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  • L’enseignement supérieur, bientôt une usine à diplômes rentable ?

    L’accès à l’enseignement en ligne de mire

    Au début de cette année universitaire, des deux côtés de la frontière linguistique, les médias ont accordé beaucoup d’attention à l’état de l’enseignement supérieur. Le constat est partout identique: un personnel insuffisant pour le nombre d’élèves, et une infrastructure famélique. A Louvain, une des réponses proposées face au manque d’infrastructure était de suivre les cours chez soi, par internet ! Heureusement, les protestations ont balayé ce projet. Nous ne pouvons pas continuer ainsi.

    L’institut Itinera a publié une étude qui affirme que : “En 1972, les pouvoirs publics octroyaient un subside de 139.000 francs par étudiant”, expliquent-ils. “Ce montant ne s’élevait plus qu’à 78.000 francs en 1998 (exprimé en francs de 1972) soit une baisse réelle de 45% en 25 ans. Depuis 1998, le nombre d’étudiants a encore cru de 26% alors que le budget public n’a cru que d’1% par an, en termes réels. Nous avons calculé, sur base des données de la Communauté Française, que les subsides par étudiant ont connu une décroissance réelle de 8% entre 2001 et 2008. La Belgique est dans les six seuls pays de l’OCDE à avoir diminué la dépense par étudiant sur les 10 dernières années.” Ce manque de moyens, a eu des effets néfastes en terme d’encadrement des étudiants. “En 1975, le taux d’encadrement était de 10,8 étudiants pour un enseignant. Ensuite ce taux est monté à 15,9 en 1998, avant d’atteindre 19,5 en 2008. Il est difficile d’imaginer une réduction du taux d’échec en 1re année d’université (75% en médecine et 60% en économie et gestion en 2011) si on ne cesse de diminuer l’encadrement des étudiants

    Ce constat est correct, de nombreux étudiants en subissent très durement les conséquences, mais nous nous opposons à la solution que propose Itinera. Il faudrait selon cet institut augmenter le minerval, le taux d’inscription, mais de le faire payer plus tard, ‘‘pour ne pas nuire à l’accueil d’étudiants provenant de milieux défavorisés’’. Ils ne précisent pas de combien il faudrait augmenter ce taux d’inscription, mais certains recteurs, en Flandre, parlent de rattraper celui qui est d’application en Grande-Bretagne : plus de 10.000 euros par an ! En bref, chaque étudiant sortirait de ses études fortement endetté, sans avoir la moindre assurance de trouver un emploi, ne parlons même pas d’un bon emploi !

    Nous sommes pour une autre logique:l’augmentation des moyens publics consacrés à l’enseignement, à tous niveaux. En 1980, 7% du Produit National Brut était consacré à l’enseignement, contre 5,5% aujourd’hui. Nous avons fort à faire pour rattraper ce retard mais, en plus, il faudra lutter simplement pour ne pas voir ce fossé entre les besoins et les moyens accordés se creuser plus encore ! Le climat politique actuel est construit autour du ‘‘nous devons tous assainir’’. Beaucoup est fait pour préparer les esprits à ‘‘l’inévitable diminution des moyens’’ dans divers secteurs, et notamment dans l’enseignement.

    Au Chili, depuis des mois, des centaines de milliers de jeunes sont dans la rue pour exiger le droit à un enseignement gratuit et de qualité, financé par la renationalisation du secteur du cuivre. En Grande-Bretagne, l’année dernière, les protestations contre l’augmentation des frais d’inscription ont elles-aussi été massives. Voilà la voie à suivre !

    Ce 17 novembre, la Journée internationale de l’étudiant mènera une première action à Gand pour protester contre l’effondrement du caractère démocratique de l’enseignement supérieur. Dans d’autres villes, nous devrons prendre des mesures similaires. Pour défendre notre enseignement et notre avenir, nous allons devoir nous battre !

    www.gauche.be

  • Des mots d’ordre et un plan d’action combatifs !

    15 novembre – concentration de militants au Heysel

    On sait bien qu’on nous trompe :

    La crise économique actuelle est le résultat d’un système où la spéculation rapporte plus que d’investir pour répondre aux besoins réels. Qui sont ces spéculateurs? C’est ce fameux 1% de la population qui détient 97% de la dette belge par le biais de banques, de holdings, de leviers et d’autres fonds ‘‘d’investissement’’. Ce sont aussi les grandes entreprises industrielles qui préfèrent placer leurs capitaux sur les marchés financiers plutôt que d’investir dans la production. Crise ou pas, eux, ils réalisent de superprofits et payent des bonus et des parachutes dorés faramineux.

    Les politiciens soutiennent que la chute de ces banques, entreprises et/ou fonds d’investissement auraient des conséquences dramatiques pour la population active. Avec ce chantage, ils forcent les autorités nationales à garantir, et si nécessaire à acheter, des institutions mourantes comme Dexia. Les autorités qui deviennent ainsi débitrices sont obligées de faire payer les pots cassés aux travailleurs pour rester hors d’atteinte des griffes des ‘‘marchés financiers’’. Les parties rentables retournent plus tard aux spéculateurs à un prix ‘convivial’. Et les managers reprennent leur ‘‘boulot’’, pour des salaires et de primes encore plus élevés.

    Économiser, ça ne marche pas

    Pour cela, les travailleurs grecs ont déjà sacrifié 50% de leur revenu. Les fonctionnaires portugais doivent laisser tomber leurs 13e et 14e mois, qui leur permettaient de faire face aux pénuries dues aux 12 précédents. Les jeunes espagnols ne trouvent plus de travail, mais leurs homologues allemands bien : pour 1 € de l’heure en plus de leurs allocations de chômage. En Angleterre, le 30 novembre peut constituer la plus grande grève générale de leur histoire, contre les économies brutales dans les services publics. Partout, c’est aux travailleurs de payer alors que les spéculateurs restent indemnes. Mais la politique d’austérité est un échec total. L’économie grecque est complètement disloquée et le Portugal et l’Irlande suivent. Si c’est ensuite au tour de l’Espagne et de l’Italie, c’est l’économie mondiale qui sera entraînée.

    Les garanties que le gouvernement en affaires courantes vient de nous imposer, seront alors activées. Heureusement, on n’en est pas encore là. Jusqu’à présent, la Belgique a évité le pire. Nos politiciens n’arrivaient pas à se décider sur la meilleure manière de nous refiler un menu à la grecque : région par région, ou en un coup par le fédéral. Le dénouement arrive: travailler plus longtemps pour un salaire moindre et moins de services publics. Tous les politiciens sont d’accord pour dire que même sans accident majeur, il faudra économiser et trouver de nouvelles recettes pour 11 milliards d’euros l’année prochaine. Les timides tentatives de Di Rupo pour demander une petite contribution également aux spéculateurs seront largement balayées de la table, principalement par les partenaires de coalition libéraux.

    Cette fois-ci, faisons-le sérieusement !

    Les syndicats doivent tenir bon contre toute volonté de toucher à nos salaires, à nos acquis sociaux, à nos prépensions et à nos crédit-temps. Un régime fiscal équitable, où chacun paierait autant d’impôts que les ouvriers et les employés, rapporterait beaucoup plus que 11 milliards d’euros. Mais les patrons et les politiciens de droite sont déjà à l’offensive depuis des mois, ils disposent d’un front solide des médias, des politiciens et des magistrats afin de marteler leur propagande. En préparation des élections sociales, ils ont aussi ouvert la chasse aux militants syndicaux. Pour les arrêter, le lobbying politique et la technologie juridique seront insuffisants.

    Si nous voulons vraiment maintenir nos acquis sociaux et nos droits syndicaux hors d’atteinte des patrons, nous devons informer et mobiliser tous les travailleurs, pas seulement les militants. Et pas par la presse, contrôlée par les patrons, mais dans les entreprises, avec des arrêts de travail, éventuellement immédiatement après la pause midi. Pour imposer l’abolition des intérêts notionnels et un système fiscal équitable à nos politiciens, un plan d’action destiné à sensibiliser et mobiliser toute la population sera nécessaire. On nous a trop souvent envoyé dans les rues pour être ensuite freinés. Cette fois-ci, faisons-le sérieusement ! Une nouvelle promenade du dimanche à Bruxelles ne suffira pas. Ce n’est que par l’arrêt complet du tissu économique que nous pouvons les combattre.

    L’annonce initiale des syndicats pour une opération ‘‘ville morte’’ à Liège le 7 décembre avec grève générale de 24 heures et une manifestation au moins aussi grande que les 40.000 de 2003, où la population entière s’était mobilisée en solidarité avec les travailleurs d’Arcelor, est malheureusement à nouveau affaiblie.

    Il nous faut une alternative politique

    Nos collègues grecs ont déjà 13 grèves générales derrière eux ! Ils n’ont pas d’alternative car aucun parti – ni même la social-démocratie, qui participe au gouvernement – n’est disposé à défendre leurs revendications politiques. Pour être crédibles, les militants syndicaux ont besoin d’un prolongement politique. Si un patron menace de ne pas investir, de délocaliser ou de fermer, nous devons pouvoir riposter avec une arme aussi puissante: la nationalisation avec compensation uniquement pour les petits actionnaires, sur base de besoins prouvés. Les syndicats doivent avoir des politiciens qui leur sont aussi dévoués que les militants syndicaux dans les entreprises. Des politiciens qui ne gagnent pas le salaire d’un manager, mais celui d’un collègue de travail. Cela, aujourd’hui, on ne le trouve pas au Parlement. Combien de Dexia encore, combien de Luc Van den Bossche avant que la CSC et la FGTB ne rompent leurs liens avec des partis comme le PS et le CD&V? Le Front commun syndical à ArcelorMittal revendique la nationalisation de la phase à chaud liégeoise, mais il est clair que cela n’arrivera pas avec le PS.

    Dans les entreprises, nous sommes parfois obligés de réagir avant que les dirigeants syndicaux ne donnent leur accord pour des actions reconnues après coup. Sinon, pas grand chose ne se passe. En politique, ce n’est pas différent. Si nous devons nous en remettre aux dirigeants syndicaux, nous risquons de nous heurter à une situation où les "alliés politiques" nous imposeront les économies pendant que les ultra-libéraux, la N-VA en Flandre et le FDF à Bruxelles, paraderont en tant qu’opposants aux économies (fédérales). Pour expliquer cela dans les entreprises, il faudra plus que des brochures de papier glacé anti N-VA, comme cela s’est fait en Flandre sans beaucoup d’effet. Peut-être les dirigeants syndicaux doivent-ils essayer d’aller l’expliquer eux-mêmes la prochaine fois?

    Pour un nouveau parti des travailleurs !

    Les militants du PSL appellent depuis longtemps à la constitution d’une formation politique ouverte et démocratique unissant tous ceux qui s’opposent à la politique néolibérale. Nous croyons que l’existence d’un parti de gauche ouvert, comme dans des pays voisins, n’affaiblirait pas la gauche, mais la renforcerait. Même si les syndicats ne bougent pas, des initiatives allant en ce sens émergent régulièrement. Aujourd’hui, en Flandre et à Bruxelles par exemple, s’est créé le mouvement Rood! (Rouge!) autour d’Erik De Bruyn, qui avait été candidat à la présidence du SP.a et vient d’abandonner toute illusion de pouvoir changer ce parti. Le PSL, qui est un parti national, s’est inséré dans cette initiative.

    Du côté francophone, des initiatives avec le potentiel d’aller en cette direction ont également pris place, comme le Front des Gauches. Tant qu’une franche syndicale significative ne s’implique pas dans ce processus, de telles initiatives ne peuvent que rester limitées. Mais nous sommes convaincus, comme c’est le cas dans nos pays voisins, qu’elles pourraient à terme faire compétition à la social-démocratie, qui ne veut plus considérer réellement la défense des intérêts des travailleurs. Mais pour avoir une chance d’aboutir, ces formations doivent être ouvertes à la diversité et au débat démocratique et ne pas être comme la social-démocratie ; un bloc monolithique où les divergences d’opinions et les remarques critiques sont considérées comme un problème devant être supprimé.

  • Le mécontentement doit devenir action !

    [INTERVIEW] De la crise politique à un gouvernement d’austérité

    Après un an et demi de crise politique, on dirait bien qu’un gouvernement va quand même finir par être formé. Après les accords communautaires, on a beaucoup discuté du budget et du socio-économique. Arrive-t-on enfin à la fin ce cette crise politique ? Nous en avons discuté avec Anja Deschoemacker, auteur du livre “La question nationale en belgique, une réponse des travailleurs est nécessaire”.

    “Ouf, un nouveau gouvernement”, se disent beaucoup de gens. La crise politique touche-t-elle à sa fin ?

    ‘‘Beaucoup de gens en ont tout simplement marre de toutes ces bagarres de politiciens traditionnels. Ça dure depuis trop longtemps – depuis l’élection de Leterme en 2007. Après quatre ans, beaucoup de gens espèrent que la formation d’un gouvernement signifie que la page de la crise est tournée et que nous pouvons connaître à nouveau la situation qui prévalait auparavant.

    ‘‘Mais ce n’est qu’une illusion. Le contexte socio-économique a changé. Certains regardent la misère qui progresse en Grèce, et craignent que cela ne soit possible chez nous aussi. De fait, les discussions sur le budget et le plan d’économies ne présagent pas grand-chose de bon. Petit à petit, le ‘Ouf’ cède la place au ‘Ouille’.’’ Qu’est-ce qui est déjà clair avec ce plan d’austérité ?

    ‘‘La facture qu’on va nous présenter sera de l’ordre de 10 milliards d’euros. Croire que cela pourra passer “sans douleur”, comme le prétend Leterme, est une farce. Les manques sont déjà actuellement énormes dans toutes sortes de secteurs et l’espace pour s’attaquer à ce sous-financement est inexistant. La casse sociale va se poursuivre, plus en profondeur.

    ‘‘Quand Leterme cite des mesures “sans douleur”, il parle notamment de la limitation de la norme de croissance pour les soins de santé. Concrètement, cela signifie d’augmenter encore les coûts pour les patients, alors qu’ils paient déjà un tiers du coût total. Limiter la norme de croissance, c’est faire abstraction des nécessités présentes.

    ‘‘Le gouvernement préfèrera plutôt s’attaquer à ces nécessités qu’aux énormes profits du secteur pharmaceutique. Dès qu’on commence à ne fût-ce que suggérer que les grandes entreprises payent elles-aussi quelque chose, elles menacent. Regardez seulement Electrabel qui, à la moindre rumeur de taxe nucléaire, menace de ne plus investir dans notre pays ! Un chantage en bonne et due forme, voilà la norme à présent ; et cela a aussi un effet auprès des partis au pouvoir.

    ‘‘La seule réponse réelle que nous pouvons donner à tout ça, c’est ce que les syndicats d’ArcelorMittal disent aujourd’hui : nous devons reprendre les affaires en nos mains propres, et nationaliser. On a trouvé 4 milliards d’euros pour racheter Dexia, et 54 milliards en garanties d’État. Mais pour l’emploi à ArcelorMittal, il n’y a plus de moyens ? Si Dexia a bien démontré quelque chose, c’est que de l’argent, il y en a.

    ‘‘Une remarque à ce propos : une nationalisation ne signifie évidemment pas pour nous que l’État doive reprendre un secteur, l’assainir, pour ensuite aller le refourguer au privé pour une bouchée de pain. Nous sommes en faveur d’une nationalisation qui permette de satisfaire les besoins de la majorité de la population, et cette population doit avoir son mot à dire. C’est bien différent de toutes ces négociations en coulisses entre managers et politiciens.

    ‘‘Pour sauver les banquiers, on a les moyens, mais pas pour nos problèmes quotidiens. Au moment où cheminots comme passagers protestent contre la poursuite de la démolition de nos chemins de fer, où il est clair qu’on manque de personnel et de moyens pour assurer un service convenable, voilà qu’arrive l’ex-chef du rail Karel Vinck, expliquant en rigolant qu’il faudrait bien virer 5000 cheminots. Pour lui, la défense du personnel, ça n’est plus d’actualité. En fait, il dit que le capitalisme ne peut pas se permettre des services publics décents. Nous devons poser la question: pouvons-nous encore nous permettre ce système ?’’

    Mais la crise communautaire est tout de même résolue, non ? Ce n’est pas déjà un premier pas ?

    ‘‘Un premier pas ? Quel premier pas? La bourgeoisie a trouvé une formule pour pouvoir régner et a conclu un accord sur la manière de nous présenter la facture de la crise. Comme nous l’avions déjà dit en 2007, cela sera avec une tripartite classique des partis établis, entièrement prête à servir la bourgeoisie à tous niveaux. Leur espoir que la NVA suive, entre autres parce qu’elle est en faveur d’une politique dure sur le plan économique, est complètement balayé.

    ‘‘Malgré les accords autour de la question communautaire, toutes les contradictions restent encore présentes. La crise communautaire n’est pas terminée. La NVA va poursuivre ses provocations et, maintenant que le le FDF a quitté le MR, il a les mains libres pour continuer son agitation. La circulaire Peeters est toujours présente pour assurer suffisamment de complications et après les élections communales de 2012, la question de la non-nomination des bourgmestres de la périphérie bruxelloise ne sera toujours pas réglée.

    ‘‘La seule chose qui puisse stopper l’escalade des contradictions communautaires est une résistance massive et active de la part du mouvement ouvrier contre l’austérité. Une véritable résistance active ferait perdre la main à la NVA et lui enlèverait enfin la possibilité de déterminer à elle seule l’agenda politique. Cela ferait, en outre, passer au premier plan la solidarité naturelle entre les travailleurs à travers tout le pays. Au final, l’issue de la crise communautaire sera déterminée par la position du mouvement ouvrier.’’

    Est-ce que tu t’attends à un développement de la lutte dans notre pays ?

    ‘‘Bien que la Belgique soit, il est vrai, un pays particulier de par son complexe édifice communautaire, elle n’est pas foncièrement différente du reste de l’Europe. Partout, ont lieu des mouvements massifs contre la politique néolibérale en cours depuis 30 ans. Cette politique a fait en sorte que 99% de la population payent pour les profits de moins de 1% de cette même population. La coupe est pleine, dans notre pays aussi.

    ‘‘Il y a toute une série d’éléments qui peuvent être la goutte qui fera déborder le vase. Dexia ou ArcelorMittal par exemple. L’économiste Étienne de Callataÿ a déclaré que la reprise de Dexia par le gouvernement rendra la tâche plus difficile au gouvernement pour faire avaler la facture de l’austérité toute entière aux travailleurs, aux chômeurs, etc. Cela démontre bien où se trouvent les priorités des dirigeants politiques : pour les actionnaires et les banques, on a les moyens, pas pour le reste. ‘‘Il est évident que nous ne pouvons pas prédire sur quel thème exact l’explosion sociale se produira, mais le mécontentement s’accumule de plus en plus. Autrefois, ce mécontentement s’exprimait souvent de manière passive avec, par exemple, un puissant vote anti-establishment. C’est ce qui explique les progrès rapides du Vlaams Belang, puis de la LDD et enfin de la NVA en Flandre. C’est une expression du mécontentement envers les partis établis, tant parmi les simples travailleurs que parmi les non-salariés, tels que les indépendants et les professions libérales. Le nombre record de faillites annonce des catastrophes sociales.

    ‘‘Diverses couches sociales ont dit adieu aux partis traditionnels. En Flandre, les trois partis traditionnels ne parviennent plus à former de majorité. Le dégoût envers les partis traditionnels est logique : ils n’offrent aucune solution. Tant que le mouvement ouvrier ne construit pas sa propre expression politique, il restera un espace pour la formation de partis opportunistes. Il faut passer d’un mécontentement passif à une résistance active sur le plan politique également.’’

  • Grèce : Le premier ministre George Papandreou chassé du pouvoir

    Nouveau gouvernement d’“unité nationale” = “coalition d’austérité”

    Le premier ministre grec George Papandreou s’est vu contraint de quitter le pouvoir le week-end passé, et de remplacer son gouvernement PASOK (parti “social-démocrate” au pouvoir) par un gouvernement de coalition d’“unité nationale”. Cette nouvelle “coalition de l’austérité” PASOK/Nouvelle Démocratie va signer un plan de sauvetage qui impliquera encore plus d’austérité punitive, telle que celle qui a déjà poussé des millions de Grecs dans la misère.

    Andreas Payiatsos, Xekinima (CIO-Grèce) et Niall Mulholland, CIO

    Papandréou a été forcé de quitter le pouvoir après plusieurs jours de troubles civils qui ont suivi sa décision – maintenant annulée – d’organiser un référendum sur le plan de sauvetage prévu par l’UE pour renflouer la Grèce, percluse de dettes.

    Les nouveaux premiers ministres potentiels incluent des candidats à la réputation de maitres de l’austérité prouvée : il s’agit de Lukas Papademos, ancien vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), et du ministre des Finances Evangelos Venizelos. Le nouveau gouvernement de coalition démissionnera après de nouvelles élections, attendues en février prochain.

    L’accord conclu le mois passé entre la BCE, l’UE et le FMI (la fameuse “Troïka”), accorderait au gouvernement grec la somme de 130 milliards d’euros, effacerait la moitié des dettes grecs dues à des détenteurs privés, et inclurait une nouvelle série de mesures d’austérité profondément impopulaires.

    L’économe réduite de -15%

    La politique de la Troïka a déjà poussé l’économie grecque à se contracter de 15% au cours des trois dernières années. Le gouvernement PASOK a voté toute une série de lois dictées par la Troïka, qui ont poussé dans la misère les deux-tiers de la population grecque. Les salaires des travailleurs du secteur public ont été tranchés de 50% (par rapport à ce qu’ils gagnaient début 2010), et le salaire minimum “légal” baissera à 500€ par mois (mais même cela, vu que les “négociations collectives” ont été abolies, n’est plus contraignant pour les employeurs). Plus de 40% de la jeunesse est au chômage. La Troïka exige que 250 000 personnes soient virées du secteur public – plus du tiers du personnel total. Les services publics sont pilonnés. Dans les hôpitaux, le nombre de lits a déjà été réduit de 30%, et une nouvelle réduction de 20% est prévue (pour une réduction totale de 50%, donc). Les nouvelles taxes, couplées aux coupes dans les salaires et les allocations, signifient la perte de centaines d’euros par mois par travailleur et par famille. Les enfants vont à l’école le ventre vide, certains allant jusqu’à s’évanouir en classe. Même les “classes moyennes”, qui auparavant vivaient relativement bien, se voient maintenant poussées vers une vie de privations.

    Si Papandréou a fait sa proposition désespérée de référendum, c’est parce que la résistance de la population grecque à sa politique d’austérité s’est avérée absolument insurmontable. Il a réalisé que son gouvernement PASOK menaçait d’un effondrement total. Le 19 octobre, la Grèce a connu sa plus grande grève générale de 48 heures et manifestation syndicale de toute son histoire d’après-guerre. Le 28 octobre, qui est la journée annuelle de “fierté nationale” et de parades destinées à commémorer l’occupation de la Grèce durant la Seconde Guerre mondiale, s’est cette année mué en une journée de colère et de manifestations antigouvernementales.

    Chantage

    Le référendum de l’ex-premier ministre était une tentative de faire chanter la population grecque, en la plaçant devant l’alternative : « Soit vous votez pour le plan de “sauvetage” du 26 octobre, soit la Grèce fait faillite, quitte la zone euro, et vous crevez tous de faim ».

    Mais le projet de référendum de l’ex-premier ministre grec se sont rapidement vus mis sous une énorme pression de la part des dirigeants européens, en particulier de l’Allemagne et de la France, qui ont vivement critiqué ce référendum, sous prétexte que cela causerait l’extension de la crise grecque aux autres pays européens, en particulier au pays vulnérable qu’est l’Italie.

    Démontrant qu’eux aussi s’y connaissent en matière de chantage, la Chancelière allemande Merkel et le président français Sarkozy ont exigé que ce référendum porte sur la question de savoir si la Grèce devrait rester membre de l’UE ou non. La tranche suivante du plan de sauvetage actuellement en train d’être administré à la Grèce, d’une valeur de 8 milliards d’euros, a elle aussi été suspendue afin d’ajouter à la pression sur Papandréou pour qu’il retire sa proposition.

    D’immenses divisions se sont ouvertes au sein du PASOK autour du projet de référendum : le ministre des Finances Evangelos Venizelos et d’autres figures cruciales du gouvernement s’y sont ainsi publiquement opposées, déclarant le 4 novembre que ce projet devait être annulé. Certains membres du cabinet ont exigé la démission de Papandréou en faveur d’un gouvernement d’“unité nationale”.

    Après ces coups politiques fatals, Papandréou a survécu à un vote de défiance au Parlement le 4 novembre, mais seulement à condition qu’il visite le Président de l’État grec le lendemain pour lui remettre sa démission, en faveur d’un gouvernement de coalition dirigé par un nouveau premier ministre (non-élu). Papandréou a donc comme promis démissionné le 5 novembre. Cela démontre une nouvelle fois l’existence d’une crise politique extrêmement profonde au sommet de la “classe politique” et de l’establishment grecs.

    Dimanche soir (6 novembre), le PASOK et l’opposition de la Nouvelle Démocratie (qui avait précédemment refusé toutes les offres de former un gouvernement de coalition avec le PASOK) se sont mis d’accord pour former un gouvernement de coalition, dirigé par une tierce “personnalité”, pour une période de quelques mois jusqu’à la tenue de nouvelles élections. Le gouvernement de coalition sera composé des deux principaux partis pro-capitalistes du pays et de deux plus petits partis, dont l’extrême-droite populiste du LAOS (Aube dorée).

    Une propagande impitoyable

    Les travailleurs et classes moyennes grecs se sont également retrouvés bombardés par une propagande impitoyable de la part de l’UE, des patrons et des médias grecs autour de la question du référendum. On leur a dit qu’à moins d’accepter encore plus d’austérité, la Grèce serait forcée de quitter la zone euro et l’UE, et subirait une chute encore plus grande du niveau de vie.

    Les principaux partis de gauche, tels que le KKE (Parti communiste grec) et Syriza (une alliance de gauche large) n’ont mis en avant aucune alternative à cette brutale offensive de propagande pro-capitaliste.

    Tout cela a eu un impact sur la perception de la population grecque. Des sondages d’opinion ont montré qu’une large majorité des Grecs était contre l’idée d’un référendum. Ce sentiment a changé après la propagande massive de la part de la classe dirigeante et des médias. Une large majorité, de plus de deux tiers, était également en faveur du maintien de l’appartenance à la zone euro, et pas plus de 15% se disaient en faveur du départ de celle-ci (ces données proviennent de divers sondages d’opinion réalisés par téléphone au même moment, de sorte qu’il n’y a pas de chiffre exact, bien que la tendance soit la même dans chacun de ces sondages).

    Les résultats de ces sondages sont une réelle expression du désespoir qui vit en cette époque désespérée – il vit encore “un espoir contre toute attente” que d’une certaine manière le gouvernement de coalition parvienne à trouver une solution à la crise économique profonde de la Grèce. En réalité, la plupart des travailleurs ne voient aucune issue à la crise ni à l’austérité, et toute illusion qu’une certaine section de la population détient dans la nouvelle coalition ne sera certainement que de courte durée. Des sondages plus récents ont tous montré qu’un bon 90% de la population grecque est contre les coupes d’austérité du PASOK – la même politique qui sera poursuivie par le gouvernement d’“unité nationale”.

    Depuis le début de la crise en 2008-9, les travailleurs grecs ont démontré à maintes reprises qu’ils sont prêts à riposter contre l’austérité et pour une alternative à ce système perclu de crises. Pas moins de quinze journées de grève nationale (dont deux grèves de 48 heures) ont été organisées en moins de deux ans, sans compter les grèves étudiantes, les sit-ins et les occupations de bâtiments publics et d’écoles, en plus de la campagne de non-paiement contre les taxes iniques. Les actions industrielles et les mouvements de masse ont culminé avec la magnifique grève générale de 48 heures des 19-20 octobre. Entre 500 000 et 800 000 personnes sont descendues dans la rue à Athènes ce jour-là – formant ainsi la plus grande manifestation syndicale de toute l’histoire d’après-guerre en Grèce.

    Mais les dirigeants bureaucratiques et conservateurs des syndicats n’ont pas utilisé l’immense puissance de la classe ouvrière organisée pour intensifier la résistance de masse afin d’en finir une fois pour toute avec le gouvernement PASOK, afin de mettre un terme à la politique d’austérité et d’aller vers la mise sur pied d’un gouvernement des travailleurs. Tout au long des 18 derniers mois, la direction syndicale n’a appelé à des actions que parce qu’elle y était contrainte par l’immense pression des masses – elle n’a aucun plan ni stratégie pour gagner quoi que ce soit, sans même mentionner un programme politique alternatif.

    Les occupations et l’action industrielle

    Depuis la grève de 48 heures des 19-20 octobre, les occupations et grèves sectorielles se sont fait moins fréquentes. Mais cela ne veut pas dire que la lutte industrielle de masse est terminée : il ne s’agit que d’une pause temporaire après des mois de grève frénétique et autres activités de masse. Il est possible que les jeunes et les travailleurs se tournent maintenant vers d’autres formes de résistance de masse. Des campagnes de non-paiement de masse pourraient ressurgir, de même que des actions de masse autour de thèmes environnementaux. La nouvelle vague de coupes budgétaires promise par la “coalition d’austérité” signifie que la lutte de classe est inévitable, de même que de nouvelles vagues d’action industrielle.

    Certains syndicats, comme le syndicat du personnel communal, celui des instituteurs/trices, celui des travailleurs du rail et celui des télécoms, se sont battus de manière plus déterminée, et ont rompu leurs connexions avec le PASOK. Toute une section du mouvement ouvrier est en train de virer dans une direction plus radicale et plus combative. Bien que ces syndicats aient rompu avec le PASOK, leur direction se refuse toujours à donner à sa base un plan d’action clair et résolu. Xekinima, la section grecque du CIO, appelle la base de ces syndicats à rompre de manière définitive avec le PASOK et à contribuer à la construction d’un nouveau parti ouvrier, armé d’un programme socialiste radical.

    Xekinima s’oppose au nouveau gouvernement d’“unité nationale” du PASOK et de Nouvelle Démocratie. Cette coalition présidera à encore plus d’austérité qui mènera à une misère encore plus profonde. La politique qui sera appliquée par le nouveau gouvernement de coalition sera la même que celle qui a été appliquée jusqu’ici. Le nouveau gouvernement suivra à la lettre les dictats de Merkel et de Sarkozy. Il n’y a absolument rien de “positif” dans ce gouvernement, mis à part, si l’on peut dire, le fait que Nouvelle Démocratie (ND) sera maintenant lui aussi mouillé devant tous les Grecs en tant que responsable de la politique d’austérité. Jusqu’à présent, le dirigeant de ND, Samaras, a de la manière la plus cynique qui soit joué un rôle populiste en critiquant la politique du gouvernement et en accusant le PASOK de trop se laisser faire par les dictats de l’UE.

    Un espace politique pour la Gauche

    Les illusions parmi certaines sections de la population que les choses pourraient aller “un peu mieux” sous la coalition d’“unité nationale” ne vont guère durer. Dans la situation politique qui s’ouvre à présent, les partis de la Gauche auront une opportunité unique et historique de croitre et de jouer un rôle décisif. Mais pour pouvoir concrétiser le type de changements fondamentaux qui sont requis pour apporter des solutions réelles et durables aux immenses problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs grecs et l’ensemble de la société, il est nécessaire que la Gauche adopte un programme socialiste et se batte de manière décisive pour un changement de système. Jusqu’à présent, les principaux partis traditionnels de la Gauche grecque que sont le KKE (Parti communiste) et SYN (Synaspismos, une coalition de mouvements de gauche et écologiques) – refusent de faire le moindre pas dans cette direction. La nécessité de bâtir et de développer les mouvements de masse, et de construire de nouvelles forces de Gauche, armées d’un programme radical et socialiste, se pose aujourd’hui plus que jamais.

    Xekinima met en avant une perspective et un programme socialistes. Xekinima dit : Nous ne paierons pas la dette, non à l’austérité ! Xekinima appelle à la formation d’un gouvernement qui représente les travailleurs, la classe moyenne appauvrie, les pauvres et les jeunes. Un gouvernement ouvrier signifierait un emploi, un logement à prix abordable, un enseignement et des soins de santé correctement financés. Un tel gouvernement ferait passer au domaine public les secteurs-clés de l’économie, sous contrôle démocratique, pour le bénéfice de la majorité et non de l’élite de riches.

    Xekinima rejette l’argument selon lequel les Grecs doivent subir la destruction de leur niveau de vie afin de pouvoir rester dans la zone euro. Xekinima explique aussi que personne ne doit semer la moindre illusion dans une éventuelle “nouvelle politique monétaire souveraine et progressiste”, comme certaines sections de la Gauche grecque le mettent en avant. Sous le capitalisme, et dans le cadre national, il n’y a aucune solution. Xekinima appelle à un véritable internationalisme – pour une alternative ouvrière à la crise et à l’austérité capitaliste qui s’étend à toute l’Europe. Ce n’est qu’avec la perspective d’une lutte commune avec les travailleurs de tout le reste de l’Europe que nous pourrons trouver une alternative à l’Europe du Capital, des banquiers et du FMI, et nous battre pour une Europe socialiste !


    Extrait de l’interview de notre camarade Andreas Payiatsos, de Xekinima, publiée sur socialistworld.net :

    La presse internationale insiste sur le fait que la Grèce est minée par la taille de son secteur public et par la corruption – quelle est la situation reélle ?

    Les travailleurs grecs sont confrontés à une incroyable campagne de diffamation dans la presse internationale et de la part des représentants de la classe dirigeante en Europe et dans le monde. C’est révoltant !

    Le cout des salaires dans le secteur public en Grèce est inférieur à la moyenne européenne de ces couts comparés au PIB (en Grèce, les couts salariaux du secteur public représentent 9% du PIB, contre 10% en moyenne en Europe-27). Les salaires du public coutent à peine la moitié de ce que coutent les salaires du public en Scandinavie, ce qui est encore bien inférieur à la situation en France, Allemagne, etc., en termes de part du PIB toujours. C’est un secteur public “bon marché”. Mais cela, ils ne le disent jamais, malgré le fait que ces chiffres soient tirés de leurs propres statistiques européennes !

    À propos de la “paresse” et de l’évasion fiscale, les travailleurs grecs, selon une recherche organisée par l’UE en juillet dernier, sont les plus laborieux de toute l’Europe, avec 108 heures de travail par an en plus que la moyenne européenne – plus que les travailleurs d’Europe de l’Est par exemple qui ne travaillent “que” 103 heures par en plus que la moyenne européenne.

    La presse pro-capitaliste ne dira jamais la vérité. Ces gens vont toujours tout déformer afin de pouvoir mieux faire passer leur propre politique.

    L’évasion fiscale en Grèce n’est pas quelque chose qui est perpétré par les travailleurs, qu’ils soient du public ou du privé. Leurs revenus sont déclarés à l’Etat, qui est responsable de les taxer. L’évasion fiscale est le fait des strates les plus riches de la société, de professionnels qui sont capable d’organiser la fraude et de s’en tirer. Pourquoi alors faire payer les travailleurs ? À part l’évasion fiscale illégale, il y a aussi toutes les procédures légales mises en place par le gouvernement et votées au Parlement. Par exemple, la couche la plus riche de la classe dirigeante grecque, qui sont les armateurs (propriétaires de compagnies de navires marchands), bénéficie de 58 lois d’exemption fiscale différentes (aucune ne concerne le personnel de ces compagnies, bien entendu). Voilà en réalité le nœud du problème : non pas la fraude fiscale illégale (sans vouloir sous-estimer son rôle bien réel), mais tous ces transferts légaux de richesses prises aux travailleurs pour les donner aux riches, afin soi-disant de “promouvoir l’investissement” et autres balivernes. C’est là le facteur décisif qui explique tout le bordel dans lequel l’économie se retrouve en ce moment.

    Pourquoi la dette atteignait-elle déjà les 120% du PIB avant la crise ?

    La dette grecque a toujours été relativement élevée, à un niveau de 100-110% du PIB, comme celle de la Belgique ou de l’Italie. La raison pour laquelle elle reste élevée est le fait que tous les revenus “supplémentaires” de l’État grec ont été utilisé pour “soutenir” les capitalistes, banquiers, armateurs, constructeurs, etc. grecs afin qu’ils puissent accroitre leurs profits, faire face à la concurrence internationale et, surtout, s’étendre aux Balkans et à l’Europe de l’Est dans les années ’90… Cette politique s’est poursuivie jusqu’en 2007.

    Ce qui a déclenché tout le chaos a été la crise économique qui a frappé la Grèce en 2009 en tant que répercussion de la crise mondiale, poussant l’économie dans la récession, rendant impossible le paiement de la dette. Les banques ont été menacées et, afin de sauver les banques, les divers gouvernements ont suivi une politique d’immenses plans de renflouement, ce qui a forcé l’État à emprunter de colossales sommes d’argent, comme nous le savons tous. Puis il s’en est “logiquement” suivi une austérité terrible pour les travailleurs, afin de pouvoir donner l’argent aux grands banquiers.

    En 2009, la dette se tenait à près de 115-120% du PIB. Au printemps 2010, elle avait grimpé à 140-160% du PIB. Le gouvernement grec se voyait alors demander un taux d’intérêt de 7% de la part des “marchés” pour pouvoir emprunter de l’argent auprès d’eux, argent qui était prêté à ces mêmes “marchés” par la BCE à un taux de 1% ! C’est carrément du vol ! Et aujourd’hui, ce serait à nous de payer pour ce pillage !

    C’est alors qu’est arrivée la fameuse Troïka pour nous “sauver”. La politique du FMI et de l’UE a fait chuter l’économie grecque de 15% en trois ans. Sous cette politique, la dette a bondi à 170% du PIB aujourd’hui, et on prévoit qu’elle atteigne les 198% du PIB d’ici la fin de l’an prochain – et encore, selon les statistiques officielles ! C’est ce qui les a forcé à lui donner une “coupe de cheveux”. Comme les médias internationaux l’ont répété encore et encore, un tel effondrement du PIB ne s’est auparavant jamais produit en temps de paix dans aucun pays “développé” (je rappelle au passage qu’avant la crise, la population grecque était considérée comme faisant partie des 8% les plus riches de la planète – bien qu’elle était perçue comme relativement pauvre selon les standards européens). L’économie ne pouvait plus générer plus d’argent, et il n’était plus possible non plus d’en presser plus d’argent. Du coup, la dette a continué à monter et monter. En d’autres termes, la hausse de la dette au cours des deux dernières années est un résultat direct de l’intervention du FMI et de l’UE.

    La soi-disant “coupe de cheveux” de la dette grecque s’élève-t-elle réellement à 50% de sa valeur ? Quels sont les termes exacts ?

    La “coupe de cheveux” de 50% de la dette étatique grecque ne concerne que la partie privée de cette dette. La dette grecque est en effet divisée en deux parts : le montant total actuel est de 360-370 milliards d’euros. De cette somme, 200 milliards proviennent d’institutions et banques privées ; le reste, qui vaut 160-170 milliards d’euros, provient essentiellement de la BCE et du FMI. L’argent qui a été prêté par la Troïka ne sera pas concerné par la coupe. Lorsqu’ils parlent de cette coupe, ils ne se réfèrent qu’aux 200 milliards dûs au privé, ce qui touchera des bons d’État détenus par des particuliers qui expireront d’ici une décennie, càd en 2020. Les 160 milliards restant sont des bons d’État à long terme – 15-30 ans – ou de l’argent prêté par le FMI et qui ne sont soumis à aucune réduction.

    Tout ceci signifie que la dette grecque diminuera d’environ 100 milliards d’euros sur les 360 milliards (pour peu que les banquiers acceptent cette coupe – parce qu’elle est censée être une coupe “volontaire” !..).

    Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le gouvernement grec va économiser 100 milliards, mais devra emprunter 130 milliards d’euros en plus afin de pouvoir rembourser la dette restante et de couvrir les pertes des banques grecques. Donc, on coupe la dette grecque pour pouvoir lui permettre de monter encore !

    Pour résumer, la fameuse “coupe de cheveux” permet au gouvernement grec d’économiser 100 milliards, et nous force à de nouveau emprunter 130 milliards ! Ces 130 milliards d’euros proviendront de la Troïka et seront versés au cours des deux prochaines annéees (et cet emprunt, évidemment, ne sera pas non plus soumis à la moindre “coupe de cheveux”). La dette sera réduite pour passer de 170% du PIB à l’heure actuelle, à 150%, puis elle va recommencer à croitre à nouveau. En théorie, après avoir monté, elle commencera à décliner, tandis que l’économie reprendra petit à petit. L’objectif officiel est d’arriver à une dette valant 120% du PIB d’ici 2020, c’est à dire, son montant de 2009. Pour le dire plus simplement donc : ils veulent passer une décennie entière à démolir l’ensemble de la société grecque, uniquement dans le but de ramener la dette au niveau qu’elle avait déjà atteint en 2009.

  • Budget wallon : Le début d’une période d’austérité sans fin

    La fin du mois d’octobre a été une période délicate pour le gouvernement wallon. En cette période où l’on craint une récession de l’économie mondiale à moyen terme, dans une période où la zone euro subit des énormes turbulences, alors que des entreprises font faillite ou licencient du personnel, le gouvernement devait présenter son budget 2012. L’Olivier (PS-CDH-ECOLO) devait trouver 300 millions d’euros. Selon les termes des politiciens eux-mêmes : ‘‘le budget le plus difficile que nous ayons eu à affronter…’’ Après une nuit blanche, ils ont annoncé non sans fierté qu’ils avaient réussit à boucler le budget sans mesures trop dures pour les citoyens. La question est évidente : comment ont-ils fait ? La réponse est simple : procrastiner beaucoup, mentir un peu et tricher tant qu’on le peu.

    Par Alain (Namur)

    Procrastiner beaucoup

    L’Olivier a pris comme base de travail une croissance d’environ 1,2%, alors qu’au niveau fédéral, les prévisions annoncent 0,8% de croissance pour la Belgique et qu’à moyen terme, on craint une récession mondiale. Cela veut dire que si la croissance attendue n’est pas au rendez-vous, il faudra un conclave budgétaire qui devra trouver le manque à gagner.

    Peut-être que les politiciens membres de l’Olivier espèrent que la croissance se maintiendra le plus longtemps possible pour pouvoir annoncer des mesures d’austérité dans une période favorable, genre après les communales. En fait, cela veut dire que les secteurs qui dépendent des entités fédérés doivent se préparer pour un avenir où chaque nouveau budget comportera de l’austérité. Une série de secteur (FOREM, SRWT, SWDE, AWEX, ONE, RTBF…), ne seront pas indexés et il n’y aura pas de politiques nouvelles, alors que les manques sont pourtant bel et bien présents partout.

    Mentir un peu

    La majorité wallonne a affirmé préserver l’enseignement, les transports en commun et le portefeuille des citoyens. Pour cela, Rudy Demotte (PS) dit avoir gratté chaque eurocent des fonds de tiroir. Ils auraient également dû gratter les quelques eurocents qui lestent leurs portefeuilles personnels, car ces derniers n’ont pas subi l’austérité. La crise n’affecte pas tout le monde… Mais ce n’est pas ça l’essentiel du mensonge.

    Dire qu’ils n’ont pas touché à l’enseignement, c’est faire injure à l’histoire quand on sait que cette coalition a déjà attaqué la prépension des professeurs, ce qui a entrainé une grève qui a mis dans la rue plus de 10.000 enseignants en colère. Les TEC ont déjà subi l’austérité et il y a eu des suppressions de ligne dans les régions rurales. De plus, les tarifs des tickets vont augmenter pour combler le déficit de la SRWT. Cela fait quand même 3 augmentations en 3 ans !

    Pour le portefeuille du citoyen, c’est une augmentation de la taxe sur l’eau qui aura un coût de 25 à 30 euros. À ce sujet, le cynisme politique va très loin. La Wallonie étant exportatrice d’eau, cette taxe touchera beaucoup plus les Bruxellois et les Flamands. Il y a aussi un nouveau calcul pour les éco-boni et les éco-mali pour l’achat de voiture. Selon l’opposition, un acheteur sur 3 de véhicule neuf ou d’occasion sera touché. Celui qui n’aura pas assez d’argent pour s’acheter une voiture ‘‘écologique’’ devra payer. Alors que l’on pénalise le transport individuel, on déforce et on augmente le prix des transports en commun… (éco)logique ?

    Il y aura aussi une nouvelle taxe sur les guichets bancaires qui sera répercutée sur le consommateur. On oublie encore de dire que la culture et la télévision publique ont fait les frais des mesures d’austérités ces 2 dernières années.

    Tricher tant qu’on le peu

    L’opposition MR a mis en avant le fait que pour boucler le budget, la Région avait pris en compte les nouvelles recettes issues de la dernière réforme d’Etat qui, selon elle, équivaut à 250 millions. Cela veut dire, si l’opposition dit vrai, que le grattage de poche se résume à 50 millions…

    On peut ajouter que le calcul ne prend pas en compte les dépenses supplémentaires qu’entraîneront la régionalisation des allocations familiales et de l’accueil des personnes âgées. Avec la pyramide des âges que connaît la Belgique, ce n’est pas le genre de coût qui est négligeable.

    La nécessite d’un plan de lutte

    Nous ne devons plus nous faire d’illusions, nous sommes partis pour une austérité sans fin. Au niveau fédéral, au niveau des communautés et des régions ainsi qu’au niveau communal.

    Ces tours de vis sont le résultat de l’offensive du capital contre le travail. Lors des négociations sur l’AIP, les travailleurs ont constaté que le patronat ne voulait plus de la concertation sociale. Ils préfèrent compter sur les politiciens pour appliquer des politiques antisociales qui vont faire accroître leur richesse et augmenter notre pauvreté.

    Cette offensives est généralisé dans tout les pays de l’Union Européenne, où l’ont impose la misère alors que les riches n’ont jamais été aussi riches. Le patronat nous a déclaré la guerre et profite de la crise pour nous envoyer ses missiles. Nous devons leur opposer une résistance déterminée et organisée. L’AIP nous l’a appris, de simples ballades dans les rues ne suffiront pas. Si l’on veut gagner, on doit aller plus loin et discuter largement d’un plan d’action pour que les travailleurs et leurs familles soient capables de riposter. Il est aussi nécessaire de discuter d’un prolongement politique pour les luttes des travailleurs. Cette coalition Olivier démontre que les partis soi-disant progressistes n’ont aucune volonté de les représenter.

  • APPEL URGENT

    Demain se déroulera à 12h30 une action de solidarité avec les activistes de la Flottille de la Liberté vers Gaza, devant l’ambassade d’Israël, avenue de l’Observatoire 40, 1180 Uccle (00322/3735500)

    Le 4 novembre, le bateau Irlandais MV Saoirse et le canadien Tahrir ont été déviés vers Haïfa par l’armée Israélienne. Les activistes ont étés enfermés à la prison Giv’on. Parmi les prisonniers se trouve le député européen membre de la fraction du GUE, Paul Murphy, élu à Dublin pour le Socialist Party irlandais – le parti frère du Parti Socialiste de Lutte. Ces derniers jours, des actions ont pris place à Haifa et à Tel Aviv, mais aussi à l’ambassade d’Israël en Irlande. Visiblement, l’Etat d’Israël soutient que les activistes sont illégalement entrés en Israël, ces derniers disant qu’ils ont étés enlevés alors qu’ils se trouvaient dans les eaux internationales en direction de Gaza avec de l’aide humanitaire.   

    Lettres de protestation à envoyer à : MINISTRY OF DEFENCE PUBLIC RELATIONS DEPARTMENT– pniot@mod.gov.il et à l’ambassade d’Israël en Belgique – israelinfo@brussels.mfa.gov.il. Envoyez une copie à info@socialisme.be

  • Discussion avec trois sans-papiers de la place Fernand Cocq

    Le 31 octobre, une soixantaine de sans-papiers ont été expulsés du Polygone (ancien bâtiment d’AB-3) à Ixelles. Depuis, ils passent leur nuit à Place Fernand Cocq à Ixelles. Ce sont des Afghans, Algériens ou des Marocains venus en Belgique pour trouver des revenus plus intéressants et fuir la misère de leur pays. Jusque là, rien de surprenant, sauf peut-être ce quotidien si banal.

    Par Bruno (Bruxelles)

    Après une discussion avec trois émigrés marocains, nous pouvons vous tracer un portrait de leurs quotidiens. D’abord, ils ont quitté le Maroc, laissant derrière eux des salaires inchangés depuis les années ‘80. Par contre, le prix de la vie a augmenté dans leur pays. Comme l’expliquera un des sans-papiers, quand on doit payer 100 euros de loyers pour une chambre et une cuisine, il vous reste 80 euros pour tenir le mois (le SMIC est de 180 euros).

    Ensuite, ils débarquent en Belgique et recherche à se régulariser. L’un de nos interlocuteurs attend depuis trois ans un domicile, condition sine qua non à toute demande de régularisation. Un autre a obtenu depuis une adresse mais attend toujours depuis 7 ans une réponse à sa demande. En bref, il est facile de dire que l’émigration est motivée par l’ascension sociale mais il est plus dur d’assumer le fait que les salaires ne permettent pas à tout le monde de vivre. Pourtant, on comprend très bien que les mésanges charbonnières migrent en hiver dans nos jardins par manque de nourriture…

    On dit souvent que la lenteur des régularisations entretient un marché parallèle, donc fournit de la main d’œuvre à bas salaire. Au-delà de la rhétorique, le vécu a plus de poids: c’est effectuer douze heures de travail au marché matinal pour 25 euros comme nous dira un des sans-papiers. Il appelle ça de ‘‘l’esclavage moderne’’.

    En recherche d’un logement pour un soir, un des sans-papiers nous explique qu’il s’est rendu à l’asile de nuit, avenue de Stalingrad à Anderlecht. Pour pouvoir profiter d’une des quarante places, il faut piocher la bonne carte dans une main qu’un employé du centre présente. Si la carte est noire, tu restes dehors, si la carte est rouge, tu restes au chaud la nuit. Dans la situation actuelle, les sans-papiers se trouvant dans la rue, ils ne travaillent plus. Comme tout le monde, ils ont besoin de repos pour pouvoir travailler le lendemain.

    Pour finir, ce sont des habitants de la place Fernand Cocq, un Snack et quelques personnes du mouvement des Indignés qui leur sont venu en aide (nourriture, bâches,…). Voilà une réponse concrète aux phrases toutes faites du style : ‘‘Tout le monde à la chance de s’en sortir, il suffit de travailler.’’


    Quelle solution pour la lutte des sans-papiers?

    Le PSL défend la suppression des centres fermés, l’arrêt des expulsions et la régularisation des sans-papiers. A cela, nous lions le droit de chacun à avoir un bon travail, avec un bon salaire, par une répartition du temps de travail avec les 32 heures de travail par semaine avec embauches compensatoires et sans perte de salaire pour en finir avec le chômage. Ce ne sont pas les sans-papiers ou les immigrés qui sont responsables de la pénurie d’emplois, c’est la soif de profit des patrons et des actionnaires.

    C’est d’ailleurs cette même logique d’avidité capitaliste qui maintient des dictatures dans les pays du monde néocolonial. Nous disons : c’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leur victime ! Pour la solidarité internationale des travailleurs, pour le soutien aux révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, pour en finir avec les causes de la misère qui poussent tant de gens à quitter leur pays pour courir des risques gigantesques dans le vague espoir d’un meilleur avenir. C’est pour cela que nous luttons pour une société débarrassée de l’exploitation capitaliste, pour une société socialiste !

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.

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    A noter dans votre agenda

    • Ma. 8 nov. Gand. 19h30. Blandijn aud. C. Meeting de Rood!: présentation du livre d’Erik De Bruyn.
    • Je. 10 nov. ULB (Bruxelles). Meeting sur les luttes étudiantes au Chili avec Lucas, militant actif au Chili
    • Ve. 11 nov. Termonde. 19h Café Tijl (Grote Markt). Réunion EGA: Le capitalisme en crise, Marx is back
    • Me. 16 nov. Anvers. 19h30. Rodestraat R0.10 (stadscampus). Débat. Le capitalisme en crise: Quelle réponse de la gauche? Avec pour orateurs: Meryem Almaci (Groen), Erik De Bruyn (Rood), Peter Mertens (PTB) et Bart Vandersteene (PSL). Un orateur est également demandé au SP.a.
    • Ve. 25 nov. Namur. Concert de soutien aux grévistes du Kazakhstan
    • Sa.-Di. 26-27 novembre. Congrès régionaux du PSL
    • 3 décembre: Manifestation climat
    • 8 mars 2012: Manifestation antifasciste contre le NSV
    • 25 mars 2012: Protestation contre le rassemblement anti-avortement à Bruxelles.

    Agenda de Rood!

    Le PSL participe activement à la construction de Rood!. Voici ci-dessous quelques dates de l’agenda du mouvement.

    • Je. 24 nov. Anvers. Réunion de Rood!-Anvers et discussion sur les élections communales. Uniquement pour les membres de Rood!
    • Ma. 6 déc. Hasselt. Présentation du livre ‘De terugkeer van de dwarsliggers’ d’Erik De Bruyn. 20h. Au Vrijzinnig centrum, A. Rodenbachstraat 18, 3500 Hasselt.
    • Ve. 9 déc. Boom. Présentation du livre ‘De terugkeer van de dwarsliggers’ d’Erik De Bruyn. 20h. Het feestpaleis, Colonel Silvertopstraat 13

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    Protestations étudiantes au Chili – rapport d’un témoin

    La semaine dernière, une première réunion a eu lieu à Anvers avec une discussion consacrée aux luttes au Chili. Cette après-midi était organisée par les Etudiants de gauche Actifs et le Collectivo Zudaka, et a réuni 34 participants. L’orateur d’EGA et du PSL était Lucas Gillis, qui est impliqué depuis plusieurs années dans la construction de notre Internationale, dans Hainaut tout d’abord et, depuis deux ans, au Chili. De retour en Belgique pour un mois, il va se rendre dans plusieurs sections du PSL pour y livrer un rapport des luttes qui se développent au Chili, principalement autour des étudiants, et pour aborder les leçons politiques de ce combat.

    Des réunions sur ce sujet sont donc prévues avec Lucas à Liège, Mons et Bruxelles. Hier, une délégation du PSL a aussi participé à une action de la communauté chilienne à l’ambassade de Bruxelles, en solidarité avec les protestations étudiantes qui revendiquent la gratuité de l’enseignement, notamment grâce à la re-nationalisation du secteur du cuivre.


    Riposte syndicale

    Ces prochains jours, diverses réunions de militants syndicaux vont se tenir en préparation de la réunion du 15 novembre à Bruxelles, en opposition à l’austérité qui se prépare. Le 15 novembre, les syndicats attendent 5000 de leurs membres. Le PSL participera à cette action ainsi qu’à différentes réunions préparatoires, avec un tract spécifique.

    Cette semaine encore, mercredi et jeudi, des actions de grève auront lieu dans les ateliers de la SNCB. Nous y distribuerons un tract de Libre Parcours. Des militants du PSL seront présents à divers ateliers et piquets de grève en solidarité.

    Plus d’infos sur notre travail syndical: eric@socialisme.be


    ULg: La campagne de solidarité avec les travailleurs d’ArcelorMittal se poursuit!

    Ce jeudi, les Etudiants de Gauche Actifs et le PSL ont à nouveau tenu un stand à l’Université de Liège, autour de la question de la fermeture de la phase à chaud d’ArcelorMittal à Liège. Le tract diffusé lors de la manifestation du 26 octobre a été diffusé, engageant de nombreuses discussions sur ce que veut dire une nationalisation, quel type de nationalisation il nous faut, comment réaliser cet objectif,… Nous avons également vendu 25 exemplaires du mensuel du PSL, Lutte Socialiste, un nombre record en moins de deux heures, avec également de nombreuses et longues discussions très intéressantes.


    Anvers: Cycle de discussion sur le marxisme

    A Anvers, nous démarrons ce mercredi un cycle de formation consacré au marxisme. Nous commencerons avec une introduction générale sur le marxisme et, ensuite, deux groupes aborderons différents thèmes dans les semaines à venir: le matérialisme dialectique, le matérialisme historique, l’économie marxiste,,… Vous trouverez ici le matériel de base pour les discussions. Avec ces formations, nous voulons aider nos nouveaux membres et nos sympathisants à faire connaissance avec les bases du marxisme pour améliorer leur formation politique.


    Pourquoi j’ai rejoint le PSL

    ”La première fois qu’il a été question pour moi d’aller voter, j’étais assez insatisfaite par les partis dits traditionnels. J’ai toujours eu des tendances de gauche, mais sans trop pouvoir les exprimer ou les concrétiser.

    ”Mon milieu familial m’aidant à garder l’esprit ouvert sur énormément de choses, j’ai été interpellée par l’autodestruction de notre monde, le saccage de notre pays, la condamnation de notre société à devenir de plus en plus pauvre, l’humain qui est voué à se transformer en marchandise, la rage de ne jamais rien choisir et de tout subir, de se retrouver dans une prison que le système lui-même a construit pour sa sécurité.

    ”Lorsque j’ai quitté ma campagne ardennaise et que je me suis installée à Liège, mes études de Philosophie m’ont permis de m’interroger d’autant plus sur l’humanité et sur son avenir. Le constat n’a pas été difficile : les peuples sont voués à la misère et le monde dans lequel nous vivons y adhère. Mais il ne nous correspond pas et nous livre des faux rêves pour masquer la réalité.

    ”J’estime avoir la chance que beaucoup n’ont toujours pas actuellement de pouvoir avoir toutes les cartes en main, de pouvoir dire ce que je pense et de forger mon propre avis. Je trouve donc que c’est un devoir pour moi de tirer un enseignement du passé, de ces combats qui n’auront jamais été menés en vain parce que l’espoir de rendre le monde meilleur et de défendre les droits humains ne seront jamais mutilés.

    ”Beaucoup pensent que tout cela est utopiste. Cependant, à tous ceux-là, je répondrai tout simplement que l’homme a été capable d’une très grande imagination pour contribuer au pire de l’histoire de notre humanité. Pourquoi n’en serait-il donc pas capable pour le meilleur? Pour cela, il faut reprendre le pouvoir à l’oligarchie de l’argent roi et changer la société. Mais pour la changer, il faut aussi savoir quoi faire.

    ”C’est pourquoi j’ai rejoint le PSL. Ce parti m’a tout simplement permis de concrétiser mes idées, d’extérioriser ce que je suis et de ne plus avoir peur ni du changement ni de la liberté.”

    Stéphanie, étudiante, Liège

  • Le déclin des hôpitaux publics et du statut de fonctionnaire est-il irréversible ?

    Dans le secteur social/non-marchand, on parle souvent de la commercialisation du secteur des hôpitaux publics, mais on entend moins souvent parler du déclin de ces hôpitaux, également lié à la “réforme” du statut de fonctionnaire. La synergie des secteurs privés et publics dans les hôpitaux inquiète les syndicats, car cela s’accompagne souvent de la casse des acquis du personnel.

    Analyse d’Hypertension, blog d’action du secteur social/non-marchand

    La mort lente de nos hôpitaux

    Ces trente dernières années, le paysage hospitalier a drastiquement changé. Les économies d’échelle ont réduit la sympathique clinique de quartier à un beau souvenir. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 1980, on comptait encore 521 hôpitaux en Belgique, avec un total de 92.436 lits. En 2000, le nombre d’hôpitaux avait été réduit de moitié (223) et plus de 20.000 lits avaient disparu (il n’en restait que 72.304). En 2008, le nombre d’hôpitaux est encore passé à 207, pour 70.084 lits. Par contre, pour être complet, il faut préciser que le nombre de lits dans les maisons de repos a plus que quadruplé (de 12.203 en 1990 à 129.775 en 2008). (1)

    Les grands groupes hospitaliers grignotent comme des requins immobiliers les petites cliniques et se partagent le butin (bâtiments, lits, personnel). On trouve les exemples les plus frappants à Bruxelles, avec entre autres le défunt Hôpital français et le démantèlement de St-Étienne par l’hôpital St-Jean. Les lits d’hôpitaux qui en ont été “récupérés” ont déménagé de Bruxelles vers la Wallonie et la Flandre en échange d’une forte somme.

    Les hôpitaux privés, essentiellement catholiques, ont entre temps abandonné leur dernière touche caritative. Les nouveaux termes à la mode sont aujourd’hui “conformité au marché”, “production”, “concurrence”. Parallèlement, les structures strictement publiques évoluent vers des hôpitaux hybrides, vers des partenariats avec le privé par des processus ‘‘d’autonomisation’’ ou des fusions pures et simples. Une conséquence de cette évolution est le commerce bien lucratif des lits d’hôpitaux.

    En Flandre, la situation a viré à la caricature : il ne reste plus qu’un seul hôpital strictement public : l’hôpital communal de Roeselare. Il existe 22 hôpitaux (soit 22.600 employés et 11.300 lits) avec un partenaire public au conseil d’administration (généralement le CPAS). De ces 22.600 employés, seule une minorité (qui tend à diminuer) de 8.000 personnes bénéficie d’un contrat statutaire ou d’une nomination ! Ce processus de privatisation en douce peut être comparé à un jeu de dominos. Les pièces tombent une à une, et les employeurs ont plus de facilités à imposer leurs vues concernant les conditions de travail.

    Comme la majorité des personnes nominées dans les hôpitaux publics flamands a plus de 50 ans, il est clair que si cette évolution n’est pas stoppée, il n’y aura plus de personnel statutaire d’ici une dizaine d’années. Dans le langage des employeurs, on dit : “Les nominés, à la porte”.

    Il y a toutefois un village d’irréductibles Gaulois qui résiste encore et toujours : l’hôpital universitaire de Gand. En 2008, les syndicats y sont parvenus à arracher la statutarisation automatique du personnel. Le 1 janvier 2009, il y avait là 4.143 statutaires et 798 contractuels (plus de la moitié du nombre de statutaires de toute la Flandre y sont donc rassemblés).

    Tant les employeurs que les syndicats demandent une harmonisation des conditions de travail pour les employés du privé et du public. Les employeurs veulent casser les conditions d’embauche du secteur public et les rendre semblables au privé, tandis que les syndicats défendent une harmonisation à la hausse. La lutte des employés du secteur public pour le maintien du statut et d’autres avantages est en ce sens une lutte pour les employés du privé.

    L’unité d’action des syndicats dans le public et dans le privé – plus que jamais nécessaire !

    Nous constatons hélas que la communication entre les syndicats des hôpitaux publics et privés est lamentable. A la FGTB, par exemple, il y a d’un côté la CGSP et de l’autre le SETCa et la Centrale générale. Lors des dernières mobilisations des secteurs fédéraux des soins de santé (la ‘‘colère blanche’’), il fallait chercher à la loupe les délégations de la CGSP. À la CSC, il semble que la communication entre les centrales du privé et du public fonctionne un peu plus correctement.

    Comme l’accord budgétaire pluriannuel du secteur vaut tant pour le public que pour le privé, lutter en commun est crucial. Avec des initiatives comme le réseau Hypertension du côté francophone et Polslag en Flandre, la concertation existe entre militants de base du privé et du public. Les différences entre hôpitaux “publics” et privés ne s’expriment constamment plus qu’au niveau des points et des virgules, les militants des deux secteurs peuvent apprendre beaucoup les uns des autres. Les employeurs battent le tambour de guerre communautaire…

    En mars 2011, l’administrateur responsable d’ICURO (la coupole flamande des hôpitaux à partenaires publics) a annoncé des nouvelles de mauvais augure. De Standaard titrait: ‘‘Le boom des pensions dans les hôpitaux publics’’. Cette bombe temporelle s’élèverait à 2,7 milliards d’euros pour le versement des pensions dans les 25 années à venir. La baisse dramatique du nombre de statutaires a pour conséquence que de moins en moins d’argent rentre dans la caisse des autorités publiques locales, alors qu’il y a encore beaucoup de pensions à payer.

    L’ICURO et Zorgnet sont aussi fâchés contre la ministre Onkelinx parce que 90% du budget prévu dans le mini-accord de 2011 des soins de santé fédéraux pour pouvoir maintenir à niveau, voire augmenter, le nombre de nominations, est destiné à la Wallonie. Il est cependant logique que si l’on refuse de faire usage des nominations, on ne reçoit pas non plus d’argent pour ce faire… Il est clair que nous devons tenir compte du fait que les soins de santé publics sont mieux représentés en Wallonie (42 privés contre 25 publics) et à Bruxelles, tandis qu’en Flandre, on voit une prédominance absolue des hôpitaux privés (90 privés contre 22 “publics”).

    La solution qui se trouve pourtant à portée de main et qui est défendue par les syndicats, c’est-à-dire de nominer de nouveau un assez grand nombre du personnel de sorte que la caisse de pensions engrange à nouveau assez de revenus, semble totalement hors de question pour les employeurs. C’est un choix purement idéologique.

    (1) Source : Health Systems in Transition, volume 12 nr 5 2010, KCE

  • Il est temps de riposter !

    Ils ne sont que 1% : ils spéculent, ils encaissent, ils dirigent nos vies // Nous sommes les 99% : et c’est nous qui faisons tourner le monde

    En une semaine, Dexia a passé l’arme à gauche et ArcelorMittal a annoncé sa volonté de fermer les hauts-fourneaux de Liège, sur fond de discussions concernant le socio-économique pour la formation du gouvernement avec, notamment, les déclarations des patrons belges pour qui ‘‘les allocations de chômage ne diminuent pas suffisamment vite’’. Ce système est malade, complètement malade.

    Par Nicolas Croes

    Depuis des décennies, la politique des partis traditionnels est faite de cadeaux aux patrons et aux banques, les soi-disant ‘‘créateurs de richesse et d’emploi’’. Cadeaux fiscaux, privatisations, tolérance maximum pour la fraude fiscale,… Les pénuries ont profondément marqué tous les secteurs de la vie publique et s’accentuent encore maintenant jusqu’au ridicule. Près de 200 trains doivent être supprimés à la SNCB, comme de nombreuses lignes de bus à la TEC. Le fisc prévoit lui aussi de fermer la moitié de ses 406 bureaux d’ici 2015 (après que 168 bureaux aient déjà disparu entre 2004 et 2010). Voilà qui devrait réjouir les grands fraudeurs fiscaux…

    Et ce train là n’est pas destiné à être supprimé. Pour les patrons, ce qu’il faut, c’est s’en prendre aux travailleurs et à leurs familles, notamment à leurs pensions et allocations de chômage en les limitant dans le temps ou en les diminuant progressivement. Mais, aujourd’hui, la plupart des allocations sont déjà inférieures au seuil de pauvreté et en abaissant les allocations, on diminue aussi le complément des très nombreux travailleurs à temps partiel. Il leur en faut du cynisme pour s’en prendre aux travailleurs sans emploi dans cette période…

    Que l’on imagine seulement s’en prendre, même très légèrement, aux bénéfices mirobolants des patrons, et ceux-ci montrent les dents. Gerard Mestrallet, le dirigeant de GDF Suez, dont Electrabel est une filiale très lucrative, a ainsi annoncé que “Si l’Etat belge devait revoir ses engagements [en alourdissant ses impôts, NDLR], cela conduirait également GDF Suez à revoir globalement ses politiques d’investissements, d’emploi, de formation et de mécénat en Belgique”.

    Cette minorité de spéculateurs qui joue avec notre avenir (sans la moindre crainte pour le leur puisque les Etats interviennent avec l’argent de la collectivité pour les sauver), cette minorité de requins de la finance et de patrons sans scrupules, elle doit être réduite à l’impuissance. Electrabel, ArcelorMittal, Dexia,… Comment continuer à permettre que la dictature de cette élite de super-riches continue de dicter nos vies ?

    Nous sommes la majorité ! C’est nous qui créons la richesse ! Les secteurs fondamentaux de l’économie, que nous faisons vivre, doivent tourner en fonction de nos intérêts ! Il est grand temps de riposter sérieusement, contre chaque attaque antisociale, et d’organiser l’offensive pour retirer des mains des capitalistes les rênes de l’économie. Luttons pour placer les secteurs financier, sidérurgique, énergétique,… dans les mains du public, sous le contrôle démocratique de la population !


    Edition de novembre de Lutte Socialiste

    1. Il est temps de riposter !
    2. [INTERVIEW] De la crise politique à un gouvernement d’austérité : Le mécontentement doit devenir action ! / Brèves
    3. Edito : Y a-t-il encore un parti qui défende nos intérêts ? / Arco : l’échec de la ‘‘banque éthique’’ / "Ce qui se dit" : rubrique des citations frappantes
    4. [DOSSIER] ArcelorMittal: Nationalisation du secteur sidérurgique sous le contrôle des travailleurs
    5. NON au plan d’économies de la SNCB ! / Numéro d’urgence 101 : plus de personnel et vite !
    6. Question du mois : Comment les 99% de la population peuvent-ils prendre le contrôle de la société ? / Offensive d’activistes anti-avortement : Construisons la résistance ! / Bruxelles-Propreté en action
    7. Lier la lutte pour des réformes positives à la lutte pour le socialisme
    8. [DOSSIER CENTRAL] Dexia : aux travailleurs et à leurs familles de payer pour les bénéfices du privé ? Pour la nationalisation de Dexia, première étape vers un secteur financier public
    9. (suite du sossier central)
    10. [Interview] Donna Litzou (Xekinima, CIO-Grèce) En Grèce, pas d’autre choix que la résistance ! / Une marche des jeunes pour l’emploi de Jarrow à Londres
    11. #Occupy Wall Street : quand l’Amérique s’indigne ! / Belgique – Kazakhstan : Les droits syndicaux hors-jeu
    12. Le spectre du vieillissement / “Un enfant qui meurt de faim est un enfant assassiné”
    13. Congrès régionaux du PSL / Agenda / Pourquoi j’ai rejoint le PSL / La jeunesse à la recherche d’une alternative
    14. L’extrême-droite invite une fasciste hongroise à l’université de Gand ! / Elections étudiantes à l’ULB – EGA participe à une liste unitaire de gauche
    15. 15/10 Journée de résistance mondiale contre la dictature des banquiers et des patrons / La Nouvelle-Zélande frappée par une catastrophe écologique sans précédent / Succès des meetings de rentrée d’EGA “Marx is Back” et “Jeunes en Lutte en Europe” dans les universités !
    16. L’enseignement supérieur, bientôt une usine à diplômes rentable ?
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