Tag: Belgique

  • Nous ne voulons pas payer leur crise: Pour un plan d’action vers une grève générale

    Partout en Europe, les gouvernements lancent un assaut frontal contre le niveau de vie des travailleurs et de leurs familles. En Belgique, nous sommes encore en retrait de ce processus, surtout parce que notre pays a pu profiter d’une croissance limitée dans le sillage de l’Allemagne. Mais cela aura une fin, la crise frappera à nouveau impitoyablement, et le prochain gouvernement procèdera à l’élaboration d’un programme d’austérité.

    Par Geert Cool

    Pour les capitalistes et les grands banquiers, la crise est déjà passée, ils renouent à nouveau avec les profits en faisant supporter le poids de la crise par la collectivité. Cette logique est faite d’attaques contre les acquis du mouvement ouvrier. En bref, nos conditions de vie, de travail, nos salaires, nos services publics,… sont sous pression alors que les riches n’ont jamais été aussi riches !

    Dans les différents pays européens, il est nécessaire de résister aux plans d’austérité et de renforcer la lutte. Ces derniers mois, plusieurs grandes mobilisations se sont déroulées (voir cadres). Mais ces protestations ne suffisent pas encore à faire émerger une autre politique que celle des patrons. Il est important que le mouvement ouvrier prenne sa lutte en mains, tant sur le plan syndical que politique. Nous avons besoin de syndicats combatifs et démocratiques, de même que de notre propre instrument politique afin de briser l’omniprésence de partis qui sont tous favorables aux plans d’austérité.

    L’establishment tout entier s’accorde à vouloir nous faire payer la crise. Cela, nous ne l’acceptons pas et nous voulons construire un rapport de forces pour non seulement contester la logique actuelle des partis traditionnels, mais aussi la stopper. La journée d’action européenne du 29 septembre dernier était un bon premier pas en ce sens, mais hélas sans une suite de la même ampleur. La mobilisation pour la nouvelle journée d’action de la Confédération Européenne des Syndicats du 15 décembre était considérablement plus limitée.

    Manifester de temps à autre ne suffira pas. Nous avons besoin d’un plan d’action démocratiquement élaboré pour aller en direction d’une grève générale de 24 heures organisée à l’échelle européenne. Cela toucherait les capitalistes là où cela leur fait mal: au portefeuille ! Faire grève partout en Europe renforcerait la résistance au niveau national et pourrait compter sur une grande solidarité. Qu’attendent encore les syndicats pour lancer un tel mot d’ordre lors de la journée d’action du 15 décembre ?

    La politique d’austérité va à l’encontre des intérêts de la majorité de la population. Cette majorité doit commencer à prendre les choses en main. Lorsqu’une telle chose se produit, les possibilités d’obtenir de véritables changements deviennent réelles. En organisant notre lutte et en l’orientant vers le renversement de ce système capitalisme en faillite totale, nous pourrons construire cette alternative socialiste qui nous est tellement nécessaire !


    Grande-Bretagne. Plus de 50.000 étudiants dans les rues le 9 novembre dernier contre le triplement des frais d’inscription à 9.000 £ (10.500 euros).

    Irlande. Début novembre, plus de 30.000 étudiants ont manifesté à Dublin contre le doublement des frais d’inscription (dorénavant jusqu’à 3.000 euros par an).

    France. Deuxième partie de 2010, 8 journées d’actions se sont déjà déroulées, avec de très grandes manifestations contre la réforme des pensions du gouvernement de Sarkozy. 70% des Français se sont dit solidaires du mouvement. A suivre…

    Portugal. 50.000 manifestants à Lisbonne et 20.000 à Porto le 29 septembre. Grève générale le 24 novembre.

    Allemagne. Quatre mobilisations en 10 jours à Stuttgart, en réaction à un projet de prestige local. La manifestation du 9 octobre comptait 150.000 participants, dans une ville de 600.000 habitants.

    Belgique. 100.000 manifestants lors de la journée d’action européenne du 29 septembre, avec de grandes délégations issues de France et d’Allemagne.

    Grèce. Six grèves générales en moins d’un an, suivies de mobilisations dans presque tous les secteurs. Une nouvelle grève générale se prépare pour le 15 décembre.

    Italie. Plus de 500.000 manifestants le 16 octobre à Rome, suite à un appel de la FIOM, le syndicat combatif des métallos.

    Espagne. Dix millions de grévistes et 1,4 millions de manifestants le 29 septembre.

  • Sélection renforcée : 1280 étudiants refusés à l’Université de Gand !

    En bref, 5% de la population étudiante n’a pas pu poursuivre ses études ! Parmi eux, 708 ont pu choisir une autre filière, mais le temps d’étude jusque là est perdu. Pour les 572 étudiants restants, l’avenir est plus sombre : ils ne sont tout simplement plus les bienvenus à l’université.

    Par Michiel, président d’EGA-ALS à Gand

    L’université (Ugent) se justifie en argumentant que cette pratique protège les étudiants d’eux-mêmes, en les empêchant de poursuivre des études pour lesquelles ils ne sont pas faits. En fait, cette mesure résulte des réformes appliquées dans l’enseignement supérieur ces dernières années.

    Les Accords de Bologne ont été signés le 19 juin 1999. Il s’agissait d’une initiative officiellement destinée à promouvoir la mobilité des diplômes en Europe mais, dans la pratique, c’était un choix politique visant à la marchandisation de l’enseignement et à instaurer une concurrence entre les diverses institutions. Récemment, du côté flamand, ces accords ont connu une suite avec le plan Vandenbroucke qui a remodelé l’enseignement supérieur flamand selon le modèle anglo-saxon.

    Un des éléments de ce plan VDB est le principe du financement calculé non plus selon le nombre d’étudiants qui s’inscrivent, mais sur base du nombre d’étudiants qui réussissent à la fin de l’année. C’est le monde à l’envers… Il est impossible pour les divers établissements d’offrir un enseignement de qualité avec suffisamment de personnel d’accompagnement à un groupe d’étudiants toujours plus massif.

    C’est ce qui conduit à refuser des étudiants qui ont de moins bonnes chances de réussite. Bien entendu, de telles mesures ont pour premières victimes les plus faibles dans la société, par exemple les étudiants qui doivent travailler pour payer leurs études et qui ont moins de temps disponible pour étudier et se relaxer.

    Cette situation est un avertissement pour l’enseignement francophone. Partout en Belgique, nous devons organiser la lutte pour un meilleur financement public de l’enseignement. Un financement permanent de l’enseignement à hauteur de 7% du Produit Intérieur Brut, comme c’était le cas dans les années ‘80, serait déjà un excellent pas en avant.

  • Conférence Nationale des Etudiants de Gauche Actifs: se préparer pour les luttes à venir

    Le jour même où se tenait cette conférence, Le Soir publiait un article expliquant que le chômage avait augmenté de 10,6% durant le premier semestre 2010. Pour les jeunes, il s’agit de 12,8% d’augmentation ! A Bruxelles, le taux de chômage pour les moins de 25 ans a atteint les 44,2% pour le second trimestre 2010… Cette Conférence Nationale tombait donc à point nommé pour faire l’évaluation de nos campagnes, et notamment de notre implication dans les Jeunes en lutte pour l’emploi.

    Dans la capitale, le chômage des jeunes est au niveau le plus haut depuis 12 ans. Et encore, ces chiffres issus du ministère de l’Economie ne mentionnent qu’un nombre de 406.000 chômeurs. Selon l’économiste Philippe Defeyt, en intégrant d’autres couches comme les chômeurs âgés, on arriverait au-delà des 750.000 chômeurs en 2010, et le Bureau du Plan a prévu que le cap des 800.000 chômeurs serait atteint en 2011 (soit un taux de chômage de plus de 15%).

    La crise du capitalisme frappe donc véritablement les jeunes de plein fouet. A côté du chômage de masse, il reste la multiplication des emplois précaires, des contrats temporaires, des intérims,… L’avenir réservé à la jeune génération actuelle est des plus sombre.

    Au-delà de l’emploi, il est clair que le futur plan d’austérité qui ne manquera pas de toucher la Belgique s’en prendra notamment à l’enseignement. Nous avons vu en Grande-Bretagne le gouvernement mettre sur table des frais d’inscription triplé, à hauteur de 9.000 livres, soit 10500 euros! Ecoles, hautes écoles, universités, soins de santé, services sociaux,… A coups de restrictions budgétaires, on va tenter de nous faire payer la crise une seconde fois!

    Nous devons nous organiser et lutter contre ces plans et contre ce système basé sur la course aux profits. Partout en Europe, la résistance se développe, et nous avons vu ces derniers jours la plus grande grève générale de l’histoire du Portugal, plus de 100.000 personnes dans les rues de Dublin samedi dernier,… Cette vague de résistance arrivera aussi chez nous en réaction des projets d’austérité.

    De tout cela, il en a été question lors de cette journée, avec des ateliers consacrés à l’enseignement, à la lutte antiraciste et aux jeunes face à l’emploi. Une discussion en plénière à abordé le thème de la nécessité de s’organiser et une dernière discussion a concerné l’environnement et la manière de lutter contre le contre le capitalisme, en amenant clairement la perspective d’une société socialiste. Il ne suffit pas simplement de se dire anticapitaliste, la direction vers laquelle nous voulons aller doit clairement être établie, de même que les moyens pour y parvenir: la mobilisation de la classe ouvrière avec ses méthodes de grève générale, d’occupation d’entreprises,…

    Nous avons lancé EGA dans les écoles secondaires depuis un an. Dans l’enseignement supérieur, EGA a déjà construit de nombreuses campagnes: pour le droit de vivre dans un environnement sain; avec les Jeunes en lutte pour l’emploi; contre le racisme et les néofascistes avec la campagne Blokbuster pour les mobilisations anti-NSV (l’organisation étudiante du Vlaams Belang) et avec les JAF (Jeunes Antifascistes) du côté francophone; contre les assainissent dans l’enseignement,… Nous avons aussi participé aux élections étudiantes à Gand et à Bruxelles cette année. En tout, une cinquantaine de jeunes ont participé à cette journée et ont pu échanger leurs expériences.

  • Charleroi: Rencontre intergénérationnelle sur la grève générale de l’hiver 60-61

    Ce vendredi 26 novembre a été clôturée l’exposition de photographies consacrée à la grève générale de 60-61 qui se tenait à l’Université du Travail de Charleroi. Cette dernière journée a été une rencontre enrichissante entre des participants aux évènements de l’époque et des jeunes, militants ou non, autour de la question des leçons à tirer de cette grève pour les mobilisations à venir.

    Les récentes luttes massives de France, d’Irlande, d’Angleterre, du Portugal, d’Espagne,… ont bien entendu été commentées, mais aussi et surtout la nécessité de se préparer aux plans d’austérité en Belgique aussi, ce qui a d’ailleurs été souligné par plusieurs membres des Jeunes en lutte pour l’emploi. Plusieurs participants au débats ont par la suite laissé leurs coordonnées pour participer à la plateforme des Jeunes en lutte pour l’emploi dans le Hainaut. Une nouvelle fois, le livre de Gustave Dache, "La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960/61" a suscité un grand intérêt.

  • La Flandre vire-t-elle à droite ?

    En Flandre, ce qui est officiellement considéré comme étant de ‘gauche’ (le SP.a et Groen) n’obtient plus qu’à peine 20% des suffrages aux élections. Différents commentateurs concluent alors, un peu vite, que le Flamand est de droite, conservateur et flamingant.

    Ils partent de l’idée qu’un soutien électoral pour un parti implique un soutien à son programme. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas le cas des 13% d’électeurs de la N-VA qui disent vouloir revenir à une Belgique unitaire… Des études ont démontré que pour les élections de 2009, les thèmes importants qui ont déterminé le vote des électeurs flamands étaient la crise financière (32%), la sécurité sociale (23%) et le chômage (11%). Seuls 8% estimaient que la réforme d’Etat constituait le thème le plus crucial. Côté francophone, les mêmes thèmes sont mis en avant : crise financière (32%), sécurité sociale (14%) et chômage (14%). Et même parmi les électeurs de la NVA, seuls 27% avaient pour priorité la réforme d’Etat (c’est à peine 6% de l’électorat du Vlaams Belang et de la Lijst Dedecker). Dans les différentes parties du pays, les principales inquiétudes des couches larges de la population sont donc similaires.

    Après trente années de politique d’austérité, l’autorité des institutions capitalistes est minée, y compris celle de ses instruments politiques. Cela entraîne une recherche d’alternatives et une plus grande instabilité électorale.

    En Flandre, il y a eu la percée du VLD (les libéraux), puis du Vlaams Belang, des verts de Groen à certains moments aussi, et puis la Lijst-Dedecker (LDD). En 2004, l’extrême-droite du Vlaams Belang était encore à 24% et maintenant, elle est sous la barre des 10% dans les sondages. Quant à la LDD, elle n’arriverait même pas aujourd’hui à dépasser le seuil électoral pour avoir des élus. Mais dans les sondages de début 2009, c’était encore le deuxième parti de Flandre avec 16,6%. A ce moment, la N-VA était à peine au-dessus du seuil électoral.

    Il est vrai que les partis soi-disant de “gauche” entrent à peine en ligne de compte, ce qui provient surtout du fait que le SP.a et Groen n’ont pas vraiment une approche combattive et de gauche. Ils suivent aujourd’hui les positions de De Wever et de la N-VA, pourquoi dès lors ne pas voter pour l’original ? Où la gauche officielle fait-elle encore différence ? De quand date leur dernier spasme idéologique qui n’était pas de nature néolibérale ? La gauche officielle n’est plus à gauche, et cela ouvre la voie à la droite.

    La différence qui existe entre la Flandre, la Wallonie et Bruxelles n’est pas due à des différences ‘‘culturelles’’ avec une ‘‘droitisation’’ en Flandre. La Flandre ne se distingue pas vraiment par une montée de la droite mais par la faiblesse de la gauche. Les médias jouent évidemment là-dessus, ce qui fait qu’un point de vue de droite néolibéral devient la norme. Il s’agit surtout d’un développement au sommet de la société. Parmi les couches larges, on se fait un sang d’encre à cause de la crise, de la sécurité sociale et du chômage. Et là, la droite n’a aucune réponse.


    (1) Chiffres de “De stemmen van het volk. Een analyse van het kiesgedag in Vlaanderen en Wallonië op 7 juni 2009”. Par Kris Deschouwer, Pascal Delwit, Marc Hooghe, Stefaan Walgrave

  • Le capitalisme sur le sentier de la guerre des monnaies

    Prendre du speed ou d’autres stimulants au cours d’une soirée peut rendre infatigable et libéré de freins physiques ou moraux. Le crédit, pour le capitalisme, c’est l’équivalant du speed de notre fêtard : cela suscite l’euphorie, mais cela rend inévitablement le corps dépendant, l’épuisera et le démolira, pour finalement conduire à une dépression profonde. De la même façon, tant qu’il y a suffisamment de doses, les toxicomanes sont des amis inséparables. Par contre, en cas de manque, ils deviennent d’impitoyables concurrents.

    Par Eric Byl

    Concernant le crédit, les dealers sont les autorités. Pour sauver les spéculateurs, elles ont fait des emprunts massifs. C’est pour les amortir que les français devront économiser 1.700 € par personne durant les prochaines années, entre autres en travaillant plus longtemps. En Angleterre, il s’agit de 1.600 €, de 1.100 € en Allemagne et de 1.400 euros aux Pays-Bas. En Belgique, les politiciens ne savent pas encore trop comment, mais il s’agira de 2.200 à 2.500 € par habitant d’ici fin 2013. Ce n’est visiblement toujours pas très clair pour la N-VA. Le ministre flamand Bourgeois (N-VA) a ainsi déclaré à la radio qu’il sera difficile de trouver 22 à 25 milliard d’€… en une année (au lieu de 4).

    Pendant le grand crash des années ’30, qui a conduit à la deuxième guerre mondiale, chaque pays a essayé de protéger son marché face aux concurrents étrangers. C’est ce qu’on appelle le ‘‘protectionnisme’’. Dès le début de la crise immobilière déjà, des économistes avaient averti de surtout éviter cette erreur.

    Mais la crise immobilière refuse de passer et, de plus, elle a entrainé une crise bancaire dont le sauvetage a provoqué une crise des Etats. On deviendrait même désespéré de constater, à la fin du processus, que de rusés banquiers ont instrumentalisé la situation pour exproprier à tort des milliers de familles.

    Celui qui voit mourir son enfant intoxiqué est capable de tout, y compris de ce qu’on ne l’imaginait pas capable de faire. Pour les politiciens capitalistes, ce n’est pas différent. Tous essayent de diminuer les déficits en stimulant les exportations dans l’espoir de récupérer une partie du marché des autres pays. Au début, cela se faisait de façon cachée, en diminuant les taux d’intérêts où en créant de l’argent, le “quantitative easing” (voir notre dossier à ce sujet). Ils affaiblissent ainsi leur propre monnaie en comparaison des concurrents extérieurs, qui eux réagissent par des mesures similaires annulant cet effet.

    Dans son introduction au “Capital” de Marx, Friedrich Engels avait décrit une dépression comme une longue période de stagnation économique accompagnée d’un chômage structurel où chaque mesure provoque un effet contraire à son objectif. Le ‘‘Quantitative easing’’ a permis à de rusés spéculateurs d’emprunter des dollars à un taux de 0,25% pour acheter des obligations brésiliennes rapportant 5% de rendement. On appelle cela du Carry trade. Cela provoque des bulles au Brésil, mais aussi en Thaïlande par exemple, ces deux pays essayent de contrarier cet effet en introduisant une taxe supplémentaire sur les obligations achetées par des “investisseurs” étrangers.

    La création d’argent aux Etats- Unis provoque inévitablement le même réflexe en Chine, et au Japon, et en Corée du Sud, et… Cela menace de faire encore plus exploser les dettes publiques. Aux USA, les démocrates et les républicains, au congrès et au sénat, ont déjà menacé d’introduire des taxes supplémentaires sur les produits chinois au cas où la Chine refuserait de revaloriser sa monnaie (on songe à une augmentation de 20 à 40%). La Chine ne veut et ne peut pas appliquer cela.

    La possibilité que cette guerre des monnaies conduise à une guerre commerciale réelle et, finalement, à un crash encore plus profond que celui que nous venons de vivre semble inévitable. Cela s’explique par le fait que le système capitaliste n’est plus capable de gérer les forces productives qu’il a suscitées. Seule une économie démocratiquement planifiée est apte à utiliser ses capacités harmonieusement, en fonction de tous.

  • Surenchère communautaire : Quelle alternative propose le PSL ?

    En Flandre, la FGTB appelle à la constitution d’un “front progressiste” avec le SP.A et Groen, tout en expliquant que les propositions de la N-VA sont synonymes d’appauvrissement collectif et de société asociale, à bas salaires et basses allocations. Pour la N-VA, c’est une ‘‘caricature’’. Cependant, Bart De Wever affirme que la VOKA (l’organisation du patronat flamand) est son ‘‘patron’’. Un front progressiste serait-il toutefois une solution ? Si ce front est composé du SP.a et de Groen, notre réponse est clairement négative.

    Par Anja Deschoemacker

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    Affiche utilisée par le PSL lors des dernières élections

    A propos de la crise communautaire, quelques articles

    La Question Nationale en Belgique: Une réponse des travailleurs est nécessaire

    En novembre 2005, le PSL (qui s’appelait encore alors le Mouvement pour une Alternative Socialiste) avait consacré une Conférence Nationale à la question communautaire. Depuis lors, plusieurs évènements ont confirmé l’analyse qui y avait été faite et qui est à la base de cette brochure. A travers différents chapitres abordant le marxisme et la question nationale, l’histoire de la Belgique et le développement de la question nationale, etc., nous arrivons à un programme consacré à cette question et basé sur la nécessité de l’unité des travailleurs contre la politique de "diviser pour mieux régner" de la classe dirigeante.

    • Préface
    • Le marxisme et la question nationale
    • Un mot sur l’historiographie belge
    • Développement de la question nationale en Belgique
    • La question nationale à Bruxelles
    • La Communauté germanophone
    • Les réformes d’Etats
    • Quel est le programme défendu par PSL/LSP ?

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    L’arrivée au pouvoir de figures de droite populistes comme Sarkozy et Berlusconi est surtout due au discrédit de la “gauche” officielle. Pendant des décennies, les partis sociaux-démocrates ont, partout en Europe, défendu une politique d’austérité, une politique qui a forcé les travailleurs et les allocataires (à peu près 80% de la population en Belgique) à subir l’austérité pour que les profits puissent continuer à croître. L’énorme transfert de richesses des pauvres vers les riches qui s’est déroulé a souvent été directement instauré par la social-démocratie, et toujours avec sa coopération.

    Quant aux partis verts, ils ont suivi le même chemin. Cette politique d’austérité – combinée au chômage croissant, à la baisse des salaires, aux coûts du logement en hausse,… – a conduit à d’énormes pénuries. Tous les services publics, l’infrastructure publique et les structures sociales ont été démantelés à un tel point que cela remet en question leur fonctionnement.

    Partout, les listes d’attentes s’allongent : dans l’accueil des enfants, des personnes handicapées ou des personnes âgées, dans les logements sociaux, dans l’enseignement,… Face à si peu de moyens, c’est la jungle d’essayer d’en bénéficier.

    LUTTONS CONTRE LES PÉNURIES ET POUR LES DROITS DÉMOCRATIQUES DE CHAQUE TRAVAILLEUR

    Dans un pays comme la Belgique, les politiciens essayent de détourner l’attention de ce transfert de moyens de la collectivité vers le patronat avec les chamailleries communautaires et, dans une mesure bien moindre, en opposant laïques et catholiques. Le racisme et la discrimination des femmes ne sont jamais très loin non plus. A court terme cela les aide à imposer une politique asociale mais c’est une véritable bombe à retardement.

    Les travailleurs flamands ne vont pas gagner un seul euro avec la régionalisation de certaines parties de la sécurité sociale, de la politique du marché de l’emploi,… Le sous-financement de tous les services et de l’infrastructure régionale l’illustre déjà : là où la Flandre est compétente, la politique menée est tout sauf sociale. On peut dire la même chose de Bruxelles, de la Wallonie et de la Communauté Germanophone.

    En ce qui concerne les acquis nationaux du mouvement ouvrier – la sécurité sociale, la concertation centrale sur les salaires, l’indexation,… – leur maintien (et leur nécessaire élargissement) seront plus fortement et mieux défendu par la classe ouvrière belge dans son entièreté. C’est justement pour ça que les partis de droite aspirent à la scission. Nous nous opposons aussi à chaque régionalisation sans que les moyens financier ne suivent, car sinon ce n’est qu’une façon détournée d’opérer des coupes budgétaires.

    Le PSL défend la solidarité nationale et internationale de la classe ouvrière. Ses intérêts socio-économiques sont partout similaires, son ennemi est le même. Nous nous opposons à chaque oppression nationale et nous défendons les droits culturels et socio-économiques de chaque groupe de la population. Dans une population mixte, la démocratie ne peut exister sans droits pour les minorités et sans moyens suffisants pour réaliser ces droits. Un point central de notre programme est le droit à un emploi et à des services dans sa propre langue. Aujourd’hui la langue devient de plus en plus une condition pour accéder à un emploi et des services. Nous nous opposons aussi à l’apartheid du système actuel avec l’impossibilité de listes bilingues (ou multilingues) aux différentes élections, l’existence de deux systèmes d’enseignement concurrents à Bruxelles,…

    En définitive, il faut lutter contre le système capitaliste lui-même. Dans ce cadre, l’unité de la classe ouvrière est cruciale et nécessite de défendre les droits de tous les travailleurs, y compris ceux qui proviennent de minorités nationales ou autres. La création d’un nouveau parti des travailleurs sera un pas important dans cette voie.

  • Liège: 300 étudiants manifestent pour le refinancement de l’enseignement

    Plusieurs manifestations étudiantes avaient déjà eu lieu à Liège face au manque de locaux, au manque de matériel, au manque de personnel,… Bref, contre le sous-financement de l’enseignement. Parti à la base de l’Institut supérieur d’enseignement technologique (l’Iset), le mouvement regroupait également hier des étudiants issus de plusieurs hautes écoles et de l’université de Liège.

    EGA-Liège

    Aux cris de slogans tels que "du fric, du fric, pour l’enseignement public, du blé, du blé, pour étudier", le cortège a défilé dans le centre ville, en passant devant plusieurs écoles. Dans les discussions que nous avons pu avoir, la mobilisation des jeunes en France ou encore la manifestation qui s’est déroulée la semaine dernière à Londres pour l’enseignement sont très présents. D’autre part, il a aussi beaucoup été question des prochains pas à faire pour le mouvement. Hier, à l’exception de quelques professeurs, seuls des étudiants étaient présents. Nous pensons qu’il faut maintenant absolumment prendre contact avec les délégations syndicales et avec le personnel pour qu’il rejoigne les mobilisations.

    Dans d’autres mobilisations étudiantes, à l’ULB à Bruxelles notamment, l’organisation d’Assemblées Générales a constitué un élément important afin d’élargir le nombre d’étudiants activement impliqués et de débattre de l’orientation du mouvement. Nous pensons que de telles AG représenteraient aussi un pas en avant à Liège, surtout maintenant que le volonté de lutter n’est plus à démontrer, il s’agissait déjà de la troisième mobilisation en quelques semaines.

    Enfin, nous pensons qu’il faut clairement mettre en avant la nécessité de publiquement refinancer l’enseignement à hauteur de minimum 7% du Produit Intérieur Brut, comme c’était le cas dans les années ’80 et comme le revendique les syndicat. De l’argent il y en a, nous le savons, comme en témoign d’ailleurs les 25 milliards d’euros trouvés pour sauver les banques.

    Les coupes budgétaires que nous voyons partout en Europe, à la base de la mobilisation des 52.000 étudiants qui ont protesté dans les rues de Londres la semaine dernière, ne vont pas épargner la Belgique. Il ne s’agit pas aujourd’hui de seulement riposter face à la situation actuelle dans l’enseignement, mais aussi de préparer la résistance contre de nouvelles dégradations de la qualité et de l’accès de l’enseignement. Dans ce cadre, ce mouvement doit être saisi pour tenter d’être un premier pas vers un plan de mobilisation et d’actions impliquant les étudiants et les travailleurs.

  • Visite au piquet de Brink’s à Machelen

    Dans notre dernier article paru sur socialisme.be, nous revenions sur la tentative de la direction de déclarer l’entreprise en faillite. Depuis, le tribunal a rejeté cette tentative en déclarant la faillite comme frauduleuse. Ce mercredi, au piquet de Machelen, les travailleurs étaient en attente des résultats de l’étude des comptes de la société.

    Par Nico M (Bruxelles)

    La volonté des travailleurs est de reprendre le travail avec leurs conditions, c’est-à-dire sous leurs statuts actuels. Le problème est qu’aujourd’hui les portes des dépôts sont fermées car la direction clame qu’elle ne peut plus payer les salaires (la fameuse histoire de la faillite frauduleuse). Nous assistons donc à une situation de lock-out de la part de la direction qui elle-même bloque l’accès à l’outil de travail. Devant les portes du dépôt à Machelen, on attend les résultats de l’étude des comptes mais aussi des discussions avec les clients de Brink’s (notamment BNP Paribas-Fortis) pour savoir si la « confiance » est toujours présente pour poursuivre les contrats. C’est une manière de rajouter de la pression sur les travailleurs pour les pousser finalement à accepter les attaques sur leurs statuts comme gage de « confiance » pour poursuivre les contrats avec Brink’s.

    Au piquet il y a également peu d’espoir sur le rôle que peux jouer l’Etat dans ce dossier. « L’Etat n’a pas les mêmes attentes que nous, c’est un peu le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide. Nous, nous voulons sauvegarder nos conditions de travail et l’ensemble des emplois, l’Etat lui est déjà content s’il peut sauvegarder l’activité économique et une partie des effectifs, la question des statuts ne rentre pas dans leurs comptes » nous confie-t-on au piquet. On l’a vu dans d’autres conflits, que ce soit à FIAT ou GODIVA, l’Etat ne remet jamais en cause les licenciements et utilise les fonds publics pour finalement aider le patronat à se séparer des salariés. Par contre on a vu aussi sur la même période que les travailleurs de BAYER à Anvers puis ceux de INBEV on réussi à faire reculer le patronat par la lutte.

    Aujourd’hui, l’affaire qui se déroule à Brink’s ne concerne pas seulement les dépôts de Brink’s mais bien l’ensemble des statuts en Belgique. Il est clair que le désir d’un statut unique et de conditions de licenciements revues à la baisse est dans la ligne de mire du patronat est des actionnaires.

    Au piquet, les travailleurs parlent d’un test à Brink’s, qui est est appelé à se généraliser dans d’autres secteurs. Les travailleurs et leurs syndicats doivent dès aujourd’hui, par des actions de solidarité avec les travailleurs de Brink’s, illustrer leur détermination à ne pas laisser détruire leurs statuts et leur conditions de travail.

    La manifestation de solidarité jeudi 17 novembre doit être le point de départ pour un plan d’action discuté démocratiquement dans les structures des syndicats en vue de défendre nos statuts. Ne laissons pas les travailleurs de Brink’s lutter isolément dans leur coin surtout lorsque l’enjeu touche directement l’ensemble des travailleurs via les revendications patronales sur les statuts.

    Une lutte unifiée et solidaire plus large est la seule manière de faire reculer le patronat et ses attaques. Nous ne devons pas leur laisser le temps de nous isoler en faisant durer les choses, prenons l’initiative d’accélérer leur défaite en utilisant notre force collective. Les travailleurs à Brink’s savent le trésor de guerre derrière les coffres. Ce capital qui ne circule pas est un problème pour l’économie, aussi bien pour le patronat que pour l’Etat. Ne leur laissons pas le temps d’épuiser les travailleurs de Brink’s dans d’interminables négociations.

    Plus largement, la question de laisser le secteur financier aux mains du privé se pose aujourd’hui. On a vu avec la crise financière les fruits de cette spéculation. Aujourd’hui, à travers toute l’Europe, les gouvernements sont occupés à nous faire payer les plans de sauvetage des banques à coup de grands plans d’austérité contre nos services publics. Le PSL met en avant la nécessité de nationaliser le secteur financier afin d’utiliser ces richesses pour garantir l’emploi, les conditions de travail et les services publics. Cette idée est aussi présente au piquet pour le secteur des convoyeurs : nationaliser pour remettre au centre sécurité des travailleurs et service à la population et pas la soif de profit.

    Solidarité avec les travailleurs de Brink’s !

  • Grande-Bretagne – ‘C’est seulement le commencement’ : Une manifestation étudiante massive exprime la colère face à l’austérité

    La colère des étudiants et des jeunes face aux propositions de coupes budgétaires dans l’enseignement et à la vicieuse augmentation des minerval est impossible à ignorer suite à la manifestation du 10 novembre dernier. Plus de 50.000 manifestants étaient présents, ce qui était la plus grande mobilisation de jeunes en 30 ans, et il était clair que, pour eux, il ne s’agissait là que d’un début.

    Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    Des cars étaient venus des coins les plus reculés d’Ecosse, où l’augmentation des minerval n’a pas encore été introduite, et de partout en Grande Bretagne. Les slogans se déclinaient aux accents cockney, de Liverpool, Newcastle, Birmingham et Cockney. Parmi les quelques 52,000 étudiants présents, des délégations des plus importantes universités étaient présentes, avec t-shirts, pancartes et drapeaux officiels de leur université.

    Mais on notait aussi la présence de hautes écoles qui s’étaient organisés pour venire, certains se déclarant malades, d’autres séchant simplement les cours pour participer à la manifestation, et au moins un groupe est venu à la faveur d’un voyage scolaire qui a été en quelque sorte ‘détourné’ pour aller à la manifestation.

    La pourriture Tory

    Un groupe d’étudiants issu d’une haute école de l’Est de Londres a rejoint le cortège principal en criant en bloc "Pourriture Tory (la parti des conservateurs, NDLT), nous voilà!" Autour d’eux et à bien des endroits, on pouvait voir des banderoles artisanales. Souvent, la colère contre les projets du gouvernement s’exprimait en termes haut en couleur…

    Les Tories, les conservateurs, sont clairement considérés comme les ennemis. Si la menace d’un retour au Thatchérisme ne signifiait pas grand chose pour les jeunes qui n’avaient pas connu l’impact de la politique de la Dame de Fer (Margaret Thatcher a été Premier Ministre de Grande-Bretagne de 1979 à 1990), maintenant, c’est beaucoup plus concret. Une pancarte faisait référence aux slogans des années ’80 : "David Thatcher – education snatcher" (‘‘David Thatcher – braqueur de l’enseignement, en référence à David Cameron, Premier Ministre actuel). D’autres slogans illustraient encore que le discours de la coalition gouvernementale des conservateurs et des libéraux démocrates selon lequel ‘‘nous sommes tous dans le même bain’’ ne fonctionne pas. On pouvait ainsi voir des slogans comme "Classrooms not class war" (des salles de classe, pas la guerre des classes). Nick Clegg et les libéraux-démocrates étaient particulièrement le sujet d’attaques, comme ils avaient mené campagne avant les élections contre toute augmentation du minerval étudiant. On pouvait ainsi voir des pancartes portant: "Mr Clegg – you stole my vote" (M. Clegg – vous avez volé mon vote),…

    ‘La réponse la plus dramatique’

    Six mois seulement après les élections, le Guardian a qualifié la mobilisation de "plus large et plus dramatique réponse à l’austérité du gouvernement’’. Seuls les supers-riches ne seront pas affectés par ces mesures brutales.

    Les mesures concernant les logements sociaux menacent de mettre à la rue des centaines de milliers de locataires tandis que les restrictions dans les budgets des gouvernements locaux pour l’aide sociale aux adultes pourraient signifier que des centaines de milliers de personnes âgées n’auraient plus accès aux soins qu’elles méritent.

    Mais dans tout le paquet de mesures d’austérité, les coupes dans le budget de l’enseignement sont parmi les plus brutales et cruelles : le minerval va augmenter de 3.290 livres (3.874 euros) à environ 9.000 livres (10.500 euros) et 80% des dépenses dans la prestation des cours vont être supprimées.

    Ces attaques sont particulièrement lourdes de conséquences, même si la voie vers un enseignement à deux vitesses – un pour les riches, un autre pour les pauvres – avait été déjà clairement trace par le précédent gouvernement travailliste. Le précédent gouvernement du New Labour avait chargé Lord Browne, un ancien haut cadre de la multinationale pétrolière BP, pour revoir les fonds alloués à l’enseignement supérieur. Ces propositions étaient acceptables pour les millionnaires qui soutiennent le gouvernement de Con-Dem, mais pour peu d’autres personnes. Même un journaliste du journal pourtant pro-Tory London Evening Standard avait été forcé de condamner l’approche présentée dans le rapport Browne.

    Richard Godwin avait ainsi écrit: "Les politiciens semblent avoir difficile à concevoir que l’enseignement est une valeur en soi. Selon le rapport Browne, l’enseignement n’a de la valeur que parce que cela apporte ‘‘l’innovation et la transformation économique. L’enseignement supérieur aide à produire de la croissance économique, ce qui en retour aide la prospérité nationale’’."

    L’enseignement supérieur

    Dans ce contexte, les membres du Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles) et les autres militants qui ont fait campagne pour cette manifestation n’ont pas été surpris de l’affluence massive. Une grande variété d’opinions existe quant au type d’enseignement que nous devons avoir, mais les étudiants sont ouverts à la discussion. Une jeune femme a ainsi saisi une pancarte du Socialist Party (Fight the cuts – luttons contre les coupes) en disant ‘‘Je veux celui-là, il faut se battre contre ces coupes’’ tout en ajoutant directement ‘‘Mais je ne vois pas comment payer le budget de l’enseignement". Quand nous lui avons expliqué qu’environ 120 milliards de livres (140 milliards d’euros) disparaissent chaque année dans les poches des riches à cause de la fraude fiscale, elle était encore plus heureuse de défendre les slogans combatifs.

    Beaucoup d’étudiants considéraient également à la manifestation que cela n’était qu’un premier pas, la confiance rehaussée par la large participation à la manifestation.

    Les Socialist Students (les étudiants de nos camarades du Socialist Party, l’équivalent des Etudiants de Gauche Actifs en Belgique) ont distribué environ 10.000 tracts appelant à préparer des grèves et des protestations pour le mercredi 24 novembre, quand le gouvernement discutera du minerval.

    Malheureusement, le National Union of Students (NUS, un syndicat étudiant) n’a donné aucune stratégie de campagne pour la suite. Même s’il a coorganisé la manifestation, en sachant parfaitement que des cars arrivaient de tout le pays pour la manifestation, la direction du NUS, liée aux travaillistes du New Labour, ne semble pas prête à organiser une réponse de masse face aux attaques dans l’enseignement. Le site internet du NUS espérait que la marche serait terminée en 30 minutes, sans réaliser le moins du monde que des dizaines de milliers de manifestants, cela ne disparait pas comme ça des rues…

    Encadrement

    Cela a aussi signifié que l’encadrement à la manifestation était loin d’être adéquat – particulièrement à la fin. Comme ils n’ont pas levé le petit doigt pour lutter contre les attaques introduites par le précédent gouvernement travailliste, ils se retrouvent aujourd’hui avec bien peu d’expérience dans la façon d’organiser de grandes manifestations et d’y participer. D’autre part, les structures démocratiques du NUS ont été érodées, et les liens entre la direction et la base étudiante sont très ténus. Le président du NUS, Aaron Porter, qui a déclaré qu’il n’était pas fondamentalement opposé à une augmentation du minerval, a qualifié ‘‘d’ignobles’’ certaines manifestants à la Millbank Tower. Il a appelé les étudiants à "aller de l’avant", mais la stratégie du NUS se limite à dire aux dizaines de milliers de manifestants de simplement retourner derrière leurs ordinateurs et d’envoyer des emails à leurs parlementaires et à les visiter ‘‘en personne’’. Ce n’est pas encore de la protestation virtuelle, mais on n’en est pas loin!

    Au vu de l’ampleur des attaques, de la faillite de la direction du NUS à donner la moindre stratégie pour construire le mouvement et la campagne et de l’absence quasi-totale d’encadrement à la fin de la manifestation, il n’a pas été surprenant de voir certains trouver séduisante l’idée d’une occupation du QG des tories. Le Socialist Party considère les occupations comme une action légitime et comme un moyen important de construire le mouvement contre les assainissements, au côté d’autres tactiques. Pour être pleinement efficaces, ces occupations doivent être basées sur des décisions démocratiques et être organisées et encadrées autour d’une liste de revendications claires.

    Des décisions démocratiques

    Cela préviendrait l’arrivée d’actions comme celle d’étudiants jetant des objets du toit du QG des tories, ce qui était potentiellement très dangereux. De telles actions individuelles seraient stoppées par la volonté de la majorité, comme cela a été exprimé par les centaines d’étudiants qui ont demandé en criant d’arrêter de lancer des objets dans la rue. Cette occupation n’était pas une occupation organisée mais une protestation spontanée. De Chine où il était en visite, David Cameron a déclaré: "Ceux qui attaquent la police où brisent les vitrines et sassent la propriété enfreignent la loi et, oui, je l’espère, ces gens seront poursuivit. Ils doivent l’être." Les médias ont choisi de se concentrer sur l’occupation bien plus que sur l’action de masse de ces dizaines de milliers de manifestants en rue. Certains étudiants pensent qu’avec les medias capitalistes, c’est seulement l’occupation qui a permis d’assurer un minimum de couverture médiatique. Après tout, les 125.000 Tamouls qui ont manifesté contre le massacre de leurs pairs au Sri Lanka en 2009 n’avaient quasiment rien reçu comme attention dans la presse.

    Des millions de travailleurs et de jeunes qui font face à la violence des tories vont penser que les étudiants ont été ‘‘un peu trop loin’’, mais que quelques fenêtres cassées, c’est tout de même de la petite bière en comparaison des attaques du gouvernement, qui vont affecter la vie de centaines de milliers de personnes.

    La réelle violence

    Le Socialist Party approuve la déclaration des lecteurs de l’université Goldsmiths qui dit: "La réelle violence dans cette situation ne revient pas à ceux qui brisent des fenêtres, mais à l’impact destructeur des coupes budgétaires et des privatisations qui vont suivre si le minerval est augmenté et si les coupes budgétaires sont introduites."

    Dès l’élection de ce gouvernement, plusieurs commentateurs avaient prédit que ce gouvernement serait profondément impopulaire dans les six mois. Tout comme le Socialist Party l’avait lui-aussi déclaré, cette colère allait devoir trouver une expression dans la rue. Aux attaques, les travailleurs et leurs familles vont répondre par un appel à passer à l’action.

    Les étudiants ont ouvert la voie et ont permis à la colère largement ressentie dans la société de pouvoir s’exprimer. Le prochain pas requis est de construire un mouvement de masse déterminé et capable de stopper les attaques des Con-Dem en joignant à la jeunesse la puissance des organisations de la classe ouvrière.

    Une idée du potentiel dont dispose la classe ouvrière a été illustré par la récente grève des travailleurs du métro initiée par les syndicats RMT et TSSA à Londres : la capitale était à l’arrêt.

    Les étudiants doivent continuer à développer leur propre mouvement, sur base démocratique, mais doivent aussi le relier au mouvement syndical afin de construire la force qui sera suffisamment capable de stopper le gouvernement.

    Le Socialist Party déclare:

    • Le NUS doit fixer une prochaine date pour une nouvelle manifestation si aucun changement n’est observe dans la politique du gouvernement.
    • Soutenez la proposition du Socialist Students et de la campagne Youth Fight for Jobs day pour une journée d’action le 24 novembre.
    • Aucune attaque contre le droit de protester et aucune victimisation des étudiants impliqués dans les mobilisations !
    • Les dirigeants syndicaux doivent coordonner les actions des syndicats avec les organisations étudiantes pour appeler à une manifestation commune le plus vite possible, en tant que pas vers une grève générale de 24h du service public

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