Tag: Belgique

  • Les droits syndicaux insuffisamment protégés en Belgique

    La Confédération syndicale internationale (CSI) a publié un rapport détaillé sur l’état des libertés et droits syndicaux dans le monde. 2011 a été une autre année sanglante avec au moins 76 syndicalistes tués à cause de leurs activités syndicales, dont 29 en Colombie. Ces 25 dernières années, 2.914 syndicalistes ont été tués. Comme le Kazakhstan n’est par exemple pas compris dans ce rapport, le nombre réel est beaucoup plus élevé.

    En ce qui concerne la Belgique, la CSI indique que la protection des droits syndicaux fait défaut. Le rapport note aussi les tentatives des autorités et des employeurs visant à interdire les actions collectives voire même de remettre en question ce droit de mener des actions collectives. Le rapport constate qu’au moins 10 délégués ont été licenciés en raison de leurs activités.

    La CSI sonne l’alerte concernant le développement d’une génération ‘‘sans avenir’’ parmi la jeunesse européenne, l’approfondissement des contradictions sociales dans le monde néocolonial et la montée de mesures restreignant le droit à la résistance collective. Si l’élite capitaliste essaye de limiter le droit à l’action collective, cela démontre qu’elle est consciente de la gravité de la situation et de la faiblesse de sa position face à la force collective des travailleurs.

    Le rapport complet de la CSI est disponible: http://survey.ituc-csi.org/?lang=fr

  • De Rostock à Aube Dorée

    La violence raciste est de retour, sans avoir jamais véritablement disparu

    Vingt ans après les émeutes racistes de Rostock, en Allemagne, les images d’attaques physiques contre les immigrés et ceux qui n’ont pas la ‘‘bonne couleur’’ sont de retour. Le championnat d’Europe de foot ne restera pas dans les mémoires que pour le sport, mais également pour ces images de hooligans néonazis. En Grèce, le parti néonazi Aube Dorée a obtenu 6,9% des voix, ce qui a renforcé la confiance de ses militants, avec à la clé une augmentation de leurs faits de violence.

    Article par Geert Cool

    Rostock. Violence d’extrême droite et protestations de masse

    En août, nous commémorerons le triste 20e anniversaire des émeutes racistes de Rostock, en ex-RDA. Du 22 au 26 août 1992, plusieurs centaines de militants d’extrême-droite avaient attaqué la ‘‘résidence des tournesols’’ où habitaient des demandeurs d’asile à coup de pierres et de cocktails Molotov. Tout ce temps durant, le voisinage et la police n’avaient pas réagi, ou à peine.

    Début des années ’90, les néonazis ont pu compter sur un soutien croissant parmi la jeunesse qui, suite aux diverses mesures néolibérales, voyaient leur avenir s’assombrir terriblement. En ex-Allemagne de l’Est, la restauration du capitalisme signifiait qu’une infime élite s’enrichissait à grande vitesse tandis qu’une portion grandissante de la population était confrontée au chômage et à la misère. C’était un terrain fertile pour le développement du racisme et des partis d’extrême droite, qui ont pu électoralement croître et être plus actifs dans la rue.

    Les évènements de Rostock ont choqué. Il s’agissait de la pire agression raciste connue en Allemagne depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Auparavant, c’est à peine s’il y avait des réactions suite aux actes de violence racistes, mais l’horreur de Rostock a tout changé. Des milliers de jeunes et de travailleurs sont descendus dans les rues pour participer à des mobilisations antiracistes. Dans toute l’Europe, les sections du Comité pour une Internationale Ouvrière ont réagi par une large campagne antiraciste qui s’est notamment exprimée par une manifestation internationale, à l’initiative de notre campagne antifasciste flamande Blokbuster, en octobre 1992. Environ 40.000 personnes ont participé à cette manifestation des ‘‘Jeunes contre le racisme en Europe’’ dans les rues de Bruxelles.

    Dans le cadre de ces protestations antiracistes, nous avons constamment souligné la nécessité de se baser sur une mobilisation active contre l’extrême droite, sur le terrain, afin de ne pas lui laisser d’espace d’activité, tout en défendant un programme social capable de s’en prendre au terreau sur lequel ces idées nauséabondes se développent. Cette approche est résumée dans le slogan ‘‘des emplois, pas de racisme’’. Ces 20 dernières années, chaque grand rassemblement néonazi en Allemagne a eu à faire face à une riposte antifasciste active. D’autre part, le développement du parti de gauche ‘‘Die Linke’’ a rendu plus difficile aux partis d’extrême-droite de se construire en détournant la colère de la population contre la politique antisociale des partis traditionnels.

    Le duo de la mobilisation et de l’alternative politique

    Les dramatiques évènements de Rostock se sont déroulés au moment où l’ancien Vlaams Belang, le Vlaams Blok, connaissait sa percée électorale en Flandre. D’importants enseignements peuvent être tirés des débats et actions de cette époque.

    Sur base de mobilisations de masse, il a été possible de stopper les pires excès de la violence raciste de l’extrême droite. En Belgique aussi il était nécessaire de se battre sur ce terrain. Ainsi, dans les années 1996-97, à Bruges, les antifascistes et d’autres ont dû faire face aux agressions physiques de l’extrême-droite. Les mobilisations de masse ont brisé leur confiance, car ils n’ont même pas pu trouver de soutien parmi les électeurs d’extrême-droite pour leur ligne politique violente.

    La progression électorale de l’extrême-droite est instable. En Allemagne, plusieurs partis de la droite radicale ont en grande partie disparu de la scène politique en raison de l’existence de ‘‘Die Linke’’, vers où s’exprime l’opposition à la politique de l’establishment. Mais si la gauche échoue à livrer une opposition cohérente tout en défendant une alternative crédible face à la faillite du capitalisme, l’extrême-droite restera une menace.

    Europe de l’Est : La violence n’a pas disparu

    En Allemagne de l’Est, le nombre d’agression a diminué. Les statistiques officielles parlent de 750 cas de violence fasciste en Allemagne en 2010, soit 15% de moins qu’en 2009. C’est tout de même encore deux incidents par jour! Le terreau sur lequel la violence et le racisme peuvent se développer existe encore, tout comme c’est le cas en dans le reste de l’Europe de l’Est.

    A l’occasion du championnat d’Europe de foot, les groupes de hooligans néonazis polonais et ukrainiens ont fait parler d’eux. Les joueurs de couleur ont été hués, ce qui n’est pas une surprise au vu d’images de précédents évènements durant lesquels ces hooligans effectuaient le salut nazi ou agressaient des immigrés. La violence néonazie frappe d’ailleurs également la communauté LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres). Dans cette région, il est quasiment impossible d’organiser une Gay Pride. En Russie, ‘‘promouvoir’’ l’homosexualité, c’est même s’exposer à des sanctions.

    En raison de la mauvaise réputation des supporters polonais et ukrainien, certains ont défendu que le Championnat se déroule ailleurs. Faire l’Autruche ne fait pourtant jamais disparaître un problème. Ce championnat aurait pu être l’occasion d’un débat sur le racisme parmi les supporters. Dans ce débat, les arguments moralisateurs ne sont d’aucun secours : on ne combat pas le symptôme d’un système pourri en condamnant la pourriture avec de belles paroles. Une campagne antiraciste basée sur l’explication que le racisme sert avant tout l’élite pour diviser la population qu’elle exploite aurait trouvé un bon écho.

    Avertissements de Grèce

    La profonde crise qui a happé la Grèce a ouvert des possibilités au parti ‘‘Aube Dorée’’ qui, le 17 juin, a réalisé un score de 6,9% et obtenu 18 parlementaires (une perte de trois sièges comparativement aux élections de mai). Ce parti a vu son soutien quelque peu faiblir après le mois de mai en raison de déclarations abominables et suite à diverses agressions physiques. Le dirigeant du parti, Mihaloliakos Nikos, a nié l’existence de l’Holocauste face aux caméras tandis que son collègue le parlementaire Iliad Kasidiaris a frappé ses contradicteurs de gauche lors d’un débat télévisé. Au port de Patras, un groupe d’immigrés a été attaqué à coups de cocktails Molotov par Aube Dorée.

    Malgré ces incidents, le soutient électoral d’Aube Dorée est resté relativement stable. Son noyau actif est en plein essors et dispose d’un grand soutien parmi la police malgré les menaces ouvertes à l’encontre des immigrés, des homosexuels et des militants de gauche. Juste avant les élections, le porte-parole d’Aube Dorée a déclaré : ‘‘Si Aube Dorée est au Parlement, nous allons nous en prendre aux hôpitaux et aux crèches pour foutre dehors les immigrés et leurs enfants afin de libérer la place pour les Grecs.’’ Ils ne remettent donc pas réellement en cause la logique d’austérité et préfèrent affronter les déficits budgétaires en privant les immigrés de leurs droits.

    Ce danger doit être pris au sérieux. La large participation aux campagnes de Syriza ainsi que l’opposition active à la politique d’austérité doit être couplée à l’organisation de la défense du mouvement contre la violence d’extrême-droite. La gauche et les syndicalistes doivent constituer des comités antifascistes dans les quartiers et sur les lieux de travail afin de riposter contre la violence fasciste tout en participant à l’organisation de la lutte contre l’austérité.

    Et chez nous, quel est le danger ?

    L’extrême-droite est actuellement dans une position plus défensive en Belgique, très certainement dans le cas du Vlaams Belang, mais le rapide retour du Front National sur le devant de la scène en France illustre que cela peut n’être que temporaire. Et tout progrès de l’extrême-droite aux élections renforce inévitablement, dans le pays-même et ailleurs, la confiance des néo-fascistes qui veulent aller plus loin pour imposer leur vision par la violence. Le groupuscule néonazi francophone Nation ne l’a pas caché dans son article consacré au succès d’Aube Dorée et intitulé ‘‘La radicalité, ça paie !’’

    Si la colère contre les politiciens et leur politique antisociale ne s’exprime pas par une résistance active avec manifestations, campagnes de terrain, grèves,… ainsi qu’avec le développement d’un prolongement politique large et démocratique, alors la frustration peut être instrumentalisée par l’extrême-droite. L’austérité, c’est encore moins d’emplois, de logements sociaux, de services publics,… Répondre à cette situation signifie de lutter ensemble, que l’on soit ou non d’origine immigrée, pour arracher les moyens nécessaires des mains de l’establishment capitaliste.

    C’est pourquoi nos campagnes antiracistes ne se limitent pas au rejet du racisme. L’infime minorité capitaliste à la tête de la société a besoin de diviser la majorité qu’elle exploite sur base de racisme, de sexisme, d’homophobie,… au besoin par la violence. Il nous faut une alternative au capitalisme, ce qui selon nous ne peut être que le socialisme démocratique, une économie où la satisfaction des besoins de tous seront centraux et non la soif de profits d’une élite de parasites.

  • STOP à l’austérité ! Reprenons nos Communes !

    Un plan radical d’investissements publics pour créer massivement des logements, des écoles, des crèches, des emplois et du pouvoir d’achat !

    Tract Gauches Communes (Bruxelles). PDF

    Personne ne le conteste : on manque de tout ! Logements abordables et de qualité, crèches, places dans les écoles,… Aucun secteur n’est épargné par les pénuries alors que les taxes augmentent. Les autorités communales nous font payer le coût de la crise et de la faillite de Dexia et du holding communal. On peut en être certain, ce sera bien pire une fois les élections passées.

    Résister, à tous les niveaux !

    A peine installé, le gouvernement Di Rupo (PS) n’a pas tardé à nous présenter une première fois la note en faisant passer un plan d’austérité de plus de 14 milliards d’euros pour 2012 (11,9 milliard € initialement, suivi d’un ‘‘ajustement’’ de 2,3 milliards d’euros au printemps), le tout assorti d’une attaque contre nos pensions et les allocations de chômage. Tous les niveaux de pouvoir sont utilisés afin de nous faire payer la crise : dégradation des conditions de travail pour le fédéral, augmentation des tarifs pour les transports en commun et diminution des moyens pour les logements sociaux via les régions, pénuries dans les crèches et les écoles via les communautés, augmentations des prix de distribution de l’électricité, du gaz et de l’eau pour les communes,…

    Nous avons expérimenté tant d’exemples de répartition de l’austérité et de coupes budgétaires ces dernières années ! Les politiciens essaient ainsi de se renvoyer les torts et les responsabilités des manques de moyens. Ce sont pourtant ces mêmes politiciens qui sont présents, des communes jusqu’au fédéral. Ne nous laissons pas avoir par ce jeu de dupes !

    Une Alternative à l’austérité !

    L’austérité, ça ne fonctionne pas. Les Grecs, les Irlandais et les Portugais se portent-ils mieux en ayant suivi les diktats des marchés et de l’Union Européenne que les Islandais, qui ont rejeté le plan de sauvetage des banques par référendum ? Non. Ce qu’il nous faut, c’est un plan radical d’investissements publics pour créer massivement des logements sociaux, des écoles gratuites, des crèches publiques, des emplois communaux décents et du pouvoir d’achat, notamment avec la diminution des tarifs de l’énergie !

    Impayable ? Pas en revenant sur les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et en refusant de payer la dette. Pas en présentant la facture de la crise aux riches, les vrais responsables. Pas en nationalisant les banques afin de créer un secteur financier public démocratiquement géré qui offre des crédits bon marché à la population et capable de garantir que nos épargnes soient en lieux sûrs. Pas en prenant en main les secteurs vitaux de l’économie, sous gestion publique et démocratique.

    Pour un Front de Gauche en Belgique !

    Avec les listes unitaires ‘‘Gauches Communes’’, nous voulons commencer à organiser la colère en montrant ce que peut être une politique communale combative ! Gauches Communes, c’est une voix de résistance et de lutte pour les jeunes, les travailleurs, les allocataires et les retraités, une voix pour défendre les 99% de la population.

    En France avec le Front de Gauche et en Grèce avec Syriza, on a pu voir le soutien que pouvait obtenir une formation avec une telle politique.


    Contrairement aux politiciens, les candidats de ‘Gauche Communes’ s’engagent :

    • A développer la résistance active contre ces politiques injustes et à ne participer à aucune coalition avec les partis pro-austérité.
    • A vivre avec le revenu moyen d’un travailleur et à ne pas combiner plusieurs mandats rémunérés. Le reste serait entièrement consacré à construire et soutenir la résistance aux attaques antisociales.
    • A présenter les prises de décisions collectives et démocratiques des militants et sympathisants.
  • Second meurtre homophobe à Liège. Hommage à Jacques Kotnik

    Une centaine de personnes se sont rassemblées à Liège pour lutter contre l’homophobie ce samedi 4 août. Le PSL était naturellement présent lors de cette action. Après le meurtre odieux d’Ishane Jarfi en mai dernier, pas moins de cinq agressions aux relents homophobes ont été recensées en l’espace d’une semaine à Anvers, Alost et Gand. Et c’est au lendemain de l’annonce par le gouvernement d’un durcissement des lois anti-homophobie qu’un second gay, Jacques Kotnik, se fait massacrer à coups de marteau à Liège. On le voit bien, la répression n’est pas la solution.

    Tract + photos. Rubrique LGBT de ce site


    L’homophobie tue encore !

    Tract. PDF

    Après le meurtre odieux d’Ishane Jarfi en mai dernier, pas moins de cinq agressions aux relents homophobes ont été recensées en l’espace d’une semaine à Anvers, Alost et Gand. Et c’est au lendemain de l’annonce par le gouvernement d’un durcissement des lois anti-homophobie qu’un second gay, Jacques Kotnik, se fait massacrer à coups de marteau à Liège. On le voit bien, la répression n’est pas la solution.

    En 1998 aux USA, lorsque Matthew Shepard est battu à mort parce qu’il est gay, notre communauté prend conscience avec effroi du chemin qu’il reste à parcourir. Des comités sont montés, les rassemblements et les débats se succèdent. 14 ans plus tard, les meurtres sauvages d’Ihsane Jarfi et de Jacques Kotnik nous rappellent qu’il est temps, chez nous aussi, de passer à l’action.

    C’est que malgré les lois, toujours plus répressives, interdisant toute discrimination homophobe, malgré les lois qui permettent le mariage gay et garantisse le droit d’avoir des enfants, l’homophobie reste bien ancrée dans notre pays. Ces lois sont bien évidemment fort utiles. Néanmoins, comme le décrit le Centre pour l’égalité des chances, «l’égalité en termes juridiques ne doit pas conduire à une sous-estimation de la réalité de l’homophobie».

    A présent, il est plus qu’urgent d’ouvrir un débat et de trouver de vrais solutions pour que l’horreur de Liège ne se reproduise plus jamais…

    « Tout est réglé avec les lois en Belgique ? » NON

    La Belgique n’est pas le pays le plus gay-friendly. Certaines lois restent parfois discriminantes notamment en matière de don de sang. On voit aussi que les difficultés et la longueur des procédures d’adoption restent décourageantes pour les homoparents. On manque cruellement d’assistantes sociales pour répondre à la demande des futurs adoptant. Par ailleurs, on remarque que trop souvent on ne fait pas appel à des familles d’acceuil homosexuelles, préférant laisser des enfants ayant besoin d’un foyer et d’amour au sein d’une institution plutôt que de les confier à une famille «différente». D’un autre côté, la procréation médicalement assistée coûte très chère et reste un véritable parcours du combattant. Le droit d’être parent est un droit fondamental, il faut pouvoir accorder la gratuité des soins de santé pour tous, comme pour les PMA. De même, la psychiatrisation des trans est un parfait scandale ! Les trans n’étant pas des malades mentaux, il faut réviser le manuel psychiatrique (DSM4) et refuser la mention du sexe sur les papiers officiels. Enfin, il faut aussi résister aux expulsions des sans-papiers qui sont parfois renvoyés dans un pays où le fait d’être LGBT les met sérieusement en danger.

    L’égalité des droits reste à gagner.

    « L’homophobie est un problème personnel ? » NON!

    Les difficultés rencontrées par les gays et lesbiennes dans le monde du travail en sont un bon exemple. Une enquête tout juste révélée par le journal français Libération démontre que 28% des salariés du privé ne se sentent pas très «à l’aise» avec le fait que leur collègue soit homosexuel. Une proportion qui conduit l’employé homo à avoir une chance sur trois de se retrouver sous les ordres d’un chef homophobe. Autre fait marquant de cette enquète, les gays gagnent en moyenne 6% de moins que leurs collègues hétéros. Et ce, pour le même niveau de qualifications et de responsabilités, pour des salariés travaillant dans des entreprises de même taille. Un écart qui atteint 10,5% de moins que leurs collègues hétéros mariés ! Ce chiffre n’étant qu’une moyenne, et étant donné que tous les homos ne sont pas visibles sur leur lieu de travail, on imagine que ceux qui le sont subissent une discrimination plus importante encore.

    Il faut lutter collectivement contre l’homophobie

    « Davantage de policiers pour lutter contre l’homophobie ? » NON!

    Dans sa déclaration de politique générale, le gouvernement Di Rupo a clairement annoncé son intention de lutter «avec la plus grande fermeté» contre les violences faites aux LGBT. Hélas, la réalité sur le terrain n’est pas prête de bouger. Hormis un appareil législatif de plus en plus répressif, rien n’est encore prévu pour réellement lutter contre l’homophobie. A moins qu’on nous explique comment généraliser une vraie prévention à l’école sans les moyens adéquats dont les enseignants manquent cruellement? Comment lutter contre la discrimination à l’embauche en permettant que le chômage frappe tellement de personnes dans ce pays? Comment lutter contre la discrimination face au logement tant qu’il y aura pénurie de foyers? Comment lutter contre la violence dans la rue sans renforcer la présence d’agents de prévention, les éclairages publics et les projets de quartier? Ou comment lutter contre les agressions la nuit sans faire rouler les transports en commun toute la nuit?

    Pour un programme social.

    « L’homophobie est différente du racisme ou le sexisme ? » NON

    Au lieu d’opposer, comme on le fait trop souvent, les causes antiraciste, antisexiste et antihomophobie, nous préférons les relier. Toutes les discriminations sont insuportables et méritent qu’on les combatte. Quelles que soient les préjugés répandus de part et d’autres, ce n’est qu’en s’alliant avec les autres opprimés et discriminés, que tous ensemble, nous pouvons faire avancer la société. Ainsi, une soirée littéraire au Passa Porta autour de la Belgian Pride donnait récemment la parole aux mères musulmanes ayant accepté le coming out de leurs fils. Dans le même esprit, il ne faut pas simplement combattre les injustices mais également aller plus loin, et lutter pour des meilleures conditions de vie pour tous. Par exemple, pourquoi les 1% des plus riches dans le monde décident de tout, de la production à la distribution des richesses néanmoins produites par le travail des 99% autres, et que pour conserver ce pouvoir les 1% ont besoin de nous diviser. Pour arrêter ce système capitaliste il faut que la majorité se rassemble autour d’une lutte pour un système qui fonctionne pour les besoins de la majorité et non pas pour les hyper profits d’une petite minorité.

    Solidarité entre tous les opprimés.


    Photos

  • PARTICIPEZ À LA CAMPAGNE ÉLECTORALE DU PSL !

    PDF

    Le PSL veut saisir la campagne pour les communales pour mieux préparer la classe des travailleurs à une période de lutte. Après les élections, une nouvelle tournée d’assainissements arrivera, cette fois-ci également au niveau local. Les capitalistes useront tous leurs réseaux pour sauvegarder le maximum de leurs profits lors de la négociation, fin d’année, du nouvel Accord interprofessionnel (AIP). L’index, nos salaires et notre pouvoir d’achat seront à nouveau attaqués. Le PSL veut, dans la mesure de ses capacités, alerter de l’arrivée de cette offensive soutenue par tous les partis traditionnels et hâter l’organisation de la contre-attaque à tous niveaux.

    Il n’existe aucune opposition de gauche qui uni les travailleurs et les jeunes dans la lutte contre ce gouvernement. Malgré sa rhétorique quelque peu de gauche, le PS assiste la bourgeoisie et sa soif de profits, tout comme les autres partis pro-capitalistes. En Flandre, la N-VA se pose en seule alternative à ces politiciens, alors même que son programme n’a qu’un objectif : tordre un peu plus et un peu plus vite le cou et le portefeuille des travailleurs et de leur famille. Construire une véritable alternative de gauche est plus que jamais nécessaire.

    Un outil politique pour notre classe !

    Le PSL a toujours été partisan de la création d’un nouveau parti large, un instrument qui relie les divers mouvements de lutte. Un tel parti travaillerait à un programme qui redonnerait aux jeunes et aux travailleurs la confiance et l’audace de revendiquer un autre type de société. La large implication dans la campagne électorale du Front de Gauche en France et les résultats obtenus par Syriza en Grèce ont illustré le potentiel pour les idées de gauche.

    Nous n’en sommes pas encore là en Belgique, mais nous voulons saisir ces élections locales pour poser un pas en ce sens. Nous allons souligner la nécessité d’une résistance unifiée et de préparer une réelle alternative de gauche pour les prochaines élections générales de 2014. Nous voulons populariser l’idée que seule une résistance active peut stopper la politique néolibérale. Parallèlement, nous soutenons qu’il faut rompre avec le capitalisme et lutter pour une autre société, basé sur les intérêts de l’immense majorité de la population.

    C’est dans ce cadre que nous participerons à différentes listes électorales qui regroupent des formations politiques de gauche et des militants syndicaux et associatifs comme Gauches Communes à Bruxelles, Front de Gauche à Charleroi et La Louvière, Verts et à gauche (VEGA) à Liège et Rood! en Flandre (comme à Gand et Anvers). Le PSL présentera une liste locale à Termonde et participera à une liste LSP-Rood à Keerbergen.

    Commencer à construire une implantation locale

    Nos précédentes campagnes électorales avaient essentiellement pour but de faire connaître notre parti et de le renforcer. Cela reste crucial, mais nous voulons franchir une étape supplémentaire dans certaines communes (à Saint-Gilles et Gand) en essayant d’atteindre les masses et de poser les bases pour obtenir un premier élu du PSL. Ce n’est pas un hasard si nous avons été dans ces communes à la base de ”reprenons nos communes” et des ”Gantois contre l’austérité”. Dans d’autres sections du CIO, nous pouvons voir quel rôle public peuvent jouer des élus afin de renforcer la lutte contre l’austérité et de populariser l’idée d’une alternative socialiste.

    Pour cela, nous avons besoin de l’implication active et d’une aide financière supplémentaire de la part de tous nos membres et sympathisants. Nous voulons récolter 15.000 € d’ici fin septembre, dont plus de 7.000 ont déjà été récoltés. Voilà pourquoi nous vous appelons chaudement à faire un don au PSL d’ici la fin septembre ou à soutenir le PSL sur une base plus régulière, avec un ordre permanent bancaire mensuel de soutien. Chaque soutien, petit ou grand selon les moyens de chacun, sera d’une très grande aide pour réaliser nos objectifs.

    Pour une cotisation ou un don, verser sur le compte du PSL : 001-2260393-78

  • Quel type de parti révolutionnaire pour aujourd'hui?

    Lequel de ces deux mots est le moins populaire pour l’instant? Difficile à dire, mais à coup sûr les événements en Tunisie et en Egypte ont joué un rôle crucial dans la popularisation des idées de mouvements de masse et de révolution. Mais la conscience reste faible et vague. Quand on parle de la révolution, les gens peuvent en venir à parler de révolution dans notre façon de penser, dans nos esprits,… C’est à nous qu’il incombe de donner une vision concrète de la notion de révolution, de comment le pouvoir peut être retiré des mains du 1% pour être transféré dans les mains des 99%.

    Rapport d’une discussion tenue à l’école d’été du CIO

    Rien que sur l’année 2011, nous avons vu des mouvements comme les Indignados, le vote grec, le mouvement Occupy et tous avaient des éléments de sentiments anti-parti, plus forts dans certains pays que d’autres. Dans tous les pays, les sondages montrent une faible confiance envers la politique. La politique de gauche également, à cause de la trahison des partis sociaux-démocrates et des verts, sont touchés aussi.

    Ces 20 dernières années, nous avons vu toutes sortes de soi-disant «nouvelles formes d’organisation» – aucunes d’entre elles n’étaient vraiment nouvelles, mais c’était le reflet d’une recherche d’alternative de la part de quelques éléments parmi les plus conscients de la société touchés par le sentiment anti-parti, le sentiment anti-politique.

    Les jeunes ont formé des réseaux, des comités ad hoc, des groupes d’entraide, n’importe quoi, avec n’importe quel nom, mais pas celui de parti. Un parti est vu par eux comme bureaucratique, un instrument où la trahison et la corruption sont inévitables.

    Pour nous, un parti n’est ni plus ni moins que la nature de l’outil nécessaire pour organiser l’avant-garde de la classe ouvrière dans sa conquête du pouvoir, pour atteindre l’objectif de la transformation socialiste de la société.

    La seule classe capable de mener une révolution socialiste et de créer un état des travailleurs en tant que première étape vers une société sans classes est la classe ouvrière. Le rôle décisif de la classe ouvrière dans la révolution socialiste se pose en raison de la conscience de classe collective qui se développe dans le lieu de travail et qui lui permet de préparer la base pour le contrôle démocratique collectif et de la gestion de la société.

    Ce n’est pas non plus une coïncidence si les méthodes d’action et de lutte de la classe ouvrière sont les mêmes partout dans le monde et sont fondées sur le rôle central qu’ils ont dans le processus de production. Ils vont utiliser leurs forces : leur nombre, avec des manifestations et des actions de masse, et leur place dans la production, avec des arrêts de travail, des grèves et des grèves générales. La classe ouvrière est la classe la plus unie en raison de son rôle dans la production et dans la société.

    Les autres classes sociales reflètent tous d’une certaine manière l’individualisme du propriétaire, comme les petits agriculteurs,les petits commerçants,…

    Pourquoi un parti, pourquoi un parti de cadre?

    Si nous étudions l’histoire révolutionnaire, c’est pour que le parti puisse utiliser la mémoire collective de la classe ouvrière et incorporer toutes les leçons du passé. Chaque individu apprend sur la base d’expériences propres, mais ces expériences sont limitées. Suivant les expériences propres, nous apprenons beaucoup d’autres personnes. La vie serait plus difficile si nous ne pouvions pas utiliser l’expérience acquise par ceux autour de nous.

    De la même manière pour les révolutionnaires de la classe ouvrière, il est nécessaire de passer par des expériences propres, assorties de l’apprentissage à partir des énormes expériences des générations passées dans les différents pays. Nous avons besoin d’étudier les événements révolutionnaires, de connaître ses victoires et ses défaites. Celui qui n’apprend pas de l’histoire est condamné à la répéter, et ce n’est pas ce que nous voulons.

    Cette expérience collective tient sa plus forte expression dans le parti révolutionnaire et dans l’Internationale révolutionnaire.

    Comment est construit un tel parti?

    Toutes les informations génétiques d’une personne sont déjà présente chez le fœtus. C’est la même pour le développement d’un parti révolutionnaire de masse. L’information génétique est représentée ici par la théorie et des méthodes sur base desquelles un groupe de cadres est développé et tous les grands flux de prochaines étapes de cette situation.

    La théorie du marxisme telle que nous la connaissons aujourd’hui a été testée, affinée et développée à travers une histoire riche de plus de 150 ans de socialisme scientifique. Lorsque nous discutons et nous étudions la construction d’un parti révolutionnaire, nous essayons d’apprendre de l’expérience la plus importante, l’histoire des bolcheviks. Ils ont mené une révolution ouvrière et ont conquis le pouvoir. "Ils sont les seuls à avoir osé”, a déclaré Rosa Luxembourg, et la bourgeoisie et ses agents ne leur pardonneront jamais. Jusqu’à aujourd’hui, la classe dirigeante vit avec une grande peur de la révolution. Ils investissent dans des moyens importants pour lutter contre les idées révolutionnaires par la propagande, la littérature, l’éducation, les médias,… A nous d’étudier et de diffuser ces idées.

    Les origines des bolcheviks russes se trouvent dans le groupe de l’Émancipation du travail, un groupe de pas plus de 5 personnes qui ont jeté les bases théoriques et les racines pour le mouvement, parmi eux Plekhanov, le père du marxisme russe.

    Pendant toute une période, ce groupe était isolé, devait se battre contre la répression, et l’exil. De loin, on pourrait croire que ce groupe avait peu d’impact, mais ils ont jeté les bases, ils ont formé l’embryon du puissant parti révolutionnaire qui, 34 ans plus tard, conduirait la révolution russe.

    Dans les années 1880, la classe ouvrière s’est manifesté en tant que classe à travers les grèves héroïques, mais elles avaient encore un caractère faible, spontané et inorganisé. Il manquait une direction. Sur la base de capitaux extérieurs des développements économiques ont eu lieu dans le cadre d’une société féodale. En 1898, 1,43 million de travailleurs travaillaient dans les usines avec plus de 100 travailleurs. Jusqu’en 1900, la Russie était le plus grand producteur de pétrole au monde. Une armée du prolétariat s’est alors développée, mais il lui manquait un état-major général. C’est pendant cette période que les marxistes russes ont gagné la confiance des gens, avec patience, et ont fait connaître leurs idées.

    Dans cette période, le parti a été construit à travers des milliers d’actes ordinaires, des activités routinières de construction du parti, comme des discussions, des réunions, la rédaction de tracts et d’articles, des rencontres. Le genre d’activités qui passent inaperçues pour les historiens, mais qui constituent les origines historiques de la transformation révolutionnaire.

    Il vint une période d’agitation croissante par les cellules révolutionnaires et c’est à cette époque que Plekhanov a formulé sa définition classique de la propagande et l’agitation."Une secte politique peut se contenter d’une propagande générale dans les petits cercles, mais pas un parti politique, un propagandiste peut donner beaucoup d’idées pour un petit nombre de personnes, mais l’histoire est faite par les masses, c’est l’agitation d’un nombre limité d’idées mais pour un public de masse, qui construit le lien nécessaire entre les masses et leurs dirigeants."

    En l’an 1900, 50% de tous les travailleurs à Saint-Pétersbourg étaient dans les usines de plus de 500 travailleurs. Les cellules existantes étaient composées de groupes de lecture qui firent progresser l’agitation «illégale», la distribution de tracts, à travers lesquels cette petite quantité de gens ont commencé à jouer un rôle au-delà de leur proportion.

    Mais ce développement a suscité débats et controverses. Un certain nombre de vieux marxistes, qui travaillaient en sous-sol depuis longtemps avait adopté un mode de vie et de travail, une routine, à travers lequel il était difficile de briser la mentalité des petits cercles. D’autre part, parmi la jeune génération, il y avait une trop grande attention à l’agitation et l’activisme et une négligence de la construction de structures.

    Bien que la répression ait été forte en 1898, le Parti Ouvrier Social Démocrate de Russie a été créé. Pendant longtemps, ce parti n’était tout simplement qu’une feuille de papier. Ce n’est qu’après 1900, avec la publication du journal du parti, l’Iskra, qui a été produit en exil, qu’il y avait un instrument pour donner une base théorique et programmatique.

    Dans ces premières années du marxisme russe, nous pouvons trouver de nombreuses leçons pour nous aujourd’hui, même si les conditions sont différentes à bien des égards. Contrairement aux partis capitalistes, nous encourageons tous les membres à jouer un rôle actif dans la construction du parti.

    Une révolution ouvrière qui conduit à un Etat ouvrier doit être fondée sur la participation consciente de la masse des travailleurs. Un parti révolutionnaire de masse doit guider les travailleurs à une transformation socialiste réussie. Dans un tel parti, des membres individuels devraient être en mesure de jouer un rôle d’avant-garde dans leur milieu de travail, lotissement, école, dans les syndicats, au niveau local, régional et national. Pour en arriver à un tel parti, nous devons développer les moyens nécessaires pour s’assurer que les membres soient conscients de leur mission historique. Il faut que les activités du parti et ses méthodes puissent élever leur confiance, leur compréhension, leur courage et leur prise d’initiative. Il s’agit de stimuler l’activité de réflexion et d’initiative pour les membres, de stimuler une atmosphère de discussion.

    Pour atteindre la classe ouvrière avec nos idées, il faut que nous soyons organisés. La section est la clé de la construction du parti. Elle constitue, au niveau local, le lieu où les membres se réunissent pour élaborer une stratégie afin de construire le parti. Certaines sections travaillent avec des sections jeunes ou étudiantes. En Belgique, nous avons en général choisi d’avoir des sections mixtes, où il peut y avoir un échange entre les travailleurs et les jeunes, entre les expérimentés et les moins expérimentés.

    La réunion de section est l’endroit où les membres peuvent avoir une participation active dans toutes les discussions du parti, sur le programme, l’analyse, les perspectives et les décisions. C’est le lieu où l’activité des membres peut être guidés et discutées collectivement. C’est l’endroit crucial où les camarades peuvent acquérir les connaissances politiques nécessaires pour être en mesure de jouer un rôle en tant que révolutionnaires. La direction générale joue également un rôle primordial dans l’éducation et le développement des membres du parti. La façon dont nous construisons le parti et ses sections est bien sûr également déterminée par les conditions concrètes, le niveau de lutte de classe et la conscience.

    La période de lutte de classe et la conscience aura évidemment un impact sur nos racines et le fonctionnement. La chute du stalinisme a eu un impact dévastateur sur de nombreux partis de gauche. Le Comité pour une Internationale Ouvrière a été capable de passer par cette période avec des dommages limités sur base de discussion profondes et d’une forte analyse tout en développant de nouvelles initiatives destinées ) continuer à nous construire, comme en se tournant vers la jeunesse.

    Toutes les sections plus importantes ont connu des périodes de forte croissance et des périodes de consolidation. Les périodes de forte croissance se posent souvent avec des périodes d’intensification sociale et / ou de lutte politique. Dans de telles périodes, il est important d’ouvrir notre parti, d’adapter nos méthodes pour être en mesure de maximiser les possibilités de recrutement et de consolidation.

    C’est pourquoi les responsables de sections et leur équipe au sein du comité de section jouent un rôle important dans le parti. Ils ont à élaborer des propositions qui se traduisent par le projet du parti au niveau national ou régional. Ils doivent développer une approche dynamique pour stimuler et convaincre tous les camarades de jouer un rôle dans ce projet.

    Les sections doivent travailler avec un comité composé de 3 à 6 membres du parti. La direction est faite de membres qui sont les camarades principaux qui tirent en avant le travail montrant l’exemple, en inspirant et en aidant tous les membres à intervenir et à aider à construire le parti.

    Le comité établit des plans pour la section, pour les activités et les discussions et cherche à développer chaque camarade d’une manière qui permette de scinder la section et de cette manière, de doubler le montant des camarades impliqués dans le parti et en augmentant les capacités du parti dans son travail quotidien, les interventions, le recrutement et ainsi de suite.

    Il y a eu des périodes au cours desquelles nous avons opté pour les petites sections. Ça stimule les camarades à prendre un rôle, il est plus facile de prendre la responsabilité d’un aspect du travail. Il y a une différence pour un trésorier si vous devez suivre 20 ou 10 membres. Mais le fractionnement d’une section peut également être prématuré si les conditions ne sont pas bonnes, s’il n’y a pas assez de camarades pour garantir le fonctionnement et l’activité de cette section.

    Dans certaines situations, il est nécessaire d’avoir de plus grandes sections. Dans les périodes où nous faisons beaucoup de travail de campagne externe, si nous avons beaucoup de camarades impliqués dans le travail en organisations de gauche plus larges ou qui doivent prendre des responsabilités importantes, il n’est souvent pas possible de combiner cela avec une tâche concrète dans la section du parti. Mais dans de grandes réunions, les camarades seront plus réticents à intervenir dans les discussions, la charge de travail pourrait peser sur les épaules d’un petit groupe de membres. C’est pourquoi nous avons toujours besoin de chercher des camarades et de développer ces camarades qui peuvent prendre le travail de la construction du parti comme leur première priorité. Pour tous les camarades que nous envoyons dans le travail avec des formations de gauche plus large, l’équilibre doit être fait pour qu’ils puissent aussi se concentrer sur la construction de notre propre organisation.

    Les camarades dans les comités de section jouent le rôle le plus crucial dans le parti. Pour développer ces camarades et l’ensemble de la nouvelle génération, la section Angleterre et Pays de Galles a commencé à organiser des journées de formation pour les organisateurs du parti, une initiative que nous avons suivi en Belgique également. En conséquence de cela, nous préparons une brochure "organisateurs de section", similaire à la version anglaise, mais adapté à la situation belge, qui fonctionne comme un guide pour les camarades anciens et les nouveaux qui prennent la tâche de construire les sections. Il s’agit d’un instrument essentiel pour les membres des nouvelles régions où nous nous implantons, cette brochure pourra les aider dans les étapes qui doivent être prises pour passer d’une poignée de camarades à une section qui fonctionne pleinement.

    Le caractère du parti est déterminé en première instance par son programme, mais il n’est pas possible d’avoir une organisation saine révolutionnaire sans les structures nécessaires, les méthodes et le fonctionnement.

    L’expérience du SSP (scottish socialist party) a prouvé ce point. Lorsque le SSP a été lancé nos ex-camarades ont confondu la tâche de la construction du parti large et l’organisation des cadres marxistes. Ils ont dissous notre organisation et l’ont remplacées par un réseau avec des réunions mensuelles et un magazine trimestriel. Ils ont prétendu que, parce qu’ils étaient en position dominante dans la direction du SSP, le caractère marxiste du SSP serait garanti et qu’un travail de construction de notre parti frère n’était pas plus nécessaire.

    Plus de 10 ans après ce débat, une position qui était sans doute plus favorable que celle que connaissent actuellement nos camarades irlandais a été détruite, pas complètement toutefois grâce à notre groupe écossais qui est restés au sein du Comité pour une Internationale Ouvrière. Il faut du temps et un travail patient pour construire une position et des bases, elle peut être détruite très vite. Les mêmes erreurs ont été faites par la LCR française au sein du NPA. Le résultat pourrait être similaire.

    Nous voulons qu’un maximum de nos membres deviennent des cadres, autrement dit qu’un maximum de camarades soient capable d’intervenir dans le mouvement en tant que leaders révolutionnaires. Vous ne pourrez jamais devenir un cadre uniquement par l’étude du marxisme, il faut la pratique de la lutte des classes et de la lutte politique pour être en mesure de traduire les idées en pratique. Mais sans étudier, des erreurs inutiles peuvent être faites. Même si la section est l’unité centrale pour la formation, est utile de prendre des initiatives pour renforcer la formation des membres, sous la forme d’entretiens individuels et de programmes de formation de groupe, des groupes de lecture, la rédaction d’articles, de brochures,… ou des mesures spécifiques pour stimuler les jeunes camarades, les camarades immigrés et les femmes à prendre un rôle de premier plan dans le travail de construction du parti

    Notre objectif est de construire un parti révolutionnaire, un parti d’avant-garde, qui peut jouer un rôle de leadership dans la lutte de la classe ouvrière pour le pouvoir et la construction d’une société socialiste.

    C’est la science dans laquelle nous voulons que tous nos membres se spécialisent et soient formés et éduqués, afin d’être en mesure de jouer ce rôle historique. La discussion qui s’est développé sur cette base à l’école d’été du CIO a aidé à échanger les diverses expériences, à apprendre les uns des autres et à préparer nos sections pour la période future.

  • Entre les ténèbres capitalistes et l'Aube Dorée : rapport du débat sur les tactiques et stratégies marxistes à adopter en Grèce

    Depuis plusieurs années le Comité pour une Internationale Ouvrière (internationale du PSL – LSP) tient son école d’été, lieu de débat, de rencontres et de conférences entre militants de tout horizon qui leur permet de faire le point sur les différentes situations nationales et internationales et sur les taches que les militants, conscients des enjeux actuels pour la classe ouvrière, se doivent d’accomplir. Cette école d’été revêt cependant un caractère bien particulier compte tenu de la situation explosive du moment : les mouvements de masses en Espagne & en Grèce, la création de nouvelles formations de gauche qui réunissent de larges pans de la classe des travailleurs, l’approfondissement de la crise du capitalisme … et à la croisée de tout cela, la situation en Grèce.

    Par Clément (Bruxelles)

    Ces 4 dernières années la Grèce à été secouée par plusieurs plans d’assainissement, par des scandales de corruptions massifs touchant l’establishment grec, par la mainmise de la troïka (BCE- UE -FMI) sur son économie et sa politique. Points négatifs s’il en est, cela n’a pas moins engendrée des réponses massives de la part des jeunes et des travailleurs : pas moins de 16 grèves générales, une manifestation qui a compté 800.000 travailleurs en octobre, 2.000.000 de personnes qui ont refusés de payer l’impôt supplémentaire imposé par le gouvernement, plus de 500.000 participants aux occupations de places et d’entreprises, des assemblées générales sur ces occupations qui ont amenés de éléments nouveaux pour la démocratie et pour l’organisation des jeunes et des travailleurs dans leur lutte contre le système capitaliste, le « mouvement des patates » qui a permit la mise en rapport avec les producteurs locaux et les consommateurs court-circuitant ainsi la grande distribution et diminuant de 15% le prix de vente : la révolution et la contre-révolution sont en marche.

    Tous ces éléments (et bien d’autres) montrent la capacité des travailleurs à s’organiser et à se défendre contre le système qui les exploite. Cela montre également à quel point la conscience de la nécessité de lutter, de s’organiser et de militer pour une alternative socialiste commence à pénétrer et à toucher un nombre toujours plus large de la société à tel point qu’il s’en est fallu de peu pour que la première force politique du pays ne soit un parti de gauche radicale : SYRIZA.

    Le 28 % obtenu par SYRIZA aux dernières élections ont été ressentis par les classes dirigeantes grecque et européenne comme un séisme politique : pour la première fois depuis longtemps l’opposition devenait anticapitaliste et radicale. Pour toutes ces raisons il était essentiel de se pencher sur les tactiques et stratégies à adopter dans cette situation révolutionnaire et sur le processus, le développement et la maturité de la révolution en Grèce. Ceci constituait une introduction à la discussion (sur les stratégies à adopter) menée à l’école d’été et ce qui suit, l’essentiel des débats menés durant cette discussion.

    Le camarade Andros, de Grèce, ayant expliqué la situation sur place a commencé à développer plus en détail le travail de notre organisation sœur en Grèce XEKINHIMA, la section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière, et de notre point de vue sur SYRIZA.

    En 2010, le CIO et XEKINHIMA ont développé un programme et des revendications pour la Grèce. Celui-ci (qui préconise notamment l’abolition de la dette, la nationalisation des secteurs clés de l’économie ou encore le contrôle ouvrier de l ‘économie) tout d’abord raillé par l’ensemble des organisations de gauche, a été par la suite adopté par la quasi-totalité d’entre-elles. Ce programme prévoyait des mesures révolutionnaires qui permettraient de sortir la Grèce du marasme capitaliste dans lequel elle se trouve et mettre en place une vraie démocratie sous contrôle des jeunes et des travailleurs.

    La révolution et la contre-révolution ne sont cependant pas linéaire : il y’a des flux et des reflux, il y aura des retraites ou des défaites comme nous nous devons de nous battre pour des victoires. Typiquement, après plusieurs mois de luttes, la combativité a fait place à une certaine forme de résignation. Et les néofascistes d’« Aube Dorée » sont entrés au parlement. Les deux sont liés, l’histoire l’a montré. Et le fait que leurs actes de violence dans la rue comme sur les plateaux télé n’aient en rien entachés leur pourcentage de vote montre que même si ils sont un vote contestataire il y a aussi toute une partie de la population qui se rallie consciemment à leurs positions et à leurs méthodes en pensant y trouver là une alternative au système capitaliste et à la crise. Pourtant ils agressent physiquement immigrés, homosexuels, membres du KKE (Parti communiste Grec) ou de SYRIZA (avec qui ils sont d’ailleurs les deux grands gagnant de ces élections).

    Le reste de la gauche ne bouge pas sur ce problème et n’organise, pas encore du moins, la défense des quartiers contre les intrusions des militants de ce parti. Mais une autre intervention viendra plus loin sur ce sujet et le camarade Andros développe un autre point important : dans une telle période décisive les choix tactiques et stratégiques effectués sont déterminant.

    Les organisations de gauche sont amenées à se positionner sur des questions complètement nouvelles, dont personne n’aurait pu prévoir la venue sur le devant de la scène et pour lesquelles il faut prendre des décisions. Celles-ci ne seront pas toujours les bonnes mais si c’est le cas, l’apprentissage sur le terrain de la lutte permettra de les corriger.

    XEKINHIMA a essayé de se positionner comme un catalyseur de la lutte : en effet les luttes sont volatiles, dispersées, manquent d’organisations entre elles (1). Dans ce sens XEKINHIMA est intervenu dans des réseaux de syndicats locaux avec une proposition de grève générale de 48h et a étendu cette revendication a un appel a toute la gauche sous forme de plan d’action commun et en réanimant le mouvement des « enragés » via des occupations. Malgré les efforts pour rallier la gauche, nous nous sommes heurtés au sectarisme de plusieurs organisations dont le KKE : on remarque donc bien l’absence de compréhension de la situation des directions.

    Sur cette base XEKINHIMA et deux syndicats dont les directions sont ouvertement marxistes ont décidé d’occuper le ministère de la santé, avec le soutien de ceux qui y travaillent. Bien que l’occupation n’ait pas eu lieu toute la campagne autour de cette action a grandement conforté la place de XEKINHIMA et l’opinion que les travailleurs en avaient.

    Le camarade Andros poursuit son exposé de la situation en indiquant que l’opinion parmi les travailleurs, est qu’après la grève générale de février les travailleurs se sont tournés vers les élections comme moyen d’expression de leur frustration. Les médias ont alors mis SYRIZA sur le devant de la scène. Crédité de 35% d’intention de vote, SYRIZA est descendu à 28% pour ne pas avoir su convaincre (par son programme) et ce notamment sur la question de continuer ou non avec l’Euro comme monnaie.

    De plus SYRIZA a entamé, deux semaines avant les élections, un virage à droite en reculant sur ses revendications (pas de nationalisations sauf « si il y en a besoin », remettre le salaire minimum à son niveau d’origine et seulement si la conjecture économique le permet). Cependant SYRIZA a réalisé un excellent score qui a fait de lui la deuxième force politique du pays (1,6 millions de votes). Cependant 90% des votants se disent sceptique quant à la suite des combats politiques : beaucoup attendent avec intérêt ce que fera SYRIZA par la suite.

    De nouvelles questions apparaissent pour les militants les plus conscients et les plus radicalisés de la société grecque : comment s’organiser pour lutter, seuls, dans une nouvelle hypothétique formation de gauche ou revenir dans SYRIZA ? Car en 2011 XEKINHIMA avait décidé de quitter la formation SYRIZA.

    Aujourd’hui, par la qualité de ses interventions et de son programme XEKINHIMA travaille en étroite collaboration avec Syriza qui lui a proposé d’intégrer le Comité Central, le comité Exécutif et a même proposé un poste de secrétaire permanent à XEKINHIMA. Andros continue en indiquant que SYRIZA se retrouve avec une série de défi. L’un d’entre eux étant de réactiver ses sections militantes locales celles-ci ayant été inactives depuis 2 ans, avec la revitalisation de SYRIZA sur la scène politique les sections ont recommencés à se tenir régulièrement où XEKINHIMA est intervenue (avec un excellent retour sur ces interventions).

    Un autre des défis de SYRIZA sera d’empêcher la bureaucratisation au sein de l’organisation : avec la déroute du PASOK, un bon nombre d’anciens bureaucrates des directions syndicales corrompues ou des instances même du PASOK, sont venus avec l’intention de profiter de la vogue de SYRIZA pour pouvoir mener à bien leurs tentatives opportunistes et manoeuvristes et ainsi conserver la part du gâteau qu’ils avaient pu obtenir quand le PASOK était la première force du pays. XEKINHIMA s’opposera bien évidemment à eux mais cela ne sera victorieux que s’il y a une politique consciente de l’ensemble de SYRIZA.

    Si ces bureaucrates ne sont pas écartés du parti alors les couches plus larges de la population et les travailleurs qui viendront d’y adhérer s’en détourneront rapidement.

    La tâche de XEKINHIMA est de combattre le réformisme de ces bureaucrates qui auparavant brisaient les grèves. Cette tâche se place dans un rôle plus large de XEKINHIMA qui est d’être dans une certaine mesure dans SYRIZA, de voir, d’évaluer et d’estimer combien de forces XEKINHIMA doit mettre dans SYRIZA (et ainsi diffuser nos idées parmi une formation large de travailleurs) sans oublier d’en préserver pour pouvoir se développer également en dehors de SYRIZA. Il est déterminant d’arriver à analyser la situation, de déterminer les tactiques et stratégies les plus adaptées, de trouver les bons mots d’ordres et revendications et voilà pourquoi il convient d’être prudent. XEKINHIMA prendra une décision démocratiquement sur ce qu’il convient de faire, quels seront les tâches et les rôles de l’organisation et quelles seront les perspectives quand à la direction de SYRIZA et à son attitude.

    En effet le gouvernement n’aura pas « d’État de grâce », 68% de la population vivant sous le seuil de pauvreté il devra agir vite. Il en va de même pour SYRIZA, car le chaos économique pouvant arriver d’un jour à l’autre avec la sortie récente du vice-président de la DeutscheBank qui considérait que le mieux pour la Grèce serait de vivre dans une économie avec deux monnaies (ce qui aurait pour résultat une spéculation accrue ,l’apparition du marché noir … ) et qu’actuellement SYRIZA ne dispose pas d’un leadership suffisant pour mobiliser les masses et passer à l’offensive sur le terrain aux côtés des travailleurs alors que cette situation est une occasion d’importance qui nécessite de passe à l’offensive avec des revendications comme la nationalisation de pans entiers de l’économie sous contrôle ouvrier.

    Si SYRIZA passait à l’offensive, elle serait poussée sur sa gauche et pour pouvoir assurer ce tournant à gauche XEKINHIMA doit se renforcer en tant qu’organisation à part qui a des liens forts avec les travailleurs et les jeunes, ce qui sera une condition indispensable pour le développement et la consolidation de l’organisation et de ses positions. Une chose peut cependant nous rassurer sur ce sujet, XEKINHIMA est la seule à ne pas avoir scissionné alors que la gauche grecque est dans un processus de changement permanent ce qui favorise les scissions.

    Une autre des tâches qui nous incombent est de continuer à lier des liens et des alliances avec les autres formations de gauche, ce qui nous prend beaucoup d’énergie. Ainsi nous sommes en discussion avec une tendance de la formation ANTARSYA, la seule en fait qui à rompu avec le sectarisme de celle-ci pour se rapprocher de SYRIZA.

    Comme toute l’intervention du camarade Andros a pu le montrer, les tâches qui sont les nôtres dans la situation actuelle sont énormes et cette discussion est essentielle. Mais le courage, la détermination et l’investissement de nos camarades est un exemple de volonté politique pour l’ensemble de l’internationale.

    Vint le tour du camarade Sasha (Allemagne) a mis en lumière l’importance de se centrer sur des questions concrètes et parlantes comme la réquisition des bâtiments vides de l’État et de la classe dirigeante pour palier à la crise du logement et à la pauvreté des travailleurs grecs, etc. Ces revendications peuvent être mises en parallèle avec celles développées par Lénine en 1917 (Terre, pain, paix).

    Puis il y eut l’intervention du camarade Stefan (du Secrétariat International) indiquant que nous devions apporter des éléments de réponses concrètes sur ce qui suivrait si nous chassions par la rue le gouvernement d’austérité imposée. SYRIZA est composée de militants capables et rompus qui savent mener une lutte sur le terrain. Ainsi l’un des défis de SYRIZA sera beaucoup plus de construire et de convaincre les travailleurs et les jeunes de se rallier en masse à SYRIZA et que la tache de XEKINHIMA sera de convaincre de mener la bataille dans SYRIZA (2) car SYRIZA est la seule alternative, il faudra recruter sur base de la création d’un nouveau mouvement de masse qui serait l’expression de la classe des travailleurs et des jeunes.

    La camarade Maria (Grèce) fit une intervention qui concerna exclusivement l’éclosion du mouvement « Aube Dorée ». Avec 7% des votes aux deux élections et 18 parlementaires, ils sont les autres gagnants de ces élections. Et (comme malheureusement en Allemagne dans les années trente) la gauche traditionnelle préfère nier l’existence du problème car selon eux « en parler serait leur faire trop d’honneur » (dixit le parti communiste grec – le KKE). Pourtant il faut bien se pencher sur ce phénomène de résurgence de l’extrême droite pour pouvoir le comprendre. En effet beaucoup de votants d’Aube Dorée sont des petits exploitants ou de petits commerçants acculés par la crise et surendettés qui critiquent les partis traditionnels (pour leurs bilans, leurs affaires de corruptions ou qui voient dans les syndicats affiliés aux partis traditionnels une part du problème) et pensent reconnaître en « Aube Dorée » (avec ses méthodes violentes) une vraie politique de rupture et de lutte contre la crise.

    Notre camarade souleva la nécessité d’une grande campagne antifasciste en Grèce dont ils ont déjà commencé à construire un embryon en faisant à toutes les associations possibles pour lutter contre ce fléau (syndicats, partis, associations de quartiers ou de parents d’élèves…) et occuper la rue et l’espace publique pour établir une résistance contre la montée du fascisme. Toutefois la camarade soulève le fait qu’il ne faut pas stigmatiser ceux qui votent « Aube Dorée » comme peuvent le faire certains groupuscules et qu’il fallait discuter des idées le plus possible et apporter aux interrogations des travailleurs des réponses concrètes. Cependant devant le danger que représente ce parti elle indique également qu’il va falloir sans doute se défendre physiquement contre les attaques des néofascistes.

    Tony, du secrétariat international, est intervenu après Maria, insistant encore sur la nécessité de savoir déterminer les bons slogans et les bonnes tactiques durant le processus de révolution et de contre révolution. Il indique cependant qu’il faut éviter le sectarisme typique de ce que Lénine appela le « gauchisme » et nous séparer des travailleurs et des jeunes par des slogans trop éloignés de la réalité du terrain ce qui desservira nos idées et notre organisation. Il prend pour exemple la guérilla chilienne qui compta jusqu’à 10.00 membres mais qui décroissa rapidement car ils ne parvenaient plus à convaincre la classe ouvrière, lassée d’une lutte qui n’amenait aucun changement. Aujourd’hui il y a un fort sentiment antiparti chez les jeunes, du généralement au comportement et au manque de réponse des partis traditionnels aux demandes de ceux-ci. Il faudra composer avec pour la période qui vient et les convaincre par nos actions et nos revendications de la qualité de notre organisation.

    Il continue en soulignant que ce seront les perspectives qui doivent dicter la tactique à adopter. Il remarque que le soutient à SYRIZA diminue car il y a toujours cette défiance et ce scepticisme présent parmi les travailleurs grecs.

    Il finit son intervention en parlant du rôle du parti révolutionnaire dans une organisation bien plus large rajoutant qu’on doit voir pour devoir de savoir évaluer les forces posées dans l’implication dans cette organisation. Aujourd’hui la situation est favorable à notre ré-implication dans SYRIZA (et d’un point de vue plus mondial également) notant que si notre présence et le sérieux de nos idées et de nos méthodes sont reconnus dans SYRIZA à tel point qu’il est possible que nous ayons dans l’avenir des élus ce qui serait d’une utilité non négligeable pour diffuser nos idées et montrer à la classe ouvrière ce qu’est un élu révolutionnaire. Cependant il termine par signifier que rien n’est acquis et que le défi qui nous est présenté est énorme et que la masse de travail devra être conséquente.

    Le camarade Andros concluait cette (courte mais intense) discussion sur les attitudes à avoir et les tactiques à adopter. Il a notamment beaucoup abordé la question de la construction de notre organisation.

    Notre capacité d’analyse de la situation nous a permis d’éviter de connaître les déchirements qui ont marqué les autres organisations, d’où la nécessité de peser et d’évaluer toutes nos taches et priorités avant de faire un pas tel que rejoindre SYRIZA en tant que tendance.

    Il a fini cette discussion sur les tactiques et stratégies marxistes à adopter en indiquant un point positif pour l’avenir du mouvement ouvrier à savoir qu’actuellement se créent (à notre initiative) des Comités de Défense Antifasciste dans les quartiers pour contrer les militants d’ »Aube Dorée », comités qui ont le contenu politique et les méthodes des milices ouvrières d’antan.

    Cette école d’été, rassemblant un grand nombre de cadres et militants révolutionnaires du monde entier et placées sous l’ombre de la situation mondiale explosive, aura permis de renforcer la confiance des militants en la capacité de leur organisation et les confortant dans la nécessité de s’organiser pour se battre, en Belgique dans le PSL – LSP, et de l’avenir de l’alternative socialiste.


    (1) Cette référence au catalyseur et issu d’une citation de Trotsky (dans Le Programme de transition de 1938) où Trotsky explique que le problème du prolétariat est la direction des partis dits révolutionnaires qui sont incapables de comprendre la situation. Il compare la direction à un cylindre à piston : « Sans organisation dirigeante, l’énergie des masses se volatiliserait comme de la vapeur non enfermée dans un cylindre à piston. Cependant le mouvement ne vient ni du cylindre ni du piston, mais de la vapeur. » Il signifie bien que le rôle d’une direction est de catalyser vers les bons mots d’ordres et les bonnes revendications au bon moment pour que la force des travailleurs puisse être victorieuse.

    (2) Cette question du rôle des élus de gauche est une question qui permet de différencier le PSL-LSP des autres partis dits de « gauche », car dans notre vision un élu révolutionnaire se doit d’être un outil à tout niveau que ce soit pour favoriser la lutte des jeunes et des travailleurs en défendant des points et un programme clair au sein des institutions bourgeoises : jamais nous ne tomberons dans l’illusion que nous pourrons changer ce système de l’intérieur. Un élu est pour nous un moyen de porter les revendications du monde ouvrier jusque dans les arcanes de l’État capitaliste.

  • Révolution & socialisme. Un autre monde est possible – Lequel et comment y parvenir ?

    Les révolutions qui ont fait chuter les dictateurs Ben Ali et Moubarak ont été un véritable tremblement de terre idéologique. Ainsi donc, révolutions et irruptions des masses sur le devant de la scène politique n’avaient pas sombré avec le vingtième siècle ! Ces admirables mobilisations ont suscité un extraordinaire enthousiasme aux quatre coins du globe, non seulement parmi les militants révolutionnaires, mais plus largement aussi, parmi ces millions d’opprimés et d’exploités aux prises avec les terribles conséquences de la crise du système capitaliste et qui, jusque là, n’avaient pas encore rejoint le camp de la lutte.

    Dossier par Nicolas Croes

    A partir du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord, le souffle de la révolte des masses a déferlé sur le monde avec le mouvement des Indignés, le mouvement Occupy Wall Street, l’explosion de grèves générales historiques dans des pays aussi divers que le Nigeria ou l’Inde, le ‘‘printemps érable’’ québecquois,… Tous ces gens ont découvert l’incommensurable force qui est la leur une fois leur colère collectivement exprimée. La question essentielle est toutefois celle-ci: comment, à partir de là, transformer la contestation de masse en une énergie capable de renverser ce système haï ?

    Pendant toute une période, cette question a été étouffée par l’offensive idéologique de la classe dominante. L’effondrement du stalinisme avait été saisi pour dire qu’aucune alternative au capitalisme n’était viable. C’était la ‘‘fin de l’Histoire’’, pour reprendre l’expression du philosophe américain Francis Fukuyama. Mais la réalité est plus forte que la propagande et, aujourd’hui, même les partisans les plus acharnés du capitalisme ne parviennent pas à cacher qu’ils n’ont aucune réelle solution capable de restaurer la stabilité du système. Face à cette faillite systémique, tout tourne pour eux autour de l’austérité (teintée ou non d’un soupçon de rhétorique de croissance), un peu à la manière de ces médecins des temps jadis qui avaient pour remède universel de saigner leurs patients, parfois jusqu’à la mort. De la même manière, combien d’économies ne succombent-elles pas actuellement sous les coups des ‘‘remèdes’’ imposés par la dictature des marchés ? Nulle part la cure d’austérité, à plus ou moins forte dose, n’a conduit à une sérieuse convalescence économique.

    Fort heureusement pour le bien de l’humanité, la médecine a progressé et a tourné le dos à la pratique destructrice de la saignée. Le reste de la société doit suivre cette voie, et baser sa gestion des ressources sur une méthode rationnelle, diamétralement opposée au dogme de la ‘‘main invisible automatiquement régulatrice’’ des marchés, dont les extrêmes limites ont dramatiquement été dévoilées par la crise économique.

    Reprendre le contrôle de l’économie

    Fondamentalement, la solution réside dans la collectivisation démocratique des moyens de production. Impossible d’obtenir une démocratie réelle en Afrique du Nord et au Moyen Orient sans retirer les leviers économiques des mains de ceux à qui bénéficiaient les dictatures de Ben Ali et de Moubarak. Impossible aussi d’éviter le naufrage des conditions de vie de la population tant que les pertes des banques, des spéculateurs et des grands actionnaires sont épongées par les ressources de la collectivité. Impossible toujours, dans un registre tout récemment remis à la une de l’actualité avec le sommet RIO+20 (20 ans après le sommet de la Terre de Rio), de sortir de la destruction systémique de l’environnement tant que la soif de profit constitue l’alpha et l’oméga de l’extraction des ressources naturelles et de leur utilisation.

    Si les secteurs-clés de l’économie étaient placés sous contrôle démocratique de la collectivité, il serait possible de démocratiquement planifier l’activité économique. Ainsi, une véritable guerre pourrait être menée contre la pauvreté et pour l’élévation de l’humanité au niveau que permettrait la technique actuelle libérée de la camisole de force de l’économie de marché et de concurrence. C’est cela que nous appelons le socialisme. Actuellement, l’énergie créatrice de millions de personnes est gâchée par le chômage et la misère alors que les nécessités sociales sont gigantesques. Hôpitaux, écoles, logements sociaux, transport en commun et autres besoins de base manquent ou sont même détruits par les réductions budgétaires, tandis que des sommes faramineuses dorment sur des comptes, les capitalistes craignant comme la peste de ne pas pouvoir faire suffisamment de profit en les investissant. Une force sociale est capable de s’approprier ces moyens : la classe des travailleurs.

    La classe ouvrière n’a pas disparu

    Le terme suscite de grandes controverses. Pour certains, la population des pays capitalistes avancés est essentiellement composée de consommateurs, la vieille classe ouvrière aurait été annihilée et avec elle ses possibilités. C’est faux. La classe ouvrière, une catégorie sociale forcée de vendre sa force de travail puisqu’elle ne dispose pas de la propriété des moyens de production, constitue aujourd’hui une force sociale de centaines de millions de personnes. En ce 21e siècle, elle est plus puissante qu’elle ne l’a jamais été, et plus dans les pays dits développés seulement. C’est ce qu’ont illustré la grève générale de janvier au Nigeria et les deux grèves générales quasiment continentales qu’a connu l’Inde en cette première moitié de 2012.

    En fait, le potentiel de la classe ouvrière n’a cessé d’être révélé ces derniers mois. Le rôle joué par l’OTAN et l’impérialisme dans la chute de Kadhafi ne peut pas occulter le soulèvement de Benghazi. Mais l’impérialisme occidental craignait surtout la contagion dans la région des exemples tunisiens et égyptiens, où la classe ouvrière avait joué un dangereux rôle indépendant en bloquant l’économie entière. Ce n’est aucunement un hasard si Ben Ali et Moubarak ont quitté le pouvoir qu’ils occupaient depuis plusieurs décennies le jour de grèves générales. Pas de hasard non plus dans le silence des médias traditionnels, eux aussi sous l’étroit contrôle du capital, à ce sujet. D’autre part, en Belgique et ailleurs, les travailleurs ont pu se rendre compte que la hargne des médias dominants ne s’étale jamais si fortement que lorsque les ‘‘syndicats dépassés’’ composés de ‘‘grévistes preneurs d’otages’’ partent en action ‘’irresponsable’’ contre ‘’l’intérêt économique du pays’’. C’est en soi également une très bonne indication de là où se trouve la grande peur de la classe dominante.

    Le danger de l’électoralisme

    Récemment, en Grèce ainsi qu’en France (bien que dans une moindre mesure), nous avons pu voir cette résistance s’exprimer également par le biais des urnes, ce qui est une source d’encouragement. Cela rend d’autant plus crucial d’accorder une attention particulière à la relation entre les luttes concrètes, surtout syndicales, et les élections. Au début du vingtième siècle, le militant socialiste allemand Karl Kautsky soutenait que la clé de la stratégie à adopter pour renverser le capitalisme était une “accumulation passive” de forces basée sur une non-participation gouvernementale jusqu’à atteindre la majorité électorale et pouvoir ainsi gouverner seul. Les élections sont un moyen à utiliser pour faire entendre la voix d’une alternative politique, mais cette optique unilatéralement électorale – qui a déchaîné les critiques des révolutionnaires socialistes (notamment de Lénine) mais a été à la base de l’action de la social-démocratie – fut un échec tout au long du vingtième siècle. Des éléments de cette analyse persistent toutefois parmi ceux qui considèrent comme essentiel de se concentrer uniquement sur la construction d’une force électorale.

    En Égypte et en Tunisie, nombreux ont été les militants, y compris parmi la gauche dite révolutionnaire, qui ont désigné la voie électorale comme la manière de poursuivre le combat entamé avec les débuts des révolutions. Le temps laissé à leur organisation a offert un espace à la contre-révolution pour se réorganiser et a permis à une couche de la population d’être gagnée par la lassitude face au désordre social, politique et économique. Cela, les réactionnaires ont bien compris qu’ils pouvaient l’instrumentaliser. Pourtant, au moment de la chute des dictateurs, des éléments de double pouvoir étaient présents dans la situation. En Égypte, de grandes divisions étaient également apparues parmi les Frères Musulmans, sur base de contradictions sociales entre une direction définitivement pro-capitaliste et une base touchée par les revendications sociales hardies portées par le mouvement révolutionnaire.

    Des comités de quartiers et de défense s’étaient organisés dans le cadre de la lutte, tout comme des comités de grève et des comités d’entreprise qui ont même été placés devant le contrôle de sites désertés par les patrons liés aux dictateurs. Sur base de ces assemblées de travailleurs et de jeunes et de la méthode de la grève générale, il était possible de commencer à poser la question d’une autre société, avec une activité politique et une production démocratiquement gérée par des comités de base coordonnés entre eux, avec l’élection de représentants révocables à tout moment et ne disposant pas de privilèges. Un tel système est à l’opposé de la sanglante caricature de socialisme que fut le stalinisme.

    C’est en ce sens que la gauche aurait dû orienter ses efforts, avec audace et confiance envers les capacités révolutionnaires des masses. Trotsky, un révolutionnaire marxiste qui fut l’un des dirigeants de la révolution russe, a souligné dans son ouvrage consacré à cette révolution que ‘‘plus le prolétariat agit résolument et avec assurance, et plus il a la possibilité d’entraîner les couches intermédiaires, plus la couche dominante est isolée, plus sa démoralisation s’accentue ; et en revanche, la désagrégation des couches dirigeantes apporte de l’eau au moulin de la classe révolutionnaire.’’ Hélas, c’est une certaine timidité qui l’a provisoirement emporté, héritée des années de dictature et du poids de la pensée unique néolibérale consécutive à la chute du Mur de Berlin.

    Des partis de lutte

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    Le programme de transition

    Aujourd’hui, la compréhension des tâches exigées par la situation de crise économique (la “conscience politique” de la classe des travailleurs) est en retard sur cette situation objective. Cela s’est déjà présenté et c’est à cet effet que Trotsky avait élaboré le Programme de transition, en tant qu’aide pour que les révolutionnaires touchent d’abord les couches de la classe ouvrière les plus politiquement avancées, puis les masses de travailleurs par la suite.

    Dans ce texte écrit en 1938 en prévision de la Seconde Guerre Mondiale, on peut notamment lire que ‘‘Le chômage croissant à son tour approfondit la crise financière de l’État et affaiblit davantage le système monétaire instable’’. N’est-ce pas là une description presque parfaite de la crise qui se développe actuellement autour de la soi-disant “dette souveraine” ? Cela illustre l’extraordinaire actualité de ce texte.

    Le fossé entre la situation objective qui ne fait qu’empirer et la conscience de la classe ouvrière va se refermer au cours de la prochaine période. Les événements vont dans ce sens. Au bord du gouffre, la masse des travailleurs va se retourner contre le système capitaliste, parfois sans une idée claire de ce qui pourrait être mis à la place. La route vers une conscience socialiste et révolutionnaire peut cependant être considérablement raccourcie si la classe ouvrière devait s’approprier la méthode transitoire et un programme transitoire qui lie les luttes quotidiennes à l’idée du socialisme.

    Ainsi, concernant la lutte contre le chômage, le programme de transition développe la revendication de la répartition du temps de travail nécessaire en fonction des forces disponibles, avec embauches compensatoires et sans perte de salaire. Cette approche somme toute des plus logiques remet en fait puissamment en question le contrôle de l’embauche et, in fine, de la production par les capitalistes. Liée aux autres revendications du Programme de transition, notamment la nationalisation des monopoles, elle pose directement la question du contrôle et de la gestion des principaux leviers économiques par les travailleurs eux-mêmes.

    Les adversaires du marxisme dépeignent les revendications transitoires comme étant “impossibles”, “utopiques”, “irréalistes”, etc. Trotsky a précisé à ce titre : “La “possibilité” ou l’ “impossibilité” de réaliser les revendications est, dans le cas présent, une question de rapport des forces, qui ne peut être résolue que par la lutte.’’ Allant un peu plus loin, il a ajouté que : “Les révolutionnaires considèrent toujours que les réformes et acquisitions ne sont qu’un sous-produit de la lutte révolutionnaire. Si nous disons que nous n’allons demander que ce qu’ils peuvent donner […] alors la classe dirigeante ne donnera qu’un dixième ou rien de ce que nous demandons. Le plus étendu et le plus militant sera l’esprit des travailleurs, le plus sera revendiqué et remporté.’’
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    Même si la pression vers la tenue d’assemblées constituantes sur le modèle parlementaire bourgeois était trop forte, une agitation conséquente sur ce thème de la prise du pouvoir économique et politique aurait trouvé un écho et un soutien conséquents sur lesquels un puissant outil politique aurait pu être développé. Car il reste bel et bien nécessaire pour les luttes de disposer d’un prolongement politique. Nous ne parlons pas ici d’un ramassis de politiciens, mais bien d’un instrument de combat social visant à organiser le plus grand nombre vers un même objectif. Trotsky, toujours dans son Histoire de la révolution russe, disait que ‘‘Sans organisation dirigeante, l’énergie des masses se volatiliserait comme de la vapeur non enfermée dans un cylindre à piston. Cependant le mouvement ne vient ni du cylindre ni du piston, mais de la vapeur.’’

    La tâche cruciale aujourd’hui pour ceux qui aspirent à un changement de société fondamental est de construire de tels partis révolutionnaires, avec un programme qui lie les attentes quotidiennes du plus grand nombre à la lutte pour une société réellement socialiste, basée sur la propriété collective des moyens de production. Cette approche ne saurait pas directement être saisie à une échelle de masse et des partis révolutionnaires comme les sections du Comité pour une Internationale Ouvrière à travers le monde auront encore à argumenter en défense de ce point de vue avec acharnement. Mais la nécessité de s’organiser s’impose d’elle-même, de nouvelles formations politiques de gauche se développent, et elles constituent autant de laboratoires idéologiques pour les militants politiques, des lieux où les révolutionnaires peuvent participer au débat et à l’analyse de l’expérience concrète du combat politique.

    En Grèce, Syriza a démontré que de telles formations larges peuvent rapidement évoluer sous la pression des évènements. Même si le programme de cette coalition de la gauche radicale comporte encore selon nous de nombreuses faiblesses, son évolution vers la gauche a été réelle ces derniers mois. Cela peut se poursuivre pour autant que le débat démocratique soit plus favorisé en son sein, afin que l’expérience et les discussions des militants de la base puissent s’épanouir et être réellement reflétées dans la politique du parti. Il est également crucial que l’activité de celui-ci soit orientée vers les luttes et qu’elle ne considère pas l’activité électorale comme le moyen unique d’assurer l’arrivée d’une autre société.

    Le début d’une nouvelle ère

    Le développement de la situation actuelle n’est pas linéaire, la révolution y est à l’œuvre de même que la contre-révolution. Mais les bases matérielles qui poussent à la lutte pour un changement de société restent présentes. En Égypte, lors du premier tour des élections présidentielles, le candidat le plus identifié aux idéaux de la révolution du 25 janvier 2011 a obtenu 22%, à peine 2 et 3% derrière le candidat des Frères Musulmans et celui de l’armée et sans disposer de leurs solides réseaux. De plus, les Frères Musulmans avaient perdu près de 20% des voix qu’ils avaient obtenues aux élections législatives de janvier 2012. Cela illustre, en plus du développement de nouvelles structures syndicales et des grèves, le développement de la révolution vers le reversement du système économique qui soutenait la dictature. Mais l’armée est décidée à garder son pouvoir, raison pour laquelle elle avait sacrifié Moubarak en espérant ainsi freiner la colère des masses.

    Lénine disait notamment qu’une situation révolutionnaire pouvait s’épanouir quand ‘’ceux d’en bas ne veulent plus être gouvernés comme avant, et quand ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant’’. Il ajoutait : ‘’La révolution ne surgit pas de toute situation révolutionnaire, mais seulement dans le cas où, à tous les changements objectifs énumérés vient s’ajouter un changement subjectif, à savoir la capacité pour la classe révolutionnaire de mener des actions assez vigoureuses pour briser complètement l’ancien gouvernement qui ne tombera jamais, même à une époque de crise, si on ne le fait choir’’.

    Aujourd’hui, si le poids des années ‘90 est certes encore très grand en termes de recul de la conscience des masses et de faiblesse au niveau des organisations de luttes politiques et syndicales des travailleurs (notamment en raison du rôle joué par des directions syndicales qui ne croient pas en un changement de système), l’évolution peut être rapide. La sévérité de la crise économique fait tomber les masques et les occasions de construire un outil révolutionnaire de masse seront nombreuses.

  • La gauche véritable aura de réelles opportunités à saisir

    Dans tous les pays où la crise montre déjà son visage hideux, les paroles creuses des politiciens traditionnels perdent de leur effet. L’instabilité politique se développe en conséquence, tout comme de grandes opportunités pour la gauche véritable. En Islande, en Grèce, en Espagne, au Portugal et en Irlande, des formations de gauche ont obtenu de bons résultats électoraux. En Grèce, la possibilité d’avoir un gouvernement de gauche a même été réelle.

    Par Bart Vandersteene

    Nous n’en sommes pas encore là en Belgique, mais l’avalanche d’austérité devient de plus en plus concrète, et nous savons qu’elle est appelée à continuer sa course. Ce processus n’est toutefois pas linéaire. Pour l’instant, tous les niveaux de pouvoir attendent le 15 octobre – le lendemain des communales – pour lancer leurs nouvelles opérations d’austérité.

    Les communales seront sans doute dominées par les discours classiques des politiciens traditionnels. Les divers bourgmestres, parlementaires et ministres vont tout faire pour que leurs partis soient au pouvoir dans les communes. Cet accès au pouvoir implique un accès à des postes bien payés, à des emplois pour les amis et à des possibilités pour profiter du lobbying. Le vrai défi des partis traditionnels, c’est celuilà. C’est ce qui permet de comprendre les alliances et cartels sans principe entre tous les partis : de bleu-vert à Amay au rouge-orange à Liège en passant par le bleu-orange-vert à Namur. La pensée unique néolibérale conduit à l’interchangeabilité des partis.

    La gauche doit utiliser cette période d’attention accrue pour la politique locale afin de s’attaquer à cette pensée unique tout en mettant sur les rails la résistance contre l’austérité et pour une autre politique. Cette alternative doit se baser sur les besoins réels de la population, comme des logements abordables et de qualité, des emplois et des revenus décents et le droit à la mobilité et aux services collectifs. Les moyens existent. Le nombre de milliardaires en dollars continue d’augmenter, en Belgique comme ailleurs, en dépit de la ‘crise du siècle’.

    Les capitalistes sont assis sur une montagne d’argent, mais refusent d’investir. C’est une grève irresponsable du capital qui paralyse la société. Mais les médias et les politiciens traditionnels préfèrent ne pas s’en prendre à cette ‘‘irresponsable’’ grève du capital. Tous ensemble, ils mènent une lutte de classe pour défendre leurs intérêts, à nous de nous organiser aussi sérieusement. Notre plus grand atout est notre nombre : nous sommes les 99%.

    Les certitudes politiques s’effondrent, la volatilité électorale va croissant. C’est une opportunité pour la gauche. Lors des élections communales, il y aura différentes listes à gauche des partis traditionnels, des listes qui veulent répondre à l’aspiration au changement et à la recherche d’une alternative.

    Les exemples internationaux illustrent qu’une collaboration large, ouverte et démocratique des forces de gauche est la meilleure façon d’avancer. C’est pourquoi nous faisons partie de campagnes unitaires dans plusieurs villes. A Bruxelles nous participons à ‘‘Gauches Communes’’ avec le Parti Humaniste et le CAP, à Saint-Gilles, Ixelles, Anderlecht et Jette. A Gand et à Anvers, nous serons sur les listes de Rood !, liste que nous tirons à Gand. A Charleroi et La Louvière, nous participons à des listes ‘‘Front de Gauche’’, nom qui se réfère explicitement à l’initiative française qui a remporté 11,7% aux présidentielles sous la candidature de Jean-Luc Mélenchon. A Liège, nous discutons actuellement avec la liste Véga (pour vert et à gauche) de l’opportunité d’y avoir des candidats. A Termonde et Keerbergen, nous seront présents en tant que LSP-Rood ! et à Zottegem sur une liste de LEEF. Il y a en outre d’autres listes locales de gauche.

    Il n’y a pas encore d’initiative coordonnée de la gauche. Plusieurs raisons expliquent cette situation, dont le refus de la plus grande formation à gauche, le PTB, de collaboration sur base du respect des autres forces. L’unité ne peut pas se limiter à un petit ajout, à un ‘‘+’’ derrière le nom de leur parti. L’impact de la crise va faire de plus en plus sentir, ce qui inévitablement va renforcer l’aversion envers les partis traditionnels. Ces partis n’offrent aucune alternative et défendent tous la même politique d’austérité. Seul un programme socialiste cohérent qui remet en question les dogmes capitalistes peut offrir une réelle réponse à la détérioration de notre niveau de vie. La pression pour l’unité à gauche sera encore plus forte aux élections législatives de 2014. Nous voulons renforcer cette pression et aider à construire une alternative conséquente à gauche.

  • C’est au chômage qu’il faut s’en prendre, pas aux chômeurs !

    La Ministre De Coninck précipite les chômeurs dans la pauvreté

    Le gouvernement Di Rupo Ier est arrivé au pouvoir fin 2011 avec un accord gouvernemental portant sur 11,3 milliards d’euros d’assainissements sur le dos de la population. Comme c’est souvent le cas, les plus faibles sont les premiers attaqués et les chômeurs ont été les plus exposés aux premiers coups. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que les négociateurs se mettent d’accord sur la réduction drastique des allocations à un niveau bien inférieur au seuil de pauvreté. Les chômeurs n’ont que peu de temps pour s’y préparer.

    Par Sanja (Anvers), habituée des petits boulots et du chômage

    La diminution des allocations débutera à partir de novembre (tiens, tiens, après les communales…) et s’effectuera par étapes. Il s’agit en moyenne d’une diminution de 25% des allocations. Pour les ‘‘chefs de ménages’’, il s’agit d’une diminution de 12%, et de 17,5% pour les célibataires. Mais les cohabitants légaux vont perdre 41,5% et ne toucheront plus que 483 euros par mois. De son côté, la ministre de l’Emploi Monica De Coninck (SP.a) perçoit un salaire net de 10.708 euros par mois, l’équivalent du revenu cumulé de 22 chômeurs cohabitants.

    Pénurie d’emplois : la faute aux chômeurs ?

    La ministre soutient que cette mesure antisociale est un petit ‘‘coup de main’’ pour ceux qui ont abandonné la recherche d’un travail par ‘‘paresse’’, ‘‘démotivation’’, ‘‘manque de volonté’’. La fable du profiteur qui pille la sécurité sociale sert à masquer la réalité du manque d’emplois. C’est le cas en Wallonie et à Bruxelles, mais aussi en Flandre. Fin mai, il y avait ainsi 22.000 postes vacants pour les 188.222 demandeurs d’emploi flamands. Le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 3,2% en Flandre par rapport à 2011, et de 7,9% parmi la jeunesse. Partout en Belgique, les jeunes sont surreprésentés dans les jobs intérimaires et sont les premières victimes d’un ralentissement économique.

    Histoire d’encore aggraver la situation des jeunes, le gouvernement a remplacé le stage d’attente par un ‘‘stage d’insertion professionnelle’’. Concrètement, cela signifie que les jeunes doivent attendre un an (et non plus 9 mois le plus généralement) avant de percevoir une allocation. Ces jeunes sont-ils trop paresseux pour chercher un emploi inexistant ou sontils victimes du système ?

    Le gouvernement veut obliger les chômeurs à accepter n’importe quel emploi à n’importe quelle condition, ce qui met sous pression l’ensemble des salaires et des conditions de travail. Les emplois de qualité disparaissent dans une spirale infernale qui ne laisse place qu’à la précarité.

    Et si la ministre était une travailleuse sans emploi peu qualifiée de plus de 50 ans ?

    Fin avril s’est déroulé un débat entre la ministre De Coninck et des représentants syndicaux de la CSC et de la CGSLB. Des chômeurs étaient également présents pour témoigner. Parmi eux se trouvait une chômeuse de plus de 50 ans qui, après une longue carrière, n’a plus trouvé d’emploi. Selon le rapport du débat sur le site dewereldmorgen. be, la ministre aurait répondu: ‘‘Je suis aussi une cinquantenaire ; je ne peux pas imaginer que quelqu’un me dise que je ne peux plus travailler. Il y a beaucoup de préjugés sur ce groupe, mais ils sont faux.’’ La ministre semble oublier que tout le monde ne bénéficie pas de sa position privilégiée. Que ferait-elle si elle était peu qualifiée et dépourvue de ses réseaux professionnels ?

    Il nous faut une réponse socialiste

    Les attaques contre le système de chômage et la flexibilisation du marché du travail s’accompagnent d’une attaque contre les pensions, les budgets alloués aux logements sociaux, l’enseignement, les transports publics et de nombreux autres services publics. Cette logique néolibérale mine systématiquement notre pouvoir d’achat, ce qui enfonce encore plus notre économie dans la crise.

    Il nous faut dépasser les limites du système capitaliste. La seule solution qui permet d’attaquer le chômage structurel actuel est de répartir le travail disponible, en instaurant la semaine des 32 heures de travail avec maintien du salaire et embauches compensatoires. Les partis traditionnels sont effrayés par ce qu’implique de défendre une telle mesure. A nous de développer notre propre outil politique : un nouveau parti des travailleurs qui joue un rôle dans l’organisation des luttes sociales. Un parti de ce type serait le meilleur endroit où débattre de l’organisation de la lutte mais également, et surtout, des bases à poser pour sortir du capitalisme et instaurer une société socialiste démocratique

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