Tag: Belgique

  • Est-ce la fin de l’Euro ?

    La décote de 50% des obligations du gouvernement grec ainsi que l’engagement d’une nouvelle aide d’urgence de 130 milliards € en échange d’un autre plan d’assainissements drastiques n’ont pas encore sauvé la Grèce d’une banqueroute imminente. Les pare-feux que l’on a voulu créer autour du pays afin de priver les marchés financiers de l’envie de spéculer sur les dettes des autres pays de la zone euro en installant un bazooka de 1.000 milliards € ne les a pas impressionné.

    Article tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste

    Depuis, tout ce qui a le potentiel de foirer le fait véritablement. Le technocrate grec Papadémos, le premier Premier ministre non-élu depuis la dictature des colonels imposé par l’Europe après la démission forcée de Papandréou, ne réussit pas à aligner sa coalition d’unité nationale. Les conservateurs de la Nouvelle Démocratie refusent d’accepter sa nouvelle austérité et veulent se rendre aux urnes au plus vite. Par conséquent, l’Europe continue de bloquer les 8 prochains milliards € d’aides en urgence. D’ailleurs, le risque d’aller en défaut de paiement continue pour décembre.

    Par ailleurs, l’effet de levier placé sur le fond européen d’urgence n’a rien ébranlé. Papandreou avait à peine été renvoyé que le clown d’Italie, Berlusconi, était également évincé avec toute sa clique. Mais rien de cela n’a fonctionné non plus. En réalité, la démocratie est un luxe que l’Europe ne se permet que lorsque ses intérêts ne sont pas en jeu. L’annonce d’une révision du traité de l’UE par la France et l’Allemagne avec, pour la première fois, une clause destinée à pouvoir éjecter des pays de la zone euro, est revenue à jeter de l’huile sur le feu. Mais cette option est visiblement considérée dans ces 2 pays.

    Il n’en fallait pas plus aux investisseurs pour déverser des obligations européennes. Des obligations italiennes et espagnoles, mais aussi belges, françaises et même hollandaises, autrichiennes et finlandaises. De plus, les obligations allemandes n’en profitent plus. Cela peut indiquer que les marchés financiers abandonnent l’Euro. En théorie, la zone euro a encore les moyens de se défendre, mais des obligations européennes et une intervention de la Banque Centrale Européenne (BCE) signifieraient que l’Allemagne se défasse de sa politique monétaire. François Baroin, ministre français des Finances, suggère de contourner cela en donnant une licence bancaire au fonds d’urgence qui pourrait alors emprunter de façon illimitée à la BCE.

    Il n’est pas exclu que des échappatoires techniques soient trouvées pour repousser l’éclatement de la zone euro, mais cet éclatement est justement inévitable, bien qu’il ne soit pas possible de revenir à la situation exacte d’avant l’introduction de l’euro. L’Euro partagerait ainsi un sort identique à ses prédécesseurs. D’ailleurs, l’idée que la monnaie européenne est la première en son genre est un mensonge. Déjà en 1866, l’Union Monétaire Latine a été créée et a duré près de 50 ans jusqu’en 1914. Elle n’a été officiellement dissoute qu’en 1927. La Belgique, la France, la Suisse et l’Italie en étaient les membres fondateurs, rejoints ensuite par l’Espagne la Grèce et plus tard par la Roumanie, la Bulgarie, la Serbie, Saint-Marin et… le Venezuela. Mais cela aussi, c’est de l’histoire ancienne.

  • NON à l’austérité : manifestation massive des syndicats

    Nous étions hier pas moins de 80.000 dans la rue, contre la politique d’austérité, cette politique des 1% les plus riches destinée à faire payer la crise aux 99%. Mille slogans, un seul massage” a-t-on pu lire dans L’Avenir d’aujourd’hui, ”Non à l’austérité". Avant même d’avoir été installé, le gouvernement Di Rupo 1er a reçu une première puissante illustration du mécontentement des travailleurs. Cette austérité, on n’en veut pas, et contre elle, on se battera!

    Avec 80.000 manifestants, selon les syndicats, c’était là une des plus grandes manifestations syndicales qu’a connu la Belgique au cours de ces dernières années. En 2005, 100.000 manifestants étaient dans la rue contre le Pacte entre les Générations, une attaque contre les prépensions, également menée par les sociaux-démocrates du PS et du SP.a. Après cela, les quelques grandes manifestations qui on suivi se déroulaient dans le cadre européen, avec de fortes mobilisations de l’étranger. Nous ne sommes qu’au début de l’avalanche d’austérité de Di Rupo 1er. Mais comme le disait le tract que le PSL distribuait lors de la manifestation, il est vaut mieux stopper une avalanche d’économies au début, sinon elle ne peut que gagner en force et causer encore plus de dégâts. 

    Le caractère massif de cette protestation syndicale était une riposte des plus logique face à l’ampleur de l’austérité que le gouvernement veut appliquer, sur les dos des plus faibles de la société. Il s’agit là de l’opération d’austérité la plus profonde de l’histoire belge: plus profonde que le Plan Global, ou le Plan Sainte Anne avant cela. L’enjeu sera d’offrir à cette protestation massive une prolongation avec un plan d’action qui puisse convaincre nos collègues, notre famille et nos amis de se mobiliser eux aussi.

    Cette mobilisation a suscité des réactions très hostiles des patrons. Ainsi, la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) estimait que ”plutôt que de faire la grève, il est préférable de discuter des problèmes du marché du travail”. En Flandre, l’organisation patronale UNIZO avait lancé une pétition en ligne contre la manifestation sous le même message et a fait hier une action ludique en offrant un café aux automobilistes qui se rendaient au travail. Une grande attention de la presse pour quelque chose de bien pauvre au final… Certainement au regard des 80.000 manifestants qui ont occupé la capitale!

    Les réactions de la presse ont été diverses. En Flandre, dans le quotidien De Standaard, un collectif de rédacteurs a fait appel aux manifestants avant la manifestation pour qu’ils cherchent à "devenir adulte finalement”! Les journalistes parlaient tous "d’actions irresponsables". Du côté francophone, ce matin, pas de dénonciation franche des actions, mais des rapports relégués en 12e page pour La Libre et en 6e pour Le Soir. Seul L’Avenir a consacré une partie de cette première page à un manifestant déguisé en Di Rupo et non à Di Rupo lui-même, avec le titre : ”Non à l’austérité: le voilà prévenu”, et un article en pages 2 et 3 titré : ”Un message: l’austérité, ça sent le pavé.”

    On peut lire dans la presse d’aujourd’hui différents témoignages de manifestants, et les articles parlent de cette possibilité d’une grève générale pour le 19 décembre. Mais l’attention reste énormément focalisée sur Di Rupo 1er et cet accord si difficile à avoir obtenu qu’ils serait bien bête de continuer à le critiquer… Pour les syndicalistes combatifs et tous ceux qui veulent s’opposer à ce budget de malheur qui épargne les responsables de la crise, il faut quelque chose d’autre, des médias qui prennent résolument le côté des travailleurs et qui ne se contentent pas de ”comprendre” les craintes de la population tout en disant qu’on ne peut pas vraiment faire autrement… C’est pourquoi le PSL dispose de ses propres médias, avec ce site internet et notre mensuel Lutte Socialiste, que nous avons vendu à plus de 300 exemplaires hier durant la manifestation. Dans ce journal-là, on ne trouvera pas que de la ”compréhension”, mais des arguments contre la logique qui veut nous faire payer la crise ainsi que des propositions pour construire un rapport de forces favorable au mouvement ouvrier.

    Différents thèmes étaient centraux dans nos discussions avec les manifestants. Il y avait la question d’un plan d’action bien entendu, et celle de la manière de construire la lutte le plus fermement possible, mais aussi celle du prolongement politique pour les revendications des travailleurs et de leurs familles. Les syndicalistes rouges, verts et bleus ont manifesté ensemble contre un gouvernement composé de partis des mêmes couleurs… Et, comme on a pu le lire dans Le Soir, ”la rue a été écoutée, pas entendue”. Après 540 jours de négociations, un gouvernement de cinq partis est remplacé par un autre, composé des mêmes partis, rejoints par le SP.a, unis autour d’un programme qui attaque directement les travailleurs. Les manifestants ne disposent donc d’aucun parti qui défende leurs intérêts. Sur le terrain politique, c’est comme dans les médias: on ”comprend”, mais ce sera l’austérité générale tout de même. Un peu à la manière de cette carte blanche des élus du PS qui disait en substance: ”on va vous faire payer la crise, mais croyez bien que ça nous fera plus de mal à nous qu’à vous” ! On devrait continuer à écouter ces contes là ?

    La nécessité de disposer enfin d’un instrument politique pour renforcer la lutte contre l’austérité, se pose plus que jamais. Les dirigeants syndicaux vont-ils continuer à fonder leurs espoirs sur ces mêmes partis contre lesquels ils ont manifesté hier ? A la base, de nombreux militants ont déjà abandonné ces partis à genoux devant l’establishment capitaliste, et sont maintenant des sortes de ”sans-abris politiques”. Il est grand temps de prendre l’initiative pour, avec les dizaines de milliers de militants syndicaux et tous ceux qui veulent résister à la politique néolibérale, construire notre propre formation politique.

    En Flandre, le PSL participe à Rood!, une initiative politique lancée par le mouvement autour d’Erik De Bruyn, l’ancien candidat à la présidence du SP.a qui a quitté ce parti. Lors de la manifestation, nous avons pu voir qu’il y avait beaucoup d’intérêt pour Rood!. Quand Erik De Bruyn a quitté le SP.a, Rudy De Leeuw, le président de la FGTB, a réagi en disant que c’était bien malheureux. De Leeuw révisera-t-il sa position? Du côté francophone aussi, cette discussion se pose. Il sera bien difficile pour le PS de continuer à se cacher derrière les libéraux avec un premier ministre PS. Pour nous, le seul problème de langue de Di Rupo, c’est qu’il ne parle pas le langage des travailleurs! Ces derniers doivent disposer de la traduction politique de leur résistance contre la politique l’austérité, et le PS fait partie du problème, pas de la solution.

    Lors de la manifestation, le PSL a milité activement, avec 4 stands politiques en différents endroits, et en participant aux différents stands de Rood!.

    Cette manifestation était le début d’une lutte qui peut être longue et dure. Si les travailleurs et leurs familles ne veulent pas connaître les conditions de vie des Grecs, la lutte doit être des plus sérieusement organisée, au travail, dans nos quartiers et sur le terrain politique. Hier, 80.000 manifestants ont prouvé qu’ils veuillent mener cette lutte. Ce n’est qu’un début, continuons le combat!

  • Grève contre l’austérité !

    Les 99% ont déjà suffisamment payé !

    Les travailleurs, retraités, chômeurs,… ont déjà dû se serrer la ceinture bien fort, et durant des années, sous le prétexte du soutien à la croissance économique. Aujourd’hui, c’est au nom de la crise économique que nous devrions supporter les assainissements. Les attachés-caisses de Di Rupo & Co ne manquent pas de projets pour ça. Tous ceux-là ne sont peut-être pas toujours d’accord sur le rythme et le niveau auquel appliquer l’austérité, mais la logique même des assainissements n’est remise en cause par aucun d’entre eux.

    Les recettes néolibérales imposées par les banquiers et les spéculateurs – les 1% – ont partout été désastreuses. De l’Irlande à la Grèce, cette politique, c’est celle du chômage, de la misère et du manque de perspectives pour la jeunesse. En Espagne, le taux de chômage des jeunes atteint déjà les 48% ! La zone euro comprend 16,2 millions de personnes sans emploi ! Tous ces assainissements rognent le pouvoir d’achat et poussent donc l’économie encore plus loin dans l’abîme.

    Les patrons et les spéculateurs trépignent d’impatience pour accélérer le rythme de l’austérité en Belgique. Il s’agit d’au moins 11 milliards d’euros pour 2012 et d’un montant similaire pour 2013, si toutefois l’effondrement économique ne se poursuit pas. Pour les partis du gouvernement en formation et de l’opposition parlementaire, il est hors de question de prendre cet argent aux 1% plus riches. C’est aux 99% les plus pauvres de payer, avec des attaques ciblées contre les chômeurs, les pensionnés, les services publics, les salaires (notamment l’indexation des salaires),…

    Pour les ‘marchés’, les mesures d’austérité ne sont jamais suffisantes. Ils ont senti l’odeur de l’argent comme un vampire sentirait celle du sang. Ils en veulent plus, toujours plus, et sont prêts à plonger profondément leurs crocs dans nos veines. La politique d’austérité n’assurera qu’un avenir exsangue pour la majorité de la population. Mais – et c’est l’objectif de cette politique – les ‘marchés’ seront peut-être rassasiés. Au prix de nos conditions de vie.

    Les banquiers et les spéculateurs tiennent bien leur laisse en main et, au besoin, ils renvoient à la niche les gouvernements qui leur déplaisent pour en imposer un autre, comme en Italie ou en Grèce. Avec le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union Européenne, ils sont organisés au niveau international. Nous devons faire de même pour utiliser la force et le pouvoir de notre nombre. Stoppons la dictature des marchés et prenons notre avenir en main !

    C’est possible, mais pas sans coordonner la résistance. Les syndicats doivent clairement s’opposer aux assainissements de Di Rupo & Co. Nous avons besoin d’une campagne d’information et de mobilisation parmi les travailleurs, les jeunes,… dans les entreprises et dans la rue, dans le cadre d’un plan d’action démocratiquement élaboré. Si la résistance se limite uniquement à des promenades à Bruxelles et ailleurs pour laisser échapper un peu de vapeur, nous n’allons pas gagner la moindre chose. Nous devons frapper les 1% là où ça leur fait le plus mal : au portefeuille. Ce n’est que par l’arrêt de l’économie qu’on peut les combattre.

    L’austérité est identique dans toute l’Union Européenne, nous devons unifier et structurer la résistance contre l’austérité. Pourquoi ne pas organiser une grève générale européenne pour protester contre tous les assainissements ?

    Pour organiser efficement notre lutte, il nous faut une alternative. Le PSL défend une alternative socialiste démocratique. Le capitalisme a démontré sa faillite. Il est grand temps qu’il soit remplacé par un autre système où les besoins centraux de la majorité de la population sont à la place des profits d’une petite élite.

    Nous avons aussi besoin de nos propres représentants politiques. La FGTB et la CSC doivent rompre tous leurs liens avec les partis traditionnels. Leurs ‘alliés’ politiques sont les responsables de l’austérité !

    Nous devons construire notre propre instrument politique, avec une formation ouverte et démocratique unissant tous ceux qui s’opposent à la politique néolibérale, une formation dans laquelle les différentes opinions et remarques critiques ne seraient pas considérées comme un problème devant être supprimé, mais comme un enrichissement. C’est pourquoi, en Flandre, le PSL collabore avec Rood, le mouvement d’Erik De Bruyn.

    Nous construisons en même temps le PSL, un parti capable de transmettre à la lutte les diverses expériences internationales ainsi que les traditions du mouvement ouvrier dans l’objectif d’une transformation socialiste de la société.

    Ne nous regarde pas, rejoins-nous !


    Abonnez-vous à Lutte Socialiste! Cet article est tiré de l’édition de décembre-janvier de notre journal. Si vous désirez recevoir Lutte Socialiste dans votre boîte aux lettres, prennez vite un abonnement ! Vous pouvez verser 20 euros (pour 12 n°) ou 30 euros (abonnement de soutien) au n° 001-3907596-27 de "socialist press" avec la mention "abonnement". Pour plus d’infos, des remarques, propositions d’articles,… : prennez contact avec nous via redaction@socialisme.be

  • NON à l’austérité ! Allons chercher le pognon là où il est !

    11,3 milliards € d’économies sur le budget fédéral pour l’année 2012 : jamais dans l’histoire de la Belgique une telle austérité n’a été menée en si peu de temps. Et ce alors que des décennies de néolibéralisme ont déjà épuisé les réserves et les marges pour les extra dans les familles.

    Par Baptiste (Wavre)

    Pour les ménages qui dépendaient d’un emploi chez Kraft Food, ArcelorMittal, ou encore NextPharma, l’avenir est évidemment pire encore. Pourtant, nos politiciens en sont convaincus : ce sera bien le prix à payer pour sauvegarder les profits de l’élite financière, et de la collectivisation de leurs dettes depuis 2008.

    Au moment d’envoyer ce journal à l’imprimeur, les mesures exactes du gouvernement n’étaient pas encore connues, mais les pistes l’étaient : coupes dans les budgets des administrations et des services publics, non remplacement de départs à la retraite dans la fonction publique, attaques contre les allocations de chômage et les prépensions ; en contrepartie de quoi les plus fortunés devront également lâcher quelques pièces via différentes mesures symboliques.

    La manifestation nationale du 2 décembre est un bon début à l’organisation de la résistance contre l’austérité. L’occasion pour ce front de présenter un programme anticrise, qui serait une alternative à l’austérité préparée pour la résorber le déficit budgétaire. En voici quelques points et notre avis sur la question :

    Le maintien de l’indexation automatique des salaires et des all ocations sociales

    L’idée selon laquelle l’indexation entraînerait une perte de compétitivité et une inflation à la hausse est un leurre! C’est un argument purement idéologique de la part des capitalistes qui ne cherchent qu’à défendre leur (énorme) part du gâteau.

    L’index a été miné (de par la manière dont on a choisi les produits qui composent le panier de l’index, mais aussi par de par le retard avec lequel les salaires sont indexés), mais même cette mesure va trop loin pour les patrons, les libéraux et l’Union Européenne.

    ‘‘Malgré’’ l’indexation, les profits des grandes entreprises ont été gigantesques ces dernières années. Peut-être pas suffisamment à leur avis ? Le maintien du mécanisme d’indexation est une revendication importante, mais nous devons avertir que ce maintien ne doit pas une fois de plus être marchandé contre de nouveaux cadeaux au patronat.

    Le maintien des prépensions et des allocations de chômage

    Alors que les jeunes ne trouvent pas d’emploi, on veut faire bosser plus longtemps nos aînés. C’est totalement illogique.

    Comment donner aux jeunes la perspective de se construire un avenir ? Cela ne tient pas la route de dire que puisque nous vivons plus longtemps, nous devons travailler plus longtemps, alors que nous produisons aujourd’hui bien plus en travaillant que lors des décennies précédentes. Veulent-ils nous faire travailler jusqu’à tomber raides ?

    Les attaques contre les allocations de chômage veulent s’en prendre aux plus faibles d’abord. Dans ce système, il est plus facile de s’en prendre à un chômeur que de tenter de faire payer plus à Electrabel. Il faut lutter contre le chômage, pas contre les chômeurs. C’est tout à fait possible en répartissant le travail disponible: en réduisant le temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Les entreprises qui effectuent des licenciements collectifs peuvent être nationalisées sous le contrôle des travailleurs.

    Ces nationalisations ne serviraient ainsi pas à socialiser les pertes et à privatiser les profits. Une entreprise nationalisée doit fournir de l’emploi et produire de façon socialement utile.

    Une fiscalité juste

    Les syndicats ont raison de faire remarquer que la moyenne actuelle de l’impôt payé par les entreprises est de 11,8% seulement, alors que le taux légal est de 33%. La politique de cadeaux fiscaux a donné tellement de milliards aux entreprises que les familles ordinaires contribuent désormais davantage à la collectivité que les entreprises.

    Nous sommes évidemment favorables au retrait du mécanisme des intérêts notionnels. Cette mesure n’a fait que remplir les caisses essentiellement de 20 grandes boîtes en Belgique. Ontelles créé de l’emploi ? Dernièrement, ArcelorMittal et Next Pharma ont démontré qu’ils n’ont fait que se servir de cadeaux fiscaux pour mieux détruire les emplois par la suite.

    Nous sommes bien entendu d’accord qu’il faut aborder les politiques fiscales. Mais il est illusoire de penser que les patrons ne vont pas trouver d’échappatoires pour éviter de payer l’impôt par l’évasion fiscale légale ou illégale. Si nous voulons avoir un véritable contrôle démocratique sur les revenus des grandes entreprises, nous devons prendre les secteurs clés de l’économie dans les mains du public. Cela permettrait immédiatement d’orienter ces secteurs (comme ceux de l’énergie et de la finance) pour qu’ils correspondent aux besoins de la majorité de la population.

    Un plan d’action contre la politique d’austérité !

    En préparation de la manifestation du 2 décembre les dirigeants ont expliqué que des simples mesures comme le renforcement de la lutte contre la fraude fiscale, la taxation à 24% des revenus financiers et l’arrêt des cadeaux fiscaux permettaient de trouver sans problème 11 milliards. Pour parvenir à imposer cela, il faudra bien plus qu’une manifestation de temps en temps.

    Nico Cué, secrétaire général de la FGTB Métal Wallonie-Bruxelles a eu raison de dire: ‘‘Si les mesures contenues dans le budget sont déséquilibrées, et on est convaincu qu’elles le seront, on va aller jusqu’à la grève générale. Au prochain comité fédéral de la FGTB, le 6 décembre, les métallos Wallonie- Bruxelles proposeront une feuille de route d’action, avec une grève générale de vingt-quatre heures en janvier. On pense que le combat va être dur et long. On propose donc d’aller crescendo, avec une grève de 48 heures en avril, et de 72 heures en juin. C’est dire qu’on risque de rentrer en conflit très fort avec le gouvernement, dont le Premier ministre sera probablement Elio Di Rupo.’’

    Nous avons besoin d’un plan d’action démocratiquement élaboré, avec une campagne d’information et de mobilisation dans chaque lieu de travail et dans la rue, sur base d’un programme anticrise partant des besoins de la majorité de la population. Sur cette base, il sera possible de réellement résister à l’austérité du gouvernement qui vient.

  • Le spectre du vieillissement

    Gilbert De Swert, l’ancien chef du service d’étude de la CSC, vient de sortir un livre intitulé “Le spectre des pensions”. Nous ne sommes pas toujours d’accord avec l’auteur, qui défend par exemple le sinistre Pacte des générations qui avait attaqué les fins de carrières en 2005 ou encore, qui plaide pour une période d’activité de 40 ans pour obtenir une pension complète (ce qui revient dans les faits à abandonner l’idée de la pension à 65 ans). Mais de nombreuses données sont intéressantes.

    Geert Cool

    De Swert avait déjà publié un ouvrage dans lequel il taillait en pièces l’hypothèse d’une catastrophe liée au vieillissement de la population. Ce livre va plus profondément encore dans ce thème, avec une belle plume et un certain humour dans l’invention de nouveaux termes. C’est bien dommage que le livre n’existe qu’en néerlandais… Hélas, la forme menace parfois le contenu.

    Directement, l’auteur critique les prévisions s’étalant sur une durée de 25, voire 50 ans. Qui aurait pu prédire, il y a 25 ans, l’arrivée d’internet et sa place dans la société ? Comment imaginer la situation économique 50 ans plus tôt alors que l’on peine à prévoir ce qu’elle sera dans 5 ans ?

    Même la Commission sur le vieillissement relativise le “problème du vieillissement”. Selon ces données, il y a aujourd’hui 100 actifs pour 139 non-actifs ; ce nombre devrait augmenter à 144 non-actifs en 2030 et à 152 en 2060. La hausse est d’à peine 8%. La sécurité sociale devrait ainsi trouver 12,9 milliards d’euros de plus d’ici 2030, soit 3,8% du PIB actuel. D’ici 2060, ce serait 19,1 milliards d’euros de plus, soit 5,6% du PIB actuel. Cela signifie que, chaque année, 380 millions d’euros sont nécessaires en plus, soit seulement 0,11% du PIB.

    Les partisans de l’augmentation de l’âge de la pension et de la baisse du montant des allocations “oublient” sys-tématiquement de parler de la productivité, qui s’est énormément accrue ces dernières années. Nous vivons peut-être plus longtemps, mais tout en produisant beaucoup plus (plus de 150% de plus qu’il y a 20 ans).

    Par rapport au premier pilier de pension (la pension légale), le second (la pension complémentaire financée en entreprise) et le troisième (l’assurance individuelle) sont encore particulièrement limités, mais le danger se rapproche. Ces dernières années, il y a eu très peu de hausses salariales et on s’est de plus en plus rattrapé sur les fonds de pension, les écochèques, les chèques-repas,… considérés comme salaire mais qui ne contribuent pas à la sécurité sociale. Il y aurait au moins 32 sys-tèmes de ce type !

    Les pensions complémentaires via un fond de pension sont encore limitées. Cette pratique comporte de réels risques en cas de turbulences financières comme lors de la crise financière de 2008, où les pertes de fonds de pension ont été immenses. Ces investissements ont perdu en moyenne 21,1% de leur valeur dans les pays de l’OCDE (pays dits ‘‘développés’’ pour la plupart). L’Irlande a battu les records avec 37,5% de pertes. En Belgique, les pensions complémentaires ne représentent encore que 14% des pensions mais les avantages fiscaux qui y sont liées coutent à la communauté de 1 à 3% du PIB.

    Pour De Swert, la question des moyens pour les pensions concerne le rapport entre Travail et Capital. En se référant aux statistiques françaises, il montre qu’en 1980, les dividendes valaient 4,2% de la masse salariale, contre 12,9% en 2008. ‘‘Autrement dit: les travailleurs français travaillaient 72 heures par an pour les actionnaires, contre 189 heures aujourd’hui’’. Ces dernières années, il y a de moins en moins de contributions à la sécurité sociale : en 1980, 20,7% du PIB était consacré à la sécu, mais il ne s’agissait plus que de 18-19% en 1990.

    De Swert défend la nécessité d’utiliser la hausse de la productivité afin de consacrer plus de moyens à la sécurité sociale, et de diminuer le temps de travail (avec une semaine de 4 jours), de façon à parvenir au plein emploi. En revanche, il semble minimiser la pauvreté parmi les pensionnés et dénonce l’exagération de certaines données comme celles d’un professeur de l’Université de Louvain qui a estimé la pension moyenne pour un travailleur à 1030 euros par mois en 2007 et que près de 21,6% des plus de 65 ans sont sous le seuil de pauvreté. Selon De Swert, cette moyenne ne veut rien dire et les derniers gouvernements auraient suffisamment augmenté les pensions les plus basses, en plus de l’indexation. Il se positionne ainsi en porte-à-faux par rapport à ses amis du mouvement des pensionnés de la CSC qui ont encore manifesté en septembre contre les pensions trop basses et contre la pauvreté parmi les pensionnés.

    Ensuite, De Swert plaide en faveur de l’abandon de l’âge de la pension à 65 ans, qu’il veut remplacer par un temps de carrière obligatoire de 40 ans. Pourquoi un syndicaliste fait-il de telles propositions destinées à limiter nos droits ? De plus, il ne tient aucunement compte de la possibilité d’une prolongation durable de la récession. Qu’est-ce que cela signifierait ? Les statistiques ne peuvent répondre à cette question, seul le rapport de force des travailleurs le déterminera. Pour ce combat, ce livre offre toutefois une bonne série d’arguments intéressants.

  • Les soins de santé doivent-ils saigner pour leur crise ?

    Tract de Hypertension || PDF

    Austérité dans les soins de santé

    Après chaque round de négociations pour un nouveau gouvernement, les assainissements prévus dans les soins de santé augmentent. Le 20 novembre dernier, le montant de 1,2 milliard d’euros dans la note Di Rupo a presque doublé vers 2,3 milliard d’euros. Pour les libéraux, cette casse sociale n’est pas suffisante. La prochaine fois qu’Alexander De Croo de l’Open VLD tombe de son cheval, il pourra se soigner lui-même à l’hôpital. La norme de croissance du budget des soins de santé de 4,5% est diminuée et sera de 2% maximum. Cette norme de croissance du budget a pour but de payer le vieillissement (tant des patients que du personnel) et de payer les augmentations des frais liés aux progrès technologiques.

    Des milliards pour les banques, des cacahuètes pour nous ?

    Le budget pour l’accord social pluriannuel des services de santé fédéraux est 300 millions d’euros. Difficile à dire si c’est une blague ou pas. Pour les 150.000 travailleurs des secteurs flamands du non-marchand, un accord social a récemment été conclu, avec un coût de 210 millions d’euros. L’introduction d’un presque 13ème mois (94 à 95%) est un pas important. Quand on compare le budget pour les 300.000 travailleurs des secteurs fédéraux avec le budget flamand, il est clair que le budget fédéral est très limité…

    IF-IC

    La mise en oeuvre de la nouvelle classification des fonctions (IF-IC) avec des échelles de salaires correspondantes, coûtera déjà 910 millions d’euros. Bien que l’idée soit d’étaler les effets de cette classification sur deux accords sociaux successifs, il ne faut pas être physicien nucléaire pour savoir que les 300 millions d’euros sont largement insuffisants.

    Lorsque les banques étaient en difficulté, le gouvernement n’a eu besoin que d’un week-end pour mettre les milliards d’euros sur table. Notre secteur continue à « attendre Godot » depuis le dépôt de nos revendications le 2 février 2010. Ah oui, nous avions presque oublié le mini-accord de 2011. Le nom de cet accord vite fait dit tout ; avec seulement 50 millions d’euros en plus, c’est un vrai mini-accord. La priorité de ce gouvernement en affaires courantes est claire : sauver les banques pendant que les travailleurs sont en difficulté. Il semble qu’en plus ils veulent nous faire payer la crise.

    L’institut Itinera

    Dans le cercle antisocial autour d’Alexander De Croo, il y a aussi l’institut Itinera avec des experts qui ont un énorme accès aux médias pour défendre leurs positions néolibérales. Les prophètes de la commercialisation et des privatisations n’ont aucun scrupule pour mettre en avant leurs déclarations audacieuses.

    Dans le magazine Jobat du 14 novembre (consacré au secteur des soins de santé), Brieuc Van Damme suggérait : « La norme de croissance dans le secteur des soins de santé est encore de 4,5% en dessus de l’inflation. C’est beaucoup plus que la croissance de l’économie. Cela signifie que les soins de santé cannibalisent la richesse produite en Belgique. » Nous, le personnel naïf, pensions cependant que c’étaient les banquiers, spéculateurs et grand managers qui poussent l’économie dans les problèmes et qui sont responsables pour la crise la plus profonde depuis la Deuxième Guerre Mondiale. Heureusement que les prophètes de l’institut Itinera nous montrent la voie…

    En plus, l’article met en avant que la seule solution est une commercialisation profonde parce que nous évoluons vers une économie dans laquelle la responsabilité est mise chez les individus. Nous savons ce que cela veut dire aux Etats-Unis. Des millions d’Américains n’ont pas accès aux soins de santé pendant que les managers de grandes entreprises d’assurances sont parmi ceux qui ont les salaires les plus élevés. L’utilisation de nouveaux médicaments ou technologies devient dépendante d’une analyse coûts-bénéfices.

    Pas d’alternatives ?

    Le journal d’action Hypertension plaide pour une réorganisation fondamentale du système des soins de santé pour aller à l’encontre de la menace libérale de chaos. Notre réponse à la soif de profit de l’industrie pharma, à la commercialisation rampante et au cancer de la médecine de performance est la création d’un service de santé publique et national qui défende les intérêts de la population au lieu des intérêts du profit ou du prestige de différentes personnes et institutions.

    À notre avis, cela n’est pas possible dans le système capitaliste, qui est aujourd’hui dans une crise. La lutte pour un système de santé différent est une partie intégrante de la lutte pour une autre société. Il est donc grand temps que le mouvement syndical se rapproche de la nouvelle génération de jeunes qui, tant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord qu’en Europe et aux Etats-Unis, se met en avant dans la lutte. Le socialisme démocratique est, à notre avis, la seule alternative.

    Notre réponse à TINA (There Is No Alternative) est la prononciation de ROSA* : "Socialisme ou barbarie !"

    (*Rosa Luxemburg : socialiste allemand)

  • ULB: débat avec le représentant du mouvement étudiant mapuche au Chili

    Conversation avec José Ancalao Gavilàn, werkén Féderation mapuche des étudiants, Femae organisé par le Comité Mapuche Belgica avec l’ensemble des organisations jeunes de gauche à Bruxelles dont EGA-ALS.

    Témoignage et analyse de la mobilisation des étudiants chiliens et mapuche

    Mercredi 30/11 à 19h à l’ULB, Campus Solbosh

    > PDF


    Voici quelque photos de la dernière action de solidarité avec les étudiants chiliens le 5 novembre devant l’ambassade du Chili. En grêve depuis plus de 5 mois, les étudiants au Chili défendent la renationalisation du secteur du cuivre pour réaliser une éducation gratuite et de qualité. EGA et le PSL ont participé à cette action:Reportage photo


    ATTENTION: Meeting annulé

    Nous avons reçu le mail suivant de la part du Comité Mapuche Belgica. Nous restons bien entendu disponibles pour toute future collaboration.

    "Marri marri pu peñi, marri marri pu lamngen, ka pu wenüy, ka kom pu che

    C’est avec beaucoup de déception que nous avons appris, la nuit du 22 novembre, l’obligation pour José Ancalao de rentrer de toute urgence au Chili en vue des négociations prévues avec le gouvernement chilien, au plus tard le 30 novembre 2011.

    "Les deux événements les plus importants prévus en Europe, à Berlin et à Bruxelles, sont donc annulés, mais osons le vocable "reportés"…

    "C’était un risque encouru et connu dû à la situation tendue et violente que vivent les étudiants et travailleurs de cette démocratie modèle…

    "Nous remercions toutes les organisations d’étudiants de l’ULB qui avaient répondu présentes à l’appel, qui s’étaient investies dans la préparation de cette conférence qui devait servir de pont entre les révoltes sociales en cours au Chili, et les réelles préoccupations des étudiants de Belgique quant aux mesures d’austérité et projet de privatisation du secteur public européen.

    "Nous remercions toutes les personnes solidaires qui s’investissent depuis des mois dans les rues de Bruxelles pour relayer cette importante mobilisation étudiante, et nous nous excusons auprès des personnes qui nous avaient témoigné un grand intérêt quant à cette conversation avec un werkén mapuche.

    "Nous promettons que la partie n’est que remise…et vous demandons de rester alertes aux prochaines mobilisations qui dépendent toujours de l’actualité et de la réalité du terrain.

    "Vous recevrez prochainement une déclaration du porte-parole de la FEMAE José Ancalao, dans laquelle il expliquera sa décision d’écourter ce voyage en Europe."

    Marrichiwew,

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Ma. 22 novembre. Liège. Lutte de masse des étudiants au Chili : quelle expérience en tirer ? Avec Lucas Gillis, militant actif au Chili. 19h30, Salle Wittert à l’Université de Liège, place du XX août.
    • Ve. 25 nov. Namur. Concert de soutien aux grévistes du secteur du pétrole au Kazakhstan
    • Sa.-Di. 26-27 novembre. Congrès régionaux du PSL
    • Me. 30 nov. Louvain. Comment mener la lutte contre le racisme ? Avec des orateurs d’EGA et de la campagne antifasciste flamande Blokbuster, dans le cadre de la campagne contre la manifestation anti-NSV de mars.
    • Ve. 2 décembre. Bruxelles. Manifestation nationale des syndicats contre l’austérité
    • Sa. 3 décembre. Bruxelles. Manifestation Climat, 14h gare de Bruxelles-Nord.
    • Me. 7 décembre. Liège. Grève générale régionale et manifestation au centre ville contre la fermeture de la phase à chaud liégeoise. RDV au Torè (aux terrasses), à 10h.
    • 31 décembre. Réveillon de nouvel an rouge à Bruxelles. PDF avec plus d’infos
    • 8 mars 2012: manifestation antifasciste contre le NSV à Louvain
    • 25 mars 2012: Protestations contre le rassemblement anti-avortement à Bruxelles

    Agenda de Rood!

    En Flandre, le PSL est actif dans la construction de Rood! en tant qu’initiative politique plus large. Voici quelques dates du mouvement.

    • Je. 24 nov. Anvers. Réunion de Rood!-Anvers et discussion sur les élections communales. Uniquement pour les membres de Rood!
    • Ma. 29 nov. Bruxelles. 19h30. Pianofabriek, Rue du Fort 35, 1060 Sint-Gilles. La ‘crise bancaire’ Et vous? Vous en comprenez encore quelque chose?
    • Ma. 6 déc. Hasselt. Présentation du livre d’Erik De Bruyn. 20h. Location: het Vrijzinnig centrum, A. Rodenbachstraat 18, 3500 Hasselt
    • Ve. 9 déc. Boom. Présentation du livre d’Erik De Bruyn. 20h. Het feestpaleis, Colonel Silvertopstraat 13

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    Concentration syndicale au Heysel

    Ce mardi, le PSL était lui aussi présent à la concentration de militants syndicaux qui s’est tenue au Heysel à Bruxelles. Nous y avons tenu un stand avec notre matériel politique, diffusé un tract et vendu 53 exemplaires de notre journal, Lutte Socialiste. 3 de nos T-shirts ont aussi été vendus, de même que d’autres matériels destinés à nous soutenir financièrement.


    Liège: Discussion sur l’expérience des luttes au Chili

    Après vingt ans de relativement bas niveau des luttes dans le Chili de l’après-Pinochet, ces derniers mois ont connu une éruption de luttes ouvrières et sociales qui ont ébranlé le pays. Vingt ans de gouvernement par l’alliance de la “Concertación” des forces de “gauche” et “démocratiques” n’ont rien apporté si ce n’est des promesses vides, et la continuation de la politique néolibérale de la dictature – exaspérant de ce fait les espoirs longtemps retenus des masses, et aliénant la jeune génération. L’élection du gouvernement droitier de Sebastián Piñera et de sa politique plus ouvertement anti-ouvrière s’est avérée avoir joué le rôle du “fouet de la contre-révolution”, qui a fait volé en éclats la période de relative “paix sociale” au Chili.

    Quelle leçons tirer de ces mobilisations pour les luttes en Belgique, à l’heure où l’austérité s’annonce et que des mobilisations syndicales de grande ampleur se préparent?

    Venez en discuter avec nous, en présence d’un militant chilien de Socialismo Revolucionario, notre organisation-soeur au Chili!


    Anvers: Débat sur la réponse de la gauche face à la crise

    Mercredi dernier, les Etudiants de Gauche Actifs avaient organisé à l’Université d’Anvers un débat concernant la réponse que la gauche doit défendre face à la crise économique et à ses conséquences dévastatrices pour la population. Quatre orateurs étaient présents, issus de différents partis ou mouvements.

    Environ 45 personnes ont participé au débat depuis la salle, et ont donc écouté Wouter Van Damme (PTB), Seppe De Blust (SP.a), Bart Vandersteene (PSL) et Erik De Bruyn (Rood!). Le débat était modéré par Karim Zahidi, membre du groupe de pilotage de la Table Ronde des Socialistes en Flandre. Les divergences d’opinion étaient bien entendu très profondes entre le représentant du SP.a et les autres orateurs, mais parmi eux se dégageaient également nombre de nuances importantes.


    Dépêche des Etudiants de Gauche Actifs

    Cette semaine parait la première dépêche des Etudiants de Gauche Actifs, dont l’objectif est de mettre en avant les principaux points de campagne de l’organisation étudiante du PSL au niveau national, mais aussi régional. PDF de cette dépêche.


    Fêtez l’an neuf avec nous!

    Après une année 2011 indignée et révolutionnaire, une année 2012 de combat en Belgique !

    Comme chaque année, les sections bruxelloises du PSL vous invitent à un réveillon de nouvel an aussi combatif que festif. L’an dernier, quelque 110 personnes étaient présentes pour le repas. Difficile d’avoir une estimation pour la suite, qui a duré jusqu’aux petites heures… Bref, une très bonne soirée en perspective, dans une ambiance conviviale, pour un prix des plus démocratiques, ce qui n’est pas toujours évident à trouver !

    MENU

    • Soupe de poisson ‘‘Syntagma’’
    • Scampis ‘‘Puerta del Sol’’
    • Agneau de Sidi Bouzid, petits légumes Tahrir et croquettes du Wisconsin
    • Fromages,
    • Mousses au chocolat,
    • Café & truffes

    Inscriptions

    Les inscriptions doivent être rendues pour le 15 décembre.

    PRIX: 25€ pour les salariés, 20€ pour les non-salariés (-5€ en prévente), 5€ pour les moins de 12 ans (un babysitting est assuré sur place)

    Inscrivez-vous via pablo@gauche.be ou au 0475/43 40 68. Vous pouvez également verser votre inscription au n° de compte 001-4505656-82 avec pour mention “31/12”.

    Cette fête se déroulera à la salle Randstad, 47 rue Jardinier à Molenbeek.

    > Tract en version PDF

  • En Bref…

    Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations, vidéos ou petites nouvelles particulièrement frappantes. Aujourd’hui, il est notamment question des réactions patronales et syndicales face à la carte blanche des élus du PS, de la Gay Pride de Hong Kong et d’une mystérieuse ”Bande des 8”…


    Quand le patron des patrons remercie le PS…

    Cela date d’une dizaine de jours, mais on comprend de mieux en mieux pourquoi Peter Timmermans, à la tête de la fédération patronale belge FEB a déclaré au sujet de la carte blanche des 94 parlementaires du PS : ‘‘C’est un message positif de la part du PS en disant : nous voulons faire un effort.’’ Et effectivement, le PS semble bien plus préparé à satisfaire leurs exigences que celles des travailleurs !


    Les syndicats avertissent

    A nouveau en réaction à cette carte blanche, mais cette fois-ci du côté syndical. ‘‘Nous voulons que vous compreniez enfin qu’il n’y a rien de pire pour le socialisme qu’un parti qui se dit de gauche, porté au pouvoir par des centaines de milliers de voix qui espèrent un changement de société, mène aveuglément une politique de droite. Nous serons dans la rue (là où vous n’êtes plus) pour vous le rappeler chaque fois que cela sera nécessaire!’’ C’est ce que disent Alain Lambert et Francis Wégimont (de la CGSP), Manuel Morais (du SETCa Wallonie), Nico Cué (de la FGTB Métal) et Paul Lootens (de la Centrale Générale). Il faudra se préparer à aller à de nombreuses reprises en rue ! Quand donc est-ce que les syndicats rompront tous leurs liens entretenus avec le PS ? Au pouvoir depuis la fin des années ’80, Di Rupo & Co ont plus que largement eu le temps de prouver qu’ils n’étaient plus du tout du côté des travailleurs…


    La bande des 8

    Le site Express.be a publié un article intéressant ce mercredi, au sujet de la ‘‘bande des huit’’, ‘‘à la solde des marchés financiers, et qui haïssent la démocratie.’’ en relayant les termes de Pepe Escobar sur le site Asia Times Online: " ‘‘Merkozy’’, responsable de 48% du PIB de l’Europe, et la bande des 8 sont maintenant les détenteurs de première classe d’un pouvoir néo-colonial." Les huit, ce sont Merkel, Sarkozy, Lagarde (FMI), Draghi (BCE), Barroso (Commission européenne), Van Rompuy, Rehn (Commissaire européenne à la finance) et Jucker (qui préside l’Eurogroupe). ‘‘ Aucun n’a été élu, et tous sont des technocrates « de la modernité liquide » à la solde des marchés financiers, et qui haïssent la démocratie. Ils ont très peu de considération pour les contribuables européens, comme l’a résumé Herman van Rompuy en une phrase, à propos de l’Italie : ‘‘le pays a besoin de réformes, pas d’élections.’’ Cela, c’est ce qui était traduit en français. Mais sur le site original, on trouvait encore : ‘‘Le néolibéralisme hardcore, comme imposé par le gang des huit, est similaire à un traitement par la mafia : ils vous brisent d’abord les rotules – en amputant les droits sociaux. Ensuite ils vous prennent à la gorge – en amputant les droits politiques. Pour ceux qui sont condamnés à une austérité sans fin – les électeurs européens – il ne reste plus grand-chose qu’une bonne vieille grève générale et de crier leur rage dans les rues.’’ Effectivement, une grève générale européenne serait une très bonne idée…


    Le régime du Sri Lanka remercie la Belgique pour son soutien

    Alors que le régime sri-lankais est sous le feu de la critique pour crimes de guerre et massacres à l’encontre du peuple tamoul, ce dernier sait reconnaître ses amis et parmi eux le gouvernement belge. Une mission économique est ainsi venue dans notre pays. L’ambassadeur a même eu l’occasion de parler à une réunion du club d’affaire le Cercle de Lorraine, le 9 novembre dernier. L’ambassadeur y a remercié le gouvernement belge pour avoir, en janvier 2009, permis le lancement du Belgolux-Sri Lanka Business Council. En novembre 2010, une mission économique belge s’est rendue au Sri Lanka, la plus importante mission économique au Sri Lanka depuis la fin de la guerre qui a durement frappé le pays. Les hommes d’affaires du Sri Lanka qui ont visité notre pays les 16 et 17 novembre ont été assistés par le ministre du Commerce et de l’Industrie, Rishad Bathiudeen. La Belgique est le quatrième marché d’exportation du Sri Lanka dans l’Union européenne, avec une augmentation des échanges commerciaux de l’ordre de 29% entre 2005 et 2010. Mais concernant les crimes de guerre au Sri Lanka commis par le régime, notre pays reste bien pudiquement silencieux…


    2.500 manifestants à la Gay Pride de Hong Kong

    En Asie aussi, les LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transexuels) manifestent pour leurs droits. A Hong Kong, le week-end dernier, 2.500 manifestants ont occupé les rues. La photo ci-dessous représente la délégation de Socialist Action, section du CIO à Hong Kong.


    Il y a 100 ans

    Dans la Gazet van Antwerpen, on trouve une rubrique consacrée à de précédents articles publiés le même jour dans le passé. Cette semaine, on a pu lire un article consacré à un évènement qui s’est déroulé il y a 100 ans: le 7 novembre 1911, un meeting s’est tenu dans un café anversois. Un activiste politique russe était venu récolter des fonds pour son organisation, les bolcheviques ; Vladimir Lénine. Hélas, nous n’avons pas eu plus d’informations dans la Gazet sur les contacts qu’il avait à l’époque dans la région.


    Vidéo de la marche des jeunes pour l’emploi de Jarrow

    .

  • Y a-t-il encore un parti qui défende nos intérêts ?

    Les partis traditionnels dévalisent les travailleurs et leurs familles

    Leterme l’avait déjà promis : on ne peut pas économiser 2-3 milliards d’euros par an sans que “la population” ne doive elle aussi mettre la main au portefeuille. Mais les 10 milliards d’euros qui devront être trouvés l’an prochain afin de ramener le déficit budgétaire à 2,8% du PIB ne pourront l’être que sur base d’une attaque drastique contre la sécurité sociale.

    Par Yan (Anvers)

    Voler aux pauvres pour donner aux riches

    Ou bien y aurait-il une alternative ? Les entreprises de notre pays ont engrangé en 2009 (année de récession !) 94 milliards d’euros de profit avant imposition, desquels elles n’ont payé que 11 milliards d’euros en impôts sur les sociétés (soit 11,8%). Est-il irréaliste de penser faire un effort à ce niveau-là ? Selon les partis traditionnels, c’est hors de question. Dès qu’on parle d’impôt sur la fortune, on nous répond que ce ne serait “pas applicable parce qu’il n’y a pas de cadastre sur la fortune”. Si les négociateurs osent ne serait-ce que soulever la question de la hausse de la taxe nucléaire à hauteur de 750 millions d’euros, le patron de GDF-Suez-Électrabel menace immédiatement de bloquer tous les investissements en Belgique. Les plus riches n’auront pas leur sommeil perturbé par l’austérité…

    En bref : les travailleurs et leurs familles payent la note, et les patrons restent hors d’atteinte. Cela fait déjà 20 ans que nous n’entendons plus aucun des partis traditionnels faire la moindre objection par rapport à cela : ‘‘Pourquoi devr-ions-nous encore augmenter l’énorme pression fiscale des entreprises ? Elles vont toutes s’en aller ! Non, nous ferions mieux de continuer à grignoter les allocations de tous ces chômeurs profiteurs, à attaquer les conditions de travail et de salaire, à réduire les pensions des fonctionnaires – qui sont d’ailleurs beaucoup trop nombreux. Ces chômeurs, ces travailleurs et ces pensionnés, eux, ne peuvent fuir nulle part.’’

    Chaque jour, nous sommes harcelés par toutes sortes d’argumentations, sans que personne n’y réponde. Si cela démontre bien une chose, c’est que nous autres, petites gens, ne disposons plus d’un parti qui se batte pour défendre nos droits, d’une formation qui fournisse une expression politique à la lutte des travailleurs d’ArcelorMittal, ou des travailleurs et travailleuses des chemins de fer. Le PSL pense qu’un tel parti, avec des syndicats combatifs, est nécessaire pour mettre fin à la casse sociale.

    C’est pourquoi nous nous sommes impliqués dès le début dans Rood!, une initiative large qui débute en Flandre autour d’Erik De Bruyn (ex-membre du SP.a), dont nous avons déjà beaucoup parlé dans ce journal. Rood! veut poser les bases pour un nouveau parti de gauche en Flandre, pour commencer, puis dans toute la Belgique. Grâce à la notoriété de son porte-parole en Flandre, en tant que socialiste reconnu, Rood! peut déjà compter sur l’intérêt de toute une série de syndicalistes, de jeunes et de travailleurs.

    Rood! a confirmé son potentiel. Remplira-t-il les attentes ?

    Le fait que Rood! ait été repris dans un récent sondage d’opinion de la Gazet van Antwerpen à propos des élections communales à Anvers a été révélateur. Le résultat de 1,1% que Rood! a reçu dans ce sondage – avant même d’avoir commencé à mener une véritable campagne publique – montre tant son potentiel que le long chemin que l’initiative a encore à parcourir. Dans le même sondage, le PTB obtenait 2,5%, ce qui n’est pas assez pour un siège au conseil communal. Pour l’instant, on dirait que le PTB refuse toute collaboration électorale sur une base égale. C’est dommage, car une concentration des forces avec d’autres militants de gauche et de syndicalistes pourrait créer une dynamique qui pourrait faire progresser de quelques pas la reconstruction d’une alternative de gauche.

    L’expérience pratique a montré que Rood! pourrait se développer en une formation qui poserait la base pour un nouveau parti des travailleurs en Belgique. Pour cela, une orientation vers le mouvement ouvrier est cruciale. Si Rood! intervient dans les mouvement de grève avec un programme qui part des besoins qui vivent dans la société, qui exige les moyens requis et qui refuse toute austérité, alors il peut devenir un facteur politique important.

    Rood! peut créer des structures démocratiques qui permettent aux syndicalistes combatifs et aux autres militants de discuter d’un programme et d’une stratégie pour les mouvements de lutte, sur base de leur propre expérience. Les mastodontes lourds et monolithiques qu’étaient les anciens partis sociaux-démocrates appartiennent au passé. Les courants politiques actuels méritent leur place dans de nouvelles formations de gauche. Le PSL veut participer à la construction de Rood! de manière loyale, tout en continuant la discussion avec toutes les personnes impliquées – sans poser d’ultimatums – quant à la nécessité d’avoir un programme qui rompe avec le capitalisme et qui ouvre la voie pour une société socialiste démocratique.

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