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Tag: Arcelor
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Manifestation nationale contre l’austérité!
2 décembre – 9h30 Gare du Nord – Bruxelles
Ce 2 décembre se déroulera une grande manifestation nationale des syndicats contre l’austérité. Comme partout en Europe, les politiciens ont distribué l’argent public pour sauver les énormes profits des banques et des patrons; les 1% qui spéculent et encaissent les profits. Aujourd’hui, ils veulent que ce soit à nouveau les 99% qui payent pour leur crise.
Tract des Etudiants de Gauche Actifs
Dépêche de novembre des Etudiants de Gauche Actifs
Tout les partis traditionels sont d’accord de réaliser un plan d’austérité de plus de 23 milliards€ en 2012 et 2013, et cela sera encore pire en 2014. La situation en Grèce, en Irlande, en Espagne, au Portugal,… a montré que les cures d’austérité ne fonctionnent pas mais approfondissent la récession, accroissent l’agressivité et les attaques des spéculateurs et provoquent une diminution énorme du niveau de vie alors que le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand qu’actuellement.
Un budget 2012 qui généralise la précarité des jeunes
Alors que les perspectives d’emplois sont sombres pour 2012, Le futur gouvenement s’en prend particulièrement aux jeunes avec son «stage d’insertion». Pour les jeunes qui arrivent sur le marché du travail, il faudra maintenant attendre 12 mois avant de pouvoir recevoir une allocation, et il y aura des contrôles tous les 4 mois afin d’exclure beaucoup de jeunes de ce droit. Le but est de faire accepter n’importe quel travail précaire, flexible à bas salaire jusqu’à 60 km de chez soi. La précarisation accrue de l’emploi des jeunes sera utilisée pour miner les salaires et les conditions de travail de tous.
Un budget 2012 contre les 99%…: limitation de l’accès aux soins de santé, attaques contre les chômeurs et les fonctionnaires, sous financement des services publics, dificulté d’accès à une pension complète,… la même politique d’assainissent est aussi menée dans l’enseignement. …et pour les 1%: Les mesures qui devaient donner l’illusion que les plus riches allaient aussi contribuer se sont rétrécit à une peau de chagrin.
Le 15 octobre dernier, le mouvement des indignés/Occupy a mobilisé des centaines de milliers de personnes partout dans le monde contre la dictature des marchés. Ce jour la, près de 10.000 personnes ont manifester à Bruxelles suite au rachat de Dexia par les politiciens sur le dos de la collectivité alors qu’il ne font rien pour sauver les emplois des milliers de familles frappé par l’annonce de la fermeture de la phase à chaud d’Arcelor-Mittal. EGA y a défendu la nécessité de nationaliser les banques et la sidérurgie sans indemnité pour les grands actionnaires et sous contrôle des travailleurs.
Ce mouvement surtout de jeunes peut jouer un rôle dynamique mais Il est nécessaire de s’orienter vers les travailleurs, la force capable de rassembler les 99% et de faire mal aux capitalistes dans leur portefeuille en paralysant l’économie. La manif du 2 décembre doit être une première étape pour les travailleurs et les jeunes vers un plan d’action démocratiquement élaboré. L’idée de journées de grève générale est évoquée. Imaginons ce qui pourrait être réalisé si les travailleurs en grève occupait leur entreprise, comme les jeunes ont occupées les places ces derniers mois à travers le monde pour contester la logique de profit?
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Des mots d’ordre et un plan d’action combatifs !
15 novembre – concentration de militants au Heysel
On sait bien qu’on nous trompe :
La crise économique actuelle est le résultat d’un système où la spéculation rapporte plus que d’investir pour répondre aux besoins réels. Qui sont ces spéculateurs? C’est ce fameux 1% de la population qui détient 97% de la dette belge par le biais de banques, de holdings, de leviers et d’autres fonds ‘‘d’investissement’’. Ce sont aussi les grandes entreprises industrielles qui préfèrent placer leurs capitaux sur les marchés financiers plutôt que d’investir dans la production. Crise ou pas, eux, ils réalisent de superprofits et payent des bonus et des parachutes dorés faramineux.
Les politiciens soutiennent que la chute de ces banques, entreprises et/ou fonds d’investissement auraient des conséquences dramatiques pour la population active. Avec ce chantage, ils forcent les autorités nationales à garantir, et si nécessaire à acheter, des institutions mourantes comme Dexia. Les autorités qui deviennent ainsi débitrices sont obligées de faire payer les pots cassés aux travailleurs pour rester hors d’atteinte des griffes des ‘‘marchés financiers’’. Les parties rentables retournent plus tard aux spéculateurs à un prix ‘convivial’. Et les managers reprennent leur ‘‘boulot’’, pour des salaires et de primes encore plus élevés.
Économiser, ça ne marche pas
Pour cela, les travailleurs grecs ont déjà sacrifié 50% de leur revenu. Les fonctionnaires portugais doivent laisser tomber leurs 13e et 14e mois, qui leur permettaient de faire face aux pénuries dues aux 12 précédents. Les jeunes espagnols ne trouvent plus de travail, mais leurs homologues allemands bien : pour 1 € de l’heure en plus de leurs allocations de chômage. En Angleterre, le 30 novembre peut constituer la plus grande grève générale de leur histoire, contre les économies brutales dans les services publics. Partout, c’est aux travailleurs de payer alors que les spéculateurs restent indemnes. Mais la politique d’austérité est un échec total. L’économie grecque est complètement disloquée et le Portugal et l’Irlande suivent. Si c’est ensuite au tour de l’Espagne et de l’Italie, c’est l’économie mondiale qui sera entraînée.
Les garanties que le gouvernement en affaires courantes vient de nous imposer, seront alors activées. Heureusement, on n’en est pas encore là. Jusqu’à présent, la Belgique a évité le pire. Nos politiciens n’arrivaient pas à se décider sur la meilleure manière de nous refiler un menu à la grecque : région par région, ou en un coup par le fédéral. Le dénouement arrive: travailler plus longtemps pour un salaire moindre et moins de services publics. Tous les politiciens sont d’accord pour dire que même sans accident majeur, il faudra économiser et trouver de nouvelles recettes pour 11 milliards d’euros l’année prochaine. Les timides tentatives de Di Rupo pour demander une petite contribution également aux spéculateurs seront largement balayées de la table, principalement par les partenaires de coalition libéraux.
Cette fois-ci, faisons-le sérieusement !
Les syndicats doivent tenir bon contre toute volonté de toucher à nos salaires, à nos acquis sociaux, à nos prépensions et à nos crédit-temps. Un régime fiscal équitable, où chacun paierait autant d’impôts que les ouvriers et les employés, rapporterait beaucoup plus que 11 milliards d’euros. Mais les patrons et les politiciens de droite sont déjà à l’offensive depuis des mois, ils disposent d’un front solide des médias, des politiciens et des magistrats afin de marteler leur propagande. En préparation des élections sociales, ils ont aussi ouvert la chasse aux militants syndicaux. Pour les arrêter, le lobbying politique et la technologie juridique seront insuffisants.
Si nous voulons vraiment maintenir nos acquis sociaux et nos droits syndicaux hors d’atteinte des patrons, nous devons informer et mobiliser tous les travailleurs, pas seulement les militants. Et pas par la presse, contrôlée par les patrons, mais dans les entreprises, avec des arrêts de travail, éventuellement immédiatement après la pause midi. Pour imposer l’abolition des intérêts notionnels et un système fiscal équitable à nos politiciens, un plan d’action destiné à sensibiliser et mobiliser toute la population sera nécessaire. On nous a trop souvent envoyé dans les rues pour être ensuite freinés. Cette fois-ci, faisons-le sérieusement ! Une nouvelle promenade du dimanche à Bruxelles ne suffira pas. Ce n’est que par l’arrêt complet du tissu économique que nous pouvons les combattre.
L’annonce initiale des syndicats pour une opération ‘‘ville morte’’ à Liège le 7 décembre avec grève générale de 24 heures et une manifestation au moins aussi grande que les 40.000 de 2003, où la population entière s’était mobilisée en solidarité avec les travailleurs d’Arcelor, est malheureusement à nouveau affaiblie.
Il nous faut une alternative politique
Nos collègues grecs ont déjà 13 grèves générales derrière eux ! Ils n’ont pas d’alternative car aucun parti – ni même la social-démocratie, qui participe au gouvernement – n’est disposé à défendre leurs revendications politiques. Pour être crédibles, les militants syndicaux ont besoin d’un prolongement politique. Si un patron menace de ne pas investir, de délocaliser ou de fermer, nous devons pouvoir riposter avec une arme aussi puissante: la nationalisation avec compensation uniquement pour les petits actionnaires, sur base de besoins prouvés. Les syndicats doivent avoir des politiciens qui leur sont aussi dévoués que les militants syndicaux dans les entreprises. Des politiciens qui ne gagnent pas le salaire d’un manager, mais celui d’un collègue de travail. Cela, aujourd’hui, on ne le trouve pas au Parlement. Combien de Dexia encore, combien de Luc Van den Bossche avant que la CSC et la FGTB ne rompent leurs liens avec des partis comme le PS et le CD&V? Le Front commun syndical à ArcelorMittal revendique la nationalisation de la phase à chaud liégeoise, mais il est clair que cela n’arrivera pas avec le PS.
Dans les entreprises, nous sommes parfois obligés de réagir avant que les dirigeants syndicaux ne donnent leur accord pour des actions reconnues après coup. Sinon, pas grand chose ne se passe. En politique, ce n’est pas différent. Si nous devons nous en remettre aux dirigeants syndicaux, nous risquons de nous heurter à une situation où les "alliés politiques" nous imposeront les économies pendant que les ultra-libéraux, la N-VA en Flandre et le FDF à Bruxelles, paraderont en tant qu’opposants aux économies (fédérales). Pour expliquer cela dans les entreprises, il faudra plus que des brochures de papier glacé anti N-VA, comme cela s’est fait en Flandre sans beaucoup d’effet. Peut-être les dirigeants syndicaux doivent-ils essayer d’aller l’expliquer eux-mêmes la prochaine fois?
Pour un nouveau parti des travailleurs !
Les militants du PSL appellent depuis longtemps à la constitution d’une formation politique ouverte et démocratique unissant tous ceux qui s’opposent à la politique néolibérale. Nous croyons que l’existence d’un parti de gauche ouvert, comme dans des pays voisins, n’affaiblirait pas la gauche, mais la renforcerait. Même si les syndicats ne bougent pas, des initiatives allant en ce sens émergent régulièrement. Aujourd’hui, en Flandre et à Bruxelles par exemple, s’est créé le mouvement Rood! (Rouge!) autour d’Erik De Bruyn, qui avait été candidat à la présidence du SP.a et vient d’abandonner toute illusion de pouvoir changer ce parti. Le PSL, qui est un parti national, s’est inséré dans cette initiative.
Du côté francophone, des initiatives avec le potentiel d’aller en cette direction ont également pris place, comme le Front des Gauches. Tant qu’une franche syndicale significative ne s’implique pas dans ce processus, de telles initiatives ne peuvent que rester limitées. Mais nous sommes convaincus, comme c’est le cas dans nos pays voisins, qu’elles pourraient à terme faire compétition à la social-démocratie, qui ne veut plus considérer réellement la défense des intérêts des travailleurs. Mais pour avoir une chance d’aboutir, ces formations doivent être ouvertes à la diversité et au débat démocratique et ne pas être comme la social-démocratie ; un bloc monolithique où les divergences d’opinions et les remarques critiques sont considérées comme un problème devant être supprimé.
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Journée de résistance mondiale contre la dictature des banquiers et des patrons
Des millions de personnes ont manifesté à travers le monde le 15 octobre dernier, dans 981 villes de 85 pays. A Bruxelles, environ 10.000 personnes ont répondu à l’appel. Ce mouvement de révolte contre les effets de la crise du capitalisme, surtout présent parmi la jeunesse, est parti d’Espagne pour devenir un mouvement mondial de résistance contre le système capitaliste. Depuis septembre, ‘‘Occupy Wall Street’’ a également enthousiasmé la jeunesse à travers le globe. Des appels à “Occupy” Anvers, Gand, Bruxelles, Louvain et ailleurs ont fleuri après le 15 octobre sur les réseaux sociaux. Même l’idée d’une journée mondiale d’action le 11 novembre est déjà lancée sous le slogan “Occupy the world”.
Par Boris Malarme, article tiré de l’édition de novembre de Lutte Socialiste
En mai dernier, 400 jeunes espagnols s’étaient rassemblés devant l’ambassade d’Espagne à Bruxelles afin de soutenir les protestations du 15M. Le 19 juin, un millier de jeunes avaient marché vers le Parlement Européen contre l’austérité en Europe et pour crier que ces politiciens capitalistes ne nous représentent pas. Le 8 octobre, les marcheurs partis d’Espagne, rejoints par des jeunes d’autres pays, arrivaient à Bruxelles dans une atmosphère combative. Une intervention policière contre le campement parc Elisabeth visait à provoquer des incidents et à criminaliser le mouvement mais des slogans comme “la police avec nous” et “vous aussi vous serez touchés par l’austérité” ont fait échouer cette tentative. L’agression violente d’une jeune grecque par la police a également fait la une des journaux télévisés et a profondément choqué l’opinion publique. Les assemblées en trois langues et les débats tels que “Les luttes en Grèce”, “Réforme ou Révolution”,… durant toute la semaine ont rassemblé des centaines de personnes jour après jour jusqu’à la manifestation du 15 octobre.
Le mouvement des indignés franchit une nouvelle étape
Avant le 15 octobre, le mouvement des Indignés indiquait espérer deux à trois mille personnes à Bruxelles. Mais le succès du 15 octobre illustre la compréhension grandissante que les capitalistes et leurs politiciens n’ont aucune solution à la crise de leur système et que celui-ci nous réserve un avenir de misère. Le soutien de la population s’exprimait tout au long du parcours. Celle-ci ne cessait de croitre en nombre, par exemple quand elle passait par le quartier Maritime à Molenbeek, un quartier ou plus de 60% des jeunes sont au chômage.
Un calicot géant “Nous ne payerons pas leur dettes” surplombait la place De Brouckère. Les gens exprimaient toute leur colère face au siège de Dexia contre le sauvetage de la banque par les politiciens avec l’argent de la collectivité. La délégation d’EGA et du PSL conjointe avec celle de Rood a été remarquable de par son ampleur et sa combativité. Nos slogans de solidarité avec les travailleurs d’Arcelor était amplement repris par les manifestants. L’assemblée des indignés quatre jours après la manifestation pour discuter la suite du mouvement à entre autres décidé de mobiliser pour la manifestation contre la fermeture d’ArcelorMittal.
Le mouvement des indignés – de cette génération perdue et confrontée au chômage et aux emplois précaires qui ne permettent pas d’envisager l’avenir – est directement inspirée par les révolutions de masse au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les occupations de place, les assemblées qui permettent à chacun de participer et les protestations de masse effraient les patrons, les banquiers et leurs politiciens, qui craignent l’entrée en action, comme ce fut le cas avec les grèves en Tunisie et en Egypte, de millions de travailleurs, la force capable de briser leur dictature.
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[PHOTOS] #OccupyBxl HQ European Union
Ce dimanche 23 octobre, une petite centaine d’Indignés ont répondu présent à l’appel d’occuper le quartier européen : #OccupyBxl HQ European Union. Un sommet européen se tenait en effet ce weekend concernant la crise, l’euro et les politiques d’austérité à appliquer en Europe. Nous sommes intervenus avec une équipe de camarades, suscitant ainsi de bonnes discussions sur les perspectives du mouvement et les revendications à discuter pour renforcer les mobilisations. Ce mercredi, une délégation d’Indignés sera également présente à la manifestation de soutien aux travailleurs d’Arcelor-Mittal.
Par Karim (Bruxelles)
- [PHOTOS] #Occupy Anvers : une action réussie
- Tous Indignés? (avec infos sur les actions locales
- 15 octobre: Journée de résistance inter-continentale
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La Belgique, paradis fiscal pour les grandes entreprises
Ces dernières années, l’impôt sur les sociétés a fortement diminué en Belgique, c’est le moins que l’on puisse dire. Le taux officiel de 33,99% n’est plus encore payé que par des PME naïves. Certaines entreprises ont à peine été imposées, voire même pas du tout. Cette tendance n’a été que renforcée par la Déduction des Intérêts Notionnels. Les données des 500 plus grandes entreprises ont été examinées, et le PTB (Parti du Travail de Belgique) en a publié un aperçu.
Beaucoup de grandes entreprises n’ont tout simplement pas payé d’impôt en 2009: AB Inbev, Groupe Bruxelles Lambert, Arcelor Finance, Solvay, Dexia Investment Company, Umicore, KBC, Pfizer,… tandis que d’autres en ont à peine payé. Les 50 sociétés qui ont payé le moins d’impôt (sur une liste de 500) ont en moyenne été imposées à hauteur de… 0,57% ! C’est bien loin du taux officiel, et même plus bas que le taux appliqué en Irlande. Là-bas, le taux d’imposition pour les sociétés est de 12%, ce qui a été introduit avec l’argument qu’une telle mesure ne pourrait qu’attirer des entreprises à venir s’installer dans le pays. Au niveau fiscal, nous assistons depuis quelques années déjà à une course vers le bas entre les divers pays, c’est à celui qui imposera le moins les grandes entreprises. A ce titre, notre pays fait figure d’exemple.
Ici et là, on fait des remarques sur ces chiffres, généralement sans aller plus loin qu’en faisant remarquer que les structures internes des grandes compagnies sont compliquées, ce qui fait qu’une de ses branches peut ne pas payer d’impôt tandis qu’une autre bien. Dans le cas d’Anheuser-Busch Inbev, concrètement, cela veut dire qu’aucun impôt n’est perçu sur un montant de 6,378 milliards d’euros de bénéfice, et que d’autres branches d’AB Inbev payent un impôt, mais sur des sommes bien plus petites.
Pour les grandes entreprises, Saint Nicolas a été très généreux ces dernières années, les cadeaux-fiscaux n’ont pas manqué! Quant à la Déduction des Intérêts Notionnels, c’était la cerise sur le gâteau, un élément saisi par les patrons pour vendre notre pays à l’étranger et dire à quel point il était intéressant. Mais les mêmes, dans notre pays, n’ont de cesse de parler de la trop haute pression fiscale de Belgique. Cette rhétorique ne tient pas la route. Dans la pétrochimie par exemple, les grandes entreprises ne payent quasiment pas d’impôt: ExxonMobil paye 1.019 euros d’impôt sur un profit de 5 milliards d’euros, BASF 126.000 euros sur un profit de 579 millions d’euros (0,02%), Bayer 5,7 millions d’euros sur un profit de 192 millions d’euros (2,99%). Ce genre de pourcentage est devenu la norme dans le monde des grandes entreprises.
Toutes ensemble, les 50 entreprises qui ont payé le moins d’impôt auraient dû payer 14,3 milliards d’euros en plus si le taux de 33,99% avait été respecté. Mais, sur un total de 42,7 milliards d’euros de profit, seul un montant de 243 millions d’euros a été perçu.
Ces chiffres ont évidement une incidence sur nombres de discussions qui ont actuellement lieu. Premièrement, tout comme nous l’avons dit ci-dessus, il est clair que la rhétorique selon laquelle le patronat paierait de trop hautes taxes est fausses. Notre pays est un paradis fiscal pour les grandes entreprises. Deuxièmement, alors qu’on nous demande de payer pour la crise, il apparait que lors d’une année de crise, 50 grandes entreprises ont réalisé au moins 42,7 milliards d’euros de profit. Enfin, il est étrange de constater que les syndicats n’nt pas utilisé ces chiffres dans le cadre des négociations pour l’Accord Interprofessionnel alors qu’ils avaient eux aussi accès à ces chiffres (déposés à la Banque Nationale). Cet été encore, la CSC avait utilisé différentes données de 2008. A ce moment, la CSC dénonçait que 7 grandes entreprises n’avaient pas payé d’impôt, notamment avec la Déduction des Intérêts Notionnels. Il était question de 5,8 milliards d’euros de déduction fiscale pour 35 grandes entreprises.
La CSC avait déclaré: ‘‘ Sept entreprises ont déduit plus d’intérêts que ce qu’elles ont enregistré comme bénéfice comptable, ce qui leur a permis de ne pas payer d’impôts. L’une d’entre elles a même déduit des intérêts notionnels d’un montant cinq fois supérieur à son bénéfice comptable. Qu’une société déduise trop ne pose du reste pas de problème: elle pourra continuer à déduire les années suivantes. Conséquence: pas d’impôts pendant des années.’’ Et encore: ‘‘Si parmi les 35 grandes entreprises qui ont eu recours à la déduction des intérêts notionnels durant l’exercice 2008, nous ne retenons que celles qui ont enregistré un bénéfice, nous constatons que ces dernières n’ont payé en moyenne que 8,5% d’impôt des sociétés.’’ Les nouvelles données démontrent que ce pourcentage a encore baissé. Selon le PTB, ces 500 grandes entreprises ont eu un taux d’imposition de 3,76% contre 24,2% en 2001.
Les syndicats vont-ils utiliser ces chiffres pour mener campagne en faveur de la suppression de la Déduction des Intérêts Notionnels et des autres cadeaux fiscaux ? Ou pour réfuter les arguments patronaux voulant nous imposer une modération salariale afin de préserver notre “position concurrentielle” ? Qu’attendre de plus pour partir à l’offensive avec les revendications des travailleurs?
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Algérie: Arcelor Mittal connaît sa seconde grève à durée indéterminée de l’année!
Nationalisation du site sous contrôle démocratique des travailleurs
Depuis le 20 juin, plusieurs milliers de travailleurs du site du sidérurgiste Arcelor Mitall à Hel-Hadjar, près de la ville d’Annaba (au nord-est de l’Algérie), sont en grève pour une durée indéterminée sur base d’un conflit portant sur les salaires. Entre autres choses, les grévistes revendiquent une augmentation salariale comprise entre 13 et 20%.
Par Chahid Gashir, CIO
Arcelor Mittall est la plus grande compagnie sidérurgique au monde mais aussi le plus grand investisseur étranger d’Algérie, en dehors des secteurs pétrolier et gazier. Depuis 2001, la compagnie contrôle 70% de l’ancienne usine d’Etat d’El-Hadjar, la compagnie SIDER, contrôlée par l’Etat, ne possédant plus que 30% du site. Les travailleurs ont menacé de faire grève jusqu’à ce que l’Etat renationalise l’entreprise ou, au moins, augmente son contrôle sur elle.
Cette usine, un des plus grands sites industriel du pays, produit 750.000 tonnes d’acier annuellement et emploie quelques 7.200 travailleurs. 5.000 d’entre eux avaient précédemment pris part à une assemblée générale et ont voté à l’unanimité pour paralyser le site. Un travailleur de l’usine a fait remarqué que 95% de la force de travail est maintenant en grève. “Nous allons poursuivre jusqu’à la satisfaction complète de nos revendications” a déclaré le même travailleur. Plus tôt cette année, les travailleurs de cette usine avaient déjà engagé une grève de 9 jours concernant la fermeture d’une unité de production de coke et la menace de pertes d’emplois.
La colère est généralisée
Ces derniers mois, l’exaspération face à l’augmentation des prix et à la pénurie d’emplois et de logements a entraîné plusieurs vagues successives de grèves et de protestations en Algérie. Les médecins, les enseignants, les fonctionnaires, les travailleurs dans les industries, etc. ont été impliqués dans différentes actions de grève, avec la question des salaires comme point central. Dans un precedent article sur ce site, nous avons écrit “ces conflits ont encourage d’autres secteurs à prendre la voie de la lutte avec leurs propres exigences”. Cela est particulièrement le cas quand les travailleurs remportent une victoire, comme lors de la récente grève nationale de 8 jours des cheminots en mai.
10.000 travailleurs de la compagnie ferroviaire nationale SNTF, qui revendiquaient une augmentation salariale, ont paralysé tout le réseau dans une grève à durée indéterminée qui a finalement duré 8 jours. La plupart des cheminots recevaient un salaire inférieur au salaire minimum (qui autour de 15.000 dinars – soit environ 150 euros par mois). Cette grève des cheminots était la plus importante de ce type depuis que l’Algérie a connu une indépendance formelle en 1962. Alarmé par l’effet contagieux de ce conflit, le gouvernement a accepté une augmentation de salaire de 20%, “une concession qui, ont prévenu certains économistes, pourrait encourager d’autres grèves dans ce pays de l’Afrique du nord”, a-t-on pu lire dans le communiqué de l’agence Reuters juste après la grève.
Renationalisation de l’usine! Les entreprises privées et publiques doivent être retirées des mains des capitalistes et du mauvais fonctionnement bureaucratique!
Les grévistes d’Arcelor Mittal ont reçu le soutien et la solidarité de travailleurs du site SNVI à Rouiba (Alger), de même que celui de travailleurs de plusieurs autres compagnies, avec l’encouragement de poursuivre leur lutte.
Le CIO soutien également fermement cette grève, et suggère non seulement la nationalisation de l’usine, mais aussi sa mise sous contrôle démocratique de représentants des travailleurs démocratiquement élus et révocables à tout moment. Le CIO propose aussi de lier ce conflit aux autres secteurs faisant face à des problèmes similaires, en instaurant une économie entièrement placée sous une véritable panification socialiste et démocratique. Cela constituerait un encouragement énorme pour que la classe ouvrière joue un rôle décisif dans l’économie et afin d’utiliser les vastes ressources du pays au bénéfice de tous, tout en évitant le disfonctionnement et la corruption qui arrivent quand les compagnies publiques sont dirigées par des responsables de type mafieux.