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  • 8 mars: manif anti-fasciste à Anvers

    8 mars: manif anti-fasciste à Anvers

    Le 8 mars, le NSV (organisation étudiante proche du Vlaams Belang, mais parfois bien plus radicale) va manifester dans les rues d’Anvers. Cette organisation sert en fait d’école de formation pour les futurs cadres du VB. Chaque année, ils infligent à une ville différente une manifestation autour d’un thème touchant à l’indépendance flamande.

    Comme chaque année aussi, il est important d’organiser une contre-manifestation pour montrer qu’existe une résistance contre le racisme et le fascisme du NSV. Nous pouvons montrer que, même à Anvers, les opinions fascistes et les méthodes violentes de l’extrême-droite ne sont pas acceptées. Car, sans contre-manifestation, les gros bras du NSV ou d’autres groupes encore plus radicaux qui fréquentent leurs manifs, se sentiraient encouragés non seulement dans leurs idées mais dans leur envie de montrer leur violence contre des immigrés ou des jeunes ‘alternatifs’. Une contre-manif assure une pression à la fois politique et physique : à la fin de leur parcours, les manifestants du NSV doivent rapidement disparaître dans leurs bus.

    La précédente manifestation de ce groupe à Anvers, en mars 2004, a provoqué une contre-manif nettement plus nombreuse, bien que le NSV ait été renforcé par des délégations du Voorpost (service d’ordre du VB), de Nation (fachos francophones) ou même de Blood&Honour. Cette dernière organisation a fait parler d’elle ces derniers mois pour ses opinions néonazies et la découverte des réserves d’armes qu’elle avait constituées. Le NSV n’a cependant aucun problème avec la présence de Blood&Honour à sa manif. Et malgré les positions du NSV en faveur de l’indépendance flamande, un groupe comme Nation est également le bienvenu.

    Que la présence de néo-nazis soit acceptée par le NSV n’a rien d’étonnant car sa propre liste de membres en est truffée. Le président du NSV-Hasselt, Thierry Vanroy, a écrit sur internet : « une fois que la démocratie s’enfoncera dans le chaos, j’espère qu’il y aura une main de fer fasciste ». Ce type était candidat Vlaams Belang aux dernières élections communales. On n’en mesure que mieux l’hypocrisie d’une prise de distance de ce parti avec des individus violents comme Hans Van Themse, responsable des attentats racistes et meurtriers de mai dernier à Anvers (deux morts et une blessée).

    Bien sûr, il y a d’autres raisons qui poussent certains à devenir membres du NSV. Des carriéristes espèrent utiliser cette organisation comme tremplin pour une carrière politique au Vlaams Belang. Mais parmi la direction, de tels calculateurs ne sont pas dominants. Les actions internes du NSV fourmillent de symboles ou de « jeux » nazis comme celui de placer leurs bouteilles de bière en forme de croix gammée.

    Manifestez avec nous ce 8 mars à Anvers contre la violence de l’extrême-droite et le racisme. Le racisme peut progresser si l’attention se porte sur ce qui divise les travailleurs et leurs familles. Par contre, une résistance unifiée contre les véritables causes de beaucoup de malaises sociaux peut faire reculer ces divisions. La lutte contre l’extrême-droite doit être combinée à la lutte pour une alternative politique au néo-libéralisme. Le VB et encore plus le FN se basent sur le mécontentement passif qui progresse parmi la population. Mais un vote pour les fascistes n’amènera aucune solution positive aux problèmes des travailleurs. Pour cela, il faut une véritable alternative à la politique actuelle, comme celle que propose le Comité pour une Autre Politique (CAP).

    Jeudi 8 mars

    19h

    manif anti-NSV

    Gare d’Anvers Berchem

  • Accord interprofessionel 2007-2008. Un bel emballage cadeau pour le patronat, une boîte vide pour les travailleurs

    Accord interprofessionel 2007-2008.

    Début janvier, les 3 syndicats (CSC, FGTB et CGSLB) se sont prononcés pour le projet d’Accord Interprofessionel 2007-2008. La CSC et la CGSLB ont voté très majoritairement pour l’AIP. A la FGTB, seuls 55% ont voté pour. Cela ne signifie pas une absence de critiques à la base de la CSC, mais les traditions et les procédures de vote sont différentes.

    Par un militant du SETCa

    Quelle participation de la base?

    La ‘consultation de la base’ a été limitée aux organes exécutifs des sections et des centrales. Malgré cela, le fossé entre une partie importante de la base et la direction nationale de la FGTB a été de nouveau confirmé.

    La plus importante centrale de la FGTB, la centrale des employés SETCa-BBTK, n’était pas favorable à l’AIP, mais on trouvait aussi de la résistance chez les métallos francophones, à la Centrale Générale d’Anvers et de Gand,… Beaucoup de militants se sont abstenus ou ont voté sans enthousiasme.

    La direction n’était de toute façon pas prête à tirer les conclusions logiques d’un vote contre l’AIP, c’est-à-dire prendre le chemin d’une mobilisation active.

    Pour les négociateurs de la FGTB, le contenu de l’accord importait moins que son approbation par la « base ». La direction de la FGTB voulait démontrer au patronat que ses négociateurs sont « représentatifs » et qu’elle contrôle sa base.

    Le rejet de l’accord interprofessionnel précédent par la FGTB et la rébellion rouge contre le Pacte des Générations avaient déjà suffisamment gêné le sommet syndical. Un nouveau « non» aurait été malvenu.

    AIP : une mauvaise norme salariale

    L’AIP est un accord négocié tous les deux ans entre les syndicats et le patronat qui vaut pour tous les travailleurs du secteur privé. Comme cet accord concerne aussi des mesures du Pacte des Générations, une partie du secteur non-marchand, normalement exclue de l’AIP, était aussi concernée.

    L’AIP fixe la norme salariale qui pèse sur les négociations sectorielles et qui détermine dans quelle mesure les salaires peuvent augmenter les 2 années suivantes.

    Cette norme est « indicative » et des secteurs forts peuvent l’outrepasser. Mais la loi impose des sanctions dans ces cas-là (dans le temps, il n’y avait pas de norme).

    Les 5% retenus cette année (incluant les indexations et les indemnités barémiques) ne sont pas suffisants pour beaucoup de militants, surtout dans une situation où il y a des profits spectaculaires et en forte hausse. En 2005, les entreprises belges (à l’exception du secteur financier) ont réalisé 41 milliards d’euros de profits : 50% de plus qu’en 2004, et même quatre fois plus qu’en 1996!

    Le pouvoir d’achat des travailleurs, lui, baisse, entre autres à cause de la mise à mal de l’index. Un nombre significatif de produits ou de services de base ne sont pas inclus dans l’index, alors que des produits multimédias y sont repris. Mais il y a une tendance à la baisse dans ce secteur…

    Qui y gagne quoi ?

    L’AIP a bien un effet de « redistribution » des richesses, mais à l’envers. Car cet accord comprend surtout de nouveaux cadeaux pour le patronat.

    Pour les travailleurs, il n’y a que quelques points positifs dans l’accord, comme l’augmentation du salaire de base mensuel brut de 25 euros chaque année (50 euros au total). En réalité, cela signifie une augmentation de 4% après des années sans augmentation du salaire de base.

    Un autre point positif est la définition des périodes assimilées pour les travailleurs à mi-temps dans le cadre des prépensions. Cette définition reste un pas en arrière comparé à la situation d’avant le Pacte des Générations. Mais c’est déjà mieux.

    Mais c’est surtout le patronat qui reçoit des cadeaux: une diminution fiscale sur les heures supplémentaires à partir le 1er avril 2007 (cadeau de 70 millions d’euros), une diminution du précompte professionnel pour financer 0,25% de la norme salariale (environ un quart de l’augmentation salariale au-dessus de l’inflation : 1,1% sur 2 ans pour une inflation cumulée de 3,9%). Le patronat va recevoir 180 millions d’euros par an en plus des 7 milliards de diminution de charges patronales déjà promises pour 2007.

    Accord unilatéral

    L’AIP est devenu une plaisanterie, un marché de dupes entre le patronat et les directions syndicales. « De dupes », car les « concessions » du patronat sont toujours largement compensées par des cadeaux du gouvernement payés avec notre argent. La seule alternative pour arriver à un accord équilibré est de construire un rapport de force sur les lieux de travail avec un plan d’action et des mobilisations de masse. Pour cela, il nous faudra une pression de la base.

    Cela peut se développer via un réseau de syndicalistes combatifs. Un tel réseau ne va sans doute pas se développer sur une base purement syndicale au vu des échecs passés. Mais la construction d’une nouvelle formation politique des travailleurs peut aider à unifier des syndicalistes combatifs. Le CAP peut et doit jouer un rôle dans ce processus.

  • Communautaire : Cet article, lui, n’est pas une fiction…

    Ce mercredi 13 décembre, en soirée, la RTBF a réussi à faire croire à 89% des téléspectateurs (d’après un sondage effectué en cours de soirée) que le Parlement flamand venait de voter l’indépendance de la Flandre. La crédibilité de cette annonce se base sur un mythe relayé depuis longtemps par les partis politiques traditionnels et les médias: tous les flamands sont des flamingants (voire, parfois, de méchants nationalistes racistes).

    Stéphane Delcros

    Sous couvert d’humour, les «reportages» de la télévision «publique» francophone lors de l’émission spéciale qui a relayé l’intox étaient clairement orientés : un rassemblement de flamands au Sportpaleis d’Anvers acclamant la sécession, des manifestations de joies colorées de jaune et frappées d’un lion noir,… Les journalistes ont été jusqu’à poster, devant le Parlement flamand, des figurants venus applaudir la décision. Il ont très vite été rejoins par des militants flamingants, mais des vrais cette fois…

    S’il est vrai qu’il existe des nationalistes et des fanatiques (voire les deux en un) en Flandre (comme partout d’ailleurs), il est beaucoup moins vrai de dire qu’ils représentent la majorité des travailleurs et des jeunes. Comme en témoignent de récents sondages, la population flamande, en grande majorité (tout comme la francophone), se fout complètement du soi-disant important dossier de la scission de l’arrondissement de Bruxelles-Halle-Vilvorde. Dans les faits, les dossiers communautaires suscitent peu d’intérêt chez les travailleurs, qui se rendent de plus en plus compte que l’existence de ces problèmes ne sert qu’à masquer le programme de démantèlement social prévu par les partis politiques traditionnels (du nord comme du sud). Les sondages démontrent au contraire que les sujets qui intéressent le plus les flamands sont ceux de l’emploi, de la sécurité sociale et du logement, et même que 84% de flamands et 92% de francophones sont pour le maintien de la Belgique.

    En laissant traîner ses oreilles, on entend fréquemment parler des wallons fainéants qui volent l’argent des flamands, ou des flamands génétiquement égoïstes. Il ne s’agit que d’un reflet déformé du mécontentement que vit une population aux prises avec une société qui n’est pas orientée vers son intérêt. Les médias et les politiciens traditionnels surfent d’ailleurs habillement et avec enthousiasme sur ce sentiment.

    Le fait que le Vlaams Belang soit présenté en Flandre comme un parti comme les autres, voire comme le seul à ne pas être mouillé dans la politique antisociale d’un gouvernement (tout simplement faute d’occasion), n’est pas étranger à l’impression de montée en puissance du flamingantisme. Une autre raison réside aussi dans le fait que des partis comme la N-VA sont très médiatisés, bien qu’ils ne représentent pas grand-chose. Cette organisation est issue de l’éclatement de la Volksunie, incapable en son temps d’adapter son discours et sa pratique à la situation réelle : la Flandre est loin d’être la région la plus pauvre de Belgique et la domination francophone sur les flamands n’existe plus. Aujourd’hui, la N-VA ne peut plus survivre sans le CD&V surtout si elle veut intégrer le prochain gouvernement. C’est d’ailleurs pour «sauvegarder» ce cartel que l’aventurier ex-VLD Jean-Marie Dedecker (ancien Judoka et politicien de droite «musclé») a été exclu de ce parti nationaliste juste après l’avoir rejoins.

    Le Mouvement Ouvrier Chrétien a toujours rejeté ce cartel, preuve que les travailleurs flamands s’inquiètent peu des questions communautaires, mais beaucoup des questions sociales. Depuis le début de «l’alliance», il a multiplié les avertissements à son allié politique traditionnel. Il est vrai que, au contraire du CD&V qui parvient encore à «emballer» socialement son programme néolibéral, la N-VA ne cache absolument pas sa politique droitière.

    L’image mise en avant dans une émission comme celle de la RTBF est loin d’être une réalité. Ce n’est pas parce que les parlementaires flamands ont, en grande majorité, des discours nationalistes que les travailleurs (même s’ils ont voté pour eux) le sont forcément. En 2005, aucun parti parlementaire n’a défendu les droits des travailleurs face aux propositions du «Pacte des Générations». Peut-on en conclure que tous les travailleurs flamands étaient pour ce Pacte? Les piquets de grèves et la rue ont démontré le contraire, et les travailleurs flamands, bruxellois et wallons marchaient ensemble contre le gouvernement. Si les travailleurs continuent, encore aujourd’hui, à voter pour ces partis, ce n’est pas pour leur programme socio-économique (et encore moins pour leur programme communautaire), mais parce qu’il n’y a rien d’autre.

    Ainsi prise dans son contexte, l’émission spéciale de la RTBF de ce mercredi soir, volontairement ou pas, s’inscrit dans un climat de renforcement du «front politique francophone» en vue des négociations pour la prochaine réforme de l’Etat en 2007.

    Grâce à ces négociations, les partis traditionnels, qu’ils soient francophones ou flamands, tenteront à nouveaux de tromper TOUS les travailleurs en leurs faisant avaler la tartine d’austérité sous une couche de communautarisme aussi épaisse que possible. Ce ne sont ni les francophones, ni les flamands qu’ils défendent, mais bien les patrons, quelques soient leurs langues.

  • Une claque dans la gueule des travailleurs

    Beaucoup de travailleurs de VW et des sous-traitants ont connu des semaines d’incertitude avant l’annonce des plans de la direction de VW. Cette incertitude continue. Dans le cadre de la Loi Renault, la direction doit suivre une phase de consultation et d’information de ses « intentions » de restructurations avant que la décision ne devienne officielle.

    L’industrie automobile en Belgique en chiffres

    En ce moment, il y a encore 4 grandes entreprises automobiles en Belgique : Ford à Genk, Volvo à Gand, Opel à Anvers et VW à Forest : 21.600 travailleurs en tout aujourd’hui, 100.000 en comptant la sous-traitance.

    Ces 4 entreprises ont produit à peu près 1 million de voitures en 2000, et 900.000 en 2005. Sur le même laps de temps, 6000 emplois ont été perdus. Avec 22% de travailleurs en moins, la production n’a donc diminué que de 10%. Cela révèle une productivité et une pression au travail qui augmentent à une vitesse vertigineuse.

    Durant cette période, la direction doit écouter les remarques et les alternatives proposées par les syndicats. La décision est bien sûr déjà prise mais ne deviendra officielle que quelques semaines ou même quelques mois plus tard. Les travailleurs devront attendre avant de savoir s’ils pourront rester ou pas, en fonction des choix de la direction.

    Nous avons parlé avec Jean-Pierre, ouvrier à VW.

    Depuis combien de temps travailles-tu à VW ?

    Je travaille depuis 28 ans à VW-Forest. A la tôlerie.

    4000 emplois à la trappe ! Quelle a été ta première réaction ?

    C’est honteux ! C’est inhumain ! Comment est-ce que je vais rembourser mon prêt hypothécaire ? Et j’ai 2 filles qui font des études supérieures…

    La réaction du monde politique est-elle à la hauteur de l’agression patronale ?

    Non, pas du tout !

    Et celle des syndicats ?

    Plusieurs délégations d’autres entreprises sont venues ici par solidarité. Notamment Ford, Duferco, les ex-Sabéniens. Mais les syndicats de VW traînent trop à mobiliser les gens.

    Que faire après la manifestation du 2 décembre ?

    Il faut continuer pour sauver le maximum d’emplois. Sinon, ils n’ont qu’à rembourser le pognon qu’ils ont reçu de l’Etat. On doit mettre les points sur les i ! Ils gardent 26% du personnel pour ne pas devoir payer la prime de fermeture aux autres. Mais moi, j’ai 51 ans. Ils ne vont sûrement pas me garder.

  • Quel prolongement politique? FGTB et CSC: rompez les liens avec les partis traditionnels!

    Cet automne, il n’y a pas que les négociations salariales qui seront importantes pour les militants syndicaux. Le Congrès de la CSC/ACV vient de se tenir et une enquête va bientôt être organisée parmi les membres de la FGTB flamande sur les rapports avec les partis politiques, le SP.a et le PS en particulier.

    Geert Cool

    “Partenaires priviligiés”?

    Le fait que la FGTB flamande ait annoncé la tenue d’une enquête parmi ses membres résulte directement du mouvement contre le Pacte de Solidarité entre les Générations. Dans la discussion sur la réforme des prépensions, il s’est avéré que les propositions de départ de ce Pacte sont nées dans les cabinets sociaux-démocrates. Et, bien évidemment, les actions contre le Pacte de Solidarité n’ont pas été soutenues par les ‘’partenaires’’ politiques des syndicats.

    Si à la CSC les liens s’expriment de manière moins formelle, la FGTB pour sa part est toujours représentée au sein du bureau politique du SP.a et du PS. L’ancienne présidente de la FGTB Mia De Vits a opté pour une carrière au Parlement Européen pour le SP.a. Aux élections communales, elle s’est présentée à Gooik comme tête de liste d’un cartel du SP.a, de Groen… et du très libéral VLD !

    Lors de ces mêmes élections, les secrétaires de la FGTB d’Anvers et de Gand, Dirk Schoeters et Mil Kooyman, se sont présentés sur des listes du SP.a. Le nombre de voix de préférence qu’ils ont recueillies – 496 et 651 – a été pour eux une amère déception. Selon Kooyman, cela est partiellement dû au « manque de clarté sur les liens avec le monde politique au sein de la FGTB ». Kooyman craint en fait que ce maigre résultat ait pour résultat que le SP.a ne cherche plus de candidats FGTB pour ses prochaines listes.

    Ailleurs, les liens entre la direction de la FGTB et celles du PS et du SP.a sont souvent moins directs, mais les partis socialistes demeurent les ‘’partenaires priviligiés’’. Nous pensons qu’il faut immédiatement rompre ces liens. Un lien avec des partis appliquant une politique néolibérale ne fait pas progresser la lutte pour les intérêts des salariés et de leurs familles. Au contraire, ce lien est utilisé par la social-démocratie pour freiner le développement des mouvements de lutte.

    Cela ne signifie toutefois pas que les militants syndicaux doivent plaider pour une position ‘‘apolitique’’. La plupart des revendications syndicales ont un contenu explicitement politique. Afin d’imposer des revendications, un prolongement politique est plus que nécéssaire. Sans cela, la lutte syndicale est plus faible. Mais il faut que ce relais politique soit réel et ne se limite pas à de beaux discours pour abuser de la base des syndicats.

    Les directions syndicales acceptent la logique néolibérale

    Le problème n’est pas uniquement dans le camp des partis. Au lieu de traduire les revendications des syndicalistes sur le plan politique, les directions syndicales elles-mêmes reprennent la logique néolibérale de leurs partenaires politiques. Le récent accord du ‘‘groupe des 10’’ en est une expression concrète.

    Le 20 septembre, les partenaires sociaux ont conclu un ‘’accord de septembre du groupe des 10’’. Lorsque cet accord a été discuté au bureau fédéral de la FGTB le 22 septembre, beaucoup de ses membres n’étaient pas encore au courant qu’en échange du lien entre les allocations et le bien-être avait été acceptée une nouvelle baisse plus poussée des charges sur le travail en équipe et sur les heures supplémentaires!

    L’absence de démocratie interne et de consultation a fait que cet accord a été une nouvelle fois imposé aux syndiqués. Accepter des baisses de charges sur le travail en équipe et sur les heures supplémentaires signifie donner son accord à une nouvelle vague de cadeaux au patronat et à un nouveau renforcement de la flexibilité.

    Luc Cortebeeck, le président de la CSC, a déclaré dans Trends/Tendances (13 octobre, édition flamande) que ‘la diminution du temps de travail collectif n’offre aujourd’hui aucune solution. Il vaut mieux que nous réféchissions à la manière de combiner la flexibilité que demandent les patrons à la flexibilité privée dans nos familles ». Il ne s’agit donc plus de formuler des alternatives, mais bien de discuter sur l’emballage des revendications patronales dans du papier « social » !

    Cette voie est véritable un cul-de-sac. On peut toujours essayer de modérer ou de colorer en rose l’avidité du patronat, mais tant que les patrons sentiront qu’ils peuvent imposer des choses, il en exigeront toujours plus.

    Nous l’avons encore vu avec les déclarations du dirigeant de Volvo Peter Leyman au magazine Vacature (21 octobre). Leyman a expliqué que le Pacte des Générations n’allait pas encore assez loin et a déclaré à propos des salaires que « Nous sommes allés trop loin au niveau de notre bien-être et je crains que nous soyons confrontés à une période de nivellement. (…) Nous ne pouvons pas nous attendre chaque année à la fois à gagner plus, à travailler moins et à trouver les produits les moins chers du monde. »

    Il faut un contre-poids

    Luc Cortebeeck a raison quand il déclare qu’un contre-poids est nécessaire. Mais on ne construit pas un contre-poids en acceptant – totalement ou partiellement – la logique des adversaires.

    Malgré cela, Cortebeeck se rend compte que beaucoup de défis l’attendent. Au congrès de la CSC, il a expliqué que, dans le monde politique, il existe beaucoup de populisme « qui veut ‘’responsabiliser’’ les plus faibles du fait d’être faibles, qui veut substituer la charité à la solidarité et qui veut maintenant, après avoir vendu les bâtiments de l’Etat, vendre également la société sociale aux assureurs du privé. »

    Même si la perspective des élections de 2007 va peut-être amener le gouvernement à postposer les attaques les plus dures, cela ne va pas conduire à la fin de l’offensive. Il faudra construire un rapport de force en organisant la résistance à la logique néolibérale.

    Les syndicalistes combatifs devront s’organiser en défendant la démocratie syndicale (à l’inverse des accords secrets tels que celui de septembre) tout autant qu’une position combative qui pousse à l’avant les intérêts des salariés et de leurs familles et non ceux du patronat.

    Le Comité pour une Autre Politique pourra jouer un grand rôle dans cette lutte.

    Beaucoup de militants et de délégués sont déjà actifs en son sein. Sur base des discussions collectives au sein du CAP, nous pourrons également mettre sur pied un réseau de syndicalistes combatifs capable d’exprimer ce qui vit à la base des syndicats et de le renforcer.

  • Mars 2007. Pourquoi manifester contre le NSV?

    Ce 8 Mars, le NSV (mouvement étudiant nationaliste) a l’intention de manifester à Anvers. Cette organisation a toujours entretenu des liens avec le Vlaams Belang et a été, pour des figures de premier plan du VB telles que Filip Dewinter, une sorte d’école. Il n’y a nul hasard au fait que ce dernier soit president du ‘’comité de protection” pour le trentième anniversaire du NSV.

    Christophe

    Blokbuster a pu entrer dans quelques archives internes des albums photo digitaux des membres du NSV. Ci-dessus les membres du NSV ont rangé les bouteilles de bières vides en forme de croix gammée…

    Radicaux

    Les rapports entre VB et NSV sont intentionellement un peu cachés, le NSV peut ainsi laisser apparaître son côté “radical”, tant au niveau du contenu de leur discours que de leurs méthodes.

    En 1997, le NSV-Gand a édité un texte ouvertement raciste déclarant : “un nègre qui a grandi dans la jungle de l’Afrique, qui tire ses oreilles jusqu’au sol, qui enduit ses cheveux avec de la merde de vache(…) peut s’entraîner pour apprendre nos habitudes de blancs, mais sur le point intellectuel, il ne sera jamais capable de s’adapter à notre standard intellectuel car son cerveau est entre autre plus petit.”

    Il y a quelques mois, un vent favorable nous a déposé un colis de photos internes du NSV qui illustrent magistralement ce que sont leurs rituels estudiantins: bavarder sous la croix celtique, beugler des chants sortis d’un recueil de slogans pro-apartheid, et ranger les bouteilles vides en faisant une croix gamée. Ce n’est pas flamingant, mais fasciste!

    Nul hasard non plus à la présence de membre du groupuscule Blood &Honour aux activités du NSV comme à leurs manifestations. Le president du NSV de Hasselt n’a pas caché et a raconté de manière enthousiaste sa presence aux concerts organisés par Blood& Honour.

    Le 28 septembre, le NSV a montré une fois de plus ses méthodes à Anvers, lors du Studay (événement de la rentrée académique). Notre camarade Nikei de Pooter a été attaqué par un petit groupe de NSViens. Après l’avoir jeté au sol, des menaces ont fusé: « Nous viendrons te chercher chez toi» et « casse-toi». La police est intervenue, sans toutefois les arrêter.

    Manif anti-NSV

    Le NSV commet chaque année une manifestation dans une ville étudiante, cette année-ci à Anvers. Au moment de rédiger cet article, la date n’est pas encore certaine, mais cela sera normalement le 8 mars.

    A chaque fois, il y a également une contre-manifestation. Non pas pour arriver à une confrontation directe, mais pour veiller à ce que le NSV ne se répande avec sa violence raciste dans la ville.

    Le cortège du NSV ne comprend qu’un petit groupe de batailleurs et de néo-nazis. En manifestant contre eux, nous démontrons dans la pratique leur isolement dans la société, contrairement à ce que les résultats électoraux de leur parti-père peuvent insinuer.

    Tout ce qui nous divise, nous affaiblit!

    Le message du NSV est de mettre la pauvreté et les autres problèmes sociaux sur le dos des immigrés à la place du système. Nous voulons utiliser la manifestation et la mobilisation contre le NSV pour discuter des véritables causes de la violence raciste, de la lutte contre le VB mais aussi de la lutte contre cette société qui n’a aucune perspective à offrir pour l’écrasante majorité de la population.

    A Anvers aussi il sera nécessaire de construire une opposition de gauche contre la politique antisociale de la ville, en s’unissant contre la pauvreté, le chômage et la crise du logement. Il faut l’unité des jeunes et des travailleurs, abstraction faite de leur provenance, au sein d’une alternative aux partis traditionnels et au VB. Ce sera le message central de la manifestation anti-NSV.

    Le succès de cette manifestation ne peut s’obtenir que par une campagne de mobilisation résolue à l’intérieur de laquelle tu peux toi aussi jouer un grand rôle : en aidant à la diffusion du matériel, en engageant des discussions sur la lutte contre l’extrême-droite et, surtout, en participant à la manifestation!

  • Volkswagen-Forest : un verdict qui se fait attendre

    Le conseil d’entreprise extraordinaire de VW qui était prévu pour ce mardi est reporté à mercredi. Il devrait en sortir des éclaircissements sur l’avenir de l’implantation VW à Forest. La grève qui a éclaté vendredi dernier se poursuit. On a pour ainsi dire pas travaillé ce week-end, et la grève a été reconduite ce lundi matin.

    Bientôt 1000 emplois supprimés aussi à Opel-Anvers ?

    Selon De Tijd, la direction européenne de General Motors envisage de supprimer une équipe à Anvers. Cela conduirait à une perte de 1000 emplois sur un total de 5100. Un conseil d’entreprise européen est prévu pour vendredi. Entre-temps, la direction nie les rumeurs.

    Le conseil d’entreprise de mercredi devrait finalement clarifier la situation pour les milliers d’ouvriers de VW. L’incertitude permanente pèse en effet sur les travailleurs et leurs familles. M. Jung, membre du conseil d’administration et du conseil de surveillance de Volkswagen assistera à la réunion du conseil d’entreprise. Il est en outre responsable de l’affectation des volumes de production (qui déterminent le personnel nécessaire) et en même temps des restructurations.

    Cela indique qu’une mauvaise nouvelle pourrait sortir du conseil d’entreprise de mercredi. Il est de toute manière évident que les travailleurs veulent connaître les plans définitifs de la direction dans les plus brefs délais, et ne sont plus prêts à reprendre le travail avant le conseil d’entreprise.

    Vendredi soir, l’équipe de week-end est partie en grève à l’issue d’une assemblée. La rue qui se situe en face de l’entrée principale a été bloquée, mais tout s’est déroulé dans le calme. L’équipe du week-end est limitée à 500 ouvriers, mais les équipes de la semaine sont nettement plus nombreuses (1500 personnes) et celle de lundi matin est également partie en grève.

    Ce n’est pas surprenant. Car le report du conseil d’entreprise apparaît clairement comme une provocation, comme Hedwin de Clercq (FGTB) en témoigne : « Cela devient grave : ils jouent vraiment avec nos pieds en reportant le conseil d’entreprise ».

    Solidarité de CAP avec les ouvriers de VW

    Depuis vendredi soir, un bus du Comité pour une Autre Politique s’est garé devant l’usine. Lundi, une réunion s’est tenue avec les organisations et les mouvements bruxellois pour déterminer comment on pouvait faire de ce bus un lieu de rencontre pour la solidarité avec les travailleurs de VW, et un lieu de discussion pour une autre politique de l’emploi. Il est aussi question de tenir une permanence dans le bus. Un tract national est également en préparation pour être distribué à partir de mercredi. Ce tract sera un résultat tangible du 28/10 et abordera concrètement la crise de VW.

  • La lutte contre l’extrême-droite est plus que jamais nécessaire

    Dans les villes d’Anvers et de Gand, on aurait enfin fait barrage au Vlaams Belang. Pour la première fois après tant d’élections, le 8 octobre n’aurait pas été un dimanche noir. Du moins, c’est ce que disent en chœur les médias à propos des dernières élections communales.

    Farid Rasoolzadeh

    Cette analyse est d’autant plus absurde que le Vlaams Belang progresse à Anvers par rapport à son score de 2000 qui avait déjà semé la panique : 33,51% contre 32,95% à l’époque. Dans les districts anversois de Hoboken, Deurne et Merksem, le Vlaams Belang a récolté respectivement 41%, 43,5% en 41,5%. Nous ne voyons pas pourquoi ce serait une bonne nouvelle.

    Du côté francophone, la montée de l’extrême-droite ne s’est pas réalisée entièrement. Le Front National a récolté des scores très élevés dans le Hainaut (11% à Quaregnon, 12,6% à Pont-à-Celles et presque 10% à Charleroi).

    L’achat d’une villa privée par le président du FN Daniel Féret dans le midi de la France, largement commenté dans les médias, n’a certainement pas eu d’effet salutaire pour le FN. L’absence totale de militants actifs a empêché le parti d’extrême-droite de changer la donne. Malgré cela, 27 conseillers communaux FN ont été élus dans le Hainaut.

    A Gand et dans les districts anversois de Borgerhout et d’Anvers-centre le VB a reculé. Cela est avant tout dû aux projets de prestige à grande échelle qui ont fait s’envoler les loyers. Une partie des couches les plus pauvres a été substituée par de jeunes ménages à deux revenus pouvant se permettre une bonne habitation près du centre-ville.

    Au lieu de fournir une réponse au taux de chômage et aux loyers impayables, la coalition anversoise lors des négociations après les élections s’est occupée de discussions sur l’augmentation de « projets de renouvellement de ville ». Les partis n’ont négocié sur les logements sociaux que 10 minutes durant.

    La politique antisociale des partis traditionnels a mené à une croissance de l’extrême-droite. Tant que ces partis s’accrocheront au pouvoir, et tant qu’une véritable opposition contre la politique néolibérale fera défaut, le VB pourra continuer à accumuler les victoires électorales. Une campagne de publicité bien élaborée n’est pas une barrière face à l’extrême-droite !

    Venez manifester le 8 mars à Anvers !

    Le 8 mars (ou le 1 mars), les étudiants du VB (NSV, Mouvement Nationaliste Etudiant) veulent manifester à Anvers. Blokbuster (la campagne anti-fasciste flamande du MAS) organisera une contre-manifestation qui vise l’extrême-droite, mais aussi la politique des partis traditionnels. Nous voulons mettre en avant la nécessité d’une alternative à la politique qui crée le terreau de l’extrême-droite.

    Le NSV est un groupuscule d’étudiants racistes et violents. En 1996, ils écrivaient encore que les « nègres n’égalent pas intellectuellement notre niveau car leur cerveau est plus petit ». Lors de l’ouverture de la nouvelle année académique à Anvers, le NSV est passé à la violence contre un militant d’Etudiant de Gauche Actif (organisation étudiante du MAS). Nous ne voulons pas que ce groupuscule occupe les rues d’Anvers sans opposition.

  • Quelle stratégie contre l’extrême-droite? Après le cordon sanitaire, l’illusion de la “bonne gestion”

    Dans le cadre de la lutte contre l’extrême-droite, beaucoup d’idées ont été lancées ces dernières années par les partis traditionnels et leurs politiciens. Au début, il fallait simplement ignorer l’extrême-droite. Il y a eu ensuite le cordon sanitaire. Puis certains ont avancé l’idée qu’une participation de l’extrême-droite au pouvoir permettrait de la „mouiller“ dans la gestion quotidienne. La nouvelle “tactique” contre le VB s’appelle maintenant “la bonne gestion”.

    Geert Cool

    Cordon sanitaire

    Le cordon sanitaire se veut un barrage contre toute participation de l’extrême-droite au pouvoir. C’est en fait le prolongement de la stratégie basée sur la négation des résultats de l’extrême-droite. Si toute participation des fascistes au pouvoir doit bien entendu être rejetée, nous ne pensons pas que cela change fondamentalement quelque chose au succès de l’extrême-droite.

    Certains cultivent l’illusion qu’en associant l’extrême-droite au pouvoir, il y aurait moyen de diviser le VB entre ceux avec qui on peut travailler et les autres. Mais chaque scission de l’extrême-droite observée au niveau international n’a pas mené à un renforcement des “modérés”. Lors des élections autrichiennes en octobre – après plusieurs années de participation au pouvoir du parti d’extrême-droite FPÖ de Haider suivie de la scission de ce parti – le BZÖ (la scission „modérée“ du FPÖ à l’intérieur de laquelle se retrouvent Haider, les ministres et presque tous les parlementaires) n’a obtenu “que“ 4% alors que le FPÖ a récolté 11% des suffrages. Les “radicaux” l’ont donc emporté sur les “modérés” et ont même poussé le BZÖ à défendre des positions plus radicales qu’avant durant sa campagne électorale.

    De plus, la base de cette scission n’était pas le résultat direct de la participation gouvernementale, mais la conséquence du fait que le FPÖ a été rejeté sur la défensive suite à la large mobilisation des travailleurs contre les mesures gouvernementales, qui a connu son apogée en 2003 et a montré à beaucoup de gens que le FPÖ n’était pas du côté des travailleurs et de leurs familles.

    Vous avez dit “bonne gestion”?

    L’écrivain anversois Tom Lanoye a déclaré après les élections: “Anvers a montré qu’en Flandre, avec une bonne politique et un projet clair, on peut remettre à sa place un parti négatif”. C’est une remarque dangereuse quand on regarde les résultats dans presque toutes les communes en Flandre, y compris dans les districts anversois tels que Hoboken, Merksem ou Deurne, où le VB gagne encore du terrain. La “bonne gestion” n’existait pas dans toutes ces localités?

    De plus, nous ne sommes pas d’accord sur le constat de “bonne gestion” menée à Anvers et Gand. En guise de gestion, les projets de prestige ont repoussé les problèmes – et les populations en difficultés – en dehors du centre-ville. Les difficultés n’ont été que déplacées. La détérioration de la position du VB dans les districts d’Anvers et de Borgerhout est entièrement compensée par les progrès qu’il réalise dans les districts situés autour du centre ville.

    Des expériences tirées de l’histoire belge nous montrent les limites de la “bonne gestion” par des “techniciens” et des “experts”. En 1935, en réponse à l’instabilité et à la crise économique, un gouvernement d’experts extérieurs au monde politique a été formé sous la direction d’un haut dirigeant de la Banque Nationale, Paul Van Zeeland, pour gérer le pays. Ce gouvernement et sa politique ont mené à une victoire sans précédent de l’extrême-droite aux élections de 1936…

    Une “bonne gestion” est évidemment nécessaire. Mais, pour nous, elle exige de partir des intérêts de la majorité de la population et non des couches les plus aisées. Comment les partis traditionnels en seraient-ils capables alors qu’ils sont les prisonniers – volontaires – d’une logique néolibérale ?

    Les antifascistes qui veulent offrir une réponse politique aux électeurs du VB doivent plutôt s’engager dans des initiatives qui viennent du mouvement ouvrier et dans les luttes. L’initiative du Comité pour une Autre Politique (CAP) offre une chance d’avancer dans cette voie.

  • Rentrée étudiante et lycéenne. Résistance Internationale et Etudiants de Gauche Actifs rencontrent un grand intérêt !

    Le jour de la rentrée à Louvain-la-Neuve, le recteur de l’UCL a mis en avant l’idée de casser « le tabou » du plafonnement des minervals et d’utiliser le plan de réforme de l’enseignement supérieur flamand du ministre Vandenbroucke comme modèle pour transformer le financement des institutions en communauté française.

    Boris Malarme

    Le discours du recteur est le même que celui de la Commission européenne : laisser grimper les minervals en maintenant un système de bourses pour les familles à bas revenus rendrait l’enseignement plus équitable. Une telle explication est difficile à avaler. Chacun sait qu’un enseignement plus cher rend celui-ci moins accessible.

    Le manque criant de moyens accordés par le gouvernement à l’enseignement pousse les directions d’écoles supérieures et d’universités à mener une politique d’austérité brutale. La direction de l’Université de Bruxelles a sorti un nouveau plan. Après avoir diminué de 300.000 euros le budget accordé aux services sociaux de l’université, elle veut privatiser une partie des kots, vendre une partie du terrain universitaire et introduire une carte à puce pour contrôler chaque jeune sur le campus. Les étudiants ont immédiatement commencé à réagir.

    Aujourd’hui la part du budget consacré à l’enseignement ne représente plus que 4.9% du Produit Intérieur Brut, ce qui représente un manque de plus de 5.5 milliards d’euros par an en comparaison avec le début des années ‘80. Ce sont les jeunes et le personnel qui en paient le prix. En Flandre, notre organisation étudiante (Actief Linkse Studenten – ALS) a joué un grand rôle dans la lutte contre le plan Vandenbroucke (voir les nos précédents d’Alternative Socialiste). Elle a été avec les syndicats le moteur du mouvement de l’année dernière et elle a réussi à mettre largement en avant la nécessité d’un refinancement public de l’enseignement à hauteur de 7% du PIB. Notre organisation francophone (Etudiants de Gauche Actifs – EGA) veut jouer le même rôle contre la future version francophone de ces mesures de réorganisation de l’enseignement supérieur.

    EGA est présente dans toutes les universités du pays et dans plusieurs Hautes Ecoles. Ses meetings de rentrée ont été une réussite. Les débats sur Cuba et l’Amérique Latine à l’ULB, à l’UCL, à la VUB et à la KUL ont réuni chaque fois entre 25 et 40 étudiants. Une nouvelle génération d’étudiants a rejoint les rang de nos cercles EGA en ce début d’année. Plusieurs d’entre eux ont même franchi un pas supplémentaire en décidant d’adhérer aussi au MAS. Maintenant l’ensemble de nos forces sur les universités construisent la mobilisation pour la manifestation contre les étudiants fascistes du NSV à Anvers.

    Notre campagne antiraciste Blokbuster (BB) a acquis depuis le début des années ’90 une grande réputation. Son pendant francophone, Résistance Internationale contre le racisme et le fascisme (RI), est né cet été et rencontre déjà un franc succès. Les jeunes de RI-BB ont reçu pour près de 800€ de dons lors des divers concerts du 01/10. Ce qui est un bon début afin de mener une campagne sérieuse pour faire de la manifestation contre le NSV à Anvers un succès. Tant en Flandre qu’en Wallonie, la lutte contre l’extrême-droite est à l’avant-plan dans notre activité dans les écoles et les universités.

    Des dizaines de lycéens ont rejoint notre campagne antiraciste depuis la rentrée et de nouveaux comités d’action ont été créés à Louvain, Enghien et Huy. Le nouveau dimanche noir du 8 octobre en Flandre et les succès électoraux que le FN a remportés dans certaines villes wallonnes montrent une nouvelle fois l’incapacité des partis traditionnels à contrer la progression de l’extrême-droite. RI explique qu’il faut s’opposer à la politique antisociale qui crée les conditions idéales pour la croissance des idées racistes. A Gand, 25 écoliers ont participé à la réunion publique qui a suivi les élections. De nombreuses activités sont planifiées, parmi lesquelles un meeting à Enghien, une action à La Louvière contre les 3 élus du FN et une action des lycéens de Louvain contre la présence de Dewinter et du VB à l’université le 31 octobre. Ne reste pas sur le côté, toi aussi rejoins EGA et RI !

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