Tag: Antisexisme

  • Jeff Hoeyberghs veut intimider les protestations féministes

    Action de ce vendredi 13 décembre au matin contre le reconnaissance du KVHV en tant que cercle étudiant officiel.

    Quatre jours après que la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) ait publiquement dénoncé les déclarations de Jeff Hoeyberghs tenues à l’occasion d’une réunion du cercle d’extrême droite KVHV, il a déposé plainte contre les responsables de la campagne pour diffamation. Nous ne nous sommes pourtant appuyés que sur les déclarations de Jeff Hoeyberghs et les avons qualifiées de sexistes. Personne ne conteste d’ailleurs le caractère sexiste de celles-ci. Son objectif est évident : intimider et réduire au silence la Campagne ROSA. Nous ne laisserons bien entendu pas une telle chose se produire.

    A l’université de Gand, nous menons campagne contre le KVHV, qui a offert une tribune au sexisme grâce au financement de l’UGent. Depuis les événements, le KVHV ne s’est pas distancié du sexisme de Jeff Hoeyberghs. Les médias ont largement commenté ses déclarations en raison de leur caractère choquant. A chaque apparition médiatique, le chirurgien y a ajouté une couche. Maintenant, il fait dire à son avocat que ses déclarations étaient “purement générales”. Dirigées contre toutes les femmes en bref. Nous ignorons par quel tour de passe-passe cela pourrait invalider le caractère sexiste de ses propos.

    Jeff Hoeyberghs considère comme « intimidant » de protester contre le sexisme et parle même de « formation de gang ». Cela contredit toutefois sa première réaction lorsque la Campagne ROSA a partagé sa vidéo devenue virale depuis. Il avait écrit : « C’est bien que ces poussins de la « diversité » qui vivent des allocations sociales se servent de mon discours pour avoir de l’attention. Peut-être qu’il y aura un jour un débat de fond décent. » Il ne semblait pas très intimidé en écrivant cela…

    La Campagne ROSA s’oppose au sexisme en organisant des actions et des campagnes. C’est notre droit démocratique. Nous sommes convaincus que toute plainte serait considérée comme non fondée. En attendant, nous faisons appel à votre soutien. Lors de la manifestation qui a eu lieu à l’université ce matin, plusieurs dizaines de personnes sont devenues membres de la Campagne ROSA, et nous avons également reçu beaucoup de solidarité financière sur notre compte. Participez vous aussi et effectuer une contribution mensuelle par ordre permanent bancaire pour faire de la Campagne ROSA une « machine très bien huilée », pour reprendre les termes de Jeff Hoeyberghs à notre égard lors de son interview sur Joe FM.

    Le sexiste Jeff ne nous fera pas taire en nous intimidant !

    Nous ne savons pas encore jusqu’où cela nous mènera, mais nous avons besoin de votre soutien !

    Soutenez-nous financièrement sur le n° de compte BE54 5230 8095 8095 8497 ou en devenant membre !

  • Sexisme à l’Université de Gand : Lettre ouverte de la Campagne ROSA

    La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a distribué ce matin la lettre ouverte suivante au Conseil d’administration de l’UGent, l’Université de Gand, tandis que plus de 250 étudiantes, étudiants et membres du personnel manifestaient pour exiger de l’université l’exclusion du cercle d’extrême droite KVHV et l’adoption de mesures conséquentes contre le sexisme.

    Vidéos:

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    Lettre ouverte aux étudiantes et étudiants, au personnel de l’UGent et au conseil d’administration

    Le KVHV banalise le sexisme

    Le mercredi 4 décembre, un Jeff Hoeyberghs rugissant était l’invité de l’association étudiante réactionnaire KVHV. Jeff Hoeyberghs est venu confirmer ses déclarations sexistes et racistes antérieures. La Campagne ROSA avait organisé une action de protestation sur place et a ensuite décidé de partager en, ligne une sélection de ses déclarations les plus horribles pour souligner la nécessité d’entrer en action. Un tel sexisme ne devrait pas être autorisé, ni à l’université, ni dans la société.

    Ce n’est pas un débat

    Jeff Hoeyberghs et le KVHV prétendent qu’ils veulent simplement profiter d’un débat libre. Ce n’est pas vrai bien entendu. Ils tentent de banaliser un discours et une vision des choses où les femmes sont soumises quand elles ne sont pas simplement de vulgaires objets. Pour eux, les femmes ne sont que des personnes de deuxième ordre dans la société. Ce discours entraine des rapports de domination qui conduisent aux violences envers les femmes et qui alimentent la culture du viol. Selon une étude de l’UE datant de 2016, en Belgique, plus de 40% de la population considère le viol comme acceptable “dans certains cas”. Heureusement, sous la pression de #Metoo et des actions de masse en faveurs de l’émancipation des femmes à travers le monde, nous assistons à un changement d’opinion spectaculaire dans ce domaine. Ce qui était encore toléré il y a quelques décennies est aujourd’hui inacceptable.

    Exclusion du KVHV ! Aucun subside pour la discrimination !

    Le KVHV n’en est pas à son coup d’essais. Il n’y a pas si longtemps, ce cercle s’est fait connaître pour avoir été le berceau du groupe Schild & Vrienden à l’UGent. Depuis des années, le KVHV répand le racisme, le sexisme et l’homophobie à l’UGent. Des événements tels que ceux don til est question aujourd’hui ne constituent que la pointe de l’iceberg.

    Le fait que le KVHV puisse encore organiser de telles réunions en profitant des subsides et de l’infrastructure de l’UGent est inacceptable. L’université dispose d’une charte anti-discrimination dans laquelle elle condamne toute forme de discrimination. Nous voulons une université qui lutte activement contre toutes les formes de discrimination ! Un établissement comme l’UGent a un rôle d’exemple à jouer dans la lutte contre le sexisme ; l’université ne peut se limiter à prendre ses distances ou à imposer des sanctions administratives.

    Insécurité et incertitude pour les femmes

    La lutte contre le sexisme va bien au-delà de la dénonciation du harcèlement sexuel ou de cas concrets de discrimination. La précarité et l’insécurité sociale sont encore plus élevées pour les femmes que pour les hommes. Les secteurs et les emplois où prédominent les femmes sont les moins bien rémunérés. Plus de 70% des personnes employées dans le groupe des 10% des salaires les plus bas sont des femmes. Les femmes qui dépendent de leur mari (ou de leur père) sont beaucoup plus susceptibles de se retrouver coincées dans des situations de violence et/ou d’abus.

    Prendre soin de ses enfants, cela détruit rapidement la carrière académique de nombreuses femmes talentueuses, en particulier celles qui se trouvent dans des situations socio-économiques difficiles. Plus de cent employés de l’UGent et deux cents employés qui travaillent sur les sites de l’UGent par l’intermédiaire de sous-traitants gagnent encore moins de 14€ brut/heure.

    Lutter pour l’indépendance économique des femmes

    Trois années de suite, une grève féministe a eu lieu à l’UGent le 8 mars : un arrêt de travail pour précisément aborder ces problèmes. Pour la quatrième édition, en 2020, la grève féministe se concentrera sur la lutte pour les 14 € et exigera, avec le syndicat CGSP, un salaire minimum de 14 €/h pour tous les employés de l’UGent ! La CGSP défend, à juste titre, que chacun devrait pouvoir gagner sa vie indépendamment de son partenaire, avec ou sans enfants, dans un emploi à temps partiel ou à temps plein. Lutter contre le sexisme, c’est aussi se battre pour l’indépendance financière des femmes.

    Il faut lancer un vaste débat sur la lutte contre le sexisme

    La campagne ROSA veut profiter de cette occasion pour lancer une vaste discussion dans toutes les sections de l’université, une discussion sur les formes structurelles de sexisme et de discrimination présentes dans notre société et donc également dans l’enseignement supérieur.

    Les établissements d’enseignement ont un rôle d’exemple à jouer. Beaucoup peut être fait au niveau universitaire et de bonnes initiatives contre le sexisme peuvent aussi inspirer d’autres organisations et institutions à faire de même. Cela signifie que toutes les formes de discrimination doivent être combattues.

    Cette proposition peut servir de base à une déclaration d’engagement ou à une charte contre le sexisme.

    – Ne donnons aucune place à l’UGent aux groupes qui font la promotion de la haine (le sexisme, le racisme, etc.).
    – Créons un environnement qui s’oppose à l’objectivation du corps féminin et aux stéréotypes de genre.
    – Garantissons l’accès démocratique et social à l’enseignement supérieur aux étudiants de toutes origines et de toute situation familiale ou financière.
    – Veillons à éliminer la position économique et académique secondaire des femmes à l’université.
    – Mettons en place une politique proactive qui garantisse la santé sexuelle et reproductive des étudiants et de tout le personnel.
    – Développons une aide pour éliminer autant que possible la double tâche quotidienne des femmes.
    – Garantissons un fonctionnement ouvert et démocratique de l’université pour étouffer les abus de pouvoir dans l’œuf.

    La Campagne ROSA veut participer à ce défi avec des propositions et des mesures qui peuvent concrétiser une telle déclaration d’intention.

    – Lançons un débat sur le rôle des femmes dans l’histoire et aujourd’hui dans les programmes scolaires.
    – Garantissons aux doctorants et aux chercheurs un congé de maternité complet et une crèche à l’université. De cette façon, nous évitons que la double tâche quotidienne soit un obstacle aux études universitaires ou à la carrière académique. Il faut également revenir sur la récente suppression du remboursement de l’avortement et de la contraception de l’assurance hospitalisation de l’UGent.
    – Augmentons le salaire minimum à l’UGent à 14 €/h ou 2 300 €/mois pour l’ensemble du personnel. Une grande majorité des membres du personnel dont le salaire brut est inférieur à 14 €/h sont des femmes.
    – De plus en plus d’étudiants sont poussés vers la prostitution. Les établissements d’enseignement supérieur, de plus en plus chers, en sont les principaux responsables. Luttons pour plus de moyens publics pour l’enseignement : 7% du PIB pour l’enseignement !
    – Il faut fournir des logements sociaux étudiants de qualité en nombre suffisant pour mettre un terme aux logements de plus en plus chers.
    – Instaurons une politique de sensibilisation active sur les contraceptifs et les MST avec accès à des contraceptifs gratuits.
    – Assurons qu’il y ait un nombre suffisant de toilettes non sexistes. Des serviettes hygiéniques et des tampons hygiéniques doivent être fournis gratuitement afin de garantir le droit à l’hygiène.
    – Investissons dans le soutien psychosocial. Les étudiants en psychologie travaillent déjà avec des listes d’attente : dégageons du temps pour assister les victimes du sexisme et d’autres formes de discrimination.

     

  • La Campagne ROSA : les activistes derrière la vidéo virale

    Marche contre le sexisme organisée à Gand à l’initiative de la Campagne ROSA, 8 mars 2019.

    La campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité), l’organisation féministe derrière la vidéo virale avec Jeff Hoeyberghs, appelle à un débat approfondi sur le sexisme.

    La lutte contre le sexisme ne peut rester un acte de distanciation symbolique. Le cercle étudiant catholique ultra-conservateur KVHV à l’origine de ce meeting misogyne doit être exclu de l’université. De plus, l’UGent doit prendre d’autres mesures concrètes contre le sexisme.

    La Campagne ROSA-Gand organise une action de protestation auprès du Conseil social de l’UGent, où une lettre ouverte sera distribuée, ce vendredi à 8h00, à l’UFO, au 33 Sint-Pietersnieuwstraat.

    La Campagne ROSA aimerait s’adresser à la presse pour expliquer pourquoi il était important pour les activistes féministes d’attirer l’attention sur les déclarations de Hoeyberghs, ce que signifie encore la réalité du sexisme après #MeToo, et pourquoi le KVHV doit être exclu.

    Une vidéo virale qui expose le sexisme

    Avec une audience Facebook estimée à 769.000 et 380.000 spectateurs uniques et un total de plus de 62.000 réactions Facebook (du côté néerlandophone), les déclarations scandaleuses de Jeff Hoeyberghs ont choqué la Flandre. Une version sous-titrée circule également du côté francophone depuis mardi soir.

    Les activistes de la Campagne ROSA à l’origine de la vidéo et de l’action de protestation organisée le soir-même du meeting du KVHV soulignent l’importance de leur action :

    « Il est bien sûr affligeant que de telles opinions existent et que des organisations étudiantes d’extrême droite les propagent, mais il est extrêmement important qu’elles soient rendues publiques”, déclare Mai Vermeulen de la Campagne ROSA. “Le sexisme est toujours une réalité quotidienne et la Campagne ROSA veut la rendre visible et prendre des mesures pour s’y opposer afin de lutter contre les discriminations. »

    Un débat plus large sur le sexisme

    Les médias nationaux se sont emparés de l’affaire le lundi soir. Le mardi, Jeff Hoeyberghs et le KVHV ont pu s’expliquer au journal de VTM. Dans l’émission De Afspraak, le KVHV a également été invité à se défendre.

    “Maintenant que ce cas est connu, nous devons saisir l’opportunité pour aller plus loin dans le combat contre le sexisme”, souligne Mai Vermeulen. “Demander des explications au KVHV ne suffit pas.” Le problème ne se limite pas à cela : “Jeff Hoeyberghs et le KVHV ne sont que la pointe de l’iceberg. Le sexisme est un problème structurel et social qui créée une image déformée et dégradante de la femme.”

    Mobilisation

    Depuis lors, il pleut des plaintes à l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes, à l’Unia et dans d’autres institutions. “C’est important, affirme la Campagne ROSA, mais nous ne devons pas en rester à un activisme symbolique. Nous avons pu lancer cette vidéo parce que le soir du meeting, une action de protestation avait été menée par des étudiantes et étudiants de l’UGent.

    Ce vendredi matin, à 8h00, nous organiserons une nouvelle manifestation devant le conseil social de l’UGent. Le recteur propose maintenant suspendre temporairement le KVHV, mais c’est insuffisant. La seule réponse cohérente pour une institution universitaire qui lutte contre le sexisme est l’exclusion du KVHV.”

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    Pour de plus amples informations et des interviews : Mai Vermeulen +32 490 43 12 12 95

  • Après le scandale de la vidéo d’Hoeyberghs : Pas de sexisme à l’Université de Gand!

    Ce vendredi 13 décembre, de 8 à 9h30, à l’UFO (Université Forum), Sint-Pietersnieuwstraat n°35, Gand

    Les déclarations de Jeff Hoeyberghs à l’Université de Gand (UGent) que l’on peut voir dans la vidéo ci-dessous sont scandaleuses ! A l’invitation du cercle étudiant catholique ultra-conservateur KVHV, le chirurgien masculiniste est venu clamer que les enfants de mères célibataires sont des rebuts, que les femmes n’ont d’autre choix que d’ouvrir leurs jambes et que les victimes du réchauffement climatique doivent se démerder ou se noyer.

    Le Conseil exécutif de l’UGent se réunit ce vendredi matin. La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) appelle à la tenue d’une action de protestation à cette occasion. Nous voulons y distribuer une lettre ouverte dans laquelle nous expliquons que l’université ne peut se limiter à un ordre de distanciation ou à une sanction administrative. Nous exigeons que le KVHV soit exclu de l’UGent ! Ils ont prouvé à maintes reprises qu’ils encourageaient activement le racisme et le sexisme. Mais nous devons profiter de cette occasion pour qu’une vaste discussion soit menée sur les formes structurelles du sexisme et des discriminations qui existent dans notre société et qui trouvent également un prolongement dans l’enseignement supérieur. Nous proposons donc que les étudiants, les organisations étudiantes et toutes les composantes de l’université signent un engagement à soutenir l’action universitaire contre le sexisme et d’autres formes de discrimination.

    Alors venez protester avec nous vendredi. Il n’y a pas de place pour la haine à l’UGent!

  • Gand: l’extrême droite sur la défensive après une action antisexiste

    Mercredi dernier, le cercle étudiant catholique ultra-conservateur KVHV organisait un meeting à l’université de Gand avec Jeff Hoeyberghs, chirurgien plasticien et sexiste notoire, afin qu’il développe son opinion au sujet des femmes. S’il est inconnu du côté francophone, Jeff Hoeyberghs est déjà passé à plusieurs reprises à la télévision flamande. Selon lui, « ce n’est pas au père de nourrir son bébé à minuit. » Dans l’explication de cette rencontre, le KVHV avait repris une autre de ses déclarations : « Les femmes se mettent hors jeu avec le mouvement #MeToo. Elles devraient être sacrément heureuses de toute l’attention qu’elles reçoivent des hommes… Les femmes feraient mieux d’utiliser leur féminité pour faire des choses positives, comme satisfaire leurs maris. Elles pourraient montrer un peu plus de gratitude pour ce que les hommes ont déjà fait pour elles. » Pour nous, il est inacceptable que l’université soit une plate-forme pour un tel discours sexiste. C’est pourquoi la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) et les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) ont rapidement mis sur pied une contre-action après avoir pris connaissance de l’événement.

    Par Kenzo (Gand)

    Nous nous sommes rassemblés à une septantaine et nous sommes rendu aux portes du bâtiment universitaire du Blandijn où se tenait la réunion du KVHV. A l’entrée du Blandijn, l’extrême droite se tenait derrière une rangée de membres du personnel de sécurité, à une trentaine tout au plus. Grâce à notre action, le KVHV est aujourd’hui sur la défensive : l’université a dû prendre ses distances par rapport au meeting. Parmi les étudiants et le personnel, l’indignation était grande.

    Cela ne signifie pas pour autant que nous avons gagné. Les autorités universitaires n’ont pas encore pris de mesures pour retirer la reconnaissance du KVHV comme cercle étudiant officiel. Cela signifie qu’ils peuvent toujours utiliser les locaux de l’université et qu’ils reçoivent même des subventions. Nous n’avons donc pas l’intention d’arrêter notre action.

    Le KVHV n’est pas seulement un cercle étudiants : il s’agit d’une association d’extrême droite qui a facilité l’émergence du groupe Schild & Vrienden. Sa figure de proue, Dries Van Langenhove, a été membre du KVHV avant de lancer Schild & Vrienden. Le NSV (Nationalistische Studentenvereniging), le cercle étudiant officieux du Vlaams Belang, a perdu beaucoup de terrain au profit du KVHV, qui est aujourd’hui la plus importante association étudiante d’extrême droite à Gand.

    Le KVHV est également fondamentalement sexiste et LGBTQIphobe. Quand Bo Van Spillbeeck, journaliste à la chaîne VTM, a annoncé sa transition, le KVHV a publiquement déclaré que les transgenres ne seraient jamais « normaux ». Tom Peeters, qui a fait partie de la direction du cercle, a déclaré « Il vaut mieux défendre l’avortement des homosexuels que pour leur droit d’adopter », ce qui illustre toute la pourriture qui suinte de cette organisation. L’an dernier, un reportage de la VRT avait mis en lumière le racisme, le sexisme et le nazisme de Schild & Vrienden. La plupart de ses membres à Gand proviennent directement du KVHV. Le site d’information d’extrême droite Sceptr a été lancé à l’initiative de Jonas Naeyaert, président du KVHV-Gand entre 2010 et 2012. De nombreux membres du Vlaams Belang comme Bart Claes ou Gerolf Annemans sont membres d’honneur du KVHV. Cette organisation vise à activement soutenir le développement de l’extrême droite en Flandre.

    Avec cette action à Gand, nous avons fait un pas de plus en avant dans la reconstruction d’une résistance antifasciste active. Depuis la victoire électorale du Vlaams Belang, ces groupes sont plsu confiants, ce qui se traduit par un nombre croissant d’incidents racistes et sexistes tels que l’incendie du futur centre d’asile à Bilzen. En nous mobilisant et en organisant de telles actions, nous pouvons forcer l’extrême droite à se mettre en position défensive. La grande majorité de la population est opposée aux véritables idées de l’extrême droite. Ne laissons aucun espace aux provocations et à la violence de l’extrême droite ! Contactez-nous ou rejoignez-nous pour nous aider à construire la résistance contre l’extrême droite !

  • Chaos climatique, austérité, sexisme, précarité,… Transformer la colère en résistance anticapitaliste !

    Avec 4 millions de participants et la jeunesse à l’avant plan, la 3e grève mondiale pour le climat à pris une ampleur historique le 20 septembre dernier. Certains pays ont connu des mobilisation de masse d’une ampleur inédite comme aux Etats-Unis, en Australie, en Allemagne,… Dans d’autres pays, le mouvement, qui s’est étendu comme un trainée de poudre à toute la planète, en est encore à ses balbutiements. A Bruxelles, la marche a réuni entre 15.000 et 20.000 participants. Si le mouvement des travailleurs embraye lui aussi et marque la lutte de son empreinte, ce qui peut être réalisé défie l’imagination.

    Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’utilisation des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) est chaque année responsable d’environ 85% des émissions de CO2 dues à l’activité humaine. La conversion de l’ensemble du secteur aux énergies renouvelables est bloquée par les limites du capitalisme. Ce système repose sur la concurrence et la course aux profits au bénéfice des détenteurs des grands moyens de production. Ces grands patrons peuvent se donner une image éco-friendly, mais ils continuent d’aggraver la situation.

    Les crises économique et climatique proviennent de l’ADN du capitalisme. Les effets de la grande récession de 2007-2008 se font encore sentir aujourd’hui, alors que la guerre commerciale et le Brexit font craindre le pire pour demain. Et si ce n’était que ça ! Les racines de la récession précédente sont toujours bien présentes, puisque les travailleurs ne bénéficient pas de l’ensemble des richesses qu’ils produisent. L’écart entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand. Les pertes des banques et des grandes entreprises ont été supporter par la collectivité, aggravant l’endettement public. A chaque fois, c’est à nous de payer.

    De son côté, le gouvernement de droite de Charles Michel a orchestré un véritable hold up. Le saut d’index à déjà rapporter 12.5 milliards d’euros de diminution salariale aux patrons, 6 milliards d’euros ont été pillé dans les caisses de la sécurité sociale, les soins de santé ou le transport ferroviaire sont affamés. Mais les grandes entreprises n’ont jamais reçu autant de cadeaux: réductions de cotisations sociales, diminution de l’impôt des société, subsides publics, etc. Les autorités ont confisqué l’argent de la collectivité pour le transférer aux plus riches. Les inégalités atteignent des sommets. Aujourd’hui, après 10 années d’austérité, le déficit budgétaire cumulé de 2019 à 2024 avoisinera les 50 milliards d’euros ! On nous parlera de nouveaux sacrifices, des recettes qui aggraveront tant les problèmes de fin du mois que ceux de fin du monde.
    Depuis 2010, les grandes entreprises privées ont augmenté massivement leur endettement en bénéficiant d’argent bon marché. Qu’en ont-elles fait ? L’ont-elles investi dans des investissements socialement utiles, dans la transition écologique, dans la création d’emplois décents, dans la lutte contre le changement climatique ? Pas du tout. Il s’en sont servit pour continuer à spéculer et distribuer des dividendes records aux actionnaires.

    Résistance !

    Le potentiel de transformer le ras-le-bol en action existe. La mobilisation internationale des jeunes pour le climat l’a une nouvelle fois démontré. Les conséquences de l’austérité sur la pression au travail poussent déjà certains secteurs à entrer en lutte, à l’image des travailleurs de la santé. Une première vague de pertes d’emploi a touché le secteur privé en septembre (KBC, Punch Powertrain, Fnac, Match et Smatch, Lhoist), elle exige une riposte des travailleurs. Il nous faudra généraliser la résistance autour d’un projet de changement de société pour faire face aux multiples visages – économique, social et écologique – de la crise du système capitaliste, et ainsi avancer vers l’instauration d’une société débarrassée de l’exploitation, une société socialiste démocratique.

  • Mon corps, mon choix : entre en lutte contre le sexisme

    Ça y est, c’est l’été, la saison des festivals et des parcs… Et il est bien possible que vous y rencontriez des activistes de la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) derrière un stand (comme à Dour) ou en allant à la rencontre de militants portant tracts, autocollants, badges et brochures ! Et, souvent, un dialogue s’engage sur les origines du sexisme, la manière de le combattre, ce que la Campagne ROSA propose et ce qui en fait une campagne si particulière. Vous n’avez pas encore eu l’occasion de nous rencontrer ? Imaginez-vous en plein soleil et une boisson fraiche à la main, nous allons répondre à quelques-unes de vos questions !

    Par Brune (Bruxelles)

    On parle beaucoup de sexisme pour l’instant, mais qu’est-ce que ça peut changer ?

    On ne fait pas qu’en parler, on se mobilise aussi ! Et de manière massive ! En Inde contre les viols et leur impunité, en Amérique latine contre les féminicides(1), aux Etats-Unis contre Trump et les nombreuses attaques des conservateurs contre des droits tels que l’avortement, l’accès aux soins de santé,… Le phénomène #MeToo a lui aussi conduit à des actions concrètes, comme chez McDo auxs USA et dans les centres de Google à travers le monde où des grèves ont eu lieu contre le harcèlement et le sexisme au travail et pour de bonnes conditions de travail. Certains parlent d’une “troisième vague féministe” après la première vague du début du siècle dernier pour le droit de vote des femmes et la journée des 8 heures et la deuxième vague des années 60-70 pour la libération sexuelle et le droit légal à l’indépendance économique.

    La Journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 8 mars est redevenue une journée de lutte où non seulement l’on occupe la rue, mais où l’on fait grève aussi pour l’égalité salariales entre femmes et hommes, pour des crèches gratuites,… En bref, pour de meilleures conditions matérielles sans lesquelles une réelle émancipation est impossible.

    Il n’y a pas si longtemps, on nous répétait sans cesse que le sexisme, c’était fini, que les femmes pouvaient obtenir des postes à responsabilité, que l’égalité existait dans la loi,… Et, donc, en gros, qu’on devait se taire. Alors, déjà, c’était du flan. Mais, en plus, la politique d’austérité qui a suivi l’éclatement de la crise économique il y a dix ans a encore renforcé la position des femmes en tant que ‘‘citoyenne de seconde zone’’.

    Qu’est-ce que l’austérité vient faire avec le sexisme ?

    C’est vrai, beaucoup de gens pensent directement aux publicités et à l’objetisation du corps des femmes lorsqu’on parle de sexisme. Nous combattons bien entendu tout cela. Mais, par exemple, lorsqu’on est victime de violence domestique – première cause de mortalité des femmes de moins de 45 ans en Belgique, loin devant les accidents de la route – c’est encore plus difficile de quitter son compagnon si on se trouve en situation de dépendance financière. Les mesures qui bloquent nos salaires, qui réduisent les allocations sociales si l’on est en couple, la chasse aux chômeurs,… tout cela impacte encore plus gravement les femmes.

    Selon nous, combattre le sexisme signifie de combattre la position de second rang occupée par la majorité des femmes dans cette société. Cela implique une lutte contre les bas salaires et les mauvaises conditions de travail, qui empêchent d’obtenir une réelle indépendance économique. Mais aussi une lutte pour une société qui prend en charge collectivement les services et les soins aux personnes (enfants, personnes âgées, malades, …), aujourd’hui essentiellement porté par les femmes. Pour ce travail domestique, celles qui ont les moyens font appel au secteur privé, aux conditions de travail – des femmes majoritairement – désastreuses ; pour les autres, ce sont des journées sans fin… Il faut nous battre pour arracher plus de moyens pour les services publics, au lieu de réduire les budgets comme le font les gouvernements actuels.

    Vous êtes anticapitalistes ?

    Oui, clairement. Le sexisme existe parce que le système capitaliste a besoin qu’il existe. Le sexisme est une source d’argent gigantesque (cosmétiques, mode, porno…) tandis que toutes les tâches qui sont prises en charges gratuitement par les femmes représenteraient aussi des moyens gigantesques s’ils étaient pris en charge par la société, comme ce devrait être le cas.

    Le capitalisme entretient et nourrit le racisme, le sexisme, la LGBTQI+phobie(2) pour diviser la population en différentes catégories et les monter les unes contre les autres. De cette manière, l’infime élite au sommet de la société peut continuer à exploiter plus facilement la majorité de la population.

    Nous défendons une société où les richesses seraient utilisées pour satisfaire les besoins de chacun et chacune dans le respect de la planète, et ce n’est possible que si le pouvoir économique est retiré des grandes entreprises pour être collectivisé. Notre féminisme est donc un féminisme socialiste.

    Mais du coup, que proposez-vous pour combattre tout ça ?

    Nous menons des actions contre la marchandisation et l’objectification de nos corps, ainsi que pour l’indépendance économique des femmes. Ces revendications font partie intégrante de la lutte contre le harcèlement, la culture du viol et les violences sexistes (dans les écoles, les quartiers, les campus, les lieux de travail). Nous prenons également le temps de discuter des revendications et méthodes nécessaires pour mener cette lutte et organiser des actions.

    Nous participons aux mobilisations contre la politique d’austérité et pour la construction d’un puissant mouvement social des travailleurs (avec et sans-emplois) et des jeunes. Ce mouvement sera d’autant plus fort s’il assure l’implication des femmes et intègre les revendications qui les touchent plus spécifiquement. C’est pourquoi nous défendons la syndicalisation des femmes, y compris dans les secteurs les plus précaires (intérims, titres-services, travail social) dans lesquels de nombreuses femmes travaillent. Actuellement en Belgique, ce sont les mouvements syndicaux qui réunissent le plus de femmes en lutte, leur potentiel n’est donc pas à sous-estimer.

    Nous défendons la construction d’une lutte unifiée des groupes opprimés et exploités contre le système capitaliste. Nous participons donc à diverses actions et mobilisations contre le racisme, contre l’homophobie, la transphobie, la lesbophobie,…

    Nous plaidons pour la construction d’un mouvement ‘‘pro-choix’’, c’est-à-dire un mouvement défendant un programme permettant aux femmes de réellement être en mesure de décider d’avoir un enfant ou pas. Cela signifie que nous défendons autant le droit et l’accès à l’avortement, à une éducation sexuelle de qualité, à la contraception que le droit d’avoir des enfants sans risquer de tomber dans la pauvreté.

    Enfin, la construction de la solidarité internationale est également au coeur de notre campagne. Nous organisons des actions de solidarité avec les différentes luttes des femmes et contre les discriminations à travers le monde. Nous participons également aux mobilisations de soutien aux sans-papiers, parmi lesquels se trouvent de nombreuses femmes.

    (1) Tout meurtre de filles ou de femmes au simple motif qu’elles sont des femmes. Ce terme ne décrit pas le sexe de la victime, mais la motivation pour laquelle elle a été tuée : le sexisme.
    (2) LGBTQI : Lesbiennes, gays, bisexuels, trans, queers, intersexes

    ROSA est un instrument de lutte ouvert à toutes celles et ceux qui veulent rejoindre ses combats.
    ROSA est une campagne initiée par le PSL (Parti Socialiste de Lutte) et EGA (Etudiants de Gauche Actif).
    ROSA défend un féminisme unitaire qui n’oppose pas les femmes aux hommes, mais qui les unit dans les luttes contre les discriminations et les politiques d’austérité.
    ROSA défend un féminisme actif qui ne se limite pas à faire du lobbying dans les parlements, mais qui veut construire un mouvement dans la rue, dans les écoles, sur les campus, sur les lieux de travail.
    ROSA lie la lutte contre le sexisme à celle contre les politiques d’austérité et plus généralement à la lutte contre le capitalisme.
    ROSA est un mouvement féministe socialiste. Le sexisme n’est pas le fait des hommes ou d’une culture spécifique. Un seul groupe dans la société bénéficie de l’oppression des femmes : les super-riches, c’est-à-dire la classe dominante capitaliste. Les femmes, la jeunesse et toute la classe ouvrière ont intérêt à mener ensemble la lutte contre le système capitaliste. C’est uniquement sur base des besoins de la majorité que nous pouvons construire une société fondée sur l’égalité et la solidarité, au sein de laquelle aucun être humain ne puisse en opprimer et en exploiter un autre : une société socialiste démocratique.

     

  • Mc Do – Première grève nationale contre le harcèlement sexuel

    Agressions sexuelles, harcèlements sur les lieux de travail : les attitudes sexistes sont courantes, c’est aussi le cas chez McDonald’s. Dans cette entreprise, comme souvent, les plaintes ne sont pas prises au sérieux par la direction ni par l’agence fédérale chargée de promouvoir l’égalité dans le monde du travail (EEOC). Au final, elles ne reçoivent aucune réponse des différentes instances officielles. Mais les travailleuses de McDo aux États-Unis ont pris les devants en organisant une grève, une première !

    Par Brune (Bruxelles)

    L’action s’est déroulée pendant l’heure du déjeuner, dans 10 villes simultanément, avec les employées femmes et hommes. C’est sans précédent dans ce secteur déjà très précaire où le salaire minimum ne dépasse généralement pas les 8$ de l’heure et où les droits syndicaux sont parfois inexistants.

    Le recours à la grève comme méthode de lutte met en avant le rôle économique central joué par les femmes dans l’entreprise. Elles ne sont ainsi plus invisibles et revendiquent des conditions de travail décentes et en sécurité pour l’ensemble du personnel.

    En Belgique aussi, les femmes sont surreprésentées dans les secteurs les plus précaires. Elles ne peuvent échapper à une situation de violence aussi ‘‘facilement’’ de peur de perdre leur emploi. Selon une enquête réalisée en 2016, 40 % des femmes de l’industrie de la restauration rapide aux États-Unis ont subi des agressions sexistes au travail.

    La grande majorité des femmes ne dispose pas de la même audience publique que les actrices de Hollywood pour lutter contre le harcèlement sexuel. Les travailleuses ont besoin d’un syndicat fort prêt à les soutenir lors du dépôt de plainte et pour lutter contre le harcèlement. Bien avant #MeToo, le soutien du syndicat a été déterminant pour que Nafissatou Diallo soit en mesure de dénoncer son agression par Dominique Strauss Kahn. Des campagnes de syndicalisation des femmes sont essentielles pour construire un mouvement fort et uni, surtout dans les secteurs précaires où elles sont majoritaires.

  • Manifestation réussie contre la violence faite aux femmes !

    Le 25 novembre est la Journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Des manifestations ont eu lieu dans différents pays, dont en Belgique, où la participation était plus nombreuse que l’an dernier avec des milliers de personnes. La Campagne ROSA (Resistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) avait appelé à prendre part à l’événement et à constitué une délégation combative. La violence envers les femmes et le sexisme sont des problèmes de société qui exigent une réponse collective.

    Cette réponse passe par la lutte pour l’indépendance économique des femmes, ce qui permet de plus facilement quitter un conjoint violent. Des revendications comme un salaire minimum de 14 euros de l’heure, une pension minimale de 1.500 euros nets e même que l’individualisation et la revalorisation des allocations familiales sont des revendications essentielles. Afin d’être en mesure de combiner harmonieusement vie privée et travail, la réduction collective du temps de travail avec embauches compensatoires et dans perte de salaire s’impose. Des services publics renforcés et une plus large offre de logements sociaux peuvent également diminuer les tensions sociales et donc la violence. L’aide aux victimes passe par un refinancement public massif du secteur social, y compris pour la prévention.

    Pour que ces revendications deviennent réalité, nous devons nous organiser et nous battre pour une autre société. Le capitalisme porte en lui la misère et la discrimination. Seule une société socialiste démocratique permettra de dégager les moyens suffisants pour assurer à chacun de vivre selon ses besoins.

    Comme l’a expliqué notre camarade Emily Burns, coordinatrice nationale de la campagne ROSA, à RTL: “C’est vraiment essentiel de se mobiliser collectivement, les femmes avec les hommes, conter les violences faites aux femmes”

    “Pour lutter contre les violences, on a besoin d’avoir une indépendance économique. C’est indispensable. Comment quitter un conjoint violent si on ne peut pas subvenir à ses besoins ? (…) Un salaire décent et des allocations sociales individualisées sont à lier à la lutte contre les violences faites aux femmes. Les femmes gagnent toujours 20% de moins que les hommes. C’est toujours un gouffre énorme.”

    Le succès de cette manifestation est à considérer dans le cadre de la révolte féministe croissante à travers le monde. La prochaine date importante sera le 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. La Campagne ROSA prendra l’initiative d’organiser des marches contre le sexisme et la précarité dans diverses villes du pays. Participez vous aussi !

    Photos de Liesbeth:

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  • État espagnol : Plus d’un million d’étudiants en grève contre le sexisme et pour une éducation sexuelle inclusive

    1,5 million d’étudiants ont rejoint la grève et 100.000 sont descendus dans les rues !

    La grève générale des étudiants appelée par le Sindicato de Estudiantes (SE) et Libres y Combativas (plate-forme féministe socialiste lancée par SE et Izquierda Revolucionaria, la section du Comité pour une Internationale Ouvrière dans l’Etat espagnol) a été un grand succès ! Plus de 1,5 million d’étudiants ont vidé les salles de classe et 90 % des élèves ont soutenu la grève dans les écoles secondaires. Plus de 100.000 personnes ont ensuite participé à plus de 60 manifestations matinales dans tout l’État espagnol ! La détermination dont nous avons fait preuve contre le sexisme dans les salles de classe, contre la violence sexiste et contre la “justice” patriarcale est également un puissant avertissement au gouvernement Sanchez. Nous ne nous contentons pas de gestes et de promesses !

    Déclaration du Sindicato de Estudiantes

    Nous en avons assez de ce gouvernement qui détourne les yeux et ne fait rien pour mettre fin au pouvoir de l’Église catholique dans le domaine de l’enseignement, qui tolère sa propagande homophobe et sexiste, qui accepte les condamnations scandaleuses de ce système judiciaire hérité du franquisme qui permet l’impunité des violeurs, et qui maintient les réductions de budget et la privatisation de l’enseignement.

    Dès les premières heures du matin, il était clair que la grève serait massive et les manifestations très suivies. Dans les écoles secondaires, elle a été suivie à 90 % en Galice, dans les Asturies, au Pays basque, en Catalogne, à Valence, en Andalousie, à Madrid et ailleurs. Les 90 % ont même été dépassés en Estrémadure, aux îles Canaries, à Murcie etc. Il y a également eu une participation importante dans les universités à travers le pays.

    Les manifestations ont également connu une participation impressionnante : 15.000 personnes à Madrid, 12.000 à Barcelone, 5.000 à Bilbao et des milliers dans d’autres villes basques, plus de 15.000 en Andalousie, 5.000 en Galice et 5.000 à Valence, 2.000 à Gijon et des dizaines de milliers ailleurs dans le pays.

    L’atmosphère était combative et pleine d’enthousiasme dans tous les cortèges. Nous avons crié des slogans comme “ma jupe ne provoque rien”, “avec ou sans vêtements, ne me touchez pas”, “non, c’est non et le reste c’est du viol”, “oui à l’éducation sexuelle, non aux cours de religion”, “quel que soit le gouvernement, nous allons défendre nos droits”, “la lutte sera féministe ou ne sera pas”, etc. Nous avons également été ravis de la présence de centaines de pensionnés et de vétérans de la lutte de classe qui ont manifesté à nos côtés, à l’appel de l’organe de coordination du mouvement des retraites. Leur présence a été une source d’inspiration, comme en témoigne leur slogan – “Quel que soit le gouvernement, nous défendrons nos droits” – qui est désormais également le nôtre.

    Nous avons également reçu le soutien de dizaines d’organisations féministes, de mouvements LGBTQI+ et de mouvements de femmes en lutte, tels que les Kellys (les nettoyeuses en lutte), des militants anti-violence contre les femmes et des mouvements pour l’abolition de la prostitution qui ont fait un discours animé lors de notre rassemblement à Madrid.

    De nombreuses militantes de Libres y Combativas et du SE ont également pris la parole lors de rassemblements dans toutes les grandes villes, indiquant clairement que nous ne reculerions pas d’un pas dans notre lutte, que nous défendons le féminisme anticapitaliste révolutionnaire de lutte et que nous ne tolérerons aucune attaque contre nos droits. Nous avons expliqué comment le mouvement des femmes de la classe ouvrière est complètement lié à la lutte contre les injustices sociales et l’oppression du système capitaliste.

    Nous voulons aussi souligner la présence de milliers de nos camarades masculins en lutte, qui se sont joints à nous dans une grève unitaire et qui sont avec nous en première ligne contre les attaques contre nos droits et ceux des jeunes LGBT et trans, luttant ensemble contre le sexisme et les préjugés sexistes.

    Cette grève a représenté un pas en avant très important pour construire un grand mouvement de jeunes et d’étudiants contre le sexisme dans les écoles et les universités après les grandes grèves du 8 mars et du 10 mai de cette année, pour défendre nos revendications face au gouvernement et au ministère de l’éducation.

    Nous ne nous arrêterons pas tant que nous n’aurons pas forcé ce gouvernement à appliquer une politique d’éducation sexuelle universelle dans toutes les écoles, à éduquer contre le sexisme, les abus et la culture du viol, et contre l’homophobie et la transphobie. Jusqu’à ce qu’ils aient éliminé toutes les réglementations internes des écoles qui imposent des codes vestimentaires répressifs ou qui vont à l’encontre de la liberté d’exercer toute sexualité ou des droits de la communauté LGTB. Jusqu’à ce qu’ils prennent des mesures disciplinaires contre les enseignants – une petite minorité – qui défendent des attitudes sexistes. Et jusqu’à ce qu’ils abrogent une fois pour toutes le projet de loi réactionnaire sur l’éducation LOMCE et accordent la gratuité de l’enseignement de la maternelle à l’université.

    Nous exigeons le respect et la dignité, la liberté d’être qui nous sommes et la fin des abus et de l’humiliation. Rejoignez SE et Libres y Combativas pour construire un féminisme anticapitaliste révolutionnaire !

     

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