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Tag: Anvers
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Des emplois, pas de racisme
De même que la moisissure révèle un système pourri, l’extrême-droite engrangera probablement à nouveau une victoire lors des élections communales toutes proches. La croissance continuelle du Front National suit l’exemple de la percée du Vlaams Belang. Les causes de cette croissance sont évidentes : l’insécurité croissante sur le plan du logement et de l’emploi et l’absence totale d’un parti avec une assise large qui puisse défendre nos intérêts sur ces thèmes.
L’extrême-droite se profile sur ce terrain avec des solutions bidon : les victimes de la situation sont présentées comme responsables : les immigrés servent de bouc émissaire alors que la pauvreté parmi eux atteint des niveaux records. Tandis que 15% de la population belge vit dans la pauvreté, ce pourcentage frôle les 50 % dans des quartiers immigrés comme Borgerhout à Anvers ou Cureghem à Bruxelles. Est-ce que ce sont les immigrés qui restructurent les entreprises et licencient ? Sont-ils responsables des loyers trop élevés ?
Les partis comme le VB ou le FN existent et arrivent à croître sur base du mécontement passif de la population face à des conditions de vie qui ne cessent de se détériorer. Le FN compte à peine 450 membres et a traversé une dizaine de scissions, mais malgré tout cela, il pourrait atteindre jusqu’à 20 % des votes dans les villes les plus importantes lors des prochaines élections communales.
Ce mécontement passif doit laisser la place à une résistance active! Combattre l’extrême-droite ne se fait pas en rentrant dans les manoeuvres politiciennes ni devant les tribunaux et encore moins avec des discours condescendants sur leurs électeurs, mais en construisant activement une réelle opposition contre la politique antisociale !
Organisons-nous pour lutter avec une série de revendications sociales qui s’en prennent aux véritables causes de la crise. Au lieu de s’attaquer aux chômeurs, il faut s’attaquer au chômage ! Au lieu de criminaliser les pauvres, nous devons attaquer la pauvreté ! Au lieu de s’en prendre à la main-d’oeuvre étrangère, nous devons combattre ceux qui profitent du travail en noir!
C’est dans le feu de la lutte pour l’amélioration de nos conditions de vie que nos ennemis et nos alliés apparaissent clairement. Tous ensemble, c’est contre le gouvernement et le patronat que nous devons nous battre ! Aucun soutien n’est à espérer des partis traditionnels qui sont responsables des atteintes aux conditions de travail et de vie des salariés et de leurs familles.
Organisons nous ! Construisons une alternative politique !
La campagne antifasciste Blokbuster et sa version francophone Résistance Internationale seront présentes sur beaucoup de festivals pour récolter le soutien nécéssaire pour mener nos actions. Mais encore plus, vous pouvez soutenir cette lutte activement : organisez-vous et participez à nos actions antiracistes !
Discutez avec nous de la construction d’un nouveau parti des travailleurs et de la nécessité d’une société basée sur les besoins de la majorité et non plus d’une minorité de riches!
Contre le FN : lancement d’une campagne francophone antiraciste
La campagne antifasciste Blokbuster est maintenant renforcée par la présence d’un pendant francophone. Résistance Internationale mène une campagne contre le FN et l’extrême-droite en général. Nous lançons cette campagne à l’approche des élections communales, où un dimanche noir est à craindre à Bruxelles et en Wallonie.
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En réaction aux réactions après l’AG de Een Andere Politiek
Je ne passe pas mes journées ni même mes soirées au clavier pour répondre à tous les mails qui circulent dans le cadre d’UAG et je ne me sens pas obligé de confier au dit clavier tous mes états d’âme. Mais il y a eu au cours de la semaine écoulée – rappelez-vous, celle qui devait conduire à un « apaisement » après la dernière AG ! – et surtout ce week-end une série de mails qui m’ont passablement énervé. Je tiens donc à réagir.
Je commencerai en douceur par répondre à la demande de Didier en fournissant un compte-rendu rapide de l’AG de Een Andere Politiek de ce samedi. La traduction des débats n’a pas toujours été satisfaisante, donc excusez-moi s’il y a des approximations mais comme mes notes vont dans le même sens que celles de Raouf et de Mark, je ne dois pas être trop loin de la vérité.
1. Un rapide rapport de l’AG de EAP :
Participation
32 participants, dont une majorité de militants et délégués syndicaux (je ne les connaissais pas assez pour pouvoir les compter avec précision) et une très grosse majorité d’hommes (ça, je pouvais compter : 29). Régionalement : les provinces d’Anvers, Flandre Orientale, Brabant flamand et Limbourg. Politiquement : 10 LSP (MAS), 6 SAP (POS), 1 KP (PC), 11 indépendants (une partie des militants politiques étant aussi délégués et militants syndicaux) et 3 membres d’UAG : Jean (MAS), Raouf, Marc.
Le nombre assez limité de participants est dû au fait que l’invitation à cette AG a été limitée aux personnes déjà actives au sein des comités locaux et n’a pas été étendue à tous ceux et toutes celles qui ont laissé une coordonnées au cours des débats régionaux. Cela a rendu les débats plus simples mais c’était néanmoins, je pense, une erreur.
A. Evaluation des activités et des discussions
Des rapports ont été faits sur les activités et/ou les groupes locaux : Gand, Anvers, Saint-Nicolas, Alost, Louvain, le Limbourg, Wuustwezel, Deinze, Courtrai, Zaventem, Tervueren. Partout, les discussions entamées lors des réunions de présentation ou les meetings se poursuivent. Conclusion unanime : la première phase, celle de la prise de contact, se termine positivement. La demande pour une autre politique et l’espace pour la création d’un nouveau parti sont bien réels. Il faut passer maintenant à la deuxième phase : la préparation du programme et la structuration du mouvement.
B. Conférence nationale du 21 octobre
Après une introduction de Raf et la présentation d’un texte d’appel à cette journée, une discussion s’est engagée sur la meilleure formule pour cette journée. La proposition sera affinée par le secrétariat d’EAP mais il semble qu’il pourrait y avoir le matin une partie plénière (présentation des initiatives EAP/UAG et des objectifs de la journée) suivi d’ateliers sur 5 ou 6 thèmes (je me fie au résumé de Marc : syndical / sécurité sociale, revenu de base / racisme, exclusion, violence / féminisme, sexisme / environnement) et enfin une plénière de conclusion où seraient prises les décisions sur :
– une plate-forme de base
– le fait d’avancer vers la formation d’un parti (dans les mois qui suivent)
– la participation aux élections législatives de juin 2007.C. Constitution d’un Secrétariat
Un secrétariat a été élu : les 3 initiateurs (Jef, Lode, Georges), 1 représentant par parti (LSP, SAP et KP) et 2 représentants par province (militants politiques ou indépendants).
Ce secrétariat tiendra sa première réunion jeudi 22 juin à 19 h rue des fabriques, 30 à Bruxelles. Note importante : L’idée a été avancée – par des Flamands – que la première partie de cette réunion soit interne à EAP et soit consacrée à l’organisation pratique de EAP et qu’une deuxième partie de la soirée soit consacrée à une discussion avec le secrétariat de UAG ou une délégation de celui-ci essentiellement à propos de la préparation commune du 21 octobre. Il n’y a pas eu de vote formel mais la proposition semblait largement soutenue. Aucun ordre du jour pour cette réunion n’a été élaboré à l’AG. Le mieux serait effectivement d’avoir un contact direct et rapide avec Sleeckx ou Raf pour discuter de cette proposition et de l’ordre du jour.
D. Rapport avec les autres initiatives
EAP souhaite unanimement approfondir les rapports avec UAG pour préparer ensemble le 21 octobre. Les rapports avec SP.a Rood (qui cherche à ramener les syndicalistes de la FGTB au SP.a dans le but de ramener le SP.a sur des positions de gauche) et le « Mouvement du 15 décembre » (lancé par des syndicalistes et en sous-main le PTB pour regrouper les syndicalistes combatifs mais sans poser la question d’un nouveau parti politique) ont été débattus. Il m’a semblé qu’au-delà des appréciations personnelles variables sur tel ou tel aspect, il y avait accord sur le fait de garder la porte ouverte et de continuer les discussions avec ces autres initiatives tout en mettant en avant la spécificité et la force de EAP : un nouvelle politique portée par un nouveau parti.
E. Divers
EAP va se doter très rapidement d’un site web et d’un compte bancaire.
Commentaire personnel
La réunion a été parfois un peu cahotante voire chaotique (il manquait notamment une solide présidence – ce que la mise en place d’un secrétariat devrait aider à organiser) mais il y avait une nette volonté d’aller de l’avant, une bonne atmosphère de travail en commun… et une absence totale d’obsession pour les règles ou recommandations de fonctionnement chères à UAG.Et maintenant le reste !
2. Le report de la réunion de jeudi du Secrétariat d’UAG
Je comprend très bien que certains partent en vacances ou soient absorbés par des problèmes autres que politiques. Mais est-ce que ce serait compliqué de :
– se tenir à une décision prise plutôt que de la remettre en cause trois jours après ?
– si on n’est pas convaincu de la justesse d’une proposition, argumenter clairement son point de vue avant que la décision soit prise ?J’espère que le film d’ATTAC a bien plu à ceux qui ont proposé de reporter le secrétariat, mais – même à peine quatre jours après l’AG – il y avait pourtant du boulot à faire ce soir-là : entre autres choses, organiser le travail pour élargir UAG (ce n’est toujours pas à l’ordre du jour d’une quelconque réunion), discuter de nos propositions pour la journée du 21 octobre, commencer à organiser la mobilisation pour celle-ci, prévoir une délégation pour l’AG d’EAP du 17 juin, leur faire part de nos propositions, organiser la rencontre avec leur secrétariat,… Le fait de ne pas avoir eu cette réunion signifie que le travail de construction de UAG n’est pas stimulé, que les rapports avec EAP feront du surplace jusqu’au début juillet et que la prochaine AG sera préparée au dernier moment. On n’ira pas très loin comme cela. Et cela amènera immanquablement ceux qui en ont envie que les choses avancent à prendre leurs propres initiatives…
3. L’AG d’EAP
Trois membres d’UAG ont donc participé à l’AG d’EAP à titre personnel – puisque rien n’avait été organisé dans UAG (voir point précédent). Raouf et Mark y sont intervenus en précisant tout deux que c’était à titre personnel et moi, qui était présent dans le cadre du MAS, je ne suis pas intervenu. Mais notre simple présence à cette AG semble faire bondir Paul-Emile qui ne veut que des échanges « officiels » avec EAP portés par une « délégation officielle » d’UAG.
Mais, cher Paul-Emile :
1°. Pour avoir une délégation, il aurait fallu avoir une réunion de Secrétariat que tu as contribué à faire reporter.
2°. Sache que je ne compte demander à personne – et notamment pas au SF – l’ « autorisation » d’assister à une réunion – tout ce qui a de plus ouverte – d’EAP avec qui nous venons de décider une semaine plus tôt d’organiser ensemble une conférence nationale de grande ampleur en octobre.
3°. Plutôt que de chipoter sur des « mandats » qu’aucun de nous trois n’a jamais prétendu avoir samedi, tu pourrais peut-être te réjouir du fait que des membres du SF étaient présents pour montrer l’intérêt d’UAG pour EAP et pour une démarche commune.Il y a un siècle, la marxiste polono-allemande Rosa Luxembourg critiquait l’état d’esprit et la conduite de la direction du Parti Social-Démocrate allemand qui s’effrayait de tout mouvement spontané des travailleurs qu’elle ne pouvait être sûre de contrôler. Rosa dénonçait « l’esprit stérile du veilleur de nuit », passant inlassablement son temps à parcourir l’entrepôt pour vérifier que rien n’a changé de place depuis le tour de veille de l’heure d’avant. L’état d’esprit de Paul-Emile me semble être exactement du même tonneau, à une différence près. Les chefs du Parti Social-Démocrate avaient, eux, un entrepôt rempli à ras bord de membres, de parlementaires, de mandats syndicaux, de journaux quotidiens,… Paul-Emile ferait lui plutôt dans le travail préventif : n’y a-t-il pas quelqu’un qui essaie de faire entrer de la marchandise en contrebande dans mon bel entrepôt tout vide… ?
Désolé mais cela ne me semble pas être le meilleur moyen d’avancer !
4. Un mouvement uni ou deux mouvements qui coopérent ?
Dans son dernier courrier, Ataulfo tape sur le même clou que Paul-Emile (« je commence à être fatigué du manque total de sérieux de la part des partisans acharnés de la fusion à tout prix d’UAG-EAP » – commence par respirer un grand coup et renseigne-toi un peu plus avant d’accuser les gens des pires méfaits). Il passe ensuite à un raisonnement politique destiné à justifier la nécessité d’avancer avec la plus grande prudence dans les rapports avec EAP et les Flamands en général. Il remet une couche sur la nécessité de tenir compte des différences politiques, sociales et culturelles,… qui existent entre le Nord et le Sud du pays. Et d’invoquer le fait que « Les politiques de l’enseignement, de la santé, de la mobilité et de l’environnement, etc. relèvent essentiellement ou en grande partie de compétences régionales » (sauf que la plupart sont communautarisées et pas régionalisées…) puis de convoquer, par jeune Flamand interposé, Kim et Justine, les chanteurs à l’Eurovision et tout le toutim.
Le problème, c’est que si la grande majorité de ces remarques sur les spécificités régionales sont correctes, Ataulfo refuse obstinément de poser la question centrale : Y a-t-il encore en Belgique un Etat centralisé au niveau belge conservant l’essentiel des leviers de commande politiques et économiques ? Une armée « belge » ? Une police « belge » ? Une monarchie « belge » ? Une sécurité sociale « belge » ? Un Pacte des Générations « belge » ? Demain un Pacte de Compétitivité « belge » ? Un patronat et des syndicats organisés au niveau « belge » ?….
Si la réponse est oui – et évidemment elle est oui ! – alors, face à un Etat et une classe dirigeante fédéralisés mais dont l’essentiel du pouvoir reste organisé au niveau de l’Etat belge, il est essentiel de conserver l’unité du mouvement des travailleurs, tant au niveau syndical que politique, ce qui passe par une politique commune et par une structure commune. Et, c’est évidemment tout particulièrement vrai pour le nouveau parti que nous voulons construire !
Ce n’est que sur cette base d’unité que l’on pourra ensuite tenir compte des différences régionales bien réelles et peaufiner nos revendications, alliances,… en fonction de toutes les spécificités régionales et locales.
Procéder en sens inverse comme le propose Ataulfo – partir des régions et de partis régionaux puis chercher ce qui pourrait encore être fait en commun au niveau « belge » par la suite – aurait des conséquences dramatiques : partir de perspectives régionales fragmentaires conduira à élaborer des politiques différentes sur base de ces perspectives fragmentaires, miner la possibilité de ripostes communes et – désolé Ataulfo si l’idée te fait mal – renforcer la division des travailleurs au lieu de la combattre. Et ce n’est qu’avec un parti uni au niveau belge qu’on peut à la fois tenir compte des spécificités régionales et défendre le droit à l’autodétermination des peuples tout en luttant contre le poison nationaliste.
Ataulfo utilise l’enseignement comme exemple de son raisonnement : « Je vois mal comment les francophones pourront se déterminer par rapport à la "ligne", aux orientations, aux revendications à défendre sur la question de l’enseignement flamand (qui parmi vous connait le nom du ministre flamand de l’enseignement et sa politique ?) ». C‘est parfaitement ridicule. Ce qui se passe dans l’enseignement flamand est simplement une des multiples applications « locales » d’orientations décidées et appliquées au niveau européen et visant à la marchandisation de l’enseignement : la mise en concurrence des écoles supérieures et des universités, la marche vers un enseignement hiérarchisé (universités d’élite européennes / universités et écoles de seconde zone au niveau régional), la hausse des frais d’inscription payés par les étudiants,… (pour une explication plus détaillée, je vous invite à lire les articles consacrés à ce sujet dans « Alternative Socialiste » et sur le site www.socialisme.be). Ce sont des problèmes que rencontre aussi l’enseignement francophone et qui peuvent être parfaitement compris – et donc discutés – par les militants francophones. Et, sur cette base, une lutte commune, ou simplement une solidarité active, peuvent parfaitement être organisées.
Mais quelles sont les implications de cette conception « autonomiste » d’Ataulfo ? Que les francophones belges peuvent sans problèmes comprendre le contenu du CPE français et les enjeux de cette lutte mais que ce qui se passe dans l’enseignement flamand est tellement particulier qu’aucun francophone ne pourrait espérer y comprendre quelque chose ? Et pourquoi s’arrêter à l’enseignement ? Pourquoi pas ce genre de raisonnement demain sur les transports publics (STIB, TEC et de Lijn sont des sociétés distinctes), sur les prépensions (dont les systèmes d’accès – par choix personnels ou par démarche collective en cas de restructuration – ne sont pas utilisés de la même manière en Flandre et en Wallonie),… ? Pourquoi se fatiguer à envisager des luttes communes alors que tout est tellement « compliqué » et « différent » ? Résultat : on commence par vouloir inventer « quelque chose de plus souple, intelligent, inventif, adapté à la réalité de ce pays et donc plus "efficace" » et on finit par utiliser les mêmes raisonnements que les bureaucrates syndicaux pour « justifier » la scission communautaire des centrales !
Ataulfo invoque aussi régulièrement l’exemple espagnol au secours de sa vision « autonomiste ». « Dans d’autres pays (Pays-Basque, Catalogne) le mouvement nationaliste ou régionaliste est nettement orienté à gauche, voir à l’extrême gauche parce que la gauche de ces pays a compris la nécessité de défendre l’autonomie politique de ces peuples longtemps opprimés par un Etat centraliste ». A nouveau Ataulfo mélange tout. D’une part, il est parfaitement possible de défendre une politique de lutte contre l’oppression nationale et de soutien au droit à l’autodétermination des peuples à partir d’une organisation unique organisée au niveau concerné (c’est-à-dire dans ce cas l’Etat espagnol). D’autre part, la fragmentation, et parfois l’éclatement pur et simple, de la gauche révolutionnaire sur base régionale dès la fin des années ’70 a été un facteur qui a accéléré – et pas freiné – la crise de la gauche. Cela a conduit une partie importante de cette gauche non pas simplement à reprendre à son compte des revendications régionales légitimes mais surtout à s’adapter platement aux divers nationalismes basque, catalan, galicien, andalou,… (nationalismes « de gauche », mais pas uniquement !) ce qui a permis à ceux-ci de prospérer.
Et il n’y a pas que moi pour dire cela. Dans le dernier numéro de la revue Inprecor (n° 518, juin 2006, p. 24) de la Quatrième Internationale dont fait partie Ataulfo, José Ramon Castanos, un responsable basque de son organisation, conclut en écrivant : « La gauche basque doit récupérer un discours qui associe l’autodétermination et l’idée du socialisme. En premier lieu parce que c’est une idée qui a constitué le fondement même de son identité et qu’elle s’en est peu à peu éloignée, oubliant les revendications sociales (…) ».
Si c’est cela le résultat concret du « modèle » qu’Ataulfo propose pour la Belgique et les relations EAP/ UAG, tout le monde comprendra aisément que ma réponse est : Non merci !
ET POUR FINIR :
Quand j’additionne tout cela et que je note que, sur la même semaine, des membres du secrétariat font reporter une réunion importante de ce secrétariat, ne s’intéressent à une AG d’EAP que parce que cela leur permet de relancer leur couplet sur les craintes de manipulation, la « nécessité » de contrôler les contacts par le seul biais de délégations officielles, la « nécessité » de suivre son petit bonhomme de chemin en Communauté française avant de prendre des initiatives avec les Flamands et surtout, surtout la « nécessité » de ne pas trop se presser,… j’en viens à me demander si ceux-là ont réellement l’énergie et surtout la volonté politique de construire une nouvelle force de gauche.
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Pour une véritable protection des délégués!
La Centrale Générale (FGTB) commence une campagne sur les droits syndicaux
Ce 16 mai s’est déroulé à Saint-Nicolas un débat sur la protection des délégués, où 200 personnes sont venues réagir aux interventions de Rudy De Leeuw (secrétaire fédéral de la FGTB et bientôt président de la FGTB), Marc Rigaux (professeur de droit du travail) et Dirk Vandermaelen (SP.a).
Il s’agissait du début d’une campagne de la Centrale Générale sur les droits syndicaux dans le but d’attirer des candidats pour les élections sociales de 2008.
Stop à l’intervention de la justice dans les conflits collectifs!
Ce point a été introduit par l’exemple d’une grève chez Stora Enso à Gand fin 2005. Une action de grève y avait été perturbée par un huissier. Le piquet avait été interdit de même que la tente des grévistes avec la menace d’une astreinte de 1.000 euros par heure!
Rudy De Leeuw (FGTB) a déclaré à juste titre dans son argumentation contre les interventions judiciaires qu’un piquet de grève fait partie intégrante du droit de grève. De plus, restreindre le droit à la libre expression ou à l’action collective peut mener à la limitation d’autres droits.
Il constatait également qu’il ne reste pas grand chose du “gentlemen’s agreement” de 2001 entre syndicats et patronat (dans lequel les patrons promettaient de ne pas recourir à la justice durant les conflits collectifs). Le seul problème était sa réponse: “il faut interpeller le patronat”. Comme si cela allait suffire…
Dans différents cas de licenciement de délégués le plan d’action était faible pour mettre à l’agenda la défense des délégués au niveau sectoriel ou interprofessionnel. Au mieux y a-t-il eu une manifestation, un cortège funèbre plutôt qu’un début de campagne plus large avec actions de grèves sectorielles et régionales.
Pour le professeur Rigaux de l’Université d’Anvers des arguments juridiques existent contre les requêtes unilatérales, les astreintes, l’utilisation de la procédure du référés,… Ce professeur voit néanmoins un problème important dans l’attitude conservatrice de la justice et spécifiquement de la Cour de Cassation. “Le problème n’est pas d’avoir raison, mais que la justice l’accepte” , selon lui.
Dirk Vandermaelen n’avait lui pas grand chose à dire. Selon lui, le problème revient en première instance aux partenaires sociaux. Il déclarait que, pour le SP.a, le droit de grève est sacré et qu’il revient aux syndicats et au patronat de faire des accords sur ce point. “Si la FGTB veut du travail législatif, nous allons y participer”, promettait-il, non sans s’empresser de rappeller la présence des libéraux au gouvernement… Vandermaelen pensait s’en tirer ainsi facilement.
Comment renforcer la protection des délégués?
Pour le professeur Rigaux il serait utile de changer la loi à l’instar de la France et des Pays-Bas où le patron doit recevoir une autorisation au préalable avant qu’un délégué ne soit licencié sans quoi le licenciement est suspendu et le délégué reste dans l’entreprise. Selon Dirk Vandermaelen il y a déjà une grande protection sur base de la loi de 1991, mais le problème se trouve dans l’application par les Tribunaux. “Avec d’autres juges, on pourrait déjà faire beaucoup”, selon lui.
Rudy De Leeuw, par contre, défendait la proposition de Rigaux pour rendre la protection des délégués impérative sous peine d’annuler le licenciement. Mais évidemment le “mais” a rapidement suivi. Si la loi doit être changée, De Leeuw craint qu’il n’y ait “pas assez de combativité” au Parlement et qu’une réforme ne mène au démantèlement des autres éléments de protection des délégués.
Le droit de grève et la protection des délégués ne sont pas pour nous qu’une question de règles, de procédures et de recours juridique. Un rapport de forces dans la société est l’arme la plus puissante dont on dispose. Commencer une campagne autour de la protection syndicale est un premier pas utile, mais le contenu de cette campagne n’a malheureusement pas été discuté dans ce débat.
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Camp Jeunes
7-8-9 juillet
Résistance Internationale – Etudiants de Gauche Actifs – Blokbuster
Vendredi 7 juillet A partir de 10h
Ouverture: LA RESISTANCE AU NEOLIBERALISME CROIT PARTOUT DANS LE MONDE
Ateliers:
> Job Mc Do, intérim, CPE,… Qu’ est-ce que l’ exploitation capitaliste ?
Plus de flexibilité, cela signifie-t-il plus d’emplois ou plus de profits? Quels salaires sont trop élevés: ceux des travailleurs ou ceux des managers? Mondialisation et patriotisme économique: le capitalisme est-il un système viable ? Toujours plus de contrats précaires; comment obtenir des vrais emplois avec des vrais salaires?> Libéralisme, réformisme, religions et marxisme: Quelle vision du Monde ?
Bush, Ben Laden : La religion détermine-t-elle la politique ? Clash des civilisations ou crise du capitalisme? Matérialisme ou idéalisme ? L’homme est-il un loup pour l’homme? Y a t-il des bons et des mauvais patrons ? Charité ou solidarité ?> L’oppresion de la femme, quelque chose d’ inévitable?
Quelle est l’origine de la famille? L’éducation doit-elle reposer sur les épaules des parents? Des femmes chefs d’Etat, est-ce cela l’émancipation? Faut-il changer les hommes ou la société?> Qu’ est-ce que l’Etat ?
Occupation militaire, Guantanamo et prisons secrètes en Europe: pour notre sécurité ou pour celle des multinationales? Pourquoi à nouveau des états d’urgences et des couvre-feu prennent-ils place ? Picanol, grand banditisme et délinquance, la justice est-elle la même pour tous ? Tolérance zéro, nettoyer les quartiers au karscher ou développer les services à la population, construire des logements décents pour tous,…?En soirée: projection grand écran. Film et Débat: THE TAKE
Dans les années ‘90, la politique néolibérale a rempli les coffres des multinationales et de la classe politique corrompue en Argentine. L’économie argentine s’est écroulée comme un château de carte. Le gouvernement De La Rua (1999-2001) a tenté d’appliquer le programme du FMI. Une révolte de masse en Argentine contre le diktat du FMI a balayé 4 présidents en deux semaines fin 2001. Des milliers d’usines ont été abandonnées par les patrons qui ont foutu le camp les poches remplies de pognon. "The take", réalisé en 2004, relate le mouvement d’occupation d’entreprises par les travailleurs.
Samedi 8 juillet
Ateliers:
> A la lumière de la révolution espagnole: Anarchisme ou Socialisme ?
Guerre civile ou révolution ? Comment les captalistes en sont-ils arrivés à soutenir Franco? Front populaire ou front unique des travailleurs ? Quel rôle a joué l’URSS de staline ? Pourquoi la révolution espagnole a-t-elle échouée ?> Mai ‘68 et le parallèle avec la lutte contre le CPE
Des universités à la grève de millions de travailleurs en France…l’autorganisation des jeunes et des travailleurs ? Réformisme ou révolution ? Quel rôle a joué le PCF ? Pourquoi le mouvement contre le CPE n’a-t-il pas abouti à la Grève Générale ? Qu’est-ce qui a manqué pour obtenir une victoire complète contre Chirac, de Villepin et Sarkozy?> L’ expérience de la Guerre du Vietnam pour le mouvement antiguerre
Quelle similitude avec la guerre en Irak ? Pourquoi l’impérialisme américain a été forcé de retirer ses troupes ? Pourquoi le mouvement ouvrier irakien n’a pas la capacité d’organiser la résistance contre l’occupation, comme ce fut le cas au Vietnam? Quelle est la nature et le rôle des Al Sader, Zarqaoui & co. Va t-on vers une intervention militaire en Iran ?> La lutte pour le socialisme en Amérique Latine, de Che Guevara à aujourdhui !
Che Guevara: plus important que son portrait, quelles sont ses idées ? Guérilla ou action de masse ? Chili et Nicaragua, pourquoi le capitalisme n’a pas été renversé ? Chavez et Morales vont-ils résoudre les problèmes sociaux? Populisme de gauche ou socialisme ? Quelle solution pour les masses en Amérique latine ?Après Midi: Détente et Sport: natation et détente au bord de l’eau, Match de foot, Volleyball, pétanque,..
En soirée: BBQ
Nuit: Fiesta
Meeting: UNE NOUVELLE VOIE POUR LES JEUNES ET LES TRAVAILLEURS
Y en a marre de la politique néolibérale. Le PS et le SP.a participent à tous les mauvais coups contre les acquis sociaux. Ils ont particpé à la casse des pré-pensions. Quel parti a représenté les centaines de milliers de travailleurs en grève? Avec le Plan Vandenbroucke et le Plan Arena, le PS et le SP.a veulent que l’enseignement deviennent une marchandise au service des entreprises. Pour arrêter les plans d’austérité et faire reculer les partis fascistes, nous avons besoin d’un nouveau parti des travailleurs. Des initiatives ont été prises pour construire une nouvelle force à gauche du PS-Sp.a et d’Ecolo-Groen.
Dimanche 9 juillet. Nos Campagnes
DES EMPLOIS, PAS DE RACISME ! «Il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme» Malcom X
Suite à la mort de Joe, un nombre important de remarques racistes ont été scandées par les politiciens. Le FN et le VB se régalent. Ce climat met en confiance les brutes fascistes pour exécuter leurs actes de violence comme à Anvers. Nous allons lutter contre la violence raciste, mais aussi contre ce système qui engendre le racisme. Les 4 grandes banques en Belgique ont fait un profit combiné de près de 10 milliards d’euros en 2005. Un petit groupe de capitalistes s’accaparent des profits exorbitants. Et cela tandis que la population est de plus en plus confrontée au manque de logements sociaux, à la désintégration du système d’éducation, à l’extension des emplois précaires et à l’affaiblisement du pouvoir d’achat. Le fossé entre riches et pauvres ne cesse de croître. Les patrons et leurs potes au gouvernement stimulent les idées racistes pour détourner l’attention sur cette contradiction. Le FN et le VB leurs emboitent le pas, et cachent les vrais profiteurs en pointant les immigrés comme responsables de la crise. Le racisme divise la jeunesse et les travaileurs. Cela affaiblit la capacité de riposte du mouvement ouvrier. Les politiciens traditionnels sont incapables d’arrêter l’extrême-droite. Au contraire, leur politique antisociale pousse toujours plus de gens à orienter leurs votes pour le VB ou le FN. Les partis fascistes sont les pires ennemis de la jeunesse et des travailleurs; ils veulent une politique néolibérale encore plus dure. Il nous faut une opposition de gauche crédible contre la politique antisociale. Nous voulons lancer une nouvelle campagne antifasciste du côté francophone ! BlokBuster apportera son expérience immense à sa construction et continuera ses actions en Flandre.
7% du PIB pour l’ enseignement !
Le plan Vandenbroucke, c’est une coupe sombre dans le budget de l’enseignement supérieur flamand. Actuellement, celui-ci est de 1,15 milliard d’euros alors que Dexia a réalisé un profit de 1,2 milliard d’euros en 2005. L’enseignement est un secteur sous-financé depuis des années. En 1980, 7% du PIB était consacré à l’enseignement. Aujourdhui moins de 5.6% du PIB y est encore consacré. Vandenbroucke veut appliquer la déclaration de Bologne et l’AGCS, un accord de l’OMC qui vise la privatisation de tous les services. Son plan vise à mettre les institutions en concurence sur le financement, ce qui les forcera à chercher des moyens dans le secteur privé et à reporter les coûts sur les étudiants. Pour accéder à l’université et aux écoles supérieures, on devra débourser des milliers d’euros pour les minervals comme aux Etats-Unis ou en Angleterre. Pour Vandenbroucke, la KUL doit devenir l’université réservée à l’élite. Une bonne partie des étudiants de Louvain n’auront ainsi plus accès à leur université. Certaines institutions seront plus accessibles que d’autres, mais cela se fera au détriment de la qualité de l’enseignement vu le manque de moyens. Les entreprises dicteront leurs lois aux institutions car celles-ci seront complètement dépendantes de leurs fonds. Du côté francophone, Arena propose un partenariat entre le public et le privé en ce qui concerne le financement des écoles. Pour le PS-SP.a, l’enseignement doit être centré sur le besoin des patrons et du marché du travail et non sur l’épanouissement de chacun. Le succès des manifestations à Bruxelles, Anvers et Gand a illustré que les étudiants et les membres du personnel ne sont pas dupes. Les délégués étudiants d’EGA et la délégation syndicale de la VUB ont joué un role moteur pour développer le mouvement.
Ateliers (Matin) :
> Qu’ est-ce que le Plan de Vandenbroucke? Un enseignement gratuit et de qualité pour tous: comment y arriver?
> Comment stopper la violence fasciste ? Comment combattre le racisme et le fascisme ?Ateliers (Après Midi) :
> Enseignement: Comment préparer au mieux la rentrée ? Après Bruxelles, Gand et Anvers, comment continuer?
> Comment construire une Nouvelle Campagne antifasciste en Wallonie ? Quels types d’ actions entreprendre ?Clôture: NOTRE CAMPAGNE D’ETE
LIEU? PRIX?
Le Camp jeunes se déroulera à ZANDVLIET
Le Camping se situe près d’Anvers, Train Anvers central: prendre le bus à la place Roosevelt
L’ accueil, l’inscription et l’installation des tentes débutera vendredi à 10h, il faut amener sa tente, son matelas, son sac de couchage.
Prix: 25 euros pour les trois jours, Cela comprend le logement, l’infrastructure et les repas
+ infos: 02.345.61.81 / 0472. 41.62.78
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Le racisme tue! Seule une politique sociale peut enrayer la croissance de la violence
De l’emploi, pas de racisme! Tout ce qui nous divise, nous affaiblit !
La violence raciste et la violence « inutile » ont été au coeur des débats ces dernières semaines. A la Gare Centrale de Bruxelles, Joe Van Holsbeeck a été assassiné pour son lecteur MP3. A Bruges, un groupe de néo-nazis a attaqué deux hommes, dont un est toujours dans le coma. A Anvers, Hans Van Themse a voulu « tuer autant de macaques que possible ». Bilan: deux mortes et une blessée grave. Un peu plus tôt, on avait retrouvé le corps de Mohamed Bouazza, lui aussi probablement victime d’un attentat raciste. Le choc et la colère sont énormes.
Nous ne voulons pas nous limiter à la sympathie et à la colère, mais également examiner ce que nous pouvons faire contre l’augmentation des actes de
Anvers: Halte à la violence raciste!
Jeudi 11 mai, Oulemata et Luna, qui n’avait que deux ans, ont été assassiné par Hans Van Themse. Arrivé au centre ville avec un fusil, il a visé et tiré sur des personnes parce que l’une portait le voile et l’autre était noire. Ce drame s’est déroulé dans des endroits très fréquentés, ce qui permet mieux de comprendre pourquoi la violence est devenue très concrète pour de larges couches de la population : « On aurait pu nous aussi être là au même moment ». Le choc créé par ce crime raciste a conduit à une réaction émotionnelle auprès de milliers de personnes.
De tels meurtres racistes ne pouvaient que provoquer une grande discussion sur la responsabilité du Vlaams Belang et sur le racisme. Bien que l’assassin ait été un raciste passablement déconnecté du monde, nous devons nous demander pourquoi de tels types se sentent aujour-d’hui suffisamment en confiance pour passer à l’acte. La famille de Luna a dit que Hans Van Themse “est un jeune homme qui a été élévé dans un environnement qui s’attache à l’idéologie du Vlaams Belang“. En effet, non seulement le grand-père et le grand-oncle de Van Themse sont allés se battre pendant la guerre sur le Front de l’Est avec les SS, mais son père participe aux activités du Voorpost (le service d’ordre du VB) et sa tante est parlementaire du VB !
Le VB a évidemment renforcé le courant d’idées racistes, mais la direction de ce parti n’est pas la seule à le faire. Les partis traditionnels se déclarent souvent “anti-racistes”. Cela ne les empêche pas de mener avec enthousiasme une politique d’exclusion et de division. A titre d’exemple, le débat sur la régularisation des sans-papiers est entouré en Flandre d’une rhétorique de répression et de criminalisation de ceux-ci.
De même, quand on parle de salaires, la comparaison est toujours faite avec les travailleurs des pays à salaires moindres et de plus en plus avec les étrangers qui, avec ou sans papiers, travaillent ici. Patronat et gouvernement font tout pour dresser les travailleurs les uns contre les autres, mais déclarent ensuite que le racisme est mauvais! Ils ne vont évidemment pas nous dire franchement qu’ils veulent s’attaquer à nos salaires afin d’augmenter encore plus leurs profits. Non, ils vont prétendre que c’est à cause des bas salaires des autres travailleurs et pour rester « compétitifs ».
Le terreau de l’extrême-droite
La pauvreté augmente
– risque de pauvreté en Belgique: 15,2%
– risque de pauvreté des chômeurs: 32%
– risque de pauvreté des locataires: 24,6%Le travail au noir: imposer des salaires plus bas et de moins bonnes conditions de travail
-En 1998, le travail en noir a été estimé représenter en Belgique entre 12 et 20 % du PIB. La Commission Européenne déclare que ce type de travail est en augmentation partout en Europe.
-Selon des chiffres de la Direction générale Contrôle des lois sociales, il s’avère que 40 % des entreprises contrôlées est coupable de travail au noir. L’embauche de sans-papiers en fait partie. Des 14.611 entreprises contrôlées en 2002, 547 d’entre exploitaient des sans-papiers.Le logement de plus en plus cher
– Le prix d’un appartement à Saint-Gilles (Bruxelles) a augmenté de 46 % en deux ans (chiffre de 2005).
– Entre 1997 et 2004, le prix moyen d’un appartement en Flandre a augmenté de 260% (de 45.300 euros à 128.702 euros).
– Les loyers bruxellois ont augmenté en moyenne de 25 % entre 1998 et 2001et de 70% entre 2001 et 2005.Comment lutter contre le racisme?
La situation difficile dans laquelle se retrouvent beaucoup de travailleurs et de chômeurs et les discours du gouvernement et du patronat offrent un terreau fertile aux opinions racistes et à leur croissance. Alors que la pauvreté grandit (15 % des Belges sont officiellement pauvres), nous devons travailler toujours plus, être plus rentables, dans des emplois toujours plus précaires alors que les richesses augmentent. Le racisme peut ainsi fleurir et s’épanouir.
A défaut d’instruments pour organiser la lutte contre la politique néolibérale et antisociale, une marge de manoeuvre existe pour l’extrême-droite en tant que moyen d’expression électorale d’un mécontement passif. Il faut forger des instruments de lutte (des syndicats combatifs et démocratiques, un nouveau parti des travailleurs) avec lesquels nous pourrons réclamer des comptes aux vrais responsables plutôt qu’à ceux qui sont encore plus mal lotis que nous.
Dans une Carte blanche parue dans plusieurs quotidiens flamands sous le titre “Le racisme est notre responsabilité collective”, une série de militants de gauche, de professeurs et de philosophes expliquent qu’il est temps d’une “réflexion collective, politique et sociétale”. Ils déclarent qu’il est nécessaire de se servir de tous les moyens juridiques et politiques possibles contre le Vlaams Belang. Ils demandent aussi que toutes les discriminations soient combattues, notamment au moyens des quotas d’embauche, et que les médias luttent contre le racisme au quotidien.
Avec de telles mesures, on peut prédire que le racisme ne diminuera pas. Car c’est la politique néolibérale qui doit clairement être mise en cause et combatue. Face au chômage parmi les immigrés et les jeunes, il faut une redistribution du travail: 32 heures sans perte de salaire et avec embauche compensatoire.
Des opinions racistes ne peuvent être combattues que sur base d’une telle lutte unifiée. Lors des piquets et actions contre le Pacte des Générations, ce qui était demandé en premier lieu à un travailleur, ce n’était pas de quelle origine il était, mais plutôt quelle était sa volonté d’action contre les attaques sur nos pensions.
L’absence d’alternative politique pour les travailleurs permet au racisme de croître. De nouveaux procès contre le VB ne vont pas y changer grand chose, au contraire. La meilleure arme pour combattre le racisme est la création d’un nouveau parti des travailleurs capable de lier la lutte quotidienne à un programme politique visant à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et de leurs familles. En nous battant ensemble pour nos droits, les véritables responsables des problèmes politiques vont se démasquer. Et il sera clair alors qu’il ne s’agit pas du voisin d’origine marocaine, mais des patrons dont les profits exorbitants sont fait sur notre dos à tous.
Transformer le mécontentement passif en résistance active, voilà à la fois le défi pour un nouveau parti des travailleurs et la seule possibilité de lutter efficacement contre la croissance électorale continue de l’extrême-droite.
La tristesse est-elle d’Anvers?
Le conseil communal d’Anvers a essayé de dominer entièrement les protestations. La Marche Silencieuse du 26 mai avait comme slogan principal “ Het verdriet is van A ” (Jeu de mot : La tristesse vient de vous/ la tristesse vient d’Anvers). La Gazet Van Antwerpen a écrit que le slogan « était associé à la campagne de promotion de la ville d’Anvers avec la lettre « A » ensoleillée. C’est pourquoi un autre slogan plus neutre aurait été plus adéquat.”
Le conseil communal d’Anvers veut intégrer la tristesse et la colère face aux meurtres dans sa campagne publicitaire alors qu’il affirme vouloir éviter la récupération politique… Et ce n’était qu’après une forte insistance des familles des victimes qu’un slogan contre le racisme a été ajouté !
En solidarité et en sympathie avec les familles des victimes, nous n’avons pas voulu manifester contre l’interdiction d’opinions allant à l’encontre du conseil communal qui a organisé la marche. Mais c’est aussi à cause de notre sympathie et de notre solidarité que nous voulons nous organiser pour mener une politique efficace contre le racisme et le terreau sur lequel il peut se développer.
Pour cela, nous devons aller à contre-courant d’un conseil communal qui s’intéresse surtout aux projets de prestige et aux campagnes publicitaires et pas aux attentes réelles des travailleurs et leurs familles.
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Halte à la violence raciste!
Tout ce qui nous divise nous affaiblit!
Le dimanche après la tuerie d’Anvers, une manifestation qui a pris pour point de départ le siège du Vlaams Belang a rassemblé plusieurs milliers de personnes à Bruxelles. On pouvait lire sur les banderoles “le VB tue”. Il est certain que les déclarations racistes de Dewinter et des autres envers la communauté maghrébine après la mort de Joe ont encore renforcé le climat de haine crée par le VB ces dernières années. Cela a mis en confiance les brutes fascistes pour commettre leurs actes de violence.
Blokbuster, notre campagne anti-raciste, a mené dans le passé plus d’une campagne contre la violence des néo-nazis. En 2004, nous avons organisé une campagne contre la violence d’extrême droite à Turnhout. Sur base de cette campagne, le calme est revenu dans la ville. Mais les émeutiers de Turnhout sont allés à Bruges où ils ont été impliqués dans l’agression de deux hommes près du café skinhead De Kastelein. Si nous nous organisons partout, nous pouvons stopper la violence! Rejoins Blokbuster!
Patrick Janssens, le bourgmestre d’Anvers, a déclaré à la télé que “nous n’avons pas besoin de grandes analyses politiques mais bien de calme”. Belle manière d’éviter de regarder les problèmes sociaux sur lesquels se développe le racisme!
La population est sans cesse confrontée au manque de logements sociaux, au peu de moyens accordés à l’enseignement, à la progression des emplois précaires, à l’affaiblissement du pouvoir d’achat. Le terreau idéal pour les idées racistes, ce sont les politiciens traditionnels qui l’entretiennent en menant une politique néolibérale.
Les allocations ne suivent pas la hausse du coût de la vie. Le fossé entre riches et pauvres ne cesse de croître: la pauvreté frappe officiellement 15% de la population tandis que les actionnaires s’accaparent des profits records. Patrons et politiciens stimulent les idées racistes et nationalistes pour détourner l’attention de cette contradiction et diviser les travailleurs. Les capacités de riposte du mouvement ouvrier sont ainsi affaiblies.
Le FN et le VB cachent les vrais profiteurs en pointant du doigt les immigrés. Vu l’absence d’alternative crédible à gauche, ils profitent du mécontentement croissant de la population alors qu’ils réclament une politique néolibérale encore plus dure. Leur propagande infecte la société et pousse des jeunes à passer aux agressions violentes et aux meurtres contre les étrangers.
De nouvelles mesures institutionnelles et judiciaires comme la suppression du financement public de ces partis ne vont pas briser l’implantation du VB et du FN. Cette tâche ne pourra être réalisée que par une opposition de gauche résolue à la politique antisociale.
Pour faire reculer le racisme, un nouveau parti des travailleurs est nécessaire, un parti doté d’un programme qui lutte pour des emplois convenables et l’accès à un logement décent pour tous, pour une augmentation des moyens consacrés à l’enseignement et à des services publics de qualité, pour l’unité entre tous les travailleurs. Une telle politique serait aussi la meilleure réponse à apporter à la violence “gratuite”.
Après un incident violent survenu il y a quelques années dans un bus bruxellois, le chauffeur avait déclaré: “Donne du boulot à tous ces jeunes, et la moitié des problèmes seront déjà résolus”. Cela reste tout aussi vrai aujourd’hui.
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C’est pas les immigrés qu’il faut virer, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer !
Manifestation à Gand ce samedi 20 mai, 14h00 au « Zuid »
Tandis que l’extrême-droite, à Anvers et ailleurs, démontre à quoi mène son discours raciste, le gouvernement continue de faire la sourde oreille aux revendications des sans-papiers. Il criminalise donc des gens dont le seul tort est d’avoir voulu fuir la guerre, la misère ou encore la famine que connaissent leur pays. En rendant ainsi criminels les victimes des politiques de pillage des puissances occidentales dans les pays du tiers-monde, le gouvernement se rend coupable lui-aussi de participer à la propagation des idées racistes au sein de la population.
Face à l’indifférence du pouvoir en place, face à l’exploitation dont ils sont victimes en étant forcés de travailler au noir pour des salaires de misère, les sans-papiers se sont mobilisés, et ce sont aujourd’hui 33 endroits, principalement des églises, qui sont occupés. Plus de 45.000 sans-papiers ont laissé leurs coordonnées à l’UDEP (Union de défense des sans-papiers) sur les lieux d’occupations en vue de la régularisation pour laquelle ils luttent. Jeunes et travailleurs se mobilisent aussi pour obtenir la régularisation des quelques 100.000 sans-papiers qui vivent sur le territoire belge. Entre autres, près de 3.000 personnes s’étaient rassemblés à Liège contre les centres-fermés où sont détenus les sans-papiers dans des conditions infâmes. 10.000 personnes s’étaient également réunies à Bruxelles pour une manifestation en faveur de leur régularisation. Et cela au début du mouvement !
La lutte doit continuer, car la régularisation des sans-papiers nous concerne tous. Leur exploitation par des patrons peu scrupuleux fait pression à la baisse sur les salaires de tous, et cela fait partie intégrante de la lutte anti-raciste.
On avait déjà pu voir au moment du meurtre de Joe à quel point les propos racistes pouvaient librement être tenus par les politiciens et dans les médias.
On voit maintenant que ce climat ne peut que rendre les fascistes plus confiants en eux pour commettre leurs crimes, comme à Anvers jeudi dernier.
Mais stigmatiser une communauté, entretenir le racisme, est de loin plus facile que de mettre en lumière les véritables causes des problèmes que nous rencontrons. C’est l’enseignement aux moyens toujours plus modestes qui laisse chaque année plus de jeunes en décrochage, le manque d’emplois ou encore les conditions de travail sans cesse plus dures qui permet à la violence et au racisme d’émerger.
Une telle situation n’existe pas à cause des étrangers, désignés comme responsables uniquement pour épargner les patrons d’entreprises qui réalisent de juteux bénéfices tout en attaquant nos conditions de vie ainsi que le gouvernement à leurs ordres.
Tout ce qui nous divise nous affaiblit, mobilisons-nous contre le racisme !
Soutenons les sans papiers dans leur lutte !
- Suppression de tous les centres fermés pour étrangers et arrêt des expulsions !
- Régularisation immédiate de tous les sans-papiers !
- C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes ! Aide massive aux luttes du monde néo-colonial !
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Stop à la commercialisation de l'enseignement!
Au tournant de la dernière décennie, la Table Ronde des Industriels européens, un des plus puissants lobbies du grand capital européen, a décidé qu’il fallait des réformes dans l’enseignement supérieur. L’enseignement supérieur, trop accessible, laissait sortir trop de diplômés. Il fallait être plus en phase avec les besoins des entreprises.
Marijke Decamps
En Flandre, l’américanisation de l’enseignement s’est déroulée en plusieurs phases. Il y a d’abord eu la Déclaration de Bologne uniformisant l’enseignement supérieur européen, à l’origine du système semestriel, du système des bachelors et des masters, des nouvelles dénominations des formations, du décret sur la flexibilité, de l’adaptation du système des points,… Aujourd’hui, c’est le volet financier qui est à l’ordre du jour, sous la baguette de Frank Vandenbroucke, le ministre de l’emploi et de l’enseignement.
Cette réforme ne touchera pas que la génération actuelle d’étudiants et de personnel, elle déterminera la nature de l’enseignement supérieur pour les générations futures. Il y a là un choix de société à faire : réserver les moyens aux plus riches pour qu’ils le soient encore davantage ou bien les mettre à la disposition de la collectivité.
Manif à Anvers couronnée de succès grâce à EGA!
Suivant d’autres manifestations, un petit millier de manifestants ont défilé le 29 mars à Anvers à l’appel des trois syndicats, du VVS (équivalent flamand de la FEF) et d’EGA. La manif était très animée et nombre d’étudiants se sont glissés spontanément dans la délégation d’EGA. Nous avons canardé le plan Vandenbroucke et la politique néo-libérale à coups de slogans bien sentis. Après la manif, quelque 60 étudiants et membres du personnel ont participé à un meeting d’EGA pour discuter de la suite à donner au mouvement.