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  • Analyse des élections communales. Un recul masqué de la coalition violette

    Quelques tendances principales se dégagent des élections communales et provinciales du 8 octobre. Les partis chrétiens-démocrates en sortent victorieux dans les trois régions du pays. C’est aussi le cas de l’extrême droite en Flandre et, dans une moindre mesure, en Wallonie, mais pas à Bruxelles. Le VLD et les écologistes sont en net recul, à l’une ou l’autre exception locale près. Le MR équilibre les gains et les pertes.

    Par Els Deschoemacker, Thierry Pierret et Jean Peltier

    Le SP.a progresse fortement dans les grandes villes, surtout à Anvers où il reprend au Vlaams Belang la position de premier parti. Une réussite qu’il faut néanmoins tempérer par le fait qu’il n’a pris des sièges qu’à ses partenaires de coalition, mais aucun au VB. Le PS recule significativement là où des scandales ont éclaté (Charleroi, La Louvière, Namur, Mons, Huy,…) mais il reste le principal parti en Wallonie où il maintient, voire conforte, nombre de majorités absolues.

    Les chrétiens-démocrates: retour au “bon vieux temps” de l’Etat-CVP

    Le CD&V a reconquis la majorité des cantons flamands et dépasse à nouveau la barre des 30%. Il n’avait plus engrangé une telle victoire depuis 20 ans. Du côté francophone, le CDH poursuit lui aussi sa remontée et a conquis 10 cantons de plus qu’aux élections régionales de 2004.

    Cela signifie-t-il pour autant un retour au « bon vieux temps » où la famille CVP-PSC (les anciens noms du CD&V et du CDH) était le parti-pivot de toute coalition gouvernementale grâce à une base stable dans toutes les couches de la société ? Loin de là !

    D’une part, parce qu’au fil des ans et quels que soient leurs scores électoraux, tous les partis traditionnels ont perdu de leur autorité dans la société. D ‘autre part, parce que, s’il reviennent au pouvoir national en 2007 (ce qui est probable), le CD&V et le CDH ne pourront pas compter sur une grande stabilité politique dans leur propre zone d’influence. Du côté francophone, les liens sont nettement plus distendus aujourd’hui entre la CSC et le CDH. En Flandre même, une partie des membres de la CSC ont participé aux grèves contre le Pacte des Générations du gouvernement violet, contre l’avis de la direction de la CSC et surtout contre l’avis du CD&V qui trouvait que ce pacte n’allait pas assez loin !

    En outre, tant le CD&V que la N-VA (un petit parti autonomiste flamand de droite issu de l’éclatement de la Volksunie) ont jusqu’ici tiré profit du cartel qui les unit. Mais pour combien de temps ? Le nationalisme flamand risque à terme de devenir une véritable épine dans le pied des chrétiens-démocrates flamands. Le fait qu’une majorité de petits patrons flamands prônent plus d’indépendance pour la Flandre va sans doute inciter le parti à aller plus loin dans cette direction. Une attitude qui est en porte-à-faux par rapport aux positions du CDH et surtout aux aspirations de la base syndicale comme l’a encore rappelé le congrès national de la CSC il y a quelques jours…

    La coalition violette en sursis?

    La coalition violette a perdu ces élections. Elle n’aurait plus de majorité en Flandre avec un VLD – le parti du Premier ministre – qui plafonne à 16%. Du côté francophone aussi , la violette est en recul. Si on extrapole le résultat des élections provinciales au niveau fédéral, tant le MR (-5) que le PS (-2) perdraient des sièges par rapport aux élections de 2003. La coalition libérale-socialiste passerait de 98 à 79 sièges à la Chambre en 2007, soit une majorité de seulement 4 sièges.

    La défaite globale de la violette est pourtant reléguée à l’arrière-plan par la victoire de l’une ou l’autre de ses composantes dans quelques grandes villes comme Bruxelles, Liège, Gand et surtout Anvers.

    Dans ces élections, le vote pour le moindre mal a de nouveau joué en faveur de la social-démocratie. Bien qu’ils soient les architectes et les maîtres d’oeuvre de la politique néolibérale au niveau national, PS et SP.a ont encore réussi à présenter leurs réformes antisociales comme un mal nécessaire pour préserver notre sécurité sociale ou assurer une bonne gestion communale.

    Poursuivre dans cette voie mène pourtant à une impasse. L’augmentation de la pauvreté, le bradage des services communaux, la disparition des emplois correctement payés, … ne feront que nourrir le terreau de l’extrême-droite. La seule digue qui puisse tenir contre l’extrême-droite, c’est aussi une digue contre ce genre de politique. Ces élections ont de nouveau démontré la nécessité d’une opposition de gauche sous la forme d’un nouveau parti des travailleurs.

    Flandre: un coup d’arrêt au Vlaams Belang?

    Une des principales questions de cette campagne était : le Vlaams Belang peut-il encore progresser à Anvers et arriver au pouvoir dans certaines communes flamandes ? Le verdict est tombé : le Vlaams Belang recule à Gand ainsi que dans les districts d’Anvers-Centre et de Borgerhout. Et les commentateurs de proclamer aussitôt que « un SP.a fort peut stopper la montée du VB ». Au lieu d’être vu comme l’une des causes de la marée noire montante depuis 1991, le SP.a est maintenant présenté comme le sauveur et le bourgmestre d’Anvers et ex-président du SP.a Patrick Janssens fait figure de héros !

    Qu’en est-il réellement ? Pour l’ensemble de la Flandre, le Vlaams Belang progresse de 6,6% par rapport aux élections communales de 2000. Il a augmenté d’un tiers le nombre de villes où il se présentait, passant de 459 à 794 conseillers communaux. Ce qui ne peut que renforcer l’implantation du parti. Dans ce sens, le triomphalisme ambiant est totalement déplacé.

    A Anvers, grâce à la campagne médiatique centrée sur « Patrick », le SP.a a pu présenter l’enjeu du scrutin comme un duel entre Patrick (Janssens) et Filip (Dewinter). Patrick Janssens a récolté un peu plus de 70.000 voix de préférence, Filip Dewinter un peu plus de 60.000. Le parti de Janssens a progressé de 16% et devient du même coup – mais de peu – le premier parti d’Anvers à la place du VB.

    Mais le grand soupir de soulagement à Anvers ne doit pas empêcher de voir la réalité en face : personne n’a réussi à prendre un siège au VB ! Comme Dewinter l’a fait remarquer, le SP.a a « cannibalisé » ses propres partenaires dans la coalition. Le VLD perd 5 sièges, Groen ! 4 et le CD&V 1. Le SP.a en gagne 10 avec un score de 35%.

    Pour expliquer la victoire des coalitions au pouvoir à Anvers et Gand, les commentateurs mettent en avant la « bonne gouvernance » de ces villes, et en particulier les opérations de rénovation urbaine. Mais celles-ci ont surtout été mises en oeuvre dans l’intérêt de la classe moyenne qui a réinvesti certaines portions du centre-ville au détriment de toute une population fragilisée qui y vivotait depuis des années et qui avait offert au Vlaams Blok sa première percée électorale à la fin des années ‘80 et au début des années ‘90. La composition sociale de certains quartiers a changé parce que les pauvres en ont été chassés.

    Ceci explique les progrès successifs du SP.a, le champion de la nouvelle classe moyenne et le maître d’oeuvre de ce type de « rénovation urbaine ». Mais la valeur des logements a tellement grimpé que les moins nantis ont dû quitter certains quartiers de Borgerhout et d’Anvers-Centre… pour s’établir dans les quartiers plus périphériques où le Vlaams Belang continue à se renforcer.

    Bruxelles: une politique “proche des gens”?

    A Bruxelles, le PS conforte sa position de premier parti régional qu’il avait déjà ravie au MR en 2004. C’est d’autant plus remarquable que le MR – sauf à Bruxelles-Ville où il s’effondre – et le CDH progressent également. Le PS progresse dans les grosses communes de la première ceinture comme Schaerbeek (où il fait plus que doubler son score mais où Onkelinx rate le poste de bourgmestre grâce à la nouvelle alliance entre MR et Ecolo), Molenbeek ou Anderlecht et il franchit pour la première fois la barre des 30% à Bruxelles-Ville. C’est surtout Ecolo qui fait les frais de cette progression. L’extrême-droite (FN et VB) stagne, sauf à Schaerbeek où la Liste Demol, apparentée au VB, perd la moitié de ses voix et 3 de ses 4 élus. Est-ce à dire que les politiciens bruxellois ont su rester « proches des gens et de leurs préoccupations » comme ils aiment à le dire? Rien n’est moins vrai.

    Le vote des Belges d’origine immigrée et des étrangers non européens, qui pèse lourd dans certaines communes, a certainement fait barrage à l’extrême-droite. Les partis, surtout le PS, ont joué à fond la carte du vote communautaire en ouvrant largement leurs listes à des candidats d’origine turque, marocaine et africaine. Le principal, sinon le seul critère de sélection était leur capacité à récolter des voix dans leur communauté. Nombre d’entre eux ont été élus le 8 octobre. Ils vont rapidement être associés à la politique néolibérale. Ils vont sans doute essayer d’en atténuer les effets dans leur quartier ou leur communauté en aidant leurs électeurs à surmonter individuellement les problèmes sociaux qu’ils auront contribué à créer par leur soutien à des mesures antisociales. Mais le clientélisme – ce que les politiciens appellent « être proche des gens » – se heurtera à ses limites et ceux-ci devront tôt ou tard rendre des comptes sur leur attitude au Conseil communal ou au Collège.

    Wallonie: le PS en équilibre instable

    Une marée noire était parfois annoncée le 8 octobre. Les résultats sont beaucoup plus diversifiés. Mais le lien est clair entre les résultats du PS et du FN. Dans le Hainaut, là où les scandales à répétition ont ébranlé le PS, celui-ci connaît des reculs parfois impressionnants (13% à Charleroi, 14% à La Louvière, 10% à Mons) et le FN refait une percée. Par contre, là où le PS a échappé (pour le moment ?) aux scandales, comme dans la région liégeoise, il maintient ses résultats, voire les améliore, après avoir réussi à se présenter comme le rempart contre le libéralisme agressif du MR et de Reynders. Et le FN ne perce pas (1 seul siège à Liège).

    Si le PS n’a pas été envoyé au tapis lors de ces élections, ses résultats mitigés et la reprise des inculpations (le bourgmestre de Charleroi Van Gompel en tête) minent quand même sa position tant au sein du gouvernement Verhofstadt qu’à la Région wallonne. Cela explique certainement sa volonté d’ouvrir ses majorités dans plusieurs villes au MR ou au CDH. Mais le résultat en sera immanquablement une politique encore plus néolibérale. Et un espace encore plus grand pour le développement du FN dans les prochains scrutins.

    Le PTB triple le nombre de ses sièges

    La gauche se souviendra de ces élections en raison du « décollage électoral » du Parti du Travail de Belgique. Le PTB progresse un peu partout et triple le nombre de ses sièges qui passe de 5 à 15. En Wallonie, il conserve ses 2 sièges à Herstal et en gagne 1 à Seraing et La Louvière ; par contre, il n’obtient pas de siège à Bruxelles. Mais 11 de ces 15 sièges sont gagnés par des « Médecins pour le Peuple » est révélateur. Autour de ses Maisons médicales, le PTB a construit une intervention locale et mené des actions contre les sacs-poubelles payants, pour le logement social, pour plus de facilités pour les jeunes, … qui, avec sa participation active à la lutte contre le Pacte des Générations, a pu convaincre une partie des électeurs.

    Ce résultat démontre en tout cas le potentiel pour une politique d’opposition au néolibéralisme. Un nouveau parti, défendant réellement les travailleurs et reposant sur une forte base syndicale, pourrait obtenir de tels scores dans toute la Belgique. C’est ce qui fait toute l’importance de l’initiative du Comité pour une autre politique (CAP)…

  • Agfa Gevaert. 900 licenciements… et des heures sup’

    La direction d’Agfa Gevaert à Mortsel (près d’Anvers) a annoncé la suppression d’un millier d’emplois en Belgique: Agfa ne croit plus en la photographie analogique. Pourtant, les travailleurs se voient obligés d’effectuer des heures supplémentaires à cause du volume du travail.

    Geert Cool

    La direction avait déjà annoncé avant l’été son intention de faire un plan de restructuration avec la possibilité qu’un millier de travailleurs perdent leur emploi. La valeur des actions avait de suite augmenté. Fin août, ce plan de restructuration a été annoncé: 893 emplois liquidés à Mortsel. La valeur des actions a de nouveau augmenté de 9%.

    Agfa a tout de même obtenu de bons résultats. Au deuxième trimestre de 2006, son profit a augmenté de 42,6%. Le profit net dans cette période était de 28 millions d’euros, 11 millions de plus que prévu. Cela n’empêche pas la direction de vouloir économiser 225 millions d’euros par an.

    Début des années ’90, 8.500 travailleurs étaient employés à Agfa Gevaert. Après le nouveau plan de restructuration il n’en restera que 3.000. Agfa a été divisé en 3 sections: Graphics, Healthcare et Materials, dont l’une sera probablement liquidée en sous-traitance.

    La direction n’a pas encore expliqué comment organiser la production avec un quart du personnel en moins. Elle a simplement suggéré d’utiliser des intérimaires ou des étudiants dans la production…

    La direction affirme qu’il n’y aura pas de licenciements directs mais il n’est pas possible pour les 893 travailleurs de partir en prépension. Ce sera un test pour l’application du Pacte des Générations.

    Contre ce Pacte des Générations, les travailleurs de Agfa Gevaert avaient fait grève les 7 et 28 octobre. Pour l’instant, il n’y a pas encore de grève. Dans le cadre de la loi-Renault, une période de consultation et d’information avec les syndicats est prévue qui, au vu des 57 plans de restructuration, peut durer quelques mois.

    Les syndicats peuvent utiliser cette période pour préparer la lutte et construire un rapport de force dans l’entreprise et le secteur chimique. Comme l’explique Bruno Verlaeckt, secrétaire régional de la Centrale Générale d’Anvers: "Nous restons convaincus que supprimer un emploi sur quatre dans la chaîne de production n’est pas tenable. Le nombre de travailleurs doit y être maintenu. Il est inacceptable d’organiser la flexibilité en supprimant des emplois et en engageant des intérimaires."

    La demande des syndicats d’organiser une conférence sur l’emploi dans tout le secteur chimique à Anvers a été refusée par les patrons, mais elle peut être utilisée pour créer un front des travailleurs du secteur.

  • Combien de "dimanches noirs" sont encore à venir?

    > Combattre le racisme avec une politique sociale

    > Seul un nouveau parti des travailleurs peut affaiblir le soutien à l’extrême-droite

    A la rédaction de cet article, les résultats des élections communales ne sont pas encore connus. Malgré les manœuvres techniques contre le FN, il est clair que le soutien pour des partis comme le FN ou le Vlaams Belang en Flandre et à Bruxelles augmente. Leurs scores provoqueront certainement un nouveau "dimanche noir".

    Emiel Nachtegael

    Blood&Honour Le danger des néo-nazis

    Dans le passé, le MAS et notre campagne antifasciste Blokbuster du côté flamand ont, à plusieurs reprises, averti du danger des groupes néo-nazis comme Blood&Honour. Déjà en 2004 nous avons publié une photo de Thomas Boutens de Blood&Honour, qui, dans la caserne de Leopoldsburg utilisait des armes (voir photo). Boutens est maintenant arrêté par la police après une recherche qui a mené à l’arrestation de 17 néo-nazis flamands notamment pour possession d’armes illégales.

    Beaucoup de jeunes et de travailleurs veulent s’opposer activement au racisme et à l’extrême-droite. La question est: comment s’y opposer ?

    Jusqu’ici, 2006 a été l’année de la croissance de la violence raciste. Après des années d’une politique néolibérale, la pauvreté n’a cessé d’augmenter. Une couche grandissante de la population n’a plus de liens ou de responsabilités envers cette société. Ce qui entraîne une diminution du seuil de violence, notamment raciste, perpétuée quelquefois par des groupes organisés comme Blood&Honour.

    Dans la lutte contre le racisme et l’extrême-droite, le MAS s’oppose à l’idée que les électeurs de l’extrême-droite sont responsables. Après l’attentat raciste à Anvers le 11 mai, des politiciens comme Karel De Gucht (VLD) disaient que les électeurs du Vlaams Belang étaient coresponsables de cet acte qui avait causé deux décès et un blessé après qu’un jeune fasciste ait tiré sur des immigrés dans le centre-ville.

    Incontestablement, le Vlaams Belang a ses responsabilités dans la croissance de la violence raciste du côté flamand. Mais il n’est pas seul: c’est la politique anti-sociale des partis traditionnels qui renforce le soutien à l’extrême-droite et les divisions entre Belges et immigrés. Le manque de logements sociaux, par exemple, renforce la polémique sur la question de l’accès au logement social.

    La résistance à la politique néolibérale manque d’instruments. L’extrême-droite, sans une grande base active de militants, peut se présenter comme "alternative" ou de toute façon comme "différente". Mais de quelle façon l’extrême-droite est-elle différente ? Dans les actions contre le Pacte des Générations, l’extrême-droite était absente. Au Parlement, le VB s’est abstenu lors du vote du Pacte des Générations parce qu’il ne le trouvait pas assez offenssif.

    Après le 8 octobre il est possible que dans quelques petites villes ou villages, le Vlaams Belang puisse entrer dans des coalitions. Il ne suffira pas de se plaindre ou de le reprocher aux électeurs du VB. Il nous faudra une résistance active contre la politique répressive et antisociale qui sera menée par le VB.

    Le MAS s’oppose à la politique néolibérale amenant pauvreté, chômage et misère pour la majorité de la population. L’extrême-droite n’a pas de solutions pour les victimes de ce système. Au contraire, elle se limite à la criminalisation des immigrés, ou des francophones en ce qui concerne le VB, pour ne pas s’opposer aux vrais responsables des problèmes: les patrons.

    Nous allons protester avec nos campagnes anti-fascistes, Résistance Internationale (RI) et Blokbuster, contre toute possibilité de participation au pouvoir du Vlaams Belang. Début décembre nous allons aussi manifester contre les étudiants du VB à Anvers.

    Lors de ces actions, nous aborderons la discussion sur la nécessité d’une alternative politique en réponse à la croissance du soutien à l’extrême-droite. Les néo-fascistes du NPD, en Allemagne, ont pu gagner des parlementaires à Mecklenburg-Vorpommern, mais pas à Berlin où le WASG a gagné 3% aux élections. En Suède le parti d’extrême-droite SD (Sverige-demokraterna) a gagné aux élections communales, mais pas à Haninge (Stockholm) où notre organisation-sœur suédoise a gagné deux conseillers communaux. Cela démontre l’utilité d’une opposition de gauche crédible.

    Contre le racisme et d’autres réponses individuelles, il nous faut des solutions collectives pour rediviser la richesse et non plus propager la pauvreté. Aidez-nous à construire une alternative politique pour assurer qu’il n’y ait plus jamais de dimanches noirs.

  • Front National = Un parti pour les riches !

    A l’approche des élections communales, le FN nous ressort un de ses beaux discours : « le Front National, parti des petites gens ». Mais nous savons ce que vaut ce discours… Après Ducarme qui ne paie pas ses impôts, Cariat ou De Spiegeleerde responsables de détournements de biens sociaux et bien d’autres encore, c’est Féret qui s’y met. En réalité le FN ne vaut pas mieux que les partis traditionnels.

    Floriane, La Louvière

    En effet, tout un tas de plaintes ont été déposées à l’encontre du leader du FN, notamment par un ex-membre du parti. Etant donné que le FN a des élus aux parlement, le parti reçoit des fonds de la part de l’Etat (donc la collectivité). Ces fonds ne constituent pas moins de 90% des caisses du FN.

    Apparemment, Féret et sa compagne, Rorive, y ont vu là une belle opportunité : avec ces fonds, ils ont acheté une maison à Ixelles, une villa sur la Côte d’Azur et baignent dans le luxe. Le parlement bruxellois a évidemment réagi en levant les immunités de Féret et Rorive, mais ce n’est pas en combattant le FN devant les tribunaux qu’on en viendra à bout.

    Mais ce n’est pas tout. Il n’y a rien de plus faux que de dire que le FN et VB sont les partis des petites gens. En realité, ces partis sont des partis « pro patrons ». En effet, ils ne se sont pas opposés une seule fois aux attaques contre les prépensions. Ils veulent, pour les travailleurs, un maximum de flexibilité, augmenter les heures de travail sans augmentation du salaire et lancer de sérieuses attaques contre les chômeurs: diminution des allocations de chômage; ils approuvent l’idée des 345 euros par mois. Ils sont aussi partisans de supprimer ces alloc après un certain nombre de mois. En conclusion, il est certain que les partis d’extrême droite défendent le programme du patronat et tendent même à le rendre plus radical.

    De plus, ils aimeraient casser nos droits démocratiques en remettant en cause le droit de grève et en paralysant les syndicats.

    Le patronat et les politiciens poussent de nombreux immigrés dans la clandestinité, car le travail au noir permet de faire pression pour diminuer les salaires. Beaucoup de jeunes belges n’arrivent pas à trouver du travail. On préfère dire que les immigrés sont responsables de cela afin de masquer que c’est la politique néolibérale menée par tous les partis traditionnels qui crée une pénurie d’emploi. En parole, tous les politiciens sont contre le racisme ; mais en pratique, c’est leur politique de course aux profits records pour une poignée de capitalistes qui permet aux idées racistes de s’épanouir. Le racisme est utilisé pour diviser les travailleurs et ainsi les affaiblir. Et cela pour assurer un maximum de profits pour quelques-uns.

    L’extrême droite accuse les travailleurs venus de l’Est ou d’Afrique de nous « piquer » notre travail. Ils n’hésitent pas à désigner les immigrés comme seuls responsables de la pauvreté croissante, du manque d’emploi et du manque de logement,…. Mais est-ce les immigrés qui restructurent une entreprise?

    Qui licencient et délocalisent? Est-ce eux qui fixent les loyers exorbitants des habitations des grandes villes? Non, les travailleurs et les pauvres issus de l’immigration sont aussi victimes de ces ravages économiques. 50% des immigrés dans certains quartiers d’Anvers ou de Bruxelles vivent sous le seuil de pauvreté.

    Beaucoup de personnes déçues par les partis traditionels se tournent vers l’extrême droite. Pourquoi? Parce qu’elles ne voient pas d’alternative politique ayant des solutions à leurs problèmes (insécurité, pauvreté, chômage,…). Actuellement plus aucun des partis présents dans le parlement ne défend, ni ne soutien la majorité de la population. Ils appliquent tous à des degrés différents une politique néolibérale et antisociale. C’est pour cela qu’il nous faut une vrai opposition de gauche.

  • Comment contrer l’extrême droite: Luttons contre la politique anti-sociale!

    Comment contrer l’extrême droite:

    Les élections arrivent et on peut facilement percevoir une nouvelle victoire du Vlaams Belang (VB) et du Front National (FN). En effet, tous les sondages montrent une croissance pour l’extrême-droite partout dans le pays.

    Pablo N.

    Il y a une pression pour une cassure du cordon sanitaire en Flandre. Même si le cordon n’est pas la solution, nous nous opposons catégoriquement à toute participation de l’extrême droite au pouvoir. Le FN lui grimpe également dans les sondages (par exemple, il pourrait atteindre jusqu’à 20% à Charleroi). Bref un nouveau dimanche noir s’annonce.

    Comment est ce possible que l’extrème droite continue à tellement croître? Il y a pourtant eu le double meurtre raciste d’Anvers commis par un jeune homme lié au Vlaams Belang (son père est activiste et sa tante est parlementaire du VB). Il y a eu les différentes condamnations pour racisme du VB et du FN, il y a encore un procès en cours contre le président du FN, Daniel Feret, pour détournement d’argent. Et avec tout cela l’extrême droite continue à monter! Pourquoi?

    Parce que des partis comme le VB ou le FN arrivent à croître sur base du mécontement de la population face à des conditions de vie qui ne cessent de se détériorer, face à un chômage qui ne cesse d’augmenter et face à une vie qui coûte de plus en plus cher. Tout cela à cause de ceux qui nous gouvernent, qui attaquent sans cesse les intérêts des travailleurs et des jeunes avec toute une série de plans néolibéraux ( Plan Marshall, plan Arena, plan Vandenbroucke, pacte des générations,…) et sont pour la plupart des politiciens qui s’en mettent plein les poches et qui nous saoûlent avec des promesses qu’ils ne tiendront pas.

    Le FN et VB ne sont pas des alternatives, ils défendent une politique antisociale encore plus dure. Ce sont les pires ennemis des jeunes et des travailleurs. Les antiracistes et les antifascistes sont très nombreux mais malgré cela, nous sommes souvent mis sur la défensive par un manque d’organisation. Nous devons nous bouger et nous organiser, à la fois, contre l’extrême droite et contre la politique anti-sociale du gouvernement qui sert de terreau pour des partis racistes comme le Vlaams Belang ou le Front National. Rejoins-nous et crée un comité d’action RI pour rassembler et organiser les antiracistes de ton école ou de ta ville.

  • Elections communales: Y a-t-il un vrai choix?

    A l’approche des élections communales et provinciales du 8 octobre, tous les partis se profilent comme des champions de la « bonne gestion ». Les 6 dernières années ont pourtant vu partout la même politique de régression sociale caractérisée par des coupes sombres dans les services à la population et dans le personnel communal.

    Geert Cool

    Les politiciens se servent sans vergogne

    Le logement social a été sous les feux de la rampe suite aux scandales à répétition qui ont entaché le PS. Les médias ont décrit en long et en large les pratiques clientélistes du PS. Des mandataires PS ont accordé un logement social à des membres de leur famille, voire à eux-mêmes. Une enquête de la Société wallonne du Logement a révélé que 70% des attributions d’un logement social se faisaient en dehors de la procédure normale.

    C’est aussi le cas à Bruxelles où des cas douteux d’attribution de logements sociaux à des mandataires communaux ont été révélés, notamment à Saint-Josse. Le bourgmestre Jean Demannez a même déclaré publiquement qu’il ne respectait pas la procédure légale d’attribution des logements sociaux sous prétexte qu’elle était « trop complexe ». En vérité, il veut favoriser la mixité sociale, c’est-à-dire faire venir des ménages à deux revenus pour renflouer les caisses de la société de logement sociaux et de la commune de Saint-Josse. C’est la négation même du principe du logement social. Mais les médias ont largement passé sous silence le fait que c’est le manque de logements sociaux qui est à l’origine de tous ces dysfonctionnements.

    Les communes servent de vaches à lait pour les politiciens de tous les partis. L’ex-échevin PS carolo Lucien Cariat, inculpé pour malversations en tant que président de l’ICDI (l’intercommunale qui gère les déchets), gagnait 8.000 euros par mois dont la moitié en tant qu’échevin et l’autre moitié en divers mandats rémunérés dans des sociétés publiques, notamment la présidence de l’ICDI.

    L’ex-député permanent PS du Hainaut Jean-Pierre De Clercq, contraint à la démission, continuera de toucher son salaire pendant 2 ans. S’il avait voulu, il aurait même pu disposer d’une voiture de fonction avec chauffeur pendant la même période…

    Les libéraux du MR ne sont pas en reste. A Bruxelles, la Cour des Comptes a révélé que Georges Désir (bourgmestre sortant de Woluwé-Saint-Lambert) et Philippe Pivin (bourgmestre de Koekelberg) cumulaient respectivement 13 et 12 mandats rémunérés, ce qui fait d’eux les recordmen régionaux. En plus des mandats publics, il n’est pas rare de voir des politiciens siéger dans les conseils d’administration d’entreprises privées. Et ils voudraient nous faire croire d’ici le 8 octobre qu’ils sont proches de nous…

    Quelle a été la politique des partis traditionnels ?

    Pour éviter de devoir s’expliquer sur la politique menée, les partis traditionnels font tout pour transformer ces élections communales sondage de popularité individuelle. Les photos des candidats dominent la campagne à défaut d’un contenu qui prenne en compte les besoins réels de la population.

    La libéralisation du marché de l’électricité a fait perdre aux communes 5% de leurs recettes. Elles ont évidemment récupéré cet argent ailleurs. Mais pas question de toucher aux projets de prestige, comme la nouvelle gare TGV de Liège, qui coûtent toujours plus que prévu.

    On préfère économiser au détriment du service à la population et du personnel communal. Certaines villes comme Malines, fief du président du VLD Bart Somers, ont privatisé tout ce qui pouvait l’être. Mais ailleurs également, on recourt de plus en plus aux contrats précaires et à durée déterminée pour le personnel communal.

    En outre, on néglige de procéder aux investissements nécessaires. Ne citons que le problème de la mobilité. Les grandes villes de ce pays sont saturées de voitures pendant l’heure de pointe. Pourquoi ne fait-on rien pour promouvoir des transports publics gratuits et de qualité afin de désengorger les centre-villes ? On n’a pas prévu de budget pour ça non plus.

    Quel est l’enjeu du 8 octobre ?

    Le 8 octobre, nous ne pourrons le plus souvent choisir qu’entre des partis traditionnels qui mènent tous la même politique néo-libérale, y compris sur le plan local. Les différents partis vont utiliser les élections pour renforcer leurs positions afin de se répartir les postes à pourvoir.

    Du côté francophone, les élections seront un test pour le PS. Les scandales dans le logement social risquent de lui coûter de cuisants revers. Seule l’absence d’alternative lui permettra de limiter les dégâts. Certains verront sans doute le FN d’extrême droite comme une alternative, mais son président, Daniel Feret, se fait construire une villa à la Côte d’Azur avec l’argent de nos impôts…

    Du côté flamand, l’attention va se focaliser sur les résultats du Vlaams Belang dans plusieurs grandes villes et dans les districts de la ville d’Anvers. Il n’est pas exclu que le VB y fasse des scores énormes, voire obtienne la majorité dans certains districts. Cela ne ferait qu’ouvrir la voie à une politique encore plus dure envers les plus démunis. Si nous n’avons aucune illusion dans le cordon sanitaire, nous nous insurgeons contre la politique que prône le VB. Il se pourrait que le VB entre dans certaines coalitions locales, surtout si les revers cuisants que promettent les sondages nationaux au VLD se vérifient aussi au plan local.

    Face aux partis traditionnels, on aura besoin d’une autre politique. Si le choix offert par ces élections communales sera très limité, ça ne doit pas nous empêcher de construire une alternative. Le Comité pour une autre politique organise une conférence le 28 octobre pour lancer une nouvelle formation. C’est la meilleure occasion qui se présente à nous depuis longtemps de construire un instrument politique pour les travailleurs et leurs familles.

  • Il faut plus de moyens publics pour l'enseignement!

    Les différents gouvernements prétendent mener une politique sociale dans l’enseignement. Mais les primes de rentrée scolaire – bien qu’elles soient les bienvenues – ne suffisent pas pour cela. Car les divers projets de réformes dans l’enseignement, comme le plan Arena dans l’enseignement secondaire francophone ou les projets de Vandenbroucke dans l’enseignement supérieur flamand, ne vont pas dans l’intérêt des travailleurs ou des jeunes.

    Par un membre de la CGSP-Enseignement Anvers

    Le fossé entre les écoles riches et les écoles pauvres continue de s’agrandir. Le récent rapport PISA de l’OCDE (1) a montré le pourcentage d’écoles où existe une "segrégation sociale" est deux fois plus élevé en Belgique qu’en Finlande. Cela veut dire qu’il y a beaucoup plus d’écoles ayant un caractère clairement riche ou pauvre. C’est le cas de 47% de nos écoles secondaires, à comparer avec 27% en Finlande.

    Ségrégation sociale

    Ce fossé n’est pas sans importance pour les jeunes eux-mêmes. Le rapport PISA dit que les élèves des écoles "riches" ont un niveau qui est en moyenne 32,4% plus élevé que les élèves dans les écoles "pauvres". Cette ségrégation entre écoles riches et pauvres est donc aussi un obstacle sur le plan de l’enseignement pour les jeunes des milieux défavorisés.

    Pourquoi alors tous les parents n’envoient-ils pas leurs enfants dans des écoles riches? Parce que les obstacles sont nombreux. Dans certaines écoles, il y a des obstacles financiers importants, comme des prix d’inscription cachés, des coûts pour les livres et le matériel scolaire, des frais de transports,… Dans l’enseignement libre, les écoles demandent un ”sponsoring”aux parents qui représente une moyenne de 13% des frais totaux. Dans l’enseignement public, ce montant est limité à 3 ou 4%.

    Des obstacles sociaux limitent évidemment aussi le choix de l’école. Des parents moins qualifiés ont normalement moins d’attention pour la scolarité de leurs enfants. La place sur l’échelle de la formation dans l’enseignement en Belgique est presque héréditaire.

    Le résultat de tout cela est une croissance continue du nombre de jeunes ayant des problèmes dans l’enseignement. En 2006, un lycéen sur 3 avait un retard scolaire d’au moins un an tandis qu’un lycéen sur 8 quitte l’enseignement secondaire sans diplôme.

    Enseignement supérieur à deux vitesses

    Les années ’90 ont vu une saignée terrible dans l’enseignement secondaire francophone où les mesures successives de Di Rupo et Onkelinx ont coûté 6.000 postes de profs. Depuis 2005, de nouvelles mesures d’austérité dans l’enseignement secondaire ont été mises en oeuvre du côté néerlandophone. Le ministre de l’enseignement Frank Vandenbroucke a ainsi économisé 52 millions d’euros. 600 emplois ont disparu. Le budget pour le personnel technique a diminué de 5%.

    Cette année, le même Vandenbroucke a annoncé que l’enseignement supérieur allait recevoir 51 millions en plus. Mais ces moyens supplémentaires ne seront pas utilisés pour élargir les services ou pour engager plus de travailleurs. Ils profiteront surtout à un petit nombre d’institutions d”’élite” pour leur permettre de briller dans la concurrence entre univs au niveau européen. Les autres institutions devront par contre abolir certaines orientations, la KUB (Université Catholique de Bruxelles) est condamnée à disparaître et une concurrence aiguë va se développer entre les diverses institutions pour attirer les moyens financiers,… Cela va mener à un enseignement à deux vitesses : des institutions d’élite pour une minorité et des institutions sous-financées pour la majorité. (2)

    La manque d’investissements dans le secteur social des universités et des Hautes Ecoles est un obstacle en plus pour beaucoup d’étudiants. Beaucoup d’entre eux n’ont plus accès à une chambre bon marché de l’univ. Les listes d’attente sont longues (à Leuven par exemple il y a une liste d’attente de 500 à 1.000 étudiants pour les 4.000 chambres disponibles et déjà occupées).

    Lutte commune

    Face à la tactique de ”diviser pour régner” qu’affectionne Vandenbroucke (secondaire contre supérieur, CSC contre FGTB, écoles contre écoles,….), il est indispensable que les syndicats ripostent avec un plan d’action pour mobiliser tout l’enseignement. En janvier, la direction syndicale avait promis des actions mais, en mars, on n’avait encore rien vu.

    Heureusement la lutte a été lancée dans l’enseignement supérieur après une démarche de la délégation de la VUB (université libre de Bruxelles). Après des manifs réussies à Bruxelles, Anvers et Gand avant les examens, il y aura une nouvelle manif d’ampleur à Louvain le 25 octobre.

    Contre le ”diviser-pour-assainir”, il nous faut une réponse unifiée de tous les secteurs de l’enseignement. Il faut lutter pour plus de moyens. En 1980, 7% du PIB belge (produit intérieur brut) était utilisé pour l’enseignement ; aujourd’hui, il n’y a plus que 4,9%. Il faut ramener le budget pour l’enseignement à 7% pour garantir un enseignement de qualité pour tout le monde. La manif du 25 octobre à Louvain est importante, non seulement pour l’enseignement supérieur flamand, mais aussi pour tous les travailleurs dans l’enseignement, les étudiants et les lycéens. Et les francophones doivent être à leurs côtés, non seulement par solidarité mais aussi parce que le danger que des mesures du même type soient prises chez nous est bien réel.


    1. L’Organisation pour la Coopération et le Développement en Europe (OCDE) est une institution internationale qui appelle régulièrement les gouvernements européens à accentuer leur politique néo-libérale. Mais ses enquêtes PISA consacrées à l’enseignement fourmillent de renseignements intéressants sur les réalités du système d’enseignement en Europe et en Belgique.

    2. Les projets Vandenbroucke et les luttes dans l’enseignement supérieur flamand ont été analysés en détail dans les précédents numéros de l’Alternative Socialiste.

  • Contre la politique antisociale!

    8 octobre: Votez MAS

    28 octobre: Conférence pour une autre politique

    Lors des élections communales, les électeurs – en dehors de quelques exceptions, là où le MAS ou éventuellement une autre liste de gauche se présente – ne pourront voter que pour un programme antisocial. Tout le monde sait que la prime de rentrée scolaire est un cadeau d’un jour qui est fait pour nous inciter à voter ‘gentiment’ pour les partis traditionnels. Après les élections, la politique d’austérité continuera dans toutes les villes et les communes du pays.

    Anja Deschoemacker

    En Flandre, les partis traditionnels continueront à ‘mesurer leur succès’ aux scores du Vlaams Belang. Mais, en Wallonie aussi, une percée du FN menace dans beaucoup de villes et de communes.

    Vingt ans après la première percée majeure du VB à Anvers, les partis traditionnels sont toujours incapables de réagir. Pourtant, lorsque Busquin (PS) en tant que commissaire européen a organisé une enquête sur la montée de l’extrème-droite, la conclusion a été claire : des partis comme le Vlaams Belang et le FN se développent sur un marché de travail toujours plus dur et plus pénible, où les incertitudes quant au revenu et aux conditions de vie grandissent de jour en jour.

    La croissance du VB et du FN se fait en parallèle avec le détricotrage de la sécurité sociale (les exclusions du chômage, l’écart de plus en plus grand entre les allocations de chômage, de maladie et de pension et les salaires et les autres revenus,…) et le démantèlement des services publics (où, depuis 20 ans, des dizaines de milliers d’emplois ont été perdus et où de plus en plus de gens sont contractuels au lieu d’être nommés).

    Le poids du mouvement ouvrier wallon – exprimé de façon déformée dans la position majoritaire du PS – a pendant longtemps freiné les aspects les plus durs de la politique néolibérale : les coupes dans les services publics se sont faites de manière moins sévère, la chasse aux chômeurs est pratiquée de manière moins brutale en Wallonie qu’en Flandre,… Le PS a réussi à conserver une partie de sa réputation comme parti ‘social’ malgré presque 20 ans de participation au pouvoir dans des gouvernements de casse sociale. Mais aujourd’hui le vote en faveur d’un Pacte des Générations qui attaque les prépensions, la priorité donnée au Plan Marshall (un programme néolibéral classique qui confie la relance de la Wallonie aux patrons) et surtout les scandales à répétition dans les sociétés de logements sociaux montrent que le PS devient de plus en plus un parti ‘comme les autres’.

    Il existe aujourd’hui un mécontentement profond mais qui reste passif. Electoralement il se traduit par une érosion du PS (mêrme si beaucoup de gens pensent encore qu’il reste un ‘moindre mal’ face aux libéraux) et par une progression annoncée du FN (chez ceux qui veulent dire leur dégoût face à tous les partis en place). Tant que continuera la politique actuelle, l’extrême-droite continuera à gagner des voix chez les travailleurs et les chômeurs. Que le FN puisse gagner tant de voix sans avoir de cadres et sans mener une activité régulière de parti le montre clairement.

    Si nous voulons changer celà, le mécontentement passif doit être tranformé en résistance active.

    C’est pourquoi nous n’appelons pas uniquement à voter pour le MAS le 8 octobre mais surtout à venir participer à la ‘Conférence pour Une Autre Politique’ le 28 octobre à Bruxelles avec des centaines de travailleurs, de chômeurs, de jeunes, de militants syndicaux, politiques et associatifs, pour y préparer le lancement d’un nouveau parti avec une stratégie de lutte contre la politique de casse sociale. Car seules des victoires sur ce terrain permettront de redonner des perspectives aux jeunes et aux travailleurs, d’enrayer la progression de l’extrême-droite et de construire une véritable alternative de gauche au PS.

    Votez MAS!

    Le MAS présente des listes à Schaerbeek, St Gilles, Ixelles, Wavre, Liège, Mons, Gand, Anvers, Malines et Keerbergen

  • Pour une politique communale vraiment socialiste!

    Elections communales

    Le 8 octobre auront lieu les élections communales. Chacun pourra donc donner son avis sur la politique menée dans sa commune depuis six ans, mais aussi sur la politique nationale et régionale. Si tous les sondages annoncent un recul général du PS (de 5 à 15% selon les communes), c’est pour une série de raisons qui dépassent de loin le cadre communal, depuis les attaques contre les prépensions l’an dernier aux malversations dans les sociétés de logements sociaux, en passant par les révélations qui se multiplient sur les magouilles aux notes de frais et les abus de pouvoir de nombreux élus sans oublier les millions d’euros engloutis dans les cornichonneries de Francorchamps…

    Jean Peltier et Katrijn Zaman

    Projets de prestige et crise du logement

    L a politique néo-libérale menée par les gouvernements national et régionaux n’épargne évidemment pas les communes. Les réformes fiscales, impulsées par les libéraux et soutenues par le PS et le SP.a, ont entraîné une baisse des impôts et donc des rentrées pour l’Etat et les Régions… qu’ils ont répercutées sur les communes. Celles-ci ont répondu en haussant les taxes locales, en réduisant les services publics locaux ou en s’endettant lourdement.

    Pour ramener des habitants aisés et des bureaux d’entreprises dans les centre-villes (et, avec eux, de nouvelles rentrées financières), les autorités des grandes villes ont toutes lancé des opérations de rénovation accompagnées souvent de grands projets de prestige. Le résultat est que le fossé se creuse de plus en plus entre les quartiers aisés et des quartiers populaires de plus en plus délaissés. Le million d’euros investis à Gand dans un port de luxe Portus Ganda a fait exploser les prix de logement dans le quartier. La construction de la nouvelle super-gare des Guillemins aura le même effet à Liège. Tandis que la nouvelle et très coûteuse fontaine de la grand’ place de Mons fait grincer les dents de beaucoup d’habitants.

    Pour nous, une rénovation de la ville ne peut bénéficier à la population entière si elle ne s’accompagne pas d’investissements massifs dans des logements à prix modeste. Et aujourd’hui cela pose un problème immense. Car le coût du logement explose. L’achat d’une maison familiale sera bientôt hors de portée pour une grande partie des ménages en ville. La plupart des gens sont contraints de conclure des emprunts qui pèse lourdement sur le budget. L’an dernier, le prix d’achat d’une maison a augmenté de 18% en moyenne pour le pays, mais l’augmentation est encore beaucoup plus forte – souvent plus de 30% – dans les grandes villes. Pendant ce temps, 25.000 familles sont toujours sur une liste d’attente pour un logement social à Bruxelles, 40.000 en Wallonie et 74.000 en Flandre.

    Une autre politique communale

    Quelle politique mènerait un vrai parti de gauche qui aurait à cœur de défendre les intérêts des travailleurs et des habitants ? Pour participer à une coalition, il mettrait comme condition des revendications qui feraient la différence avec la politique actuelle, comme par exemple :

    > investir massivement dans le logement social pour fournir des logements à prix abordable et faire baisser le coût des loyers dans le privé ;

    > arrêter les privatisations des services publics ;

    > développer les services communaux (écoles, maisons de quartier, soins à domicile, propreté, pompiers,…) en y créant de vrais emplois avec des contrats à durée indéterminée et un salaire décent,… ;

    > donner la priorité aux transports en commun .

    Un tel programme coûterait évidemment de l’argent et irait certainement à l’encontre de la politique gouvernementale. C’est pour cela qu’un parti des travailleurs chercherait en permanence à mobiliser la population, en développant des comités dans les entreprises et les quartiers pour unir militants syndicaux, militants d’autres mouvements (de locataires, de chômeurs, de défense de l’environnement) et habitants.

    Ces comités serviraient aussi à contrôler l’action du conseil communal, à mettre en avant de nouvelles revendications en faveur de la population, à répondre aux attaques du gouvernement et du patronat contre le conseil communal.

    Une telle politique ne pourrait évidemment triompher durablement si elle restait cantonnée dans une seule commune. Mais elle serait un exemple pour développer la lutte dans les autres communes, ainsi que dans les entreprises et sur d’autres terrains et un encouragement à la lutte globale pour changer la société.

    Des fins de mois confortables

    En Belgique, être un élu politique garantit des fins de mois pas trop difficiles. Bien sûr, les salaires des bourgmestres sont loin de ceux de Guy Verhofstadt qui touche (salaires et frais divers) 17.725 EUR brut par mois, ce qui le place en sixième position au hit-parade des chefs d’Etat et de gouvernement européens, juste avant Tony Blair.

    Mais, depuis le 1er janvier 2001, ils ont bénéficié d’une augmentation de salaire considérable. Le bourgmestre d’une ville de plus de 150.000 habitants gagne 8.320 EUR brut par mois. A cela s’ajoutent un pécule de vacances et un prime de fin d’année considérables et surtout les nombreux bonus qu’apporte la participation aux conseils d’administration d’intercommunales et de sociétés diverses. Ainsi, Frans Beke, bourgmestre de Gand, est membre du conseil d’administration de Dexia. L’an dernier, il a participé à 7 réunions de ce conseil et a été payé pour cela 34.000€ ! Le cumul des mandats aboutit à des résultats incroyables : Gilbert Van Bouchaute, bourgmestre PS de Flémalle, collectionnait jusqu’il y a peu 33 mandats dont 13 rémunérés tandis que Lucien Cariat, échevin (PS lui aussi) de Charleroi gagnait plus que Verhofstadt !

    Difficile dans ces conditions de ressentir ce que signifient les fois de mois difficiles pour un ouvrier, un chômeur ou un sans-papiers !

    Nous voyons le rôle d’un élu de manière tout à fait différente. Le rôle d’un élu au service des travailleurs n’est pas seulement de siéger au parlement ou au conseil communal. Il doit aussi être aux portes des entreprises avec les travailleurs en grève, dans la rue avec les sans-papiers qui manifestent, sur le terrain avec les locataires qui s’organisent,… et relayer ces luttes et ces revendications là où il est élu. De plus, tous nos candidats s’engagent, s’ils sont élus, à ne vivre qu’avec le salaire moyen d’un travailleur. Le surplus de leur indemnité sera versé pour soutenir les luttes. C’est d’ailleurs ce que fait notre camarade Joe Higgins, élu au parlement en Irlande.

    Pour une alternative vraiment socialiste

    Lors des élections communales, il n’y aura pas encore une alternative large à gauche à l’échelle du pays. Le Mouvement pour une Alternative Socialiste (LSP en Flandre) participera donc à ces élections pour donner une voix à la résistance contre la politique néo-libérale au niveau national comme local et pour mettre en avant une politique qui défende les intérêts de la majorité de la population sur base d’un programme vraiment socialiste.

    Nous nous présenterons dans les quatre villes principales du pays : Liège, Bruxelles, Anvers et Gand, ainsi que dans une série de plus petites villes. Notre objectif n’est pas électoral, nous savons que nous n’allons pas réaliser une percée et nous ne voulons pas entretenir d’illusions. Par contre nous voulons construire nos propres forces et paralèlement populariser la nécessité d’un nouveau parti large des travailleurs.

    Si vous êtes d’accord avec ces idées, votez pour nous… et surtout engagez-vous avec nous! Ensemble nous pourrons construire une alternative de gauche à la politique de droite dominante.

  • Un nouveau parti des travailleurs est possible à partir du 28 octobre

    Conférence de “een andere politiek” avec Jef Sleeckx, Lode Van Outrive et Georges Debunne

    C’a y est. Comme Jef Sleeckx le dit lui-même: “la phase de reconnaissance est derrière nous”. Sa conclusion: “l’espace pour un nouveau parti des travailleurs existe bel et bien. Il s’agit maintenant de ne plus traîner les pattes et de préparer pleinement la conférence du 28 octobre.” Nous espérons que les participants vont y approuver la création d’un nouveau parti national des travailleurs pour donner une voix aux travailleurs et à leurs familles lors du scrutin fédéral de 2007.

    Eric Byl

    La conférence est en pleine préparation. Une direction nationale provisoire de “Een Andere Politiek”(EAP – une autre politique) a été composée à l’assemblée nationale du 17 juin pour s’occuper de la préparation politique et pratique de la conférence tandis qu’un secrétariat de 4 personnes s’occupe du suivi quotidien. La direction est constituée de 16 membres, mais est accessible à tout militant d’EAP. Le 28 octobre, une nouvelle direction qui devra refléter les divers groupes régionaux et la force des organisations impliquées sera élue. Nous voulons surtout fonctionner sur base de consensus et donner le temps nécessaire au débat. A la sortie de ce numéro, le site web aura été mis à jour, ainsi que les diverses données d’adresses afin de structurer le mouvement en préparation de la conférence.

    Nous espérons obtenir la participation d’un demi-millier de personnes. Cet appel s’adresse à tout le monde, mais nous espérons surtout une présence syndicale significative. Plusieurs délégations ont déjà annoncé leur collaboration et nous voulons étendre ce soutien dans les mois à venir. De la délégation CGSP de la VUB (Université flamande libre de Bruxelles), 12 des 14 délégués approchés ont signé l’appel, et veulent convaincre personnel et étudiants dans les mois à venir pour participer à la conférence. A Anvers, Gand, St-Nicolas, Hasselt, Louvain et Alost, des comités locaux sont déjà au boulot. Cela aussi nous voulons l’élargir au cours des prochaines semaines en s’orientant autant vers les milieux socialistes que chrétiens. EAP veut réellement construire un parti anti-néolibéral.

    L’ordre du jour de la conférence n’est pas encore fixé, mais il y a déjà un consensus sur les grandes lignes. Nous pensons démarrer en plénière sur le pourquoi de l’initiative et la nécessité d’une expression politique des travailleurs et de leurs familles à la gauche du PS, du SPa, d’Ecolo et de Groen!.

    Le MAS/LSP estime que cette nouvelle formation doit se prononcer CLAIREMENT CONTRE TOUTE PARTICIPATION à des coalitions qui poursuive la politique néo-libérale de privatisations et de libéralisations. Les participants à EAP sont d’accord pour que ce soient les travailleurs et leurs familles qui décident eux-mêmes de la politique de cette nouvelle formation.

    Cela signifie entre autres qu’un programme de coalition doit être rédigé, présenté et régulièrement contrôlé par des comités de vigilance et de mobilisation composés de travailleurs et d’habitants des quartiers pour assurer qu’ils puissent vérifier si la politique décidée est bien appliquée.

    La deuxième partie de la conférence devrait décider de quelques axes cruciaux, non pas 25 mais 6 ou 8, ce qui peut se faire par groupes de travail. Pour le MAS, cela pourrait être ainsi:

    1. Des logements décents et abordables pour tous – pour un programme public de construction de logements sociaux.

    2. Stop au démantèlement de la sécurité sociale – pas de scission ni de privatisation.

    3. De véritables services publics – halte aux libéralisations et aux privatisations.

    4. Un emploi stable et convenablement payé pour tous – stop au détricotage des contrats de travail ; une défense accrue des délégués ; répartition du travail disponible sans perte de salaire.

    5. Un enseignement gratuit et de qualité pour tous – arrêtons les plans de Simonet et d’Arena.

    6. De saines conditions de travail dans un environnement sain.

    7. Belge et immigré, homme et femme, Flamand, Wallon, Germanophone et Bruxellois, jeunes et moins jeunes, nous sommes tous des travailleurs.

    8. Contre l’Europe néolibérale du capital, pour une Europe solidaire des travailleurs.

    Après la conférence, cela peut être élaboré et même traduit en langage de “spécialistes”, pourvu que cela reste politique et ne devienne pas une discussion purement technique.

    Pour finir, la conférence pourrait de nouveau se rassembler en plénière, parcourir les rapports des groupes de travail et accepter ou rejeter les axes principaux. Une direction représentative de responsables des groupes locaux et des organisations qui participent pourrait alors être élue, et un mandat leur serait donné pour préparer les élections de 2007 sur base des axes principaux de la conférence et de préférence en consensus et en concertation avec tous ceux qui sont impliqués. En Allemagne, le WASG (Wahlalternatieve Arbeit und Soziale Gerechtigkeit) a fait sa première participation électorale sous ce nom pour plus tard, quand la fusion avec le PDS s’est présentée, participer sous le nom de Linkspartei. De même “Een Andere Politiek” ne doit pas nécessairement choisir un autre nom pour sa première participation électorale. Celle-ci mettra l’initiative à l’ordre du jour et attirera des gens qui ne nous connaissent pas encore. Après ces élections, une conférence – espérons – « de victoire » pourra choisir un nouveau nom pour le parti.

    Une autre Gauche. L’unité: oui, mais pas à tout prix

    La formation d’un nouveau parti des travailleurs s’accompagne aussi de défaites. Een Andere Politiek veut casser la politique communautaire qui « divise pour mieux régner » en créant un parti national. L’initiative espère l’atteindre en collaborant avec « Une Autre Gauche ».

    Le point de départ d’UAG est beaucoup plus restreint. Principalement orienté vers des académiciens de gauche, UAG présente son programme tout fait comme un ultimatum. Touché par le nationalisme, UAG opte pour une « confédération » au lieu d’un parti national. Bon nombre de participants à UAG s’y opposent, mais sont réduits au silence au mépris de la démocratie.

    Le MAS/LSP, jusqu’à peu et de loin la force principale d’UAG, s’est donc retiré. Nous mobiliserons avec EAP à Bruxelles et sur base de nos propres forces en Wallonie pour la conférence du 28 octobre.

    Des courants démocratiques à l’intérieur où à l’extérieur d’UAG, qui estiment également que l’approche appropriée est celle d’EAP sont les bienvenus, y compris pour tester l’unité pendant les prochaines élections communales.

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