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Tag: Anvers
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Crèches à Anvers : 3.741 enfants attendent…
Depuis août existe à Anvers une liste centralisée des demandes pour des places dans les crèches communales. Cette liste compte déjà 3.741 enfants alors que seules 53 places se libèrent chaque mois.
Le manque de places pour l’accueil des enfants est depuis longtemps un problème à Anvers. Le manque de moyens accordés aux crèches communales est criant. Et quelles solutions proposent les autorités de la ville ? Plus de flexibilité pour le personnel et une coopération avec le secteur privé…
En avril 2005, le syndicat chrétien CCOD (CCSP) a déjà organisé une grève. Ces actions n’étaient pas soutenues par l’ACOD (CGSP) dont le secrétaire responsable, Guy Lauwers, est depuis lors devenu échevin pour les “socialistes” flamands.
A Anvers, on a trouvé 4 milliards d’euros pour les travaux, dont la moitié au moins pour le grand projet de la liaison Oosterweel (un grand viaduc au-dessus d’une partie de la ville). Ce genre de projet de prestige peut toujours compter sur des moyens plus que suffisants, mais pour des projets sociaux moins “prestigieux”, comme l’accueil des enfants, les moyens manquent.
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Agir de manière conséquente
L’apparition d’un nouveau joueur sur le terrain politique est l’enjeu de la prochaine campagne électorale du CAP. La contradiction fondamentale dans cette société est celle qui oppose les salariés et les capitalistes. Dans une formule plus fréquemment utilisée mais plus vague, on parle aussi de la contradiction entre les riches et les pauvres.
Bart Vandersteene
Les capitalistes ont un éventail de partis politiques grâce auxquel ils peuvent utiliser différentes tactiques pour contrôler la société. Ces partis veulent tout faire pour éviter que de nouvelles alternatives se dressent. Soit les partis des travailleurs sont neutralisés en achetant et en intégrant la direction (comme cela a été fait jadis avec le Parti Ouvrier Belge, puis le PS) soit on les élimine.
Via les sytèmes électoraux, les seuils électoraux et le financement des partis, tout est fait pour éviter que de nouveaux partis, et surtout des partis de travailleurs, puissent se développer.
Ainsi, un seuil electoral de 5% a été introduit (avec l’accord des partis verts !), ce qui rend encore plus difficile de décrocher des élus.
Par ailleurs, les partis représentés au parlement sont largement financés par des donations publiques et peuvent construire toute une structure de parti sans devoir récolter un euro dans la société. Nous ne pensons pas que les partis ont besoin des moyens financiers de l’Etat. Que ces partis recoltent leurs ressources au sein des couches de la population qu’ils souhaitent représenter, afin que chacun puisse constater que « chaque parti parle la langue de celui qui le nourrit ! » (comme disent nos amis flamands).
Réactions des autres partis
Plusieurs partis ont déjà réagi au lancement du CAP. Le SP.a a essayé de nettoyer un peu son image en annonçant que, grâce à lui, des travailleurs seraient de nouveau envoyés au parlement. Cela a été généralement perçu comme une démagogie électorale qui ne change rien à la politique du SP.A.
Le PTB a répondu à une demande de syndicalistes pour collaborer avec le CAP. Le PTB reconnaît qu’il existe un vide énorme à gauche mais espère le remplir entièrement à lui tout seul en misant tout sur une logique électorale qui prend de plus en plus d’importance dans ce parti. Voilà pourquoi le PTB ne s’intéressait qu’à une participation de Jef Sleeckx sur les listes. L’idée d’un cartel à Anvers a été écartée lorsque Jef a expliqué que, vu son âge, il n’était guère enthousiaste à l’idée de se présenter sur une liste.
Groen ! a aussi pris contact avec le CAP et lui a fait une proposition soi-disant généreuse, mais présentant peu de risques pour lui. Le CAP occuperait les 4e, 5e, 6e et 7e places sur toutes les listes de Groen ! en Flandre. L’écrasante majorité du CAP n’a pas manifesté d’enthousiasme car cela aurait signifié lier politiquement le CAP à un parti généralement perçu comme s’étant brûlé au pouvoir.
Le défi du 10 juin
Le CAP a surmonté ensemble ces obstacles politiques. Le développement d’un nouveau parti ne se fait pas du jour au lendemain mais sera le résultat d’un processus où toutes les organisations et tous les individus traverseront une période d’expérience commune et acquièreront la confiance nécessaire pour aller au-delà d’une simple participation électorale. Voilà l’enjeu de notre campagne électorale.
Cette fois-ci, nous ne pouvons pas encore attendre une grande percée électorale. Mais nous pouvons fonder les bases nécessaires pour l’expression politique d’un développement irréversible dans la société, à savoir la montée des luttes contre le néolibéralisme.
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Aujourd’hui comme hier : L’extrême-droite contre les travailleurs
Nous avons assisté ces derniers temps à une montée des violences racistes en Europe. Quels enseignements peut-on retenir de la lutte contre le fascisme classique dans les années ‘20 et ’30 ?
Emiel Nachtegael
Le fascisme englobe bien plus que la violence ou des opinions racistes. Le racisme n’est d’ailleurs pas le monopole de forces néofascistes comme le Vlaams Blok/Belang, le Front National ou Nation. Un important dirigeant local du PS français, Georges Frêche, vient d’être exclu de son parti pour avoir déclaré que les Harkis algériens étaient des « sous-hommes » et que l’équipe de France comptait trop de Noirs…
Le fascisme dans les années 1920 – 1940
Les organisations fascistes sont arrivées au pouvoir dans des périodes de crise politique et économique extrême.
En Italie, le Parti Socialiste Italien n’a pas saisi les occasions créées par une situation révolutionnaire unique en 1919 et 1920 lorsque des milliers d’occupations d’usine ont eu lieu et Mussolini a pu arriver au pouvoir en 1922 après l ‘échec de ce mouvement et la retombée de l’espoir parmi les travailleurs.
L’Allemagne a connu elle aussi une période révolutionnaire (de 1918 à 1923) durant laquelle les travailleurs ont tenté d’édifier une démocratie ouvrière selon le modèle des travailleurs russes. Mais le jeune Parti Communiste a commis quelques erreurs aventuristes et, surtout, la direction de la social-démocratie allemande a préféré sauver le capitalisme en participant au gouvernement et en couvrant même l’exécution de dirigeants ouvriers.
Par la suite, l’économie s’est complètement effondrée : au début des années ’30, 97% de la population ne disposait plus d’épargne et 25% de la population active se retrouvait sans emploi et sans allocations.
La crise économique et l’absence d’une réponse du mouvement ouvrier ont créé un vide politique, plus particulièrement parmi les couches sans lien avec le mouvement ouvrier organisé – classes moyennes (artisans, professions libérales, petits paysans,…) , vétérans de guerre, chômeurs,… – qui étaient les principales victimes de l’inflation galopante. Elles ont commencé à chercher une force qui serait capable de rétablir l’ordre et la stabilité. C’est parmi ces couches-là que les partis fascistes ont trouvé leur base sociale.
Comme l’a dit Trotsky, dirigeant de la Révolution Russe avec Lénine, « la menace fasciste est l’expression du désespoir contre-révolutionnaire après l’échec de l’espoir révolutionnaire ». Ce qu’a bien compris aussi la communiste allemande Clara Zetkin qui a déclaré en 1923 que le fascisme serait à l’ordre du jour si la Révolution Russe ne connaissait pas de prolongement dans le reste de l’Europe.
Avec l’appui d’une partie de la grande bourgeoisie (principalement celle issue de l’industrie lourde) et une structure militaire, les milices fascistes sont parties à l’attaque contre le mouvement ouvrier. Elles ont souvent utilisé une rhétorique anticapitaliste mais en la déviant vers le racisme et le nationalisme. Ce n’est que de cette cette façon-là qu’ils ont pu faire une distinction entre le banquier Rotschild, d’orgine juive, et le patron de l’acier Krupp, invité régulier des congrès nazis.
Les nazis ont puisé dans les diverses couches ruinées par la crise leurs briseurs de grève. Lorsque les nazis sont arrivés au pouvoir en 1933, ils ont dissous le parlement et interdit toutes les organisations ouvrières (partis, syndicats, mutuelles,…). L’atomisation du mouvement ouvrier a ouvert une période dorée de bas salaires et de travail d’esclave pour le grand capital allemand. De grands travaux d’infrastructure et la préparation à la guerre devaient sauver l’économie. Les conséquences en sont connues…
Le VB et le FN : entre rêve et passage à l’acte
Le Vlaams Blok/Belang, le Front National ou Nation possèdent un programme similaire aux fascistes des années ‘20 et ‘30. Les musulmans ont juste pris la place des Juifs comme boucs émissaires principaux.
Le VB dispose aussi de troupes qu’il peut engager si nécessaire dans des confrontations physiques. Quelqu’un est même payé pour diriger ces troupes de choc : Luc Vermeulen, à la tête du groupe d’action Voorpost. Ce sont ces troupes-là qui ont été envoyées contre les organisateurs du pèlerinage de l’Yser en ’96 et contre la manifestation anti-NSV en décembre 2004.
Le danger émanant des groupes néo-fascistes ne peut donc pas être négligé. Dans les années ’20 et ‘30, nous avons vu à quoi une telle attitude peut mener. Le Parti Socialiste Italien a longtemps jugé que le danger de Mussolini était insignifiant tandis que, quelques années plus tard, le Parti Communiste Allemand (passé entièrement sous le contrôle de Staline) déclarait que le parti social-démocrate était un parti « social-fasciste » et qu’aucune alliance n’était donc possible avec lui contre les nazis !
La situation aujourd’hui n’est évidemment pas la même que dans ces années-là. Des forces comme le Vlaams Belang ou le Front National en France (et encore plus en Belgique !) ne disposent pas d’une base active importante prête à utiliser la violence et le mouvement ouvrier est en outre aujourd’hui beaucoup plus fort que dans les années ‘30. Des petits groupes ouvertement nazis sont certainement prêts à tout mais ils ne jouissent pas du soutien des couches plus larges de la population (ni même de l’ensemble des électeurs d’extrême-droite). Cela ne signifie pas pour autant que nous pouvons rester tranquilles.
La leçon principale que nous devons tirer des luttes antifascistes des années ‘20 ou ‘30 est la nécessité d’une réaction immédiate face au danger fasciste et le rôle primordial du mouvement ouvrier.
En s’opposant systématiquement à chaque montée de groupes néofascistes, nous pouvons éviter qu’augmente la confiance qu’ils ont en eux pour passer à l’action et à la violence. C’est pourquoi nous mobilisons contre la marche du NSV (les étudiants du VB) à Anvers le 8 mars.
Nous pensons également qu’une montée des luttes des travailleurs peut aboutir à une situation où l’extrême-droite se retrouve en position défensive. Cela a encore pu se vérifier récemment en France lors du mouvement contre le CPE et, chez nous, lors du mouvement contre le Pacte de Solidarité. Le VB avait alors déclaré que les mesures gouvernementales n’allaient pas assez loin et sa fraction au conseil communal à Gand avait réclamé une répression policière plus féroce contre les piquets de grève, tandis que la majorité des électeurs du VB soutenaient les actions syndicales.
L’absence d’alternative politique pour le mouvement ouvrier permet à des partis comme le VB ou le FN de mettre en avant pendant un temps des opinions contradictoires afin de séduire différents publics.
La meilleure manière d’infliger une défaite permanente aux partis néofascistes est de lutter pour un programme anticapitaliste et de construire une formation politique qui défende réellement les intérêts des travailleurs. No Pasaran!
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La direction de VW fait chanter les travailleurs afin d’imposer le recul social
La direction de Volkswagen/Audi a fait chanter les travailleurs de Forest afin de leur imposer des économies drastiques. Après des mois à traînailler pendant que le personnel demeurait dans l’incertitude, les travailleurs ont finalement eu le choix: s’adapter au recul social ou ficher le camp.
Geert Cool
Un référendum sans choix
Le 27 février, un nouveau référendum s’est tenu. Les travailleurs devaient se prononcer sur une déclaration d’intention signée par les directions syndicales et la direction de VW et Audi.
Dans celle-ci, le maintien de 2.200 emplois est confirmé, mais seulement jusqu’en 2009/2010. Au cas où l’Audi A1 ne décollerait pas, de nouveaux licenciements, ou même une fermeture, pourraient suivre. La déclaration d’intention fixe seulement la production entre 2007 et 2009/2010.
En échange du maintien des 2.200 emplois, une réduction des « coûts salariaux » de 39,9 euros à 32 euros par heure (-20%) est exigée. Concrètement, il s’agit d’une augmentation du temps de travail de 35 à 38 heures par semaine, mais cela ne suffira pas à tempérer la soif de profits des patrons ni à arriver à assainir 20% des coûts actuels. Les directions syndicales ont annoncé « développer des alternatives afin de réduire les coûts salariaux pour un minimum d’impact sur les acquis sociaux. »
La direction d’Audi a posé ses conditions et les travailleurs se sont retrouvés le dos au mur dans ce nouveau référendum. Choisir entre la peste et le choléra n’est pas un vrai choix : les travailleurs étaient d’office perdants. La direction et les dirigeants syndicaux voulaient un référendum moins serré que le premier (bien que 24% des ouvriers ont tout de même voté contre cette fois-ci!). Après coup, il leur est possible d’affirmer que les travailleurs se sont mis d’accord sur le recul social.
VW: 2,75 milliards d’euros de profit en 2006
Après avoir repris le travail sans garanties sur papier, il était déjà clair que ce serait difficile d’arracher des concessions supplémentaires à la direction. Après la lutte de novembre et décembre, des primes de départ élevées ont été obtenues. Selon l’organisation patronale Agoria, c’étaient « des primes extraordinaires ».
Agoria a ajouté que le recul social s’est fait selon les normes allemandes: là aussi, les patrons ont imposé un allongement du temps de travail (de 28,8 à 33 heures par semaine) et un assainissement de 20% sur les salaires. Après l’Allemagne, les travailleurs belges doivent eux aussi suivre la spirale vers le bas sur les salaires et les conditions de travail. Seule question : où s’arrêtera cette spirale, en arrivant aux conditions de travail de l’Europe de l’Est ou de la Chine et l’Inde ?
Cette casse sociale a pas mal coûté aux patrons. Gilbert Demez, professeur en droit social à l’UCL, s’étonne de la hauteur des primes de départs à VW : « La hauteur de la prime de départ paraît assez incompréhensible, dit-il. La restructuration se justifie d’autant moins aujourd’hui. Avec l’argent qu’elle met sur table pour financer les primes de départ, l’entreprise aurait facilement pu maintenir la production du site de Forest à son niveau actuel pendant plusieurs années. » (La Libre, 11 décembre 2006)
Mais Forest doit servir d’exemple en matière de recul social et la direction est prête à en payer le prix. Après les menaces de fermeture précédentes, le nouveau chantage se basait toujours sur la possibilité de fermeture. Le choix des travailleurs était : accepter ou se noyer.
Parallèlement, les profits de VW continuent à monter. En 2006, le groupe a réalisé le double des profits nets de l’année précédente: 2,75 milliards d’euros. C’est une augmentation très forte comparée au 1,12 milliard d’euros de 2005, mais VW veut plus encore. L’objectif est 5 milliards d’euros de profits. Pour cela, c’est aux travailleurs de payer.
Les politiciens traditionnels prennent parti pour la direction
Le gouvernement intervient sans hésiter dans les discussions sur le recul social à VW. Selon lui, les restructurations sont normales et nécessaires. Le gouvernement veut les rendre plus faciles et intervient dans le débat en ce sens. Le professeur libéral Marc De Vos déclare dans le quotidien flamand De Morgen: « Celui qui prend comme perspective une vision globale comprend que des restructurations sont nécessaires pour moderniser l’économie. Les travailleurs de Forest ont voté en faveur du futur. »
Il a l’air de quoi ce futur? Faire travailler plus longtemps pour gagner moins afin de stimuler le profit et les cours boursiers. Et, si nécessaire, avec l’appui actif des autorités, malgré le dégoût que cela provoque généralement dans le public libéral. Verhofstadt a été négocier lui-même avec la direction de VW et il a offert des cadeaux fiscaux, des assainissements sur les salaires et une flexibilité accrue.
Il faut une autre politique!
Le 28 février, De Morgen a donné exceptionnellement la parole aux rebelles de Volkswagen – qualifié de « noyau dur » dans les médias. L’un d’entre eux disait: « Il ne faut pas reculer de 50 ans. Nous ne sommes pas esclaves, mais travailleurs. Le patronat doit nous respecter. » La réalité, c’est que le site de VW à Forest était rentable, mais la direction veut augmenter son profit sur le plan mondial au dépens des travailleurs.
Pendant de nombreuses années, VW était exemplaire en terme de normes sociales acquises par les travailleurs. Aujourd’hui, VW est tout aussi exemplaire, mais dans la casse sociale. Si ils arrivent à imposer plus de temps de travail sans augmentation salariale à VW, pourquoi alors d’autres entreprises et secteurs ne suivraient-ils pas ? General Motors menace déjà le site d’Opel à Anvers d’une restructuration drastique.
Celui qui s’oppose à cette logique de casse sociale est présenté comme un « gros bras », un « emmerdeur », un « hooligan »,… Tel a été le sort des rebelles de Volkswagen. Ils ont été attaqués par toute la scène politique traditionnelle, par les médias et même par leurs dirigeants syndicaux.
On les a insulté, mais comme l’un des rebelles l’explique au De Morgen: « Je ne suis pas un homme de beaucoup de mots. Je n’ai pas peur du travail, mais il faut que les conditions soient justes. Si nous devons bosser 38 heures par semaine, c’est trop dur. Vingt minutes de pause, ce n’est quand-même pas possible ? Quand pourrons nous manger nos tartines à l’aise? »
Ce n’est pas une position isolée ou limitée à une « centaine de têtes brûlées » ou de « gros bras de la FGTB Métal Wallonne » (Gazet van Antwerpen du 27 janvier). Même lors du référendum du 27 février, 24% ont rejeté les plans de la direction d’Audi. A côté des 500 qui ont voté contre, beaucoup de travailleurs ont voté pour sans aucun enthousiasme. Par manque de stratégie de lutte contre la casse sociale, ils n’ont vu d’autres issues que d’accepter les plans de la direction d’Audi.
Nous pensons qu’il faut une autre politique où ce ne sont plus les profits d’une petite minorité qui déterminent tout. Nous voulons par contre une politique répondant aux besoins des travailleurs et de leurs familles, qui s’oppose aux licenciements, au démantèlement social et au chantage patronal.
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Un nouveau cas de violence gratuite à Anvers. Le président du NSV lance un raid physique sur des étudiants de gauche.
Le Vlaams Belang affirme qu’il est contre la criminalité et la violence gratuite. A Anvers pourtant, c’est la direction de son propre cercle étudiant qui use de violence gratuite contre tous ceux qui pensent autrement. Bien qu’heureusement pas aussi "énergiques" que ceux de Hans Van Themse (celui qui a arbitrairement abattu des immigrés en mai 2006), quelques durs coups sont tout de même tombés hier soir dans le centre ville anversois. Un groupe, sous la direction du praeses (président) du NSV anversois, y est passé à l’attaque sur quelques opposants politiques.
Le NSV (Nationalistische Studentenvereniging – Union des Etudiants Nationalistes) est le cercle étudiant non officiel du Vlaams Belang. Le groupe organise chaque année une manifestation à travers une ville étudiante ; et cette année, c’est au tour d’Anvers. La campagne du NSV ne recueille pas un grand succès, d’où une frustration croissante dans les rangs de l’extrême-droite. Une frustration qui s’exprime maintenant d’une manière violente.
Hier (jeudi 1 mars), trois étudiants de gauche se revenaient d’une réunion dans un café de la Wolstraat (rue de la laine) dans le centre-ville. Ce faisant, ils devaient passer dans le quartier du café d’extrême-droite "De Leeuw van Vlaanderen" ("Le Lion des Flandres"), où un groupe de NSVistes avaient l’air de s’agiter au téléphone. Les étudiants continuèrent gentiment leur chemin, et rentrèrent dans un café. Peu de temps après, le café fut envahi par un groupe de NSVistes frustrés qui y venaient provoquer nos camarades. Ils voulaient discuter d’un article paru sur ce site le jour auparavant, qui parlait des nombreux problèmes auxquels leur campagne a été confrontée. Ils se vantaient également d’avoir déjà détruit plus de 1000 exemplaires du journal étudiant "Dwars" (~ "A contre-courant"). Ce journal apportait un article critique sur le NSV, ce que les étudiants de droite ont, évidemment, difficilement digéré.
Les trois étudiants de gauche, parmi lesquels Jan Vlegels, président du MAS anversois, et Farid Rasoolzadeh, président d’EGA-Anvers, décidèrent de ne pas jouer le jeu de la provocation, et d’aller boire un verre un peu plus loin, histoire de lâcher les étudiants de droite. L’instant d’après, les étudiants de droite avaient disparu, et nos camarades pensaient que la voie était libre pour rentrer calmement à la maison. Cependant, alors qu’ils attendaient le tram à son arrêt juste à côté du café, ils furent tout à coup assaillis par un petit groupe de NSVistes.
Le groupe de NSVistes était mené par leur président anversois, Jeroen Serpieters. Les NSVistes chargèrent les étudiants de gauche, dans l’espoir de bien vite leur donner une belle correction. Des coups tombèrent, mais des deux côtés à la fois. Quand les NSVistes remarquèrent que les étudiants de gauche ne se laissaient pas faire si facilement, ils durent rapidement s’enfuir. Ils s’apercevaient après tout du danger d’une intervention policière, et qu’ils auraient pu se faire embarquer pour violence gratuite.
Ces temps-ci, on peut sentir une certaine sensibilité autour du thème de la violence gratuite, et le fait d’être impliqué lui-même dans ce genre de violence n’arrangerait pas fort bien la politique du NSV. Cela se montrait d’ailleurs aussi par le fait que les portes du café "De Leeuw van Vlaanderen" semblaient avoir fermé juste après l’attaque physique sur les opposants politiques.
Néanmoins, cette violence n’est pas nouvelle en soi. Bruno Valkeniers, une sommité du VB, déclarait il y a quelques semaines dans une interview avec le Standaard, que lui-même ne rougissait pas de la "violence de rue occasionnelle" du NSV. C’est Valkeniers qui, à la fin des années 70, posait les fondations du NSV.
Nous condamnons la violence d’extrême-droite du NSV et appelons à venir en masse à la manifestation anti-NSV de ce jeudi 8 mars. Aussi, nous appelons à prendre contact avec nous pour venir renforcer les activités de la campagne à Anvers pour les jours à venir. Il est évident que les NSVistes frustrés se font du souci pour le succès de notre campagne anti-NSV. De ce fait, il y a un encore plus grand risque d’actes de violence de la part de l’extrême-droite. Nous ne nous laisserons pas intimider, et voulons leur offrir, en guise de réponse, une manifestation anti-NSV conséquente et pacifique ce jeudi 8 mars.
Rendez-vous : 19h, devant la gare de Berchem à Anvers. Pour renforcer la campagne : nous contacter via l’adresse antwerpen@lsp-mas.be
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Des directions de multinationales acceptent les revendications syndicales
Chimie à Anvers: Bayer/Lanxess & Agfa-Gevaert
Renault, Ford et dernièrement VW ont illustré les difficultés d’arrêter la direction d’une multinaltionale quand celle-ci décide de faire baisser les coûts salariaux. Mais à côté des nombreuses défaites existent ausi quelques victoires partielles importantes.
Ainsi, la direction d’Agfa-Gevaert (4.000 travailleurs) vient de renoncer à un plan de départs obligatoires d’ouvriers, cinq mois après l’annonce d’une réorganisation. En août, elle avait pourtant déclaré qu’il fallait encore diminuer le personnel de 405 ouvriers. Après presque 6 mois de discussion avec les centrales syndicales des ouvriers, les négociations ont échoué.
Les syndicats sont convaincus qu’à travers des prépensions classiques – 56 ans pour les travailleurs en équipes et 58 ans pour les autres – 230 emplois vont disparaître d’ici 2010. De plus, 20 ouvriers ont déjà quitté l’entreprise et une solution pourrait être trouvée pour 60 autres ouvriers en étalant dans le temps la sous-traitance. Par contre, les syndicats refusent un plan social prévoyant le départ obligatoire de 100 ouvriers puisqu’ils ont appris par la direction elle-même que l’usine de Mortsel (le plus grand site d’Agfa-Gevaert) a momentanément un gros cahier de charges. Pour les employés, que la direction voulait amputer de 333 travailleurs, il était prévu d’appliquer des prépensions à 52 ans. Ceci devait se passer conformément aux règles du Pacte des Générations, c’est-à-dire avec une cellule de reconversion et une disponibilité obligatoire pour n’importe quel emploi. Les syndicats ont refusé ces propositions et s’opposent à toute perte d’emploi sèche durant les quatre prochaines années.
C’est la deuxième petite victoire des syndicats sur le patronat de la chimie en quelques semaines seulement. Il y a déjà deux mois, le 4 décembre dernier, la direction de Lanxess (1.050 travailleurs) a retiré son intention de scissioner l’entreprise en trois entités distinctes.
En 2003, Lanxess a été séparée de Bayer (900 travailleurs). Ainsi, deux entités juridiques ont été créés mais dans une seule unité d’entreprise technique (avec, donc, le maintien d’une seule délégation syndicale et des élections sociales communes). Une clause de garantie d’emploi a alors été négociée. Si la direction ne respecte pas cette clause, elle s’engage à payer une indemnisation de 4 semaines de salaire par année d’ancienneté aux travailleurs (avec un minimum de 26 et un maximum de 104 semaines pour les ouvriers et, pour les employés, un minimum de 9 mois et un calcul correspondant à la formule Claeys). De plus, une imdemnisation morale forfaitaire de 17.500 euros s’ajoute pour les travailleurs et les employés barémiques engagés au moment de la conclusion de la CCT.
Mi-octobre, la direction avait annoncé une scission supplémentaire de Lanxess. Ainsi, elle voulait tripler ses options en cas de restructuration. Les syndicats ont tout de suite organisé une campagne de sensibilisation. Des calicots pendus dans l’entreprise, une série de tracts et de réunions d’information liée à des grèves éclairs ont illustré qu’ils n’allaient pas facilement avaler cela. Cette campagne, combinée au coût d’une restructuration due aux accords prévus dans la CCT concernant les indemnisations de licenciements, a poussé la direction à reculer sur ses intentions.
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Participe à la campagne contre la manif des fachos du NSV!
Ce 8 mars, le NSV veut manifester dans les rues d’Anvers. Le thème de cette manif n’est pas une surprise : « Halte à l’Etat PS, la Flandre indépendante ». La contre-manifestation organisée sera le premier grand rassemblement des anti-racistes à Anvers depuis les élections communales du 8 octobre.
Les raisons pour contre-manifester ne manquent pas :
- La manif du NSV est un rassemblement de tous les radicaux de droite en Belgique – du Vlaams Belang à Nation et Blood&Honour. Un de leurs passe-temps est d’aller à la confrontation avec leurs opposants ou les immigrés. Contre l’alliance du racisme et de la violence, il nous faut une réaction forte des jeunes et des travailleurs.
- Les élections communales ont soi-disant brisé l’avancée du VB à Anvers. Dans les faits, le VB progresse de 0,5% ! Sur le plan national, ce parti néo-fasciste a maintenant presque 800 conseillers communaux. Du côté francophone, l’extrême-droite a aussi des élus, dont un membre de Nation à Verviers.
- Une contre-manif peut mettre en avant la nécessité d’une autre politique en réponse à la politique néolibérale de « diviser-pour-mieux-règner » et au racisme du Vlaams Belang et autres.
La manifestation anti-NSV va montrer une résistance pacifique contre l’extrême-droite, le racisme, la violence gratuite,… mais aussi contre la politique néolibérale. Nous appelons à venir manifester et à participer à la campagne de mobilisation. En organisant les antifascistes dans les écoles, les universités, les syndicats,… pour distribuer tracts et affiches et pour discuter autour d’eux, on peut renforcer la résistance antifasciste. A Anvers et ailleurs !
8 mars: 19h, Anvers. Gare de Berchem. Manif anti-NSV!
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Les partis traditionnels se mettent en ordre de bataille pour faire encore un peu plus de la même politique
La campagne pour les élections fédérales de cette année est désormais lancée. Les préparatifs des partis traditionnels vont de pair avec une série de propositions antisociales, le tout nappé d’une sauce communautaire. Le Premier ministre Verhofstadt (VLD) a pondu un “nouveau” Manifeste du Citoyen. Son possible successeur Yves Leterme (CD&V) y est allé d’une petite phrase sur la nécessité d’une politique d’austérité pure et dure comme aux Pays-Bas.
Geert Cool
Le Manifeste du Citoyen de Verhofstadt est moins innovateur que son auteur voudrait nous le faire croire. Verhofstadt y propose de calculer davantage le temps de travail plutôt en termes d’heures de carrière. Des horaires individuels permettent d’augmenter la flexibilité, bien entendu parce que les travailleurs demanderaient « des horaires de travail souples », et aussi de remettre en cause l’âge de la pension.
Sauce hollandaise…
Pour les chômeurs, Verhofstadt a repris une idée de son collègue de parti Rik Daems. Il s’agit d’imposer aux chômeurs des “emplois de proximité” à temps partiel en échange de leur allocation de chômage. Les fossoyeurs néolibéraux du service public ne précisent évidemment pas que cela se fera au détriment d’emplois qui étaient auparavant prestés par du personnel statutaire.
Le candidat le plus souvent cité à la succession de Verhofstadt, Yves Leterme (CD&V), est politiquement proche des propositions de Verhofstadt. Leterme se prononce aussi pour accentuer… la même politique. Au début du mois de décembre, lors d’un déjeuner-débat avec de petits entrepreneurs à Gand, il a dit qu’il voulait mener une politique similaire à celle de son homologue hollandais Balkenende: une politique néolibérale pure et dure avec de graves atteintes à la sécurité sociale et aux salaires. Balkenende et son parti chrétien-démocrate sont même allés aux élections avec la « promesse » d’allonger la durée du travail hebdomadaire de 38 heures à 40 heures sans augmentation de salaire.
Leterme ne semble pas se soucier de la résistance que vont susciter de telles atteintes aux conditions de travail et de salaire ainsi qu’aux droits des chômeurs. « Mieux vaut une adaptation en profondeur que laisser les choses suivre leur cours » (…) Même si ça doit susciter quelques remous en septembre et octobre. »
De son côté, Frank Vandenbroucke (SP.a), ministre de l’enseignement flamand et promoteur de la chasse aux chômeurs, trouve lui aussi qu’il faut régionaliser l’emploi. Cela aboutira immanquablement à des différences dans les conditions d’accès au chômage, les critères d’ “emploi convenable”,…
Tout cela doit remplir d’aise Karel Van Eetvelt, porte-parole de l’Union des Classes Moyennes flamandes (UNIZO) qui s’indigne qu’ “actuellement seuls 10% des milliers de chômeurs qui n’ont pas suffisamment cherché d’emploi ont été sanctionnés. Il y a obstruction au niveau national.”
Régionaliser l’emploi servira donc à exclure plus de chômeurs en Flandre d’abord, en Wallonie ensuite.
… et goût de l’effort
Un autre candidat Premier ministre, c’est Elio Di Rupo. Il a surtout insisté sur le fait qu’il était peut-être temps qu’un francophone devienne Premier ministre. Malgré toutes les chamailleries et les problèmes internes, il ne ménage pas ses efforts pour former un front de tous les partis francophones.
Le profil très flamand du CD&V lui facilite la tâche à tel point que la présidente du CDH Joëlle Milquet a déclaré : « sur le plan institutionnel, le CD&V n’est absolument pas notre parti frère, (…) les partis francophones sont ma famille politique. » En même temps, elle propose un “contrat collectif” qui obligerait chaque chômeur inscrit à suivre une formation.
Le ministre wallon de l’emploi et de l’économie, Jean-Claude Marcourt, lui emboîte le pas avec son nouveau contrat de gestion pour le FOREm. Il y prône une « culture de l’effort » et une individualisation accrue de l’accompagnement des chômeurs, un doux euphémisme qui dissimule une pression accrue à accepter n’importe quel emploi.
L’une et l’autre présentent leurs propositions, qui augmentent la concurrence entre salariés sur le marché du travail sans créer d’emplois, comme des alternatives aux revendications flamandes de régionalisation accrue de la politique de l’emploi. Di Rupo était satisfait du Manifeste du Citoyen de Verhofstadt parce qu’il y évitait toute surenchère communautaire. Verhofstadt y parle d’emploi, d’économie et du climat. « Nous sommes donc sur la même longueur d’onde », a déclaré di Rupo.
Que Verhofstadt se succède à lui-même ou qu’il soit remplacé par Leterme ou di Rupo, il est déjà certains que les prochaines années seront encore marquées du sceau de la politique néolibérale qui consiste à économiser sur le dos des travailleurs et de leurs familles pour augmenter les profits des entreprises.
Tests de popularité
Vu que les partis traditionnels convergent sur l’essentiel, ils vont de nouveau mettre l’accent sur la forme. Les publicistes dominaient déjà la campagne pour les élections communales. Patrick Janssens a donné l’exemple. Le publiciste Noël Slangen lui a emboîté le pas en rejoignant le bureau du VLD. Mais les autres partis n’accordent pas moins d’importance à la perception.
Michel Daerden (PS) a accédé à la renommée mondiale avec sa fameuse interview où il n’était manifestement pas en possession de tous ses moyens. Il a suffit de cette prestation comique à la télévision pour faire grimper en flèche la cote de popularité de Daerden. D’après un sondage de La Libre Belgique, il est maintenant le sixième politicien le plus populaire du côté francophone. Daerden s’appuie maintenant là-dessus pour revendiquer la tête de liste à Liège.
C’est ainsi qu’on fait de la politique actuellement. L’image prime tout sans qu’elle ait besoin de la politique pour être façonnée. La popularité ne repose pas sur une politique, mais sur une image.
Besoin d’une autre politique
Face aux partis traditionnels et à l’extrême droite, nous avons besoin d’une autre politique. D’une politique qui rompe avec le néoliberalisme et qui soit du côté des travailleurs et de leurs familles. Après le mouvement contre le Pacte des Générations, c’est la conclusion qu’a tirée un groupe de militants syndicaux et politiques, de travailleurs, … Le Comité pour une Autre Politique (CAP) a été créé sur cette base.
Le CAP présentera ses propres listes aux élections. Des pourparlers avec le PTB sur la possibilité d’un cartel dans la province d’Anvers ont buté sur la condition du PTB que Jef Sleeckx y soit lui-même candidat malgré ses 70 ans. Le PTB n’était intéressé que par le nom de Sleeckx. Nous pensons pourtant qu’on a besoin d’une autre politique qui parte de la base.
Quand Jef Sleeckx a dit dans une interview qu’il y avait eu des discussions avec des militants de Groen !, certains médias ont aussitôt annoncé que le CAP négociait avec Groen !. Il n’y a pas de discussions prévues avec Groen !. La motion qui a été votée le 28 octobre dit clairement que le CAP ne collaborera pas avec des forces politiques qui participent ou ont participé à la politique néolibérale ou qui ont approuvé la Constitution européenne. Dans un cas comme dans l’autre, Groen ! peut se sentir visé à juste titre selon nous. Cela n’empêche pas que beaucoup de membres de Groen ! montrent de l’intérêt pour le projet du CAP.
Ce type de réaction médiatique fait partie intégrante de la politique actuelle : beaucoup d’attention aux personnalités et aux petits jeux politiciens à visée électoraliste. Il ne manque plus que les demandes de participation à toutes sortes de programmes de divertissement à la télévision.
Le CAP rompt avec cette politique avec un programme et une campagne où la solidarité occupe la place centrale. Solidarité avec toutes les victimes du système néolibéral: les ouvriers de VW qui doivent travailler plus dur ou pour moins cher, les usagers des bureaux de poste qui vont disparaître, les chômeurs qui se font radier, les travailleurs déjà financièrement exsangues à cause des prix élevés du logement et qui doivent payer plus cher leur électricité suite à la libéralisation,…
Le MAS/LSP apportera sa pierre à la campagne électorale. Nous voulons nous atteler avec le CAP à la construction d’un large réseau de solidarité qui puisse renforcer la résistance à la politique néolibérale. Nous livrons en pages 6 et 7 des interviews sur l’état des lieux de la campagne du CAP : le programme, la campagne électorale, la construction d’une organisation nationale, …