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  • Les sans-papiers continuent les actions : Le dossier de la régularisation est toujours au point mort.

    Le dossier de la régularisation est toujours au point mort.

    L’accord auquel étaient péniblement arrivés à la fin 2007 les partis présents dans le gouvernement Leterme fixe trois catégories de sans-papiers qui pourraient obtenir une régularisation de leur séjour : ceux qui ont introduit une demande d’asile dont le traitement a pris trop de temps ; ceux qui séjournent en Belgique depuis le 31 mars 2007 et qui ont une offre de travail ferme ou un statut de travail indépendant ; et enfin ceux qui peuvent justifier un « ancrage local durable ».

    Jean Peltier

    Mais, depuis lors, la ministre Turtelboom (libérale flamande) freine des quatre fers. Elle n’a toujours pas précisé clairement comment elle veut évaluer cet "accord local durable". Sa dernière proposition est d’établir un "système à points" dans lequel avoir un travail vaudrait 40 points, avoir suivi une formation 10 points, avoir des enfants scolarisés 10 points aussi, avoir un avis favorable du bourgmestre de sa commune 10 points,… 70 points seraient nécessaires pour avoir une chance d’obtenir un permis de séjour.

    Comme le montrent ces chiffres, Turtelboom met l’accent sur le critère de travail et place la barre très haut : elle ne souhaite en fait régulariser qu’une partie très limitée des sans-papiers sur base de l’intérêt qu’ils présentent pour l’économie du pays (c’est-à-dire pour le patronat).

    Les organisations de sans-papiers restent très méfiantes devant ces propositions et ont décidé de poursuivre les actions pour obtenir une régularisation plus large. 250 sans-papiers sont par exemple en grève de la faim à Bruxelles tandis qu’à Liège, l’Union de Défense des Sans-Papiers (UDEP), l’Organisation des Sans-Papiers (OSP), le Collectif de résistance contre les Centres pour Etrangers (CRACPE) et le Comité de Soutien aux Sans-Papiers (CSCP) organisent une série de rassemblements devant les sièges locaux des partis gouvernementaux pour interpeller ces partis et leur faire part de leurs revendications.

    Lors de l’action de ce mardi 20 mai devant le siège du MR qui a réuni une quarantaine de participants, nous avons discuté avec Taoufik Sabek, porte-parole de l’Organisation des Sans-Papiers (OSP)

    Alternative Socialiste: Qu’est-ce que l’OSP ?

    Taoufik Sabek: L’Organisation des Sans-Papiers (OSP) a été créée à Liège il y a sept mois pour défendre les sans-papiers en Belgique. Ses revendications sont claires : régularisation de tous les sans-papiers, suppression des centres fermés, arrêt des expulsions, stop à l’esclavage moderne que constitue le travail illégal des sans-papiers. L’OSP travaille avec toutes les organisations qui soutiennent les sans-papiers.

    AS: Quel est le sens de vos actions auprès des partis ?

    TS: Nous voulons interpeler tous les partis pour qu’ils adoptent une position plus satisfaisante sur la question de la régularisation et qu’ils imposent un moratoire sur les expulsions tant qu’un accord n’est pas intervenu sur le projet de régularisation.

    Nous voulons en particulier discuter du fameux critère de l’"ancrage local durable" que met en avant la ministre. Pour elle, cet ancrage doit être mesuré avant tout par des preuves de travail durant la période examinée. Nous mettons plutôt en avant la notion d’"attaches durables" qui fait intervenir non seulement le fait d’avoir un travail mais surtout des amis, des relations sociales,… La majorité des sans-papiers ne pourra obtenir une régularisation que sur base de ces attaches car quel sans-papiers peut déposer sur la table des contrats de travail ou des preuves légales pour un traval qui, par définition, est clandestin et en noir ?

    Nous nous opposons aussi à un autre critère que le gouvernement veut imposer : celui de l’avis des bourgmestres sur l’"ancrage" du sans-papier qui demande sa régularisation. Beaucoup de sans-papiers n’ont pas de relations avec les administrations communalesen encore moins avec leur bourgmestre. Beaucoup d’autres qui étaient installés dans une commune depuis des années et qui y avaient créé des liens ont été obligés de changer de commune pour trouver un nouveau travail. Il ne sont pas connus dans leur nouvelle commune et leur actuel bourgmestre ne sait rien d’eux. Demander un avis au bourgmestre dans ces conditions, c’est créer un obstacle de plus à la régularisation. Nous voulons donc que soit supprimée la référence à l’avis des autorités locales sauf s’il y a eu des problèmes de sécurité locale.

    Pour plus de renseignement sur l’OSP : www.o-sp.org – Tél : 0488/46.55.42


    L’Office des Etrangers continue ses rafles !

    Nous vous avons déjà parlé de la rafle qui s’est produite le 29 avril à Bruxelles (voir les liens ci-dessous), mais ce n’est hélas pas le seul exemple de ce genre…

    Ainsi, lors de la soirée de fête populaire organisée le mercredi 7 mai dans le centre de Liège pour fêter le titre de champion du Standard, des policiers en civil ont arrêté et embarqué des sans-papiers dans la foule. Preuve qu’il s’agissait d’une opération préparée à l’avance : un agent de l’Office des Etrangers était présent au bureau de police de la Violette pour traiter les dossiers et envoyer les sans-papiers au centre fermé de Vottem.


    Pour en savoir plus

  • Prix de l’alimentation. Ils spéculent. Nous payons la note!

    Prix de l’alimentation

    Cette question, vous vous l’êtes déjà posée à la caisse : combien va me coûter mon caddie cette fois-ci ? A chaque fois, le ticket de caisse vous étonne : en un an, le pain a augmenté de 13%, les oeufs de 25%, les spaghettis de 25%, …

    Tract MAS. PDF (Néerlandais – Français)

    Beaucoup d’éléments jouent dans ces augmentations. La destruction du climat, les réquisitions de terres cultivables pour les biocarburants,… Mais le point fondamental, c’est la spéculation. D’énormes stocks de nourriture sont bloqués dans les hangars pour spéculer sur la hausse continue des prix alors que des millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire.

    Les spéculateurs ont déjà joué auparavant avec notre épargne dans les bourses et sur le marché immobilier. Avec la crise, ils se sont massivement jetés sur les matières premières et l’alimentation. Ce sont d’abord les habitations qui sont devenues impayables, la même chose arrive maintenant avec notre alimentation.

    Non à la flambée des prix !

    Non à la flambée des profits !

    Alors que de plus en plus de familles doivent rogner sur leur alimentation, les multinationales font des profits gigantesques. Des sociétés comme Monsanto (+50%) et Cargill (+70%) connaissent des augmentations de profits spectaculaires. En 2007, Nestlé a fait 6,59 milliards d’euros de bénéfices.

    Et tout le monde veut profiter de l’aubaine, dans la distribution et ailleurs, en utilisant la hausse des prix pour augmenter la marge bénéficiaire.

    Entretemps, les managers des grandes entreprises sont largement récompensés pour leurs services: 2,6 million d’euros le salaire annuel chez Delhaize (une hausse de 25% par rapport à l’année précédente), 4,28 million d’euros chez Inbev.

    Notre niveau de vie est en chute libre!

    En six mois, le nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour a augmenté de 100 millions. Tous ceux qui doivent vivre avec moins de 2 dollars par jour – 2,5 milliards de personnes – qui étaient déjà confrontés à la misère et la pauvreté, font aujourd’hui face à la famine.

    « Les spéculateurs achètent de grandes quantités, les stockent, et les tiennent en dehors du marché jusqu’à ce que les prix augmentent ! »

    Chez nous, le nombre de gens qui font appel à l’aide alimentaire augmente; la FGTB a d’ailleurs introduit le terme de « travailleur pauvre ». En plus de tout le reste, c’est humiliant de ne pas pouvoir subvenir aux besoins les plus essentiels de sa famille.

    Pour celui qui vit avec un salaire raisonnable, ce sont les études supérieures des enfants, les vacances, la détente et la culture qui sont sous pression. Justement ces choses qui rendent la vie plus agréable.

    Les pauvres et les travailleurs, dont le niveau de vie est menacé, ont raison de passer à l’action. Aux quatre coins du monde il y a des manifestations et des actions de grève. En Belgique aussi, il y a eu des actions et des grèves pour plus de salaire. En juin se dérouleront d’ailleurs des actions et manifestations à l’initiative des syndicats.

    Au début de cette année, les patrons ont parlé d’une «hystérie du pouvoir d’achat». Mais aujourd’hui, c’est le monde entier qui est frappé par une crise alimentaire et du pouvoir d’achat telle que nous n’en avons jamais vue.

    Quelles solutions pour cette crise?

    Seule une réelle augmentation salariale pour la classe des travailleurs peut sauver notre pouvoir d’achat. Nous avons aussi besoin d’un programme social qui comprend entre autres des allocations adaptées au bien-être.

    En tant que véritables socialistes, nous pensons que c’est le chaos et l’anarchie du marché « libre » qui pousse le monde dans cette crise. La science et la technologie atteignent pourtant des niveaux extraordinaires. Il est parfaitement possible aujourd’hui de produire de quoi nourrir 12 milliards de personnes.

    Les travailleurs doivent exiger que les secteurs clés de l’economie soient sous le contrôle de la collectivité. De cette façon, un plan démocratique qui permette de vendre les produits alimentaires à des prix abordables peut être établi. Ces entreprises doivent être sous le contrôle des travailleurs et des consommateurs, ce n’est que de cette façon que la production sera orientée vers les besoins de la population et en faveur de l’environnement.


    Pour un programme vraiment socialiste !

    • Un index qui reflète réellement l’augmentation du coût de la vie
    • Suppression de la TVA sur les produits de première nécessité
    • 1 euro d’augmentation salariale par heure pour tous
    • Augmentation significative des allocations

    Financé par :

    • Une répression sévère de la grande fraude fiscale
    • La suppression des cadeaux fiscaux aux riches
    • Un impôt sur les grandes fortunes
  • Des études de plus en plus chères… Bientôt uniquement pour les plus riches ? Plus de moyens publics pour l’enseignement!

    Des études de plus en plus chères…

    Bientôt uniquement pour les plus riches?

    Selon une étude de la FEF (Fédération des Etudiants Francophones), un étudiant kotteur paie en moyenne de 10.000 à 12.000 euros par an pour ses études. Les autres s’en sortent avec « seulement » 6.000 à 7.000 euros par an. Alors, les études, accessibles pour tous?

    Jeroen Demuynck

    Non ? Rien d’étonnant… L’enseignement n’a pas été épargné par la gestion néolibérale des partis traditionnels et subit le choc des réductions d’investissements publics. La logique de profit domine toujours plus. En 1980, 7% du Produit Intérieur Brut étaient consacrés à l’enseignement, mais ce pourcentage n’est plus aujourd’hui que de 4,9%. Bénéficier de l’enseignement n’est plus considéré comme un droit, mais plutôt comme un « investissement » dans son propre avenir.

    C’est particulièrement perceptible au niveau des droits d’inscription. Une étude du gouvernement flamand de 1999 a établit que les étudiants universitaires payaient 355 euros d’inscription en moyenne, pour 389 euros en moyenne pour les étudiants des hautes écoles. Aujourd’hui, il est demandé 535 euros en moyenne en Flandre et, en Wallonie, le minerval est de 721 euros en moyenne (universités) ou de 530 euros (hautes écoles). Vous trouvez ça cher ? Attendez de voir l’avenir que nous réserve un enseignement à la sauce anglo-saxonne, aux coûts d’inscription de plusieurs milliers d’euros…

    A côté des droits d’inscription, pour de nombreux étudiants, un kot est tout simplement devenu impayable. Selon l’étude citée précédemment, un kot coûtait en Flandre de 1.859 à 1.945 euros par an il y a dix ans. Aujourd’hui, il s’agit de 3.120 euros en moyenne et de 3.150 euros en Wallonie. Et c’est encore plus cher à Bruxelles. Et on n’a pas encore parlé des livres, des transports, de la nourriture, de l’ordinateur et d’internet, des stages…

    De plus en plus d’étudiants sont obligés de « bricoler à côté » pour payer leurs études. Très souvent, ils se retrouvent dans des jobs ultra-flexibles et sous-payés, ce qui mine non seulement leurs chances de réussite, mais aussi les conditions de travail des autres travailleurs. La pression financière pour suivre des études a beaucoup de conséquences : une étude a établi en France que 40.000 étudiants, principalement des étudiantes, payent leurs études en ayant recours à un job dans l’industrie du sexe. Il n’y a pas de chiffres disponibles pour la Belgique mais une pareille évolution est vraisemblable ici aussi.

    La seule manière de concrétiser le droit d’accès à l’enseignement est de développer les services publics sociaux au lieu de les réduire. Pour résoudre le problème de la cherté des logements, la construction d’une grande quantité de homes pour étudiants qui soient bon marché et de qualité s’impose. Grâce à une plus grande offre de kots, les prix du marché privé diminueraient aussi. Au lieu de privatiser les restaurants universitaires et de les remettre à la logique de profits du privé, il faut les développer, au lieu d’augmenter les coûts d’inscription, il faut les supprimer, et il faut instaurer un salaire étudiant pour que chacun puisse réellement avoir accès aux études.

    Pour un enseignement solide et accessible, il faut plus de moyens publics. Les ramener à nouveau à 7% du PIB serait déjà un bon premier pas dans cette direction !


    Liens :

  • C’est la crise pour tout le monde… sauf pour les gros joueurs

    Cela fait bien longtemps que personne ne parlait plus de nationalisation dans la grande presse. Certains qui se disent de gauche avaient même déjà jeté ce terme dans les poubelles de l’Histoire. Mais maintenant, les défenseurs du capitalisme et du marché libre remettent eux-mêmes cette idée au goût du jour parce que leur système financier risque d’avoir de gros problèmes. Car personne aujourd’hui ne nie que les USA sont entrés dans une sérieuse période de récession économique. Et de nouvelles questions font les gros titres de la presse : dans quelle mesure l’UE sera-t-elle entraînée dans cette spirale négative ? Quelles seront les conséquences de cette crise pour la population mondiale ?

    Bart Vandersteene

    Les dernières années ont entretenu l’euphorie parmi la minorité de privilégiés. Des profits record ont été réalisés. Les 4 plus grosses banques belges ont ainsi réalisé chacune plus de 10 milliards d’euros de bénéfices en 2006 et 2007 (soit 1.000 euros par Belge). En remerciement des bons services qu’ils ont rendus, les managers ont reçu des salaires colossaux et de primes hallucinantes. Les gouvernements ont aussi permis aux sociétés de payer de moins en moins d’impôts. Aux USA, la part de l’impôt des sociétés dans le budget de l’Etat était de 33% dans les années ‘50. Il est aujourd’hui de 7,4%.

    Nous voyons maintenant les premières conséquences de la crise. Aux Etats-Unis, des familles sont expulsées de leur maison car elles ne peuvent plus payer leurs emprunts, le chômage progresse, la consommation diminue spectaculairement, les budgets gouvernementaux rétrécissent,…

    Ailleurs, la spéculation et les désordres provoqués par le fonctionnement du capitalisme ont entraîné une augmentation brutale du coût des céréales et des produits alimentaires. En Belgique, ces augmentations se ressentent dans le porte-monnaie quand on fait ses courses. Mais pour les populations des pays les plus pauvres, elles signifient la plongée dans une misère extrême.

    Des appels commencent à affluer pour demander que le système financier, qui est à l’origine de la crise, soit davantage régulé.

    Certains économistes comme le belge Paul De Grauw plaident même pour la natio-nalisation des banques déficitaires. Bien entendu, ces économistes ne sont pas soudainement devenus socialistes et n’estiment pas que le secteur bancaire devrait être contrôlé par la collectivité au lieu de laisser une minorité engranger des profits record sur notre dos. Non, s’ils ont parlé de nationalisation, c’était pour calmer le marché en affirmant qu’en cas de menace de faillite, la collectivité interviendrait. C’est en fait une garantie accordée à ceux qui ont joué gros et pris des risques dans le casino financier du capitalisme : en cas de menace de grosses pertes, ils seront de toute manière sauvés !

    Beaucoup de gens dans un futur proche risquent de se poser une question : nationalisera-t-on aussi vite une entreprise pour sauver les emplois que pour éponger les dettes des actionnaires? Si ce n’est pas le cas, les avertissements lancés par plusieurs analystes libéraux pourraient bien se réaliser : c’est la légitimité de ce système économique qui sera remise en cause, et plus vite que prévu.


    Pour en savoir plus :

  • Non-marchand. Il faut de l’action maintenant !

    Accord fédéral 2005-2010 insuffisant :

    Lors du vote de l’accord fédéral actuel en 2005, beaucoup doutaient que celui-ci puisse être suffisant pour remplir les besoins immédiats du secteur. Cela fut illustré, surtout à la FGTB, par le résultat du vote: la plus grande section du SETCa Bruxelles-Hal-Vilvorde avait rejeté l’accord à 90%. Finalement, tant la SETCa que la Centrale Générale ont accepté l’accord à respectivement 68% et 73%. Il y avait également du doute au sein de la LBC et de la CNE, mais pour l’une ou l’autre raison cela ne s’est pas traduit dans le résultat du vote. Finalement, le sentiment d’avoir obtenu le maximum possible a été décisif. Beaucoup a certes été arraché, mais cela ne diminue en rien le fait que seulement 14% des revendications ont étés reprises dans cet accord.

    Hypertension, journal d’action non-marchand

    Aujourd’hui, en 2008, nous avons atteint la phase d’alarme ‘ROUGE’ sur le lieu de travail. Entretemps, nous sommes liés pour encore 2 ans à un accord insuffisant qui ne sera appliqué complètement qu’en 2015.

    Le manque aigu et chronique de personnel est plutôt la règle que l’exception, et ce alors que la charge de travail s’accroît systématiquement (entre autres à cause du vieillissement et de l’augmentation des tâches administratives). Les heures supplémentaires atteignent des chiffres astronomiques (par milliers par hôpital), et la récupération reste lettre morte (sans parler du paiement); et nous pourrions continuer la liste encore longtemps…

    Comme la LBC le dit correctement dans son tract, il faut d’urgence plus de mains dans notre secteur. Déjà plus de 2.000 soignants ont obtenu le diplôme d’infirmier via un projet spécial de formation. Malgré le fait qu’il y ait des centaines de candidats pour l’année scolaire suivante, le projet n’est plus prolongé, ‘il n’y a pas d’argent’.

    PAS D’ARGENT ?

    Pas d’argent, alors que les baisses de charges aux patrons atteignent des milliards d’euros par an. Il suffit de citer l’intérêt notionnel … du profit pur qui disparaît dans les poches des grands actionnaires. Toute une série d’entreprises du Bel 20 ne paient pas un centime d’impôts. Il y a bien de l’argent, mais le gouvernement préfère jouer les Robin des Bois à l’envers : voler les poches des travailleurs pour donner aux riches.

    POUVOIR D’ACHAT: DANS NOTRE SECTEUR AUSSI, TRES PROBLEMATIQUE!

    DU POUVOIR D’ACHAT PAR DES AUGMENTATIONS SALARIALES !

    Pendant que notre secteur se trouve en queue de peloton en terme de conditions salariales (malgré les conditions de travail hyper flexibles) nous sommes liés à un plan quinquennal. D’autres secteurs peuvent corriger la situation tous les deux ans via un Accord Interprofessionnel (AIP). Les ‘cacahuètes’ que nous avons obtenu dans l’accord actuel ne suffissent pas à compenser la montée du coût de la vie, sans même compter le retard salarial par rapport à d’autres secteurs.

    Ces 6 derniers mois, les prix des produits de base ont augmenté en moyenne de 13%, selon une enquête réalisée dans les grandes surfaces de Delhaize, Colruyt et Carrefour par le journal télévisé de la VRT (19 avril 2008)

    Selon une étude récente de la FGTB, 20% des travailleurs actifs font partie de la catégorie des ‘travailleurs pauvres’. Ces gens ne sont plus capables de se payer des concerts ou une soirée au cinéma, ils ne peuvent pas s’acheter une maison ou voyager. 35% de ceux qui ont répondu à l’enquête disent avoir des difficultés pour payer les études de leurs enfants, 37% affirment ne pas pouvoir épargner. Le phénomène de ‘working poor’ se développe principalement dans le secteur public et … dans le non-marchand.

    Les ‘cacahuètes’ dans l’accord actuel se résument à la prime ‘d’attraction’ et à l’augmentation de la prime de nuit et de celle du dimanche et des jours fériés de 50 à 56 %. Pas vraiment spectaculaire. Les primes ne sont pas reprises dans le calcul de la pension, et sont plus faciles à retirer. La seule solution pour le pouvoir d’achat, c’est une augmentation considérable des barèmes. Un 13ème mois complet et une augmentation des primes pour les prestations irrégulières restent à l’ordre du jour.

    DES ACCORDS DE CINQ ANS NE FONCTIONNENT PAS DANS LA VIE REELLE

    Vu l’évolution dans notre secteur, il est nécessaire de suivre le tout avec une vision à plus long terme. Il ne s’agit pas seulement des conditions de travail, mais aussi de l’état général des soins de santé dans le pays. De mauvaises conditions de travail laissent la voie à une commercialisation accrue et le développement de soins de santé à plusieurs vitesses. Les travailleurs en sont doublement victimes : en tant que travailleurs et en tant que patients.

    L’accord interprofessionnel biannuel ne s’applique pas au non-marchand SAUF si c’est pour nous serrer la ceinture, ou pour une détérioration des conditions de travail, comme le crédit-temps lors du pacte de solidarité entre les générations. Le non-marchand ne participe qu’aux désavantages de l’AIP, à quand les avantages? Peut-être que des accords bi-annuels c’est un peu trop, mais une ‘évaluation partielle’ devrait être possible.

    LA COLERE BLANCHE A REINVENTER: POUR UN FRONT COMMUN SYNDICAL HONNETE ET CONSTRUCTIF

    Il est nécessaire que les directions nationales des syndicats, ensemble avec les militants de base, tirent des leçons de la colère blanche précédente, tant sur le plan des revendications, que sur le plan des méthodes d’action (organisation et planification) et des résultats obtenus. Les conclusions devraient alors aboutir, via une discussion aussi large que possible en front commun syndical, et un plan d’action détaillé pour la prochaine colère blanche.

    Dès le début de la Colère Blanche un ultimatum clair et concret pourrait être posé au gouvernement. Et ceci accompagné d’un plan d’action, qui construit petit à petit les actions et mène à un point culminant avec un maximum d’impact (coordonné tant sur le plan national que sur le plan provincial et local). Si on passe à l’action, il faut que les gens aient une perspective claire. La fin relativement chaotique du mouvement précédent avec ‘la grève au finish’ n’avait pas eu un effet favorable (cela ressemblait plus à l’étouffement de la grève)

    LES LEÇONS DE LA COLERE BLANCHE EN FINLANDE EN 2007

    RESULTAT: UNE AUGMENTATION SALARIALE DE 22 A 28 %, ETALEE SUR 4 ANNEES !

    L’année passée, les soignants finlandais, avec leur syndicat TEHY, ont obtenu une victoire spectaculaire par leur positionnement ferme. La raison du mouvement était la baisse du pouvoir d’achat et la fuite massive d’infirmiers vers les autres pays scandinaves, où les salaires et les conditions de travail sont nettement meilleures.

    Tout un plan de campagne avait été élaboré et une piste tout à fait inorthodoxe a été suivie: la menace de démission collective en masse … par les travailleurs. D’ans un premier temps, des grèves traditionnelles, des manifestations et des arrêts de travail se sont tenus afin de préparer l’ultimatum. Les démissions en masse devaient se faire en plusieurs vagues, et les militants syndicaux auraient eu droit à une indemnité de grève tant qu’il n’y aurait pas eu une solution avec réembauche de tout le monde.

    Mais ça n’a pas été jusque-là. Malgré le vote d’une loi d’urgence au parlement lors du weekend précédant la fin de l’ultimatum, le gouvernement et les employeurs n’ont pas osé aller à la confrontation avec le syndicat des infirmiers (TEHY). La loi d’urgence aurait rendu possible la réquisition des travailleurs, même après leur démission. Mais il était clair qu’une partie importante des infirmiers n’auraient pas accepter les réquisitions : soudainement beaucoup d’entre eux avaient complètement disparu …

    Malgré la forme drastique d’action, qui menaçait de mettre à l’arrêt les soins de santé dans leur totalité, les acteurs avait un soutien large dans l’opinion publique. Le gouvernement avait pourtant déjà organisé des ponts aériens vers d’autres hôpitaux en Europe pour gérer les cas les plus graves …

    LEÇONS POUR LA BELGIQUE ?

    L’impact des actions de grèves dans notre secteur est, comme en Finlande, plutôt limité, à cause des réquisitions massives, qui dans beaucoup de cas ont l’effet pervers que durant les grèves, il y a plus de personnel présent que d’habitude vu le contrôle supplémentaire.

    Des manifestations sont utiles pour annoncer nos revendications à un large public et pour mobiliser afin d’impliquer un maximum de collègues dans l’action. Comme moyen de pression sur le gouvernement et les employeurs, c’est beaucoup moins utile: à Bruxelles il y a quotidiennement diverses manifestations…

    Il y a lieu de réfléchir sur ce qu’est un ‘vrai ultimatum’. Le bas taux de syndicalisation dans le non-marchand belge est plutôt un obstacle pour initier des actions collectives dures et rapides … il faudra en tenir compte. Un autre élément perdra toujours plus de sa valeur : l’idée de soi-disant ‘intérêts communs’ entre les travailleurs et les employeurs (lesquels veulent le plus de subsides possibles afin de pouvoir en mettre davantage dans leurs poches). La compétition croissante entre hôpitaux, entre autres par la commercialisation rampante, se fera sentir de plus en plus sur le lieu de travail par une politique de plus en plus répressive envers le personnel. Dans les maisons de retraites commerciales, nous en avons déjà un avant-goût !

    MALAISE DANS LES HOPITAUX PRIVES A BRUXELLES…

    Selon différents directeurs d’hôpitaux, durant les 5 années à venir, entre 1.000 et 2.000 lits se perdront à Bruxelles.

    En-dehors de la question qu’il y ait oui ou non une surcapacité de lits à Bruxelles, ce détricotage se fera sur le dos des travailleurs et des patients. A cause d’une mauvaise gestion, beaucoup d’hôpitaux ont accumulé des dettes énormes, mais cela n’inquiètera pas les directions. Ce ne sont pas elles qui devront chômer ou attendre qu’un lit se libère lorsqu’elles seront malades! Les hôpitaux privés, qui n’ont rien à craindre ces prochaines années et semblent donc en bonne santé financière, se comptent sur les doigts d’une main.

    Les premiers dominos sont déjà tombés avec le licenciement collectif à St. Etienne ainsi qu’à l’hôpital Français qui est, depuis le 7 avril, dans la première phase de la loi Renault. A Erasme, on s’attend à une restructuration considérable à partir de juin. A St-Luc on a accumulé une dette sérieuse. Les ‘tendances pharaon’ (ç.-à-d.: toutes sortes de projets de construction) de la part des directions n’y sont pas étrangères. On veut augmenter encore plus la flexibilité du personnel, mais on l’appelle différemment : ‘rentabiliser’.

    Vu l’impact social de cette évolution en terme d’emplois et de services à la population, nous ne pouvons pas laisser traîner les choses en longueur.

    Au lieu de s’attaquer à la vague de restructurations hôpital par hôpital, il nous faut une initiative syndicale unie au niveau de Bruxelles… afin de réveiller les responsables politiques et de leur mettre devant leurs responsabilités. Il y a beaucoup trop peu de contrôle de la part des autorités sur la manière dont les directions hospitalières utilisent les moyens de la communauté.

    Comme dans le tract de la LBC pour le 30 avril:

    “MAIS QUI LE RESOUDRA ?”

    Evidemment notre secteur ne se trouve pas sur une île; par conséquent, la politique néolibérale laisse des traces dans les soins de santé.

    Il faut constater qu’aucun parti représenté dans le parlement ne défend de façon consistante les intérêts des travailleurs.

    Des braillards populistes tel un Dedecker se rendent sympas par leur discours anti-establishment, mais parallèlement, leur programme économique est un rêve pour tout patron: engraisser les actionnaires sur le dos des travailleurs.

    Lors de la discussion sur le Pacte de solidarité entre les Générations il n’y avait aucun parti traditionnel pour défendre les travailleurs et leurs syndicats; au contraire: la plupart étaient d’avis que les assainissements du pacte n’allaient pas assez loin.

    La lutte syndicale a besoin d’un prolongement politique, mais celle-ci n’existe pas dans le parlement actuel. La seule alternative, c’est la construction d’un nouveau parti large et démocratique des travailleurs, mais il s’agit d’un processus complexe et de longue haleine: cela ne tombera pas soudainement du ciel! Tant que des parties importantes de la FGTB et de la CSC ne cassent pas leurs liens exclusifs respectifs avec le PS et le CDh-CD&V, une percée pour un parti viable et démocratique des travailleurs ne sera pas possible.

    Après les actions contre le Pacte de Solidarité entre les Générations, de nouveaux mouvements politiques, dont le CAP, se sont créés. Le ‘Comité pour une Autre Politique’, né à l’initiative de vétérans du mouvement ouvrier (dont Jef Sleeckx et Georges Debunne) était le plus clair en terme de mise à l’ordre du jour de la nécessité d’une voix politique indépendante pour le mouvement ouvrier et les travailleurs en général. Ce n’est malheureusement resté qu’une tentative honorable… Beaucoup de gens dans le mouvement des travailleurs organisés ont suivi à distance ce développement, mais n’y ont pas participé activement.

    Ce n’est que par la lutte sociale massive que cette question sera soulevée de nouveau. Entretemps nous devons construire des réseaux (inter)sectoriels de syndicalistes combatifs et critiques. C’est le défi qu’Hypertension s’est posé dans le non-marchand.

  • Quelle Belgique demain ?

    Bi-communautaire, tri-régionale, multi-embrouillée…

    Rudy Demotte, président de la Région wallonne et, depuis peu, de la Communauté française, et Charles Picqué, ministre-président de la Région bruxelloise, ont rendu public le 17 avril un texte commun qui fait pas mal de bruit.

    Jean Peltier

    Ils y affirment que « seule une Belgique fédérale, construite à partir de trois Régions fortes, établies sur pied d’égalité, permettra d’atteindre un équilibre institutionnel mature et satisfaisant pour tous » et, dans la foulée, proposent de remplacer la Communauté française née en 1970 par une Fédération birégionale Wallonie-Bruxelles. Serait-ce un oubli de leur part de ne pas mentionner la Communauté germanophone?

    Des documents qui visent à réformer l’architecture institutionnelle du pays, il en sort quasiment toutes les semaines depuis la crise ouverte par les élections de juin dernier. Et comme une « vraie » réforme de l’État (après les zakouskis qui ont accompagné la formation du gouvernement Leterme) devrait être conclue pour juillet, il serait étonnant que ce rythme ralentisse à l’avenir. Pourquoi alors s’intéresser particulièrement à cette proposition-ci ? La réponse tient en trois points. Primo, elle est signée par les deux « ministres-présidents » francophones, par ailleurs tous deux dirigeants du PS, ce qui n’est pas rien. Deuxio, elle pourrait peser sur le bras de fer qui s’annonce dans les prochaines semaines autour de la réforme de l’État. Et tertio, si elle était appliquée, elle modifierait sérieusement les rapports de forces politiques au sein du pays.

    Pour saisir l’enjeu, il faut comprendre comment fonctionne le fédéralisme en Belgique. Côté flamand, il y a une structure unique, à la fois Région et Communauté, mais (comme rien n’est jamais simple chez nous) celle-ci a choisi comme capitale Bruxelles, la ville cosmopolite par exellence avec une large majorité francophone ! Par contre, côté francophone, il y a une Région wallonne et une Région bruxelloise qui ont des pouvoirs de plus en plus larges et peuvent lever des impôts mais il y a aussi une Communauté franco-phone qui est responsable des mati-ères liées à la langue, en premier lieu l’enseignement et la culture. Mais cette Communauté ne peut pas lever des impôts et elle doit fonctionner avec de l’argent versé par les Régions et par l’Etat fédéral. Dans les faits, beaucoup de matières chevauchent allègrement les frontières entre les deux Régions et la Communauté, ce qui provoque la création de multiples « Comités de concertation » entre toutes les structures existantes. Bref, c’est confusion et maux de tête à tous les étages. Et, depuis des années, on cherche à remettre un peu d’ordre dans tout cela.

    Pendant longtemps, le conflit a été vif entre régionalistes (essentiellement une aile du Parti Socialiste, autour des Happart et de Van Cauwenberghe, et de la FGTB wallonne) et communautaristes (essentiellement présents à droite, au CDH et surtout au MR). Depuis des dizaines d’années, les régionalistes perdent du terrain avec le recul économique de la Wallonie et la dernière crise politique a vu Reynders, Milquet mais aussi Di Rupo rivaliser de chants d’amour à la Belgique et, pour sauver celle-ci, de grandes déclarations sur l’unité éternelle des francophones.

    Le document Demotte-Picqué semble marquer un retournement en mettant l’accent sur les deux Régions. Il y a là évidemment une solide dose de calcul politicien : les partis flamands veulent une Belgique organisée sur base des trois Communautés (et dans laquelle celle des 6,1 mill-ions de Flamands pèserait plus que celle des 3,4 millions de francophones wallons et des 1 million de Bruxellois majoritairement francophones!) et des trois régions (Flandre, Wallonie et une Bruxelles bilingue) tandis qu’une Belgique tri-régionale dans lequel les francophones seraient majoritaires dans deux Régions serait plus favorable à ceux-ci.

    Mais, au-delà, la proposition des deux compères reste à ce stade très floue : veulent-ils liquider radicalement la Communauté en remettant ses compétences aux Régions et en mettant ensuite en place une structure légère pour coordonner les politiques de ces deux Régions ou sont-ils prêts à se contenter d’un lifting de façade de la Communauté ?

    On pourrait se dire que tout cela n’est qu’amusement pour politiciens coupés des vrais problèmes. Mais les conséquences pourraient être bien plus profondes. Adapter l’enseignement, la formation, la culture,… à des situations régionales différentes n’est pas scandaleux en soi. Mais la communautarisation de l’enseignement il y a vingt ans a été de pair avec une baisse du financement de l’enseignement; côté francophone, deux vagues de rationalisation dans les années ’90 ont coûté plus de 6.000 postes d’enseignant. Parmi les syndicalistes de Bruxelles, certains plaident en faveur de la régionalisation de l’enseignement. A Bruxelles, la communautarisation a eu comme effet néfaste de créer deux systèmes sous-financés en compétition. Si ces syndicalistes plaident en faveur de la régionalisation, ce n’est pas pour diviser encore plus, mais dans le souci d’avoir un même sys-tème pour tout l’enseignement à Bruxelles. Mais si cela se fait en pleine crise économique et avec des caisses publiques largement vidées par des années de réductions d’impôts accordées au patronat, régionaliser l’enseignement risque bien de se passer de la même manière que la communautarisation dans le passé.

    C’est bien là le vrai problème – et c’est évidemment celui que Demotte et Picqué, en adeptes pas honteux pour un sou de la politique néolibérale, n’abordent pas.

    Trouver une solution aux « problèmes communautaires » qui soit satisfaisante pour la population implique non seulement que la population puisse donner son avis sur la réforme de l’Etat qu’elle voudrait mais surtout que la « régionalisation » ne casse pas les conditions de travail, ne diminue pas les services rendus par le secteur public, ne mette pas les travailleurs des diverses régions en concurrence,… et qu’au contraire des moyens importants soient mis en œuvre pour améliorer les conditions de vie et de travail. Or, c’est bien tout le contraire que la « fédéralisation » du pays à la sauce néolibérale de privatisations et de compétitivité nous a apporté depuis trente ans.


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  • Du 10 au 13 juillet: camp d’été du MAS/LSP

    Formation marxiste, détente et sport. Voilà l’agenda du camp d’été du MAS/LSP. Il y aura 18 ateliers, meetings, discussions,… Mais aussi un film, de la détente, un barbecue, une fête,… Cette année encore, le camp d’été est une occasion à ne pas manquer !

    Ce camp aura lieu dans les environs d’Anvers et la participation est fixée à 35 euros pour les quatre jours, infrastructure et repas compris. Pour le week-end uniquement, le prix est de 30 euros (travailleurs) ou de 20 euros (non-travailleurs).

    Le jeudi 10 juillet après-midi, le camp commencera avec une série de discussions sur l’ABC du marxisme avec, entre autres, des formations sur : l’approche marxiste de l’histoire, la vision marxiste de l’économie et la méthode d’analyse du marxisme

    Le vendredi matin, nous aborderons la réponse socialiste qui s’impose face au réchauffement climatique, face aux frais croissants des études ou vis-à-vis de l’islam (également sur base d’éléments historiques). L’après-midi sera consacrée au sport et à la détente tandis que des ateliers de préparation pour nos campagnes avec Etudiants de gauche Actifs et Résistance Internationale prendront place en soirée, juste avant un véritable cantus rouge !

    Le samedi matin, nous reviendrons sur quelques sujets historiques: l’attitude des bolcheviks face à l’anarchisme et la différence entre le bolchevisme et le stalinisme, la défaite de la Révolution allemande en 1918 pour comprendre la progression ultérieure du fascisme, les révolutions de 1927 et de 1949 en Chine pour comprendre ce qu’est le maoïsme.

    L’après-midi il y aura des ateliers sur des thèmes d’actualité comme la crise économique mondiale, la question nationale en Belgique et l’avenir de Cuba. En soirée : barbecue et meeting sur la question du pouvoir d’achat.

    Le dimanche se dérouleront des ateliers de formation marxiste sur l’oppression de la femme et le socialisme, sur le rôle la classe ouvrière, du parti et des syndicats, sur la période révolutionnaire de mai ‘68, de la révolution des œillets, de la chute du régime des colonels, etc.

    Un meeting et une fête de clôture termineront enfin ce camp. Il est encore possible de rester ensuite jusqu’au lundi après-midi, histoire de récupérer un peu de la fête avant de ranger les tentes…

    (Photos: camp de 2006, au même endroit)


    Réservations et informations : 02/345.61.81 ou en écrivant à: redaction@lsp-mas.be
  • LA POSTE: non à la fermeture des bureaux de poste

    La libéralisation de La Poste fait déjà sentir ses effets mais la direction veut encore fermer 198 bureaux cette année. Libéraliser signifie moins de services pour un coût plus élevé pour le client. Or, 2.330 grands clients représentent 65% de toutes les recettes de La Poste. Pourquoi faudrait- il encore offrir des services corrects aux millions d’autres utilisateurs de La Poste ?

    Les nombreuses fermetures de bureaux vont mener à des problèmes : les files d’attente seront proportionnelles au nombre de bureaux fermés. La violence avec laquelle La Poste va être privatisée pourrait être semblable à ce qui s’est passé aux Pays Bas. TNT et la Banque de la Poste hollandaise ont annoncé que 250 bureaux de poste allaient être fermés et que 1.850 emplois seraient perdus. Le service se déplace vers le système néerlandais des points de poste. Et les services de la Banque de la Poste vont être repris par ING.

    En Belgique, la poste planifie ses assainissements. Au lieu des 14.000 facteurs d’aujourd’hui, la direction veut aller vers 9.000 facteurs et 6.000 contractuels à temps partiel. La direction a annoncé que, tous les ans, 1.500 départs naturels vont continuer à avoir lieu. En 2007, le nombre de membres de personnel a baissé de 1.785 unités !

    La libéralisation n’est clairement pas dans l’intérêt du personnel et pas non plus dans celui des utilisateurs ! Mais qui en profite alors ? Les actionnaires des partenaires privés – CVC Capital et La Poste danoise – ont reçu un dividende global de 30,4 millions d’euros, en hausse de 50% par rapport à l’an dernier.


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  • Des néonazis organisent une commémoration en l’honneur d’Adolf Hitler dans notre pays

    Ce 19 avril, deux branches concurrentes de l’organisation néonazie internationale « Blood & Honour » ont chacune organisé une commémoration en l’honneur d’Hitler. Selon le ministre de l’Intérieur Dewael (Open VLD), on ne peut rien faire contre cela. Ces néonazis savent que le secret est encore un de leurs meilleurs amis : les lieux de rendez-vous sont communiqués au dernier moment et seulement parmi un public de partisans préalablement soigneusement sélectionné.

    Ces commémorations se sont déroulées à l’occasion du 20 avril, jour de la naissance de Hitler. Ce n’est pas la première fois qu’elles ont lieu dans notre pays. Il y a 12 ans, cette situation avait déjà suscité débat parmi les parlementaires. A une des questions posées, le ministre de la justice de l’époque, Stefan Declercq, avait répondu que ces commémorations étaient organisées par la « Leibstandaarte Adolf Hitler », un groupe originaire de Flandre occidentale dans lequel plusieurs militants du Vlaams Blok de l’époque étaient actifs. Les néonazis qui ont lancé « Blood & Honour » dans notre pays faisaient également partie de ce groupe.

    Cette année, il y a deux cérémonies organisées par « Blood & Honour Mindgard » d’une part et par « Blood & Honour Combat 18 » d’autre part. Différents membres du Vlaams Belang ont également pris part à ces « festivités », tout comme différents membres du NSV (le mouvement de jeunesse officieux du Vlaams Belang) qui ont clairement affiché leur sympathie pour B&H, notamment par un pèlerinage nazi vers le lieu de naissance d’Adolf Hitler, par exemple.

    L’annonce de ces rassemblements a provoqué une vive réaction de la part de l’Anti-Fascistisch Front (AFF, équivalent néerlandophone du Front Anti-Fasciste) qui a appelé à des actions. De son côté, le ministère a annoncé que rien ne pouvait être fait. Effectivement, ce n’est pas si évident de mener des actions contre des groupes pas si marginaux que ça et qui cultivent si bien le culte du secret.

    Mais de l’autre côté, les néonazis sont tolérés en Belgique. A Bruges, lors des attaques racistes de 2006 (dans lesquelles des dirigeants de « B&H Mindgard » ont été impliqués), le procureur a même déclaré que les néonazis ne procuraient que peu de nuisances. Ce n’est donc pas étonnant que notre pays accueille des racistes provenant d’autres pays. Ici, ils peuvent à l’aise organiser leurs petites sauteries.

    Les groupes de néonazis comme « B&H » sont certes marginaux, mais ils peuvent néanmoins constituer un danger. A mesure que leur confiance augmentera, ils recourront davantage à la violence physique. Nous devons nous organiser pour stopper leur haine et pour contrer leurs activités, la mobilisation est la meilleure arme. Et c’est d’ailleurs par crainte de ces mobilisations qu’ils tiennent secrets leurs lieux de réunions.


    MOBILISONS CONTRE LES NEONAZIS DE "NATION"!

    "NATION" est un groupe de néonazis francophone qui veut organiser un rassemblement ce premier mai à Charleroi. La FGTB organise une contre-manifestation. N’hésitez pas à y participer vous aussi! STOP au fascisme ! STOP au racisme ! Tout ce qui nous divise nous affaiblit!

    RDV: 13h, à Charleroi, parking des Beaux-Arts (là où la FGTB fête son premier mai).

    Ensuite: cortège en commun jusqu’à l’esplanade Jules Destrée, rue de la Montagne.

    Plus d’informations ici.

  • Le coût des études doit baisser !

    Enseignement supérieur et universitaire

    La Fédération des Etudiants francophones (FEF) et la Vlaamse Vereniging van Studenten (VVS) lancent une campagne contre la forte augmentation du coût des études dans l’enseignement supérieur.

    La FEF et la VVS rappellent que la Belgique a signé en 1983 le Pacte des Nations-Unies connu sous le nom de Pacte de New York. Celui-ci stipule dans son article 13 que « l’enseignement supérieur doit être rendu accessible à tous, en pleine égalité (…) notamment par l’instauration progressive de la gratuité ». Pour la première fois aussi depuis longtemps, une vieille revendication d’Etudiants de Gauche Actifs (EGA, l’organisation étudiante du MAS) refait également surface, celle d’un salaire étudiant. Selon la FEF, les coûts des études ont atteint en moyenne 6.000 à 7.000 euros par an pour les étudiants qui habitent chez leurs parents et 10.000 à 12.000 euros pour les étudiants kotteurs !

    Ce sont surtout les droits d’inscription, le logement, le transport et l’alimentation qui prennent la plus grosse part du budget. Le minerval universitaire coûtait l’équivalent de 250 euros en 1983 ; il est aujourd’hui de 789 euros (et l’an prochain, il montera à 820 euros). Les prix du logement ont augmenté d’environ 60 % en dix ans. A cela s’ajoutent les augmentations générales des prix, entre autre dans l’alimentation et l’énergie (ces dernières ont en outre eu des répercussions sur les prix des transports). Et il faut également tenir compte d’autres frais supplémentaires car il est devenu impossible d’étudier sans ordinateur ni connexion internet.

    Pour renverser la situation, EGA affirme qu’il faut absolument investir afin que l’enseignement supérieur devienne accessible : plus de moyens pour les services sociaux comme les logements, les repas bons marché, l’accès gratuit à internet, un accès à des ordinateurs,…

    Ceci nécessite aussi plus de personnel, avec un salaire décent plutôt qu’un statut bidon. Les moyens financiers doivent venir de l’Etat qui doit augmenter le budget de l’enseignement jusqu’à 7 % du PIB (Produit Intérieur Brut), une revendication qu’EGA met déjà en avant depuis des années.

    Enseignement supérieur Flamand

    De plus en plus ouvert au marché, de moins en moins accessible aux étudiants

    Plus de 100 formations sont menacées dans l’enseignement supérieur flamand par une nouvelle vague de restrictions qui visent à faire disparaître des petites orientations.

    Comment faire cela le plus simplement possible ? Le Ministre de l’Enseignement flamand Vandenbroucke (SP.a) – qui a déjà été à la base de plusieurs plans de rationalisation de l’enseignement supérieur et universitaire flamand ces dernières années – veut supprimer toutes les orientations qui comptent moins de 115 étudiants. Quelque 130 formations sont ainsi menacées dans les Hautes Ecoles et les Universités.

    C’est surtout dans les orientations artistiques et scientifiques que les coupes devraient être faites si cela ne dépendait que du ministre. Alors que tous les pédagogues savent que de petits groupes permettent d’avantage d’offrir des formations de qualité (parce qu’il y a un contact personnel avec les étudiants et un suivi), Vandenbroucke instaure la frontière absurde du minimum de 115 étudiants pour chaque formation. Sinon, le seul choix possible est de fusionner ou de disparaître.

    La commission qui devait préparer la «rationalisation» de l’enseignement supérieur a mis un an pour rédiger un rapport. La règle des 115 y est centrale et serait introduite progressivement en commençant par une première norme de 80 étudiants par formation en baccalauréat pour 2012.

    Vandenbroucke veut introduire une logique de management dans l’enseignement supérieur : ce ne sont pas les étudiants qui comptent, mais l’efficacité économique.

    La démocratisation de l’enseignement supérieur n’a pas eu lieu

    Steven Groenez , chercheur à l’Institut supérieur du Travail (HIVA) de Louvain, a réalisé une étude sur la démocratisation de l’enseignement supérieur. Il est arrivé à une conclusion frappante : les inégalités n’ont presque pas changé depuis la Deuxième Guerre Mondiale.

    Les enfants d’ouvriers ont quatre fois moins de chances de franchir le cap de l’enseignement supérieur que les enfants des employés supérieurs. Actuellement, il y a plus d’enfants de familles ouvrières qui étudient, et pourtant « ils n’ont pas les mêmes chances » selon Groenez. « Le nombre d’étudiants issus de groupes sociaux inférieurs a certes progressé, mais celui des étudiants issus des groupes sociaux plus favorisés a progressé tout autant ».

    L’inégalité commence d’ailleurs déjà à un âge précoce, dans l’enseignement primaire et secondaire.

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