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  • Tract gĂ©nĂ©ral du PSL – Devons nous payer pour leur crise?

    Les élections européennes et régionales sont les premières depuis l’arrivée de la pire crise économique en 60 années. Un chômage de masse nous attend. Ce qui se cachait derrière les contrats flexibles comme le travail intérimaire, les contrats temporaires et les chèques-services est maintenant clair : pouvoir nous jeter à la porte plus facilement. Nous, simples travailleurs et nos familles, n’avons pas provoqué la crise actuelle. C’est pourtant à nous de payer la note tandis que les vrais responsables disent que la crise nous tombe dessus comme un phénomène naturel. Quelle hypocrisie !

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    L’élite politique et économique a elle-même créé les «bulles» qui nous éclatent maintenant à la gueule. On nous a fait miroiter la richesse et le bien-être pour tous en nous incitant à contracter des dettes. Eux ont bien profité de la richesse, c’est une certitude. Par contre, nous, nous perdons nos emplois, notre pouvoir d’achat, nos retraites et nos épargnes.

    A QUOI S’ATTENDRE APRÈS LES ÉLECTIONS ?

    Après les élections viendront les règlements de compte. Il faut s’attendre à un plan d’austérité d’un calibre équivalent au Plan Val-Duchesse (1986), au Plan Global (1993) et au Pacte des Générations (2005) réunis, le tout concentré sur quelques années. Durant les deux dernières décennies, les partis traditionnels n’ont fait que jouer aux Saint- Nicolas pour les patrons et les riches. Les finances publiques ont subi un pillage en règle. Celui qui pensait encore qu’ils allaient changer leur politique en a maintenant pour son compte. Leur générosité envers les patrons, c’est nous qui allons la payer dans les années à venir.

    NATIONALISER pour sauver nos emplois, pas leurs profits

    En 2008, Arcelor Mittal a réalisé 6,7 milliards d’euros de profit. A présent, des centaines de leurs salariés sont foutus à la porte. Les actionnaires de Bayer ont été grassement récompensés par plus d’un milliard d’euros de dividendes, pendant qu’on demande aux travailleurs allemands de revoir leur salaire à la baisse de 6%. Pour sauver des emplois? Non, bien sûr. Pour sauvegarder leurs profits. Le capitalisme ne laisse aucune place pour une solution intermédiaire. Il faut choisir : leurs profits ou notre avenir. Leurs profits ou nos emplois, nos salaires, nos vies.

    Dans certaines entreprises, il est proposé de réduire collectivement le temps de travail. Autrement dit, éviter temporairement des licenciements secs. Traduction : accepter des baisses de salaire en échange du maintien des emplois, tout ça pendant que les profits restent intouchables! Pourquoi nos emplois et notre niveau de vie devraient dépendre des caprices et de l’avidité des capitalistes ? Le PSL veut que la collectivité prenne la production en mains dans le but de satisfaire les besoins de tous, et non les profits de quelques-uns. Il est pour cela nécessaire de nationaliser l’ensemble du secteur financier, entre autres.

    Des cadeaux pour les uns, la crise pour les autres

    Les 20 dernières années, la pauvreté en Belgique a doublé, grimpant à 15%. Le nombre de millionnaires aussi
mais en quatre ans seulement. Avec l’amnistie fiscale et les intérêts notionnels, les patrons ne paient que très peu d’impôts et la fraude fiscale est estimée à 30 milliards d’euros par an. Avec cet argent, nous pourrions augmenter toutes les pensions à un minimum de 1.500 euros et créer 100.000 emplois dans les services publics et les soins de santé. Il resterait encore de quoi faire monter le budget de l ’ e n s e i g n e – ment à hauteur de 7% du PIB et construire 25.000 logements sociaux. «Nous pourrions », parce que le gouvernement actuel, tout comme ses prédécesseurs, a choisi de protéger les bénéfices de ses riches amis.

    TOUT CE QUI NOUS DIVISE NOUS AFFAIBLIT

    Pour faire passer la politique néo-libérale, les victimes ont été systématiquement montées les unes contre les autres. Avec la surenchère communautaire, on veut nous faire croire que le problème provient de nos collègues flamands plutôt que du profit et de la cupidité des patrons. Une multitude de mécanismes sont mis en place afin de « diviser pour mieux régner » : ouvriers contre employés, travailleurs du privé contre fonctionnaires, jeunes contre vieux, sans-papiers contre ceux qui en ont, Belges contre immigrés,… Nous devons nous unir dans la lutte contre les effets de la crise. Ensemble nous sommes plus forts!

    NON à l’Europe du capital

    L’Union européenne est l’excuse favorité des gouvernements et entreprises: «Nous ne pouvons rien faire d’autre. C’est l’Europe.» Il suffit de penser à la libéralisation de la Poste : des centaines de bureaux fermés, le statut des postiers démantelé et les prix qui ont crevé le plafond. Si l’Europe n’est pas un projet social, pourquoi devrions-nous y adhérer? Aussi bien aux Pays-Bas qu’en France et en Irlande, la population a eu la possibilité de s’exprimer au sujet de la Constitution européenne. A chaque fois, une large majorité a voté contre. L’Union Européenne est un instrument au service des banques, des grosses entreprises et des néo-libéraux. CETTE EUROPE, NOUS N’EN VOULONS PAS.

    Pour une Europe SOCIALISTE

    • QUI AMÉLIORE LES CONDITIONS DE TRAVAIL ET LES SALAIRES, ET NON UNE EUROPE QUI LES SAPE EN MONTANT LES DIFFÉRENTS GROUPES DE TRAVAILLEURS LES UNS CONTRE LES AUTRES
    • AVEC UN SYSTÈME DE SÉCURITÉ SOCIALE QUI COMBINE LES MEILLEURS ÉLÉMENTS DES SYSTÈMES EXISTANTS
    • OÙ NOS SERVICES, NOS TRANSPORTS PUBLICS, NOS TÉLÉCOMMUNICATIONS, NOTRE POSTE, NOTRE ENSEIGNEMENT, ETC. SONT AUX MAINS DU SECTEUR PUBLIC

    STOP à la destruction de notre environnement!

    Notre avenir est mis en péril à cause des intérêts à court terme d’une petite minorité. Pour l’élite, le défi de la protection de notre environnement n’est un sujet de préoccupation que si cela constitue une menace pour leur vie et surtout pour leurs profits. Entre-temps, ils trouvent des zones vertes à l’air pur pour leurs habitations. Dans de nombreuses régions du monde, y compris dans nos grandes villes, l’environnement des pauvres ressemble de plus en plus à une poubelle. Il en va de notre santé, de notre qualité de vie et de l’avenir des générations futures.

    Les travailleurs ont besoin D’UN NOUVEAU PARTI

    Nous voulons participer à la création d’un nouveau parti pour et par les travailleurs et leurs familles: une nouvelle force d’opposition de gauche, où les divers courants et toutes les personnes désirant s’y engager pourraient collaborer activement, en vue d’offrir enfin une traduction politique aux luttes des travailleurs. Cette question ne se pose pas seulement en Belgique. En France s’est constitué le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), où se retrouvent des milliers de personnes qui ont répondu à l’appel d’Olivier Besancenot et de la LCR française. Le NPA a d’ailleurs été rejoint par l’organisation-soeur du PSL en France: la Gauche Révolutionnaire.

    Les représentants des travailleurs doivent vivre avec un salaire de travailleur

    Les hommes politiques vivent aujourd’hui dans un autre monde, avec des salaires de plusieurs milliers d’euros. En tant que parlementaires, nos représentants n’accepteront pas plus que le salaire moyen des travailleurs et vivront ainsi dans les mêmes conditions que la classe qu’ils représentent. Le reste sera reversé au bénéfice du mouvement. Ainsi, nos membres ne pourront pas utiliser leur position en vue de satisfaire leurs intérêts personnels. Comment peut-on sinon avoir la moindre idée de ce que les politiques appliquées ont comme conséquence?

    LE SOCIALISME: pas seulement le 1er mai

    Pour le PSL, le socialisme n’est pas qu’un slogan de 1er Mai. C’est en même temps la conclusion logique de la lutte et le principal objectif de celle-ci. La crise sociale et écologique ne peut être résolue si les intérêts à court terme des grandes entreprises sont l’unique horizon de la société.Nous défendons une société socialiste où les besoins sont au centre des priorités. Les élections constituent une partie importante de notre lutte, mais une société socialiste ne peut être obtenue par le simple biais des élections. Il est nécessaire pour cela que la classe ouvrière prenne en main la lutte pour le contrôle et la gestion de la société.

    REJOIGNEZ LE PSL

    Le PSL est encore un petit parti au stade actuel. Nous disposons déjà de sections à travers tout le pays, mais nous voulons poursuivre notre développement. Une société socialiste ne tombera pas du ciel comme une pomme mûre : c’est un objectif que nous devons construire au jour le jour, et dans lequel chacun a un rôle à jouer.

  • La vague de grĂšve engrange dĂ©jĂ  des rĂ©sultats !

    En janvier, 32 grèves ont eu lieu dans le privé. Cette vague de grèves a été particulièrement forte dans le Limbourg (14) mais elle a fait école ailleurs. Et depuis lors, les actions ne sont pas retombées : Bekaert, Duracell à Aarschot, Sylvania à Tirlemont et Fabricom à Liège et Charleroi ont, entre autres, connu des grèves.

    La plupart de ces grèves avaient comme thème le pouvoir d’achat, même s’il y en a eu d’autres, comme les attaques contre les travailleurs et les conditions salariales à Carrefour ou encore la réouverture du Haut Fourneau 6 à Seraing chez Arcelor. Le secteur public a aussi connu des grèves avec les actions dans les transports en commun (SNCB, TEC, De Lijn) autour des problèmes de flexibilité ou de sécurité pour les travailleurs.

    Douze des sociétés où se sont déroulées ces grèves sont dans le secteur automobile, notamment parmi les sous-traitants. A cela s’ajoutent neuf entreprises du secteur du métal. Par conséquent, l’immense majorité des grèves ont pris place dans un secteur où avaient été précédemment conclus des accords All-In (où les salaires ne peuvent plus être augmentés au-delà d’un certain point, et ce, quelle que soit l’indexation qui suit la hausse des prix).

    Ces actions de grève ont été quelques fois accompagnées de négociations “préventives” par lesquelles des primes et des bonus ont pu être obtenus. A Ford Genk, Opel Anvers, Bekaert, Tenneco Automotive, Galva, Alro, D. Logistics Packing, Syncreon, Crown, Duracell,
 des bonus salariaux compris entre 500 et 1200 euros ont été obtenus. Par contre, la plupart des demandes d’augmentations salariales ont été rejetées.

    Le patronat reconnaît que le paiement de tels bonus est supportable parce qu’il s’agit d’opérations uniques et pas d’augmentations salariales permanentes. Un responsable de l’organisation patronale du secteur technologique (Agoria) a ainsi déclaré que « Les bonus permettent de limiter légèrement les dégâts. Ceux-ci seraient encore plus grands si nous avions dû accorder des augmentations salariales. » Et pourtant, c’est bien de cela dont les travailleurs ont besoin


    Pour en savoir plus:

  • LiĂšge : GrĂšve de 24 heures dans la sidĂ©rurgie

    Début janvier, la FGTB-Métal avait annoncé qu’elle partirait en grève le 21 du même mois si le Haut Fourneau n°6 de Seraing n’était pas relancé, comme l’avait annoncé la direction du groupe pour cette date. Les filiales d’ArcelorMittal et les sous-traitants ont donc été à l’arrêt, avec la participation de 7.000 grévistes.

    Nicolas Croes

    Mais Francis Gomez, le président de la FGTB-Métal à Liège, insiste sur le fait que la FGTB ne se bat « pas pour polluer, mais pour l’avenir de toute une région ». La phase à chaud liégeoise représente tout de même 2.700 emplois directs et 10.000 emplois indirects.

    Et on comprend la nervosité des travailleurs. Ils ont d’abord subi la fermeture du Haut Fourneau, annoncée en 2003 et effective en 2005. Puis, dans une interview accordée au « Soir » du 16 mai 2007, le numéro 2 de la multinationale avait officialisé la décision de rouvrir le haut fourneau de Seraing, et une première date de relance avait été fixée pour le mois de novembre 2007. Date reportée. Tout cela pour arriver enfin au blocage actuel, officiellement en raison du problème des quotas de CO2.

    Mais Liège Info a relayé l’avis d’un chercheur universitaire selon lequel le problème se situerait plutôt au niveau du coût de l’énergie, qui plomberait les résultats d’ArcelorMittal. Pour ce chercheur, donc, les quotas seraient un bon alibi pour retarder la réouverture du HF6. Pourtant, l’unité liégeoise à chaud de Cockerill a augmenté en 2007 son chiffre d’affaires de 1,890 milliard d’euros (contre 1,766 en 2006) et la croissance du revenu brut a été de 110% en une seule année. Et déjà 20 millions d’euros investit dans la relance du haut fourneau depuis cet été. En pure perte ?

    Les responsables ?

    ArcelorMittal, la Région, le fédéral et l’Union Européenne

    De son côté, la FGTB réclame qu’ArcelorMittal investisse dans des outils visant à réduire la production de CO2. Elle explique : « l’absence de quotas est la conséquence de la décision de fermeture prise par Arcelor en 2003. Cette décision était une idiotie, tout le monde l’admet aujourd’hui. (
) Le groupe Mittal a les moyens de faire un effort : le marché de l’acier tourne à plein ; les profits sont énormes ; Liège est bénéficiaire. »

    Et c’est vrai, la famille Mittal, principal actionnaire d’ArcelorMittal, se porte bien. Par exemple, Lakshmi Mittal est, selon le magazine américain Forbes, la cinquième personne la plus riche au monde, avec une fortune estimée à 32 milliards de dollars
 et sa famille devrait recevoir sous peu 637,5 millions d’euros de dividendes issues de leurs actions ! Comme pour illustrer dramatiquement de quelle manière cette richesse a été accumulée, l’annonce de ces résultats avait été précédée, une semaine plus tôt, par celle de près de 600 licenciements d’ici avril 2009 en France, dans une aciérie sur un site de Moselle, à Gandrange. Plusieurs centaines de personnes ont ainsi défilé devant le siège de la multinationale basé au Luxembourg trois jours à peine après la grève de 24 heures dans la sidérurgie liégeoise.

    Mais la multinationale a fait son choix et « Mittal met la pression plus fort que prévu et menace de partir ailleurs, dans les pays où on peut polluer comme on veut », comme l’a déclaré Francis Gomez. En fait, il était à l’origine prévu que les quotas de CO2 allaient être rapidement donnés au HF6, la Région Wallonne a affirmé que c’était possible, pour ensuite négocier des quotas supplémentaires à utiliser à partir de 2010.

    Toujours selon Francis Gomez, « Jean-Claude Marcourt (ministre PS de l’économie, de l’emploi et du commerce extérieur de la Région Wallonne, NDLR) avait fait des promesses mais on ne voir rien venir. » La FGTB en appelle aussi au fédéral (qui a déjà financé l’achat de dix millions de tonnes de quotas de CO2 pour la Flandre) et enfin à l’Union Européenne, « dont la législation va à l’encontre de l’activité industrielle tout en permettant le transfert des pollutions vers l’Afrique et l’Asie ».

    Egidio Di Panfilo (FGTB-SECa) a fait une proposition pour faire pression sur l’Europe : « La région pourrait refuser de ratifier le traité de Lisbonne si l’Europe refuse de revoir sa position sur les quotas. Ce serait un moyen de mettre la pression ». Mais au vu de l’empressement témoigné par « nos » parlementaires régionaux pour ratifier la défunte proposition de Constitution Européenne sans débat – par crainte de voir se développer des mobilisations similaires à celles de la France et de la Hollande – au vu aussi de la manière dont l’Union Européenne a réagi à l’échec de cette proposition – en mettant en place le traité de Lisbonne tout aussi asocial – nous doutons de l’efficacité de cette proposition. Mais proposer à nos politiciens d’agir de cette manière serait toutefois une bonne occasion de les démasquer une fois de plus


    Toujours sur cette même question des quotas, la FGTB ironise : « Mittal veut-t-il ainsi faire de notre région un laboratoire et prouver l’absurdité du mécanisme actuel de quotas de C02 ? ». Il est vrai que la politique des quotas ne règle rien : quand un capitaliste fait face à un barrage contre ses bénéfices, il va voir ailleurs. « C’est un risque pour Liège, puis pour les autres sidérurgies d’Europe qui vont être bientôt confrontées au même problème » affirme la FGTB.

    Et quand un capitaliste va voir ailleurs, il en profite ! Les pays où les normes environnementales sont (quasi) inexistantes sont généralement aussi laxistes en termes de législation du travail. Ainsi, 30 mineurs sont encore décédés en janvier de cette année dans une filiale d’ArcelorMittal au Kazakhstan. Les travailleurs y sont payés au rendement et sont donc encouragés à prendre tous les risques pour gagner un peu plus de quoi joindre les deux bouts. Depuis 2004, près de 100 mineurs travaillant pour le leader mondial de l’acier ont ainsi perdu la vie dans des accidents miniers au Kazakhstan. Un responsable régional d’Arcelor Mittal, qui ne manque pas de culot, a déclaré que ces morts étaient dus à « une catastrophe naturelle ». Une catastrophe naturelle, oui, mais uniquement sous le capitalisme


    Et la grève ?

    Francis Gomez tire un bilan positif de la participation de 7000 travailleurs à cette grève : « c’est une vraie réussite, nous avons atteint notre but ». De plus, durant la journée, une centaine d’ouvriers sont partis rejoindre d’autres militants de la FGTB devant le siège d’Electrabel, rebaptisée pour l’occasion « Electracash », pour y revendiquer la diminution des tarifs du gaz et de l’électricité ainsi que l’instauration d’un chèque énergie pour les plus pauvres. Mais il y a au moins une autre raison, moins réjouissante, de se souvenir de cette journée


    Comme le dénonce un tract du SETCa diffusé aux piquets, cette grève restera dans les annales de l’histoire sociale de Cockerill comme la première où un représentant syndical a demandé à la direction d’envoyer des huissiers à chaque piquet ! En effet, la CSC avait jugé la grève « trop prématurée » et l’un de ses responsables, Gino Butera, a même été jusqu’à menacer la direction de dénoncer l’ensemble des accords syndicaux si ces huissiers n’étaient pas envoyés.

    Un autre responsable de la CSC, Jordan Atanasov, a déclaré, après avoir estimé que la grève de la FGTB mettait pression inutilement sur le dossier des quotas, que « si rien ne bouge dans les prochaines semaines, nous prendrons également position ». La FGTB a elle aussi parlé d’actions futures, et un calendrier d’actions devrait bientôt être rendu public, en direction de Mittal, de l’Etat belge, de la Région wallonne et de l’Europe. Mais avec ses méthodes, la direction régionale de la CSC a sérieusement mis des bâtons dans les roues de toute future action en front commun syndical. Ce sera à la base de la CSC de démontrer qu’ils ne soutiennent en rien les méthodes antisyndicales de certains.

    Pour la suite

    Pour les responsables de la CSC, l’attitude du syndicat socialiste est « incohérente et unilatérale » car « la grève pourrait compromettre tout le processus de relance du HF6 et le maintien d’une sidérurgie intégrée au-delà de 2012 ». Face à l’ampleur de l’adversaire, le n°1 mondial de l’acier, il est vrai que l’on peut être intimidé. La production de la sidérurgie liégeoise ne représente-t-elle pas que 0,002% au niveau mondial et un peu plus de 2% au niveau d’ArcelorMittal (2,6 millions de tonnes pour 2008, selon les prévisions initiales, contre 118 millions pour le groupe) ? Mais il ne faut pas confondre la quantité et la qualité du travail qu’effectue la sidérurgie liégeoise. De plus, le centre de recherche d’ArcelorMittal à Liège engage un treizième des chercheurs du groupe, ce qui renforce déjà plus la position de Liège.

    Mais c’est un fait que face à ce géant, en plus de mots d’ordres syndicaux combatifs à Liège et en Belgique pour préserver ET l’emploi ET l’environnement, la solidarité internationale s’impose. Il ne s’agit pas d’un combat de « David contre Goliath », mais d’une multitude de David dont la soumission seule fait la puissance d’un Goliath. Les travailleurs Belges, Kazakhs ou Français d’ArcelorMittal font face au même ennemi et à la même logique de profit au détriment de leurs emplois et/ou de leur sécurité.

    Des motions de solidarités peuvent être une occasion de renforcer, même de peu, la combativité des travailleurs d’autres pays et d’ici, mais peuvent surtout être une excellente opportunité pour faciliter et amplifier le développement dans les entreprises des discussions sur la stratégie syndicale à adopter, sur la base d’exploitation sur laquelle sont fondés les profits d’ArcelorMittal (et des autres entreprises d’ailleurs), sur le double jeu des partis traditionnels, etc. Ce climat de discussion renforcerait de beaucoup les mobilisations, y compris de la part de la base de la CSC contre les mots d’ordre de sa direction.

    Comme l’affirme le tract de la FGTB-Métal, « Mittal est un patron comme les autres. Avec lequel on discute d’abord, mais qu’on combat s’il le faut. Et la lutte paye. » Pourquoi ne pas imaginer un lutte en commun avec les travailleurs français, par exemple avec une manifestation commune au Luxembourg, qui pourrait aussi être l’occasion du dépôt d’une motion de solidarité envers les travailleurs exploités partout dans le monde par ArcelorMittal, en prenant appui sur la situation au Kazakhstan ?

    Beaucoup de choses peuvent être faites, mais beaucoup de doivent être faites, comme de mener la discussion sur l’absence actuelle de représentativité pour les travailleurs. Les liens entretenus par la direction de la FGTB avec le PS, et le SP.a en Flandre, freinent tout développement de la combativité des travailleurs et renforcent le syndicalisme de service – dans une situation où la pénurie de moyens se généralise en conséquence des nombreux cadeaux fiscaux et autres accordés au patronat – au détriment du syndicalisme de combat.


    Liens

  • Les partis traditionnels organisent la prĂ©caritĂ© de l’emploi

    L’emploi est l’un des thèmes privilégiés de cette campagne électorale. Tous les partis y vont de leurs propositions. Le VLD de Verhofstadt veut « de nouveau » créer 200.000 emplois. Vande Lanotte (SP.a) a fait encore plus fort: il fait miroiter 260.000 nouveaux postes de travail.

    Peter Delsing

    Des milliers d’emplois ont été perdus récemment dans des entreprises comme Arcelor, Volkswagen et Opel. Les « promesses » des partis traditionnels font donc vibrer une corde sensible. Mais, si même des entreprises prospères procèdent à des licenciements massifs, qui donc est encore sûr de garder son emploi ? Le profit maximum pour les grands actionnaires dicte sa loi à tout et à tous. Et pour eux « beaucoup » (de profits) n’est pas encore assez.

    Emplois précaires

    Verhofstadt joue avec les chiffres pour démontrer que le gouvernement n’est pas loin d’avoir créé les 200.000 emplois promis. Une étude évoquait 158.000 emplois il y a quelques mois. Mais de quels emplois s’agit-il ? D’après la Banque Nationale, le nombre d’emplois fixes a reculé de 2% depuis 2003. Ce sont les dizaines de milliers d’emplois à temps plein et à durée indéterminée que les patrons ont supprimés. Ils ont été remplacés par des contrats d’intérim ou à durée déterminée. Et par les titres-services aux frais de la Sécu.

    La seule chose que ce gouvernement a faite, c’est généraliser l’emploi précaire. Prenons les titres-services qui servent surtout à rémunérer l’aide à domicile. En janvier 2007, 4.212.000 titres-services (horaires) avaient été utilisés dans le pays, contre 2.206.564 en janvier 2006 et seulement 903.179 en janvier 2005.

    D’après la Banque Nationale, 18.000 nouveaux emplois à temps plein ont été créés en 2005 sous le régime des titres-services. En 2006, 61.759 personnes étaient employées avec des titres-service (dont 60.745 femmes !). Les moyens affectés à tous ces titres-services flexibles et précaires à outrance pourraient servir à créer de 30.000 à 40.000 emplois publics statutaires. Les pouvoirs publics pourraient organiser des services à domicile au niveau local, avec des droits syndicaux complets pour le personnel. Mais ça n’intéresse évidemment pas ce gouvernement néolibéral.

    Détricotage

    Ce qui l’intéresse en revanche, c’est de détricoter le statut des travailleurs qui ont encore un emploi fixe et bien payé. C’est tout bénéfice pour les patrons. Plus il y a de travailleurs précaires, plus les conditions de travail se détériorent pour tout le monde.

    Regardez La Poste. L’entreprise est aujourd’hui partiellement entre les mains du privé et l’une des plus grandes utilisatrices de travail intérimaire du pays. Des travailleurs presque sans droits – un intérimaire y regardera à deux fois avant de protester contre ses conditions de travail – servent ainsi de bélier contre les autres travailleurs, comme ce fut par exemple lors des grèves qui ont éclaté ces dernières années à La Poste.

    En 2006, le nombre d’heures de travail intérimaire a augmenté de 13% alors que 2005 avait déjà été une année record pour le secteur. Le nombre d’intérimaires a augmenté jusqu’à 363.000, auxquels il faut encore ajouter 129.000 jobs étudiants. On est loin désormais de « pallier à une hausse temporaire de la production », le motif officiellement invoqué à l’origine pour faciliter le travail intérimaire.

    Dans beaucoup d’entreprises, le travail intérimaire est devenu une donnée permanente. Les patrons l’utilisent souvent comme une période d’essai préalable à un contrat à temps plein et à durée déterminée ou indéterminée.

    En fait, tout ceci est illégal. Mais la chasse aux entreprises qui organisent la précarité de l’emploi semble moins prioritaire aux yeux du gouvernement et des médias que la chasse aux chômeurs.

    Partage du travail

    La croissance limitée du nombre d’emplois sous la coalition violette a été due pour moitié à des emplois subsidiés (les titres-services) ou à la prolifération sauvage des emplois intérimaires et à durée déterminée. Comment un travailleur peut-il construire un avenir dans ces conditions ?

    Ce que les chiffres ne révèlent pas non plus, c’est le stress et les problèmes psychiques qui affectent beaucoup de gens : d’après une étude récente, 17% de la population belge a déjà connu une dépression. On signale trop rarement que l’augmentation de la précarité de l’emploi y est pour quelque chose.

    Ce n’est pas la précarité qu’il faut partager, mais le travail disponible. La semaine des 32 heures sans perte de salaire et avec embauche compensatoire pourrait offrir un début de solution et diminuer la pression du travail. Le MAS pense que ce serait un pas en avant. Mais nous pensons aussi qu’une telle mesure ne pourrait être acquise de manière définitive que dans un autre type de société. Dans une société socialiste avec un gouvernement qui soit au service de la majorité de la population et pas d’une minorité de capitalistes.

  • 25,000 mineurs de charbon partent en grève contre des salaires et des conditions de travail atroces

    Kazakhstan

    Les mineurs du « Département Charbon » de « Mittal Steel Temirtau », une succursale de la multinationale « Arcelor Mittal » au Kazakshtan, sont partis en grève ce 25 septembre 2006. Les travailleurs demandent une hausse salariale (leur salaire actuel est de 250-300 dollars par mois), la baisse de l’âge de la retraite (avec payement à l’heure), entre autres revendications. La grève a débuté après la mort de 41 mineurs, due à l’usure de leur équipement de minage, et à cause du manque de conditions de travail décentes.

    (Pour plus d’informations, voir : sur le site http://kazakhstan.socialism.ru/solidarity/2006/shahtersky_bunt.html (il y a une traduction électronique vers l’anglais))

    Chaque jour, une assemblée générale des mineurs a lieu dans l’hôtel de ville de Shakhtinsk (à 45km de la ville de Karaganda). Les mineurs sont déterminés à aller jusqu’au bout avec leurs revendications.

    La grève a quand même commencé, malgré le « conseil » du syndicat officiel (qui s’appelle « Korgau ») aux mineurs de ne pas entreprendre d’action. Maintenant, les mineurs tentetn de recréer de nouvelles structures par en-bas. Socialist Resistance (CWI Kazakhstan) soutient pleinement les mineurs, et appelle à la formation de syndicats démocratiques et combatifs, et à la nationalisation des mines et de l’industrie métallurgique au Kazakhstan.

    Ceci est la première grève des mineurs à une telle ampleur, depuis les troubles de 1989. En ce moment, 25 000 mineurs ont cessé le travail. La grève est aussi soutenue par les travailleurs de l’industrie métallurgique de Karaganda, qui ont leurs propres batailles à mener. Ces travailleurs ont tenu une assemblée générale le 30 septembre, dans la ville de Temirtau, pour demander une hausse salariale de 40%.

    Besoin d’un soutien moral et politique

    Les mineurs ont entrepris une action courageuse, et découvrent en ce moment leur pouvoir, mais ils ont besoin d’un soutien moral et politique rapide. Les dirigeants des syndicats officiels, accompagnés des autorités locales et régionales, tentent de diviser les travailleurs. Une surveillance permanente des grévistes a été organisée. Les médias de masse, qui appartiennent au gouvernement, déversent sans discontinuer des flots de mensonges et d’insultes au sujet des ouvriers.

    Nous appelons à l’envoi de lettres de solidarité à Pavel Shumkin, le dirigeant « officieux » des mineurs en grève, qui s’est rendu célèbre par son action lors des grèves de 1989.

    Vous pouvez contacter Pavel Shumkin à l’adresse suivante :

    Loboda St., 13, Apt. 49, 100000, Karaganda, Republic of Kazakhstan

    Tel ++7 3212 41 36 04, mobile ++7 705 574 75 91

    e-mail : pshumkin@yandex.ru

    Nous vous serions gré d’envoyer des copies de ces mails à « Socialist Resistance (Kazakhstan) » par e-mail: kri-ainur@mail.ru and ainur1917@yandex.ru

    Un fonds de solidarité a été établi pour les grévistes. Vous trouverez plus d’informations à ce sujet sur www.kazakhstan.socialism.ru

    Nous vous demandons aussi de contacter les syndicats dans d’autres usines appartenant à « Arcelor Mittal », dans 16 pays à travers le monde. Cela inclut les usines de Tchéquie, du Canada, et des USA. La politique de conditions de travail brutales et de paye misérable qui est promue par Arcelor Mittal est aussi pratiquée par l’entreprise « Krivorozhstal », en Ukraine et Roumanie.

    Une situation explosive se développe dans les mines du Kazakhstan. Une vague de grèves, avec l’apparition de nouveaux syndicats combatifs, pourrait parcourir le pays tout entier, en particulier si cette lutte des mineurs devait être victorieuse. Tous les socialistes, les syndicats et les activistes, où qu’ils soient, doivent soutenir les mineurs du Kazakhstan. Ce n’est que par la solidarité et la lutte commune que nous pourront défendre nos droits, et remporter de véritables victoires !

  • INBEV: Tournées de licenciements après tournées de licenciements pour étancher la soif de profit du géant de la bière…

    Plus de 500 licenciements ont été annoncés en Belgique, ainsi que la fermeture des brasseries de Hoegaarden et de Molenbeek. Inbev est déjà la plus grande brasserie au niveau mondial – un de ses slogans est d’ailleurs « going from bigger to best » – mais les concurrentes Anheuser-Busch et SABMiller font plus de bénéfices avec un volume plus petit. En d’autres termes, il faut faire plus de profit, de préférence sur le dos du personnel. Mais quand il s’agit des primes des managers, il y a deux poids deux mesures.

    Luc Janssens

    En chiffres

    • 1,024 milliard de profits en 2005…
    • 31 millions d’euros en prime de départ pour trois managers…
    • Les familles Spoelberch, de Mevius en Vandamme, les plus importants actionnaires d’Inbev, ont une fortune de 7.357.577.790 euro, ce qui fait d’eux de loin les plus riches familles de Belgique…
    • Et 500 licenciements…

    La première restructuration a eu lieu en octobre dernier: 45 employés au bureau principal ont été licenciés. Alors que les négociations étaient encore en cours, les 45 travailleurs ont reçu, en décembre, leur lettre de licenciement. Fin novembre, une deuxième restructuration eut cours en Belgique. Il s’agissait de la fermeture des brasseries d’Hoegaarden et de Molenbeek et de licenciements dans presque tous les sièges. Cette restructuration était encore en cours lorsque Inbev en a annoncé une nouvelle le 24 février, lors d’une réunion extraordinaire du conseil d’entreprise : 360 licenciements à travers l’Europe, dont 201 en Belgique. Cette fois, c’est le siège de Jupille qui est visé, dont l’administration sera délocalisée vers la Tchequie et la Hongrie. Mais ça ne s’arrête pas là. Une semaine plus tard, plus de 200 licenciements étaient annoncés en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne. Il apparaît clairement que d’autres restructurations auront lieu. Les sièges de Belgique ne seront pas touchés dans l’année à venir, à l’exception de cinq licenciements. Mais qu’arrivera-t-il ensuite? Une nouvelle tournée pour les sièges de Belgique? En appliquant la restructuration en différentes phases et en délocalisant, Inbev suit la stratégie de diviser pour mieux régner. Il s’agit de monter les travailleurs des différentes entreprises les uns contre les autres: méthode qu’Inbev continuera d’utiliser pour s’attaquer aux conditions de travail et de salaire du personnel (sauf évidemment pour les managers).

    Les réactions ont fusé immédiatement. Après l’annonce de la fermeture de la brasserie de Hoegaarden, 3000 personnes ont manifesté dans le village. Après l’annonce des licenciements à Jupille, l’évêque de Liège et l’évêque auxiliaire de Namur ont déclaré dans une interview : « Si les lois économiques ne tiennent pas compte de l’être humain, ces lois doivent changer. Les pertes d’emploi s’empilent. Hier c’était à Arcelor, aujourd’hui à Inbev. Et demain? Est-ce cela le côté européen de la mondialisation de l’économie? Cela nous touche. Avec les victimes, leurs familles, leurs collègues et beaucoup de citoyens nous disons: si la logique financière provoque tant de souffrance, elle est inhumaine et elle doit changer. »

    La logique du système actuel est en effet au service du profit. Pour augmenter ces profits, des travailleurs sont jetés à la rue. Ici et là, on entend proclammer l’impuissance quant à la volonté arbitraire des multinationales. Les politiciens crient au scandale, mais au moment décisif ils disparaissent. Ou peut-être ont-ils peur de perdre leur (futur) siège dans le conseil d’administration? Pourquoi n’entendons- nous rien de Jean-Luc Dehaene présent au conseil d’administration d’Inbev? Pas de commentaire? Quelques larmes de crocodile pour ensuite repasser à… de nouvelles attaques sur nos salaires et nos pensions. Bien que des multinationales comme Inbev sont influentes, cela ne signifie pas qu’elles peuvent faire n’importe quoi. Mais pour les arrêter, il faut établir un rapport de force. Il est donc nécessaire de répondre à la stratégie de division d’Inbev. Pour cela il faut un plan d’action commun, européen et combattif, discuté sur les lieux de travail, avec comme point central la lutte pour chaque emploi. Mais même si cela mène à une victoire, elle ne serait que temporaire. Tant que nous vivrons dans un système capitaliste, les profits seront toujours primordiaux, et l’attaque suivante n’est qu’une question d’échéance. Des victoires ponctuelles sur des multinationales comme Inbev sont possibles à condition de construire un rapport de force. Une longue phase de concessions systématiques occtroyées par les multinationales, comme, dans une certaine mesure, lors des « golden sixties », est par contre exclue dans cette phase du capitalisme. Pour de véritables résultats, il faut fondamentalement briser le système et construire une société socialiste.

  • Les prix de l’énergie s’envolent. DĂ©fendons notre pouvoir d’achat!

    Les travailleurs et leurs familles souffrent de la hausse des prix de l’énergie. La baisse du pouvoir d’achat pèse de plus en plus sur le bugdet des ménages. Le plein d’essence est devenu un luxe. Le prix du baril de pétrole a doublé en un an, passant de 35 à plus de 70 dollars! Les économistes disent qu’à 60 dollars le baril, le consommateur perd 270 euros par an à cause des coûts supplémentaires pour l’essence, le mazout, etc.

    Peter Delsing

    Pourquoi les prix du pétrole sont-ils devenus si instables? A chaque fois que des incidents ont lieu dans une région sensible – le cyclone Katrina, la guerre et le terrorisme au Moyen-Orient – on se réfère aux tensions entre l’offre et la demande. Certes, la demande d’énergie est plus que soutenue. Mais c’était prévisible depuis longtemps. Le fait est que les Etats-Unis n’ont pas construit de nouvelles raffineries depuis 25 ans. Les pays membres de l’OPEP ont fait la même chose. Les capitalistes de ces pays ont aussi délibérément négligé les problèmes de sous-investissement. Quand la demande est supérieure à l’offre, ces rapaces font s’envoler les prix… et leurs profits. Ce sont les travailleurs et leurs familles qui paient la note.

    Le gouvernement contraint aux concessions

    Le gouvernement de Verhofstadt était obligé de prendre des mesures. Les travailleurs de Cockerill, Arcelor, etc sont descendus dans la rue en septembre contre la hausse excessive du prix de l’énergie. Les transporteurs ont menacé d’actions et de blocages. Dans un climat social déjà alourdi par la discussion sur les prépensions, le gouvernement a dû faire quelques concessions. Il a accordé une réduction de 17,35% sur la TVA et les taxes pour l’achat de toute quantité de mazout pendant la seconde moitié de 2005. Les transporteurs vont percevoir le remboursement de leurs taxes de façon anticipée.

    C’était nécessaire, mais pas suffisant. Selon les spécialistes, les prix pétroliers vont stagner à la hausse, voire continuer de grimper, dans les années à venir. La chambre de commerce Goldman Sachs n’exclut pas la possiblité d’un baril à 105 dollars! Les mesures ponctuelles ne nous satisfont pas. La facture d’énergie dévore déjà 10% du budget quotidien de nombre de ménages.

    S’ils veulent rétablir notre pouvoir d’achat, les syndicats doivent exiger que l’essence, le diesel, etc soient réincorporés dans l’index. Le prix du mazout, qui est encore dans l’index, a doublé en 2 ans. Les patrons d’Agoria, de leur côté, n’ont pas d’états d’âme: ils exigent sans gêne aucune que le mazout soit retiré de l’index!

    Carburants dans l’index!

    Face à cette arrogance, nous devons organiser la riposte. Il faut aller chercher l’argent là où il se trouve: dans les poches des patrons et des grands actionnaires. La direction syndicale doit répondre aux attaques patronales avec un plan d’action. Il faut rouvrir la discussion sur la hausse de notre pouvoir d’achat en liaison avec la défense des (pré)pensions. Tous les carburants doivent être réincorporés dans l’index; nos salaires et allocations méritent une véritable augmentation! Non aux multinationales qui se remplissent les poches sur notre dos, oui à la nationalisation des entreprises pétrolières sous contrôle ouvrier!

  • FlambĂ©e des prix du pĂ©trole: Defendons notre pouvoir d’achat!

    Ces dernières années ont été marquées par une envolée vertigineuse des prix du pétrole, qui frôle maintenant les 70$ le baril de brut. La spéculation, le manque d’investissements dans le raffinage dû à la course aux profits, la forte demande de la Chine, le chaos provoqué par l’impérialisme américain au Moyen-Orient, et depuis peu le cyclone Katrina qui a stoppé 90% de la production dans le Golfe du Mexique, en sont les raisons principales. Il est donc plus que probable que les prix continuent à grimper.

    Un économiste d’ING avait calculé même avant Katrina que la hausse des prix du brut coûterait cette année 270 euros à chaque Belge. Les répercussions s’en font directement sentir pour de nombreux travailleurs et leurs familles qui doivent faire face à des coûts continuellement à la hausse aussi bien pour faire le plein à la pompe que pour remplir leurs cuves de mazout. Pour exemple, depuis le début de cette année, le prix du diesel à la pompe a progressé de plus de 20%. Quant au mazout, son prix a augmenté de 75% l’année dernière.

    Tout le monde ne souffre pourtant pas de cette situation. Les multinationales pétrolières et l’Etat s’en mettent plein les poches. Les 5 plus grosses compagnies pétrolières ont fait un bénéfice net combiné de 43,47 milliards d’euros pour le premier semestre 2005, une augmentation de plus de 30% par rapport à l’année dernière.

    Des travailleurs sont déjà entrés en action pour protester contre cette situation. Des arrêts de travail ont eu lieu dans diverses entreprises, notamment Caterpillar, Sonaca, Aero Tech,
Ce jeudi, un demi-millier de travailleurs d’Arcelor, rejoint par quelques 400 travailleurs de la FN de Herstal, ont bloqué l’accès à l’autoroute Liège-Maestricht. Les automobilistes se sont unanimement montrés solidaires du mouvement. Les camionneurs annoncent une manifestation le 19 septembre à Bruxelles. Les mobilisations n’ont pas encore l’ampleur du mouvement de 2000, initié par les transporteurs et qui avait touché les autres couches de la société. En 2 jours, La Poste, Belgacom, les TEC, les ALR et 13 entreprises privées étaient en grève en Walonnie. Il est clair que le spectre de ce mouvement hante le gouvernement.

    Sous la pression des actions des derniers jours, le gouvernement n’a pas eu d’autre choix que de jeter l’idée du chèque-mazout aux ordures et de diminuer la TVA de 17,35%, tant que le mazout dépasse 0,5 euro le litre. C’est une bonne chose, mais l’envolée des prix du pétrole n’est pas une nouveauté. Depuis des années, des milliards d’euros ont été déversés dans les coffres des entreprise pétrolières et dans les caisses de l’Etat. Au lieu d’utiliser ces moyens afin que chacun puisse bénéficier d’une bonne qualité de vie, le gouvernement a offert ces rentrées d’argent aux entreprises en diminuant leurs charges. La baisse de la TVA ne résoud en rien non plus le problème de la population pour faire face à la future flambée des prix du mazout.

    Aujourd’hui, se chauffer l’hiver représente pour un ménage près d’un mois de salaire ! Et la fédération patronale flamande Agoria ose encore demander de retirer le mazout de l’index. Nos salaires ne suivent plus l’augmentation du prix de l’essence depuis 1993. Suite à la première guerre du Golfe, le gouvernement avait alors reporté l’augmentation des prix du pétrole sur nos salaires. Alors que se déplacer pour se rendre sur son lieu de travail ou aller chercher ses enfants à l’école ne cesse de miner notre pouvoir d’achat, la FEB en demande encore plus, en déclarant qu’on en fait pas assez pour les entreprises. L’arrogance des patrons n’a pas de limite. Le gouvernement n’est pas en train de changer de nature. Il se prépare à continuer sa politique néolibérale : attaques sur nos pensions et pré-pensions, privatisation de la Poste et de la SNCB, nouvelles diminutions des charges patronales, 
.

    Notre pouvoir d’achat est systématiquement miné. Pour protéger les travailleurs et leurs familles le MAS propose :

    – Abolition de la TVA sur le mazout et les autres sources de chauffage, gel immédiat des prix !

    – Retour du carburant dans l’index !

    – Nationalisation des multinationales pétrolières sous contrôle ouvrier !

  • SONACA. 279 pertes d’emplois et une attaque brutale sur les conditions de travail.

    Un deuxième coup dur pour la région de Charleroi après les licenciements et le train de mesures de flexibilités qui ont touché l’usine Splintex à Fleurus. Cette fois-ci c’est une entreprise de pointe, dans l’aéronautique qui fait les frais de la logique du marché ; 279 emplois sur les 1.890 que compte l’entreprise risquent de passer à la trappe, ainsi qu’une attaque sur les salaires et les conditions de travail. L’entreprise est située à Gosselies, dans le Hainaut, rappelons que cette région de la Belgique affiche un taux de chômage de 24.10 % (chiffres de l’Onem pour 2004), soit le plus élevé de la Belgique.

    Vincent Devaux

    Dans son édition du 3 et 4 septembre La Libre annonçait le licenciement d’un travailleur sur six de l’entreprise. Celle-ci est spécialisée dans l’aviation civile et travaille pour Airbus, Dassault, Embraer, Boeing. Cette mesure de restructuration semble à première vue paradoxale puisque le carnet de commande est plein. Le plan de restructuration, appelé "Défi 2007" veut sur le dos des travailleurs, économiser 63 millions d’euros par an sur 4 ans. Ce jeudi, les informations sont plus précises : sur les 279 emplois qui vont être perdus pour 2008 (dont 149 rien que pour 2006), il y a 184 ouvriers, 69 employés et 26 cadres. 129 sont prépensionnables, le reste ferait l’objet de licenciements secs ou de chômage technique. Apparemment l’entreprise non contente de licencier, sort aussi de ses cartons une augmentation du temps de travail sans augmentation de salaire et des révisions barémiques à la baisse (passage de 35 à 38 heures semaines et suppression de 3,5 jours de congés avec menace de diminution des salaires de 10% si les deux précédentes exigences n’étaient pas acceptées) ainsi que des attaques sur les avantages sociaux. C’est un véritable retour en arrière. Les prétextes donnés par le conseil d’administration pour ce plan d’austérité seraient que " la dépréciation du dollar par rapport à l’euro " et des " réductions de prix accordée à certains clients " affecteraient le chiffre d’affaire pour les mois à venir.

    Selon les informations qui nous sont actuellement disponible, l’entreprise qui s’est développée au Brésil et au Canada, veut délocaliser la production des pièces produites manuellement (pour Embraer) vers le Brésil. La stratégie de la direction serait donc de délocaliser la production qui peut l’être et qui demande beaucoup de main-d’Ɠuvre et de réduire les salaires des travailleurs qui restent sur-place. Il faut savoir que la Sonaca appartient actuellement à 98 % à la Région wallonne. Mais une entreprise même si elle appartient à la collectivité reste néanmoins sous la pression du système capitaliste dans laquelle elle se trouve. La pression des actionnaires des entreprises – comme Airbus- qui sous-traitent à la SONACA la fabrication de pièces est donc grande pour que celle-ci s’attaque aux salaires de ses travailleurs afin de comprimer les coûts.

    D’autre part la SONACA rechercherait, notamment sous la pression d’Airbus, à fusionner avec une autre entreprise, possiblement un fonds de pension. La privatisation à terme nécessiterait de rendre l’entreprise " Belle à marier ", c’est à dire capable de rapporter de bonnes dividendes aux actionnaires ; cela sur le dos des travailleurs. De plus la SONACA a demandé une recapitalisation de 40 millions d’euros à la Région wallonne pour financer ses investissements dans la ‘Recherche & le Développement’. Si la SONACA s’achemine réellement vers une privatisation, va t’on utiliser l’argent de la collectivité pour " séduire " un partenaire privé ? Ce ne serait ni nouveau, ni étonnant, mais c’est faire payer la crise engendrée par le capitalisme à la collectivité.

    Lors de la restructuration de Splintex, Marcourt, ministre PS de l’économie avait cautionné les 259 pertes d’emplois à Splintex sous prétexte de préserver l’usine. Dans le journal Le Soir du 5/09, interviewé sur le licenciement à la Sonaca; il y dit que " Tout cela n’est guère facile à expliquer aux travailleurs " Il n’est en effet pas facile d’expliquer quand on se dit " socialiste ", que l’on va sacrifier des emplois et diminuer le bien-être de vie de ceux qui vont rester, tout cela afin de s’inscrire dans la logique du marché et des plus grands profits.

    Il met d’ailleurs déjà en garde en disant " De toute façon, quelle que soit la position adoptée par le conseil d’administration, le plan ne pourra réussir que si la concertation sociale se déroule positivement ". A qui s’adresse ce message ? Un appel aux syndicats à contrôler leurs bases ? Afin éviter un deuxième Splintex ? A resserrer les rangs alors qu’est déballé le plan Marshall ? Pour financer le très libéral Plan Marshall, Van Cau a ouvert le bal en revendant une partie des actions Arcelor que la Région possédait encore. L’argent de ce plan (notamment les 280 millions d’euros qui vont être insufflés dans " les pôles de compétitivité " – dont l’un est justement l’aéronautique) va t’il servir d’aide à la privatisation d’entreprises encore sous la tutelle de la Région wallonne? Jusqu’ici les syndicats n’ont pas encore lancé le mot d’ordre d’actions, sous prétexte que cela affecterait la production en aval, notamment chez Airbus (ceux-là justement qui font pression pour diminuer les coûts de production). Selon Antonio di Santo, c’est un " Non " catégorique de ce plan pour la FGTB où rien n’est négociable.

    Mais les travailleurs n’attendent pas des protestations verbales, ils attendent que tout soit mis en Ɠuvre pour ne pas avaler les attaques des actionnaires. Jusqu’ici aucune action n’a encore été annoncée. L’échec de la lutte de Splintex est encore dans toutes les mémoires. Une deuxième défaite dans la région serait une gifle pour la classe ouvrière. Il faut mettre en place un plan d’action, avec la création d’un véritable comité de grève démocratique et des assemblées générales régulières. Une diminution de salaire est inacceptable. Il y a plusieurs jours , les travailleurs de la Sonaca ont protesté contre le coût de l’énergie, suivi par les travailleurs d’Arcelor (à Liège) et de Caterpillar ; non seulement le coût de la vie augmente d’une manière non négligeable, mais en plus les travailleurs devraient payer la crise en travaillant plus pour la même somme d’argent ? Les travailleurs doivent s’organiser afin de gagner la lutte, il ne faut pas que la classe ouvrière subisse à nouveau un échec après celles de Splintex et de la TEC.

    On voit encore une fois au travers de cet exemple que sous le capitalisme, dans une situation économique d’exacerbation de la concurrence et d’un rapport de force qui penche en faveur du Capital, que le simple fait pour le gouvernement régional d’avoir dans ses mains le contrôle de l’entreprise, n’est pas une garantie pour les travailleurs que celle-ci soit gérée en fonction de leurs besoins. Les mesures d’austérités sont effectuées avec le concours de la social-démocratie qui trahi depuis bien longtemps la classe ouvrière par son refus de transformer la société capitaliste. Il n’est pas suffisant d’avoir le contrôle d’une entreprise publique, si elle est isolée dans une société néo-libérale. Bien au contraire, par les liens qui sont tissés avec la FGTB, le PS joue un rôle de frein à l’émancipation de la classe ouvrière en tentant de cadenasser les luttes. La situation va s’aggraver par l’accélération des mesures néo-libérales qui vont être prises ces prochains mois. Les travailleurs vont de plus en plus ressentir la nécessité d’un nouveau parti qui défende leurs intérêts.

    Les ouvriers de la SONACA doivent revendiquer un véritable contrôle ouvrier de leur entreprise, qui passe par l’ouverture des livres de comptes et par un véritable pouvoir de décision démocratique, dans la gestion de l’entreprise. Afin d’éviter tout processus de privatisation ultérieure de l’entreprise mais également pour éviter les licenciements et autres attaques asociales, les ouvriers de la SONACA doivent aussi être conscients qu’une transformation de la société est nécessaire si on veut empêcher que chaque acquis ne soit chaque fois remis en question. Seul une société où la production est collectivisée sous la direction de la classe ouvrière peut permettre cela par une planification démocratique de l’économie afin d’éviter le chaos créé par le capitalisme.

  • De quels syndicats avons-nous besoin? Pour des syndicats combatifs et dĂ©mocratiques

    De quels syndicats avons-nous besoin?

    Les syndicats sont régulièrement pris sous le feu des employeurs : ils les trouvent trop radicaux. Beaucoup de militants se demandent si on parle bien des mêmes syndicats! Beaucoup de travailleurs se demandent en effet si les syndicats les défendent encore et si, à l’époque de la mondialisation, les syndicats peuvent agir efficacement. Nous tentons ici d’apporter une réponse.

    Un délégué FGTB

    Au cours des récentes années, un grand nombre d’emplois ont disparu suite aux fermetures et aux rationalisations: la faillite de la Sabena et le démarrage de SN Brussels Airlines avec beaucoup moins de personnel et avec de plus mauvaises conditions de travail, la fermeture de la phase à chaud chez Arcelor à Liège, les nombreuses pertes d’emplois à La Poste et à la SNCB, etc. Dans la plupart des cas les syndicats ont à peine réagi. Les actions menées par les travailleurs ont timidement été soutenues par les syndicats qui se sont surtout contentés de canaliser les actions et de se concerter avec les employeurs. Un telle politique syndicale ne peut mener les travailleurs qu’à la démoralisation et même à l’antisyndicalisme.

    Il y a pourtant une aspiration des travailleurs à passer à l’action pour se défendre. Il suffit de citer les nombreux débrayages spontanés à La Poste ou aux TEC, les grèves sectorielles pour le renouvellement des conventions collectives ou encore la manifestation de masse du 21/12/04 pour un meilleur accord interprofessionnel. Les mobilisations dans le non-marchand montrent que les travailleurs sont mobilisables quand le jeu en vaut la chandelle.

    Et pourtant, malgré les nombreuses actions dans les secteurs, le résultat des conventions collectives est souvent plus maigre que ce qui était initialement prévu dans le projet d’accord interprofessionnel! Cela n’est pas dû à un manque de combativité de la base, mais à la couardise des directions syndicales soucieuses de la “santé économique” des entreprises et dont le radicalisme s’exprime en paroles mais pas en actes. Par exemple contre la directive Bolkestein.

    Ce n’est que lorsque ça dépasse vraiment les bornes, comme par exemple avec l’affaire Picanol (où le manager avait empoché un solide magot), qu’ils osent encore élever la voix pour s’en prendre au “mauvais” capitalisme. Où est le temps où, à l’intérieur des syndicats, une aile gauche remettait en cause le capitalisme même? Dans les années 80, la FGTB a encore mené des actions de masse contre la politique des gouvernements Martens-Gol. Aujourd’hui le sommet de la FGTB est un allié du gouvernement Verhofstadt via ses alliés politiques privilégiés (PS et SP.a).

    Il faut bien constater au-jourd’hui que l’aile gauche dans les syndicats est fluette et que les directions syndicales tentent vite de faire taire les voix dissidentes. Le putsch contre Albert Faust, au sein du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde, mené par un quarteron de secrétaires ambitieux, ralliés temporairement au SETCa national, sous la supervision de Mia De Vits, en est l’exemple le plus frappant. Quelques années plus tôt, les délégués les plus en pointe des Forges de Clabecq, en pleine bataille pour la réouverture de leur usine, avaient été exclus de la FGTB sans avoir la possibilité de se faire entendre dans les structures. La direction de la FGTB voudrait – comme à la CSC – une direction fortement centralisée pour pouvoir plus facilement faire la chasse aux dissidents. Cela semble momentanément leur réussir. Mais cela peut changer. Comment?

    Le MRS et le MPDS

    Pendant la lutte des travailleurs des Forges de Clabecq s’est créé le Mouvement pour le Renouveau Syndical (MRS). Ce fut un pôle d’attraction – bien que limité – pour tous ceux qui voulaient refaire du syndicat un organe de lutte. Le fait que la liste Debout, aux élections européennes de 1999, ait récolté 5% des voix dans certains cantons électoraux ouvriers montre l’audience qu’avaient ceux de Clabecq. Le MRS s’est cependant progressivement éteint après la fin du procès des 13 travailleurs des Forges, faute de perspectives et de structuration.

    Après la liquidation d’Albert Faust et son lynchage médiatique, le Mouvement pour la Démocratie Syndicale (MPDS) a été impulsé par les militants de gauche du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde. Cette initiative a tout de suite suscité l’intérêt de militants syndicaux de gauche d’autres secteurs, mais le MPDS, malgré ses efforts pour s’adresser à la gauche syndicale au-delà du SETCa, n’a pas pu réellement s’élargir.

    Le MRS et le MPDS ont pu se développer à partir de l’activisme et le militantisme de syndicalistes de gauche dans une période de lutte. Les militants du MAS présents dans le MRS et dans le MPDS ont insisté sur la nécessité d’avoir une analyse correcte de la situation économique et politique. Etre radical ne suffit pas en soi. Cela doit être encadré.

    Quand la lutte perd de son élan, le militantisme faiblit. La tâche d’une direction est alors d’analyser la situation et de réorienter le cours afin d’éviter la démoralisation des travailleurs et d’étayer le rapport de forces pour de futures luttes. Lorsque les travailleurs de Splintex ont entamé leur lutte courageuse pour le maintien de l’emploi, une gauche syndicale aurait pu jouer un rôle important pour soutenir et élargir le mouvement. En l’absence d’une telle gauche syndicale, les directions syndicales avaient les mains libres pour laisser le conflit s’asphyxier progressivement.

    Comment faire pour avoir des syndicats combatifs?

    Les militants combatifs sont actuellement peu nombreux et dispersés. Aujourd’hui la mise sur pied d’une structure pour les réunir risque de n’être, tout au plus, qu’une réédition de l’expérience du MRS et du MPDS, dans de plus mauvaises conditions. La tâche des syndicalistes de gauche consiste avant tout à Ɠuvrer, sur les lieux de travail mêmes, à rassembler et à former un noyau syndical combatif capable d’analyser la situation et prêt à agir pour mettre en mouvement la masse des travailleurs pour se défendre contre les attaques patronales. Cela implique d’accorder beaucoup d’attention à l’implication des militants et de développer un travail de conscientisation vers les jeunes travailleurs.

    Des contacts informels, au sein du secteur et sur le plan régional, peuvent permettre de tisser peu à peu un réseau de militants syndicaux de gauche. Quand ce réseau aura suffisamment de poids, on pourra songer à le structurer pour mener la bataille au sein des syndicats pour exiger plus de démocratie syndicale.

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