Tag: Bruxelles

  • Leterme suscite de nouveaux remous communautaires

    Question nationale

    Yves Leterme voulait se faire remarquer et il a réussi. Ses propos dans Libération ont fait couler des litres d’encre dans tous les journaux. Les préparatifs de la réforme de l’Etat ont bel et bien commencé.

    Anja Deschoemacker

    Selon Leterme (président du CD&V et de la région flamande), les francophones n’ont pas les capacités intellectuelles pour apprendre le néerlandais, mais aussi que ne subsistent de la Belgique que le roi, la bière et le football. De plus, il a menacé les francophones d’abolir les mécanismes qui les protègent comme la parité linguistique au sein du gouvernement fédéral et la procédure de la sonnette d’alarme s’ils remettaient en cause la frontière linguistique. Di Rupo a surenchéri en mettant sur la table les mécanismes de protection des Flamands de Bruxelles et en revendiquant l’alternance linguistique du poste de Premier Ministre.

    Chacun sait ainsi à qui il doit s’en prendre: à l’autre communauté. Est-ce le cas? Mais avant d’aller plus loin: les francophones refusent-ils d’apprendre le néerlandais?

    Les faits sont les suivants. A Bruxelles, les enfants néerlandophones sont une minorité dans l’enseignement maternel et secondaire. Un quart des jeunes scolarisés vont dans une école néerlandophone. Du côté francophone, quelque 150 écoles primaires et secondaires donnent une partie des cours dans une autre langue que le français. 4 le font en allemand, 29 en anglais et… 115 en néerlandais ! En dépit de sondages qui révèlent qu’une majorité de Bruxellois souhaitent un enseignement bilingue, les politiciens bruxellois flamands s’y opposent. En Flandre, l’enseignement en immersion est interdit et la connaissance du français recule dans la jeunesse. La réduction des moyens pour l’enseignement n’y est pas étrangère.

    L’attitude des travailleurs et de leurs familles envers les langues dépend étroitement des exigences du marché du travail. D’après le président de la FEB Jean-Claude Daoust: "L’unilinguisme se paye cash sur le marché du travail. On ne lit même pas les CV des candidats unilingues". C’est ainsi que la grande majorité des Bruxellois flamands se sont francisés dans le passé.

    De même aujourd’hui, le taux élevé du chômage en Wallonie et à Bruxelles (avec une grande majorité de chômeurs francophones unilingues) donne lieu à un redoublement d’efforts pour devenir bilingue. Le succès des chèques-langues en témoigne.

    Questions/réponses

    Les écarts économiques entre la Flandre et la Wallonie doivent-ils mener à la scission de la Belgique?

    La Belgique existe depuis près de 200 ans. Pourtant, elle a toujours connu de grandes disparités régionales. Depuis le début du 20e siècle, des voix pour plus d’autonomie régionale se sont exprimées des deux côtés. Seules les deux guerres ont donné lieu à l’expression d’un fort nationalisme belge. Mais il n’y a eu à aucun moment dans l’histoire, ni en Flandre ni en Wallonie, une situation où une majorité de la population s’est prononcée pour la séparation. La plupart des mouvements nationalistes s’en sont toujours tenus à un programme de réformes dans le cadre belge. La bourgeoisie préfèrerait certes un espace linguistique homogène qui est plus propice au développement économique, mais elle préfère encore davantage les grands ensembles cohérents à l’émiettement territorial.

    De plus, une scission de la Belgique pourrait donner lieu à un effet domino que les bourgeoisies européennes, c’est le moins qu’on puisse dire, ne souhaitent pas. Et que faire de Bruxelles qui sera revendiquée par la Flandre comme par la Wallonie?

    L’unanimité politique flamande reflète-t-elle un fort nationalisme flamand et une volonté de régionalisation accrue parmi la population flamande?

    C’est l’impression que l’on a lorsqu’on écoute n’importe quel politicien flamand. Mais alors, comment expliquer que les "sans opinion" l’emportent dans les sondages sur la scission de BHV réalisés en Flandre? Tout comme en Wallonie d’ailleurs. La Flandre et la Wallonie convergent en effet dans le peu d’intérêt que semblent porter leurs populations à la politique communautaire. Dans les sondages sur les dossiers prioritaires à l’approche des élections, ce sont des thèmes comme l’emploi, les soins de santé, la sécurité,… qui sont cités. On ne trouve jamais dans le top 10 " plus de compétences pour les régions et/ou les communautés ", pas plus en Flandre qu’en Wallonie ou à Bruxelles. Dans un sondage réalisé au plus fort de la crise autour de BHV, 84% des Flamands et 92% des Wallons prônaient le maintien de la Belgique.

    Qui dit quoi?

    • En mars 1999, tous les députés du Parlement flamand (sauf ceux du Vlaams Blok) ont voté les résolutions suivantes: maîtrise totale par la Flandre des soins de santé, de la politique des familles, de la coopération au développement, des télécommunications, de la recherche scientifique et technologique ; autonomie fiscale et financière accrue ; autonomie constitutive illimitée; transfert de l’exploitation et de l’infrastructure ferroviaires; solidarité objective et transparente avec les autres entités fédérées ; homogénéité des paquets de compétences en matière de police et de justice. Leterme fait d’une percée dans ce qui précède, avec la scission de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, un préalable à l’entrée du CD&V dans un gouvernement fédéral; Vande Lanotte fait de la régionalisation du marché du travail un préalable à la participation du SP.a.
    • Le front francophone est jusqu’ici un front défensif. La plupart des politiciens francophones opposent à la revendication de scission de BHV celle du maintien et de l’ancrage des facilités, voire l’extension des limites de la Région de Bruxelles-Capitale.
    • Les politiciens bruxellois refusent d’être le dindon de la farce. Ils revendiquent surtout plus d’argent pour Bruxelles.
    • Il ressort de plusieurs enquêtes que les petits patrons flamands, regroupés au sein du Voka et d’Unizo, se prononcent en grande majorité pour la régionalisation du marché du travail.
    • La FEB en revanche, qui représente les grandes entreprises, se prononce contre la régionalisation du marché du travail. Pour Jean-Claude Daoust (De Standaard 1/9): "Chez Unizo, il s’agit surtout de petites entreprises dont le terrain d’action est souvent très local, circonscrit à la Flandre (…). Elles ignorent les entraves à la libre entreprise que pose une double ou une triple législation".
    • La FGTB et la CSC se sont prononcées contre une extension de la régionalisation. Le président de la CSC, Luc Cortebeeck, a dit dans Le Soir (11/9) que la régionalisation du marché du travail n’apporterait rien aux travailleurs flamands et causerait des dégâts au tissu socio-économique.
  • Le marché de l’enseignement bientôt accessible uniquement pour l’élite?

    L’enseignement toujours plus cher

    A l’aube des élections le ministre flamand de l’enseignement Frank Vandenbroucke (SP.a) a essayé de calmer les étudiants et le personnel. Il y a quelques semaines, le ministre a annoncé qu’à partir de 2010, l’enseignement supérieur recevra annuellement 100 millions d’euros de plus et que le personnel allait recevoir, entre autres, plus d’indemnités de congé (ce qui lui avait déjà été promis auparavant…).

    Christophe Michiels

    En théorie cela sonne bien, mais il ne suffit pas de revenir sur quelques mesures après une série de coupes d’austérité. Il est de plus en plus clair que la démocratisation de l’enseignement est violemment sous attaque.

    Trois ans après Bologne

    Cette année académique sera la troisième après la réforme de Bologne. Dans le cadre de celle-ci, les universités et les hautes écoles ont été réunies dans des associations, un nouveau système de crédit-points a été introduit et une structure de Bachelier-Maîtrise a été mise sur pied.

    Les réformes de Bologne visent essentiellement à la création d’un marché de l’enseignement européen concurrentiel avec le reste du monde. Cela n’est pas seulement notre avis, mais aussi celui du recteur de l’Université Catholique de Louvain au début de cette année académique. Mais pour lui, il ne s’agit pas d’une évolution néfaste.

    Le recteur a bel et bien critiqué le fait que trop d’universités existeront à l’avenir en connaissant une pénurie de moyens. Il souhaite donc assainir lui-même les différentes orientations et demander pour cela des moyens au secteur privé.

    “Rationaliser”?

    Le démantèlement des services publics s’appelle aujourd’hui la ‘rationalisation’. Hautes Ecoles et Universités doivent utiliser le plus “efficacement” possible les moyens dont ils disposent. A la KUB (Université Catholique flamande de Bruxelles), on en a vécu les conséquences concrètes : cette toute petite université qui n’est pas jugée assez “efficace” devra éliminer certains cours à partir de l’année académique prochaine. Qui plus est, la KUB devra s’allier à une grande association ou institution. Les victimes de cette”rationalisation” sont le personnel et les étudiants.

    Rationaliser signifie aussi qu’on doit faire plus avec moins de moyens. En 1980, 7% du PIB était alloué à l’enseignement, il s’agit maintenant de 4,9%. En fin de compte, on fait beaucoup moins avec moins de moyens…

    Etudier devient impayable

    En ce moment il y a un manque énorme de kots étudiants à bon marché, et pour la location des chambres pour étudiants à tarif social dans les universités, les files d’attente sont énormes. A Leuven, 4.000 chambres sont disponibles, mais 500 à 1.000 étudiants sont sur une liste d’attente. La VUB offre 1.300 chambres pour 9.000 étudiants, mais 250 attendent encore un logement. A Gand, 412 étudiants prennent leur mal en patience.

    Les coûts à la hausse pour étudier mènent à une hausse du nombre d’étudiants forcés de travailler à côté de leurs études. Une étude comparative montre que les étudiants-salariés ont 40% moins de chances de réussir. L’année passée, 87% des étudiants ont travaillé face à 59% en 1999. L’année académique passée, 90,4% des étudiants de 18 ans ont travaillé (y compris pendant l’été). Il y a quatre ans, c’était encore 72,5 %.

    Les bourses d’étude ne suffisent pas en soi. La bourse moyenne dans l’enseignement supérieur s’élève à 1499 euros, mais seule une infime minorité se voit accorder cette bourse. Des 157.000 étudiants qui demandent une bourse, seuls 34.000 l’obtiennent (23% des étudiants).

    Dans l’enseignement secondaire, 72.000 des 435.000 lycéens reçoivent une bourse de 164 euros en moyenne par an. Il y a quinze ans, le nombre de lycéens ayant une bourse d’étude était encore de 106.000, mais les plafonds de revenus n’ont pas changé depuis 1991. Beaucoup de parents doivent emprunter au début de l’année scolaire pour payer l’instruction de leurs enfants.

    Dans l’enseignement primaire et secondaire, on ne peut pas demander officiellement des frais d’inscription. La Constitution stipule que l’accès à l’enseignement est gratuit jusqu’à la fin de l’obligation scolaire. Il y a en revanche des frais liés à l’enseignement qui augmentent au galop.

    Entre 1989 et 1999 les frais dans l’enseignement secondaire ont augmenté de 55% hors ‘inflation et de 68% dans l’enseignement primaire. En moyenne, les frais pour la première année du primaire sont de 389 euros, de 857 euros pour la première année du secondaire et de 1265 euros pour la sixième année du secondaire.

    L’école n’est pas une usine

    Ces tendances sont encore renforcées par les réformes de Bologne. Dans cette logique orientée vers le " libre " marché, les écoles sont considérées comme des insititutions qui doivent fournir une main-d’oeuvre toute prête. Les orientations à intérêt plutôt sociétal ou intellectuel sont délaissées.

    Pour l’enseignement supérieur, Vandenbroecke veut rendre plus chères les années de spécialisation. Les bourses, comme aux Etats-Unis, ne seront offertes qu’aux meilleurs des meilleurs et non pas aux jeunes brillants mais financièrement défavorisés.

    Cela entraînera que la majorité de la population aura accès à une formation de base et qu’un enseignement complémentaire ne sera accessible qu’à une élite d’étudiants riches ou hyperintelligents.

    Il faut une résistance!

    Les diverses mesures de Vandenbroecke ont été acceptées par une partie des directions syndicales. Cela restreint les possibilités de lancer des actions. Par contre, nous sommes d’avis que la résistance est toujours nécessaire. La lutte pour plus de moyens dans l’enseignement en haussant le budget gouvernemental jusqu’à 7% du PIB est une lutte pour notre avenir.

    Le 25 octobre, une action nationale sera organisée à Leuven. 14h Grote Markt Louvain. Action suivi par une réunion publique.

  • Construisons un nouveau parti des travailleurs!

    Elections? Un choix de tronches sans programme…

    Au moment où ces lignes sont écrites, le résultat des élections n’est pas encore connu. Il est cependant plus que probable que, le 8 octobre au soir, rien n’aura changé sur le fond. Selon les derniers sondages, si une érosion du soutien au parti "socialiste" serait bien d’actualité, sa position de premier parti francophone ne devrait pas être remise en question. Peu de surprises à attendre donc, mais il faudrait être aveugle pour tirer la conclusion que c’est sur son programme que le PS rallie encore des gens.

    Nicolas Croes

    Nos campagnes nous permettent d’entrer en discussion avec des centaines de personnes dans la rue, aux portes des entreprises, dans les universités,… Il est bien entendu très souvent question des partis traditionnels, et du PS en particulier. "Les autres partis sont pires encore" entendons-nous régulièrement, mais s’ajoute à cette phrase un commentaire assassin : "et c’est pourtant difficile…".

    C’est souvent le désespoir et l’énervement qui ressort de ces discussions. "Regardez, ce n’est pas une campagne électorale, c’est la Star Academy, chacun se bat pour sa tronche, sans qu’on sache ce qu’ils pensent". Et il vaut d’ailleurs mieux pour ces candidats qu’on ne le sache pas… Récemment encore nous avons eu l’occasion de le vérifier. Lors d’un débat à Liège sur la pauvreté, Véronique De Keyser, députée européenne du PS et "figure de gauche" de ce parti, a déclaré "Quand je discute avec des syndicalistes, je suis d’accord avec eux. Mais ensuite, je me rappelle que je suis membre du parti socialiste". On peut difficilement trouver mieux comme aveu. Et encore disait-elle quelque chose, ce que le bourgmestre et tête de liste PS Willy Demeyer, présent également, ne pouvait pas prétendre.

    En l’absence d’une véritable opposition de gauche active sur le terrain, cette situation ne pourra que continuer: soutien au PS comme "moindre mal" d’un côté et croissance du vote FN de l’autre, comme seule manière d’exprimer son dégoût de l’establishment.

    Tirer ce constat est une chose, voir ce que l’on peut mettre en oeuvre pour sortir de cette situation en est une autre. Mais la solution existe.

    Vous trouverez dans ce journal plusieurs articles consacrés au lancement d’un nouveau parti des travailleurs, une nouvelle formation nationale qui a la vocation de rassembler tout ceux et celles qui ont la volonté de lutter contre la politique antisociale menée avec enthousiasme par l’ensemble des partis traditionnels.

    Allez-vous restez spectateurs? La meilleure manière de s’assurer que ce nouveau parti ne suive pas la voie de l’abandon des intérêts des travailleurs qui est tracée par le PS, ECOLO et les autres est de venir participer vous-même à la conférence de lancement, ce 28 octobre à Bruxelles.

    Les autres partis disent "Ne vous occupez de rien, on s’occupe de vous". Ce que ce nouveau parti proclame c’est "Ne laissez personne s’occuper de votre sort, entrez vous-même en lutte pour vos droits!".

    Des cars partiront de plusieurs régions pour rejoindre bruxelles à cette occasion. N’hésitez pas, prenez contact, et mobilisez avec nous pour une autre politique, pour une politique en faveur des travailleurs.

    > 28 OCTOBRE: Conférence pour un autre politique àl’ULB de13h. Inscriptions: www.autrepolitique.be

  • Il est plus qu'urgent de faire entendre une opposition de gauche!

    La campagne électorale a souffert d’une absence quasi-totale de débat politique. Les affiches et les slogans étaient creux, tout comme la plupart des programmes. Laurette Onkelinx (PS) a fait campagne à Schaerbeek avec pour seul slogan « Passionnément Schaerbeekoise » (alors qu’elle fait construire une maison à Lasne, la commune la plus riche de Wallonie !). Le bourgmestre Bernard Clerfayt (MR) lui a donné la réplique en y allant d’un « Ensemble, continuons le changement ». Nombre de candidats ne se sont même pas donné cette peine en diffusant un tract ou une affiche où ne figuraient que leur photo et leur nom.

    Bart Vandersteene

    Ils font pourtant mieux que le bourgmestre d’Anvers Patrick Janssens qui avait pour seul slogan « Patrick ». Pour Ecolo, « Les idées sont contagieuses ». A défaut d’idées, c’est l’absence d’idées qui semble contagieuse puisque même le PTB s’est fendu d’un « Mieux vaut une mauvaise affiche qu’un mauvais programme » (à Gand).

    A Schaerbeek, Laurette Onkelinx s’en est prise au bourgmestre comme si elle était dans l’opposition alors que le PS est dans la majorité communale. En Wallonie, la nouvelle loi électorale – qui assure le poste de bourgmestre au candidat qui aura reçu le plus de voix sur la principale liste de la nouvelle majorité – a déplacé la concurrence entre les candidats au sein même de chaque parti.

    Bon nombre de Belges citent la politique du logement et l’accès à des logements abordables comme le principal problème et aussi comme le problème où la politique a le plus failli. La hausse des prix du logement fait peser une lourde hypothèque – c’est le mot ! – sur le niveau de vie et le bien-être de toute une génération. Mais là où il y a des perdants, il y a aussi des gagnants : un cercle fermé de gros propriétaires, de spéculateurs, de sociétés immobilières et d’entreprises de construction, sans oublier les banques, qui ont accumulé des fortunes sur le dos des travailleurs, des locataires et des acheteurs. Ce petit groupe a largement tiré profit de la politique néolibérale aux niveaux communal, régional et national. Nous avons besoin d’une autre politique qui prenne en compte les 95% restants de la population.

    Un journaliste m’a un jour demandé lors d’une interview ce que je ferais en premier si j’étais élu bourgmestre de Gand. Je ne pouvais citer qu’un seul thème. J’ai répondu sans ambage : tout faire pour réaliser le plein emploi à Gand. Même si la commune ne dispose pas des principaux leviers pour veiller au plein emploi, une majorité communale réellement socialiste pourrait déjà faire beaucoup : répartir le travail au sein des services communaux, créer des services supplémentaires et donc des emplois, imposer aux entreprises des mesures de répartition du travail. Seuls des socialistes anticapitalistes sont en mesure de faire de tels choix.

    Les élections communales ont surtout rendu manifeste le manque d’une alternative politique claire. Elles seront vite suivies d’élections législatives. Jamais le besoin d’une opposition de gauche n’a été aussi criant. Donc votez pour le MAS le 8 octobre, venez tous à Bruxelles le 28 octobre et puis dans la rue, dans les entreprises et dans les écoles pour y construire une autre politique !

  • STIB. Grève suite à des nouvelles agressions

    Dans deux précédents articles, nous évoquions l’augmentation des agressions physiques sur les conducteurs de la Société des Transports Intercommunaux Bruxellois. Ce matin 25 septembre, suite à de nouvelles agressions qui ont lieu ce week-end, les chauffeurs de tramway de plusieurs dépôts (Forest, Molenbeek, Ixelles, Schaerbeek) ont une nouvelle fois voulu exprimer leur ras-le-bol en cessant spontanément le travail. Interview d’un délégué CGSP du dépôt d’Ixelles.

    propos recueillis par Cédric Gérôme

    Peux-tu expliquer les raisons du mouvement de grogne des chauffeurs ?

    Il y a eu pas mal d’agressions physiques sur des conducteurs de la STIB ces derniers temps. Nous constatons que ce phénomène est en constante augmentation. Quelques réunions se sont tenues avec la direction, mais il n’y a aucune amélioration sur le terrain.

    Il y a clairement un manque structurel d’effectifs pour la sécurité, dont les chauffeurs sont évidemment les premiers à payer les frais. Quand un agent est agressé et qu’il fait un appel radio, la BCO (le service de sécurité de la STIB, ndlr) arrive souvent trop tard (parfois une demi-heure après les faits) ou ne vient même pas du tout.

    En plus du manque d’effectifs, il y a un manque de coordination qui rend ce service inefficace et peu à même de répondre au problème en temps voulu.

    Avant, la BCO disposait de plus de moyens et de plus de personnel. Mais depuis quelques temps, elle doit opérer avec des moyens réduits, et il y a donc un relâchement manifeste : avec une ou deux équipes, ils doivent couvrir tout Bruxelles ! Du coup, souvent, les chauffeurs préfèrent appeler les copains (les autres chauffeurs, ndlr) pour faire face aux problèmes plutôt que d’appeler la BCO.

    Les mesures d’économie ont donc pour résultat direct une augmentation de l’insécurité et une surcharge de travail, tant pour les chauffeurs que pour les agents de la BCO. Nous avons donc besoin de plus de personnel.

    Comment se positionnent les syndicats par rapport aux récents incidents, ainsi que par rapport au mouvement de grève d’aujourd’hui ?

    Là, on touche le fond du problème. Les directions syndicales nous laissent dans la merde et refusent de prendre leurs responsabilités. Jusqu’à présent, la grève déclenchée ce matin n’a pas été reconnue, et n’est donc pas couverte. Par conséquent, beaucoup de conducteurs ont peur de faire grève.

    Cela explique pourquoi il n’y a pas de piquet, pas de mots d’ordre, et pourquoi de nombreuses lignes continuent à rouler normalement. Il n’y a aucun répondant de la part des permanents, ils ne veulent pas se bouger. Je suis allé voir mon permanent tout à l’heure, qui m’a répondu que nous serions indemnisés seulement dans le cas où « un mouvement de masse se forme » !

    Quelles solutions entrevois-tu à la crise ?

    Satisfaire notre principale revendication, implicitement ou explicitement exprimée par tous les chauffeurs, des trams comme des bus : nous avons besoin de plus de moyens et de plus d’effectifs !

    Avant, il y avait systématiquement au moins 2 agents dans chaque véhicule ; aujourd’hui, les conducteurs sont submergés de travail et doivent assurer, en plus de leur boulot de chauffeur, celui d’agent de police et de contrôle des passagers. Cela ne peut plus durer.

  • S’il y a moins de lettres, d'autres types d’envois ont fait gonfler le volume postal!

    Modèle 9, Bulletin d’information et de discussion par et pour les postiers

    Régions

    Beauraing: le lundi 17 juillet, un facteur est décédé. Yves Smal n’a sans doute pas supporté la lourde charge de travail consécutive à un service de 10,5(!) heures d’après un communiqué de presse de Jean-Marie Flamey, secrétaire intersectoriel CGSP de Namur. La charge de travail: chaque jour, il devait distribuer les journaux jusqu’à 7h30 avec un véhicule de La Poste, ensuite il devait organiser sa tournée jusqu’à 9h30 pour finir à 13h (en théorie). En réalité, il était encore à la tâche à 14h25 lorsqu’il est mort officiellement d’une maladie “inconnue”. (Le Soir Namur-Luxembourg 28/07/06)

    Louvain: Georoute 2 y est implanté le 18/9, soit 3 semaines avant les élections! Le bureau passe de 87 à 80 tournées! (Het Laatste Nieuws 07/09/06). Encore un exemple de décision éclairée à La Poste…

    A Bruges, les facteurs ont cessé le travail la semaine du 4 septembre à cause de la charge de travail. Des intérimaires vont distribuer les imprimés électoraux… (un militant du MAS-LSP)

    Chers postiers,

    Depuis la parution du dernier Modèle 9, de nouveaux changements sont intervenus dans les bureaux. Géoroute 2 devrait être arrivé dans les bureaux distributeurs, parfois flanqué de nouvelles têtes à la direction suite à Refocus! Est-ce que la situation s’est améliorée depuis lors? Vous en jugerez vous-mêmes. Rappelons-nous qu’ils justifiaient l’introduction de Géoroute 1&2 par la soi-disant diminution du volume de courrier. Le journal De Tijd du 18/01/2006 confirme ce que nous écrivions dans le dernier Modèle 9, à savoir que le volume de courrier n’a pas diminué ces deux dernières années. C’est en contradiction avec la commande des ENA (envois non adressés) avant l’introduction de Géoroute 2 dans les bureaux distributeurs. Est-ce que c’est une attitude correcte de la part de la direction et de Johnny Thys?

    La Gazet van Antwerpen du 24/08/06 a fait le même constat. Nous citons : « l’entreprise a vu son chiffre d’affaires croître de 5%, soit 1 milliard 122 millions d’euros. Les bénéfices ont crû de 3%, soit 83 millions d’euros pour la première moitié de l’année ». Qu’est-ce que le personnel a reçu en échange? Plus de boîtes à servir, plus d’ENA, plus de kilos à transporter sur des tournées plus longues. Une fois de plus, on n’a pas tenu compte des intérêts du personnel et des clients. Depuis l’introduction de Géoroute 1&2, les clients ont vu trois facteurs différents se succéder dans un bref intervalle de temps. Donc plus question d’entretenir de bons rapports sociaux avec les clients. Est-ce que le facteur y trouve son compte? Est-ce que le client y trouve son compte? La dernière enquête menée par Test-Achat en juin 2006 prouve le contraire.

    S’il y a moins de lettres, d’autres types d’envois ont fait gonfler le volume postal. Il y a plus d’envois plastifiés, donc plus de volume et plus de poids. La direction veut encore en rajouter; elle accorde une réduction de 50% sur les imprimés électoraux pour les élections du 8 octobre… et Géoroute 3 montre déjà le bout du nez! Ce n’est certainement pas ce que veut le personnel. Seule une lutte unifiée de tous les postiers, soutenue et organisée par les syndicats, peut changer la situation. Les directions syndicales doivent assumer leurs responsabilités.

    Le Pacte des Générations et la dernière convention collective ont rendu plus difficile l’accès à la prépension et ce malgré le nombre de jeunes qui cherchent du boulot. Pendant les grèves et les manifestations en octobre de l’année passée, les travailleurs et leurs familles n’ont pu compter sur aucun relais politique. Et pas davantage sur le PS/SPa et le CDh/CD&V qui, comme les autres partis, mènent aussi une politique néo-libérale sur le dos des travailleurs. On a besoin d’un parti politique qui défende réellement les intérêts des travailleurs et qui les soutienne dans leurs luttes. Le samedi 28 octobre, une CONFERENCE pour Une Autre Politique aura lieu à l’ULB à Bruxelles. On y tentera, en collaboration avec le MAS-LSP (www.socialisme.be), de constituer un front de gauche vraiment large contre le démantèlement de nos acquis sociaux et la casse des services publics comme La Poste. Vous y êtes tous les bienvenus !

  • Front National = Un parti pour les riches !

    A l’approche des élections communales, le FN nous ressort un de ses beaux discours : « le Front National, parti des petites gens ». Mais nous savons ce que vaut ce discours… Après Ducarme qui ne paie pas ses impôts, Cariat ou De Spiegeleerde responsables de détournements de biens sociaux et bien d’autres encore, c’est Féret qui s’y met. En réalité le FN ne vaut pas mieux que les partis traditionnels.

    Floriane, La Louvière

    En effet, tout un tas de plaintes ont été déposées à l’encontre du leader du FN, notamment par un ex-membre du parti. Etant donné que le FN a des élus aux parlement, le parti reçoit des fonds de la part de l’Etat (donc la collectivité). Ces fonds ne constituent pas moins de 90% des caisses du FN.

    Apparemment, Féret et sa compagne, Rorive, y ont vu là une belle opportunité : avec ces fonds, ils ont acheté une maison à Ixelles, une villa sur la Côte d’Azur et baignent dans le luxe. Le parlement bruxellois a évidemment réagi en levant les immunités de Féret et Rorive, mais ce n’est pas en combattant le FN devant les tribunaux qu’on en viendra à bout.

    Mais ce n’est pas tout. Il n’y a rien de plus faux que de dire que le FN et VB sont les partis des petites gens. En realité, ces partis sont des partis « pro patrons ». En effet, ils ne se sont pas opposés une seule fois aux attaques contre les prépensions. Ils veulent, pour les travailleurs, un maximum de flexibilité, augmenter les heures de travail sans augmentation du salaire et lancer de sérieuses attaques contre les chômeurs: diminution des allocations de chômage; ils approuvent l’idée des 345 euros par mois. Ils sont aussi partisans de supprimer ces alloc après un certain nombre de mois. En conclusion, il est certain que les partis d’extrême droite défendent le programme du patronat et tendent même à le rendre plus radical.

    De plus, ils aimeraient casser nos droits démocratiques en remettant en cause le droit de grève et en paralysant les syndicats.

    Le patronat et les politiciens poussent de nombreux immigrés dans la clandestinité, car le travail au noir permet de faire pression pour diminuer les salaires. Beaucoup de jeunes belges n’arrivent pas à trouver du travail. On préfère dire que les immigrés sont responsables de cela afin de masquer que c’est la politique néolibérale menée par tous les partis traditionnels qui crée une pénurie d’emploi. En parole, tous les politiciens sont contre le racisme ; mais en pratique, c’est leur politique de course aux profits records pour une poignée de capitalistes qui permet aux idées racistes de s’épanouir. Le racisme est utilisé pour diviser les travailleurs et ainsi les affaiblir. Et cela pour assurer un maximum de profits pour quelques-uns.

    L’extrême droite accuse les travailleurs venus de l’Est ou d’Afrique de nous « piquer » notre travail. Ils n’hésitent pas à désigner les immigrés comme seuls responsables de la pauvreté croissante, du manque d’emploi et du manque de logement,…. Mais est-ce les immigrés qui restructurent une entreprise?

    Qui licencient et délocalisent? Est-ce eux qui fixent les loyers exorbitants des habitations des grandes villes? Non, les travailleurs et les pauvres issus de l’immigration sont aussi victimes de ces ravages économiques. 50% des immigrés dans certains quartiers d’Anvers ou de Bruxelles vivent sous le seuil de pauvreté.

    Beaucoup de personnes déçues par les partis traditionels se tournent vers l’extrême droite. Pourquoi? Parce qu’elles ne voient pas d’alternative politique ayant des solutions à leurs problèmes (insécurité, pauvreté, chômage,…). Actuellement plus aucun des partis présents dans le parlement ne défend, ni ne soutien la majorité de la population. Ils appliquent tous à des degrés différents une politique néolibérale et antisociale. C’est pour cela qu’il nous faut une vrai opposition de gauche.

  • Accord Interprofessionnel: les patrons veulent continuer à baisser le pouvoir d'achat

    Accord Interprofessionnel: les patrons veulent continuer à baisser le pouvoir d’achat

    Les patrons ont beau réaliser des profits de plus en plus exorbitants, ils en veulent toujours plus. Poussés par la concurrence, ils veulent aussi faire mieux que les capitalistes des pays voisins. Or, en Allemagne, entre 1996 (l’année où est entrée en application la loi sur la ”capacité concurrentielle”) et 2005, l’augmentation les coûts salariaux a été inférieure de 10% à celle de la Belgique. Même si aux Pays-Bas et en France, les coûts salariaux ont augmenté respectivement de 20% et de 5% de plus que chez nous, la Belgique devrait connaître, face à la moyenne des trois pays, un ”handicap” salarial de 1,8%.

    Peter Delsing

    Attaques sur les salaires

    Ces chiffres sont devenus un instrument de choix pour les organisations du patronat et des classes moyennes afin d’exiger une modération salariale lors des négociations salariales. Dans son document ‘Statégie 2010’, la FEB a déclaré que "la suppression de l’indexation salariale automatique serait la meilleure solution pour (améliorer) la capacité concurrentielle des entreprises belges". L’Union des Classes Moyennes flamandes (UNIZO), par la voix de Karel Van Eetvelt, a repris cette argumentation.

    Pour arriver à ce but, il est probable que, lors des prochaines négocations sur l’Accord Interprofessionnel (AIP) de l’automne, les patrons vont essayer d’imposer une généralisation des accords ”all-in”, c’est-à-dire fixant un plafond aux augmentations salariales dans lequel l’indexation est déjà incluse. En 2005 déjà, 20% des entreprises belges du secteur privé fonctionnaient déjà avec des conventions collectives incluant de telles normes. Une généralisation de ce genre d’accords à tous les secteurs saperait encore un peu plus l’indexation automatique de nos salaires.

    Les patrons développent aussi parallèlement une autre stratégie : dépeindre, via les médias, les négociations salariales nationales comme ”dépassées” afin de pouvoir diviser les travailleurs dans des ”accords salariaux régionaux”.

    Régression négociée?

    Malheureusement les directions syndicales montrent peu de résistance face à cette arrogance patronale. Début 2006, après que les directions syndicales aient organisé la fin du mouvement contre le Pacte de Solidarité entre les Générations, elles ont conclu un ”préaccord” avec le patronat pour contrôler les ”coûts salariaux”. Elles ont intégré complètement la logique concurrentielle, même si celle-ci va complètement à l’encontre des intérêts de leur base.

    De plus, les principaux leaders de la FGTB et de la CSC se rendent compte que les travailleurs ont pris conscience de leur force collective lors des grèves contre le Pacte de Solidarité. Les leaders syndicaux veulent éviter à tout prix la répétition de ce scénario. C’est particulièrement sensible dans la FGTB flamande (ABVV) dont la direction ne veut absolument pas que les ruptures qui sont apparues avec le SP.a lors de ce mouvement se développent, d’autant plus qu’augmente la possibilité de création d’un nouveau parti de gauche porté par une couche de syndicalistes combatifs et de militants politiques. Il en va de même à la CSC/ACV où la direction, qui a été poussée à entrer en action par sa base, ne souhaite pas la répétition d’un tel scénario.

    Il est pourtant clair que la stratégie du ”syndicalisme de concertation”, c’est-à-dire la cogestion de la régression sociale entre patrons et syndicats, a fait faillite et a provoqué une baisse significative du pouvoir d’achat. Depuis le début de la politique néolibérale en 1981, nos salaires et nos allocations ont subi une baisse du pouvoir d’achat estimée à 20% (en incluant le coût des manipulations successives de l’index).

    Les salaires réels en recul

    Ces dernières années, le pouvoir d ‘achat a continué à chuter, en conséquence de l’augmentation continue du coût du logement et surtout de l’envolée des prix de l’essence et du diesel. Rien que pour cette année, le prix du diesel a augmenté de 7% et celui de l’essence de 11%. Et cette hausse des prix va continuer puisqu’aujourd’hui le pétrole atteint des prix records aux alentours de 80 dollars le barril et qu’on parle de plus en plus de la possibilité d’arriver prochainemment à un prix de 100 dollars le barril ! Or, depuis 1994, ces deux produits ne sont plus compris dans le nouvel ”index-santé”.

    Selon la Banque Nationale, l’inflation pour 2005-2006 devrait être supérieure de 0,6% à la hausse estimée des salaires. Et cette estimation de l’inflation ne comprend même pas les futures hausses du prix du pétrole. Même si ce prix restait stable, cela coûterait en moyenne 280 euros de plus par an par famille !

    Partout en Europe, la même politique est à l’ordre du jour. Les salaires dans la zone euro ont connu une croissance moyenne de 1,6% en 2005 mais, vu que l’inflation a été de 2,2%, le salarié moyen a perdu en réalité 0,6% de son pouvoir d’achat. Céder sur la revendication patronale de modération salariale ne ferait qu’accentuer ce recul.

    La richesse est pourtant là

    Les 97 entreprises cotées en Bourse à Bruxelles ont conclu leur comptabilité 2005 avec un profit net global de 18 milliards d’euros, ce qui signifie une hausse de 31% par rapport à 2004. Mais cela n’empêche pas les patrons de nous dire que nos salaires doivent baisser!

    L’augmentation de la production n’est pas allée de pair avec celle de nos salaires mais avec la hausse du crédit à bon marché et avec un taux d’endettement toujours plus important. La somme des dettes des familles belges en 2005 a atteint le niveau record de 43,5% du PIB. Il y a vingt ans, ce taux ne s’élevait encore qu’à 28%. Les emprunts hypothécaires, en particulier, ont connu une forte hausse de 16%.

    Dans beaucoup de cas, les profits énormes qui ont été réalisés ont été écrémés par les top managers. Les top managers des entreprises cotées dans le Bel-20 (l’indice des 20 plus grosses sociétés belges cotées en Bourse) gagnent chacun en moyenne 1,5 millions d’euros par an. Pour Michel Tilmant d’ING, ce montant s’élève même à 4 millions d’euros par an. Les salaires des managers ont augmenté de 12% en moyenne en 2005. A titre de comparaison, le salaire mensuel moyen d’un travailleur belge s’élève à 1.487,7 euros.

    Il faut une mobilisation!

    La lutte pour le maintien et l’amélioration de notre niveau de vie et contre tout recul social à l’occasion du prochain AIP doit être préparée dès maintenant sur la base d’une discussion large et de la mobilisation des affiliés dans les entreprises afin que les militants puissent eux-même décider des objectifs et des méthodes de cette lutte.

  • Une Autre Politique. Un nouveau mouvement politique va naître

    La création d’une nouvelle formation politique en automne a le potentiel de planter une petite bombe dans la situation politique en Belgique. Le fait que tous les partis flamands ont jugé nécessaire de réagir à l’annonce de la conférence du 28 octobre montre la peur qui existe chez certains devant l’apparition d’une voix nouvelle, fraîche et clairement de gauche.

    Bart Vandersteene

    28 OCTOBRE

    Tu viens aussi?

    Quel est le programme de la journée? Elle sera divisée en trois grandes parties. Une première session plénaire traitera du contexte politique dans lequel a été lancée l’initiative, de l’actualité politique et des défis auxquels nous allons être confrontés. Ensuite, nous aurons dix groupes de travail thématiques où seront discutés les thémes les plus importants pour la nouvelle formation politique. La journée se concluera avec une pléniaire où seront prises les décisions sur le type d’organisation, les structures et la composition de la direction qui devra traduire les décisions de cette journée dans la pratique.

    Où? A l’ULB, avenue Franklin Roosevelt, Bâtiments H & J

    Quand? le 28 octobre dès 13h.

    Comment s’Inscrire? Vous pouvez vous inscrire via le MAS ou directement sur le site www.anderepolitiek.be

    Depuis des années, les différents partis traditionnels racontent la même histoire et répètent qu’on ne peut pas échapper à la logique néolibérale de réduction des salaires et de démantèlement des services publics. De plus en plus de gens ne sont pas d’accord avec cette idée mais ne trouvent pas de traduction politique à leur résistance. C’est là qu’est la base sociale pour la création d’un nouveau mouvement politique.

    De quel genre de mouvement avons-nous besoin?

    Un nouveau mouvement politique doit d’abord faire la différence en défendant de manière systématique les intérêts des travailleurs et des chômeurs. Mais il doit aussi se différencier du monde politique traditionnel en faisant de la politique d’une autre manière. Un nouveau mouvement doit devenir le lieu de rassemblement pour tous ceux qui veulent s’organiser pour mener la lutte dans les entreprises, les écoles et les quartiers en unissant travailleurs et chômeurs, jeunes et vieux, hommes et femmes, Belges et immigrés. Il doit avant tout être un instrument pour renforcer et organiser les luttes et non une simple machine électorale.

    Que faire le 28 octobre?

    Les attentes seront grandes le 28 octobre. Suite aux articles annonçant la conférence parus dans les médias flamands, le nombre de réactions positives, de demandes d’informations et surtout d’adhésions a été impressionnant. Cela montre aussi une idée claire combien les gens attendent une alternative intéressante et crédible de gauche.

    Au cours des derniers mois, des discussions intenses ont eu lieu entre les différents groupes impliqués dans cette intiative. L’initiative francophone Une Autre Gauche va aussi s’impliquer dans l’organisation de la journée. Cela n’a pas été facile. Certains dans UAG disaient encore en juillet qu’ "ils ne voulaient pas être entraînés dans une dynamique précipitée imposée par les Flamands" ou qu’"ils voulaient avoir le temps de construire d’abord UAG avant de s’engager dans une intiative nationale". Aujourd’hui les esprits se sont calmés et tout le monde semble avoir compris qu’il n’existe pas d’autre possibilité que de construire un nouveau mouvement ensemble. Ce sont ces deux éléments qui forment la base d’un nouveau mouvement.

    Selon nous, il faut suivre un schéma clair dans la construction du projet. Nous avons tous appris depuis la toute petite enfance qu’il ne faut pas essayer de courrir avant d’avoir appris à marcher. Le mouvement ne doit pas faire face immédiatement au défi de developper un programme élaboré. Une initiative qui s’oppose au néolibéralisme et tire la conclusion de ne jamais participer à des coalitions qui mèneraient une politique néolibérale est une base suffisante pour lancer ce mouvement.

    La decision de participer aux élections de 2007 signifie que le mouvement devra élaborer progressivement un programme après le 28 octobre. Sur base de l’experience accumulée, du résultat de la participation aux élections et de l’avancement dans la construction du mouvement, on pourra commencer la discussion sur le lancement du nouveau parti à l’automne 2007.

    Un potentiel énorme

    Noël Slangen, l’ancien responsable des relations publiques de Verhofstadt, voit un bel avenir pour un nouveau parti de gauche ayant un caractère anti-establishment. "Un tel parti peut atteindre les 10 % , à condition que ce nouveau parti ne se laisse absolument pas tenter par une participation au gouvernement". Nous ne pouvons qu’être d’accord avec cette remarque de Monsieur Slangen de même qu’avec l’idée que "seul un parti de gauche anti-establishment pourra reprendre des voix au Vlaams Belang". Le MAS plaide déjà depuis des années pour un nouveau parti de ce type où tous ceux qui veulent résister au néolibéralisme peuvent trouver une place.

    Mais nous n’en sommes pas encore là. Le 28 octobre doit d’abord être un succès. Un nouveau mouvement politique doit surtout être porté par une couche importante de militants, de syndicalistes de gauche, de jeunes et de plus âgés. C’est pour cela qu’a été fixé l’objectif de rassembler 500 personnes afin de pouvoir ensemble mener la discussion et prendre la décision de lancer ce mouvement. Nous appellons chaque lecteur de notre journal, chaque sympathisant et bien sûr chaque membre du MAS à être présent le 28 octobre à Bruxelles et à mobiliser ses amis, ses collègues et ses connaissances.

    28/10/2006, une date dans l’Histoire?

    Le 28 octovre 2006 peut devenir une journée trés importante dans l’histoire politique de la Belgique du 21e siecle. Il y a exactement 130 ans, en 1886, le Parti Ouvrier Belge faisait ses premiers pas et lançait sa première campagne de masse. Sur base de la lutte pour le suffrage universel, un parti de masse est né et a grandi. Dans les années qui viennent, les luttes des travailleurs seront de plus en plus présentes dans l’actualité sociale. C’est dans cette période qu’une nouvelle formation pourra et devra s’affirmer et qu’elle devra saisir la chance de construire un nouveau "parti des travailleurs".

  • Votez pour une alternative socialiste – Votez MAS!

    Le 8 octobre, le Mouvement pour une Alternative Socialiste se présente dans un nombre limité de communes. Nous voulons en effet prendre suffisamment de temps et de moyens pour préparer la Conférence pour Une Autre Politique du 28 octobre. Notre campagne sera avant tout centrée sur la nécessité de véritables emplois pour tous, de logements décents à des prix accessibles et de services publics de qualité. Le MAS/LSP présentera des listes à St Gilles, Schaerbeek, Ixelles, Wavre, Liège, Mons, Gand, Anvers, Keerbergen et Malines.

    De véritables emplois pour tous = assez de statuts bidon, d’ALE et d’interim

    Au cours des 25 dernières années, des dizaines de milliers d’emplois stables ont été perdus à cause du démantèlement des services publics et de la ruine des secteurs industriels. Les nouveaux emplois créés sont de plus en plus des emplois qui n’offrent pas un salaire décent et presque aucune sécurité. Selon le Conseil National du Travail, 80% des emplois créés en 2001 étaient des emplois à bas salaire, temporaires ou à temps partiel.

    En outre, la pression sur les chômeurs augmente à cause de la multiplication des contrôles et de la relance par les partis flamands de la discussion sur la limitation des allocations de chômage dans le temps. Le but est de contraindre les chômeurs à accepter des emplois précaires à bas salaire.

    De cette manière, les partis traditionnels rejettent la responsabilité du chômage sur les chômeurs eux-mêmes. Sur cette base, les chômeurs deviennent une cible pour les attaques bien que nos allocations soient parmi les plus basses en Europe et que, pendant ce temps, les profits des entreprises belges battent des records.

    Le MAS se bat pour le droit pour tous à un emploi décent, à temps plein et bien rémunéré. Cela est possible à travers la repartition du travail. Un conseil communal réellement socialiste pourrait montrer l’exemple en appliquant une baisse radicale du temps de travail, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire pour le personnel communal.

    Des logements à prix accessible, arrêt des projets de prestige, non à l’arnaque privée dans le logement social

    Le manque de logements décents et à prix accessible est la cause la plus importante de pauvreté après le chômage. A Bruxelles, la moitié des citoyens dépense plus de 40% de son revenu pour le logement. Partout, les prix du logement sont en hausse par rapport aux salaires et aux allocations. Ce sont les couches les plus pauvres et les plus vulnérables qui paient la note.

    Il y a beaucoup trop peu d’investissements pour améliorer cette situation. Par contre, les autorités sont prêtes à dépenser des dizaines de millions d’euros pour des projets de prestige – créer une esplanade monstrueuse devant la nouvelle gare TGV de Liège, construire une fontaine sophistiquée sur la grand’place de Mons ou supprimer le revêtement routier d’une rivière à Gand – destinés à attirer des touristes et des couches plus aisées vers les centres des villes. Des projets de prestige qui partout sont évidemment financés par nos impôts.

    Pour nous, il n’y a qu’une solution : un programme massif de construction de logement sociaux, qui provoque une pression à la baisse sur les prix de l’immobilier privé. Cette tâche devrait revenir au secteur public car le secteur privé n’investit que si l’affaire est rentable. Réaliser des profits signifie des loyers plus élevés et moins de moyens pour la construction et l’entretien des bâtiments.

    Le MAS se bat pour de véritables logements sociaux de bonne qualité et avec des loyers qui représentent au maximum 20% du revenu familial, construits par les autorités communales et financés par des moyens publics. Ce n’est pas l’argent qui manque, les projets de prestige le montrent.

    Pour des services collectifs. Non au ‘chacun pour soi’. Sécurité = services publics de qualité avec suffisamment de personnel

    Cette année, on a beaucoup parlé de la ”violence inutile” avec les assassinats de Joe, de Stacy et de Nathalie. Les cas qui ont fait la une des médias ne sont que le sommet de l’iceberg. Les drames familiaux se succèdent, la violence domestique augmente de jour en jour, les agressions dans le trafic sont devenus monnaie courante.

    La cause principale du durcissement de la société réside dans le durcissement du marché de travail: la peur de perdre son travail, la pauvreté croissante, un taux de chômage élevé qui est devenu structurel,… tout cela fait que des couches plus importantes sont marginalisées et retombent dans l’isolement social sous l’effet du manque de perspectives dans l’avenir. Les vagues d’assainissement des 25 dernières années ont fait des trous énormes dans le tissu social. Les classes sont bourrées, les enseignants sont surchargés, le postier n’a plus de temps de discuter avec les gens, pas plus que l’infirmière à l’hôpital. L’augmentation de l”’efficacité” et de la productivité qui est exigée des salariés des services publics fait aussi que leur rôle social a été assassiné.

    Outre le manque de personnel dans les services existants, un tas de services qui pourraient soutenir le tissu social font défaut. Il n’y a pas assez de capacités d’accueil pour les enfants et de détente pour les jeunes, pas assez de possibilités de soins et d’accompagnement à domicile pour les personnes malades, handicapées ou âgées, pas assez de lieux de rencontre où les voisins puissent faire connaissance,…

    Une société où existent tant de pénuries est une société qui devient de plus en plus dure. Et où des rivalités et des conflits grandissent pour s’attribuer le peu de moyens disponibles: entre jeunes et plus âgés, entre hommes et femmes, entre Belges et immigrés et même au sein des communautés immigrées entre les nouveaux venus et ceux qui sont là depuis plus longtemps…

    Il n’y a pas de solution tant qu’une élite riche accapare toutes les richesses

    Mais les véritables profiteurs ne se trouvent pas parmi les salariés ou les allocataires – quelle que soit leur origine – mais parmi les actionnaires des grandes entreprises et des banques qui entassent de plus en plus de richesses. Avec les profits annuels des 97 entreprises cotées en Bourse en 2005 (18 milliards d’euros), on pourrait créer 700.000 emplois par an. Beaucoup de jeunes, Belges ou immigrés, qui aujourd’hui semblent être destinés à devenir des petits voyous ou des chômeurs marginalisés, pourraient se voir offrir une place dans la société à travers un programme d’emplois dans les nouveaux services publics à mettre sur pied.

    Le MAS pense que la richesse qui est créée par les salariés doit revenir à la société entière et non pas dans les poches des actionnaires. La nationalisation des secteurs-clés de l’économie est un premier pas nécessaire. Le MAS se bat pour un socialisme démocratique, qui est pour nous la seule façon de garantir que la production soit organisée en fonction des besoins de la majorité de la population et non en fonction des profits de quelques-uns.

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