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  • Voyageurs pour la grève – Soutenons la grève des cheminots !

    Le 3 octobre, les trains ne rouleront pas. Tous les médias sont prompts à condamner cette grève, cette action qui nous prendrait nous, voyageurs, en otage. Il est vrai que nous sommes déjà bien malmenés avec tous ces retards et ces trains annulés, mais la grève des cheminots s’oppose très précisément aux causes de cette dégradation du service. Cette grève mérite notre soutien !

    Usagers et travailleurs du rail seront tous victimes du projet de restructuration de la SNCB !

    La raison précise de cette grève peut sembler quelque peu technique. Magnette & Co veulent que la structure actuelle de la SNCB, en trois parties, cède la place à une nouvelle structure en deux parties, avec encore une unité distincte assurant le secrétariat social du personnel des deux premières. Les syndicats, eux, exigent une structure unifiée, un chemin de fer intégré. En quoi est-ce que cela peut bien nous concerner ?

    En fait, cela nous concerne au premier chef. Il n’est pas ici seulement question de l’organisation du système ferroviaire, mais aussi de l’avenir du service lui-même. Le fait qu’il existe actuellement plusieurs sociétés – une pour l’infrastructure, une pour le trafic lui-même et un holding qui chapeaute le tout – fait du groupe une hydre à trois têtes avec trois administrateurs et de gigantesques frais de gestion. Un exemple : ces sept dernières années, 837,3 millions d’euros ont été consacrés à des consultations externes ! Près d’un milliard ! Les projets de prestige ont aussi pompé pas mal de ressources (pensez à la gare de Liège Guillemins).

    La coexistence de ces différentes sociétés complique considérablement la communication du personnel pour immédiatement régler un problème en contactant la bonne personne à temps. Régler des problèmes techniques concernant les trains, les retards,… nécessite de passer d’une société à l’autre. L’énervement consécutif à cette situation touche, très logiquement, tant les cheminots que les voyageurs.

    Et ce n’est pas fini. La restructuration de la SNCB en deux parties n’est pas un évènement anodin. Une seule société, la SNCB, recevrait la gestion de toutes les activités déficitaires ainsi que la montagne de dettes du groupe tandis qu’une autre serait l’entité gestionnaire du réseau et des infrastructures, Infrabel, et concentrerait entre ses mains toutes les activités lucratives, comme l’exploitation des gares. Infrabel serait également en mesure d’offrir ses services à des entreprises ferroviaires privées.

    Qu’est ce que cela peut bien signifier pour nous, voyageurs ? Le personnel craint à juste titre que la fusion de toutes les dettes et des activités non rentables conduise à la faillite de la SNCB. Cela ne signifierait pas la fin du transport par rail en Belgique, mais cela pourrait conduire au lancement d’une petite entreprise de chemin de fer (sur une base privée et non plus publique) avec un service réduit en fonction de sa rentabilité. Cela impliquerait une hausse des tarifs pour les voyageurs et de plus mauvaises conditions de travail pour le personnel. Un scénario tiré par les cheveux? Pas au regard de ce qui s’est passé avec la Sabena.

    Un chemin de fer privatisé ne reviendrait pas à moins mais à plus de dépenses pour la collectivité (ce que confirme l’expérience britannique). Cela signifierait de devoir payer plus pour un ticket (certains tarifs ont été décuplés en Grande-Bretagne) et, en termes de sécurité, le rail britannique n’est pas exactement ce que l’on appelle un exemple à suivre.

    Quelques remarques au sujet de cette fameuse dette. Ni le personnel, ni les voyageurs n’en sont responsables. Près de la moitié de l’actuelle montagne de dettes provient de la désastreuse aventure ABX d’Etienne Schouppe. Ce dernier a voulu lancer une société de transport de petits colis par route ou par rail et a utilisé cette société (ABX) pour opérer des acquisitions douteuses, accorder des cadeaux de luxe à la direction,… L’entreprise a fait faillite et sa dette s’est retrouvée sur le dos de la collectivité par l’intermédiaire de la SNCB. Aux passagers et au personnel d’en souffrir. Une autre partie de la dette provient de l’arrêt des subventions publiques pour le transport de marchandises. Selon les dirigeants politiques, ce n’est plus un service public. Veulent-ils vraiment que toutes les marchandises soient dorénavant transportées par voie routière ? Les embouteillages ne sont pas assez gros ?

    Alors que la direction de la SNCB et les responsables politiques envoient la SNCB en enfer avec leur gestion abominable, les médias dominants s’en prennent aux syndicats. Et quoi, ce sont peut-être les syndicats qui sont responsables du gouffre financier d’ABX, des frais colossaux de la gare des Guillemins à Liège ou encore des dépenses extravagantes qu’ont entraînés les trois administrateurs et le quasi milliard d’euros de dépenses en consultations externes ?

    Nous rejetons cette campagne odieuse qui pousse les voyageurs et les usagers les uns contre les autres : nous avons des intérêts identiques. Il nous faut un chemin de fer public intégré où le pouvoir de décision ne serait pas aux mains des topmanagers et de leurs consultants externes, mais aux mains du personnel et des voyageurs. C’est la meilleure manière d’assurer des services décents et abordables qui satisfait les voyageurs et le personnel. Ensemble, nous sommes plus forts!

    Quelques voyageurs favorables à la grève :

    • Anja Deschoemacker (tête de liste de Gauches Communes à Saint-Gilles)
    • Karim Brikci (tête de liste de Gauches Communes à Ixelles)
    • Stefanie Lagae (2e candidate du Front de Gauche à Charleroi)
    • Simon Hupkens (11e candidat sur la liste VEGA à Liège)
    • Nadège De Keyzer (8e candidate du Front de Gauche à La Louvière)
    • Bart Vandersteene (tête de liste de ROOD! À Gand)
    • Jarmo Van Regemorter (5e candidat de la liste ROOD! À Anvers)
    • Roos Balbaert (candidate de ROOD! à la province en Flandre Occidentale)
    • Christophe De Brabanter (tête de liste LSP-ROOD! à Keerbergen)
    • Jef Maes (tête de liste LSP à Termonde)
    • Bram De Martelaere (3e candidat sur la liste LEEF! à Zottegem)

    info@socialisme.be – www.socialisme.be – Parti Socialiste de Lutte

  • Battons-nous pour chaque emploi !

    L’économie se grippe à nouveau et la locomotive des licenciements collectifs est déjà bien lancée. 267 emplois ont été perdus à Photovoltech (Tirlemont), 136 à Renolit (Oudenaarde), 322 à Crown Cork (Deurne) (etc.), ce à quoi s’ajouteront plus que probablement des pertes d’emplois à Alcatell Lucent, Bekaert et ArcelorMittal tandis que l’avenir de Ford Genk est lui aussi incertain. Au cours du premier semestre de 2012, 3524 emplois ont disparu en Flandre suite à un licenciement collectif (1418 en juin uniquement !), contre 1610 en Wallonie et 318 à Bruxelles. Le taux d’emploi chute pour la première fois depuis 2009, et le pire reste à venir si l’économie continue à se dégrader.

    Par Geert Cool, article tiré de l’édition de septembre de Lutte Socialiste

    La lutte pour un plan social constitue un élément important en cas de licenciement collectif. Quitte à être jeté à la rue, autant y aller avec un sac à dos, même si cela n’a rien à voir avec les parachutes dorés des managers. Mais pourquoi donc limiter le combat à un plan social ? Combien de plans sociaux faisant disparaître de bons emplois peut-on se permettre ? Il ne restera bientôt plus d’emploi convenable pour les jeunes.

    Les travailleurs ne sont pas les seuls à remarquer le développement alarmant des emplois précaires et mal payés. Un responsable financier d’ING a ainsi déclaré dans le journal De Tijd: ‘‘Le taux d’emploi est censé avoir augmenté ces dernières années. Mais en dépit de cela, la consommation n’a pas suivi la même courbe. Je me suis donc posé des questions sur la qualité de ces emplois’’.

    Dans le combat contre ces licenciements collectifs, si nous voulons obtenir des victoires qui puissent servir d’exemples pour d’autres entreprises, nous ne devons en aucun cas nous contenter de plans sociaux qui représentent une perte pour la collectivité. Chaque emploi mérite qu’on se batte pour le préserver, sans que cela retombe sur les épaules des travailleurs de chaque entreprise prise isolément. Il nous faut une campagne offensive impliquant l’ensemble du mouvement syndical, qui est très puissant en Belgique.

    Contre la dictature du Capital (des ‘‘marchés’’), le mouvement des travailleurs doit utiliser ses points forts, principalement son nombre et son organisation. Les actions timides ou symboliques ne sont pas de nature à renforcer la lutte, contrairement à un bon plan d’action reposant sur la solidarité dans le secteur, au niveau régional et sur le plan national.

    Si les entreprises privées refusent d’investir et de maintenir les emplois, c’est au gouvernement de prendre ses responsabilités pour préserver l’emploi, en retirant l’entreprise des griffes du privé et en organisant la production en fonction des intérêts des travailleurs et de la communauté, avec une nationalisation sous le contrôle démocratique des travailleurs. Cela peut sembler radical, mais quelle autre alternative avons-nous ? Regarder patiemment les massacres sociaux se suivre les uns après les autres ?

    Les syndicats sont confrontés à un choix qui n’accepte aucun compromis: accepter la logique néolibérale et accompagner le démantèlement de nos acquis sociaux ou riposter et rompre avec la politique de la classe capitaliste. Aucune voie médiane n’est crédible. Toute hésitation sera saisie par notre adversaire, notamment dans une offensive médiatique réactionnaire du même type que celle qui a accompagné la grève générale du 30 janvier dernier.

    Nos emplois exigent d’être défendus par des syndicats combatifs où la base est capable de prendre les décisions concernant la préparation de son plan d’action et la formulation de ses revendications. La colère et la rage contre la politique d’austérité se sont répandues à travers l’Europe. Le mouvement syndical doit les organiser pour sérieusement engager la lutte, avec la ferme volonté de l’emporter. Tant sur le plan politique que syndical, il nous faut aller de l’avant !

  • Abus de pouvoir des partis traditionnels à Saint-Gilles : Action ce jeudi

    Ce jeudi 27 septembre à 11h, les listes de ‘‘Gauches Communes’ (Saint-Gilles, Jette, Ixelles et Anderlecht) organiseront leur conférence de presse devant les panneaux d’affichage électoraux situés près de l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles (Place van Meenem). Nous y présenterons notre programme et nos candidats. Ce rassemblement constituera également pour nous l’occasion de protester contre l’abus de pouvoir des partis traditionnels par une action de désobéissance civile. En effet, en s’octroyant le monopole des panneaux d’affichage électoraux, ceux-ci contreviennent au principe démocratique. Ils refusent même que l’espace disponible pour la liste Gauches Communes nous soit octroyé à Saint-Gilles !

    Par Gauches Communes

    Comme d’autres communes bruxelloises, la commune de Saint-Gilles organise elle-même le collage des affiches électorales. A travers le Conseil communal, les élus se sont partagé les panneaux électoraux sans consulter les autres formations politiques candidates. PS (LB), MR, Cdh, Ecolo-Groen, FDF disposent ainsi de leur propre panneau.

    Un panneau actuellement vide est également prévu pour les listes néerlandophones dont aucune ne se présente à Saint-Gilles de façon indépendante voir même pour des candidats néerlandophones des listes qui disposent déjà de leur panneau (l’affiche en néerlandais de la liste bilingue Gauches Communes en A3 ne peut y être placée). Ainsi vont’ ils se partager à cinq partis, 6 des 7 panneaux installés ou ce panneau restera t’il vide tout au long de la campagne?

    Nous avions prévu des affiches pour remplir deux tiers de panneau après l’arrêt définitif des listes au vu du fait qu’il reste deux panneaux vides et trois formations politiques qui se présentent. Mais, à notre grande surprise, ceci nous a été refusé vendredi et une nouvelle fois ce lundi tant au secrétariat des affaires générale de la Commune qu’au service de voirie. Même un tiers du dernier panneau nous a été refusé! 30% du dernier panneau ne serait également pas utilisé et devrait rester blanc. Ainsi, nous ne pouvons même pas disposer de 33% du panneau mais seulement de 23%!

    Les partis traditionnels nous mettent des bâtons dans les roues en abusant de leur pouvoir au sein des Conseils communaux. Ces mesures discriminatoires ne sont pas anodines. Elles illustrent la crainte des partis traditionnels de voir s’amplifier des discours de gauche, comme celui de la liste ‘‘Gauches Communes’’ qui encourage les mobilisations sociales contre leur politique d’austérité et appelle à la création d’un Front de Gauche en Belgique. Nous protestons contre ces mesures de censure qui sont de véritables manquements à la démocratie. Nous organiserons donc une action de désobéissance civile ce 27 septembre à l’occasion de la présentation de nos listes à 11h devant la l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles (Place van Meenem)

    Suite aux protestations de la Gauche (Rood!, partenaire de Gauches Communes et Pvda) à Anvers contre l’absence de panneau, les élus locaux sont revenu sur leur décision en pleine campagne. Chaque liste dispose ainsi de son propre panneau. L’organisation des élections sera t’elle plus démocratique à Anvers qu’à Saint-Gilles? Il est donc possible de faire pression pour changer la donne. Aidez-nous pour cela ! En Participant à l’action de jeudi, En collant des affiches à votre fenêtre et dans les commerces (pas de collage sauvage svp) et en envoyant un mail de protestation aux conseillers communaux Saint-Gillois et leur parti respectifs avant jeudi et une copie de celle-ci à Gauches Communes.

    Modèle de lettre de protestation :

    À envoyer à :

    contact.1060@stgilles.irisnet.be, cmarcus@stgilles.irisnet.be, alain.leduc@banlieues.be, patrick.debouverie@gmail.com, c.luyckx@stgilles.irisnet.be, contact.1060@stgilles.irisnet.be, avanesse@stgilles.irisnet.be, sahruil@stgilles.irisnet.be, wstevens@stgillis.irisnet.be, jspi@cpasstgilles.irisnet.be, tvcccjf@gmail.com, jspi@cpasstgilles.irisnet.be, catherinefrancois@skynet.be, wysabeaux@stgilles.irisnet.be, victoria.videgain@hotmail.com, vgailly@huytebroeck.irisnet.be, nathalie.espeel@gmx.net, jpapazog@live.be, altes@skynet.be, Rodolphedudekem@brutele.be, grouprl.stgilles@wol.be, yvan.bauwens@proximedia.be, b.elayadi@lecdh.be, vhenderick@cerexhe.irisnet.be, belhaloumi.a@skynet.be, info@ps.be, info@mr.be, info@lecdh.be, info@ecolo.be, info@reprenonsnoscommunes.be

    Mesdames, Messieurs, conseillers communaux de Saint-Gilles,

    Soucieux des droits démocratiques et d’élection équitable, je m’oppose à votre décision d’octroyer un panneau entier au PS (LB), MR, Cdh, Ecolo-Groen, FDF et seulement 10% du total de l’affichage électoral aux autres listes. Ainsi, la liste Gauches Communes se voit accorder moins d’un quart de panneau alors qu’il y a deux panneaux en ce moment qui pourraient être disponibles pour les trois listes restantes, au vu du fait qu’il n’y a pas de liste néerlandophone qui se présente de façon indépendante.

    Suite aux protestations de la Gauche (Rood!, partenaire de Gauches Communes et Pvda) à Anvers contre l’absence de panneaux, les élus locaux sont revenus sur leur décision en pleine campagne. Chaque liste dispose ainsi de son propre panneau. L’organisation des élections sera t’elle plus démocratique à Anvers qu’à Saint-Gilles? Il est donc encore possible pour vous de faire preuve de bon sens et de décider en urgence l’octroi des deux derniers panneaux disponibles aux trois listes restantes dont Gauches Communes. Nous vous demandons de prendre une telle mesure d’urgence et de vous engager à l’avenir d’organiser un affichage électoral équitable sur le principe d’une liste = un panneau.

    Bien à vous,

  • L'enseignement n'est pas une marchandise !

    Ce mois de septembre, c’est le début de l’année académique, et des milliers de jeunes entreront pour la première fois dans les auditoires des universités et hautes écoles. Mais alors que le nombre d’étudiants va en s’accroissant, le financement de l’enseignement supérieur ne suit pas. Les auditoires sont régulièrement bondées, il est pratiquement impossible de bénéficier d’un accompagnement, les infrastructures sont déficientes ou délabrées,…

    Par Mathias (Gand)

    Un récent rapport(1) a dévoilé qu’en vingt ans (entre 1991 et 2010), l’allocation de la Communauté Française pour l’enseignement supérieur a augmenté de 21% seulement alors que le nombre d’étudiants augmentait de 34% et que le Produit Intérieur Brut belge augmentait de 42%. L’allocation des autorités par étudiant a globalement diminué de 10% sur le même laps de temps (particulièrement depuis l’apparition du système de financement par enveloppe fermée en 1999). Cette dernière décennie, la part du PIB consacrée à l’enseignement supérieur est passée de 2% à 1,2% en Belgique.

    Aux yeux des autorités publiques, il semble bien qu’investir dans l’avenir à travers l’éducation des nouvelles générations est moins prioritaire que caresser les grands patrons et les actionnaires dans le sens du poil. Comme on pouvait le lire sur une banderole à la dernière grande manifestation des enseignants du secondaire à Liège : ‘‘20 milliards donnés aux banques, 20 ans d’austérité dans l’enseignement. WTF ??’’

    Conséquence : les frais explosent pour les étudiants. Selon la Ligue des Familles, le coût moyen des études supérieures (inscription, matériel,…) est compris entre 8.000 et 15.000 euros ! Les bourses d’études sont totalement inadaptées face à ce genre de frais, et il faut déjà être bien en-dessous du seuil de pauvreté pour bénéficier de l’aide maximale… Personne ne nie que l’enseignement manque de moyens, mais peu de voix s’élèvent pour exiger un refinancement public. La plupart des propositions issues de l’establishment s’orientent vers l’augmentation des frais d’inscription. L’ancien recteur de l’Université de Louvain, André Oosterlinck, a même proposé de les doubler en une seule fois !

    Et si cette discussion se développe dans l’enseignement de la Communauté Flamande, soyons certains qu’il ne faudra pas longtemps avant de la voir débarquer au sud du pays. Cette offensive sur l’accessibilité de l’enseignement supérieur est d’ailleurs internationale. En Grande-Bretagne, les frais d’inscription ont récemment triplé pour atteindre les 10.000 euros. Le professeur Ides Nicaise, de l’Institut Supérieur du Travail de Louvain, affirme qu’une augmentation des frais d’inscription en Belgique pourrait éviter l’afflux d’étudiants étrangers auquel nous assistions pour l’instant. Mais il fait les louanges de la logique des élites européennes et du processus de Bologne qui a créé un ‘‘marché de l’enseignement’’. Ce marché provoque un cercle vicieux concernant l’accès et la qualité de l’enseignement. Allons-nous laisser notre éducation aux prises avec une logique identique à celle qui a plongé la Grèce dans la misère ?

    Ces derniers mois, nombreuses ont été les attaques contre l’enseignement qui ont provoqué des mouvements de protestation massifs : Québec, Chili, Grande-Bretagne, Grèce, Espagne,… Il faut nous aussi nous préparer à occuper les rues pour défendre notre enseignement et exiger qu’il soit gratuit et de qualité. Nous sommes pour un refinancement public de l’enseignement, et revenir aux 7% du PIB tel qu’au début des années ’80 serait un bon début. Luttons ensemble avec le reste de la société contre l’austérité et pour mettre fin à l’avidité capitaliste !


    (1) Groupe de travail sur le financement de l’enseignement supérieur en Communauté Française de l’Académie Royale de Belgique, Premier rapport intermédiaire remis au Secrétaire Perpétuel le 15 juillet 2011. www.gauche.be

  • ULB : Déclaration commune d'EGA, des Etudiants FGTB, des JAC et de Comac

    Ce 21 septembre 2012 notre université accueille le Premier Ministre belge, M. E. Di Rupo, ainsi que le ministre de l’enseignement supérieur, M. J.-C. Marcourt. Notre université étant aujourd’hui confrontée à des questions de logement étudiant, de personnes sans papiers et de politique d’enseignement supérieur globale, nous tenons à faire entendre notre voix. Pour cela, nous nous rassembleront pour interpeller ces messieurs lors de leur visite.

    De l’actualité de l’ULB

    Nous désirons tout d’abord pointer du doigt les problèmes posés par le plan de logement de l’ULB déposé l’an dernier. Cette dernière a décidé d’étendre son offre de logement par des partenariats publics-privés.

    Nous déplorons que ces choix politiques vont entraîner une augmentation globale de cent euros du loyer mensuel moyen dans un kot universitaire, c’est à dire de près de trente-cinq pour cent.

    Nous souhaitons ensuite rappelé l’existence de d’occupations de personnes sans papiers sur le campus. Celle-ci sont sujettes à une précarité extrême.

    Nous mettons aussi en avant le processus international dans lequel l’enseignement supérieur est pris depuis plusieurs années. Les dispositions prisent notamment par le processus de Bologne tendent à transformer les savoirs en marchandises standardisées échangeables. L’étude des textes en faveur de ces processus révèlent des volontés d’augmentation des droits d’entrées dans les établissements d’enseignement supérieur, des encouragements à la présence des entreprises privées dans l’enseignement et la recherche, et des économies sur les filières d’enseignement peu rentable. En 2009, plusieurs centaines de cours ont été retirée des cursus universitaires à l’ULB.

    Nous voulons enfin souligner l’évolution des politiques d’emploi prise dans le cadre du plan d’austérité. Celles-ci visent à retarder l’âge de la retraite des travailleurs en emploi et rendent plus strict l’accès aux allocations chômage, dans un contexte de chômage massif, particulièrement parmi les jeunes. Des effets des politiques du gouvernement

    Nous tenons à dénoncer ces conséquences et ces politiques orchestrées par les gouvernements dont messieurs J.-C. Marcourt et E. Di Rupo font partie.

    1. Le sous-financement de l’enseignement supérieur, devenu chronique depuis vingt ans, rend difficile toute politique d’envergure des établissements d’enseignement supérieur et les poussent à des économies massives. Elles les poussent à se tourner vers des entreprises privées pour trouver des sources de financement alternatif aussi bien pour leur activité d’enseignement, de recherche que de services.

    Ce sous-financement cause deux problèmes très graves :

    • une faiblesse globale des établissements à mettre en place des politiques sociales efficaces visant à la démocratisation de l’enseignement supérieur.
    • une présence de plus en plus importantes des entreprises privées dans les établissements, menaçant l’indépendance de l’enseignement et de la recherche.

    2. La politique migratoire répressive des gouvernements belges successifs sont responsables des conditions de précarités extrêmes de plusieurs milliers de personnes en Belgique. Les personnes sans papiers se retrouvent sur un territoire sans le moindre droit, ce qui permet à des employeurs cupides de les exploiter. La chasse organisée par les polices dont ils sont la cible obligent les sans-papiers à vivre dans une clandestinité source d’abus divers et de conditions de vie précaires.

    3. Les mesures d’austérité prises par les autorités belges depuis la crise économique permettent de répondre aux demandes du patronat. L’allongement de l’âge de la pension va provoquer dans les années à venir une augmentation du chômage des jeunes travailleurs, déjà fortement touchés. La précarité générale de la jeunesse provoquée par ce genre de politique se renforce encore plus avec l’allongement de l’ancien « stage d’attente » à 12 mois.

    Des propositions solutions solidaires des étudiants

    La prolongation de ces choix politiques antisociaux sont inacceptables pour les étudiants. Nous avons à proposer des solutions alternatives qui permettent de favoriser une société solidaire.

    Une politique du logement étudiant social

    Le gouvernement doit investir dans le logement étudiant. Il est temps de construire des kots publics. Ces kots publics doivent être conçu comme une politique sociale, leurs attributions et leurs loyers doivent favoriser la démocratisation de l’enseignement supérieur. Il est nécessaire de freiner la montée interminables des loyers par des blocages légaux. Pour agrandir le parc de logement, la Fédération Wallonie-Bruxelles doit dans un premier temps se porter garante des prêts contractés par les établissements.

    Refinancement à hauteur de minimum 7 % du PIB

    L’enseignement ne peut avoir de politiques d’envergure sans disposer des moyens nécessaires. Il doit être refinancé au moins à la hauteur des fonds alloués à l’enseignement avant les restrictions budgétaires de la fin des années 80. C’est le seul moyen pour permettre de développer des politiques de démocratisations de l’enseignement.

    Blocage des partenariats publics-privés

    Les établissement d’enseignement doivent rester des institutions appartenant à la collectivité et indépendant des intérêts privés des entreprises. Des lois doivent être prises pour empêcher l’établissement de contrat rendant dépendant l’enseignement, la recherche ou les services des établissements d’enseignements des acteurs du privé.

    Faire payer la crise à ses responsables plutôt qu’aux jeunes

    Mettre les jeunes au chômage et sans revenus n’est pas une solution viable pour sortir de la crise. Plutôt que de renflouer les caisses de l’Etat par une diminution des dépenses, qui nuit aux jeunes et aux travailleurs, il est temps de faire payer les seuls responsables de la crise. La taxation des fortunes, la fin du secret bancaire, ainsi qu’une progressivité de l’impôt plus juste sont des pistes à suivre.

    Des papiers pour tous, ou tous sans papiers

    Le vingt-et-unième siècle n’est plus le temps pour une chasse systématique d’une population sous prétexte de son origine. Cette traque permet de cacher l’hypocrisie de nombreux autochtones qui profitent de l’absence de droit des sans papiers pour les exploiter encore plus durement que les travailleurs avec papiers. Une société humaine moderne se doit d’arrêter tout traitement différé pour les individus : Soit tous reçoivent des papiers et des droits, soit les papiers ne sont plus nécessaires pour avoir des droits.

    Rassemblement ce vendredi 21/09

    Nous ne sommes pas dupes, et savons que ces solutions sont connues des politiques. Nous nous rassemblons ce vendredi 21/09 pour leur rappeler que leurs responsabilités impliquent des obligations : nous ne sommes pas de simples « gouvernés ». Nous sommes une collectivité, et la politique qui l’organise doit viser à son bien commun. Nous sommes la pour rappeler que cette collectivité, c’est nous, et que le dernier mot nous reviendra !

    Sections bruxelloises des Etudiants FGTB

    Étudiants de Gauche Actifs

    Jeunes anticapitalistes

    Comac

  • Avertissements de Grèce

    Allons à l’offensive contre le racisme et l’extrême-droite !

    Ces derniers mois, on estime qu’il y a eu au moins 500 attaques violentes contre des immigrés en Grèce. Fort de son succès électoral, le parti néo-nazi ‘‘Aube Dorée’’ joue un rôle très actif dans cette violence. Après cinq années de récession et l’effondrement total de tous les services publics et du niveau de vie de la population, il existe un certain soutien pour la violence contre les bouc-émissaires que constituent les nombreux immigrés du pays. Environ 10% de la population est composée d’immigrés clandestins aux conditions de vie et de travail particulièrement difficiles.

    La seule réponse des partis pro-austérité au gouvernement se limite à cueillir massivement les ‘‘illégaux’’ pour ensuite les parquer dans des camps militaires. Cette répression du gouvernement renforce la crédibilité d’Aube Dorée, qui considère ces camps militaires de détention comme des ‘‘clubs de vacances pour immigrés illégaux’’.

    La crise et les politiques d’austérité ont provoqué une chute vertigineuse des conditions de vie, entraînant une explosion de la malnutrition et de la criminalité, et le gouvernement s’obstine à maintenir ce cap. L’opposition de l’extrême-droite se résume à attaquer les immigrés, alors qu’ils n’ont rien à voir avec les causes de la crise humanitaire qui frappe le pays. Par contre, les grands armateurs grecs (14 milliards d’euros de profit en 2011) peuvent dormir tranquilles. Aube Dorée parvient également à s’attirer un soutien relatif avec des distributions gratuites de nourriture pour les Grecs.

    On ne peut pas compter sur la police pour mettre fin à la violence, au sein de laquelle les partisans d’Aube Dorée sont très nombreux. Aube Dorée a notamment délivré du carburant à des commissariats qui ne pouvaient plus effectuer leurs patrouilles faute de moyens… C’est une des nombreuses facilités accordées au parti néofasciste par la politique du gouvernement, qui organise une pénurie généralisée. Le mouvement ouvrier doit organiser l’offensive contre l’austérité en gardant en tête que faute de réponse collective, la lutte pour la survie montera les différents secteurs de la population les uns contre les autres.

    La gauche et les militants syndicaux ne doivent pas tolérer qu’Aube Dorée puisse occuper les rues et imposer ses vues réactionnaires par la violence. Des comités de défense antifascistes doivent être créés, pour s’opposer au racisme bien entendu, mais aussi pour développer la lutte contre le terreau qui permet le développement d’Aube Dorée (passée de 0,45% aux élections européennes de 2009 à 6,92% en juin): le capitalisme et sa crise systémique. Le large soutien électoral qu’a réussi à s’attirer la coalition de la gauche radicale Syriza (26,89% en juin) exprime quel potentiel existe pour une telle approche. Si l’espoir d’un changement révolutionnaire est déçu, il existera alors un espace pour le désespoir contre-révolutionnaire et l’extrême droite.

    Nous devons prendre au sérieux cet avertissement, car il existe des partisans organisés d’Aube Dorée en Belgique, comme les groupuscules néo-nazis Nation (du côté francophone) et N-SA (en Flandre). Sur le site de Nation, dans un article intitulé ‘‘La radicalité, ça paie’’, on a ainsi pu lire: ‘‘tant au niveau des méthodes de lutte politique que de la radicalité ainsi que de toutes les horreurs qu’en dit la presse, on ne peut s’empêcher de faire la comparaison entre Aube Dorée et NATION’’. Dans un autre article, l’auteur se réjouissait que ‘‘L’heure est arrivée de reprendre en main notre destin et de voir un beau matin une nouvelle Aube Dorée pour une Europe réelle.’’

    La N-SA est très présente au sein du Vlaams Belang. Un de ses membres est président national du NSV, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang. Il s’agit de Rosiers Ruben, l’un des participants d’une tentative de raid violent contre un meeting des Etudiants de Gauche Actifs (cercle étudiant du PSL) en 2009. Un autre membre de la N-SA, Thierry Vanroy, siège au conseil de la jeunesse du Vlaams Belang. En bref, lorsque nous manifesterons en mars 2013 contre la manifestation du NSV à Anvers, ce sera contre des partisans déclarés d’Aube Dorée.

    L’expérience grecque nous démontre une fois de plus que les arguments moralisateurs ou la confiance envers les partis traditionnels n’apporte rien. L’antifascisme que nous défendons est un antifascisme militant, qui lie la question du racisme à celle du capitalisme. Rejoignez-nous!

  • Pour une année de lutte, rejoins les Etudiants de Gauche Actifs !

    En septembre, pour tous les étudiants, c’est la rentrée. Concrètement, cela veut dire des classes surpeuplées pour l’inférieur et des minervals élevés pour le supérieur. Du côté des jeunes travailleurs, la situation n’est pas plus rose. La flexibilité et les bas salaires constituent le quotidien de ceux qui ont trouvé un emploi. Tandis que l’allongement du stage d’attente pèse sur les plus malchanceux qui n’en ont pas. Partout à travers le monde, ce sont les jeunes et les travailleurs qui payent pour la crise. Dans un nombre croissant de pays (Québec, Grèce, Espagne, Israël…), les jeunes s’engagent de plus en plus sur le chemin de la lutte. C’est pour organiser les jeunes qui veulent participer à ces luttes dans leur université ou leur école que nous travaillons avec Etudiants de Gauche Actifs (EGA).

    Par Julien, EGA-Bruxelles

    Di Rupo prétendait que l’austérité était nécessaire afin d’assurer l’avenir des Belges. Mais de quels Belges parle-t-il exactement en attaquant notre sécurité sociale, nos pensions ? Face à cette situation, l’extrême-droite tente d’instrumentaliser la crise, les violences (notamment homophobes) se multiplient. Les problèmes sont nombreux, le système entier croule de partout. La planète connaît le même sort avec de plus en plus de catastrophes climatiques. Cela peut sembler tellement vaste que le fatalisme s’impose. Pas de ça avec EGA, nous voulons lutter contre tous ces maux en ciblant leur origine commune : le système de production capitaliste.

    Contre l’extrême droite

    Comme dans les années ‘30, l’extrême-droite s’empare du thème de la crise au service des plus riches et contre les immigrés. En Grèce, l’austérité imposée par tous les partis traditionnels et les banques a complètement détruit les services publics et les conditions de vie en général. Et c’est loin d’être fini… Le groupe néonazi Aube Dorée en rejette la faute sur les immigrés et l’establishment politique européen, en laissant les patrons et les actionnaires bien tranquilles. Faute d’une réponse suffisamment rapide, offensive et audacieuse de la part des véritables organisations de gauche, un tel discours a pu trouver écho parmi une partie de la population et conduire le parti néo-fasciste jusqu’au Parlement. Leur confiance ainsi renforcée a conduit ces organisations à des attaques très violentes contre les immigrés, les homosexuels et les militants politiques et syndicaux. En France, le Front National s’est vu ouvrir les portes de l’Assemblée Nationale.

    En Belgique également, l’extrême-droite fait parler d’elle avec, par exemple, des membres du Vlaams Belang investissant une école pour fourrer de force des saucisses de porc dans la bouche de tous les enfants pour stigmatiser les musulmans. Du côté francophone, une manifestation contre l’islam a été organisée par les populistes de droite du Parti Populaire, avec la participation du groupuscule néonazi Nation. Bien que Sharia4Belgium ne regroupe que quelques illuminés réactionnaires et soit une organisation rejetée par l’écrasante majorité de la communauté musulmane, les médias et les politiciens n’ont pas hésité à fustiger l’ensemble de celle-ci en ramenant sur la table tous les préjugés contre les immigrés. Plusieurs politiciens évitent de parler du social en surfant ouvertement sur le sécuritaire et les idées racistes. Ils espèrent que personne ne rappellra l’impact de leurs trente années de politique néolibérales et leur écrasante responsabilité envers ces centaines de milliers de jeunes dits ‘‘immigrés’’ qui n’ont bien souvent pour seule perspective que le chômage ou des emplois précaires. A Molenbeek, le taux de chômage flirte avec les 40% parmi les moins de 26 ans. L’approfondissement de la crise renforcera leur isolement et leur aliénation ainsi que les remarques racistes. Pour l’élite de la société, ce n’est pas un problème mais une solution : diviser pour mieux régner.

    Chaque année, le NSV (les jeunes du Vlaams Belang) organise une manifestation raciste et nationaliste dans une ville flamande. Depuis une vingtaine d’années, nous organisons systématiquement une contre manifestation non-violente avec l’objectif politique de donner une réponse sociale à la crise avec notre slogan ‘‘des emplois, pas de racisme’’ et l’objectif pratique de montrer que la rue appartient aux travailleurs et à leurs familles et non pas aux fachos.

    Apprendre de l’expérience internationale

    Les luttes internationales n’ont pas manqué l’an dernier ! Au Québec, la hausse du minerval a entraîné des centaines de milliers de jeunes dans la lutte contre le gouvernement Charest. Dans le sud de l’Europe, le mouvement des Indignés a popularisé l’idée que le pouvoir doit revenir dans les mains du peuple. Aux Etats-Unis, c’est le mouvement Occupy qui a connu un large succès parmi l’ensemble de la population. En France, la campagne de Mélenchon a montré qu’un programme de gauche radical pouvait rencontrer un soutien énorme. L’analyse de ces expériences et le développement de critiques constructives sur plusieurs aspects de ces différents processus sont au cœur de la réflexion politique d’EGA, afin de se préparer pour les combats à venir. Nous accueillons ainsi régulièrement des orateurs internationaux qui peuvent livrer un rapport issu du mouvement social lui-même, sans être contaminé par la propagande des médias dominants.

    Etudiant – Travailleurs : Solidarité !

    Le 30 janvier dernier, le pays était à l’arrêt, sous l’impact de la grève générale contre les premières attaques antisociales du gouvernement. Pour les médias dominants, c’était une grève de vieux, incapables de faire des sacrifices pour les générations à venir. Mais les jeunes aussi sont concernés par ces mesures ! Et pas qu’un peu ! Augmenter l’âge de la pension signifie plus de chômage pour les jeunes d’aujourd’hui, mais aussi un temps de carrière de plus en plus élevé. Ce jour-là, partout en Belgique, les Etudiants de Gauche Actifs ont fait la tournée des piquets dès avant la levée du jour pour exprimer leur solidarité et renforcer ces piquets. Ainsi, à Ixelles, à l’Athénée Charles Jansens, une trentaine de jeunes du secondaire s’étaient réunis sous la bannière d’EGA : ‘‘Nous voulons des écoles, du travail, un avenir!’’ Aucun autre piquet écolier n’a été vu en Belgique depuis les grèves de 1996 dans l’enseignement, et ils étaient déjà conséquents à l’époque. Cela montre le potentiel qui existe parmi la jeunesse quand elle est organisée !

    Nous avons aussi organisé différents meetings au sujet de cette grève. A Gand, un débat a réuni partisans et adversaires de la grève générale devant 150 personnes. Le lendemain, Marc De Vos, un des orateurs libéraux, concluait sur tweeter que ‘‘Karl Marx était dans l’auditoire.’’

    EGA a aussi été très présent dans les manifestations de solidarité avec les travailleurs d’ArcelorMittal et a mené une campagne de solidarité active à Liège, dans les rues et à l’université. A l’Université Libre de Bruxelles, l’entreprise sidérurgique voulait participer à une journée de l’emploi sur le campus. A l’initiative des Etudiants-FGTB, nous avons mené une action de protestation… et le géant du métal a refusé de venir !

    Rejoins EGA !

    Pour les Etudiants de Gauche Actifs, la crise économique, les divisions (racistes, sexistes, homophobes…), la destruction de l’environnement (catastrophe de Fukushima ou de BP dans le Golfe du Mexique…), etc. ont une même racine : le système économique à la base de la société, le capitalisme. Nous prenons le temps nécessaire pour analyser l’actualité et en discuter entre nous, car il est évident que sans comprendre le système, lutter contre lui ne pourrait être efficace. Mais nous ne sommes pas des intellectuels de gauche dans leur tour d’ivoire. Tout au long de l’année, nous sommes à l’initiative d’actions partout en Belgique (‘‘Occupy University’’ à Gand, Anvers, Louvain et Bruxelles en octobre dernier, actions antifascistes, rassemblement de solidarité avec les luttes à l’étranger, etc.) et participons à d’autres actions plus larges : mobilisations syndicales, manifestation antinucléaire suite à la catastrophe de Fukushima, pour défendre le droit à l’avortement, contre la répression policière…

    Ne nous regarde pas : rejoins-nous ! Une nouvelle page de l’Histoire est en train de s’écrire, participe toi aussi à la lutte pour une autre société ! Seul, tu ne peux rien contre ce système. Mais ensemble et organisés, nous représentons une force qui est destinée à croître à mesure que la colère se développera face aux conséquences de la crise de ce système pourri.

  • Solidarité avec les mineurs d’Afrique du Sud!

    Prise de parole d’Anja Deschoemacker, membre du PSL/LSP et tête de liste de ‘‘Gauches Communes’’ pour la commune de Saint-Gilles

    Ce mardi 18 septembre, une action de solidarité a eu lieu suite au massacre de Marikana qui s’est déroulé en août dernier. Les mineurs en lutte avaient alors subi une sanglante répression de la part des forces de l’Etat. Un sommet Union Européenne – Afrique du Sud prend actuellement place à Bruxelles, et la délégation officielle sud-africaine a pu constater de ses propres yeux que la solidarité internationale existe bel et bien, en étant accueillie par un peu plus d’une vingtaine de militants venus à l’appel du député européen Paul Murphy (élu du Socialist Party de République irlandaise, le parti-frère du PSL). Voici ci-dessous le petit discours que notre camarade Anja Deschoemacker a prononcé lors du rassemblement.

    Le Parti Socialiste de Lutte (PSL) et ‘‘Gauche Communes’’ soutiennent avec vigueur la lutte des mineurs sud-africains. Tout comme de nombreux militants de gauche de ma génération, j’ai accordé une grande attention à la lutte de l’ANC en, Afrique du Sud contre le régime dictatorial et raciste de l’apartheid, et avais activement participé à la campagne de solidarité internationale. L’union des travailleurs d’Afrique du Sud et d’ailleurs, grâce à la large campagne internationale de solidarité, a mis fin à ce régime brutal. La joie fut alors grande partout à travers le monde. Mais tout comme nos camarades du Democratic Socialist Movement (DSM, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Afrique du Sud, NDLR) l’avaient dit à ce moment-là : la direction de l’ANC défendait ses propres intérêts avant ceux de la majorité de la classe ouvrière.

    Pour servir les intérêts de l’élite noire qui s’est rapidement développée ainsi que ceux de toute la classe des patrons, qu’ils soient noirs ou blancs, des lois sont restées en place, à l’instar de celle qui permet aujourd’hui encore de poursuivre en justice pour les victimes d’un massacre commis par les forces de sécurité pour le massacre lui-même. Il s’agit d’un symptôme révélateur du fait que ce système capitaliste brutal est totalement resté en place. Aucune amélioration fondamentale des conditions de vie de la classe ouvrière n’a été permise.

    Les travailleurs d’Afrique du Sud ne se sont pas battus des décennies durant et n’ont pas sacrifié leur sang, leur sueurs et leurs larmes afin d’enrichir des dirigeant tels que le président sud-africain Jacob Zuma. De la même manière, en Belgique, la classe des travailleurs ne s’est pas battue pour installer au pouvoir Di Rupo et Johan Vandelanotte avec des salaires de l’ordre de 10.000€ par mois. ‘‘Gauches Communes’’ soutient la lutte des mineurs sud-africains et prévient de suite la direction de l’ANC et la bourgeoisie sud-africaine qu’une poursuite de la répression du régime aura pour riposte la construction d’une campagne de internationale de solidarité similaire à celle qui fut construite du temps de l’apartheid.

    Même si les conditions de lutte sont totalement différentes ici, heureusement, et qu’il n’y a pas eu de travailleurs brutalement assassinés en Belgique du fait des forces de l’Etat depuis des dizaines d’années, la tâche qui est devant nous est similaire à celle des travailleurs d’Afrique du Sud : mettre sur pied des organisations de travailleurs ainsi que des partis politiques capables d’unifier les luttes de la classe ouvrière et des autres couches opprimées de la population. Nous refusons que les luttes héroïques des générations passées soient sacrifiées au profit d’une infime élite et au mépris des conditions de vie des travailleurs et des pauvres.

    Pour assurer une amélioration fondamentale des conditions de vie des 99% de la population en Afrique du Sud, les mines et les autres secteurs vitaux de l’économie doivent être placés sous propriété publique, sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs. Il nous faut retirer le pouvoir économique des mains de cette élite de parasites qui ne peut s’enrichir qu’au prix de l’appauvrissement collectif. Nous ne plaçons aucune confiance dans leur système judiciaire et n’avons pas la moindre illusion sur ce que représentent leurs politiques sociales et économiques. Nous soutenons cette lutte et appelons en parallèle à lutter en Belgique contre les plans d’austérité de tous les gouvernements, ces plans d’austérité motivés tout comme en Afrique du Sud par la volonté de rendre les riches encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres. Nous devons construire notre propre alternative politique contre les partis de l’establishment qui, chacun à leur manière, ne font que défendre la riche élite au sommet de la société.

    Photo ci-dessous: de gauche à droite, Anja Deshoemacker, Paul Murphy (député européen du Socialist Party irlandais) et Bart Vandersteene, tête de liste de Rood! à Gand.

  • “Nous voulons des emplois, des logements sociaux et des services publics de qualité’’

    Interview de Bart Vandersteene et Anja Deschoemacker

    Ces dernières années, les déficits dans le secteur du logement, de l’enseignement, des soins de santé, de la garde des enfants,… se sont fortement accrus. Les conseils communaux, de différentes manières, ne mènent plus qu’une politique néolibérale qui a plus d’attention pour le city-marketing que pour les besoins de la population. Nous avons discuté avec Bart Vandersteene, tête de liste pour Rood ! à Gand, et avec Anja Deschoemacker, tête de liste de l’alliance Gauches Communes à Saint-Gilles.

    Toute une série de villes voient fleurir des projets de prestige, avec des budgets qui auraient sans doute pu trouver une meilleure affectation. Mais nos centres-villes sont tout de même plus jolis maintenant, non ?

    Bart : L’objectif du city-marketing est en effet de donner l’impression d’une amélioration et, plus particulièrement, de rendre le centre-ville plus attractif. Le centre-ville n’est plus cette zone grise dans laquelle rien ne se passe, toute une série d’événements et d’attractions créent une certaine dynamique. Mais l’objectif n’est pas tellement de nous rendre la vie plus agréable, il est avant tout d’attirer des capitaux privés, entre autres concernant l’immobilier et le tourisme.

    Les loyers et les prix deviennent dès lors complètement inaccessibles pour les simples travailleurs, souvent forcés de déménager en banlieue ou dans une commune proche. Et là, il ne se passe rien. Les prix de l’immobilier dans les centres-villes, à la location ou à l’achat, conduisent à une plus grande dualité entre cette élite pour laquelle la ville est encore accessible et le reste de la population. Ces prix élevés instaurent une pression sur l’ensemble du marché. Sans disposer de grands moyens, il faut actuellement s’endetter très fortement pour pouvoir acheter.

    Les événements organisés sont orientés vers un public fortuné, avec des entrées fort chères ou des tarifs pas croyables pour manger ou boire quelque chose. L’argument que tout cela bénéficie au moins aux classes moyennes ne tient pas la route non plus. Combien de magasins, de restaurants et de cafés reste-t-il aujourd’hui dans la plupart des grandes villes sans faire partie d’un grand groupe ?

    Anja : Les projets de rénovation urbains sont nécessaires. Il suffit de se balader un peu dans la plupart des quartiers de Bruxelles pour se rendre compte que beaucoup de rues et de maisons ont besoin d’une remise à neuf. Mais les projets de prestige ne profitent pas à la population. Au contraire, la rénovation du centre-ville telle qu’elle est appliquée aujourd’hui sert plutôt à chasser des quartiers une partie de la population – sa couche la plus pauvre – afin de faire de la place pour les projets des promoteurs immobiliers. Vu qu’il n’y a plus d’espace pour construire de nouveaux bâtiments, on ne peut attirer une “meilleure population” qu’en forçant la “moins bonne population” à déménager.

    Les problèmes des communes bruxelloises sont bien connus : taux de chômage élevé, grande pauvreté, prix immobiliers exorbitants y compris pour des logements de piètre qualité. La croissance de la population met constamment sous pression le marché et les prix de l’immobilier. Ça fait vingt ans que les communes de la Région bruxelloise font passer d’autres priorités. Le résultat est absurde. D’un côté, on manque de logements à prix accessibles, de l’autre, il y a un énorme vide : 1,2 million de mètres carrés d’espaces de bureaux vides, soit près de 10 % de l’espace total. On compte aussi 12.000 appartements vides de plus de 100 m². Mais le manque de logements décents nous assure des loyers de 800 euros dans un proche avenir. Qu’attendent donc la Région et les communes pour s’attaquer à tous ces espaces vides ?

    Les campagnes pour les communales se limitent généralement à des débats portant sur les pavés qui manquent ou sur le manque de places de parking. Quelle différence peut-on faire au niveau communal ?

    Anja : Le niveau communal n’est pas différent des autres niveaux. Tout dépend des choix politiques, des priorités du budget et de l’endroit où on va chercher l’argent. Les communes ont de très larges compétences, qui incluent d’ailleurs la récolte d’impôts, les investissements publics (en Belgique, les communes sont responsables de 50 % des investissements publics), la création de services à la population,…

    Certains disent que la politique communale n’a rien à voir avec l’idéologie. C’est faux. Les compétences communales sont bien évidemment limitées par les décisions politiques des niveaux supérieurs, mais nous retrouvons à ces niveaux les mêmes partis qu’aux communes. Une commune pourrait très bien prendre la tête de la lutte contre la politique d’austérité, il serait possible de mobiliser la population sur une telle base. Nous n’avons rien à attendre des partis établis ; nous devons construire une opposition active à l’austérité dans les communes comme ailleurs. Là aussi, l’austérité va frapper de plus en plus dans les années à venir.

    Bart : Pour nous, les élections portent sur les besoins les plus urgents et les plus importants de la majorité de la population. L’emploi, le logement, les services publics tels que l’enseignement, l’accueil des enfants… Un conseil communal peut faire une différence à tous ces niveaux.

    Prenez par exemple notre revendication d’un emploi stable et décent pour tous. Une ville ou une commune peut commencer à créer des emplois par ellemême, dans les services publics déjà existants ou de nouveaux services nouvellement créés. Une commune peut mener campagne pour une “ville sans intérim”, en supprimant les contrats précaires des services communaux et en menant campagne contre les emplois temporaires dans le secteur privé. Ce n’est tout de même pas normal qu’à Gand, des grosses entreprises telles que Volvo emploient plus d’intérimaires que de travailleurs sous contrat ! Et on ne parle même pas encore des soustraitants… Les contrats temporaires et intérims ne représentent aucune valeur ajoutée pour la société, ils n’en ont que pour les employeurs qui peuvent ainsi liguer un groupe de travailleurs contre un autre et licencier plus facilement leur personnel.

    Une ville peut aussi jouer un rôle pionnier avec de nouveaux services publics. Les besoins sont nombreux : rien qu’à Gand, il manque 1000 places dans les crèches. Mais on pourrait aussi construire des cafétérias à prix modiques dans les quartiers, afin de pouvoir s’asseoir à une terrasse dans notre propre voisinage sans courir au centre-ville pour boire une bière ou un café à plus de 2 euros. Restos sociaux, centres de réparation de vélos,… les possibilités sont infinies.

    Tout cela est-il réaliste ? Peut-on dépenser plus alors qu’il y aura encore moins de moyens pour les communes dans les années à venir ?

    Bart : Nous partons des besoins, de ce qui est nécessaire à la majorité de la population, et non pas des exigences des élites qui deviennent de plus en plus marginales au sein de ce système. Ceux qui nous disent qu’il n’y a pas de moyens ou qu’une autre politique n’est pas possible “à cause de l’Europe”, sont ces mêmes politiciens qui siègent eux-mêmes à la tête de leur parti ou du gouvernement fédéral ou régional, mais qui n’ont par contre aucun problème à maintenir la déduction des intérêts notionnels. Se réfugier derrière la phrase ‘‘c’est un autre niveau de pouvoir qui est responsable’’ est ridicule. Les mêmes partis siègent à tous les niveaux et appliquent la même politique d’austérité.

    Anja : Il est toujours plus facile d’aller chercher l’argent parmi la majorité de la population avec toutes sortes de taxes communales et d’amendes que de faire contribuer l’élite. Un éboueur ne peut pas déménager dans un paradis fiscal. D’immenses profits sont réalisés dans notre pays, mais les patrons et les grands actionnaires ne vont pas nous livrer cette richesse sur un plateau. Nous devons collectivement prendre le contrôle des richesses existantes. Les secteurs-clés de l’économie (énergie, sidérurgie, finance,…) doivent passer aux mains du public.

    Quand, dans les années ′80, les camarades anglais du PSL sont parvenus au pouvoir à Liverpool, toute la ville a été transformée en un grand chantier. Une grande campagne médiatique a alors été lancée à contre ce conseil communal dominé par les marxistes. Mais un lecteur a alors écrit au journal local : ‘‘Je ne sais pas qui était Léon Trotsky, mais à en juger par le nombre de nouveaux logements qui sont en train d’être construits à Liverpool, il devait certainement être un fameux maçon.’’ Qu’en est il pour notre pays ?

    Bart: “C’est également nécessaire. Rien qu’à Gand, il y a 7.500 personnes sur la liste d’attente des logements sociaux. Cela correspond environ au nombre de logements sociaux promis par tous les partis ces 18 dernières années – partis qui sont parvenus, au cours de la même période, à construire en tout et pour tout 750 logements.

    Nous sommes pour une politique de construction et de rénovation urbaine axée sur les logements sociaux. Cela nécessite de reprendre le secteur du bâtiment entre nos propres mains, afin de rehausser la qualité des édifices, mais également d’assurer la qualité et la sécurité de l’emploi du secteur. Répondre à la demande de logements sociaux réduirait cette liste d’attente, certes, mais instaurerait également une grande pression à la baisse sur les prix de l’immobilier dans le privé.

    La tendance à laquelle nous assistons aujourd’hui est exactement inverse. Quant aux subsides au loyer pour ceux qui ne s’en sortent pas, cela revient à subsidier les loyers élevés qui, grâce à ces subsides, deviennent tout d’un coup accessibles pour les ménages à bas revenu. Un programme massif de construction de logements sociaux aurait l’effet inverse de faire baisser tous les prix. La ville de Vienne, en Autriche, est aujourd’hui le plus grand propriétaire de logements de toute l’Europe, suite à la mise sur pied d’une compagnie publique de construction par les socialistes au pouvoir dans les années ′20.

    Anja : À Liverpool, le conseil communal élu a tenu ses promesses. Ici, les campagnes se suivent avec les mêmes belles promesses, rarement suivies d’effets. L’accord de gouvernement de la Région bruxelloise prévoit de parvenir à 15 % de logements sociaux en ville d’ici 2020, contre 9 à 10 % à l’heure actuelle. Cela signifierait la construction de plus de 34.000 logements sociaux. À Saint-Gilles, avec ses 8,5 % de logements sociaux, il faudrait construire 1717 nouveaux logements d’ici 2020 ; à Ixelles ou Uccle, qui comptent 4 % de logements sociaux, il en faudrait 5000. Les communes sont en fin de mandat, et le conseil régional actuel n’a plus que deux ans jusqu’aux prochaines élections. Au rythme de construction actuel, ces 15 % resteront sur papier, alors que cela ne suffirait même pas. Cet objectif de 34.000 nouveaux logements (alors que la liste d’attente comprend 50.000 personnes) ne prend en compte ni les évolutions de ces huit prochaines années, ni toutes les familles qui ne se sont même pas inscrites sur liste d’attente, en sachant très bien que “ça ne sert à rien”.

    Vous envisagez donc les choses dans un contexte plus global. Mais que dire de tous ces petits problèmes tels que la propreté, les pavés manquants ou les rues défoncées ?

    Anja : Toutes ces rues mal entretenues dans des quartiers populaires dégueulasses ne sont jamais que le revers de la médaille des projets de prestige orientés uniquement vers le city-marketing, vers les attractions touristiques et toutes sortes de projets commerciaux (shopping-centers,…). À d’autres moments, le mauvais état de certains quartiers se voit tout à coup utilisé comme prétexte pour “rénover” ces mêmes quartiers, ce qui signifie bien souvent que les couches les plus pauvres devront céder la place à des ménages à plus hauts revenus. Le conseil communal de Liverpool des années ′80 avait construit des logements sociaux, mais a aussi amélioré les conditions de travail du personnel communal et en a engagé suffisamment que pour s’occuper de la propreté et de l’entretien de l’infrastructure publique.

    Bart : La propreté à Gand ne s’est pas améliorée depuis la privatisation d’Ivago à la fin des années ′90. Les sacs poubelles sont devenus de plus en plus chers et, pour être sûr que les gens n’abandonnent pas leurs déchets dans la rue, on a diminué le nombre de poubelles publiques. On nous a ainsi encouragés à ramener tous nos déchets à la maison, pour utiliser les sacs payants. L’entreprise de collecte de déchets Ivago tire chaque année un revenu de 3,5 millions d’euros rien que de la vente des sacs poubelles jaunes (sans compter tout le reste). Cet argent est en grande partie redistribué en dividendes pour la ville et pour des actionnaires privés, tels que le groupe Suez. Il est possible de revenir à une collecte de déchets gratuite, sans que cela ne coute quoi que ce soit à la collectivité ; seuls les actionnaires privés ont à y perdre. Mais les actionnaires ont-ils vraiment besoin de tirer profit des déchets qu’ils nous ont déjà vendus auparavant ?

    Une collecte gratuite des déchets, une poubelle à chaque coin de rue, un parc à containers dans chaque quartier: voilà comment lutter contre les ordures. Mais cela va à l’encontre de la politique communale libérale, où on ne se soucie que des profits des actionnaires privés tandis que la responsabilité pour les problèmes nés de cette politique est refourguée sur le dos des victimes de cette politique.

    Quelle est l’objectif de la participation électorale de Rood ! à Gand ?

    Bart : Rood ! a l’ambition de former une large force de gauche, nous voulons donc renforcer la gauche grâce à cette campagne. Cela aurait été plus facile si on avait obtenu une initiative unitaire également avec le PTB ; de véritables cartels de gauche pourraient nous donner plus d’élus. Une campagne enthousiaste avec laquelle nous pouvons positionner Rood ! en tant que véritable acteur peut renforcer la possibilité d’aller vers une campagne de gauche unie en 2014 (élections fédérales, régionales et européennes). Dans notre pays aussi, il y a une grande ouverture pour la gauche. Les frontières nationales ne me semblent pas être si étanches au point que nous ne pourrions pas connaitre la même situation qu’avec le SP aux Pays- Bas ou avec Mélenchon en France.

    À Gand, on nous dit qu’après les élections communales, il y aura la coalition la plus à gauche possible, avec le cartel SP.a-Groen. Leur politique ne sera néanmoins pas différente des précédentes. La crise économique va conduire à des plans d’austérité, la politique du city-marketing va continuer à fleurir, mais une couche de plus en plus grande de la population va remettre en question cet emballage certes fort joli, mais vide. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser la droite se présenter comme la seule opposition à cette politique ; il faut construire une forte opposition de gauche qui soit capable d’organiser la résistance. C’est le défi que Rood ! veut relever.

    Et quel est l’objectif de Gauches Communes à Saint-Gilles, Jette, Ixelles et Anderlecht ?

    Anja : Tout comme Rood ! en Flandre, les organisations et individus qui participent à l’alliance Gauches Communes ont surtout l’ambition de renforcer le camp de la gauche. La création d’une formation large, qui prenne réellement en compte les revendications du mouvement ouvrier et des mouvements sociaux, et qui soit prête à se lancer dans la lutte pour défendre ces intérêts, sera une étape absolument nécessaire afin de rompre l’impasse que représente le capitalisme en crise, de quitter le cercle vicieux qui signifie toujours plus de pauvreté, toujours plus de désespoir pour de plus en plus larges groupes de la société.

    Gauches Communes se présente dans quatre communes bruxelloises, dans l’idée de populariser une formation de gauche large, au fonctionnement démocratique, mais aussi de renforcer les forces de gauche existantes dans ces communes, afin de démarrer l’opposition à la politique d’austérité communale au cours de la période à venir. Une encore plus large collaboration aurait été encore mieux. Mais vu le manque d’enthousiasme et l’attitude attentiste de certains partenaires potentiels, nous n’avions pas la possibilité de patienter plus longtemps. Gauches Communes reste bien entendu ouvert à toute discussion en vue d’une encore plus large collaboration dans le cadre de campagnes contre la politique d’austérité ou d’autres formes de protestation.

  • Y en a marre de la chasse aux chômeurs !!!

    La propagande des partis traditionnels et du patronat veut nous faire avaler que les chômeurs sont des fainéants qui ne cherchent pas de travail et que, soi-disant, « du boulot, il y en a ». C’est ce qui justifierait l’exclusion des chômeurs. Pourtant, c’est totalement faux pour peu que l’on regarde attentivement la situation. Ces dernières années, entre 25 000 et 30 000 offres d’emploi apparaissent chaque mois(1) face à des centaines de milliers de sans emploi – 421 823 chômeurs complets indemnisés en 2011 pour être précis(2). Pas besoin d’être un mathématicien de génie pour comprendre qu’il n’y a pas assez d’emplois disponibles !

    Par Ben (Charleroi)

    Le taux de chômage pour 2012 devrait être de 13% et flirte avec les 20% dans des villes comme Charleroi, Bruxelles, Liège, Mons ou La Louvière. En fonction de la méthode de calcul, on peut arriver à des chiffres encore plus élevés ; le taux de sous-emploi (3), lui, devrait être de 19% pour cette même année. Cette situation est amenée à s’empirer, comme à Charleroi où il n’y a déjà qu’une seule offre d’emploi pour 40 demandeurs et où Duferco a récemment annoncé la fermeture définitive du hautfourneau de Carsid. 1000 travailleurs sont directement concernés.

    Pourtant, alors que chercher du travail s’apparente aujourd’hui de plus en plus à chercher une aiguille dans une botte de foin, le gouvernement accroit ses sanctions contre les chômeurs. Le premier novembre commencera la dégressivité accélérée des allocations de chômage (après les élections communales évidemment…). En gros, les allocations de chômage vont tomber plus rapidement à leur niveau ‘‘plancher’’ : 919 euros pour un isolé, 1090 euros pour un chef de ménage et 484 euros pour un cohabitant. Avec des montants pareils, on ne peut pas dire que les chômeurs ‘‘profitent’’, ils ont tout juste de quoi (sur)vivre au jour le jour.

    Tout ce qu i nous divise nous affaiblit !

    Évidemment, quand on travaille pour gagner à peine plus, il y a de quoi être en rogne. Mais s’en prendre aux chômeurs, c’est se tromper d’ennemi, car on est tous dans la même merde. Les véritables profiteurs, ce sont ceux qui s’en mettent déjà plein les poches – les grands patrons et les grands actionnaires – et qui profitent, en plus, des intérêts notionnels, des réductions de cotisations patronales (etc.). Ces patrons touchent en une seule année ce que nous touchons en plusieurs décennies ou même en siècles. En 2010, Carlos Britos (AB Inbev) a ainsi touché l’équivalent de 418 salaires minimums et Pierre Marianni (Dexia) en a touché 110. Les voilà les profiteurs !

    Et pendant qu’on se divise entre chômeurs et travailleurs et que les vrais profiteurs continuent de se gaver, la chasse aux chômeurs pousse ces derniers à accepter n’importe quel travail, à n’importe quelle condition. Les nouvelles mesures nous forceront à obligatoirement accepter des emplois après 3 mois de chômage, même s’ils n’ont rien à voir avec notre diplôme ou notre profession. La distance prévue pour que l’on soit obligé d’accepter un boulot passera de 25 à 60 km à vol d’oiseau, qu’importe la durée du trajet et les possibilités de transport. En 2013, le contrôle de disponibilité des chômeurs sera étendu jusqu’à 55 ans et jusqu’à 58 ans en 2016. La conséquence, c’est que ce sont les salaires de l’ensemble des travailleurs qui vont baisser, les conditions de travail aussi, et vu qu’il est matériellement impossible que tous les chômeurs trouvent un emploi, ça veut tout simplement dire qu’on va balancer les gens dans la pauvreté et la misère. Le fait qu’il y ait déjà 15% de pauvres en Belgique n’a pas l’air de priver de sommeil les politiciens traditionnels.

    C’est todi les p’tits qu ’on spotche !! (C’est toujours les petits qu’on écrase)

    Les politiciens traditionnels ont bien compris qu’il est plus facile de s’en prendre aux plus pauvres que d’aller chercher l’argent là où il est, dans les poches du patronat et des riches. Les chômeurs, de par leur situation précaire, sont évidemment des proies de premier choix. On ne le répétera jamais assez ; c’est au chômage qu’il faut s’en prendre, pas aux chômeurs ! Ce qu’il faudrait, plutôt que de jeter des centaines de milliers de personnes dans la pauvreté, c’est répartir le travail nécessaire parmi l’ensemble de la population active, avec une réduction collective du temps de travail, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires.


    (1) Chiffre ONEM

    (2) Chiffre ONEM

    (3) Le taux de sous-emploi tient compte, en plus des demandeurs d’emploi inoccupés, des travailleurs à temps partiel involontaires et du chômage temporaire ; il se mesure en volumes d’heures.

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