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  • Le scandale de la hausse des prix: leur avidité nous prend à la gorge!

    Pour peu qu’on aborde la question des salaires, les patrons et leurs alliés politiques hurlent au scandale du ‘‘handicap salarial’’ et exploitent bien vite les données des pays voisins. Mais – c’est marrant – si on parle de la hausse des prix, cette même logique ne vaut plus… Que les prix augmentent plus vite en Belgique que dans les pays voisins, ça, ça ne dérange pas le patronat.

    Par Nicolas Croes

    En janvier 2011, la facture annuelle d’une famille de 4 personnes se chauffant au gaz était de 1.463 euros à Bruxelles contre… 1.007 euros à Londres ! La Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG) affirme ainsi, chiffres à l’appui, que le gaz est moins cher de 31 % à Londres, et de 7 % à Paris (et sensiblement plus cher à Amsterdam et Berlin, de 1 et 4%).

    Selon l’Observatoire des Prix, l’inflation totale en Belgique a été de 2,3% en 2010, contre 1,4 % en moyenne dans les pays voisins. Précision utile, la tendance à la hausse s’est accélérée vers la fin de l’année (l’inflation était de 3,4% en décembre), et se poursuit en 2011… L’indice des prix à la consommation (IPC) en janvier s’est élevé à 3,7% dans notre pays, contre 2,3% dans la zone euro. En 2009, les denrées alimentaires comme la viande, le fromage, le lait et les oeufs étaient 20% plus chères en Belgique que dans le reste de l’Europe. En cinq années, l’alimentation est devenue 16,8% plus chère dans notre pays ! A lui seul, le prix des pommes de terre a augmenté de 44%…

    Alors, c’est vrai, il y a des prix qui baissent. Les télévisions à écran plat par exemple. Mais chacun conviendra que ça cale fort peu le ventre et tient mal sur une tartine. Les produits alimentaires non transformés (fruits et légumes,…), par contre, ont augmenté de 3,5% en 2010 (contre 1,9% dans la zone euro).

    L’énergie coûte plus cher, les loyers coûtent plus chers, les terrains à bâtir coûtent plus chers, la nourriture coûte plus cher, les transports en commun coûtent plus chers, etc. Avec nos salaires et nos allocations, on peut faire beaucoup moins de choses aujourd’hui qu’avant.

    Le CRIOC (Centre de Recherche et d’Information des Organisations de Consommateurs) a ainsi récemment mis en lumière que 44% des sondés d’une de ses enquêtes déclarent qu’ils mettent moins d’argent de côté qu’auparavant, une augmentation de 18 % par rapport à l’enquête réalisée début 2010. On constate aussi que plus d’économies sont faites par les ménages concernant l’argent pour les soins de santé. De plus en plus de familles n’arrivent plus à payer leurs factures. L’an dernier, 2.362 familles flamandes ont ainsi eu leur eau coupée, soit quatre fois plus qu’en 2009.

    Pourtant, la société regorge de richesses, mais ce n’est pas dans nos poches qu’il faut la chercher. Les grosses entreprises belges de l’indice boursier Bel 20 ont, ensemble, réalisé en 2010 un bénéfice de quelque 16,357 milliards d’euros soit… 33,1 % de profits en plus qu’en 2009 ! Voilà où passe notre argent, et voilà où il faut aller le rechercher ! Pression sur nos salaires, hausse des prix,… ça suffit ! Luttons pour de meilleurs salaires, pour notre pouvoir d’achat, et pour mettre fin à cette course folle aux profits qui nous conduit droit à l’abîme.

    • Pas touche à l’index ! Pour un index qui représente le coût réel de la vie !
    • Pour un salaire minimum net de 1.500 euros !
    • Abolition de la TVA sur les produits de première nécessité !
    • Pour de vrais revenus de remplacement, liaison des allocations au bien-être !
    • Pour un programme massif publiquement financé de construction de logements sociaux de qualité !
    • Abolition des Intérêts notionnels et des autres cadeaux néolibéraux aux patrons !
    • Pour un impôt sur les grandes fortunes !
    • Pour une répression sévère de la fraude fiscale !
    • Pour la semaine des 32 heures, avec embauches compensatoires et sans perte de salaire !
    • Pour la nationalisation des secteurs clés de l’économie comme les secteurs bancaire, énergétique, alimentaire,… Ceux-ci doivent être orientés en fonction des besoins, pas des profits.
    • Pour une société socialiste sous le contrôle démocratique des organes des travailleurs et de leurs familles !
  • Enseignement : inégalités sociales et violence… voilà le résultat de leur politique

    Alors que les politiciens traditionnels mettent ce thème en avant lors de chaque élections, le constat est sans appel pour les élèves : inégalités, échec scolaire massif et redoublement, violence (16 actes de violences par jours, dont 1 acte à caractère sexuel par jour dans nos écoles),… et sans appel pour le personnel : réduction du personnel, attaque contre les acquis sociaux, délabrement des écoles, difficulté d’exercer son métier par manque de cohérence des programmes,… Un petit état des lieux des maux qui touchent notre système éducatif.

    Par Alain (Namur)

    Le thème de l’enseignement est cher aux yeux de la classe des travailleurs. Les luttes menées pour l’instruction publique et pour la démocratisation de celle-ci ont l’été avec l’espoir que l’école permettrait l’ascension sociale et l’émancipation face à l’exploitation. Les politiques de coupes budgétaires menées ces dernières décennies nous montrent combien la lutte pour un enseignement de qualité accessible à tous, reste plus que jamais d’actualité.

    L’inégalité structurelle de l’enseignement

    Entre les buts et valeurs défendus par le décret-mission de 1997 qui cadre les objectifs généraux de l’enseignement en Communauté française et la réalité vécue par les élèves et le personnel, il n’y a pas seulement un monde de différence mais bien des galaxies…

    L’enseignement en communauté Française est l’un des plus inégalitaires au monde. Au test Pisa, la Belgique trône en tête de l’inégalité. Les données de cette étude ont été analysées par Nico Hirrt de l’APED (Appel pour une école démocratique). On y découvre sans surprise que selon l’origine socio-économique de l’élève les résultats aux tests sont plus ou moins bons. Notre système d’enseignement est celui pour lequel l’écart entre les élèves riches et pauvres est le plus grand.

    En Belgique, seuls 56% des élèves de 15 ans sont à l’heure. Le redoublement en Belgique est utilisé comme un outil de sélection sociale. En effet, la majorité des redoublants sont réorientés dans une autre filière. Quand on y regarde de plus près, on constate que pour les élèves du décile le plus pauvre, 65% sont en retard scolaire à 15 ans, contre 18% pour le décile le plus riche.

    Lorsque l’on parle de filière d’enseignement, là encore il faut voire que celle-ci sont socialement marquées. Ainsi, les élèves du décile le plus riche sont encore à 83% dans la filière générale alors que seulement 11% du décile le plus pauvre reste dans le général ! Ce qui conduit l’Aped à parler d’un enseignement de classe.

    La violence scolaire conséquence d’un système inégalitaire

    La violence en milieu scolaire est un thème que les médias aiment mettre en avant. Lorsqu’un prof ou un élève se fait agresser violemment, la presse en fait ses choux gras. Ce faisant, elle déforme la réalité. Les actes de violences commis contre les biens et les personnes et qui sont pénalement répréhensibles constituent plus l’exception que la norme. Par contre, les moqueries, les injures, l’exclusion sociale sont le plus souvent le lot quotidien des élèves, surtout des plus jeunes d’entre eux, et du personnel.

    D’où vient cette violence, plusieurs études ce sont penchées sur cette question et les conclusions de leurs recherches vont dans le même sens : encore une fois, l’inégalité sociale.

    Selon l’établissement que l’on fréquente et le public scolaire qui compose l’école, on est plus ou moins confronté aux problèmes de la violence. Les recherches indiquent que «parmi les effets liés à la composition des écoles, l’élément qui revient le plus souvent est le niveau moyen de retard des élèves. Plus la proportion de doubleur dans un établissement est élevée, plus l’équipe éducative rapporte une fréquence élevée d’atteinte contre les biens, d’atteintes physiques, d’incivilités et d’absentéisme. Peut-être des élèves disqualifiés par le système scolaire adhèrent’ ils moins facilement aux normes de celui-ci…’’

    Des effets se marquent aussi concernant la répartition des élèves par filière pour les atteintes contre les biens et les atteintes verbales contre l’équipe éducative. Les chercheurs constatent aussi que les équipes éducatives rapportent plus de problème lorsque la proportion d’élèves issus de l’immigration est plus importante. Ils mettent en avant l’hypothèse que les professeurs ne seraient pas suffisamment formés pour gérer la multi-culturalité. De plus ils pointent un possible écart entre le milieu social des enseignants et celui des élèves.

    La compétition et la mise en concurrence, ça ne marche pas en économie ni en éducation.

    Les chercheurs qui étudient les phénomènes de violence en milieu scolaire rapportent qu’on enregistre plus d’actes de violence lorsque les pratiques pédagogiques sont basées sur la concurrence et la compétition. Lorsque l’on met en avant des pratiques pédagogiques qui visent à la coopération et à la gestion collective, moins d’actes de violence sont rapportés.

    L’école comme produit de la société de classe

    Le système capitaliste est structurellement inégalitaire. Il n’est donc pas étonnant que l’école – qui est une institution du système – reflète l’inégalité que l’on constate dans le système de production. En tant que socialistes de lutte, nous ne pensons pas qu’on puisse créer une société égalitaire à partir de l’école uniquement. C’est pourquoi nous ne pensons pas que les mesures qui visent à instaurer l’égalité par décret peuvent changer la situation. Nous pensons que seule la lutte de classe menée par le personnel (enseignant et non-enseignant) et les élèves pour plus de moyens publics, liée à la lutte de l’ensemble des travailleurs et des jeunes pour une société où l’on produit en fonction des besoins sociaux, peut permettre de réellement s’attaquer aux maux qui rongent notre école.

    Le décret mixité constitue un exemple à ce sujet. Ces dernières années, les différents ministres qui se sont succédés à l’éducation en communauté française ont mis en avant des décrets visant à instaurer l’égalité dans les inscriptions pour le secondaire, peut-être animés de bonnes intentions, et souvent conseillés par des pédagogues progressistes de tendances idéaliste et soutenus par les syndicats (notamment la CGSP). Selon des sondages, 80% des directeurs liés à la CEGEC disent que ces décrets n’ont pas rencontré l’objectif affiché… Alors que l’inégalité trouve ses racines dans les bases matérielles de la société, décréter l’égalité et la mixité à l’école alors qu’elle fait défaut en termes de salaire, d’accès à l’emploi, de logement, de qualité de soins… est totalement illusoire. Cela a en plus crispé des fractions de la bourgeoisies et de la petite bourgeoisie qui voyaient d’un mauvais œil que l’on touche à leur plate-bande, mais aussi une partie des couches moyenne qui ont eu peur que ces mesures ne diminue la qualité d’enseignement de leurs école d’élites. L’ASBL-ELEVES qui regroupe des parents et des enseignants opposés à ce décret s’est d’ailleurs illustrée dans la presse par la voie d’une de ces porte- parole, psycho-pédagogue, qui disait qu’on ne rend pas compte du traumatisme pour un enfant blanc qui est dans une école de noirs ou d’un enfant noir dans une école de blancs… L’esprit de la ségrégation raciale n’est alors plus très loin dans le chef de cette asbl !

    La ministre est revenue à la charge en ce début d’année avec son décret Robin des bois qui consiste à prendre aux écoles dites ‘‘riches’’ des moyens pour les donner aux écoles dites ‘‘pauvres’’. En juin de l’année dernière, la mobilisation syndicale en période électorale avait forcé la ministre à mettre de côté ce plan. Nous disions alors au PSL que la victoire obtenue n’était que temporaire et fortement conjoncturelle. Sans mesure structurelle de refinancement, il était clair que ce genre de plan allait se représenter.

    Pour cette année, la communauté Française affiche un déficit de 600 millions d’euros. Au début de la législature régionale, pas mal de coupes dans différents services ont été mises en applications. Ici pour Robin des bois, suite au mécontentement syndical, la ministre qui voulait que le mécanisme se chiffre à 35 millions a redescendu la note à 7 millions de transferts. Cela ne sera absolument pas assez pour répondre aux besoins des écoles en difficulté, mais ce sera en tout bien assez pour diminuer la qualité de l’encadrement dans les écoles donneuses. Ainsi, à Champion (une école de Namur), le directeur se plaignait de devoir perdre des heures de remédiation qui permettaient aux élèves de revoir la matière en petit groupe. Nul doute que seuls alors les plus fortunés d’entre eux pourront se permettre d’aller prendre des cours particuliers… Même dans cette école dite ‘‘riche’’ et réputée de la province de Namur, dans le primaire, l’école demande des frais de garderie pour le temps de midi afin de payer la personne qui s’occupe des enfants. Les parents qui font un véritable effort pour scolariser leurs enfants dans une bonne école, malgré leurs moyens limités, seront donc les premiers touchés par le décret.

    Des reculs sociaux qui ne rencontrent aucune opposition résolue

    Avec la communautarisation de l’enseignement, les travailleurs du secteur ont perdu une bonne partie de leur force de frappe. Les luttes qui avant se déroulaient sur le plan national et contre le même ministre ont lieu au niveau communautaire à des rythmes différents.

    La coalition Olivier a mis tout son savoir faire pour faire aller la machine du progrès vers l’arrière en reculant de 3 ans la possibilité de DPPR, la ministre Simonet a osé s’attaquer à un acquis social important pour le secteur. En effet, la pénibilité du travail d’enseignant qui fait que en moyenne 1 enseignant sur 3 arrête la fonction après 5 ans leur avait permis de dételer plutôt. Sans améliorer les conditions dans lesquelles s’effectuent la profession, la ministre a repoussé l’âge qui était fixé à 55 ans jusqu’à 58. Elle a été aidée par une direction syndicale qui n’a pas un seul instant voulu s’opposer à cette mesure, préférant négocier des mois et des mois (de novembre à presque fin mars) sans jamais vouloir construire de rapport de force, avec seulement 2 heures d’arrêt de travail sur toute la période de négociation, et sans profiter de la colère générale dans tous les secteurs contre l’AIP pour demander plus de moyen public pour l’enseignement.

    La direction syndicale a demandé un os à ronger, pour pouvoir dire à sa base que l’accord n’était finalement pas si mauvais… La ministre Simonet a elle-même déclaré que les négociateurs syndicaux étaient très responsables au vu du fait qu’on repoussait de 3 ans le départ en prépension et que seules 2 heures d’arrêt de travail a été organisée… Au final, les profs auront 120 euros la première année et 60 euros l’année suivante ans comme augmentation de prime de fin d’année. Au vu de l’inflation, ce ne sera qu’un pis-aller…

    L’accord a cependant été très mal reçu de la base qui a rejeté l’accord en grande majorité et a appelé à des actions prévues ce 5 mai. Une direction de combat aurait profité de l’atmosphère de lutte qui montait durant le mois de mars pour ne pas effectuer des mouvements isolés, mais la stratégie de la cgsp a consisté à s’abstenir pour l’AIP et à ne pas mobiliser pour des actions, ce qui ne va sûrement pas être très payant. La ministre et le gouvernement sont résolus à faire passer l’accord. La Ministre s’est assurée avoir des voix avec elle en modifiant la composition des négociateurs (en y incluant les pouvoirs organisateurs des écoles). Le gouvernement de la communauté française se sentent donc l’autorité pour appliquer l’accord. De plus, en l’absence de rapport de force suffisant, la ministre pourra se targuer d’avoir fait des pseudos concessions aux requêtes syndicales en passant d’un accord d’une enveloppe de 10 millions à une enveloppe de 34 millions.

    Dans ce dossier aussi, le fédéralisme joue en défaveur des travailleurs, la ministre prétexte du fait que le passage de 55 à 58 ans de la DPPR a été fait en Flandre sans régime de transition. Elle joue ainsi habilement sur la différence du rythme de la lutte et le développement inégal du niveau de conscience de plus, elle omet de dire qu’en Flandre, les enseignants ont été revalorisés et gagnent mieux leur vie qu’en Communauté française.

    Avec les tensions actuelles dans le système économique, croire en une amélioration possible des conditions de vie des travailleurs et des jeunes sur base d’un redémarrage de l’activité économique est un doux rêve. L’Etat fédéral va sûrement transférer de nouvelles compétences aux entités fédérées sans les pourvoir de moyens, ce qui aura comme effet de régionaliser une partie de l’austérité… Dans cette situation, les prochains accords sectoriels dans l’enseignement seront de la même teneur, voire pire, que ce qui est sur la table aujourd’hui. La seule solution pour que l’école rencontre les aspirations des élèves et des travailleurs de ces secteurs, c’est que ceux-ci s’organisent et luttent pour forcer les politiciens à aller chercher l’argent.

    Mais même cet objectif atteint, les contradictions qui traversent la société capitaliste et qui sont engendrés par elle ne disparaîtront qu’avec la disparition du système lui-même. Si toi aussi tu as envie de te battre pour un enseignement où l’on ne nous apprends pas seulement la soumission aux normes en vigueur mais bien d’un enseignement qui permette une véritable éducation aux connaissances scientifiques, littéraires et artistique crées par la société, rejoins nous dans le combat pour une société socialiste.

  • Un gouvernement en “affaires courantes” au service des grandes entreprises et des banques

    Selon un récent sondage, 13% des belges font encore confiance aux politiciens traditionnels (14% en Flandre, 11% en Wallonie et 12% à Bruxelles). Selon le bureau de sondage GFK Academy, ces chiffres sont ‘‘les plus bas de l’histoire’’. Les négociations qui traînent en longueur n’ont sans doute pas aidé à booster cette confiance…

    Par Peter Delsing

    A en croire ce sondage, au moins la moitié des actuels électeurs du “phénomène” N-VA (au del) des 30% dans les sondages) ‘‘n’ont pas confiance’’ en ce parti qu’ils ont pourtant élu. Toutes les explications sur la prétendue ‘‘augmentation du soutien’’ pour le nationalisme flamand doivent être considérée sdans ce contexte de dégoût général de la politique traditionnelle. Il est sans doute vrai, comme le disent encore d’autres sondages, que le nombre de Flamands favorables à une scission de la Belgique a doublé. Ce soutien aurait grandi de 10% à près de 20%. Avec en toile de fond la crise politique la plus longue de l’histoire belge, et avec l’ensemble des partis traditionnels ‘‘flamands’’ rangés derrière des ‘‘résolutions flamandes’’ très poussées, ce n’est sans doute pas si étonnant.

    Mais cela n’empêche pas qu’à chaque fois qu’on demande aux gens les thèmes déterminants dans leur choix électoral, le communautaire vient toujours bien après les thèmes de l’emploi, de la sécurité sociale, etc. Et de chaque côté de la frontière linguistique. Cependant, les travailleurs et les jeunes, néerlandophones et francophones, ne trouvent plus dans les urnes de grand parti sachant réellement défendre leurs intérêts.

    Derrière la division communautaire: Une unité néolibérale et antisociale.

    Le PS se vante du fait que le budget “en affaires courantes” ait pérennisé nombre de mesures de crise, notamment l’allongement du chômage économique (dans lequel intervient le gouvernement), le maintien des primes de licenciement, etc. Cette coalition a pris également nombre de mesures limitées pour augmenter les allocations, les pensions et les salaires les plus bas, mais avec une augmentation si modeste – pour les bas salaires il s’agit de 10 euros de plus par mois – qu’elle soulage à peine les plaies ouvertes causées par les coupes néolibérales drastiques de ces 30 dernières années. En Belgique plus de 20% des pensionnés sont pauvres tandis que la pauvreté a triplé pour toucher aujourd’hui 15% de la population.

    Que cette pauvreté ait augmenté si fortement ne reflète même pas complètement la détérioration du pouvoir d’achat des salariés. Pour cela, il est remarquable que dans un paysage politique où les partis ne semblent pas parvenir à trouver d’accord, un gouvernement ‘‘en affaires courantes’’ arrive à immédiatement s’entendre dès qu’il s’agit de défendre un très mauvais accord interprofessionnel (AIP) – une diminution de fait des salaires avec un index déjà vidé de sa substance. Un autre élément sur lequel la majorité des partis se sont immédiatement accordés était la nécessité d’intervenir militairement en Libye: aujourd’hui, déclarer une guerre fait aussi partie des ‘‘affaires courantes’’. Le PSL pense que la construction et le soutien d’un mouvement de masse en Libye peut davantage contribuer à un apport solidaire que ne pourra jamais le faire l’indignation sélective des pays impérialistes qui n’agissent que pour leurs intérêts pétroliers et leur image – une politique qui est maintenant également défendue en Belgique.

    Sauvé par la conjoncture, mais pour combien de temps?

    Le gouvernement en affaires courantes a eu de la chance avec la relance économique. Cela lui a permis de calculer un budget qui ne montrera ‘‘qu’un déficit de 3,6%’’ du PIB en 2011. Dans la mauvaise classe européenne, c’est déjà au-dessus de la moyenne. Pour le combler, il doit trouver 2,3 milliards d’euros, dont un milliard attendu grâce à de ‘‘meilleures perspectives de croissance’’.

    Mais la Belgique est largement dépendante de l’exportation, et donc de la conjoncture internationale. Aux Etats-Unis, le programme destiné à soutenir l’économie en imprimant simplement plus d’argent s’arrête cet été, l’exportation commence à ralentir en Chine, où l’économie repose sur une bulle spéculative immobilière. En Europe, une nouvelle phase de crise des pays et/ou des banques est tout à fait envisageable avec des pays titubants tels que le Portugal, l’Irlande, la Grèce et éventuellement aussi l’Espagne. De plus, l’énorme austérité qui s’abat en Europe pousse vers le bas le pouvoir d’achat de l’ensemble de la population. La croissance actuelle est largement artificielle et ne reflète qu’une relance temporaire très vulnérable.

    Pour le moment, n’ayant pas de vrai gouvernement, une grande attaque sociale comme en Grande-Bretagne, au Portugal ou en Grèce ne peut se mettre en place mais, de manière furtive, les assainissements et les pénuries s’amoncèlent dans presque tous les secteurs. La N-VA a proposé comme deadline pour trouver un accord sur un nouveau gouvernement : fin avril. Pour le moment le CD&V veut que la N-VA soit dans ce gouvernement afin de pouvoir les griller et couvrir leur flanc droit. La N-VA continue cependant à mettre sur la table des revendications toujours plus poussées en vue de continuer à construire une concurrence négative entre les régions, ce que les partis francophones peinent à accepter.

    Régionaliser ne permet pas de rendre les choses plus “transparentes”, bien au contraire, cela permet juste au gouvernement de couper plus facilement dans les budgets, comme c’est le cas pour l’enseignement. Même le Bureau du Plan et le Haut Conseil des Finances, qui ne sont tout de même pas des clubs flamingants, y sont totalement favorables. Le mouvement ouvrier n’a aucun intérêt à avoir une sécurité sociale ‘‘divisée’’, sans moyen financier pour répondre aux besoins. Les syndicalistes combatifs, les progressistes et les jeunes doivent construire un nouveau parti, indépendant de la bourgeoisie et de l’Etat capitaliste, pour défendre leurs intérêts. La résistance massive contre de nouvelles attaques, d’un nouveau gouvernement ou d’un gouvernement élargi ‘‘en affaires courantes’’, peut contribuer à en former la base.

  • [INTERVIEW] Antoine Thioux, animateur des Jeunes FGTB de Charleroi, sur la lutte contre l’austérité au Royaume-Uni

    Ce 26 mars a eu lieu une mobilisation de grande ampleur à Londres, contre la politique d’austérité du gouvernement. Plus d’un demi-million de personnes ont alors occupé les rues de la capitale. Parmi eux, un petit groupe de Jeunes-FGTB. Voici une interview d’Antoine, ainsi qu’une série de photos des jeunes-FGTB.

    Pour en savoir plus

    La manifestation du 26 mars à Londres contre la politique d’austérité du gouvernement Con-Dem, qui avait été appelée par la Trade Union Confederation il y a six mois, a certainement été la plus grande manifestation depuis les marches anti-guerres massives de 2003. Mais par elle-même, une manifestation, quelle que soit sa taille, ne pourra pas empêcher les coupes ni faire chuter le gouvernement. La question inévitable est donc : ‘‘Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?’’

    Socialisme.be : Dans quel cadre êtes vous allez là-bas ? Pourquoi avez-vous estimés important de participer à cette manifestation ?

    Antoine Thioux : ‘‘Nous sommes partis avec une délégation de Jeunes FGTB Fédéral, avec 5 membres de Charleroi et 5 travailleurs et délégués de l’ABVV-Jongeren.

    ‘‘A priori, on pourrait dire qu’on en a rien à faire de ce qui se passe là-bas. Mais quand on regarde ce qui se passe au niveau international, on voit que le capital mène un combat international. La lutte des travailleurs doit elle aussi être internationale et basée sur la solidarité. Ce à quoi sont confrontés les camarades du Royaume-Uni, ce sont des coupes d’austérité qui vont arriver chez nous également.

    ‘‘On attaque les citoyens dans ce qui les touche au quotidien : les services publics, la sécurité sociale,… D’ailleurs, dans la manifestation, on pouvait voir que toute la population était touchée au fait que la mobilisation a concerné toutes les couches de travailleurs : les pompiers, les enseignants, les travailleurs des ministères, des transports,… mais aussi la société civile. On a aussi vu de nombreux parents venus avec leurs enfants. On a vu des gens de 5 à 85 ans.’’

    Socialisme.be : D’autres éléments t’ont marqués ?

    AT : ‘‘Quelque chose qui m’a marqué, c’est que partout, sur les poubelles, sur les cabines de téléphone, sur les murs,… on voyait des affiches ou des autocollants qui appelaient à la manifestation de la part des groupes de gauche et des syndicats. On voyait la volonté de mobiliser. Au final, les organisateurs ont arrêté le décompte à 250.000 personnes, surpris, et la police a parlé d’un chiffre compris entre 400.000 et 500.000 personnes. On peut donc dire sans hésiter que nous étions plus d’un demi-million à manifester ! Et, partout, on pouvait voir des tribunes et des orateurs avec des discours très combatifs.

    ‘‘Pour aborder autre chose, on pouvait clairement constater, notamment à travers les bannières des syndicats anglais, l’attachement au passé du mouvement syndical, à ses luttes. C’est certain que c’est en connaissant son passé que l’on peut mieux agir au présent pour changer l’avenir, le plus près possible d’une société socialiste.’’

    Socialisme.be : Cette mobilisation avait déjà été précédée d’une grande mobilisation étudiante en novembre dernier…

    ‘‘Oui, parmi les étudiants, on sentais très fortement le sentiment d’avoir été trahis par la classe politique. Le parti conservateur avait fait campagne auprès des jeunes sur le thème de l’enseignement mais, une fois au pouvoir, ils ont trahis les étudiants (notamment en multipliant le minerval par trois !). En novembre, plusieurs dizaines de milliers d’étudiants avaient défilé sur ce thème, et avaient pris d’assaut le QG des conservateurs. En tant que Jeunes-FGTB, il est important pour nous de nous montrer solidaires des étudiants anglais.

    Socialisme.be : Important de se montrer solidaires, et de considérer ces mobilisations comme une expérience pour chez nous aussi.

    ‘‘C’est clair qu’en Belgique également, l’austérité imposée par les capitalistes va nous tomber dessus. C’est important de prendre exemple sur les camarades anglais et de comprendre que la démocratie, ce n’est pas mettre un papier dans une urne une fois de temps en temps, c’est s’impliquer concrètement dans les thèmes de société. Le combat, ce n’est pas que la victoire, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.’’

    Reportage-photos des Jeunes-FGTB

  • LIBYE: Soutien aux masses et à leur révolution ! Aucune confiance dans l’intervention impérialiste !

    Face à l’avance rapide des troupes de Kadhafi, la décision du Conseil de sécurité de l’ONU a été fêtée dans les rues de Benghazi et de Tobrouk. Les puissances coalisées se présentent aujourd’hui en sauveurs de Benghazi. Mais l’intervention militaire va-t-elle véritablement aider la révolution en Libye ?

    Par Boris Malarme

    La chute des dictateurs Ben Ali et Moubarak a inspiré des millions de jeunes, de travailleurs et de pauvres en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et partout dans le monde. Presque chaque pays de la région est touché par les contestations contre l’absence de libertés démocratiques et contre la misère. Ces victoires ont encouragé les masses en Lybie à suivre la même voie.

    Kadhafi et ses anciens amis

    L’Italie, la France, l’Espagne et l’Allemagne sont les principaux partenaires commerciaux de la Libye. Tous sont engagés dans l’offensive militaire (comme la Belgique), à l’exception de l’Allemagne qui vient de décider d’augmenter son engagement militaire en Afghanistan.

    En octobre 2010, la Commission Européenne a passé un contrat de 50 millions d’euros sur trois ans, en échange d’efforts visant à empêcher les réfugiés d’arriver en Europe ! La Libye est aussi un grand investisseur en Europe via le fond d’investissements “Libyan investment Authority”. Khadafi est encore actionnaire de la banque UniCrédit, de Fiat, de la Juventus,… La Lybie – douzième producteur mondial de pétrole et première réserve de pétrole d’Afrique – exporte 80% de son pétrole à destination de l’Europe. La panique sur les bourses et la montée du prix du baril, qui a dépassé le seuil des 120$, a illustré que les marchés craignent le développement de la révolution libyenne et la remise en cause des profits que garantissait le régime.

    Nombreux sont ceux qui se souviennent de la visite de Kadhafi à l’Elysée, en 2007, quand Sarkozy balayait toute critique avec ses 10 milliards d’euros de contrats commerciaux. L’Espagne a fait de même pour 11 milliards d’euros.

    La Belgique n’est pas en reste (141 millions d’euros d’exportation vers le pays en 2008). La Belgique a d’ailleurs été le premier pays à recevoir Kadhafi en 2004, quand la communauté internationale a cessé de l’isoler. Après une entrevue avec la Commission Européenne, la tente du dictateur a été plantée dans les jardins du palais de Val Duchesse, où Kadhafi a été reçu en grande pompe par Guy Verhofstat, Louis Michel et Herman de Croo. Louis Michel avait préparé sa venue en lui rendant visite à Syrte, entouré de patrons belges. Le CDh et Ecolo avaient bien protesté, mais cela ne les a pas empêché de participer au gouvernement Wallon avec le PS et de valider ensemble la livraison d’armes de la FN en Libye.

    Après une première rencontre avec Kadhafi en 1989, Robert Urbain, ministre (PS) du Commerce extérieur des gouvernements Martens et Dehaene, a conduit une mission commerciale en Libye en 1991, avec de nombreux industriels et confirmant l’accord commercial général conclu avec la Libye et gelé en 1983. Les investisseurs ont même dégoté un contrat immobilier mégalomane : deux livres vert monumentaux à la gloire du régime…

    Les gouvernements successifs connaissaient les crimes et les atrocités commises par le régime de Kadhafi contre les opposants et la population, mais ont maintenu des liens commerciaux étroits. La participation belge à l’intervention n’est qu’hypocrisie, les politiciens qui tendaient encore hier leur main à Kadhafi essayent aujourd’hui de faire oublier leur attitude passée, tout en tentant de sauvegarder les positions commerciales et les profits des entreprises belges.

    En Europe et ailleurs, un fort sentiment de sympathie envers ces révolutions est présent parmi la population. Le soutien de nos gouvernements aux régimes dictatoriaux et répressifs à travers tout le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord a écorné leur image “démocratique”. Après avoir soutenu et armé la dictature de Kadhafi, l’entrée en guerre des puissances de la coalition n’a pas pour objectif de venir au secours des masses libyennes et de leur révolution. Jusqu’ici, elles étaient plutôt enchantées de faire affaire avec le régime de Kadhafi au vu des ressources gazières et pétrolières contrôlées par le régime.

    Aujourd’hui, les puissances occidentales tentent d’exploiter la révolution afin de restaurer leur prestige et d’obtenir un régime plus favorable à l’emprise des multinationales sur les richesses du pays, ou au moins de sa partie Est, au vu de la possibilité d’une partition du pays. Comment la présence des Emirats Arabes Unis et du Qatar au sein de la coalition peut-elle effacer le caractère impérialiste de celle-ci, alors que ces deux Etats sont militairement impliqués au côté de la monarchie semi-féodale d’Arabie Saoudite dans la répression de la population du Bahreïn ? Les puissances de la coalition n’ont rien fait contre l’Arabie Saoudite et la Belgique ne remet pas en cause son commerce d’armes avec celle-ci.

    Malgré ses efforts depuis une dizaine d’années, le régime de Kadhafi n’est pas un allié suffisamment fiable pour l’impérialisme. Mais Kadhafi n’a jamais été l’allié des masses et des révolutions, comme en témoigne son attitude après la fuite de Ben Ali, qu’il considérait comme une grande perte pour les Tunisiens. En 1971 déjà, Kadhafi s’est rangé du côté de la contre-révolution en livrant le dirigeant du puissant parti communiste du Soudan (un million de membres à l’époque) à la dictature de Nimeiry et en l’aidant à écraser la tentative de coup d’Etat de gauche qui avait fait suite à l’interdiction des forces de gauche. Kadhafi a beau qualifier son régime de ‘‘socialiste et populaire’’, ce dernier n’a jamais rien eu à voir avec le socialisme démocratique. Kadhafi et ses fils ont toujours dirigé la Lybie d’une poigne de fer.

    “Non à une intervention étrangère, les libyens peuvent le faire eux-mêmes”

    C’est ce qu’on pouvait lire fin février sur une pancarte à Benghazi. Cela exprimait le sentiment qui dominait contre toute intervention impérialiste. Mais le maintien du contrôle de Kadhafi sur l’Ouest (malgré les protestations dans la capitale et les soulèvements à Misrata et Zuwarah) et sa contre-offensive vers l’Est ont provoqué un changement d’attitude. Mais les révolutionnaires qui espèrent que l’intervention les aidera se trompent.

    La résolution de l’ONU, la ‘‘no-fly-zone’’ aux commandes de l’OTAN et les bombardements des puissances coalisées vont miner tout le potentiel pour concrétiser les véritables aspirations de la révolution libyenne. De plus, le régime essaye d’exploiter les sentiments anti-impérialistes qui vivent parmi la population. Le maintien du régime de Kadhafi ne s’explique pas seulement par la supériorité de son armement, mais surtout par les faiblesses présentes dans le processus révolutionnaire. Ainsi, l’absence de véritables comités populaires démocratiques sur lesquels se baserait le mouvement révolutionnaire et l’absence d’un programme clair répondant aux aspirations sociales de la majorité de la population a fait défaut. Cela aurait permis de bien plus engager les 2/3 de la population de l’Ouest (au-delà des divisions tribales et régionales), de fractionner l’armée et d’unifier les masses contre Kadhafi.

    Le Conseil National de Transition rebelle (CNT) est un conseil autoproclamé, largement composé d’anciens du régime de Kadhafi et d’éléments pro-capitalistes, favorables aux puissances occidentales. Parmi eux ; l’ancien dirigeant du Bureau national de développement économique, que l’on trouve derrière des politiques néolibérales et le processus de privatisations qui a pris son envol à partir de 2003. Cela laisse une relative marge de manœuvre à Kadhafi, qui bénéficie encore d’un certain souvenir de ce qui a pu être fait en termes d’enseignement et de soins de santé grâce aux revenus du pétrole depuis 1969, et qui a récemment fait des concessions en termes de salaires et de pouvoir d’achat sous la pression de la révolte.

    C’est ce qui explique que l’envoyé spécial du quotidien Le Monde dans l’Est du pays a témoigné “on ne sent pas parmi la population un enthousiasme phénoménal vis-à-vis du Conseil National de transition.” (23/03/2011) Il affirme aussi que si les Libyens de l’Est étaient à ce moment favorables à un zone d’exclusion aérienne, ils sont fortement opposés à une intervention au sol.

    Les travailleurs et leur syndicat peuvent aider la révolution libyenne en s’opposant à la participation belge dans l’intervention, en bloquant les exportations de la Libye et en gelant les avoirs de la clique de Kadhafi. Mais l’avenir de la révolution libyenne doit se décider en Libye même. Contrairement à la Tunisie et l’Egypte, la classe des travailleurs n’a pas encore joué un rôle indépendant dans la révolution. La création d’un mouvement indépendant des travailleurs, des jeunes et des pauvres est la seule façon d’empêcher le projet impérialiste, d’en finir avec la dictature et d’élever le niveau de vie de la population.

  • Afrique du Nord et Moyen-Orient: Soutien aux masses et à leurs Révolutions, pas de confiance dans l’intervention impérialiste!

    Lybie, Syrie, Yémen, Irak, Iran, Jordanie, Algérie, Maroc … l’autorité des dictateurs et des rois, des régimes fantoches à la solde des multinationales, sont défiés partout. Tout nos gouvernements ont soutenu et armé ces dictatures pour les profits des multinationales qui ont la mainmise sur les marchés et l’accès aux matières premières, qui profitent des journées de 12 à 13h de travail, des bas salaires et de l’absence de droits démocratiques et syndicaux. La monarchie semi-féodale d’Arabie Saoudite, alliée des Etats-Unis craint aussi la contagion et promet 36 milliards $ de réforme sociale et intervient militairement pour soutenir la répression au Bahreïn. Aucun parti traditionnel n’a protesté à ce moment là.

    Tract des Etudiants de Gauche Actifs

    Les révolutions s’étendent à toute l’Afrique du Nord et au Moyen Orient…

    … se heurte à des difficultés en Lybie…

    Meeting des Etudiants de Gauche Actifs

    Bruxelles : Solbosch, mardi 5 avril, 19h U.b.5.132

    Liège : Mercredi 6 avril, à 19h au café “L’île aux trésors”, 28 place du XX Août (en face de l’université)

    Manifestation

    Bruxelles : Manifeste avec le Comité de Soutien aux Révolutions ! Rdv pour la manif : jeudi 7 avril, 12h P.U.B.

    Kadhafi et ses anciens amis

    La Belgique a été le premier pays à recevoir Kadhafi en 2004 en vue d’établir de juteux contrats commerciaux, quand la communauté internationale a arrêté de l’isoler. La tente du dictateur a été plantée dans les jardins du palais de Val Duchesse, où Kadhafi a été reçu en grande pompe par Guy Verhofstat, Louis Michel et Herman de Croo. Louis Michel avait préparé sa venue en lui rendant visite à Syrte, entouré de patrons belges. Le CDh et Ecolo avaient bien protestés, mais cela ne les a pas empêché de participer au gouvernement Wallon avec le PS et d’ensemble valider la livraison d’armes de la FN en Libye.

    EGA et la manifestation du Comité de soutien aux Révolution (CSR) du 7 avril

    ”Khadafi casse toi la Lybie n’est pas à toi ! De Crem casse toi le pétrole n’est pas à toi !”

    EGA participe activement depuis sa création au CSR et appel les étudiants et le personnel de l’ULB à manifester le 7 avril. Lors des différentes réunions du CSR, EGA a défendu l’idée que la manifestation au départ de l’ULB devait passer devant l’ambassade de Lybie, à deux pas de l’université, où se rassemble traditionnellement la communauté libyenne opposé à Khadafi et puis se rendre devant le cabinet du ministre de la guerre Pieter De Crem. Aucune organisation au sein du comité n’a repris cette idée. Nous savons qu’aucune des composantes du comité ne défende la dictature de Kadhafi. Mais nous pensons cependant que c’est une discussion politique et pas technique et que l’option défendue par EGA donne un meilleur caractère à l’initiative. Notre point de départ est un soutien à la révolution Libyenne que l’intervention militaire ne va pas aider. Les travailleurs et les jeunes en Belgique et les révolutionnaires qui pensent le contraire en Lybie se trompent. Avec EGA nous voulons renforcer l’image que recevront les travailleurs en Belgique et les révolutionnaires en Lybie que cette initiative part du camp des masses et de leur révolution.

    Face à l’avancée rapide des troupes de Kadhafi, Le sentiment d’opposition à une non-fly-zone affiché fin février dans les manifestations a Benghazi s’est inversé, malgré une méfiance qui reste présente. Mais l’intervention militaire va-t-elle véritablement aider la révolution en Libye? En Europe, un fort sentiment de sympathie envers ces révolutions est présent parmi la population. Le soutien de nos gouvernements aux régimes dictatoriaux et répressifs à travers tout le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont écorné leur image « démocratique » qu’ils tentent aujourd’hui de restaurer. L’entrée en guerre des puissances impérialistes n’a pas pour objectifs de venir au secours de la révolution. Jusqu’ici, les politiciens et les patrons belges étaient plutôt enchantées de faire affaire avec le régime de Kadhafi vu les ressources gazières et pétrolières contrôlées par le régime.Les victoires en Tunisie et en Egypte montrent que seuls les mouvements de masse peuvent renverser les dictatures. L’intervention militaire va miner le potentiel pour concrétiser les véritables aspirations de la révolution libyenne. Le régime de Kadhafi essaye d’exploiter les sentiments anti-impérialistes qui vivent parmi la population. Le maintien jusqu’ici du régime de Kadhafi ne s’explique pas que par la supériorité de son armement, mais surtout par les faiblesses présentes dans le processus révolutionnaire.

    Ainsi, l’absence de véritables comités populaires démocratiques sur lesquels se baserait le mouvement révolutionnaire et l’absence d’un programme clair répondant aux aspirations sociales de la majorité de la population a fait défaut. Cela aurait permis de bien plus engager les 2/3 de la population de l’Ouest par-delà les divisions tribales et régionales, de fractionner l’armée et d’unifier les masses contre la dictature de Kadhafi.La création d’un mouvement indépendant des travailleurs et des jeunes est la seule façon d’arrêter le projet impérialiste, d’en finir avec la dictature et d’élever le niveau de vie de la population.

    … et continuent en Tunisie et en Egypte

    Les soulèvements de masse et l’arrivée de la classe des travailleurs dans la lutte, à travers une déferlante de grèves et d’occupations d’usines, ont dégagé les dictateurs Ben Ali et Moubarak, poussé de l’avant la révolution démocratique et posé immédiatement les tâches de la révolution sociale contre l’exploitation capitaliste. La lutte doit continuer afin de revigorer, renforcer, étendre et coordonner les organes issus de la révolution tels que les syndicats indépendants, les comités de quartier ou d’entreprise gérés par les travailleurs et les pauvres. Ces-derniers doivent être à la base de l’organisation immédiate d’élections libres pour une assemblée constituante révolutionnaire afin d’empêcher les tentatives de confiscation de la révolution par le haut.

    C’est la seule issue pour construire une société démocratique capable de résoudre les immenses problèmes sociaux; une société socialiste démocratique où la production est organisée pour la satisfaction des besoins de tous et non pas pour les profits d’une minorité de capitalistes.

    Avec les Etudiants de Gauche Actifs

    • Pour un monde débarrassé de la terreur, de la guerre, de la misère et de l’exploitation capitaliste!
    • Soutien aux masses et à leur révolution! Pas de confiance dans l’intervention impérialiste!
    • Soutien aux organes issus de la révolution-même (comités révolutionnaires, populaires, de défense des quartiers, d’entreprises, de ravitaillement et syndicats indépendants)!
    • Stop aux bombardements, pas d’ingérence de l’impérialisme Européen et Américain
    • Confiscation et restitution des biens spoliés par les dictatures aux organes de la révolution.
    • Pour la nationalisation et la reconversion totale de l’industrie de l’armement!
    • Rétablissement du pétrole dans l’index via un rétablissement de l’index complet ! Ce n’est pas aux travailleurs et aux jeunes de payer la crise du capitalisme!
  • [PHOTOS] Vottem : 12 ans déjà, je ne l’accepte toujours pas!

    Hier après-midi, quelques centaines de manifestants ont bravé la pluie afin de protester contre le centre fermé de Vottem et, plus généralement, contre la politique d’asile en vigueur en Belgique. Après avoir défilé à partir du centre-ville, les manifestants se sont retrouvés devant les grillages de cette prison où l’on enferme des gens qui ont simplement tenté de fuir la misère ou la dictature dans leur pays d’origine. Une cinquantaine de manifestants ont ensuite pénétré dans le centre, sous les vivats de solidarité des sans-papiers enfermés, pour ensuite être arrêtés.

    Par Jente (Anvers)

  • Crise des réfugiés – C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes

    Le mois passé, au Niger, j’ai rencontré Jerry. Jerry avait quitté son Libéria natal pour se rendre à pied, en bus, en taxi, en charrette et en stop en Europe, où il espérait enfin trouver un travail. Après avoir parcouru ainsi 4.000 km le baluchon sur le dos et traversé neuf pays, il s’est retrouvé au Maroc, devant un mur. C’est là que la police l’a attrapé. Refoulé en compagnie d’une cinquantaine d’autres Africains venus d’autant de pays différents, il a été relâché quelque part en plein désert algérien. Une caravane l’a ramené au Niger. De là, il comptait prendre un bus pour le Nigéria, puis, ‘‘avec l’aide de Dieu’’, gagner le Sud-Soudan nouvellement indépendant pour y trouver un travail et, enfin, y poser son baluchon, après plus d’un an sur les routes.

    Par Gilles (Hainaut)

    La misère ou la guerre poussait déjà énormément de gens à rechercher un avenir à l’étranger, la crise capitaliste a déjà renforcé ce processus et nous nous trouvons face à une crise alimentaire, selon le porte-parole de l’agence alimentaire des Nations Unies. Toujours selon ce dernier, la population mondiale n’aurait que 3 possibilités: fuir, mourir ou se révolter. Quitter son pays d’origine n’est jamais facile, mais beaucoup d’immigrés doivent en plus affronter les flots sur de fragiles bateaux surchargés ou encore l’énorme clôture qui est en construction à la frontière gréco-turque. Sur place, ils auront encore à faire face à la peur, la répression, l’enfermement, le racisme… et le froid. Cet hiver, près de 6.000 demandeurs d’asile étaient sans logis et l’an dernier déjà, des familles entières avaient dû dormir dans les gares par un froid glacial.

    C’est le système capitaliste qui pousse les gens à quitter leur pays. En Tunisie, les multinationales (dont 146 entreprises belges) exploitaient brutalement les travailleurs avec l’appui du régime policier de Ben Ali, et profitaient des très bas salaires, des droits syndicaux extrêmement limités et du chômage de masse (toujours utile pour maintenir les salaires au plus bas…). Le capitalisme ne peut exister sans exploitation, sans oppression et donc sans “flots massifs” de réfugiés.

    En plus, les crises politiques, catastrophes “naturelles” et sociales amplifient le problème. Des milliers de gens tentent de fuir la Libye pour la Tunisie, d’autres milliers cherchent à quitter la Côte d’Ivoire pour le Ghana ou le Libéria. Pareil pour ceux qui quittent le Nord-Soudan pour le Sud-Soudan et vice-versa. En Libye, si les ressortissants français ont pu bénéficier d’un rapatriement rapide, les six mille travailleurs bangladeshis attendent toujours un avion pour les ramener chez eux – suscitant une crise politique au Bangladesh même.

    Après la chute de Ben Ali, 5.000 réfugiés tunisiens sont arrivés en Italie en seulement une semaine. Les politiciens de droite et d’extrême-droite comme Marine Le Pen tentent d’exploiter ces images de réfugiés arrivant sur les plages d’Italie. Mais ce n’est pas l’immigration qui constitue une menace pour les conditions de travail et de salaires des travailleurs européens: c’est la soif de profit des banques et des actionnaires, des patrons et des spéculateurs. Ce sont eux les responsables de la crise, eux qui veulent nous la faire payer et c’est encore eux qui bénéficient de toutes les attentions des partis capitalistes, d’extrême-droite ou non.

    Les patrons profitent de la situation des sans-papiers pour les exploiter, les criminaliser et faire pression sur nos salaires en nous mettant en concurrence avec ces nouveaux venus. Ces immigrés privés de tous les droits se voient forcés, pour survivre, d’accepter des boulots inhumains et sous-payés. Les patrons cherchent ainsi à saper les conditions de travail durement acquises des travailleurs belges. Travailleurs belges et immigrés ont un intérêt commun : lutter pour un salaire égal pour tous, pour la fin des discriminations, afin de stopper la concurrence entre travailleurs belges et immigrés. C’est main dans la main que nous devons demander cela – non aux divisions ! Régularisation de tous les sans-papiers !

    Il faut une campagne d’adhésion massive des immigrés dans les syndicats, et les intégrer activement à la lutte contre la casse sociale, pour la défense de l’emploi, pour le partage du temps de travail entre les travailleurs disponibles sans perte de salaire et avec embauche compensatoire. Mais la concurrence et le ‘‘diviser-pour-mieux-régner’’ ne s’exerce pas seulement au niveau de l’emploi : il faut aussi lutter pour un plan public et massif de construction de logements sociaux, pour plus d’écoles,… Enfin, il faut stopper la politique des États européens qui crée la misère dans les pays du Sud et pousse une partie de la population à désespérément chercher un avenir ailleurs. Cela signifie s’opposer aux aventures impérialistes en Afghanistan et en Libye, exproprier les entreprises belges en Chine, au Congo, etc. et les placer sous le contrôle des travailleurs, totalement reconvertir l’industrie de l’armement, aider à l’organisation de syndicats indépendants en Chine, en Égypte, et ailleurs; soutenir les révolutions au Moyen Orient et en Afrique du Nord,…

    En bref, tant en Belgique qu’ailleurs dans le monde, résoudre la question des réfugiés revient concrètement à entrer en conflit avec le système capitaliste et chercher à le renverser. Pour cela, le meilleur moyen reste la mobilisation de masse des travailleurs et des pauvres, le blocage de l’économie par la grève générale et le début de l’instauration d’une autre société basée sur les comités de lutte dans les quartiers, les entreprises, etc. et sur leur coordination et sur la remise en marche de l’économie sous le contrôle et la gestion de ces comités.

  • [PHOTOS] Vottem : 12 ans déjà, je ne l’accepte toujours pas! (2)

    Hier après-midi, quelques centaines de manifestants ont bravé la pluie afin de protester contre le centre fermé de Vottem et, plus généralement, contre la politique d’asile en vigueur en Belgique. Après avoir défilé à partir du centre-ville, les manifestants se sont retrouvés devant les grillages de cette prison où l’on enferme des gens qui ont simplement tenté de fuir la misère ou la dictature dans leur pays d’origine. Une cinquantaine de manifestants ont ensuite pénétré dans le centre, sous les vivats de solidarité des sans-papiers enfermés, pour ensuite être arrêtés.

    Par Nico

  • [PHOTOS] Défendons le droit des femmes à disposer librement de leur corps !

    Hier, une seconde ‘‘Marche pour la Vie’’ contre le droit à l’avortement a été organisée en Belgique, un rendez-vous international de réactionnaires où se côtoyaient l’Archevêque Léonard (pour qui le SIDA serait une "justice immanente" et l’homosexualité "anormale"…) et des membres du groupuscule d’extrême-droite "Nation". Une contre-action avait été lancée à l’initiative de la Fédération laïque des centres de planning familial (FLCPF), un "Rassemblement festif et familial" qui a réuni quelques centaines de personnes et où le PSL était présent. Notre camarade Anja Deschoemacker a notamment pu prendre la parole. Construisons le mouvement de défense du droit des femmes à disposer librement de leur corps !

    Par Els (Bruxelles)

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