Tag: Belgique

  • [PHOTOS] Action de solidarité à l’ambassade du Maroc

    Ce dimanche, l’action de solidarité avec les manifestations au Maroc a rassemblé plus de 200 personnes à Bruxelles. "Pouvoir assasin" et "M6 dégage, Khadafi dégage" faisaient partie des slogans scandés par les manifestants. Une petite dizaine de provocateurs soutenant le régime de Mohamed VI ont tenté de provoquer des incidents, mais ont dû reculer au vu de l’échec de leur mobilisation. Nombre de participants ont par la suite rejoint l’action devant l’ambassde de Libye, où plus d’une centaine de personnes étaient présentes, de partout en Belgique.

    Par Pavel

  • Emploi : le patronat veut nous imposer le modèle allemand

    Entre 2005 et 2008, le taux d’emploi en Allemagne est passé de 68% à presque 74%. L’Allemagne est donc partout citée en Europe comme ‘le’ modèle à suivre. Mais le modèle allemand, c’est quoi ?

    Par Els Deschoemacker

    En Europe, le nombre d’heures prestées n’a baissé nulle part aussi fortement qu’en Allemagne: de plus de 1.500 heures par travailleur en 1995 à moins de 1400 heures en 2008. Beaucoup de nouveaux emplois sont à temps partiel ou de courte durée. L’économiste Freddy Heylen critique ce fameux modèle car il se base essentiellement sur la modération salariale et la flexibilisation avec un accent sur l’exportation. Selon lui, copier ce modèle ne contribuera que peu au renforcement de la position concurrentielle de la Belgique et sera très néfaste pour le pouvoir d’achat et la demande intérieure.

    Le modèle allemand, c’est la mort de l’emploi à temps plein et à contrat à durée indéterminée avec de bons salaires. En Allemagne, plus de 20% des travailleurs gagnent moins de 10 euros par heure et 1,5 millions d’allemands ont même moins de 5 euros par heure. Les chômeurs sont aussi obligés de se faire engager à n’importe quelles conditions, comme dans les ‘‘Jobs à un euro’’ ; les patrons ne payant que 1 euro de l’heure en plus de l’allocation de chômage…

    Au vu du fait que notre économie est fortement liée à l’économie allemande, une relance économique limitée dans ce pays entraîne une certaine relance chez nous, ce qui a conduit à une légère baisse du nombre de chômeurs en 2010, certainement parmi les jeunes flamands (-15,9%). Le seul problème, c’est que ceux qui ont trouvé un emploi sont confrontés à ce modèle allemand : de bas salaires et des mini-contrats. La relance allemande est basée sur l’exportation et pas sur une amélioration de pouvoir d’achat, les conditions de vie des travailleurs et de leurs familles baissent continuellement. Chez nous aussi, le phénomène des “travailleurs pauvres” augmente: 4,4% des travailleurs et 4,8% des travailleuses vivent sous le seuil de pauvreté.

    Aujourd’hui, de nouveaux emplois sont créés, mais le pouvoir d’achat baisse et le nombre de travailleurs pauvres monte. Nous ne devons donc pas seulement nous battre pour l’emploi, mais aussi pour des emplois décents avec de bons salaires, tout le contraire du modèle allemand tant loué par les patrons et les politiciens traditionnels.

  • Socialisme 2011 – Les jeunes en lutte pour leur enseignement et leur avenir.

    L’impact de la crise du capitalisme frappe les jeunes de plein fouet. On parle d’une "génération perdue" confrontée à un chômage de masse, à la pauvreté, à la dégradation de l’enseignement. Des mouvements de masse des jeunes n’acceptant pas cette fatalité et les plans d’austérité a déjà vu le jour dans plusieurs pays en Europe. Blocages d’écoles et d’unifs, grèves et manifestations de masse,… Cette résistance de la jeunesse peut jouer un rôle crucial dans le développement de mouvement plus large dans la société. Ce débat abordera les puissants mouvements en Angleterre et en France, ainsi que la façon de préparer la résistance chez nous également.

    Commission : le samedi 12 mars, de 15h30 à 18h

    Avec Paul Cannalan, l’organisateur national de la campagne "Youth fight for jobs and éducation" en Angleterre. Cette campagne, initiée par les jeunes du Socialist Party, le parti-frère du PSL, avec le soutien de plusieurs syndicats joue un rôle important dans le mouvement des étudiants du secondaire et du supérieur contre les mesures d’austérité du gouvernement de Cameron pour l’enseignement (entre autres l’introduction de droits d’inscription de 10.500€ dans les universités et la suppression des aides financières pour les jeunes dans le secondaire). Tout en organisant la riposte des jeunes, "youth fight for jobs and education" joue un rôle important dans le développement d’une résistance unifiée, avec les actions des travailleurs des services publics.

    Alex Lecoq est étudiant à Rouen et membre du courant Gauche Révolutionnaire du Nouveau Parti Anticapitaliste. Dans sa faculté, il a été l’un des organisateurs de la lutte contre la réforme des pensions de Sarkosy. Il a également été organisateur de la coordination lycéenne lors des grèves du secondaire contre les attaques du gouvernement les années précédentes. Assemblées Générales, blocages des bahuts et manifestations,… les jeunes de Rouen ont été parmi les premiers à partir en action et parmi les plus organisés dans cette révolte de masse. Il viendra en témoigner lors de ce débat, et parlera aussi de sa participation aux assemblées générales interprofessionnelles avec la base des travailleurs et des syndicalistes, où il a défendu d’élaborer une stratégie pour construire une grève générale.

    Mathias Vander Hoogerstraete est étudiant à Gand et organisateur des Etudiants de Gauche Actifs (l’organisation étudiante du PSL) en Flandre. Il apportera le point de vue d’EGA sur la façon d’également préparer au mieux la résistance en Belgique. Les 3 dernières années, c’est 10% du budget des universités flamandes qui a été coupé. Manque d’infrastructures, démolition des services sociaux,… la situation empire tant pour les jeunes du secondaire que du supérieur. Et à la sortie, c’est un chômage de masse qui nous attend. Le pire reste à venir. Qu’importe le gouvernement qui sera formé, tous les politiciens traditionnels sont d’accord pour dire qu’il faudra un plan d’austérité de 25 milliards d’euros pour faire payer la crise aux travailleurs et aux jeunes.

    Les jeunes en lutte pour des emplois décents: Stop aux statuts précaires! Commission le dimanche 13 mars, de 13h à 15h30

    Jalil Bourhidane, responsable des Jeunesses Ouvrières Chrétiennes à Bruxelles, est un des porte-paroles de la campagne des Jeunes en lutte pour l’emploi. Il animera cette commission avec Paul Canallan, organisateur de la campagne "youth fight for jobs" en Angleterre. Il s’agira d’aborder la réponse à avoir face à la massification des emplois précaires parmi les jeunes, des petits boulots à quelques euros de l’heure, ou même à un euro, sans garantie d’emploi et qui ne permettent pas aux jeunes de construire un vie et un avenir. Des intérims et des Contrats à Durée Déterminée ont été massivement jetés à la porte des entreprises avec la crise. Quel programme et quels actions entreprendre?

  • Du pognon pour l’éducation!

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    Socialisme 2011 – Les jeunes en lutte pour leur enseignement et leur avenir

    L’impact de la crise du capitalisme frappe les jeunes de plein fouet. On parle d’une "génération perdue" confrontée à un chômage de masse, à la pauvreté, à la dégradation de l’enseignement. Des mouvements de masse des jeunes n’acceptant pas cette fatalité et contestant les plans d’austérités a déjà vu le jour dans plusieurs pays en Europe. Blocages d’écoles et d’unifs, grèves et manifestations de masse,… Cette résistance de la jeunesse peut jouer un rôle crucial dans le développement de mouvement plus large dans la société. Une commission de Socialisme 2011 est consacrée à ce thème.

    Samedi 12 mars, de 15.30h à 18.00h

    Avec: Paul Cannalan, organisateur national de la campagne "Youth fight for jobs and éducation" qui joue un rôle important dans le mouvement des étudiants en Angleterre, Alex Lecoq, étudiant à Rouen a été l’un des organisateurs dans sa fac de la lutte contre la réforme des pensions de Sarkosy et Mathias Vanderhoogstraten des Etudiants de Gauche Actifs, qui apportera le point de vue d’EGA sur la manière de préparer également la résistance en Belgique.

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    Rassemblement contre le décret Robin des bois

    Ce mercredi 9 février, une trentaine d’élèves du secondaire ont manifesté devant la Communauté française à l’appel des Etudiants de Gauche Actifs – secondaires Bruxelles. La ministre Simonet avait déjà averti qu’elle refusait de nous recevoir pour entendre nos revendications. Le rassemblement fut très animé et s’est terminé par une petite assemblée d’évaluation afin d’envisager la suite.

    Le décret Robin des bois de la ministre Simonet prévoit de diminuer d’un montant de 8 millions d’euros les subsides des 60% des écoles les plus ”riches” pour les donner aux 25% des écoles les plus pauvres. La coalition Olivier (PS-CDh-Ecolo) veut ainsi faire croire qu’il fait des efforts mais il n’est en réalité question que de ”faire circuler” l’argent d’un côté à l’autre sans remédier au problème fondamental.

    Le véritable problème, c’est qu’il y a un manque criant de moyens publics dans l’enseignement, avec en conséquences un manque d’écoles, des classes surpeuplées, un manque de personnel, des bâtiments scolaires délabrés et la multiplication des préfabriqués. Les Étudiants de Gauche Actifs (EGA) sont d’accord avec les syndicats pour dire qu’il n’y a pas d’écoles ”riches” et d’écoles ”pauvres” : il n’y a que des écoles pauvres et d’autres très pauvres ! En appelant à résister à la shérif Simonet, EGA défend la nécessité de l’élaboration d’un vrai plan Robin des Bois, un plan destiné à reprendre l’argent aux Super-Riches, les grands actionnaires, pour un refinancement public l’enseignement à hauteur de 7% du Produit Intérieur Brut.

    Le décret Robin des bois a été approuvé lors du budget 2011 par la commission finances de la Communauté française, le 30 novembre, juste avant les examens. Cette action des Étudiants de Gauche Actifs devait normalement se dérouler la veille d’une réunion entre les syndicats et la ministre Simonet consacrée à l’accord sectoriel portant sur les années 2011 et 2012. Les syndicats s’opposent au gouvernement, sur la question du décret Robin des bois, mais aussi sur celle de l’allongement de l’âge de départ à la prépension des profs à 58 ans. C’est pour cela qu’un arrêt de travail avait été observé le 30 novembre dernier. Mais mercredi soir, on apprenait que Simonet annulait la réunion, sous le prétexte que les propositions du gouvernement Olivier ne seraient pas prêtes. Cela permettrait-t-il surtout de temporairement éviter de mettre de l’huile sur le feu, en plein conflit social autour de l’Accord Interprofessionnel, en ouvrant une confrontation avec les enseignants et le personnel ?

  • Namur: Réussite de la première soirée “Marx is back”

    À Namur, l’idée fut lancée il y a peu d’organiser des soirées publiques autour d’un fil rouge : “ Marx is Back”, soit une succession de conférences-débat sur des thèmes touchant les gens et destiné à montrer différentes facettes de l’actualité du marxisme. La première soirée de ce type avait pour titre “ La crise communautaire belge”, avec comme oratrice Anja Deschoenmaker. La soirée a rassemblé une trentaine de personnes extérieures au parti.

    Par Thomas (Namur)

    Nous avons commencé par une brève présentation du PSL, en touchant bien entendu les luttes actuelles comme l’opposition à l’AIP ou la grève à B-post. Ensuite, Anja a pris la parole durant une demi-heure au sujet de la question nationale et de la crise communautaire. C’était une bonne présentation, et les camarades de Namur la remercient beaucoup pour son travail et sa présence ce soir-là. Le débat qui a suivi a par moment été assez “chaud”, mais véritablement très intéressant. Il a été question de beaucoup de choses, notamment de l’enseignement et du plan dit “Robin des bois” de Dominique Simonet.

    La soirée s’est prolongée tard le soir, les membres de la section namuroise se déplaçant de table en table pour discuter autour d’un verre de mille sujets différents. Nous reverront très certainement plusieurs des personnes présentes lors d’une réunion de section du PSL ou pour la prochaine soirée publique que nous organiserons.

    Nous comptons en effet en organiser une bientôt, consacrée au processus révolutionnaire au Maghreb et au Moyen Orient.


    Marxisme et question nationale

    Lors du week-end "Socialisme 2011", différentes discussions seront consacrées à la question nationale, abordée sous différents aspects. Le samedi 12 mars, de 15h à 18h30, une commission abordera le marxisme et la question nationale. Le dimanche, le meeting central du matin (de 10h30 à midi) a pour titre Perspectives pour la lutte en Belgique et quelle attitude adopter envers la question communautaire Des syndicalistes régulièrement confrontés à la question communautaire viendront témoigner de leur attitude. Avec Levi Sollie (délégué à Bayer, Centrale Générale de la FGTB), Karim Brikci (délégué CGSP à l’hôpital public Brugmann à Bruxelles, où le personnel comme les patients sont des néerlandophones, des francophones ou ont une autre langue maternelle), Yves Capelle (délégué SETCA à Steria Benelux et membre de la section bilingue du SETCA-BHV), Wouter Gysen (délégué CGSP à la SNCB, où l’unité des deux côtés de la frontière linguistique est une condition cruciale pour pouvoir contrer les attaques de la direction contre le statut et les conditions de travail) et Anja Deschoemacker (membre du Bureau Exécutif du PSL et auteur de “La question nationale en Belgique – une réponse des travailleurs est nécessaire!’’). Enfin, une commission le dimance après lidi (de 13h à 15h30) aura pour thème la scission de velours de la Tchécoslovaquie, avec comme orateur Petr Jindra, l’un de nos camarades tchèques.


  • Union européenne: de l’euphorie à la récession

    Le début de la première décennie du 21e siècle a été caractérisée par une euphorie jamais vue autour du projet européen. Avec quelques retards, le premier janvier 2002, l’euro a été introduite comme monnaie physique. Mais, en moins de 10 ans, la question de la survie de la zone euro s’est posée avec force. Après l’euphorie a suivi la récession…

    L’Union européenne n’est plus un modèle

    Le développement de la zone euro n’a pas mis fin aux contradictions entre les différentes économies nationales qui en font partie. Aujourd’hui, toutes ces contradictions refont surface et il y a des spéculations ouvertes sur une possible fin de la zone euro telle que nous la connaissons.

    Le ‘Center for Economics and Business Research’ de Grande-Bretagne affirme que l’euro a seulement 20% de chance de survivre à la nouvelle décennie, les différences économiques entre pays étant tout simplement trop grandes. L’économiste américain Krugman confirme : ‘‘Si la zone euro veut survivre, cela va devoir changer. La chance que la stratégie actuelle – simplement guérir de la crise en transpirant – marche, est faible… Les pays européens les plus forts vont devoir faire un choix.’’

    L’Union européenne n’est plus le modèle pour un capitalisme stable et prospère. Au contraire, des éléments de l’Afrique et de l’Amérique Latine arrivent en Europe. Les éléments centraux là-dedans sont une croissance limitée, de l’austérité et des crises sur les plans politique et social. Mais les travailleurs de différents pays font leurs premiers pas dans la la résistance, et c’est une donnée d’importance.

    Dettes de l’état

    Dans des pays comme le Portugal, l’Espagne et peut-être même en Belgique, existe la menace de crises en conséquence des dettes des Etats. En Grèce et en Irlande, le FMI et l’UE sont intervenus pour stabiliser les marchés mais, malgré cela, le spectre d’une faillite n’est pas à exclure.

    Une étude de Credit Market Analysis estime la probabilité de défaut de payement de la Grèce dans les cinq années à venir à 58,8%. En Irlande, cela serait 41,2% et au Portugal, à 35,9%. Une telle faillite aurait aussi des conséquences extrêmes pour d’autres pays. Les banques allemandes ont ainsi pour 28 milliards d’euros de bons d’Etat grec et pour 29 milliards de bons d’Etat portugais, 114 milliards de bons d’Etat irlandais et 147 milliards de bon d’Etat espagnols.

    Leur réponse: faire payer la crise aux pauvres!

    La réponse des différents gouvernements et des institutions internationales est claire : une politique d’austérité dure qui présente aux travailleurs et leur famille la facteur des jeux des spéculateurs et de la faillite du système de marché. Grâce à cela, ‘‘les marchés’’ sont calmés, mais les vautours financiers n’en n’ont jamais assez.

    Les assainissements vont très loin et entraînent une résistance: différentes grèves générales ont eu lieu entre autres en Grèce, en Espagne et au Portugal, tout comme de grandes journées d’action en France, en Irlande et en Grande-Bretagne. Aucun parti traditionnel n’est prêt à contrer les diktats des marchés financiers et, au niveau syndical, il manque souvent une direction capable d’offrir des réponses sérieuses. C’est la pression de la base qui a initié la résistance en Europe.

    Construire la résistance

    Les mouvements de lutte ne sont pas finis, même là où il y a une pause temporaire. La grève générale en Grèce le 15 décembre, la première depuis le printemps, l’a illustré de façon éclatante.

    Il est important de construire un plan d’action et de mettre en avant des idées concrètes. Cela peut prendre la forme d’une grève générale de 24 heures. Là où il n’y a pas encore d’actions, une manifestation nationale ou une grève du secteur public peuvent constituer un bon premier pas en direction d’une grève générale. La résistance doit également être coordonnée au niveau européen. La journée d’action du 29 septembre était un bon début, mais sans que suive un quelconque prolongement: pas de grève générale européenne, et une action symbolique le 15 décembre à la place, action pour laquelle aucune mobilisation n’a été effectuée.

    La crise est bien structurelle et pas seulement conjoncturelle. Au plus ses effets se feront sentir et au plus les protestations contre les symptômes de la crise pourront se développer rapidement vers des mouvements avec une conscience anticapitaliste plus large, dans laquelle existera beaucoup d’ouverture pour des points de vue socialistes. A travers des revendications comme le refus de payer les dettes et la nationalisation des banques sous contrôle et gestion des travailleurs, la voie vers une autre société peut être ouverte.

    Où est la gauche?

    Les partis de gauche actuels sont le plus souvent caractérisés par la confusion et le manque de réponses concrètes face à la crise du capitalisme. Là où la gauche est absente, il y a un espace pour des forces diverses de l’extrême-droite, ainsi que pour une place plus grande pour des discussions autour de la question nationale.

    Des formations de gauche qui s’opposent clairement à la dictature des marchés et qui aident à la Construction de la résistance contre cette dictature peuvent cependant marquer des points. L’initiative réussie de l’United Left Alliance en Irlande en est un bon exemple.

    La classe ouvrière peut temporairement être poussée à la passivité ou même subir un certain nombre de défaites, surtout quand il n’y a pas de forts partis des travailleurs et si les forces numériques des marxistes sont encore modestes. Mais, en même temps, il y a une forte dimension internationale dans les mouvements de lutte qui se développent. Les étudiants grecs ont été inspirés par les actions étudiantes en Grande-Bretagne, qui s’inspiraient des actions en France.

    L’Europe va vers une longue période d’instabilité sur les plans financier, économique, politique et social. Les travailleurs et leurs familles doivent unir leurs forces dans la résistance et dans la discussion pour une alternative au chaos capitaliste. Pour notre part, dans le mouvement, nous défendrons l’idée d’une réponse socialiste.

  • Socialisme 2011 – Le menu pour les syndicalistes combatifs

    Les syndicalistes combatifs ne resteront pas sur leur faim à Socialisme 2011! La lutte syndicale est loin d’être oubliée dans ce programme de trois meetings en plénière, deux discussions en panel et 16 commissions. Le weekend Socialisme 2011 est l’occasion par excellence pour rencontrer d’autres syndicalistes combatifs. Nous voulons ci-dessous attirer l’attention sur 4 moments à ne pas manquer pour les syndicalistes de lutte.

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    Samedi 12 mars 15h30

    L’expérience et les leçons des grèves générales en Belgique – avec introduction de Gustave Dache

    A l’occasion du 50e anniversaire de la grève générale de 1960/61, le PSL a publié le livre écrit par Gustave Dache. Le timing avait bien été choisi: dans différents pays européens, la grève générale était à nouveau à l’agenda. Dans son livre, Gustave a fait un rapport du déroulement de la grève, jour après jour, et a aussi décrit l’attitude des diverses force en présence, tant des partisans que des opposants à la grève. Gustave était à ce moment là en toute première ligne, mais il avait aussi connu la grève générale de 1950 en tant que tout jeune ouvrier, lors de la Question Royale. Au cours d’une des commissions de Socialisme 2011, il partagera son expérience et reviendra sur les leçons à tirer des grandes grèves du 20e siècle.


    Meeting de soirée le samedi 12 mars à 19h

    L’Europe en crise et la lutte contre l’austérité

    Voilà qui constituera un des des points culminant de Socialisme 2011. Jacques Chastaing, organisateur du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) français à Mulhouse (et actif depuis déjà des années, notamment durant la fameuse lutte de l’usine LIP à Besançon dans les années ’70), parlera du mouvement contre la réforme des pensions de Sarkozy. Quelques 17 millions de personnes ont pris part à ce mouvement et Sarkozy a dû remanier son gouvernement. Matt Waine, conseiller communal du Socialist Party à Dublin, abordera la façon dont la crise de la dette a fait chuter la coalition des conservateurs et des verts au pouvoir. En Irlande, la gauche radicale a rassemblé ses forces au sein de l’United Left Alliance qui, selon les sondages, pourrait obtenir trois ou quatre sièges lors des élections parlementaires du 25 février prochain. En Grande-Bretagne, après un long sommeil, le mouvement ouvrier est de nouveau entré en action. Les grèves des jeunes ont mis le feu aux poudres mais, avec le ‘National Shop Stewards Network’, la base syndicale a aussi son propre instrument pour jouer un rôle. Nous avons demandé la présence d’un orateur du NSSN, mais nous ne savons pas encore qui viendra. Le meeting sera clôturé par Eric Byl, membre du Bureau Exécutif du PSL et responsable de notre travail syndical.


    Commission le dimanche 13 mars à 10h30

    Les perspectives pour les luttes en Belgique et l’attitude à adopter face à la question nationale

    Des syndicalistes régulièrement confrontés à la question communautaire viendront témoigner de la façon dont ils se comportent en réaction. Levi Sollie est délégué à Bayer pour la Centrale Générale de la FGTB. Karim Brikci est délégué CGSP à l’hôpital public Brugmann à Bruxelles, où tant le personnel que les patients sont francophones, néerlandophones, ou ont une autre langue maternelle. Yves Cappelle est délégué SETCa à Steria Benelux, et membre de la section bilingue du SETCa-BBTK à Bruxelles-Hal-Vilvorde. Wouter Gysen est délégué CGSP à la SNCB, où l’unité des deux côtés de la frontière linguistique est une condition cruciale pour pouvoir contrer les attaques de la direction contre le statut et les conditions de travail. Anja Deschoemacker est membre du Bureau Exécutif du PSL et auteur de l’ouvrage: ‘La question nationale en Belgique – une réponse des travailleurs est nécessaire!’


    Dimanche 13 mars 13h

    Pour des syndicats combatifs et démocratiques, avec Martin Willems (ancien secrétaire SETCa-BHV industrie)

    La section régionale a été placée sous tutelle statutaire par le SETCa fédéral. Cinq secrétaires ont été licenciés sur-le-champ. 2000 militants et 14.000 membres du SETCa secteur industrie à BHV, dans 400 sociétés, ont été laissé à leur sort d’un jour à l’autre. Certains étaient impliqués dans des dossiers de restructuration difficiles. Les militants ont appris cette nouvelle par les médias, ce qui rend l’affaire d’autant plus douloureuse. Depuis lors, tant le bureau exécutif fédéral que régional refuse de débattre de l’affaire. Récemment, une Assemblée générale du secteur Services a toutefois décidé rouvrir l’affaire, contre l’avis du secrétaire fédéral et des secrétaires remplaçants qui étaient présents. Lors d’une commission spécialement prévue à Socialisme 2012, Martin Willems, l’un des cinq secrétaires, commentera ce déroulement et parlera de la nécessité de syndicats combatifs et démocratiques.

  • Tunisie, Égypte,… Quelles perspectives et quel programme pour les masses?

    Lors de la discussion sur les perspectives internationales du Comité National du PSL-LSP qui s’est tenu ce weekend, un bonne part des interventions ont eu trait au processus actuellement à l’oeuvre dans le Moyen-Orient et au Maghreb. Le texte suivant reprend quelques uns des éléments qui ont été mis en avant, mais la discussion a été plus large et comprenait aussi des aspects historiques (Nasser, la crise du canal de Suez, le pan-arabisme,…) ou encore la situation au Yémen et en Algérie, thèmes sur lesquels nous reviendrons.

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    Des mouvements qui ne tombent pas du ciel

    Dans le document du 10e Congrès Mondial du CIO consacré au Moyen Orient et à l’Afrique du Nord, il était dit ”tous les despotes et les régimes autoritaires de la région ont peur de mouvements de révolte de masse. Des mouvements en Iran ou en Egypte sont possibles, qui peuvent alors en inspirer d’autres. Si la classe ouvrière n’en prend pas la direction, ces mouvements peuvent prendre des directions très différentes.”

    Le mouvement en Tunisie a constitué une source d’inspiration pour toute la région: le Yémen, la Syrie, la Jordanie, l’Algérie,… Ces actions ne tombent pas du ciel, elles sont le résultat d’un cocktail explosif fait d’un chômage énorme, d’une très large pauvreté très large (en Égypte, 40% de la population vit avec moins de deux dollars par jour), d’une politique répressive de la part de régimes autoritaires, mais aussi des traditions de lutte dans la région.

    Dans cette région aussi, la crise capitaliste a suivi une politique néolibérale très dure. Entre 2004 et 2009, l’Égypte a attiré 42 milliards de dollars d’investissements extérieurs, investissements obtenus avec la promesse qu’il n’y aurait pas de taxes sur les profits. Une partie du secteur bancaire a été privatisée pour des entreprises d’autres pays et les principaux actionnaires des banques viennent d’Italie ou de Grèce. La Bourse égyptienne, entre 2004 et 2009, s’est développée en étant multipliée par douze.

    La crise s’est développée depuis 2009, avec la chute du prix du pétrole et une diminution des investissements, mais l’Égypte est une des places dans le monde où même avec cela, l’économie a continué à croître. Mais cette poursuite de la croissance économique, la population ne l’a pas plus ressentie qu’avant. Différents mouvements avaient déjà eu lieu ces dernières années et qui exprimaient cela.

    Entre 2004 et 2008, 194 grèves s’étaient développées chaque année en Egypte, surtout dans les centres textiles et à Suez. Entre 1992 et 2010, le gouvernement a mené sa politique de privatisation, et c’est dans cette période que ceux qui ont moins de deux dollars par jour sont passé de 20 à 44%. 66% de la population a moins de 25 ans, le poids de la jeunesse est extraordinaire et, parmi les chômeurs, 90% a moins de 25 ans. Cela illustre encore une fois que le mouvement ne tombe pas du ciel. Entre 2008 et 2010 il y a eu 1600 grèves chaque année, soit trois fois plus que durant la période précédente.

    Différentes multinationales sont présentes en Égypte, comme la multinationale française Lafarge (construction). L’Égypte représente pas moins de 10°% de ses profits. Mais on trouve aussi des entreprises Solvay, Unilever, la Société Générale, Heineken,… En Tunisie, quelques 2.500 multinationales sont présentes, dont plus d’un millier de françaises qui engagent 110.000 travailleurs. Les 146 entreprises belges emploient 20.000 travailleurs.

    Ce mouvement n’est pas uniquement basé sur des revendications démocratiques, c’est aussi une expression de la crise mondiale et du fait que toute une génération de jeunes n’a aucune perspective pour l’avenir. La crise capitaliste a brisé chaque espoir d’un meilleur avenir, cette illusion était présente et a été réduite à néant.

    On peut parler de mouvements révolutionnaires dans la région, avec une majorité de la population participant activement au mouvement dans l’intention de changer le statuquo en leur faveur et pour retirer la gestion de la société hors des mains de l’élite et des classes dirigeantes. Les manifestations sont massives et très populaires, avec beaucoup de travailleurs, des pauvres mais aussi des couches moyennes. Les appels initiaux ont été diffusés par des nouveaux médias, c’est une bonne manière de les utiliser. Mais il serait exagéré de dire que c’est une révolution Facebook. Ainsi, seulement 6% de la population égyptienne est sur Facebook.

    Dans les débats autour de ces évènements, il y a beaucoup de comparaisons avec les mouvements révolutionnaires du passé, comme les Révolutions colorées de la décennie précédente. Des explosions de colère ont ressemblé à cela, mais le mouvement actuel est bien plus profond. La conscience des masses est plus élevée et la conscience des classe est présente, c’est plus difficile à récupérer pour la bourgeoisie. On mentionne aussi la Révolution iranienne de 79, mais il est clair qu’il y a beaucoup de différences avec cela. On parle encore de la chute du stalinisme en 89-91. En fait, toutes les comparaisons ont leurs limites, et chaque révolution a ses propres éléments et sa propre dynamique.

    En Tunisie, le mouvement est rapidement parvenu à une première victoire. D’autres régimes tirent la conclusion que faire des concessions est dangereux, cela peut renforcer le mouvement. Chaque concession de Ben Ali a renforcé la confiance des masses, chaque concession a illustré le pouvoir du mouvement. La fuite de Ben Ali n’a ainsi pas stoppé le mouvement, ni la recomposition du gouvernement, ni la démission des ministres de l’UGTT. Les mobilisations continuent, avec toutefois un caractère différent.

    Différents secteurs connaissent des grèves. On essaye là aussi de stopper les protestations avec des concessions: les éboueurs ont reçu une augmentation de salaire de 60%. Des programmes sociaux ont été introduits par le gouvernement. Le régime tunisien a implosé, et cela a constitué un catalyseur pour le développement du mouvement en Égypte.

    L’Egypte

    L’Égypte diffère de la Tunisie au niveau économique (avec le canal de Suez) et politique. C’est aussi la population la plus grande de la région. L’Égypte est un des piliers les plus importants de l’impérialisme américain. Une de ces facettes est la relation avec Israël, un des alliés les plus farouches de Moubarak à l’heure actuelle. Le régime israélien a appelé Moubarak à utiliser la violence contre le mouvement. Le soucis de la classe dirigeante israélienne, c’est l’impact que cela aurait sur les masses palestiniennes. Il y a le problème du blocus de Gaza, auquel le régime de Moubarak collabore. Cette politique est très impopulaire en Égypte même, et ce qui se passerait avec un changement de régime n’est pas clair.

    Depuis mercredi, il est clair que le mouvement révolutionnaire en Égypte est compliqué. Jusque mardi, c’était plutôt joyeux. Mardi, il y avait plus d’un million de manifestants au Caire. La façon dont les choses s’étaient déroulées en Tunisie avait créé des illusions sur la facilité de renverser un régime. Mais depuis mercredi, le régime a utilisé les forces de la contre-révolution. La base sociale pour cela, c’est le sous-prolétariat du Caire, mais aussi les fonctionnaires du régime qui ont beaucoup à perdre. On peut faire la comparaison avec la manière dont le régime tsariste s’est opposé à la révolution de 1905 en Russie. Le mouvement sera-t-il assez fort pour aller contre le pouvoir? Les manifestations de vendredi ont confirmé que le mouvement est encore en train de croître et n’a pas perdu de ses forces, mais le potentiel n’est pas utilisé: pas de marche vers le palais présidentiel par exemple. C’était le ”jour du départ”, mais peu a été fait pour que Moubarak dégage vraiment.

    Pour arriver à une défaite fondamentale du régime, la classe ouvrière doit intervenir en tant que classe. Comme en Tunisie, il y a des liens très forts entre les directions syndicales et le régime. Tous les dirigeants sont membres du parti de Moubarak. Le régime exerce un contrôle sur la fédération syndicale. C’est vrai, mais dans les dernières luttes, des militants de base se sont opposés aux directions syndicales. Le syndicat des contrôleurs de taxes a même quitté la fédération syndicale pour rejoindre une nouvelle structure syndicale qui défend le salaire minimum, la sécurité sociale,… C’est difficile d’avoir énormément de précisions, mais ce nouveau syndicat est impliqué dans les comités de quartier.

    Le mouvement doit partir à l’offensive pour éviter que le régime et les Etats-Unis n’organisent une transition favorable aux capitalistes. Les revendications sociales doivent être centrales dans le mouvement afin d’également mobiliser les couches les plus passives.

    Les Frères Musulmans ont hésité avant de s’impliquer. Mais en même temps, des rapports disent que parmi ceux qui ont défendu la place du Caire, il y avait beaucoup de Frères Musulmans. Les cadres étaient contre tout soutien au mouvement, ce sont les jeunes qui ont fait pression, ce sont ces jeunes qui, mercredi dernier, participaient à la défense des manifestants contre la contre-révolution. Un scénario ”à l’iranienne” est peu probable, mais il est possible que les Frères remplissent le vide politique. Quelque soit le régime qui succèdera à Moubarak, il ne pourra toutefois pas collaborer avec Israël de la même manière. En Palestine, tant le Hamas que le Fatah sont contre le soutien au mouvement, ils voient les dangers pour leur propre position. Tout changement de régime en Égypte modifie en fait radicalement les choses au niveau du moyen-orient.

    Les Frères Musulmans peuvent jouer un rôle, mais ce n’est pas vraiment le cas aujourd’hui. La direction de Frères dit que leur modèle est plutôt celui de l’AKP d’Erdogan en Turquie et pas le modèle iranien. Ce n’est bien entendu que ce qu’ils disent, mais c’est aussi possible que cela soit une réflexion de ce qu’ils constatent: dans la rue, l’idée d’une société islamiste ne vit pas. Bien entendu, ils savent que s’ils rentrent dans le vide politique existant, ils vont se trouver dans une situation très compliquée, et c’est la raison pour la quelle eux aussi mettent en avant El Baradei pour qu’il négocie avec le régime.

    L’armée tente de gagner du temps pour, avec les USA, sauver l’élite et leur propre position dans la société égyptienne. Mercredi, pour beaucoup de manifestants, c’était clair que l’armée avait laissé l’espace pour ceux qui soutenaient le régime. Le chaos peut aider l’armée et cela peut renforcer parmi la population l’idée d’un appel à l’ordre. Mais l’armée n’est pas quelque chose d’homogène. Il y a eu des fraternisations entre soldats et manifestants en certains endroits. Pour les manifestants, il est crucial d’avoir une approche envers les simples soldats pour les détacher de la hiérarchie.

    Extension internationale

    Un des éléments important dans cette vague de révolte et de révolution, c’est la dispersion internationale. C’est un élément important, mais loin d’être neuf. A l’époque de Nasser, lors de la crise du canal de Suez en 1956, ce dernier avait mis en avant une grève générale dans toute la région, appel qui a joué un grand rôle dans la défaite de l’impérialisme. Mais le nationalisme arabe de Nasser a eu ses limites. Khadafi aujourd’hui est un des derniers représentants de cette époque du nationalisme arabe, qui a eu de grandes répercussions dans la région.

    Le développement de cette situation en Égypte a des incidences ailleurs. En Chine, ils essayent d’étouffer les évènements. Les médias ne parlent que de hooligans qui viennent tout casser au Caire. Le régime craint la propagation des protestations, et d’autres aussi, l’Iran par exemple. Khamenei, l’actuel Guide Suprême, a essayé de félicité le ”mouvement pour la libération musulmane” et, comme le Tea Party aux USA, le régime affirme que le mouvement ne vise qu’à instaurer un régime islamiste. De tels mouvements peuvent se développer dans d’autres régions, et un des éléments clé est le prix de l’alimentation. L’agence alimentaire américaine a publié un rapport sur l’insécurité alimentaire qui disait que les gens ont trois options: se révolter, migrer ou mourir. Il y a une grande possibilité qu’une grande révolte se développe sur ce thème.

    L’impérialisme ébranlé

    Personne n’a vu venir le mouvement en Tunisie. En un mois seulement, Ben Ali a tout perdu. L’énorme vitesse à laquelle le régime a été poussé dans la défensive, la vitesse à laquelle l’armée a été séparée de Ben Ali, la formation rapide des comités qui ont notamment jeté leurs patrons, tout cela est phénoménal. Entretemps, le régime cherche à voir comment canaliser la situation de double pouvoir qui existe. Le problème pour la bourgeoisie et l’impérialisme en Tunisie, c’est qu’ils n’ont pas quelqu’un comme El Baradei ou Amr Moussa, le président de la ligue arabe, qui est égyptien. Les USA continuent à miser sur le premier ministre, mais nous devons voir comment les relations de force vont se développer.

    Blair a parlé de Moubarak comme de quelqu’un de très courageux et une force œuvrant pour le bien et Obama, moins directement toutefois, est sur une position similaire. Pour donner une idée du rôle crucial de l’Égypte pour USA: depuis 1979, le pays reçoit 1,3 milliard de dollars de soutien militaire par an de la part des USA. C’est plus ou moins le même montant que ce que les USA donnent au Pakistan et à Israël. L’armée égyptienne est la 10e au niveau mondial, et elle joue un rôle crucial pour défendre les intérêts de l’impérialisme dans la région.

    L’impérialisme recherche des figures capables de restaurer la stabilité, mais c’est dans la rue que le résultat du mouvement va se jouer.

    Le double pouvoir et le rôle d’une direction révolutionnaire

    On peut conclure que le mouvement a jusqu’ici été très spontané et sans véritable organisation, mais on voit aussi un développement important de l’auto-organisation, comme avec la manière dont la sécurité a été organisée place Tahir, très impressionnante, de même que la façon dont des comités de quartier ont été instaurés en Tunisie ou en Égypte pour défendre les quartiers contre les pillages. Des comité sont lancés dans les entreprises aussi, et tout cela peut être la base pour développer un gouvernement des travailleurs et des petits paysans.

    Un processus révolutionnaire ne se développe pas de façon linéaire. En Tunisie, on assiste à un reflux du mouvement, malgré le développement d’une grève dans les métros à la suite de la victoire obtenue par les éboueurs par exemple. Cela contraste tout de même fortement avec la grève générale contre le régime et les protestations des semaines précédentes.

    Cette période était en fait déterminée par les premiers éléments d’une situation de double pouvoir où les comités de vigilance et les comités de quartier se développaient face au pouvoir du régime. Le danger du vol de la révolution tunisienne avec la complicité des institutions internationales est réel. La direction de l’UGTT soutient le gouvernement de Ghannouchi composé de patrons issus de l’étranger. Il faut réclamer un Congrès Extraordinaire de l’UGTT basé sur l’élection de représentants de la base afin de changer de direction syndicale.

    Mais il manque aussi une direction révolutionnaire. Le danger le plus grand est constitué par cette absence de direction qui laisse l’espace pour des figures bourgeoises. Il y a des mouvements comme dans les syndicats, qui sont importants et qui rendent très très difficile pour le régime de pouvoir revenir à la précédente situation, tant en Egypte qu’en Tunisie. Le résultat du mouvement sera décidé par l’organisation des masses: il faut renforcer les comités de base et les pousser à l’offensive contre le gouvernement.

    Le limogeage des PDG dans les entreprises en Tunisie et les barrages de travailleurs refusant que les anciens directeurs reviennent posent directement cette question: qui prend la direction des usines? Le gouvernement ? Les travailleurs ? D’autres capitalistes ? Nous devons considérer le développement de comités dans les entreprises, les écoles,… comme la base de la future société socialiste. Il ne suffit pas de s’opposer à la politique libérale, aborder la question du contrôle ouvrier est un point crucial dans le développement du mouvement aujourd’hui.

    Il ne suffit pas de réclamer la dissolution du RCD (le parti de ben Ali), la liberté d’expression et syndicale,… Saluer le développement des comités de base est très bien, mais il faut surtout amener la question de la prise du pouvoir par ces comités, les élargir et appeler à une Assemblée Constituante Révolutionnaire sur base de délégués démocratiquement élus dans les comités de base. Contre des mots d’ordre vagues de formation d’un gouvernement intérimaire qui jouisse de la confiance du peuple, il faut pousser la nécessité d’une démocratie des travailleurs basée sur les comités de base et les travailleurs.

    Concernant la police, réclamer une police basée sur la supériorité de la loi et les droits de l’homme est illusoire et totalement insuffisant à l’heure où l’on voit des bandes contre-révolutionnaires attaquer physiquement les locaux syndicaux, les militants,… La défense du mouvement doit être basée sur l’extension des comités, et cela vaut aussi pour la justice, etc. Ces comités doivent aussi être étendus à l’armée pour organiser les soldats qui ont fraternisé avec la révolution. Cela doit être la base pour fractionner l’appareil d’État. La direction de l’armée a lâché Ben Ali, mais ne veut pas que le mouvement aille plus loin.

    Enfin, concernant notre travail militant, nous devons accorder une grande attention aux sensibilités qui existent vis-à-vis de la question nationale. Il n’est pas question de crier à la révolution du ”monde arabe”, la question est beaucoup plus vaste. Les berbères, par exemple, ne sont pas arabes et sont opprimés au Maroc et ailleurs. On trouve également des berbères en Algérie, en Libye, en Tunisie et en Egypte. Ce terme de ”monde arabe” exclut aussi l’Iran, et l’on se rappelle encore des puissants mouvements de 2009.

    On ne peut jamais prédire comment les choses vont se développer, mais ces mouvements confirment la confiance que le Comité pour une Internationale Ouvrière et ses sections, comme le PSL-LSP en Belgique, a toujours eu envers les capacités des masses pour se battre en faveur de leurs conditions de vie. Une fois ces mouvements initiés, cela a conduit à une détermination très profonde. Ces mouvements ont même confirmé les méthodes traditionnelles de la classe ouvrière, même initiés de façon spontanée par les masses.

    Bien entendu, c’est aussi la confirmation gigantesque de la nécessité d’une organisation révolutionnaire capable de garantir que l’énergie d’un tel mouvement soit utilisée pour aller vers une une société orientée vers la satisfaction des intérêts des masses, c’est-à-dire une société où les secteurs clés de l’économie sont retirés de la soif de profit du privé pour être démocratiquement planifiés, une société socialiste.

  • Bruxelles: Deux Actions de soutien aux révolutions en Egypte et en Tunisie

    La première action, pour "la journée du départ", était organisée par la communauté égyptienne en Belgique, aux portes des institutions européennes. Ella a rassemblé environ 300 participants. Une autre action rassemblant près de 400 personnes s’est également tenue à la bourse, à l’initiative du Comité de soutien aux révolutions tunisienne, égyptienne et des peuples de la région. Un rassemblement est déjà prévu à la bourse, à 17h, dès l’annonce du départ de Moubarak,

    Rubrique de ce site consacrée au Moyen Orient et au Maghreb

  • France, Grèce, Egypte, Tunisie, Angleterre,… La jeunesse est dans la rue ! Et chez nous ?

    Irlande, Grèce, Espagne, Italie, Grande-Bretagne, France, Autriche,… dans tous ces pays, des protestations ont eu lieu ces 12 derniers mois contre les coupes budgétaires, notamment dans l’enseignement. Ailleurs, comme en Tunisie, en Egypte ou encore en Algérie et au Yémen, la jeunesse participe en masse aux luttes contre les dictatures. Et chez nous ?

    Débat avec :

    • Giorgos Karatsioubanis (Grèce, membre de la coalition de gauche SYRIZA)
    • Damien Scali (France, Nouveau Parti Anticapitaliste)
    • Slim Essaker (Jeunesse Ouvrière Chrétienne – Liège, membre du Comité de solidarité avec les luttes en Tunisie et au Maghreb à Liège)

    Ce mercredi 16 février, à 19h30 A l’Université de Liège (ULg), place du XX Août, salle Wittert (Parcours fléché)

    Dans la plupart des pays européens, la crise a durement frappé. Les jeunes n’ont pas été les derniers à en subir le choc et beaucoup de mesures d’assainissement introduites à seule fifi n de contenter les marchés fifi nanciers s’en prennent encore à eux. Augmentation des droits d’inscriptions aux études, réduction des allocations, diminution des droits et de la protection pour les jeunes travailleurs (et, par contre, augmentation de la pression et de la charge de travail).

    Ainsi, en Grande-Bretagne, les droits d’inscription ont été augmentés à environ 11.000 euros par an ! Et absolument aucune mesure n’est prévue pour ceux qui seraient dorénavant incapables de payer leurs études. Bien au contraire! Dans la plupart des cas, les bourses et allocations sont en même temps rabotées. En Belgique, les partis qui négocient actuellement sont tous d’accord sur la question d’un budget d’austérité qui économisera 22 milliards d’euros dans les différents budgets. Enseignement, emplois, droits sociaux,… la jeunesse sera loin d’être épargnée !

    Quelles leçons tirer des luttes des autres pays ? Comment se préparer à lutter pour notre avenir ? Venez en discuter avec le Front des Gauches et différents orateurs internationaux de Grèce, de France,…

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