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Tag: Vlaams Belang
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Stop au racisme. Tout ce qui nous divise, nous affaiblit
La campagne contre les sans-papiers atteint de nouveaux sommets. Le « Plan Sécurité » de la Ville d’Anvers n’est rien d’autre qu’une chasse aux sans-papiers. La police organise des razzias de porte à porte. Le Vlaams Belang a exigé une première application de l’interdiction de pénétrer dans une rue à un sans-papier accusé d’intimider la clientèle des restaurants des environs de la gare. Il s’est avéré finalement que cet homme avait protesté auprès d’un patron de restaurant où il avait travaillé au noir sans que son salaire ne lui ait été payé. Les sans-papiers sont une aubaine pour les patrons qui font un maximum de profits à leurs dépens, mais dès qu’ils se lèvent pour défendre leurs droits, ils sont expulsés.
Nikei De Pooter
L’élargissement de l’Union européenne donne lieu à quantité d’évaluations du nombre de travailleurs polonais à bon marché qui affluent dans nos régions. Selon les derniers rapports, quelque 500.000 Polonais travaillent – légalement ou non – à l’extérieur, surtout comme main-d’oeuvre bon marché pour effectuer des travaux dangereux. En Belgique, on estime à 50.000 le nombre de travailleurs sans-papiers dans le secteur de la construction, le secteur avec le plus grand pourcentage d’accidents de travail.
Depuis un certain temps, le secteur de la construction ressasse qu’il manque de bras, ce qui l’obligerait à recourir à de la main d’oeuvre étrangère. Rien n’est moins vrai. La vérité, c’est qu’on veut mettre les ouvriers du bâtiment d’ici en compétition avec les travailleurs illégaux. Concrètement, cela implique des salaires plus bas et des heures de travail plus flexibles. On connaît des cas où des travailleurs belges sur des chantiers belges ont été enregistrés comme polonais virtuels par leur entreprise via son siège polonais ! Le message du patronat est: si vous ne voulez pas travailler plus longtemps et plus durement pour un salaire plus bas, il y a des milliers de travailleurs polonais illégaux qui sont prêts à vous remplacer. La seule réponse des partis traditionnels et du Vlaams Belang, c’est le racisme. De cette façon, ils culpabilisent les immigrés, ils montent les travailleurs belges et immigrés les uns contre les autres et ils détournent l’attention de ceux qui tirent les marrons du feu: les patrons.
Cette tendance n’est pourtant pas irr.ésistible comme le patronat, les médias et le gouvernement voudraient nous le faire croire. Si les syndicats en Europe unissaient leurs forces dans un plan d’action pour un salaire minimum en Europe – avec des actions nationales et européennes, des grèves et si nécessaire des grèves générales – on pourrait mettre le holà à la pression, à la baisse sur les salaires et les conditions de travail. Il faut lutter pour un nivèlement par le haut des salaires et des conditions de travail en Europe, et non par le bas, comme c’est le cas aujourd’hui. Mais ça signifierait une collision frontale avec le projet actuel de l’Union européenne et ses dirigeants politiques.
Le MAS/LSP mène depuis des années – notamment avec sa campagne antifasciste Blokbuster – une lutte conséquente contre le racisme et l’extrême-droite. Dans nos campagnes, nous avons toujours mis l’accent sur l’unité d’intérêt et sur la nécessité d’une lutte unifiée des travailleurs belges et immigrés. Nous exigeons que les immigrés aient les mêmes droits et les mêmes salaires que les travailleurs du pays d’accueil. Avec le CIO, notre organisation internationale, nous luttons aussi en Europe de l’Est et dans le monde néo-colonial contre les multinationales et la soif de profits du patronat. Si vous voulez participer à cette lutte, n’hésitez pas à nous contacter.
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En avant la répression à Anvers. La mégacoalition court derrière le VB
Ce qu’il ne faut pas faire pour combattre le VB
Plus d’argent pour la police et les caméras de surveillance sur les lieux de déversage clandestin d’immondices, “superamendes” pour leurs auteurs, contrôles porte-à-porte des illégaux et expulsions directes, main lourde contre les incivilités (même si elles proviennent le plus souvent de la pauvreté et de la régression sociale), nomination d’un “coordinateur de la sécurité” pour organiser la répression le plus efficacement possible, commissariats de police mobiles, bannissement de certains lieux publics pour les auteurs d’incivilités,… Comme cerise sur le gâteau, nous citons littéralement: “Pour les enfants avec un statut de séjour précaire comme les enfants des pays balkaniques, l’approche d’aide sociale individualisée et quelque peu laxiste s’est heurtée tout doucement à ses limites. Les droits fondamentaux de ces enfants doivent être encore plus respectés que maintenant, mais une politique de retour au pays est parfaitement envisageable dans le cadre de cette même éthique des droits de l’homme”
Jeroen Weyn
Cette énumération ne provient pas d’une brochure du VB sur la sécurité, mais des projets de la Ville d’Anvers. La coalition arc-en-ciel (SP.a, VLD, CD&V et Groen!) y cherche désespérément depuis des années le moyen de stopper la croissance électorale du VB et de restaurer sa crédibilité. A défaut de contenu, cette coalition de bric et de broc se limite à peaufiner son image. Le bourgmestre Patrick Janssens a annoncé avec le tapage médiatique qui s’impose qu’on allait s’occuper sérieusement des quartiers à problèmes d’Anvers et que la qualité de la vie et la lutte contre les “incivilités” deviendraient des priorités politiques.
Dans le “Plan Sécurité” de la Ville, on a dessiné les lignes de force pour une reprise en main de 10 quartiers. L’idée de base est toujours la même: on extrait les zones à forte “concentration d’incivilités” et on y donne libre cours à toute une batterie de mesures répressives. On ne parle pas de résoudre les problèmes sociaux, seulement d’en combattre les symptômes le plus efficacement possible. Le résultat est prévisible: s’il y a un effet, c’est que le quartier “revit” comme on dit. Le prix des loyers augmente, les familles pauvres doivent déménager pour laisser la place aux familles à deux revenus plus aisées que toutes les villes s’arrachent. On ne résout pas les problèmes sociaux, on les déplace.
Plutôt que de s’en prendre au chômage (17%) et au manque de logements (plus d’un an d’attente pour un logement social), la Ville préfère investir l’argent du Fonds des Communes, qui devait succéder au Fonds d’Impulsion sociale, dans l’extension du corps de police (qui est maintenant le plus imposant de Flandre même en termes relatifs).
Le 18 mai 2005, on a encore franchi une étape supplémentaire. Dans le nouveau règlement de police qui a été voté par le Conseil communal, on a introduit la possibilité d’une interdiction de rue. Janssens dit que le but est d’éliminer les résidus de prostitution autour de la De Coninckplein (où la Ville a ouvert sa nouvelle bibliothèque il y a peu). Mais la mesure peut tout aussi bien être appliquée aux jeunes qui traînent en rue (ou à qui que ce soit d’autre).
La proposition a été votée par 47 voix contre 4. Seuls les conseillers communaux de Groen! ont voté contre. Mais les échevins de Groen! ont forcément voté pour vu que le Collège doit prendre ses décisions à l’unanimité. Une fois n’est pas coutume, le Vlaams Belang a voté pour. Mais le VB trouve que ces mesures sont trop timides (le parti est pour une interdiction de quartier de 6 mois sans possibilité d’appel).
Faute de solution aux problèmes, on voit que la méga-coalition passe à l’application d’une version édulcorée de la politique du VB en espérant regagner des voix. La lutte contre les incivilités est certes une priorité, mais cela doit se faire d’une tout autre façon. Cela doit aller de pair avec la lutte contre la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie dans la ville.
Tout d’abord, il faut s’en prendre au chômage. 17% des Anversois sont sans emploi et dans les “quartiers à problèmes” ce pourcentage est bien plus élevé. Celui qui n’a pas la perspective d’un revenu décent tombe facilement dans la petite criminalité. Les jeunes de ces quartiers n’ont le plus souvent aucune perspective de trouver un emploi. On ne peut pas leur offrir à tous des emplois-bidon.
Le Plan Sécurité de la Ville reconnaît que: “Les problèmes familiaux ou individuels peuvent donner lieu à des problèmes de quartier et stimuler des sentiments d’incertitude et d’insécurité”. Ils font référence au chômage, à la pauvreté et à l’isolement social.
Il faut aussi investir dans des logements sociaux plus nombreux et de meilleure qualité de telle sorte que nul ne doive consacrer plus de 20% de son revenu au logement. Les 4000 logements sociaux “promis” ne suffisent absolument pas à résoudre le problème des listes d’attente de plus d’un an. Le logement doit rester un service sans intervention des investisseurs privés (avides de profit). L’échevin CD&V Van Peel a pourtant annoncé qu’il s’opposait à la construction de ne fût-ce qu’un seul logement social.
Des sacs-poubelles gratuits et des collectes de déchets plus fréquentes permettraient d’en finir avec le déversage clandestin à Anvers.
Si malgré tout cela, il faut encore de la répression pour maintenir l’ordre, cela doit se faire avec une police organisée démocratiquement qui rende directement des comptes aux habitants du quartier.
Pour mettre ces revendications en pratique, il faut une alternative politique à Anvers. Un parti qui se base sur les travilleurs, les jeunes, les chômeurs, etc… et qui puisse défendre leurs intérêts contre la politique de droite de la Ville.
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Il faut un syndicalisme de combat. Ainsi qu’un véritable parti des travailleurs
Les politiciens préparent une nouvelle vague d’assainissements…
Le patronat a préparé une grande offensive depuis plusieurs mois. Il veut diminuer ses impôts, en finir avec les prépensions, nous faire travailler plus longtemps pour le même salaire et privatiser les services publics. Toute la panoplie de la propagande a tourné à plein régime pour préparer le terrain. Mais qu’apparaît-il à la fin de cette année politique? Les différents gouvernements n’ont pas réussi à faire avaler ce programme à la population. A la moindre menace d’actions ou de grèves, patrons et gouvernements battent en retraite. Cela démontre la force potentielle des travailleurs pour défendre leurs intérêts. Une force potentielle que le patronat s’efforce de rendre inoffensive. Par un flot continu de désinformation, de chantage et d’intimidation, par l’achat de "leaders" du mouvement ouvrier,…
Bart Vandersteene
Il faut donc s’attendre à une nouvelle offensive pendant l’été et à l’automne. Et celle-ci se prépare déjà dans les médias. Récemment, Alain Destexhe (MR), avait présenté un sombre diagnostic de la situation en Wallonie, relayé maintenant par les déclarations faites à la presse de plusieurs professeurs d’universités. Ainsi, l’on peut maintenant lire que le revenu moyen des Wallons est supérieur de 2% à la moyenne européenne, alors que la richesse produite par habitant est inférieure à cette moyenne de 22,7%. Solution esquissée ? Une plus grande flexibilité des horaires et une politique plus ferme pour remettre au travail les demandeurs d’emploi. Il est également proposé de diminuer plus encore les salaires wallons, pourtant déjà inférieurs de 4% aux salaires flamands, et ce afin de rendre la Wallonie plus attractive. Pour lutter contre la misère, on va donc l’accroître…
Ces propositions d’idéologues bourgeois sont bien entendu chaudement approuvées par le MR et le patronat, ce qui n’est que peu surprenant, mais le silence du PS à cette occasion est tout simplement scandaleux, et démontre, s’il le fallait encore, qu’entre le patronat et les travailleurs, le PS a clairement choisi le camp de l’égoïsme et de l’exploitation.
Les attaques se préparent aussi au Nord du pays. Le VLD et le Vlaams Belang, les plus chauds défenseurs des intérêts patronaux, accompagnés du SP.a et du CD&V, les deux partis flamands qui sont les plus liés au mouvement ouvrier, partagent cette logique selon laquelle le marché doit prendre plus d’importance dans tous les domaines. C’est soumettre la société tout entière à la soif de profits d’une petite minorité.
Face à ces futures attaques, plus que jamais, ce dont nous avons besoin, c’est d’un syndicalisme de combat qui argumente clairement vis-à-vis des membres et qui organise efficacement la lutte. Mais cela ne suffit pas. Il nous faut aussi un parti qui puisse relayer ces revendications sur le terrain politique. La discussion doit démarrer au sein des syndicats sur la question de savoir si on peut oui ou non continuer à soutenir indéfiniment des partis et des candidats qui agissent contre nos intérêts.
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Bruxelles-Hal-Vilvorde. Fin de la crise politique ou début d’une guerre de positions?
Bruxelles-Hal-Vilvorde
Beaucoup de gens ont été soulagés quand la fin (temporaire) de la saga de BHV fut annoncée. Le soutien parmi la population pour les manœuvres du gouvernement flamand était quasi nul. Du côté francophone, ce soutien était mobilisé en invoquant la peur de la scission de la sécurité sociale et même de la Belgique.
Anja Deschoemacker
Tous les partis flamands sont devenus des partis flamingants
Le CD&V sait très bien qu’une communauté ne peut pas unilatéralement imposer sa volonté à l’autre. Pourquoi s’est-il de lui-même compromis pour un dossier qui implique au maximum quelques dizaines de milliers de gens? Le CVP avait dans le passé une position dominante comme "parti populaire". C’était toujours un parti bourgeois, mais sa politique dans la période d’après-guerre était basée sur la collaboration de classes. Cette option n’est utilisée qu’en cas de croissance économique, et permet de lâcher des concessions à la classe ouvrière mais seulement si la bourgeoisie y est elle-même préparée.
A ce jour, aucune des deux conditions n’est remplie. Le dirigeant CSC Cortebeeckx a reproché publiquement au CD&V et au SP.a leur néolibéralisme et leur populisme. De plus, la bourgeoisie voudrait aujourd’hui soutenir un parti plus offensif, mais elle se heurte à des traditions bien implantées : la sécurité sociale, l’index, la concertation nationale,… Le seul parti qui reste encore dans la tradition de la " paix sociale " est le PS qui continue à emballer socialement des mesures asociales. Le CD&V a construit autour de lui un nouveau bloc sur base du nationalisme flamand, suivi par tous les partis flamands.
Mauvais timing
Le forcing autour de BHV ne semblait donc pas une mauvaise idée pour le CD&V afin de regagner du terrain électoralement. Le reste des partis flamands ont voulu éviter cela en sautant dans le train avec lui. Avec la condamnation de la situation actuelle par la Cour d’Arbitrage, il semblait faisable d’arriver finalement à une victoire flamande. De plus, cela pouvait servir de rideaux de fumée pour le débat sur les fins de carrières. Mais rien ne s’est déroulé comme prévu.
L’élément le plus important dans cette situation est la détérioration de l’économie belge, avec une croissance zéro dans le premier trimestre de l’année 2005. Sous cette pression, BHV ne pouvait pas servir de paratonnerre pour les dossiers socio-économiques, mais a fait e sorte que ces dossiers soient à nouveau postposés. Cela explique l’appel de la FEB et du Palais pour en finir avec le dossier BHV. Aucun parti ne veut d’élections aujourd’hui, car elles n’offriraient que des bonus électoraux au Vlaams Belang et au PS.
Pas de scission de BHV – victoire pour les politiciens francophones?
Non. Le quasi-accord final s’est heurté à la résistance de Spirit, parti de la majorité violette. Sans leur résistance, l’accord serait passé. CD&V et NVA auraient, dans cette situation, parlé de "concessions inacceptables", mais ils l’auraient quand même vendu comme une " demi-victoire ".
Aujourd’hui, le gouvernement flamand a mis en oeuvre une liste de " concessions inacceptables " : l’élargissement de Bruxelles, l’octroi de compétences pour la communauté française sur le terrain flamand, retirer la circulaire Peeters, etc. Cela promet pour les prochaines négociations sur une nouvelle réforme de l’état!
Lutter contre la régression sociale
Des services dans la langue maternelle sont nécessaires afin de pouvoir participer à la société. Dans certains cas, l’absence de ceux-ci peut mettre en danger de mort les personnes concernées. Les deux groupes linguistiques de Bruxelles et des environs subissent dans ce climat tendu toutes sortes de harcèlements. On a beau dire que les francophones doivent s’adapter dans les localités où ils vivent, mais Bruxelles s’étend inexorablement. Cette réalité connue ne va pas changer.
Les attaques sociales dans Bruxelles et ses alentours doivent être stoppées. Mais cela ne concerne en rien la langue, c’est un problème d’augmentation des loyers, d’achat de maisons et de terrains à bâtir. Ce problème ne peut être résolu qu’avec un programme massif de construction de logement sociaux. Les investissements du gouvernement flamand, stipulant que seuls les Flamands ont droit aux logements sociaux, ne sont manifestement pas assez efficaces pour résoudre le problème, mais en plus ils sont discriminatoires pour les francophones qui travaillent à Bruxelles et qui cherchent un logement dans les environs.
La politique de construction belge est totalement contrôlée par quelque grandes sociétés privées qui ne s’intéressent qu’aux profits. Il est évident que l’on peut faire plus de profits avec des lofts chics et des villas cossues qu’avec des logements simples pour des familles à faible ou moyen revenu. Ce n’est pas l’autre groupe linguistique qui est l’ennemi, mais bien les grandes sociétés privées qui contrôlent le marché immobilier et les multiples politiciens locaux qui leurs offrent leurs services.
Les travailleurs et jeunes flamands, wallons et bruxellois ont besoin d’unité dans la lutte contre le démantèlement social
BHV n’a pas été scindé. Mais la pression pour une politique encore plus néo-libérale s’accentuera en Wallonie. La régression sociale qui en découlera dans la région ouvrira ensuite la voie à un nouveau tour de vis en Flandre. Depuis la communautarisation, l’enseignement dans les deux parties du pays a été victime d’assainissement : aucune lutte n’a été depuis lors assez massive pour arrêter le démantèlement. L’unité dans la lutte est absolument nécessaire.
Il est positif qu’un front commun national se développe- FGTB, CSC et PS – pour éviter qu’un éventuel refinancement de la sécurité sociale ne se fasse à travers la TVA, une mesure totalement anti-sociale. Mais une Cotisation Sociale Généralisée (CSG) ne serait qu’un recul négocié.
Le poids de la force potentielle de la classe ouvrière belge, une des plus organisées dans le monde, pèse sur toutes les décisions. Si ce poids n’est utilisé que de façon passive, il ne servira qu’à emballer “socialement” la régression avec une mesure comme la CSG.
S’il est utilisé activement, cela empêcherait des réformes structurelles. Le maintien de la sécurité sociale telle qu’elle est aujourd’hui – un système de droits acquis, basé sur la solidarité dans la classe ouvrière- est mieux que la CSG. La lutte unifiée de la classe ouvrière peut stopper la régression, pourvu qu’il y ait un plan d’action, une stratégie et une mobilisation digne de ce nom.
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France. Le NON à la Constitution européenne dynamite la gauche
A l’heure où paraît cet article, nous ne connaissons pas encore les résultats des référendums organisés en France et aux Pays-Bas sur la Constitution européenne. Par contre, en Belgique, une chose est certaine : 100% des Belges n’auront pas été consultés !
Jean Peltier
Il a été un moment question d’organiser en Belgique aussi une consultation populaire sur le sujet. Mais l’opposition des partis socialistes et chrétiens a enterré le projet. Motifs officiels : le seul parti parlementaire opposé au projet de Constitution européenne étant le Vlaams Belang, il ne serait pas indiqué de lui offrir une tribune d’expression « grand format » à l’occasion d’un référendum et il serait dangereux, en plus, de développer de nouvelles tensions communautaires à cette occasion. Au nom d’un antifascisme de pacotille et de la défense de l’unité du pays, on a donc décidé en haut lieu de faire ratifier ce projet à la sauvette par le Parlement fédéral puis les parlements régionaux. Et, pour ne prendre aucun risque, la « grande campagne d’information populaire » annoncée en contrepartie de l’absence de référendum a été enterrée avant même d’être lancée…
La vraie raison pour la non-organisation d’un référendum est bien sûr ailleurs : c’est la peur que, comme en France, l’opposition à cette Constitution soit beaucoup plus forte que prévu et qu’elle provoque de grosses tensions au sein des partis, particulièrement au sein du PS et des Verts, et qu’elle creuse encore un peu plus le fossé entre la FGTB, où l’opposition à la Constitution est forte, et le PS et le SP.a.
De son point de vue, Di Rupo a raison de se méfier des remous qu’un véritable débat sur cette Constitution pourrait provoquer dans son parti et dans la gauche belge quand on voit ce qui se passe chez nos voisins. C’est une véritable fracture qui s’est développée au sein de la gauche française. Les directions du Parti Socialiste et des Verts, ainsi que le syndicat CFDT, se sont ralliés sans le moindre état d’âme au libéralisme. Elles mènent activement campagne pour le Oui à la Constitution, aux côtés des partis de droite et du patronat et avec l’appui d’un bombardement médiatique rarement vu.
Mais, malgré cela, elles se retrouvent aujourd’hui minoritaires au sein de l’électorat de gauche sur cette position. Car beaucoup de travailleurs et de jeunes ont vu l’occasion de transformer ce référendum en « raffarindum » et entendent bien se saisir de l’occasion qui leur est donnée pour dire à la fois « Non à Raffarin » et « Non à la Constitution ». Les dirigeants de droite et de gauche ont beau hurler que ces deux « non » n’ont rien à voir, de moins en moins de gens les croient. Car la politique de Raffarin – détricotage des 35 heures, attaques contre la Sécurité sociale, privatisations en cours à la Poste et dans les services publics de l’électricité et du gaz (EDF-GDF), suppression du lundi de congé de Pentecôte,… – n’est que l’application en France de la politique que la Commission européenne préconise et que la Constitution renforcerait.
S’appuyant sur ce rejet populaire de la politique libérale du gouvernement, une alliance pour un « Non de gauche » s’est développée au cours de la campagne entre le Parti Communiste, les courants de gauche dans le PS et les Verts, une partie de l’extrême-gauche (la LCR), ATTAC, des syndicats de travailleurs (CGT et SUD), de paysans (Confédération Paysanne) et d’étudiants (UNEF) et quantité d’autres mouvements et associations. Les porte-parole de ce « Non de gauche » n’ont pas une perspective de rupture avec le capitalisme ni même avec l’Union de la Gauche qu’ils veulent simplement réorienter un peu plus à gauche que sous l’ère Jospin. Mais ces fractures dans la gauche politique et sociale et surtout l’ampleur de la mobilisation militante pour le Non montrent – quel que soit le résultat final du référendum – le potentiel énorme qui existe pour la formation d’un nouveau parti qui défendrait clairement les intérêts des travailleurs et se placerait en rupture avec les exigences du capitalisme. Le drame est qu’il n’y a actuellement que très peu de forces militantes qui mettent clairement en avant cette perspective.
Pour une critique de la Constitution européenne, voir l’article« Une camisole de force ultra-libérale »
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EGA est menacé à GAND
La manifestation anti-nsv en décembre l’a déjà montré : Etudiants de gauche Actifs à Gand restent forts ! Apparemment ce n’est pas la vision du rectorat. Depuis le jour où nous avons pu mobiliser 1500 étudiants dans la lutte contre le racisme et la politique antisociale du gouvernement et de ceux qui l’ appliquent sur les universités, la répression contre EGA a augmenté.
Boris Van Acker
L’université de Gand augmente la pression sur les Etudiants de Gauche La lutte contre EGA est menée au sein du PFK (Organisation philosophique et politique ), une maison de discussions sans but, dans laquelle chaque organisation politique étudiante doit être reconnue si elle veut avoir les droits d’une organisation étudiante sur le campus. Cela signifie concrètement pour pouvoir organiser des activités dans les bâtiments de l’université, recevoir des subsides, …
Le PFK n’est en fait rien de plus qu’un levier pour les bureaucrates de droite qui après leurs études ambitionnent un poste dans les partis au pouvoir. Si une organisation étudiante autant active politiquement que EGA a également un siège dans cette organisation et a réussi à toucher des couches plus larges d’étudiants avec ses idées, cela crée des frustrations parmi ces pseudos intellectuels néo-libéraux.
Ils ont lancé une première attaque durant cette année académique, il y a deux mois, juste après la manifestation anti-nsv. A ce moment le KVHV (Fédération des étudiants catholiques flamands du supérieur) lançait une proposition de changement de statuts, où il était mis qu’ « une organisation faisant parti du PFK ne peut pas empêcher les activités d’une autre organisation faisant également parti du PFK »
Deux semaines après un de leur meeting, ces mêmes étudiants ont accusé ALS (EGA en Flandre) d’avoir empêcher physiquement leur “débat pluraliste” d’avoir lieu.
En réalité, ce “débat pluraliste” n’était rien d’autre qu’un meeting avec comme orateur principal, une grande figure du Vlaams Belang: Van Hecke. D’un débat, on ne pouvait pas parler, parce que l’autre orateur, originellement prévu, n’avait pas été prévenu par les étudiants du KVHV qu’il devait s’exprimer aux côtés d’un militant d’extrême droite, et lorsqu’il s’en est rendu compte, il a refusé d’ y participer.
EGA/ALS a toujours défendu que les gens du Vlaams Belhang (ou d’ une autre organisation d’extrême droite) ne peuvent pas avoir le droit à une tribune dans les universités. En ce sens, nous avons appelé à une action de blocage.Nous avons mobilisé en une journée une centaine d’anti-racistes capables d’empêcher l’accès au meeting.
“Contre le terrorisme de gauche”, il fallait réagir, et pour ce faire, il fallait changer les statuts, ce qui ne signifie, en realité, rien d’autre que de limiter les libertés démocratiques des organisations étudiantes.
Il y eût un premier vote au sein du PFK qui a rejeté le changement des statuts à faible majorité. Néanmoins, la proposition fut reportée à nouveau à l’ordre du jour de la reunion suivante. Cette fois là, les grandes figures de droite présentent sur l’université ont été mobilisées afin de faire pression et faire passer la motion. Ainsi, Dominique Van Acken, chef de la direction des bâtiments et Nicolas Courant, chef des activités etudiantes, sont venus dans le seul but d’attaquer notre organisation. Mais une fois de plus, la motion fut rejetée.
“Toujours continuer la lutte contre l’extrême gauche”, telle est la devise des partis droitiers. Ainsi, le 09/03, ALS s’est vu recevoir une invitation à la reunion du PFK pour mardi prochain, avec à l’ordre du jour une proposition remarquable. Le CDS (les étudiants chértiens démocrates) et le LVSV (étudiants libéraux), ont proposé une motion de méfiance contre ALS. Si cette motion est votée, ça signifie pour EGA/ALS, la perte de leur reconnaissance sur l’université.
ALS/EGA est accusé de plusieurs “crimes”:
Le non respect de la déclaration universelle des droits de l’homme, le non respect de la constitution Belge, du conseil d’Europe et de la Belgique, ainsi que d’avoir sali le renom de l’ONU et celui de l’université. A côté de ces grands mots, le dossier portant ces accusations est pitoyable, dépourvu de fondement, et ne comporte aucune assise solide.
La question d’empêcher un meeting avec l’extrême droite, c’est ce qu’ils qualifient “d’atteinte à la déclaration des droits de l’homme”. A côté de ça, nous sommes accusés du terrible crime d’avoir collé en dehors des endroits prévus à cet effet, ce qui fut qualifié “d’atteinte au droit de propriété”. Enfin, nous ne respectons pas la réglementation de la sécurité, parceque nous organisons des stands.
Tout cela n’est guère convaincant, mais nous ne pouvons accepter ces tentatives visant à museler la gauche. L’argumentation prétextant qu’empêcher un meeting d’extrême droite va contre la déclaration des droits de l’homme est facilement démontable. En effet, cette déclaration inscrit que la libre expression n’est pas absolue, si ce droit est utilisé dans le seul but d’aller à l’encontre des droits d’autrui.
Hors, le meeting, comme expliqué ci dessus, n’était que la permission de la propagande d’un parti condamné pour racisme et insitation systématique à la haine et à l’intolérance.
Selon les principes de Nuremberg, il en va du devoir de chacun de protester contre l’atteinte aux droits d’autrui. Cette action de protestaion était de notre devoir.
En ce qui concerne les autres accusations, c’est de la rigolade, un approfondissement de la contre argumentation n’est donc pas necessaire. Peut être seulement ceci: le travail d’EGA est plus large que seulement limité au nombres de ses membres. Nous travaillons avec d’autres organisations, et comptons une périphérie enorme de sympathisants. La force de nos campagnes est donc portée par de nombreuses personnes, c’est pourquoi nous n’avons pas toujours un contrôle sur l’utilisation de notre matériel (par conséquent, du collage sauvage de nos affiches). Il est donc en ce sens absurde de nous en faire porter la responsabilité.
Il parait alors évident que ces attaques contre EGA ne sont pas contre nos attitudes, mais bien contre nos idées. Les critiques exprimées par EGA contre la politique antisociale que mènent le gouvernement et la direction de l’université, sont soutenues par beaucoup d’étudiants. L’idée que l’on puisse développer une certaine conscience politique chez les étudiants sur le neolibéralisme, la privatisation de l’enseignement, la récupération de nos acquis sur l’université, la croissance de l’extrême droite nourrie par ces attaques, … en effraient beaucoup.
Cette tentative d’empêcher la diffusion de nos idées auprès des étudiants ne nous empêchera pas de continuer à le faire. Nous allons continuer, comme nous l’avons toujours fait, la lutte contre les attaques sur nos acquis démocratiques (eux mêmes obtenus par des luttes antérieures) .
L’enseignement doit garantir une éducation et une vie sur l’université, où tout le monde à le droit et la possibilité de se forger un esprit critique et de lutter librement pour la démocratisation de l’enseignement et l’ensemble de la société.
Détruire toute opposition, c’est aller dans le sens inverse. Nous voulons mettre clairement en avant qu’EGA/ALS n’est pas un cercle qui se laisse écraser, nous jouons un rôle dirigeant dans la lutte pour un enseignement démocratique et contre le racisme, nous sommes vus par beaucoup d’étudiants comme un instrument pour défendre leurs revendications. Faire taire EGA signifie une atteinte à nos acquis democratiques sur l’université.
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70 millions d’euros pour les victimes du tsunami. 250 millions d’euros pour les patrons. Sur la solidarité et la cupidité
70 millions d’euros pour les victimes du tsunami
250 millions d’euros pour les patronsLa vie sourit décidément aux impudents et aux rapaces. Pendant que toute la Belgique se mobilise pour rassembler 70 millions € pour les victimes du tsunami, plus du triple de ce montant, soit 250 millions €, disparaît dans les poches du patronat… parce que les entreprises seraient dans une mauvaise passe! Pourtant, des chiffres récents publiés par Trends, un hebdomadaire flamand de droite, démontrent le contraire: en 2003, le bénéfice cumulé des 30.000 plus grandes entreprises du pays a doublé pour atteindre les 27,8 milliards €, ce qui fait environ 300.000 francs belges par habitant actif.
Eric Byl
La solidarité avec les victimes du tsunami a montré que la grande majorité de la population n’est ni individualiste, ni égoïste, ni raciste. Au contraire, la plupart compatissent avec ceux qui ont été touchés. Le pays entier s’est mobilisé: le monde des organisations non-gouvernementales, tous les médias – presse écrite, radio et télévision – le secteur public et commercial. Parmi les gens connus : des acteurs, des musiciens et des sportifs. Il y a eu surtout 1.600 initiatives locales de personnes comme vous et moi. Tous ensemble, nous avons récolté le montant le plus important connu à ce jour. Mais nul n’ignore qu’il en faudra bien davantage pour satisfaire l’ensemble des besoins.
Les politiciens, qui doivent se faire réélire, en tiennent compte. Même le Vlaams Belang a, une fois n’est pas coutume, eu la sagesse de laisser tomber son slogan “Notre peuple d’abord !”. Les provocateurs de la NV-A ont laissé au garage les camions qu’ils avaient loués pour protester contre la solidarité entre le Nord et le Sud du pays. Les politiciens ont compris qu’il valait mieux suivre le courant. Le gouvernement a donné environ 30 millions € de nos impôts pour marquer sa solidarité. Les politiciens ont pris des appels dans les call-centers à l’occasion des grandes émissions communes de l’action 12-12 de la RTBF, de RTL-TVI, de TV1 et de VTM. Tous les partis “démocratiques” ont appelé leurs militants à verser de l’argent sur le compte bancaire 12-12. Seul le Vlaams Belang a d’abord refusé de contribuer au consortium des ONG à cause de l’organisation «communiste» Oxfam/Solidarité, mais il a dû finalement revoir sa position.
Pour les patrons belges, qui ne doivent pas se faire élire, il y a des limites à la solidarité mais pas à l’avidité. Pour la forme, la FEB a appelé ses membres à verser de l’argent sur le compte 12-12, mais, en même temps, l’organisation patronale a demandé de multiples compensations dans le cadre de l’Accord interprofessionnel. Le patronat belge juge que si on sait dépenser autant pour la solidarité, on n’a pas besoin d’augmentation de salaire et on peut travailler un peu plus longtemps. Les patrons comptaient sur un montant de 360 millions €, soit 5 fois le montant des fonds récoltés en faveur des victimes du tsunami. Même le gouvernement violet a compris que c’était immoral. Il a finalement décidé de n’offrir «que» 250 millions € aux entreprises.
La grande majorité de la population de notre pays est très solidaire. Les égoïstes et les individualistes ne forment qu’une très petite minorité. Tant que cette minorité et ses représentants politiques contrôlent la société, la solidarité des uns devra s’incliner devant l’avidité des autres, quel que soit le prix à payer en termes de vies humaines et de pauvreté.
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Contre le Vlaams Belang! Pour une alternative socialiste!
LA QUESTION d’une stratégie efficace contre le Vlaams Belang revient dans toutes les discussions. Faut-il donner raison au cynisme de la presse traditionnelle? Est-ce qu’on a vraiment tout essayé en vain? Selon nous: non. L’élaboration d’une stratégie est une question sérieuse où il faut tenir compte à la fois du score électoral du Vlaams Belang et du noyau dur fasciste qui dirige ce parti.
Geert Cool
Pour lutter contre un parti qui progresse à partir du mécontentement d’une partie de la population envers la politique antisociale de l’establishment, on ne peut pas s’en remettre à cet establishment. Crier victoire après une décision de justice ou après des déclarations de politiciens sur la dotation des partis ne mène à rien. Nous devons convaincre les électeurs du Blok que ce parti n’a pas de solutions à leurs problèmes. Edulcorer notre discours pour gagner des partisans dans l’establishment n’a non seulement aucun sens, mais est contreproductif.
Bien au contraire, nous devons construire une force qui s’oppose au système, non seulement en paroles, mais qui est aussi prête à l’affronter lors de campagnes concrètes.
Nous devons tirer les leçons des défaites de l’extrême-droite en Europe. L’Italie en 1994, la France en 1995, récemment l’Autriche – où l’extrême-droite a subi des – défaites électorales après les protestations de masse contre la politique néolibérale.
En Italie, à la fin 1994, des centaines de milliers de travailleurs ont manifesté contre les plans de retraite du premier gouvernement Berlusconi. Le mouvement fondait son espoir sur la gauche politique pour mettre fin à la politique antisociale. La base sociale du gouvernement de droite (auquel participaient aussi l’Alliance Nationale “postfasciste” et la Ligue du Nord) était totalement sapée et le gouvernement est tombé. Berlusconi et Cie ne sont revenus au pouvoir qu’après quelques années. En fin de compte, cela n’a été possible que grâce à la politique tout aussi néolibérale de la coalition de “l’Olivier” de centre-gauche.
En Autriche, le FPÖ a perdu le soutien de la population après la grève quasi générale de l’an dernier. Alors qu’après sa première participation au gouvernement, le FPÖ avait même vu son score augmenter. Ce qui contredit l’idée que la participation au pouvoir leur coûterait de toute façon des voix.
Ces exemples montrent qu’une stratégie antifasciste doit reposer sur la résistance active contre la politique antisociale. La croissance de la pauvreté, mais aussi la crainte des gens relativement plus aisés de voir chuter leur niveau de vie, mènent à un sentiment d’insécurité sociale et font douter de l’avenir. Tant que la résistance à tout cela ne parvient pas à s’exprimer activement dans des mobilisations et à s’organiser dans une formation politique ouvrière, elle continuera à s’exprimer passivement par un vote de protestation pour le Vlaams Belang.
Nous appelons tous les jeunes et les travailleurs qui veulent combattre l’extrême-droite à commencer la lutte dans les quartiers, les écoles, les entreprises, les universités,… C’est là qu’on doit construire la résistance active à la politique actuelle. Une bonne façon de le faire, c’est de participer à la campagne pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi du 19 mars.
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Une solidarité qui en dit long…
En Belgique également, les organisations humanitaires ont vu une forte croissance des dons. Au 4 janvier, un montant record de 7,2 millions d’euros avait été récolté. Beaucoup de jeunes et d’adultes prennent des initiatives pour aider la population en Asie. Cette solidarité massive réfute bien des préjugés, et notamment l’idée que le Flamand est un "égoïste raciste". Pour certains commentateurs, ce serait là la raison principale de la croissance du Vlaams Belang. Ils "oublient" la politique antisociale d’attaques notre pouvoir d’achat, les conditions de travail et les services publics et qui crée le terreau favorable à la montée de l’extrême-droite. Cette politique est imposée par le gouvernement et le patronat et pas par les immigrés qui sont utilisés comme boucs émissaires par le Vlaams Belang.
Cette solidarité est également une gifle pour le Vlaams Belang lui-même. Ce parti est opposé à toute aide qui n’est pas destinée à "notre propre peuple d’abord". Le VB a parodié la campagne 11.11.11 en la nommant Zelf.Zelf.Zelf (jeux de mot cynique : en néerlandais, 11 se dit elf tandis que zelf signifie soi-même). Une semaine après la catastrophe humanitaire en Asie qui a fait 150.000 victimes et qui domine l’actualité mondiale depuis des jours, le Vlaams Belang n’a pas encore fait le moindre commentaire sur son site web qui est pourtant mis à jour quotidiennement. Il méprise la solidarité entre les travailleurs du monde et espère juste qu’elle se dissipera rapidement.
Crise économique : l’autre tsunami
Le MAS pense que les organisations humanitaires comme Médecins Sans Frontières, 11.11.11,… peuvent apporter une aide directe à court terme mais que nous devons chercher plus loin. Comment pouvons-nous apporter une solution définitive aux conflits, aux guerres, à la misère,…. au niveau mondial ? Quel sens cela a-t-il de colmater une brèche quelque part si deux ou trois nouvelles brèches s’ouvrent quelques kilomètres plus loin à cause de la crise et de l’instabilité du capitalisme ?
Selon les chiffres des Nations-Unies, la moitié de la population mondiale vit officiellement dans la pauvreté. Une partie importante de cette population pauvre vivait dans la région touchée par le raz-de-marée. Chaque jour dans le monde, 30.000 enfants meurent de faim et de maladies guérissables. Ceci n’est possible que parce que des richesses d’une importance jamais vue auparavant sur cette planète ne sont pas utilisées pour satisfaire les besoins de tous. Le système capitaliste et les politiciens qui le servent sont responsables chaque semaine d’un tsunami silencieux à l‘égard des enfants de la planète. Avec une petite partie des fortunes accumulées par les plus riches – ou avec ce que Bush dépense en un mois pour l’occupation de l’Irak – ces enfants ne devraient plus mourir et leurs parents pourraient mener une vie décente.
C’est ce bas niveau de vie qui est responsable de l’instabilité, des conflits et des guerres. De plus, ces pays à bas salaires sont utilisés comme arguments auprès des travailleurs d’ici sous la forme de menace de "délocalisation" des entreprises. Le capitalisme exploite plus durement la classe ouvrière et les opprimés tant en Occident que dans les pays sous-développés. Les problèmes là-bas sont liés aux problèmes ici.
Il est écoeurant de voir aujourd’hui les dirigeants du monde occidental se gargariser d’un "moratoire" du remboursement de la dette de ces pays. Cela fait des années que ces pays sont contraints par des institutions capitalistes comme le FMI de casser leur production locale et d’ouvrir leur économie pour satisfaire la soif de profit des multinationales. Ce n’est qu’à ces conditions que ces pays se sont vus octroyer des prêts… qui les ont fait crouler sous le poids de montagnes de dette. La somme que l’Indonésie doit payer aux institutions financières occidentales pour les intérêts de sa dette pour cette seule année – 3 milliards de dollars – dépasse de loin toute l’aide qui a été récoltée jusqu’à présent dans le monde pour l’Asie du Sud-Est (2 milliards de dollars).
Il existe un danger qu’un report temporaire du payement de la dette conduise à une plus grande soumission au FMI et aux grandes puissances occidentales. Ce qui est nécessaire c’est une suppression totale et inconditionnelle de cette dette. Au lieu de payer des intérêts aux riches régimes occidentaux, on pourrait libérer cet argent pour les besoins de la majorité de la population. La question de la suppression des dettes doit être liée à la question du contrôle de l’utilisation de ces moyens.
Il faut mettre un terme au pillage des richesses des pays sous-développés dont sont responsables les élites capitalistes aussi bien d’ici que de là-bas. Ces richesses doivent être utilisées pour pourvoir les populations en logements corrects, en salaires décents, en soins de santé, mais également en système d’alarme face à des catastrophes naturelles comme le tsunami que l’on vient de connaître. Cela n’est cependant pas possible sous un système qui fait passer les profits de quelques-uns avant les besoins de la majorité.