Your cart is currently empty!
Tag: 2e plan d’action contre Michel 1er
-
La grève des services publics du 22 avril a montré tant le potentiel que les limites du mouvement
Une colère à la base au moins aussi grande…Aux piquets de la grève générale nationale du 15 décembre, il était supposé que de nouvelles actions de grève suivraient assez rapidement afin de poursuivre le mouvement. Il a pourtant fallu attendre jusqu’au 22 avril et, même alors, l’appel s’est limité au secteur public et à la CGSP (FGTB). Un moment a été perdu et il faut maintenant reconstruire l’élan. Quand nous avons demandé aux grévistes du piquet de la Tour des Finances à Bruxelles quel était l’objectif de la grève, la réponse était : ”la construction d’un mouvement capable de stopper les mesures anti-sociales qui vont particulièrement toucher les services publics.” Au piquet des cheminots de Gand, le mardi soir – une centaine de participants ! – Joseph Cnudde, secrétaire ACOD-Spoor (CGSP-Cheminots), a souligné : ”Faire tomber le gouvernement n’est pas notre objectif principal. L’objectif principal est de renverser certaines mesures, abolir le saut d’index, mettre en œuvre des mesures appropriées et ainsi de suite. Mais le gouvernement représente un obstacle, et il ne fera pas de concession. La chute du gouvernement est donc inévitable si nous voulons atteindre tout cela.”
Là où la grève du 22 avril a été bien préparée, elle a rencontré le succès. Seuls 5% des trains auraient ainsi roulé. A la VUB (Vrije Universiteit Brussel), le piquet de grève était le plus imposant de ces 30 dernières années. Le personnel communal de Molenbeek a bloqué un nombre inédit de lieux de travail. Là-bas, la colère a été alimentée par la crainte de nouveaux licenciements et de nouvelles économies en raison des profonds problèmes financiers qui affectent la commune.
Même si les piquets de grève étaient généralement de petite taille, la colère et la volonté de passer à l’action n’ont pas disparu. Même là où aucune mesure n’avait été prise ou encore quand certains venaient travailler, la compréhension et le soutien à la grève étaient remarquables. Notre sentiment est que le mécontentement n’a pas disparu, il s’est même renforcé. En plus des mesures générales qui touchent tout un chacun, comme le saut d’index ou l’augmentation prévue de l’âge de la pension, l’austérité devient concrète dans chaque secteur.
…Mais le manque de plan d’action et de mobilisation sérieux s’est fait sentir
La volonté de construire le mouvement ne manquait pas aux piquets, mais la confusion entretenue au sujet de la manière d’aller de l’avant a opéré son effet. L’absence d’un plan d’action comprenant des objectifs clairs et un calendrier d’action ambitieux s’est traduite dans la mobilisation. L’élan du 15 décembre a peut être été perdu, mais le caractère de la politique d’austérité assure que cela ne signifie pas pour autant qu’un retour au calme soit devant nous.
La grève du 22 avril n’était pas ”irresponsable”, les grévistes ont eu raison. La politique gouvernementale menace nos conditions de vie et ne fera que conduire à plus d’austérité. Cette spirale négative doit cesser. Le potentiel du mouvement anti-austérité reste présent et s’accroit de plus en plus à mesure de la mise en œuvre concrète de la politique antisociale dans les différents secteurs. La colère qui en découle ne doit pas être organisée du bout des lèvres, cela comporte de grands dangers et laisse au gouvernement l’espace d’affaiblir notre résistance.
Il nous faut une campagne d’information et de sensibilisation adéquate visant à construire l’élan vers de nouvelles mesures généralisées, de préférence en front commun syndical et dans tous les secteurs. Si nécessaire, l’appel à l’action doit partir d’un seul syndicat avec une invitation lancés à la base des autres pour se joindre à la résistance. Une fois encore, c’est une approche offensive tant au niveau des revendications qu’à celui des actions qui bénéficiera du plus d’impact.
-
Grève du 22 avril : Les Etudiants de Gauche Actifs – ULB participent!
“Après six mois de chômage, j’étais prêt à accepter n’importe quoi”Les Étudiants de Gauche Actifs de l’ULB sont allés tôt ce matin, à 6:00, au dépôt de la STIB à Delta. Bien que l’équipe syndicale présente était petite et que les bus n’étaient pas bloqués, la diversité des couleurs syndicales était bien représentée : des verts comme des rouges, bien visibles et participant à la grève dans une bonne ambiance.
Ensuite, les EGA – ULB sont allés sur le campus du Solbosch pour retrouver vers 7:00 les travailleurs grévistes. La CGSP-ULB, et plus spécifiquement la CGSP Enseignement & Recherche ainsi que la CNE ULB se sont retrouvés, parmi les étudiants solidaires : EGA et l’Union Syndicale Étudiante (USE – Jeunes FGTB). Sur ce campus la mobilisation était plus réduite mais, malgré le froid, les mobilisés à l’entrée du campus ont distribué de très nombreux tracts pour expliquer les raisons de la grève.
Les militants d’EGA sont partis après soutenir la délégation ACOD à la VUB. Le piquet-là fut plus massif.
À la fin de la journée, nous avons discuté avec les cheminots bruxellois de la CGSP à la Gare du Midi. Les discussions-là étaient nombreuses et portaient des sujets très divers. Un accompagnateur de train non-gréviste qui discutait avec un délégué syndical reconnut lui-même qu’il y avait de nombreuses raisons de lutter et il disait ceci : “Après six mois de chômage j’étais prêt à accepter n’importe quoi”.
Il faut insister sur le message que les militants d’EGA ont reçu pendant cette journée de grève : le lien avec les étudiants et sa réalisation dans la pratique sont très importants pour les travailleurs en lutte. Et les travailleurs qui n’étaient pas grève qu’EGA a rencontré demandaient un programme clair aussi bien au niveau des stratégies pour le combat syndical qu’au niveau de l’alternative politique à défendre. Personne n’est dupe, les cadeaux fiscaux pour les grandes entreprises, comme les intérêts notionnels, représentent une manne financière qui pourrait servir à financer les services publics.
-
Grève du 22 avril. Reportage-photos de Gand
A Gand, les piquets de grève étaient relativement petits. Mais le sentiment était clair : la grève est absolument nécessaire. Les mesures contre lesquelles nous avons fait grève à l'automne dernier restent sur table : il faut parvenir à les balayer. Certaines mesures nous touchent tous, comme le saut d'index, d'autres sont plus spécifiques à certains secteurs. Nous avons pu en discuter aux piquets de l'Ugent, du personnel communal, de la province, de la SNCB, des autorités régionales, de Bpost,… Il était généralement admis qu'une occasion a été manquée le 15 décembre dernier avec la journée de grève générale nationale et le mouvement qui avait construit l'atmosphère jusqu'à cette journée. L'appel est grand pour un nouveau plan d'action impliquant tous les secteurs et tous les syndicats.
-
Grève du 22 avril : Une ‘Rage Parade’ enthousiasmante dans les rues de Mons
Plus de 600 personnes ont participé ce mercredi 22 avril à la ‘Rage Parade’, organisée par la CGSP dans les rues de Mons. Une très bonne manifestation qui clôturait une matinée de piquets de grève devant les services publics. Le mot d’ordre du jour était bien sûr de protester contre l’ensemble des mesures gouvernementales qui attaquent durement les conditions de salaire et de travail des fonctionnaires. Une équipe de militants du PSL a participé aux différentes actions syndicales.Le blocage des services publics était assez bien suivi ce matin, et quasi complet, avec des chemins de fer immobilisés, à peine 3 bus TEC en marche, certaines écoles et une bonne partie des administrations à l’arrêt. Et, ceci, malgré certains piquets parfois peu fournis et, il est vrai, une atmosphère à certains endroits moins combative que fin 2014. Mais ces blocages ont tout de même été validés en milieu de matinée par l’organisation d’une manifestation particulièrement réussie.
Des cortèges d’autos partis de différents endroits du Borinage ont rejoint les montois au Waux-Hall entre 10h et 10h30. Le rassemblement, auquel participaient également des militants d’autres secteurs de la FGTB, ainsi que quelques militants syndicaux de la CSC, est ensuite parti en manifestation le long du boulevard Kennedy, puis a remonté la rue de Nimy en direction de la Grand Place. Une manifestation très enthousiasmante, agrémentée de chants et de prises de paroles, lors de laquelle nous avons pu distribuer largement notre tract, très bien accueillis par ailleurs. Une dizaine de Lutte Socialiste ont également été vendus.
Lors des nombreuses discussions que nous avons pu avoir durant la matinée et cette ‘Rage Parade’, c’est certainement la question de la nécessité de discuter d’une alternative à la politique d’austérité du gouvernement Michel qui était la plus largement présente. Remplacer un tel gouvernement par un autre composé également de partis traditionnels pro-austérité n’est pas une solution. Une alternative politique, basée sur le mouvement des travailleurs et menant à une alternative sociétale est nécessaire pour définitivement rompre avec la spirale de politique néolibérale.
-
Grève du 22 avril : Action des pompiers de la zone Hainaut Centre
Une action des pompiers de la Zone Hainaut Centre provenant des postes d'Enghien et de Soignies a pris place ce matin à 6h. Une douzaine de sapeurs pompiers professionnels et de volontaires ont voulu marquer leur désaccord avec les mesures d'austérité du gouvernement et ont installé un barrage filtrant dans un des carrefours de la ville de Soignies. Ils y ont distribué des tracts aux automobilistes expliquant pourquoi cette journée d'action était importante et qu'il faudra aller plus loin dans le combat.
Évidemment, le fameux et très maladroit passage en zone (voir notre article à ce sujet) était aussi discuté par les pompiers présents. En effet, plusieurs ont effectué des prestations qui n’ont toujours pas été payées et une majorité disposent de fiches de salaire comprenant des inexactitudes. A cela s’ajoute encore les innombrables problèmes administratifs provoqués par ce passage.
Un correspondant
-
Grève des services publics à Bruxelles. Rapport SNCB, CGSP Culture, Ceria
La grève du 22 avril commençait la veille au soir pour la SNCB. Dès 22h le trafic a été bloqué. A Bruxelles nous avons visité le piquet à gare du midi. Ce sont principalement les militants CGSP qui y étaient présents bien que la centrale CSC Transcom a rejoint la journée de grève. A noter aussi la bonne réponse de militants d’autres secteurs invités à venir ce mardi soir soutenir le blocage des cheminots. A la SNCB, la question de la privatisation devient toujours plus d’actualité. On sait les volontés européennes de libéralisation du transport ferroviaire. En Belgique, la première étape vise la privatisation du fret depuis déjà des années avec la société Logistics.En règle générale, la destruction progressive des services publics touche bien sûr les travailleurs du secteur mais également les usagers. A la SNCB, la recherche de rentabilité sacrifie les gares dites « non rentables », les trains jugés moins fréquentés, et les tarifs continuent d’augmenter. Ce genre de journée d’action autour des services publics devrait toujours être saisie pour marteler que toute la population va être touchée par la destruction de ses services. Un plan d’action préalable aurait pu saisir l’occasion de cette grève lancée par la CGSP pour d’une part l’organiser en front commun, et d’autre part pour organiser concrètement la solidarité des autres secteurs (non marchands, privés, métallos, etc.) par exemple avec une manifestation massive sur Bruxelles. Ne laissons pas nos luttes s’isoler.
La CGSP Culture donnait rendez vous pour un piquet au théâtre de la Monnaie.
La Monnaie subie une forte diminution de ses subsides. La direction a décidé de prendre des mesures qui touchent notamment les travailleurs : 16 personnes ont été licenciées, le personnel de réception sera remplacé par une compagnie de sous-traitance et la programmation de danse a été annulée, sauf quelques spectacles. Le piquet d’aujourd’hui, organisé par la CGSP culture, était le premier piquet à la Monnaie depuis 2001. Cela peut expliquer la relative faible présence, mais néanmoins, des autres secteurs de la CGSP l’ont rejoint pour donner leur soutien.
En ce moment, la « Fura dels Baus » (une compagnie espagnole) est en création pour une nouvelle production. Face à cette journée d’action, la direction de la Monnaie a demandé aux travailleurs d’arriver à 10h30 (au lieu de 9h comme d’habitude) car elle savait que les grévistes allaient rejoindre l’action rue de la loi à 10h30. Cela dévoile l’attitude hypocrite de la direction qui a fortement critiqué les mesures d’austérité dans la culture, mais qui fait payer le manque de moyens au personnel et met au même temps des entraves aux travailleurs pour organiser leur piquet. Les délégués présents sont convaincus de la nécessité de continuer avec la grève dans le futur. Mais pour améliorer la participation et s’assurer une réussite de la grève, il est essentiel d’avoir un plan d’action clair, pour informer et mobiliser le personnel à l’avance, avec l’objectif de faire chuter le gouvernement.
Ensuite, la CGSP culture, comme beaucoup d’autres piquets à Bruxelles, a rejoint l’action rue de la Loi. L’idée était d’organiser une action symbolique : des syndicalistes déguisés en ministres achevaient à coups de couteau un autre syndicaliste dans une baignoire de sang.
CERIA
A partir de 7h, des grévistes avaient installé un barrage filtrant à une des entrées du CERIA (Centre d’Enseignement et de Recherches des Industries Alimentaires et Chimiques). Pendant un peu plus de deux heures, ils ont tenu leurs postes en discutant avec les automobilistes qui souhaitaient rentrer dans le campus sur base d’un tract de la CGSP-Enseignement. La CGSP-Enseignement était présent en force avec une quinzaine de grévistes venant de différentes écoles, aussi bien supérieur que secondaire, une équipe de l’ACOD est même passée donner un coup de main à un moment. On peut cependant regretter l’absence des verts.
Le barrage s’est, dans l’ensemble, plutôt bien passé, les syndicalistes ont réservés un bon accueil aux membres du PSL ainsi qu’aux autres organisations politiques qui sont passé. Les automobilistes étaient plutôt réceptifs aux messages des syndicalistes et le barrage s’est passé sans aucun problème.”
-
22 avril – Services Publics. Pourquoi les grévistes ont raison
Ceux qui font grève ce 22 avril ont raison ! Les différents gouvernements veulent tout simplement couler les services publics. Dysfonctionnement dû au sous-financement? Ils rejetteront la faute sur le statut ‘‘rigide’’ du personnel et sur les pensions ‘‘excessives’’. Leur intention? Préparer la vente des parts les plus juteuses à leurs amis patrons. La grève du 22 avril ne va pas arrêter ça. Après leurs premiers succès, les gouvernements en voudront plus. Les nouvelles attaques continuelles pousseront à l’action les collègues qui attendent encore ou qui regardent ailleurs. S’ils rejoignent alors un foyer de résistance existant et n’ont pas à tout recommencer, il sera tout à fait possible de renverser la politique austéritaire.
Tract du PSL à l’occasion de la grève des services publics de ce 22 avril // Tract en version PDF
La force du mouvement des travailleurs…
Il est vrai que, ces derniers mois, nous avons eu à aller plus à contre-courant que l’an dernier. A ce moment-là avait été annoncé un plan d’action avec une concentration, une manifestation de masse, trois grèves provinciales de 24 heures et une grève générale nationale. Des tracts au contenu solide et des assemblées du personnel ont fait le reste. En quelques semaines à peine, l’imperturbable mythe selon lequel la lutte de classe n’existait plus a été dissipé. Le mouvement des travailleurs a réaffirmé son rôle en tant que moteur du changement social. Étudiants, artistes et même de petits indépendants se sont retrouvés dans son sillage. Dans les sondages, les partis gouvernementaux étaient en recul. Fin de l’an dernier, il suffisait d’un coup de pouce pour faire chuter le gouvernement fédéral.
Nous aurions dû le faire. Il n’y aurait dès lors pas eu de saut d’index, ni de relèvement de l’âge de la retraite, d’abolition effective de la retraite anticipée et de durcissement de l’accès aux allocations de chômage dites d’insertion. Nous n’aurions donc pas eu à faire grève contre la dégradation des pensions dans la fonction publique, contre le non-remplacement de quatre départs de fonctionnaires en retraite sur cinq, contre la réduction de 28% du budget de fonctionnement des services publics fédéraux et de 33% des investissements. Le plan d’action de l’automne dernier a démontré la force du mouvement des travailleurs avec un plan clair et des objectifs bien définis. Soudain, le patronat était prêt à négocier.
… et sa faiblesse
Ce début d’année à mis à nu les faiblesses du mouvement des travailleurs. Celui qui refuse les négociations s’isole. Mais celui qui négocie sans aucun délai et sans organiser de pression est perdu d’avance. Les dirigeants syndicaux se sont eux-mêmes laissés embourber, d’abord avec un accord innocent sur l’enveloppe de liaison des allocations sociales au bien-être puis avec un accord salarial scandaleux que la direction de la CSC a fait avaler contre l’avis de la moitié de son appareil et de la majorité de sa base. La FGTB a quitté les négociations. Elle aurait immédiatement dû appeler à une concentration militante suivie de manifestations provinciales ou d’une nationale. Cela aurait pu forcer la direction de la CSC à virer de position, un peu à l’image de la CSC-Transcom qui s’est vue obligée d’autoriser sa base chez les cheminots à faire grève ce 22 avril.
La FGTB a toutefois soufflé le chaud et le froid, brassant menaces et atermoiements. Cela sape l’argumentation des militants et les prive de l’enthousiasme d’aller vraiment de l’avant. Que 20.000 personnes, principalement des militants syndicaux, aient assisté sous une pluie battante à la Grand Parade de Tout Autre Chose / Hart boven Hard prouve que le problème ne se situe pas auprès de la combativité de la base mais dans les hésitations du sommet. Le moment a été gâché, ce qui explique la participation modeste à la semaine de manifestations provinciales. Il était inévitable que cela marque aussi de son empreinte la grève de la fonction publique du 22 avril.
Pas de parlottes, des actes
Les syndicats restent opposés au saut d’index, à l’augmentation de l’âge de la pension, aux exclusions de chômeurs des allocations dites d’insertion, etc. Les syndicats des services publics exigent des investissements et veulent que leur pension de fonctionnaire soit sauvegardée. Mais que signifient ces paroles tandis que la casse sociale se poursuit ? Nombreux sont ceux qui sont prêts à informer, à manifester, à faire grève, mais seulement si les mots s’accompagnent des actes correspondants.
Nous savons tous maintenant ce qui est nécessaire : pas une grève générale appelée en vitesse, qui n’est qu’une demi-réussite et qui met en évidence les faiblesses plutôt que les points forts du mouvement mais, au contraire, un plan d’action similaire à celui de l’automne dernier, construisant graduellement l’élan vers une grève générale encore plus large et plus dure destinée à faire chuter le gouvernement. Cela exige de mettre de l’ordre en interne. Trop de secrétaires, des deux syndicats, passent plus de temps à freiner les initiatives de la base qu’à maximiser le potentiel. La meilleure façon de changer cela est de mieux nous organiser à la base et si nécessaire de rappeler à leurs responsabilités nos délégués et secrétaires.
Une alternative politique
Comment cela se fait-il que les dirigeants syndicaux qui ont construit la relation de force de l’an dernier l’ont aussi facilement laissée échapper de leurs mains ? Par manque de solution de rechange, pensons-nous. Après tout, ils continuent de s’appuyer sur la démocratie chrétienne et sur la social-démocratie. Mais ceux-là aussi estiment que nous avons à travailler plus longtemps, que nos salaires sont trop élevés et que l’on attire mieux les investisseurs avec des cadeaux fiscaux. Nous pensons qu’ils espèrent secrètement que la N-VA fasse le sale boulot en prévision de leur retour au pouvoir.
S’ils pensent que cela va faire revenir la paix sociale, ils se trompent. L’avalanche austéritaire n’entraine pas l’arrivée d’investissements, mais seulement de plus d’austérité. Qu’importe ce que pensent les dirigeants syndicaux, la paix sociale est derrière nous. Nous entrons dans une période de confrontations de classe beaucoup plus sévères. Dans ce cadre, le mouvement des travailleurs a besoin d’une véritable alternative politique. Le PSL ne peut pas l’être à lui seul. Mais si tous les militants, organisations et partis de gauche sincères unissaient leurs forces au sein d’un nouveau parti de lutte large et démocratique, alors nous pourrions considérablement secouer le paysage politique.
Le PSL défend :
– Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure !
– Pas de sape des contrats de travail pour la sous-traitance, le recours à l’intérim ou d’autres boulots précaires !
– Bas les pattes du statut des fonctionnaires ! Aucun démantèlement des services publics ! Aucune privatisation ou libéralisation ! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing !
– Bas les pattes de nos pensions. Maintien de la prépension et de la retraite anticipée!
– Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
– Stop à la chasse aux chômeurs ! Pas de dégressivité, pas de service obligatoire à la communauté, mais la répartition collective du temps de travail vers les 32h/par semaine sans perte de salaire !
– 85% des Flamands sont favorables à un impôt sur les fortunes supérieures à un million d’euros. Nous soutenons cela et souhaitons y coupler la nationalisation sous contrôle démocratique du secteur financier pour éviter la fuite de capitaux.
– Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique par la collectivité !
– L’économie de marché chaotique et la course aux profits n’assurent pas de garantie pour l’emploi. Pour une économie planifiée démocratiquement gérée et contrôlée par la collectivité dans le cadre d’un socialisme démocratique ! -
Des milliers de syndicalistes à nouveau dans les rues pour les journées d'action
Ces derniers jours n'ont pas manqué d'actions illustrant le potentiel dont pourrais bénéficier un deuxième plan d'action calqué sur le modèle de celui de l'automne dernier. La volonté de partir à l'action s'est avérée particulièrement grande. Dimanche, plus de 20.000 personnes ont bravé la pluie et le vent pour la manifestation de Tout Autre Chose / Hart boven Hard. Ensuite ont suivi les actions provinciales des syndicats, où la participation a également dépassé les attentes.
Lundi, une manifestation a ainsi pris place à Bruxelles et a réuni 7000 militants. Dans plusieurs endroits, notamment à la STIB, la manifestation a été accompagnée d'une action de grève. Vous pouvez trouver ici notre rapport et le reportage-photos de cette manifestation.
Mardi, une manifestation de la FGTB a eu lieu à Courtrai avec la présence de 800 syndicalistes. Mercredi, des manifestations ont encore eu lieu dans de nombreuses villes. Du côté francophone, de grandes manifestations ont pris place à Liège (8000 manifestants) et à Charleroi (10.000 manifestants). Vous trouverez ci-dessous des photos de ces manifestations. A Namur, 2000 syndicalistes ont également manifesté. De nombreux slogans et banderoles réclamaient l’organisation d’une nouvelle grève générale. Du côté néerlandophone, 1500 syndicalistes ont manifesté à Malines, 1500 à Gand et 800 à Hasselt. A Gand, le comité de grève du zoning de Gand-Sud a fait campagne autour de la nécessité d’un deuxième plan d’action pour construire le mouvement vers la chute du gouvernement. Un délégué a notamment déclaré à nos militants “nous avons encore un long marathon à parcourir, il faut juste espérer connaître le chemin à prendre.” A Bruges, Louvain et Vilvorde, des actions ludiques avaient été organisées. Des militants du PSL étaient présents à la plupart de ces actions.
En tout, quelque 30.000 manifestants ont participé aux actions provinciales des syndicats et plus de 20.000 personnes ont participé à la Grande Parade de ce dimanche. Pourquoi attendre avant de faire une utilisation efficace du potentiel présent pour un deuxième plan d’action? Un plan d’action allant crescendo avec une grande manifestation nationale qui prépare le terrain pour une nouvelle grève générale nous permettrait de mobiliser le soutien autour de nous et d’élargir l’implication dans le mouvement en rendant active la solidarité souvent présente dans notre environnement tout en permettant de convaincre les sceptiques. Un plan d’action clair permettrait au moins de savoir quel est la prochaine tranche de parcours à effectuer dans ce marathon contre le gouvernement des riches. Nous pourrions ainsi mieux inviter les autres à courir avec nous. Ce n’est qu’un début : vers un deuxième plan d’action pour balayer par la grève ce gouvernement des riches et toute la politique d’austérité!
Photos de Charleroi, par René Andersen
Photos de Liège, par Organise ta Colère

