Tag: Belgique

  • Le gouvernement Papillon fête ces 6 mois : de la chrysalide est sorti un monstre social

    Le gouvernement Di Rupo a tiré le bilan de ses 6 premiers mois. Avec un sens de la modestie incomparable, le ministre des finances Steven Vanackere a déclaré que la Belgique est un ‘‘Top Performer’’. Le Premier Ministre a quant à lui présenté son gouvernement comme étant ‘‘un gouvernement de la confiance et de l’espoir’’. La seule ombre au tableau qui vient ternir ce magnifique bilan, c’est l’opposition croissante à la politique d’austérité partout en Europe. En Belgique, le PS est descendu de 6% dans les sondages, mais c’est en fait la majorité des partis traditionnels qui sont à la peine dans les sondages d’opinions. Cela explique peut-être la colère de Di Rupo contre les syndicats et le mouvement social !

    Par Alain (Namur), article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

    Selon Di Rupo ‘‘le gouvernement a réalisé un travail titanesque… Démiurgique…’’ Il a beau citer tout les chiffres qu’il veut pour tenter de faire croire aux Belges que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, cela n’empêche pas 66 % des Belges de penser que le système socio-économique ne les rassure pas (baromètre Le Soir).

    Le gouvernement Papillon a de fait réalisé un travail démiurgique : attaque contre la fonction publique, contre les pensions, contre les chômeurs, contre les soins de santé,… Tout cela en 6 mois de temps et en affrontant une grève générale et des manifestations et grèves sectorielles. Il a réalisé un travail démiurgique au service du patronat et de l’oligarchie financière.

    Malgré tout cela, la crise politique en Belgique n’est pas réglée. La N-VA, malgré un léger tassement, reste à un niveau extrêmement élevé dans les sondages (38 %) alors que les partis traditionnels en Flandre ne réussissent pas à restaurer leurs positions. En Wallonie et à Bruxelles, les sondages indiquent que les partis traditionnels soit reculent, soit stagnent. Les seuls partis à engranger des opinions favorables sont les partis plus radicaux. La méthode Coué qu’applique le gouvernement ne convainc personne, même pas lui-même. Johan Vandelanote veut reporter la remise du budget à l’Europe afin de ne pas présenter un budget d’austérité avant les élections communales. Pour un ‘‘Top Performer’’, ça sent franchement la panique !

    On le voit partout en Europe, les peuples sont à la recherche d’une alternative politique. En Belgique, une partie de la base syndicale a ouvertement entamé ce processus. Comme Syriza en Grèce et le Front de Gauche en France, nous avons besoin de notre propre relais politique. Avec l’acceptation de tous les mécanismes d’austérité européens (traité de Maastricht, traité de Lisbonne, MES…) par la social-démocratie et les verts, il est clair que l’on doit construire une force de gauche basée sur la lutte des travailleurs et des jeunes.

    Le PS, après 6 mois de gouvernement, révèle son vrai visage, celui d’un parti qui a accepté la logique de gestion du capitalisme et qui a intégré les contraintes liées à cette gestion comme l’austérité et l’attaque contre les travailleurs en période de crise économique. Il sera impossible de conquérir ou même de défendre nos acquis si l’on doit satisfaire l’appétit du monde financier. On a augmenté les garanties pour Dexia de 10 milliards d’euros. Mais malgré cela, la ministre de la santé nous dit qu’il n’y a pas assez d’argent dans le secteur des soins de santé pour rembourser les consultations psychologiques. Alors qu’en 10 ans la consommation d’anxiolytique a augmenté de 58 %, Laurette Onkelinx nous dit en souriant qu’il faut être ‘‘réaliste’’ et qu’on n’a pas d’argent pour les soins de santé.

    On le voit, cette logique est criminelle au sens propre du terme. Cette logique criminelle défendue aujourd’hui par le PS doit être combattue en imposant une politique qui est basée sur les besoins sociaux de la majorité sociale.

  • Crise de la zone euro. Le capitalisme espagnol chancelle

    L’Espagne a maintenant rejoint la Grèce dans le club des pays à grands problèmes. L’approfondissement de la crise européenne est proprement effrayant. L’Espagne est la quatrième économie de l’Union européenne : quasiment deux fois la taille des économies de celles de Grèce, d’Irlande et du Portugal réunies ! Le pays était déjà victime des conséquences de sa bulle immobilière et d’un marché de l’emploi avec un taux de chômage supérieur à 25% (et de plus de 50% parmi la jeunesse). Le pays est maintenant frappé de plein fouet par la crise internationale et le rôle destructeur du capital financier.

    Par Peter Delsing, article issu de l’édition d’été de Lutte Socialiste

    De l’indignation à la grève des mineurs

    Les illusions entretenues par les capitalistes espagnols envers les capacités de la droite de reprendre la situation en main de manière décisive furent bien éphémères. Le chef du gouvernement, Mariano Rajoy (Parti Populaire), s’est retrouvé face à une furieuse opposition de la part de la classe ouvrière espagnole. La grève générale du 29 mars contre les réformes du travail a mobilisé des millions de travailleurs. Le premier mai, plus d’un million de personnes étaient dans les rues. Le 12 mai, le premier anniversaire du mouvement des Indignés, un million de personnes ont manifesté dans des dizaines de villes. Le 22 mai la grève de l’enseignement a connu un taux de participation de 80%. Ces actions, surtout en l’absence de réelle stratégie de la part des directions syndicales, illustrent la volonté des jeunes et des travailleurs de mener une bataille acharnée contre les tentatives du capitalisme de décimer leur niveau de vie.

    Dans les Asturies, la résistance massive des mineurs, de leurs familles et même des commerces locaux est indicative du type de confrontations que nous allons voir de plus en plus se développer. Le gouvernement veut supprimer plus de 60% des subventions à l’industrie, 8.000 emplois sont directement en jeu, des dizaines de milliers indirectement. La tradition de résistance des mineurs a ses racines dans la dictature de Franco et même avant, dans les années ’30. Ils ont érigé des barricades afin de protéger leurs communautés et leurs emplois et sont parvenus à bloquer la police à plusieurs reprises, parfois lors de scènes semblant issues de la guerre civile. Avec leurs méthodes militantes et l’organisation d’une résistance de masse, les mineurs ont également reçu le soutien des petits commerçants. En Belgique, les dirigeants syndicaux regardent ces commerçants plutôt comme des adversaires.

    Si les dirigeants des grands syndicats et du parti de gauche Izquierda Unida étaient aussi combatifs et déterminés que leur base, le gouvernement ne tiendrait pas jusqu’à la fin de l’année. D’ici là, le gouvernement veut encore assainir 27 milliards d’euros dans les dépenses publiques. La section espagnole du Comité pour une Inter nationale Ouvrière, Socialismo Revolucionario, appelle à une grève générale de 48 heures afin de continuer sur la lancée du succès de la grève générale du 29 mars et pour que le mouvement des Indignés se saisisse de cette occasion pour en faire son angle d’attaque.

    Le gouvernement espagnol n’a-t-il pas besoin d’un renflouement ?

    Le bluff de Rajoy et du Partido Popular n’a pas marché. Ils ont tout d’abord clamé que l’Espagne n’avait pas besoin d’un plan de sauvetage, qu’il s’agissait seulement d’une aide pour les banques. Les dettes de l’Etat semblaient limitées au début de cette crise, à environ 60% du Produit Intérieur Brut. Mais elle a très vite augmenté. La nationalisation et le sauvetage de Bankia – un conglomérat de différentes banques – va pousser la dette espagnole à 80% ou 90% du PIB.

    Actuellement, l’Espagne a une dette nationale de 595 milliards d’euros, ce à quoi il faut maintenant ajouter l’aide européenne pour le secteur bancaire. Ce dernier montant peut atteindre les 100 milliards d’euros, une somme trouvée en quelques heures parce que l’Espagne est ‘‘too big to fail’’ (trop grande pour foirer). Les audits privés sur lesquelles se base le gouvernement parlent dans ‘‘le pire des cas’’ de 62 milliards d’euros pour ces banques. Mais ce n’est là que le sommet de l’iceberg. Au premier trimestre de 2012, les prix de l’immobilier ont baissé de 13%, la plus forte baisse sur base annuelle depuis le début de la crise. La crise du secteur de la construction s’approfondit. D’autres études indiquent que les banques Espagnoles auront besoin de 134 à 180 milliards d’euros pour se recapitaliser dans les années à venir.

    Selon la RBS (Royal Bank of Scotland) le gouvernement Rajoy devra refinancer ses obligations d’Etats pour un montant de 155 milliards d’euros d’ici 2014. Dans cette même période, 121 milliards doivent être trouvés pour financer le déficit budgétaire. Le fait que 40% des dépenses publiques soient effectuées par les régions et les autorités locales, avec toutes les tensions nationales présentes en Espagne, ne rend pas la question plus aisée à résoudre. Le gouvernement espagnol sera forcé de tirer la sonnette d’alarme à un moment donné. La résistance de la population contre la barbarie et le déclin de la civilisation sera un élément crucial dans ce développement.

    Les banques espagnoles sont propriétaires d’un tiers des obligations d’Etat espagnoles. Les banques et le gouvernement se tiennent mutuellement dans un étau. Si le gouvernement ne peut plus payer ses dettes, le secteur bancaire sera décimé. Si les banques s’effondrent, la dette publique sera insoutenable à cause des garanties sur l’aide européenne.

    Le parti de gauche Izquierda Unida remonte dans les sondages mais, malheureusement, le parti est beaucoup moins résolu que Syriza, en Grèce, à s’opposer à l’austérité. La direction du parti s’est fait rappeler à l’ordre par sa base concernant une coalition régionale avec le PSOE, le parti social-démocrate tout entier acquis au néolibéralisme. La constitution d’une véritable gauche socialiste et combative au sein des syndicats et d’Izquierda Unida est de la plus haute importance pour développer la résistance de masse contre le capitalisme et pour une société socialiste démocratique.

  • NON a l'extreme droite a Namur !

    RASSEMBLEMENT CONTRE LA PRÉSENCE DE L’EXTRÊME-DROITE À NAMUR ! PLACE D’ARMES, VENDREDI 6 JUILLET À 10H

    Le groupuscule d’extrême-droite Solidarité Unitaire, fondé par des membres de l’ex-Front National, compte manifester ce vendredi à Namur. Ce cas illustre une fois de plus la volonté de plusieurs partis d’extrême-droite de s’implanter dans notre ville. Il y a quelques semaines, d’autres extrémistes avaient distribué sur le marché des tracts accusant les « immigrés » d’être responsables du chômage et de la montée de la précarité. Nous, militants ou simples citoyens namurois, refusons la présence des partis de la haine à Namur.

    Des indignés – PSL – JOC – jeunes FGTB – PTB

    En France, Marine Le Pen a dépassé le score de son père de 2002. En Grèce, le parti néo-nazi "Aube Dorée" – responsable de plusieurs pogroms anti-immigrés et dont le programme contient l’installation de mines antipersonnel aux frontières du pays – a atteint les 7% des voix. Aux Pays-Bas, en Suisse, en Hongrie, en Norvège, etc. ; on constate une poussée de l’extrême-droite violente.

    En Belgique, les sondages indiquent une remontée du Vlaams Belang et la recrudescence de l’activité des partis nationalistes est évidente. Certains se donnent une image de progressistes en cachant la réalité de leurs programmes qui ont tous en commun d’être racistes, sexistes, homophobes et profondément réactionnaires. La crise économique et l’austérité, la montée du chômage et des exclusions, le manque de perspectives démontrent l’absurdité du système économique en place. Avec ses méthodes habituelles de division, l’extrême-droite est le meilleur allié des politiciens qui nous font payer la crise des banquiers et des nanciers.

    Travailleurs belges ou immigrés, nos intérêts sont les mêmes.

    Organisons la colère sans nous tromper de cible !

    Nous appellons à un rassemblement pacique ce vendredi 6 juillet à 10h, Place d’Armes. Construisons une plate-forme large et ouverte réunissant organisations et citoyens pour combattre les idées d’extrême-droite !

  • REPRENONS NOS COMMUNES !

    Avec des listes de gauche, préparons nous aux attaques antisociales qui suivront les élections communales !

    La campagne électorale a commencé, les premières affiches ont fait leur apparition. De façon assez remarquable, c’est à peine s’il est fait mention de la crise économique et des assainissements budgétaires… C’est que tous les partis établis réussiront à s’entendre, à tous les niveaux de pouvoir, dès lors qu’il sera question de poursuivre la politique d’austérité. En évitant d’en parler, les partis traditionnels espèrent bien que les électeurs ne se détourneront pas d’eux. C’est pour cette même raison que le ministre de l’économie Vande Lanotte veut reporter à après les élections la présentation du budget fédéral belge devant la Commission Européenne.

    Par Anja Deschoemacker, tête de liste de ‘‘Gauches Communes’’ à Saint-Gilles (Bruxelles)

    Les diverses possibilités pour les communes de procéder à des ‘‘économies indolores’’ sont presque totalement épuisées. La pénurie de moyen est déjà gigantesque dans tous les services communaux, y compris dans les CPAS, qui doivent faire face aux conséquences d’une pauvreté croissante. Dans de nombreuses communes, la majorité du personnel n’est pas statutaire. Certains contrats de travail dans les communes figurent parmi les plus précaires sur le marché de l’emploi. Les budgets communaux reposent sans cesse plus sur des taxes antisociales, qui pèsent plus lourdement sur les petits budgets (amendes et sanctions administratives, diverses taxes…), tandis que les revenus plus élevés ne contribuent que pour des cacahouètes.

    Après les élections, on n’entendra partout crier qu’il n’y a ‘‘pas d’argent’’. Cela fait déjà un bon moment que les logements sociaux, l’enseignement, les crèches ou encore les divers services sociaux souffrent de sous-financement. Alors que les plus riches, le 1%, reçoivent une pluie de cadeaux tel que la déduction des intérêts notionnels (pour un coût de 4,25 milliards d’euros en 2011), nos enfants doivent suivre un enseignement donné dans des containers et même comme ça, chacun n’est pas garanti d’avoir une place !

    Les communes ne dérogent pas à la règle et vont chercher leurs moyens dans les poches les plus humbles en maintenant les privilèges des riches. Les conseillers communaux rétorqueront que les communes n’ont pas tous les pouvoirs en mains pour s’en prendre aux capitalistes et aux spéculateurs. Mais les partis qui sièges aux conseils communaux sont les mêmes que ceux qui dirigent les autres niveaux de pouvoir !

    Nous devons nous préparer à lutter contre l’austérité, et commencer dès maintenant à regrouper les forces qui s’engageront dans ce combat. C’est l’un des principaux objectifs des listes Rood ! en Flandre (notamment à Anvers et Gand), des listes Gauches Communes à Bruxelles (à Saint-Gilles, Jette, Anderlecht et Ixelles) ou des listes Front de Gauche à Charleroi et La Louvière.

    Un autre élément important de cette campagne sera de populariser la nécessité d’une formation de gauche capable de fédérer la résistance. Les exemples du Front de Gauche français ou de Syriza en Grèce constituent d’importantes sources d’inspiration à partir desquelles des leçons peuvent être tirées pour la Belgique. C’est le cas vis-à- vis du programme (où il est question de placer sous contrôle public des secteurs clés de l’économie), mais également concernant la collaboration d’une diversité de courants réunis en respectant leurs spécificités et avec un début de discussion ouverte et démocratique.

  • Droit d’asile : Maggie De Block revient sur une expulsion grâce aux protestations

    Tous les partis traditionnels s’accordent à dire que la politique d’asile n’est pas assez stricte. Les discussions à ce sujet se résument aux chiffres, et seule la diminution du nombre de réfugiés est reconnue comme ‘‘positive’’. Mais derrière les chiffres, il y a des gens en chair et en os, autant de visages qui révèlent que cette manière de voir la politique est profondément inhumaine. Par l’intermédiaire d’un jeune scout originaire du Cameroun, la secrétaire d’Etat à l’Asile et aux Migrations Maggie De Block (Open VLD) a été confrontée à ce qui se cache réellement derrière sa politique.

    Photo ci-contre : Délégation du PSL lors de la manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem, en mars 2012

    Ce garçon d’à peine 20 ans est en Belgique depuis 2008, et est devenu chef scout à Boortmeerbeek. Précédemment, il avait été incarcéré au centre fermé de Merksplas. Il raconte : ‘‘La vie à Merksplas est très difficile. C’est comme une prison: je me trouvais avec de nombreuses personnes dans une petite chambre, pouvant à peine dormir à cause du bruit.’’

    Confronté à une possible expulsion, ses amis et des sympathisants ont protesté. Maggie De Block a finalement cédé à la pression et a décidé que ce garçon pouvait rester chez nous et poursuivre ses études. Ce qu’il adviendra de lui par la suite n’est pas clair. Quel sera son avenir à la fin de ses études s’il ne peut pas bénéficier à ce moment d’une attention médiatique similaire ? Sera-t-il expulsé ?

    Toujours est-il que cet exemple illustre que les protestations ont un effet. La secrétaire d’Etat ne cesse de souligner qu’il ne s’agit en aucun cas d’un précédent, mais d’une décision extraordinaire dans des circonstances extraordinaires. Sans surprise, la N-VA s’est prononcée contre cette décision. Ces derniers mois, le parti de Bart De Wever essaye de s’attirer les votes d’électeurs du Vlaams Belang et se profile donc de plus en plus en opposition à une politique d’asile humaine. La parlementaire N-VA Sarah Smeyers a ainsi déclaré : ‘‘Je peux imaginer qu’il y a beaucoup de cas similaires qui se sentent injustement traités au vu de ce que Mme De Block fait en ce moment. C’est vraiment un dangereux précédent.’’

    Il est malheureusement tout à fait exact qu’il existe de nombreux cas similaires. Les expulsions cachent de véritables tragédies humaines. Cette situation permet de comprendre des actes désespérés comme la longue grève de la faim des sans-papiers à la VUB. Aucun parti traditionnel n’est prêt à protéger leurs intérêts, ce que des militants de la cause des sans-papiers avaient dénoncé en mars en occupant les locaux du PS à Bruxelles.

    Nous sommes pour une autre politique d’asile, basée sur les intérêts de la majorité de la population. Personne ne fuit son pays par plaisir, mais par nécessité. Il faut s’en prendre en premier lieu aux dictatures et à la misère qui poussent tant de gens à quitter leur pays. C’est pourquoi nous disons: ‘‘C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes !’’ Nous couplons ce soutien aux luttes des masses dans les pays d’origine à la revendication d’une régularisation de tous les sans-papiers afin qu’ils ne se retrouvent pas forcés d’accepter un salaire de misère en travaillant au noir, ce qui constitue par ailleurs une pression à la baisse sur l’ensemble des salaires. Il n’y a que les patrons qui ont intérêt à ce que cette politique inhumaine perdure.

  • Bruxelles : Solidarité avec le mouvement de masse au Québec

    Malgré la pluie, quelques dizaines de personnes, la plupart issue de la communauté québecoise de Belgique, ont manifesté ce dimanche 22 juin, jour de fête nationale au Québec, en soutien au mouvement de masse déclenché par la grève étudiante de février. La manifestation s’est exprimée solidaire de l’opposition à l’augmentation des coûts des études et à la loi "matraque 78". Plus largement, toute la politique d’austérité et autoritaire du gouvernement conservateur de Charest a été dénoncée. Les Etudiants de Gauche Actifs et le PSL était présents, de même que la Fédération des Etudiants Francophones, les Jeunesses Ouvrières Chrétiennes et Anonymous.

    Par Boris

  • Le changement, c’est maintenant ?

    Les représentants les plus prévoyants de la bourgeoisie veulent une politique d’austérité moins sévère pour éviter la révolte – mais, eux aussi, envoient la facture aux 99%

    L’élection de Hollande, avec le succès électoral du Front de Gauche en France et de Syriza en Grèce, ont donné un nouvel élan aux discussions sur le rythme de la politique d’austérité. Ce phénomène est d’ailleurs bien plus général : aux Pays-Bas, des sondages montrent que le SP – un parti à gauche du parti social-démocrate traditionnel, le PvdA – pourrait devenir le plus grand parti du pays et, en Allemagne, dans l’Etat régional de Rhénanie du Nord Westphalie, les sociaux-démocrates du SPD ont remporté les dernières élections sur base d’une campagne défendant un rythme d’austérité moins élevé.

    Par Anja Deschoemacker, tête de liste à Saint Gilles (Bruxelles), pour ”Gauches Communes”

    Di Rupo et les couches dominantes de la bourgeoisie belge poussent un soupir de soulagement: la pression diminue pour se jeter dans l’aventure d’une confrontation directe avec le mouvement ouvrier. La satisfaction ne touche pas que le PS et le CD&V (car leurs amis des directions syndicales ont sans cesse plus de difficultés à convaincre leurs bases de l’intérêt des ces liens amicaux), elle est bien plus répandue, comme l’a exprimé Guy Verhofstadt en déclarant préférer François Hollande. Les médias s’efforcent partout de convaincre qu’une orientation fondamentalement “différente” est actuellement à l’œuvre. De quelle manière ? La bourgeoisie ne présentera-t-elle plus la facture de la crise à la grande majorité des travailleurs et des pauvres ? Les gouvernements sociaux-démocrates vont-ils stopper la crise et nous sortir de la récession/dépression ? Vont-ils faire baisser la pauvreté et offrir à la société les moyens nécessaires pour progresser à nouveau ? Vont-ils offrir un avenir aux jeunes (en Espagne la moitié d’entre eux est sans emploi) ?

    Regardées de plus près, leurs propositions n’expriment pas une orientation politique fondamentalement différente. Elles ne partent pas de l’idée que l’économie doit satisfaire les besoins de la majorité de la population (de bons emplois avec de bons salaires, des logements abordables et confortables, des services publics de qualité, des soins de santé et l’aide aux plus faibles renforcés, un enseignement accessible,…) mais du constat que l’austérité dure risque de miner la base du système capitaliste en provoquant des révoltes de masse. En bref, il s’agit d’une autre austérité, pas d’une autre politique !

    Que représentent donc les propositions de lutte contre la fraude, d’impôts sur la spéculation et sur les riches? Qu’en est-il de cette répartition plus “équilibrée” des efforts ? En Belgique, cette histoire a tellement été racontée que sa crédibilité est nulle. Ces dernières années, chaque mesure de ce type a été utilisée comme justification de la modération salariale et des attaques contre les allocations (sous le seuil de pauvreté) ainsi que des services publics (de plus en plus chers pour l’utilisateur individuel). Et ces règlementations ont à chaque fois compris de petits stratagèmes permettant aux plus riches d’échapper à leurs devoirs. On va chercher des cacahuètes chez les plus riches afin de faire supporter le gros de l’austérité à la majorité de la population.

    Ce “tournant” dans la politique européenne ne provient pas d’une inquiétude concernant le sort des masses, mais bien de l’énorme pression qui commence à croître contre la politique d’austérité. Les partis traditionnels sont sur la sellette, et des initiatives comme Syriza, le Front de Gauche et le SP risquent de les pousser dehors. Si cette pression disparaît, il n’y aura même plus de concessions minimales.

    Les médias veulent répandre des illusions, mais l’expérience des masses (qui ont déjà vu à l’œuvre la trahison des sociaux-démocrates embourgeoisés des décennies durant) aidera à rapidement les dissiper. Sans renverser le capitalisme, les moyens financiers continueront de disparaître dans les poches des supers-riches et notre société deviendra une arène désespérée où les gens se bâteront pour les quelques miettes qui tomberont du banquet des riches.

  • ‘‘Gauches Communes’’ et Rood ! ont lancé leurs campagnes avec le soutien de la gauche européenne

    Cet automne, la crise la plus importante depuis la Grande Dépression des années ’30 en sera à sa quatrième année. Le capitalisme, son idéologie, ses institutions et ses représentants politiques font l’objet d’une profonde crise de légitimité. Cela nécessite une alternative issue de la seule force de cette société capable d’aboutir à un véritable changement : la classe ouvrière, soutenue par toutes les couches exploitées de la société.

    Par Eric Byl

    L’activité militante n’a pas connu de pause, comme le prouvent les nombreuses mobilisations de masse et grèves qui ont eu lieu. Sans traduction politique hélas. Ce n’est que maintenant que nous assistons aux débuts du développement d’une représentation politique des luttes avec le Front de Gauche en France ou Syriza en Grèce. En Belgique aussi, nous avons besoin d’une formation de gauche conséquente, basée sur la coopération, le respect mutuel et l’ouverture. C’est pourquoi les militants du PSL vont participer aux prochaines élections communales dans diverses initiatives unitaires. Ce mois de juin, trois d’entre elles (à Anvers, Gand et Bruxelles) ont lancé leur campagne avec des meetings internationaux. L’auteur de ces lignes était présent à Anvers et Bruxelles.

    A Anvers, Erik De Bruyn (de Rood !) a réfuté devant les 85 auditeurs l’idée selon laquelle les élections communales n’ont rien à voir avec la politique nationale. C’est pourquoi Rood ! a commencé sa campagne par une rencontre internationale, parce que l’austérité imposée à l’échelle européenne trouve une traduction à l’échelle nationale, régionale et communale. Il explique pourquoi il n’existe aucun moyen pour les jeunes, ce qu’a également abordé Tine Pauwels, la plus jeune candidate sur la Liste Rood ! à Anvers, ou pour l’enseignement et le logement, ce qu’a aussi abordé l’enseignante Elke Heirman. ‘‘Il y a de l’argent à Anvers’’, a déclaré Jarmo De Regemorter (PSL), ‘‘sous les matelas et sur les comptes bancaires des fraudeurs diamantaires et des patrons de l’industrie portuaire.’’ Peter Veltmans, du SAP (la LCR en Flandre), militant de la CGSP-Finances, a souligné une autre source possible pour les dépenses sociales: un audit sur la dette de la ville et un moratoire sur le remboursement. Frank Baeyens, conseiller de district à Merksem, a fait le tour de la politique appliquée dans son district. Ivo Janssen, qui tirera la liste de Rood! à Anvers, a expliqué que Rood ! veut être le porte-parole de tous ceux qui ne se sentent plus représentés par les politiciens traditionnels.

    Anja Deschoemacker a développé ce même point lors du meeting de ‘‘Gauches Communes’’ à Bruxelles, où 150 personnes étaient présentes. La volonté de Johan Vande Lanotte de reporter la publication du budget fédéral au lendemain des élections communales ‘‘n’est pas motivée par la peur que le 1% soit en désaccord’’ a-t-elle souligné, ‘‘mais par la prise de conscience que les 99% les puniraient.’’ Le fait que la politique locale n’est pas déconnectée de la politique nationale, elle-même inséparable de la politique internationale, a été souligné par de nombreux orateurs. Bernard Wesphael (du Mouvement de Gauche) a averti de la catastrophe que représentera l’application du nouveau traité fiscal européen et a appelé à un front uni sur cette question. Paul Murphy, le seul eurodéputé européen irlandais à avoir voté contre ce traité d’austérité lors du référendum irlandais, a précisé la saignée massive que cela représenterait pour la population. L’économie européenne va s’effondrer en plein dans la récession. Il a réfuté le mensonge selon lequel ce traité allait aider à sauver l’Irlande. La seule chose qui sera aidée, a-t-il dit, c’est la montée du chômage et de l’émigration. Paul venait tout juste de rentrer de Grèce ‘‘la ligne de front de la guerre de classe.’’ L’importance de ce combat pour tous les travailleurs, les étudiants, les allocataires sociaux ou les malades nous a été expliquée par Panayota Maniou, collaboratrice de Nikos Chountis, député européen de Syriza. Elle a parlé d’une véritable catastrophe humanitaire. Syriza sera présent à la fois au Parlement et dans la rue en opposition à la politique d’austérité, a-t-elle affirmé. Charlotte Balavoine (Front de Gauche) a donné une idée des points centraux autour desquels le FdG tente d’organiser la résistance : la redistribution des richesses par la nationalisation des banques et le financement massif d’un secteur public au service du peuple, la démocratisation des diverses institutions qui sont devenues exclusivement des outils pour les riches et enfin la révision de la construction européenne, notamment par l’abrogation des traités de Lisbonne et de Maastricht.

    Réaliser un tel programme à Liverpool, dans les années ’80, a exigé des politiciens défendant les intérêts des travailleurs et de leurs familles avec autant d’acharnement que celui qu’ont les politiciens au service des banquiers et des spéculateurs, a déclaré Tony Mulhearn. Il fut cette année candidat à la mairie de Liverpool sur une liste de coalition de militants syndicaux et marxistes. Selon lui, un parti de masse des travailleurs et des opprimés constamment opposé à l’austérité peut très certainement l’emporter à l’avenir. L’ère des partis monolithiques est derrière nous. Tant Jose Menendez (Izquierda Unida, Espagne) que Stephen Bouquin (de Rood !) ont insisté sur le fait que la gauche doit se rassembler dans une atmosphère d’ouverture et de respect mutuel. Le fait que le parti communiste grec ait perdu la moitié de ses voix en pleine crise du capitalisme et au moment où Syriza a quintuplé son soutien électoral est riche d’enseignements, y compris pour la gauche en Belgique.

  • La situation désastreuse de l’enseignement

    A Bruxelles, la pénurie de places dans les écoles constitue un réel problème pour les années à venir. Différentes sources (notamment de l’Institut Bruxellois de Statistiques et d’Analyses) affirment que, pour faire face à la forte poussée démographique de la capitale, il faudrait ouvrir 79 écoles d’ici 2015. L’augmentation de la population jeune est nette et régulière depuis dix ans, comment dès lors les partis de la majorité peuvent-ils faire semblant s’étonner face à cette situation prévisible ?

    Par Clara (Bruxelles)

    Le sous-financement de l’enseignement, aggravé par sa régionalisation, est une réalité globale dans notre pays. En 1980, plus de 7% du Produit Intérieur Brut (PIB) étaient encore consacrés à l’enseignement, contre moins de 5,5% aujourd’hui. Résultat : classes surpeuplées, infrastructure déplorable, profs surchargés,… En moyenne, un enseignant sur deux quitte son emploi avant 8 ans de carrière et, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la probabilité qu’un enfant de milieu favorisé obtienne de meilleurs résultats qu’un enfant de milieu moins favorisé est bien plus élevée en Belgique que dans les autres pays.

    Il manque 79 écoles, mais il y en aura au moins deux de plus en septembre, réservées à l’élite. Une école européenne va ainsi ouvrir à Laeken, dont l’inscription reviendra à au moins 3.000 euros par mois. Les élèves seront sélectionnés en fonction des revenus des parents. Cette école, qui doit constituer une ‘‘belle carte de visite pour notre pays’’ a coûté pas moins de 100 millions d’euros à la collectivité pour sa construction ! Que n’aurait-on pas pu faire avec cet argent face aux manque de places pour les enfants ‘‘ordinaires’’…

    Il y aura aussi l’ouverture de l’Arboretum College, dont la formule complète revient à 13.000 euros par an ! Cette école prévoit également de sélectionner les élèves selon les revenus des parents. La directrice de cette nouvelle école a affirmé qu’elle vise une éducation d’excellence académique : une qualité d’enseignement réservée aux riches ! L’Arboretum College a déjà pris contact avec des entreprises qui seront mécènes pour la bourse d’étude de certains enfants, bien que la directrice ait précisé qu’il ne s’agirait que de ‘‘bourses partielles’’ car ‘‘il n’est pas question de parvenir à la gratuité, d’adopter une politique privilégiant le bon marché, qui dévaloriserait l’excellence des professeurs de l’école.’’ La directrice qualifie cette vision de l’enseignement de ‘‘hors norme et pionnière’’. Ces belles paroles parfumées dissimulent à peine un élitisme de caste pur et dur.

    Le 5 mai 2011, plus de 12.000 travailleurs du secteur de l’enseignement ont défilé dans les rues de Liège, soit plus d’un enseignant sur 10, tandis que la moitié du corps enseignant francophone était en grève, en réaction à une attaque contre les fins de carrière. Cette colère avait notamment été illustrée par cette banderole proclamant: “20 milliards pour les banques en un week-end, 20 ans d’austérité dans l’enseignement.” Le potentiel était bel et bien présent pour une lutte victorieuse, mais il manquait une stratégie réellement combative.

    Le PSL-LSP se bat pour un enseignement public et gratuit pour tous. Nous exigeons un refinancement public massif de ce secteur. Les moyens alloués à l’enseignement devraient au minimum revenir à 7 % du PIB comme dans les années ’80. Dans cette lutte, nous n’avons rien à attendre du PS, du CDh ou d’Ecolo, qui ont déjà illustré à de nombreuses reprises quelle priorité ils accordaient à l’enseignement. Contre ces partis de l’establishment, nous avons besoin de notre propre relai politique.

  • Lancement tonitruant de ‘‘Gauches Communes’’, avec le soutien de la gauche européenne

    ‘‘Gauches Communes’’ – un collectif de progressistes, de syndicalistes et de militants qui déposera des listes aux élections communales à Bruxelles – n’a pas raté le lancement de sa campagne. La Garcia Lorca, en plein centre de Bruxelles, n’avait plus vu autant de monde depuis un bon moment : plus de 150 personnes. Même le meeting international du Front des Gauches lors de la campagne électorale de 2010 n’avait pas fait mieux, alors qu’il s’agissait pourtant du meeting principal d’une campagne nationale. Comme le lecteur peut le voir sur les photos, ce n’était pas seulement la salle qui était pleine à craquer, mais également le hall d’entrée, converti en annexe de salle de conférence.

    Rapport par Eric, photos par Els

    José Menendez, coordinateur d’Izquierda Unida (Gauche Unie, Espagne) en Belgique, a fait allusion au fait que les "Mardis politiques" passeraient dorénavant au mercredi après ce meeting. Chaque semaine, un collectif international de sections de partis de gauche (Izquierda Unida (Espagne), Rifondazione Comunista (Italie), Die Linke (Allemagne) et le Parti Socialiste Unifié (Maroc)) organisent des débats politiques au centre culturel Garcia Lorca sous le nom de ‘‘Alternative à Bruxelles’’. Avec quel objectif ? Promouvoir la collaboration entre les diverses organisations progressistes, dans une atmosphère d’ouverture et de respect. C’est exactement ce à quoi vise ‘‘Gauches Communes’’, initiative soutenue par le Parti Humaniste, le Comité pour une Autre Politique et le Parti Socialiste de Lutte.

    Au vu des réactions des participants au meeting, cette approche rencontrait leurs attentes. Parmi la salle se trouvaient des habitants de Saint-Gilles dont la curiosité avait été piquée par la personnalité d’Anja Deschoemacker (tête de liste de ‘‘Gauches Communes’’ à Saint Gilles pour les communales). Les diverses organisations participantes avaient aussi bien entendu battu le rappel de leurs partisans, et l’affiche impressionnante a grandement contribué à elle seule à la réussite de la mobilisation. Mais si Charlotte Balavoine, qui fut candidate du Front de Gauche pour la circonscription du Benelux aux dernières élections législatives françaises, était présente à cette réunion, c’était en raison de la nature ouverte et collective de l’approche de Gauches Communes. C’est pour la même raison que Panayota Maniou, assistante du député européen de Syriza Nikos Chountis, était présente. Panayota a immédiatement annoncé qu’elle voterait pour Anja au mois d’octobre.

    Un rapport complet de cette réunion et de deux autres réunions similaires organisées par Rood à Anvers et Gand suivra cette semaine. Ce rapport abordera les contributions des divers intervenants mentionnés ci-dessus aiinsi que celles des autres orateurs ; l’eurodéputé irlandais Paul Murphy, l’ancien candidat pour la mairie de Liverpool Tony Mulhearn, Stephen Bouquin de Rood ! et Bernard Westphael du Mouvement de Gauche.

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