Tag: Belgique

  • Mardi prochain : Action de solidarité avec les mineurs sud-africains

    Le député européen Paul Murphy (élu de notre parti-frère irlandais le Socialist Party) appelle à la tenue mardi prochain d’une action de solidarité avec les mineurs sud-africains, victimes en août dernier d’un massacre perpétré par les forces de l’ordre. Ce 18 et 19 septembre se tiendra à Bruxelles le sommet Union Européenne-Afrique du Sud, en présence du président sud-africains. Le PSL soutient cet appel et vous invite à participer vous aussi.

    Par Paul Murphy


    Chers camarades et amis,

    Tout comme vous tous, j’ai été choqué lorsque j’ai entendu parler du massacre de Marikana, le 16 août dernier, commis à l’encontre des mineurs de Lonmin en Afrique du Sud.

    34 travailleurs sont morts et 78 ont été blessés en conséquence d’une violence policière particulièrement brutale. Les revendications justifiées des travailleurs et leur droit d’exiger une amélioration de leurs conditions ont dû faire face aux balles. Cette répression était destinée à briser et à criminaliser cette grève déclenchée pour obtenir de plus hauts salaires et de meilleures conditions de travail dans ce qui est l’une des professions les plus dangereuse et risquée au monde.

    La grève et la répression brutale sont des conséquences de l’inégalité croissante dans l’Afrique du Sud post-apartheid. Au sein de la société sud-africaine se développe le sentiment qu’une riche élite noire a bénéficié de la libération du pays du joug de l’apartheid tandis que la majorité des sud-africains noirs peinent à joindre les deux bouts.

    La grève de Marikana ne constitue pas un exemple isolé, des grèves prennent de plus en plus place et, ce mois de septembre, 12.000 mineurs du secteur aurifère ont également déposé leurs outils en déclenchant une grève sauvage, sans l’assentiment de leur direction syndicale, à Johannesburg, en exigeant une augmentation de leurs salaires.

    Ce fut un grand soulagement d’entendre que suite à la colère et aux protestations, l’Autorité nationale des poursuites (National Prosecuting Authority – NPA) a laissé tomber les charges retenues contre les 270 mineurs arrêtés après le massacre du 16 août et ont été relâchés.

    La semaine prochaine, les 18 et 19 septembre, un sommet Union Européenne-Afrique du Sud se tiendra à Bruxelles, sous la présidence d’Herman Van Rompuy et avec la participation du président sud-africain Zuma.

    A l’occasion de ce sommet, je vous demande de me rejoindre pour une action destinée à démontrer la solidarité internationale de la gauche en Europe avec les mineurs sud-africains.

    Quand ? : Mardi 18 septembre 2012 entre 13h30 et 14h30

    Où ? Place Schuman Bruxelles, Belgique

    Fraternellement,

    Paul

  • Mettons la pression dès la rentrée sociale !

    Manifestation de la FGTB le 14 septembre, à 10h, place Brugmann à Ixelles

    La rentrée sociale qui arrive promet d’énormes défis pour le mouvement des travailleurs. Les mesures d’austérité budgétaire de l’année dernière n’ont pas encore montré tous leurs effets que d’autres sont déjà annoncées ; le tout dans un environnement économique qui se détériore. Les mesures d’austérité et les contre-réformes néolibérales ne fonctionnent pas, il suffit de considérer la dette croissante de la SNCB pour s’en convaincre (près de 4 milliards d’euros pour l’année prochaine). Avec, en plus, les négociations sur l’Accord Interprofessionnel (AIP), tous les travailleurs vont devoir se mobiliser pour garantir leur avenir face à la voracité des 1% de super-riches.

    Par Alain (Namur)

    Le gouvernement Papillon a célébré en juin, avec toute la presse, les 6 premiers mois de son activité. En juillet, pour la fête nationale, le Roi était lui aussi de la partie pour célébrer la signature des accords institutionnels. Comme dans toutes les fêtes un peu trop arrosées, la gueule de bois fut sévère. Sans pour autant avoir participé au festin, ce sont les travailleurs et leurs familles qui risquent la migraine. Luc Coene, gouverneur de la Banque Nationale, a refroidi les esprits en annonçant que le pays est, contrairement à ce qui était précédemment affirmé, dans une phase de recul économique. Pour 2012, la récession pourrait être de 0,6%. Ceci confirme que la clôture du budget sera difficile, tandis qu’on annonce déjà 2 à 3 milliards d’euros de coupes budgétaires pour respecter les oukases de la Commission (maintien du déficit en dessous de 3% du PIB). Il faut encore ajouter, toujours selon Luc Coene, la probable recapitalisation de Dexia à hauteur de 5 à 10 milliards d’euros qui ne fera qu’augmenter la dette publique.

    Sur le front social, les patrons affirment que la sauvegarde de la compétitivité des entreprises impose une modération salariale, voire un détricotage de l’index. Les capitalistes ont utilisé toutes les institutions au service de leur offensive. C’est ainsi que la Banque Nationale a sorti un plan de réforme de l’index avec différentes solutions qui ne manqueront pas d’être mises en avant lors des négociations. Dernièrement, la Fédération des Entreprises Belges (FEB) a avancé dans le débat la question du deuxième pilier des pensions (pensions complémentaires). La FEB déclare ‘‘à un moment donné, cela risque de peser lourd pour les employeurs. Nous pensons que la responsabilité doit être partagée. Il y a plusieurs acteurs dans le deuxième pilier, mais l’ensemble de la responsabilité revient aux entreprises. Ce problème doit s’intégrer dans une discussion globale sur la compétitivité des entreprises.’’ Il faut préciser que le deuxième pilier représente une cinquantaine de milliards d’euros et plus de 3 millions de travailleurs (Le Soir du 14 et 15 août 2012). Après avoir petit à petit détruit le premier pilier, on nous annonce que les autres ne sont pas une solution…

    On le voit, on fait face à une situation où les patrons ont préparé leur offensive contre nos conditions de vie et de bien-être, pour préserver leurs profits. Cela s’illustre par le fait que 1 million des 18-34 ans vivent encore chez leurs parents en Belgique. Seuls 6% des 25- 34 ans qui vivent encore chez leurs parents sont au chômage. Cela veut dire que malgré un travail, les jeunes ne sont plus capables de faire face au coût de la vie. Les contrats précaires, le prix des loyers, la faiblesse des revenus sont autant d’éléments qui expliquent que ce phénomène s’amplifie.

    Pour la classe des capitalistes, malgré la crise, la situation belge reste très bonne. Dans son édition de juillet, Le Monde Diplomatique a écrit un article sur le “paradis fiscal” belge. Il y est notamment rapporté ‘‘une spécificité du système belge : si la majorité des contribuables y sont soumis à des prélèvements parmi les plus élevés au monde, la classe des rentiers, elle, bénéficie d’un régime particulièrement favorable…’’ (Le Monde Diplomatique, juillet 2012). Dans cet article, un exemple assez frappant est énoncé. Le candidat républicain à la présidentielle américaine, Mitt Romney, a dû déclarer 22 millions de dollars comme revenus imposables pour 2009. S’il était belge, il n’aurait dû déclarer que 2 millions de dollars !

    Le mouvement ouvrier doit faire face à l’offensive patronale en préparant sa riposte dès la rentrée. Il y aura des mobilisations à la SNCB contre le plan du gouvernement. Tous les secteurs de la SNCB doivent être prêts au combat et s’adjoindre les usagers. Mais le président de la CSC-Transcom a averti que pour faire reculer ce plan ‘‘il faut faire tomber le gouvernement.’’ Cela montre l’ampleur du défi posé à chaque secteur qui entre en lutte.

    Ce n’est qu’en généralisant et en élargissant la lutte à tous les secteurs que l’on pourra imposer un rapport de force. Il faut chercher l’appui le plus large en expliquant les conséquences pour la population. La manifestation de la FGTB du 14 septembre initialement prévue contre les attaques visant les chômeurs constitue un bon signal ; la réforme du chômage doit être combattue par les chômeurs et les t ravailleurs. L’exemple du ‘‘modèle allemand’’ basé sur une extension des secteurs à bas salaires doit être expliqué et débattu dans les entreprises et dans des collectifs de chômeurs. Enf in, en vue de l’AIP, il faut opposer un modèle de relance alternatif à la modération salariale voulue par la FEB. Une manifestation large avant le début de la négociation doit faire sentir aux négociateurs la force de la classe ouvrière. C’est seulement par cette méthode que l’on pourra obtenir des victoires et éviter l’appauvrissement que nous promettent la FEB et ses multiples relais politiques.

  • Élections générales au Québec : Charest a dégagé, mais la lutte doit continuer !

    Mardi dernier, le 4 septembre, les électeurs québécois ont élu le Parti québécois (PQ) pour diriger un gouvernement minoritaire avec Pauline Marois comme première femme Premier Ministre de l’histoire du Québec. Dans la foulée des grèves étudiantes de masse, une victoire du PQ était largement attendue notamment parce que celui-ci promettait d’éliminer la très détestée Loi 78 et de geler les hausses de frais de scolarité prévues par le gouvernement Charest, du Parti Libéral du Québec (PLQ).

    Par Joshua H. Koritz, (Socialist Alternative, USA) et Stéphane Delcros.

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    En Belgique aussi, nous avons besoin d’un tel relais politique pour les luttes des travailleurs et de la jeunesse. C’est pour exprimer la nécessité urgente de ce relais que nous participons à différentes listes électorales qui regroupent des formations politiques de gauche et des militants syndicaux et associatifs comme Gauches Communes à Bruxelles, Front de Gauche à Charleroi et La Louvière, Verts et à gauche (VEGA) à Liège et Rood! en Flandre (comme à Gand et Anvers). Visitez notre page réservée aux élections communales. 

    Retrouvez nos précédents articles sur le mouvement étudiant et la situation politique au Québec :

    • Interview d’un étudiant québécois en lutte (dimanche 26 août 2012)
    • Québec : la conscience des masses, en hausse, bientôt appelée aux urnes (dimanche 8 juillet 2012)
    • Québec : Interview d’un organisateur de la grève étudiante (mardi 3 juillet 2012)
    • Bruxelles : Solidarité avec le mouvement de masse au Québec (mercredi 27 juin 2012)
    • Grève étudiante au Québec (mercredi 30 mai 2012)
    • Manifestation de solidarité avec le mouvement des étudiants québécois ! (lundi 28 mai 2012)
    • Luttes étudiantes au Québec contre l’augmentation des frais de scolarité (mercredi 28 mars 2012)

    Et visitez le site d’Alternative Socialiste, le part-frère du PSL au Québec : http://alternativesocialiste.org/
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    Les sondages préélectoraux prédisaient une course très serrée entre le PQ, le PLQ, et la Coalition Avenir Québec (CAQ), mais le PLQ a tout de même créé la surprise de ces élections en remportant 31,2% des voix et seulement 4 sièges de moins que le PQ et ses 31,9% des voix. La courte défaite des libéraux, au pouvoir depuis 2003, comprend néanmoins la perte du siège à Sherbrooke de Jean Charest lui-même, poussant celui-ci à assumer publiquement la défaite de son parti.

    Le PLQ a finalement payé son bilan fait d’austérité généralisée, de refus de céder d’un pouce dans sa lutte contre les étudiants pour la hausse des frais de scolarité, et de répression brutale sous couvert de la Loi 78. Mais l’incapacité de ses 2 principaux opposants à se montrer comme de réelles alternatives explique notamment son score élevé. Principal parti du mouvement souverainiste au Québec, le PQ, au pouvoir de 1976 à 1985 et de 1994 à 2003, avait ouvert les bras au mouvement étudiant, mais avait en même temps exprimé son soutien à l’austérité et à la hausse des frais de scolarité. La CAQ, elle, ne se cachait pas pour appuyer la politique libérale consistant à utiliser la police pour faire barrage au mouvement étudiant, et les forcer si nécessaire à retourner en classe.

    La CAQ, avec ses 27,1% des voix, remporte seulement 19 sièges, ce qui constitue un échec pour son chef, François Legault, qui voulait incarner la lutte contre la corruption en vigueur parmi les ministres libéraux, via des attributions de contrats à des sociétés contrôlées par la mafia en échange de contributions au financement des campagnes de certains membres du parti. Même si la corruption était le grand sujet discuté durant la (courte) campagne, Legault n’a pas réussi à réellement faire la différence, payant ainsi son absence de cohérence et sa volonté avouée de vouloir pousser encore un peu plus loin la politique d’austérité.

    Québec Solidaire, seul parti représentant réellement le mouvement étudiant

    Même si le mouvement étudiant en soi n’était pas le sujet de débat lors de la campagne électorale, il est clair que les développements de la première partie de 2012 allaient peser sur ce scrutin. Québec solidaire (QS), le petit parti de gauche créé en 2006, était le seul parti qui portait les revendications du mouvement étudiant dans ces élections, y compris celles de premier plan pour non seulement arrêter les hausses des frais de scolarité, mais aussi pour revendiquer un enseignement supérieur gratuit.

    Sur base de ses prises de positions notamment dans le mouvement étudiant, QS s’est construit plus rapidement ces derniers mois, doublant ainsi son nombre de voix, passé de 122.618 (3,78%) en 2008 à 263.233 (6,03%) cette année. La parti a également doublé sa présence au Parlement du Québec, avec l’élection de Françoise David au côté d’Amir Khadir, déjà élu en 2008. A côté de ses deux sièges obtenus lors de ces élections, Québec Solidaire a en plus fait d’assez bons résultats dans plusieurs circonscriptions, terminant parfois en deuxième position, comme à Sainte-Marie-Saint-Jacques et Hochelaga-Maisonneuve. Et, surtout, QS a doublé le nombre de ses effectifs dans la dernière période, le parti comptant maintenant environ 13.000 membres.

    Un contexte de lutte des classes

    Ces élections se sont déroulées dans le sillage du mouvement de grève étudiante qui a pris fin juste avant les élections, quand les associations étudiantes ont voté une par une le retour en classe. La grève avait commencé le 13 février et avait duré jusqu’en août. Plusieurs manifestations de masses, jusqu’à 400.000 manifestants, se sont opposées à la hausse des frais de scolarité, la marchandisation et la privatisation de l’enseignement qui sont à l’ordre du jour de la classe dirigeante.

    La Loi 78 avait assuré la polarisation de la population québécoise, comme le voulait Charest. Cela lui avait assuré un soutien, jusque là en perte de vitesse, de la part des couches plus conservatrices, mais en même temps de nombreuses personnes avaient alors rejoint les rangs de la lutte contre le gouvernement et ses plans d’austérité.

    Certains éléments du mouvement ouvrier organisé s’étaient alors engagés aux côtés des étudiants, mais les centrales syndicales elles-mêmes ont malheureusement toujours évité de rallier complètement le mouvement, se contenant de soutiens logistiques à celui-ci. Proches du PQ, les directions syndicales voulaient éviter un mouvement d’ampleur qui aurait mené bien plus loin qu’une contestation étudiante, mettant ainsi également en danger leur allié politique.

    Le mouvement étudiant a logiquement perdu de son élan au cours de l’été, tout en continuant les manifs nocturnes des casseroles, extrêmement populaires. Au moment du déclenchement des élections, les étudiants et les couches les plus conscientes parmi les travailleurs étaient pour la plupart très fatigués.

    L’aile droite du mouvement étudiant, représentée par les directions de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), avaient soutenu au sein du mouvement la nécessité de faire une trêve, et avaient assuré leur soutien à leur allié traditionnel, le PQ.

    La CLASSE, la plus grande et la plus radicale des associations étudiantes, a été partagée entre une tendance abstentionniste, qui avançait que les solutions pour le mouvement ne peuvent être trouvées dans les élections et que celles-ci devaient donc être ignorées, et les partisans de Québec Solidaire, qui n’ont pas mis une grande pression sur le débat. En conséquence, la CLASSE a ignoré les élections et a appelé à la continuation de la lutte alors que le mouvement s’effondrait.

    Le soir des élections, tandis que plus d’un millier de jeunes étaient entassés dans un théâtre pour le meeting de Québec Solidaire, à deux pâtés de maisons se rassemblaient à peine 200 personnes pour une manifestation anti-électorale qui n’a pas rencontré un grand succès.

    Après les élections

    Ensemble, le PLQ et la CAQ ont plus de sièges que le PQ, et pourrait théoriquement former un gouvernement de coalition ; si les mouvements sont faits dans ce sens, ce serait susceptible de causer un nouveau round pour de nouvelles élections vers le printemps.

    Pour la classe dirigeante, ces élections ont permit d’enfoncer le clou dans le cercueil de cette phase de la lutte contre la hausse des frais de scolarité. Les stratégies différentes et l’absence de débat ouvert au sein du mouvement ont causé des divisions sur lesquelles le PLQ a pu jouer dans les négociations au printemps et en été. Les étudiants sont maintenant de retour en classe et, en raison de la loi 78, doivent compresser leur semestre de printemps dans le seul mois de septembre.

    Le PQ a d’ores et déjà publiquement annoncé son intention d’abolir la loi 78 et la hausse des frais de scolarité, s’assurant la sympathie de la majorité du mouvement. Malgré tout, le gouvernement Marois va sûrement continuer les politiques d’austérité de ses prédécesseurs. La lutte est loin d’être terminée. Les grèves étudiantes des derniers mois étaient très certainement un aperçu des mouvements plus larges de la classe des travailleurs et des jeunes qui vont secouer la société québécoise au cours des mois et années à venir.

    Québec solidaire a maintenant grandi et attire de nombreux étudiants et des jeunes qui ont saisi la campagne électorale comme une façon de continuer la lutte du printemps et de l’été. Cette énergie doit maintenant être utilisée pour pousser QS dans des campagnes de rues contre toutes les mesures d’austérité.

    Alternative Socialiste, le parti-frère du PSL au Québec, va continuer à travailler à la construction de Québec Solidaire, en avançant ses revendications et solutions socialistes et en insistant sur la nécessité urgente d’unifier et canaliser la colère des travailleurs et des jeunes pour barrer la route aux intérêts capitalistes et à leurs alliés politiques.

  • De l’argent, il y en a ! Les Belges les plus riches ont 30 milliards d’euros sur leurs comptes en Suisse !

    Ce discours, nous l’avons entendu maintes et maintes fois : nous devons ‘‘tous’’ nous serrer un peu plus la ceinture, quitte à faire un trou de plus. Mais avec ce ‘‘tous’’, il est surtout question des travailleurs et de leurs familles. Eux doivent voir leur niveau de vie se dégrader tandis qu’une petite élite de riches continue de concentrer des moyens gigantesques entre ses mains. Ainsi, les Belges les plus riches disposent d’au moins 30 milliards d’euros en Suisse.

    Ce chiffre est directement issu de la Banque Nationale Suisse et a été publié ce matin dans la presse belge. Compte tenu du secret bancaire, les détails des titulaires de ces comptes n’ont pas été dévoilés. Afin de maintenir ce secret bancaire, la Suisse propose d’imposer une taxe unique de 34% sur tout cet argent et de livrer le fruit de cette taxe à la Belgique. Un tel accord a déjà été conclu précédemment entre la Suisse et l’Allemagne, la Grande-Bretagne,… La Suisse héberge de grandes quantités d’argent ‘‘noir’’.

    Le gouvernement belge refuse de conclure cet accord, ce qui revient à un manque à gagner de 10 milliards d’euros. C’est que l’Etat belge, tout comme la Commission Européenne, privilégient la suppression totale du secret bancaire. Ces 30 milliards d’euros planqués en Suisse s’ajoutent aux plus de 229,16 milliards d’euros d’épargne des Belges. Ce dernier chiffre provient de la Banque Nationale Belge et représente la situation du mois d’août, mois marqué par une augmentation de 10 milliards d’euros par rapport au mois précédent.

    Cet argent planqué Suisse représente 3.000 euros par Belge. Mais il y a bien peu de chances que les 99.362 Belges qui ont actuellement recours à la procédure de règlement collectif des dettes soient concernés… En bref, de l’argent, il y en a, et les besoins sont nombreux dans cette société caractérisée par la pénurie d’emplois, de logements décents, de places à l’école,… Pourquoi donc continuer à s’en prendre aux pensions, aux allocations sociales et à l’épargne de la population alors que les supers-riches disposent de gigantesques réserves ? Pourquoi ne pas aller chercher l’argent là où il est ?

    Le fossé monumental qui existe entre des riches toujours plus riches et le reste de la population (confrontée à la faim, à la pauvreté, au chômage,…) s’exprime par différents chiffres. Les 1.000 personnes les plus riches au monde contrôle ensemble une richesse équivalente à celle des 2,5 milliards de personnes les plus pauvres ! Les supers-riches dominent aussi le monde politique : aux Etats-Unis, 67% des sénateurs américains sont millionnaires et eux n’ont pas trop de soucis à se faire pour leurs fins de mois. Entre 2009 et 2011, la richesse combinée des membres du Congrès américains a augmenté de 11%. Ce genre de choses, ils préfèrent éviter de le dire à leurs électeurs…

    Les contradictions croissantes entre riches et pauvres sont inscrites dans le code génétique du système capitaliste. Un impôt sur la fortune constituerait un pas en avant, mais cela ne serait pas suffisant pour faire disparaître ces contradictions. Tant que les moyens de production des richesses – réalisée par le travail de la majorité de la population – resteront accaparés par une élite de capitalistes, cette infime minorité continuera à privilégier ses intérêts au détriment de tout le reste.

    Ne nous contentons pas des miettes qui tombent du banquet des puissants, exigeons le contrôle démocratique de la population sur l’ensemble des secteurs-clés de l’économie (finance, énergie, sidérurgie, agro-alimentaire,…). Nous pourrons ainsi – enfin – décider de la manière de produire ce qui est nécessaire pour répondre aux besoins de la population dans le respect de l’environnement. Cette société solidaire, celle pour laquelle le PSL se bat, s’appelle une société socialiste.

  • Alimentation : Qu’est ce qu’on s’en fout de vos profits !

    ‘‘Excusez-moi Monsieur, mais je voudrais un peu plus de nourriture’’. Il n’y a pas que les orphelins des romans de Dickens qui doivent se battre pour un produit de base : la nourriture. Des milliards d’êtres humains à travers le monde souffrent soit de malnutrition, soit d’obésité. Même dans les pays capitalistes dits ‘‘développés’’, leur système basé sur les profits semble incapable d’offrir un régime alimentaire équilibré à la population. Iain Dalton, de notre parti-frère en Angleterre et au Pays de Galles le Socialist Party, observe ici les effets du capitalisme sur la nourriture et développe l’intérêt de réponses réellement socialistes.

    L’envolée des prix des denrées alimentaires

    Plus de 18 millions de personnes dans la région du Sahel en Afrique de l’Ouest sont actuellement en danger de mort car les récoltes ont été très mauvaises et les prix des denrées alimentaires n’ont cessé d’augmenter. En 2011, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture rapportait que les prix alimentaires mondiaux étaient à leur plus haut niveau depuis le début des recensements en 1990.

    En 2010, la Banque Mondiale estimait qu’environ un milliard d’êtres humains sur les sept milliards que comptent la population mondiale souffraient de malnutrition. Chaque année, six millions d’enfants à travers le monde meurent de malnutrition avant d’avoir atteint l’âge de cinq ans.

    En Grande-Bretagne, les mesures d’austérité sont combinées à une augmentation des prix. En 2011, un chiffre record de 129.000 personnes ont eu recours aux banques alimentaires. Cela démontre que de plus en plus de gens sont obligés de faire le choix entre manger ou se chauffer. Selon les chiffres du gouvernement, les prix des denrées alimentaires au Royaume Uni ont enregistré une hausse de 26% entre 2007 et 2011.

    La sécheresse aux Etats-Unis

    Un des facteurs qui explique l’explosion des prix en cette période, c’est la sécheresse qui sévit actuellement aux Etats-Unis. Dans un rapport qui fait plus penser à la situation de l’Afrique subsaharienne qu’à celle des Etats-Unis, le journal britannique The Guardian rapportait: ‘‘Certaines tiges arrivent à hauteur du menton, mais ne produisent pas d’épis de maïs. D’autres sont aussi épaisses que des ananas. Et le soja qui devrait atteindre la hauteur du genou frôle à peine le tibia.’’ Environ un tiers du territoire des Etats-Unis est désormais officiellement considéré comme une zone sinistrée. En juillet, le Centre national de données climatiques (NCDC) a découvert que 55% du territoire des Etats-Unis était frappé par une sécheresse d’un niveau moyen à extrême selon les zones. De plus, des feux sauvages se sont déclarés dans l’Utah et au Colorado.

    Le gouvernement des Etats-Unis estime qu’un tiers des récoltes de maïs et de soja est en mauvais état, mais les travailleurs sur le terrain pensent que les dégâts sont bien pires. Un fermier a déclaré dans une interview à The Guardian : ‘‘Techniquement, certains aliments ne vaudront même pas la peine d’être récoltés car ils ne pourront pas être vendus au prix de la production.’’

    Le 23 juillet dernier, le prix du maïs avait atteint le prix de $8 (=6,30€) le boisseau, alors qu’en 2006, son prix était de $2 (=1,50€). Cela aura un effet dévastateur sur les prix du lait et de la viande car le maïs est utilisé dans l’alimentation d’une grande partie des animaux. Certains fermiers ont même été contraints de nourrir leur bétail avec certains types de confiseries bons marché.

    Le bétail est abattu car les fermiers américains ne peuvent plus se permettre les prix élevés de leur nourriture. Les refuges pour chevaux ont dû accueillir de nouveaux animaux et une baisse de 70% a été enregistrée dans la vente de tracteurs et autres machines agricoles dans certaines parties du Mid-Ouest.

    La situation actuelle aux Etats-Unis est comparable à la pire sécheresse que la région de la Mer Noire en Russie ait connue en 130 ans et qui avait eu pour conséquence une escalade des prix du blé. Vu que le changement climatique conduit à de plus en plus d’évènements climatiques extrêmes tels que des sécheresses, des tsunamis et des inondations, les effets dévastateurs sur la production alimentaire s’en feront ressentir.

    Avec 40% du maïs américain utilisé dans la production de l’éthanol, le débat sur la question des biocarburants fait rage. Certains Etats ont rapporté que beaucoup d’usines d’éthanol et de bio-diesel sont en train de réduire leur production ou de fermer temporairement. D’innombrables sommets ont démontré que les politiciens qui ne défendent que les grandes entreprises sont incapables de prendre des mesures nécessaires contre les puissants lobbys de l’énergie.

    Spéculation

    Il y a d’autres facteurs qui influencent les prix des denrées alimentaires. Lorsque les banques sont entrées en crise en 2007-2008, une vague de spéculation a déferlé sur les matières premières futures, dont des aliments comme le sucre et le bétail. Leurs valeurs totales sont passées de moins de $2 milliards (=1,5 milliard d’euros) en 2004 à $9 milliards (= 7 milliard d’euros) en 2007. Les grandes Institutions qui achètent et retiennent des biens sur de longues périodes de temps ont commencé à investir dans la bulle spéculative des matières premières, ce qui a non seulement fait augmenter les prix mais a aussi coupé les provisions, principalement dans les économies en développement.

    Les spéculateurs ont de nouveau fait face à la dernière crise en date en pariant massivement sur les prix alimentaires. Leur attitude face à l’augmentation des prix est très bien résumée par un des gérants de fonds: ‘‘c’est comme si on avait ouvert un énorme robinet à argent’’ (Bloomberg 23 juillet)

    Le journal The Economist a récemment déclaré à brûle-pourpoint: ‘‘les prix élevés sur la nourriture ne pèsent pas seulement sur les revenus des pauvres, mais ils mènent aussi à plus d’agitations politiques à travers les monde.’’

    En 2008, des émeutes de la faim ont explosé en Afrique de l’Ouest, en Haïti, au Maroc, au Bangladesh et aux Philippines. Après la grève générale du pain qui a eu lieu dans la ville de Malhalla, en Egypte, l’armée a reçu l’ordre de cuire et de distribuer du pain subventionné afin d’empêcher de futures protestations.

    Alors que la Tunisie et l’Egypte étaient en plein milieu d’une période révolutionnaire au début de l’année 2011, sous l’impulsion notamment de l’essor des prix des denrées alimentaires, l’Algérie achetait plus de 800 000 tonnes de blé et l’Indonésie 800 000 tonnes de riz. Les deux élites au pouvoir essayaient ainsi d’empêcher que la révolution ne s’étendent jusqu’à leurs frontières.

    Néanmoins, cette option de conjurer les soulèvements a ses limites. Et on observe que de nombreux pays ont sévèrement réduit leurs réserves de grains ne les jugeant pas nécessaires.

    Pourtant, les menaces auxquelles la production alimentaire fait face sont bien réelles, notamment celle du changement climatique. Mais la plus sérieuse, c’est la manière dont la nourriture est produite. Tant que l’industrie alimentaire sera contrôlée par des compagnies privées qui privilégient les profits et que les spéculateurs contrôleront les prix, des millions d’êtres humains continueront de mourir de faim ou de souffrir de malnutrition. En Occident, la sous-alimentation dans les familles pauvres s’aggrave pendant que des millions d’autres familles doivent faire face à d’autres types de problèmes de santé, tel que l’obésité. La raison de tout ces maux, c’est une nourriture malsaine et fortement traité mais rentable!

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière et ses sections à travers le monde, dont le Parti Socialiste de Lutte en Belgique, revendiquent que la production alimentaire, de même que les autres secteurs clés de l’économie, soient nationalisés sous le contrôle démocratique des travailleurs afin d’être intégrés dans une planification démocratique de la production. Une fois rayée la soif de profits du capitalisme, il est tout à fait possible d’éradiquer la faim dans le monde.

    Nos revendications:

    • Mise en place de comités populaires, avec les syndicats et les groupes de consommateurs, afin de surveiller les prix et de mesurer la réelle augmentation du prix de la vie pour les travailleurs.
    • Transparence des comptes des grandes entreprises qui dominent l’industrie alimentaire et l’économie, afin de déterminer leurs coûts réels, leurs profits, les salaires et bonus des cadres, etc.
    • Augmentation immédiate du salaire minimum afin qu’il atteigne £8 (=10€) de l’heure, et des augmentations régulières afin de couvrir la hausse des prix. Une augmentation substantielle des pensions et autres acquis sociaux afin que ceux-ci reflètent le coût réel de la vie. Des investissements massifs dans un programme de création d’emplois.
    • Nationalisation des plus grandes compagnies agricoles, de gros, de détail et de distribution, ainsi que des banques et des institutions financières. Des compensations ne seraient octroyées que sur base de besoins prouvés.
    • Investissements massifs dans la recherche et le développement de ressources d’énergies renouvelables alternatives sures, ainsi que le développement de techniques qui mettraient un terme aux techniques agricoles néfastes à l’environnement et à la santé de la population.
    • Planifier la production et la distribution agricole afin d’offrir de la nourriture réellement nutritive pour tous de façon durable plutôt qu’en préconisant les profits à court terme d’une minorité au sommet.
  • "Retrouvailles 2012" : Encore une fois, un beau succès

    "Retrouvailles", c’est le rendez-vous annuel et obligé des associations liégeoises. Cette année encore, nous étions présents avec notre campagne antiraciste et anticapitaliste "Résistance Internationale" et, cette année encore, ce fut un beau succès. Nous avons ainsi pu vendre plus de 100 exemplaires de notre mensuel Lutte Socialiste, à côté de très nombreuses discussions politiques avec les passants, principalement autour de la nécessité de construire en Belgique un nouveau parti large pour et par les travailleurs. Ce fut aussi l’occasion de mieux connaître plusieurs militants de la coopérative politique VEGA avec laquelle nous collaborons pour ces élections communales.

    Par Nico

    A gauche, Simon Hupkens, candidat du PSL sur la liste VEGA (11e place : lire notre article "Liège : trois membres du PSL sur la liste VEGA") et Nicole Rossion, ouvrière dans le nettoyage et déléguée syndicale, deuxième candidate sur la liste VEGA. –

  • GSK : santé, profits et astuces légales

    Entre des unes sécuritaires, islamophobes ou de faits divers, le Vif l’Express glisse de temps à autre une enquête intéressante. C’est le cas cette fois, où il est expliqué comment le groupe pharmaceutique britannique GloxoSmithKline (GSK) a pu éviter de payer jusqu’à 892 millions d’euros d’impôts, via divers mécanismes légaux qui font aujourd’hui de la Belgique un véritable paradis fiscal pour les grandes multinationales.

    Par Nico P. (Bruxelles)

    En 2009-2010, lors de la très médiatisée et très redoutée pandémie de grippe A/H1/N1, le groupe GSK avait développé et commercialisé un vaccin nommé Pandemrix. Un vaccin acheté en hâte par des dizaines de pays, pour un total de 300 millions de doses, dont on estime aujourd’hui qu’un quart seulement a été administré, le reste ayant été détruit après péremption. Un vaccin qui, de plus, n’était pas une solution miracle : en Belgique par exemple (tous les pays d’Europe et d’Amérique du Nord ont réalisé un contrat similaire), le contrat passé entre GSK et l’Etat spécifiait mot pour mot que la firme ne donnait aucune garantie qu’il s’agisse du ‘‘maintient de la qualité […] l’efficacité ou la sécurité du vaccin […] (1)’’. D’autres parties du contrat stipulaient qu’en cas de décès, l’Etat était responsable de l’indemnisation et de la prise en charge des frais judiciaire… En plus de cela, un tiers des quinze experts qui ont directement conseillé l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait des liens avec une ou plusieurs firmes pharmaceutiques, y compris GSK.

    Le prix (hors TVA) d’une dose tournait à l’époque aux alentours de 8,50 €. Or, le coût réel de production ne s’élevait qu’à 3 ou 4 euros. La majorité du prix étant couverte par le brevet, la propriété intellectuelle en quelque sorte. Il serait d’ailleurs intéressant de savoir quelle part, dans revenus, a été consacrée effectivement à l’amortissement du coût (certes réel) de la recherche qui a menée à l’élaboration du vaccin, à de nouveaux investissements, aux salaires des chercheurs etc., et combien ont été consacrés à doter les actionnaires de GSK de yachts et d’îles privées. Finalement, le chiffre d’affaire total généré par les commandes de vaccins s’élève à 2,3 milliards d’euros. Mais ce que les gouvernements ont payé, c’est principalement de la propriété intellectuelle, les ‘‘royalties’’ (équivalent aux droits d’auteurs dans ce domaine).

    Rappelons toutefois qu’une loi existe, en Belgique et ailleurs, pour faire tomber un brevet en cas de risque majeur pour la santé publique. Une idée que nos dirigeants n’ont de toute évidence pas jugée intéressante…

    La filiale du groupe détenant le brevet est GSK Biologicals, basée dans le Brabant Wallon. En règle générale, les grandes entreprises délocalisent les sièges associés à la propriété intellectuelle dans un pays très faiblement taxé. Mais comme l’explique le cabinet d’avocats Bird &Bird dans une présentation destinée aux entreprises, la Belgique est, pour les entreprises ‘‘riches en propriété intellectuelle, un paradis fiscal’’! Ainsi donc, notre pays rejoint les Iles Caïmans, le Luxembourg, Singapour… Le principe légal (adopté en 2007) étant que 80% des bénéfices bruts engendrés par un brevet peuvent être déduit de la base imposable. L’impôt des sociétés (33,99%) n’est donc applicable qu’à 20% des bénéfices. Ce qui ramène à un taux de taxation réel de 6,8%. Mais ce n’est pas tout, avec les intérêts notionnels il est possible de déduire de ses impôts les intérêts d’un emprunt réalisé en vue d’un investissement. Cet emprunt peut être réalisé avec un organisme extérieur (une banque) ou… pas ! Une entreprise peut donc s’emprunter à elle-même, et déduire les intérêts de ce prêt (fixés pour 2011 à 3,485%…) !

    Les tours de passe-passe se succèdent, l’Etat laisse faire et encourage, les multinationales s’enrichissent, bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !


    (1) ”GSK n’octroie aucune garantie quelconque concernant la fourniture du vaccin pandémique, et toute obligation de garantie qui pourrait résulter de la loi ou de toute autre norme juridique, que ce soit en relation avec le maintient de la qualité après livraison, l’efficacité ou la sécurité du vaccin pandémique(…) est, de la manière la plus largement permise par la loi, exclue de la présente convention…”

  • Des cadeaux fiscaux pour les grandes entreprises… des containers pour nos enfants à Saint-Gilles !

    Il y a une semaine, la Commission Inter-Réseaux des Inscriptions (Ciri) a annoncé que la situation de pénurie d’écoles à Bruxelles s’aggravait. Pour la première année secondaire, 287 enfants étaient encore sur liste d’attente ! Cette situation de pénurie est présente à tous les niveaux : en maternelle, en primaire et en secondaire. 18.000 nouvelles places sont nécessaires dans l’enseignement à Bruxelles d’ici 2015. Même avec les différents plans prévus par tous les niveaux de pouvoirs, il manquera encore des milliers de places supplémentaires. Ce manque de place conduit déjà, dans l’enseignement flamand, à une situation de discrimination : si tous les enfants néerlandophones de Bruxelles ont trouvé une place, il y a aussi un millier d’enfants non-néerlandophones qui ont été refusés dans le réseau néerlandophone.

    Communiqué de presse de ‘Gauches Communes’

    Parmi les familles saint-gilloises « heureuses » qui ont trouvé une place dans l’enseignement fondamental, de plus en plus doivent se contenter de locaux préfabriqués. Parmi elles, 50 trouveront une place dans les deux nouvelles classes modulaires de l’école Ulenspiegel (remplaçant le terrain de foot de la cour de récré) à Saint-Gilles. Idem à l’école « Quatre Saisons » pour une classe de 25 enfants en maternelle.

    Gauches Communes dénonce les partis au pouvoir : cette année, grâce au cadeau fiscal des Intérêt Notionnels, ils auront distribué plus de 5 milliards d’euros sur le dos de la collectivité. Ces moyens auraient pu permettre le droit à un enseignement gratuit, de qualité et accessible à tous.

    Après des décennies de promesses électorales non tenues, la majorité communale de Saint-Gilles prévoit enfin de construire une nouvelle école, ce qui permettrait une augmentation de 320 places en maternelle et en primaire pour 2015-2017 (à côté des containers et de l’accroissement du nombre de places dans des écoles existantes). C’est clairement « trop tard et trop peu ». Au moins un millier de places de plus devraient être crées pour 2015.

    Charles Picqué, ministre-président de la région de Bruxelles, bourgmestre élu et candidat bourgmestre pour ces prochaines élections d’octobre à Saint-Gilles, a déclaré à propos des places « container »: « On est confronté à un défi terrible et il faut choisir : soit il n’y a pas de locaux scolaires, pas de place dans les écoles, et c’est une catastrophe sans nom, soit on travaille dans les meilleures conditions possibles, même avec du matériel modulaire, des préfabriqués, etc. Vu l’urgence et la gravité, on n’a pas le choix. »

    On dirait que Charles Picqué est juste arrivé au pouvoir hier! En réalité, ce manque de places était largement prévisible. S’il faut des containers aujourd’hui, c’est justement à cause du manque de moyens consacrés à l’enseignement ; une réalité depuis des décennies. Durant ces décennies, les mêmes partis ont systématiquement été au pouvoir, le PS entre autres. Le manque de place et la « nécessité » de recourir à des containers est la conséquence logique et directe du sous-investissement qui a commencé dans les années ‘80.

    Picqué est bourgmestre de Saint-Gilles depuis 1985 et rien n’a été fait pour éviter l’actuel manque de places, avant la construction de la nouvelle école rue Louis Coenen. Pourtant, le boom démographique n’est pas un phénomène neuf. Saint-Gilles est depuis longtemps une des 3 communes (avec Schaerbeek et Saint-Josse) qui comprend le plus grand nombre d’élèves devant aller à l’école en dehors de leur commune.

    Gauches Commune ne part pas de la logique qu’il faut des budgets d’austérité alors que les pénuries sont partout. Il faut des budgets qui permettent la satisfaction des besoins de la population. Il nous faut immédiatement un plan destiné à créer au moins quatre nouvelles écoles communales à Saint-Gilles afin de permettre à chacun de pouvoir inscrire son enfant dans une école de sa commune tout en commençant à inverser cette tendance à des classes plus nombreuses. Ainsi, nous aurons un enseignement de meilleure qualité pour nos enfants.

    Anja Deschoemacker, tête de liste Gauches Communes à Saint-Gilles et porte-parole

    0473 92 28 33 – info@reprenonsnoscommunes.be – www.reprenonsnoscommunes.be


    Qu’est ce que Gauches Communes ?

    ‘Gauches Communes’ sont des listes unitaires rassemblant des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnés, des allocataires sociaux et différentes composantes de la gauche qui s’opposent à l’austérité dans nos communes et qui sont déjà préparées à construire un relai politique large véritablement de gauche, un front de gauche en Belgique. Il y aura des listes à Saint-Gilles, Jette, Ixelles et Anderlecht. L’initiative est soutenue par le Parti Socialiste de Lutte (PSL-LSP), le Parti Humaniste (PH-HP) et le Comité pour une Autre politique- Bruxelles (CAP).

  • Kazakhstan : Libération de Vadim Kuramshin !

    Ces dernières semaines ont vu le développement d’une intense campagne de solidarité en faveur de l’avocat spécialiste des Droit de l’Homme Vadim Kuramshin, arrêté et menacé au Kazakhstan d’une lourde peine de prison après un jugement marqué par les nombreuses erreurs de procédures. L’accusation reposait sur des ‘‘preuves’’ fabriquées de toute pièce destinées à le condamner pour corruption. La campagne internationale de solidarité a très certainement eu un impact pour obtenir ce résultat.

    Le ‘‘Mouvement Socialiste du Kazakhstan’’ (organisation large à l’intérieur de laquelle est active notre parti-frère au Kazakhstan ‘‘Résistance Socialiste’’) a pu annoncer aujourd’hui que Vadim avait été relâché. Le procès se terminait des derniers jours, sur fonds d’une intense campagne de solidarité menée aux quatre coins du monde, avec des actions de protestation aux ambassades et l’envoi de centaines d’e-mails de protestation, dont un bon nombre au départ de Belgique.

    Le Mouvement Socialiste du Kazakhstan a tenu à remercier sur son site les centaines de personnes qui ont pris part à cette campagne, à “chaque personne qui n’est pas restée sur le côté mais a rejoint notre camp afin d’assurer la libération de Vadim.”

    Cette libération est une grande victoire obtenue par la campagne internationale de solidarité, et nous remercions chaleureusement toute personne qui a suivi notre appel à envoyer des lettres de protestation.

    Plus d’informations suivront bientôt.

  • Le parcours d’intégration : un moyen de cohésion ou de division ?

    Est-ce le contexte de crise économique qui pousse la droite européenne à épouser les thèses de l’extrême-droite ? Est-ce la proximité des élections communales ? Les libéraux ont créé le buzz ces dernières semaines avec les déclarations de Didier Reynders sur le fait que ‘‘Molenbeek, c’est déjà l’étranger’’ puis en proposant (en urgence s’il vous plaît !) une loi sur un nouveau parcours d’intégration.

    Il faut dire qu’ils ont étés bien aidés par les intégristes de sharia4belgium à qui on pourrait décerner la palme de l’idiot utile de la xénophobie. On est habitué depuis longtemps aux accents poujadistes du MR et à ses poussées de fièvres conservatrices ou xénophobes. Afin de convaincre les plus sceptiques, rappelons simplement que certains des parlementaires MR avaient voté contre la loi permettant l’adoption pour les couples homosexuels.

    On aimerait être étonné que des partis comme le PS et Ecolo ne remettent pas en question la nécessité du parcours d’intégration mais on est hélas habitué à ce que ces partis emboîtent le pas à la pensée dominante du moment. Si ces partis proposent une version adoucie du parcours d’intégration, aucun ne s’est interrogé sur sa pertinence et sur sa signification. Le parcours d’intégration apparaît pour renforcer et donner raison au préjugé xénophobe ‘‘les étrangers ne s’intègrent pas à la société belge.’’ Première mise au point : les travailleurs immigrés font partie de la société belge. Ils sont cette société au même titre que les travailleurs belges de souche. La surpopulation des écoles d’alphabétisation et d’apprentissage des langues nationales prouve à elle seule la volonté des étrangers primo-arrivants de se donner la possibilité d’évoluer au sein de cette société. Le parcours d’intégration, obligatoire ou non, ne va pas influer sur cet état de fait et sert donc surtout à conforter ceux qui voudraient voir les travailleurs immigrés renoncer à leur culture pour adopter tous les aspects de la culture dominante.

    Cet angle d’approche ne doit pourtant pas masquer d’autres raisons, plus profondes, pour lesquelles le MR fait de la question de l’intégration des immigrés son cheval de bataille. Nous vivons des temps de crise économique profonde. Si l’austérité ne frappe pas la Belgique de plein fouet, on a commencé à en voir la tête avec les premières mesures contre les chômeurs. Dans ce contexte de crise, et face à des travailleurs qui pourraient vouloir s’organiser contre des mesures qui vont aller croissantes pour défaire leurs acquis sociaux, les bonnes vieilles recettes du patronat refont surface pour semer la division. Faire croire que les travailleurs belges et immigrés n’ont pas les mêmes intérêts est un de ces tours de passe-passe. Il est important pour le MR, surtout face à un PS fort en Wallonie, de montrer au patronat belge qu’il est le meilleur pour ce job. Le PS, bien sûr, ne voudra pas laisser si facilement filer sa place de premier de la classe, raison pour laquelle il emboîte le pas au MR. Et si Ecolo fait de même, il aura démontré publiquement ce qu’il est devenu : un autre parti du patronat qui n’a pas encore fait son coming out.

    Le fait qu’aucun parti traditionnel ne veuille prendre position pour l’unité des travailleurs, contre un parcours d’intégration et pour la création d’une société solidaire et respectueuse de la culture de chacun où le vivre ensemble est le maître mot, montre encore plus clairement l’urgence de se doter d’un parti de classe. Un parti qui défende les intérêts de l’ensemble des travailleurs de façon aussi efficace que l’ensemble des politiciens défendent les intérêts de la bourgeoisie. A ce titre, le soutien de Bernard Wesphael (qui vient de lancer son Mouvement de Gauche) à la demande d’urgence déposée par le MR au Parlement wallon concernant le parcours d’intégration est une très mauvaise indication.

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