Tag: Belgique

  • Charleroi, une grève globalement bien suivie

    La grève générale a globalement été bien suivie dans la région de Charleroi ; pour les militants en grève, on parlait d’une réussite, le sourire était sur tous les visages. Dans le zoning de Fleurus, nous avons pu discuter avec les travailleurs de Splintex qui étaient présent au piquet dès les petites heures de l’aube… il fallait être bien certain que l’usine ne tourne pas ,…et elle était complètement à l’arrêt.

    Vincent Devaux

    Il faut dire que la grève sur cette usine a été bien préparée ; des assemblées et l’information ont été organisées pour préparer cette dernière. La lutte qu’il y a eut début de l’année et qui a duré 3 mois avait laissé des traces et incitait à redoubler les efforts pour être sûr que les grilles de l’entreprise restent fermées.

    Sur Splintex, le piquet n’était visiblement représenté que par la FGTB mais sur d’autres usines, des délégations CSC étaient également de la partie. Sur le piquet, un travailleur qui portait une veste rappelant que la grève AGC avait duré 105 jours exprimait combien cette lutte avait marqué les esprits. L’humeur était positive, et contrastait avec l’ambiance défaitiste qui régnait après la lutte qui -malgré la combativité des travailleurs- s’était soldée par un échec.

    Dans le même zoning, un piquet d’une vingtaine de grévistes rouge et vert montait la garde devant L’IRE, une entreprise de production et de contrôle de matériel hospitalier de pointe-. De nombreuses entreprises, malgré que la direction de la CSC ait levé le préavis de grève, avaient une représentation de militants et délégués CSC qui faisaient le piquet en solidarité des travailleurs FGTB. « Les pensions, cela concerne tous le monde ».

    L’entreprise de Caterpillar était à 80 % hors fonctionnement et les travailleurs de l’usine étaient au front pour renforcer les piquets des autres entreprises. Par contre, nous avons été surpris de ne pas voir de piquets devant le centre de tri de la poste Charleroi.

    Malgré cela, la poste tournait au ralenti car beaucoup d’employés suivaient la grève. Les postiers qui travaillaient étaient copieusement hués par les ouvriers des autres secteurs pour leur manque de solidarité. Un piquet rouge/vert était présent devant une entrée auxiliaire de la gare. Sur une Haute École de Charleroi, des étudiantes en droits nous disaient leur inquiétude pour la réforme des pensions ; cette inquiétude est partagée par pas mal de jeunes malgré que ce thème peut passer à priori pour quelque chose qui ne les concerne que de loin.

    Des piquets étaient également présents devant les entrées des fast-foods et magasins de Ville 2, le centre commercial de Charleroi ; renforcé notamment par des travailleurs de Caterpillar et de la Centrale générale. Quand même, de ci, de là on pouvait voir des employés isolés qui envers et contre tout tentaient -en vain- de travailler, c’était la plupart des cas des travailleurs non syndiqués mis sous pression ou des cadres non solidaires. Une employée du centre commercial, coiffeuse, nous expliquait qu’elle travaillait depuis qu’elle avait 14 ans et qu’elle était très effrayée à l’idée de voir l’âge de sa pension reculer.

    Parmi les grévistes, le recul de l’âge de la pension revenait d’ailleurs très souvent et ceux-ci avaient conscience de l’absurdité de ces mesures alors qu’il y avait tant de monde au chômage; mais d’autres nous parlaient également de la baisse du pouvoir d’achat qui se sentait très fort notamment au travers l’augmentation du prix du pétrole. A la fédération syndicale FGTB de Charleroi, il avait beaucoup d’animations, de nombreuses délégations s’y donnaient rendez-vous pour ensuite porter de l’aide aux piquets qui en avaient besoin.

    Les piquets volants montraient la solidarité qui peut se développer et se renforcer au sein de la classe ouvrière lors d’une période de lutte. Début d’après-midi, à la fédération, les échos qui ressortaient de cette grève était une victoire. Il faut dire qu’en absence de front commun, la tâche était plus compliquée de maintenir à l’arrêt toutes les entreprises; mais la combativité de la base la plus consciente sur la nécessité de se battre pour nos acquis a joué un rôle important dans la réussite de la grève. On pouvait toutefois noter des différences dans la conscience des gens, et le recul des années 90 joue encore malgré tout un rôle sur certaines couches.

    Le patronat craint cette grève car elle révèle non seulement l’impopularité des mesures qui tentent d’être prises, mais également la force de la classe ouvrière organisée et le potentiel qui existe pour arracher des acquis et plus de pouvoir ouvrier. A Carollywood par exemple, le complexe cinématographique de Charleroi, le piquet a dû demander le renfort de travailleurs d’autres entreprises notamment Cockerill et Caterpillar, afin de faire face à l’agressivité de la direction du complexe, où un gréviste a été blessé. En soi la situation dans la région de Charleroi montre que le potentiel est là, la capacité de faire face au patronat était bien présente ; qu’il reste « des cartouches de réserves » pour aller plus en avant dans la défense des droits acquis ; c’est-à-dire qu’un élargissement de la lutte ne dépend que d’un appel plus large ; des assemblées et des réunions d’informations dans les entreprises sont à même de renforcer le rapport de force de la classe ouvrière.

    Nous n’en sommes qu’au début de nouvelles luttes offensives de la classe ouvrière en Belgique. Les bonnes traditions de luttes vont vite resurgir très vite. Notre tract a été bien accueilli, le titre « C’est aux patrons de payer » recevait un écho favorable et reflétait ce qui vivait parmi beaucoup de travailleurs. La nécessité d’un nouveau parti des travailleurs était également présent parmi une certaine couche d’entre eux.

  • C’est aux patrons de payer. Face à la division du sommet, il faut l’unité à la base

    Face à la division du sommet, il faut l’unité à la base

    Tract du MAS

    > Version PDF

    Que veulent le patronat et les politiciens?

    Le patronat veut le plus de gains possible par un maximum de flexibilité. Le gouvernement les suit en créant encore plus de faux-emplois pour les jeunes. Ces jobs, que l’on peut refuser, nous coûtent nos revenus depuis que la chasse aux chômeurs est ouverte.

    Le patronat trouve que les travailleurs sont trop coûteux. Ils vont piller de préférence la sécurité sociale. Le gouvernement collabore avec le patronat en lui donnant des milliards de diminution d’impôts (5 milliards d’euros en 2005). Maintenir les travailleurs âgés plus longtemps assure d’avoir à sa disponibilité une plus grande offre de forces de travail. Les abus des patrons sont là pour démolir les conditions et les salaires des travailleurs.

    Cela explique pourquoi les gains des entreprises connaissent chaque année de nouveaux records. Ces gains sont maintenant de plus de 40 milliards d’euros ; dans les années ‘80, ils étaient encore de 40 milliards de francs belges ! Au Sommet de Lisbonne (mars 2000), il a été décidé que l’U.E., pour 2010, devait devenir le marché le plus compétitif du monde. Dans toute l’Europe, toutes sortes de mesures similaires sont prises. Les autres pays mènent avec autant d’ardeur la course à la démolition sociale, sans attendre d’être rattrapé par l’Europe. Résultat : sur le plan mondial, des super-profits pour les poches des mêmes patrons (avec des filiales dans différents pays) et un appauvrissement pour les travailleurs et leurs familles.

    32 heures semaine, sans pertes de salaire

    Il y a déjà 600.000 chômeurs en Belgique, mais le patronat et les politiciens veulent nous faire travailler encore plus longtemps. En réalité, ils veulent surtout s’enrichir. Pour cela ils veulent réformer le marché du travail. Non pas en répartissant le travail disponible entre tous ni en maintenant le pouvoir d’achat pour tous, mais en remplaçant les emplois à temps plein, stables et correctement payés par des jobs à temps partiel, instables et mal payés, comme en Suède ou aux Pays-Bas. Le patronat passe cependant sous silence le fait que les familles hollandaises sont sans cesse appauvries, par une forte augmentation du nombre de travailleurs précaires.

    Pas touche à nos pré-pensions

    Le gouvernement affirme que la sécurité sociale va à la banqueroute. “ Trop d’inactifs pour le nombre d’actifs “, disent-ils. Les jeunes et les vieux sont ainsi dressés les uns contre les autres. Le gouvernement a diminué sa participation à la sécu de 30 % en 1980 à 11 % aujourd’hui. La sécurité sociale n’a pas connu de déficit ces cinq dernières années, mais au contraire un excédent. Les pensions nous coûtaient 5,4 % du PIB en 1980, contre 5,2% à l’heure actuelle. Les pré-pensions sont un moyen pour soulager les restructurations et les fermetures; le gouvernement et le patronat veulent les supprimer. (*)

    Chiffres de la sécurité sociale: http://www.cnt-nar.be/

    Le sommet de la CSC se trahit, ainsi que sa base

    FGTB : que faire après le 7 octobre ?

    La CSC réfutait les arguments du gouvernement dans son livre “ 50 mensonges sur le vieillissement “. Pourtant, le sommet de la CSC refusait la participation à la grève du 7 octobre et a quand même annulé la grève du 10 car les pré-pensions à 58 ans, ainsi qu’un certain nombre de conditions secondaires, sont maintenues. La CSC se réjouit que le gouvernement veuille dépenser 400 millions d’euros provenant de l’augmentation des précomptes mobiliers pour les injecter dans la sécurité sociale, les patrons recevant pas moins d’1,2 milliards d’euros supplémentaires de baisse de charges. La FGTB veut -à juste titre- maintenir la pression, mais que faire si le gouvernement applique ses mesures ? Allons-nous retourner au travail la queue entre les jambes ? Y aura-t-il des réunions de militants ? Y aura-t-il des séances d’information dans les entreprises ? Discuterons-nous pour mettre en place un plan d’action ? Le sommet de la CSC, mis sous pression par sa base, prendra-t-il des initiatives ? Cela devra être discuté après le 7 octobre dans des réunions de militants.

    Un réseau démocratique de syndicalistes combatifs

    A quelques nuances près, tous les partis parlementaires veulent mener la même politique néo-libérale. Le MAS/LSP s’attèle à créer un réseau démocratique de syndicalistes combatifs. Ainsi nous voulons reconstruire un rapport de force dans les entreprises et les différents secteurs, et en même temps revendiquer que les prises de décisions se fassent démocratiquement. Le syndicat appartient à ses membres, mais ceux-ci sont hélas trop souvent mal informés et parfois ouvertement contrecarrés. Les appareils syndicaux sont aujourd’hui pieds et mains liés à la social-démocratie (FGTB) et aux chrétiens-démocrates (CSC), qui exécutent loyalement le programme du patronat. Les militants syndicaux ont besoin d’un parti qui traduit leurs points de vue politiques et qui soit entièrement indépendant du patronat.

    Le Parti de Gauche (Allemagne) illustre le potentiel d’un parti des travailleurs

    En Allemagne, le succès du Parti de Gauche (8,7%) démontre qu’un programme qui va à l’encontre du néo-libéralisme reçoit un bon écho. Nous pensons que ce potentiel existe également en Belgique. Le MAS veut aider à sa réalisation. En même temps le MAS plaide pour un programme de transformation socialiste de la société, dans laquelle la production sera organisée en fonction des besoins de tous et non pour les profits de quelques-uns.

  • Note du gouvernement sur les fins de carrière. Travailler plus longtemps à un salaire plus bas ?

    L’accouchement fut pénible. Le gouvernement est finalement parvenu à coucher sur papier ses propositions en ce qui concerne les fins de carrière. Excepté pour les patrons, les surprises agréables y font défaut. Nous en connaissons la teneur : notre système social doit être revu (comprenez plutôt : démoli). Non pour plaire aux patrons – même s’ils se sont déjà vus accorder 1,3 milliard d’euros de baisses de charges – mais soi-disant pour sauver le système. Voici un aperçu des propositions du gouvernement et les raisons pour lesquelles nous devons nous y opposer.

    Tract du MAS

    > Version en PDF

    En ce qui concerne les jeunes

    Les propositions de la coalition violette

    * Sous la pression syndicale, la note du gouvernement ne prévoit pourtant qu’une seule page (sur 14) sur l’embauche des jeunes.

    * Le patronat insiste de manière répétée sur le fait qu’un plus haut taux d’activité des aînés ne va pas nécessairement de pair avec un taux de chômage plus élevé chez les jeunes. Pour illustrer cela, on brandit les exemples des Pays-Bas et de la Suède qui connaissent un taux de chômage des jeunes plus bas et un taux d’activité des aînés plus élevé.

    * Le gouvernement ne va pas au-delà des jobs McDo dont les patrons rêvent, notamment des jobs de début de carrière, des avantages fiscaux pour les patrons qui engagent des stagiaires et l’activation des allocations d’attente.

    * Le patronat et le gouvernement veulent un changement fondamental du marché du travail : plus d’emplois flexibles et sous-payés en lieu et place de contrats fixes et de la sécurité d’emploi.

    La réponse du MAS

    * Les syndicats défendent à juste titre la position selon laquelle la prépension pour les salariés plus âgés est tout à l’avantage des plus jeunes.

    * La Suède et les Pays-Bas sont champions en matière de jobs bidons, à temps partiel, flexibles et sous-payés. Bien souvent, il faut cumuler plusieurs jobs en même temps dans ces pays pour avoir un revenu correct.

    * Le MAS plaide pour des jobs correctement payés et stables. Si c’était le cas, les secteurs qui manquent de bras seraient vite pourvus.

    Les travailleurs âgés

    Les propositions de la coalition violette

    * Même si les patrons bénéficient déjà depuis 25 ans de baisses de charges, le taux d’emploi reste bas. Le gouvernement augmente encore le nombre des salariés, ce qui accentue la concurrence pour les emplois disponibles. Les patrons utiliseront cela pour faire baisser les salaires.

    *Le gouvernement veut diminuer le rôle de l’ancienneté dans la rémunération. Les restructurations sont désormais appelées " nouveau départ pour les entreprises ". Les primes de départ individuelles qui ne tiennent nullement compte de l’ancienneté de celui qui quitte volontairement l’entreprise, doivent limiter le nombre de prépensionnés.

    * La prépension ne resterait concevable que si aucune solution convenable n’est trouvée, mais même dans ce cas-là, le prépensionné est obligé de participer à une cellule d’emploi. Celui qui, malgré tout, se retrouve encore dans un dispositif de prépension, devra rester disponible sur le marché du travail et court le risque de sanctions s’il refuse un job.

    * Le gouvernement veut insérer légalement les pensionnés dans le marché du travail pour le rendre encore plus flexible en élargissant les possibilités de combiner une pension avec un revenu du travail. En plus de cela, ils envisagent un système de bonus pour celui ou celle qui accepte de travailler jusqu’à ses 65 ans. En pratique, cela signifie que celui qui travaille moins longtemps se voit sanctionné. L’adoption d’un 2ème pilier de pension, qui sert souvent à compenser la pertes de revenu consécutive à la prépension, est relevé jusqu’à l’âge légal de la pension. La pause-carrière à temps plein, qui est aussi un moyen de départ anticipé, est restreinte à 1 an. Les salariés qui ont entre 50 et 55 ans auront la possibilité de racheter des jours de congé grâce à leur prime de fin d’année. On dissuade les mesures Canada-dry par des pénalités financières.

    * Le gouvernement veut soit relever l’âge de la prépension, soit étendre la durée de la carrière, soit faire une combinaison des deux.

    La réponse du MAS

    * Le MAS s’oppose à la casse de la Sécurité sociale par les baisses de charges.

    * Les restructurations engendrent des drames sociaux. Les emplois perdus sont rarement remplacés, ou alors par des jobs instables et sous-payés. Pas d’individualisation, mais des convention collectives. Non au détricotage du salaire des aînés, oui à l’augmentation du salaire des jeunes.

    * Les prépensionnés constituent 6% de la population entre 60 et 65 ans. Le gouvernement veut les culpabiliser alors qu’ils sont victimes des restructurations ou qu’ils sont totalement exténués. Les mesures Canada-dry ont été élaborées pour acheter la paix sociale lors des restructurations.

    * Le MAS plaide pour une baisse générale de l’âge légal de la pension à 58 ans, pour faire de la place aux 600 000 chômeurs. De plus, nous voulons la liaison de toutes les allocations aux salaires. Les soi-disant pièges à l’emploi ne sont pas dus au fait que les allocations sont trop élevées, mais au fait que les salaires sont trop bas.

    * D’après une étude de l’ONEm, le relèvement de l’âge de la prépension de 58 à 59 ans signifie que 85% des candidats à un départ anticipé ne pourront le faire qu’un an plus tard.

    Sécurité sociale

    Les propositions de la coalition violette

    * Le gouvernement considère la Sécurité sociale comme " un instrument pour développer une économie dynamique". Et plus loin: " Le gouvernement est convaincu que la Sécurité sociale et la fiscalité ont un rôle à jouer dans la création d’emplois… "Dans cette optique, le gouvernement veut soutenir l’emploi et la compétitivité des entreprises par de nouvelles baisses de charges (sociales et/ou fiscales) sur le coût du travail". Bref: le gouvernement entend bien continuer de piller notre salaire indirect pour couvrir les patrons de cadeaux.

    La réponse du MAS

    * Le MAS la considère comme un mécanisme de solidarité envers quiconque n’est pas en mesure de travailler. Les allocations doivent compenser la perte de salaire. Elles sont financées par la part indirecte de notre salaire qui se compose des cotisations des travailleurs et de cette partie de notre salaire que le patron verse directement à l’ONSS.

    Gouvernement: Prendre l’argent chez les travailleurs et leurs familles

    MAS: Prendre l’argent dans les poches du patronat

    Préparer la grève générale

    Les politiciens et les médias préparent le débat sur les fins de carrière depuis des années. Leur leitmotiv: le vieillissement compromet le payement des pensions. Et de multiplier les scénarios-catastrophe – statistiques sur le vieillissement à l’appui – dont il ressort à chaque fois que notre système social serait en péril. Les vrais chiffres leur donnent tort: la part des pensions dans le Produit intérieur brut a décru de 5,4% à 5,2% entre 1980 et aujourd’hui. En 25 ans, la Sécurité sociale a été 7 fois en déficit et 18 fois en excédent. Les 5 dernières années prises ensemble se soldent par un excédent. La part de la Sécurité sociale dans le PIB était de 16,7% en 2004 contre 16,2% en 1980. Dans le même laps de temps, la part de l’Etat dans le financement de la Sécurité sociale passait de 25% à 11% (tous les chiffres proviennent de rapports de la Banque nationale).

    FGTB: le 7 octobre?

    A la FGTB, on n’ignore rien des chiffres ci-dessus. S’ils le voulaient, ils pourraient balayer d’un revers de la main les arguments du gouvernement et du patronat. Hélas, le sommet de la FGTB a préféré se taire pour ne pas mettre dans l’embarras les "amis politiques" du PS et du SP.a au sein du gouvernement.

    En septembre, la FGTB déclarait dans une édition spéciale de Syndicats qu’elle était d’accord avec le gouvernement sur le fait que nous devrons tous travailler plus longtemps, mais qu’elle n’en avait pas moins des problèmes avec la note gouvernementale "Vieillir activement". A la FGTB, on sait pourtant fort bien que cette note n’était pas l’oeuvre du gouvernement, mais de la ministre SP.a Freya VdB. Même lors des grands meetings à Anvers et à Gand, les secrétaires Verboven et De Leeuw se sont bien gardés de prononcer les mots SP.a ou Freya. Les libéraux ont été chargés de tous les maux comme si la social-démocratie n’était pas dans le gouvernement.

    Sous la pression des militants et des centrales, le sommet de la FGTB a dû infléchir son attitude. Il appelle à une grève générale le 7 octobre. Mais il l’a fait sans tentative préalable de convaincre la CSC d’y participer et sans organiser de campagne d’information dans les entreprises.

    CSC: le 10 octobre?

    Jusqu’il y a peu, la CSC avait une longueur d’avance sur les fins de carrière. Son service d’étude a publié "50 mensonges sur le vieillissement", un argumentaire qui démonte le mythe selon lequel on ne pourra plus payer les pensions. La CSC a également multiplié les formations en son sein sur la question des fins de carrière. Si un syndicat s’y est préparé, c’est bien la CSC.

    La CSC a relevé 13 points de rupture dans "Vieillir activement" de Van den Bossche. Il y en a bien 6 qui subsistent dans la note d’orientation du gouvernement. La CSC n’en veut pas moins laisser une chance à la négociation et refuse de faire grève le 7 octobre. La CSC ne déciderait qu’après le 8 octobre si elle fait grève le 10 du même mois.

    Nombre de militants de la CSC n’approuvent pas ces tergiversations. Ils savent que le gouvernement et le patronat ne sont pas réellement disposés aux concessions, à moins qu’ils n’y soient contraints.

    La CSC-transcom se dit suffisamment réaliste pour réaliser que beaucoup de ses membres soutiennent l’action de la FGTB. Tout comme d’autres centrales de la CSC, la CSC-transcom couvrira ses militants qui se joindront à la grève.

    Face à la division du sommet, il faut l’unité à la base

    La population en a assez de la politique néolibérale. Jusqu’où devrons-nous être compétitifs? Jusqu’à ce que nos salaires soient au même niveau qu’en Inde ou en Chine? Cette politique est un drame sur le plan social. Mais même sur le plan économique, elle mène tout droit à la banqueroute: l’érosion du pouvoir d’achat plombe la consommation. Le crédit bon marché peut la stimuler artificiellement, mais il pousse toujours plus de gens dans la pauvreté. L’action contre le néolibéralisme peut compter sur une assise large. Il faut tenter de mobiliser ce potentiel dans les entreprises en y organisant des assemblées générales et en dressant un plan d’action. Le 7 octobre, il faut organiser des piquets persuasifs, de préférence en collaboration avec des militants de tous les syndicats.

    Le Parti de Gauche allemand illustre l’actualité d’un nouveau parti des travailleurs

    Les travailleurs et leurs familles ont beau être las de la politique néolibérale, le gouvernement comme l’opposition ne jurent que par plus de libéralisation, plus d’attaques contre la Sécurité sociale et plus de flexibilité. Ils suivent tous la logique du patronat.

    En Allemagne, le succès du nouveau Parti de Gauche (8,7%) démontre qu’un programme de rupture avec le néolibéralisme peut avoir un réel impact. Nous pensons que ce potentiel existe aussi en Belgique. Les militants de la FGTB et de la CSC n’ont aucune affinité avec les sociaux-démocrates et les sociaux-chrétiens. Leurs propositions ne sont tout au plus que des variantes du néolibéralisme de Reynders et Verhofstadt avec un emballage social.

    Nous sommes d’avis que les syndicats devraient rompre leurs liens avec ces partis pour leur substituer un instrument politique propre. Cela couperait du même coup l’herbe sous le pied de l’extrême-droite qui se présente frauduleusement comme la seule opposition. Le MAS aiderait loyalement à construire un nouveau parti des travailleurs et y plaiderait pour un véritable programme socialiste.

  • Qui sont les Etudiants de Gauche Actifs?

    Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA-ALS) sont une organisation d’étudiants de gauche combatifs dans les universités et les hautes écoles partout en Belgique (Anvers, Bruxelles, Gand, Louvain, Liège, Mons, etc.). EGA est un aspect important du travail jeunes du MAS-LSP. Avec EGA nous défendons les droits et les intérêts des étudiants qui sont attaqués de manière systématique aujourd’hui, entre autres avec l’introduction des accords de Bologne.

    Tina De Greef

    Nous partons du principe que tout le monde a droit à un enseigement gratuit et de qualité à tous les niveaux; cela implique l’accès à un réseau de services sociaux comme des restaurants, du logement, des guidances pour les étudiants… Nous exigeons que les hautes écoles et les universités soient indépendantes du secteur privé. Nous nous opposons également à toute forme de discrimination dans l’enseignement: homophobie, sexisme, racisme, discrimination à l’encontre des moins valides, etc.

    Afin de réaliser cela, nous organisons des actions (manifestations, etc) et des discussions. Du fait que cette logique capitaliste (les profits d’abord) signifie un système d’exploitation, non seulement dans les pays du monde néo-colonial, mais aussi en Belgique, nous défendons une toute autre forme de société, une société où les intérêts de la majorité de la population priment sur les profits de quelques uns; voilà pourquoi nous avons un programme clairement anticapitaliste.

    Les étudiants seuls ne pourront pas changer la société. C’est pourquoi nous nous orientons vers ces couches de la société qui peuvent se servir de leur position en tant que producteurs pour réaliser des changements, c’est-à-dire les travailleurs. Cela implique entre autres la collaboration avec le personnel, académique et technique, de l’enseignement. Ainsi, à titre d’exemple, à Louvain, nous soutenons activement la lutte du personnel des restaurants étudiants (Alma) dans leur lutte contre les velléités de privatisation, qui ne mèneront qu’à plus de licenciements et à un nouveau recul de la qualité et de la fonction sociale du restaurant.

    Si tu veux défendre tes droits avec nous contre l’exploitation, le racisme et la casse de nos droits d’étudiant, alors rejoints les Etudiants de Gauche Actifs!

  • Manifestation contre le congrès économique du VB

    Le Vlaams Belang dit qu’il a des solutions pour les problèmes qui existent dans la société. Le cordon sanitaire a empêché qu’ils arrivent au pouvoir. Mais c’est une bonne situation pour la direction du Vlaams Belang: cela leur offre la possibilité de se positionner comme radicaux…

    Laura Gilles

    On le voit à travers des slogans comme: “La Turquie en Europe? Non!”,”adapter ou retourner” et “Moins de criminalité, plus de Flandres”… Le VB se profi le comme le parti qui défend les droits des travailleurs, le travail, les structures sociales et la garantie d’une politique juste pour tous.

    Mais la vérité est malheureusement différente. La politique du Vlaams Belang est basée sur la division des travailleurs. Ils opposent les différents groupes dans la société. La frustration qui vient des problèmes sociaux est utilisée pour diviser les wallons et les fl amands, les belges et les marocains, les hommes et les femmes… Par ce programme, le VB est capable de cacher leurs vrais intentions.

    Le VB est en fait contre les syndicats, qui sont là pour defender les intérêts de travailleurs. Ils dissent qu’ils veulent abolir le droit de faire grève. Mais la grève est une arme importante que les travailleurs et les jeunes ont pour se battre contre des mauvaises conditions de travail, des bas salaires ou la fl éxibilité. En plus, ils veulent diminuer la sécurité sociale, parce que pour eux, ce sont surtout des “ profi teurs professionnels “ qui en bénéfi cient. Cette argumentation est fausse. La sécurité sociale, ce n’est pas seulement des allocations de chômage, mais aussi, les soins de santé, l’aide pour les vieux… Elle a été construite par des luttes que nos parents et grands parents ont menées.

    Le Vlaams Belang ne s’en prend pas aux vrais causes des problèmes sociaux. S’il a le pouvoir, il ne fera rien contre la pauvreté, le chômage, l’éducation élitiste, le manque de logement… Au contraire, la direction du VB a une idéologie fasciste dans laquelle il n’y a pas de place pour les syndicats, les besoins sociaux, les immigrés… Les immigrés se trouvent dans les couches les plus pauvres en Belgique, 50% d’entre eux est au chômage. Il est clair que le VB ne va pas donner de solutions par son racisme.

    Nous nous battons pour plus de jobs avec des meilleures conditions de travail pour les belges et les étrangers. Nous faisons le lien entre la question de l’intégration et les questions sociales

    Le VB a son congrès économique en novembre. Il veut se présenter comme un instrument utile pour la bourgeoisie, c’est à dire capable d’appliquer les mesures d’assainissement. La mobilization contre ce congrès, nous done la possibilité de dénoncer le VB sur ses thèmes antisociaux. On appelle donc tout le monde à faire campagne avec nous et à manifester contre le VB, ce 26 novembre.

    Qu’est que tu peux faire?

  • organiser avec quelques amis un comité de mobilisation dans ton école
  • distribuer des tracts et des affi ches dans ton école ou ton quartier
  • inviter un orateur de notre organisation
  • venir à nos réunions locales et nous rejoindre !!!
  • Pourquoi faire grêve? Pour tirer l’argent hors des poches des riches! Comment? Nous avons besoin d’Un plan d’action démocratiquement élaboré!

    Il y a 600.000 chômeurs, mais ceux qui ont un boulot devraient travailler plus longtemps. Il n’y a pas d’argent pour la sécurité sociale, mais il y en a pour de nouvelles baisses de charges pour les patrons. Il n’y a pas d’argent, mais les grandes entreprises font des bénéfices record. Décidément, ce gouvernement ne défend pas nos intérêts!

    Pour maintenir le budget en équilibre, il faudra des économies. Pour y arriver, le gouvernement compte faire payer les travailleurs et leurs familles. Dans le débat sur les fins de carrière, le gouvernement a tenté de nous dorer la pilule avec une note au contenu “vague”.

    Dans cette note, il est question de relever l’âge de la prépension et de la possibilité de faire dépendre la prépension d’une condition de carrière. Dans une première version antérieure à la note gouvernementale, la prépension n’aurait été accessible qu’après une carrière de 40 ans. Dans ce cas, 84% des femmes et 70% de hommes n’auraient plus accès à la prépension!

    La Ministre Van den Bossche a annoncé que l’âge de la prépension devrait passer de 58 ans à 60 ans d’ici 2012. Pour les pensions, on parle de “bonus” pour ceux qui travaillent plus longtemps, mais il est clair que ces “bonus” seront nécessaires pour arriver à une pension décente.

    La seule marge de négociation qui reste aux syndicats est de déterminer eux-mêmes où on va économiser. C’est inacceptable! La direction syndicale a réagi avec un appel à contraindre le gouvernement à revoir ses plans sous la pression d’une grève générale de 24 heures le 7 octobre.

    C’est un grand pas en avant, mais il en faudra davantage. Cette journée de grève doit être intégrée dans un plan d’action à long terme avec lequel on puisse faire table rase des propositions gouvernementales.

    Une action qui reste sans suite ne sert à rien. C’est la principale leçon à tirer des actions contre les propositions patronales pour l’Accord interprofessionnel. Une manifestation avait alores eu lieu, mais son ampleur a effarouché la direction syndicale et il n’y a pas eu de suite.

    Il faut éviter cela en élaborant un plan d’action où la base est impliquée active-ment. Il faut des assemblées d’information régionales et des actions. Le 7 octobre, il faut qu’un plan d’action soit soumis aux manifestants, avec des actions régionales et sectorielles qui doivent culminer dans une nouvelle grève générale de longue durée.

    C’est de cette façon que la grève peut avoir raison du gouvernement. Tous les partis traditionnels convergent pour faire des économies sur notre dos. Les mouvements de grève auront donc besoin d’un prolongement politique qui rompe avec la logique d’économie néolibérale. Dans plusieurs pays d’Europe, de nouvelles formations de gauche comme le Linkspartei en Allemagne font de bons résultats avec un programme antilibéral

    Ce potentiel existe aussi en Belgique. Le MAS veut populariser cette idée et trouver des relais. Aidez-nous, rejoignez-nous!

  • Des études supérieures: bientôt accessibles qu’à une minorité privilégiée?

    Depuis quelques années, une vague d’attaques s’abat progressivement sur notre enseignement. L’idée c’est que l’enseignement est un produit potentiellement fructueux pour le marché, c’est à dire que pour une éducation de qualité, il faut payer. De plus, beaucoup de facultés, intéressantes pour le marché, seront calquées à la demande des entreprises de sorte que plus rien ne restera de l’apprentissage général de la matière, juste une qualification pour travailler dans l’une ou l’autre multinationale.

    Sven De Deken

    Cette idée n’est pas nouvelle, mais les mouvements étudiants (combatifs), ont toujours réussi à l’éviter. Aujourd’hui, les représentants officiels des étudiants ( comme pas exemple la Fédération des Etudiants Francophones) ne préfèrent pas mettre en danger leur carrière au ministère de l’enseignement, et donc préfèrent des mouvements ludiques et sans suite, aux mouvements combatifs.

    Jusqu’à la fin des années ’60, l’enseignement supérieur a toujours été un environnement élitiste par excellence et il n’était surtout pas question d’accès démocratique. Sous l’influence des mouvements combatifs dans les années ’60, de la croissance économique (qui créait une nécessité d’un plus grand nombre de diplômés), et de l’existence des états staliniens, la bourgeoisie fut obligée de faire des concessions. Durant cette période, la sécurité sociale, les soins de santé, les allocations de chômage, les pensions, les allocations familiales,… étaient introduits tout comme l’accès à l’enseignement supérieur s’offraient aux enfants de la classe ouvrière. Mais vers la fin des années ’70, la bourgeoisie a repris une position offensive, et les premières privatisations étaient imposées.

    Tous ces investissements pour l’éducation représentaient évidemment un coût important sur le budget de l’Etat. Ainsi, les dépenses sont passées de 3,2% du PNB (produit national brut) en 1960 à plus de 7% dans les années ’70!

    Après la chute du mur de Berlin, c’était comme si aucune alternative au capitalisme n’existait plus, ou n’aurait plus pu exister. La bourgeoisie s’est lancée dans une énorme offensive idéologique, dans laquelle le capitalisme est dépeint comme le seul système économique viable. En 1989, la TRE (une mystérieuse organisation qui défend les intérêts des grandes entreprises en Europe), a publié un rapport recommandant une réforme approfondie pour l’enseignement supérieur en faveur de la bourgeoisie européenne.

    La proposition a été reprise dans le décret de Bologne en 1999, et fut alors connue de tous. Bologne a pour objectif de privatiser l’enseignement supérieur en Europe et de le réformer en un système d’éducation qui prémache des travailleurs bons pour le marché du travail. On veut limiter la durée de l’enseignement supérieur en le subdivisant : d’une part 3 ans de cours de bases (bachelor), et d’autre part 1 ou 2 ans de perfectionnement (master). L’idée serait, à long terme, de fournir une masse d’étudiants ne possédant qu’un diplôme bachelor et de réserver le diplôme master à une élite. Bologne crée un enseignement à deux vitesses (tel qu’il est aux Etats-Unis), c’est à dire des universités divisées: il y aura d’un côté les universités dites “pôle d’excellence” les plus chères et les plus demandées, et de l’autre, les universités poubelles dans lesquelles se retrouveront tous les étudiants qui ne peuvent se payer autre chose…Bologne s’est déjà annoncée, avec la privatisation de nombreux services étudiants sur l’université, comme notamment les kots étudiants ou encore les restaurants…et ces privatisations ne vont que s’accélérer dans les périodes à venir. L’étudiant sera stimulé pour partir étudier à l’étranger, mais devra le faire par ses propres moyens, de plus, les bourses vont se transformer en prêts qu’il devra rembourser à la fin de ses études. Ca signifie, que dès que les étudiants entreront dans la vie active, ils seront déjà fortement endettés.

    Les conséquences de l’augmentation du prix des études sont déjà claires : Plus de la moitié des étudiants travaillent déjà durant leur année académique afin de payer leurs études. En Angleterre, où la privatisation de l’enseignement est déjà plus avancée, on voit beaucoup de filles qui se prostituent pour payer leurs études et cette situation gagne d’autres pays dont la Belgique.Le coût des études a augmenté entre 1986 et 1999 de 40% à 60%, sans tenir compte de l’inflation. Les budgets consacrés à l’enseignement, eux, sont constamment en baisse. Aujourd’hui, le gouvernement flamand consacre moins de 5 % du PRB (produit régional brut) à l’enseignement, alors que dans les années ’70, la somme représentait plus de 7% du PRB.

    A l’université de Louvain, les conséquences du décret de Bologne se font sentir: cette année académique, les étudiants non-EEES (EEES= pays d’Europe + 15 autres pays) devront payer 5000 euros de minerval au lieu de 505 euros. Il y existe une exception pour les 72 pays les plus pauvres du monde, on accepte alors l’étudiant pour 505 euros s’il écrit une lettre de motivation acceptée par les autorités.

    L’université s’attaque à un petit groupe de personnes, pour le moment, et peu de gens sont au courant de l’existence de cette attaque, et à terme ce sont tous les étudiants qui la subiront (le minerval de 5000 euros vaudra pour tous). Il est dans l’intérêt de tous de combattre la destruction de l’enseignement et de son accessibilité. Les représentants officiels étudiants ne représentent que leur ambition, nous invitons tous les étudiants combatifs à s’organiser et à rejoindre les Etudiants de Gauche Actifs pour ensemble lutter pour un enseignement démocratique, gratuit, et accessible à tous!

  • Le gouvernement veut economiser… sur notre avenir!

    Depuis l’été passé, le gouvernement et le patronat préparent un véritable carnage social. Pour faire travailler les gens plus longtemps et plus durement, ainsi que pour revoir encore à la baisse les salaires, ils doivent s’attaquer à la sécurité sociale.Le gouvernement veut mener une politique d’austérité, ce qui implique des coupes dans les pensions, la suppression d’allocations de chômage et la privatisation de tous les services qui peuvent nous être utiles (La Poste, SNCB, l’enseignement…).

    Marijke Decamps

    Jusqu’à présent, ces attaques ont commencé notamment avec la chasse aux chômeurs qui a déjà remporté ses premiers trophées. Mais à chaque fois que se profile la menace d’un mouvement ouvrier plus large, comme les mobilisations sur les accords interprofessionnels, le gouvernement n’ose pas se mouiller et postpose ses attaques. Cela s’est vu lors du vaudeville communautaire dans lequel il s’était empêtré avec le dossier BHV. La récession pointant son nez, le patronat a appelé son gouvernement à faire une trêve pour BHV pour qu’il se consacre à des problèmes économiques plus importants, à savoir le contrôle du budget de fin octobre, et le débat des fins de carrière. En clair : « Nous devons drastiquement et au plus vite casser le niveau de vie des travailleurs et des jeunes, car nous sommes en retard sur les pays voisins. » Nous vivons dans un système fait de crises économiques et de surproduction toujours plus profondes et, depuis 20 ans, les mêmes attaques néolibérales sont entreprises pour faire des économies. La sécurité sociale impossible à payer. Pensions aux oubliettes ?« L’Etat manque d’argent. » Cela est ressassé sans cesse pour justifier la politique néolibérale.

    Le gouvernement parle souvent de déficit imminent dans la sécurité sociale, mais alors qu’il y a effectivement eu déficit l’année passée, il y a presque toujours eu excédent les années précédentes. Où est passé cet argent ? Pourquoi les retraites sont-elles impossibles à payer ? La vérité, c’est que ces excédents ont été utilisés pour rembourser la dette de l’État (et à gonfler les profits des grandes banques) et pour financer la baisse des charges patronales et autres cadeaux aux grosses entreprises.

    Nos retraites comptent pourtant déjà parmi les plus faibles en Europe ! Ceci aide à comprendre comment tant de chômeurs et de prépensionnés sont laissés sur le tapis après avoir épargné pour leurs pensions, et pourquoi le gouvernement n’a jamais mis la différence. Qui sont donc les grands coupables ? Les travailleurs qui, après les licenciements massifs et un plan d’économie sur la prépension, ont été éconduits ou mis au chômage ; ou bien les grandes multinationales comme Ford ou Volkswagen qui veulent assurer leurs bénéfices en sabrant dans l’emploi et en durcissant les conditions de travail des travailleurs ?

    Recherchons une réponse au néolibéralisme

    Il est temps qu’une politique véritablement courageuse ose remettre en question le capitalisme et propose une économie démocratiquement planifiée pour remplacer un système qui, progressivement, apporte la pauvreté, le chômage et la misère complète à toujours plus de gens. Et ceci est d’autant plus nécessaire qu’à l’heure actuelle, en Belgique, plus de 600.000 personnes sont sans emploi, alors que la plupart des autres croulent littéralement sous une charge excessive de travail.

    On appelle ça des maladies de prospérité. Ce gouvernement du patronat, quel que soit le masque qu’il revête, n’hésitera pas une seconde à attaquer nos conditions de vie. La seule chose qu’il craint (et il a bien raison !), c’ est un mouvement unifié des travailleurs et des jeunes remettant en question cette politique néolibérale et recherchant une alternative socialiste. C’est donc ce que nous allons construire !

  • Contre la guerre, la misère et l’occupation: construis Résistance Internationale

    Il n’y a jamais eu autant de richesses qu’aujourd’hui, pourtant le gouffre entre les pauvres et les riches est de plus en plus grand. Au niveau mondial, les 200 personnes les plus riche possèdent autant que 2,3 milliard des plus pauvre. En Belgique aussi, nous pouvons voir cette situation. Les dix dernières années, le nombre de pauvres en Belgique est passé de 6% à 13%. En 20 ans, la moyenne des allocations de chômage a diminué de 42% du dernier salaire à de 28% du dernier salaire.

    Nikei De Pooter

    Dans une ville comme Anvers, 1 personne sur 4 est au chômage. Depuis un certain nombre d’années, le gouvernement en train d’ épargner sur l’enseignement, sur nos allocations, sur les retraites et tous les autres acquis pour lesquels nos parents et nos grands-parents se sont battus..

    Parallelement, l’impact du monde des entreprises sur nos vies est de plus en plus grand. Nos festivals sont achetés par la multinationale américaine Clear Channel, qui ne fait qu’augmenter les prix, on voit de plus en plus de pubs pour Nike et des boissons froides dans nos écoles, partout à la télé et dans les magazines, on nous dit qu’il faut être les plus beaux, les meilleurs et les plus sportifs, … en fait tout notre environnement de vie est commercialisé. A tous les niveaux, ils essaient de faire des profits.

    Pendant nos études, nous devons faire du travail gratuit via nos stages obligatoires dans les entreprises. Et quand on aura terminé nos études, nous trouverons d’abord des jobs intérims à bas salaires et ultraflexibles. Pour les jobs qui sont encore disponibles et pour les structures sociales qui restent encore, il y a un dur combat. Le racisme est l’expression de ce combat dans les couches les plus pauvres de la société. Par le manque de perspectives, les gens cherchent des solutions individuelles à leurs problèmes et les trouvent dans le racisme.

    Au niveau international, le capitalisme signifie la guerre et la misère pour une majorité de la population mondiale Plus de la moitié de la population au niveau mondial vit avec moins de 2 dollars par jour. En Afrique, le niveau de vie n’a fait que reculé ces 20 dernières années. L’occupation de l’Irak est un exemple que l’impérialisme est prêt à utiliser des interventions militaires directes pour garantir leurs profits.

    Mais la résistance grandit. Dans toute l’Europe, les jeunes et les travailleurs entre en action contre la politique néo-libérale d’attaques des acquis sociaux et la diminution du niveau de vie. Le gouvernement est confronté à des grèves et à des manifestation massives. Aux USA, Bush perd de plus en plus de soutien.

    Dans différents pays européens, naissent des nouvelles formations à gauche de la sociale-démocratie et des verts. En Belgique, les syndicats ont annoncé qu’ils organiseraient des actions dans la fin de cette années contre les différent plansd’attaques de nos acquis. Déjà de plus en plus de jeunes cherchent une organisation où ils pourront se battre contre ce système capitaliste qui est responsable de l’augmentation de la pauvreté et de la misère. Nous voulons construire cette organisation avec Résistance Internationale et le Mouvement pour une Alternative Socialiste. Dans les écoles, les universites, les quartierset les entreprises, nous voulons organiser la résistance et construire notre organisation. Nous appelons tout le monde )à nous contacter pour mener avec nous la lutte pour une autre société, une société socialiste. Deviens actif, rejoins nous !

  • Scission syndicale aux USA. Quelle réponse syndicale pour les jeunes et les travailleurs précaires?

    Le 25 juillet, la grande confédération syndicale américaine AFL-CIO (qui regroupait la grande majorité des syndicats américains) a éclaté en deux lors de la Convention nationale qu’elle tenait pour fêter son 50e anniversaire. Cette scission se produit à un moment où le mouvement ouvrier connaît une crise historique aux Etats-Unis. Depuis des années, les salaires réels baissent, les boulots, qualifiés ou non, sont de plus en plus précaires et la flexibilité augmente. Des millions de travailleurs ont perdu leur assurancesanté, les pensions sont menacées. Dans le secteur privé, 7,9% des travailleurs seulement sont syndiqués, le niveau le plus bas depuis 1901 ! Au total, il n’y a plus que 12,5% de travailleurs à être syndiqués alors qu’il y en avait 33% en 1954.

    Luc Wendelen

    Depuis dix ans, l’AFL-CIO a dépensé des sommes énormes, à la fois pour mener des campagnes de recrutement de nouveaux membres et pour soutenir les campagnes électorales du Parti Démocrate, jugé plus favorable aux syndicats que les républicains de Bush. Mais cette orientation n’a pas enrayé le déclin syndical. C’est pourquoi six syndicats – le syndicat des employés des services (SEIU) qui est le plus grand syndicat de l’AFL mais aussi celui qui a grandi le plus et le plus vite ces dernières années, le syndicat des chauffeurs de camions (Teamsters), le syndicat des travailleurs du commerce et de l’alimentation (UFCW),… – ont créé un regroupement, la « Change to Win Coalition », qui appelait à augmenter fortement la part d’argent réservée au recrutement et à diminuer le soutien financier aux Démocrates. Ces syndicats ont fini par quitter en bloc l’AFL-CIO lors de la Convention.

    Mais le problème du mouvement syndical américain n’est pas principalement une question d’argent mais bien un problème de politique et de stratégie. Or, entre l’AFL et la nouvelle Coalition, il y a une différence d’accent mais pas de véritable différence de fond. Les sommes énormes dépensées pour recruter des membres n’ont pas pour but de construire des syndicats combatifs mais simplement de « donner une dignité et une voix à ceux qui travaillent » sans aucunement remettre en cause la course effrénée au profit des grandes sociétés. D’autre part, si l’AFL-CIO a gaspillé 150 millions de dollars pour soutenir le candidat démocrate John Kerry qui a pourtant mené une campagne favorable au patronat et à la guerre contre l’Irak, et qui n’était en fait qu’une version adoucie de Bush, la Coalition n’appelle pas à rompre avec les Démocrates et à créer un nouveau parti pour défendre les travailleurs. Enfin, les dirigeants de la Coalition ont décidé de quitter l’AFL-CIO sans que les 5 millions de syndiqués qu’ils représentent aient été consultés.

    Le mouvement syndical américain a connu sa plus forte croissance après la grande crise des années ’30 quand les syndicats ont mené et gagné des luttes et des grèves difficiles autour de revendications offensives qui ont fortement amélioré les salaires et les conditions de vie des travailleurs. Ce n’est qu’en renouant avec cette tradition que le mouvement syndical pourra de nouveau motiver et organiser les travailleurs. Mais il ne faut pas compter sur les dirigeants syndicaux actuels pour cela.

    Bien que le taux de syndicalisation soit beaucoup plus élevé en Belgique qu’aux USA (75% des travailleurs et 58% chez les seuls actifs), tout n’est pas rose chez nous.

    Ces dernières années, nous avons subi une offensive historique du patronat, et vu progresser la flexibilisation et reculer notre pouvoir d’achat. Toute une génération de jeunes ne connaît le syndicat que comme une organisation de services et non comme un organe de lutte. Or ce sont précisément ces jeunes qui atterrissent dans des boulots intérimaires, flexibles et mal payés dans des entreprises où la présence et l’activité syndicales sont difficiles.

    Pour changer les choses, il faut une campagne nationale tournée vers les jeunes pour les rendre actifs autour d’un programme combatif qui revendique de vrais boulots au lieu des jobs précaires et qui s’oppose à la flexibilisation à outrance. Ce combat devra commencer à la base puisque n’existe pas aujourd’hui de force d’opposition syndicale organisée nationalement. Ce sera donc une campagne de longue haleine, mais des exemples concrets de succès lors de luttes dans lesquelles une partie plus importante de la base est active peuvent montrer la voie à suivre. Ainsi, le fait que, dans le secteur non-marchand, la LBC (le syndicat des employés de la CSC en Flandre) a organisé de nombreuses réunions parmi le personnel et défendu un programme combatif, a montré les possibilités qui existent pour mobiliser les jeunes travailleurs. De telles expériences doivent être étendues sur les lieux de travail et être renforcées par des campagnes actives contre la détérioration des salaires et des conditions de travail.

  • 0
      0
      Your Cart
      Your cart is emptyReturn to Shop