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  • Remettons le socialisme à l’ordre du jour !

    RESISTANCE INTERNATIONALE contre l’extrême-droite, l’oppression des femmes, la guerre et le capitalisme

    Là, ça commence à devenir évident pour beaucoup, la crise découle du capitalisme lui-même. A travers le monde entier, les augmentations de prix entraînent une protestation grandissante et en Belgique aussi, il est question d’une vague de grèves inconnue depuis de nombreuses années. Elle a prouvé que la lutte est payante. Pour maintenir nos acquis sociaux, il faudra nous battre car tous les politiciens se rejoignent sur une seule chose: l’adhésion à la politique capitaliste !

    Benoit Douchy

    Des services publics sont démantelés afin d’être ensuite privatisés ; l’enseignement est rationalisé ; la sécurité sociale devient de moins en moins une sécurité et perd son caractère social,… C’est sur ce terreau fertile que, depuis 20 ans, l’extrême-droite flamande a pu se développer avec le Vlaams Belang. Les effets d’une récession en Belgique rendraient encore plus important le potentiel du néofascisme et du populisme de droite, surtout maintenant avec une autre direction au FN. S’organiser, participer à des actions et discuter de l’antifascisme et de ses meilleures méthodes reste indispensable !

    Le démantèlement des services publics touche surtout les couches les plus faibles de la population : les chômeurs, les pauvres…. Aujourd’hui déjà, 15% de la population est pauvre, pourcentage encore plus élevé chez les pensionnés et les mères isolées. Au lieu de services publics collectifs, l’accent est de plus en plus mis sur la « responsabilité » individuelle. Les femmes surtout en sont victimes, alors que les tâches ménagères continuent de peser sur leurs épaules. La lutte pour l’émancipation des femmes est donc loin d’être finie !

    Le système actuel entraîne de plus en plus d’oppositions, aussi bien entre pauvres et riches qu’entre les différentes puissances nationales. Conséquence : un accroissement des tensions internationales et des guerres. Si cela ne tenait qu’à notre gouvernement, les troupes belges joueraient d’ailleurs un rôle plus actif, entre autres en Afghanistan et au Tchad.

    Contre la politique de « diviser pour mieux régner », il y a nécessité de l’unité dans la lutte de tous les travailleurs, jeunes, immigrés, femmes… Pour une amélioration de notre qualité de vie : lutte, solidarité et socialisme ! Cette solidarité est d’autant plus forte quand elle repose sur la défense des plus faibles par eux-mêmes.

    Ne pas réagir contre la division semée par le capitalisme ne fait que renforcer le discours dominant et donc le système. C’est pourquoi nous menons une campagne active pour la manifestation contre les néo-nazis du NSV à Gand, le 6 mars et pour la manifestation contre l’oppression des femmes, le 8 mars.

    Nous désirons coupler ces actions concrètes à une discussion sur la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs, qui réunisse tous ceux qui veulent s’opposer au néolibéralisme. Le glissement vers la gauche, en Allemagne, nous en démontre le potentiel.

    Durant le Week-End de débats et de discussions de SOCIALISME 2008, nous voulons engager la discussion avec les travailleurs et les jeunes qui s’opposent activement au néolibéralisme.

    Nous voulons y parler de la façon de s’organiser contre le néolibéralisme et de construire une alternative socialiste. Contre la vague néolibérale, nous devons remettre le socialisme à l’ordre du jour ! Socialisme 2008 constitue une bonne opportunité pour cela.

  • 8 mars 2008 : la Journée internationale des Femmes a cent ans

    La Journée Internationale des Femmes trouve son origine dans une grève de travailleuses de l’industrie de textile et de vêtements à New York, le 8 mars 1908, menée pour une journée de travail de 8 heures, pour de meilleures conditions de travail et pour le droit de vote des femmes. L’année suivante, un appel du Socialist Party américain a débouché sur une lutte de plusieurs semaines pour de meilleurs salaires et conditions de travail, dans laquelle 30.000 travailleuses ont été impliquées,. Cette journée est restée longtemps un jour de fête et de lutte pour les organisations de femmes du mouvement ouvrier, même si la mobilisation s’affaiblissait d’année en année. La nouvelle vague d’activités féministes après Mai’68 a repris cette vielle tradition et, cette année encore, il y aura des activités partout dans le monde, bien que celles-ci ne mobilisent plus les masses.

    Anja Deschoemacker

    L’histoire de l’origine de la Journée Internationale des Femmes ressemble beaucoup à celle du 1er Mai. Tout comme celle-ci, elle célèbre des actions qui ont eu lieu aux Etats-Unis et qui ont été ensuite reprises internationalement par le mouvement ouvrier organisé. La première célébration internationale, celle qui a été en ce sens la première véritable Journée Internationale des Femmes, date de 1911. La Journée des Femmes la plus tumultueuse et la mieux connue, celle aussi qui a eu le plus de conséquences, a été celle du 8 mars 1917 (23 février en Russie), qui annonçait le début de la Révolution de Février dans ce pays. Ce n’est qu’en 1922, à l’appel de l’Internationale Communiste, que la journée a été fixée à une date qui s’est imposée partout : le 8 mars.

    Les femmes ouvrières ont lutté pour l’acceptation de leurs revendications dans le mouvement ouvrier

    L’acceptation de la revendication du droit de vote des femmes n’était pas évidente dans l’Internationale Socialiste (aussi connue comme la Deuxième Internationale), tout comme ne l’était d’ailleurs pas l’ensemble de la lutte pour les droits des femmes. L’organisation en 1907, par Clara Zetkin et les femmes socialistes allemandes, d’une Conférence internationale des femmes, qui s’est réunie la veille de la Conférence de la Deuxième Internationale, a donc marqué la préhistoire du mouvement. Une motion y a été votée par laquelle les partis adhérents s’engageaient à lutter pour le droit de vote des hommes et des femmes.

    Clara Zetkin était une figure importante dans le parti socialiste allemand, une socialiste convaincue et une championne des droits des femmes, mais aussi une opposante déterminée au féminisme bourgeois. Lors de la réunion où a été décidée la mise sur pied de la Deuxième Internationale (1889), elle avait déjà argumenté que le socialisme ne pouvait pas exister sans les femmes, que les hommes devaient lutter ensemble avec les femmes pour les droits des femmes, que cette lutte faisait partie aussi de la lutte des classes. La réponse peu encourageante qu’elle avait reçue l’avait conduite à prendre l’initiative d’un mouvement socialiste des femmes, ayant pour but d’influencer les partis socialistes. Elle avait essayé d’acquérir et d’élargir cette influence avec le journal femme socialiste Die Gleichheit, dont elle était rédactrice en chef.

    Mais, malgré l’acceptation de la résolution, l’enthousiasme pour le droit de vote des femmes était tiède dans la plupart des partis socialistes. Pour changer cela et pour impliquer davantage les femmes dans la lutte, la deuxième Conférence Internationale des Femmes Socialistes a décidé de tenir chaque année une journée internationale des femmes, une journée pendant laquelle on manifesterait, on ferait de la propagande,… En 1911, la Journée Internationale des Femmes a été célébrée en Allemagne, en Autriche, au Danemark, en Suisse et aux Etats-Unis. La liste des pays s’est élargie jusqu’à la Première Guerre Mondiale.

    Cette guerre n’a pas signifié seulement un massacre massif, mais aussi la désintégration de la Deuxième Internationale. Le soutien à la guerre, venu d’abord de la social-démocratie allemande mais adopté ensuite par tous les partis de la Deuxième Internationale, a montré que, dans chacun de ces partis, le soutien à sa propre bourgeoisie dans le cadre d’un socialisme réformiste avait pris le dessus sur l’internationalisme, sur le refus de laisser les travailleurs de « son » pays tirer sur ceux d’autres pays, au seul bénéfice de leur propre bourgeoisie belliqueuse. Le seul parti qui est resté fidèle aux principes internationalistes du socialisme a été le parti russe, et en particulier son aile gauche majoritaire (les bolcheviks) sous la direction de Lénine, suivi dans cette voie par une partie de l’aile gauche de l’Internationale Socialiste.

    L’organisation internationale des femmes a continué d’exister et s’est rangée dans le camp anti-guerre. Les Femmes Socialistes allemandes, au contraire de la direction du Parti Social-Démocrate allemand, ont aussi continué à mobiliser contre la guerre et contre la répression de l’Etat, notamment en 1914 contre la guerre qui approchait à grands pas et contre l’arrestation de Rosa Luxembourg, qui participait avec Clara Zetkin à la direction des groupes de gauche dans le SPD.

    Les protestations à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes ouvrent la voie à la Révolution de Février en Russie

    Pendant la guerre, les femmes socialistes ont poursuivi les actions de protestation à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes, dont la date varie alors entre le 23 février et le 18 mars. Ces protestations étaient fortement centrées sur le manque de vivres et les prix élevés de la nourriture provoqués par la guerre, ainsi que sur l’opposition à la guerre elle-même.

    C’est ainsi les femmes socialistes italiennes de Turin ont diffusé une affiche, adressée aux femmes des quartiers ouvriers. L’arrière-plan de leur propagande, c’est alors l’augmentation générale des prix de la nourriture de base, comme la farine (dont le prix a grimpé de 88% entre janvier 1910 et 1917) et les pommes de terre (+ 134%). Ces affiches disaient : « N’avons-nous pas assez souffert à cause de cette guerre ? Maintenant la nourriture qu’il faut pour nos enfants commence à disparaître aussi. (…) Nous crions : à bas les armes ! Nous faisons tous partie de la même famille. Nous voulons la paix. Nous devons montrer que les femmes peuvent protéger ceux qui dépendent d’elles. »

    Mais les protestations les plus spectaculaires ont eu lieu lors de la célébration de la Journée Internationale des Femmes en 1917 en Russie. Sous la direction d’Alexandra Kollontaï, les femmes russes sont descendues dans les rues. Au centre de leurs préoccupations se trouvaient les conditions de vie qui continuaient à empirer. Le loyer d’un logement à Saint-Pétersbourg avait doublé entre 1905 et 1915. Les prix des produits alimentaires, surtout ceux de la farine et du pain, avaient augmenté de 80 et 120%. Le prix d’une livre de pain de seigle, qui était la base de la nourriture des familles ouvrières de Saint-Pétersbourg, était monté de 3 kopecks en 1913 à 18 kopecks en 1916. Même le prix du savon avait augmenté de 245%. Une spéculation énorme et un marché noir de la nourriture et de l’énergie se développaient à toute allure alors que les entreprises fermaient leurs portes l’une après l’autre faute d’énergie. Les femmes et les hommes qui étaient licenciés partaient souvent en grève. En janvier et février 1917, plus d’un demi-million de travailleurs russes ont ainsi fait grève, surtout à Saint-Pétersbourg. Comme dans les autres pays impliqués dans la guerre, les femmes formaient une grande partie de ces travailleurs, vu que beaucoup d’hommes avaient été envoyés au front.

    A l’occasion de la Journée Internationale des Femmes (le 23 février du calendrier russe correspond au 8 mars) les femmes ouvrières ont organisé une manifestation passant le long des usines de Saint-Petersbourg. Beaucoup de travailleurs des usines métallurgiques ont rejoint l’action. Le 25 février, deux jours après le début de l’insurrection des femmes, le Tsar a commandé à l’armée de tirer sur les masses pour arrêter le mouvement. Ainsi a commencé la Révolution de Février, qui a forcé le tsar à abdiquer le 12 mars.

    Le Gouvernement Provisoire qui a pris le pouvoir en main est le premier gouvernement d’une grande puissance à accorder le droit de vote aux femmes. Mais, pour le reste, ce gouvernement n’était pas du tout prêt à augmenter le niveau de vie des masses. Le Tsar était parti mais les grands propriétaires fonciers et les capitalistes continuaient d’exploiter les masses et d’accaparer les richesses. A coté de ce Gouvernement Provisoire, une autre force s’est construite, les Conseils (soviets) de délégués élus des travailleurs, paysans et soldats. Ces Soviets sont entrés en concurrence avec le Gouvernement Provisoire sur la question centrale : qui va diriger le pays. En outre, le gouvernement refusait également de mettre fin à la guerre, une revendication qui gagnait toujours plus de soutien parmi les masses, en raison aussi de la campagne menée sans répit par les bolcheviks.

    Ce double pouvoir – d’un coté le Gouvernement Provisoire et de l’autre les soviets – ne pouvait pas durer longtemps. Lors de la Révolution d’Octobre, les Soviets, réunissant les représentants élus des masses laborieuses, ont répondu à l’appel des bolcheviks et ont pris le pouvoir en main. Ces événements ont fixé la date de la Journée Internationale des Femmes en Russie et en Europe au 8 mars. L’Internationale Communiste (ou Troisième Internationale), mise sur pied à l’initiative de Lénine et Trotsky, les principaux dirigeants de la Révolution Russe, a fait en 1922 de cette journée un jour férié communiste.

    La dégénérescence du mouvement communiste révolutionnaire coïncide avec celle de la Journée Internationale des Femmes

    L’Etat ouvrier, arrivé au pouvoir par la Révolution d’Octobre, a donné aux femmes travailleuses des acquis dont les femmes en Occident ne pouvaient alors que rêver. A coté de l’égalité devant la loi, non seulement il leur a offert le droit au travail et des régimes de travail spéciaux (diminution du temps de travail, interdiction du travail de nuit, congé de maternité,…) qui tenaient compte de la fonction sociale des mères en plus du travail hors de la maison, mais il a aussi été le premier à prendre réellement ses responsabilités envers les masses populaires sur le plan du logement et des services de base. Les richesses produites par la population laborieuse ont été pour la première fois réellement utilisées pour servir les intérêts des masses, par le biais d’une économie planifiée qui avait au cœur de ses préoccupations les besoins des masses et qui, dans une première période, était aussi élaborée de manière démocratique à travers les soviets, les conseils des travailleurs, paysans et soldats.

    Mais le jeune Etat ouvrier a fait beaucoup plus encore. L’oppression des femmes est en effet un problème plus profond qu’une simple question de revenu et de salaire. Le droit à l’avortement, la possibilité de divorcer plus facilement, l’abolition des « droits » que les hommes avaient sur les femmes dans le mariage,… tout cela a fait partie des acquis des femmes travailleuses russes – des acquis que les femmes occidentales ont du attendre longtemps encore. Afin de stimuler et d’aider les femmes à sortir de leur foyer et à s’engager dans la société, un travail de formation sur une grande échelle a aussi été entamé, au moyen de campagnes d’alphabétisation dans la campagne et du travail de formation pour élever le niveau culturel. Des femmes socialistes ont parcouru cet immense pays pour expliquer aux femmes les droits dont elles disposaient.

    Mais la Révolution Russe ne pouvait pas rester debout et évoluer vers une société socialiste dans l’isolement total dans lequel se trouvait le pays après la défaite des mouvements révolutionnaires en Europe, et tout particulièrement en Allemagne, des défaites qui se sont succédées surtout à cause de la trahison des partis socialistes de la Deuxième Internationale. La société russe se heurtait à un manque de développement technique, à une arriération culturelle dans les vastes régions rurales,… et était en plus entraînée dans une guerre sans fin, les puissances capitalistes de l’extérieur faisant tout pour aider l’ancienne élite dirigeante russe à reprendre le pouvoir, en bloquant les relations commerciales mais aussi en envoyant des troupes (les armées de 21 pays ont ainsi foncé à travers le territoire de la Russie). La continuation d’une situation de guerre imposée à la société russe a conduit à des famines dans différentes parties du pays.

    Le soutien – ouvert et concret – donné par tous les partis russes, excepté les bolcheviks, à la contre-révolution a conduit à une situation dans laquelle de plus en plus de partis ont été mis hors-la-loi. Cette période de « communisme de guerre » reste toujours vue, même aujourd’hui, par une série de partis communistes comme un « modèle » alors qu’elle n’était qu’une adaptation concrète et nécessaire à la guerre qui était imposé au jeune Etat ouvrier. Beaucoup de penseurs bourgeois mettent cela en avant pour montrer combien le « communisme » est « antidémocratique » – bien que dans les pays capitalistes la démocratie ait été également suspendue en temps de guerre et parfois d’une manière encore plus profonde qu’en Russie.

    Mais l’échec des révolutions en Europe occidentale et les difficultés économiques internes dans un pays détruit par la guerre ont fait qu’en Russie, une bureaucratie a pu concentrer dans ses mains toujours plus de pouvoir. Cette bureaucratie, sous la direction de Staline, a progressivement étranglé toute opposition et a remplacé le fonctionnement démocratique de l’économie planifiée par son propre pouvoir tout-puissant. Cette prise de pouvoir s’est marquée aussi à travers l’adaptation graduelle du programme du Parti Communiste russe envers les femmes, qui a glissé de plus en plus vers la glorification de la maternité et de la famille nucléaire dans laquelle la mère préoccupée du bien-être de la famille occupait la place centrale.

    Parallèlement, l’Internationale Communiste est devenue partout dans le monde un instrument de cette bureaucratie russe, donnant chaque jour davantage la priorité aux intérêts de la politique extérieure de l’URSS sur les intérêts de la classe ouvrière dans le reste du monde. C’est ainsi qu’a commencé une longue chaîne de trahisons, débutant avec la première Révolution Chinoise dans les années ’20 (au cours de laquelle le Parti Communiste a été forcé à aider le Kouo-Min-Tang, le parti bourgeois nationaliste au pouvoir), se poursuivant avec la guerre civile espagnole en 1936-39 (au cours de laquelle le Parti Communiste a notamment utilisé son influence pour retirer leurs armes aux femmes ouvrières et les cantonner au rôle de cuisinières et d’infirmières dans l’armée), dans laquelle les intérêts des travailleurs et paysans espagnols ont reçu une importance bien moindre que les accords que Staline avait conclus avec des différents pays capitalistes, ce qui a mené à la victoire de Franco ou encore avec la Révolution Iranienne de 1979, au cours de laquelle le Parti Communiste a refusé de jouer un rôle indépendant et de diriger lui-même la lutte, a apporté son soutien à Khomeiny et a abandonné les femmes iraniennes totalement à leur sort. Dans ce cadre, la Journée Internationale des Femmes a changé de nature dans les pays staliniens pour devenir une sorte de fête des mères ou de Saint-Valentin, un jour où les femmes reçoivent des fleurs.

    Relance de la lutte des femmes dans les années ‘60

    Dans le reste du monde, la Journée Internationale des Femmes a été de plus en plus oubliée pour n’être reprise qu’à la fin des années ’60 par le nouveau mouvement féministe, ce qu’on a appelé la « deuxième vague » (après une « première vague » pour le droit de vote). C’est également la période dans laquelle d’autres mouvements d’émancipation, comme le mouvement des homosexuels, a connu une forte poussée.

    Les années ’60 ont vu un grand afflux de femmes sur le marché de travail. Vu le chômage très bas, les femmes ont été stimulées à aller revendiquer leur place au travail. La nouvelle vague féministe s’est donc développée sur la base de ces conditions économiques favorables. En Belgique, la montée de ce mouvement a été annoncée par la grève des ouvrières de la FN d’Herstal sur la revendication « à travail égal, salaire égal » qui a duré 12 semaines.

    Cette nouvelle vague féministe, qui a coïncidé avec le développement d’autres mouvements d’émancipation comme celui des homosexuels, avait comme objectifs d’obtenir l’indépendance économique, de rompre avec la répartition classique des rôles entre hommes et femmes, d’arracher la libération sexuelle, de casser le « plafond de verre » qui tenait les femmes loin des hautes fonctions, y compris dans la politique. Dans beaucoup de pays, cette lutte a obtenu des acquis importants, entre autres sur les questions de la contraception et de l’avortement, de l’assouplissement des lois sur le divorce,… illustrés par des slogans comme le très connu « maître de mon ventre » ou « le personnel est politique ».

    En termes légaux, la revendication “à travail égal, salaire égal” a été obtenue, tout comme l’interdiction des discriminations professionnelles, mais sur ce plan on doit aujourd’hui bien constater que les salaires réels des femmes sont toujours en moyenne 25% plus bas que ceux des hommes.

    La Journée Internationale des Femmes doit être remise à l’ordre du jour

    Malgré les énormes acquis – accès à l’enseignement et au marché du travail, légalisation de l’avortement, facilitation des procédures de divorce, égalité devant la loi,… – obtenus par les femmes dans les pays capitalistes développés, les problèmes ne sont pas fondamentalement résolus. Au contraire, au cours des 20 à 30 dernières années de politique antisociale et néolibérale, un grand nombre d’acquis ont été rabotés. Les femmes sont touchées de façon très dure : les chômeurs qui ont perdu leur allocation de chômage à cause du fameux article 143 (devenu 80) limitant la durée des allocations pour les chômeurs cohabitants sont en grande majorité des femmes, les allocations de chômage partiel des travailleurs à temps partiel non-volontaire ont été graduellement abolies, le démantèlement de services comme ceux des hôpitaux (notamment avec la réduction du temps de séjour) a pesé surtout sur elle,…

    Beaucoup de femmes travaillent en dehors de la maison aujourd’hui et très peu de filles et de jeunes femmes se voient comme futures femmes au foyer. Mais la société ne voit toujours pas les tâches ménagères et de soins – que ce soit pour les enfants, pour le mari et, à cause du coût élevé des maisons de repos combiné au faible montant des pensions, toujours plus aussi pour les parents âgés – comme des tâches sociales pour lesquelles il faut créer des services publics. Dès lors, tout le poids repose dès lors sur le dos des femmes qui subissent une double journée de travail. Cette double journée, dans la situation d’un marché de travail de plus en plus flexible, fait que beaucoup de femmes ne gagnent pas assez pour être indépendantes sur le plan financier. De bas salaires, le temps partiel, des périodes de non-présence sur le marché de travail,… font qu’arrivées à un certain âge, les femmes sont aussi en moyenne bien plus pauvres parce que leurs pensions sont plus faibles, et parfois beaucoup plus faibles.

    Ce manque d’indépendance financière fait que les femmes sont vulnérables face à la violence. Même si elles veulent échapper à une relation violente, elles rencontrent plein d’obstacles sur leur route. Comment, avec les bas salaires que beaucoup de femmes subissent à cause du temps partiel, avec les titres-services et autres « petits boulots », avec l’insécurité d’un contrat temporaire ou intérim,… trouver un nouveau logement et des revenus suffisants pour vivre, en particulier s’il y a des enfants ?

    La violence contre les femmes est inhérente au capitalisme : elle fleurit sur la division et les préjugés entretenus envers les groupes spécifiques afin de diviser et de paralyser la majorité de la population qui est exploitée et opprimée par la bourgeoisie. Les femmes sont souvent confrontées au harcèlement sexuel dans l’espace public, dans les écoles et les lieux de travail, mais aussi avec la violence physique et sexuelle dans leurs familles. Les préjugés envers les femmes font aussi qu’elles doivent souvent travailler bien plus dur pour être vues comme égales aux hommes. Le sexisme installe des limitations très réelles dans la vie des femmes. Malgré les énormes pas en avant qui ont été faits et la plus grande liberté que les femmes ont aujourd’hui pour déterminer leur vie, cette violence dure toujours : la principale cause de mort et de handicap permanent pour les femmes entre 16 et 44 ans en Europe est la violence du partenaire.

    De nouvelles formes d’oppression sont aussi apparues, ou plus exactement de vieilles formes sous une nouvelle apparence. La croissance de l’internet a été utilisé par la mafia du sexe pour assurer un élargissement jamais vu de l’industrie de sexe – le porno est un des plus grands secteurs sur internet. On voit aussi un glissement vers du porno de plus en plus dur, vers la pornographie enfantine. Le porno est présent partout aujourd’hui et diverses études ont montré que cela impose une pression sérieuse sur les jeunes femmes, en particulier sur le plan de leurs « prestations » sexuelles. Elles ont montré que, dans 97% du matériel pornographique, les relations entre les sexes reposent sur l’obéissance et la soumission des femmes. La plus grande partie du matériel porno déborde de clichés du genre « si les femmes disent non, elles veulent dire oui.

    Pour beaucoup de jeunes femmes qui sont attirées dans cette industrie du porno – faire des photos est quand même une façon « innocente » et facile de se faire un peu d’argent – ces premiers pas s’avèrent être un marchepied pour la prostitution. Bien qu’on entende aujourd’hui dire de plus en plus souvent que c’est un « choix » que les femmes font, il est quand même remarquable que même ces femmes qui pensent que c’était leur « choix » doivent à terme utiliser des drogues pour pouvoir continuer à faire ce « travail ». Toutes les prostituées sont confrontées régulièrement à la violence. Bien que différentes organisations, y compris des organisations soi-disant progressistes, veulent présenter aujourd’hui la prostitution comme « un boulot comme un autre », ce n’est pas du tout le cas. Pour la grande majorité des prostituées, il ne s’agit pas d’un « choix », mais d’une pure nécessité économique. Une grande partie du marché de la prostitution est en outre occupée par ce qu’on ne peut pas appeler autrement que des esclaves sexuelles, importées par des réseaux de traite d’êtres humains. Ce n’est pas étonnant que cette industrie du sexe ait profité à fond de la désintégration des Etats staliniens en Europe de l’Est et en Russie et qu’un grand nombre de femmes submergent le marché de prostitution, forcées de façon directe ou indirecte par les trafiquants de chair humaine.

    Malgré le fait qu’une plus grande proportion de femmes que d’hommes se trouvent dans une situation de pauvreté, leur surconcentration dans les emplois mal payés, temporaires et à temps partiel, la violence, le harcèlement et les préjugés,… une grande partie des politiciens et politiciennes prétendent pourtant que les femmes ne sont plus opprimées ni discriminées. En réalité, la situation s’est détériorée au cours des dernières décennies pour les femmes qui travaillent ou qui dépendent d’une allocation. La dépendance économique fait que toute une série de droits dont les femmes disposent légalement ne peuvent pas être appliqués dans la réalité.

    C’est pour cela que le MAS mène campagne en mars. Une campagne sur le thème du pouvoir d’achat et son impact sur de larges couches de femmes qui disposent de revenus moyens plus bas que ceux des hommes. Une campagne qui met aussi en lumière la solidarité internationale avec une manifestation en solidarité avec le mouvement des femmes iraniennes, contre le régime en Iran mais aussi contre l’intervention impérialiste des Etats-Unis au Moyen-Orient.

  • Une manifestation pacifique et combative

    Hier, trois manifestations différentes ont eu lieu à Gand. Mais paradoxalement, c’est celle qui a été la plus grande qui a le moins reçu d’attention des médias. Mais les 1.200 personnes présentes à la manifestation de Blokbuster se souviendront d’avoir participé à un cortège particulièrement dynamique et combatif à travers les quartiers populaires de la ville. Ils ont porté un message de résistance active contre l’extrême-droite ainsi que celui de la nécessité d’une véritable alternative contre la politique antisociale.

    Geert Cool

    Différents actions ont pris place à Gand contre la manifestation annuelle du club d’étudiant d’extrême-droite du NSV. Ainsi, une réunion a pris place durant l’après-midi au sujet d’une pétition contre la reconnaissance du NSV. Actief Linkse Studenten (Etudiants de Gauche Actifs en Flandre) et Blokbuster soutiennent cette pétition et ont participé à la réunion. Le soir, une manifestation antifasciste était prévue, dans laquelle les anarchistes voulaient former leur propre bloc. Ce bloc est finalement parti hors de la manifestation avant même que celle-ci ne débute. Les anarchistes ont donc suivi leur propre chemin et ont rapidement été encerclés par la police.

    La manifestation de Blokbuster a obtenu le soutien de la part de beaucoup d’étudiants mais aussi de plus vieux militants. Mais ce sont surtout les étudiants et les écoliers qui ont fait de cette manifestation un cortège particulièrement réussi. Nous voulions, avec cette manifestation, donner un signal clair pour clamer que la haine de l’extrême-droite n’est pas la bienvenue à Gand. Nous ne voulons pas laisser les rues à l’extrême-droite et avons donc appelé à une occupation pacifique des rues gantoises. C’est d’ailleurs cela qui s’est passé, à l’exception d’un petit groupe qui a trainé avec les anarchistes pour aller chercher la confrontation.

    La manifestation a reçu beaucoup de soutien parmi les passants et les riverains des quartiers populaires, elle s’est d’ailleurs agrandie à mesure de son parcours, des plus ou moins 1000 participants du début vers 1.200 à la fin. Sur les bords du trajet, de nombreux journaux ou autocollants antiracistes ont été vendus, et beaucoup de personnes ont demandé à recevoir plus d’informations sur nos actions.

    Après le parcours ont suivi quelques prises de paroles. Par la suite, les discussions ont continué autour d’un verre sur fond de musique tandis que d’autres dansaient. Autour de 23h, tout s’est arrêté, nous n’avons en effet pas voulu jouer avec la sécurité.

    Tous les manifestants auront sans doute ouvert grands les yeux de surprise ce matin en lisant les rapports dans les médias au sujet des manifestations. Toute l’attention s’est concentrée sur des caquetages sur la violence qui a eu lieu alors que les 1.200 manifestants n’ont rien eu à remarquer. Les médias ont mentionné deux manifestations alors qu’il y en avait clairement trois. Le plus petit cortège des anarchistes a obtenu le plus d’attention car la plupart des arrestations s’y sont produites. L’autre petit cortège d’environ 250 supporters du NSV a aussi obtenu de l’attention parce qu’une cinquantaine de hooligans de droite se sont livrés à la violence.

    Faute de n’avoir pas été assez spectaculaires aux yeux des médias, les 1.200 manifestants pacifiques de la manifestation combative de Blokbuster valide n’ont pas pu bénéficier d’attention de leur part.

    Avec cette manifestation antifasciste, nous avons clarifié que nous continuons à protester contre le danger de l’extrême-droite. La pression électorale sur le Vlaams Belang, de la part de la Lijst DeDecker entre autres, n’élimine pas ce danger. Le nouveau président récemment arrivé à la tête du VB, Bruno Valkeniers, a tout de suite clairement prouvé pour quoi il est : le racisme. Il a soutenu expressément le racisme institutionnalisé du régime de l’apartheid sud-africain. C’est aussi illustré par le parlementaire du VB Deman qui a écrit sur son site qu’il n’y a pas « beaucoup de nègres malins ». Ce racisme est accompagné par les actions violentes du NSV. Des membres du NSV ont d’ailleurs fait parler d’eux récemment à Anvers en mettant à sac un snack-pita. L’an dernier, à l’occasion des trente ans du NSV, Bruno Valkeniers avait encore parlé des membres violents et racistes du NSV comme étant « l’élite future de la Flandre ». Valkeniers affirme du reste qu’il n’a aucun problème avec la « violence de rue occasionnelle » du NSV, une organisation qu’il a lui-même aidé à créer.

    La résistance reste nécessaire et nous remarquons qu’il est toujours plus urgent de construire une alternative politique. Le néolibéralisme entraîne un gouffre grandissant entre pauvre et riches qui ne nous épargne pas : 15% de la population est pauvre en Belgique. Pendant qu’une petite couche au sommet profite de bénéfices record et de gros salaires, le pouvoir d’achat de la majorité de la population est fortement miné. Dans une lutte pour gagner quelques miettes de plus de cette pénurie, la désunion peut gagner du terrain, d’où la croissance des préjugés et des positions racistes, mais aussi sexistes. S’y opposer, c’est lutter en commun pour une amélioration générale.

    Nous pensons qu’une réponse socialiste est nécessaire face aux problèmes que nous rencontrons dans ce système, c’est-à-dire la construction d’une société qui trouve sa base non pas dans la satisfaction des intérêts d’une minorité, mais bien dans celle des intérêts de la majorité. Ce n’est qu’alors que pourront être abattues les barrières artificielles de désunion entretenues par un système, le capitalisme, qui n’a que chômage, pauvreté, guerre et misère à offrir. Rassemblons-nous dans la lutte contre le racisme et le fascisme, mais aussi dans la lutte pour une alternative socialiste. Contactez-nous dès aujourd’hui à : info@lsp-mas.be.

  • Contre l’oppression des femmes, contre la guerre : résistance !

    Après les attentats du 11 septembre, l’impérialisme des Etats-Unis a décidé de se venger en déclenchant une guerre contre l’Afghanistan. Les partisans de la guerre avaient annoncé entre autre que la chute des Talibans mettrait fin à l’oppression de la femme en Afghanistan.

    Tina, EGA-Louvain

    En effet, les femmes étaient extrêmement opprimés et par exemple ne pouvaient pas aller à l’école et des règlements vestimentaires sévères étaient imposés par la loi islamique. Avec la guerre, le régime taliban a été remplacé par un gouvernement « démocratique » à la botte des USA. Mais les Talibans contrôlent toujours une grande partie du pays et la situation des femmes ne s’est jamais réellement améliorée dans les autres régions du pays. En effet, par exemple, beaucoup de filles se marient avant qu’elles aient 16 ans et 60 à 80% de ces mariages sont forcés. Loin de libérer les femmes, l’impérialisme américain et ses alliés sur place, dont la Belgique qui vient de renforcer son contingent au sein des forces de l’Otan, ont complètement accepté la Sharia qui reste toujours d’application. La lapidation, la pendaison de femme en place publique,… sont toujours monnaie courante en Afghanistan. La guerre, qui aurait dû arrêter l’oppression de la femme, n’a fait que des victimes qui sont principalement des femmes et des enfants et a conduit tout un pays dans une instabilité totale qui renforce l’influence des Talibans.

    En Irak, nous voyons aussi que la guerre touche surtout les femmes. Plusieurs politiciennes et militantes des droits de la femme ont été assassinées depuis l’invasion américaine du 20 mars 2003. A cause de l’insécurité qui règne dans les rues, les femmes peuvent à peine participer à la vie publique et leurs droits sont limités). Le viol est souvent utilisé comme arme de guerre. De plus en plus, les citoyens ordinaires sont victimes des guerres : il y a les dommages collatéraux toujours aussi mortels et après cela il y a les dommages très importants causés sur les infrastructures civiles qui privent les populations d’eau ou d’électricité. Dans toutes les régions, les gens sont en contact avec des armes à uranium enrichi, qui ont pour effet de provoquer des cancers et des leucémies.

    D’une part nous voyons que la puissance US a voulu montrer sa force militaire (ce qui n’a clairement pas réussi en Irak). D’autre part, il est clair que les guerres au nom de la liberté et de la démocratie servent uniquement les intérêts des multinationales (principalement celles des secteurs pétroliers et de l’armement). Participe à la manifestation du 8 mars pour les droits des femmes, le retrait des troupes du Moyen-Orient et la sortie de la Belgique de l’Otan !

    Une action de masse est nécessaire !

    Le 16 mars la plate-forme pour la paix organise une journée internationale contre la guerre sous le mot d’ordre “1000 marcheurs pour la paix”. Ce 20 mars cela fera exactement 5 ans que les USA ont envahi l’Irak. Entre temps, les excuses utilisées pour justifier la guerre ont été démasquées. Maintenant la guerre est pour ainsi dire passée, mais le pays est toujours occupé et gît sous les décombres. Le régime fantoche actuellement au pouvoir n’est pas du tout démocratique, et les troupes américaines n’ont toujours pas commencé leur désengagement. C’est pour cette raison que le 16 mars des manifestations vont se tenir partout dans le monde pour accuser cette situation intolérable. Mais malheureusement, la plate-forme officielle pour la paix ne va pas organiser de manifestation en Belgique contrairement aux dernières années, mais va organiser une promenade entre Louvain et Bruxelles sous le slogan : “1000 marcheurs pour la paix”. Selon nous, Il est impossible que cette promenade égale l’impact d’une manifestation. De plus, cela ne permet pas aux gens d’organiser et de mener ensemble la lutte contre la guerre. La même chose vaut aussi pour l’énième action de Bomspotting le 22 mars : “Nato : Game Over “. Le but est ici d’accuser l’OTAN de garder les armes nucléaires sur Kleine Brogel en essayant d’entrer par petits groupes dans la base. Bien entendu, l’accusation est justifiée, mais la forme d’action présentée par Bomspotting, est selon nous inefficace.

    Seule une grande manifestation dans laquelle les étudiants et les travailleurs imposent ensemble leurs revendications peut avoir un effet conséquent. Pour cette raison nous considérons la manifestation des femmes du 8 mars comme une manifestation contre la guerre et l’occupation.

  • Le Bourgmestre d’Ixelles autorise la manifestation pour les droits des femmes du 8 mars

    Hier après-midi, les organisateurs de la manifestation (Karzar, MAS/LSP, Femmes-CAP, 8mars.com) ont été invités au cabinet du bourgmestre d’Ixelles Decourty pour un entretien. Nous avons pu y entendre qu’un « malentendu » s’est développé et qu’il n’a jamais été dans ses intentions d’interdire cette manifestation. Il a même affirmé être en accord avec l’attitude que nous adoptons envers le régime actuel iranien et envers les droits des femmes.

    Ce n’est pourtant pas ce qui nous a été déclaré par la police zonale dans nos négociations portant sur le trajet de la manifestation (jeudi dernier) où on nous a clairement fait entendre à plusieurs reprises que le territoire d’Ixelles – le chemin le plus court vers l’ambassade d’Iran du point de vue de la manifestation – était exclu pour des raisons de trafic. Nous n’avions aucune raison de douter de la parole de la police sur ce point.

    La discussion s’est passée dans une bonne atmosphère et nous sommes contents que la manifestation puisse se dérouler de façon normale. Avec cette manifestation, nous voulons apporter un soutien au mouvement des femmes en Iran et en même temps défendre nos revendications autour du pouvoir d’achat en Belgique, dont la baisse touche plus durement les couches aux revenus les plus bas dans lesquelles les femmes sont surreprésentées. Ces protestations nécessaires ne peuvent être mises de côté pour des raisons de trafic et ne peuvent être prises en otage par différentes structures de pouvoir qui ont visiblement des problèmes dans leur communication entre elles.

    Qu’importe : le droit à la libre expression a gagné. Rendez-vous tous ce 8 mars, à 14h, devant l’ambassade des Etats-Unis !

    • Azar Behrouz, plateforme de femmes iraniennes Karzar
    • Anja Deschoemacker, commission femmes du Mouvement pour une Alternative Socialiste, MAS-LSP
    • Laure Miege, travail femmes des Etudiants de Gauche Actifs
    • Nadine Mertens, membre du Comité exécutif du Setca Bruxelles-Hal-Vilvorde
    • Ivy Meert, femmes du Comité pour une Autre politique (CAP)
  • 8 mars : Ce n’est pas au corps des femmes de payer le coût de l’enseignement !

    Au fur et à mesure de l’avancée de la politique néolibérale actuelle et de ses outils médiatiques, la situation des étudiantes se détériore à grande échelle. Certaines d’entre elles se voient obligées de trouver des solutions extrêmes pour financer leurs études, au-delà des pressions morales exercées sur elles.

    Elodie, EGA-Liège

    Dans l’enseignement en France, alors que les dépenses obligatoires ont augmenté de 23%, les bourses universitaires n’ont augmenté que de 10%. Droits d’inscription, livres, transports et logements, instruments basiques de l’accession à l’enseignement, deviennent inaccessibles à une grande partie des étudiants. Cette situation voit en effet plus de 100 000 étudiants vivre sous le seuil de pauvreté. (Il est toutefois intéressant de constater que tous ces chiffres ressortent d’études françaises. Il est assez éloquent qu’aucun chiffre ne soit disponible pour la Belgique !)

    Il n’est donc pas étonnant de retrouver ce chiffre très éloquent que celui d’une enquête de l’OVE (l’Observatoire de la Vie Etudiante) qui rapporte que, en France, 40 000 étudiant(e)s se voient obligés de recourir à la prostitution pour le financement de leurs études.

    Les étudiantes sont les plus vulnérables. L’industrie du sexe, la plus pécuniairement attrayante, leur ouvre grand les portes sous toutes ses formes. Trop d’étudiantes en sont réduit à transformer en la vente de leur corps dans des bars à hôtesses, des agences d’Escort-girl, par annonces sur internet, en posant pour des photos pornographiques ou des webcam, en faisant le ménage en sous-vêtements, ou simplement en faisant le trottoir des grandes villes.

    Cette flambée des prix dans le domaine étudiant n’est pas le seul problème que nous rencontrons. L’oppression de la femme n’épargne pas les étudiantes.

    Victimes de la médiatisation à outrance basée sur l’utilisation du corps des femmes en tant qu’objet, elles se sentent ancrées dans un système de concurrence et se sentent obligées de répondre à certaines normes intégrées dans le système de représentation que la société capitaliste impose et entretient tous les jours à travers différentes méthodes.

    Elles sont confrontées à une pression morale incessante qui mène à l’achat, entre autres, de cosmétiques fort couteux, et à une obsession d’une « plastique » imposée par le système. Pas étonnant dès lors, que certains problèmes de santé (dont des problèmes alimentaires) pèsent chaque jour sur elles. La femme se voit donc intégrée dans la société par son physique. Trop souvent, les modèles imposés de réussite féminine jouent sur ce niveau !

    Tout cela répond à la logique du système capitaliste et de la politique néolibérale actuelle. La femme ne pourra retrouver son effective dignité que dans l’anéantissement de ce système concurrentiel inégal et déterminé par les grands de ce monde. Une société socialiste doit être la réponse !

  • Le bourgmestre d’Ixelles interdit la manifestation des femmes iraniennes le 8 mars !

    Les femmes iraniennes, réfugiées des quatre coins d’Europe, manifestent le 8 mars pour faire entendre leur colère envers le régime réactionnaire iranien. En Iran, les femmes n’ont pas de droits. Ainsi elles ne peuvent quitter la maison sans l’autorisation de leur mari. Etre vue avec un autre homme ou ne pas porter le voile est suffisant pour être punie à coups de fouet. Il n’y a pas d’égalité devant la loi ; au contraire, l’inégalité en constitue le fondement.

    La plate-forme de femmes iraniennes qui veut manifester cette année à Bruxelles, avec d’autres organisations (entre autre des femmes belges, mais aussi kurdes et turques) le fait depuis des années déjà. C’est la première fois qu’elle se heurte à une interdiction dans une ville européenne. Ixelles sera donc inscrite dans l’histoire comme l’unique ville de l’occident "démocratique" où il est interdit aux femmes de manifester lors de la journée internationale de la femme ! Le bourgmestre d’Ixelles, W. Decourty (PS), est donc apparemment en accord avec le régime iranien sur le fait que la résistance des femmes est inacceptable, et qu’il faut réduire celles-ci au silence. Quoiqu’il en soit, il agit en tant qu’allié du régime réactionnaire en Iran.

    M. Decourty évoque comme raison pour l’interdiction de manifester sur son territoire la "perturbation du trafic". La perturbation du trafic ! Toute manifestation implique une plus ou moins grande perturbation du trafic – que reste t-il de notre droit constitutionnel à exprimer notre opinion (inexistant en Iran) si un bourgmestre peut invoquer une telle raison pour interdire une manifestation ? Cela nous procure aussi des inquiétudes sur le soutien qu’obtiendraient les femmes à Ixelles de la part de leur conseil communal si elles voulaient combattre l’oppression…

    Nous avons obtenu l’autorisation de Thielemans, le bourgmestre de Bruxelles-Ville, mais pour la dernière partie de la manifestation – jusqu’à l’ambassade iranienne – notre droit est refusé par son confrère du même parti à Ixelles. Cette décision ne sera pas seulement regardée en Belgique. En Iran même, l’élite dirigeante s’en frottera les mains de plaisir: même un pays démocratique tel que la Belgique refuse aux femmes iraniennes d’exprimer leur opinion !

    La manifestation du 8 mars est annoncée à 14 heures ; le point de départ se trouve à l’ambassade américaine où des femmes prendront la parole contre l’occupation de l’Afghanistan et de l’Irak. Ces occupations n’ont apporté aux femmes aucune amélioration, bien au contraire. Via le quartier européen, où nous voulons protester contre la politique asociale de l’UE, nous voulons nous diriger vers l’ambassade iranienne, point final de la manifestation.

    Mais c’était sans compter sur le bourgmestre d’Ixelles ! Même la proposition -peu probable et déjà totalement inacceptable- des services de police de faire une partie de la manifestation en métro (!) nous est refusée par W. Decourty. Une action de protestation aura lieu ce jeudi 28 février à 17h30 devant la maison communale d’Ixelles. Une conférence de presse prendra place au même moment dans le café L’amour Fou (Place Fernand Coq)…

    Nous sommes résolus à exprimer notre opinion, même si cela implique que nous devions emprunter le trottoir pour marcher jusqu’à l’ambassade iranienne. Nous invitons la presse à notre manifestation, qui sera unique par la partie partiellement souterraine de l’itinéraire qui nous est imposé. Aidez-nous à faire connaître cette situation scandaleuse à un plus large public !

    • Azar Behrouz, plateforme de femmes iraniennes Karzar
    • Anja Deschoemacker, commission femmes du Mouvement pour une Alternative Socialiste, MAS-LSP
    • Laure Miege, travail femmes des Etudiants de Gauche Actifs
    • Nadine Mertens, membre du Comité exécutif du Setca Bruxelles-Hal-Vilvorde
    • Ivy Meert, femmes du Comité pour une Autre politique (CAP)

    A: Mr. Decourty, bourgmestre d’Ixelles

    STOP à l’interdiction de manifester! Les femmes iraniennes doivent avoir le droit de manifester jusqu’à l’ambassade d’Iran!

    Cher M. Decourty,

    Nous avons entendu avec indignation qu’en qualité de Bourgmestre d’Ixelles, vous avez interdit aux femmes iraniennes de manifester jusqu’à l’ambassade d’Iran. Et cela pour la journée internationale des femmes – un jour qui a notamment été mis en place par les précurseurs de votre parti. C’est vos prédécesseurs, clairement plus socialistes que vous, qui ont créé ce jour de protestation international pour les droits des femmes !

    Mais les femmes iraniennes qui n’ont pas le droit de manifester dans leur pays d’origine, ni le droit de sortir de la maison sans la permission du père ou du mari, se voient refusées leur droit de faire entendre leurs voix par vous !

    Je vous demande de revoir cette décision et de ne pas donner au régime iranien l’argument que les droits des femmes sont refusés même dans un pays européen. En effet, le régime réactionnaire en Iran débordera de joie en apprenant votre décision anticonstitutionnelle et totalement antidémocratique. Au lieu de montrer au mouvement des femmes en Iran qu’elles ont le soutien de la communauté internationale pour leur lutte, vous leur donnez un signal totalement contraire.

    Je signe en ayant un espoir amoindri de votre raison et de votre sens démocratique,

  • Face à la crise économique: quelle place pour l’environnement?

    L’Union Européenne à entrepris un plan climatique afin de combattre le réchauffement de la Terre, avec des objectifs individuels pour chaque Etat. Globalement, il veut que, d’ici 2020, l’énergie européenne soit composée à 20% d’énergies renouvelables. Actuellement, il se trouve que ce pourcentage est de 2% en Belgique.

    Jarmo, EGA-Anvers

    En mars de l’année dernière, il avait déjà été précisé que, d’ici 2020, en Europe, 20% de l’énergie serait renouvelable et que les rejets de CO2 seraient diminués de 20%. Le 23 janvier 2008, ceci s’est changé en une liste de revendications différentes pour chaque pays. La Belgique doit passer de 2% d’énergie renouvelable à 13% et restreindre ses émissions de CO2 de 15%. D’après différents rapports, la Belgique est, parmi tous les Etats membres, le pays le plus arriéré en ce qui concerne l’environnement. Michel Dardenne a rapidement souligné que le problème était surtout en Flandre et à Bruxelles et que la Wallonie est la seule région qui voit une diminution des émissions de CO2. Il a évidemment bien oublié de mentionner que cela est dû à la fermeture de beaucoup d’usines ces dernières années en Wallonie et pas à une politique environnementale efficace du gouvernement wallon !

    On pourrait affirmer que les objectifs fixés par la Commission Européenne pour le Climat arrivent bien trop tard et ne sont pas assez poussés. Ils ne répondent même pas aux propositions annoncées récemment à Bali. Aucun doute ne subsiste quant à savoir qui va supporter les frais d’une énergie plus verte: la population active. L’argument affirmant que ‘tout le monde doit contribuer à l’effort’ sera exploité afin que les travailleurs et leurs familles doivent encore payer plus pour l’énergie verte. Le développement de la crise économique réduit les possibilités que les capitalistes entreprennent des mesures même limitées en faveur de la planète car seul le maintien de leurs profits exorbitants compte.

  • Jouer le jeu de l’extrême-droite ? L’expérience française

    De nombreuses stratégies ont été tour à tour mises en avant pour lutter contre l’extrême-droite. Une des positions ayant gagné du terrain est celle selon laquelle nous devons laisser l’extrême-droite aller au pouvoir afin de se démasquer elle-même : en menant une politique antisociale, elle va tout de suite perdre des voix, selon ce raisonnement. Nous ne sommes absolument pas partisans d’une telle aventure. Regardons plutôt ce qu’a signifié le partage du pouvoir dans les pays où des formations néofascistes ou populistes de droite sont arrivées au pouvoir.

    Le FN au pouvoir : Vitrolles et Orange

    A partir du début des années ‘90, plusieurs villes du sud de la France sont tombées aux mains du FN, lequel avait reçu une majorité dans leur conseils communaux. Les exemples les plus connus sont Vitrolles et Orange. Qu’est-ce qu’a signifié pour ces villes l’arrivée du FN au pouvoir ?

    Orange

    La bibliothèque d’Orange constitue un exemple célèbre et significatif : le maire du FN Jacques Bompard a placé de nombreux ouvrages sur liste noire. Le bibliothécaire a été licencié et l’ensemble des ouvrages contre le racisme, et même les contes africains, ont été proscrits pour cause « d’infraction au respect des normes morales ». Bompard a ensuite proposé de remplacer ces livres par des dons de membres du FN. Les subsides pour la bibliothèque ont de plus été sérieusement amputés. L’ancien bibliothécaire, M. Cannazi, a expliqué que « Au début, on se contentait d’enlever des livres de la liste de commandes de nouveaux ouvrages. Mais dans la deuxième phase, c’est la collection existante qui fut attaquée et certains livres furent supprimés. Même les fichiers de l’ordinateurs furent purgés, de sorte qu’il ne reste aucune trace ».

    Bompard et son conseil municipal FN ont également menés la lutte contre d’autres formes de culture « étrangère ». Le centre culturel « Mosaïque » a été expulsé de ses locaux, une manifestation culturelle annuelle, « Coup de Soleil », a été annulée parce qu’elle contenait de la culture nord-africaine,… Dans les services communaux, le personnel a très fortement été réduit, pour être remplacé par des partisans du FN. Cela a aussi été très dur pour les militants syndicaux. La pression sur les militants a même mené Pierre Nouveau, secrétaire de Force Ouvrière à Orange, à se suicider parce qu’il n’en pouvait plus. Dans sa lettre d’adieu, il écrivit « C’est Francoeur, Schmitt et le maire qui m’ont tué ». Francoeur était un échevin FN, Schmit chef des services municipaux.

    Un centre social d’Orange a dû fermer ses portes parce que les subsides furent coupés par le FN. Ce centre social servait à l’accueil à des clochards, des ex-détenus,… Le conseil municipal a commencé par une campagne contre le centre social dans le journal municipal en s’efforçait de dire qu’il fallait fermer ce centre. Trois des cinq centres sociaux de la ville ont ainsi été fermés.

    A Orange, les modifications ont été jusqu’au mode de fonctionnement du conseil municipal. Le maire a averti tous les membres du conseil que, désormais, le temps de parole était limité à trois minutes par sujet, avec une seule possibilité d’intervention. Cela n’était évidemment pas d’application pour le maire et les échevins (tous membres du FN).

    Vitrolles

    Une mesure remarquable à Vitrolles – où Catherine Mégret, la femme de Bruno Mégret, a été maire entre 1997 et 2002 – a consisté à instaurer une prime de 5.000 francs français (à peu près 700 euros) pour chaque enfant blanc nouveau-né. La maire Catherine Mégret a cependant dû abroger cette règle après sa condamnation pour racisme. Les raisons de cette loi étaient évidentes : Catherine Mégret a expliqué à un journal allemand qu’il « n’y a pas de différences entre les races (…), mais il y a des différences entre les gènes ».

    Ensuite, la mairie a essayé d’obtenir l’expulsion d’un logement tsigane. Une maison de jeunesse alternative a aussi été fermée, ainsi qu’un café local, fermé par la police. Le cinéma, lui aussi, a dû cesser ses activités après avoir projeté un film sur le Sida. Les noms de rue « à consonance étrangère » ont été remplacés : la place Nelson Mandela est ainsi devenue la place de Provence, la rue Salvador Allende est devenue la rue Mère Thérésa, et une rue a même été renommée d’après le dirigeant du FN Jean-Pierre Stirbois. En avril 1997, tous les éducateurs de rues et tous les agents de prévention ont été congédiés. 84 contractuels ont ainsi été mis à la porte par la commune, de même qu’une cinquantaine de fonctionnaires des services municipaux. Entre-temps, une politique anti-sociale a été menée avec, par exemple, une hausse de 20% du prix de l’eau. Dans les écoles, les enfants immigrés ont été refusés.

    Conclusion

    Les exemples de Vitrolle et d’Orange illustrent ce que désire réellement l’extrême-droite : une politique antisociale et répressive. Ceux qui veulent mener la même politique en Belgique afin de « lutter contre l’extrême-droite » de la sorte proposent donc en réalité une attaque sur le personnel communal, les bibliothèques, le secteur culturel, le travail de rue,… Une telle politique renforce la tactique de "diviser pour régner" sur laquelle l’extrême-droite se base. Qui plus est, elle forme un danger pour tous ceux qui pensent autrement, lesquels sont systématiquement harcelés, parfois même jusqu’au suicide comme ce fut le cas pour le syndicaliste d’Orange. Selon nous, une telle tactique n’est pas une option pour les anti-fascistes. Les premières victimes de la prise de pouvoir par l’extrême-droite sont toujours les jeunes et les travailleurs. La faillite des politiciens traditionnels ne va pas disparaître en laissant place à des forces encore plus antisociales.

  • Les femmes ont intérêt à lutter pour le socialisme

    Des femmes belges et iraniennes organisent ensemble une manifestation autour des droits des femmes pour le 8 mars. Mais la journée internationale des femmes n’est pas seulement une journée de lutte pour les droits égaux, c’est aussi une journée de lutte pour une autre société.

    La situation à laquelle sont confrontées les femmes en Iran est plus que problématique : elles souffrent de l’oppression barbare causée par un régime religieux réactionnaire.

    Quelques exemples révélateurs :

    • A Tabriz, la capitale de la province de l’Azerbaïdjan iranien, une femme a été pendue pour non-respect de la loi islamique. Son cadavre a été laissé pendu à la potence pendant plusieurs jours pour que « l’exemple » puisse bien être vu… Les femmes sont battues et arrêtées par milliers parce qu’elles ne respectent pas le code vestimentaire islamique.
    • Zahra, une jeune Iranienne, a été arrêtée, violée et assassinée. Mais elle n’est qu’un exemple de ces milliers de femmes violées dans les prisons islamiques.
    • Au fur et à mesure que les actions contre l’inégalité subie par les femmes ont pris de l’ampleur, la répression et la violence contre elles ont augmenté, comme pour ces dix militantes enfermées et accusées de “comportement illégal”. Ces pratiques sont aujourd’hui “normales” dans la société iranienne.

    Nous nous opposons à l’enfer rencontré par les femmes en Iran : les lapidations continuent, de même que les pendaisons, le port obligatoire du voile et le viol par les “gardiens de la révolution”.

    Une intervention de l’impérialisme est-elle une solution ?

    L’impérialisme américain n’offre cependant aucune alternative. Les USA ont accepté l’application de la Charia en Irak et la guerre et l’occupation ont augmenté la pauvreté et la violence par rapport à la dictature de Saddam. Le régime saou-dien peut aussi beaucoup compter sur le soutien des USA, mais là sévit une discrimination contre les femmes qui leur interdit même de conduire une voiture.

    L’intervention américaine en Afghanistan et en Irak n’a pas amélioré la position des femmes. Les crimes d’honneur restent monnaie courante, par exemple dans le territoire kurde de l’Irak. Des milliers d’Irakiens ont fui vers la Syrie, où beaucoup de femmes sont forcées de se prostituer dans des clubs de nuit ou ailleurs. En Afghanistan, d’innombrables rapports font état de femmes violées, y compris dans les prisons où la police a été formée par les troupes occidentales.

    La violence contre les femmes augmente à travers le monde. Au Congo, des dizaines de milliers de femmes ont été violées ces dernières années. Au Pakistan, les crimes d’honneur se poursuivent malgré leur interdiction. En Russie ou en Thaïlande, la pauvreté et la politique antisociale entretiennent la croissance de l’industrie du sexe. Les femmes sont vendues en tant qu’esclaves.

    Le 8 mars, nous voulons faire comprendre que nous faisons un autre choix. Nous sommes pour la suppression de toutes les lois barbares et des pratiques à l’encontre des femmes en Iran. Nous revendiquons l’application des droits démocratiques comme celui de porter oui ou non le voile, le contrôle de notre corps, le droit de se séparer et d’obtenir la garde des enfants après une séparation, le droit de choisir nos partenaires, etc. Nous voulons la liberté et l’émancipation des femmes contre chaque forme d’oppression. Cela ne peut se faire qu’en combattant le régime islamique iranien.

    L’égalité légale est nécessaire, mais pas suffisante

    En Belgique, comme dans le reste de l’Occident, le mouvement des femmes et le mouvement ouvrier ont conquis beaucoup de droits égaux pour les femmes, du moins sur le plan légal. Cela n’a été possible que sur base de lutte, l’élite au pouvoir n’a jamais fait de cadeaux. Mais les droits des femmes ne doivent pas seulement être arrachés uniquement sur papier.

    La majorité des femmes connaissent de bas salaires et sont financièrement dépendantes de leur partenaire. Elles doivent aussi s’occuper du ménage en plus de leur emploi. On peut encore ajouter la violence domestique et les viols. Certains disent que l’égalité hommes-femmes est acquise mais la violence conjugale reste la première cause de décès pour les femmes entre 16 et 44 ans !

    La politique néolibérale avec ses attaques contre la sécurité sociale et les services publics touche plus durement les femmes. À cause de cela, il est par exemple constamment plus difficile d’avoir accès à une crèche à prix abordable. En conséquence, la femme et sa famille doivent combler le manque.

    La manifestation le 8 mars revendique la fin de toute discrimination. Nous exigeons des emplois bien payés pour tout le monde afin que les femmes puissent jouer un rôle indépendant. Nous nous opposons à la violence et à la discrimination et luttons par conséquent pour une société où les besoins de la majorité des femmes et de leurs enfants priment sur les bénéfices.

    Trotski avait déjà affirmé que la libération des femmes et le socialisme signifient la même chose : la libération des femmes entraîne la construction d’une société socialiste basée sur le principe de “chacun(e) selon ses possibilités à chacun(e) selon ses besoins”. Les socialistes ne sont donc pas pour l’uniformité qu’on leur reproche sur base de l’expérience de la sanglante caricature du socialisme qu’a été le stalinisme, mais bien pour l’égalité dans la diversité sur laquelle est basée chaque coopération réelle entre les personnes.

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