stop Théo ‘‘Trump’’ Franken : la lutte continue !

    Manifestation du 13 janvier. Photo : Mario

    Le samedi 13 janvier, des milliers de manifestants sont venus à Bruxelles pour y protester contre la politique d’asile cruelle et répressive de Theo ‘‘Trump’’ Francken. Pour Charles Michel, les choses sont pourtant claires: ‘‘La gauche ne propose aucune alternative crédible à ce que propose le gouvernement’’ (Le Soir, 09/01/18).

    Par Pietro (Bruxelles)

    L’accueil des réfugiés et la faillite du projet européen capitaliste

    585 kilomètres de murs anti-migrants ont été construits en Europe depuis la chute du mur de Berlin. L’Europe-forteresse cherche même à repousser au loin ses murailles en externalisant les frontières et en négociant des accords avec des pays partenaires tels que la Libye ou la Turquie pour les amener à garder les réfugiés chez eux. Cette stratégie a fait de la Méditerranée la frontière la plus meurtrière au monde. Plus de 33.000 migrants sont morts en tentant de la traverser depuis 2000, constate l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans son rapport de novembre 2017.

    Ce sont essentiellement les politiques néocoloniales et les guerres impérialistes qui donnent naissance à ces millions de migrants qui risquent leur vie pour atteindre un avenir meilleur. Mais chaque gouvernement tente de se décharger du problème sur d’autres pays, tout en laissant les réfugiés vivre dans des conditions inhumaines effroyables. Alors que L’UE concentre 22,1% des richesses mondiales, elle n’accueille que 6% des réfugiés dans le monde. Ce sont les pays pauvres qui en accueillent la majorité, soit plus de 90%.

    Et en Belgique…

    Cela fait déjà longtemps que la situation dramatique dans la Méditerranée et la politique raciste du gouvernement font débat et pousse à l’action bien au-delà des milieux activistes. Selon la Plate-forme de soutien aux réfugiés ‘‘Refugees Welcome’’, ce sont pas moins de 3.000 personnes qui sont impliquées dans l’accueil chez eux de réfugiés stationnant au parc Maximilien afin de les protéger des rafles de la police. Environ 400 sont ainsi logés chaque soir chez des particuliers. Des dizaines de milliers d’autres personnes sont investies dans l’accueil et l’assistance aux migrants sous d’autres formes, à Bruxelles et ailleurs.

    Dans ce contexte, la Coordination des sans-papiers et plusieurs associations, organisations politiques et syndicats solidaires ont activement mobilisé sur ce thème. La manifestation nationale de la Coordination des sans-papiers du 12 novembre (voir notre édition précédente) a rencontré le succès. Il en fut de même avec l’action menée à l’occasion du sommet européen sur les migrations le 13 décembre, en dépit de la pluie battante. Le racisme est effectivement un problème très répandu, mais la solidarité active existe aussi très largement.

    Les craintes et inquiétudes concernant la fragilité de la société actuelle ouvre un espace pour les populistes de droite et le racisme. Cela explique la popularité de Francken (N-VA), au Nord comme au Sud du pays. Nous ne pouvons inverser cette tendance qu’au moyen d’un programme social offensif et d’une lutte unifiée contre toute la politique d’austérité. Cela permettrait de faire prévaloir la solidarité qui existe déjà. La droite veut mettre un terme à cette situation, y compris avec un projet de loi qui permettrait d’entrer dans les domiciles privés pour arrêter des sans-papiers.

    C’est toute la politique d’asile qui pose problème

    C’est sur cet élan qu’est venu se greffée une autre date d’action, le 13 janvier. Ce jour-là, quelque 8.000 personnes ont manifesté à Bruxelles contre Theo Francken et la politique d’asile du gouvernement. Mais si les critiques sont nombreuses contre le gouvernement, diverses nuances se dégagent. Contre l’opposition parlementaire des partis traditionnels, le gouvernement rappelle facilement que le gouvernement Di Rupo avait pour secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration Maggie De Block (OpenVLD)… Louis Tobback (SP.a) a d’ailleurs déclaré dans une interview au magazine Knack : “pas mal de ce que Theo Francken fait, je le ferais aussi.” Balayer les critiques du PS ou du SP.a n’est pas très compliqué. Elles visent essentiellement la forme de la politique migratoire plutôt que son fond. Finalement, pour eux, le problème de Francken, c’est qu’il en fait trop et trop bruyamment.

    Dans la rue, certains se limitent à exiger la démission de Francken, sans remettre en cause le gouvernement lui-même et en dépolitisant le débat. Il est selon nous illusoire d’imaginer une politique d’asile fondamentalement différente avec cela, même si cela serait considéré par beaucoup comme une victoire certaine. D’autres affirment: ‘‘Dans l’affaire Francken, il ne faudrait pas que l’arbre cache la forêt’’ en pointant du doigt le gouvernement et en demandant la démission du gouvernement dans sa totalité, mais sans donner de perspectives claires sur la suite. D’autres enfin veulent s’en remettre à l’Europe et à un système de quotas de réfugiés par pays.

    Quelle alternative ?

    La vague de solidarité actuellement à l’œuvre est impressionnante et de nature à remobiliser les plus démoralisés. Mais nous savons aussi que rien n’est pire que le cynisme né de l’espoir refroidi. Pour l’éviter, il faut parvenir à relier l’opposition à la politique d’asile du gouvernement à celles contre le reste de ses mesures antisociales en défendant des réponses à la crise en cours.

    Le gouvernement essaye de monter les différentes couches de la population les unes contre les autres. Sans stratégie et confiance en la force du nombre, il est souvent plus facile de frapper vers le bas, vers des personnes encore plus exploitées et désespérées. Pour combattre cela, le mouvement doit clairement proclamer que ce ne sont pas les migrants qui sont responsables du manque de logements et d’emplois décents ou des trous dans la sécurité sociale. Nous avons tout à gagner en nous unissant en un puissant mouvement social pour arracher les moyens qui nous manquent pour offrir de bonnes perspectives de vie pour chacun. Les Paradise Papers ont encore illustré il y a peu que de l’argent, il y en a. Mais il faut vouloir aller le prendre là où il est.

    Une véritable alternative sur le thème de la migration signifie également d’en finir avec les politiques de pillage et d’interventions militaires dans les pays du monde néocolonial. Au Soudan et ailleurs, des mobilisations populaires se développent contre les élites corrompues et les dictatures, et nous devons réfléchir au soutien à apporter à ces combats. Là-bas comme ici, seule une rupture anticapitaliste et un changement socialiste de société pourra défier cette situation. Mais cela ne tombera pas du ciel.

    La manifestation du 13 janvier aura des suites (NDLR, cet article a été rédigé avant que ne se tienne la chaîne humaine de ce dimanche, avec une participation comprise entre 2000 et 3000 personnes). Nous essayerons au maximum d’élargir le débat sur le programme et la stratégie dont nous avons besoin là où nous sommes présents et où des structures de soutien existent. Ce n’est pas toujours le cas dans le pays. C’est pourquoi nous vous invitons vous-mêmes à constituer avec vos proches et vos connaissances des comités de soutien pour participer aux diverses actions. Nos militants seront ravis d’y partager leurs expériences à votre invitation.

  • #InMyName: Mobilisation pour la justice migratoire

    Photo : Liesbeth

    Hier, une manifestation a eu lieu à Bruxelles dans le quartier européen à l’appel de nombreuses ONG et associations afin de dénoncer la politique migratoire européenne répressive. Les organisateurs parlent de 2.000 participants ce qui est très bien au vu des conditions météos et de l’heure de rendez-vous (17h). Cette mobilisation a pris place dans le contexte d’un sommet européen sur les politiques migratoires.

    Les puissances occidentales pillent les pays du monde néocolonial avec leurs multinationales et leurs interventions militaires. La crise des réfugiés y est inextricablement liée. La seule réponse de l’Union européenne est de bloquer les réfugiés autant que possible. Mais rien n’est fait contre les causes pour lesquelles ces gens fuient leur pays d’origine.

    Le texte de l’appel dénonçait à juste titre que ‘‘L’Union européenne repousse toujours plus loin l’inacceptable, fait de la Méditerranée un cimetière et négocie avec les pays du Sud pour qu’ils deviennent nos gardes-frontières. Elle finance également les garde-côtes libyens qui repoussent les migrants africains vers les camps de détention et l’esclavage.’’

    Les manifestants ont tenu à répéter une fois de plus que fuir la misère et la guerre n’est pas un crime. Il est crucial de lutter aujourd’hui pour la régularisation de tous les sans-papiers, le droit au logement, l’abolition des centres fermés, la liberté de circulation, l’arrêt des expulsions et de la criminalisation des sans-papiers, la fin du racisme et de l’hypocrisie de l’État, le respect des droits fondamentaux comme l’accès aux soins médicaux, à l’éducation et à la formation.

    Mais tout cela doit être couplé avec une lutte incessante pour l’unité du mouvement de tous les travailleurs contre les politiques d’austérité et le racisme, pour une société libérée de toutes les inégalités, pour une société socialiste.

    Il y a un mois, une autre manifestation avait eu lieu en faveur de la régularisation des sans-papiers. Nous revenons sur  cette dernière dans cette interview de Pietro Tosi, animateur au MOC (Mouvement ouvrier chrétien) et au Comité des Travailleurs avec et Sans Papiers (TSP) de la CSC de Bruxelles et également membre du Parti Socialiste de Lutte.

    Reportage-photos de Liesbeth :

    Betoging rond migratietop EU // Liesbeth

    Reportage-photos de Mario :

    Betoging rond migratietop EU // Foto's door Mario

  • Assemblée citoyenne de la campagne Commune hospitalière de Liège

    Ce lundi 4 décembre, 19h, à L’Aquilone asbl, boulevard Saucy n°25 4020 Liège

    La première phase de la campagne “Rendons notre commune hospitalière” lancée par le CNCD 11.11.11 et le CIRé touche à sa fin à Liège. Une motion est sur le point d’être signée par les autorités communales qui s’engagent à améliorer l’accueil des personnes migrantes sur le territoire de la ville de Liège.

    Cette soirée sera l’occasion de revenir sur le contenu de cette motion et sur les avancées obtenues en présence d’Emmanuelle Vinois de l’asbl Point d’appui qui a négocié avec la ville au nom du collectif.

    Ce sera également un espace de rencontre et d’échange avec divers citoyens, militants et initiatives qui se sont particulièrement mobilisés sur cette question.

    >> Événement Facebook

     

    >> Des communes hospitalières contre le racisme d’État ?

    >> Contre le racisme du gouvernement Michel, pour une commune de Saint-Gilles hospitalière !

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop