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  • ArcelorMittal : Sauvons l’emploi ! Pour un plan d’action offensif vers la nationalisation de la sidérurgie !

    Grève générale de 24 heures et manifestation ce mercredi 7 décembre 2011 à Liège 10h aux Terrasses (au «Torè»)

    Ce 7 décembre, pour la première fois, les Métallos partent à l’attaque de concert à travers toute l’Europe pour mettre à l’arrêt les sites européens d’ArcelorMittal. Ce mot d’ordre de grève européenne est un bon exemple du type de riposte nécessaire aujourd’hui pour que les travailleurs puissent se dégager de l’emprise de la dictature des marchés.

    “Mittal mérite, à lui tout seul, une révolution !”

    Le matin du 26 octobre, soit 14 jours après l’annonce de la direction d’ArcelorMittal, la ville de Seraing était noire de monde, littéralement occupée par quelques 10.000 personnes. A la tribune, on a notamment pu entendre Francis Gomez (le président de la FGTB Métal-Liège) qualifier Lakshmi Mittal de ‘‘poison public qui ne pense qu’à une seule chose : le fric (…) Il a besoin de beaucoup d’argent, et pas seulement pour le mariage de sa fille, le plus cher du siècle, mais pour racheter un ensemble de mines et avoir le monopole de la sidérurgie, être le maître des prix, avoir encore plus d’argent ! Mittal mérite, à lui tout seul, une révolution !’’ La clameur de la foule ne laissait à ce moment aucun doute quant à sa volonté d’aller de l’avant et de concrétiser ce terme de ‘‘révolution’’. Hélas, à partir de ce fameux 26 octobre, le doute et l’incertitude régnaient quant à la prochaine étape de la lutte jusqu’à la confirmation, à la novembre, d’une action coordonnée à l’échelle européenne pour le 7 décembre.

    Le potentiel est immense. Que ce soit lors du rassemblement du 26 octobre et des trois cortèges qui l’ont précédé ou encore lors des divers moments de campagne que les militants du PSL ont pu mener à Liège, le sentiment de solidarité de la population a été remarquable. Lors de la grève des ateliers de la SNCB le 9 novembre, au piquet de Kinkempois, nous avons pu constater avec quelle fierté les cheminots accueillaient la délégation de métallos venue en soutien. Il y a un ‘‘effet ArcelorMittal’’.

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    simple pomme pourrie ?

    Au Parlement Européen, le député Paul Murphy, élu de notre parti-frère irlandais le Socialist Party, a dénoncé les efforts visant à faire croire qu’ArcelorMittal est simplement ‘‘une pomme pourrie isolée’’ : ‘‘ce n’est pas le cas: elle provient d’un arbre constitué de pommes pourries; d’une tendance d’entreprises rentables qui utilisent la crise comme excuse pour jeter dehors des milliers, ou des dizaines de milliers, de travailleurs afin de maximaliser des profits déjà considérables et de les pousser encore plus loin.’’

    La FGTB wallonne est allée dans le même sens en recensant les récentes suppressions d’emplois dans des entreprises rentables : 377 suppressions d’emploi à Mons (Sapa RC Profiles, Dayco Sacic…), 335 à Mouscron et Tournai (La Redoute, 3 Suisses, Hot Cuisine, Synthomer…), plus de 100 à Charleroi (Aperam, ArcelorMittal Fontaine,…), 220 dans la Région du Centre (Technic Gum, Bongs…) ainsi que 520 menaces de suppressions d’emploi (Durobor, JM Hoff Services…), etc.
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    En 2003 déjà, 50.000 manifestants avaient occupé le centre-ville de Liège contre la menace de fermeture de la phase à chaud par Arcelor (qui n’avait pas encore été racheté par Mittal), la plus imposante manifestation ouvrière à Liège depuis la grande grève générale de 60-61. Le 7 décembre peut devenir une journée historique où ce nombre sera dépassé, avec une grève générale de 24 heures dans la région liégeoise, et ce dans le cadre d’un mouvement de lutte européen. Une première. Que faire ensuite ?

    ‘‘Récupérons nos outils, et que dégagent les rapaces !’’

    Comme le dit la délégation syndicale FGTB d’ArcelorMittal Liège: ‘‘Si Mittal décide de nous traiter comme de la merde, qu’il dégage ! Nous, on se battra pour reprendre notre avenir en main. On n’est pas condamnés à se laisser dépouiller par les financiers et les actionnaires. Le savoir-faire, la maîtrise technique, la production, la qualité, c’est nous. Ce sont les travailleurs. Ces outils sont les nôtres, et on a l’intention de continuer à les faire vivre, et nous en même temps.’’ Ce constat, nous le soutenons aussi. Tout comme en 2003, nous défendons la nationalisation de la sidérurgie, mais en précisant : sous le contrôle des travailleurs, sans rachat ni indemnité.

    Comme première étape en cette direction, pourquoi ne pas occuper le site ? Voilà qui serait une démonstration éclatante du pouvoir des travailleurs tout en fournissant un espace de débat collectif et démocratique pour décider par assemblées générales souveraines de la suite du mouvement. Ce serait aussi la meilleure des façons de s’assurer qu’une nationalisation de l’outil ne revienne pas à une gestion capitaliste de l’entreprise par des managers du type de ceux contre lesquels doivent se battre les camarades de la SNCB.

    Imaginons encore quelle formidable inspiration cela constituerait pour les travailleurs à travers le monde ! Cette année 2011 a été marquée par l’émergence de mouvements qui faisaient référence les uns aux autres, des occupations de places en Afrique du Nord et au Moyen Orient vers celles d’Espagne et de Grèce, puis au mouvement ‘‘Occupy Wall Street’’ aux USA. Il est possible de donner une nouvelle impulsion aux protestations internationales en accentuant que la meilleure manière de s’attaquer au système, c’est d’occuper les moyens de productions et d’en revendiquer la propriété. Ce n’est que de cette façon que nous pourrontssaper les bases de la dictature des marchés.

    Au niveau international encore, le mouvement européen initié par la Fédération européenne des Métallurgistes (FEM) doit être considéré comme un premier pas vers une grève générale européenne contre l’austérité. ArcelorMittal n’est pas un évènement isolé, mais une expression supplémentaire de l’échec du capitalisme à fournir des perspectives d’avenir aux générations actuelles et futures. La logique de Mittal est identique à celle de Lagarde au FMI, de Monti en Italie et de Papademos en Grèce : face à un ennemi bien organisé au niveau international, ripostons ensemble !

  • Manifestation nationale contre l’austérité!

    2 décembre – 9h30 Gare du Nord – Bruxelles

    Ce 2 décembre se déroulera une grande manifestation nationale des syndicats contre l’austérité. Comme partout en Europe, les politiciens ont distribué l’argent public pour sauver les énormes profits des banques et des patrons; les 1% qui spéculent et encaissent les profits. Aujourd’hui, ils veulent que ce soit à nouveau les 99% qui payent pour leur crise.

    Tract des Etudiants de Gauche Actifs

    Tract en version PDF

    Dépêche de novembre des Etudiants de Gauche Actifs

    Tout les partis traditionels sont d’accord de réaliser un plan d’austérité de plus de 23 milliards€ en 2012 et 2013, et cela sera encore pire en 2014. La situation en Grèce, en Irlande, en Espagne, au Portugal,… a montré que les cures d’austérité ne fonctionnent pas mais approfondissent la récession, accroissent l’agressivité et les attaques des spéculateurs et provoquent une diminution énorme du niveau de vie alors que le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand qu’actuellement.

    Un budget 2012 qui généralise la précarité des jeunes

    Alors que les perspectives d’emplois sont sombres pour 2012, Le futur gouvenement s’en prend particulièrement aux jeunes avec son «stage d’insertion». Pour les jeunes qui arrivent sur le marché du travail, il faudra maintenant attendre 12 mois avant de pouvoir recevoir une allocation, et il y aura des contrôles tous les 4 mois afin d’exclure beaucoup de jeunes de ce droit. Le but est de faire accepter n’importe quel travail précaire, flexible à bas salaire jusqu’à 60 km de chez soi. La précarisation accrue de l’emploi des jeunes sera utilisée pour miner les salaires et les conditions de travail de tous.

    Un budget 2012 contre les 99%…: limitation de l’accès aux soins de santé, attaques contre les chômeurs et les fonctionnaires, sous financement des services publics, dificulté d’accès à une pension complète,… la même politique d’assainissent est aussi menée dans l’enseignement. …et pour les 1%: Les mesures qui devaient donner l’illusion que les plus riches allaient aussi contribuer se sont rétrécit à une peau de chagrin.

    Le 15 octobre dernier, le mouvement des indignés/Occupy a mobilisé des centaines de milliers de personnes partout dans le monde contre la dictature des marchés. Ce jour la, près de 10.000 personnes ont manifester à Bruxelles suite au rachat de Dexia par les politiciens sur le dos de la collectivité alors qu’il ne font rien pour sauver les emplois des milliers de familles frappé par l’annonce de la fermeture de la phase à chaud d’Arcelor-Mittal. EGA y a défendu la nécessité de nationaliser les banques et la sidérurgie sans indemnité pour les grands actionnaires et sous contrôle des travailleurs.

    Ce mouvement surtout de jeunes peut jouer un rôle dynamique mais Il est nécessaire de s’orienter vers les travailleurs, la force capable de rassembler les 99% et de faire mal aux capitalistes dans leur portefeuille en paralysant l’économie. La manif du 2 décembre doit être une première étape pour les travailleurs et les jeunes vers un plan d’action démocratiquement élaboré. L’idée de journées de grève générale est évoquée. Imaginons ce qui pourrait être réalisé si les travailleurs en grève occupait leur entreprise, comme les jeunes ont occupées les places ces derniers mois à travers le monde pour contester la logique de profit?

  • Des mots d’ordre et un plan d’action combatifs !

    15 novembre – concentration de militants au Heysel

    On sait bien qu’on nous trompe :

    La crise économique actuelle est le résultat d’un système où la spéculation rapporte plus que d’investir pour répondre aux besoins réels. Qui sont ces spéculateurs? C’est ce fameux 1% de la population qui détient 97% de la dette belge par le biais de banques, de holdings, de leviers et d’autres fonds ‘‘d’investissement’’. Ce sont aussi les grandes entreprises industrielles qui préfèrent placer leurs capitaux sur les marchés financiers plutôt que d’investir dans la production. Crise ou pas, eux, ils réalisent de superprofits et payent des bonus et des parachutes dorés faramineux.

    Les politiciens soutiennent que la chute de ces banques, entreprises et/ou fonds d’investissement auraient des conséquences dramatiques pour la population active. Avec ce chantage, ils forcent les autorités nationales à garantir, et si nécessaire à acheter, des institutions mourantes comme Dexia. Les autorités qui deviennent ainsi débitrices sont obligées de faire payer les pots cassés aux travailleurs pour rester hors d’atteinte des griffes des ‘‘marchés financiers’’. Les parties rentables retournent plus tard aux spéculateurs à un prix ‘convivial’. Et les managers reprennent leur ‘‘boulot’’, pour des salaires et de primes encore plus élevés.

    Économiser, ça ne marche pas

    Pour cela, les travailleurs grecs ont déjà sacrifié 50% de leur revenu. Les fonctionnaires portugais doivent laisser tomber leurs 13e et 14e mois, qui leur permettaient de faire face aux pénuries dues aux 12 précédents. Les jeunes espagnols ne trouvent plus de travail, mais leurs homologues allemands bien : pour 1 € de l’heure en plus de leurs allocations de chômage. En Angleterre, le 30 novembre peut constituer la plus grande grève générale de leur histoire, contre les économies brutales dans les services publics. Partout, c’est aux travailleurs de payer alors que les spéculateurs restent indemnes. Mais la politique d’austérité est un échec total. L’économie grecque est complètement disloquée et le Portugal et l’Irlande suivent. Si c’est ensuite au tour de l’Espagne et de l’Italie, c’est l’économie mondiale qui sera entraînée.

    Les garanties que le gouvernement en affaires courantes vient de nous imposer, seront alors activées. Heureusement, on n’en est pas encore là. Jusqu’à présent, la Belgique a évité le pire. Nos politiciens n’arrivaient pas à se décider sur la meilleure manière de nous refiler un menu à la grecque : région par région, ou en un coup par le fédéral. Le dénouement arrive: travailler plus longtemps pour un salaire moindre et moins de services publics. Tous les politiciens sont d’accord pour dire que même sans accident majeur, il faudra économiser et trouver de nouvelles recettes pour 11 milliards d’euros l’année prochaine. Les timides tentatives de Di Rupo pour demander une petite contribution également aux spéculateurs seront largement balayées de la table, principalement par les partenaires de coalition libéraux.

    Cette fois-ci, faisons-le sérieusement !

    Les syndicats doivent tenir bon contre toute volonté de toucher à nos salaires, à nos acquis sociaux, à nos prépensions et à nos crédit-temps. Un régime fiscal équitable, où chacun paierait autant d’impôts que les ouvriers et les employés, rapporterait beaucoup plus que 11 milliards d’euros. Mais les patrons et les politiciens de droite sont déjà à l’offensive depuis des mois, ils disposent d’un front solide des médias, des politiciens et des magistrats afin de marteler leur propagande. En préparation des élections sociales, ils ont aussi ouvert la chasse aux militants syndicaux. Pour les arrêter, le lobbying politique et la technologie juridique seront insuffisants.

    Si nous voulons vraiment maintenir nos acquis sociaux et nos droits syndicaux hors d’atteinte des patrons, nous devons informer et mobiliser tous les travailleurs, pas seulement les militants. Et pas par la presse, contrôlée par les patrons, mais dans les entreprises, avec des arrêts de travail, éventuellement immédiatement après la pause midi. Pour imposer l’abolition des intérêts notionnels et un système fiscal équitable à nos politiciens, un plan d’action destiné à sensibiliser et mobiliser toute la population sera nécessaire. On nous a trop souvent envoyé dans les rues pour être ensuite freinés. Cette fois-ci, faisons-le sérieusement ! Une nouvelle promenade du dimanche à Bruxelles ne suffira pas. Ce n’est que par l’arrêt complet du tissu économique que nous pouvons les combattre.

    L’annonce initiale des syndicats pour une opération ‘‘ville morte’’ à Liège le 7 décembre avec grève générale de 24 heures et une manifestation au moins aussi grande que les 40.000 de 2003, où la population entière s’était mobilisée en solidarité avec les travailleurs d’Arcelor, est malheureusement à nouveau affaiblie.

    Il nous faut une alternative politique

    Nos collègues grecs ont déjà 13 grèves générales derrière eux ! Ils n’ont pas d’alternative car aucun parti – ni même la social-démocratie, qui participe au gouvernement – n’est disposé à défendre leurs revendications politiques. Pour être crédibles, les militants syndicaux ont besoin d’un prolongement politique. Si un patron menace de ne pas investir, de délocaliser ou de fermer, nous devons pouvoir riposter avec une arme aussi puissante: la nationalisation avec compensation uniquement pour les petits actionnaires, sur base de besoins prouvés. Les syndicats doivent avoir des politiciens qui leur sont aussi dévoués que les militants syndicaux dans les entreprises. Des politiciens qui ne gagnent pas le salaire d’un manager, mais celui d’un collègue de travail. Cela, aujourd’hui, on ne le trouve pas au Parlement. Combien de Dexia encore, combien de Luc Van den Bossche avant que la CSC et la FGTB ne rompent leurs liens avec des partis comme le PS et le CD&V? Le Front commun syndical à ArcelorMittal revendique la nationalisation de la phase à chaud liégeoise, mais il est clair que cela n’arrivera pas avec le PS.

    Dans les entreprises, nous sommes parfois obligés de réagir avant que les dirigeants syndicaux ne donnent leur accord pour des actions reconnues après coup. Sinon, pas grand chose ne se passe. En politique, ce n’est pas différent. Si nous devons nous en remettre aux dirigeants syndicaux, nous risquons de nous heurter à une situation où les "alliés politiques" nous imposeront les économies pendant que les ultra-libéraux, la N-VA en Flandre et le FDF à Bruxelles, paraderont en tant qu’opposants aux économies (fédérales). Pour expliquer cela dans les entreprises, il faudra plus que des brochures de papier glacé anti N-VA, comme cela s’est fait en Flandre sans beaucoup d’effet. Peut-être les dirigeants syndicaux doivent-ils essayer d’aller l’expliquer eux-mêmes la prochaine fois?

    Pour un nouveau parti des travailleurs !

    Les militants du PSL appellent depuis longtemps à la constitution d’une formation politique ouverte et démocratique unissant tous ceux qui s’opposent à la politique néolibérale. Nous croyons que l’existence d’un parti de gauche ouvert, comme dans des pays voisins, n’affaiblirait pas la gauche, mais la renforcerait. Même si les syndicats ne bougent pas, des initiatives allant en ce sens émergent régulièrement. Aujourd’hui, en Flandre et à Bruxelles par exemple, s’est créé le mouvement Rood! (Rouge!) autour d’Erik De Bruyn, qui avait été candidat à la présidence du SP.a et vient d’abandonner toute illusion de pouvoir changer ce parti. Le PSL, qui est un parti national, s’est inséré dans cette initiative.

    Du côté francophone, des initiatives avec le potentiel d’aller en cette direction ont également pris place, comme le Front des Gauches. Tant qu’une franche syndicale significative ne s’implique pas dans ce processus, de telles initiatives ne peuvent que rester limitées. Mais nous sommes convaincus, comme c’est le cas dans nos pays voisins, qu’elles pourraient à terme faire compétition à la social-démocratie, qui ne veut plus considérer réellement la défense des intérêts des travailleurs. Mais pour avoir une chance d’aboutir, ces formations doivent être ouvertes à la diversité et au débat démocratique et ne pas être comme la social-démocratie ; un bloc monolithique où les divergences d’opinions et les remarques critiques sont considérées comme un problème devant être supprimé.

  • Journée de résistance mondiale contre la dictature des banquiers et des patrons

    Des millions de personnes ont manifesté à travers le monde le 15 octobre dernier, dans 981 villes de 85 pays. A Bruxelles, environ 10.000 personnes ont répondu à l’appel. Ce mouvement de révolte contre les effets de la crise du capitalisme, surtout présent parmi la jeunesse, est parti d’Espagne pour devenir un mouvement mondial de résistance contre le système capitaliste. Depuis septembre, ‘‘Occupy Wall Street’’ a également enthousiasmé la jeunesse à travers le globe. Des appels à “Occupy” Anvers, Gand, Bruxelles, Louvain et ailleurs ont fleuri après le 15 octobre sur les réseaux sociaux. Même l’idée d’une journée mondiale d’action le 11 novembre est déjà lancée sous le slogan “Occupy the world”.

    Par Boris Malarme, article tiré de l’édition de novembre de Lutte Socialiste

    En mai dernier, 400 jeunes espagnols s’étaient rassemblés devant l’ambassade d’Espagne à Bruxelles afin de soutenir les protestations du 15M. Le 19 juin, un millier de jeunes avaient marché vers le Parlement Européen contre l’austérité en Europe et pour crier que ces politiciens capitalistes ne nous représentent pas. Le 8 octobre, les marcheurs partis d’Espagne, rejoints par des jeunes d’autres pays, arrivaient à Bruxelles dans une atmosphère combative. Une intervention policière contre le campement parc Elisabeth visait à provoquer des incidents et à criminaliser le mouvement mais des slogans comme “la police avec nous” et “vous aussi vous serez touchés par l’austérité” ont fait échouer cette tentative. L’agression violente d’une jeune grecque par la police a également fait la une des journaux télévisés et a profondément choqué l’opinion publique. Les assemblées en trois langues et les débats tels que “Les luttes en Grèce”, “Réforme ou Révolution”,… durant toute la semaine ont rassemblé des centaines de personnes jour après jour jusqu’à la manifestation du 15 octobre.

    Le mouvement des indignés franchit une nouvelle étape

    Avant le 15 octobre, le mouvement des Indignés indiquait espérer deux à trois mille personnes à Bruxelles. Mais le succès du 15 octobre illustre la compréhension grandissante que les capitalistes et leurs politiciens n’ont aucune solution à la crise de leur système et que celui-ci nous réserve un avenir de misère. Le soutien de la population s’exprimait tout au long du parcours. Celle-ci ne cessait de croitre en nombre, par exemple quand elle passait par le quartier Maritime à Molenbeek, un quartier ou plus de 60% des jeunes sont au chômage.

    Un calicot géant “Nous ne payerons pas leur dettes” surplombait la place De Brouckère. Les gens exprimaient toute leur colère face au siège de Dexia contre le sauvetage de la banque par les politiciens avec l’argent de la collectivité. La délégation d’EGA et du PSL conjointe avec celle de Rood a été remarquable de par son ampleur et sa combativité. Nos slogans de solidarité avec les travailleurs d’Arcelor était amplement repris par les manifestants. L’assemblée des indignés quatre jours après la manifestation pour discuter la suite du mouvement à entre autres décidé de mobiliser pour la manifestation contre la fermeture d’ArcelorMittal.

    Le mouvement des indignés – de cette génération perdue et confrontée au chômage et aux emplois précaires qui ne permettent pas d’envisager l’avenir – est directement inspirée par les révolutions de masse au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les occupations de place, les assemblées qui permettent à chacun de participer et les protestations de masse effraient les patrons, les banquiers et leurs politiciens, qui craignent l’entrée en action, comme ce fut le cas avec les grèves en Tunisie et en Egypte, de millions de travailleurs, la force capable de briser leur dictature.

  • [PHOTOS] #OccupyBxl HQ European Union

    Ce dimanche 23 octobre, une petite centaine d’Indignés ont répondu présent à l’appel d’occuper le quartier européen : #OccupyBxl HQ European Union. Un sommet européen se tenait en effet ce weekend concernant la crise, l’euro et les politiques d’austérité à appliquer en Europe. Nous sommes intervenus avec une équipe de camarades, suscitant ainsi de bonnes discussions sur les perspectives du mouvement et les revendications à discuter pour renforcer les mobilisations. Ce mercredi, une délégation d’Indignés sera également présente à la manifestation de soutien aux travailleurs d’Arcelor-Mittal.

    Par Karim (Bruxelles)

  • Nationalisation du secteur sidérurgique sous le contrôle des travailleurs !

    ArcelorMittal : annonce de la fermeture définitive de la phase à chaud liégeoise

    Séisme en région liégeoise : la direction d’ArcelorMittal a annoncé sa volonté de fermer définitivement la phase à chaud. Après avoir été baladés pendant des années de promesses en désillusions, les travailleurs sont menacés d’être vulgairement balancés à la poubelle. Un millier d’emplois (581 emplois fixes et près de 400 intérimaires) sont directement concernés, bien plus encore indirectement, et l’avenir de la phase à froid est loin d’être garanti. Comment sauver l’emploi ?

    Par Nicolas Croes

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    Les nerfs des travailleurs mis à rude épreuve dix années durant

    L’histoire de la sidérurgie est longue en région liégeoise. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que les dix dernières années ont été mouvementées.

    En 2001, peu après la fusion d’Usinor (France), Arbed (Luxembourg) et Aceralia (Espagne) qui donnera naissance à Arcelor, le groupe annonce un plan d’économie de 700 millions d’euros. Bien vite, il est aussi question de gel des investissements.

    Début 2003, Arcelor annonce la fermeture de la phase à chaud liégeoise. La manifestation contre la fermeture, en plein centre de Liège, réunira 50.000 personnes, la plus forte mobilisation ouvrière dans la Cité Ardente depuis la ‘‘Grève du siècle’’ de 1961. Suivent aussi deux manifestations au Grand Duché du Luxembourg (où se trouve le siège social du groupe), marquées par une répression policière particulièrement féroce. Un accord social est conclu, prévoyant la fermeture du HF6, le haut fourneau de Seraing, effectif en 2005.

    En juin 2006, Mittal reprend Arcelor, qui confirme la fin de la phase à chaud, puis laisse entendre que cette décision pourrait être revue, ce qui est effectivement fait en 2007. Une première date de relance avait été fixée pour le mois de novembre 2007, reportée en raison du problème des quotas de CO2 (la Région wallonne sortira plusieurs millions d’euros pour accorder des quotas de CO2 supplémentaires à la multinationale..).

    Le 21 janvier 2008 se déroule une grève générale de la sidérurgie liégeoise et, le 27 février, le HF6 est enfin relancé… jusqu’en octobre, où ArcelorMittal annonce sa fermeture ‘‘pour 3 mois’’. Il n’a plus jamais fonctionné depuis. En 2009, le second haut fourneau, le HFB, est ‘‘mis sous cocon’’, puis remis en marche un an, puis ‘‘mis en veille’’ le 1er août de cette année. Enfin est arrivée cette annonce de fermeture définitive.


    Il faut une lutte internationale

    Au Luxembourg, après la délocalisation du service informatique, ArcelorMittal vient d’annoncer la fermeture ‘‘provisoire’’ de l’aciérie et de l’un des deux laminoirs de Schifflange. 600 métallos vont se retrouver dans une ‘‘cellule de reclassement’’ et d’innombrables emplois seront perdus chez les sous-traitants. En France, après l’extinction du site de Gandrange, c’est celui de Florange-Hayange qui est menacé de fermeture, ce qui concerne 1.100 ouvriers au chômage technique et au moins 400 intérimaires aux contrats résiliés. D’autres sites sont encore menacés à travers l’Europe, tandis que les conditions de travail sont attaquées partout dans le groupe.


    Phase à chaud et phase à froid

    Ce que l’on appelle ‘‘phase à chaud’’ ou ‘‘phase liquide’’, ce sont les deux hauts fourneaux (HF6 et HFB), l’agglomération qui prépare le minerais, la coulée continue de Chertal et deux batteries de hauts-fourneaux. La phase à froid, c’est la seconde partie de la production, où les lames d’acier sont transformées en produits finis. Depuis toujours, les syndicats demandent le maintien d’une sidérurgie dite ‘‘intégrée’’. Le froid n’est pas directement menacé aujourd’hui, mais tout laisse à penser que son avenir est des plus sombres dans les plans d’ArcelorMittal.

    Depuis la faillite des Forges de Clabecq en 1997, tous les métallos se sont déjà entendus dire que la sidérurgie était condamnée en Belgique. Ce refrain a été instrumentalisé depuis plus de 10 ans pour faire avaler des efforts incroyables, une flexibilité de travail accrue et, dans le cas d’ArcelorMittal, un gel des salaires en 2009. Au final, ce sont uniquement les bénéfices de la multinationale qui ont été sauvés.

    C’est encore avec cet argument de l’emploi qu’est arrivé tout un tas de mesures fiscales extrêmement favorables au patronat – comme la célèbre Déduction des intérêts notionnels – représentant un gigantesque manque à gagner pour la collectivité. Concrètement, les chiffres sont tout bonnement révoltants.

    Le taux d’imposition ‘normal’ sur les bénéfices des entreprises est de 34% en Belgique. L’an dernier, la filière financière d’Arcelor Mittal (ArcelorMittal Finance and Services Belgium) a réalisé un bénéfice de 1,394 milliard d’euros, sans payer le moindre cent d’impôt. Cette même année, ArcelorMittal Belgium, qui chapeaute l’activité industrielle du groupe en Belgique, a réalisé un bénéfice de 59 millions d’euros, ce sur quoi le groupe a payé 42.000 euros seulement! ArcelorMittal Liège Upstream, dont c’est la fermeture prochaine qui vient d’être annoncée, a réalisé un bénéfice de 35 millions d’euros à elle seule et a payé… 936 euros d’impôts ! Pour sauver l’emploi ? On en voit le résultat…

    Nationaliser ?

    Le front commun syndical d’ArcelorMittal a officiellement demandé au formateur Elio Di Rupo de nationaliser la sidérurgie liégeoise, constatant que l’Etat avait bien pu débourser 4 milliards d’euros pour sauver les spéculateurs et les actionnaires de Dexia, en lui présentant un plan de un milliard d’euros. ‘‘Une idée qui mérite au moins d’être étudiée’’, pour Didier Van Caillie (professeur de stratégie d’entreprise à l’Université de Liège). Mais il par le en fait d’une ‘‘nationalisation-relais’’ temporaire en vue de prévoir la transition vers un nouvel acquéreur privé.

    C’est un peu aussi l’idée de Fabrice Jacquemart, Directeur Politique et Communication de la FGTB Métal Liège-Luxembourg, quand il déclare que ‘‘Notre idée, c’est qu’il faut revenir à la situation des années 1980-1990, avant la vente à Usinor, avec une implication forte du gouvernement wallon en attendant de trouver un autre repreneur industriel.’’

    Le ministre wallon de l’Economie Jean-Claude Marcourt (PS) – que l’on a encore entendu, sans rire, se dira ‘anticapitaliste’ (!) – a très vite expliqué qu’une nationalisation était impossible parce que ce n’est ‘‘pas le rôle de la Région wallonne’’ et que c’est ‘‘impossible pour l’Union européenne’’. A son cabinet, on défend que seule une reprise par un opérateur industriel permettrait de sauver la ligne à chaud liégeoise, ce qui implique qu’ArcelorMittal accepte de céder les outils qu’il souhaite fermer. Et c’est loin d’être garanti.

    D’abord, les directives de l’Union européenne, on en fait ce qu’on veut. Mais, visiblement, uniquement quand il s’agit de l’intérêt des patrons et des banques ! Ainsi, celles s’opposant aux nationalisations ont été levées en 2008 afin de permettre aux divers États membres de se précipiter au chevet des banques. Comment pourrait-on encore défendre de ne pas intervenir dans le cas présent ? Quand il faut sauver l’emploi, ça ne va pas ? Evidemment, si c’est pour que les autorités gèrent une sidérurgie nationalisée comme elles gèrent la SNCB, il y a de quoi se poser des questions… Mais nous entendons autre chose par ‘nationalisation’.

    Sauver l’emploi, pas les profits

    S’en remettre à un hypothétique repreneur, c’est de nouveau livrer l’emploi et la collectivité aux aléas de la soif de profit du privé. Et il n’est pas uniquement question des emplois directs, mais aussi des sous-traitants, des communes (qui dépendent des taxes d’ArcelorMittal pour 5 millions dans le cas de Seraing sur un budget de 90 millions ou encore de 3,7 millions dans le cas d’Oupeye), ou des services publics. Ainsi, 70% du trafic de la gare de triage de Kinkempois concerne la sidérurgie. Si l’activité de la gare n’est pas trop directement menacée par la fermeture de la phase à chaud (essentiellement basée sur le transport fluvial), celle de la phase à froid, à l’avenir plus qu’incertain, constituerait une véritable catastrophe.

    Un secteur de l’économie aussi crucial que la sidérurgie ne devrait pas être laissé aux mains capricieuses et avides de profit du privé. Imaginons qu’à Seraing, le taux de chômage parmi les jeunes est déjà actuellement de 35%…

    Plusieurs économistes affirment d’ailleurs que l’impact de la sidérurgie sur la région est tel que cela justifie amplement le rachat de l’outil par les autorités. Mais pourquoi racheter ? La collectivité a suffisamment été volée par ArcelorMittal et les autres entreprises du secteur. En plus des très généreux cadeaux fiscaux, des dizaines de millions d’euros ont été accordés pour les quotas de CO2, la région wallonne a investi 20 millions en recherche scientifique à destination d’ArcelorMittal,… En fait, c’est même lui réclamer de l’argent qu’il faut faire !

    Partout dans le monde, les travailleurs et les jeunes entrent en action contre ce système qui n’agit qu’en fonction des profits. Ils occupent les grandes places et les gèrent sur base d’assemblées générales régulières et souveraines. A ArcelorMittal, la seule riposte qui s’impose est la nationalisation du secteur entier, sans rachat ni indemnités, sous le contrôle démocratique des travailleurs et de la collectivité. Les métallos connaissent leur entreprise parfaitement et sont bien capables de former un collectif de direction démocratique. Peut-être faudrait-il commencer à réfléchir à la manière d’imposer cela par l’occupation de l’entreprise et par la formation d’un comité de lutte démocratique, basé sur des assemblées générales régulières et souveraines. Ainsi, on passerait de l’occupation des places à la saisie, par la collectivité et les travailleurs, des outils qui devraient leur revenir de droit.


    Nationalisations sous contrôle ouvrier ?

    Voici quelques liens vers des articles qui développent cette idée de nationalisation sous le contrôle démocratique des travailleurs et de la collectivité.

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  • Nationalisation d’ArcelorMittal sous le contrôle des travailleurs

    Sauvons l’emploi, pas les profits !

    Hier soir, c’est une véritable bombe sociale qui a explosé en région liégeoise : le groupe ArcelorMittal a annoncé la fermeture définitive de la phase à chaud liégeoise. Plus de 600 emplois directs sont concernés, sans parler des centaines de sous-traitants ou encore de l’impact destructeur sur le budget de Seraing. Pourquoi ne pas nationaliser ArcelorMittal? C’est ce qu’ont officiellement demandé les syndicats d’ArcelorMittal à Elio Di Rupo : mettre un milliard d’euros sur la table avec l’argument que la Belgique a bien pu sortir 4 milliards d’euros en un week-end pour Dexia…

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    Manifestation de solidarité avec les travailleurs d’ArcelorMittal à l’appel du front commun syndical CSC-FGTB ce mercredi 26 octobre, à 10h, place communale à Seraing, devant l’Hôtel de ville.


    ArcelorMittal : même patron, même combat !

    Comme le dénonce le communiqué de presse du Comité NPA Transfrontalier Longwy-Luxembourg (54) : ‘‘Au Luxembourg, après la délocalisation du service informatique, ArcelorMittal vient d’annoncer la fermeture ‘‘provisoire’’ de l’aciérie et de l’un des deux laminoirs de Schifflange, tandis que la production au site de Rodange passera de deux à un poste/jour. Avec la complicité du gouvernement luxembourgeois, qui est toujours actionnaire chez ArcelorMittal, 600 métallos vont se retrouver dans cette fameuse ‘‘cellule de reclassement’’ où l’État, venant en aide à ces pauvres actionnaires, paiera une grosse partie des salaires des travailleurs ! Quant aux innombrables emplois qui vont se perdre dans le secteur de la sous-traitance, on n’en parle même pas.

    En France, après l’extinction du site Gandrange, le couperet vient de tomber, sur le site de Florange-Hayange : 1.100 ouvriers vont se retrouver au chômage technique, au moins 400 intérimaires verront leur contrat résilié. (…) pour stopper la rapacité des actionnaires d’ArcelorMittal, pour contrer la ‘‘concurrence libre et non faussée’’, il faut d’autres arguments: un combat qui s’étend sur l’ensemble du groupe ! Donner une dimension internationale à l’action est nécessaire ! Les métallos doivent se donner tous les moyens de combat possible en exigeant la coopération des syndicats au-delà des frontières nationales.’’

    Solidarité internationale, pour une lutte internationale !

    ‘‘Bande d’hypocrites, vous avez donné plein d’espoirs aux travailleurs en leur disant ‘‘soyez compétitifs et ça va allez’’. Et les travailleurs ont accepté de faire des efforts et des sacrifices. Tout ça pour fermer ! Et bien si Mittal ne veut plus de l’outil, on va le reprendre.’’ Voilà ce qu’a déclaré Francis Gomez, président des métallos de la FGTB tandis qu’Anne Demelenne (secrétaire générale de la FGTB) et Thierry Bodson (président de la FGTB Wallonne) ont été reçus aujourd’hui par le formateur Elio Di Rupo et lui ont donné le plan de nationalisation d’un milliard.

    Très nombreux sont ceux qui, aujourd’hui, sont tout simplement choqués par le cynisme de la direction du groupe, par toutes les belles promesses non-tenues en échange d’une flexibilité accrue. Les travailleurs se sentent tout simplement plumés, et avec eux toute la société. Les syndicats font bien de le relever, cet évènement se produit dans un contexte bien particulier après ce qui est arrivé à Dexia.

    D’autre part, remuées par cette annonce, différentes données refont surface. Comme celles du dossier du magasine Trends-Tendances datant d’il y a un an (les ‘‘20 plus gros employeurs qui ne paient pas d’impôts’’). Dans celui-ci, ArcelorMittal figurait en bonne compagnie (Belgacom, Delhaize,…). En 2009, comme l’avait révélé le service d’étude du PTB, la filiale financière ArcelorMittal Finance & Service Belgium avait payé un impôt de 496 euros… Chiffre qu’il faut comparer au 1,3 milliard d’euros de profit de cette année. Bien peu de personnes peuvent se vanter d’avoir un taux d’imposition de 0,00038 % (le taux officiel pour les sociétés est de 33,99%). Qui a dit que les entreprises sont trop taxées en Belgique ? Selon Trends-Tendance, en 2010, les bénéfices étaient de 2,9 milliards de dollars, et de 1,1 milliard de dollars durant le seul premier trimestre de 2011. Du propre aveu d’Etienne Botton (porte-parole d’ArcelorMittal à Liège), le montant des impôts payés en 2009 est dû au système de la Déduction des Intérêts Notionnels. Rappelons que ce système avait été défendu par l’argument que la mesure visait à préserver l’emploi en Belgique… En bref : Take the money and run !

    Quel type de nationalisation ?

    Le 12 mars 2003, quand le groupe Arcelor (repris par le groupe Mittal en 2006) avait décidé la fermeture de la phase à chaud de Cockerill Liège, pas moins de 50.000 personnes avaient participé à une manifestation contestant cette décision. Ce nombre à lui seul exprime le potentiel de solidarité qui est présent : il s’agissait de la plus grande manifestation ouvrière dans la Cité Ardente depuis la grande grève générale de 1961 ! D’autres secteurs avaient débrayé et des métallos français ou allemands étaient également venus. A l’époque, nous avions écrit : ‘‘La manifestation dégageait à la fois un sentiment de force et d’impuissance. Force de la mobilisation. Impuissance de la direction politique. Les travailleurs de Cockerill suivent leurs délégués syndicaux qui suivent les secrétaires syndicaux qui suivent les politiciens locaux! Non pas que les travailleurs fassent confiance aux politiciens traditionnels (lors du meeting à la fin de la manif la seule évocation des responsables politiques provoquait une vague de huées et de sifflets). Mais faute d’alternative politique, les travailleurs suivent avec méfiance. Au meeting final, lorsqu’un responsable syndical en appelle à la nécessité de légiférer pour empêcher que cela ne reproduise plus, mon voisin, un ex-ouvrier de Continental venu par solidarité, me dit: "Tu vois, il nous a déjà laissé tomber! Il parle pour le futur!"

    2003 : Le PSL, à l’époque Mouvement pour une Alternative Socialiste, était intervenu dans les diverses manifestations et actions (ici au Grand Duché du Luxembourg) en défendant la nationalisation de Cockerill sous le contrôle des travailleurs, sans rachat ni indemnité.
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    Nous avions à l’époque distribué un tract défendant la nécessité de la nationalisation de Cockerill sans rachat ni indemnité et sous contrôle ouvrier comme seule manière de préserver l’emploi. Certains avaient alors critiqué cette revendication comme hors de portée, mais nous ne pouvons que constater aujourd’hui que la situation est arrivée à un cul-de-sac.

    La nationalisation est la seule solution, mais pas n’importe quelle nationalisation ! Les responsables de la Région wallonne sont incapables de diriger une sidérurgie. On a vu cela aux Forges de Clabecq ou encore lorsque l’État belge a racheté (à prix d’or) Cokerill-Sambre en 1981 pour ensuite transmettre l’entreprise à la Région wallonne. Quand nous parlons de nationalisation, nous ne parlons pas d’une entreprise gérée dans le cadre du capitalisme et respectant sa logique, où les moyens de la collectivité sont utilisés pour provisoirement venir ”boucher les trous” en fonction des intérêts patronaux quand un secteur n’est plus suffisamment rentable.

    Dans le cas de Cockerill-Sambre, ce processus a conduit à l’intégration dans le groupe Arcelor, la Région Wallonne restant le premier actionnaire d’un groupe essentiellement contrôlé par des fonds de pensions américains… C’est en 2006 qu’Arcelor est devenu Arcelor-Mittal suite à une OPA hostile de Mittal Steel (un rachat des actions d’une entreprise par une autre sans accord préalable), numéro un de l’acier mondial.

    La seule manière de préserver l’emploi tout en orientant l’activité vers une production écologiquement responsable et socialement utile est de procéder à une nationalisation sans rachat ni indemnité, sous le contrôle démocratique des travailleurs. Les métallos connaissent leur entreprise parfaitement et sont capables de former un collectif de direction impliquant la mobilisation de tous les travailleurs et la mise sur pied de comités de vigilance et de contrôle ouvrier qui seront les yeux et les oreilles des travailleurs sur l’entreprise. Pour voir clair dans les comptes il faut aussi la levée du secret bancaire. Sans cela, tout sera perdu à terme: le chaud, le froid, l’emploi chez les sous-traitants et dans les services. Dans d’autres pays où ArcelorMittal est implanté, la revendication de la nationalisation est aussi discutée, comme en Algérie, où une grève générale a éclaté sur cette question en mai de cette année, ou au Kazakhstan.

    A terme, un tel type de nationalisation ne saurait être viable qu’avec l’instauration d’une société où les secteurs clés de l’économie (notamment ceux de l’énergie et des banques) seraient retirés des griffes du privé pour être collectivisés dans le cadre d’une économie démocratiquement planifiée, c’est-à-dire totalement soustraite du chaos de l’économie capitaliste.

    Nous proposons:

    • La nationalisation sans rachat ni indemnité. Sans rachat car on ne doit pas payer une deuxième fois ce que les travailleurs ont déjà payé une première fois par leur travail et leur santé.
    • L’ouverture des livres de comptes et la levée du secret bancaire de l’entreprise et de ses filiales. Les travailleurs ont le droit de savoir où est passé l’argent et qui en a profité.
    • Afin d’assurer à chacun un emploi, le PSL défend les 32 heures, partout, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire
    • La mise sous contrôle ouvrier. Aucune confiance aux politiciens ni à la Région Wallonne pour gérer l’entreprise. Il faut élire à Cockerill dans chaque atelier et dans chaque pause des délégués à un comité de contrôle ouvrier (beaucoup plus nombreux que les délégations syndicales) pour assurer le contrôle de l’entreprise: contrôle des stocks, des produits finis, des commandes, des livraisons, des fournitures, des paiements bancaires, etc.
    • La nationalisation des secteurs clés de l’économie, dans le cadre de l’élaboration d’une planification démocratique de l’économie en fonction des intérêts de la majorité de la population.
    • L’instauration d’une société socialiste démocratique.
  • La Belgique, paradis fiscal pour les grandes entreprises

    Ces dernières années, l’impôt sur les sociétés a fortement diminué en Belgique, c’est le moins que l’on puisse dire. Le taux officiel de 33,99% n’est plus encore payé que par des PME naïves. Certaines entreprises ont à peine été imposées, voire même pas du tout. Cette tendance n’a été que renforcée par la Déduction des Intérêts Notionnels. Les données des 500 plus grandes entreprises ont été examinées, et le PTB (Parti du Travail de Belgique) en a publié un aperçu.

    Beaucoup de grandes entreprises n’ont tout simplement pas payé d’impôt en 2009: AB Inbev, Groupe Bruxelles Lambert, Arcelor Finance, Solvay, Dexia Investment Company, Umicore, KBC, Pfizer,… tandis que d’autres en ont à peine payé. Les 50 sociétés qui ont payé le moins d’impôt (sur une liste de 500) ont en moyenne été imposées à hauteur de… 0,57% ! C’est bien loin du taux officiel, et même plus bas que le taux appliqué en Irlande. Là-bas, le taux d’imposition pour les sociétés est de 12%, ce qui a été introduit avec l’argument qu’une telle mesure ne pourrait qu’attirer des entreprises à venir s’installer dans le pays. Au niveau fiscal, nous assistons depuis quelques années déjà à une course vers le bas entre les divers pays, c’est à celui qui imposera le moins les grandes entreprises. A ce titre, notre pays fait figure d’exemple.

    Ici et là, on fait des remarques sur ces chiffres, généralement sans aller plus loin qu’en faisant remarquer que les structures internes des grandes compagnies sont compliquées, ce qui fait qu’une de ses branches peut ne pas payer d’impôt tandis qu’une autre bien. Dans le cas d’Anheuser-Busch Inbev, concrètement, cela veut dire qu’aucun impôt n’est perçu sur un montant de 6,378 milliards d’euros de bénéfice, et que d’autres branches d’AB Inbev payent un impôt, mais sur des sommes bien plus petites.

    Pour les grandes entreprises, Saint Nicolas a été très généreux ces dernières années, les cadeaux-fiscaux n’ont pas manqué! Quant à la Déduction des Intérêts Notionnels, c’était la cerise sur le gâteau, un élément saisi par les patrons pour vendre notre pays à l’étranger et dire à quel point il était intéressant. Mais les mêmes, dans notre pays, n’ont de cesse de parler de la trop haute pression fiscale de Belgique. Cette rhétorique ne tient pas la route. Dans la pétrochimie par exemple, les grandes entreprises ne payent quasiment pas d’impôt: ExxonMobil paye 1.019 euros d’impôt sur un profit de 5 milliards d’euros, BASF 126.000 euros sur un profit de 579 millions d’euros (0,02%), Bayer 5,7 millions d’euros sur un profit de 192 millions d’euros (2,99%). Ce genre de pourcentage est devenu la norme dans le monde des grandes entreprises.

    Toutes ensemble, les 50 entreprises qui ont payé le moins d’impôt auraient dû payer 14,3 milliards d’euros en plus si le taux de 33,99% avait été respecté. Mais, sur un total de 42,7 milliards d’euros de profit, seul un montant de 243 millions d’euros a été perçu.

    Ces chiffres ont évidement une incidence sur nombres de discussions qui ont actuellement lieu. Premièrement, tout comme nous l’avons dit ci-dessus, il est clair que la rhétorique selon laquelle le patronat paierait de trop hautes taxes est fausses. Notre pays est un paradis fiscal pour les grandes entreprises. Deuxièmement, alors qu’on nous demande de payer pour la crise, il apparait que lors d’une année de crise, 50 grandes entreprises ont réalisé au moins 42,7 milliards d’euros de profit. Enfin, il est étrange de constater que les syndicats n’nt pas utilisé ces chiffres dans le cadre des négociations pour l’Accord Interprofessionnel alors qu’ils avaient eux aussi accès à ces chiffres (déposés à la Banque Nationale). Cet été encore, la CSC avait utilisé différentes données de 2008. A ce moment, la CSC dénonçait que 7 grandes entreprises n’avaient pas payé d’impôt, notamment avec la Déduction des Intérêts Notionnels. Il était question de 5,8 milliards d’euros de déduction fiscale pour 35 grandes entreprises.

    La CSC avait déclaré: ‘‘ Sept entreprises ont déduit plus d’intérêts que ce qu’elles ont enregistré comme bénéfice comptable, ce qui leur a permis de ne pas payer d’impôts. L’une d’entre elles a même déduit des intérêts notionnels d’un montant cinq fois supérieur à son bénéfice comptable. Qu’une société déduise trop ne pose du reste pas de problème: elle pourra continuer à déduire les années suivantes. Conséquence: pas d’impôts pendant des années.’’ Et encore: ‘‘Si parmi les 35 grandes entreprises qui ont eu recours à la déduction des intérêts notionnels durant l’exercice 2008, nous ne retenons que celles qui ont enregistré un bénéfice, nous constatons que ces dernières n’ont payé en moyenne que 8,5% d’impôt des sociétés.’’ Les nouvelles données démontrent que ce pourcentage a encore baissé. Selon le PTB, ces 500 grandes entreprises ont eu un taux d’imposition de 3,76% contre 24,2% en 2001.

    Les syndicats vont-ils utiliser ces chiffres pour mener campagne en faveur de la suppression de la Déduction des Intérêts Notionnels et des autres cadeaux fiscaux ? Ou pour réfuter les arguments patronaux voulant nous imposer une modération salariale afin de préserver notre “position concurrentielle” ? Qu’attendre de plus pour partir à l’offensive avec les revendications des travailleurs?

  • Arcelor-Mittal: soif de profit et menaces sur l’emploi

    Dans la sidérurgie liégeoise, les patrons ont toujours été connus pour battre le chaud et le froid… Les hauts-fourneaux ont ainsi connu une véritable saga faite de mise à l’arrêt, de relance, de re-fermeture, etc. suivant les aléas du marché des matières premières et de la concurrence dans le secteur. Nouvel épisode: Arcelor-Mittal a annoncé la probable mise à l’arrêt de plusieurs lignes de la ”phase à froid” liégeoise début 2011. Quelques 500 emplois sont directement concernés, frappés de chômage économique pour une durée indéterminée. Trois hauts fourneaux en Europe devraient subir le même sort.

    De façon scandaleuse, cette annonce arrive après qu’ait été rendu public le montant d’impôt perçu par l’Etat sur la société anonyme Arcelor-Mittal Finance and Service Belgium (AMFSB), une des filiales d’Arcelor-Mittal: 496 euros seulement sur un bénéfice de près de 1,3 milliards d’euros ! Mais il en faut toujours plus… la multinationale de l’acier ne ménage pas ses efforts pour réduire les coûts. Dans son rapport d’activité pour l’année 2009, Arcelor-Mittal Belgium parlait déjà d’une ”réduction du coût du personnel”, soit la suppression de 854 emplois cette année-là (11% des travailleurs). En termes d’heures annuelles prestées, il s’agit même de 18%.

    Arcelor-Mittal se justifie en parlant de la hausse des prix des matières premières et de la concurrence de l’acier russe. En bref, impossible pour les travailleurs d’assurer une stabilité de vie dans le chaos d’une économie de spéculation et de concurrence. Quel plaidoyer contre la propriété privée des moyens de production… La vision à court terme du capitalisme ne conduit qu’à des ravages tant au niveau de l’environnement qu’au niveau de l’emploi.

    Nationalisation sous le contrôle des travailleurs

    Bien entendu, quand les travailleurs d’Arcelor-Mittal entendent parler de nationalisation, ils pensent en premier lieu à l’achat par l’État belge de Cokerill-Sambre (la fusion des activités des bassins sidérurgiques de Liège et de Charleroi) en 1981, qui a ensuite transmis l’entreprise à la Région wallonne. Toutefois, quand nous parlons de nationalisation, nous ne parlons pas d’une entreprise gérée dans le cadre du capitalisme et respectant sa logique, où les moyens de la collectivité sont utilisés pour provisoirement venir ”boucher les trous” en fonction des intérêts patronaux quand un secteur n’est plus suffisamment rentable.

    Dans le cas de Cockerill-Sambre, ce processus a conduit à l’intégration dans le groupe Arcelor, la Région Wallonne restant le premier actionnaire d’un groupe essentiellement contrôlé par des fonds de pensions américains… c’est en 2006 qu’Arcelor est devenu Arcelor-Mittal suite à une OPA hostile de Mittal Steel (un rachat des actions d’une entreprise par une autre sans accord préalable), numéro un de l’acier mondial.

    La seule manière de préserver l’emploi tout en orientant l’activité vers une production écologiquement responsable et socialement utile est de procéder à une nationalisation sans rachat ni indemnité, sauf sur base de besoins prouvés (pour les vrais ”petits actionnaires”), sous le contrôle démocratique des travailleurs. Mais à terme, cela ne saurait être viable qu’avec l’instauration d’une société où les secteurs clés de l’économie seraient retirés des griffes du privé pour être collectivisés dans le cadre d’une économie démocratiquement planifiée, c’est-à-dire totalement soustraite du chaos de l’économie capitaliste.

  • Algérie: Arcelor Mittal connaît sa seconde grève à durée indéterminée de l’année!

    Nationalisation du site sous contrôle démocratique des travailleurs

    Depuis le 20 juin, plusieurs milliers de travailleurs du site du sidérurgiste Arcelor Mitall à Hel-Hadjar, près de la ville d’Annaba (au nord-est de l’Algérie), sont en grève pour une durée indéterminée sur base d’un conflit portant sur les salaires. Entre autres choses, les grévistes revendiquent une augmentation salariale comprise entre 13 et 20%.

    Par Chahid Gashir, CIO

    Arcelor Mittall est la plus grande compagnie sidérurgique au monde mais aussi le plus grand investisseur étranger d’Algérie, en dehors des secteurs pétrolier et gazier. Depuis 2001, la compagnie contrôle 70% de l’ancienne usine d’Etat d’El-Hadjar, la compagnie SIDER, contrôlée par l’Etat, ne possédant plus que 30% du site. Les travailleurs ont menacé de faire grève jusqu’à ce que l’Etat renationalise l’entreprise ou, au moins, augmente son contrôle sur elle.

    Cette usine, un des plus grands sites industriel du pays, produit 750.000 tonnes d’acier annuellement et emploie quelques 7.200 travailleurs. 5.000 d’entre eux avaient précédemment pris part à une assemblée générale et ont voté à l’unanimité pour paralyser le site. Un travailleur de l’usine a fait remarqué que 95% de la force de travail est maintenant en grève. “Nous allons poursuivre jusqu’à la satisfaction complète de nos revendications” a déclaré le même travailleur. Plus tôt cette année, les travailleurs de cette usine avaient déjà engagé une grève de 9 jours concernant la fermeture d’une unité de production de coke et la menace de pertes d’emplois.

    La colère est généralisée

    Ces derniers mois, l’exaspération face à l’augmentation des prix et à la pénurie d’emplois et de logements a entraîné plusieurs vagues successives de grèves et de protestations en Algérie. Les médecins, les enseignants, les fonctionnaires, les travailleurs dans les industries, etc. ont été impliqués dans différentes actions de grève, avec la question des salaires comme point central. Dans un precedent article sur ce site, nous avons écrit “ces conflits ont encourage d’autres secteurs à prendre la voie de la lutte avec leurs propres exigences”. Cela est particulièrement le cas quand les travailleurs remportent une victoire, comme lors de la récente grève nationale de 8 jours des cheminots en mai.

    10.000 travailleurs de la compagnie ferroviaire nationale SNTF, qui revendiquaient une augmentation salariale, ont paralysé tout le réseau dans une grève à durée indéterminée qui a finalement duré 8 jours. La plupart des cheminots recevaient un salaire inférieur au salaire minimum (qui autour de 15.000 dinars – soit environ 150 euros par mois). Cette grève des cheminots était la plus importante de ce type depuis que l’Algérie a connu une indépendance formelle en 1962. Alarmé par l’effet contagieux de ce conflit, le gouvernement a accepté une augmentation de salaire de 20%, “une concession qui, ont prévenu certains économistes, pourrait encourager d’autres grèves dans ce pays de l’Afrique du nord”, a-t-on pu lire dans le communiqué de l’agence Reuters juste après la grève.

    Renationalisation de l’usine! Les entreprises privées et publiques doivent être retirées des mains des capitalistes et du mauvais fonctionnement bureaucratique!

    Les grévistes d’Arcelor Mittal ont reçu le soutien et la solidarité de travailleurs du site SNVI à Rouiba (Alger), de même que celui de travailleurs de plusieurs autres compagnies, avec l’encouragement de poursuivre leur lutte.

    Le CIO soutien également fermement cette grève, et suggère non seulement la nationalisation de l’usine, mais aussi sa mise sous contrôle démocratique de représentants des travailleurs démocratiquement élus et révocables à tout moment. Le CIO propose aussi de lier ce conflit aux autres secteurs faisant face à des problèmes similaires, en instaurant une économie entièrement placée sous une véritable panification socialiste et démocratique. Cela constituerait un encouragement énorme pour que la classe ouvrière joue un rôle décisif dans l’économie et afin d’utiliser les vastes ressources du pays au bénéfice de tous, tout en évitant le disfonctionnement et la corruption qui arrivent quand les compagnies publiques sont dirigées par des responsables de type mafieux.

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