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Tag: Anvers
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Une rentrée du tonnerre pour notre travail jeune
Nos campagnes jeunes – Résistance Internationale (RI) orientée vers les lycéens et Etudiants de Gauche Actifs (EGA) – étaient présentes dès les premiers jours de cours dans les écoles et sur les campus avec leurs journaux et une nouvelle campagne contre le capitalisme et ses conséquences pour l’environnement qui a rapidement enthousiasmé et organisé des dizaines de lycéens.
Boris Malarme
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Du 27 au 29 décembre
Participe à notre Camp d’hiver
Le Camp jeune de Résistance Internationale se tiendra cette année dans l’Entre-Sambre et Meuse, dans une spacieuse maison de scouts avec jardin et à proximité de la forêt. Un cadre idéal pour assurer que les nombreux ateliers sur l’économie, l’Amérique Latine, Sicko, la démocratie des travailleurs, les idées de Lenine, nos campagnes contre le racisme et les néo-fascistes, l’environement ou encore sur quel instrument construire pour lutter et changer la société se déroulent dans une ambiance décontractée. Le prix est de 20 EUR pour les 3 jours (pour le logement et les repas). N’hésite pas à t’inscrire et à ainsi apporter ton avis aux débats et discussions ! Infos : 02/345.61.81 ou 0472/29.91.92
[/box]Nous participerons à la manifestation nationale du 8 décembre « pour le Climat et la Solidarité ». Nous avons déjà organisé plusieurs débats dans les universités et diverses actions locales avec RI pour graduellement construire une atmosphère de mobilisation autour de cet événement. RI a ainsi organisé une manifestation à Gand le jour même où les partenaires de l’Orange Bleue ont scellé un accord illustrant à nouveau combien les politiciens refusent de s’en prendre aux véritables pollueurs : les multinationales. Ces actions ont le mérite de permettre aux lycéens, qui seront en examen début décembre, de prendre pleinement part au mouvement. Notre campagne et son programme sont axés autour de solutions collectives comme des transports publics gratuits, le contrôle des travailleurs sur le secteur énergétique,…
A côté de cette campagne, nous continuons à être actifs sur de nombreux autres thèmes. Dans sept universités, notre camarade britannique Matt Dobson des Socialists Students a présenté les conséquences pour les étudiants de la politique néolibérale menée par les gouvernements travaillistes de Blair et Brown ainsi que leur campagne pour l’abolition des minervals. A ce titre, ces meetings ont été pour EGA une excellente prépara-tion au vu des attaques que préparent les recteurs et les politiciens pour les années à venir.
Nous avons aussi pris d’importantes initiatives afin de maintenir et de renforcer les traditions anti-fascistes, avec la manifestation à Bruges et la campagne menée par nos camarades à Anvers contre la reconnaissance comme organisation étudiante des néo-fascistes du NSV. Nous préparons aussi une campagne contre le sexisme.
Alors qu’une série d’organisations de gauche, sous la pression de l’idéologie dominante, mettent de plus en plus en avant la recherche de « solutions concrètes » dans le cadre du système capitaliste, le succès de la plupart des meetings de rentrée d’EGA illustre qu’une nouvelle génération de jeunes comprend l’impossibilité d’aménager ce système et cherche une alternative. C’était le sujet du débat à Louvain qui a réuni plus de vingt jeunes. A Gand, 7 étudiants ont rejoint EGA à la fin du meeting. A l’ULB, 25 jeunes étaient présents pour discuter de “quel socialisme pour l’Amérique Latine ?”. Les débats sur Che Guevara, comme celui de Gand qui a réuni 35 étudiants, reflètent également l’intérêt croissant pour nos idées. Plusieurs jeunes ont déjà rejoint le MAS-LSP depuis la rentrée. Tout comme eux, discute avec nous de notre alternative et rejoins notre parti afin que ton énergie et ton intelligence contribuent à la réalisation d’une société socialiste.
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Bayer/Lanxess. 3,5 milliards de bénéfices… Mais 379 emplois menacés !
En 2006, les bénéfices du groupe chimique Bayer ont augmenté de 14 % et atteint 3,5 milliards d’euros, un nouveau record pour le groupe. Cela ne suffit encore pas à la direction qui, pour assurer que les bénéfices continueront dans les années à venir, a préparé un plan d’économies passant par le développement de la sous-traitance et la scission de l’entreprise en entités plus petites.
Geert Cool
La direction a beau faire des tours de passe-passe avec les chiffres, ces restructurations devraient coûter à Anvers 244 emplois chez Bayer et 135 chez Lanxess, soit un total de 379 emplois.
En réponse aux plans patronaux, les délégations syndicales de Bayer/Lanxess ont immédiatement organisé l’information des travailleurs et quelques actions ciblées, en particulier sur la question de la sécurité qui était menacée par la possibilité du passage de ce service en sous-traitance.
Suite à cela, la direction a été contrainte d’annoncer lors d’un conseil d’entreprise spécial mercredi 17 octobre que la suppression des services d’intervention (service incendie et services médicaux) serait réétudiée. En outre, les travailleurs qui seraient touchés par la sous-traitance conserveraient les modalités de leur convention de travail actuelle avec Bayer/ Lanxess.
Ces concessions faites par la direction lors de l’ouverture des pourparlers sur les plans de restructuration ayant été jugées importantes, les actions ont été temporairement suspendues. Les négociations sur les divers aspects des restructurations pourraient encore durer des mois.
Il est important que ces négociations commencent avec un recul de la direction suite à des actions bien organisées au cours desquelles la solidarité de tous les travailleurs dans les différentes implantations de Bayer et de Lanxess à Anvers s’est vigoureusement exprimée.
Par le passé, des plans d’économies de Bayer ainsi qu’un autre plan de scission entre Bayer et Lanxess ont déjà été empêchés par le personnel. A chaque fois, cela s’est fait sur base d’une solidarité entre les travailleurs des divers sites et d’une résistance active. C’est encore sur cela que les travailleurs devront se baser dans les mois à venir !
Pourquoi faire des économies sur le dos des travailleurs ?
- Le personnel n’est-il pas assez productif ?
En 2003, Bayer avait un chiffre d’affaires de 1.134 millions d’euros avec 2.072 travailleurs, ce qui équivaut à 0,55 million d’euros par travailleur. En 2006, le chiffre d’affaires était de 1.100 millions d’euros avec 917 travailleurs, soit 1,1 million d’euro par travailleur.
La productivité a donc doublé en 4 ans ! - Les salaires sont-ils trop élevés et donc impayables ?
En 2006, les salaires et frais de personnel ne représentaient que 8,7% du chiffre d’affaires. Et pourtant, c’est cet argument qui est mis en avant par la société. Dans la Gazet van Antwerpen de mai 2006, Ulrich Koemm (dirigeant de Lanxess) affirmait “qu’un travailleur dans la chimie à Anvers a presque 60 jours de vacances par an. C’est trop. En Chine, ils en ont maximum 15.” Apparemment, la direction rêve d’imposer des conditions de salaires et de travail à la chinoise à Anvers. - La pression fiscale est-elle trop élevée ?
Les diverses mesures de Verhofstadt ont permis de faire tomber la pression fiscale réelle chez Bayer à un maigre 7,8 %. Si elle doit continuer à baisser, Bayer/Lanxess ne devra bientôt plus payer d’impôts et ne fera plus que recevoir des moyens de la collectivité en cadeau.
Comment la direction veut-elle faire des économies ?
- Scinder
La première manière envisagée pour économiser est de poursuivre la scission de l’entreprise entre Bayer et Lanxess. En novembre 2003, la direction avait annoncé qu’elle allait se défaire de certaines activités.
Un accord sur la structure de l’entreprise à Anvers a été conclu dès décembre 2003 : la scission a eu lieu mais on a maintenu un seul conseil d’entreprise et un seul comité de prévention et de protection sur le lieu de travail. En même temps, une garantie de sécurité d’emploi a été définie dans une convention collective de travail (CCT) avec des primes remarquablement élevées en cas de licenciements éventuels. Cette CCT est valable jusqu’au 31 décembre 2008.
A présent, la direction veut progressivement mettre un terme aux accords de collaboration entre les deux entreprises (il y a 70 contrats de ce type actuellement). Cette collaboration est remise en question pour pouvoir économiser plus vite et de façon plus efficace. Tout le processus de séparation de Lanxess au sein du groupe Bayer a ce but : fin 2003, il y avait encore 20.423 travailleurs dans ce qui est Lanxess aujourd’hui et fin juin 2007, le compteur indiquait 16.400. En 4 ans, on a donc perdu 1 emploi sur 5.
- Sous-traiter
Ce qu’on appelle la “sous-traitance” est une autre méthode pour pouvoir produire meilleur marché : certains services ne sont plus assurés par la société elle-même, mais sous-traités à des entreprises qui viennent fournir les services (on les appelle les providers). Ainsi, la société peut fonctionner avec une partie du personnel qui travaille pour de petites entreprises fournisseuses de services qui n’ont ni fonctionnement syndical réel ni conditions de travail et de salaire valables. La direction peut ainsi augmenter encore plus la flexibilité. La sous-traitance est une forme de traite des êtres humains pour économiser sur le dos des travailleurs
- Rogner sur la sécurité
Un des services menacés chez Bayer/Lanxess est le service assurant la sécurité et l’assistance médicale. Comme les travailleurs de ce service l’ont fait remarquer dans les médias, ceci est particulièrement dangereux, pas seulement dans l’usine elle-même, mais aussi pour les alentours de l’usine.
En sous-traitant la sécurité ou en économisant dans ce domaine, on joue avec des vies. Car une entreprise chimique n’est pas une biscuiterie mais une société de type Seveso (c’est-à-dire présentant de hauts risques en matière de pollution). Or, le service incendie ne « coûte » que 6 millions d’euros par an à la société. C’est sans doute encore trop pour la soif de profit des actionnaires.
- Produire plus avec moins de monde
Finalement, la direction veut maintenir le chiffre d’affaires au même niveau, mais avec moins de personnel. Apparemment, elle espère que l’énorme augmentation de productivité des dernières années se poursuivra éternellement. Produire plus avec moins de monde est un fantasme des actionnaires qui risque de tourner de plus en plus au cauchemar pour les travailleurs (à cause du stress, de la pression accrue, des conditions de travail difficiles,…).
Les actions montrent la solidarité
- Samedi 22 septembre. La “Gazet van Antwerpen” publie un article sur la possible disparition de 300 emplois chez Bayer/Lanxess. Le journal dispose d’informations détaillées à ce sujet.
- Lundi 24 septembre. La direction annonce un conseil d’entreprise spécial pour parler de ces rumeurs. Les syndicats distribuent un tract dans lequel ils exigent des clarifications de la part de la direction.
- Mercredi 26 septembre. La direction dévoile ses plans : 379 emplois sont menacés. Les syndicats distribuent immédiatement un tract révélant les chiffres de bénéfices de l’entreprise ainsi que ceux de la productivité des travailleurs.
- Vendredi 28 septembre. Les délégations syndicales organisent des rassemblements du personnel pour informer les travailleurs quant aux plans d’économies de la direction et appeler à la résistance.
- Mardi 2 octobre. Les travailleurs organisent une journée d’action contre les attaques planifiées sur la sécurité. Ils mènent une action devant les bâtiments centraux de la société.
- Vendredi 5 et lundi 8 octobre. Des assemblées syndicales sont organisées pour informer et mobiliser les travailleurs.
- Lundi 15 octobre. Les travailleurs bloquent l’accès à l’entreprise avec des sous-traitants et des camions.
- Mercredi 17 octobre. Suite au conseil d’entreprise spécial, le personnel organise une marche contre la politique de démolition sociale. Plus de 500 travailleurs se dirigent vers des entreprises voisines comme Degussa où les militants syndicaux ont manifesté leur solidarité. Lors du conseil d’entreprise spécial, la direction annoncent des ouvertures en ce qui concerne la sous-traitance et le personnel de la sécurité.
- Le personnel n’est-il pas assez productif ?
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Sauvons la solidarité. La défense de la sécurité sociale nous concerne tous
Plus de 140 jours après les élections, les négociations gouvernementales se compliquent encore avec le refus du gouvernement flamand de nommer plusieurs bourgmestres francophones de la périphérie pourtant démocratiquement élus.
Anja Deschoemacker
Le 24 octobre, à l’initiative du SETCa et de la Centrale Générale d’Anvers, quelque 250 militants se sont réunis pour une réunion d’information sur le maintien de la sécurité sociale. Les questions au président de la FGTB De Leeuw et à la dirigeante de la CSC Van Laer ont résonné comme un appel à l’action, mais il y a eu aussi des questions sur un prolongement politique pour ceux qui défendent plus de solidarité
Cependant, les accords partiels conclus par les négociateurs de l’Orange Bleue illustrent l’entente qui règne dans et entre ces partis pour une droitisation marquée de la politique tandis que les médias manipulent l’opinion publique en expliquant que les pensions « deviennent impayables ».
Le patronat et ses politiciens vont s’employer à faire retomber sur le dos des travailleurs et de leurs familles les déficits budgétaires qui sont pourtant avant tout causés par les diminutions d’impôts et par les baisses des charges « patronales ». On voit nettement arriver les mesures « structurelles » douloureuses et on peut être certain que celles-ci vont s’accompagner de tentatives pour limiter le droit de grève.
Les nuages qui s’annoncent à l’horizon économique ne sont pas légers, avec un risque de récession internationale l’an prochain. Si un gouvernement peut être formé, il tentera d’imposer des mesures similaires au Plan Global de 1993. Pour rappel, ce plan imposé par un gouvernement chrétien-socialiste avait introduit l’index-santé et la norme salariale, qui ont eu des effets négatifs durables sur le pouvoir d’achat de la population.
Cependant, ces attaques ne peuvent se concrétiser que si le mouvement ouvrier n’oppose qu’une résistance limitée. Et comment mieux restreindre celle-ci qu’avec la bonne vieille tactique du « diviser pour régner » ? L’objectif des discussions communautaires actuelles n’est pas de scissionner le pays mais bien de scissionner graduellement les systèmes de sécurité sociale et de fixation des salaires en systèmes régionaux qui seront mis en concurrence de manière à augmenter plus encore la pression vers le bas sur les salaires et les allocations.
Un grand merci aux délégations de Total et Degussa !
Avec leur initiative pour le maintien de la sécurité sociale fédérale, les délégations syndicales de Total et de Degussa ont brisé le silence. Contrairement aux directions syndicales, ces délégations ont mené une large campagne d’information et ont pris leurs responsabilités pour mettre la pression sur les directions syndicales afin de passer réellement à l’action.
Au moment où politiciens et médias parlent sans arrêt de LA Belgique, de LA Wallonie ou de LA Flandre, patrons et travailleurs confondus, la pétition «Sauvons la solidarité» a l’énorme mérite de partir de la défense des intérêts de TOUS les travailleurs du pays, quelle que soit la région où ils habitent. Elle a néanmoins quelques faiblesses, notamment quand elle déclare que : «La solidarité entre les citoyens les plus riches et les plus pauvres, ainsi que la solidarité entre les régions plus riches et les plus pauvres sont des piliers de notre société belge». Cette affirmation est correcte dans la mesure où tous les acquis sociaux et démocratiques en Belgique ont été obtenus par la lutte commune des travailleurs flamands, francophones, germanophones et immigrés. Mais la « solidarité » des riches n’a jamais été obtenue que par une lutte résolue des pauvres. Et, en ce qui concerne la construction de l’Etat belge, on ne peut que constater qu’elle a été extrêmement antidémocratique et que l’Etat continue à servir les intérêts de l’élite dirigeante.
Le soutien d’un grand nombre de personnalités a permis à cette initiative d’obtenir une large audience dans les médias. Mais quand certains d’entre eux expliquent qu’ils ont signé la pétition parce que « la Belgique est un pays où il fait bon vivre et qu’il ne faut pas trop changer », il faut leur mettre sous le nez le sort des 15% de personnes vivant sous le seuil de pauvreté et de toutes ces familles qui doivent vivre avec un salaire au rabais ou une allocation de misère. Nous luttons à la fois contre l’élite nationaliste flamande qui désire presser plus encore les travailleurs flamands d’abord, wallons ensuite, comme des citrons et contre l’élite belge des Lippens, Frère et Davignon, qui veulent faire la même chose en une fois à l’échelle de toute la Belgique.
Un plan d’action est nécessaire !
En remerciant tous ceux qui ont soutenu leur campagne, les délégations syndicales de Total et Degussa ont dit « Espérons que le 24 octobre signifie aussi le commencement de plus de mouvements syndicaux ».
Le MAS/LSP les rejoint dans cet espoir. La pétition était une bonne chose et doit être poursuivie mais il faut plus. Partout en Europe « l’Etat-providence » est dans le collimateur. Là où les attaques ont été arrêtées ou limitées, cela a été rendu possible par une lutte massive, avec des manifestations et des grèves, y compris des mouvements de grève générale. En Belgique aussi, « négocier » ne suffira pas.
Les délégations de Total et Degussa ont clairement fait entendre la voix de la solidarité de tous les travailleurs et leurs familles, l’une des meilleures traditions du mouvement ouvrier belge. Sur le terrain politique, par contre, cette voix n’est plus représentée. Tout ce qu’on peut encore attendre des liens entre les deux grands syndicats et leurs partis traditionnels, c’est qu’ils permettent de limer un peu les pointes les plus dures – parce que cela fait longtemps qu’ils n’arrêtent plus les attaques ! Les travailleurs ont besoin de leur voix propre, indépendante des «communautaristes» flamands et francophones ou des «unitaristes» belges. Elle doit se traduire dans une action concrète et un programme. C’est pourquoi le MAS/LSP appelle à rejoindre le Comité pour une Autre Politique qui a fixé à sa dernière conférence nationale le 20 octobre l’objectif de construire un nouveau parti des travailleurs.
Les capacités du CAP à réaliser cet objectif dans les années à venir dépendent largement des luttes dans la société et de la façon dont le CAP sera capable de se construire dans ce processus. Actuellement, il s’agit de la seule initiative qui travaille dans cette direction et qui est prête à organiser ensemble les travailleurs, les chômeurs, les pensionnés et les jeunes contre la politique antisociale, tout en laissant aux groupes et individus la possibilité de maintenir leur propre identité et de mener des discussions ouvertes sur les positions que le CAP doit prendre.
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La bourgeoisie est faible politiquement, mais quand les syndicats vont-ils passer à l’action?
Au moment où nous publions ce journal, les négociations sur la formation d’un gouvernement sont en train d’établir un nouveau record. Faute de pouvoir apporter des améliorations au niveau du pouvoir d’achat, de l’emploi ou des soins de santé, les politiciens au service du patronat ont été contraints de se livrer à une guerre communautaire. On verra dans les prochaines semaines si elle aboutira à une crise du régime. Mais, même si un gouvernement chrétien-libéral se mettait en place, ce serait un gouvernement peu stable.
Peter Delsing
Lors des négociations, la CGSP-Cheminots a lancé une grève d’avertissement contre les projets sur le service minimum. La direction syndicale avait appelé ses membres à décider « localement » quand mener une heure de grève. Il n’y avait pas de mot d’ordre concret. Or, la force des salariés repose justement sur la discussion et l’action collectives. Pour le syndicat, il existait des méthodes plus efficaces pour émettre un signal, notamment par des actions de grève organisées collectivement et nationalement. En un sens, cette grève a donné une illustration très frappante de la situation politique actuelle.
La bourgeoisie a un problème avec la génération actuelle de son personnel politique. Ses politiciens ne sont plus capables de défendre les intérêts patronaux à long terme. En face, les travailleurs ne disposent pas d’une direction pour forcer une bourgeoisie divisée et affaiblie à la défensive au moyen de l’action collective. Cette absence de direction montre, tant sur le plan syndical que sur le plan politique, la nécessité d’un nouveau parti large des travailleurs.
Le 24 octobre, un débat syndical important s’est déroulé autour de la pétition “Sauvons la solidarité” à Anvers. Ici aussi les demandes d’actions ont fusé depuis la salle et la question de la représentation politique des salariés a été posée. Cette réunion a contredit la caricature très unilatérale “des Flamands égoïstes qui veulent scissionner la sécurité sociale”, propagée par les politiciens bourgeois francophones.
Tant les travailleurs flamands, bruxellois que wallons seront victimes des mesures prévues par le gouvernement de l’Orange Bleue: coupes d’austérité dans les soins de santé, suppression de plus de dix mille emplois chez les fonctionnaires, possibilité de mettre des mineurs dans des prisons pour jeunes dès l’âge de 14 ans,…
Un nouveau gouvernement profitera moins d’une croissance économique qui se ralentit en Europe et aux USA. Les budgets menacent de devenir déficitaires pendant des années. Cela implique des coupes d’austérité telles que Leterme, Reynders et les autres hésitent encore à imaginer.
Entre-temps, les libéraux flamands trouvent que les choses pourraient aller plus vite et exigent la limitation dans le temps des allocations de chômage, l’assouplissement des règles de licenciement, de nouvelles diminutions des charges patronales, etc. Si le projet de l’Orange Bleue échoue, une tripartite avec participation des partis socialistes aura encore plus de mal à réaliser les points de son programme.
La critique du PS et du SP.a sur ce spectacle ? Beaucoup de blabla, peu d’action et surtout du chauvinisme communautaire. Laurette Onkelinx essaie de se dresser comme la Jeanne d’Arc des francophones. Vandenbroucke veut obtenir une victoire “flamande” mais, pour lui, il est plus important encore d’obtenir la scission de la politique de l’emploi (qui jetterait les travailleurs des trois régions dans une concurrence de plus en plus dure) que la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde.
Et les intérêts communs des travailleurs dans ce pays ? On n’entend pas un mot là-dessus. Dans la période d’effervescence qui s’ouvre devant nous, le CAP doit utiliser chaque mouvement de lutte pour mettre en avant une politique vraiment solidaire aux piquets de grève, dans les quartiers et dans les écoles. Un programme pour faire payer les riches trouvera un écho important dans les années à venir.
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Comment lutter contre le racisme après la condamnation de Hans Van Themsche ?
Beaucoup de gens ont été légitimement soulagés de voir confirmée la culpabilité du meurtrier anversois Hans Van Themsche, qui avait commis deux meurtres et une tentative de meurtre racistes. Nous sommes satisfaits de cette condamnation car il est important que l’aspect raciste du crime ait été reconnu.
Le point de vue de Blokbuster
La défense a plaidé la maladie mentale (une forme d’autisme) afin d’éviter la prison. Il est vrai que ces dernières sont surpeuplées faute de moyens, ce qui créé inévitablement des problèmes liés à la déficience de l’encadrement. D’un autre côté, laisser un tel crime impuni aurait été injuste (c’est le moins qu’on puisse dire).
Mais une série de questions doit être posée : et après l’emprisonnement ? Van Themsche sera-t-il encore un danger pour la société avec beaucoup de risques de récidive ? Les réponses nous renvoient directement à l’importance de l’accompagnement individuel et à la question des moyens.
Pendant que les médias crient victoire pour la condamnation de cet assassin, la dénonciation de la politique répressive envers les sans-papiers suscite moins d’engouement. Les travailleurs « illégaux » bon marché sont les bienvenus pour être utilisés afin de faire pression sur les salaires vers le bas, pour louer des maisons délabrées et pour servir de boucs émissaires, ce sur quoi joue surtout l’extrême-droite. Dans ce sens, le VB porte aussi la responsabilité des des meurtres horribles commis en mai 2006 à Anvers.
L’extrême droite n’a pas été vaincue à Anvers et l’administration actuelle ne fait rien pour cela. Au contraire, les propos tenus sur le port du voile par le bourgmestre Patrick Janssens (SP.a) démontrent clairement qu’il est favorable à une politique de discrimination. De même, les projets de prestige de la ville coûtent les yeux de la tête et empêchent d’utiliser ces sommes pour résoudre les problèmes de la société sur lesquels le VB peut gagner du soutien.
La meilleure réponse face à la violence gratuite et au racisme est une VRAIE politique sociale.
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Il faut passer à l’action … pour défendre la Sécurité Sociale !
Les négociateurs du gouvernement de l’Orange bleue veulent s’en prendre à plusieurs pans de la sécurité sociale. Alors que les recettes de l’Etat diminuent suite aux nombreux cadeaux faits aux patrons, les chefs de la droite cherchent à combler le manque à gagner en puisant dans les poches des travailleurs et de leurs familles. Ils veulent ainsi poursuivre et renforcer les transferts des pauvres vers les riches. Sous la menace d’un déficit budgétaire grandissant, la droite prépare une attaque de grande ampleur.
Geert Cool
Le débat communautaire qui permet de « diviser pour mieux régner » est utilisé afin de pouvoir mener une politique néolibérale de plus en plus dure. Ceux qui exigent une régionalisation de la sécurité sociale ne le font pas pour étendre les acquis sociaux mais pour les réduire plus rapidement. Car le patronat veut économiser sur les pensions, augmenter la flexibilité des travailleurs, limiter les allocations de chômage dans le temps et poursuivre les privatisations dans le secteur des soins de santé,…
C’est par la lutte que les travailleurs ont obtenu la sécurité sociale. Aujourd’hui, celle-ci a déjà fortement été entamée. Le secteur privé a investi le domaine des soins de santé, avec pour conséquence que l’accent est mis non sur les soins mais sur le profit. « Sicko », le film de Michael Moore, devient de plus en plus une réalité chez nous aussi.
En matière de pensions, on constate que la tranche des 20 % les plus hautes sont en moyenne 16 fois plus élevées que celle des 20 % les plus basses. C’est une des conséquences de la privatisation partielle provoquée par le recours à l’épargne-pension individuelle ou au niveau de l’entreprise. Le résultat de cette privatisation est qu’en 1980, 12 % des pensionnés vivaint sous le seuil de pauvreté et qu’ils sont 23 % actuellement.
Les nouvelles attaques contre la sécurité sociale vont continuer à faire grimper le nombre de pauvres. Aujourd’hui déjà , 15 % des Belges sont pauvres. Selon des chiffres récents, il y a 3 % de pauvres parmi les travailleurs. En Allemagne, un des effets des attaques successives contre les salaires et la sécurité sociale est que 10 % de travailleurs se retrouvent sous le seuil de pauvreté. Est-ce que le même sort nous attend en Belgique ?
Pour éviter cela, il va être indispensable de répondre aux attaques. Les travailleurs vont devoir résister. L’appel à une concentration nationale des militants, comme celui qui a été lancé par le président de la FGTB De Leeuw lors d’un rassemblement à Anvers le 24 octobre, est une bonne initiative. Mais, pour arriver à une véritable mobilisation, il va être nécessaire d’expliquer ce que signifient concrètement les attaques planifiées contre la sécurité sociale et de mettre en avant un programme clair. Et d’expliquer que cette concentration de militants doit être vue comme un premier pas dans la construction d’un rapport de forces pour aller à la confrontation.
Au cours de ces mobilisations, la discussion sur la nécessité d’un prolongement politique aux luttes syndicales ne disparaîtra pas, bien au contraire. Pratiquement tous les partis traditionnels ont soutenu le Pacte des Générations il y a deux ans et se laissent à présent entraîner dans la surenchère communautaire. Si nous voulons un parti qui défende activement les intérêts des travailleurs et de leurs familles, nous devrons participer nous-mêmes à la construction d’un tel parti. Le Comité pour une Autre Politique (CAP) peut être l’outil qui nous permettra de le faire.
Signez la pétition “Sauvons la solidarité”
> www.sauvonslasolidarite.be
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GB : 900 emplois menacés
Fin juin, la direction du groupe Carrefour a annoncé sa décision de fermer 16 Supermarchés GB cette année (8 en Flandre, 1 à Bruxelles et 7 en Wallonie), supprimant ainsi d’un coup 900 emplois (dont 800 dans ces magasins).
Jean Peltier
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DU N°1 BELGE AU N°2 MONDIAL
Le premier Grand Bazar ouvre en 1885 à Bruxelles, d’autres magasins sont ensuite ouverts à Liège, Anvers et Gand. Après la deuxième guerre mondiale, l’expansion est rapide : en 1958 naît la formule actuelle du supermarché ; en 1970, le groupe GB commence à se diversifier avec l’ouverture du premier Brico GB ; en 1974, GB fusionne avec Immo-BM- Priba et devient GIB. En 2000, GIB est absorbé par le groupe français Carrefour (devenu actionnaire à 100% de GIB).
Le groupe Carrefour Belgium compte aujourd’hui 561 magasins en Belgique, dont 56 hypermarchés Carrefour, 280 supermarchés GB, 133 GB Contact, 91 GB Express et 1 Rob. Il emploie 17.000 personnes en Belgique dont 5.502 dans les GB intégrés et a réalisé en 2006 un chiffre d’affaires commercial de 5.380 milliards d’euros.
L’ensemble des 78 supermarchés GB intégrés ont réalisé, sur les quatre premiers mois de l’année, un bénéfice de 9 millions d’euros, 15% de plus que pour la même période l’an dernier. Le groupe international Carrefour est le 2e groupe de distribution au niveau mondial. Il est présent dans 29 pays où il possède un total de 12.000 magasins et emploie 430.000 personnes.
[/box]La direction du groupe considère que « ces supermarchés sont structurellement non rentables » et qu’ « il est temps de stopper l’hémorragie si on ne veut pas risquer de mettre l’ensemble de la chaîne en péril ». Mais, derrière ces déclarations catastrophistes (alors que le groupe Carrefour Belgium de même que le sous-groupe des supermarchés GB en son sein réalisent des bénéfices confortables), il semble clair que Carrefour n’a pas l’intention de fermer définitivement ces magasins et encore moins de les revendre à la concurrence.
UN RECUL SOCIAL PLEIN DE FRANCHISE
En réalité, la direction du groupe a un objectif beaucoup plus vicieux : il s’agit de fermer des magasins intégrés au groupe pour les revendre ensuite à des gérants indépendants qui pourront les rouvrir dans le cadre d’une franchise – avec une convention collective moins favorable et sans représentation syndicale ! – en engageant du personnel plus jeune (le personnel des GB intégrés à en moyenne 17 ans d’ancienneté) à des salaires moindres (de l’ordre de 30 à 35%), des horaires de travail plus longs (38 heures/semaine au lieu de 35) et dans des conditions de travail plus dures (notamment avec des ouvertures le dimanche matin).
A l’heure actuelle, 202 des 280 supermarchés GB sont déjà exploités par des franchisés. Et on peut redouter que Carrefour cherche à faire passer le plus rapidement possible les 78 magasins restants sous ce statut.
Lorsqu’en février dernier, le patron de Carrefour Belgium, Marc Oursin, a annoncé la restructuration du groupe en 3 niveaux (les Hypermarchés Carrefour de très grande surface, les Super GB de taille moyenne et les petits GB Express de proximité), il avait aussi annoncé l’ouverture de 8 à 10 Supermarchés et 40 Express… tous sous franchise. Car les magasins sous franchise connaissent, grâce à la pression mise sur le personnel, une augmentation de leur chiffre d’affaires de 8%, alors que les magasins intégrés ne progressent guère.
Voilà donc comment Carrefour compte augmenter encore plus ses plantureux bénéfices. Une fois de plus, c’est la logique du profit maximum en faveur des grands actionnaires qui s’impose au détriment des travailleurs, des clients et des habitants des quartiers.
Car ce n’est pas un hasard non plus si la grande majorité des magasins visés sont installés dans des quartiers populaires et ont le plus souvent un grands nombre de clients fidèles mais qui ne sont plus considérés par Carrefour comme des clients privilégiés parce qu’ils ne dépensent pas assez !
Et c’est encore moins un hasard si Carrefour a annoncé ce plan radical de fermetures et de licenciements juste avant les vacances, sachant très bien qu’il serait difficile de mobiliser le personnel pendant les deux mois d’été.
Ces fermetures pourraient enfin n’être qu’un avant-goût : en décembre, la direction de Carrefour Belgium avait annoncé aux syndicats que la moitié des GB intégrés n’étaient pas rentables ou juste à l’équilibre. Cela veut dire qu’une vingtaine d’autres magasins pourraient aussi être menacés de fermeture par la suite !
NÉGOCIER… MAIS SUR QUELLES BASES ?
Devant le coup de force de la direction de Carrefour, les syndicats ont directement répliqué qu’il n’était pas question de discuter pendant les vacances. Les négociations doivent donc commencer à la rentrée de septembre.
Dès l’annonce des fermetures, des actions spontanées de grève ont eu lieu dans certains magasins menacés, notamment aux GB de Quiévrain et Termonde. Des grèves de solidarité ont aussi eu lieu dans des GB qui ne sont pas directement menacés de fermeture, comme à Gilly, ainsi que dans des hypermarchés, comme ceux de Mouscron et Froyennes qui ont fait grève le samedi 30 juin en solidarité avec le GB de Tournai. Des actions de solidarité ont également eu lieu parmi les clients. Le Comité de Quartier de Rocourt a réuni plusieurs centaines de signatures contre la fermeture du GB. A Tournai, une manifestation locale de 500 personnes a réuni travailleurs du GB, habitants du quartier et syndicalistes d’autres entreprises.
Malgré le choc provoqué par l’annonce des fermetures, le potentiel pour une forte réaction unissant travailleurs et clients existe donc. Malheureusement, la réponse des directions syndicales paraît jusqu’ici très limitée.
Elles ont tout d’abord refusé d’organiser une journée nationale de grève contre les fermetures fin juin ou début juillet. Certes, le délai était court pour organise la mobilisation dans les GB et Carrefour mais une journée de grève au début des soldes aurait eu un impact énorme.
La CNE et le SETCa se sont contentés d’organiser une mobilisation de quelques centaines de travailleurs le 2 juillet devant le bâtiment où se tenait le Conseil d’entreprise de Carrefour qui devait annoncer officiellement les fermetures. Pendant ce temps, une partie des GB menacés étaient ouverts, les gérants ayant fait appel à des étudiants et des intérimaires pour assurer un service minimum !
D’autre part, le tract commun SETCa-CNE diffusé fin juin met l’accent sur deux exigences vis-à-vis de Carrefour : « des garanties sur un maintien du volume de l’emploi chez Hyper et chez Super » et le fait que « ce plan de restructuration ne pourra se traduire par des licenciements secs ». Il déclare aussi que « Le drame social ne doit pas reposer uniquement sur les épaules des travailleurs : la direction doit mettre sur table un vrai plan commercial susceptible de relancer l’activité des supermarchés de manière durable tant en garantissant des salaires décents et des conditions de travail acceptable pour le personnel (le même raisonnement vaut aussi pour les hypers…) ».
Nulle part n’est avancée la revendication centrale du refus des fermetures qui est le seul moyen de réellement maintenir l’emploi ! Il semble que les directions syndicales se soient résignées à la fermeture des GB avant même de mener un vrai combat et qu’elles s’apprêtent à se concentrer sur deux objectifs minimum : reclasser le maximum de personnel dans d’autres GB et hypers et négocier de bonnes conditions de départ (notamment par la prépension) pour les autres . Or, en 1999, un plan de restructuration accepté par les syndicats prévoyait déjà de tels reclassements internes mais les syndicats se lamentent aujourd’hui de ce que la direction de Carrefour n’a guère respecté ses engagements. Si aucune lutte n’est menée contre les fermetures, la direction de Carrefour se sentira encouragée à mettre la pression dans les négociations et à ne pas mieux tenir ses futures promesses.
Pour imposer le maintien de l’emploi, il faut que monte rapidement de la base l’exigence du refus des fermetures. C’est la seule base sur laquelle un combat efficace pourra être mené.
Solidarité active avec le CAP
Dès l’annonce de la décision de Carrefour, le CAP (Comité pour une Autre Politique) s’est mobilisé pour s’opposer à ces fermetures, réclamer le maintien de l’emploi et appeler à la solidarité des travailleurs de tout le secteur de la grande distribution et des clients.
Il a ainsi organisé du lundi 25 juin au mercredi 27 juin une tournée à travers le pays de son Bus de la Solidarité avec, comme points d’étapes, neuf des GB menacés par la fermeture. L’équipe du bus et les groupes locaux du CAP ont ainsi pu participer à des Assemblées du personnel, discuter avec les clients et les habitants des quartiers. Une affiche a été diffusée largement et la pétition lancée par le CAP a recueilli plus d’un millier de signatures en trois jours. Le CAP était également présent le 2 juillet lors de la manifestation devant le siège de Carrefour. Vous pouvez trouver un résumé complet de cette « tournée » et des interviews de militants sur le site du CAP (www. autrepolitique.be) (documents postés le 1er juillet).
La campagne de solidarité reprend début septembre. Le Bus de la Solidarité va repartir sur la route et des interventions sont prévues sur plusieurs GB avec la pétition. Pour plus de renseignements, pour recevoir la pétition, pour participer aux actions, contactez le CAP ou les militants du MAS.