Tag: Vlaams Belang

  • Manifestation contre la venue de Marine Le Pen à Bruxelles. STOP au meeting raciste du Vlaams Belang !

    antiFNLe 15 septembre, le parti néofasciste Vlaams Belang organise à Bruxelles un colloque avec Marine Le Pen « contre les diktats de l’Union Européenne » et pour s’en prendre aux migrants et aux populations du Sud de l’Europe. Cette collaboration entre le Front National de Marine Le Pen et le Vlaams Belang est renforcée par la mise sur pied de leur nouveau groupe d’extrême droite au parlement européen.

    Affiche_antifa_LePenNous devons dénoncer l’hypocrisie de l’Union Européenne. La crise économique profonde du capitalisme, les politiques néocoloniales et les interventions militaires au Moyen-Orient et en Afrique ont créé une instabilité politique, alimenté la violence sectaire et disloqué les économies des pays touchés. Certains prennent le risque d’une périlleuse traversée de la Méditerranée. La politique d’asile de l’Union Européenne criminalise les réfugiés et militarise ses frontières.

    Sur le compte twitter du FN, ils écrivent: « Des frontières et des charters : la solution pour Calais et le reste ! » Leur attitude est de jeter de l’huile sur le feu pour stimuler le racisme. L’extrême droite instrumentalise les migrants comme boucs émissaires des échecs économiques du capitalisme afin d’accroitre les tensions et les divisions entre divers groupes dans la société.

    Le FN clame que ce n’est pas aux Français de payer pour les Grecs et qu’il serait impensable que ces derniers ne règlent pas l’entièreté de leur dette. Mais ces dettes ne sont pas celle des Grecs, des Espagnols, des Français, des Allemands ou des Belges et ne doivent pas être payées par eux,… Ce sont celles des spéculateurs: banquiers et multinationales, ce que cache le FN.

    Ne nous laissons pas diviser! Une lutte unitaire des travailleurs et de la jeunesse, avec ou sans papiers, avec ou sans emploi, est nécessaire pour arrêter l’austérité en Belgique et en Europe et permettre un plan d’investissements publics massifs pour la création d’écoles, de logements sociaux et d’emplois décents pour tous.

    MANIFESTATION ce mardi 15 septembre, à 19h, Madou, Place Surlet de Chokier, à Bruxelles.

    => Évènement Facebook

    => Tract de mobilisation en version PDF

    =>Affiche en format PDF

    Cette manifestation est à l’initiative des Etudiants de Gauche Actifs et de la campagne antifasciste Blokbuster avec le soutien de : Association Joseph Jacquemotte, CADTM – Belgique, Collectif Antifascisti Bruxelles, FEWLA, FAF (Front AntiFasciste), Initiative Solidarité avec la Grèce qui résiste, Jeunes FGTB-Charleroi, JOC-Bruxelles, Mouvement Anti-FN (France), PSL-LSP, Syndicalisten TEGEN Fascisme/Syndicalistes contre le Fascisme, USE – Jeunes FGTB,…

    Pour signer cet appel, contactez-nous via boris@socialisme.be

  • Un casseur à la tête du Vlaams Belang

    Cela faisait un moment qu’il était question d’un nouveau président pour le Vlaams Belang. Finalement, Tom Van Griken, un Anversois habitué à la violence de rue, s’est porté candidat et a reçu le soutien des instances dirigeantes du parti. Van Grieken est né en 1986 et a commencé ses activités politiques en tant qu’étudiant au NJSV (Association des la jeunesse étudiante nationaliste), le groupe écolier du NSV, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang, dont il est plus tard devenu le président. Les incidents violents contre ses opposants sont sa marque de fabrique.

    Réaction de Blokbuster

    Dans le cadre de la manifestation annuelle du NSV en 2007 à Anvers, Van Grieken en est venu à la confrontation physique avec des militants de Blokbuster et des Etudiants de Gauche Actifs. Quatre étudiants qui prenaient un verre ensemble – trois militants de gauche et un étudiant politiquement inactif – ont été attaqués le 1er mars 2007 par un groupe de militants du NSV dont Van Grieken lui-même. A l’époque, Van Grieken était encore un inconnu, ce n’est qu’après la plainte déposée à la police que ces militants ont entendu son nom, qui devait par la suite régulièrement revenir dans pareils incidents.

    Quelques mois plus tard, un autre incident a eu lieu à Anvers lorsque deux militants de Blokbuster ont été attaqués alors qu’ils menaient campagne. Van Grieken était entre autres accompagné d’un ancien candidat du Vlaams Belang qui défilait fièrement avec des symboles du réseau néonazi international Blood & Honour. Un sac à dos d’un militant de Blokbuster a été volé lors de la rixe.

    Alors qu’il était étudiant, Van Grieken a organisé des attaques de meetings des Etudiants de Gauche Actifs (EGA). Après qu’ils aient réussi à perturber une réunion d’EGA en mars 2009, avec sa participation, un groupe d’amis du NSV est allé un peu plus loin sous le nom de ‘‘Autonome Kameraden (camarades autonomes) en annonçant une prochaine attaque contre une réunion EGA en octobre 2009. Arrivés masqués, ils ont chargé le meeting défendu par les militants d’EGA. A cette occasion, nous n’avons pas reconnu Van Grieken, les loyaux partisans du Vlaams Belang font tout pour passer sous silence cette violence néonazie.

    En 2011, Van Grieken est arrivé à la direction des jeunes du Vlaams Belang, pour en devenir le président en 2012. Il s’est à l’époque fait remarquer avec une action opposée à un barbecue organisé par une école de Schoten. Avec son ami Tim Willekens, ils sont arrivés avec des saucisses au porc, puisqu’il s’agissait d’un barbecue halal, et qu’il est impossible qu’un barbecue se fasse sans porc pour le Vlaams Belang…

    En 2012, sous l’impulsion de Van Griken, une tentative a été faite de donner une nouvelle dynamique à la section anversoise du NSV. La réunion était controversée puisque le dirigeant du parti néonazi allemand NPD, Udo Voigt, devait y prendre la parole. Le NPD n’hésite pas à entretenir des liens très étroits avec des groupements ouvertement néonazis, raison pour laquelle il a été rejeté par l’extrême-droite traditionnelle, y compris par le Vlaams Belang, pour constituer un groupe parlementaire au Parlement européen. Voigt nie régulièrement la véracité de l’Holocauste et déclare que l’élection d’Obama est à attribuer à une ‘‘alliance des Noirs et des Juifs’’. La rhétorique du NPD va au-delà de ce que les dirigeants du VB osent habituellement dire publiquement. Pour Van Griken, ce n’était pas un problème.

    Est-ce que l’arrivée de Van Grieken – appelé par certains le ‘‘petit Dewinter’’ – à la tête du parti sera de nature à briser la chute du Vlaams Belang ? C’est incertain. Le Vlaams Belang a choisi la fuite en avant en installant aux commandes une nouvelle génération de casseurs. Pour les antifascistes, c’est un avertissement non négligeable. Peut-être les franges les plus radicales du Vlaams Belang, y compris ceux au NSV qui lorgnent vers Aube Dorée ou vers le Jobbik hongrois, considéreront elles qu’il s’agit d’un feu vert pour quelque peu copier les méthodes de ces partis et recourir occasionnellement à la violence de rue, tolérée par l’ancien président Valkeniers et activement pratiquée par le prochain président Van Grieken.

  • Antifascisme. Pourquoi manifester contre le NSV?

    Article par Geert Cool, porte-parole de la campagne antifasciste flamande Blokbuster

    Le Nationalistische Studentenvereniging (NSV, cercle des étudiants nationalistes) se présente comme un sympa petit club d’étudiants flamingants qui ne s’occupe que de l’organisation d’activités estudiantines (soirées de chants,…). En réalité, il s’agit du vivier du Vlaams Belang, ce milieu étant même plus radical que le parti d’extrême-droite. En dépit de la présence de quelques membres de la N-VA, le NSV reste essentiellement un lieu de formation pour de futurs cadres du Vlaams Belang.

     Lorsque le VB était au faîte de sa gloire électorale, le NSV a parfois dû quelque peu masquer son côté plus radical. Mais maintenant que le VB enregistre de moins bons résultats électoraux, l’attention des médias dominants est également moindre quant aux agissements de ses excroissances. Fin novembre dernier encore, le NSV a tenu à Anvers un meeting comprenant des orateurs internationaux dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils sont controversés : le NSV a ainsi offert une tribune à un militant d’extrême-droite italien qui se proclame ouvertement héritier du fascisme de Mussolini ou encore à un pionnier d’une milice privée hongroise mise à l’index. Même le Vlaams Belang a trouvé l’événement risqué et n’a pas désiré mettre de salle à disposition du NSV.

    Ce dossier est destiné à examiner d’où provient le NSV ainsi que ce que préconise cette organisation.

    D’où vient le NSV ?

    Manifestation du 20 mars : page francophone de l’événement facebook

    Le NSV a été créé en 1976 pour regrouper des étudiants d’extrême-droite. Très vite, le NSV a également eu une aile d’écoliers avec le Nationalistische Jongstudentenverbond (NJSV) (Union des Jeunes Etudiants Nationalistes) où Filip Dewinter et Frank Vanhecke (à Bruges), Philip Claeys (à Bruxelles) ou encore Karim Van Overmeire (à Alost) ont notamment joué un rôle.

    Le NJSV a eu à son apogée quelque chose comme 18 sections (entre autres à Bruges, Anvers, Sint-Niklaas, Le Coq, Mol, Koekelare, Grammont,…). Son secrétariat national était basé à l’adresse privée de Filip Dewinter, qui habitait encore Steenkaai à Bruges, Dewinter étant le président national du NJSV. Les activités du NJSV brugeois, codirigé par Dewinter et Vanhecke, n’étaient pas spécialement ”fréquentables” : violence, racisme et défense ouverte du fascisme. Dewinter et Vanhecke organisaient aussi une bourse du livre “anticommuniste” où la police a saisi des livres révisionnistes (niant l’holocauste). Les membres du NJSV brugeois participaient également aux activités violentes de la milice privée ultérieurement interdite VMO (Vlaamse Militanten Orde, Ordre des Militants Flamands). Les responsables du VMO brugeois se sont chargés de la formation politique de Dewinter et Vanhecke.

    Dans le journal commun du NSV et du NJSV, Anton de Grauwe a écrit : “Et naturellement, des termes tels que commandement, hiérarchie, ordre civil, discipline, éducation, autorité sont taxés de fascistes. Nous pouvons être fiers d’un tel fascisme.” Et en effet, dans les cercles du NJSV et du NSV, on était très fier du fascisme. C’est sans doute pourquoi Koen Dillen, dans le même numéro du périodique Signaal, a présenté le bourreau nazi Göring comme un idéaliste, ce qu’il a encore répété dans sa critique d’une biographie d’Adolf Eichman.

    Les membres du VMO et du NJSV brugeois ont régulièrement fait preuve de violence. Dans d’autres sections, c’était aussi le cas et les jeunes d’extrême-droite en étaient tellement fiers que lors des cantus (soirée de chants), ils chantaient des chansons destinées à glorifier leur propre violence : “le sang coule dans les rues, des rats crèvent dans les égouts mais nous n’en resterons pas là, tous ces gauchistes doivent mourir” disait ainsi le refrain de la chanson ”A mort” (sur la mélodie de Blauwvoet) qui se terminait par : “Toute cette vermine rouge doit être abattue. Repoussons-les, repoussons-les. Tous ces gauchistes à la tombe.” Nous ne pouvons qu’apprécier la subtilité du propos…

    Arrivé à Anvers pour y étudier, Dewinter a joué un rôle important dans le Nationalistisch Studentenverbond, nom du NSV de l’époque. Le NSV avait une tradition très radicale.

    Ainsi, le 7 mars 1984, il y eut une occupation du café d’étudiants ‘Het Stuc’ à Louvain, dont les portes avaient été forcée à coups de barres de fer et de bâtons. Un étudiant en a gardé des blessures incurables suite à une une fracture ouverte. A ce moment-là, Jurgen Ceder était président du NSV-Leuven. En 1985, une étudiante a été menacée d’un couteau à cran d’arrêt à l’UFSIA parce qu’elle demandait qu’un calicot portant le slogan “le NSV a gagné” (après une victoire électorale du Vlaams Blok…) soit enlevé. Cette même année, un commando du VMO et du NSV a attaqué une manifestation anti-missiles à Gand.

    Dans la deuxième moitié des années 1980 et au début des années 1990, le NSV a eu des difficultés à maintenir sa position. La percée électorale du Vlaams Blok, le 24 novembre 1991, a constitué un tournant à la suite duquel une nouvelle génération a repris en mains les traditions du NSV. Les années 1990 se sont déroulées suivant les mêmes recettes que dans les années 1980 : racisme ouvert, nostalgie pour le fascisme et, là où c’était possible, actions musclées et violentes. C’est de ces actions que vient son surnom de Rob Verreycken, qui devait lui aussi devenir une figure de premier plan du Vlaams Belang ; ‘Rob Klop’ (”Rob la frappe”).

    Dans une édition controversée des ‘nouvelles de l’association’ gantoise du NSV datant de décembre-janvier 1996-97, sous le titre “Egalité : un mythe”, un point de vue extrêmement raciste avait été avancé, à tel point que le NSV a tenté de détruire cette édition et que des militants du NSV s’en sont violemment pris à un nationaliste flamand de gauche qui avait confirmé l’authenticité de l’édition. En voici un extrait, traduit par nos soins : “Un nègre coiffé de bouse de vache et avec des dents burinées donne une meilleure image de la vraie nature d’un nègre qu’un nègre élevé comme un blanc et qui a appris à rouler en voiture et parle couramment une langue de blanc. La culture nègre est non seulement différente de la culture blanche, elle est aussi moins avancée et INFERIEURE par rapport à la culture blanche.” Rien à ajouter. Le président du NSV gantois de l’époque, Dieter Van Parys siège encore aujourd’hui au conseil communal d’Oostkamp pour le Vlaams Belang.

    A la même période, l’organisation écolière NJSV a un peu refait surface à Bruges. Dans le journal des membres de cette organisation, au milieu des années 1990, on pouvait lire, entre autres : “le NSDAP [le parti nazi, NDLR] n’existe hélas plus”“l’homosexualité reste une maladie à éradiquer”,… Le NJSV brugeois a aussi commencé, au milieu des années 1990, une violente campagne contre la gauche, les immigrés et les jeunes alternatifs. Cette violence a dégénéré, entre autres, avec un commando qui a conduit une attaque contre de militants faisant campagne contre le rôle joué par la multinationale pétrolière Shell au Nigéria et a fait irruption dans des cafés de jeunes alternatifs. La campagne antifasciste flamande Blokbuster a riposté par une campagne nationale contre la violence fasciste qui a rassemblé des centaines de manifestants début 1997.

    Le NJSV a connu une fin douloureuse lorsque l’un de ses chefs de file n’a manifestement plus supporté la pression des protestations contre la violence et a commis un acte de désespoir : l’ancien militaire a mis en scène un attentat à la bombe raté contre lui pour ensuite pourvoir accuser la campagne Blokbuster. Il a vite fini par avouer. Il était dangereux, certes, mais pas très malin.

    A la même époque, il y a eu une série d’incidents à Gand aussi, parfois avec les mêmes personnages que ceux qui faisaient du grabuge à Bruges. Les militants de gauche, surtout, ont à nouveau été pris pour cible. Des réunions d’Etudiants de Gauche Actifs (EGA, organisation étudiante du PSL) ont été attaqués et, lorsque le NSV n’a pas été reconnu à l’université pour cause de racisme et de violence, un groupe de 30 membres du NSV a pris en otage l’assemblée de la Convention politique et philosophique gantoise (Gentse Politiek en Filosofisch Konvent – PFK) du 27 janvier 1997. En mars 1998, des militants de Blokbuster ont subi une attaque de la part de membres du NSV au restaurant universitaire De Brug. Le militant de Blokbuster Eric Byl a dû être emmené aux urgences de l’hôpital Jan Palfijn. Quelques jours plus tard, des menaces de mort à l’encontre d’autres militants de Blokbuster, Els Deschoemacker et Geert Cool, ont suivi. Quelques squats anarchistes ont également été attaqués et/ou menacés. Blokbuster a de suite réagi par des mobilisations contre la violence fasciste. Depuis lors, les manifestations organisées par le NSV reçoivent chaque année une riposte antifasciste sous la forme d’une contre-manifestation qui est devenue aujourd’hui le plus grand événement antifasciste de Belgique.

    Le NSV aujourd’hui : toujours une bande raciste et violente
    Sous la pression de la protestation antifasciste et électorale du Vlaams Blok puis du Vlaams Belang, les jeunes du NSV ont dû se tenir à carreau depuis les années 2000. Cela a conduit de ci de là à une certaine frustration et à des fractions dissidentes suivant les lignes des anciennes traditions. Ainsi, une réunion des Etudiants de Gauche Actifs d’Anvers a été attaquée en octobre 2009 par un commando de ‘Camarades Autonomes’. Cette attaque est survenue après plusieurs provocations, y compris du NSV, qui avait une telle confiance en lui que l’attaque a été annoncée à l’avance. La charge a été stoppée net par un service d’ordre des Etudiants de Gauche Actifs et de Blokbuster.

    Mais, généralement, les néofascistes arrivaient sans problème au NSV. Ainsi, en 2005, une nouvelle section du NSV à Hasselt a été mise en place par un militant qui n’hésitait pas à faire des déclarations douteuses sur des forums internet. En voici une : ”Une fois que la démocratie se mêlera au chaos, j’espère qu’une main de fer fasciste sera là pour reprendre les choses en mains.” Et il n’y a pas eu que des figures de second rang qui ont été prêtes pour des actions musclées et punitives. Dans des discussions sur internet, le futur parlementaire flamand Tom Van Grieken a ainsi revendiqué l’indépendance flamande “par les armes si nécessaire” et, en tant qu’étudiant, il en est venu plusieurs fois aux mains avec des opposants politique. Et en 2004, une authentique charge a été menée contre la manifestation anti-NSV organisée par Blokbuster à Gand. Un groupe d’extrême-droite entraîné a procédé à une attaque physique à la suite de laquelle plusieurs antifascistes ont eu besoin de soins médicaux.

    Aujourd’hui, le NSV est face à un nouveau tournant. La croissance électorale du Vlaams Belang est stoppée et, au sein des cercles nationalistes flamands, il y a la forte concurrence de la N-VA. Au NSV, il semble y avoir plusieurs courants, de ceux qui regardent explicitement vers la N-VA à ceux qui préconisent un cap plus radical et voient, avec non pas la N-VA mais plutôt Aube Dorée comme exemple. Lorsque Filip Dewinter a déclaré, sous la pression des médias, que des partis tels que le NPD et Aube Dorée sont une “caricature”, le président du NSV à Anvers de l’époque, ‘Stijn v Boebel’ (il n’ose pas écrire sous son nom propre) a alors réagi par un article dans lequel il déclarait le NPD ‘brothers in arms’ (frères d’armes). Ce n’est pas étonnant quand on sait que le NSV-Anvers a déjà organisé un meeting avec Udo Voigt du NPD.

    Fin novembre 2013, le NSV a tenu un meeting international. Sous pression de la protestation, il n’a pas pu se tenir à l’université de Louvain et ils se sont ensuite rabattus sur Anvers. Ce n’était pas la première fois qu’un militant de Casa Pound était invité (une organisation italienne ouvertement fasciste), mais à ses côté se trouvait aussi un orateur de la Garde hongroise, une milice privée hongroise qui a été interdite. Même le Vlaams Belang trouvait le meeting à ce point discutable qu’il n’a pas mis l’infrastructure des locaux du parti à disposition.

    La direction du parti ferme les yeux sur tout ça. Que voulez-vous d’autre comme réaction dans un parti dont les mauvaises langues de ses propres rangs affirment que quelques dirigeants fêtent, chaque année, l’anniversaire d’Hitler le 20 avril… La violence n’est pas un problème non plus, du moment qu’elle n’attire pas trop l’attention des médias, car cela pourrait effrayer des électeurs. Mais sans ça, pas de problème. L’ancien président du VB, Bruno Valkeniers disait encore en 2007 dans une interview : “Le Vlaams Belang a toujours recruté dans les sphères du NSV. Beaucoup de membres du Belang comptaient parmi mes amis pendant mes années NSV. C’est vrai que ce n’était pas des enfants de chœur. Mais bon, quand on est jeune, on veut que ça bouge. Alors, on se radicalise. Je n’ai pas honte de cette violence de rue occasionnelle.” Occasionnelle ?

    Aujourd’hui, le VB est moins fort d’un point de vue électoral mais des exemples dans l’Europe entière montrent que l’extrême-droite et la droite populiste peuvent souvent connaître à nouveau une rapide progression. Il n’y a qu’à regarder ce qui se passe en France, où le Front National est, à nouveau, annoncé comme le plus grand parti dans les sondages. Sur fond de crise, un retour électoral n’est pas exclus, de même que l’apparition de groupes plus radicaux, comme les néonazis d’Europe de l’Est ou d’Aube Dorée en Grèce. Nous verrons peut-être les premiers signes de tels développements chez les jeunes générations. Ce n’est pas par hasard que les néonazis liés à Blood&Honour se rendent chaque année à la manifestation NSV.

    Une campagne solide qui maintient une forte pression antifasciste est importante pour étouffer dans l’oeuf tout éventuel développement d’un courant plus ouvertement néonazi en le démasquant et en répondant par la mobilisation.

  • Manifestation antifasciste contre le NSV : Des emplois, pas de racisme !

    20 mars 2014, 19h, gare d’Anvers-Berchem

    Le NSV (cercle des étudiants nationalistes, le groupe estudiantin officieux du Vlaams Belang) organise chaque année une manifestation – une marche de la haine – dans une ville universitaire flamande. Cette année, c’est au tour d’Anvers. Il y a heureusement systématiquement une contre-manifestation beaucoup plus imposante, ce qui limite l’espace dont peut profiter l’extrême-droite pour manifester ses idées dans la rue. Cette manifestation annuelle contre le NSV constitue la plus grande mobilisation antifasciste du pays, et ce fut également le cas lorsque le Vlaams Belang était électoralement plus robuste. Ce n’est toutefois pas parce que le VB a perdu des plumes sur le plan électoral que le danger est passé ! Les protestations antifascistes restent nécessaires !

    Proposition de plateforme pour une contre-manifestation, par la campagne antifasciste flamande Blokbuster

    L’austérité, un terrain fertile pour l’extrême-droite

    Un rapport de la Croix-Rouge publié en octobre dernier a examiné les désastreuses conséquences de la politique européenne d’austérité. Pour pouvoir se nourrir, des millions d’Européens dépendent d’organisations caritatives. Le chômage des jeunes est en pleine explosion dans tous les pays et est actuellement de 24,4% dans la zone euro. Pas moins de 120 millions d’Européens vivent sous ou au niveau du seuil de pauvreté.

    Cette situation suscite angoisse et colère parmi la population, ce sur quoi tente de jouer l’extrême-droite en blâmant diverses minorités, et plus particulièrement les immigrés. Une organisation comme le parti néonazi grec Aube Dorée ne se contente pas de paroles, et plusieurs immigrés sont déjà décédés en Grèce du fait de ses actions. Des militants de gauche grecs ont aussi été victimes de cette violence fasciste, et le rappeur antifasciste Pavlos Fyssas a été assassiné en septembre dernier en raison de ses prises de position politiques. Dans les autres pays, les mesures d’austérité assurent que la montée en puissance de partis d’extrême-droite violents ne soit pas limitée à la Grèce.

    Les autorités locales participent à l’avalanche d’austérité

    Partout en Europe se développe un désert social en conséquence des mesures d’austérité. Les politiciens établis semblent ne pas pouvoir se réveiller, ils ne font que s’enfoncer plus encore dans la logique néolibérale. Tout au plus sont-ils pinaillent-ils entre eux sur le rythme que doit adopter cette politique de casse sociale. C’est ce à quoi nous assistons en Belgique également, y compris au niveau local depuis les élections communales de 2012. L’avalanche d’austérité est générale.

    Le collège échevinal anversois – sous direction N-VA – est aux premières loges de ce processus. La coalition au pouvoir à Anvers s’en ait déjà durement prise aux secteurs culturel et social : les CPAS ont vu leur budget raboté de 8,6 millions d’euros et les soins de santé de 2,75 millions. Au moment où l’impact de la crise se fait douloureusement sentir et que le taux de pauvreté augmente, ces mesures sont synonymes de catastrophe sociale. Parallèlement, le collège échevinal adopte une rhétorique de division, illustrée par les propos de Liesbeth Homans (bras droit de Bart De Wever) pour qui le racisme n’est qu’une excuse utilisée par les immigrés pour justifier leurs échecs. Ce discours ouvre grand la porte à l’extrême-droite. La nouvelle percée du Front National en France constitue à ce titre un sérieux avertissement.

    Contre la répression, contre les SAC !

    La seule ‘‘réponse’’ des politiciens établis face aux problèmes sociaux causés par leur politique, c’est la répression, notamment avec les Sanctions Administratives Communales (SAC). A Gand, les mendiants s’en sont vu imposer pour avoir fait la manche. A Anvers, on peut en recevoir pour quasiment n’importe quoi, même un ouvrier communal en a reçu une dans le cadre de son travail. L’arbitraire est des plus total, elles peuvent être imposées pour avoir jeté un noyau de cerise à terre ou avoir mangé un sandwich sur les marches d’une église, tout dépend de l’endroit où l’on se trouve. Un moyen bien pratique pour renflouer les caisses communales…

    Ces amendes SAC menacent également nos droits démocratiques en ouvrant la voie à la criminalisation de toute forme de protestation. Ainsi, à Anvers, des participants à une action de protestation contre Monsanto se sont vus infliger de telles amendes. Des campagnes comme StopSAC du côté francophone et TegenGAS en Flandre sont bien nécessaires.

    Ne laissons aucun espace à l’extrême-droite : NON au NSV !

    Le 30 novembre dernier, le NSV a organisé à Anvers un meeting en présence du président de Casa Pound, groupuscule italien se décrivant comme des ‘‘fascistes du 21e siècle’’. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que des fascistes italiens venaient rencontrer le NSV. Par le passé, le président du parti néonazi allemand NPD, Udo Voigt, et le négationniste britannique Nick Griffin ont également pu disposer d’une audience mobilisée par le NSV.

    Le NSV est l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang, et s’en distingue par sa radicalité. Quand le porte-parole du VB Filip Dewinter a déclaré à la télévision qu’Aube Dorée n’est qu’une caricature, le président anversois du NSV a riposté avec une carte blanche où il qualifiait notamment le NPD allemand comme des ‘‘frères d’armes’’ du NSV. Laisser de l’espace au NSV ouvre la voie à l’importation des pratiques violentes d’Aube Dorée.

    Tout ce qui nous divise nous affaiblit !

    Ni la droite populiste ni l’extrême-droite n’ont de réponse face à la crise actuelle. Toute leur rhétorique de division ne sert qu’à rendre plus facile l’imposition de la politique d’austérité. Les véritables responsables – cette élite de nantis qui devient de plus en plus riche en dépit de la crise – n’ont rien à craindre de leur part.

    L’extrême-droite peut se construire sur base du mécontentement causé par la casse de nos conquêtes sociales. La lutte contre le fascisme et le racisme doit donc également s’attaquer à la logique d’austérité.

    Des emplois, pas de racisme !

    Faute d’une alternative crédible, certaines couches de la population peuvent se laisser séduire par les slogans populistes de l’extrême-droite. Avec le slogan ‘‘des emplois, pas de racisme’’, nous voulons souligner la nécessité d’une lutte unitaire pour une alternative qui réponde aux problèmes sociaux.

    • Pas de reconnaissance du cercle étudiant fasciste NSV à l’Université d’Anvers !
    • Non aux Sanctions Administratives Communales et à la criminalisation de la jeunesse !
    • Organisons l’opposition aux politiques antisociales !
    • Des emplois, pas de racisme ! Pour des emplois décents, des logements abordables et un enseignement gratuit pour tous !
  • Tout est prêt pour une longue campagne électorale

    Pendant les 6 prochains moins on ne pourra pas y échapper: tous les conseillers en communication des partis de l’establishment se sont mis au travail. Le ton a été donné par toute une série de congrès de partis en préparation de la campagne électorale, l’annonce des propositions soumises à l’approbation du prochain congrès de la N-VA obtenant la part du lion dans les journaux.

    Par Anja Deschoemacker

    Ces congrès n’ont rien livré de bien neuf, du moins en ce qui concerne les thèmes fondamentaux que sont la sécurité sociale, la sortie de crise, la relance de l’économie,… Ces sujets d’importance n’ont bénéficié de la part des partis traditionnels que de vagues déclarations. Leurs ‘‘propositions novatrices’’ ne portent que sur des détails. Seule la N-VA a clairement dévoilé jusqu’où elle était prête à aller dans l’application de l’austérité. Et les choses vont suffisamment loin pour que même l’Open-VLD, les libéraux flamands, préviennent de l’arrivée d’un véritable désastre social si, par exemple, la proposition de la NVA de rembourser la totalité de la dette de l’Etat dans un très court délai était mise en pratique. Diverses figures du MR ont également trouvé que cela allait trop loin.

    Le SP.a a fait de la diminution de la TVA sur l’énergie son principal cheval de bataille électoral, le CD&V aurait abandonné sa résistance au gouvernement sur ce point. Les sociaux-démocrates flamands voulaient ainsi afficher un profil ‘‘de gauche’’ – la proposition pour la diminution de la TVA émanant à l’origine du PTB – dans l’espoir de pouvoir une fois de plus convaincre les électeurs de voter pour ‘‘le moindre mal’’.

    Contrairement au PTB, le SP.a explique cependant qu’une diminution de la TVA aura aussi des conséquences favorables pour le patronat (et le gouvernement) : le fait que l’indice pivot ne serait dépassé que plus tard ferait économiser pas mal d’argent aux patrons du privé comme du public. Il ne faudrait pas se montrer comme étant de la ‘‘gauche irresponsable’’ devant le patronat…

    Le PS compte sur ses liens avec les syndicats, les mutualités et d’autres composantes du mouvement ouvrier pour tenir le coup. L’index n’a pas été aboli, les allocations de chômage ne seront pas limitées dans le temps, il n’y a pas eu de licenciements massifs dans les services publics…

    Voilà le message à faire passer : sans le PS, les choses auraient été bien pires ! Que l’index ait été encore un peu plus bidouillé (les soldes sont notamment reprises dans le calcul de l’index, ce qui mine notre pouvoir d’achat) ; que les diverses mesures sur le chômage condamnent des dizaines de milliers de femmes et de jeunes à des allocations ridicules et les rendent donc dépendants de leur partenaire ou de leurs parents et que des dizaines de milliers d’autres font face à la menace de voir leurs allocations supprimées ; que beaucoup de fonctionnaires qui partent en pension ne soient pas remplacés avec toutes les conséquences que cela implique en termes de pressions sur le personnel restant alors que les jeunes qui sortent de l’enseignement ne trouvent pas d’emplois ;… de tout cela, la direction du PS préfère ne pas dire un mot.

    Eh oui, les querelles classiques entre sociaux-démocrates et libéraux vont bon train, les chrétien-démocrates se présentant comme une sorte de ‘‘force tranquille’’, comme le ‘‘milieu politique responsable’’. Mais il est toutefois clair que les trois familles politiques traditionnelles et les partis ‘‘verts’’ se trouvent d’un côté et la N-VA de l’autre, et pas uniquement quand on parle de confédéralisme. La N-VA ne cache pas sa politique agressive, les autres partis préfèrent enrober l’austérité dans un emballage ‘‘social’’ afin d’éviter de provoquer de larges contestations.

    Rien de neuf depuis 2010?

    En comparaison de 2007 et 2010, les choses se présentent différemment : une alliance a été conclue contre la N-VA. Cela n’a toutefois rien à faire avec une inquiétude quant aux intérêts des travailleurs. C’est plutôt la volonté d’assurer de disposer d’un gouvernement en bon état de fonctionnement dont il est question, pour le moment où la bourgeoisie voudra lancer de grandes attaques structurelles en passant à l’acte pendant le ‘‘calme électoral’’ post-2014. C’est très précisément dans l’objectif de présenter la facture de la crise aux travailleurs de manière plus efficace que ce front anti-N-VA a été créé.

    Pour la classe des travailleurs, il n’y a rien de bon à trouver, ni dans un camp, ni dans l’autre. Des partis traditionnellement liés aux syndicats, on ne peut s’attendre qu’à quelques mesurettes diluées dans un océan d’austérité. A la N-VA, il n’est question que d’austérité dure, mais les chances que cela soit de suite rejeté par l’action du mouvement des travailleurs et par une résistance de masse est plus que probable en s’y prenant ainsi.

    Mais, contrairement à 2007 et 2010, on assiste aux premiers pas timides posés dans la direction du développement d’une conscience de classe. L’influence de l’appel de la FGTB de Charleroi est encore limitée en ce moment et la direction de la FGTB soutient toujours un appel pour le ‘‘moindre mal’’ pour les élections de 2014. Mais le travail de Piron et des siens est inestimable, même si les premiers résultats restent pour le moment encore sous la surface. Il ouvre la discussion parmi les syndicalistes les plus conscients et les plus politisés sur le type de parti nécessaire pour la classe des travailleurs, sur la base sur laquelle un programme de classe doit être élaboré,… Le PSL participe activement à cette initiative. Même si cet appel ne conduit pas à temps à de véritables listes unitaires de gauche, le progrès électoral du PTB offre aux jeunes et aux travailleurs combatifs au moins la possibilité de faire un vote de protestation à gauche, ce qui va aussi nourrir la discussion sur la nécessité d’un parti de gauche large et sur la lutte pour des revendications de gauche.

    Qui arrivera au pouvoir en 2014 ?

    Là où pendant longtemps les sondages montraient une croissance constante de la N-VA, les sondages les plus récents montrent que cette croissance s’est au moins arrêtée. Le front des partis traditionnels et des verts qui s’est constitué autour du gouvernement Di Rupo Ier et durant les négociations sur la sixième réforme d’Etat a évidemment beaucoup joué. Au lieu de constamment s’attaquer entre eux, ils ont maintenant tous la N-VA dans le collimateur.

    Mais il y a plus. L’attitude de la presse flamande n’est plus celle de 2010, quand les journalistes bourgeois succombaient massivement à la tentation face au dirigeant charismatique de la N-VA, Bart De Wever. Dans la dernière période il y a eu un tournant dans la presse dite ‘‘de qualité’’ et la N-VA est mise en avant de façon plus négative : le référendum contre la privatisation à Saint-Nicolas balayé par la majorité communale ; l’éclatement de la coalition autour de la N-VA à Turnhout ; les propositions de la N-VA qui s’attaquent au droit constitutionnel (taxe sur les étrangers à Anvers, interdiction du foulard au conseil communal de Boom,…) ; les querelles publiques autour des déclarations de Bracke,… Parallèlement, une approche plus positive a été adoptée envers le gouvernement fédéral et surtout envers Di Rupo lui-même, qui peut aujourd’hui se réjouir – selon les sondages – de disposer d’une certaine ‘‘popularité’’ en Flandre également.

    Et d’autres institutions bourgeoises se sont aussi mises dans le camp anti-N-VA. Ainsi, le gouverneur de la province d’Anvers a aboli la première proposition de taxe sur les étrangers dans la ville et, récemment, la Cour Constitutionnelle a envoyé à la poubelle le décret flamand ‘‘habiter dans sa propre région’’ comme discriminatoire et en contradiction complète avec plusieurs directives européennes.

    Tout est alors prêt pour rendre possible la poursuite du gouvernement Di Rupo, éventuellement rejoint par les verts, ce que veut la bourgeoisie. La condition pour une formation de gouvernement rapide est cependant que la N-VA n’obtienne pas de score trop élevé : avec un résultat en-dessous des 30%, le jeu prendrait sans doute fin rapidement. Avec un résultat compris entre les 35 et les 40% – ce que le N-VA n’a plus obtenu dans les derniers sondages – cela deviendrait bien plus difficile.

    Si la N-VA devient incontournable – si, en d’autres termes, elle obtient la moitié des voix avec le Vlaams Belang – la bourgeoisie va devoir fouiller dans sa vielle boîte à malice. L’histoire belge comprend quelques exemples de partis non-traditionnels devenus grands et qui ont été brulés par le gouvernement, généralement en leur donnant des postes de ministres sur des terrains où des attaques antisociales dures sont prévues. De tels gouvernements sont instables et tombent alors rapidement, après quoi les partis ‘‘fiables’’ reprennent à nouveau le flambeau. S’il faut un tel détour – un gouvernement de droite sous la direction de la N-VA et sans PS et SP.a – cette brève période gouvernementale va toutefois être utilisée afin d’instaurer nombre de mesures durement antisociales, des attaques qui ne seront pas (entièrement) annulées par le gouvernement ‘‘responsable’’ et ‘‘social’’ qui suivra.

  • Pas de salle pour le meeting fasciste du NSV à la KULeuven

    Les étudiants du Vlaams Belang, le NSV (Nationalistische Studentenvereniging, rassemblement des étudiants nationalistes), n’ont finalement pas d’autorisation pour organiser leur rencontre internationale fasciste à l’université de Louvain. Nous accueillons positivement cette décision de l’université de Louvain, mais restons vigilants.

    La décision de ne finalement pas permettre aux étudiants du Vlaams Belang d’organiser leur meeting est la conséquence directe de la pression de la protestation antifasciste. Un appel à tenir une action le jour-même du meeting avait été lancé, et de nombreux mails de protestation avaient été envoyés au recteur. C’est une victoire pour les antifascistes.

    Bien sûr, cela ne signifie pas que ce meeting n’aura pas lieu. Le NSV n’a pas encore communiqué d’éventuel déplacement de l’événement dans une autre salle, ou même dans une autre ville. La vigilance reste donc de mise.

  • Comment lutter contre Aube Dorée, le FN & Co ?

    En Belgique existe l’illusion que le danger de l’extrême-droite est passé. Il est vrai que le Vlaams Belang, dans les sondages, n’atteint plus que les 10% et qu’il peine à faire la une des médias autrement qu’avec les procès intentés par la marque de chaussures Louboutin contre Anke Van dermeersch (sénatrice du VB) qui a utilisé ces chaussures dans une campagne anti-islam… accusée d’être un plagiat par une artiste canadienne. Du côté francophone, l’extrême-droite est complètement invisible. Mais un bref regard porté au-delà de nos frontières suffit pour s’inquiéter.

    De l’espace pour l’extrême-droite

    L’instabilité politique est en forte hausse dans presque tous les pays européens, ce dont sont capables de profiter diverses forces populistes et d’extrême-droite. Dans une atmosphère d’aversion générale contre les politiciens établis, la tentation est grande de voter pour ceux qui critiquent le plus fortement l’establishment.

    Même des formations considérées comme proches de la mort ont réussi à se requinquer électoralement. En France, Marine Le Pen est même en première place pour les élections européennes avec 24% dans les sondages, et elle dépasse les résultats obtenus par son père à son pic lors des élections présidentielles de 2002. Même le Parti du Progrès norvégien, durement frappé par la tuerie de masse commise en 2011 par son ex-membre et ancien responsable jeune d’une de ses sections Anders Behring Breivik, a fait son grand retour sur la scène avec 16,3% aux élections de septembre dernier, avec une participation gouvernementale à la clé.

    La progression et/ou le retour des forces d’extrême-droite sont, en comparaison des années ’90, moins liés à des tentatives d’activement mobiliser un soutien avec des manifestations et des actions choc. Il s’agit essentiellement de campagnes électorales, dont l’effet peut également bien vite s’estomper. Mais ces succès renforcent la confiance de groupuscules plus extrêmes. De plus, le contexte de crise économique constitue un sol fertile pour le racisme et l’augmentation de la violence.

    Le danger de la violence fasciste

    Cela s’est particulièrement exprimé en Grèce, où les néonazis d’Aube Dorée ont célébré leur entrée au Parlement en déployant une violence de rue organisée contre les immigrés et les militants de gauche. Il était prévisible qu’il y aurait des morts à un moment donné, ce qui n’a pas manqué avec l’assassinat du rappeur de gauche Pavlos Fyssas, qui a déclenché des protestations massives contre la violence fasciste. L’Etat grec semble maintenant vouloir faire quelque chose contre la bête immonde fasciste, auparavant tolérée et même soutenue par certaines sections de l’establishment (entre autres parmi la police). Mais malgré le fait qu’il y a du sang sur les mains d’Aube Dorée, ce parti reste le troisième dans les sondages.

    Ailleurs en Europe, les néonazis essaient également de s’organiser pour recourir à la violence. Dans cette société où une couche croissante de jeunes sont totalement aliénés, on ne peut pas exclure que des formations comme Aube Dorée rencontrent un certain succès dans d’autres pays. Cela ne signifie toutefois encore pas que le fascisme est à nouveau à nos portes. Mais chaque pas posé en avant par ces forces réactionnaires constitue naturellement un danger, car il s’agit d’une arme servant à rompre l’unité des opprimés, à diviser la classe des travailleurs et donc à affaiblir sa lutte.

    Un potentiel pour la gauche

    Dans la perspective des élections européennes de 2014, l’attention sera très certainement grande pour les diverses formations d’extrême-droite, de droite populiste ou néofascistes qui renforceront leurs positions au Parlement européen. Mais rien ne permet d’affirmer que cette progression sera stable, il s’agit plus d’une expression de l’effondrement de la confiance envers les partis traditionnels et de la recherche d’une alternative. L’ampleur de l’espace laissé à ces forces réactionnaires s’explique par la période historique qui est derrière nous, par l’héritage de l’offensive néolibérale des années ‘90 qui suivit la chute du Mur de Berlin et par l’impact que cela a eu sur le mouvement des travailleurs. Cet espace peut toutefois être limité en construisant notre propre représentation politique. Dans une ère de crise systémique profonde, faite d’attaques sévères contre nos conditions de vie, la marge pour obtenir des réformes progressistes est limitée. Les forces de gauche sont bien plus rapidement confrontées au choix d’accepter le système capitaliste ou de le combattre dans la perspective d’une alternative socialiste.

    Le défi est gigantesque, de même que le nombre de complications qui peuvent survenir. Mais le potentiel de lutte et de renaissance des meilleures traditions du mouvement des travailleurs est encore beaucoup plus grand. C’est ce qu’illustrent les nombreuses actions de grève et les manifestations massives au Sud de l’Europe et ailleurs, de même que les merveilleuses protestations spontanées des écoliers en France suite à l’expulsion d’une collégienne d’origine kosovare et d’un lycéen arménien. Les lycéens sont immédiatement descendus dans les rues par dizaines de milliers.

    La meilleure riposte à offrir aux responsables de la politique asociale ainsi qu’à ceux qui en profitent avec leur message de racisme et division est une lutte de masse qui rassemble toutes les victimes du capitalisme.


    Comme un chat, l’extrême-droite européenne a neuf vies…

    Non, le danger de l’extrême-droite en Europe est loin d’être passé. Petit aperçu.

    • Grèce. Jusqu’il y a peu, c’était le LAOS qui était le principal parti d’extrême-droite du pays. Il entretenait notamment des liens avec le Vlaams Belang. Le LAOS a participé à un gouvernement d’austérité, ce qui l’a électoralement pulvérisé. Après cela, Aube Dorée a pris le relai, allant jusqu’aux 17% dans les sondages juste avant le meurtre de Pavlos Fyssas. Après cet assassinat politique, leur soutien a chuté jusqu’à 8 à 9%, un résultat supérieur au score obtenu aux élections de 2012. Le fait que près de 10% des Grecs désirent voter pour un parti de meurtriers illustre le désespoir à l’œuvre dans le pays, mais aussi le danger représenté par de tels groupes néonazis.
    • France. Le FN a déjà à plusieurs reprises connu des passages à vide, mais l’entreprise familiale des Le Pen est systématiquement parvenue à rebondir. En octobre, le FN a remporté une élection cantonale partielle à Brignoles, et Marine Le Pen flotte à 24% dans les sondages pour les élections européennes, pour la première fois.
    • Pays-Bas. Tout comme en France, la social-démocratie est sanctionnée pour sa politique de casse sociale. Le PvdA néerlandais (parti travailliste) court le risque de perdre deux de ses trois sièges européens. Actuellement, le parti le plus électoralement en forme est le Parti de la Liberté (PVV, droite-populiste) de Geert Wilders. Le parti de gauche SP est toutefois deuxième dans les sondages.
    • Autriche. Aux élections de septembre dernier, le FPÖ d’extrême-droite de HS Strache a fait figure de grand vainqueur avec 21,4%. Le parti a presque réussi à dépasser le parti conservateur ÖVP. De plus, le populiste de droite Stronich a obtenu près de 6% et, bien qu’à l’agonie, le BZÖ – scission du FPÖ – a quand même obtenu 3,5%.
    • Allemagne. En Allemagne, les néonazis du NPD n’ont jamais réalisé de percée. Mais cela ne veut pas dire qu’aucune possibilité ne s’offre à eux. Le parti AfD (Alternative für Deutschland), de droite-populiste, a raté de peu son entrée au Parlement en septembre dernier, le seuil électoral sera peut-être franchi aux élections européennes.
    • Grande Bretagne. Deux dirigeants de l’English Defence League (EDL), dont Tommy Robinson, ont démissionné de leurs fonctions suite à de médiocres résultats électoraux. A leurs côté, le parti de droite populiste UKIP (United Kingdom Independence Party) fait le plein de voix, caracolant actuellement à plus de 10% dans les sondages, au-delà de ce qu’obtiennent encore les Libéraux Démocrates qui partagent le pouvoir avec les conservateurs.
    • Norvège. Durant l’été de 2011, Anders Breivik a choqué le monde entier en massacrant des dizaines de jeunes. Auparavant, le tireur était politiquement actif au Fremskrittpartiet (parti du progrès, extrême-droite). Ce parti a perdu son soutien après le massacre, mais a réussi à faire son retour aux récentes élections. Il est même rentré dans la coalition gouvernementale.
  • Une rencontre internationale raciste et fasciste organisée à Louvain : Pour une action de protestation massive et non-violente !

    30 novembre – 11h Damiaanplein – Louvain

    Le NSV (Nationalistische Studentenvereniging, mouvement étudiant du Vlaams Belang) organise le 30 novembre prochain une rencontre internationale dans la ville de Louvain. Les orateurs invités à prendre la parole ne laissent planer aucun doute sur ce qui sera dit lors de cet événement : un représentant des jeunesses du groupe italien ouvertement fasciste Casa Pound côtoiera ainsi une figure de premier plan de la Garde hongroise, un groupe paramilitaire récemment interdit lié au parti d’extrême-droite Jobbik. Ils seront orateurs lors d’un ‘‘colloque’’ sur le thème de la ‘‘jeunesse révolutionnaire en Occident.’’ Tout cela dans une salle de l’Université de Louvain.

    Appel de la campagne antifasciste flamande Blokbuster et des Etudiants de Gauche Actifs

    Gianluca Iannone, de Casa Pound, a déjà pris la parole fin 2010 lors d’une réunion du NSV à Anvers où il aurait déclaré selon le site de droite Rechtsactueel : ‘‘Nous sommes les fascistes du 21e siècle. Nous utilisons de nombreuses méthodes qui correspondent au fascisme originel d’avant la Seconde Guerre mondiale et qui ne sont pas comparables avec le fascisme des années ’40-’45.’’ Le Vlaams Belang a visiblement trouvé cela suffisamment intéressant pour à nouveau inviter Casa Pound à parler en Belgique.

    Les Etudiants de Gauche Actifs et la campagne antifasciste flamande Blokbuster soutiennent l’action de protestation contre cette rencontre internationale de fascistes. Un appel a été lancé pour bloquer ce meeting. Pour nous, cette action ne peut rencontrer le succès qu’en étant basée sur une présence massive et dans le cadre d’une protestation non-violente. Nous pouvons bloquer cette rencontre sur base d’une campagne sérieuse et largement menée. Les actions individuelles similaires qui en reviennent à jouer au chat et à la souris avec la police ne seront utilisées que pour discréditer la résistance antifasciste auprès de sections plus larges de la population.

    Nous appelons également à immédiatement mobiliser pour les actions antifascistes à venir, comme la manifestation anti-NSV qui se tiendra en mars 2014 à Anvers, sous le slogan ‘‘ des emplois, pas de racisme’’. Le capitalisme en crise constitue un terrain fertile pour l’instabilité politique ainsi que pour le développement de groupes d’extrême-droite plus violents, comme Aube Dorée en Grèce. A l’instar du Front National en France, il n’est pas exclu d’assister au retour électoral du Vlaams Belang. L’extrême-droite ne peut pas être combattue s’en également s’en prendre au terreau qui permet sa croissance : notre antifascisme se place donc dans le cadre de la lutte contre le capitalisme et pour une société socialiste. Rejoignez-nous !

  • Action de protestation contre les néonazis et la violence fasciste

    Hier, à Termonde, le procès des militants néonazis du BBET (Bleod-Bodem-Er en Trouw – : Sang-Terre-Honneur et Fidélité, une devise nazie) a été ré-ouvert. Devant le tribunal, une vingtaine de militants antifascistes s’étaient réunis pour protester contre la violence fasciste, à l’initiative de Blokbuster (la campagne antifasciste flamande du PSL) et des Syndicalistes contre le fascisme. Ils ont dénoncé toutes les formes de la violence fasciste, des meurtres de Pavlos Fyssas (en Grèce) et de Clément Meric (en France) aux menaces qui existent en Belgique. Le fait qu’un réseau violent et armé de néonazis ait existé chez nous constitue un sérieux avertissement.

    Il nous faut nous organiser et nous mobiliser pour nous assurer que le néo-nazis ne disposent pas d’espace pour répandre leur haine et pour passer à la pratique ouverte de la violence.

    Ce procès traine déjà depuis des années, les faits remontent maintenant à près de dix ans tandis que les arrestations se sont produites en 2006. Certains des néo-nazis qui se retrouvent aujourd’hui devant le juge ont pu continuer à être actifs jusqu’à présent dans les milieux d’extrême-droite. Cela permet de très vite clarifier que nous ne pouvons pas compter sur les tribunaux et les procédures judiciaires pour stopper la menace de l’extrême-droite. Rien ne pourra remplacer la mobilisation active et l’organisation de la résistance contre l’extrême-droite autour d’un programme qui s’en prend également au terreau sur lequel elle peut se développer : la politique antisociale.

    L’avocat Piet Noë (qui a également déjà agi à titre de conseiller auprès de divers membres du Vlaams Belang) a défendu les néo-nazis et a tenté de minimiser leurs actes, en parlant notamment de ‘‘rudes discussions de comptoir’’. Que des centaines d’armes aient été retrouvées, de même que des plans de projets concrets, et que des camps de formation aient été organisés, il n’en a pas parlé. Il nous semble bien que cela dépasse très largement le cadre de ‘‘discussions de comptoir’’.

    La plus grande part de l’attention médiatique a été concentrée sur Abou Jahjah, qui s’est constitué partie civile en tant que personne menacée à l’époque par les projets du BBET. Selon Piet Noë, Abou Jahjah devrait également figurer sur le banc des accusés. Pourquoi quelqu’un qui a été explicitement mentionné comme une cible de la part d’un groupe de militants d’extrême-droite ayant une formation militaire et des armes, cela nous échappe complètement. Mais si Abou Jahjah s’est constitué partie civile, le responsable du Vlaams Belang Filip Dewinter (une autre cible du groupe) n’a pas décidé de faire de même. C’est assez surprenant de la part de cet homme si prompt à chercher l’attention des médias. Serait-ce parce qu’il sait que des gens comme l’accusé Tomas Boutens restent de fidèles soldats pour le Vlaams Belang, que l’on retrouve par exemple systématiquement lors des manifestations du NSV, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belgang ?

  • Violence fasciste mortelle à Paris

    Suite aux mobilisations organisées par les réactionnaires français contre le mariage homosexuel au cours de ces derniers mois, l’extrême-droite est passée à l’offensive, de façon violente. Un jeune antifasciste vient d’en être brutalement victime, jusqu’à en mourir. Ce 5 juin, Clement Meric, un militant étudiant antifasciste, a été assassiné en pleine rue par des skinheads néo-fascistes. Il faut riposter contre cette violence néofasciste de la manière la plus appropriée : par une mobilisation de masse qui instaure une pression sur chaque tentative de l’extrême-droite d’aller de l’avant.

    Réaction de Blokbuster et Résistance Internationale, les campagnes antifascistes du PSL. Photo ci-contre : action des meurtriers néonazis des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires (JNR)

    Ces derniers mois ont été marqués par quelques grandes manifestations opposées au mariage homosexuel. La droite réactionnaire a pu à cette occasion clairement démontrer qu’elle demeure toujours une force mobilisatrice tandis que l’ampleur de ces événements a renforcé la confiance de l’extrême-droite. Par ailleurs, le Front national de Marine Le Pen a pu jouer sur le mécontentement croissant éprouvé dans la population face aux politiques antisociales désastreuses de François Hollande au cours de toute l’année dernière, sur fond de perspectives économiques peu réjouissantes.

    Des groupes d’extrême-droite violents se sont sentis encouragés par ces développements, et certains militants néofascistes ont été plus audacieux. C’est ce qui a conduit à la mort du jeune antifasciste Clément Meric, battu à mort en pleine journée à Paris par un groupe de skinheads. Le principal accusé de ce crime est connu en tant que membre des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires (JNR), une organisation dirigée par Serge Ayoub, individu qui est déjà venu à plusieurs reprises en Belgique dans le cadre des activités de groupuscules néonazis belges tels que Nation.

    Serge Ayoub a d’abord tenté de nier que les meurtriers étaient militants des JNR, pour ensuite adopter une approche différente en disant que les jeunes militants de gauche avaient commencé. Sur le site belge rechtsactueel.com, qui est animé par un employé du Vlaams Belang, on tente aussi de cadrer les choses dans "un autre contexte" en affirmant que les militants d’extrême-droite n’avaient rien provoqué et qu’ils n’en pouvaient rien si le jeune Clément avait fait une "chute accidentelle". Chez Nation, on dit aussi qu’il s’agissait d’une provocation de la part de militants de gauche tout en rajoutant que l’incident est une affaire purement personnelle, une "bagarre générale qui a mal tournée et non pas d’une agression préméditée d’un groupe contre un individu". La version de Serge Ayoub est donc défendue en Belgique tant par Nation que par rechtsactueel.com. Une nouvelle recrute de Nation, Kris Roman, a par contre déclaré hier sur Facebook: "Les antifas détournent les choses. (…) Si les antifas continuent à harceler les gens, d’autres "momies de gauche" suivront." La déclaration officielle de Nation sur les "provocations" de gauche s’accompagne donc de l’approbation officieuse de cette violence par ses militants.

    Les Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires (JNR) de Serge Ayoub ne constituent pas un club innocent. Serge Ayoub a pour surnom "Batskin" parce qu’il apprécie utiliser une batte de baseball dans des affrontements avec ses opposants politiques. Ce groupe tente de combiner une violence d’extrême-droite avec une rhétorique "sociale". Tout comme pour les autres groupes qui se réclament du "solidarisme", cet aspect social reste toutefois limité à la rhétorique, contrairement aux actes de violence et au racisme. Le parti grec Aube Dorée ne dirige par exemple pas son activité contre les responsables de la crise – les grands armateurs et les autres capitalistes grecs – mais contre les victimes de la crise qui ont une autre couleur de peau ou une autre opinion politique.

    Cette année, les JNR ont été à l’initiative d’une manifestation "contre l’impérialisme", selon leurs propres termes, qui a rassemblé environ 800 participants. Cette mobilisation était soutenue dans notre pays par Nation et les Autonome Nationalisten (Nationalistes Autonomes, un groupuscule néerlandophone). Les manifestants y avaient notamment déclaré leur soutien au dictateur syrien Bachar al-Assad. A la fin de l’événement, outre Serge Ayoub, Hervé Van Laethem, de Nation, était orateur. Le 1er mai de cette année, Serge Ayoub est encore venu à Bruxelles pour participer à la manifestation de Nation.

    La mort du jeune antifasciste a conduit à la tenue d’actions de protestations et de manifestations. Ce jeudi, il y avait notamment une grande manifestation de deuil et de colère. Des politiciens ont fait valoir qu’ils sont en faveur de l’interdiction des groupes néo-nazis. Nous ne sommes évidemment pas en faveur de laisser aux néo-nazis les possibilités de se construire, mais une interdiction sera insuffisante pour les arrêter. Nous avons besoin d’une riposte active de la part du mouvement des travailleurs.

    Seule la mobilisation et la résistance antifasciste est de nature à briser la confiance des groupes néo-fascistes violents. Leur violence n’est pas soutenue par les couches larges de la population. En répondant à leurs mobilisations et à leurs réunions par des mobilisations plus grandes encore, on peut leur rendre particulièrement difficile de s’organiser, ce qui est nécessaire pour les empêcher de franchir des étapes suivantes dans leur offensive violente.

    Face aux mobilisations qui renforcent les divisions – comme les actions homophobes – et contre l’extrême droite qui instrumentalise la colère ressentie contre la politique d’austérité, nous avons également besoin d’une réponse politique qui prenne à cœur la défense des intérêts des travailleurs et de leurs familles. Les partis établis et leur politique de casse sociale assurent que le terrain soit fertile pour le racisme et la division, ce sur quoi se basent les groupes violents. Aucune véritable réponse à l’extrême droite n’est à attendre de leur part. Nous avons à construire nous-mêmes ce relais politique. Le potentiel de lutte contre les politiques d’austérité sur le plan syndical et le plan politique est bien présent, le saisir pleinement est tout l’enjeu actuel des antifascistes et du mouvement des travailleurs en général.

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