Tag: Anvers

  • Des emplois, pas de racisme

    De même que la moisissure révèle un système pourri, l’extrême-droite engrangera probablement à nouveau une victoire lors des élections communales toutes proches. La croissance continuelle du Front National suit l’exemple de la percée du Vlaams Belang. Les causes de cette croissance sont évidentes : l’insécurité croissante sur le plan du logement et de l’emploi et l’absence totale d’un parti avec une assise large qui puisse défendre nos intérêts sur ces thèmes.

    Geert Cool

    L’extrême-droite se profile sur ce terrain avec des solutions bidon : les victimes de la situation sont présentées comme responsables : les immigrés servent de bouc émissaire alors que la pauvreté parmi eux atteint des niveaux records. Tandis que 15% de la population belge vit dans la pauvreté, ce pourcentage frôle les 50 % dans des quartiers immigrés comme Borgerhout à Anvers ou Cureghem à Bruxelles. Est-ce que ce sont les immigrés qui restructurent les entreprises et licencient ? Sont-ils responsables des loyers trop élevés ?

    Les partis comme le VB ou le FN existent et arrivent à croître sur base du mécontement passif de la population face à des conditions de vie qui ne cessent de se détériorer. Le FN compte à peine 450 membres et a traversé une dizaine de scissions, mais malgré tout cela, il pourrait atteindre jusqu’à 20 % des votes dans les villes les plus importantes lors des prochaines élections communales.

    Ce mécontement passif doit laisser la place à une résistance active! Combattre l’extrême-droite ne se fait pas en rentrant dans les manoeuvres politiciennes ni devant les tribunaux et encore moins avec des discours condescendants sur leurs électeurs, mais en construisant activement une réelle opposition contre la politique antisociale !

    Organisons-nous pour lutter avec une série de revendications sociales qui s’en prennent aux véritables causes de la crise. Au lieu de s’attaquer aux chômeurs, il faut s’attaquer au chômage ! Au lieu de criminaliser les pauvres, nous devons attaquer la pauvreté ! Au lieu de s’en prendre à la main-d’oeuvre étrangère, nous devons combattre ceux qui profitent du travail en noir!

    C’est dans le feu de la lutte pour l’amélioration de nos conditions de vie que nos ennemis et nos alliés apparaissent clairement. Tous ensemble, c’est contre le gouvernement et le patronat que nous devons nous battre ! Aucun soutien n’est à espérer des partis traditionnels qui sont responsables des atteintes aux conditions de travail et de vie des salariés et de leurs familles.

    Organisons nous ! Construisons une alternative politique !

    La campagne antifasciste Blokbuster et sa version francophone Résistance Internationale seront présentes sur beaucoup de festivals pour récolter le soutien nécéssaire pour mener nos actions. Mais encore plus, vous pouvez soutenir cette lutte activement : organisez-vous et participez à nos actions antiracistes !

    Discutez avec nous de la construction d’un nouveau parti des travailleurs et de la nécessité d’une société basée sur les besoins de la majorité et non plus d’une minorité de riches!

    Contre le FN : lancement d’une campagne francophone antiraciste

    La campagne antifasciste Blokbuster est maintenant renforcée par la présence d’un pendant francophone. Résistance Internationale mène une campagne contre le FN et l’extrême-droite en général. Nous lançons cette campagne à l’approche des élections communales, où un dimanche noir est à craindre à Bruxelles et en Wallonie.

  • Réponse du MAS au Secrétariat fédéral sur sa participation au sein d’UAG

    Le Bureau Exécutif du MAS, 8 juin 2006

    Camarades,

    La lettre émanant du secrétariat fédéral d’Une Autre Gauche – et plus encore le communiqué de quatre « initiateurs » d’UAG (Alain Van Praet, Freddy Dewille, Corinne Gobin et Jean-Claude Deroubaix) voulant imposer un gel de toutes les réunions et activités de cette initiative – mettent en cause l’attitude du MAS (LSP en Flandre) au sein d’UAG. Les « initiateurs » nous rendent quasiment responsable de tous les problèmes que rencontre UAG et de son trop faible développement depuis trois mois tandis que le Secrétariat nous demande avec insistance de nous déterminer face à une série de « décisions » concernant le fonctionnement d’UAG.

    Nous sommes en désaccord avec cette approche qui consiste à dire que nous faisons régulièrement des « manœuvres », comme avoir tenté d’imposer notre projet de tract pour le 1er mai et de forcer une fusion d’ Une Autre Gauche (UAG) et d’Een Andere Politiek (EAP). Cela est faux. Nous ne sommes pas coutumiers de ce genre de pratique. Nous avons soumis à la discussion – lors d’une réunion prévue expressément pour cela – une proposition de tract qui, pour nous, permettait de réunir les deux initiatives pour une première apparition publique commune et nous n’avons rien imposé. Et nous avons proposé de travailler ensemble à Bruxelles, une ville où vivent les deux communautés, afin de ne pas avoir des réunions et des activités locales séparées pour les Flamands et les francophones.

    Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls visés par ces accusations de « manœuvres ». Corinne Gobin, dans sa lettre de démision du Secrétariat Fédéral (2 juin), écrit que la position de Jef Sleeckx quant à l’utilisation du terme « gauche » est elle aussi une manoeuvre. Elle prétend que si Jef Sleeckx propose de ne pas utiliser ce terme, ce ne serait pas pour la raison qu’il explique, mais parce qu’il céderait à la pression des partis traditionnels qui reprennent des idées du VB.

    Pourtant Sleeckx se présente ouvertement comme un socialiste dans la presse alors que le SP.a a retiré ce mot de son nom. Sleeckx pense qu’utiliser le terme « gauche » est un frein à la participation de militants et de délégués de la CSC/ACV et plus largement de travailleurs issus du mouvement ouvrier chrétien. Nous ne sommes pas d’accord avec lui sur ce point. Mais Corinne, qui, à notre connaissance, n’a jamais été en Flandre voir le travail d’EAP, préfère se baser sur ses préjugés sur la Flandre et la gauche en Flandre plutôt que sur une discussion sérieuse des arguments de Sleeckx pour expliquer la position de celui-ci. Sa conclusion est éloquente : « …son (Jef Sleeckx) programme se réduit à « Faites-moi confiance car je vais respecter ce que vous me direz de faire. Expliquez-moi ce que vous voulez et j’en ferai mon programme ». « Là nous sommes au degré zéro de la politique,… ». Jef serait donc d’après elle un populiste manoeuvrier.

    Mais, plus fondamentalement, les problèmes de « fonctionnement » nous semblent dus avant tout à la volonté de certains « initiateurs » d’UAG de garder le monopole de la décision par un refus de dicuter et cela au mépris de la démocratie dont ils se revendiquent.

    Nos positions par rapport à Une Autre Gauche ont déjà été expliquées à plusieurs reprises dans notre matériel propre ( journal « Alternative Socialiste » / site www.socialisme.be ) mais également dans le courrier posté sur le forum : lettre du Bureau Exécutif du MAS-LSP par rapport au tract du 1er Mai (25 avril) et lettre des 8 membres du MAS présents à la dernière AG fédérale en réaction au PV de cette AG (17 mai). Les a-t-on lues (et comprises) ? A défaut, cela expliquerait-il pourquoi nos positions ne sont pas présentées de manière correcte dans la lettre au nom du SF? Il nous semble donc indispensable de revenir sur les points essentiels de notre politique avant d’aborder les autres questions.

    1. Le MAS est pour un nouveau Parti des Travailleurs

    Depuis 1995, nous plaidons pour un nouveau parti des travailleurs (« travailleurs » au sens large de ce mot, c’est-à-dire les travailleurs actifs et non actifs; wallons, flamands, bruxellois, immigrés et sans papiers; encore étudiants ou déjà à la retraite; actifs dans des entreprises ou cherchant de l’emploi, FGTB et CSC) qui se profile clairement à gauche, un parti capable de rassembler tous ceux qui sont prêts à lutter – en paroles et surtout en actes – contre la politique néo-libérale que mènent tous les partis traditionnels aux différents niveaux de pouvoir.

    Cette nécessité est devenue encore plus criante – et a été perçue par un nombre grandissant de gens – depuis la lutte contre le Pacte des Générations l’an dernier lorsqu’aucun des partis représentés au parlement ne s’est fait l’écho des centaines de milliers de travailleurs qui ont fait grève contre ce Pacte.

    Cette nouvelle voix, nous voulons qu’elle se fasse entendre pas seulement au moment des élections, mais tous les jours dans les entreprises, les quartiers, les écoles et partout où les opprimés sont prêts à résister.

    Comment un tel parti large pourra-t-il se développer ? Pas simplement en réunissant les gens qui aujourd’hui sont déjà conscients de la nécessité de s’opposer totalement à la politique néo-libérale ou au capitalisme. Mais en se tournant résolument vers des couches plus larges de militants et de délégués syndicaux, de jeunes, de sans-papiers qui peuvent comprendre eux aussi cette nécessité et s’engager… pour autant qu’on aille à leur rencontre et qu’on discute avec eux.

    Le MAS est prêt à collaborer avec toutes les autres forces de gauche pour construire ce parti. Mais gagner ces couches larges à la construction de ce parti (c’est-à-dire de penser en termes de milliers de personnes et pas de centaines ou de dizaines comme aujourd’hui!) implique de discuter avec ces gens, de participer à leurs luttes, de les impliquer dans les combats que nous menons, de mener un débat politique sérieux sur ce que nous voulons faire ensemble, de construire une confiance politique entre les organisations politique existantes et les nombreuses personnes non organisées politiquement qui nous rejoindront,…

    Ce processus prendra du temps et de l’énergie et passera sans doute par plusieurs étapes successives de coopération renforcée. Un tel parti ne peut donc pas être créé en quelques semaines. Ce qui n’est pas une raison pour ne pas commencer à travailler aujourd’hui !

    Le MAS est prêt à s’intégrer dans un tel parti large, à y fonctionner en tant que tendance et à y défendre son orientation anticapitaliste et socialiste aux côtés d’autres tendances et d’autres options. Car nous pensons que ce parti devra être – pendant sa phase de construction comme après – un lieu de débats et de confrontations d’idées et que ce débat sera un moteur pour le développement d’un parti large et non un frein.

    2. Deux initiatives pour un nouveau parti de gauche…

    Deux initiatives sont nées au cours des derniers mois avec comme objectif commun d’aboutir à la création d’un nouveau parti à gauche des PS/Sp.a et Ecolo/Groen.

    Après avoir fait campagne ensemble contre le projet de Constitution Européenne, Jef Sleeckx (ex-parlementaire SP.a), Lode Van Outrive (ex-député européen SP.a) et Georges Debunne (ancien président national de la FGTB) ont lancé une initiative pour Une Autre Politique (Een Andere Politiek – EAP). Au cours des six derniers mois, Sleeckx a participé à des dizaines de discussions avec des groupes de délégués et de militants syndicaux et tenu des meetings locaux dans plusieurs villes. A la suite de ces diverses discussions, des groupes locaux de cette initiative se sont mis en place dans plusieurs endroits et font vivre et progresser la discussion sur la nécessité d’une politique alternative au néo-libéralisme et d’une nouvelle formation politique de gauche. Une première Assemblée Générale de cette initiative aura lieu le 17 juin.

    Un peu plus tard, quelques militants francophones (Alain van Praet, Freddy Dewille, Corinne Gobin, Jean-Claude Deroubaix) ont, avec le soutien d’une trentaine d’autres signataires, lancé un appel « Une Autre Gauche est Nécessaire » qui a été finalement publié dans « La Libre Belgique » le 28 février. Sur base de cet appel, ils ont appelé à une Assemblée qui a réuni une soixantaine de personnes et donné naissance à l’initiative « Une Autre Gauche est Nécessaire » (UAG).

    Le MAS participe à EAP et jusqu’ici à UAG dans la mesure où elles représentent des pas en avant pour les gens qui cherchent une alternative politique à gauche. Dans ces deux initiatives, nous défendons notre perspective politique d’un nouveau parti des travailleurs (telle que nous l’avons expliquée au point 1). Mais nous portons une appréciation différente sur le contenu et les perspectives de ces deux initiatives.

    3. …et deux approches différentes

    L’initiative EAP n’a pas démarré par la confection d’un programme complet pour un nouveau parti. Ses initiateurs ont préféré lancer une discussion large sur la critique de la politique néo-libérale actuelle et la nécessité d’une autre politique auprès de centaines de délégués et de militants syndicaux et d’autres militants et travailleurs. Leur objectif est de stimuler la volonté de construire une nouvelle politique parmi des couches plus larges que celles qui se mobilisent habituellement avec la « petite gauche radicale ». La concrétisation d’un programme et la création d’un nouveau parti doivent venir progressivement et émerger du débat avec ces couches plus larges. Enfin, les initiateurs d’EAP ont insisté dès le départ sur leur volonté de construire une initiative nationale tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles.

    Si l’objectif final que se donne UAG – un nouveau parti à gauche des partis socialistes et écologistes – est semblable à celui d’EAP et même s’il y a eu des contacts et des échanges avec celle-ci, UAG s’est développée de manière différente d’EAP.

    Mais le problème vient du refus de discuter des initiateurs d’UAG et de l’utilisation de mesures antidémocratiques afin de forcer chacun à appliquer leur vision de construction. On comprend que ce refus obstiné de discuter et les déformations courantes de nos positions par les 4 « initiateurs » amènent à un manque de clarté des positions défendues dans UAG chez certains participants à l’initiative. Il nous semble clair que :

    1. L’insistance mise à agiter comme point de départ de toute adhésion à UAG le terme d’« anticapitaliste » signifie que l’initiative se tourne dès le départ vers le milieu de la « petite gauche radicale » et en particulier sa frange intellectuelle et altermondialiste (les militants déjà organisés politiquement mais aussi et surtout, dans l’espoir des initiateurs, les gens qui ne sont pas encore organisés politiquement). Cela nous semble renforcé par le fait que, tant dans ses interventions publiques (à la conférence-débat d’UAG à Liège notamment) que dans sa récente lettre au Secrétariat d’UAG, Corinne Gobin situe l’origine d’UAG dans la foulée du mouvement altermondialiste, d’ATTAC et des Forums Sociaux en passant sous silence les luttes des travailleurs, le mouvement syndical et la lutte contre le Pacte des Générations.

    2. Puisque l’initiative s’adresse à des gens déjà convaincus de l’essentiel (l’anticapitalisme), il est logique alors de vouloir donner la priorité à la discussion d’un programme plus approfondi, à la création de groupes de travail et de réflexion (reposant sur les membres actuels de l’initiative), à discuter rapidement de la mise en place de structures, de statuts et du choix d’un nom « définitif »,…

    3. Par contre, il est frappant de voir à quel point les « initiateurs » se soucient peu de l’élargissement du projet, de l’organisation de réunions locales et régionales, de contacts avec des syndicalistes,… Là où Jef Sleeckx parcourt la Flandre d’un bout à l’autre et saisit chaque occasion pour intervenir en Wallonie et à Bruxelles, les « initiateurs » d’une Autre Gauche semblent attendre les invitations chez eux !

    4. Ce manque d’intérêt pour l‘élargissement d’UAG (en nombre de participants mais aussi en qualité – en attirant l’intérêt et la collaboration de militants et de gens réellement engagés dans des luttes syndicales, étudiantes, de quartiers,…) nous fait penser que les « initiateurs » considèrent que les futurs membres d’UAG figurent déjà dans leurs carnets d’adresses personnels et que le reste du monde n’existe guère.

    5. Un nouveau pas dans la fuite en avant a été fait récemment par Corinne Gobin dans une lettre au Secrétariat d’UAG où elle explique que « les représentants d’autres partis n’ont rien à faire dans les structures de décision d’un autre parti en construction ». On peut en déduire que les militants d’organisations de gauche soutenant UAG pourraient être acceptés pour distribuer les tracts, coller des affiches, remplir des salles (pour autant qu’ils se taisent !) mais pas pour faire connaître leur point de vue et le défendre dans les endroits où se prendraient les vraies décisions. Nous devons bien avouer que le rapport entre cette conception d’exclusion et la démocratie dont se réclame si fort Corinne Gobin nous échappe complètement ! Par contre, le rapport avec la manière dont les politiciens traditionnels voient l’utilisation de leur « base » nous semble évident.

    6. Avec une orientation de ce type, le développement d’un outil politique large qui donne une voix aux travailleurs (au sens large) est impossible. Le seul résultat auquel UAG pourra aboutir est la création d’une nouvelle petite organisation d’extrême-gauche. C’est ce que défend Corinne dans sa lettre de démission au SF: « Je voulais au sein d’UAG relever le défi inverse : créer une union d’individus assumant la même vision de transformation de la société.»

    Cette nouvelle organisation ne se différenciera des autres que parce que :

    · elle aura un programme plus « soft » (l’anticapitalisme mais pas le socialisme et la révolution !)

    · elle sera tournée prioritairement vers les intellectuels et le milieu altermondialiste

    · elle sera moins militante que le PTB/PVDA et le MAS/LSP.

    Inutile de dire que ce n’est pas cela qui pourra remplir le vide politique à gauche du PS et d’Ecolo et donner un espoir à des milliers de gens !

    4. Une Autre Gauche est nécessaire. Une Autre Orientation aussi !

    Notre conception du développement d’UAG est différente. Nous sommes pour une initiative qui se développe pas simplement en unissant les gens qui aujourd’hui sont déjà conscients de la nécessité de s’opposer totalement à la politique néo-libérale et au capitalisme, mais en se tournant résolument vers des couches plus larges de travailleurs (dans le sens large : avec ou sans emplois, encore aux études ou à la retraites, de toutes origines,…) qui peuvent comprendre eux aussi cette nécessité et s’engager… pour autant qu’on aille à leur rencontre et qu’on discute avec eux.

    L’initiative doit pouvoir s’implanter dans un nombre d’entreprises, d’écoles et de quartiers. Nous devons discuter avec les syndicalistes qui animent le groupe EAP à Anvers pour voir comment ils ont réussi à intéresser des dizaines de délégués et des militants combatifs à l’initiative EAP. Nous devons nous demander comment attirer les travailleurs licenciés de Splintex après quatre mois de lutte, les animateurs de la lutte des sans-papiers (qui, eux, ne s’arrêtent pas à des frontières linguistiques !), les locataires de Droixhe en résistance contre la société de logement Atlas, les jeunes qui refusent le plan Arena d’immixtion du privé dans l’enseignement secondaire, les étudiants et les membres du personnel de la VUB qui luttent contre le plan Vandenbroucke de réforme élitiste de l’enseignement supérieur flamand,… et, plus globalement, les milliers de délégués et de militants syndicaux qui ont lutté contre le Pacte des Générations et qui, demain, devront affronter un Pacte de Compétitivité et le blocage des salaires réels.

    Ces approches différentes quant au choix des couches vers lesquelles nous voulons orienter l’initiative, amènent à des conclusions pratiques différentes. Nous pensons que, dans les tracts et tout le matériel d’UAG, nous devons mettre au placard le langage académique et incompréhensible pour la majorité des gens. Nous pensons que les idées anticapitalistes doivent être traduites dans des revendications concrètes qui partent des expériences et des préoccupations des gens. Nous pensons aussi que l’initiative doit être ouverte à ceux qui ne sont pas encore prêts à se coller une étiquette « Anticapitaliste » sur le front mais qui ne sont pas prêts non plus à entrer en coalition avec les partis traditionnels, tout comme elle doit aussi rester ouverte à ceux qui portent fièrement cette étiquette sur le front, qui l’ont même colorée en fluo afin qu’elle attire l’attention, mais qui sont encore prêts à figurer une fois de plus sur des listes électorales du PS, du SP.a, d’Ecolo et de Groen, des partis qui appliquent la politique néolibérale depuis des années. Nous pensons qu’il faut premièrement élargir l’initiative – c’est-à-dire rassembler une première couche de travailleurs dans l’initiative – et élaborer le programme avec ceux-ci, une fois que l’initiative a acquis une réelle représentativité. Mettre ces gens devant le fait accompli d’un programme tout fait et établi en petit comité serait complètement contre-productif.

    Cette différence de démarche n’aboutit pas seulement à des conclusions différentes quant au langage à utiliser et à la façon d’établir le programme mais aussi sur un autre point capital : la nécessité d’une initiative nationale.

    5. Le MAS est pour Une Initiative Nationale

    Le patronat et les politiciens stimulent les idées racistes, nationalistes et sexistes afin de diviser les travailleurs. Les différences régionales existent évidemment en Belgique mais les « problèmes communautaires » sont systématiquement mis en avant par les politiciens traditionnels et les patrons pour détourner l’attention des attaques qu’ils lancent contre la population. Lors de la « crise » sur Bruxelles-Hal-Vilvorde, tous les sondages ont montré que ce problème était le cadet des soucis des Belges et, que même pour les habitants de cette zone, il était loin d’être leur première préoccupation.

    En pleine lutte contre le Pacte des Générations, la scission de la Centrale des Métallos FGTB sur base communautaire a été avancée alors que ce secteur est l’un des plus combatifs. Cette scission affaiblira fortement la capacité de riposte des travailleurs face aux mesures néo-libérales. On imagine dans quelle situation seront plongés les travailleurs d’une même entreprise à Bruxelles, comme à VW. Les conséquences de cette scission se feront sûrement sentir lors des prochaines grèves dans l’usine. On a eu un avant-goût de jusqu’où cela peut mener pratiquement lors de la grève générale du 7 octobre dernier à la SNCB à Bruxelles,. Il n’y a eu aucune coordination entre Flamands et francophones afin de répartir les forces sur les différentes gares. Les Flamands ne savaient pas combien de francophones seraient présents à quel endroit et inversement, ce qui a mené à une situation absurde où environ 3/4 des militants et des délégués ont convergé vers la gare du Midi et 1/4 vers la gare du Nord.

    Les « initieurs », dans leur texte « Avancé dans la clarté » avance leur position sur le lien a avoir entre UAG et EAP. Nous sommes opposés à leur idée de développements séparés pour UAG et EAP et de l’établissement d’ « une structure confédérale souple » permettant à chaque organisation de marcher séparément en s’organisant sur la base de leur propre communauté (c’est-à-dire que les francophones et les Flamands tiendraient chacun leurs réunions dans leur coin avec deux organisations différentes y compris à Bruxelles, ville-région bilingue) tout en faisant quelque chose ensemble de temps en temps. Cette argumentation des initiateurs qui met en avant les différences régionales pour défendre leur proposition est la même que celle du sommet syndical pour scinder une centrale. Leur proposition est absurde et divise dès le départ la population. Comment peut-on défendre l’idée de proposer aux travailleurs flamands de la STIB et de De Lijn de s’organiser séparément des francophones de cette même STIB et des TEC ?

    Nous sommes pour l’unité de l’ensemble des travailleurs. Les positions antiflamandes et, dans le même ordre d’idées, antichrétiennes du Parti Ouvrier Belge au 19e et 20e siècles on eu pour effet – désastreux pour le mouvement ouvrier belge – de pousser une couche importante de travailleurs vers les partis bourgeois. Il faut éviter de commettre des erreurs similaires à l’avenir. Nous plaidons pour construire dans tous le pays un outil politique large qui offre une voix tant aux travailleurs flamands que francophones. Nous défendons l’idée qu’il faut une seule initiative nationale et pas deux comme actuellement.

    Nous sommes favorables à l’idée d’une conférence nationale impliquant tous les participants d’EAP et d’UAG en octobre à Bruxelles qui pourrait préciser les « grandes lignes » d’un programme et d’une structure au niveau national et préciser les orientations de travail pour continuer à aller de l’avant. Ces « grandes lignes » et orientations devraient être écrites de manière claire et concise cet été – sur base des multiples discussions ayant déjà eu lieu en Flandre mais aussi sur base de contributions francophones – et débattues pendant les semaines précédant cette conférence et évidemment lors de celle-ci.

    Bref, nous participons à UAG et à EAP pour développer la possibilité d’aller vers un outil politique large qui puisse donner une voix aux travailleurs et à leurs familles. Le succès du meeting à Anvers d’EAP qui a rassemblé une centaine de personnes dont une majorité de syndicalistes, ainsi que celui de la conférence-débat meeting à Liège qui a rassemblé 87 personnes, illustrent le potentiel existant déjà aujourd’hui. Mais nous avons pu constater que l’orientation donnée au meeting à Anvers était attrayante pour des couches plus larges tandis qu’à Liège le discours académique sorti tout droit de l’ULB a eu plutôt l’effet inverse sur la partie du public qui n’avait pas déjà un engagement ou une expérience dans la gauche radicale.

    Au vu des orientations qu’ont prises ces deux initiatives, le MAS se sent plus en phase avec EAP qu’avec UAG . Mais, en plus, l’accumulation de faits et de mesures antidémocratiques constitue un vrai problème dans UAG. Le manque de démocratie ne peut que repousser les travailleurs et casser toute possibilité de développement de l’initiative. Les délégués et les militants syndicaux ont déjà assez d’expérience avec les méthodes bureaucratiques utilisées dans leurs syndicats pour s’en farcir une nouvelle couche dans Une Autre Gauche.

    6. Le MAS et les problèmes de « fonctionnement » au sein d’UAG

    Nous avons pu constater que nous n’étions pas les seuls à être affligés par le contenu de la lettre des 4 « initiateurs » qui considèrent avoir le pouvoir de décider seul pour UAG. S’ils veulent imposer un gel de l’initiative, c’est parce qu’ils ne contrôlent pas tout ce qui se fait dans UAG mais qu’ils veulent éviter une discussion de fond et sont prêts, pour cela, à casser le début de dynamique en cours. Un petit groupe de 4 personnes, qui ne constitue en aucune manière une direction élue et qui, dans les faits, ne représentent qu’eux-mêmes font passer leurs points de vue personnels avant l’intérêt de la majorité des participants à l’initiative. Ces méthodes sont connues des délégués du SETCa-BHV qui ne reçoivent plus d’informations de leur centrale depuis l’élimination d’Albert Faust par l’appareil.

    Les 4 estiment ainsi « de leur responsabilité de rectifier le tir » en décidant d’annuler les AG fédérales, les réunions locales, les réunions du SF et des groupes de travail. Pendant que les membres d’UAG sont ainsi mis arbitrairement en vacances politiques, nos 4 « initiateurs » élaboreront dans leur coin les « textes constitutifs portant sur les valeurs, les grands points programmatiques et le mode de fonctionnement d’un futur parti indépendant à l’égard de toute structure socio-politique déjà existante ». Les militants organisés dans un parti ou un groupe soutenant l’initiative UAG sont donc renvoyés en enfer pour l’éternité, les « indépendants » sont simplement au purgatoire en attendant que les 4 leur fassent passer dans un futur indéterminé l’examen d’entrée en vue de l’adhésion au « futur parti indépendant ». Ceux qui se permettraient de ne pas être d’accord avec toutes les positions des 4 pourront-ils espérer pouvoir défendre leur point de vue ? Rien n’est moins sûr.

    Quelle est la méthode utilisé par les 4 « initiateurs »? Elle consiste à créer un épouvantail afin d’éviter la discussion politique. Cet épouvantail qu’ils ont créé, c’est le MAS, en déformant les faits et nos positions. Cela peut se voir dans chacune de leurs contributions, entre autres dans «UAG et le MAS », « Avancer dans la clarté » et « Une pause est indispensable ». « A cause de l’attitude du MAS …» est devenu l’argument-massue pour faire accepter leurs positions en évitant le débat démocratique. Nous n’avons pas répondu à toutes les attaques stupides dont nous étions l’objet sur le forum pendant les deux semaines qui ont suivi la réunion à bruxelles(ce qui c’était déja produit au par avant). Il est donc normal que certains de nos camarades finissent par perdre patience. De plus, tous ceux qui ne sont pas d’accord avec l’approche des « initiateurs » sont assimilés au MAS. Corinne et les autres refusent de discuter les choses avec d’autres qu’eux- mêmes, comme ce fut le cas à la réunion locale de Bruxelles.

    S’il n’y a pas de place pour de vraies discussions, il n’y a pas de possibilité qu’UAG puisse se développer. De plus en plus de mesures sont évoquées afin d’éviter la discussion. La lettre des 4 décidant le gel d’UAG est la cerise sur le gâteau, le résultat logique d’un fonctionnement non-démocratique adopté à diverses reprises (élaboration du tract du 1er Mai, boycott de la réunion locale à Bruxelles, …). Cette volonté d‘éviter la discussion y est ouvertement affichée. La mesure qui vise à établir un porte-parole par organisation a également cet objectif. Tout cela confirme les craintes que nous avions émises auparavant par rapport à la manière dont avait été réalisé le tract du 1er Mai et au développement du Secrétariat fédéral. Nous voulons revenir en détail sur ces points.

    A. Le tract du 1er Mai

    A quoi devait servir la réunion du 17 avril ? Pour rappel, le but était d’avoir non pas un tract d’UAG pour le 1er Mai mais bien un tract unique pour EAP et UAG qui serait diffusé en commun dans tout le pays par EAP et UAG. Ce que confirme le PV de la deuxième Assemblée Générale d’UAG : « Un appel commun, bilingue, sera diffusé à cette occasion (le 1er Mai). Un projet sera élaboré sur base des textes produits par le comité de soutien à Jef Sleeckx, Lode Van Outryve et Georges Debunne et l’appel d’Alain Van Praet et de Freddy Dewille, ainsi que le texte de Corinne Gobin et Jean-Claude Deroubaix. » Trois propositions de textes ont été présentées : la première venait de Corinne Gobin, un texte de 3 pages incompréhensible en dehors du milieu universitaire et totalement inadapté pour servir de tract, la deuxième venait de Nadine qui était un résumé de celui de Corinne et était présenté comme une synthèse d’avis de participants à UAG et enfin une proposition de tract du MAS qui se voulait court, lisible et rassembleur et qui traduisait les idées de gauche et anticapitalistes dans des revendications concrètes. Il n’y a pas eu de « manœuvre » dans la manière dont nous avons travaillé. Notre proposition de tract avait été envoyée préalablement au secrétariat fédéral d’EAP, et donc aussi à Thomas du POS qui en fait partie. Il n’y avait donc aucune volonté de « cacher » notre proposition. Mais celle-ci était au départ une base de travail pour élaborer une proposition d’EAP. Cela n’a pas été possible par manque de temps. C’est pourquoi nous l’avons présentée le 17 comme notre proposition.

    Lors de cette réunion commune de travail qui regroupait près d’une trentaine de membres d’EAP et d’UAG, les propositions de Corinne et Nadine ont été rejetées car jugées pas assez compréhensibles. Un nouveau tract (nous n’avons donc pas imposé le nôtre) a été mis au point le 17 avril par un petit groupe de quelques personnes (où ne figurait qu’un membre du MAS-LSP mais aussi Nadine, Paul Emile et Ataulfo) sur base des différentes propositions et il a été adopté par consensus de tous les participants à la réunion pour être diffusé tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles. Nadine a conclu la réunion en proposant qu’on ne puisse plus apporter à ce texte que des modifications de simple détail et en annonçant que le tract serait mis le soir même sur le site dans les deux langues. Un pas important était ainsi fait dans la direction d’une initiative nationale.

    A la stupéfaction de beaucoup de gens, qu’ils soient du MAS ou non, le tract n’est pas apparu sur le forum ni le soir même ni les trois jours suivants. Mais un autre tract, nettement plus long, élaboré par Corinne et d’autres membres d’UAG en comité restreint est posté d’abord sur le forum (dans une forme marquée par le retour d’envolées lyriques). Le tract décidé en commun le 17 avril n’est rendu public qu’après cela, avec un commentaire qui le réduit dans les faits à une simple contribution au débat.

    Corinne et Co se sont octroyés le pouvoir de ne pas respecter la décision du 17 avril et de rompre le consensus avec les néerlandophones. Ils ont « justifié » ces procédés en disant que le tract décidé le 17 avril ne correspondait pas au projet politique d’UAG (alors que plusieurs d’entre eux étaient présents et ont participé à la rédaction et à l’approbation de ce texte !) et en mettant en avant l’utilisation du forum comme lieu ou des décisions pourraient se prendre. Il ne faut pas les doigts des deux mains pour compter le nombre de gens qui utilisent régulièrement ce forum. Cette mise en avant du forum a été une tentative pour essayer de faire croire qu’il y aurait un véritable travail collectif sur la version finale du tract pour le 1er Mai. Pour nous, seul le tract issu de la réunion du 17 qui a rassemblé 30 personnes est issu d’un travail collectif. Le forum ne peut pas être un lieu de décision. Nous pensons que seule une AG fédérale d’UAG devrait avoir le pouvoir de trancher un désaccord de ce type et qu’on aurait pu en organiser une d’urgence avant le 1er Mai. Nous constatons que quand la proposition de Corinne et Co est rejetée bien qu’un consensus ait été trouvé, un coup de force antidémocratique est organisé pour imposer à tout le monde leur vision du tract. Cela a bloqué en grande partie l’intervention lors du 1er Mai du côté francophone. En Flandre, le tract décidé en commun a été distribué largement comme prévu. Espère-t-on convaincre quelqu’un de collaborer à UAG comme cela ? Peut-on penser qu’un délégué va distribuer avec enthousiasme un tract qui est élaboré de la même manière que celle utilisée si souvent par la direction de son syndicat ?

    La raison pour laquelle les membres du MAS n’ont pas distribué le tract dans sa nouvelle version francophone made in Corinne et Co (et nous n’avons pas été les seuls à ne pas le distribuer, le Parti Humaniste a fait de même) ne réside pas tant dans le contenu de celui-ci que dans la méthode utilisée. Nos membres n’ont pas l’habitude de fonctionner comme dans le Parti Communiste Chinois ou Nord-Coréen et leurs avatars belges.

    B. La réunion locale à Bruxelles du 19 mai

    A cette réunion ont participé environ 45 personnes, parmi lesquelles 22 membres du MAS vivant et/ou travaillant ou étudiant tou(te)s à Bruxelles. Nous reproche-t-on d’avoir mobilisé sérieusement pour cette réunion ? Ce serait quand même un comble. Le fait que nous avons mobilisé largement parmi nos membres est quand même la meilleure preuve de notre volonté de construire l’initiative. Par contre, nous n’avions pas espéré que nous aurions quasiment une majorité dans la réunion. Au contraire, cela a été pour nous une déception. Nous espérions qu’il y aurait quand même un peu plus de forces au départ pour construire UAG Bruxelles. Mais plutôt que de nous attaquer sur le nombre de membres du MAS présents, ceux qui ont quitté la réunion (en particulier les « initiateurs » d’UAG et le POS) ne devraient-ils d’abord pas se demander pourquoi eux-mêmes n’ont pas voulu – ou réussi – à intéresser et à mobiliser plus de gens intéressés au projet ?

    Nous avons proposé dès l’ouverture une réunion bilingue – un certain nombre de membres du MAS/LSP et de membres de notre organisation étudiante à l’Université néerlandophone de Bruxelles (VUB) ne parlent pas assez bien le français et même pas du tout pour certains – et une présidence bilingue. Cette proposition n’a pas été défendue uniquement du point de vue de la langue mais aussi pour ne pas devoir présenter deux initiatives différentes aux travailleurs à Bruxelles (dont une large partie ne vit d’ailleurs pas à Bruxelles, mais en Flandre et en Wallonie). A Bruxelles, l’initiative autour de Jef Sleeckx est plus connue qu’UAG surtout chez les travailleurs flamands (résidents et navetteurs) et dans une moindre mesure chez les travailleurs francophones. Le MAS a proposé concrètement d’inviter aux réunions d’UAG-Bruxelles tant les gens intéressés par UAG que par Een Andere Politiek (EAP) et d’organiser des activités publiques (et bilingues) sous le nom UAG/EAP. Qu’y a-t-il d’horrible à proposer cela ? Il nous paraît fou de devoir dire aux francophones de VW qu’il ne doivent pas s’organiser avec leurs collègues flamands. Pourquoi a-t-il fallu plus d’une demie-heure pour enfin commencer à avoir des traductions ?

    Il n’y a aucune volonté de discuter cela du coté de Corinne et d’une partie des membres d’UAG qui ont bloqué la réunion. Un rapide rapport de la réunion de contact entre UAG et EAP qui s’était tenue deux jours avant a été fait mais aucune réponse n’a été apportée aux arguments politiques donnés en faveur d’une initiative commune UAG/EAP Bruxelles. Nous avons également proposé un meeting à Bruxelles le 23 juin avec Jef Sleeckx et un orateur d’UAG. Pourquoi un refus? C’est pourtant ce que le groupe local de Liège a organisé comme première activité. Nous pensons que la volonté de chercher un consensus est fondamentale comme méthode pour construire une formation politique large. Trouver un consensus nécessite de consacrer du temps à la discussion. Mais cela nécessite également d’écouter les arguments des autres. C’est la seule manière possible de créer la confiance nécessaire pour fonctionner.

    L’intervention de Luc (ex-PTB) qui a dit que personne n’était d’accord avec nos propositions et que ça ne servait à rien de discuter est explicite et reflète bien la dynamique qu’il y avait du côté de Corinne et Co. Plusieurs participants à la réunion qui ne sont pas du MAS étaient pourtant intervenus en faveur de nos propositions. Des gens dans la salle ont gueulé sur nos camarades. Si vous voulez que les militants du MAS s’investissent dans UAG, pourquoi les traiter comme des chiens ? Les insultes ont continué sur le forum dans les semaines qui ont suivi la réunion. Nous ne sommes pas les seuls à y être insultés, mais de manière générale tous ceux qui sont critiques dans UAG. Nous attendons dès maintenant une autre attitude, non seulement envers nous mais aussi envers tous ceux qui, dans UAG, ne sont pas d’accord avec les 4 « initiateurs ».

    Finalement, nous avons compté 16 personnes qui ont refusé le débat et sont parties : Corinne et Jean-Claude, les 8 membres du POS, Nadine et Luc (tous deux ex-PTB), Guy et Francine (tous deux ex-POS et ex-MAS), Paul-Emile (GUE) et André (ex-PC). Sont restés : les membres du MAS, les 3 membres du PH (Michèle, Pierre et Rafaël) et 3 indépendants (Raouf, Jamy et Bénedikte). Luc (ex-PC), Michel et Christian (tous deux MAS) n’ont pas pu rester. En conclusion, il semble qu’en pratique, les réunions ne peuvent prendre de décisions que quand Corinne et ses amis sont d’accord. Se considèrent-ils comme au-dessus des AG régionales ? Par leur attitude, ils ont miné les possibilités de développement du groupe local.

    Ceux qui sont sortis ont dénoncé une « manœuvre » du MAS ou même un « putsch ». Les 6 personnes (membres du Parti Humaniste ou indépendantes) qui ne sont pas du MAS et qui sont restées serait-elles toutes trop bêtes ou trop naïves pour ne pas avoir vu qu’il y avait une manoeuvre de notre part ? Ou bien ont-elles compris qu’il n’y avait pas de manœuvre de notre part mais bien un blocage obstiné du débat en face ? Ceux qui voit des maneuvres par tout de notre part, tire t’ils cette conclusion parcequ’ils ont l’habitude de fonctioner avec de telles pratiques ?

    C. Le PV de la dernière AG fédérale

    Le texte envoyé au nom du Secrétariat fédéral affirme que le PV « reflète honnêtement la discussion » qui s’est tenue en Assemblée générale mais, un peu plus loin, il affirme également qu’il n’est pas utile de reprendre tous les points de vue exprimés en AG dans un PV décisionnel et que les e-mail et le forum sont là pour permettre à chacun de donner son avis.

    Nous pensons au contraire que les différents point de vue exprimés à l’AG doivent être repris dans le PV, certainement pas mot à mot mais au moins avec les arguments principaux et l’idée centrale. C’est le principal moyen pour ceux qui étaient présents de resituer les principaux arguments échangés au cours de – longues – discussions, le seul moyen réel de s’informer pour ceux qui n’étaient pas à l’AG, un moyen utile d’intéresser de nouvelles personnes à notre projet et surtout le meilleur moyen de comparer et tester les divers points de vue exprimés au sein de l’initiative. En bref, c’est un outil essentiel de démocratie politique.

    Plusieurs membres du MAS sont intervenus dans la dernière AG. Jean a critiqué l’orientation proposée par Corinne (la marche accélérée vers la constitution d’un parti anticapitaliste avec programme, statuts, membres,…); il a expliqué que la priorité devait être mise sur l’élargissement d’UAG, principalement en direction des délégués et militants syndicaux combatifs, et que la réalisation d’un programme plus complet ne pourrait se faire qu’avec ces couches plus larges et pas avant. Eric, pour sa part, a insisté sur le fait que nous pensons que, dans l’état actuel de développement de l’initiative, le SF doit avoir un rôle de coordination (c’est-à-dire fonctionner par consensus et s’en remettre à l’AG pour trancher les débats contradictoires) mais pas un rôle de direction car il ne peut avoir une légitimité réelle tant que UAG n’a encore aucune représentativité réelle. Rien ne mentionne ces discussions dans le PV, pas plus que d’autres apports à la discussion faits par d’autres participants. C’est pourquoi nos membres présents à l’AG ont été forcés de mettre sur papier leur point de vue sur la réunion, de manière à pouvoir présenter leur point de vue.

    D. Les propositions de fonctionnement

    Nous pensons que la manière de fonctionner et de prendre des décisions au sein d’une nouvelle force politique de gauche est une discussion fondamentale qui n’a pas encore été suffisamment débattue – et c’est tout à fait normal vu la jeunesse de l’initiative. Mais nous disons que certaines des propositions faites par le Secrétariat vont dans un sens antidémocratique et dangereux.

    1. Sur base de la conception que nous défendons en matière de prise de décision au sein d’une initiative comme UAG, nous proposons de remplacer la fin du point « Les projets de PV des AG fédérales sont soumis au secrétariat, c’est là que sont adressés les commentaires et rectificatifs, le secrétariat établit le PV définitif » par « le secrétariat établit le PV officiel qui est rendu public mais devra être approuvé par la prochaine AG ».

    2. Nous sommes en désaccord total avec la proposition « Les organisations doivent désigner un et un seul porte-parole (…) pour exprimer la position de leur organisation afin d’éviter la répétition systématique de celle-ci par tous les militants présents. Cela n’ôte en rien le droit à l’expression individuel d’un militant organisé à exprimer ses points de vue personnels. »

    Un tel fonctionnement revient à ne pas reconnaître l’égalité des droits pour chaque membre d’UAG et à établir une gradation inacceptable entre des membres. Les membres d’UAG qui ne seraient pas membres d’une organisation politique soutenant le projet auraient un accès libre et non contrôlé à la parole, uniquement grâce à leur statut d’« indépendant » et quelle que soit leur implication réelle dans UAG et leur militantisme social (syndical, associatif,…). Par contre, les membres d’une organisation auraient un accès limité à des « points de vue personnels », ce qui revient à dire qu’ils ne pourraient parler que s’ils sont en désaccord avec leur porte-parole officiel ou si leur organisation n’a pas de position sur le sujet ! Et qui déterminera à l’avance si un membre d’organisation va, dans une intervention qu’il n’a pas encore faite, défendre un « point de vue personnel ». Le président de la réunion ? Le Secrétariat ? A l’aide d’un « détecteur de pensées » qui reste à inventer ? Et qui aura le droit de juger si l’intervention en cours amène un « point de vue personnel » ou confirme simplement ce que le porte-parole autorisé a dit auparavant ? Le Secrétariat ? Le président de la réunion ? Sur quelle base ?

    On le voit, cette proposition est complètement antidémocratique, irréalisable et inacceptable. Pour nous, un membre d’une organisation n’est pas un petit soldat qui n’a pas son mot à dire et pas le droit de prendre une part active dans la construction d’UAG mais qui est obligé d’appliquer les décisions prises d’en haut – au Secrétariat d’UAG ou dans sa propre organisation. Et nous espérons que les organisations qui sont en accord avec cette proposition ne fonctionnent pas de cette manière.

    3. Pour les mêmes raisons, nous sommes en désaccord avec une autre proposition – qui ne figure pas dans la lettre du Secrétariat au MAS mais qui est évoquée dans le PV de la réunion du Secrétariat du 3 juin, à savoir : « A l’exemple du Bloc de Gauche portugais, les membres des organisations politiques seront minoritaires par rapport aux « sans partis » dans toutes les instances décisionnelles élues. »

    Pour nous, il devrait y avoir, à chaque niveau de décision de la nouvelle formation large, d’une part une représentation des organisations présentes dans l’initiative et d’autre part, en nombre plus grand, des militants élus par la base, qu’ils soient membres d’une organisation ou non. Les seuls critères pour le choix de ces représentants devraient être l’implication de ceux-ci dans le projet, le travail qu’ils y font, les perspectives qu’ils avancent, la correction de leurs rapports avec les autres membres,… et pas le fait de savoir s’ils sont membres ou non d’une organisation. A nouveau, cette proposition tend à diviser les membres d’UAG en leur donnant des droits inégaux plutôt que de les faire converger dans un projet commun.

    Nous pensons également qu’il s’agit d’un débat complexe où les expériences d’autres formations – le Bloc de Gauche portugais, mais aussi le Scottish Socialist Party, le WASG allemand,… – devraient être étudiées sérieusement et sans vouloir copier mécaniquement l’une ou l’autre mesure.

    4. Nous sommes entièrement d’accord avec la proposition qui dit « Dans l’attente d’un statut et d’un règlement interne général (travail en cours d’élaboration), les groupes locaux doivent s’engager à permettre l’expression égale des divers points de vue et doivent refléter dans toutes leurs structures provisoires la diversité des tendances en présence. » Mais ce point de vue semble ne pas devoir s‘appliquer au Secrétariat fédéral. La phrase qui suit, extraite du texte du secrétariat, est éloquente : « Comment peut-il (Jean) justifier, tant sur le fond que sur la forme, son attitude de désaccord persistant avec les décisions prises par UAG (tract du 1er mai non distribué par le MAS, tentative de fusion entre UAG et EAP en dehors de toute concertation et en irrespect avec la démarche de délégations entre initiatives en cours) par rapport à sa volonté d’y être représenté et d’y participer de façon officielle ?» Nous avons déjà expliqué plus haut que le non-respect des décisions prises est à chercher ailleurs que chez nous. Mais, au-delà de ce point, la conception qui se dégage de cette phrase est que quelqu’un qui a des désaccords politique dans le cadre d’un projet commun auquel il souscrit, n’a plus sa place au sein du Secrétariat Fédéral. Le SF est-il devenu partisan du mot d’ordre: Tous derrière la ligne du Parti ?

    Sur ces points, nous retrouvons malheureusement dans les propositions faites au nom du Secrétariat un écho des positions défendues par les 4 « initiateurs » qui veulent marginaliser, « domestiquer » et peut-être demain exclure les organisations politiques qui soutiennent et participent à UAG. Nous rejetons cette conception : le moyen de garantir qu’à l’avenir ces organisations ne dominent pas numériquement un futur parti de gauche n’est pas de limiter administrativement et bureaucratiquement le droit à l’expression de ces organisations et de leurs membres, mais de tourner résolument UAG vers l ‘extérieur et d’attirer dans ce projet des couches plus larges afin qu’elles deviennent dominantes. Dans ce processus – et pour autant qu’un débat démocratique puisse se développer – les organisations seront testées sur une échelle bien plus significative qu’aujourd’hui et trouveront la place qu’elle méritent chacune dans ce nouveau parti.

    Sur la base proposée par les « initiateurs » et avec des mesures restreignant la liberté d’expression, nous pensons qu’UAG ne sera pas capable d’accueillir significativement de nouveaux adhérents. C’est pourquoi nous mettons en avant la nécessité de donner la priorité à :

    1. l’élargissement d’UAG vers des couches plus larges que celles qui sont touchées aujourd’hui;

    2. un travail étroit avec EAP visant à constituer rapidement une seule initiative nationale matérialisée par la conférence nationale en octobre;

    3. un fonctionnement démocratique permettant l’expression des différents points de vue des organisations comme des indépendants.

    Nous pensons qu’il faut prendre le temps nécessaire pour les discussions qui débouchent sur des points de vue contradictoires afin de faire le maximum pour dégager un consensus. Cela nécessite de consacrer du temps à la discussion et la volonté d’écouter les argumentations des autres, mais c’est la seule manière de créer la confiance. Nous pensons que seule l’AG devrait avoir la possibilité de trancher des débats contradictoires et pas le SF tant que l’initiative n’a pas de représentativité réelle (voir ci-dessus nos remarques sur le PV).

    Ce n’est pas à nous de régler le problème mais bien à ceux qui l’ont créé. Nous espérons que l’AG du 11 juin rejettera l’option de liquidation défendue par les 4 « initiateurs » et la série de mesures antidémocratiques proposées et prendra en compte nos propositions. Sans cela, nous pensons qu’UAG ne sera pas capable d’accueillir significativement de nouveaux adhérents.

    Nous plaidons pour le plus de démocratie possible. Une base saine est nécessaire pour que l’initiative puisse aboutir à un instrument politique large qui donne une voix aux travailleurs. Cela implique de mettre fin aux abus de pouvoir des « 4 initiateurs » et d’instaurer un changement d’attitude envers le MAS et ceux qui émettent des critiques. Nous continuons pour l’instant à travailler avec UAG mais la motivation de nos camarades envers l’initiative est en train de se réduire comme une peau de chagrin. Nous voulons encore prendre le temps pour voir dans quel sens se développe l’initiative. Mais nous n’accepterons pas de mesures antidémocratiques, cela mine les possibilités d’avancer vers un instrument politique crédible à gauche du PS, Sp.a et d’Ecolo, Groen. Pour nous le point important aujourd’hui est la mobilisation pour une conférence nationale en octobre en vue d’une initiative nationale. Nous engagerons nos forces dans le meilleur outil pour y parvenir. Les semaines qui viennent seront déterminantes pour nous par rapport à UAG – et pour UAG elle-même.

  • En réaction aux réactions après l’AG de Een Andere Politiek

    Je ne passe pas mes journées ni même mes soirées au clavier pour répondre à tous les mails qui circulent dans le cadre d’UAG et je ne me sens pas obligé de confier au dit clavier tous mes états d’âme. Mais il y a eu au cours de la semaine écoulée – rappelez-vous, celle qui devait conduire à un « apaisement » après la dernière AG ! – et surtout ce week-end une série de mails qui m’ont passablement énervé. Je tiens donc à réagir.

    Je commencerai en douceur par répondre à la demande de Didier en fournissant un compte-rendu rapide de l’AG de Een Andere Politiek de ce samedi. La traduction des débats n’a pas toujours été satisfaisante, donc excusez-moi s’il y a des approximations mais comme mes notes vont dans le même sens que celles de Raouf et de Mark, je ne dois pas être trop loin de la vérité.

    1. Un rapide rapport de l’AG de EAP :

    Participation

    32 participants, dont une majorité de militants et délégués syndicaux (je ne les connaissais pas assez pour pouvoir les compter avec précision) et une très grosse majorité d’hommes (ça, je pouvais compter : 29). Régionalement : les provinces d’Anvers, Flandre Orientale, Brabant flamand et Limbourg. Politiquement : 10 LSP (MAS), 6 SAP (POS), 1 KP (PC), 11 indépendants (une partie des militants politiques étant aussi délégués et militants syndicaux) et 3 membres d’UAG : Jean (MAS), Raouf, Marc.

    Le nombre assez limité de participants est dû au fait que l’invitation à cette AG a été limitée aux personnes déjà actives au sein des comités locaux et n’a pas été étendue à tous ceux et toutes celles qui ont laissé une coordonnées au cours des débats régionaux. Cela a rendu les débats plus simples mais c’était néanmoins, je pense, une erreur.

    A. Evaluation des activités et des discussions

    Des rapports ont été faits sur les activités et/ou les groupes locaux : Gand, Anvers, Saint-Nicolas, Alost, Louvain, le Limbourg, Wuustwezel, Deinze, Courtrai, Zaventem, Tervueren. Partout, les discussions entamées lors des réunions de présentation ou les meetings se poursuivent. Conclusion unanime : la première phase, celle de la prise de contact, se termine positivement. La demande pour une autre politique et l’espace pour la création d’un nouveau parti sont bien réels. Il faut passer maintenant à la deuxième phase : la préparation du programme et la structuration du mouvement.

    B. Conférence nationale du 21 octobre

    Après une introduction de Raf et la présentation d’un texte d’appel à cette journée, une discussion s’est engagée sur la meilleure formule pour cette journée. La proposition sera affinée par le secrétariat d’EAP mais il semble qu’il pourrait y avoir le matin une partie plénière (présentation des initiatives EAP/UAG et des objectifs de la journée) suivi d’ateliers sur 5 ou 6 thèmes (je me fie au résumé de Marc : syndical / sécurité sociale, revenu de base / racisme, exclusion, violence / féminisme, sexisme / environnement) et enfin une plénière de conclusion où seraient prises les décisions sur :

    – une plate-forme de base

    – le fait d’avancer vers la formation d’un parti (dans les mois qui suivent)

    – la participation aux élections législatives de juin 2007.

    C. Constitution d’un Secrétariat

    Un secrétariat a été élu : les 3 initiateurs (Jef, Lode, Georges), 1 représentant par parti (LSP, SAP et KP) et 2 représentants par province (militants politiques ou indépendants).

    Ce secrétariat tiendra sa première réunion jeudi 22 juin à 19 h rue des fabriques, 30 à Bruxelles. Note importante : L’idée a été avancée – par des Flamands – que la première partie de cette réunion soit interne à EAP et soit consacrée à l’organisation pratique de EAP et qu’une deuxième partie de la soirée soit consacrée à une discussion avec le secrétariat de UAG ou une délégation de celui-ci essentiellement à propos de la préparation commune du 21 octobre. Il n’y a pas eu de vote formel mais la proposition semblait largement soutenue. Aucun ordre du jour pour cette réunion n’a été élaboré à l’AG. Le mieux serait effectivement d’avoir un contact direct et rapide avec Sleeckx ou Raf pour discuter de cette proposition et de l’ordre du jour.

    D. Rapport avec les autres initiatives

    EAP souhaite unanimement approfondir les rapports avec UAG pour préparer ensemble le 21 octobre. Les rapports avec SP.a Rood (qui cherche à ramener les syndicalistes de la FGTB au SP.a dans le but de ramener le SP.a sur des positions de gauche) et le « Mouvement du 15 décembre » (lancé par des syndicalistes et en sous-main le PTB pour regrouper les syndicalistes combatifs mais sans poser la question d’un nouveau parti politique) ont été débattus. Il m’a semblé qu’au-delà des appréciations personnelles variables sur tel ou tel aspect, il y avait accord sur le fait de garder la porte ouverte et de continuer les discussions avec ces autres initiatives tout en mettant en avant la spécificité et la force de EAP : un nouvelle politique portée par un nouveau parti.

    E. Divers

    EAP va se doter très rapidement d’un site web et d’un compte bancaire.

    Commentaire personnel

    La réunion a été parfois un peu cahotante voire chaotique (il manquait notamment une solide présidence – ce que la mise en place d’un secrétariat devrait aider à organiser) mais il y avait une nette volonté d’aller de l’avant, une bonne atmosphère de travail en commun… et une absence totale d’obsession pour les règles ou recommandations de fonctionnement chères à UAG.

    Et maintenant le reste !

    2. Le report de la réunion de jeudi du Secrétariat d’UAG

    Je comprend très bien que certains partent en vacances ou soient absorbés par des problèmes autres que politiques. Mais est-ce que ce serait compliqué de :

    – se tenir à une décision prise plutôt que de la remettre en cause trois jours après ?

    – si on n’est pas convaincu de la justesse d’une proposition, argumenter clairement son point de vue avant que la décision soit prise ?

    J’espère que le film d’ATTAC a bien plu à ceux qui ont proposé de reporter le secrétariat, mais – même à peine quatre jours après l’AG – il y avait pourtant du boulot à faire ce soir-là : entre autres choses, organiser le travail pour élargir UAG (ce n’est toujours pas à l’ordre du jour d’une quelconque réunion), discuter de nos propositions pour la journée du 21 octobre, commencer à organiser la mobilisation pour celle-ci, prévoir une délégation pour l’AG d’EAP du 17 juin, leur faire part de nos propositions, organiser la rencontre avec leur secrétariat,… Le fait de ne pas avoir eu cette réunion signifie que le travail de construction de UAG n’est pas stimulé, que les rapports avec EAP feront du surplace jusqu’au début juillet et que la prochaine AG sera préparée au dernier moment. On n’ira pas très loin comme cela. Et cela amènera immanquablement ceux qui en ont envie que les choses avancent à prendre leurs propres initiatives…

    3. L’AG d’EAP

    Trois membres d’UAG ont donc participé à l’AG d’EAP à titre personnel – puisque rien n’avait été organisé dans UAG (voir point précédent). Raouf et Mark y sont intervenus en précisant tout deux que c’était à titre personnel et moi, qui était présent dans le cadre du MAS, je ne suis pas intervenu. Mais notre simple présence à cette AG semble faire bondir Paul-Emile qui ne veut que des échanges « officiels » avec EAP portés par une « délégation officielle » d’UAG.

    Mais, cher Paul-Emile :

    1°. Pour avoir une délégation, il aurait fallu avoir une réunion de Secrétariat que tu as contribué à faire reporter.

    2°. Sache que je ne compte demander à personne – et notamment pas au SF – l’ « autorisation » d’assister à une réunion – tout ce qui a de plus ouverte – d’EAP avec qui nous venons de décider une semaine plus tôt d’organiser ensemble une conférence nationale de grande ampleur en octobre.

    3°. Plutôt que de chipoter sur des « mandats » qu’aucun de nous trois n’a jamais prétendu avoir samedi, tu pourrais peut-être te réjouir du fait que des membres du SF étaient présents pour montrer l’intérêt d’UAG pour EAP et pour une démarche commune.

    Il y a un siècle, la marxiste polono-allemande Rosa Luxembourg critiquait l’état d’esprit et la conduite de la direction du Parti Social-Démocrate allemand qui s’effrayait de tout mouvement spontané des travailleurs qu’elle ne pouvait être sûre de contrôler. Rosa dénonçait « l’esprit stérile du veilleur de nuit », passant inlassablement son temps à parcourir l’entrepôt pour vérifier que rien n’a changé de place depuis le tour de veille de l’heure d’avant. L’état d’esprit de Paul-Emile me semble être exactement du même tonneau, à une différence près. Les chefs du Parti Social-Démocrate avaient, eux, un entrepôt rempli à ras bord de membres, de parlementaires, de mandats syndicaux, de journaux quotidiens,… Paul-Emile ferait lui plutôt dans le travail préventif : n’y a-t-il pas quelqu’un qui essaie de faire entrer de la marchandise en contrebande dans mon bel entrepôt tout vide… ?

    Désolé mais cela ne me semble pas être le meilleur moyen d’avancer !

    4. Un mouvement uni ou deux mouvements qui coopérent ?

    Dans son dernier courrier, Ataulfo tape sur le même clou que Paul-Emile (« je commence à être fatigué du manque total de sérieux de la part des partisans acharnés de la fusion à tout prix d’UAG-EAP » – commence par respirer un grand coup et renseigne-toi un peu plus avant d’accuser les gens des pires méfaits). Il passe ensuite à un raisonnement politique destiné à justifier la nécessité d’avancer avec la plus grande prudence dans les rapports avec EAP et les Flamands en général. Il remet une couche sur la nécessité de tenir compte des différences politiques, sociales et culturelles,… qui existent entre le Nord et le Sud du pays. Et d’invoquer le fait que « Les politiques de l’enseignement, de la santé, de la mobilité et de l’environnement, etc. relèvent essentiellement ou en grande partie de compétences régionales » (sauf que la plupart sont communautarisées et pas régionalisées…) puis de convoquer, par jeune Flamand interposé, Kim et Justine, les chanteurs à l’Eurovision et tout le toutim.

    Le problème, c’est que si la grande majorité de ces remarques sur les spécificités régionales sont correctes, Ataulfo refuse obstinément de poser la question centrale : Y a-t-il encore en Belgique un Etat centralisé au niveau belge conservant l’essentiel des leviers de commande politiques et économiques ? Une armée « belge » ? Une police « belge » ? Une monarchie « belge » ? Une sécurité sociale « belge » ? Un Pacte des Générations « belge » ? Demain un Pacte de Compétitivité « belge » ? Un patronat et des syndicats organisés au niveau « belge » ?….

    Si la réponse est oui – et évidemment elle est oui ! – alors, face à un Etat et une classe dirigeante fédéralisés mais dont l’essentiel du pouvoir reste organisé au niveau de l’Etat belge, il est essentiel de conserver l’unité du mouvement des travailleurs, tant au niveau syndical que politique, ce qui passe par une politique commune et par une structure commune. Et, c’est évidemment tout particulièrement vrai pour le nouveau parti que nous voulons construire !

    Ce n’est que sur cette base d’unité que l’on pourra ensuite tenir compte des différences régionales bien réelles et peaufiner nos revendications, alliances,… en fonction de toutes les spécificités régionales et locales.

    Procéder en sens inverse comme le propose Ataulfo – partir des régions et de partis régionaux puis chercher ce qui pourrait encore être fait en commun au niveau « belge » par la suite – aurait des conséquences dramatiques : partir de perspectives régionales fragmentaires conduira à élaborer des politiques différentes sur base de ces perspectives fragmentaires, miner la possibilité de ripostes communes et – désolé Ataulfo si l’idée te fait mal – renforcer la division des travailleurs au lieu de la combattre. Et ce n’est qu’avec un parti uni au niveau belge qu’on peut à la fois tenir compte des spécificités régionales et défendre le droit à l’autodétermination des peuples tout en luttant contre le poison nationaliste.

    Ataulfo utilise l’enseignement comme exemple de son raisonnement : « Je vois mal comment les francophones pourront se déterminer par rapport à la "ligne", aux orientations, aux revendications à défendre sur la question de l’enseignement flamand (qui parmi vous connait le nom du ministre flamand de l’enseignement et sa politique ?) ». C‘est parfaitement ridicule. Ce qui se passe dans l’enseignement flamand est simplement une des multiples applications « locales » d’orientations décidées et appliquées au niveau européen et visant à la marchandisation de l’enseignement : la mise en concurrence des écoles supérieures et des universités, la marche vers un enseignement hiérarchisé (universités d’élite européennes / universités et écoles de seconde zone au niveau régional), la hausse des frais d’inscription payés par les étudiants,… (pour une explication plus détaillée, je vous invite à lire les articles consacrés à ce sujet dans « Alternative Socialiste » et sur le site www.socialisme.be). Ce sont des problèmes que rencontre aussi l’enseignement francophone et qui peuvent être parfaitement compris – et donc discutés – par les militants francophones. Et, sur cette base, une lutte commune, ou simplement une solidarité active, peuvent parfaitement être organisées.

    Mais quelles sont les implications de cette conception « autonomiste » d’Ataulfo ? Que les francophones belges peuvent sans problèmes comprendre le contenu du CPE français et les enjeux de cette lutte mais que ce qui se passe dans l’enseignement flamand est tellement particulier qu’aucun francophone ne pourrait espérer y comprendre quelque chose ? Et pourquoi s’arrêter à l’enseignement ? Pourquoi pas ce genre de raisonnement demain sur les transports publics (STIB, TEC et de Lijn sont des sociétés distinctes), sur les prépensions (dont les systèmes d’accès – par choix personnels ou par démarche collective en cas de restructuration – ne sont pas utilisés de la même manière en Flandre et en Wallonie),… ? Pourquoi se fatiguer à envisager des luttes communes alors que tout est tellement « compliqué » et « différent » ? Résultat : on commence par vouloir inventer « quelque chose de plus souple, intelligent, inventif, adapté à la réalité de ce pays et donc plus "efficace" » et on finit par utiliser les mêmes raisonnements que les bureaucrates syndicaux pour « justifier » la scission communautaire des centrales !

    Ataulfo invoque aussi régulièrement l’exemple espagnol au secours de sa vision « autonomiste ». « Dans d’autres pays (Pays-Basque, Catalogne) le mouvement nationaliste ou régionaliste est nettement orienté à gauche, voir à l’extrême gauche parce que la gauche de ces pays a compris la nécessité de défendre l’autonomie politique de ces peuples longtemps opprimés par un Etat centraliste ». A nouveau Ataulfo mélange tout. D’une part, il est parfaitement possible de défendre une politique de lutte contre l’oppression nationale et de soutien au droit à l’autodétermination des peuples à partir d’une organisation unique organisée au niveau concerné (c’est-à-dire dans ce cas l’Etat espagnol). D’autre part, la fragmentation, et parfois l’éclatement pur et simple, de la gauche révolutionnaire sur base régionale dès la fin des années ’70 a été un facteur qui a accéléré – et pas freiné – la crise de la gauche. Cela a conduit une partie importante de cette gauche non pas simplement à reprendre à son compte des revendications régionales légitimes mais surtout à s’adapter platement aux divers nationalismes basque, catalan, galicien, andalou,… (nationalismes « de gauche », mais pas uniquement !) ce qui a permis à ceux-ci de prospérer.

    Et il n’y a pas que moi pour dire cela. Dans le dernier numéro de la revue Inprecor (n° 518, juin 2006, p. 24) de la Quatrième Internationale dont fait partie Ataulfo, José Ramon Castanos, un responsable basque de son organisation, conclut en écrivant : « La gauche basque doit récupérer un discours qui associe l’autodétermination et l’idée du socialisme. En premier lieu parce que c’est une idée qui a constitué le fondement même de son identité et qu’elle s’en est peu à peu éloignée, oubliant les revendications sociales (…) ».

    Si c’est cela le résultat concret du « modèle » qu’Ataulfo propose pour la Belgique et les relations EAP/ UAG, tout le monde comprendra aisément que ma réponse est : Non merci !

    ET POUR FINIR :

    Quand j’additionne tout cela et que je note que, sur la même semaine, des membres du secrétariat font reporter une réunion importante de ce secrétariat, ne s’intéressent à une AG d’EAP que parce que cela leur permet de relancer leur couplet sur les craintes de manipulation, la « nécessité » de contrôler les contacts par le seul biais de délégations officielles, la « nécessité » de suivre son petit bonhomme de chemin en Communauté française avant de prendre des initiatives avec les Flamands et surtout, surtout la « nécessité » de ne pas trop se presser,… j’en viens à me demander si ceux-là ont réellement l’énergie et surtout la volonté politique de construire une nouvelle force de gauche.

    Jean Peltier, 20 juin 2006

  • Pour une véritable protection des délégués!

    La Centrale Générale (FGTB) commence une campagne sur les droits syndicaux

    Ce 16 mai s’est déroulé à Saint-Nicolas un débat sur la protection des délégués, où 200 personnes sont venues réagir aux interventions de Rudy De Leeuw (secrétaire fédéral de la FGTB et bientôt président de la FGTB), Marc Rigaux (professeur de droit du travail) et Dirk Vandermaelen (SP.a).

    Geert Cool

    Il s’agissait du début d’une campagne de la Centrale Générale sur les droits syndicaux dans le but d’attirer des candidats pour les élections sociales de 2008.

    Stop à l’intervention de la justice dans les conflits collectifs!

    Ce point a été introduit par l’exemple d’une grève chez Stora Enso à Gand fin 2005. Une action de grève y avait été perturbée par un huissier. Le piquet avait été interdit de même que la tente des grévistes avec la menace d’une astreinte de 1.000 euros par heure!

    Rudy De Leeuw (FGTB) a déclaré à juste titre dans son argumentation contre les interventions judiciaires qu’un piquet de grève fait partie intégrante du droit de grève. De plus, restreindre le droit à la libre expression ou à l’action collective peut mener à la limitation d’autres droits.

    Il constatait également qu’il ne reste pas grand chose du “gentlemen’s agreement” de 2001 entre syndicats et patronat (dans lequel les patrons promettaient de ne pas recourir à la justice durant les conflits collectifs). Le seul problème était sa réponse: “il faut interpeller le patronat”. Comme si cela allait suffire…

    Dans différents cas de licenciement de délégués le plan d’action était faible pour mettre à l’agenda la défense des délégués au niveau sectoriel ou interprofessionnel. Au mieux y a-t-il eu une manifestation, un cortège funèbre plutôt qu’un début de campagne plus large avec actions de grèves sectorielles et régionales.

    Pour le professeur Rigaux de l’Université d’Anvers des arguments juridiques existent contre les requêtes unilatérales, les astreintes, l’utilisation de la procédure du référés,… Ce professeur voit néanmoins un problème important dans l’attitude conservatrice de la justice et spécifiquement de la Cour de Cassation. “Le problème n’est pas d’avoir raison, mais que la justice l’accepte” , selon lui.

    Dirk Vandermaelen n’avait lui pas grand chose à dire. Selon lui, le problème revient en première instance aux partenaires sociaux. Il déclarait que, pour le SP.a, le droit de grève est sacré et qu’il revient aux syndicats et au patronat de faire des accords sur ce point. “Si la FGTB veut du travail législatif, nous allons y participer”, promettait-il, non sans s’empresser de rappeller la présence des libéraux au gouvernement… Vandermaelen pensait s’en tirer ainsi facilement.

    Comment renforcer la protection des délégués?

    Pour le professeur Rigaux il serait utile de changer la loi à l’instar de la France et des Pays-Bas où le patron doit recevoir une autorisation au préalable avant qu’un délégué ne soit licencié sans quoi le licenciement est suspendu et le délégué reste dans l’entreprise. Selon Dirk Vandermaelen il y a déjà une grande protection sur base de la loi de 1991, mais le problème se trouve dans l’application par les Tribunaux. “Avec d’autres juges, on pourrait déjà faire beaucoup”, selon lui.

    Rudy De Leeuw, par contre, défendait la proposition de Rigaux pour rendre la protection des délégués impérative sous peine d’annuler le licenciement. Mais évidemment le “mais” a rapidement suivi. Si la loi doit être changée, De Leeuw craint qu’il n’y ait “pas assez de combativité” au Parlement et qu’une réforme ne mène au démantèlement des autres éléments de protection des délégués.

    Le droit de grève et la protection des délégués ne sont pas pour nous qu’une question de règles, de procédures et de recours juridique. Un rapport de forces dans la société est l’arme la plus puissante dont on dispose. Commencer une campagne autour de la protection syndicale est un premier pas utile, mais le contenu de cette campagne n’a malheureusement pas été discuté dans ce débat.

  • Camp Jeunes

    7-8-9 juillet

    Résistance Internationale – Etudiants de Gauche Actifs – Blokbuster


    Vendredi 7 juillet A partir de 10h

    Ouverture: LA RESISTANCE AU NEOLIBERALISME CROIT PARTOUT DANS LE MONDE

    Ateliers:

    > Job Mc Do, intérim, CPE,… Qu’ est-ce que l’ exploitation capitaliste ?

    Plus de flexibilité, cela signifie-t-il plus d’emplois ou plus de profits? Quels salaires sont trop élevés: ceux des travailleurs ou ceux des managers? Mondialisation et patriotisme économique: le capitalisme est-il un système viable ? Toujours plus de contrats précaires; comment obtenir des vrais emplois avec des vrais salaires?

    > Libéralisme, réformisme, religions et marxisme: Quelle vision du Monde ?

    Bush, Ben Laden : La religion détermine-t-elle la politique ? Clash des civilisations ou crise du capitalisme? Matérialisme ou idéalisme ? L’homme est-il un loup pour l’homme? Y a t-il des bons et des mauvais patrons ? Charité ou solidarité ?

    > L’oppresion de la femme, quelque chose d’ inévitable?

    Quelle est l’origine de la famille? L’éducation doit-elle reposer sur les épaules des parents? Des femmes chefs d’Etat, est-ce cela l’émancipation? Faut-il changer les hommes ou la société?

    > Qu’ est-ce que l’Etat ?

    Occupation militaire, Guantanamo et prisons secrètes en Europe: pour notre sécurité ou pour celle des multinationales? Pourquoi à nouveau des états d’urgences et des couvre-feu prennent-ils place ? Picanol, grand banditisme et délinquance, la justice est-elle la même pour tous ? Tolérance zéro, nettoyer les quartiers au karscher ou développer les services à la population, construire des logements décents pour tous,…?

    En soirée: projection grand écran. Film et Débat: THE TAKE

    Dans les années ‘90, la politique néolibérale a rempli les coffres des multinationales et de la classe politique corrompue en Argentine. L’économie argentine s’est écroulée comme un château de carte. Le gouvernement De La Rua (1999-2001) a tenté d’appliquer le programme du FMI. Une révolte de masse en Argentine contre le diktat du FMI a balayé 4 présidents en deux semaines fin 2001. Des milliers d’usines ont été abandonnées par les patrons qui ont foutu le camp les poches remplies de pognon. "The take", réalisé en 2004, relate le mouvement d’occupation d’entreprises par les travailleurs.


    Samedi 8 juillet

    Ateliers:

    > A la lumière de la révolution espagnole: Anarchisme ou Socialisme ?

    Guerre civile ou révolution ? Comment les captalistes en sont-ils arrivés à soutenir Franco? Front populaire ou front unique des travailleurs ? Quel rôle a joué l’URSS de staline ? Pourquoi la révolution espagnole a-t-elle échouée ?

    > Mai ‘68 et le parallèle avec la lutte contre le CPE

    Des universités à la grève de millions de travailleurs en France…l’autorganisation des jeunes et des travailleurs ? Réformisme ou révolution ? Quel rôle a joué le PCF ? Pourquoi le mouvement contre le CPE n’a-t-il pas abouti à la Grève Générale ? Qu’est-ce qui a manqué pour obtenir une victoire complète contre Chirac, de Villepin et Sarkozy?

    > L’ expérience de la Guerre du Vietnam pour le mouvement antiguerre

    Quelle similitude avec la guerre en Irak ? Pourquoi l’impérialisme américain a été forcé de retirer ses troupes ? Pourquoi le mouvement ouvrier irakien n’a pas la capacité d’organiser la résistance contre l’occupation, comme ce fut le cas au Vietnam? Quelle est la nature et le rôle des Al Sader, Zarqaoui & co. Va t-on vers une intervention militaire en Iran ?

    > La lutte pour le socialisme en Amérique Latine, de Che Guevara à aujourdhui !

    Che Guevara: plus important que son portrait, quelles sont ses idées ? Guérilla ou action de masse ? Chili et Nicaragua, pourquoi le capitalisme n’a pas été renversé ? Chavez et Morales vont-ils résoudre les problèmes sociaux? Populisme de gauche ou socialisme ? Quelle solution pour les masses en Amérique latine ?

    Après Midi: Détente et Sport: natation et détente au bord de l’eau, Match de foot, Volleyball, pétanque,..

    En soirée: BBQ

    Nuit: Fiesta

    Meeting: UNE NOUVELLE VOIE POUR LES JEUNES ET LES TRAVAILLEURS

    Y en a marre de la politique néolibérale. Le PS et le SP.a participent à tous les mauvais coups contre les acquis sociaux. Ils ont particpé à la casse des pré-pensions. Quel parti a représenté les centaines de milliers de travailleurs en grève? Avec le Plan Vandenbroucke et le Plan Arena, le PS et le SP.a veulent que l’enseignement deviennent une marchandise au service des entreprises. Pour arrêter les plans d’austérité et faire reculer les partis fascistes, nous avons besoin d’un nouveau parti des travailleurs. Des initiatives ont été prises pour construire une nouvelle force à gauche du PS-Sp.a et d’Ecolo-Groen.


    Dimanche 9 juillet. Nos Campagnes

    DES EMPLOIS, PAS DE RACISME ! «Il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme» Malcom X

    Suite à la mort de Joe, un nombre important de remarques racistes ont été scandées par les politiciens. Le FN et le VB se régalent. Ce climat met en confiance les brutes fascistes pour exécuter leurs actes de violence comme à Anvers. Nous allons lutter contre la violence raciste, mais aussi contre ce système qui engendre le racisme. Les 4 grandes banques en Belgique ont fait un profit combiné de près de 10 milliards d’euros en 2005. Un petit groupe de capitalistes s’accaparent des profits exorbitants. Et cela tandis que la population est de plus en plus confrontée au manque de logements sociaux, à la désintégration du système d’éducation, à l’extension des emplois précaires et à l’affaiblisement du pouvoir d’achat. Le fossé entre riches et pauvres ne cesse de croître. Les patrons et leurs potes au gouvernement stimulent les idées racistes pour détourner l’attention sur cette contradiction. Le FN et le VB leurs emboitent le pas, et cachent les vrais profiteurs en pointant les immigrés comme responsables de la crise. Le racisme divise la jeunesse et les travaileurs. Cela affaiblit la capacité de riposte du mouvement ouvrier. Les politiciens traditionnels sont incapables d’arrêter l’extrême-droite. Au contraire, leur politique antisociale pousse toujours plus de gens à orienter leurs votes pour le VB ou le FN. Les partis fascistes sont les pires ennemis de la jeunesse et des travailleurs; ils veulent une politique néolibérale encore plus dure. Il nous faut une opposition de gauche crédible contre la politique antisociale. Nous voulons lancer une nouvelle campagne antifasciste du côté francophone ! BlokBuster apportera son expérience immense à sa construction et continuera ses actions en Flandre.

    7% du PIB pour l’ enseignement !

    Le plan Vandenbroucke, c’est une coupe sombre dans le budget de l’enseignement supérieur flamand. Actuellement, celui-ci est de 1,15 milliard d’euros alors que Dexia a réalisé un profit de 1,2 milliard d’euros en 2005. L’enseignement est un secteur sous-financé depuis des années. En 1980, 7% du PIB était consacré à l’enseignement. Aujourdhui moins de 5.6% du PIB y est encore consacré. Vandenbroucke veut appliquer la déclaration de Bologne et l’AGCS, un accord de l’OMC qui vise la privatisation de tous les services. Son plan vise à mettre les institutions en concurence sur le financement, ce qui les forcera à chercher des moyens dans le secteur privé et à reporter les coûts sur les étudiants. Pour accéder à l’université et aux écoles supérieures, on devra débourser des milliers d’euros pour les minervals comme aux Etats-Unis ou en Angleterre. Pour Vandenbroucke, la KUL doit devenir l’université réservée à l’élite. Une bonne partie des étudiants de Louvain n’auront ainsi plus accès à leur université. Certaines institutions seront plus accessibles que d’autres, mais cela se fera au détriment de la qualité de l’enseignement vu le manque de moyens. Les entreprises dicteront leurs lois aux institutions car celles-ci seront complètement dépendantes de leurs fonds. Du côté francophone, Arena propose un partenariat entre le public et le privé en ce qui concerne le financement des écoles. Pour le PS-SP.a, l’enseignement doit être centré sur le besoin des patrons et du marché du travail et non sur l’épanouissement de chacun. Le succès des manifestations à Bruxelles, Anvers et Gand a illustré que les étudiants et les membres du personnel ne sont pas dupes. Les délégués étudiants d’EGA et la délégation syndicale de la VUB ont joué un role moteur pour développer le mouvement.

    Ateliers (Matin) :

    > Qu’ est-ce que le Plan de Vandenbroucke? Un enseignement gratuit et de qualité pour tous: comment y arriver?

    > Comment stopper la violence fasciste ? Comment combattre le racisme et le fascisme ?

    Ateliers (Après Midi) :

    > Enseignement: Comment préparer au mieux la rentrée ? Après Bruxelles, Gand et Anvers, comment continuer?

    > Comment construire une Nouvelle Campagne antifasciste en Wallonie ? Quels types d’ actions entreprendre ?

    Clôture: NOTRE CAMPAGNE D’ETE


    LIEU? PRIX?

    Le Camp jeunes se déroulera à ZANDVLIET

    Le Camping se situe près d’Anvers, Train Anvers central: prendre le bus à la place Roosevelt

    L’ accueil, l’inscription et l’installation des tentes débutera vendredi à 10h, il faut amener sa tente, son matelas, son sac de couchage.

    Prix: 25 euros pour les trois jours, Cela comprend le logement, l’infrastructure et les repas

    + infos: 02.345.61.81 / 0472. 41.62.78

    Paiement possible par versement: 001-2260393-78 avec la mention "Camp 2006"

  • Le racisme tue! Seule une politique sociale peut enrayer la croissance de la violence

    De l’emploi, pas de racisme! Tout ce qui nous divise, nous affaiblit !

    La violence raciste et la violence « inutile » ont été au coeur des débats ces dernières semaines. A la Gare Centrale de Bruxelles, Joe Van Holsbeeck a été assassiné pour son lecteur MP3. A Bruges, un groupe de néo-nazis a attaqué deux hommes, dont un est toujours dans le coma. A Anvers, Hans Van Themse a voulu « tuer autant de macaques que possible ». Bilan: deux mortes et une blessée grave. Un peu plus tôt, on avait retrouvé le corps de Mohamed Bouazza, lui aussi probablement victime d’un attentat raciste. Le choc et la colère sont énormes.

    Geert Cool

    Nous ne voulons pas nous limiter à la sympathie et à la colère, mais également examiner ce que nous pouvons faire contre l’augmentation des actes de

    Anvers: Halte à la violence raciste!

    Jeudi 11 mai, Oulemata et Luna, qui n’avait que deux ans, ont été assassiné par Hans Van Themse. Arrivé au centre ville avec un fusil, il a visé et tiré sur des personnes parce que l’une portait le voile et l’autre était noire. Ce drame s’est déroulé dans des endroits très fréquentés, ce qui permet mieux de comprendre pourquoi la violence est devenue très concrète pour de larges couches de la population : « On aurait pu nous aussi être là au même moment ». Le choc créé par ce crime raciste a conduit à une réaction émotionnelle auprès de milliers de personnes.

    De tels meurtres racistes ne pouvaient que provoquer une grande discussion sur la responsabilité du Vlaams Belang et sur le racisme. Bien que l’assassin ait été un raciste passablement déconnecté du monde, nous devons nous demander pourquoi de tels types se sentent aujour-d’hui suffisamment en confiance pour passer à l’acte. La famille de Luna a dit que Hans Van Themse “est un jeune homme qui a été élévé dans un environnement qui s’attache à l’idéologie du Vlaams Belang“. En effet, non seulement le grand-père et le grand-oncle de Van Themse sont allés se battre pendant la guerre sur le Front de l’Est avec les SS, mais son père participe aux activités du Voorpost (le service d’ordre du VB) et sa tante est parlementaire du VB !

    Le VB a évidemment renforcé le courant d’idées racistes, mais la direction de ce parti n’est pas la seule à le faire. Les partis traditionnels se déclarent souvent “anti-racistes”. Cela ne les empêche pas de mener avec enthousiasme une politique d’exclusion et de division. A titre d’exemple, le débat sur la régularisation des sans-papiers est entouré en Flandre d’une rhétorique de répression et de criminalisation de ceux-ci.

    De même, quand on parle de salaires, la comparaison est toujours faite avec les travailleurs des pays à salaires moindres et de plus en plus avec les étrangers qui, avec ou sans papiers, travaillent ici. Patronat et gouvernement font tout pour dresser les travailleurs les uns contre les autres, mais déclarent ensuite que le racisme est mauvais! Ils ne vont évidemment pas nous dire franchement qu’ils veulent s’attaquer à nos salaires afin d’augmenter encore plus leurs profits. Non, ils vont prétendre que c’est à cause des bas salaires des autres travailleurs et pour rester « compétitifs ».

    Le terreau de l’extrême-droite

    La pauvreté augmente

    – risque de pauvreté en Belgique: 15,2%

    – risque de pauvreté des chômeurs: 32%

    – risque de pauvreté des locataires: 24,6%

    Le travail au noir: imposer des salaires plus bas et de moins bonnes conditions de travail

    -En 1998, le travail en noir a été estimé représenter en Belgique entre 12 et 20 % du PIB. La Commission Européenne déclare que ce type de travail est en augmentation partout en Europe.

    -Selon des chiffres de la Direction générale Contrôle des lois sociales, il s’avère que 40 % des entreprises contrôlées est coupable de travail au noir. L’embauche de sans-papiers en fait partie. Des 14.611 entreprises contrôlées en 2002, 547 d’entre exploitaient des sans-papiers.

    Le logement de plus en plus cher

    – Le prix d’un appartement à Saint-Gilles (Bruxelles) a augmenté de 46 % en deux ans (chiffre de 2005).

    – Entre 1997 et 2004, le prix moyen d’un appartement en Flandre a augmenté de 260% (de 45.300 euros à 128.702 euros).

    – Les loyers bruxellois ont augmenté en moyenne de 25 % entre 1998 et 2001et de 70% entre 2001 et 2005.

    Comment lutter contre le racisme?

    La situation difficile dans laquelle se retrouvent beaucoup de travailleurs et de chômeurs et les discours du gouvernement et du patronat offrent un terreau fertile aux opinions racistes et à leur croissance. Alors que la pauvreté grandit (15 % des Belges sont officiellement pauvres), nous devons travailler toujours plus, être plus rentables, dans des emplois toujours plus précaires alors que les richesses augmentent. Le racisme peut ainsi fleurir et s’épanouir.

    A défaut d’instruments pour organiser la lutte contre la politique néolibérale et antisociale, une marge de manoeuvre existe pour l’extrême-droite en tant que moyen d’expression électorale d’un mécontement passif. Il faut forger des instruments de lutte (des syndicats combatifs et démocratiques, un nouveau parti des travailleurs) avec lesquels nous pourrons réclamer des comptes aux vrais responsables plutôt qu’à ceux qui sont encore plus mal lotis que nous.

    Dans une Carte blanche parue dans plusieurs quotidiens flamands sous le titre “Le racisme est notre responsabilité collective”, une série de militants de gauche, de professeurs et de philosophes expliquent qu’il est temps d’une “réflexion collective, politique et sociétale”. Ils déclarent qu’il est nécessaire de se servir de tous les moyens juridiques et politiques possibles contre le Vlaams Belang. Ils demandent aussi que toutes les discriminations soient combattues, notamment au moyens des quotas d’embauche, et que les médias luttent contre le racisme au quotidien.

    Avec de telles mesures, on peut prédire que le racisme ne diminuera pas. Car c’est la politique néolibérale qui doit clairement être mise en cause et combatue. Face au chômage parmi les immigrés et les jeunes, il faut une redistribution du travail: 32 heures sans perte de salaire et avec embauche compensatoire.

    Des opinions racistes ne peuvent être combattues que sur base d’une telle lutte unifiée. Lors des piquets et actions contre le Pacte des Générations, ce qui était demandé en premier lieu à un travailleur, ce n’était pas de quelle origine il était, mais plutôt quelle était sa volonté d’action contre les attaques sur nos pensions.

    L’absence d’alternative politique pour les travailleurs permet au racisme de croître. De nouveaux procès contre le VB ne vont pas y changer grand chose, au contraire. La meilleure arme pour combattre le racisme est la création d’un nouveau parti des travailleurs capable de lier la lutte quotidienne à un programme politique visant à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et de leurs familles. En nous battant ensemble pour nos droits, les véritables responsables des problèmes politiques vont se démasquer. Et il sera clair alors qu’il ne s’agit pas du voisin d’origine marocaine, mais des patrons dont les profits exorbitants sont fait sur notre dos à tous.

    Transformer le mécontentement passif en résistance active, voilà à la fois le défi pour un nouveau parti des travailleurs et la seule possibilité de lutter efficacement contre la croissance électorale continue de l’extrême-droite.

    La tristesse est-elle d’Anvers?

    Le conseil communal d’Anvers a essayé de dominer entièrement les protestations. La Marche Silencieuse du 26 mai avait comme slogan principal “ Het verdriet is van A ” (Jeu de mot : La tristesse vient de vous/ la tristesse vient d’Anvers). La Gazet Van Antwerpen a écrit que le slogan « était associé à la campagne de promotion de la ville d’Anvers avec la lettre « A » ensoleillée. C’est pourquoi un autre slogan plus neutre aurait été plus adéquat.”

    Le conseil communal d’Anvers veut intégrer la tristesse et la colère face aux meurtres dans sa campagne publicitaire alors qu’il affirme vouloir éviter la récupération politique… Et ce n’était qu’après une forte insistance des familles des victimes qu’un slogan contre le racisme a été ajouté !

    En solidarité et en sympathie avec les familles des victimes, nous n’avons pas voulu manifester contre l’interdiction d’opinions allant à l’encontre du conseil communal qui a organisé la marche. Mais c’est aussi à cause de notre sympathie et de notre solidarité que nous voulons nous organiser pour mener une politique efficace contre le racisme et le terreau sur lequel il peut se développer.

    Pour cela, nous devons aller à contre-courant d’un conseil communal qui s’intéresse surtout aux projets de prestige et aux campagnes publicitaires et pas aux attentes réelles des travailleurs et leurs familles.

  • Les temps sont mûrs pour une alternative politique de gauche

    Pour une autre politique

    La tournée qui a mené Jef Sleeckx depuis le début de l’année à travers toute la Flandre, mais aussi à Charleroi, à Liège et bientôt à Bruxelles, a bien montré qu’il existe un espace pour la création d’un nouveau parti des travailleurs à la gauche des partis socialistes et écologistes.

    Bart Vandersteene

    «Le sommet du SP.a est fâché contre moi, je le sais, c’est le cas depuis longtemps déjà. Mais je vous dis une chose : je n’ai pas quitté le socialisme, c’est eux qui l’ont fait. Ils ont beaucoup trop glissé vers le centre. Il faut une alternative de gauche. J’essaie d’y oeuvrer, avec d’autres socialistes de gauche et des progressistes. Je vais parler partout et dans des salles toujours plus remplies.»

    Jef Sleeckx dans Knack, 24/05/06

    Réunions pour une autre politique

    27 avril. A Alost une vingtaine de personnes ont participé à une discussion sur « Une Autre Politique » avec Jef Sleeckx. La soirée a été organisée par le Comité pour un Nouveau Parti des Travailleurs avec des militants de la FGTB et de la CSC.

    30 avril. A la fête du 1er mai (tenue la veille de ceui-ci !) du mouvement pour « Une Autre Politique » à Gand, une centaine de participants ont écouté, entre autres, Jef Sleeckx, Niek Stam (militant syndical des Pays-Bas), Jo Coulier (FGTB-VUB), Raf Verbeke, Thomas Weyts (POS) et Bart Vandersteene (MAS/LSP)

    12 mai. A la Maison « Masereel » de Saint-Nicolas s’est tenue une soirée de débat avec à peu près 40 personnes présentes. Jef Sleeckx y a parlé avec Bruno Verlaeckt (Centrale Générale d’Anvers), Frans Wuytack et Raf Verbeke. Parmi les participants se trouvaient plusieurs ex-travailleurs des chantiers navals Boelwerf.

    23 mai. 87 personnes ont assisté au meeting de l’initiative francophone « Une Autre Gauche est nécessaire » à Liège qui réunissait Jef Sleeckx, Corinne Gobin pour « Une Autre Gauche » et un représentant du Bloc de Gauche portugais.

    24 mai. A Anvers, 100 syndicalistes et jeunes se sont réunis pour une discussion avec plusieurs orateurs syndicaux.

    Ce qui manque encore est un projet concret dans lequel peuvent s’impliquer plusieurs centaines – et même plusieurs milliers – de travailleurs, de jeunes, de pensionnés. C’est le pas important qui doit être fait aujourd’hui : le lancement d’un appel clair permettant de rassembler un maximum de gens ayant la perspective d’aboutir à un nouveau parti qui présenterait des listes aux élections parlementaires de 2007.

    Il faut être prêt pour une conférence à la mi-octobre pour entrer dans un automne que l’on prévoit chaud sur les terrains social et politique avec un message fort : une autre politique est possible et nécessaire.

    Quel programme?

    Le programme de base de l’initiative devra être discuté et décidé par les centaines de délégués, de militants et de persionnes engagées sur divers terrains de lutte qui, s’ils ne soutiennent pas encore l’initiative aujourd’hui, le feront demain.

    Ce programme ne doit pas être bâclé ni élaboré en petit comité. Il doit être le résultat d’un travail collectif dans lequel on prend le temps de discuter. Un tel programme doit, selon nous, formuler une réponse aux problèmes directs auxquels la population est confrontée aujourd’hui.

    Nous n’avons pas besoin de textes interminables mais d’un résumé court et concis des revendications les plus importantes.

    Voici quelles pourraient être, selon nous, les grandes lignes d’un tel programme. Assurer de l’emploi pour tous ne peut se faire qu’à travers une réduction du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire. L’arrêt des privatisations et la renationalisation des services publics privatisés est primordial afin d’assurer les services à la collectivité. Le maintien de la sécurité sociale et l’annulation des programmes d’assainissement des 25 dernières années est la seule garantie qu’une partie croissante de la population ne tombe pas du bateau.

    A côté de cela, il faut élaborer une réponse aux attaques contre les libertés démocratiques et syndicales ainsi qu’un cahier de revendications capable de prendre à bras le corps les problèmes fondamentaux du logement. L’enseignement doit à nouveau être mis au service du dévéloppement de chaque personne et non au service des grandes entreprises.

    Une telle plateforme de revendications est en rupture complète avec la logique capitaliste et ne peut être réalisé que si la société peut utiliser les moyens existants pour son bien-être. C’est pour cette raison que les secteurs-clés de l’économie doivent être aux mains de la société, c’est pour cette raison qu’une société socialiste doit être construite, en Belgique tout comme à l’échelle mondiale.

    Une initiative nationale?

    Dans le contexte politique et social actuel, le mouvement ouvrier est menacé par un dangereux virus : l’idée qu’un travailleur wallon lutte dans un contexte fondamentalement différent du travailleur flamand, qu’il y a deux réalités distinctes qui demandent des réponses distinctes.

    Cette logique a mené à la scission de la Centrale des Métallurgistes de la FGTB et est utilisée pour agrandir encore la fissure entre travailleurs flamands, wallons et bruxellois.

    Les seuls à avoir un intérêt à diviser la classe ouvrière sont ceux qui le font consciemment pour pouvoir mieux règner. Le mouvement ouvrier a besoin d’une sécurité sociale nationale, d’un mouvement syndical national et d’un instrument politique national.

    Une telle initiative nationale doit être prête à l’automne. Chaque jour offre son lot de tentatives des partis traditionnels et des médias bourgeois pour dresser les différents groupes de la population les uns contre les autres. Mais une fois entré en action, comme contre le Pacte des Générations, le mouvement ouvrier peut comprendre rapidement que son atout le plus important est la solidarité. Cette solidarité doit être centrale à tout niveau dans une nouvelle formation politique.

    Comment continuer?

    Selon le MAS, rien ne doit bloquer le lancement d’un tel projet politique. Nos membres vont s’engager à 100% pour la tenue d’une conférence nationale en octobre dans laquelle tous les participants pourront mener le débat, discuter d’un programme de base, mettre sur pied les premières structures et déterminer la direction à prendre.

  • Halte à la violence raciste!

    Tout ce qui nous divise nous affaiblit!

    Le dimanche après la tuerie d’Anvers, une manifestation qui a pris pour point de départ le siège du Vlaams Belang a rassemblé plusieurs milliers de personnes à Bruxelles. On pouvait lire sur les banderoles “le VB tue”. Il est certain que les déclarations racistes de Dewinter et des autres envers la communauté maghrébine après la mort de Joe ont encore renforcé le climat de haine crée par le VB ces dernières années. Cela a mis en confiance les brutes fascistes pour commettre leurs actes de violence.

    Boris Mallarme

    Blokbuster, notre campagne anti-raciste, a mené dans le passé plus d’une campagne contre la violence des néo-nazis. En 2004, nous avons organisé une campagne contre la violence d’extrême droite à Turnhout. Sur base de cette campagne, le calme est revenu dans la ville. Mais les émeutiers de Turnhout sont allés à Bruges où ils ont été impliqués dans l’agression de deux hommes près du café skinhead De Kastelein. Si nous nous organisons partout, nous pouvons stopper la violence! Rejoins Blokbuster!

    Patrick Janssens, le bourgmestre d’Anvers, a déclaré à la télé que “nous n’avons pas besoin de grandes analyses politiques mais bien de calme”. Belle manière d’éviter de regarder les problèmes sociaux sur lesquels se développe le racisme!

    La population est sans cesse confrontée au manque de logements sociaux, au peu de moyens accordés à l’enseignement, à la progression des emplois précaires, à l’affaiblissement du pouvoir d’achat. Le terreau idéal pour les idées racistes, ce sont les politiciens traditionnels qui l’entretiennent en menant une politique néolibérale.

    Les allocations ne suivent pas la hausse du coût de la vie. Le fossé entre riches et pauvres ne cesse de croître: la pauvreté frappe officiellement 15% de la population tandis que les actionnaires s’accaparent des profits records. Patrons et politiciens stimulent les idées racistes et nationalistes pour détourner l’attention de cette contradiction et diviser les travailleurs. Les capacités de riposte du mouvement ouvrier sont ainsi affaiblies.

    Le FN et le VB cachent les vrais profiteurs en pointant du doigt les immigrés. Vu l’absence d’alternative crédible à gauche, ils profitent du mécontentement croissant de la population alors qu’ils réclament une politique néolibérale encore plus dure. Leur propagande infecte la société et pousse des jeunes à passer aux agressions violentes et aux meurtres contre les étrangers.

    De nouvelles mesures institutionnelles et judiciaires comme la suppression du financement public de ces partis ne vont pas briser l’implantation du VB et du FN. Cette tâche ne pourra être réalisée que par une opposition de gauche résolue à la politique antisociale.

    Pour faire reculer le racisme, un nouveau parti des travailleurs est nécessaire, un parti doté d’un programme qui lutte pour des emplois convenables et l’accès à un logement décent pour tous, pour une augmentation des moyens consacrés à l’enseignement et à des services publics de qualité, pour l’unité entre tous les travailleurs. Une telle politique serait aussi la meilleure réponse à apporter à la violence “gratuite”.

    Après un incident violent survenu il y a quelques années dans un bus bruxellois, le chauffeur avait déclaré: “Donne du boulot à tous ces jeunes, et la moitié des problèmes seront déjà résolus”. Cela reste tout aussi vrai aujourd’hui.

  • C’est pas les immigrés qu’il faut virer, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer !

    Manifestation à Gand ce samedi 20 mai, 14h00 au « Zuid »

    Tandis que l’extrême-droite, à Anvers et ailleurs, démontre à quoi mène son discours raciste, le gouvernement continue de faire la sourde oreille aux revendications des sans-papiers. Il criminalise donc des gens dont le seul tort est d’avoir voulu fuir la guerre, la misère ou encore la famine que connaissent leur pays. En rendant ainsi criminels les victimes des politiques de pillage des puissances occidentales dans les pays du tiers-monde, le gouvernement se rend coupable lui-aussi de participer à la propagation des idées racistes au sein de la population.

    Face à l’indifférence du pouvoir en place, face à l’exploitation dont ils sont victimes en étant forcés de travailler au noir pour des salaires de misère, les sans-papiers se sont mobilisés, et ce sont aujourd’hui 33 endroits, principalement des églises, qui sont occupés. Plus de 45.000 sans-papiers ont laissé leurs coordonnées à l’UDEP (Union de défense des sans-papiers) sur les lieux d’occupations en vue de la régularisation pour laquelle ils luttent. Jeunes et travailleurs se mobilisent aussi pour obtenir la régularisation des quelques 100.000 sans-papiers qui vivent sur le territoire belge. Entre autres, près de 3.000 personnes s’étaient rassemblés à Liège contre les centres-fermés où sont détenus les sans-papiers dans des conditions infâmes. 10.000 personnes s’étaient également réunies à Bruxelles pour une manifestation en faveur de leur régularisation. Et cela au début du mouvement !

    La lutte doit continuer, car la régularisation des sans-papiers nous concerne tous. Leur exploitation par des patrons peu scrupuleux fait pression à la baisse sur les salaires de tous, et cela fait partie intégrante de la lutte anti-raciste.

    On avait déjà pu voir au moment du meurtre de Joe à quel point les propos racistes pouvaient librement être tenus par les politiciens et dans les médias.

    On voit maintenant que ce climat ne peut que rendre les fascistes plus confiants en eux pour commettre leurs crimes, comme à Anvers jeudi dernier.

    Mais stigmatiser une communauté, entretenir le racisme, est de loin plus facile que de mettre en lumière les véritables causes des problèmes que nous rencontrons. C’est l’enseignement aux moyens toujours plus modestes qui laisse chaque année plus de jeunes en décrochage, le manque d’emplois ou encore les conditions de travail sans cesse plus dures qui permet à la violence et au racisme d’émerger.

    Une telle situation n’existe pas à cause des étrangers, désignés comme responsables uniquement pour épargner les patrons d’entreprises qui réalisent de juteux bénéfices tout en attaquant nos conditions de vie ainsi que le gouvernement à leurs ordres.

    Tout ce qui nous divise nous affaiblit, mobilisons-nous contre le racisme !

    Soutenons les sans papiers dans leur lutte !

  • Suppression de tous les centres fermés pour étrangers et arrêt des expulsions !
  • Régularisation immédiate de tous les sans-papiers !
  • C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes ! Aide massive aux luttes du monde néo-colonial !
  • Stop à la commercialisation de l'enseignement!

    Au tournant de la dernière décennie, la Table Ronde des Industriels européens, un des plus puissants lobbies du grand capital européen, a décidé qu’il fallait des réformes dans l’enseignement supérieur. L’enseignement supérieur, trop accessible, laissait sortir trop de diplômés. Il fallait être plus en phase avec les besoins des entreprises.

    Marijke Decamps

    En Flandre, l’américanisation de l’enseignement s’est déroulée en plusieurs phases. Il y a d’abord eu la Déclaration de Bologne uniformisant l’enseignement supérieur européen, à l’origine du système semestriel, du système des bachelors et des masters, des nouvelles dénominations des formations, du décret sur la flexibilité, de l’adaptation du système des points,… Aujourd’hui, c’est le volet financier qui est à l’ordre du jour, sous la baguette de Frank Vandenbroucke, le ministre de l’emploi et de l’enseignement.

    Cette réforme ne touchera pas que la génération actuelle d’étudiants et de personnel, elle déterminera la nature de l’enseignement supérieur pour les générations futures. Il y a là un choix de société à faire : réserver les moyens aux plus riches pour qu’ils le soient encore davantage ou bien les mettre à la disposition de la collectivité.

    Manif à Anvers couronnée de succès grâce à EGA!

    Suivant d’autres manifestations, un petit millier de manifestants ont défilé le 29 mars à Anvers à l’appel des trois syndicats, du VVS (équivalent flamand de la FEF) et d’EGA. La manif était très animée et nombre d’étudiants se sont glissés spontanément dans la délégation d’EGA. Nous avons canardé le plan Vandenbroucke et la politique néo-libérale à coups de slogans bien sentis. Après la manif, quelque 60 étudiants et membres du personnel ont participé à un meeting d’EGA pour discuter de la suite à donner au mouvement.

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