Tag: Arcelor

  • Luttons pour notre avenir !

    Crise sans fin, système en faillite

    L’Union Européenne et les pays qui la composent ont renouvelé leur trajectoire budgétaire. Pour la plupart des partis politiques, qu’ils soient sociaux-démocrates, libéraux, verts ou nationalistes, la politique d’austérité est la seule qui nous permettra de voir la lumière au bout du tunnel. Le président du conseil européen, Herman Van Rompuy, nous disait ainsi en 2011, dans son style inimitable : ‘‘Je suis un optimiste, quand cette crise sera derrière nous, on verra ce qu’on aura réalisé dans l’année 2010 et 2011 et ce que l’on vit maintenant comme un “annus horribilis” (une année horrible) sera un jour considéré comme un “annus mirabilis (année miracle).’’ Reste qu’au vu des réalités que vivent les masses laborieuses, si la lumière est au bout du tunnel, avec cette politique nous sommes à pied sur les voies et le train nous fonce dessus…

    par Alain

    Les lendemains n’ont pas chanté…

    Le premier trimestre de 2013 est achevé, et pour la majorité de la population aucune bonne nouvelle n’est à l’horizon. Il faut avoir du toupet pour aller dire aux Grecs, aux Espagnols, aux Portugais, aux Chypriotes ou plus près de chez nous aux travailleurs de Ford, d’Arcelor, de Carsid, de NLMK, de Caterpillar et aux presque 18.000 autres qui ont perdu leur emplois en 2012 que comme le dit la chanson, ça ira mieux demain.

    Mais pour Herman Van Rompuy, qui doit vivre dans une tour d’ivoire ‘‘très’’ mais alors là très loin de nos préoccupations, si on continue sur la voie de l’austérité (ce qu’il appelle la trajectoire budgétaire), l’économie redémarrera fin 2013 (interview radio donnée dans l’expresso de Matin Première du 18/03/13).

    Annus horribilis pour les travailleurs

    On annonce pour le premier trimestre de 2013 une chute de la production industrielle en Europe. La seule solution que l’on nous propose face à la crise, c’est la destruction de l’emploi et des capacités productives pour maintenir les prix, et donc les profits, ou la spéculation hasardeuse sur le gaz de schiste. L’emploi chute, dans tous les pays de la zone euro. Le pouvoir d’achat baisse, la pauvreté grimpe et le tissu social se désagrège. Pour ceux qui ont du travail, le stress et la pression deviennent presque intenables à en voir les chiffres des maladies liées au travail. Le pire dans tout ça, c’est que la relance tant espérée ne vient pas. Le remède tue, ou plutôt achève le patient.

    Il faut changer d’orientation politique

    Depuis 30 ans, on nous dit de faire des efforts afin de renforcer notre économie nationale ou de sauver notre modèle social. On le voit, la politique qui consiste à opposer les travailleurs entre eux via la compétitivité nous a conduits au gouffre. La part des salaires dans la valeur ajoutée a diminué dans l’ensemble des pays capitalistes avancés. Les seuls qui y ont gagné, ce sont les actionnaires et le patronat.

    Aujourd’hui, dans tous les pays de l’Union et bien au-delà, l’ensemble des travailleurs, des chômeurs, des pensionnées et des jeunes cherchent une alternative à la destruction qu’on leur impose. Nous devons reprendre le contrôle sur les grands secteurs économiques afin de réorienter la production vers les besoins sociaux. Pour cela, nous avons besoin d’organiser la discussion sur la meilleure manière d’en finir avec ce capitalisme pourrissant.

    Reconstruire un outil politique qui permette cette discussion devient chaque jour une tâche plus urgente.

  • Pour stopper la casse sociale – Un vrai plan d’action avec grève(s) générale(s)

    Le 21 février, des dizaines de milliers de syndicalistes en colère et motivés ont manifesté contre le refus du gouvernement de prendre en considération leurs revendications. A leurs côtés se trouvent d’autres dizaines de milliers qui n’étaient pas dans les rues de Bruxelles ce jour-là mais partagent une même indignation. C’est facile à comprendre. La majorité de la population – les salariés, les pensionnés, les allocataires sociaux – doivent se serrer la ceinture. Pendant ce temps, on ne touche pas aux salaires et primes mirobolants de managers et aux profits gigantesques des grandes entreprises.

    Par Bart Vandersteene

    Nous devons sacrifier nos conditions de vie au nom de la concurrence avec les pays à bas salaires. Pour ça, il ne faut pas aller chercher jusqu’en Europe de l’Est ou en Asie. En Allemagne, 6,5 millions de travailleurs ont un salaire horaire net compris entre 4 et 5 euros. En Saxe, à l’Est du pays, les coiffeurs gagnent 3,06 euros nets de l’heure. C’est face à ça qu’il faut être compétitif ? C’est dans cette mesure-là qu’il faut détruire nos conditions de travail et de vie pour faire plaisir aux patrons ? C’est encore une autre illusion néolibérale que l’on veut nous faire avaler : il serait possible de restaurer l’économie en sabrant dans le pouvoir d’achat et le niveau de vie de la majorité de la population. Le résultat de l’application d’une austérité drastique en Europe du Sud est la preuve parfaite que cette logique n’a aucun sens.

    Avant et après la manifestation du 21, les syndicats ont dû essuyer des salves successives d’accusations de la part des médias et de tous les partis représentés aux Parlements. La ministre de l’emploi Monica De Coninck (SP.a), veut jouer à la Margaret Thatcher du gouvernement, a parlé des ‘‘ringards’’ des syndicats. Au PS, on tente de faire croire qu’on est de gauche en parole, mais Reynders n’a pas difficile de répondre aux critiques de Magnette en rappelant que le PS est au pouvoir depuis 1988 et a participé à l’application de toutes les politiques néolibérales. Pour Reynders, derrière toutes les gesticulations du PS, il y a toutefois une réalité : les ministres du MR et du PS restent ‘‘sur la même longueur d’onde’’ au gouvernement. C’est ça les partenaires de la FGTB au gouvernement ?

    Les travailleurs de Ford et d’Arcelor, les fonctionnaires fédéraux, les cheminots, le non-marchand, etc. ont fait grève ou ont manifesté ces dernières semaines. Mais le gouvernement s’en fout, et les demandes polies ne vont rien changer à ça. Une mobilisation syndicale, ça doit servir à autre chose qu’à se défouler, ça doit aider à construire un rapport de force pour appliquer une autre politique. Ce n’est qu’avec la préparation d’une grève générale que les politiciens établis comprendront vraiment que nous ne plaisantons pas.

    La timidité des dirigeants syndicaux soulève bien plus de doutes et de critiques que d’approbations. Pourtant, le soutien pour des mots d’ordre clairs peut être très large. Selon un récent sondage de La Libre et de la RTBF, 43% des Belges sont favorables à la nationalisation d’entreprises pour que l’activité se poursuive, une revendication que nous défendons depuis longtemps. Ce n’est aucunement un hasard si ce genre de position politique bénéficie d’un soutien croissant. La situation actuelle appelle à des propositions radicales et réellement socialistes.

    Pour y parvenir, le mouvement des travailleurs doit résolument passer à l’offensive. Imaginons quel serait l’impact sur l’opinion publique d’un parti qui défendrait sans relâche sur le terrain politique ce que défendent les syndicats dans les entreprises ! Il est grand temps que les syndicalistes combatifs se dirigent vers la construction d’une telle force large et inclusive pour réunir les forces qui veulent clairement faire avancer la lutte.

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A Noter dans votre agenda

    • Ma. 26 fév. Bruxelles. Meeting sur l’actualité du marxisme.
    • Jeu. 7 mars. Louvain. Manifestation antifasciste contre le NSV.
    • Di. 10 mars. Manifestation antinucléaire à Huy.
    • Di. 17 mars. Manifestation contre le centre fermé de Vottem.
    • Jeu. 14 mars. Bruxelles. Action syndicale contre l’austérité européenne.
    • Ven. 15 mars. Bruxelles. Manifestation contre la répression.
    • 13-14 avril 2013: Week-end Socialisme 2013.

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    Le succès était au rendez-vous pour le premier meeting des Etudiants de Gauche Actifs – Secondaires de Bruxelles!

    Ce samedi s’est tenu le premier meeting des Étudiants de Gauche Actifs – Secondaires de Bruxelles, en présence d’une vingtaine de jeunes issus de 6 écoles bruxelloises.

    Trois membres de l’Athénée Charles Jansens ont introduit la discussion en abordant les questions de l’austérité en Belgique, de la répressions des jeunes (avec les Sanctions Administratives Communales et les violences policières) mais en parlant aussi de la manière de lutter (avec les exemples du Québec et du Chili), des perspectives pour la jeunesse (avec les licenciements de masse à Ford et Arcelor Mittal),… Bien entendu, ils ont aussi parlé de la manifestation contre le "Banquet des Riches" en octobre dernier, une manifestion à laquelle nous avions participé. Cette mobilisation avait été durement réprimée et plusieurs membres ont reçu une SAC. La discussion qui a suivi a été très riche, une grande source de motivation pour poursuivre la lutte !

    Ce meeting est un pas important pour organiser les jeunes du secondaire contre l’austérité et la répression qui en découle ainsi que pour les impliquer dans les luttes que nous menons (répression, antifascisme, antisexisme, environnement…).



    Intervention lors de la manifestation syndicale du 21 février

    Parmi les dizaines de manifestants qui ont battu le pavé se trouvait une bonne délégation de militants du PSL. Nous avons tenu 5 stands différents sur le parcours du cortège, plus d’une centaine de militants ont diffusé notre mensuel Lutte Socialiste, ont distribué des milliers de tracts et des centaines de pancartes avec deux mots d’ordre : "Stop à l’austérité : pour un vrai plan d’action avec grève(s) générale(s)" et "ArcelorMittal, Ford,… Mobiliser, organiser, occuper pour exproprier et nationaliser". Nous avons également participé à l’intervention de Rood, une campagne large à laquelle nous aprticipons en Flandre, qui a distribué 10.000 tracts à son stand. De nombreux militants étaient en autre présents dans auprès de leur délégation syndicale.

    L’ouverture et l’intérêt pour nos idées était particulièrement remarquable. Notre premier décompte a fait état de la vente de 213 exemplaires de notre mensuel. Les plus grands vendeurs ont été Boris de Bruxelles (15), Max de Mons (14), Emilie de Gand (12) et Jo de Gand, Stefanie de Charleroi et Thomas de namur (11 chacun). Nos badges politiques ont en outre permi de récolter 223 euros de solidarité financière.

    Nos pancartes, avec leurs slogans combatifs, ont eu beaucoup de succès. Il est certain que l’idée d’une grève générale vit parmi la base syndicale, et que très nombreux sont ceux qui l’attendent au plus vite. Nos slogans ont été vu dans divers médias, notamment dans le seul journal qui a accordé sa première page à cette mobilisation sociale de première importance: Metro.

    Nous remercions chaque camarade qui a pu faire de notre intervention une réussite.


    La manifestation pro-choix ne se tiendra pas le 24 mars

    Cela fait déjà un bon moment que nous parlons de la manifestation des réactionnaires qui militent contre le droit à l’avortement. Nous vouloins, comme cela avait déjà été fait les années précédentes, organiser une contre-manifestation afin de défendre la liberté des femmes à décider de leur corps, avec une manifestation Pro-choix.

    Mais il semble qu’il y ait quelques difficultés dans le camps anti-avortement concernant leur rassemblement du 24 mars. Ils choisront peut-être une nouvelle date, et nous organiserons alors une contre-action.

    Plus d’informations arriveront sous peu, mais il est clair qu’il n’y aura pas de manifestation le 24 mars.


    Socialisme 2013

    Nous avons publié cette semaine le programme complet de "Socialisme 2013" . Cet évènement annuel de discussion politique et de formation sera l’occasion unique d’aborder divers thèmes avec des orateurs de Belgique et de l’étranger.

    Nous accorderons notamment une attention toute particulière à des syndicalistes qui veulent pousser plus loin la discussion sur la nécessité d’un nouveau relais politique pour les luttes de la classe des travailleurs (Daniel Piron et Felipe Van Keirsbilck). Nous aurons également des témoignages de Ford et d’Arcelor et laisserons la parole à des militants de diverses initiatives de gauche. Le dimanche, un groupe de travail se réunira toute la journée pour aborder en profondeur la situation des cheminots, en présence notamment d’Alex Gordon du syndicat britannique des transports RMT.


    Une initiative pour l’unité de la gauche

    Des responsables du PSL ont participé à des discussions constructives avec plusieurs forces de gauche concernant la nécessité de construire une initiative unitaire. L’initiative de ces pourparlers a été prise par le FGTB de Charleroi Sud-Hainaut. Lors de la dernière réunion se trouvait également un représentant de la centrale des employés de la CSC, la CNE. Les autres forces présentes à la table sont le PTB, le PC, la LCR, la LCT, le Mouvement de Gauche et le Parti Humaniste. Fin avril, un meeting public sera organisé à ce sujet.


    Liège : plus d’une quarantaine de participants à notre journée consacrée au syndicalisme de combat

    Le samedi 16 février dernier s’est tenu une journée consacrée aux leçons des luttes syndicales du passé pour les combats du présent. Cette date pouvait difficilement être plus baignée dans l’actualité, en beau milieu du conflit d’ArcelorMittal et quelques jours à peine avant la grande mobilisation du 21 février.

    Au final, 42 personnes ont participé à cette journée divisée en 3 parties : le renardisme et les dangers du régionalisme de gauche, les leçons de la lutte de Clabecq et enfin le type de plan d’action dont nous avons besoin aujourd’hui. les deux premières discussions étaient introduites par de petits films, et nous tenons particulièrement à féliciter notre camarade Loïc qui a réalisé la seconde consacrée à la lutte de Clabecq (disponible ici). les camarades liégeois tiennent également à remercier les membres du district de Hainaut-Namur, dont la présence a très certainement apporté une plus value aux débats. Une expérience à renouveler!

  • [INTERVIEW] Salvatore, l’un des incitateurs de la lutte des travailleurs des sous-traitants de Ford

    Après l’annonce de la fermeture de son usine à Genk, Ford voulait à tout prix poursuivre la production de quelques milliers de voitures. Ce fut loin d’être évident, essentiellement grâce à la résistance des travailleurs des sous-traitants de Ford. Ils craignent qu’un plan social ne les laisse de côté et sont donc entrés en lutte pour le maintien de leurs emplois.

    Par Els Deschoemacker

    Depuis le 21 janvier, vous êtes retournés travailler, sous menace d’un huissier. Quelle est l’atmosphère dans l’usine ?

    ‘‘Les discussions sont nombreuses. Beaucoup se demandent ce que l’on a vraiment obtenu. On a obtenu pas mal, sinon nous ne serions pas retournés au travail. Les journées de grève seront finalement payées comme du chômage technique, mais nous avons perdu deux jours de congé. Le sentiment est mitigé : on aurait voulu être payé avec un salaire normal. De cette manière, Ford ne paye rien.’’

    ‘‘Un autre élément c’est que les négociations ont finalement commencé alors que l’idée était d’abord de les entamer dans 6 mois. Un plan social doit être sur table pour la mi-février, sinon toutes les entreprises seront à l’arrêt. Ce n’est pas seulement notre revendication (celle du comité d’action des sous-traitants), mais celle de tout le monde au boulot. Tout le monde sait que nous voulons obtenir les mêmes conditions que celles des travailleurs de Ford. Nous travaillons tout de même pour Ford !’’

    Comment pensez-vous pouvoir concrétiser la revendication de ‘‘maintien de l’emploi ou des salaires jusqu’en 2020 ?’’

    ‘‘En 2011, Ford a réalisé un profit net de 9 milliards d’euros. Pour payer tous les ouvriers et les employés, toutes primes incluses, il ne faut que 1,2 milliard d’euros. Trois semaines encore avant l’annonce de la fermeture, la direction nous disait encore que l’usine resterait ouverte. La clause ‘‘sauf si’’ dans le contrat de travail (selon laquelle le contrat ne compte pas en cas de problèmes économiques) est trop vague. Qu’est ce qui a fondamentalement changé au cours de ces trois semaines ? Ils nous ont menti pour reporter les mauvaises nouvelles après les élections. Leurs promesses doivent être tenues !"

    Quels sont les prochains plans du comité d’action ?

    ‘‘Maintenant, nous sommes rentrés dans nos usines [le comité d’action avait réuni des travailleurs de quatre usines, NDLR]. Le plus grand danger est maintenant que le comité d’action s’évapore, que les délégués et militants se retrouvent isolés face à leurs patrons respectifs. Nous n’avons plus la même approche du combat : le plan social est maintenant discuté entreprise par entreprise. Nous devons poser collectivement nos revendications sur table.’’

    Le comité d’action ne peut-il pas exiger la nationalisation de Ford, à l’instar du front commun syndical d’ArcelorMittal ?

    ‘‘La riposte syndicale chez ArcelorMittal parle à l’imagination, en effet. Notre direction syndicale appelait à une ‘‘bonne fermeture avec un plan social’’ quand la question de la fermeture n’était pas encore concrètement posée. La lutte pour le maintien des emplois n’a jamais été à leur agenda. Chez nous, cette revendication ne vivait pas, ça ne nous est pas venu à l’esprit. Nos idées doivent encore se développer, nous avons laissé les choses aux mains de la direction syndicale pendant trop longtemps. Mais maintenant, la nationalisation est mise en avant en France et en Wallonie.’’

    ‘‘Ce serait bien qu’il y ait une grosse manifestation à Bruxelles, pas seulement avec nous, mais également avec ceux d’Arcelor et tout ceux qui risquent de perdre leur travail. Je suis inquiet pour Volvo à Gand car, quand on commence à recourir au chômage technique, il faut s’attendre au pire…’’

    Un des arguments pour la fermeture d’ArcelorMittal est la fermeture de Ford Genk. Ici, la fermeture touche les sous-traitants, les commerces locaux, toute la région,… C’est un domino de casse sociale. Un gouvernement au service de la population devrait nationaliser cette entreprise, et l’utiliser pour le bien de la société. Il y a une usine, il y a les terrains, il y a les travailleurs, il y a une université,…

    ‘‘L’université d’Hasselt a beaucoup travaillé sur les moteurs à hydrogène.’’

    … Et il y a de l’acier à proximité. Résoudre le problème des pics de pollution avec des bus fonctionnant à l’hydrogène est possible…

    ‘‘Tout pourrait être fabriqué chez nous. Nous avons toujours dit aux médias que ce qu’ils sont en train de faire n’est pas juste. Nous sommes ceux qui veuillent travailler, qui luttent pour le maintien de nos emplois. Avec tous les moyens possibles !’’

    Le retour à l’usine a été un désavantage, avec l’éclatement du comité d’action. Peut-on tourner cela en avantage avec l’organisation d’assemblées générales pour que le comité d’action se répande ?

    ‘‘C’est l’idée. Nous organiserons chaque semaine une session d’information sur les négociations. Nous n’avons confiance qu’en le comité d’action. Il n’y a aucune raison pour que ce comité ne fasse pas partie des négociations. Ils nous entendrons encore !’’

    Que pouvons-nous faire pour soutenir votre lutte ? Que pensez-vous d’une pétition destinée à chercher du soutien pour vos revendications (la reconnaissance du comité d’action par exemple) parmi d’autres délégations syndicales, dans la rue,… ? Ou pour collecter des fonds, car la lutte n’est pas encore finie, et un fonds de solidarité sera plus que nécessaire !’’

    ‘‘Bonne idée, je vais proposer ça !’’

  • Namur : Grève régionale du 19 décembre – Il faut faire monter la pression et étendre le mouvement contre l’avalanche d’austérité !

    Ce qu’il ressort de l’assemblée de délégués et de militants de la FGTB du 23 novembre 2012, c’est la volonté de la base syndicale de lutter contre l’austérité. Ce soir-là, des discussions de délégués par centrales ont eu lieu pour remettre les volontés de la base à la direction. Et le résultat est là ; les militants de la régionale de Namur veulent engager le combat contre les mesures antisociales du budget Di Rupo.

    Tract du PSL

    C’est une très bonne chose que les directions syndicales soient plus à l’écoute de la volonté de la base, de ces militants qui se battent quotidiennement dans leurs entreprises pour garantir les droits des travailleurs. Ce modèle de réunions syndicales doit être réédité et amplifié pour assurer une mobilisation encore plus large dans le futur. Car elles permettent le dialogue démocratique au sein de nos organisations syndicales. Beaucoup de militants syndicaux en ont ras le bol des attaques permanentes contre les salaires et les conditions de vie des travailleurs. Si le permanent syndical de la Centrale Générale estimait ce soir-là que « nous sommes à un tournant de l’histoire sociale de Belgique », face à « un gouvernement à la botte du patronat », alors la réaction doit être à la mesure de l’attaque : organisée, planifiée et massive.

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    Un plan d’action, c’est quoi ?

    C’est avant tout un bon calendrier d’action qui permettrait d’élargir un mouvement actuellement limité à une minorité d’habitués, de construire des expériences de lutte et de renouer avec les traditions perdues. Parmi celles-ci : celle des assemblées générales régulières sur les lieux de travail, mais aussi dans les quartiers ou dans les écoles afin d’expliquer clairement la situation politique et économique à tous, ainsi que les propositions alternatives à l’austérité. De telles AG permettraient de construire sérieusement la mobilisation et de la renforcer dans la durée.

    Un plan d’action cohérent pourrait par exemple être composé de manifestations ou d’une succession de journées de grève en front commun, prévues à l’avance, de 24h pour commencer, puis de 48h et pourquoi pas de 72h. C’est une proposition un temps défendue par Nico Cué, président des métallos FGTB Wallonie-Bruxelles.
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    Le mouvement des travailleurs n’a pas encore conscience de sa force extraordinaire : en Belgique 75% des travailleurs sont syndiqués, 125.116 ont été candidats aux dernières élections syndicales, qui ont bénéficié d’un taux de participation de 70%. Ce qui en fait les élections les plus proches des gens.

    Mais pour saisir tout le potentiel de cette force collective, il nous faut un plan d’action concret avec des mesures politiques alternatives crédibles à présenter aux collègues de nos entreprises, de l’espace et du temps pour présenter les causes de l’austérité et ses conséquences dramatiques pour la majorité sociale. Il faut aussi, comme le fait la dernière campagne de la FGTB sur la dette, pointer du doigt la manière dont les énormes richesses produites collectivement sont accaparées par une minorité sociale par différents mécanismes fiscaux.

    Des politiques d’austérité inacceptables

    Le gouvernement Di Rupo a déjà réalisé une austérité de 18 milliards d’euros, soit deux fois le budget annuel de la Communauté Française. Les mesurettes telles que la réforme des intérêts notionnels ou la lutte contre la fraude fiscale pour à peine quelques centaines de millions d’euros alors qu’en Belgique, elle est estimée entre 13 et 30 milliards, sont des concessions que le grand patronat peut se permettre. Les attaques contre les travailleurs et les allocataires sociaux, par contre, sont intenables. Comment justifier les attaques contre les chômeurs lorsque, chaque mois, les pertes d’emplois se comptent par milliers ?! Dans notre région, AGC, Kraft, Solvay et bien d’autres, dégraissent à tour de bras.

    L’attitude des différents gouvernements (fédéral et régionaux) dans les dossiers chauds d’Arcelor Mittal ou Ford Genk est révélateur. Ils ont nationalisé les pertes énormes des banques, mais ne sont pas prêts à investir dans la production réelle pour préserver l’emploi. Le gel salarial est présenté comme un effort collectif indispensable à fournir, mais ce sont toujours les mêmes qui paient ! La productivité horaire belge est la cinquième meilleure au monde. Par contre, l’impôt effectif en Belgique sur les grandes entreprises n’est que de 5% notamment grâce au système des intérêts notionnels.

    L’arrogance du patronat à propos du prochain AIP, la marge de 0,0% d’augmentation décidée par le gouvernement et la discussion qui devrait porter sur la flexibilité est un exemple de plus que nous devrons lutter pour remettre en avant notre agenda. Le coût de la vie n’est pas compensé par l’index, ils l’ont vidé de sa substance en retirant les cigarettes, l’alcool et l’essence avec l’index santé, et cela va être encore aggravé par le nouvel « index produit blanc ».

    Unité des travailleurs

    Bien sûr, la combativité n’évolue pas au même rythme dans chaque secteur, chaque centrale, chaque fédération syndicale ou chaque région du pays. Utilisons notre combativité pour inspirer d’autres travailleurs, pour entamer un dialogue avec eux et voir comment ils peuvent nous rejoindre. Evitons d’approfondir les divergences ! Nous diviser, c’est déjà ce que font les patrons, leurs médias, leurs politiciens et, malheureusement aussi, certains « dirigeants syndicaux ».

    Le PS est un frein aux luttes sociales

    De véritables socialistes ne voteraient pas l’austérité, ils ne voteraient pas un budget aussi défavorable à l’ensemble de la population. Ceux qui le font sont des traîtres ou des ennemis, et on doit les traiter comme tels. De véritables socialistes organiseraient la résistance à l’austérité quoiqu’il en coûte. Et aujourd’hui, ça veut dire quitter cette machine nauséabonde, bureaucratique et antisociale qu’est le PS.

    Nous devons donc construire une nouvelle formation politique qui soit véritablement à gauche. Une formation qui soit la nôtre, celle de la classe des travailleurs. Une formation où l’ensemble des sensibilités et des tendances existantes au sein de la classe des travailleurs serait représenté et s’unirait sur base d’un minimum de clarté idéologique. Une clarté qui émergerait grâce aux débats d’idées, grâce aux discussions parfois polémiques, mais c’est comme ça qu’on aura le couteau le plus aiguisé : c’est-à-dire des perspectives et une direction capable de conduire à la victoire.

  • Di Rupo marxiste ?

    Il n’y a plus que les patrons pour penser que le PS est encore de gauche !

    En septembre, Luc Bertrand, le patron du holding anversois Ackermans&van Haaren, a accordé une interview au journal patronal L’Echo dans laquelle il dénonçait la politique ‘‘marxiste’’ du gouvernement. Une remarque risible, pour ne pas dire ridicule, mais qui illustre une fois de plus que le spectre de Karl Marx rode toujours sur ce monde aux prises avec une terrible crise. A cette occasion, un journaliste du Vif faisait toutefois remarquer que ‘‘Marx, lui, n’est plus là pour se défendre’’ contrairement à Di Rupo & Co (qui sont tout sauf marxistes). Il reste par contre toujours bel et bien des militants basant leurs actions sur le marxisme. Mise au point.

    Par Nicolas Croes, article tiré de l’édition de novembre de Lutte Socialiste

    Après cette sortie dans la presse, Luc Bertrand n’a pas tardé à être rejoint par Julien De Wilde (ancien patron de Bekaert) qui a déclaré que nous ‘‘allons vers une société néo-communiste’’ et par Bart Claes (du groupe JBC) qui s’est plaint en ces termes : ‘‘J’en ai marre d’être taxé de capitaliste, juste préoccupé par son argent.’’ Jean Stéphenne, ancien président du patronat wallon, déclarait de son côté dans les pages du Soir que tout cela n’était pas ‘‘totalement infondé’’. Au premier abord, on pourrait se dire que ce n’est pas la gratitude qui étouffe toute cette clique de super- riches ! Le PS et Di Rupo devraient plutôt être grassement remerciés ; leur politique – à tous les niveaux de pouvoir – est une application docile des volontés de la classe dominante, avec un certain contrôle exercé sur le monde syndicale en guise de cerise sur le gâteau.

    Di Rupo, il ne faut pas l’oublier, fut dans les années ’90, le grand architecte des ‘‘consolidations stratégiques’’ (belle trouvaille que ce terme) de nos entreprises publiques. C’est donc lui, autrement dit, qui a dirigé le bélier utilisé pour défoncer les portes de nos entreprises publiques afin de les soumettre au capital privé. Quant à son parti, au pouvoir au niveau fédéral depuis 1988, il a été partenaire enthousiaste du Plan global de 1993, des attaques contre les pensions du Pacte des Générations en 2005, du contrôle de disponibilité des chômeurs (la ‘‘chasse aux chômeurs’’) ou encore du vote du tellement décrié mécanisme de la Déduction des intérêts notionnels (voté au parlement par les libéraux officiels, le PS et le SP.a). Plus récemment encore, on se rappelle avec quel empressement les caisses publiques ont été utilisées pour sauver les banques, tandis que le PS brille par son inaction dans le cas d’Arcelor Mittal ou des autres désastres sociaux en entreprises.

    Merci patrons !

    Au final, en réfléchissant un peu, ces sorties patronales sont quand même arrivées au bon moment. En pleine campagne électorale, cela fait toujours du bien pour un parti qui se dit ‘‘de gauche’’ qu’on rappelle qu’il s’oppose au grand patronat. Et comme on pouvait difficilement compter sur les militants syndicaux pour le faire (puisque toute leur expérience leur crie de dire l’inverse), les patrons ont dû s’y coller eux-mêmes. Personne n’a aujourd’hui plus intérêt que le monde patronal à ce que le PS préserve sa position de parti gouvernemental ‘‘responsable’’, capable d’exercer une influence modératrice sur le bouillant mouvement ouvrier wallon et ses traditions de lutte. Il y a donc une petite part de coup de pouce au partenaire ‘‘socialiste’’ là-dedans, accompagnée d’une mise en garde : quand il s’agira de répartir l’austérité sur ‘‘toutes les épaules’’, il faudra bien assurer que la classe dominante reste libre de ses mouvements.

    Le sénateur ‘‘socialiste’’ Ahmed Laaouej (spécialiste des questions de la fiscalité et ancien collaborateur du centre Emile Vandervelde, le bureau d’étude du PS) a répondu à la charge amicale en faisant – très justement – valoir que le holding Ackermans&van Haaren a déclaré 1,458 milliard d’euros de bénéfices pour le dernier exercice fiscal et n’a payé que… 242.000 euros d’impôts (un taux d’imposition de 0,016 % donc)! Il est donc, selon lui, ‘‘plus qu’indécent de dénoncer un soi-disant enfer fiscal en Belgique’’. C’est vrai. Mais pour être honnête, il aurait dû préciser que le PS a loyalement et largement collaboré au développement de cette situation et que ce parti a suffisamment montré patte blanche ces 30 dernières années pour clarifier aux yeux de tous que si le PS a fort bien compris le concept de lutte de classe cher à Karl Marx, il a également résolument choisi son camp. Au plus grand plaisir des grandes entreprises, de la troïka et des marchés financiers.

    Qui donc crée les richesses?

    Dans sa fameuse interview, Luc Bertrand a notamment dit : ‘‘Quand les politiciens comprendront-ils que ce sont les entrepreneurs qui créent la richesse.’’ C’est là tout le débat. Qu’il se rassure, les politiciens établis ont très bien accepté cette vue de l’esprit. D’ailleurs, ceux qui ne proposent comme seule mesure de gauche qu’une plus forte taxation des fortunes et des entreprises sont d’avis, eux aussi, que ce sont les patrons qui créent les richesses, et qu’il faut juste corriger l’indécence de la répartition.

    La réalité est très exactement à l’inverse de cette théorie patronale. Car ce sont les travailleurs qui créent les richesses, pas les patrons. Ces derniers ont besoin des travailleurs, mais eux n’ont aucunement besoin de patrons! Un travailleur ne reçoit pour salaire qu’une partie seulement de la richesse qu’il a produit grâce à sa force de travail. Quant au capitaliste, frais d’entretien déduit, il lui reste encore une bonne part, la plus-value, qu’il s’accapare mais qui est directement issue du travail de ses salariés. Pour reprendre les termes de Marx : ‘‘Le capital est du travail mort, qui ne s’anime qu’en suçant tel un vampire du travail vivant, et qui est d’autant plus vivant qu’il en suce davantage.’’

    Le pieu de bois fatal au système capitaliste, c’est la question de la propriété collective des moyens de productions. Lors d’une grève générale, quand toute l’économie est bloquée, là, on peut réellement se rendre compte de qui produit les richesses et de qui fait marcher la société. Encore faut-il que la classe des travailleurs en soit suffisamment consciente pour qu’elle puisse ensuite décider de poursuive l’offensive en relançant l’économie à son propre avantage, débarrassée des patrons, sur base d’un fonctionnement collectif et démocratique, au sein d’une planification générale de l’économie destinée à répondre aux nécessités sociales et non plus à étancher la soif de profit d’une infime minorité de parasites.

    ‘‘La théorie se change (…) en force matérielle dès qu’elle saisit les masses.’’

    L’essentiel du travail des militants marxistes est d’aider au développement de la conscience des masses et de leur organisation collective pour parvenir à cet objectif. C’est en fait très exactement l’inverse de l’oeuvre actuelle du PS, pour qui le rapport avec les masses se résume à tenter d’enfoncer dans le crâne de chacun la fausse conviction que les choses ne peuvent être fondamentalement autres que ce qu’elles ne le sont aujourd’hui. Mais nous sommes à l’aube de bouleversements sociaux importants.

    Duferco à La Louvière ou Ford à Genk illustrent parfaitement quel avenir nous réserve ce système gorgé de crises. Les luttes, avec leurs faiblesses et leurs forces, constitueront une formidable école où seront à nouveau apprises d’anciennes leçons sur la nécessité d’un syndicalisme de combat et non plus de concertation, d’un relais politique pour les luttes et d’un programme traçant la voie vers une société alternative, le socialisme démocratique.

    Voilà ce que craignent réellement les patrons, dans tout le pays, et c’est là qu’ils trouveront les véritables marxistes.

  • Du métal, pas de Mittal !

    A quand un véritable plan d’action pour nationaliser la sidérurgie sous le contrôle des travailleurs ?

    Cela fera bientôt un an que Mittal a annoncé la fermeture de la phase à chaud liégeoise. Parmi les travailleurs, l’exaspération est à son comble suite à la lenteur de l’évolution du dossier et au chantage récemment pratiqué concernant les 138 millions d’euros d’investissements dans la phase à froid (et les 2.000 emplois que cela concerne).

    Par Nicolas Croes

    Nombreux sont ceux qui, à l’instar de Bruno Bauraind, chercheur au Groupe de recherche pour une stratégie économique alternative (Gresea), affirment que la sidérurgie liégeoise est tout à fait viable : ‘‘La direction du géant de l’acier applique une vieille recette en prenant à la gorge les organisations syndicales, piégées par l’équation : sacrifier à moyen terme un secteur d’activité en échange de la préservation à court terme d’une partie de l’emploi. Bon nombre d’observateurs le pensent : privée de ses hauts-fourneaux, la phase à froid liégeoise est de toute façon condamnée. (…) J’ose affirmer qu’il y a place pour une petite sidérurgie indépendante intégrée. Le tout est de s’en donner les moyens.’’ (La Libre, 21/09/12)

    Quelle stratégie ?

    Effectivement, le tout est de se donner les moyens. Très vite après la dramatique annonce de l’an dernier, la FGTB avait élaboré un plan basé sur le rachat par les autorités publiques revenant à 1,1 milliard d’euros en 5 ans. Le syndicat a tout à fait raison de dénoncer les pouvoirs publics qui rechignent à mettre la main à la poche pour sauver des emplois alors qu’ils sont toujours prêts à distribuer des milliards pour ‘‘sauver’’ les banques. Mais, au-delà de cet aspect, cette voie nous semble extrêmement limitée.

    Tout d’abord, c’est loin d’être la solution privilégiée par la Région wallonne. Le ministre wallon de l’économie Jean-Claude Marcourt s’est déjà réfugié derrière divers prétextes pour refuser d’aborder cette solution, notamment sous prétexte que les nationalisations sont interdites par la législation européenne (qui devient caduque quand il s’agit des banques bien entendu, comme dans le cas de Fortis avant la revente à BNP-Paribas). Ensuite, ArcelorMittal refuse jusqu’ici de vendre ses hautsfourneaux liégeois aux pouvoirs publics ou à un concurrent privé.

    Construire un rapport de force !

    Pour Michel Capron, économiste, ancien chercheur à la Fopes (UCL) : ‘‘Les politiques sont dramatiquement absents et, ce faisant, laissent la bride sur le cou de financiers arrogants car sans contre-pouvoir. Il n’y a aucune politique industrielle en Europe. J’ai entendu Jean-Claude Marcourt (ministre wallon de l’Economie, NDLR) et Arnaud Montebourg (ministre français du Redressement productif, NDLR), tous deux critiques au sujet d’Arcelor- Mittal. Mais quels actes ont-ils posés?’’ (Le Soir, 18/09/12) Il exprime ici une réalité ressentie par de nombreux travailleurs : on ne peut pas s’en remettre aux les pouvoirs publics lorsqu’ils sont contrôlés par des élus qui se disent ‘‘de gauche’’ mais qui appliquent docilement la politique patronale.

    Le PSL a toujours défendu l’expropriation et la nationalisation du secteur sidérurgique, sous le contrôle des travailleurs et pas sous la gestion de managers capitalistes mandatés par le gouvernement. Un bon premier pas en cette direction serait de lancer l’occupation du site, qui deviendrait ainsi un excellent centre de discussion démocratique pour élaborer collectivement la stratégie syndicale et pour discuter de la relance de l’activité au bénéfice des travailleurs et de la population.

    Illégal ? Au regard des lois taillées sur mesure pour protéger les intérêts des patrons, très certainement. Par contre, lorsqu’un rapport de force plus favorable aux travailleurs forge d’autres règles, ces mêmes patrons ne se gênent pas pour la fouler aux pieds à la première occasion. ArcelorMittal avait signé en 2009 l’accord-cadre européen ‘‘Maîtriser et anticiper le changement’’ avec la fédération européenne des métallurgistes (FEM) où, en échange de concessions syndicales, ArcelorMittal s’engageait à garantir l’activité des outils européens du groupe et éviter les licenciements secs. Aujourd’hui, la phase à chaud liégeoise est menacée (et l’avenir du froid est sans cesse plus incertain) tandis que des sites de production du géant sidérurgique sont à l’arrêt en France, au Luxembourg et en Espagne, sans la moindre perspective de relance. La loi, c’est toujours les travailleurs qui se la prennent dans la figure, les grands patrons n’ont pas à s’inquiéter.

    A moins que les travailleurs ne relèvent la tête et s’approprient les outils de production par leur mobilisation et leur force collective. L’avenir de l’acier est assuré dès lors qu’il s’agit de produire en fonction des besoins (construire de nouveaux logements, des transports publics, des écoles, des crèches,… nécessite de l’acier) et non plus pour satisfaire la soif de profits de charognards capitalistes.

  • Takhir Mukhamedzyanov, dirigeant de l’association ‘‘familles de mineurs’’ et du Mouvement Socialiste Kazakhstan, a été retrouvé mort

    Le 5 juin, les amis et collègues de Takhir Mukhamedzyanov, inquiets qu’il ne se soit pas présenté au travail après le week-end précédent, se sont rendus à son appartement à Karaganda, où ils ont trouvé son corps sans vie. Bien que les causes de sa mort ne soient pas encore connues, la mort de Takhir, un homme de 51 ans en bonne santé et énergique, est des plus suspectes. Takhir avait récemment reçu des menaces de la part de ‘‘personnes inconnues’’ qui déclaraient qu’ils ‘‘se débarrasseraient de lui’’.

    Déclaration du Comité Central du syndicat indépendant Zhanartu et du Comité Politique de Mouvement Socialiste Kazakhstan

    Depuis des années, Takhir travaillait comme mineur, d’abord dans l’industrie soviétique puis, après la privatisation, pour Arcelor-Mittal, qui a repris tous les principaux puits et fonderies de métal de la région du Karaganda au Kazakhstan. Il a été renvoyé illégalement en 2008, après quoi il est devenu vice-président de ‘‘Familles de Mineurs’’ à plein temps, un poste qu’il a gardé jusqu’à sa mort.

    Takhir et ses collègues de ‘‘Familles de Mineurs’’ ont apporté une grande assistance à aux veuves et orphelins de travailleurs décédés lors d’un accident du travail, mais ils étaient également devenus de plus en plus impliqués dans la défense des droits des mineurs. Les normes de santé et de sécurité dans les puits du Karaganda et dans les fonderies sont ignorées par les nouveaux patrons, sacrifiés dans leur course au profit. Comme les syndicats officiels soutenus par l’Etat ne font pas grand-chose pour défendre les mineurs, ‘‘Familles de Mineurs’’ a pris le rôle d’un syndicat indépendant.

    De telles activités ne sont pas passées inaperçues. ‘‘Familles de Mineurs’’ a subi toutes sortes de pressions. Le garage et la voiture de Takhir ont explosé le 10 octobre 2010. Les militants de ‘‘Familles de Mineurs’’ pensent que cette explosion est directement liée au travail de Takhir dans la défense des droits des mineurs et de leurs veuves. Selon sa camarade Natalia Tomilova, les menaces d’utiliser des méthodes violentes et terroristes contre les militants des droits du travail sont redevenues courantes.

    A peine deux semaines après l’explosion du garage, à 21h30, la police est venue à l’appartement de Takhir et l’a emmené de force dans un hôpital psychiatrique. Deux docteurs, trois policiers et un agent en civil ont affirmé que suite à la perte de sa propriété dans l’explosion, Takhir a souffert d’une dépression et a nécessité une hospitalisation et un traitement psychiatrique. Quand ils ont essayé de lui injecter une substance inconnue, Takhir a réussi à s’échapper. Il a appelé un ami et sa fille est venu le chercher et l’a ramené chez lui. Grace à une campane publique, les docteurs ont été forcés de laisser Takhir tranquille.

    En mars 2011, il vivait près du centre minier de Shakhtinsk quand un jeune homme l’a contacté pour lui dire que ses papiers, qui se trouvaient dans sa voiture quand le garage a explosé (et qui, selon la police, avaient été détruits) avaient été trouvés dans une décharge après la fonte de la neige. Cela confirmait que quelqu’un s’était introduit par effraction dans le garage de Takhir avant l’explosion.

    Il ne pouvait rester indifférent devant l’injustice

    Les camarades de Mouvement Socialiste Kazakhstan ont rencontré Takhir pour la première fois en janvier 2009. En septembre 2010, il a organisé la visite de Joe Higgins à Karaganda (Joe Higgins était alors député européen du Socialist Party (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en république irlandaise) et aujourd’hui membre du parlement irlandais). En novembre 2010, Takhir a pris part à la conférence fondatrice du syndicat indépendant Zhanartu et a été élu de son comité central. En mai 2011, il a participé à la fondation du Mouvement Socialiste Kazakhstan et a été l’un des cinq Coprésidents élus. En juillet 2011, Takhir a de nouveau organisé la visite d’un député européen au Karaganda, Paul Murphy (député européen du Socialist Party irlandais qui a remplacé Joe Higgins quand celui-ci a été élu au Parlement irlandais), qui allait ensuite visiter la grève des travailleurs du pétrole à Zhanaozen. Deux semaines avant sa mort, Takhir avait visité la ville de Zhenkazgan, où les travailleurs étaient en grève et faisaient face à la répression. Ils ont rapidement trouvé un terrain d’entente et les travailleurs et Zhankazgan et Karaganda se sont engagés à soutenir mutuellement leurs luttes.

    Takhir a fait beaucoup de travail. Il ne pouvait rester indifférent ou passer son chemin quand il voyait une injustice. Nous nous souviendrons de lui comme d’un combattant consistant et inépuisable pour les droits de la classe ouvrière du Kazakhstan. Nous nous souviendrons de lui comme d’une personnalité ; il n’avait aucune prétention, il était toujours plein d’entrain et de très bonne compagnie. Il nous manquera.

    Nous faisons part de nos sincères condoléances à la famille et aux amis de Takhir, de la part du syndicat Zhanartu et du Mouvement Socialiste Kazakhstan,

    Takhir sera toujours dans notre mémoire, son nom sera inscrit dans l’histoire de la classe ouvrière du Kazakhstan. Repose-toi bien, cher camarade.


    Campaign Kazakhstan fait part de ses condoléances à la famille et aux amis de Takhir Mukhamedzyanov et demande une enquête indépendante et complète concernant les causes de la mort de Takhir. S’il est établi qu’il n’est pas mort de causes naturelles, les responsables de la mort de Takhir doivent être traduits en justice.

  • ArcelorMittal : un rapport qui en dit long

    Nationalisation sous le contrôle des travailleurs !

    Alors que Mittal fait un pas de plus vers la condamnation des hauts fourneaux d’Ougrée en annonçant la fermeture en 2014 des centrales au gaz qui les alimentent, un rapport commandé par le conseil d’entreprise européen de la multinationale relance le débat sur la viabilité de la sidérurgie liégeoise. On se rappelle en effet qu’une expertise, le rapport Laplace, commandé par la direction ‘’démontrait’’ la non-rentabilité inéluctable de la phase à chaud. Le rapport Syndex qui vient de tomber contredit l’affirmation du rapport patronal : la sidérurgie liégeoise a bien un avenir, sa rentabilité est avérée. Et de pointer les erreurs de la direction qui handicapent aujourd’hui le site.

    Par Simon (Liège)

    La stratégie de Mittal, dénoncée depuis longtemps par les délégations syndicales, est de rogner sur les investissements nécessaires au maintien d’une productivité compétitive et d’utiliser l’argent ainsi épargné pour faire l’achat d’exploitations minières, un secteur plus favorable à la spéculation. Ceci implique de concentrer les investissements sur certains sites de production au détriment d’autres, condamnés à une mort à plus ou moins long terme ; et entraîne une diminution de la production qui pénalise l’entreprise une fois que la demande reprend. Ainsi, récemment, Mittal a renoncé à une commande de 2,5 millions de tonnes d’acier, production qui correspond exactement à la capacité des hauts fourneaux liégeois. Cette stratégie est d’autant plus scandaleuse qu’elle s’accompagne de prises de bénéfice prodigieuses par les dirigeants du groupe. Le ‘’senior management’’ d’ArcelorMittal, c’est-à-dire l’organe de direction suprême de la multinationale, s’est ainsi accordé un bonus de 7,2 millions de dollars soit une augmentation de 138% par rapport à l’année passée. Le bonus personnel de Lakshmi Mittal a quant à lui pris 199%.

    Du coup, la discussion dans les rangs syndicaux porte plus que jamais sur la nécessite de la nationalisation. A quoi bon en effet rester au sein d’un groupe qui sabote sciemment la productivité d’une de ses propres entreprises ? Pour taper le clou sur la possibilité technique d’une reprise de l’usine par l’Etat, les syndicats pointent le cas de l’aciérie allemande Dillinger Hütte, dans la Sarre. Cette aciérie de taille comparable à celle de Liège, appartenant par le passé à Arcelor poursuit son activité de manière indépendante depuis huit ans. Elle appartient à présent à un holding public régional. Cette entreprise similaire à Cockerill prospérant à deux heures de route du site liégeois démontre de façon éclatante la faisabilité de la nationalisation et son intérêt pour une région wallonne en manque de fonds. N’en déplaise aux politiques qui, il y a peu de temps encore, proclamaient qu’il n’appartient pas à l’état de reprendre des entreprises, tel Jean-Claude Marcourt (PS) ministre wallon de l’économie qui se faisait ainsi le chantre du ‘’tout au marché’’.

    Peu importe que celui-ci ait fait mine depuis lors de retourner sa veste sous la pression de l’opinion. Et peu importe, du reste, les bavardages des politiciens traditionnels. Les questions qui se posent pour les syndicalistes combatifs sont, en premier lieu, comment obtenir la nationalisation et deuxièmement, comment ne pas se faire rouler comme en 2003 avec une pseudo-nationalisation consistant à imposer des sacrifices aux salariés et à revendre au plus vite au secteur privé.

    La réponse à ces deux questions est à chercher dans les traditions de la lutte sociale ouvrière. Pour contraindre Mittal à céder le site y compris la phase à chaud et la recherche et développement, il faut occuper l’entreprise. Afin que les salariés tiennent le coup dans leur lutte et pour leur permettre de soutenir une grève de longue haleine, il faut lancer un appel à la solidarité avec la population dont nous avons vu qu’elle existait lors de l’immense manifestation du 7 décembre à Liège. Les salariés pourront sans aucun doute s’appuyer aussi sur la tradition de solidarité qui existe chez les métallos et dont nous avons encore eu une démonstration à Meister (voir ci-dessous). Mais une fois l’entreprise arrachée aux mains des spéculateurs et des financiers, il faudra encore réclamer que la gestion soit remise aux travailleurs pour éviter que les politiques ne gèrent l’entreprise comme un conseil d’administration du privé. Non à la fermeture de Cockerill ! Nationalisation sous le contrôle des travailleurs sans rachat ni indemnité !

  • Etudiants bruxellois, Métallos liégeois : solidarité d'acier !

    En octobre dernier, l’annonce de la fermeture de la phase à chaud de la phase à chaud d’ArcelorMittal à Liège plongeait toute la ville industrielle de Seraing dans le désarroi. Au-delà des travailleurs directement concernés, avec les commerces et les sous traitants, c’est toute une collectivité qui est menacée. Cette semaine, à l’ULB, une action de solidarité avec les travailleurs de la sidérurgie liégeoise a été organisée par les étudiants FGTB à l’occasion d’un Jobday sur le campus de l’université où des représentants d’ArcelorMittal avaient été invités.

    par Clément (Bruxelles)

    Ainsi, le forum des métiers des étudiants de Sciences Politiques de l’ULB et le Bureau des Etudiants, noyautés par les jeunesses du MR, avaient invité Arcelor Mittal à venir se présenter sous un jour respectable auprès des futurs diplômés. Les Etudiants FGTB de l’ULB, (dont les Etudiants de Gauche Actifs se sont décrétés solidaires dans plusieurs luttes, dont celle-ci) se sont immédiatement mobilisés afin d’empêcher que le stand d’ArcelorMittal au forum des métiers puisse se tenir bien tranquillement.

    Le bureau des Etudiants a refusé toute discussion et toute remise en cause de la présence de cette entreprise. La pression est montée, les hautes autorités de l’ULB se sont inquiétées jusqu’à essayer de faire pression sur les Etudiants FGTB. Mais ceux-ci ne se sont pas laissés impressionner. Finalement, ArcelorMittal a décliné l’invitation pour éviter toute mauvaise publicité supplémentaire.

    L’action des Etudiants FGTB a tout de même eu lieu avec l’objectif de sensibiliser les étudiants et le personnel de l’ULB. Une pétition de soutien aux revendications des métallos liégeois a également tourné et a récolté plusieurs dizaines de signatures.

    Pour le mouvement étudiant ce fut sans nul doute une victoire, une petite victoire, mais une victoire tout de même et il doit apparaître que cette lutte n’est qu’une étape dans une lutte contre le capitalisme, contre l’austérité que les 1% veulent imposer aux 99%.

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