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Tag: Vlaams Belang
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[DOSSIER] Pour un relais politique des luttes des travailleurs!
27 avril. Meeting à Charleroi pour une alternative à la gauche du PS et d’Ecolo
“Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste.” Voilà le thème d’un important meeting à Charleroi ce 27 avril, à la suite du discours osé que fit Daniel Piron, secrétaire général de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut, le premier mai dernier. Durant ce discours, il constatait que le PS et Ecolo ne représentent plus les intérêts de la population et lançait un appel à ‘‘un rassemblement à gauche du PS et d’Ecolo afin de redonner espoir et dignité au monde du travail.’’ Le meeting de Charleroi est une initiative commune de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut, de la CNE Hainaut et de plus ou moins tous les partis et groupes conséquemment de gauche.
Par Eric Byl
Meeting pour une alternative à la gauche du PS et d’ECOLO Samedi 27 avril de 13h30 à 17h30 à la Géode, rue de l’Ancre – 6000 CHARLEROI (en voiture : sortie ‘expo’ sur le ring de Charleroi, en train, descendre à ‘Charleroi-Sud’) Plus d’infos
Le discours de Daniel Piron n’était pas le fruit d’une irritation personnelle irréfléchie mais au contraire le résultat d’une réflexion parvenue à maturité avec toutes les centrales de la régionale, sur base de discussions avec les militants. Parmi ces derniers, l’appel fut d’ailleurs bien reçu. Mais il a donné des frissons aux appareils du PS et d’Ecolo et probablement aussi à certaines parties des syndicats. Les medias, lesquels ignorent normalement de telles déclarations, ont bien été forcés de la commenter. Après tout, Piron représente une régionale de la FGTB forte de 110.000 membres et d’une grande tradition syndicale. Dans les milieux de droite et patronaux, où le dédain s’est mêlé à l’espoir qu’il ne s’agisse que d’un phénomène passager, il serait surprenant qu’aucun œil attentif n’ait été rivé sur l’initiative.
Les secrétaires de cette régionale de la FGTB auraient pu choisir une voie plus facile. Comme tellement d’autres, ils auraient pu hausser les épaules et attendre que quelqu’un d’autre ose faire le pas. Il y a toujours une raison pour dire qu’il est soit trop tôt, soit trop tard, ou encore que les gens ne sont pas encore prêts, que les autres régionales ne suivent pas, que ce sont les politiques qui doivent prendre l’initiative, etc. Au lieu de cela, ils ont agi selon les habitudes de leurs meilleurs militants. Passer à l’action, cela comporte toujours un risque. Le patron cherche-t-il la provocation ? La base suivra-t-elle ? Les autres syndicats seront-ils de la partie ? Ne court-on pas le risque de s’exposer et d’être vulnérable aux représailles? Ces considérations sont légitimes et ne doivent pas être traitées à la légère. Mais celui qui n’entreprend jamais rien a perdu d’avance.
S’ensuivit alors une période de plusieurs mois durant laquelle le terrain a été tâté, notamment en donnant des interviews et en participant à des débats. Finalement, à partir du mois de janvier, une réunion a rassemblé les représentants des partis réellement de gauche afin d’évaluer leurs réactions et de considérer leurs propositions. Dès le début, les secrétaires ont été clairs : ils ne voulaient rien précipiter, ils ne désiraient pas une répétition de Gauche Unie (3) ou mettre pression sur qui que ce soit, mais ils espéraient obtenir un consensus. D’un autre côté, ils indiquèrent bien l’urgence du projet. Jouer gros jeu, ça, ils l’avaient déjà fait le premier mai 2012. Le prochain pas devait être posé en tenant compte des difficultés et des sensibilités diverses, tout en répondant à l’urgence.
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PSL et PTB+
Le PSL ne veut pas diminuer les mérites du PTB. Aux dernières élections communales, ce parti a obtenu 53 élus. Ce résultat a été préparé avec un engagement militant maintenu des années durant, une implantation importante dans les quartiers et les entreprises et une stratégie médiatique intelligente. Le PTB est la composante de la gauche conséquente la plus visible. Mais un facteur important dans la croissance du PTB, au niveau de ses membres et de son électorat, est constitué par le changement de cap de 2008, vers plus d’ouverture. C’est pour cela que le PTB a pu toucher une fraction du public pour une formation de gauche conséquente.
De nombreux nouveaux membres et encore plus de nouveaux électeurs du PTB ont notamment déterminé leur choix grâce à ces signes visibles de plus d’ouverture, non pas pour en finir avec, mais justement pour encourager ce développement et l’approfondir. A côté du PTB, il existe de nombreux militants organisés et non-organisés qui disposent aussi d’une implantation importante. Le pas logique suivant est donc de les impliquer et d’utiliser leur potentiel de manière maximale. Le PSL comprend bien la prudence du PTB, sa peur de rentrer dans une aventure et sa volonté absolue de ne pas risquer son nom, mais laisser ce potentiel de côté pourrait bien avoir un effet contraire. Le PSL a déjà précédemment suggéré au PTB et aux autres partis et groupes de la gauche conséquente d’élaborer ensemble un projet pilote. Nous restons prêts à réfléchir ensemble à ce sujet.
C’est ainsi que nous en sommes finalement arrivés à ce meeting, où la question d’un relai politique sera présentée sans autres détours à plusieurs centaines de militants. Des militants d’autres syndicats et d’autres centrales et régionales qui ont peut-être encore des doutes pourront venir sentir l’atmosphère avant de risquer le plongeon. Les partis et groupes véritablement de gauche pourront non seulement y échanger leurs opinions mais avant tout venir évaluer comment la base syndicale réagit. Finalement, et c’est le pourquoi de cette date du 27 avril, la base peut être posée afin que cette question cruciale soit clairement présente parmi les militants lors des innombrables activités du premier mai.
Le mouvement ouvrier belge a fortement souffert des innombrables mécanismes de ‘diviser pour régner’ que la bourgeoisie a intégrés dans notre système, surtout sur base linguistique et religieuse. Heureusement, chez les secrétaires de la régionale, aucune illusion régionaliste n’était perceptible. Les militants flamands sont plus que bienvenus, non pas en tant que spectateurs mais comme des alliés indispensables. Si l’initiative arrive à s’étendre d’avantage, ce sera une donnée à prendre en considération. De surcroit, le syndicat chrétien des employés (la CNE) prendra place à la tribune à côté de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut. Les déclarations de son secrétaire général Félipe van Keirsbilck connaissent un soutien considérable parmi sa base, bien que la CNE (170.000 membres) reconnaisse que la discussion n’est pas encore à un stade aussi avancé parmi ses membres qu’au sein de la régionale FGTB.
Cela explique pourquoi une mobilisation interne de quelques centaines de militants a été décidée au lieu d’une large mobilisation publique avec d’innombrables tracts dans les entreprises et en rue. Espérons que cela soit pour une autre fois. Bien entendu, les opposants à cet appel vont exagérer ses faiblesses. Sous le titre ‘‘Menaces à gauche pour le PS et Ecolo’’, l’hebdomadaire Le Vif signala que ‘‘Piron et les siens sont confrontés à un problème d’envergure: leur isolement dans le syndicat socialiste.’’ Subtilement, on remarque que la CNE exclu de faire un appel direct pour une liste en 2014. Félipe van Keirsbilck est cité : ‘‘Nos règlements nous interdisent d’avoir des amis politiques’’. Mais van Keirsbilck ajoute tout de même que les élus qui prochainement vont signer le pacte budgétaire européen ‘‘n’auront pas notre confiance en 2014. Dans l’isoloir, cela va déjà éliminer pas mal de candidats.’’
L’appel de Piron n’est pas le premier du genre. L’attitude loyale de la social-démocratie et des verts face à la casse sociale ne date pas d’hier. La résistance contre le Plan Global en 1993 avait déjà conduit à Gauches Unies. En 1994, à Anvers, le Mouvement pour le Renouveau Social est né. Pour les élections européennes de 1999, Roberto D’Orazio (de la lutte de Clabecq) avait rassemblé la gauche radicale sur une liste européenne sous le nom de ‘Debout!’. Mais tout cela est arrivé après la chute du Mur de Berlin et du stalinisme, qu’on présentait alors erronément comme étant du ‘‘socialisme’’, et dans une période de croissance économique dans les pays occidentaux. L’illusion selon laquelle le capitalisme allait en fin de compte assurer la prospérité de tous existait encore. Nous savons ce qu’il en est aujourd’hui.
Depuis, le PSL a participé à presque chaque tentative de parvenir à un nouveau rassemblement de gauche large, inclusif et pluraliste. Les plus récents ? Le Comité pour une Autre Politique (CAP, né après la lutte contre le Pacte des Générations), Rood avec l’ancien candidat-président du SP.a Erik De Bruyn, le Front de Gauche à Charleroi et La Louvière, le Front des Gauches puis Gauches Communes à Bruxelles, ainsi que VEGA à Liège. Était-ce une faute ? Nous ne le pensons pas, nous avons appris énormément de ces expériences et nous n’avons jamais arrêté la construction du PSL en parallèle.
Mais une idée a beau être correcte, il faut des événements concrets pour qu’elle soit reprise par des couches plus larges de la société. La conscience a de toute façon un retard sur les conditions matérielles pour alors, sur base d’événements concrets, les rattraper par bonds. Pensons aux révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Nous pensons que ce n’est pas une coïncidence quelques années après le début de la plus grande crise du capitalisme depuis les années ’30 une régionale importante de la FGTB et une centrale importante de la CSC mettent si explicitement la nécessité d’une nouvelle formation de gauche à l’agenda.
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Qu’un long chemin soit encore devant nous, personne ne le nie, et certainement pas ceux qui ont pris l’initiative. La question d’une liste commune en 2014 n’est d’ailleurs pas à l’ordre du jour. Mais il y a bien une raison qui explique pourquoi Le Vif s’est senti obligé d’écrire à ce sujet et pourquoi les autres medias ne peuvent eux non plus pas tout simplement ignorer l’initiative: qu’une régionale entière de la FGTB et qu’une centrale de la CSC qui réunissent ensemble 280.000 membres s’expriment explicitement pour une alternative de gauche, c’est une première absolue. Ça ne va pas disparaitre comme ça, c’est une expression de l’écart croissant entre la base syndicale et leurs partenaires politiques traditionnels, un écart qui ne va que s’agrandir dans les mois et années à venir.
Quatre questions auxquelles répondre :
Qu’arrivera-t-il si aucune alternative large de gauche n’est lancée ?
Dans son discours du premier mai 2012, Daniel Piron remarquait que la formule magique ‘‘ce serait pire sans nous’’ fait offense à l’intelligence des syndicalistes. Il citait Jean-Claude Van Cauwenberghe (PS) qui, durant le conflit Splintex, qualifiait les grévistes de ‘‘tache noire sur la carte de la Wallonie.’’ Longtemps, le PS a su se dissimuler derrière une ‘‘Flandre de droite’’ et se profiler comme opposition au sein du gouvernement. C’est bel et bien fini. En tant que Premier Ministre, Di Rupo a introduit le plan d’austérité le plus dur jamais mis en œuvre en Belgique. Est-ce la fin du ‘‘moindre mal’’ ? Bien des travailleurs continueront de voter PS avec une pince à linge sur le nez faute d’une alternative suffisamment développée. Nous ne devons pas chercher bien loin pour nous faire une idée du scenario auquel la Wallonie et Bruxelles peuvent s’attendre si aucune alternative large de gauche n’arrive. Bien plus rapidement que son parti-frère francophone, le SPa flamand s’est défait de son passé “socialiste” et de sa base traditionnelle. De ses maisons du peuple, de sa riche vie associative, de ses meetings fortement fréquentés et de ses cellules jeunes critiques, il ne reste presque plus rien. Durant les conflits sociaux, les travailleurs aperçoivent généralement le SPa de l’autre côté des barricades.
Cependant, à chaque élection, l’appareil de l’ABVV (l’aile flamande de la FGTB) envoie ses militants voter pour ce parti. La Ministre de l’Emploi SPa Monica De Coninck a remercié l’ABVV en ces termes : ‘‘Aussitôt qu’on négocie un accord interprofessionnel, il y a toujours quelque chose qu’ils ne peuvent accepter.’’ (4) Bruno Tobback, Président du SPa, a déclaré que : ‘‘L’ABVV n’a aucune culture pour expliquer les choses difficiles. Vous ne pouvez pas demander le maintien de l’Index et en même temps vous attendre à ce qu’il reste une marge pour une augmentation des salaires.’’ (5) ‘‘Avec les autres, ce serait pire’’, c’est un argument usé jusqu’à la corde.
Faute d’une alternative sérieuse, les militants regardent de plus en plus vers l’opposition la plus visible, même si celle-ci est populiste et économiquement de droite comme l’est la N-VA. En 2010, seuls 32% des membres de l’ABVV ont voté pour le SPa contre 22% pour la N-VA et 19% pour le Vlaams Belang! Pour l’ACV (l’aile flamande de la CSC), ce n’est pas mieux: 27% ont voté CD&V, 31% N-VA et 13,5% Vlaams Belang. (6)
Un parti syndical ?
Le professeur Jan Blommaert (université de Gand) écrivait en mars : ‘‘Pourquoi pas un parti syndical ?’’ (7) ‘‘Un parti de la Solidarité, de l’Action Sociale, ferait battre bien des cœurs, y compris dans l’isoloir… Il mettrait les thèmes socioéconomiques à l’agenda, pas dans la marge des débats mais bien au centre. (…) L’idée d’un parti syndical provient des milieux syndicaux eux-mêmes. (…) Plus j’y pense, plus logique et plus important cela me parait. Si les syndicats prennent leur rôle historique au sérieux, tout comme leurs origines, alors ils doivent poser ce pas en avant maintenant. Dans une crise aussi profonde et avec de telles répercussions, ils ne peuvent éviter la question du pouvoir.’’
Pour lui, il va de soi que l’initiative parte des syndicats. La place nous a manqué pour publier ici l’intégralité de l’appel pour le 27 avril (voir Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste) Ce texte répète le constat du 1er mai 2012 en confirmant son actualité et en affirmant également : ‘‘Il nous faut mettre ce système capitaliste aux oubliettes de l’histoire. Ce système ne peut être réformé. Il doit disparaître. Mais se contenter de l’affirmer du haut de cette tribune ne suffit pas. Faut-il encore nous en donner les moyens et le relais politique pour concrétiser notre objectif.’’ S’il faut compter sur le sommet syndical pour ça, alors nous avons encore un long calvaire devant nous.
Anticapitaliste ?
Le PSL est d’accord avec l’appel. Nous défendons une économie basée sur la solidarité et non sur la concurrence. Cela exige la nationalisation des secteurs clés de l’économie, du secteur financier, du transport, de l’énergie ainsi que l’enseignement et les soins de santé. Mais aussi des entreprises menacées de fermeture ou de restructuration comme Ford, ArcellorMittal, Caterpillar, MLMK, etc. Non pas avec des chefs d’entreprise comme Didier Bellens ou Johnny Thys, mais sous le contrôle des travailleurs et de la collectivité. Il sera alors possible de planifier l’économie de manière véritablement démocratique en fonction de nos besoins et non plus des profits d’une poignée de capitalistes dont les fortunes disparaissent sous les tropiques.
Nous défendrons également notre programme dans un relai politique qui reste à concrétiser. Mais si, temporairement, nous ne pouvons pas convaincre tout le monde, cela ne nous arrêtera pas pour prendre part à une initiative moins explicitement ‘‘anticapitaliste’’ ou ‘‘socialiste révolutionnaire’’, pourvu qu’une austérité au dépend des travailleurs et des allocataires sociaux ne soit tolérée et que le rétablissement complet de l’index et la revalorisation des allocations fasse partie du programme, pourvu que l’on mette en avant une réduction générale du temps de travail sans perte de salaire pour combattre le chômage, pourvu que la défense des services publics soit dans le programme.
Selon les politiciens actuels, les idées ne se réalisent qu’en prenant part au gouvernement. C’est faux, historiquement et dans les faits. Tous nos grands acquis sociaux ont été le fruit de la construction d’un rapport de force à travers la lutte. Une véritable alternative de gauche ne chercherait pas d’alliés parmi des partenaires de coalition de droite qui l’entrainerait dans une politique d’austérité, mais bien dans les entreprises et dans la rue. Nous devons rompre avec cette politique de coalitions d’austérité et construire au contraire un parti de lutte.
Indépendance syndicale ?
Nous comprenons les militants syndicaux qui défendent l’indépendance syndicale. Aujourd’hui, nos dirigeants syndicaux sont généralement une courroie de transmission pour leurs ‘‘amis politiques’’. Mais ce sont bien des dirigeants syndicaux, surtout ceux de gauche, qui se retrouvent aujourd’hui dans une situation extraordinaire en offrant des facilités (organisationnellement, financièrement et surtout en engageant leurs délégués) pour donner forme à une telle initiative. Pourquoi ne pas s’engager en se mettant eux-mêmes au premier rang ?
Nous ne devons pas être dupes. Durant la formation syndicale de nos nouveaux militants, nous expliquons qu’il y a trois choses qui n’existent pas dans notre société de classe: l’objectivité, la neutralité et l’indépendance. L’indépendance de classe ne compte d’ailleurs pas pour les chefs syndicaux de droite quand il s’agit de faire cause commune avec ceux qui sont au premier rang pour mener la casse sociale. Ne laissons pas notre indépendance syndicale être un obstacle pour mettre sur pied une réelle alternative à la gauche du PS et d’Ecolo. Avec les délégués de gauche, les secrétaires et présidents de gauche dans n’importe quelle centrale ou syndicat ont également à prendre leurs responsabilités.
Pour éviter qu’une véritable alternative de gauche ne prenne le même chemin que les partenaires politiques traditionnels, nous avons avant tout besoin de démocratie, aussi bien au sein de cette alternative de gauche que dans les syndicats eux-mêmes. Cela signifie entre autres qu’un élu doit prendre ses responsabilités et à la rigueur être révoqué et remplacé. Cela signifie aussi que cet élu, tout comme les milliers de délégués et militants dans les entreprises, ne puisse pas gagner d’avantage que la moyenne de ceux qu’il ou elle représente. Comment peut-on après tout représenter des employés si on possède un niveau de vie qui ne ressemble en rien aux conditions dans lesquelles ils vivent et travaillent ?
Notes :
- http://jeunesfgtbcharleroi.wordpress.com/2012/05/03/discours-de-daniel-piron-secretaire-regional-de-la-fgtb-charleroi-1er-mai-2012/
- PTB-PVDA, Rood, Mouvement de Gauche, Front de Gauche Charleroi, Parti Communiste, Parti Humaniste, LCT, LCR-SAP, PSL-LSP
- Voir cadre .
- Humo 19 février 2013
- Het Nieuwblad 21 février 2013
- Sur base d’une étude électorale à la KUL en 2010
- https://jmeblommaert.wordpress.com/2013/03/19/waarom-geen-vakbondspartij/
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Comment stopper les forces réactionnaires ?
De l’extrême-droite aux conservateurs populistes
La crise prolongée et sans issue du système capitaliste provoque une montée des formations et des idées d’extrême droite. Ceci n’est pas une coïncidence mais une conséquence logique d’une société qui précipite des millions de personnes dans la pauvreté et qui n’offre aucune perspective pour sortir de sa propre crise. Tant les milices fascistes d’Aube Dorée en Grèce que la montée des nationalistes et populistes réactionnaires de la N-VA en Belgique sont engendrées par les conséquences d’un système défaillant. Mais tous les éléments de la vague réactionnaire que nous voyons se former ne sont évidemment pas identiques. C’est pourquoi il est important de comprendre d’où proviennent ces formations réactionnaires, ce qu’elles représentent et comment elles peuvent être combattues.
par Jarmo (Anvers). Article paru dans l’édition de mars de Lutte Socialiste
Les conservateurs divisent pour régner
Actuellement, en Europe, on voit apparaître des idées conservatrices qui paraissent appartenir à un lointain passé. En Belgique, les nouvelles autorités de la ville d’Anvers ne laissent pas passer une semaine sans une nouvelle déclaration controversée. L’affaire autour des t-shirts arc-en-ciel, le fait que les sans-papiers séropositifs ne recevront plus d’inhibiteurs de sida à moins de signer une déclaration de retour volontaire, l’augmentation des frais d’inscription communaux de 17 à 250 euros pour les ressortissants extracommunautaires,… tout cela fait partie d’une même évolution. Il s’agit d’une aile conservatrice pure et dure qui lance des idées pour lesquelles elle pense avoir retrouvé un terrain fertile. Dans une période de crise économique, tout est fait pour faire payer la facture aux salariés et permettre aux vrais responsables de s’en tirer à bon compte. La responsabilité des fermetures des usines Ford à Genk et d’ArcelorMittal à Liège est mise sur le dos des travailleurs, qui coûtent trop chers, alors que les patrons insatiables qui sacrifient tout sur l’autel de la maximisation de leurs profits restent impunis.
De même, la crise grecque n’est due aux travailleurs grecs ‘‘paresseux‘‘ (lesquels travaillaient en moyenne davantage d’heures pour un salaire que la moyenne européenne, avant la crise, pour un salaire moindre) mais aux capitalistes grecs oisifs qui vendent le pays aux enchères et imposent une austérité meurtrière pour protéger leurs fortunes. Les partis traditionnels font vraiment tout pour éviter que les responsables ne soient pointés du doigt. Ils préfèrent attribuer les problèmes économiques aux masses d’Europe, lesquelles doivent en payer la facture.
Un tel climat politique est un terrain très fertile pour des forces conservatrices et réactionnaires. A la question ‘‘pourquoi notre niveau de vie se détériore à vue d’œil ?‘‘ ils ont une réponse facile : ce sont les immigrés, les chômeurs, les Wallons, les Grecs, les femmes, les LGBT,… qui nous prennent tous nos sous. La société est divisée en deux camps : celui des ‘‘gens qui travaillent beaucoup‘‘ et celui des ‘‘profiteurs‘‘. Ce n’est en fait qu’une méthode visant à dissimuler le véritable gouffre qui divise notre société : celui entre salariés et capital.
Du fait de l’absence d’une alternative de gauche, il est logique que le parti qui exprime ce raisonnement le plus clairement, qui n’est pas souillé par un passé politique pitoyable et bénéficie donc d’une image de chevalier blanc, soit le parti qui remporte les élections. En Belgique, la N-VA se nourrit du mécontentement éprouvé envers les partis traditionnels, tout comme le Vlaams Belang l’a fait avant elle. Mais la percée d’un nationalisme flamand moins grotesque que le néofascisme du Vlaams Belang ne signifie absolument pas que la lutte contre l’extrême droite est gagnée pour autant.
L’ambition politique la NVA est de chercher la confrontation ouverte avec le mouvement des travailleurs. La résistance sera d’envergure. Les mesures antisociales et répressives que le parti va mettre en place (l’austérité, la réduction des impôts, le maintien des intérêts notionnels, les sanctions administratives communales,…) risquent de rester en travers de la gorge d’une bonne partie de ses électeurs. Il est certain que le Vlaams Belang sera aux aguets. Le parti d’extrême-droite s’y prépare déjà en prenant une certaine distance avec son programme néolibéral d’antan pour retourner à une image plus ‘‘sociale‘‘ qui essaye de trouver la sympathie d’une couche de travailleurs qui en a marre de payer pour la crise.
Le danger des groupes extrémistes réactionnaires est également présent
Dans une telle situation il n’est pas étonnant que des groupes plus radicaux gagnent une confiance suffisante pour se montrer dans la rue. Le mois dernier, par exemple, un groupe néonazi a manifesté publiquement à Bruges contre la ‘‘violence de gauche‘‘. L’organisation étudiante nationaliste NSV trouve que le Vlaams Belang devrait ouvertement donner son soutien aux voyous grecs d’Aube Dorée. Bien que nous ne nous trouvions pas encore dans une situation similaire à celle de la Grèce, il est clair que la maladie que le capitalisme vit actuellement peut faire éclater les ulcères et les abcès les plus répugnants du système.
Par ailleurs, Aube Dorée doit son succès au fait qu’elle a su donner une réponse claire – bien que fausse – à la question de la responsabilité des problèmes économiques actuels : les immigrés et les étrangers. Cette réponse, couplée à une rhétorique anti-austérité (la formation ‘‘traditionnelle‘‘ d’extrême droite LAOS avait perdu son soutien électoral à cause de son rôle dans la mise en place de l’austérité) ont permis à Aube Dorée de réaliser une percée électorale.
Quand ils ne sont pas occupés à traquer les militants de gauche ou les immigrés dans la rue, ses membres organisent la distribution de nourriture aux pauvres et aux victimes de la crise. Mais ils en restent aux apparences et laisse bien tranquille le capitalisme grec. Chaque élu d’extrême-droit au Parlement a soutenu toutes les privatisations et on ne trouve nulle part d’appel au non-paiement de la dette du pays. Les perspectives d’Aube Dorée ne sont pas basées sur l’idée d’une confrontation avec les capitalistes grecs.
Le 7 mars, à Louvain, le NSV organise sa marche annuelle de la haine sous le thème : ‘‘En résistance contre l’Union Européenne soviétique.’’ Ces étudiants néofascistes essayent aussi de s’appuyer sur une partie croissante de la population qui est dégoûtée par l’austérité imposée aux travailleurs par l’Union Européenne. En faisant référence à l’UE comme étant un ‘soviet‘, le NSV clarifie son incompréhension de ce que signifie le socialisme.
L’Union Soviétique – laquelle était elle-même une caricature monstrueuse du socialisme – n’avait rien à voir avec l’Union Européenne sous sa forme actuelle. Le NSV dénonce uniquement ‘‘l’atteinte à la souveraineté des Etats membres‘‘ et non l’austérité sanguinaire que l’UE impose aux travailleurs dans les Etats membres. Après tout, ceci n’est pas exactement un thème susceptible d’éveiller l’indignation des néofascistes. Ce qui les intéresse plutôt, c’est de monter les travailleurs des divers Etats membres de l’UE les uns contre les autres, au bénéfice du capital. C’était d’ailleurs le programme réel du fascisme dans les années ’30, et cela reste le programme de ceux qui s’inspirent du fascisme aujourd’hui.
Une opposition de gauche est la meilleure réponse
Tant en Grèce qu’en Belgique – et n’importe où dans le monde où le populisme de droite ou l’extrême droite monte en puissance – la crise n’est pas l’unique responsable de la montée du conservatisme. L’absence de réponse claire de la gauche à la question de savoir qui doit payer pour la crise y est aussi pour quelque chose.
L’unique manière de combattre l’extrême droite est de lier cette lutte à la lutte contre le système qui produit ce genre de formations réactionnaires. C’est sur le terrain fertile du chômage et du manque de perspectives que le racisme, le sexisme, l’homophobie et toutes sortes d’autres idées ayant pour but de diviser la classe des travailleurs, peuvent prospérer comme une moisissure sur un corps pourri.
Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et le PSL ont pour objectif de contribuer à la construction d’une alternative politique de gauche qui pointe du doigt les véritables responsables et propose un projet alternatif de société. Ce n’est que dans une société où règne un socialisme démocratique que les idées réactionnaires de tous poils pourront être jetées pour de bon dans la poubelle de l’histoire.
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Manifestation antifasciste réussie à Louvain (1)
Cette année, la manifestation antifasciste contre le NSV (le cercle étudiant officieux du Vlaams Belang) s’est déroulée à Louvain. Environ 800 manifestants antifascistes s’étaient réunis pour une manifestation non-violente contre le racisme et l’extrême-droite. Les étudiants du Vlaams Belang ont manifesté avec environ 250 participants, de dirigeants du VB aux membres du groupe néonazi Blood&Honour. Parmi les manifestants, de nombreux antifascistes francophones.
Photos par Frederik (Limbourg)
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Manifestation antifasciste réussie à Louvain (2)
Cette année, la manifestation antifasciste contre le NSV (le cercle étudiant officieux du Vlaams Belang) s’est déroulée à Louvain. Environ 800 manifestants antifascistes s’étaient réunis pour une manifestation non-violente contre le racisme et l’extrême-droite. Les étudiants du Vlaams Belang ont manifesté avec environ 250 participants, de dirigeants du VB aux membres du groupe néonazi Blood&Honour. Parmi les manifestants, de nombreux antifascistes francophones.
Photos par Pavel
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Manifestation antifasciste réussie à Louvain (3)
Cette année, la manifestation antifasciste contre le NSV (le cercle étudiant officieux du Vlaams Belang) s’est déroulée à Louvain. Environ 800 manifestants antifascistes s’étaient réunis pour une manifestation non-violente contre le racisme et l’extrême-droite. Les étudiants du Vlaams Belang ont manifesté avec environ 250 participants, de dirigeants du VB aux membres du groupe néonazi Blood&Honour. Parmi les manifestants, de nombreux antifascistes francophones.
Par Nico (Liège)
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1933 : Hitler s’empare du pouvoir – 80 ans après : qu’est-ce que le fascisme et comment le vaincre ?
Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler fut nommé nouveau chancelier d’Allemagne. Ce fut le début d’une sombre période, celle du terrible règne du fascisme. Evoquer simplement aujourd’hui le “populisme” des années ‘30, c’est sous-estimer ce que le terme ‘‘fascisme’’ signifiait véritablement pour la majorité de la population. 80 ans après l’accession au pouvoir d’Hitler, il reste crucial de bien comprendre comment cette situation a pu se produire et ce que le fascisme implique.
Par Geert Cool
Qu’est-ce que c’est le fascisme?
Le fascisme, c’est bien plus qu’un leader charismatique et manipulateur. La base sociale du fascisme est importante, mais elle n’a pu être organisée que grâce au soutien de la bourgeoisie. Sans ce soutien des grands industriels, Hitler n’aurait jamais été capable d’organiser ce mouvement qui s’est développé au début des années 30. Toutefois, même dans ces conditions, les nazis n’auraient jamais pu conquérir le pouvoir si le mouvement ouvrier avait utilisé les tactiques correctes.
Le fascisme mobilise surtout les couches de la petite bourgeoisie: les petits commerçants, les professions libérales, etc., pour les utiliser contre le mouvement ouvrier. Les classes fondamentales de la société capitaliste sont la bourgeoisie (les détenteurs des moyens de production) et la classe ouvrière (qui fait vivre ces moyens de production). Si la petite bourgeoisie (ou la classe moyenne) regarde la bourgeoisie avec envie, ses couches inférieures ont des conditions de vie parfois pires que celles de beaucoup de travailleurs. Cette couche de la population est fortement touchée par la crise économique, ce qui conduit à sa radicalisation. Mais la petite bourgeoisie n’a pas de projet social propre, un projet où elle pourrait prendre une position économique centrale. Afin d’avancer, la petite bourgeoisie n’a d’autre choix que de se tourner soit vers la bourgeoisie, soit vers la classe ouvrière.
Si le mouvement ouvrier cesse d’avancer et ne démontre pas clairement, avec audace, qu’il est capable de l’emporter, il ne peut convaincre la petite bourgeoisie de se rallier à lui. De larges pans des classes moyennes, de même que des éléments de la classe ouvrière, peuvent alors être tentés par une certaine forme de “radicalité” de certains éléments de la bourgeoise. Convaincre la petite bourgeoise nécessite de la part du mouvement ouvrier de prouver qu’il dispose d’une alternative viable en laquelle il a résolument confiance. Le doute et la confusion conduisent à la défaite. Pour éviter cela, l’élément fondamental est le programme politique, c’est-à-dire non seulement la vision que l’on a sur la société et les revendications qui l’accompagnent, mais aussi la manière dont ces revendications sont utilisées.
Le fascisme mobilise la petite bourgeoisie et sur les couches qui se sont déconnectées du mouvement ouvrier (chômeurs et éléments marginalisées dans la société) afin de les placer sous les ordres de la bourgeoisie pour complètement liquider le mouvement ouvrier. En brisant la force collective de ce dernier, la bourgeoisie peut alors régner sans concession. Atomiser le mouvement ouvrier organisé n’est cependant pas chose aisée, cela ne peut se produire qu’à la suite de défaites cruciales (la non-utilisation des possibilités révolutionnaires en Allemagne entre 1918 et 24 ou en Italie en 1919-1920). Faute de concrétisation de l’espoir révolutionnaire, la voie est ouverte au désespoir contre-révolutionnaire.
Dans le but de mobiliser les classes moyennes, le fascisme fait appel à un amalgame d’idées dont l’imposture à déjà été démontrée par l’histoire. L’instrumentalisation d’éléments mystiques et de discours sur la grandeur d’un peuple ont pour objectif de tromper la petite bourgeoisie et de la pousser à lutter contre le mouvement ouvrier. Le nationalisme de même que le racisme et l’éthique conservatrice moralisatrice, sont favorablement accueillis dans ces milieux. Mais quand les nazis ont remarqué qu’une certaine rhétorique de gauche avait son utilité, ils n’ont pas hésité à se référer au socialisme. Mais la base de leur projet restait le ‘‘solidarisme’’, qui nie la contradiction entre le travail et le capital alors que le travail est soumis à celui-ci. Pour l’idéologue nazi Gregor Strasser, le point de départ du nazisme est ‘‘l’esprit et le contenu des guildes et des corporations du Moyen-Age.’’
Le nationalisme et le racisme servent à dépasser le clivage entre une rhétorique anticapitaliste et la défense pratique des intérêts capitalistes. Le nationalisme est ainsi présenté comme une question de foi, quelque chose de sacré. Le nazisme a joué sur la désillusion de larges couches de la société vivant dans de pires conditions qu’auparavant et a exalté les volontés revanchardes fortement présentes parmi les vétérans de la première guerre mondiale.
Les nazis arrivent au pouvoir
L’Allemagne est sortie détruite de la première guerre mondiale. En 1918, un mouvement révolutionnaire pris naissance, avec la création de comités ouvriers. Le régime du Kaiser s’est effondré, et le mouvement ouvrier a pu prendre le pouvoir dans de nombreuses villes. Mais ce mouvement révolutionnaire (partie intégrante de la vague révolutionnaire internationale consécutive à la Révolution d’Octobre 1917 en Russie) n’est pas parvenu jusqu’à ses conclusions logiques. Les dirigeants du parti social-démocrate (le SPD) ont trahi le mouvement, tout en restant malgré cela le plus grand parti ouvrier du pays. Le jeune parti communiste allemand (le KPD) était encore trop petit et manquait d’expérience. Les dirigeants du SPD sont parvenus au pouvoir grâce au mouvement révolutionnaire, mais ont tout fait pour sauver le capitalisme. Le SPD a lutté contre la révolution.
La possibilité d’une rupture révolutionnaire anticapitaliste ne fut pas utilisée. Quand, en 1923, le KPD se trouva face à la possibilité de renverser le capitalisme par un mouvement révolutionnaire, il laissa échapper le moment. Sous l’impulsion de Brandler, le dirigeant du parti, le prétexte de la menace fasciste (bien qu’inexistante à l’époque), fut utilisé pour empêcher la perspective d’une révolution.
A la brève période de relative stabilité économique du milieu des années 1920 succéda brusquement la crise économique de 1929. Cette crise internationale eut de profondes conséquences en Allemagne. Le nombre de chômeurs passa de 1,39 millions en 1928 à 5,5 millions en 1932. Au pouvoir, le SPD ne fut capable d’offrir aucune réponse contre la crise. Hélas, le KPD, fortement renforcé entre-temps, s’obstinait ne pas faire de distinction entre la direction du SPD et sa base ouvrière qui considérait encore ce parti comme le leur.
Le KPD a refusé chaque possibilité de front unique avec la base ouvrière du SPD. Il qualifiait les autres courants du mouvement ouvrier de ‘‘sociaux-fascistes’’, appliquant ainsi à la lettre la doctrine de l’Internationale Communiste stalinisée dite de la ‘‘Troisième Période’’ (après la première période de crise capitaliste (1918-1924) et la deuxième période de stabilité (1924-1928)). L’idée était que le capitalisme allait s’effondrer et que le mouvement ouvrier parviendrait au pouvoir. Le danger du fascisme était sous-estimé par le KPD. Le révolutionnaire Léon Trotsky comparait alors le KPD à un orchestre jouant de la musique de mariage lors d’un enterrement, et vice-versa. En bref : la musique n’était jamais la bonne.
En 1930, les nazis ont obtenu une victoire éclatante (18,25% des suffrages), et sont passés de 12 à 107 sièges. Le SPD stagnait à 24,53% des voix tandis que le KPD avait progressé jusqu’à 13,13%. La direction du KPD était alors aveuglée par son propre score, sans constater que la dynamique était favorable aux nazis. Le fait que le KPD ait échoué à jouer son rôle de parti de l’espoir révolutionnaire a offert plus d’espace au fascisme en tant que ‘‘mouvement de masse du désespoir contre-révolutionnaire’’.
Front Unique contre le fascisme
Alors que grandissait la menace fasciste, il était crucial d’insister sur la nécessité d’un front unique ouvrier. Quand Trotsky en parlait, il n’avait pas en tête la conclusion d’accords entre directions des appareils sociaux-démocrates et communistes imposant un silence sur les divergences d’opinion. Il mettait au contraire le doigt sur l’existence d’une grande force sociale – celle des travailleurs et de leurs familles – politiquement divisée entre la social-démocratie et le parti communiste. L’objectif de la tactique du front unique était d’unifier les travailleurs dans l’action contre la menace fasciste. Comme base de départ, Trotsky prescrivait de ‘‘Marcher séparément, frapper ensemble.’’ Il poursuivait : ‘‘Se mettre d’accord uniquement sur la manière de frapper, sur qui et quand frapper!’’ sans avoir nécessairement pour cela de journaux, d’affiches ou de drapeaux communs.
Le parti communiste refusa initialement de considérer une telle démarche unitaire. Mais après le choc de la prise du pouvoir par les nazis, il opéra un tournant, en enchaînant à nouveau les erreurs. Alors que le parti, avant 1933, affirmait que la social-démocratie était le ‘‘frère jumeau du fascisme’’, dès 1933 ils cherchèrent à conclurent de grands accords avec la direction de la social-démocratie ainsi qu’avec celle des partis ‘‘progressistes’’ bourgeois (la tactique dite du ‘‘front populaire’’).
Pour la direction de la social-démocratie, toute l’attention était concentrée sur les institutions politiques bourgeoises. Elle soutenait le ‘‘moindre mal’’ dans l’espoir de stopper les fascistes. Au moment de la radicalisation de couches larges de la population, c’était une illusion. Quand les institutions bourgeoises entrent en crise – accompagnant la crise du système lui-même – de véritables socialistes doivent au contraire mettre en lumière les raisons fondamentales de cette crise.
Masquer ces raisons en soutenant des partis bourgeois ‘‘démocratiques’’ a miné la crédibilité et la force de frappe de la social-démocratie (ainsi que celles des partis communistes qui faisaient partie des ‘‘Fronts Populaires’’ après 1933). Mais des millions des travailleurs étaient toujours actifs dans les organisations sociale-démocrates, il s’agissait d’une part essentielle de la résistance ouvrière contre le fascisme.
Le fascisme au pouvoir
Aux élections du 6 novembre 1932, sociaux-démocrates et communistes obtinrent ensemble encore plus de voix que les nazis, qui durent abandonner quelques sièges. Mais malgré cela, les nazis sont parvenus au pouvoir. Cela ne fut possible qu’à cause des erreurs commises par les directions des organisations ouvrières pour véritablement combattre le danger fasciste. Le refus de constituer un front unique et d’autres erreurs ont laissé l’espace à Hitler et aux siens pour se renforcer et ainsi prendre le pouvoir.
La tentative du président Von Hindenburg de nommer chancelier le général ‘‘socialiste’’ Schleicher fut brève. Le 30 janvier 1933 Von Hindenburg nomma Hitler à son tour. Les nazis s’emparèrent de 3 des 11 postes de ministres. Le SPD refusa de réagir : la prise de pouvoir des nazis s’effectuant de façon ‘‘constitutionnelle’’. Le KPD était de son côté si absorbé par sa lutte contre le SPD qu’il ne s’est pas rendu compte du danger des nazis.
Entre fin février et début mars 1933 les nazis progressèrent encore. Le 27 février, ils incendièrent le parlement en accusant les communistes et en se servant de ce prétexte pour abolir les libertés constitutionnelles et la liberté d’expression et d’organisation. Des milliers de responsables du KPD et du SPD furent alors arrêtés. Aux élections du 5 mars 1933, tous les meetings du KPD furent interdits, et leurs presses fermées. Les nazis avaient déjà commencé à appliquer leur régime de terreur. Mais même sous ses conditions, ils n’ont pas été capables d’obtenir une majorité des suffrages, même si leurs 44% dépassaient les 18% du SPD et les 12% du KPD réunis. La direction du KPD prit alors conscience du danger et appela à la grève. Trop tard…
En Italie, Mussolini eut besoin de plus de temps pour consolider son pouvoir. Hitler atomisa au contraire très vite le mouvement ouvrier. En avril 1933, l’Internationale Communiste stalinisée misait encore sur une révolution ouvrière, alors que le KPD était liquidé. Le 1er mai les ‘‘organisations ouvrières’’ qu’Hitler avait créées manifestèrent lors de la ‘‘journée nationale du travail’’ (et non plus la Fête des travailleurs). Le succès fut utilisé pour liquider le mouvement syndical, arrêter ses dirigeants et les envoyer dans les camps de concentration.
Les fascistes ont brisé le mouvement ouvrier et sa force d’opposition aux attaques contre les salaires et les conditions de vie. Il leur fallait tuer dans l’œuf toutes les manifestations à venir. Les travailleurs étaient forcés de s’inscrire dans des organisations soumises aux fascistes, et donc au grand capital, et qui servaient seulement à contrôler les travailleurs. Ces organisations n’étaient jamais très populaires. Lors des élections sociales partielles de mars 1933, après la prise de pouvoir par Hitler, le syndicat nazi n’obtint que 3% des voix.
Après l’arrestation des dirigeants syndicaux et l’interdiction des syndicats existants, le droit de grève fut aboli le 16 mai 1933 et, le 1er octobre, 1934 les structures nazies qui avaient remplacé les syndicats furent également abolies. Le but n’était pas de créer un nouveau syndicat après l’élimination des anciens, mais que la structure ‘‘syndicale’’ nazie serve à éliminer les vrais syndicats.
Le résultat fut terrible pour le mouvement ouvrier. Dépouillés de leurs organisations, les travailleurs étaient sans protection. Les salaires italiens diminuèrent de 50% entre 1927 et 1932, et continuèrent de baisser par la suite. En Allemagne, entre 1933 et 1935, la baisse était de l’ordre de 25% à 40%. Les chômeurs étaient forcés de travailler pour l’Etat, sans recevoir rien de plus que leurs allocations. Göring annonça dans un speech, le 13 mai 1938 : ‘‘Nous devons travailler deux fois plus dur pour sauver l’Empire de la honte, de l’incurie, de l’ignorance et de la pauvreté. Huit heures par jour ce n’est pas assez. Nous devons travailler plus !’’ La journée de travail fut allongée à 10 heures ou plus. Toute la rhétorique de la ‘‘collaboration de classe’’ fut balayée une fois les organisations ouvrières brisées. Le fascisme dévoilait ainsi son véritable visage : la répression et les camps de concentration en tant qu’armes pour imposer l’agenda patronal.
Peut-on pertinemment faire une comparaison entre les années 30 et aujourd’hui ?
Il existe en effet quelques similitudes. En période de crise profonde, les institutions dominantes sont minées, de même que les partis traditionnels. La méfiance et l’instabilité politique se développent. Cette méfiance n’est pas toujours généralisée. Par exemple, l’impact des médias de masse reste intact dans beaucoup de pays. Il y a, comme dans les années 30, une radicalisation de la classe moyenne qui est utilisée par plusieurs formations. C’est ce que fait notamment la NVA de De Wever.
La croissance de différents populistes ainsi que l’instabilité obligent la bourgeoisie du sud de l’Europe à installer, aujourd’hui encore, des régimes instables de technocrates qui semblent être au-delà des préoccupations du quotidien et des différences de classes. Dans le passé, quand cela n’a plus fonctionné, de larges couches de la bourgeoisie ont fait appel au fascisme. Des parties importantes de l’establishment, comme l’ancien roi belge Leopold III, étaient séduits par cette approche.
Mais des différences existent également. Aujourd’hui, aucune grande force fasciste ne possède de force mobilisatrice de masse. Même si des néofascistes peuvent obtenir des scores électoraux stables (à l’instar du Vlaams Belang), ils n’ont pas de base de masse active. En Grèce, Aube Dorée essaie de changer cette situation, mais n’y parvient pas de manière stable. La base traditionnelle pour une politique de terreur de rue fasciste est aujourd’hui bien plus faible que dans les années ‘30.
La différence la plus importante avec les années ‘30 est que le mouvement ouvrier est potentiellement plus fort, même si cette force n’est pas utilisée par sa direction. Le mouvement ouvrier actuel n’en est pas à panser ses plaies, mais montre au contraire le potentiel qui est le sien pour une croissance des luttes. Le fait que des couches des directions syndicales et des anciens partis ouvriers ont accepté la logique du système actuel rend toutefois l’organisation des luttes plus difficile. Mais le potentiel est toujours présent.
Le mouvement ouvrier peut faire beaucoup, même s’il est ralenti par sa direction. Ainsi, c’est l’impact de la révolution russe en 1917 et son aura internationale qui, entre autres, a mis fin à la Première Guerre Mondiale avec la révolution allemande. Pour utiliser ce potentiel historique, la question d’un programme socialiste et révolutionnaire est primordiale.
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A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
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A noter dans votre agenda
- Lu. 4 mars. Louvain. Réunion du PSL consacrée à la lutte contre les SAC.
- Ma. 5 mars. Assemblée générale des sections liégeoises du PSL: La lutte contre le fascisme. 19h, salle A12, université de Liège (place du XX Août)
- Me. 6 mars. Anvers. Réunion ouverte consacrée aux SAC.
- Jeu. 7 mars. Louvain. Manifestation antifasciste contre le NSV.
- Di. 10 mars. Manifestation antinucléaire à Huy.
- Di. 17 mars. Manifestation contre le centre fermé de Vottem.
- Jeu. 14 mars. Bruxelles. Action syndicale contre l’austérité européenne.
- Ven. 15 mars. Bruxelles. Manifestation contre la répression.
- 13-14 avril 2013: Week-end Socialisme 2013.
- 4-7 juillet : Camp d’été des Etudiants de Gauche Actifs.
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Mardi 5 mars : Assemblée générale des sections liégeoises du PSL
1933 : Hitler s’empare du pouvoir – 80 ans après : qu’est-ce que le fascisme et comment le vaincre ?
Avec Geert Cool, porte parole de la campagne antifasciste flamande Blokbuster
Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler fut nommé nouveau chancelier d’Allemagne. Ce fut le début d’une sombre période, celle du terrible règne du fascisme. Evoquer simplement aujourd’hui le “populisme” des années ‘30, c’est sous-estimer ce que le terme ‘‘fascisme’’ signifiait véritablement pour la majorité de la population. 80 ans après l’accession au pouvoir d’Hitler, il reste crucial de bien comprendre comment cette situation a pu se produire et ce que le fascisme implique.
Cette discussion se place bien évidemment dans le cadre de la mobilisation pour la manifestation antifasciste contre le NSV, l’organisation officieuse des étudiants du Vlaams Belang, qui se tiendra ce jeudi 7 mars à Louvain (rendez-vous à 19h30 sur la place devant la gare).
Participez à la manifestation anti-NSV !
Jeudi prochain, les troupes du NSV & Co défileront dans les rues de Louvain. Les étudiants du Vlaams Belang seront aux côtés de groupuscules ouvertement néo-nazis, accompagnés de figures dirigeantes du Vlaams Belang. La contre manifestation traditionnelle partira à 20h de la Place des Martyrs (devant la gare). Le PSL appelle à massivement participer à cette mobilisation antifasciste de première importance, où se trouveront d’importantes délégations du PSL, des Etudiants de Gauche Actifs et de la campagne antifasciste Blokbuster.
Lutte Socialiste – L’édition de mars est là !
La nouvelle édition de notre journal est sortie depuis ce vendredi, les abonnés recevront leur exemplaire en début de semaine.
Cette édition accorde bien entendu une place de choix à la grande manifestation syndicale du 21 février dernier et à la lutte contre l’austérité en général, autour de la nécessité d’un vrai plan d’action avec grève(s) générale(s) pour briser la logique de casse sociale. Cette question est approfondie dans diverses pages intérieures, avec un rapport de la manifestation du 21, un article consacré à la question de la justice fiscale, une page consacrée à la politique communale d’austérité, et un très bon dossier qui répond à la logique de concurrence.
D’autres articles et analyses se placent dans le cadre des mobilisations qui prennent place durant le mois de mars. Il s’agit entre autres de la manifestation antifasciste de ce jeudi à Louvain, de la résistance contre les Sanctions Administratives Communales et contre la répression ou encore de la situation globale de l’Union Européenne dans le cadre de la protestation syndicale européenne du 14 mars.
La nécessité de disposer d’un relais politique dans la lutte contre l’austérité n’est pas oubliée. Notre édito est d’ailleurs consacré à l’initiative prise par la FGTB de Charleroi Sud-Hainaut. Un article répond aussi à la logique du régionalisme wallon.
Contenu de cette édition :
- Pour stopper la casse sociale – Un vrai plan d’action avec grève(s) générale(s)
- Le régionalisme de gauche à nouveau à l’agenda ? || Quand les petits patrons flamands rêvent à haute voix, ils organiseraient notre misère
- “La colère gronde”, reste à l’organiser politiquement ! || La crise se résoudra-t-elle par la seule justice fiscale ?
- ArcelorMittal. Construire la confiance et la solidarité par un plan d’action ! || Brèves syndicales
- Après la manifestation massive du 21 février – Un plan d’action avec grève(s) générale(s) || Satut unique ouvrier/employé : Pour une harmonisation vers le haut !
- Ixelles : Gauches Communes en résistance contre un budget communal d’austérité brutal || Anvers : De Wever & Co vont chercher l’argent chez les pauvres
- Leçons de la lutte des droits des femmes aux USA pour les mobilisations d’aujourd’hui
- Dossier. Ce n’est pas la concurrence, mais la solidarité qui crée les richesses – Ce n’est pas la solidarité, mais la concurrence qui appauvrit
- Suite du dossier
- Moyen Orient et Afrique du Nord – Les révolutions ne sont pas terminées, la lutte continue !
- Il nous faut une grève générale à l’échelle européenne !
- Sport. La compétition pervertie par le marché
- Nouvelles du parti
- De l’extrême-droite aux conservateurs populistes – Comment stopper les forces réactionnaires ?
- Ni SACcage ni GASpillage : Contre la répression de la jeunesse en lutte et l’austérité communale ! || Mesures racistes à l’ULB
- En résistance contre la crise et le capitalisme – Luttons pour notre avenir, luttons pour un autre système !
Fonds de lutte
Chaque trimestre, nous désirons récolter 11.000 euros pour financer nos campagnes et nos activités politiques, afin d’être en mesure d’organiser nos actions et de produire notre matériel politique. N’hésitez pas à verser une contribution au n° de compte 001-2260393-78 du PSL avec pour mention ‘‘fonds de lutte’’. Ci-dessous, vous pouvez voir les premiers résultats pour le premier trimestre de l’année 2013 (de janvier à mars). Le district de Bruxelles a déjà dépassé son objectif grâce à une soirée de nouvel an très réussie. En mars, nous serons présents à de nombreuses manifestations, et nous aurons également une attention sur la récolte de fonds afin d’atteindre partout les 100% de notre objectif.
- Bxl-Brab.W: 2.356 €
- Brab. FL-Limb: 557 €
- Flandres: 1.255 €
- Liège-Lux: 359 €
- Anvers: .570 €
- Hainaut-Namur: 334 €
- National: 1.149 €
- TOTAL: 6.580,76 €
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Des emplois, pas de racisme ! Organisons la résistance contre la politique d’austérité !
7 mars, 20h, à la gare de Louvain
Le 7 mars, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang (le NSV) tiendra sa marche annuelle de la haine. Cette année, elle aura lieu à Louvain. La campagne antifasciste flamande Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs organiseront une contre manifestation non-violente le même jour.
Tract de Blokbuster et des Etudiants de gauche Actifs
La politique d’austérité ouvre la voie à l’extrême droite !
Des années de politique libérale, voilà la seule ‘‘réponse’’ de l’Union européenne face à la crise. Sous prétexte de garder la dette sous contrôle, les travailleurs européens et la jeunesse ont dû subir une austérité sauvage.
Le résultat est un vrai désastre. En Grèce et en Espagne, plus de 50% des jeunes sont au chômage tandis que selon l’agence Eurostat, 68% des Grecs vivent sous le seuil de pauvreté… Mais la dette publique gonfle et gonfle encore. Toute la logique de l’économie néolibérale est un lamentable échec. Les conditions de vie de la large majorité de la population se dirige droit vers un précipice.
Dans un tel contexte de drame social et de désespoir, les néonazis grecs d’Aube Dorée ont obtenu 7% des voix. Depuis lors, ce parti ne cesse de devenir plus violent contre les immigrés, les homosexuels et les militants de gauche, agressés jusqu’en plein jour.
Partout en Europe, nous assistons parallèlement à la criminalisation croissante des protestations sociales et des actions de la jeunesse. En Belgique aussi, les Sanctions Administratives Communales sont utilisées pour aider à la répression d’actions de protestations diverses.
Le NSV , les amis d’Aube Dorée
Certains se sont récemment demandés si le NSV était toujours bien d’extrême droite et si ses membres sont toujours dangereux. Le NSV a tenu à répondre à sa manière.
En mars dernier, le NSV a invité à Anvers Udo Voigt, le président du parti néonazi allemand NPD. Le dirigeant du Vlaams Belang Filip Dewinter peut bien qualifier Aube Dorée de ‘‘caricature’’ devant les caméras, les néonazis grecs sont ailleurs cités en exemple. Le président du NSV à Anvers, Stijn Van Boebel, n’hésite pas à faire publiquement l’apologie d’Aube Dorée, et plusieurs membres de l’organisation étudiante officieuse du Belang sont des fans déclarés des néonazis grecs et de ses méthodes terroristes et criminelles. Les radicaux allemands du NPD décrivent pour leur part les militants du NSV comme leurs ‘‘frères d’armes’’.
Pour une manifestation massive et non-violente
L’extrême droite n’a pas de réponse à offrir face aux problèmes économiques et sociaux actuels. Ce seraient donc les immigrés, les chômeurs ou les Wallons qui volent les emplois et les moyens pour les logements sociaux et pillent la sécurité sociale ? Une telle absurdité est bien pratique pour protéger les réels responsables : les capitalistes et leurs amis politiciens.
L’extrême-droite instrumentalise la frustration sociale et cherchent à dévier la colère légitime de la population contre des boucs-émissaires. Pour lutter contre le fascisme et le racisme, il faut aussi offrir une voie à la lutte contre les causes de cette frustration sociale. La campagne antifasciste Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs appellent à manifester pour montrer que la majorité des étudiants et de la population s’oppose aux idées haineuses et aux méthodes du NSV. Manifestez avec nous contre le racisme et le fascisme. Tout ce qui nous divise nous affaiblit !
- Aucune reconnaissance des cercles d’extrême-droite dans les universités !
- Stop aux SAC, stop à la criminalisation des jeunes !
- Organisons la résistance contre l’austérité et la politique de casse sociale !
- Des emplois, pas de racisme ! Pour de bons emplois, des logements abordables et un enseignement gratuit pour chacun !