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  • Débat fins de carrière. L’heure de vérité approche – il nous faut un plan d’action!

    Le débat sur les fins de carrière en question/réponse par Anja Deschoemacker

    De quoi s’agit-il?

    Il s’agit de ce que veut la bourgeoisie depuis les années 80 sans vraiment y parvenir jusqu’ici: le démantellement de la sécurité sociale. La sécurité sociale a été acquise après la seconde Guerre Mondiale, et fut élargie jusqu’à la moitié des années ’70. Depuis la fin des années ’70, ce système fut mis sous pression par la période de dépression qui s’ensuivit.

    Quelles sont les propositions du gouvernement ?

    La question devrait être: y-a-t-il encore un gouvernement? La Ministre du Travail Freya Van den Bossche (SP.a) a publié la note « Vieillir activement ». Dans cette note, figurent des propositions inacceptables pour les syndicats comme pour le PS, par exemple l’abolition de fait de la prépension, le système de malus pour les pensions (une amende de 4% sur la pension par année de départ anticipé),… Cette note n’est pas celle du gouvernement, mais un rassemblement de propositions élaborées par Van Den Bosche et Verhofstadt.

    Le conseil général de la CSC a depuis lors voté 13 points à problème, voire de rupture, dont pas mal de propositions de cette note. Si le gouvernement reprend telle quelle cette note comme base de négociation ou s’il reprend ces points de ruptures dans une nouvelle note, la CSC décidera le 20 septembre de ne pas négocier et commencera à mobiliser. Des dirigeants de la CSC se réfèrent à l’énorme mouvement de grève de 1977, qui fit alors tomber le gouvernement.

    Le ministre des affaires sociales Rudy Demotte (PS) a fait une autre proposition à titre personnel. Contrairement à « Viellir activement » , cette note est bien acqueillie par la FGTB et carrément applaudie par la CSC. Demotte s’oppose directement aux propositions des VLD, MR et SP.a (le financement alternatif par une hausse de la TVA), ce qui toucherait surtout les plus pauvres. Le Bureau du Plan – suivi par la Banque Nationale et la CNT – déclare de plus que cela plomberait fortement l’économie.

    En bref, Demotte propose une forte diminution des charges patronales, mais non-linéaire. Demotte veut baisser les charges sur les salaires les plus bas (et sur ceux des plus de cinquante ans), tout en augmentant celles sur les plus hauts salaires. En outre, il veut élargir l’assiette des charges à tous les revenus, y compris les revenus mobiliers et immobiliers, mais aussi la fameuse « taxe-robot ». En contradiction avec les autres partis, Demotte propose de lier les allocations au bien-être.

    Quelles sont les tendances internationales?

    Tous les pays européens ont subi une offensive de grande ampleur sur le système des pensions. On essaye d’augmenter « le taux d’activité des travailleurs les plus âgés », c-à-d augmenter l’âge de la pension. En Belgique, ce taux d’activité est bas, dû surtout à la haute productivité de l’économie, avec une pression de travail presque intenable qui use les travailleurs très rapidement.

    Il va de soi que la bourgeoisie belge ne veut pas pas être en reste. Mais le fait est que les pensions belges ont déjà été réformées, pas d’un coup, mais sur base des assainissements des 20 dernières années. Pour avoir une pension complète, il faut 45 années de travail (depuis 1997 également pour les femmes), condition parmi les plus hautes en Europe, alors que les allocations sont parmi les plus basses (plus de 60% des pensionnées ont une pension inféreieure à 1000 euros par mois).

    Est-ce que les pensions sont effectivement impayables?

    Pas du tout! Alors que les pensions pesaient 5,4% du produit intérieur brut (PIB) en 1980, ce n’est plus que 5,2% aujourd’hui. Les déficits dans la sécurité sociale sont négligeable comparés à la richesse produite : en 2003 un déficit de 0,5% du PIB, en 2004 de 0,1%. Ensuite, les cinq dernières années prises globalement dégageaienrt toujours un surplus (de 0,6% du PIB en 2000, de 0,7% en 2001 et de 0,3% en 2002). Enfin, les dépenses de sécurité sociale ne pèsent que 16,7% du PIB, malgré la hausse spectaculaire du chômage et des coûts des soins de santé, contre 16,2% en 1980.

    Que faire?

    Le MAS va, avec tous les moyens dont il dispose, participer à la lutte syndicale contre le démantèlement de nos droits acquis. Nos militants syndicaux vont défendre dans les deux grands syndicats la nécessité d’un plan d’action. Seule la construction d’un rapport de force par des manifestations, des actions, des grèves et des grèves générales nous permettra d’obtenir le maximum, de maintenir nos droits acquis et de les élargir avec une hausse plus que nécessaire des allocations et leur liaison au bien-être.

    De l’autre côté, nous n’allons pas défendre les propositions du PS. Le PS – et les directions syndicales – sont fondamentalement d’accord avec l’argument des « charges salariales trop élevées ». Nous pensons au contraire que la classe ouvrière est assez forte pour stopper l’offensive contre les salaires directs et indirects pour autant que les syndicats élaborent une stratégie de lutte appropriée.

    La sécurité sociale n’est pas impayable. Le « déficit » futur n’est pas causé par le vieillissement, mais organisé de façon consciente par la diminution continue de l’intervention de l’Etat et des charges soidisant patronales. C’est contre cela qu’il faut agir, sans entrer dans des négociations qui vont miner la structure même de la sécurité sociale.

  • Le congrès économique mène à des tensions au sein du VB

    Le Vlaams Belang lance son premier congrès économique le 26 novembre. Avec cela, il se met dans une situation inconfortable, et va devoir prendre des positions qui mènent à des doutes dans ses propres rangs. Il va aussi devoir, comme parti voulant être au-dessus des classes, se confronter à un mouvement ouvrier croissant qui contient une bonne partie de son électorat. C’est la conséquence de la situation objective dans laquelle se trouvent les néofascistes aujourd’hui. Elle diffère fondamentalement de celle dans laquelle a grandi le NSDAP (le parti nazi). Une autre méthode s’impose donc.

    Boris Van Acker

    Différences avec les années ‘20 et ‘30

    Si on analyse le programme néofasciste et sa relation avec celui des fascistes du siècle passé, cette analyse rejoint parfaitement la définition du fascisme élaborée par Trotsky comme « le programme de la bourgeoisie appliqué dans sa forme extrême ». L’histoire du fascisme allemand et italien montre que le fascisme n’est rien d’autre que la réaction capitaliste à l’instabilité d’une crise économique au mouvement ouvrier qui se développe. La situation objective est néanmoins fondamentalement différente des années ’30 avec la montée de Hitler et Mussolini.

    Quand le fascisme prit son essor dans les années ’30, il pouvait se baser sur une défaite historique de la classe ouvrière, et le capitalisme se trouvait dans un stade moins développé. Les diverses tentatives des masses ayant échoué à renverser le capitalisme pour le remplacer par le socialisme, cela a mené à une désillusion gigantesque et a ouvert la voie à l’idéologie fasciste du solidarisme (le rejet de la contradiction travail-capital par la défense de l’idée que les patrons et les travailleurs ont en fait les mêmes intérêts) et du corporatisme (le remplacement des organisations ouvrières indépendantes par des organisations communes patrons-travailleurs au niveau de l’entreprise).

    La bourgeoisie voyait à ce moment la nécessité de maintenir une forte structure d’Etat pour trouver une issue à la crise économique et pour arriver à une stabilité. Sous la domination de Hitler, l’Etat devenait un employeur énorme en utilisant des entreprises et les travaux publics. Aujourd’hui, la bourgeoisie vise de toujours plus à un démantèlement de l’Etat-providence. Un libéralisme extrême et une extension capitaliste par delà des frontières d’Etat, sans limitations des différents Etats.

    Le Vlaams Belang, entretemps devenu le plus grand parti (électoral) de Flandre, semble pour la première fois en mesure de causer des fissures dans le cordon sanitaire lors des prochaines élections. Il est forcé de se détacher de son rôle de parti d’opposition et de prouver qu’il est capable de gouverner. Et ce juste au moment où le mouvement ouvrier connaît sa première montée. Les pays voisins ont déjà donné l’exemple, et les luttes plus modestes de la classe ouvrière en Belgique l’an dernier n’étaient que les précurseurs d’un raz-de-marée. La lutte sociale est croissante. Ce qui est loin d’être favorable à un parti néofasciste sur le point de devoir démontrer ses capacités et au patronat, et aux travailleurs, base des votes de protestation.

    VB entre libéralisme et solidarisme

    La direction du VB va être sur la corde raide. La bourgeoisie souhaiterait évidemment un cours ultra-libéral, mais cela ne va pas être avalé si facilement par une grande partie du noyau fasciste qui condamne en soi un capitalisme effréné et qui maintient le programme fasciste des années ’30.

    Des contradictions internes vont être mises à nu, probablement de façon très claire à l’occasion de leur congrès économique.

    Parmi sa base, le VB doit compter avec un anticapitalisme de droite. D’un point de vue solidariste, les fascistes défendent le caractère propre des peuples et fulminent contre la globalisation de l’économie et l’américanisation de la culture populaire. Cela est en contradiction aigüe avec la tendance des fascistes ultralibéraux, qui rejettent complètement n’importe quel système social. Ils négligent totalement l’élément d’un mouvement de lutte sociale comme force réelle dans la société, mais ont compris au mieux ce qu’est le fascisme et son rôle historique dans le contexte actuel.

    VB: contre les acquis sociaux

    Avec l’invitation du prof. Hans Herman Hoppe, le fasciste qui s’est couronné « anarcho-capitaliste », la direction du VB montre dans quelle direction elle veut évoluer. Elle veut en finir avec les organisations ouvrières et met en avant l’idée de personnalité morale pour les syndicats. Elle plaide aussi pour une interdiction des grèves dans les secteurs clés de l’économie. Ce sont des vieux points de vue, néanmoins bien connus, qu’elle défendait sans gêne jusqu’au milieu des années ’80. A côté de cela elle semble se développer de façon toujours plus radicale sur le terrain où le VLD était très fort : les attaques sur les services publics et la sécurité sociale.

    Hoppe, qui plaide pour l’extinction de la sécurité sociale et son remplacement par la charité, peut se classer dans le camp ultralibéral et rejette aussi le solidarisme, qui défend un filet de sauvetage social, quoique fort limité. Le rôle de l’état reste un pilier pour une société solidariste.

    La division dans le parti autour de ces points de vue peut rapidement tourner à l’aigre, le VB va devoir sortir de ces discussions comme un parti solide, mais la question est de voir si des scissions interne peuvent être évitées.

    Manif. 26 novembre, 14h, Vrijdagmarkt, Gand.

  • Crise économique. Vers un nouveau Plan Global?

    L’économie belge ne va pas bien. Verhofstadt a tenté de le nier des mois durant dans les médias. Mais entre-temps, il travaillait bel et bien à un Plan Global qui soutiendra sans doute la comparaison avec le Plan Global de 1993. C’était alors le plan d’austérité le plus sévère depuis la Deuxième Guerre mondiale; il a mené à la plus grande grève générale de l’histoire de la Belgique.

    Bart Vandersteene

    Les pensions en danger

    Avant que le contrôle budgétaire de cette année ne soit clôturé et que la discussion sur le budget 2006 ne démarre, le gouvernement veut aller de l’avant dans le dossier des pensions. Seule 7% de la population croit que la pension légale suffira à leur garantir un revenu décent pour ses vieux jours. Sur ce plan, les patrons et le gouvernement ont déjà marqué pas mal de points. 20 années de propagande sur les pensions complémentaires et le maintien des pensions légales à un niveau très bas, ont répandu l’idée que les pouvoirs publics n’étaient pas en mesure de garantir une pension décente à tous.

    Le débat sur la réforme des pensions était annoncé depuis des mois. Et les premières propositions gouvernementales sortent peu à peu. Il en ressort que, non seulement nous devrons recourir à l’épargne privée pour compenser une pension trop basse, mais nous devrons en outre travailler plus longtemps pour y avoir droit. Aujourd’hui, après 35 ans, on peut prendre sa pension anticipée (avec cependant un poucentage de perte par année anticipée). Ils vont relever graduellement ce seuil à 40 ans. La possibilité de prendre sa pension de manière anticipée va ainsi devenir quasi impossible.

    L’économie stagne, on économise des milliards

    Malgré les déclarations ronflantes sur la prochaine relance économique, l’économie belge a stagné dans la première moitié de 2005. Et il y a pas vraiment matière à optimisme pour la deuxième moitié de l’année. Le secteur de la construction est le seul secteur de l’économie belge qui continue à croître. Mais cette croissance est entretenue par des taux d’intérêt historiquement bas. On peut obtenir un crédit hypothécaire à 3,5% avec un taux d’intérêt variable. Ça rend l’acquisition ou la construction d’un logement très attractive pour nous tous et davantage encore pour les spéculateurs. Conséquence: des hausses de prix énormes.

    Fin mai, le Bureau du Plan avertissait le Ministre du Budget Vande Lanotte que, à politique inchangée, on se dirigeait vers un déficit budgétaire de 0,5%, soit 1,5 milliard d’euros, en 2005. A ce moment-là, le Bureau du Plan prévoyait encore une croissance de 1,7%. Les chiffres du gouvernement, des banques, de la FEB et de l’OCDE sur la croissance économique ont servi d’instrument de propagande pendant des années pour nous faire croire que tout allait bien. Mais quelle est la base scientifique de tous ces chiffres? Au début de l’année, le gouvernement a calculé son budget sur base d’une prévision de croissance de 2,2%. En fait, on escomptait secrètement une croissance de plus de 2,5%. En avril, le gouvernement a fait un premier contrôle budgétaire et les prévisions de croissance ont été ramenées à 1,7%. Aujourd’hui, même les plus confiants ne semblent plus croire à une croissance supérieure à 1%.

    Il nous semble donc plus probable que le déficit s’élèvera à 2,5 milliards d’euros, soit 0,8% du budget. Ça signifie que le gouvernement va devoir mettre en oeuvre dès octobre un paquet de coupes budgétaires pour cette année-ci et un autre, bien plus lourd encore, de quelque 6 milliards d’euros pour l’année prochaine. Mais le gouvernement a multiplié les largesses envers le patronat. Entre 1993 et 2005, les patrons ont empoché annuellement des baisses de charges pour 3,75 milliards d’euros. Il suffirait de revenir sur ces largesses pour résoudre d’un coup pas mal de problèmes de la sécurité sociale. Ou, mieux encore, de s’en prendre à la fraude fiscale dont on s’accorde à dire qu’elle est d’au moins 15 milliards d’euros par an.

    La croissance économique ne dit pas tout

    Le patronat et le gouvernement accordent beaucoup d’attention aux chiffres bruts concernant la taille du gâteau économique. Et pour les travailleurs, les pensionnés, les chômeurs et les jeunes, il n’importe pas moins de savoir si le gâteau que nous produisons tous ensemble grandit ou non. En effet, plus grand est le gâteau, plus il y a de morceaux à distribuer. Mais la taille du gâteau ne dit rien sur son partage. Une plus grand gâteau ne signifie pas automatiquement davantage de prospérité pour tout le monde. La situation en Irlande en est une bonne illustration.

    L’Irlande produit le plus de richesse par tête d’habitant dans l’Union européenne. C’est dû à l’augmentation spectaculaire de la productivité que l’Irlande a connue ces 15 dernières années. Entre-temps, la part de la richesse produite qui va aux travailleurs a diminué de 25%. En 1991, les entreprises payaient encore 50% d’impôts sur leurs bénéfices, aujourd’hui ce n’est plus que 10 à 12,5%. Le prix moyen du loyer à Dublin a atteint les 1.300 euros par mois et le prix d’achat moyen d’une maison était de 303.000 euros l’année passée. Le taux de pauvreté des enfants y est de 15,7%, un chiffre très élevé pour un pays industrialisé. Il s’agit donc d’une forte croissance économique qui, loin de bénéficier à la majorité de la population, s’est au contraire faite à son détriment. Une croissance dans laquelle les travailleurs et leurs familles payent pour les profits de la bourgeoisie.

    Accroître la flexibilité? Est-il possible d’être encore plus flexible?

    Pour nous mettre en concurrence avec les travailleurs des pays voisins, le gouvernement veut nous rendre encore plus flexibles. Les travailleurs belges sont déjà parmi les plus flexibles du monde. Verhofstadt veut stimuler encore davantage le travail à pauses et le travail de nuit en prévoyant des primes supplémentaires pour les employeurs et en assouplissant la réglementation du travail intérimaire de façon à ce que les services publics puissent aussi y recourir. On prépare ainsi à la jeune génération un avenir fait de travail précaire et de revenus précaires. La pension à laquelle cette génération pourra encore prétendre après une telle "carrière" sera à l’avenant.

    La PS et le SP.a en maîtres d’œuvre de la régression sociale

    Il va sans dire que les partis sociaux-démocrates sont la force motrice de ce gouvernement . Ce sont les Vande Lanotte et les Vanden Bossche qui donnent le ton et qui jouent le rôle de maîtres d’oeuvre. Ils font valoir qu’ils ne peuvent pas faire autrement et qu’ils veillent à le faire d’une façon qui soit socialement acceptable. Quels mensonges ! Le PIB par tête d’habitant a augmenté de 37,5% ces dix dernières années. Si on décompte l’inflation (dévaluation de l’argent) qui était de 18,8% pour la même période, ça aurait dû signifier une hausse générale du niveau de vie de 18,7%. Mais tout le monde voit bien que ce sont surtout les grands actionnaires, les managers et les ménages à hauts revenus qui ont tiré les marrons du feu. Ces dix dernières années, les travailleurs, les pensionnés, les chômeurs et les jeunes ont vu les trains d’austérité se succéder l’un après l’autre.

    Malheureusement les directions syndicales prêtent leur concours au démantèlement de l’Etat-Providence d’après-guerre depuis fin des années ’80 qui a vu la social-démocratie revenir au gouvernement. Le risque est grand d’assister à une régression négociée en automne. Il faut que les militants syndicaux combatifs s’organisent dans leurs syndicats afin de pouvoir tenir en échec la direction actuelle et sa politique et de lutter pour un programme socialiste qui offre une réponse aux problèmes avec lesquels nous sommes confrontés.

    Cette direction a opté pour le "moindre mal": la régression socialement corrigée. Cela se traduit politiquement par un soutien au PS. Mais il devient chaque jour plus clair que cette politique ne pourra pas stopper la régression sociale. Le mouvement ouvrier a besoin de son propre parti. En Allemagne, des couches plus larges de travailleurs combatifs ont déjà tiré cette conclusion, ce qui a mené des groupes de militants issus de différents syndicats à lancer WASG (Alternative électorale pour la Justice sociale), une nouvelle formation à la gauche du SPD et des Verts. Les années qui viennent verront la question d’une telle formation se poser en Belgique également.

  • Les profits avant la musique? Boutez les multinationales hors de nos festivals!

    Tu te demandes toi aussi pourquoi payer 100 euros pour voir U2 ? Ou pourquoi Rock Werchter est devenu si cher ? Il ne faut pas chercher bien loin : depuis que Clear Channel contrôle ici aussi les grands shows et festivals, les profits de cette entreprise priment tout le reste. Et nous en payons le prix fort.

    Christophe De Brabanter

    Peut-être as-tu déjà aperçu le nom de Clear Channel sur les panneaux de pub dans les abribus ou dans les gares. L’entreprise a acheté sa première chaîne de radio en 1972 aux Etats-Unis. Elle y contrôle aujourd’hui entre autres 1.200 chaînes de radio, 700.0000 panneaux de pub et 36 chaînes de télévision. La diversité des chansons jouées sur les chaînes radio de Clear Channel a diminué de 60% entre 1996 et 2002. La publicité s’y taille désormais la part du lion pour atteindre dans certains cas les 40 minutes par heure d’émission! Clear Channel est actif dans 65 pays et a empoché 1,9 milliard de dollars de recettes au premier trimestre de 2005 !

    La Belgique n’échappe pas non plus à l’emprise de Clear Channel. Ils ont par exemple fait main basse sur On The Rox, Rock Werchter, Sound&Vision, Make it Happen, T/W Classics, I Love Techno,… Les amateurs de festivals l’auront certainement remarqué aux augmentations annuelles du prix des tickets. Ils ont partout augmenté d’au moins 20% ces dernières années. En 2002, un ticket à Forest-National coûtait environ de 30 à 35 euros. En 2004, il en coûtait déjà 45, et aujourd’hui on dépasse les 100 euros. Quant aux panneaux de pub, Clear Channel contrôle déjà 43% du marché belge.

    Clear Channel déclare être politiquement neutre. Or, lors des dernières élections présidentielles aux Etats-Unis, l’entreprise avait soutenu financièrement Bush ainsi que Kerry. De plus, un membre de la famille de Bush est à la direction de Clear Channel. Pendant la guerre en Irak, les "avantages" de la guerre étaient largement mis en avant sur les chaines de radio de Clear Channel. Certains artistes en étaient bannis (comme par exemple Rage Against the Machine ou les Dixie Chicks qui se tournaient contre la politique de Bush). Les (maigres) manifestations de soutien à la guerre avaient droit à un compte-rendu en long et en large sur les ondes de Clear Channel (103 millions d’auditeurs aux Etats-Unis).

    Pendant les élections présidentielles, Clear Channel a donné 42.200 dollars à Bush et 335.000 à la campagne électorale des Républicains. Ces sommes proviennent de l’extorsion de notre argent de poche englouti dans les shows et les festivals… La multinationale Clear Channel ne s’intéresse qu’aux profits et fait de la propagande pour le compte de l’élite dirigeante. La liberté de la presse, la liberté artistique, le plaisir qu’on peut retirer de chouettes festivals à un prix abordable et avec de la bonne musique passent (c’est le cas de le dire !) par pertes et profits.

    La mainmise croissante de la logique commerciale et de la soif de profits sur nos lieux de loisirs est une conséquence du système capitaliste. Face aux multinationales comme Clear Channel, le MAS défend la liberté culturelle et musicale. Pour cela, il faut que le profit cesse d’occuper la place centrale. Alors seulement la fréquentation des festivals redeviendra un plaisir abordable en même temps qu’une plus grande diversité artistique retrouvera ses droits.

  • Stop au racisme. Tout ce qui nous divise, nous affaiblit

    La campagne contre les sans-papiers atteint de nouveaux sommets. Le « Plan Sécurité » de la Ville d’Anvers n’est rien d’autre qu’une chasse aux sans-papiers. La police organise des razzias de porte à porte. Le Vlaams Belang a exigé une première application de l’interdiction de pénétrer dans une rue à un sans-papier accusé d’intimider la clientèle des restaurants des environs de la gare. Il s’est avéré finalement que cet homme avait protesté auprès d’un patron de restaurant où il avait travaillé au noir sans que son salaire ne lui ait été payé. Les sans-papiers sont une aubaine pour les patrons qui font un maximum de profits à leurs dépens, mais dès qu’ils se lèvent pour défendre leurs droits, ils sont expulsés.

    Nikei De Pooter

    L’élargissement de l’Union européenne donne lieu à quantité d’évaluations du nombre de travailleurs polonais à bon marché qui affluent dans nos régions. Selon les derniers rapports, quelque 500.000 Polonais travaillent – légalement ou non – à l’extérieur, surtout comme main-d’oeuvre bon marché pour effectuer des travaux dangereux. En Belgique, on estime à 50.000 le nombre de travailleurs sans-papiers dans le secteur de la construction, le secteur avec le plus grand pourcentage d’accidents de travail.

    Depuis un certain temps, le secteur de la construction ressasse qu’il manque de bras, ce qui l’obligerait à recourir à de la main d’oeuvre étrangère. Rien n’est moins vrai. La vérité, c’est qu’on veut mettre les ouvriers du bâtiment d’ici en compétition avec les travailleurs illégaux. Concrètement, cela implique des salaires plus bas et des heures de travail plus flexibles. On connaît des cas où des travailleurs belges sur des chantiers belges ont été enregistrés comme polonais virtuels par leur entreprise via son siège polonais ! Le message du patronat est: si vous ne voulez pas travailler plus longtemps et plus durement pour un salaire plus bas, il y a des milliers de travailleurs polonais illégaux qui sont prêts à vous remplacer. La seule réponse des partis traditionnels et du Vlaams Belang, c’est le racisme. De cette façon, ils culpabilisent les immigrés, ils montent les travailleurs belges et immigrés les uns contre les autres et ils détournent l’attention de ceux qui tirent les marrons du feu: les patrons.

    Cette tendance n’est pourtant pas irr.ésistible comme le patronat, les médias et le gouvernement voudraient nous le faire croire. Si les syndicats en Europe unissaient leurs forces dans un plan d’action pour un salaire minimum en Europe – avec des actions nationales et européennes, des grèves et si nécessaire des grèves générales – on pourrait mettre le holà à la pression, à la baisse sur les salaires et les conditions de travail. Il faut lutter pour un nivèlement par le haut des salaires et des conditions de travail en Europe, et non par le bas, comme c’est le cas aujourd’hui. Mais ça signifierait une collision frontale avec le projet actuel de l’Union européenne et ses dirigeants politiques.

    Le MAS/LSP mène depuis des années – notamment avec sa campagne antifasciste Blokbuster – une lutte conséquente contre le racisme et l’extrême-droite. Dans nos campagnes, nous avons toujours mis l’accent sur l’unité d’intérêt et sur la nécessité d’une lutte unifiée des travailleurs belges et immigrés. Nous exigeons que les immigrés aient les mêmes droits et les mêmes salaires que les travailleurs du pays d’accueil. Avec le CIO, notre organisation internationale, nous luttons aussi en Europe de l’Est et dans le monde néo-colonial contre les multinationales et la soif de profits du patronat. Si vous voulez participer à cette lutte, n’hésitez pas à nous contacter.

  • Début du débat sur les fins de carrière

    Début du débat sur les fins de carrière

    Le débat sur les fins de carrière a commençé. La Ministre fédérale de l’Emploi, Freya Van den Bossche, a écrit une note sous le titre Vieillir activement. D’après cette note, il ne suffit pas d’encourager les salariés à travailler plus longtemps : il faut les forcer à travailler plus longtemps. Ceux qui arrêtent de travailler avant l’âge de la pension légale perdraient 4% du montant de leur pension par année de départ anticipé. Ceux qui arrêtent à 60 ans perdraient un cinquième de leur pension, sauf s’ils ont déjà une carrière de 40 ans. Les prépensionnés devraient rester disponibles pour le marché de l’emploi jusqu’à l’âge de 58 ans.

    Anja Deschoemacker

    La note ignore le fait que le marché de l’emploi actuel rejette les travailleurs âgés. Nombre de ceux qui arrêtent avant l’âge de la pension ne le font pas de leur plein gré, mais parce que leur employeur ne veut plus d’eux. D’autres, en revanche, sont usés bien avant l’âge de la pension à cause des cadences infernales dans leur secteur. De plus, 60% des pensionnés touchent actuellement une pension inférieure à 1.000 euros par mois – la diminuer encore davantage revient à obliger les aînés à travailler à n’importe quelles conditions.

    Les patrons seront d’autant plus enclins à les engager que les travailleurs âgés pourront cumuler leur allocation de pré-pension avec un nouvel emploi à un salaire plus bas. De cette façon, on pourra désormais faire travailler les travailleurs âgés sans tenir compte de leur ancienneté. Le grand perdant du plan: la sécurité sociale dont on creuse savamment le déficit. Mais le gouvernement est en position de faiblesse: s’il n’est pas encore tombé, c’est qu’aucun parti ne veut d’élections. La mauvaise situation économique, l’asymétrie dans la politique belge,… ont affaibli le gouvernement et exacerbé ses contradictions internes. L’Europe, qui a si longtemps servi de prétexte idéal pour le démantèlement de l’Etat-Providence, se débat désormais dans une crise profonde.

    Cette position de faiblesse devrait être exploitée pleinement par les syndicats pour éviter qu’on fasse payer la crise aux travailleurs et à leurs familles. Des mobilisations de masse peuvent mettre ce gouvernement à genoux. Même en l’absence de mobilisation, il semble exclu que le gouvernement parvienne à appliquer son plan sans la moindre concession. Mais à défaut de mobilisation, nous subirons de nouveaux reculs et ce d’autant plus que le débat sur les fins de carrière va être mené de pair avec la discussion sur les 4 milliards d’euros d’économies à réaliser.

    La Cotisation Sociale Généralisée (CSG), que prônent le PS et les deux grands syndicats, est une exemple de recul négocié. La direction des ces organisations accepte l’idée que les charges sociales sont trop élevées en Belgique et qu’il faut les diminuer. En fait, la CSG est censée servir de correctif " social ", par opposition avec la proposition de financement alternatif du VLD qui veut faire reposer le coût principal de la Sécu sur les plus pauvres via des hausses de TVA. Mais la CSG n’en est pas moins elle aussi un pas de plus sur la voie du démantèlement total du système social qui a fait reculer la pauvreté en Belgique à un niveau historiquement bas dans la période d’après-guerre.

  • Manifestation de masse contre le sommet du G8

    Ce samedi 2 juillet, pres de 250.000 personnes ont manifeste a travers les rues d’Edinbourgh contre le sommet du G8 qui se tiendra cette semaine a Gleneagles. C’est devenu la plus grande manifestation politique de l’histoire de l’Ecosse. Le Comite pour une Internationale Ouvriere (CIO) etait present avec un bloc jeune et tres visible.

    Kristof

    Les organisateurs avaient demande que chaque manifestant s’habille en blanc. Cet appel avait ete suivi par a peu pres 90% des personnes presentes. Cela rappelait la Marche Blanche de 1996 en Blegique ou 300.000 personnes ont proteste contre le rôle de l’appareil policier et la maniere dont fut menee l’enquete autour de l’enlevement et de la mort de plusieurs jeunes filles. Comme lors de cette marche, la couleur blanche fut utilisee en Ecosse pour limiter le caractere politique de la manifestation.

    Tandis que l’appel a la manifestation trouvait une grande reponse parmis des couches larges de la population, les organisateurs ont seulement considere la manifestation comme un moyen pour faire pression sur le G8 et les dirigeants du monde pour faire entrer la pauvrete dans l’histoire. La forte mobilisation des eglises et des ONG signifie que cette position etait partagee par enormement de gens ce jour-la. Il y avait aussi une attitude tres ouverte aux idees plus radicales. La manifestation elle-meme exprimait le fait que beaucoup sont prets a descendre dans la rue pour agir contre la misere et la pauvrete et peuvent ainsi chercher des moyens pour la combattre.

    Le quotidien ‘Sunday Herald’ ecrivait aujourd’hui un rapport sur la manifestation et mentionnait qu’il y avait entre les masses blanches, un groupe tres anime de jeunes portant des t-shirts rouges et criant des slogans. C’etait la delegation d’International Socialist Resistance (ISR) et du CIO. Dans cette article, il y avait une courte interview de Sarah Sachs-Eldridge du Socialist Party (section anglaise du CIO) : ‘Tant que nous vivrons dans un systeme capitaliste, il y aura de la pauvrete. Le G8 travaille pour le ‘big business’. Il ne faut pas leur faire confiance. Il faut changer le systeme ou alors il n’y aura jamais de changement’.

    Dans notre delegation, il y avait environ 250 membres et sympathisant venant de differents pays comme l’Ecosse, l’Angleterre/Pays de Galles, l’Irlande, la Belgique, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suede. Nous etions le groupe le plus visible (calicots, t-shirts et drapaux rouges !) et le plus bruyant. Nos slogans combattifs ont ete entendu dans tout Edimbourg.

    Le trajet de la manif etait un peu court. Des manifestants commencaient seulement le parcours tandis que nous arrivions a la fin de celui-ci dans Meadows Park. A 18h, il y avait encore des personnes qui n’etaient pas parties. L’apres-midi, le parc ressemblait a une scene de festival ou les organisateurs prirent la parole plus pour amuser les foules que pour faire de reels discours politiques.

    Il y avait une reponse tres enthousiaste envers ISR et le CIO. Les camarades belges du CIO ont vendus a eux seuls pres de 230 journaux et recolte environ une centaine de pounds de fond de lutte en vendant des bracelets rouges ‘Make capitalism History’ (l’argent recolte sera envoye aux sections de l’internationale qui en ont le plus besoin comme le Sri Lanka, le Nigeria, …). Nous sommes intervenus, au nom du CIO, avec un journal international exclusif ecrit par nos sections anglaises et ecossaises. C’etait le seul journal donnant une idee claire sur comment mettre fin a la pauvrete en luttant pour une alternative socialiste. Nous nous sommes fortement demarque des autres organisations avec ce journal.

    Discussions avec des manifestants

    Lors de la manif nous avons discute avec beaucoup de personnes au sujet du G8 et des actions de protestation contre celui-ci. Trois jeunes venant d’Espagne nous ont dit : ‘C’est tres difficile de faire entrer la pauvrete dans l’histoire car celle-ci est liee au systeme capitaliste. La pauvrete, comme toutes les questions importantes, est une question politique. Les manifs ‘blanches’ ne seront pas suffisantes pour combattre la pauvrete’.

    Un manifestant anglais a dit qu’il etait venu a la manif a cause des problemes enormes dans le monde d’aujourd’hui. Quand nous avons demande aux gens a la manif qu’est-ce qu’il faudrait faire contre cela, beaucoup nous ont repondu qu’une meilleure repartition des ressources naturelles et du pouvoir etait necessaire.

    Il y avait aussi une confusion enorme sur la reduction de la dette par le G8. Un manifestant nous a dit que cela pouvait etre une maniere d’aider certains pays a se developper et a sortir de la pauvrete. La reduction de la dette promise est cependant tres limitee et n’apportera aucun changement fondamental. D’autres etaient d’accord avec ce point de vue. Un jeune manifestant nous a declare : ‘Ce n’est pas assez et des cacahouettes compare au montant depense pour la guerre en Irak’.

  • Manifestation de masse contre le sommet du G8

    Ce samedi 2 juillet, pres de 250.000 personnes ont manifeste a travers les rues d’Edinbourgh contre le sommet du G8 qui se tiendra cette semaine a Gleneagles. C’est devenu la plus grande manifestation politique de l’histoire de l’Ecosse. Le Comite pour une Internationale Ouvriere (CIO) etait present avec un bloc jeune et tres visible.

    Kristof Verslype

    Les organisateurs avaient demande que chaque manifestant s’habille en blanc. Cet appel avait ete suivi par a peu pres 90% des personnes presentes. Cela rappelait la Marche Blanche de 1996 en Blegique ou 300.000 personnes ont proteste contre le role de l’appareil judiciaire dans l’enlevement et la mort de plusieurs jeunes filles. Comme cette marche, la couleur blanche fut utilisee en Ecosse pour limiter le caractere politique de la manifestation.

    Tandis que l’appel a la manifestation trouvait une grande reponse parmis des couches larges de la population, les organisateurs ont seulement considere la manifestation comme un moyen pour faire pression sur le G8 et les dirigeants du monde pour faire entrer la pauvrete dans l’histoire. La forte mobilisation des eglises et des ONG signifie que cette position etait partagee par enormement de gens ce jour-la. Il y avait aussi une attitude tres ouverte aux idees plus radicales. La manifestation elle-meme exprimait le fait que beaucoup sont prets a descendre dans la rue pour agir contre la misere et la pauvrete et peuvent ainsi chercher des moyens pour la combattre.

    Le quotidien ‘Sunday Herald’ ecrivait aujourd’hui un rapport sur la manifestation et mentionnait qu’il y avait entre les masses blanches, un groupe tres anime de jeunes portant des t-shirts rouges et criant des slogans. C’etait la delegation d’International Socialist Resistance (ISR) et du CIO. Dans cette article, il y avait une courte interview de Sarah Sachs-Eldridge du Socialist Party (section anglaise du CIO) : ‘Tant que nous vivrons dans un systeme capitaliste, il y aura de la pauvrete. Le G8 travaille pour le ‘big business’. Il ne faut pas leur faire confiance. Il faut changer le systeme ou alors il n’y aura jamais de changement’.

    Dans notre delegation, il y avait environ 250 membres et sympathisant venant de differents pays comme l’Ecosse, l’Angleterre/Pays de Galles, l’Irlande, la Belgique, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suede. Nous etions le groupe le plus visible (calicots, t-shirts et drapaux rouges !) et le plus bruyant. Nos slogans combattifs ont ete entendu dans tout Edimbourg.

    Le trajet de la manif etait un peu court. Des manifestants commencaient seulement le parcours tandis que nous arrivions a la fin de celui-ci dans Meadows Park. A 18h, il y avait encore des personnes qui n’etaient pas parties. L’apres-midi, le parc ressemblait a une scene de festival ou les organisateurs prirent la parole plus pour amuser les foules que pour faire de reels discours politiques.

    Il y avait une reponse tres enthousiaste envers ISR et le CIO. Les camarades belges du CIO ont vendus a eux seuls pres de 230 journaux et recolte environ une centaine de pounds de fond de lutte en vendant des bracelets rouges ‘Make capitalism History’ (l’argent recolte sera envoye aux sections de l’internationale qui en ont le plus besoin comme le Sri Lanka, le Nigeria, …). Nous sommes intervenus, au nom du CIO, avec un journal international exclusif ecrit par nos sections anglaises et ecossaises. C’etait le seul journal donnant une idee claire sur comment mettre fin a la pauvrete en luttant pour une alternative socialiste. Nous nous sommes fortement demarque des autres organisations avec ce journal.

    Discussions avec des manifestants

    Lors de la manif nous avons discute avec beaucoup de personnes au sujet du G8 et des actions de protestation contre celui-ci. Trois jeunes venant d’Espagne nous ont dit : ‘C’est tres difficile de faire entrer la pauvrete dans l’histoire car celle-ci est liee au systeme capitaliste. La pauvrete, comme toutes les questions importantes, est une question politique. Les manifs ‘blanches’ ne seront pas suffisantes pour combattre la pauvrete’.

    Un manifestant anglais a dit qu’il etait venu a la manif a cause des problemes enormes dans le monde d’aujourd’hui. Quand nous avons demande aux gens a la manif qu’est-ce qu’il faudrait faire contre cela, beaucoup nous ont repondu qu’une meilleure repartition des ressources naturelles et du pouvoir etait necessaire.

    Il y avait aussi une confusion enorme sur la reduction de la dette par le G8. Un manifestant nous a dit que cela pouvait etre une maniere d’aider certains pays a se developper et a sortir de la pauvrete. La reduction de la dette promise est cependant tres limitee et n’apportera aucun changement fondamental. D’autres etaient d’accord avec ce point de vue. Un jeune manifestant nous a declare : ‘Ce n’est pas assez et des cacahouettes compare au montant depense pour la guerre en Irak’.

  • Droit de grève attaqué. Halte aux requêtes unilatérales et aux astreintes!

    Dans plusieurs conflits sociaux récents (AGC-Splintex, AIS-Genk, Fnac,…) le patronat utilise l’appareil judiciaire contre des actions de grève. Dans chacun de ces cas, une requête unilatérale (plainte déposée par une des parties devant le tribunal sans droit de réplique pour l’autre partie) imposait des astreintes (amendes) aux travailleurs ayant empêché aux non-grevistes de rentrer dans l’usine. L’indignation face à ces attaques reste très grande parmi les syndicalistes, mais qu’est-il possible de faire contre ces requêtes?

    Geert Cool

    Premièrement, il faut noter que les requêtes unilatérales visent à obtenir des mesures urgentes (et " temporaires ") à partir du moment où il n’est pas possible de mener une procédure sur une base contradictoire (une procédure dans laquelle le patron et les syndicats sont impliqués). Le fait que l’on impose, avec ce genre de plainte, des mesures aux travailleurs qui ne connaissent pas la procédure et qui ne savent pas se défendre, n’est pas vu par la justice comme une violation des droits de la défence.

    L’imposition d’astreintes à un piquet de grève est monnaie courante, bien que ce soit une violation flagrante du droit de grève. Le Comité européen des Droits Sociaux a jugé il y a quelques années, dans un rapport sur la Belgique, que les piquets de grève pacifiques font partie intégrante du droit aux actions collectives, les astreintes contre les grévistes ne sont donc pas acceptables. Sans piquet, le droit de grève n’est qu’un vain mot.

    En 2002, une pétition pour ce droit a récolté 80.000 signatures. C’était l’une des raisons de "la paix des braves" (un accord non-contraignant) entre syndicats et patrons, dans lequel le patronat promettait en cas de grèves d’éviter le recours à la justice. Ce qui c’est révélé être un marché de dupes. Une proposition de loi visant à interdire les astreintes dans les conflits sociaux est "en attente" dans le parlement depuis le 26/06/2003.

    En d’autres termes, pour la défense du droit de grève, mieux vaut ne pas compter sur la justice, la bonne volonté du patronat ou le zèle de " nos " représentants politiques. Si nous soutenons bien évidemment toute démarche pour défendre le droit de grève, il n’en faudra pas moins construire un rapport de force qui dissuadera les patrons d’encore recourrir à de telles requêtes unilatérales.

    C’est la leçon centrale que l’on peut tirer des luttes passées pour le droit de grève lui-même. Cela non plus n’était pas une évidence juridique, n’était pas accepté dans le monde politique,… Ce n’est qu’en 1921 que – en termes prudents – le droit de grève a été légalement reconnu et jusqu’au-jourd’hui il n’y a pas de loi qui régit le droit de grève.

    Aujourd’hui, certaines formations politiques veulent revenir à cette situation. En avril, le VLD a fait une proposition de loi pour organiser en cas de grève un référendum parmi les travailleurs, pour que ceux qui n’en acceptent pas les résultats puissent plus facilement être licenciés. Cette proposition de loi n’a aucune chance de passer, mais elle démontre tout de même dans quelle direction le patronat veut aller.

    La raison pour laquelle il n’y a presque pas de législation autour du droit de grève, c’est parce qu’un conflit social dépend des rapports de force de la base : la volonté d’action et le degré d’organisation des travailleurs contre le patronat. Le droit de grève a été imposé en le pratiquant et en l’opposant avec force à chaque attaque du patronat.

    Il y a une grande détermination à protester contre les atteintes au droit de grève via les requêtes unilatérales. Mais ces protestations ne doivent pas rester isolées entreprise par entreprise dans une seule entreprise. En 2002 la colère était canalisée par une pétition sur le droit de grève qui a mené à "la paix des braves", avec laquelle aucune avancée n’a été obtenue. Il faut une campagne large dans tous les secteurs pour répliquer à toute requête unilatérale contre une grève par un élargissement de celle-ci et une mobilisation interprofessionelle.

  • UE. Instrument des banques et des multinationales

    L’UE est utilisé pour obtenir sur le plan européen une accélération des mesures néo-libérales. Mais au moment d’une crise économique l’UE est mis sous pression.

    La Constitution dans ses propres mots

    L’UE défend un projet libéral, dans lequel l’intérêt central est la libre concurrence et non pas les services à la population. “L’Union offre à ces citoyens (…) un marché interne dans lequel la concurrence est libre et authentique.” (article I-3)

    Malgré toutes les déclarations affirmant que la Constitution et la directive Bolkestein n’ont rien voir l’une avec l’autre, on lit dans la Constitution: “Par une loi-cadre européene, des mesures vont être prises afin de réaliser la libéralisation des services.” (article II-147)

    L’UE veut un élargissement des moyens pour la défence, avec une unification plus large en tête, un premier pas vers une armée européenne. “Les états-membres s’engagent d’améliorer graduellement leurs compétences militaires.” (article II-41).

    Dans la Constitution Européenne, un texte très large, il y a encore un tas d’exemples de ce projet néolibéral défendu par l’UE. Les soi-disant mesures “sociales”, auquelles se réfèrent souvent les socio-démocrates, ne sont, au contraire, pas plus élaborées que quelques généralités vagues et vides.

    A la fin de l’année passée, il était déjà clair que l’économie entrait en difficultés dans beaucoup de pays européens. Cela a été confirmé par les résultats européens du premier trimestre de 2005, où deux pays avaient une croissance négative (l’Italie -1,6% et les Pays-Bas –0,6%) et d’autres pays, comme la Belgique, avaient une croissance zéro. A cause de celà, il devient très difficile de suivre les règles européennes, comme par exemple celles sur le déficit budgétaire qui ne peut pas dépasser 3% du produit intérieur brut (PIB).

    De plus, il y a un mécontentement croissant contre l’UE. Les grands thèmes des dirigeants européens – le marché unique, l’euro et l’élargissement – n’ont en rien réalisé les aspirations de progrès. Au contraire, ils ont encore amplifiés la crise économique du fait que les différents gouvernements ne pouvaient plus prendre des mesure pour stimuler l’économie nationale. Comme dévaluer la monnaie pour stimuler l’exportation, par exemple.

    On en est déjà au point que le ministre italien Roberto Maroni a déclaré que l’Italie ferait peut-être mieux de revenir à la Lire: “Cela fait déjà trois années que l’euro a démontré qu’il n’est pas le moyen adéquat contre la stagnation de la croissance, la perte de la force de concurrence et la crise de l’emploi.”

    Directive Bolkestein: attaque libérale sur nos droits!

    Le but de cette directive est de liquider des soi-disant obstacles pour le commerce des service en Europe. En réalité, c’est une proposition extrémiste qui permet que les règles les plus basses sur le plan social, de la sécurité et de l’environnents deviennent la norme. La directive proposée rendra possible qu’une entreprise de contruction basée en Pologne fasse travailler des ouvriers de construction en Belgique aux salaires et conditions de travail polonais. Idem pour les bureaux d’intérim, des services de nettoyage, des services par des autorités locales, mème notre enseignement et nos soins de santé sont en danger.

    Des gouvernement ne seront plus capable d’imposer certains tarifs minimaux ou maximaux pour des médicaments ou d’imposer des normes minimales pour le cadre de personnel dans les hopitaux et les maisons de repos. Le marché sera toujours plus envahissant et imposera sa dictature du profit dans des secteurs aussi vitalement importants que les soins de santé.

    Stratégie de Lisbonne

    Quand la nouvelle Commission Européene sous la direction de Barrosso fut mis sur pied, elle annonça immédiatement que les “reformes économique” seraient la tâche la plus importante. Ça n’est donc pas étonnant que la composition de la Commission Européenne est surtout orientée vers la défence du libre marché et des libéralisations. Cela fit applaudir (entre autre) le journal économique britannique Financial Times.

    La politique européenne actuelle est basée sur “la stratégie de Lisbonne”. En 2000, au sommet européen de Lisbonne, un plan de privatisations et de dérégulations massives a été proposé. L’économie des Etats-Unies y était utilisé comme modèle. Pour cela, on comptait aussi sur les nouveaux états-membres en Europe Centrale et de l’Est. La fédération patronale européenne Unice déclarait: “L’élargissement est une opportunité en or pour augmenter la compétititvité.” L’UE à 25 va “rendre prioritaire la compétivité des entreprises” disait Barrosso quand il faisait la sélection pour sa commission. L’élargissement est certainement un argument important pour les entreprises qui revendiquent des salaires plus bas et une semaine de travail plus long.

    Aujourd’hui la seule chose qui tient ensemble l’Union Européenne est la volonté collective des capitalistes en Europe de liquider la sécurité sociale et de faire une offensive sur les travailleurs et leurs familles. Mais de l’autre coté il y a aussi la pression inévitable des interêts nationaux des politiciens et des capitalistes.

    Tous les éléments de la crise actuelle – le pacte de stabilité, la constitution, le budget,… – peuvent mener à un Europe avec deux ou trois différents camps et des niveaux différents d’intégration.

    Blair a déjà annoncé qu’il ne va pas y avoir de referendum en Grande-Bretagne. La Tchèquie veut suivre cet exemple. Il est probable que le processus de ratification va être arrêté, suivi par une période de “réflexion”. Une crise économique va renforcer la crise politique de l’UE et peut même mettre à l’agenda d’un certain nombre d’états-membre la remise en cause de l’adhésion.

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