Your cart is currently empty!
Tag: Antisexisme
-
État espagnol/14 nov – Grève générale étudiante ! Le sexisme hors de nos écoles !

Des dizaines de milliers d’étudiants ont participé aujourd’hui à l’appel à la grève étudiante lancé dans l’Etat espagnol par Libres y Combativas (organsiation-soeur de la Campagne Rosa) et le Sindicato de Estudiantes (organisation-soeur des Etudiants de Gauche Actifs). Voici ci-dessous le texte de leur appel.
L’année dernière, des millions de travailleuses, de jeunes et d’étudiantes ont rempli les rues et ont porté un coup massif à ce système qui justifie, défend et légitime les violences contre les femmes. Nous avions aussi des milliers d’hommes à nos côtés qui soutenaient nos revendications et participaient à la lutte. La grève générale féministe historique du 8 mars en particulier ainsi que les mobilisations contre la condamnation honteuse de la « meute », en particulier la grande grève générale des étudiants du 10 mai ont clairement marqué un tournant dans la lutte.Le mouvement féministe a joué un rôle clé dans la chute du gouvernement Rajoy et ce n’est pas un hasard si le nouveau gouvernement du PSOE veut hisser le drapeau féministe. Cependant, leur « féminisme » a été exposé avec les déclarations de leurs nouvelles ministres femmes qui annonçaient qu’elles ne pouvaient rien faire en ce qui concerne la libération honteuse des violeurs de « la Meute » par respect pour le système de justice patriarcal. Le Syndicat des Etudiants (SE) et Libres y Combativas (Libres et Combatives, la plateforme féministe socialiste du SE et d’Izquierda Revolucionaria) savent très bien ce qu’elles/ils devraient faire : exiger l’expulsion définitive du système judiciaire et poursuivre en justice ces juges qui encouragent la violence faite aux femmes.
Pour une éducation sexuelle inclusive maintenant ! Grève générale des étudiant.e.s le 14 novembreLa lutte contre le sexisme est également une tâche importante dans le mouvement éducatif. Une année après l’autre, des milliards de dollars d’argent public sont remis à la hiérarchie de l’Église catholique, qui enseigne le sexisme, l’homophobie, la transphobie et mène des campagnes contre le droit à l’avortement. Nous devons également subir des avertissements, et même des sanctions, lorsque nous portons des manches courtes ou des shorts en été, car cela pourrait « provoquer une impulsion irrépressible » ! Le fait que de tels arguments puissent être utilisés dans nos écoles est dégoûtant. Nos vêtements et nos corps ne provoquent rien ! Nous ne vivons plus sous le franquisme !
Il est temps de construire un grand mouvement d’étudiants et de jeunes contre le sexisme dans toutes les écoles et universités et d’exiger que le gouvernement de Pedro Sanchez et le ministre de l’Éducation cessent d’ignorer cette question et mettent un terme à cette situation.
État espagnol/14 nov – Grève générale des étudiants ! Le sexisme hors de nos écoles !
L’année dernière, des millions de travailleuses, de jeunes et d’étudiantes ont rempli les rues et ont porté un coup massif à ce système qui justifie, défend et légitime les violences contre les femmes. Nous avions aussi des milliers d’hommes à nos côtés qui soutenaient nos revendications et participaient à la lutte. La grève générale féministe historique du 8 mars en particulier ainsi que les mobilisations contre la condamnation honteuse de la « meute », en particulier la grande grève générale des étudiants du 10 mai ont clairement marqué un tournant dans la lutte.
Le mouvement féministe a joué un rôle clé dans la chute du gouvernement Rajoy et ce n’est pas un hasard si le nouveau gouvernement du PSOE veut hisser le drapeau féministe. Cependant, leur « féminisme » a été exposé avec les déclarations de leurs nouvelles ministres femmes qui annonçaient qu’elles ne pouvaient rien faire en ce qui concerne la libération honteuse des violeurs de « la Meute » par respect pour le système de justice patriarcal. Le Syndicat des Etudiants (SE) et Libres y Combativas (Libres et Combatives, la plateforme féministe socialiste du SE et d’Izquierda Revolucionaria) savent très bien ce qu’elles/ils devraient faire : exiger l’expulsion définitive du système judiciaire et poursuivre en justice ces juges qui encouragent la violence faite aux femmes.
Pour une éducation sexuelle inclusive maintenant ! Grève générale des étudiant.e.s le 14 novembreLa lutte contre le sexisme est également une tâche importante dans le mouvement éducatif. Une année après l’autre, des milliards de dollars d’argent public sont remis à la hiérarchie de l’Église catholique, qui enseigne le sexisme, l’homophobie, la transphobie et mène des campagnes contre le droit à l’avortement. Nous devons également subir des avertissements, et même des sanctions, lorsque nous portons des manches courtes ou des shorts en été, car cela pourrait « provoquer une impulsion irrépressible » ! Le fait que de tels arguments puissent être utilisés dans nos écoles est dégoûtant. Nos vêtements et nos corps ne provoquent rien ! Nous ne vivons plus sous le franquisme !
Il est temps de construire un grand mouvement d’étudiants et de jeunes contre le sexisme dans toutes les écoles et universités et d’exiger que le gouvernement de Pedro Sanchez et le ministre de l’Éducation cessent d’ignorer cette question et mettent un terme à cette situation.
Pour ces raisons, le SE (Syndicat des Etudiants) et Libres y Combativas appellent tous les jeunes à participer à une grève générale des étudiants le 14 novembre dans tout l’Etat, ainsi qu’à des manifestations. Les objectifs de cette grève sont très concrets. Nous exigeons que le gouvernement mette en œuvre immédiatement un programme d’éducation sexuelle inclusif, obligatoire dans toutes les écoles, pour enseigner que malgré notre sexe, notre orientation ou notre identité de genre, nous sommes libres d’être qui nous sommes. Ce programme devrait être enseigné dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur et devrait contribuer à combattre le sexisme, les abus, la culture du viol, l’homophobie et la transphobie.
Nous exigeons également que le gouvernement élimine toutes références sexistes aux vêtements des femmes dans les règlements scolaires internes, en défendant explicitement les droits de toutes les sexualités, de tous les genres et de la communauté LGBTQI+. Nous appelons à des mesures disciplinaires sévères à l’encontre des enseignants qui, même s’ils sont minoritaires, défendent des attitudes sexistes.
Nous appelons toutes les organisations et plateformes féministes, tous les mouvements sociaux et toutes les organisations syndicales et politiques de gauche à soutenir cette grève et à se joindre à nous dans des manifestations pour nos revendications.
Nous voulons le respect et la dignité, la liberté d’être qui nous sommes, la fin des abus et de l’humiliation. Nous voulons des actes, pas des mots. En avant pour une grève générale étudiante le 14 novembre ! Videz les salles de classe et remplissez les rues !
Le sexisme hors des salles de classe, hors du système judiciaire et de toutes les institutions ! STOP aux violences contre les femmes !
Publié sur Libres y Combativas (organisation-soeur de ROSA dans l’état espagnol).
-
Jan Fabre et les abus sexistes dans le secteur de la danse

Les danseuses et danseurs qui ont travaillé avec Jan Fabre ont publié une lettre ouverte dans laquelle ils dénoncent des faits d’humiliation et d’intimidation sexuelle. Des témoins ont rapporté, entre autres choses, qu’ils ne pouvaient pas obtenir un solo sans avoir des relations sexuelles. Dans ce secteur où il existe une relation de pouvoir très spécifique, les abus sont fréquents. On savait déjà qu’une femme sur quatre dans le secteur culturel est victime de violences sexuelles ou physiques.
La lettre ouverte explique notamment que ‘‘dans et autour de la salle de répétition de Troubleyn, les humiliations sont quotidiennes. Les corps féminins sont en particulier la cible de critiques injurieuses et souvent ouvertement sexistes – quelles qu’en soient leurs apparences.’’ Le collectif fait explicitement référence à la position de pouvoir de Jan Fabre, ‘‘une position de pouvoir qui est subtilement renforcée par les surnoms qui sont donnés à ses interprètes. Certains peuvent sembler flatteurs, d’autres sont dénigrants et d’un racisme sans équivoque.’’
Une victime déclare dans la lettre ouverte : ‘‘J’ai été impliquée dans la compagnie pendant au moins un an, quand Fabre m’a demandé un projet parallèle qui serait payé en noir et dont je n’avais le droit de parler à personne. Le projet se résumait à le laisser me photographier dans une position dont je ne peux encore aujourd’hui parler qu’avec honte. Cela s’appelait du ‘travail’, mais je me sentais très mal à l’aise. On m’a offert de l’alcool, puis de la drogue pour me sentir plus libre (c’est la seule fois de ma vie où j’ai pris de la drogue) et cela a finalement amené Fabre à me demander plus.’’
La réaction immédiate de l’avocat de Fabre a été de dénoncer le ‘‘procès médiatique’’ : c’est le tribunal qui doit statuer et non les médias. Selon Fabre, les plaignants n’auraient pas dû s’adresser immédiatement aux médias. Toutefois, la lettre ouverte soulève que ses auteurs ont tenté d’obtenir une entrevue au sein de Troubleyn. De plus, la lettre ouverte préconise une discussion sur ‘‘les environnements de travail toxiques dans le domaine artistique au sens large’’.
Plus tôt cette année, nous avions déjà parlé des abus dans le secteur de la danse. ‘‘Dans le secteur de la danse, les contrats de longue durée sont une exception. Mais la précarité va encore plus loin que l’insécurité d’un travail temporaire. En général, les horaires de travail sont extrêmement flexibles et bien souvent le volume de travail dépasse les heures effectivement payées. À cela, il faut ajouter d’autres inconvénients comme le faible niveau de rémunération, sans congés payés, sans primes, sans protection contre le licenciement abusif, des limitations en matière d’assurance maladie ou de pension. En tenant compte de ces conditions, les dénonciations d’abus, y compris de harcèlements sexuels, sont difficiles à mener. Certainement, la peur de perdre son boulot à tout moment ou de ne pas être appelé pour un nouveau contrat pèse fort lorsqu’on veut porter plainte.’’
Il est important que les danseuses et les danseurs s’organisent contre le sexisme. Nous soutenons l’initiative de former et d’intégrer davantage de personnes de confiance sur les lieux de travail et dans les écoles d’art elles-mêmes. Nous prônons la redéfinition du statut d’artiste, pour qu’il soit vivable et cohérent. La lutte contre le sexisme est liée à celle contre l’insécurité et la précarité. ROSA mène campagne pour un féminisme socialiste, pour un changement de société qui met fin à toute forme d’oppression, en sortant l’art de la logique du profit et pour qu’il soit accessible à toutes et tous.
-
Chili : mobilisation féministe inédite suite à un cas de harcèlement sexuel impuni

Photo : MediActivista Une vingtaine d’universités occupées depuis le mois d’avril – dont la très conservatrice Université Catholique de Santiago – des manifestations de 150.000 étudiants et travailleurs dans les rues de la capitale le 16 mai, plus de 100.000 personnes le 6 juin, des mouvements étudiants rejoints par une série d’organisations de gauches et féministes,… Le Chili ne vit pas seulement un mouvement étudiant : le pays est submergé par un nouvelle vague féministe depuis le mois d’avril.
Par Celia (Bruxelles)
En décembre 2017, Sebastian Piñera a été élu pour son second mandat. Il est l’un des hommes les plus riches du Chili, avec une fortune estimée à plus de 2 milliards d’euros. Fier de son gouvernement de droite dure, il a promis de revenir sur les quelques avancées sociales du gouvernement social-démocrate de Bachelet (la présidente sortante), notamment concernant la dépénalisation de l’avortement. L’avortement a été dépénalisé en août 2017 pour les femmes dont la vie est en danger, qui ont été violées ou dont le fœtus est jugé non viable. Les Chiliennes avaient gagné ce droit en 1931, sur lequel est revenu le dictateur Pinochet en 1989. Les Chiliennes sont très enthousiastes vis-à-vis de leurs voisines argentines qui vont remporter la dépénalisation et la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse (acceptée à la Chambre, la loi doit encore passer au Sénat).
Le 17 avril, un professeur de l’Université de Valdivia, dans le Sud du pays, n’a pas été jugé, mais simplement muté, alors qu’il était accusé de harcèlement sexuel sur une employée. Spontanément, la faculté des sciences de Valdivia a été occupée pour donner naissance à un mouvement généralisé contre le sexisme sous toutes ses formes.
Le mouvement dénonce l’impunité vis-à-vis des agressions et des harcèlements sexuels. Depuis 2011, les étudiants entrent régulièrement en lutte pour exiger une éducation gratuite, publique et de qualité. À cela, s’ajoute aujourd’hui la revendication d’une éducation non sexiste et, donc, la fin de l’impunité pour les délits et crimes sexuels envers les femmes, la formation des enseignants et étudiants aux problématiques de genre, l’autorisation pour les personnes transgenres d’utiliser leur prénom d’usage et des mesures pour favoriser les carrières des enseignantes-chercheuses. Le mouvement féministe chilien réclame aussi la démission du ministre de l’Éducation, Gerardo Varela, qui a déclaré que les femmes du Chili ne subissent que de ‘‘petites humiliations et discriminations’’.
Piñera ne se souvient que trop bien des mouvements de masse de 2011 et des convergences des luttes de l’époque. Il a très vite tenté de calmer la situation en sortant un ‘‘Agenda femmes’’ en 12 points avec notamment l’intention d’inscrire l’égalité hommes-femmes dans la Constitution. Mais le président conservateur ne convainc pas les étudiantes et les syndicats universitaires qui n’ont été ni reçus ni consultés par les autorités. Cet agenda ne parle pas d’un projet pour une éducation non sexiste. Et bien que l’inscription de l’égalité hommes/femmes dans la loi soit un pas en avant symbolique important, cela n’attaquera pas pour autant les bases du sexisme existant.
-
Des danseuses en résistance contre le sexisme

Des groupes #Metoo ont créé de nouveaux espaces dans lesquels les femmes brisent le silence concernant le harcèlement sexuel. Afin de mieux comprendre ce phénomène, nous avons interrogé Ilse Ghekiere, l’une des danseuses et initiatrices de #Wetoo #Makemovement en Belgique.
Propos recueillis par Marisa
La mise en commun de témoignages individuels révèle, d’une histoire à une autre, la répétition de certains schémas. Pourrais-tu expliquer certaines situations récurrentes de harcèlement dans le milieu de la danse ?
‘‘Une situation récurrente est la combinaison du manque d’opportunités avec le caractère physique de la profession. Très souvent, le dépassement des limites est perçu comme faisant partie intégrante du boulot. Mais il y a une confusion entre aider quelqu’un à explorer ses limites et pousser cette personne dans des situations où celle-ci ne veut pas s’aventurer. Les gens traversent de très longues auditions qui, une fois qu’ils décrochent le boulot, les amènent presque à se sentir comme ‘‘l’Élu’’. Tu dois presque te sentir honoré d’avoir obtenu le boulot. Cela rend le métier de la danse vulnérable. C’est également un secteur dans lequel le personnel et le privé se confondent aisément, puisque tout est mesuré en fonction de standards subjectifs. Puisque la danse est une forme d’art physique, le boulot devient souvent une façon de tester tes limites personnelles et peut-être aussi sexuelles. J’entends aussi beaucoup d’histoires tristes concernant les premières années. Des personnes ont le sentiment d’être engagées pour leur personnalité, plutôt que pour leurs compétences artistiques. Engagées pour être une muse, pour réaliser un certain travail émotionnel, qui parfois implique des insinuations sexuelles. C’est très décevant pour de jeunes femmes qui veulent avoir un boulot et qui souhaitent le prendre au sérieux.’’
Pourrais-tu expliquer comment le groupe #Wetoo dans la danse s’est développé ?
‘‘Rekto:Verso (un magazine culturel) voulait que j’écrive un article sur ma recherche portant sur le sexisme dans le milieu belge de la danse. L’affaire Weinstein survint lors de la dernière réécriture de l’article. Le premier jour où l’article parut, il a obtenu une importante attention médiatique. C’est en partie dû au fait qu’en Belgique, ou du moins en Flandre, #Metoo tourna principalement autour d’un directeur de télévision, avec beaucoup de déni dans les autres secteurs de la société.
‘‘J’avais déjà parlé avec beaucoup de personnes du secteur de la danse. Quelques collègues scandinaves soulevèrent l’idée de créer un groupe Facebook #Wetoo. L’initier fut vraiment une bonne chose, car des connexions purent être établies avec des personnes qui se penchaient déjà sur ce sujet. Je sentais également le besoin de nous rencontrer, et pas uniquement en ligne. Nous avons commencé à nous réunir et les gens se sentirent bien plus à l’aise. Nous avons collectivement rédigé une déclaration et créé le site Engagement. La campagne fut lancée à l’occasion d’un évènement au Kaaitheater à Bruxelles, la même semaine que la Journée internationale des femmes.’’
Depuis le lancement de la campagne antisexiste engagementarts.be, des chorégraphes bien connus se sont manifestés dans la presse. Que penses-tu de leurs réactions ?
‘‘Certaines personnes pensent que la déclaration est ‘’extrême’’. Je pense que nous sommes en fait en train d’introduire la campagne de façon plutôt respectueuse. Il y a par exemple un espace pour s’excuser, un espace pour venir à bout de la culture misogyne et participer au changement. Les manifestes féministes sont connus pour être des trouble-fêtes. Je pense que cela indique à quel point les gens craignent l’idée de réellement questionner le patriarcat. Ce que nous pouvons juste faire, c’est de continuer à porter cette radicalité dans le débat, parce qu’autrement, tu passes ton temps à tourner autour d’un certain statu quo.’’
Quel rôle ont joué les syndicats ?
‘‘Acod Cultuur (le syndicat socialiste flamand des artistes, des techniciens et des travailleurs culturels des arts, des médias et de l’ensemble du domaine socioculturel, ndlr.) et LBC Cultuurvakbond (son homologue chrétien, ndlr.) furent d’un grand soutien. Ils nous ont soutenues en rencontrant d’autres partenaires du milieu, mais aussi en offrant une aide financière supplémentaire. Je pense qu’ils estiment que ce type de sensibilisation est mieux réalisé par les artistes, ce qui est très judicieux de leur part. À partir du moment où quelque chose est fait par les gens sur le terrain, ils semblent être disposés à montrer leur soutien. Le travail que nous sommes en train d’accomplir pour le moment serait difficile s’il était réalisé à travers la structure lourde d’un syndicat.’’
Quelles sont les prochaines étapes ?
‘‘Le but principal du site est de voir s’il y a des gens provenant d’autres disciplines artistiques qui seraient intéressés à mener la campagne ou à former une plateforme pour porter cette discussion au sein de leurs propres domaines. Nous organiserons des rassemblements, des discussions et continuerons de recueillir des témoignages.
‘‘Un autre projet consiste à organiser une session en anglais pour la formation de personnes de confiance, puisque la communauté de la danse est une scène très internationale, et que ce type d’initiative n’existe pas encore. Je suis également la seule artiste indépendante à faire partie d’un groupe de travail du département flamand de la culture qui traite des problèmes de harcèlement dans le secteur culturel. Je pense que certains changements structurels peuvent se produire. Je pense que nous devons oser nous soutenir mutuellement et rompre radicalement avec cette approche néolibérale et individualiste de l’art. Tout le monde essaie de survivre chacun de son côté, parce que nous ne réfléchissons ni à long terme ni collectivement. Très souvent, nous ne connaissons pas non plus nos droits et n’osons pas nous battre pour ceux-ci. Dans cette situation le plus important est alors d’obtenir un boulot, même si les conditions sont mauvaises.
Une délégation de #Wetoo était présente à la manifestation du 8 mars à Bruxelles.
‘‘Oui, c’était juste incroyable et je n’ai pas de doute que chacune du groupe serait d’accord avec cela. C’est important de sortir dans les rues, de crier et d’être ensemble. Il y a une force directe dans les manifestations, incomparable aux autres formes de résistance.’’
[divider]
Pour une danse sans sexisme
Dans le secteur de la danse, les contrats de longue durée sont une exception. Mais la précarité va encore plus loin que l’insécurité d’un travail temporaire. En général, les horaires de travail sont extrêmement flexibles et bien souvent le volume de travail dépasse les heures effectivement payées. A cela, il faut ajouter d’autres inconvénients comme le faible niveau de rémunération, sans congés payés, sans primes, sans protection contre le licenciement abusif, des limitations en matière d’assurance maladie ou de pension. En tenant compte de ces conditions, les dénonciations d’abus, y compris de harcèlements sexuels, sont difficiles à mener. Certainement, la peur de perdre son boulot à tout moment ou de ne pas être appelé pour un nouveau contrat pèse fort lorsqu’on veut porter plainte.
En Belgique, une des sources de stabilité pour les danseuses et danseurs, ainsi que pour d’autres travailleurs culturels, est le statut d’artiste. Mais sous le prétexte de prétendus ‘‘abus’’ du système, la réforme de 2014 a réduit drastiquement les conditions d’accès pour les nouvelles générations. Récemment, l’ONEm a rédigé une nouvelle note interprétative considérant que les contrats à la tâche (non définis par un horaire) ne permettent pas d’accéder au statut d’artiste. La règle du cachet, qui permettrait de reconvertir ces contrats à la tâche en équivalents-jours, ne joue pas, ce qui représente un nouvel obstacle pour accéder aux allocations.
Il est assez significatif que des groupes #Metoo se sont davantage développés dans le milieu de la danse. Avec ROSA, nous soutenons la campagne antisexiste de #Wetoo #Makemovement, ainsi que l’initiative de former et d’intégrer davantage de personnes de confiance sur les lieux de travail et d’études artistiques. Leur participation à la manifestation du 8 mars à Bruxelles a été très importante. Nous soutenons des initiatives comme NO CULTURE, qui rassemble des jeunes travailleurs du secteur culturel, concernant le statut d’artiste et pour la redéfinition d’un statut viable et cohérent.
La lutte contre le sexisme est liée à une lutte collective contre la précarité. ROSA mène campagne pour un féminisme socialiste, pour un changement de société qui met fin à toute forme d’oppression, qui rend l’art libre de la logique du profit et accessible à toutes et tous.
-
Ne les laissons pas nous diviser ! Il nous faut l’unité et une autre société !

“Stop au racisme ! Stop au sexisme ! Ne nous laissons pas diviser ! “ ‘‘La gauche doit choisir entre des frontières ouvertes et l’Etat providence’’ : la carte blanche de De Wever de fin janvier relève d’un vieil adage : ‘‘diviser pour mieux régner’’. Constatant que la politique migratoire gouvernementale est taxée d’inhumaine ou d’amorale notamment par les partis de l’opposition et les milliers de manifestants solidaires des migrants, De Wever répliquait en expliquant que sa morale et sa politique consistent à garantir le financement des protections sociales en Belgique. Qui peut croire cela ?
Par Nicolas M, responsable jeunes du PSL
Le dossier est brûlant, il agite les négociations entre syndicats et patronat/gouvernement : les pensions sont le grill, la droite continue sciemment sa politique d’attaques frontales contre nos conditions de vie et de travail. En parallèle, les opposants à la politique migratoire brutale du gouvernement Michel s’agglutinent par milliers à chaque nouvelle rafle. Ce que parvient à faire la droite c’est de lier les différentes parties de sa politique. Servir l’intérêt de la majorité est trop coûteux, il faut sabrer dans les dépenses publiques et transférer l’argent vers les riches et les grandes entreprises. Depuis 2014, il n’y a plus de tabou, le gouvernement roule sur tous les dossiers, bien aidé par la faiblesse de son opposition. Nous écrivions le mois passé que celui-ci ne fera de concession que s’il se sent menacé. Cette réflexion est cruciale pour tous ceux qui veulent s’opposer à lui.
Pour De Wever, il nous faut choisir. Oui, c’est vrai, mais pas entre les options qu’il propose. Si l’argent manque pour accorder une pension décente à chaque travailleur, pour embaucher massivement dans les soins de santé et assurer un accueil digne à nos aînés et aux patients, etc. c’est parce que les richesses disponibles sont accaparées par le privé. 220 milliards d’euros évadés vers les paradis fiscaux – un manque à gagner de quelques 28 milliards en fraude fiscales (6 à 7% du PIB !) – c’est quand même autre chose que les vagues de migrants qui fuient la misère et la violence et vivent dans une précarité insoutenable ! Par contre, il est vrai que nous ne pourrons pas renverser l’actuelle politique d’accueil sans mobiliser les moyens nécessaires à son financement.
Le choix qui nous fait face est soit de continuer à subir les manœuvres de la classe dominante et de ses représentants politiques, soit de rassembler et d’unifier les exploités pour organiser leur lutte commune en faveur d’une alternative politique qui mettra un terme aux pénuries, aux attaques antisociales et aux discriminations. De Wever fait tout pour repousser le cauchemar de son camp : un soulèvement généralisé contre tous les aspects de la politique capitaliste. Un tel mouvement ne tombera pas du ciel. Il exige de la préparation. Diverses opportunités d’avancer dans cette direction nous font face.
Sans lier le combat pour un accueil décent des migrants à celui contre la précarité grandissante en Belgique (21,5% de la population affirme difficilement pouvoir joindre les deux bouts !), nous laissons le champ libre aux idéologues de la classe dominante pour qu’ils nous mettent dos à dos, neutralisent nos revendications et nous taxent d’inconscients. Battons-nous pour un plan massif d’investissements publics pour des logements sociaux, un refinancement de l’enseignement et des emplois décents pour chacun, sans distinction d’origine, de lieu de naissance ou de religion.
Les extrêmes inégalités, la surexploitation et les pénuries puisent leurs racines dans le système capitaliste. De la propriété privée des moyens de production et d’échange découle le manque de financement des services publics, ainsi que le pillage à l’œuvre dans les pays d’origine des migrants, source de tensions économiques et de guerres. C’est tout un modèle économique qui demande à être renversé.
De notre unité et de nos revendications doit découler un débat sur le type de société dont nous – la grande majorité, travailleurs pressés comme des citrons, pensionnés pauvres, travailleurs migrants, travailleurs persécutés – avons besoin. La nationalisation des secteurs clés de l’économie, y compris l’entièreté du secteur financier, mis sous contrôle des travailleurs et de leur famille, permettrait d’orienter les immenses richesses disponibles vers la satisfaction des besoins de la population et non vers la soif de profits d’une infime minorité. Unifions nos luttes et défendons les mesures socialistes démocratiques qui s’imposent.
-
Des élèves du secondaire en action contre le sexisme: ‘‘Mon corps, mon choix’’!

Ce fut un reportage remarquable sur la télévision locale AVS du 29 janvier : une cinquantaine d’élèves de l’école St Lucas à Gand ont mené une action devant l’entrée de leur établissement pour défendre le droit de parler du sexisme à l’école et pour imposer une série de mesures à cet égard. Les élèves impliqués sont organisés au sein de la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité). Nous en avons discuté avec Mai, l’une des pionnières de ROSA – St Lucas.
D’où est venue cette idée d’agir contre le sexisme à l’école ?
‘‘Le point de départ n’était pas tellement le sexisme à l’école. Le sexisme est un vaste problème social qui se reflète par conséquent à l’école. L’école est un lieu de socialisation important. Elle joue un rôle majeur dans la vie des jeunes, mais aussi dans la formation et la détermination d’idées sur les relations sociales. Les jeunes font souvent l’expérience du sexisme pour la première fois à leur école.
‘‘L’attention pour #Metoo a pénétré les conversations à l’école. Ce qui se passe dans la société a des conséquences à l’intérieur des portes de l’école. Nous avons donc jugé nécessaire de mettre en place une campagne qui rende le sexisme discutable au sein de l’école.
‘‘Avec cette campagne, nous voulons mettre le thème à l’agenda et sensibiliser les jeunes. Nous avons réuni un premier groupe dans notre comité ROSA à l’école. Là, nous avons eu une discussion sur le sexisme et comment il se manifeste. Ce n’était pas une discussion personnelle : il s’agissait de savoir ce qu’est le sexisme, d’où il provient et ce que nous pouvons faire à ce sujet.
‘‘Sur cette base, nous avons fait des demandes concrètes : des serviettes hygiéniques et des tampons gratuits dans chaque toilette à l’école; des leçons d’éducation sexuelle qui vont au-delà de la biologie et qui ne sont pas seulement centrées sur l’hétérosexualité mais aussi sur le sexisme, le consentement mutuel, la différence entre genre et sexe,… ; le droit de porter ce que nous voulons sans être dérangées ; des cours à l’école vers le 8 mars sur la lutte contre le sexisme et un espace pour les initiatives des élèves eux-mêmes.’’
Comment avez-vous mis en place une action à partir de là ?
‘‘Des discussions sont venues des idées précises de ce que les jeunes considèrent eux-mêmes comme important et nous avons fait une pétition autour de ces revendications. Son but n’était pas tant de récupérer un certain nombre de signatures que de discuter du sexisme avec cet instrument. Cette approche a permis d’attirer des jeunes et, surtout, de leur permettre d’en parler dans leur entourage. Cela a concrétisé le soutien que nous avons reçu.
‘‘Nous avons décidé de remettre la pétition à la direction lors d’une action à l’entrée de l’école. Nous sommes retournées à l’école pour attirer autant d’étudiants que possible. Nous avons mené l’action à l’extérieur pour en augmenter la visibilité. Cela rend la pression sur la direction plus grande et rend notre action également plus visible pour les étudiants eux-mêmes. Avec la campagne, nous voulions mettre la lutte contre le sexisme à l’ordre du jour, dans le cadre d’une campagne plus longue dans laquelle la marche contre le sexisme du 8 mars est également très importante. Nous réalisons que pour faire respecter nos exigences, nous devons aussi regarder plus largement : il y a trop peu de moyens pour l’enseignement. Une lutte générale est nécessaire.’’
Comment la direction a-t-elle réagi ?
‘‘La campagne a été très réussie avec 50 à 60 participants qui ont scandé des slogans très forts. ‘‘Mon corps, mon choix’’ a eu un succès frappant. Cela concerne plus que le sexisme : nous voulons prendre le contrôle de notre propre vie et de notre avenir nous-mêmes.
‘‘La direction a tout d’abord réagi avec prudence. Elle a défendu que le sexisme n’est pas un tabou dans cette école, une école d’art. Elle a simplement nié le problème. Un certain nombre d’enseignants ont toutefois estimé que quelque chose devrait être fait contre le sexisme. La pression a augmenté et nous avons été invités à la direction pour un entretien avec les enseignants.
‘‘Des promesses y ont été faites pour répondre à quelques revendications : il y aurait une heure de cours annuelle de sensibilisation, la mise sur pied d’un groupe de travail pour organiser quelque chose autour du 8 mars à l’école et, dans la même semaine, un cours serait donné dans chaque classe sur la lutte contre le sexisme. Toutes les revendications n’ont pas été satisfaites, seulement ce qui est facilement réalisable avec le budget limité de l’école. Une nouvelle campagne sera donc nécessaire pour donner suite aux promesses faites et pour faire passer les autres exigences, même s’il y a une opposition de la part de certains enseignants.
‘‘Nous avons diffusé une lettre ouverte au sujet des actions et de ce qui en est sorti. Nous appelons également à nous organiser davantage et à manifester le 8 mars. Une deuxième version de la lettre ouverte a été distribuée à 12 autres écoles. Cela augmente la pression sur la direction de St Lucas et donne un exemple pour les étudiants d’autres écoles : oui, on peut s’organiser et, par exemple, utiliser une pétition, créer un comité d’action et participer activement à la lutte contre le sexisme !
‘‘Toutes ces actions, y compris la marche contre le sexisme du 8 mars, sont un tremplin pour d’autres campagnes. L’expérience du comité d’action de notre école a été très instructive. Nous évaluons les actions, faisons d’autres plans et discutons des perspectives pour la lutte. De cette façon, nous apprenons aussi à convertir une argumentation en pratique. Ça introduit une culture de discussion à l’école avec laquelle nous pouvons également être actifs autour d’autres thèmes et essayer de nous battre pour que notre avenir soit entre nos mains.’’
=> Participez à la conférence nationale de ROSA ce 31 mars (programme et infos pratiques)
-
Espagne: Des millions de personnes dans la rue contre l’oppression capitaliste et la violence contre les femmes

Poursuivre la lutte après une grève féministe historique
La grève féministe du 8 mars a été sans précédent. Jamais dans l’histoire de la lutte des classes dans l’État espagnol il n’y a eu de mobilisation aussi massive contre l’oppression des femmes de la classe ouvrière, contre l’inégalité et contre la violence envers les femmes. Des centaines de manifestations ont eu lieu du matin au soir, devenues un véritable Tsunami alors que des millions de personnes descendaient dans les rues. Cela reflétait non seulement la colère des femmes de la classe ouvrière et de la jeunesse contre la crise capitaliste et le gouvernement réactionnaire du PP, mais aussi l’énorme mécontentement présent dans toute la société.
Ce à quoi nous avons assisté ne pourra pas être facilement oublié. Tout d’abord parce que ce mouvement s’est construit de la base, à l’initiative de centaines de collectifs de femmes, de mouvements sociaux et d’organisations de gauche qui ont travaillé des mois durant pour que ce succès se concrétise. Ensuite parce que les dirigeants du PP et de Ciudadanos se sont farouchement opposés à la grève et aux manifestations, montrant ainsi que leur agenda politique représente une déclaration de guerre en faveur du sexisme institutionnalisé et des inégalités. Enfin parce que les dirigeants des plus grands syndicats et du PSOE, qui voulaient garder la journée sous contrôle, ont encore une fois été complètement dépassés. La stratégie de paix sociale et de démobilisation a reçu une claque ce 8 mars.
Les images des manifestations parlent d’elles-mêmes. Malgré le fait que les médias du système tentent de diluer les chiffres, les manifestations ont été beaucoup plus importantes que lors des précédentes grèves générales. À Madrid, nous ne pouvons accepter le chiffre donné par la “Commission 8M”. Non, il n’y avait pas 500.000 personnes. Il faut comparer cette manifestation à celles des précédentes grèves générales. A Madrid, la manifestation ne pouvait guère bouger sous l’avalanche de centaines de milliers de femmes, de jeunes et de dizaines de milliers de travailleurs. Plus d’un million de personnes étaient présentes et recouvraient plus de 5 kilomètres de rues.
Et Madrid ne faisait pas figure d’exception. La même chose s’est produite à Barcelone, Vigo, Ferrol, Gijon, Bilbao, Gasteiz, Valence, Malaga, Séville, Saragosse, Tarragone, Cadix, Tolède et des dizaines d’autres villes. La mobilisation a dépassé toutes les attentes.
Le rôle de la jeunesse
De nombreux articles dans les médias ont souligné le rôle massif des jeunes dans cette lutte. Et c’est vrai. La participation de millions de jeunes femmes et d’hommes à cette bataille reflète l’énorme potentiel révolutionnaire du nouveau mouvement féministe qui se développe.
Dans ce tremblement de terre de la jeunesse contre la violence envers les femmes et le capitalisme sexiste, le Sindicato de Estudiantes (SE – Syndicat des étudiants), Libres y Combativas (plate-forme féministe socialiste lancée par SE et Izquierda Revolucionaria) et Izquierda Revolucionaria (IR – section du Comité pour une Internationale Ouvrière dans l’État espagnol) ont joué un rôle clé.
Notre appel en faveur d’une grève étudiante de 24 heures a été massivement suivi. 90 % des élèves du secondaire et 80 % des étudiants des universités se sont joints à la grève. Des milliers de personnes ont défilé dans les rues à l’occasion des manifestations étudiantes de Madrid, Barcelone, Vigo, Ferrol, Gijón, Bilbao, Gasteiz, Donosti, Donosti, Tarragone, Valence, Séville, Málaga, Cadix, Salamanque, Guadalajara, etc. et plus de 150.000 personnes y ont pris part.
Pour un féminisme anticapitaliste, révolutionnaire et socialiste !
Ce 8 mars, la nécessité d’un féminisme révolutionnaire et anticapitaliste reposant sur la lutte de classe était évidente. Un mouvement qui dénonce le patriarcat capitaliste, mais aussi le gouvernement PP, Ciudadanos, et tous ceux qui acceptent la logique de ce système d’atteintes contre nos droits et de coupes budgétaires dans les salaires, la santé, l’enseignement,… Un mouvement contre ce système de précarité et de “justice” sexiste qui protège ceux qui maltraitent les femmes.
Izquierda Revolucionaria et Libres y Combativas se sont distingués clairement du féminisme accepté par le système qui permet à nos oppresseurs, tels que le président du gouvernement Mariano Rajoy, de porter le violet féministe sans rougir. Le 8 mars, nous avons clairement indiqué que tous ne sont pas les bienvenus dans cette lutte pour la libération et que l’oppression des femmes est liée à l’oppression de classe. Toutes les femmes ne sont pas nos alliées, et celles d’entre nous qui souffrent de la violence, du contrôle de l’Eglise, de la précarité, du chômage, etc. n’ont rien à voir avec Angela Merkel et d’autres femmes capitalistes. Ces dernières défendent le système et acceptent la discrimination et la violence sexistes à l’égard des femmes, qui font partie de la source de leurs privilèges et de leur pouvoir. Elles nous exploitent tout comme les hommes capitalistes avec lesquels elles sont au pouvoir au sein des cabinets ministériels, des entreprises et des parlements.
Organisons la lutte jusqu’à la victoire ! A bas le gouvernement du PP !
Les femmes et les jeunes de la classe ouvrière ont été les principaux protagonistes des grèves et des manifestations du 8 mars. En dépit de la bureaucratie des syndicats CCOO et UGT qui n’appelaient qu’à une grève pathétique de deux heures – qu’ils n’ont d’ailleurs même pas organisé dans la plupart des lieux de travail, en se limitant seulement à des rassemblements symboliques – des millions de femmes ont surmonté la peur et les menaces pour partir en grève. Les travailleuses ont rempli les manifestations. Les médias ne leur ont pas accordé d’attention suffisante, en donnant la priorité aux actrices, aux journalistes et aux politiciennes). Les femmes de la classe ouvrière ont fait de ce 8 mars une journée historique.
Cette grande grève féministe a clairement montré que nous n’avons pas à supporter ce gouvernement réactionnaire une minute de plus. Que peuvent bien dire aujourd’hui ceux qui ne cessent de dire que les conditions ne sont pas présentes pour la lutte et ceux qui déplorent un “rapport de forces défavorable” ? Sous la surface de la société, la colère est grandissante et la pression est croissante dans les foyers et sur les lieux de travail des plus pauvres et des plus opprimés de la société de même que parmi les femmes, les jeunes et les retraités qui ont également entamé une lutte épique contre la bureaucratie parlementaire et syndicale. Toute cette vitalité, manifestée le 8 mars, doit être organisée pour poursuivre le combat jusqu’à la défaite des politiques du PP et que Rajoy & Co soient renversés. Nous devons nous unir dans une nouvelle grève générale de tous les travailleurs pour mettre fin au sexisme et à toutes les politiques d’austérité.
Izquierda Revolucionaria et Libres y Combativas appellent tous les travailleurs et les jeunes à poursuivre la lutte pour notre présent et notre avenir, en construisant un mouvement féministe qui ne peut être assimilé par la classe dirigeante. Un féminisme ouvrier, révolutionnaire, anticapitaliste. Construisez-le avec nous! Rejoignez Izquierda Revolucionaria et Libres y Combativas !
Ce pour quoi se bat Libres y Combativas :
NON à la violence envers les femmes ! Ni una menos !
- Non à la “justice” sexiste! Pour des condamnations justes contre les violeurs et les agresseurs ! Pour le licenciement et l’imposition de sanctions aux policiers et juges qui permettent l’impunité des auteurs d’abus !
- Pour une augmentation spectaculaire de l’aide économique et des refuges pour les victimes de violences à l’égard des femmes. Pour des emplois ou des allocations sociales décentes et de bons logements pour toutes les victimes de la violence domestique et leurs enfants !
Mon corps, mon choix !
- Pour le droit à des avortements gratuits et sûrs. Pour un accès à l’éducation sexuelle et à des services de planning familial publics dans toutes les écoles et universités ! Pour une contraception gratuite dans les centres de santé et les pharmacies pour tous les jeunes !
- La religion hors de l’école ! Non aux messages sexistes et homophobes dans nos écoles ! Abrogez la LOMCE – la loi dite pour “l’amélioration” de la qualité de l’éducation !
- Non à l’industrie de la traite des femmes qui représente plusieurs millions d’euros ! Contre la prostitution et la maternité de substitution rémunérée. Nos corps ne sont pas à vendre !
A travail égal, salaire égal ! Brisez les chaînes de l’esclavage domestique!
- Abrogation de la réforme du travail ! Pour des salaires décents pour les travailleuses ! Pour des sanctions exemplaires pour les lieux de travail qui refusent d’employer des femmes ou qui licencient des femmes parce qu’elles sont enceintes ou ne respectent pas les codes vestimentaires et de maquillage !
- Pour des sanctions exemplaires contre le harcèlement sexuel au travail !
- Pour le droit à 6 mois de congé de maternité pour les deux parents, à plein salaire ! Pour le développement de garderies publiques gratuites dans tous les quartiers et lieux de travail pour permettre aux parents de travailler !
- Pour des blanchisseries, des cantines et des services de nettoyage publics pour mettre fin à l’esclavage du travail domestique des femmes ! Pour une augmentation drastique des dépenses publiques pour le personnel soignant !
Nous ne voulons pas devoir être courageuses en rentrant chez nous, nous voulons la liberté !
- Pour la fin de l’objectivation du corps des femmes, qui alimente la violence sexiste. Retrait immédiat de toute publicité qui objectifie le corps des femmes ! A bas la promotion d’idéaux sexistes de “beauté” qui alimentent les préjugés !
-
From #METOO to #FIGHTBACK – Grande conférence ROSA ce samedi 31/03
Ce 8 mars, la journée internationale de lutte pour les droits des femmes est marquée par la descente du #MeToo dans les rues. Avec la campagne ROSA, nous voulons participer à refaire de cette date une journée de lutte à travers diverses marches et actions dans 6 villes de Belgique contre le sexisme et la précarité. En Espagne et au Mexique, des grèves et manifestations contre les violences sexistes sont menées par Libres y Combativas, organisation sœur de la Campagne ROSA et, en Irlande, une marche #VoteForRepeal est organisée par ROSA Irlande pour exiger le retrait du 8e amendement de la Constitution irlandaise, qui interdit le droit à l’avortement. Le 31 mars, poursuivons la construction de la Campagne ROSA, outil de lutte contre l’oppression, le sexisme et l’austérité ! Une conférence nationale aura lieu à Bruxelles pour évaluer la première année de ROSA et continuer à construire un féminisme socialiste. Rejoins-nous !Par Mathilde (Liège)
Ensemble, contre le sexisme et la précarité !
Ces dernières années, la lutte contre le sexisme a pris de l’importance dans les médias, sur les réseaux sociaux, mais aussi et surtout dans la rue ! Dans ce combat, beaucoup mettent en avant la nécessité de l’éducation comme arme contre les harcèlements et agressions sexistes. Il est en effet nécessaire que ces comportements soient combattus dans la culture et l’enseignement, mais cela ne peut se faire sans que ces secteurs soient refinancés publiquement. Cependant, la lutte ne s’arrête pas là.
Les coupes budgétaires n’ont pas seulement mené à un manque de services publics et de moyens pour financer de telles campagnes. En Belgique, selon le dernier ‘‘Thermomètre Solidaris’’, 40% des travailleurs ont du mal à boucler les fins de mois, parmi lesquels 2/3 des sont des femmes. 50% des sondées qui ont un revenu sous le seuil de la pauvreté ont un emploi à temps partiel. Et avec les attaques contre les chômeurs, les pensions, les malades ou encore la normalisation des emplois flexibles et précaires se sont des centaines de milliers de femmes qui vont encore être violement poussées vers la pauvreté.
Construisons la résistance : participe à la conférence ROSA
La journée du 31 mars débutera par une conférence sur le rôle que peut jouer ROSA dans les luttes pour les droits des femmes. La discussion sera introduite par Anja Deschoemaker, une des initiatrices de la Campagne ROSA et porte-parole de Gauches Communes à Bruxelles. Un an après le lancement de la campagne, ça sera l’occasion de prendre le temps de toutes et tous nous rencontrer, de faire le point sur la situation de la lutte pour les droits des femmes dans le monde et de discuter de la nécessité de développer, avec ROSA, un féminisme socialiste.
L’après-midi s’organisera autour de 6 ateliers au choix. Nous discuterons de Rosa Luxembourg (voir notre dossier central) dont nous commémorons les luttes dans le cadre du centenaire de la révolution allemande, du chemin parcouru depuis Mai 68 jusqu’au #MeToo, de la nécessité de combattre le racisme parallèlement au sexisme, des droits des femmes sur les lieux de travail et dans les écoles, de la politique pour le droit des femmes dans les communes avec les élection qui arrivent et de l’approche socialiste à développer contre la LGBTQI+ phobie.
Fin d’après-midi, lors du meeting central FROM #METOO TO #FIGHTBACK , nous aurons la chance d’accueillir Heather Rawling qui a coordonné la Campaign Against Domestic Violence en Angleterre. Elle nous parlera des leçons à tirer des luttes contre les violences sexistes menées dans le monde du travail en Angleterre. Mai, lycéenne et coordinatrice de ROSA-écoles à Gand, expliquera les raisons pour lesquelles il faut s’organiser avec ROSA et sur la place de la jeunesse dans la lutte contre le sexisme. Enfin, Aisha, une des initiatrices de ROSA et la présidente de la commission femme du PSL échangera sur la nécessité d’allier lutte contre le sexisme et lutte contre un gouvernement antisocial.
N’hésite plus, inscrits toi pour cette importante journée pour construire, avec ROSA, une campagne féministe anti-capitaliste !
> 8 mars 2018 : En action contre le sexisme !
BRUXELLES: Jeudi 8 mars à 16h ULB solbosch devant le foyer – avenue Paul Héger. Pour rejoindre l’action de La Marche Mondiale des Femmes à la Gare Centrale à 17h30.
LIEGE: jeudi 8 mars à 18h Place Saint Etienne, où se tiendra un village féministe à partir de 17h30 (après une cycloparade féministe l’après-midi).
GAND: Jeudi 8 mars à 19h30 à la Hôtel de ville de Gand
ANVERS: Jeudi 8 mars à 19h00 Ossenmarkt
Mais aussi des actions à Mons le mercredi 7 mars et à Namur le samedi 10 mars. Contacte-nous!
> 31 mars : Grande conférence ROSA – From MeToo to FightBack
-
Les femmes d’Hollywood lancent ‘‘Time’s Up’’
Comment remporter la bataille contre le harcèlement sexuel sur le lieu de travail ?
Fin décembre, 300 femmes hollywoodiennes ont lancé Time’s Up, une campagne contre le harcèlement sexuel. La campagne comprend un fonds qui a déjà permis d’amasser 13 millions de dollars (The Guardian, 2/01/18), pour apporter un soutien juridique aux victimes de harcèlement sexuel dans les relations de travail. Outre le fonds de défense, une lettre ouverte a été signée par plus de 1.000 femmes issues du cinéma, de la télévision et du théâtre où elles proposent d’être des porte-voix de cette lutte.Par Anja Deschoemacker
Time’s up : syndiquons-nous !
Il est évidemment positif que les femmes à faible revenu puissent demander une assistance financière pour avoir accès à la justice. Mais, certainement en ce qui concerne le harcèlement sur le lieu de travail, l’abus de pouvoir par les supérieurs hiérarchiques ou, par exemple, dans l’hôtellerie et la restauration ou encore dans le secteur des titres-services par les clients, faciliter l’accès aux tribunaux ne suffira pas. Ce n’est après tout pas ça qui vous rendra votre emploi…
Ce qu’il faut pour obtenir des résultats à court terme et donner aux femmes une position où il leur est possible de déposer une plainte et mettre fin au harcèlement sans être licenciées, ce sont des campagnes visant à impliquer les femmes dans les syndicats.
Ainsi, Nafissatou Diallo, qui en mai 2011 a porté plainte pour viol contre Dominique Strauss-Kahn (enterrant sa candidature pour la présidentielle), a certainement été une femme très forte qui s’est battue pour ses droits. Mais sans le soutien de ses collègues et surtout sans son organisation syndicale, elle aurait sans doute fait comme la grande majorité des travailleuses agressées : subir et essayer d’oublier le plus tôt possible parce qu’en fin de compte, le loyer doit être payé.
Les femmes sont-elles plus efficaces que les hommes dans la lutte contre le sexisme ?
Les femmes ministres et leurs collègues députées ont approuvé les mesures en matière de pensions qui vont mettre dans la pauvreté des dizaines de milliers de femmes, celles restreignant les allocations de chômage, alors que les cohabitantes n’ont déjà droit qu’à une demi-allocation. Elles sont en partie responsables des prix élevés du logement qui rend presque impossible pour les femmes faiblement rémunérées de quitter une relation insatisfaisante, du manque de services et de la grande flexibilité et pression du travail.
Le harcèlement sexuel à l’égard des femmes s’inscrit dans le contexte d’une situation et d’une position défavorisées des femmes. Là où une minorité de femmes a atteint divers niveaux de pouvoir (grâce aux luttes du passé), pour la majorité des femmes – pour la majorité de la population – ce n’est pas une perspective réaliste. Toutes les femmes ne peuvent pas répéter le scénario d’Oprah Winfrey qui a bénéficié d’opportunités qui n’existent que pour une infime minorité.
Tout le monde ne peut pas devenir une star de la télévision. Par contre, nous pouvons tous lutter pour que toutes les travailleuses et tous les travailleurs obtiennent un emploi décent, avec des contrats qui offrent la sécurité et des salaires qui permettent de construire une existence digne. Nous pouvons également lutter pour que le chômage soit combattu, et non les chômeurs, et pour l’arrêt des coupes budgétaires dans nos services publics. Ce sont des éléments qui peuvent donner aux grandes strates de femmes le pouvoir et la force de mettre fin au harcèlement sexuel.
Le temps montrera si les actrices hollywoodiennes de Time’s Up apporteront également leur soutien à cette lutte, mais dans le passé, la transition vers une vaste lutte ouvrière pour un meilleur niveau de vie et des conditions de travail meilleures a souvent signifié l’arrêt du soutien des féministes bourgeoises. Nous pouvons gagner ce combat sans leur soutien, mais pas sans la lutte unifiée de toutes les travailleuses et tous les travailleurs contre notre oppresseur commun.
Les Étudiants de Gauche Actifs et les sections de Liège du PSL vous invitent à participer à leur meeting : Capitalisme = pauvreté, pollution, guerre, des gens qui fuient, discrimination et crise. Pourquoi le socialisme est-il nécessaire ?