Tag: Belgique

  • Conflit à Bpost : Visite du piquet de Woluwe

    Mais jusqu’où vont-ils assainir ?

    Depuis lundi les postiers ont débrayé à différents endroits à Bruxelles. Mercredi dernier Woluwe, Ixelles ou encore Laeken, entre autres, étaient bloqués. En cause : une nouvelle mouture du logiciel géoroute qui vise à supprimer 8 postes dans la distribution du courrier à Woluwe. Il s’agit de 20% des effectifs !

    Par Nico M. (Bruxelles)

    En discutant avec les travailleurs sur le piquet, on peut appréhender ce que la direction de La Poste, devenu Bpost, a entrepris durant les dernières années : une réduction conjuguée des effectifs et des conditions de travail. Certains postiers expliquent qu’au début de leur carrière, le nombre de tournées dépassait les 50 pour un bureau donné. Aujourd’hui, dans ce même bureau, avec les plans successifs, on se retrouve avec une vingtaine de tournées. On comprend mieux la colère accumulée depuis toutes ces années. La direction a détruit peu à peu les conditions de travail des facteurs (avec notamment une surcharge). Géoroute, qui a été présenté comme un progrès pour la distribution du courrier, n’est que l’instrument qui a organisé ce saccage.

    On ne s’arrête pas là : la surcharge de travail s’est accompagnée de l’élimination progressive des anciens statuts de facteur plus avantageux (salaires, protection,…). Au piquet, les facteurs encore nommés ne sont plus majoritaires et sont côtes-à-côtes avec les nouveaux facteurs, les ‘‘remplaçants’’. Ceux-ci font exactement le même boulot mais sont moins payés et ne reçoivent pas les divers avantages des nommés (les chèques-repas par exemple).

    On réduit les effectifs, on casse les statuts, on ne nomme plus les travailleurs : on organise le service public comme une entreprise privée. C’est de toute façon cela qu’ils prévoient : la libéralisation totale de la distribution du courrier. Cette politique de privatisation est payée en première instance par les travailleurs qui font concession sur concession. Ensuite, comme c’est le cas avec l’énergie par exemple, on présentera la facture aux usagers en augmentant les prix : rien n’arrête la soif de profit.

    … et quand allons nous mettre en place un plan d’action?

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    Une victoire à Woluwe

    A la sortie de la réunion de concertation pour le bureau de Woluwe, les nouvelles étaient bonnes. En effet la direction est revenue sur le plan de suppression de 8 postes et elle garantit le maintien de toutes les tournées.

    Ces trois jours de grève ont été cruciaux et déterminant pour obtenir cette victoire. Nous devons saluer l’action coordonnée des postiers de Woluwe et des bureaux d’Ixelles ou Laeken venus en solidarité.

    Cette victoire illustre la capacité des travailleurs à remporter des victoires significatives. Cela donne aussi la direction à prendre pour récupérer les conditions de travail mises à mal durant toutes ces années.
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    Sur le piquet, la colère s’accompagne de combattivité. Ce mouvement de grève est spontané, il illustre la possibilité d’organiser la lutte. Ce mercredi matin, les syndicats rencontraient la direction de Bpost pour une concertation autour des problèmes à Woluwe. Les conclusions de cette réunion ne sont pas encore connues (voir le cadre ci-contre, NDLR) mais il y a peu de chances que Bpost revienne en arrière et recule d’elle-même sur ses attaques. Au mieux elle ne supprimera pas 20 % mais un peu moins. Or au même moment, dans le Hainaut, les postiers sont aussi en grève : en cause l’absence de clarté sur la notion de ‘‘norme’’ censée régir la charge de travail. Dans ces deux cas, la question du manque de personnel est centrale, les plans de restructuration successifs ont supprimés des milliers d’emplois.

    Il est urgent d’organiser à la base, dans chaque bureau dans chaque dépôt, des discussions qui posent la question de structurer ces luttes. Par exemple, au piquet, la question de géoroute est un point mais les conditions de travail des ‘‘remplaçants’’ constituent aussi un des sujets discutés.

    Les syndicats devraient organiser ces débats rapidement et collectivement mettre en place un plan d’action capable d’unifier tous les travailleurs du secteur autour d’un carnet de revendications. Un tel plan permettrait de donner aussi confiance aux travailleurs qui n’ont pas encore débrayé en illustrant qu’il s’agit d’une lutte collective pour les conditions de travail de tous.

    Une lutte unifiée de tout le secteur est plus que nécessaire. Mais si on se remémore les questions brûlantes que vivent les cheminots avec leur propre calendrier en vue de la privatisation du rail, il n’y a qu’un pas à franchir pour mettre à l’ordre du jour une lutte collective entre ces deux secteurs. Au même moment, ce mercredi matin pendant que nous étions au piquet à Woluwe, une réunion à Genk entérinait la fermeture complète du site de Ford pour 2014. La question d’une lutte généralisée en Belgique pour la défense de l’emploi doit être mise à l’ordre du jour. Ne négocions pas chacun dans notre coin mais luttons tous ensemble pour nos emplois, pour nos conditions de travail et contre l’austérité !

  • Tandis que coût de la vie s’envole, les patrons chargent l’index

    Ces derniers mois, les patrons, les partis traditionnels et les médias dominants n’ont pas tari d’idées pour ‘‘réformer’’ le mécanisme de l’index, le mécanisme d’adaptation automatique des salaires à la hausse des prix. Ces diverses propositions ont pour objectif de créer un climat défavorable aux travailleurs dans le cadre des négociations entre syndicats et patrons portant, entre autres, sur nos salaires pour les deux prochaines années. Avec l’indexation et l’adaptation partielle des salaires aux prix, les travailleurs peuvent encore sauvegarder une partie de leur niveau de vie. Mais pour les grandes entreprises, cette protection est de trop dans une situation d’insécurité économique et de crise de l’euro.

    Par Peter Delsing

    Les propositions patronales visent à vider l’index de sa substance, alors que cet outil pour les travailleurs est déjà considérablement affaibli. Syndicats, le journal de la FGTB, a calculé que le prix des produits compris dans le panier qui sert à calculer l’index a augmenté de 15,66% entre 2005 et 2010. Cela ne tient pas compte de l’augmentation des prix de l’essence qui, depuis l’introduction de l’index-santé, n’est plus compris dans l’index, au contraire du gaz et de l’électricité. Et heureusement ! Mais l’essence, c’est quand même important pour les ménages belges : depuis début septembre, les prix battent les records. Certains à droite veulent aller plus loin et retirer tous les prix de l’énergie, donc également le gaz et l’électricité.

    Hausse des prix, instabilité, crise et nature chaotique du système

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    500 millions de livres de profits grâce à la spéculation alimentaire

    Ces deux dernières années, la banque britannique Barclays a réalisé un profit de 500 millions de livres (626 millions d’euros) grâce à la spéculation sur l’alimentation. Goldman Sachs, Morgan Stanley et Barclays forment le trio de tête de la spéculation alimentaire. Alors que, chez les gens normaux, on apprend aux enfants en bas âge à ne pas jouer avec la nourriture, les choses sont différentes pour les grands banquiers. Eux, ils jouent avec des stocks astronomiques de nourriture, poussent les prix vers le haut et réalisent de gigantesque profits en condamnant des millions de personnes à la faim.

    Les grandes banques parient sur les prix alimentaires et font de la nourriture un produit financier. La faim et la pauvreté deviennent ainsi des ‘opportunités d’affaires’. Un système peut-il être plus cynique que ça ? En 2010, Barclays a réalisé un profit de 340 millions d’euros grâce à la spéculation alimentaire, contre ‘seulement’ 189 millions en 2011, une diminution expliquée par la diminution du prix du maïs et du soja. Les prix élevés de 2010 étaient de très bonnes affaires. Depuis 2000, les institutions financières ont misé plus de 200 milliards de dollars sur le marché des “ressources agricoles”.

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    Les hausses des prix se font sentir sur plusieurs domaines. En 2011, en Belgique, l’inflation était de 3,49%, et elle sera probablement autour des 3% pour l’année 2012. Dans une période de crise, certains prix ont tendance à augmenter – à cause de pénuries consécutives à la nature non-planifiée de la production capitaliste ou à cause des quasi-monopoles tels qu’Electrabel. Mais d’autres prix ont aussi tendance à diminuer quand l’économie entre dans une récession sévère. Lors de l’année de crise 2009, l’économie belge s’est contractée de -2,7% et les prix n’ont augmenté que de 0,26% cette année-là, un chiffre historiquement faible.

    Mais aujourd’hui, alors que nous entrons dans une nouvelle phase de récession, la tendance reste à l’augmentation des prix. Le prix des logements n’a ainsi commencé que très récemment à diminuer en Belgique (-2% durant le premier trimestre de 2012 comparé au dernier trimestre de 2011). Mais d’après l’OCDE et le magazine ‘The Economist’, les prix des logements belges restent surévalués de 50% à 56%. Cette bulle n’a pu grandir qu’à cause du refus des gouvernements successifs de mener une politique sociale d’investissements dans la construction de logements sociaux abordables et convenables.

    En plus, le coût réel du logement est consciemment sous-estimé dans le calcul de l’index. Le loyer d’une maison ne compte par exemple que pour 6,23% du budget d’un ménage d’après le nouveau panier de l’index instauré en 2004. Pour beaucoup de familles, la réalité est pourtant plus proche des 25 à 30% (voire plus).

    La hausse des prix de l’énergie – électricité et gaz – a été stimulée par la politique irresponsable de libéralisation et par la cupidité d’entreprises comme Electrabel et GDF-Suez. Le gaz et l’électricité doivent être protégés de la soif de profits, cela doit être un service à la collectivité placé sous le contrôle démocratique de celle-ci. Quant à la hausse du prix de l’essence, elle résulte de la spéculation boursière et de l’instabilité provoquée au Moyen-Orient par le capitalisme sénile. L’ensemble du secteur de l’énergie doit être planifié de façon démocratique en fonction des besoins de la population et dans le respect de l’environnement.

    Depuis 2007, les marchés alimentaires ont connu deux chocs qui ont fait augmenter les prix de plus de 50% (Wired, 6 mars 2012). Dans les pays occidentaux, cela a entraîné des prix plus élevés dans les supermarchés et une grande pression sur le budget familial mais dans le monde néocolonial, il a été question de véritables famines.

    Les conditions météorologiques plus extrêmes, dans ce système capitaliste incapable de gérer la crise écologique, ont conduit à de plus fréquentes sécheresses. Cela a par exemple eu un impact sur les récoltes de maïs aux Etats-Unis et en Russie, avec en conséquence des pénuries et une hausse des prix. L’utilisation de certaines céréales pour des biocarburants a aussi contribué à ce processus. Plus fondamentalement, la situation résulte d’un système non planifié où seul domine le profit à court terme, sans prendre en considération l’homme ou l’environnement. Les hausses de prix alimentaires sont aussi stimulées par la spéculation des fonds d’investissements privés et des banques d’investissements (Goldman Sachs, Barclays,…) Le ‘soutien aux banques’ et à leurs profits ont ainsi volé le pain de la bouche de 115 millions de personnes à travers le monde néocolonial depuis 2008 (chiffre de la Banque Mondiale).

    Pas touche à l’index !

    Les propositions des patrons et de leurs politiciens pour réformer l’index sont diverses et variées. On parle notamment d’indexer uniquement le salaire net, après imposition, ce qui mine notre sécurité sociale (nos pensions, nos soins de santé, nos allocations,…). On parle aussi de n’adapter que les salaires les plus bas. Mais l’index n’est pas un instrument de redistribution des richesses, seulement un instrument d’adaptation des salaires à la hausse des prix.

    Les salaires des grands managers doivent être limités par une taxe plus élevée sur les hauts revenus, ou – pourquoi pas – en introduisant une différence maximale entre les grands salaires et les autres, sur base d’une décision politique impulsée par le mouvement syndical puisqu’on ne peut s’en remettre à l’Etat capitaliste. La Fédération des Entreprises Belges (FEB) a aussi émis l’idée de négocier sur base de l’estimation d’un taux d’inflation sur deux années, ce qui revient à être dépendants de la décision arbitraire du patronat ou de ce que ce patronat essaie de vendre aux directions syndicales tous les deux ans lors de l’Accord Interprofessionnel. Bien sûr, Karel Van Eetvelt (de la fédération patronale Unizo) n’a pas pu s’empêcher d’aller plus loin : si on ne peut pas toucher à l’index, il faut laisser les travailleurs bosser deux heures de plus par semaine, sans la moindre adaptation du salaire !

    Les travailleurs et leurs familles doivent lutter pour la restauration complète de l’index afin que les adaptations des salaires et des allocations représentent réellement l’augmentation du coût de la vie rencontrée ces 30 dernières années. Chaque bricolage de l’index doit être rejeté. Les patrons et les politiciens établis veulent essentiellement que le pouvoir d’achat et le niveau de vie des travailleurs et de leurs familles se détériore plus vite que dans les pays voisins (la ‘‘compétitivité’’). Obtenir des salaires décents et disposer d’une bonne sécurité sociale, cela se heurte au capitalisme et à sa crise sans issue. Les richesses sont pourtant suffisantes dans la société : entre 1970 et 2011, la croissance économique moyenne fut de l’ordre de 2,3%, bien que ce rythme diminue. Le capitalisme assure que cette richesse soit répartie de manière sans cesse plus inégale. Les travailleurs et les jeunes doivent s’opposer à ce système. Lutter pour la défense de droits sociaux fondamentaux comme l’index, cela signifie lutter pour une autre société, une société socialiste.

  • L’espace s’agrandit pour une gauche conséquente. Le PSL félicite le PTB+ pour ses bons résultats

    Dimanche dernier, le PTB+ a réalisé d’excellents résultats, notamment à Anvers et en région liégeoise. Ces bons résultats illustrent le potentiel existant pour les forces d’opposition de gauche. Le PSL félicite les camarades du PTB + pour cette percée.

    Par Bart Vandersteene et Anja Deschoemacker

    Les scores obtenus par toutes les initiatives de gauche, et en particulier ceux des listes PTB +, prouvent que l’espace existe bel et bien pour la construction d’une réelle force de gauche en Belgique. En Flandre, les résultats électoraux ont été particulièrement bons à Anvers, Genk et Zelzate. En Wallonie, les scores ont été élevés à Liège, Herstal, Seraing, Flémalle, Charleroi, Mons et La Louvière. A Bruxelles, le PTB + a obtenu ses premiers élus à Molenbeek et Schaerbeek.

    Nous espérons que le PTB + jouera un rôle de force d’opposition active contre les politiques d’austérité et offrira ainsi une voix à la résistance qui se développera dans les rues, les quartiers, les lieux de travail et parmi la jeunesse. Nous espérons également que le PTB + sera préparé à travailler dans l’unité, avec les autres forces de gauche.

    Dans différentes régions, d’autres forces de gauche ont pu obtenir des résultats importants. A Liège, la liste VEGA, qui comprenait également des membres du PSL comme candidats d’ouverture, a atteint les 3,6% et a dorénavant un élu. À Saint Gilles, la liste Gauches Communes tirée par Anja Deschoemacker a obtenu 3,7% des voix, sans avoir d’élu. Dans la même commune, le PTB a eu 3,8%, sans élu non plus. Mais un front de gauche entre ces deux listes aurait permis d’obtenir au moins deux élus. A Gand, une liste commune du PTB et de Rood ! aurait permis d’envoyer une voix d’opposition de gauche au conseil communal.

    Nous pensons que la gauche doit adopter une approche inclusive pour construire l’expression politique de l’opposition à la politique néolibérale d’austérité. Tout au long de l’inévitable résistance qui sera nécessaire au cours des mois et années à venir, une gauche large et forte pourra être développée. Avec ses excellents résultats, le PTB+ peut jouer un rôle important dans ce processus. Nous espérons que les forces de gauche organisées et inorganisées pourront travailler de concert à une unité dans la diversité afin de renforcer la voix de l’opposition croissante à la logique néolibérale et au capitalisme.

  • La Belgique, eldorado fiscal

    Le 14 septembre dernier, une dizaine de milliers de militants de la FGTB ont défilé dans les beaux quartiers d’Ixelles, à Bruxelles, pour dénoncer le régime fiscal belge, extrêmement favorable aux plus riches. Comme pour justifier (s’il le fallait encore) la pertinence de cette mobilisation, une polémique a éclaté peu de temps avant quand le milliardaire français Bernard Arnault (4e fortune mondiale et première fortune européenne…) a demandé la nationalité belge. Et pas par amour des gaufres…

    Par Nicolas Croes, article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

    Bernard Arnault, c’est l’homme aux 41 milliards de dollars qui se trouve derrière les marques Dior, Givenchy, Louis Vuitton, etc. Il est aussi connu pour avoir une très sainte horreur de contribuer à la solidarité collective. En 1981, lors de l’accession de François Mitterrand à la présidence de la république, il s’était envolé vers les Etats-Unis et, cette fois-ci, il nous refait le coup, à destination d’un pays qui a su gagner son cœur grâce à la déduction des intérêts notionnels et d’autres mesures fiscales favorables aux plus nantis.

    La volonté du gouvernement français de s’en prendre, un peu, aux plus riches dans le contexte de crise économique se heurte à la résistance des riches. En juin dernier, une étude menée par CoreData Research auprès de 361 millionnaires français a révélé que 41% d’entre eux envisageaient un départ de France. Et en Belgique, contrairement à la France, il n’existe quasiment pas de taxation sur le capital, ni d’impôts de solidarité sur les fortunes (ISF).

    Arnault est d’ailleurs loin d’être le seul à avoir choisi notre pays ; la Belgique compterait environ 2.000 exilés fiscaux français. Ainsi, en septembre, Hugues Taittinger (propriétaire du champagne du même nom) a reçu la nationalité belge. Il s’était installé il y a quelques années dans notre pays après avoir piqué une grosse colère en devant payer ses impôts en France. Le pauvre avait même dû vendre des actions de son groupe à cet effet.

    Mais revenons-en à Arnault. En trois ans (de 2009 à 2011), sa société LVMH Finance Belgium et ses filiales ont réalisé 630 millions d’euros de bénéfices, pour ne payer que 24 millions d’euros d’impôts. Faites le compte : il s’agit d’un taux d’imposition de 3,84% ! Pas étonnant que la Belgique soit devenue son ‘‘centre financier opérationnel’’ ! Généralement, les partis traditionnels défendent cette gentillesse fiscale en disant que c’est nécessaire afin de soutenir la création d’emplois. Sauf que, dans ce cas précis, la douzaine d’entreprises dont il est question ont engagé… 7 équivalents temps-plein.

    Du côté des grands partis toujours, on ne manquera pas de s’étonner de la réaction de Théo Francken (N-VA), membre de la commission des naturalisations de la Chambre, qui a déclaré, et en français (comme quoi…) : ‘‘Laissez venir ces Français.’’ L’histoire ne dit pas s’il lui a été demandé s’il parlait bien néerlandais… Les riches ont clairement le soutien enthousiaste de leurs représentants politiques. Les travailleurs et leurs familles ont aussi besoin de relais politiques !

  • Une nouvelle crise politique est inévitable

    Comment éviter que ce soit à la classe ouvrière de payer la facture ?

    En Flandre, les élections communales semblent n’avoir qu’un seul thème : la N-VA. Dans quelle mesure est-elle en mesure de poursuivre sa percée ? Les bastions locaux des partis traditionnels résisteront-ils à l’attaque ?

    Par Els Deschoemacker

    Cette question est importante non seulement en Flandre, mais aussi du côté francophone. La stabilité de l’ensemble du système politique belge est une fois de plus menacée, c’est l’avertissement lancé tant par les politiciens, tant flamands que francophones. Alexander De Croo, le président de l’Open-VLD (un parti littéralement en état de siège), a déclaré dans le magazine Knack : ‘‘De Wever veut occuper Anvers, conquérir la Flandre puis bloquer la Belgique.

    C’est l’enjeu de 2014. Les électeurs devront faire un choix sans équivoque : un parti libéral (ou plutôt ce qui reste de sa dépouille, NDLR) qui veut réformer le pays ou un parti nationaliste qui veut le diviser.’’

    La terreur éprouvée par De Croo et beaucoup d’autres est justifiée. Mais s’il n’est pas encore certain que la NVA désire véritablement la scission du pays, il est par contre très clair qu’une plus grande autonomie est sur la table afin d’aller encore un peu plus loin en termes de dégradation sociale. Les recettes politiques de De Croo & Co ne vont pas les aider à regagner des voix. Un menu comprenant de l’austérité, de l’entrée au dessert, ne sauvera pas les partis traditionnels et gonflera encore le score de la N-VA sur base du ressentiment croissant parmi la population.

    Les mauvaises nouvelles sont pour après les élections communales. Il nous a déjà fallu avaler une austérité de 13 milliards d’euros cette année, mais le gouvernement parle déjà d’au moins 5 milliards supplémentaires à nous enfoncer dans la gorge. De son côté, le gouvernement parle d’une somme comprise entre 700 millions et un milliard d’euros et de mesures comme un saut d’index pour les fonctionnaires et les enseignants. Nous attendons encore ce qu’il en sera du côté de la Région wallonne et de la fédération Wallonie- Bruxelles, et de même pour les communes, mais les nouvelles ne seront pas meilleures.

    ‘‘Les Belges les plus pauvres épargnent et consomment moins’’ a titré le quotidien économique flamand De Tijd. Entre 2009 et 2012, le Belge s’est en moyenne appauvrit de 5,3%, ce qui illustre assez clairement de quoi notre avenir sera constitué. C’est ce processus, qui a démarré bien avant la crise économique, qui a conduit à la fragmentation du paysage politique flamand. Et la base de tous les partis politiques traditionnels va continuer à s’éroder. Les élections de 2014 sont comme une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de l’establishment politique belge.

    Jusqu’à présent, tout a été tenté pour isoler la N-VA, même la compromettre à l’exercice du pouvoir au gouvernement flamand. Cette tactique est vouée à l’échec. Une trop grande victoire de la N-VA pourra causer des fissures dans les autres partis, ce que craint surtout le CD&V, l’ancien parti-pivot de Flandre. Une réorganisation du paysage politique flamand n’est pas à exclure avec peut-être la constitution d’un pôle flamingant et de droite autour de certaines parties de la N-VA.

    Si le mouvement syndical ne veut pas être la plus grande victime de ce processus, il n’a d’autre choix que de s’organiser et de riposter. Il existe suffisamment de possibilités pour cela. Ce que le mouvement syndical doit craindre le plus, c’est cette bonne vieille méthode de diviser pour mieux régner. La solidarité entre les travailleurs des services publics et privés, entre jeunes et vieux, entre Wallons, Bruxellois et Flamands est indispensable. Au sein des syndicats, nous devons nous battre pour une opposition unie et combative ainsi que pour une direction qui accepte de rompre les liens entretenus entre les syndicats et leurs ‘‘partenaires privilégiés’’ néolibéraux. Tant que nous resterons pieds et poings liés à ces partis, nous resterons à la merci de la droite. Il est absolument nécessaire de construire un nouveau parti des travailleurs capable d’organiser politiquement le monde du travail et de lutter pour une société socialiste !

  • Quel budget alternatif pour les communes ?

    Lors des élections communales, le pragmatisme domine plus encore que d’ordinaire. Par ‘‘pragmatisme’’, on entend l’acceptation du contexte actuel. Tous les partis dominants acceptent donc la logique des coupes d’austérité à opérer après les élections, à cause de la hausse des frais et de la baisse des revenus. Ils acceptent donc le système actuel où tous les profits sont détenus par une petite minorité de nantis aux revenus moins taxés que ceux d’un retraité.

    Par Anja Deschoemacker, tête de liste de ‘‘Gauches Communes’’ à Saint-Gilles

    Le PSL refuse de voir la discussion être limitée par une logique de financement qui considère en premier lieu les intérêts d’une élite qui s’enrichit au détriment des autres, car cela entraîne des attaques antisociales contre le personnel communal, les services publics, etc. La situation actuelle est notamment issue du fait que les communes ont joué au casino financier avec le Holding Communal et Dexia, et que l’argent misé a été perdu. De nombreuses communes ont de plus contracté des emprunts pour le ‘sauvetage’ de Dexia. Afin de compenser ceux-ci, les partis dominants actuels – les trois vieux partis traditionnels ainsi que les Verts et la N-VA – iront puiser dans les ressources de la collectivité.

    Notre approche est totalement inverse, et les moyens existent pour la concrétiser. Malgré la crise, “les Belges” (pris au sens large bien entendu…) n’ont jamais été aussi riches ! Les données de la Banque Nationale parlent d’une fortune financière nette de 759,4 milliards d’euros pour les particuliers. Mais la répartition est fort loin d’être harmonieuse. Si les grandes entreprises continuent d’amasser des profits astronomiques (notamment grâce à des mesures comme la déduction des intérêts notionnels), le taux de pauvreté connaît lui aussi une courbe ascendante. Alors que même des retraités aux pensions microscopiques sont imposés sur leurs maigres revenus, il n’en va pas de même pour les super-riches. Pour ces derniers, la Belgique est un eldorado fiscal, au contraire des salariés, des allocataires sociaux et de ceux qui vivent réellement des fruits de leur travail et non de celui des autres.

    Les salariés belges produisent suffisamment de richesses pour assurer à chacun une place dans un crèche, dans une école ou dans un logement, pour que chaque retraité ou personne handicapées ait droit à une assistance personnalisée ou une place dans un home ou encore pour que tous les salariés puissent connaître un emploi avec des conditions de salaire et de travail qui leur assurent un avenir stable.

    Céder au chantage des plus riches signifie aller chercher l’argent dans les poches de la grande majorité de la population. Mais cette politique d’austérité frappe de plein fouet son pouvoir d’achat, ce qui entraîne des hoquets dans l’économie, et ensuite encore moins de moyens pour la collectivité. C’est un cercle vicieux.

    “Cela ne dépend pas des compétences communales”, peut-on régulièrement entendre de la bouche des politiciens. Et il est exact de dire que les possibilités des communes pour aller rechercher l’argent là où il se trouve sont limitées par les échelons du fédéral ou du régional. Les communes ont aussi tout un tas de dépenses courantes dont elles ne peuvent pas disposer librement. Mais il est tout aussi correct d’affirmer que tous les moyens dont les communes disposent ne sont pas utilisés comme elles pourraient l’être.

    Depuis 1993, une loi permet à un bourgmestre de réquisitionner un logement vide pour y loger des sans abri (1). Depuis lors, elle n’a été appliquée qu’une seule fois (!), dans la commune de Philippeville. Pourquoi ne pas appliquer cette loi et en revoir l’étendue afin de pouvoir transformer ces bâtiments en logements sociaux grâce à une société publique de logements sociaux chargée d’assurer leur rénovation et leur utilisation ? Pourquoi ne pas imposer aux entreprises de payer une contribution à la commune pour financer les transports en commun et l’utilisation du réseau de transport ? Pourquoi ne pas appliquer des amendes socialement juste, avec des montants liés aux revenus des contrevenants ?

    Des choix radicalement différents s’imposent également en matière de dépenses : la construction de maisons sociales ou la création de places dans les crèches et les écoles (on pourrait aussi parler de l’assistance aux personnes âgées ou des possibilités de loisirs accessibles à tous) sont des éléments sont plus importants pour la qualité de vie d’une ville ou d’une commune qu’un nouveau projet de prestige…

    Bien entendu, il est impossible de mener une politique foncièrement différente au niveau des communes – nous ne sommes pas en faveur du “socialisme dans une seule ville”. Mais des communes peuvent s’engager dans la lutte pour une politique radicalement différente. Au chantage des super-riches, opposons la mobilisation de la classe des travailleurs et des autres couches défavorisées de la population. Une commune gérée par une majorité réellement socialiste pourrait servir de balise à la lutte de la classe des travailleurs de tout un pays et jouer un grand rôle dans le développement de celle-ci.


    (1) Il s’agit de la loi relative au Programme d’urgence pour une société plus solidaire. On l’appelle plus communément la loi Onkelinx, ce qui ne manque pas d’ironie…

  • Interview : Finghin Kelly, candidat de Gauches Communes et membre du Socialist Party

    Partout en Europe, on observe la mise en place de politiques d’austérité ‘‘pour faire face à la crise’’ et, partout en Europe, ce sont les travailleurs et leur famille qui en payent le prix. Pendant ce temps, la Troïka (UE, BCE et FMI) cherche à faire croire que les travailleurs grecs, espagnols et irlandais ne récoltent que ce qu’ils ont semés. Nous nous sommes entretenus à ce sujet avec Finghin Kelly, collaborateur de Paul Murphy, eurodéputé irlandais du Socialist Party (un parti-frère du PSL) et 10e candidat sur la liste de ‘‘Gauches Communes’’ à Saint-Gilles.

    Par Stéphanie (Bruxelles)

    Tout comme Panayota Maniou, militante grecque de SYRIZA et 11e candidate pour ‘‘Gauches Communes’’ à Saint-Gilles également, il tient à mettre en avant la nécessité de construire un mouvement large des travailleurs qui entre en confrontation directe avec le pouvoir en place.

    Socialisme.be : Pourquoi as-tu décidé de te présenter sur les listes de Gauches Communes?

    Finghin Kelly : À travers l’Europe, on voit que la classe des travailleurs fait face aux politiques d’austérité et à des attaques sur son niveau de vie. Tout cela pour payer le sauvetage des banques, pour leur faire payer une crise dont ils ne sont pas responsables ! Des milliards d’euros de coupes budgétaires sont réalisées dans les services sociaux, la fonction publique et notamment dans les communes. Pour les élections communales d’octobre, c’est important d’avoir des candidats qui une fois élus, n’hésiteront pas à se dresser contre ces programmes d’austérité et utiliseront leur position pour construire une alternative à cette austérité au nom des travailleurs.

    Une des principales raisons de ma candidature repose également sur le fait que les institutions européennes font en sorte de mettre en œuvre les politiques d’austérité à travers l’Europe en tentant de diviser au maximum les travailleurs européens en leur disant que les travailleurs des “PIIGS” (Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne) ont mérité ce qui leur arrive. Dans les faits, les travailleurs grecs, irlandais ou espagnols ne sont pas nos ennemis. Et je peux vous affirmer que les Irlandais du Socialist Party soutiennent à 100% les travailleurs belges qui se battent actuellement, eux aussi, contre l’austérité.

    Socialisme.be : Quelles sont les conséquences de la crise pour la population irlandaise ?

    F.K. : Les conséquences sont désastreuses. Le gouvernement a vidé les caisses de l’Etat à hauteur de 64 milliards d’euros pour sauver les banques. En suivant les instructions de la Troïka, il a ensuite instauré un programme d’austérité sans précédent qui a fortement fait baisser le niveau de vie de la population. Le gouvernement a essayé de faire croire que si nous coupions dans les budgets, nous pourrions sortir de la crise. C’est ce qui a justifié des coupes majeures dans les services publics, les soins de santé, l’éducation. Le gouvernement planifie actuellement 3,5 milliards de coupes pour décembre de cette année. Bien évidemment, ces programmes ne fonctionnent pas. On observe que l’économie irlandaise tombe en récession et, en réalité, il n’y a que très peu de perspectives de croissance économique pour l’avenir.

    Le taux de chômage a explosé et atteint aujourd’hui 14,8%. Et ce chiffre, bien qu’effrayant, n’est pas représentatif du nombre réel de pertes d’emploi dans la mesure où le pays connait une émigration massive. On comptabilise 1000 départs de jeunes par semaine, preuve d’un réel manque de perspectives parmi les jeunes qui ont par exemple vu être réintroduit le minerval obligatoire pour l’accès à l’enseignement supérieur. Ce qui signifie que 10.000 étudiants ne pourront pas se permettre de poursuivre leurs études. Mais, la classe dominante ne s’est évidemment pas contentée de cela. On a observé une pénurie de professeurs, les classes deviennent surpeuplées ce qui en vient à réduire la qualité de l’enseignement qui n’était déjà pas bien haute en Irlande.

    Les autres personnes principalement affectées par la crise sont bien sûr aussi les chercheurs d’emploi. Mais il y a également les gens qui disposaient à la base de peu de revenus, ceux qui dépendaient de la sécurité sociale, les mères célibataires, etc.

    Par exemple, il y a deux semaines, le gouvernement a annoncé qu’ils allaient couper dans le budget consacré à l’aide aux personnes handicapées, ce qui va totalement détruire leur droit à mener une vie de manière relativement indépendante et les amener à vivre en institution.

    Par ailleurs, le gouvernement a également coupé dans les budgets consacrés aux parents célibataires qui voient leur capacité à s’occuper décemment de leurs enfants diminuer de jour en jour.

    Mais l’exemple le plus flagrant de la volonté du gouvernement à faire payer la crise capitaliste par les travailleurs et leurs familles est très certainement l’introduction d’une taxe sur les ménages. Cette taxe d’abord fixée à 100 euros par habitation est destinée à être payée par chaque ménage ou personne étant propriétaire de leur habitat. Il faut savoir qu’en Irlande, 1.600.000 personnes, c’est-à-dire plus d’un tiers de la population, ont emprunté dans le but d’acquérir un logement. Cette taxe qui s’élève a priori à 100 euros par an est destinée à augmenter à 1000 euros d’ici quelques années et à couvrir les charges comme l’eau chaude par exemple.

    Socialisme.be : Comment avez-vous, le Socialist Party et plus largement les travailleurs irlandais, réagi face à ces attaques ?

    F.K. : Les gens sont extrêmement en colère. Ça a pu être observé lors de l’introduction de la taxe sur les ménages. Ils se sont donc organisés en petit comités. Et avec le Socialist Party nous avons mené une campagne massive afin de mobiliser les travailleurs à travers toute l’Irlande, en les invitant à ne pas payer cette taxe et à combattre les politiques d’austérité en solidarité avec les jeunes et les chercheurs d’emploi. Nous avons organisé de nombreuses manifestations, de nombreux meetings. Le résultat a été un boycott massif de cette taxe et à ce jour, 50% des personnes concernées ne l’ont toujours pas payée. Le gouvernement a perdu une énorme bataille. Cependant, la prochaine étape de cette campagne sera de résister face à la menace du gouvernement de réprimer les personnes ayant refusé de payer.

    Socialisme.be : Et, en Belgique, comment résister à l’austérité ?

    F.K. : Le propre des différents gouvernements nationaux et des médias en Europe est de faire croire que le problème se situe ailleurs. En Grèce, en Espagne, en Irlande. Mais absolument pas en Allemagne, en France ou en Belgique. Dans les mois qui vont suivre, je pense qu’on va observer à quel point la crise s’étend à toute l’Europe. C’est déjà observable avec quelques coupes budgétaires telles que les 25% de diminution des allocations de chômage. Mais après les élections, les travailleurs belges doivent s’attendre à voir débarquer chez eux la situation irlandaise voire même grecque. Cette classe dominante va mettre en place une politique d’austérité si tôt les votes comptés. C’est pour cela qu’il est important que nous ayons une réponse active de la part des mouvements syndicaux et de la classe ouvrière en général. Dans cette mesure, ”Gauches Communes” se révèle être une alternative plus qu’attractive.

    Cette alliance rassemble beaucoup de militants syndicaux, de travailleurs ou demandeurs d’emploi représentant réellement la classe des travailleurs. Je pense également que c’est important que les gens s’engagent dans les différentes campagnes menées par Gauches Communes contre l’austérité afin non seulement de combattre ces politiques mais également faire connaître le programme de l’alliance qui présente une vraie alternative. Si nous avons un élu, il utilisera sa position dans le Conseil communal non pas pour être une autre de ces personnes fuyant leur responsabilité de représentation et dépensant l’argent des travailleurs à des choses ne les concernant même pas. Mais ce sera quelqu’un qui utilisera sa position pour mobiliser les gens afin d’organiser la résistance au niveau local, comme national. Nous avons besoin de personnes élues dans le Conseil pour aller à l’encontre des coupes budgétaires mises en place pas les partis établis, comme le PS et Ecolo qui prétendent ne pas être en accord avec l’austérité mais qui les mettent en œuvre quand même.

    Plus largement, nous devons construire un relais politique large qui permette aux travailleurs d’être réellement représentés. ‘‘Gauches Communes’’ est un premier pas vers ce relais.

  • 2.000 manifestants contre la pauvreté

    Dimanche, environ 2.000 personnes se sont réunies à Bruxelles pour protester contre l’austérité et la pauvreté, un phénomène en plein développement dans notre pays. La politique néolibérale d’assainissements – qui ne va toujours pas assez loin selon certains – assure que de plus en plus de gens tombent dans la misère : aujourd’hui, au moins 15% de la population est sous le seuil de pauvreté en Belgique. Le PSL était présent à cette mobilisation.

    Photos par Jean-Marie Versyp

  • Grève de la SNCB : Tract de militants syndicaux critiques et combatifs

    Aujourd’hui soir, dès 22 heures, les cheminots entreront en grève pour 24 heures. Nous avons déjà publié sur ce site un tract d’appel à la solidarité des voyageurs avec les travailleurs du rail (voir ici) qui a par exemple été distribué ce matin devant la gare de Liège Guillemins et en cet fin d’après midi devant la gare d’Anvers, entre autres. Nous publions ici un tract qui sera distribué sur les piquets de grève par des syndicalistes critiques et combatifs.

    Tract de Libre Parcours

    Chers collègues,

    Aujourd’hui, nous faisons grève contre le démantèlement du groupe SNCB qui doit préparer à la libéralisation. Si le gouvernement réussit à nous imposer sa volonté, la société holding sera dissoute tandis que la SNCB et Infrabel seront déparés. La SNCB sera aux prises avec la plupart des activités déficitaires et les dettes. Le gouvernement veut provoquer une faillite. L’exemple de la Sabena est encore frais dans nos mémoires, qui a conduit au lancement de SN Air Holding (devenue Brussels Airlines) et TUI Airlines Belgium (maintenant Jetairfly). Certains membres du personnel ont pu retourner au travail en tant que contractuels, mais ils avaient perdu leur ancien statut et leurs nouvelles conditions de salaire et de travail étaient pires. En ce sens, notre statut et nos conditions de travail sont aujourd’hui menacés.

    Le personnel dépendant d’Infrabel peut-il dormir sur ses deux oreilles ? Non. En Grande-Bretagne, tout a été privatisé, y compris le gestionnaire de l’infrastructure. Après de nombreux accidents, il a fallu revenir sur la privatisation de l’infrastructure. Aux Pays-bas, une scission a été opérée en 1998. Au vu de l’exemple britannique, le gestionnaire de réseau Pro-rail est resté public, mais scindé entre Pro Rail et Key Rail, respectivement responsables de l’infrastructure pour les voyageurs et pour les marchandises. En Belgique, en 1995, les cheminots ont perdu leur statut de fonctionnaire. Cela a déjà clairement posé problème aux travailleurs d’Infrabel. Avec la centralisation prévue des cabines de signalisation, 2000 postes statutaires de cadres sont perdus. De plus en plus de projets d’infrastructure sont confiés au privé. Les poseurs de voie statutaires sont en voie de disparition. Infrabel est au régime façon De Wever et doit être amené à sa portion congrue tandis que le secteur se payera la part du lion avec la sous-traitance.

    L’objectif du gouvernement est clair: après les secteurs de l’énergie, de l’aviation, des services postaux, des communications,… c’est au tour du rail de se rendre à l’avidité du secteur privé. Dans de nombreux cas, nous constatons que le secteur privé est alors mieux financé. Le rail britannique coûte à l’Etat 4 fois plus qu’avant la privatisation. Pourtant, le voyageur paie jusqu’à 10 fois plus que partout ailleurs en Europe, et pour un service plus mauvais ! Un premier jugement de la Cour européenne de justice concernant un chemin de fer unifié en Allemagne et en Autriche confirme que le gouvernement nous ment, se cache derrière ‘’l’Europe’’ et ne prend pas la responsabilité de ses propres choix politiques.

    Chaque grève ouvre grand les vannes de la propagande antisyndicale. Nous connaissons bien ceux qui contrôlent les médias. Il ne faut pas les laisser induire qui que ce soit en erreur, nous avons des intérêts identiques à ceux des voyageurs et nous avons besoin d’eux pour notre victoire et pour qu’ils s’engagent dans la lutte pour nos transports en commun. Les tracts de la CSC-Transcom et de la CGSPCheminots du 19 septembre dernier étaient un premier pas dans cette direction. Si nous voulons que les gens nous soutiennent, en dépit de toutes les attaques de la presse, nous devons les informer tout au long de l’année dans un langage compréhensible.

    Pour ceux qui doutent que nous pourrions forcer le gouvernement à laisser tomber cette restructuration, deux exemples récents illustrent que la la lutte paie effectivement. Après les grèves bien suivies de décembre et de janvier, les négociations concernant la réforme des retraites n’ont pas abouti à un accord. Mais un changement de loi est en préparation et rendra plus difficile de remplir les conditions d’âges et de périodes de travail pour avoir accès à la pension. Ensuite, la semaine dernière, les conducteurs du fret ont obtenu ce que beaucoup considéraient comme impossible. Ils ne seront pas remplacés par des contractuels ou mis à disposition et ils peuvent continuer de travailler à leurs conditions actuelles.

    Il est clair que nous n’obtiendront pas la victoire en une seule grève. Il y a un préavis de grève pour les 10 et 11 octobre. Nous avons besoin d’un plan d’action pour augmenter la pression sur le gouvernement. Des réunions d’information ont déjà été organisées au sein du personnel, mais une campagne plus massive et intense est nécessaire si on veut impliquer tout le monde dans l’action. Nous devons également regarder vers les autres luttes et les lier ensemble. Les camionneurs ont annoncé de nouvelles actions. Le gouvernement flamand veut économiser 100 millions d’euros sur les fonctionnaires, ce qui concerne les enseignants, les éclusiers, le personnel de De Lijn,… Les syndicats menacent de mener des actions. Après les élections du 14 octobre, nous serons confrontés à des économies dont personne ne parle dans la campagne. Toutes ces luttes doivent être unifiées.

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.

    A noter dans votre agenda

    • Sa. 6 oct. Charleroi : Meeting du Front de Gauche – Charleroi, 17h, Maison des 8 heures, place Charles II, Charleroi
    • Sa. 6 oct. Anvers. Meeting électoral de Rood!
    • Lu. 8 oct. Saint Gilles. Meeting de Gauches Communes. 19h30 Pianofabriek. Rue du Fort n°35
    • Je. 11 oct. Bruxelles : Rassemblement contre le ‘‘Banquet des riches’’, 18h, au Petit Sablon, rue de la Régence (arrêt tram 92).
    • Je. 11 oct. La Louvière : Meeting du Front de Gauche – La Louvière, 20h, salle du café ‘‘Le succès’’, rue Sylvain Guyaux n° 5
    • 1-2 décembre: Congrès National du PSL

    Elections communales

    Voici ci-dessous un aperçu des listes où vous pourrez voter pour des membres du PSL. En tout, une septantaine de membres du PSL se portent candidats en participants à diverses initiatives unitaires.

    • Anderlecht : commune (Gauches Communes)
    • Anvers : commune (Rood!)
    • Bruges : province (Rood!)
    • Charleroi : commune et province (Front de Gauche)
    • Deurne : district (Rood!)
    • Etterbeek : commune (Gauche)
    • Gand : commune et province (Rood!)
    • Ixelles : commune (Gauches Communes)
    • Jette: commune (Gauches Communes)
    • Keerbergen : commune (LSP-Rood!)
    • La Louvière : commune (Front de Gauche)
    • Liège : commune (Vega)
    • Saint Gilles : commune (Gauches Communes)
    • Termonde : commune (LSP)
    • Zottegem : commune (LEEF)

    Edition d’octobre de Lutte Socialiste

    Tout frais sorti de la presse : l’édition d’octobre de notre mensuel Lutte Socialiste. Si vous avez déjà un abonnement, il sera dans votre boîte aux lettres ce mardi. Dans le cas contraire, n’hésitez pas à sauter le pas… Aperçu du contenu :

    1. Allons chercher l’argent là où il est !
    2. Notre ville n’est pas à vendre ! || Quel budget alternatif pour les communes ?
    3. Une nouvelle crise politique est inévitable – Comment éviter que ce soit à la classe ouvrière de payer la facture ? || La Belgique, eldorado fiscal || Ce qui se dit
    4. SNCB : Stoppons le train de l’austérité – Il nous faut un chemin de fer public intégré ! || Eux et nous
    5. Du métal, pas de Mittal ! A quand un véritable plan d’action pour nationaliser la sidérurgie sous le contrôle des travailleurs ? || Le défi de l’Accord Interprofessionnel
    6. Elections communales du 14 octobre
    7. Tandis que coût de la vie s’envole, les patrons chargent l’index
    8. La marche de la zone euro : un pas en avant, cinq pas en arrière
    9. Pour une fédération socialiste et volontaire des Etats Européens ! || Interview de Finghin Kelly, candidat irlandais sur les listes de ‘‘Gauches Communes’’
    10. Pays-bas : Le SP cède la place à Diederik Samsom || Massacre en Afrique du Sud : l’ANC révèle sa véritable nature
    11. Accorder une seconde chance à Obama ?
    12. Protestations suite au film anti-Islam
    13. Nouvelles du parti
    14. Ils nous demandent de nous serrer la ceinture, mais eux s’en foutent plein la panse ! – Le banquet des riches à Bruxelles|| Occupy souffle sa première bougie. Nous tenons l’allumette pour la suite ! || Discrimination : pas de ça chez nous !
    15. Le marxisme, son actualité et sa pertinence
    16. Marx is back

    Rentrée des Etudiants de Gauche Actifs à Gand

    45 personnes ont participé au meeting de rentrée d’EGA à Gand, à l’occasion d’un débat ayant pour thème ”Marx is back”. Alors que les patrons qualifient le gouvernement Di Rupo de marxiste, il est intéressant de voir ce que les marxistes eux-mêmes ont à dire à ce sujet. Et leur opinion ne va pas dans la même direction que celle des patrons comme vous pouvez vous en douter… Ce jeudi, ce sera au tour des Etudiants de Gauche Actifs d’Anvers d’avoir leur débat à ce sujet.

    Meeting de rentrée des Etudiants de Gauche Actifs – Liège

    Ce mardi soir, un peu moins d’une trentaine de personnes se sont rendue au meeting des Etudiants de Gauche Actifs – Liège, dont le thème était la stratégie de riposte nécessaire face à la politique d’austérité. Il a bien entendu été question de la Belgique, mais le souffle du mouvement anti-austérité des pays d’Europe du Sud était présent, notamment grâce à la participation d’un groupe d’étudiants espagnols. Au final, une bonne discussion pour un meeting de rentrée réussi. Notre prochain rendez-vous sera consacré à un thème plus idéologique : l’actualité de la grille d’analyse marxiste pour les luttes d’aujourd’hui.

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