Tag: Unité à gauche

  • Bruxelles. « Un front de Résistance à l’austérité? »

    Le Garcia Lorca, Alternatives à Bruxelles & Gauches Communes organisent un débat sur le thème : « Un front de Résistance à l’austérité? »

    La FGTB de Charleroi – Sud Hainaut a lancé un appel à un rassemblement à la gauche du Ps et d’Ecolo basé sur un programme d’urgence anticapitaliste. Pour le 25 mai, les partis traditionnels ne nous offrent qu’un choix entre une austérité brutale et rapide et une austérité graduelle et accompagnée. Qu’importe l’exacte composition des prochains gouvernements, ils lanceront une offensive contre les droits et les acquis de la majorité de la population, à tous les niveaux de pouvoir. Un front de Résistance contre l’austérité avec liberté de débat et unité d’action peut-il voir le jour après les élections ? Nous avons invité l’ensemble des formations qui soutiennent et participent à l’appel de la FGTB de Charleroi pour y répondre.

    En présence de :

    – Anja Deschoemacker, 1e à la Chambre Gauches Communes, PSL

    – Roland Nyns, 7e à la Région PTB-go!, PC

    – Caroline Bertels, 3e à la Région Véga

    – Mauro Gasparini, LCR

    -Gilles Smedts, 1e à la Région Gauches Communes, PH

    – Un représentant de la LCT

    – Un représentant du PTB est également invité.

    Ouverture des portes à 18h30, débat à 20h. Il est possible de manger des sandwichs sur place

    Entrée Gratuite

    Au Garcia Lorca, 47/49 rue des Foulons – 1000 Bruxelles

    => Page facebook

    Alternatives à Bruxelles est un cadre de travail commun, initié par le PSU (Parti Socialiste Unifié (Maroc) section Belgique, la Fédération de Belgique de Izquierda Unida, la Fédération de Belgique de Refundazione Comunisti Italiani, Die Linke Bruxelles et Syriza Belgique dans le but de coordonner des actions avec d’autres collectifs progressistes de Bruxelles

    Gauches Communes sont des listes unitaires rassemblant des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnés, des allocataires sociaux et différentes composantes de la gauche qui s’opposent à l’austérité et qui sont déjà préparées à construire un relais politique large véritablement de gauche. Il y aura des listes pour la Chambre et la Région à Bruxelles. L’initiative est soutenue par le Parti Socialiste de Lutte (PSL-LSP) et le Parti Humaniste (PH-HP). www.reprenonsnoscommunes.be

  • Vers une percée électorale du PTB

    Pour la première fois en 30 ans, à nouveau des élus de gauche radicale au parlement !

    Dossier d’Eric Byl

    Les récents sondages confirment la probable percée électorale du Parti du Travail de Belgique (PTB/PvDA). Le 25 mai, il pourrait bien décrocher 5 élus ou plus au parlement fédéral, et jusque deux fois ce nombre aux parlements régionaux. Ce sera la première fois depuis 30 ans que les forces à la gauche des partis sociaux-démocrates et des verts seraient représentés au parlement.

    Comparée à leurs principaux partenaires économiques dans les pays voisins, les représentants belges du capital se plaignent de la lenteur de l’application des coupes dans les salaires et les services publics en Belgique. Cela est essentiellement dû à la force potentielle du mouvement des travailleurs, avec un taux de syndicalisation net de 60% (sans les retraités et les chômeurs). La bourgeoisie en est bien consciente. Chaque grève générale, dont la dernière en janvier 2012, a fait taire les patrons.

    Traditionnellement, l’establishment belge instrumentalise les différences nationales et religieuses afin de masquer les antagonismes de classes sociales. D’un État unitaire, la Belgique est devenue une fédération compliquée comprenant 3 régions (la Flandre, la Wallonie et Bruxelles) et 3 communautés linguistiques (néerlandophone, francophones et germanophones). Avec la crise, les conflits entre régions et communautés concernant la répartition des richesses se sont accrus. Certains patrons, politiquement représentés par la N-VA, veulent changer la structure de l’État fédéral en une structure qu’ils qualifient de confédérale. Les divergences sont nombreuses sur ce que signifie ce terme, mais il y a un accord général pour dire que le centre de gravité glisserait du niveau fédéral aux régions et communautés.

    Cette discussion – qui porte fondamentalement sur la meilleure manière de s’attaquer au mouvement des travailleurs, soit au niveau national ou d’abord dans les régions – explique pourquoi il a fallu 194 jours pour composer une coalition de 5 partis après les élections générales de 2007, et encore 541 jours après les élections de juin 2010 pour réunir une coalition de six partis. L’actuel gouvernement de coalition dirigé par Elio Di Rupo a transféré toute une série de responsabilités aux régions, mais seulement une partie des budgets correspondants, imposant par ce fait des coupes budgétaires automatiques dans les régions et les communautés. Il a également lancé un plan d’austérité de plus de 20 milliards d’euros, le plus grand de l’Histoire belge. Mais pour les patrons et leurs pantins politiques, ce n’est encore qu’un début. Après le 25 mai suivront 5 années sans élections nationales. Ils considèrent que c’est une opportunité à saisir.

    L’austérité continuelle a sapé l’autorité des partis traditionnels, particulièrement en Flandre, et cela s’est traduit par une fragmentation politique. Dans les sondages, la N-VA est maintenant à 32%, suivie par les chrétiens-démocrates du CD&V (18%), les sociaux-démocrates du SP.a (14,5%), les libéraux de l’Open-VLD (13%), les ‘‘écologistes’’ de Groen (8,5%), l’extrême-droite du Vlaams Belang (7,5%) et le PTB (3,7%). En région wallonne, le soutien aux partis traditionnels est plus grand. Le PS obtient en général entre 35 et 40%. Même s’il a participé à tous les gouvernements fédéraux depuis 1988, il a toujours été capable de jouer l’opposition dans un gouvernement dominé par les partis de droite flamands, incapable d’arrêter les attaques mais les adoucissant au moins. Cette position a été ébranlée depuis que Di Rupo est devenu Premier Ministre. Selon les sondages, le PS va perdre environ 10%, alors que le PTB réaliserait un score historique de 7% et que le Parti Populaire (droite extrême) obtiendrait un peu plus de 5%.

    Débats syndicaux

    Les dirigeants des deux principales fédérations syndicales considèrent que leurs liens avec des politiciens sociaux et chrétiens-démocrates sont cruciaux pour adoucir les effets des licenciements et des coupes sociales. Pour éviter encore plus d’attaques de la droite, ils appellent à voter pour ces partis et pour les verts. Dans la région flamande, cette politique a complètement échoué et, sans alternative de gauche, les partis populistes de droite ont été capables d’entrer en jeu. Dans la région francophone, les liens entretenus avec le Parti Socialiste en tant ‘‘qu’opposition interne’’ au gouvernement semblent plus logiques. Beaucoup de travailleurs considéraient et considèrent encore le vote PS comme la meilleure assurance contre les partis de droite flamands.

    Mais cela commence à changer. Après la grève générale de janvier 2012, la FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut, qui organise 110.000 travailleurs, a conclu qu’elle en avait assez du PS. Au premier mai suivant, elle a publiquement appelé la gauche radicale (le PTB, le PSL, la LCR et le PC, la gauche du PS et des verts, dans la mesure où elles existent encore) à se rassembler et à créer une nouvelle formation politique qui pourrait réellement refléter les revendications des travailleurs et de leurs syndicats. Plus tard la même année, le PTB/PvdA a obtenu 52 sièges aux élections communales et provinciales d’octobre, contre 13 précédemment.

    Début 2013, l’exécutif de cette régionale a invité la gauche non-parlementaire, dont le PTB/ PvdA et le PSL/LSP, à mettre en place un comité de coordination et a organisé un meeting de 400 personnes. Plus tard la même année, deux brochures ont été publiées en masse. L’une était pour une position plus combative des syndicats et remettait en question leurs liens politiques existants. Elle mettait en avant la nécessité de disposer d’un nouveau relais politique à initier par la gauche non-parlementaire avec l’aide des syndicalistes les plus combatifs. L’autre défendait un programme d’urgence économique et social autour de dix problèmes cruciaux.

    Même si la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut est à ce stade la seule à défendre cette position, des discussions similaires ont lieu dans d’autres régionales et syndicats. Cette tendance va gagner en puissance en conséquence de la résistance qui se développera contre les coupes d’austérité drastiques qui suivront dans la prochaine période. Une percée électorale placerait le PTB/PvdA et ses parlementaires fraîchement élus en position d’utiliser leur plate-forme parlementaire pour lancer un front de résistance contre l’austérité en réunissant la gauche, les syndicalistes combatifs et les travailleurs et syndicats qui ont encore une attitude prudente à ce stade. Une telle approche augmenterait la pression sur les liens entretenus entre les fédérations syndicales et les partis traditionnels, liens qui ont joué un important rôle de frein dans la lutte des travailleurs. Cela pourrait aussi poser les bases d’un nouveau parti de masse des travailleurs dans un proche avenir.

    Les origines du PTB

    Le PTB/PvdA est la continuation de TPO/AMADA (Tout le Pou

    D’autres temps… 1979, une délégation de TPO/Amada, prédécesseur du PTB/PVDA, comprenant Ludo Martens rend visite
    au Parti Communiste Chinois.

    voir aux Ouvriers/Alle Macht Aan De Arbeiders) qui a émergé dans la seconde moitié des années ‘60. Au milieu des années ‘70, TPO/AMADA disposait d’un hebdomadaire en français et en néerlandais, avait ses propres centres de Médecine pour le Peuple où des médecins, contrôlait certaines organisations de base de travailleurs qui s’étaient créées en réponse à la trahison du mouvement d’occupation des lieux de travail au début des années ‘70 et avait créé une organisation de jeunesse. TPO/AMADA adhérait à une forme brutale de stalinisme et défendait la théorie des ‘‘trois mondes’’ officielle du Parti Communiste Chinois. Il a soutenu le mouvement réactionnaire angolais Unita ainsi que les Khmers Rouges au Cambodge, entre autres. TPO/AMADA affirmait qu’il fallait quitter les syndicats officiels en faveur de comités rouges de travailleurs autonomes.

    Après la mort de Mao, TPO/AMADA voulait davantage ressembler aux partis ‘‘communistes’’ des autres pays. En 1979, il a changé de nom pour devenir le PTB/PvdA. L’approche syndicale a été adoucie et les structures du parti se sont ouvertes. Mais ce tournant a brutalement pris fin en 1989, quand le PTB/PvdA a soutenu l’écrasement du soulèvement de Tienanmen par le régime chinois et a défendu le dictateur roumain Ceaucescu. Son dirigeant historique et président de 1971 à 2008, Ludo Martens, est devenu un apologiste de Staline et du stalinisme connu pour cela dans le monde entier.

    En 2008, le PTB/PvdA a annoncé que Ludo Martens était gravement malade (il est mort en 2011). Peter Mertens est devenu le nouveau président et a initié un repositionnement du parti au congrès de ‘‘renouveau’’ de 2008. Selon Peter Mertens, ce renouveau était une question de survie politique. Selon lui, ‘‘le PTB/PvdA renonce au dogmatisme et au sectarisme, essaye de donner des solutions concrètes à des problèmes concrets, et préfère être appelé ‘‘gauche émergeante’’ plutôt que ‘‘gauche radicale’’.’’ Sur les syndicats, Peter Mertens affirmait ‘‘Pendant longtemps, nous avons été dans une voie de confrontation avec les dirigeants syndicaux. Nous leurs reprochions de faire partie de l’establishment. C’était faux.’’ Depuis, le PTB/PvdA évite toute critique publique des dirigeants syndicaux, même si beaucoup de ses membres sont parfois en conflit avec les appareils syndicaux.

    Des solutions concrètes à des problèmes concrets ?

    Le première ‘‘solution concrète’’ lancée en 2004 était celle pour des médicaments moins chers. Le PTB/PvdA a proposé un ‘‘modèle-kiwi’’, en référence à un système qu’il a découvert en Nouvelle-Zélande basé sur un appel d’offres public pour les médicaments, la sécurité sociale remboursant seulement les médicaments qui obtiennent le meilleur rapport qualité/prix. Quand le gouvernement fédéral a partiellement introduit le système, des pénuries se sont développés en particulier sur ces médicaments. Le PSL/LSP n’a jamais été favorable à cette mesure parce que l’industrie pharmaceutique va inévitablement jouer sur le système pour mettre pression sur les salaires et les conditions de travail des travailleurs du secteur. Seule la nationalisation de l’industrie pharmaceutique sous contrôle des travailleurs et des usagers peut garantir des prix abordables et un approvisionnement suffisant sans s’en prendre aux travailleurs.

    Pour endiguer la montée du chômage, le PTB/PvdA propose d’interdire les licenciements collectifs dans les entreprises rentables et d’imposer des sanctions aux patrons qui ne respectent pas cette règle. Bien sûr, le PSL/LSP soutient toute restriction légale des licenciements, les lois existantes sont insuffisantes. Cependant, si tous les moyens possibles doivent être utilisés pour défendre les travailleurs, y compris les lois et les tribunaux, ces derniers ne doivent pas être posés comme alternative à la construction d’un rapport de forces sur le terrain qui fasse appel à la solidarité des travailleurs.

    Une autre des politiques-phares du PTB/PvdA est la ‘‘taxe des millionnaires’’ de 1% de la richesse au-delà de 1 million d’euros, 2% sur des richesses de plus de 2 millions d’euros, et 3% sur plus de 3 millions, espérant lever ainsi 8,7 milliards d’euros pour l’investissement public. Sur base de l’impôt sur la fortune existant en France, le PTB/PvdA argumente que la fuite des capitaux sera limitée. Mais l’impôt français collecte 4,4 milliards d’euros par an, la moitié de l’objectif proclamé du PTB/PvdA dans une économie qui fait 5,5 fois la taille de celle de la Belgique. Une fois encore, seule la nationalisation du secteur financier et des principales entreprises sous contrôle démocratique des travailleurs et de la collectivité peut délivrer les moyens nécessaires pour s’attaquer aux besoins urgents d’investissement dans les écoles, les chemins de fer, les hôpitaux et les maisons de retraites, les logements sociaux, les bâtiments publics neutres en énergie, la protection de l’environnement, etc.

    Pour un front uni contre l’austérité

    Pour une nouvelle formation de gauche, la question des coalitions est cruciale. Aux élections communales de 2012, le PTB/PvdA a remporté 17% des voix dans le district de Borgerhout à Anvers. Il a alors rejoint une coalition avec les sociaux-démocrates, les verts et un ancien chrétien-démocrate qui siégeait comme indépendant. Peter Mertens a déclaré sur le site du PTB/PvdA : ‘‘nous n’allons pas aussi laisser Borgehout à la N-VA. Bart De Wever a choisi Anvers comme test pour sa future république indépendante de Flandre… A partir de notre programme, nous allons autant que possible aider à mettre un programme social sur la carte. C’est aussi ce que les gens qui ont voté pour nous attendent de nous.’’

    Ce n’est que récemment que le PTB/PvdA s’est fait attaquer par le politologue pro-PS Pascal Delwit (de l’ULB): ‘‘Rien n’a changé dans le contenu de ce que le PTB/PvdA met en avant, leur point de départ est toujours le Marxisme-léninisme et leur but ultime est l’État socialiste idéal sans propriété privée.’’ En réponse, Mertens a qualifié cela d’être ‘‘une absurdité grotesque. Nous ne nous basons pas sur le Marxisme-léninisme et ne sommes pas en faveur d’un système sans propriété privée. Nous sommes un parti marxiste moderne comme le SP aux Pays-Bas et Die Linke en Allemagne.’’ (De Tijd, 3 mars) Malgré nos critiques, nous reconnaissons que le PTB/PvdA sera partie intégrante du processus de réorganisation du mouvement des travailleurs.

    Nous avons une longue histoire de propositions de différentes formes de collaboration au PTB/PvdA dans l’esprit de frapper ensemble tout en marchant séparément. Le PSL/LSP et le PTB/PvdA participent au comité d’organisation mis en place par la fédération syndicale de Charleroi. La majorité des électeurs du PTB/PvdA n’ont rien à voir avec les vieilles casseroles staliniennes. Ils voient le PTB/PvdA comme le parti de Médecine pour le Peuple, qui dénonce les excès du capitalisme, et qui sonne différemment des autres partis dans les médias. Ils considèrent le PTB/PvdA comme le parti qui représente un projet de gauche dans un paysage politique dominé par la droite.

    Le PTB/PvdA a formé un bloc sous le nom de PTB-GO (Gauche d’ouverture) pour sa liste francophone et PvdA+ pour ses listes flamandes. Quelques indépendants de gauche, universitaires, artistes, etc., figurent sur ces listes, de même que quelques candidats de la LCR et du Parti Communiste. Nous avons discuté avec le PTB/PvdA de la possibilité de candidats du PSL/LSP mais ils ont été clairs : ‘‘le PSL/LSP essaie de se construire tout comme nous, c’est un problème. La LCR et le PC, qui ont des candidats sur nos listes, ont largement abandonné cette ambition. Le PSL/LSP ne va pas arrêter de distribuer des tracts et de vendre des journaux. Le PTB/PvdA a beaucoup de nouveaux membres, qui ne comprennent pas encore complètement le programme. Avec la présence du PSL/LSP, le PTB/PvdA va devoir mettre plus de temps et d’énergie à expliquer les divergences que dans sa campagne électorale.’’ Le PTB/PvdA, en d’autres termes, accepte seulement sur ses listes des individus et organisations qui ne remettent pas son programme en question. Cependant, le PSL/LSP fait campagne pour un vote Pvda+ en Flandre et PTB-GO là où ils ont une chance réelle de remporter des sièges, à Charleroi et Liège.

    A Bruxelles, le PSL/LSP va participer aux élections sous la bannière de Gauches Communes, une coalition conclue avec le petit parti radical de gauche Parti Humaniste et quelques militants de gauche indépendants. Les règles électorales permettent à différentes listes de combiner leurs résultats pour atteindre le seuil électoral. Malheureusement, le PTB/PvdA a conclu un accord similaire avec une petite liste régionaliste, Pro-Bruxelles, et une liste unitaire, Belgique Unie België, deux organisations qui sont politiquement à droite, et refuse à ce stade de faire bloc avec Gauches Communes.

    Les élections se dérouleront dans quelques semaines seulement. Le sentiment compréhensible sur la percée électorale probable de la gauche ne doit pas masquer le fait que l’austérité va se poursuivre. Ce serait très bien d’avoir des parlementaires de gauche défendant les gens ordinaires non seulement dans la rue et aux meetings, mais aussi dans les médias. Mais parallèlement, la résistance doit être construite dès maintenant.

    Après le 25 mai, le PTB/Pvda pourra utiliser sa plateforme parlementaire pour populariser l’idée d’un front de résistance contre l’austérité, avec un plan d’action de manifestations régionales, de grèves et d’occupations dans les cas de fermetures et de restructurations. Si le PTB/PvdA utilisait ses positions parlementaire à cette fin, avec d’autres, y compris nous-mêmes, un tel front de résistance pourrait devenir un instrument crucial dans la défense des travailleurs et des pauvres.

  • Elections 2014 : Renforcer quelle gauche et pour quoi faire ?

    Les élections de ce 25 mai peuvent avoir un caractère historique : pour la première fois depuis les années ’80, des élus de gauche radicale peuvent faire leur entrée aux parlements, que ce soit aux Régions ou au Fédéral. Mais attention, prévient Di Rupo : ‘‘Chaque voix qui manquera au PS est une voix qui ouvre une route à la droite’’ (1). Cette vieille rengaine est usée jusqu’à la corde, et elle a heureusement de plus en plus de mal à convaincre.

    Par Nicolas Croes, éditorial de l’édition de mai de Lutte Socialiste

    Dans une double interview accordée la même semaine au magazine flamand Knack, en compagnie de Yasmine Kherbache (SP.a, chef de l’opposition à Anvers et chef de cabinet de Di Rupo), l’homme fort du PS précisait tout de même : ‘‘Pour vous dire la vérité : nous avons fourni un effort de 22 milliards d’euros. Mais nous n’avons pas visé les gens qui entreprennent et qui créent des emplois.’’(2) Voilà la réalité : ce ne sont pas les soi-disant ‘‘créateurs d’emplois’’ – les grands patrons et les spéculateurs – qui ont été touchés, c’est la collectivité, les travailleurs et leurs familles, qui sont les ‘‘créateurs de richesse’’. Alors Elio, franchement, qui ouvre la voie à la droite ? Cela n’empêche pourtant pas le président de la régionale FGTB Liège-Huy-Waremme, Marc Goblet, de dire à L’Echo qu’il faut voter pour le PS : ‘‘la FGTB a besoin d’un relais politique au sein des gouvernements pour porter ses revendications’’ (3).

    Jean-Luc Dehaene n’a jamais eu sa langue dans la poche, c’est bien connu. Alors que les politiciens du capital tentent de se taire dans toutes les langues au sujet de l’austérité qui suivra les élections, l’architecte du tristement célèbre Plan
    Global (un plan d’austérité gigantesque datant de 1993) a déclaré dans les colonnes du Soir : ‘‘La seule chose que j’espère est qu’après le 25 mai,
    ils ne gâcheront pas la chance des 5 ans qu’ils ont devant eux’’ Cinq ans sans élections pour quoi faire ? ‘‘(…) mettre d’abord en ordre notre budget dans la voie que nous impose l’Europe (…), rétablir la compétitivité en réduisant les coûts du travail (…), continuer la réforme des pensions, mais surtout de l’assurance maladie.’’ (Le Soir, 19 et 20 avril 2014) L’avertissement pourrait-il être plus
    clair ? Il faut de toute urgence construire un large front de résistance contre l’austérité.

    C’est assez extraordinaire d’entendre ça en sachant que la dernière occasion où le PS a réalisé une revendication portée par les syndicats date du statut de VIPO en… 1964 ! Depuis qu’il est au pouvoir au niveau fédéral (sans interruption depuis… 1988), les conquêtes sociales du monde du travail n’ont connu qu’une longue dégradation. Sans le PS ce serait pire ? L’argument sert surtout à nous faire avaler des concessions toutes plus monstrueuses les unes que les autres! Il est largement temps de changer de cap et de ne plus être pris en otage par une prétendue ‘‘gauche’’ spécialiste du cumul des mandats et des trahisons !

    Un front de la résistance sociale

    Les sondages prédisent une bonne percée pour les listes PTB-GO du côté francophone et PVDA+ du côté néerlandophone. L’ouverture de ces listes – limitées toutefois à des candidats indépendants et à des membres de la LCR et du PC – est un sérieux pas en avant, bien qu’insuffisant. Une fois les élections passées, cinq années sans élections nous attendent. A n’en pas douter, elles seront marquée par une austérité abominable. Pour y faire face, la plus large unité possible du monde du travail sera nécessaire. Jamais nous ne pourrons être trop nombreux pour défendre le retour d’un syndicalisme de combat audacieux et pour balayer les entraves qui s’opposent à l’organisation de notre lutte.

    Ces cinq années, nous pourrons les mettre à profit pour avancer dans la construction d’un relais politique des luttes sociales, à l’image de l’appel lancé par la régionale FGTB Charleroi & Sud-Hainaut le 1er mai 2012 pour un rassemblement des forces présentes à la gauche du PS et d’Ecolo dans le respect de leurs spécificités et identités propres. Un premier pas concret dans cette direction serait de construire ensemble dès maintenant un large front de la résistance sociale contre l’austérité.

    Il y a quelques mois était lancée à Liège la plate-forme liégeoise contre le traité d’austérité européen où se sont retrouvés des militants du PTB, du PSL, de Vega, du MG, de la CNE, de la FGTB,… L’expérience fut considérée par tous comme positive et, pour nous, rien ne s’oppose à ce que cette dynamique soit transposée à une échelle supérieure.

    Pour en savoir plus : Elections 2014 : Appel de vote du PSL – Pour une alternative de gauche contre le néolibéralisme : votez à la gauche du PS et d’Ecolo – Pour une réponse socialiste contre la crise capitaliste : rejoignez le PSL

    Notes :
    (1) Emission Matin Première (RTBF) du 17 avril 2014
    (2) Knack, 16 avril 2014
    (3) L’Echo, 12 avril 2014

     

  • Elections 2014 : Appel de vote du PSL

    Elections 2014 : Appel de vote du PSL

    POUR UNE ALTERNATIVE DE GAUCHE CONTRE LE NÉOLIBÉRALISME : VOTEZ À LA GAUCHE DU PS ET D’ECOLO
    POUR UNE RÉPONSE SOCIALISTE CONTRE LA CRISE CAPITALISTE : REJOIGNEZ LE PSL

    En 2013, les entreprises belges cotées en bourse ont empoché onze milliards d’euros de profits. Un bon cru : c’est 20% de plus qu’en 2012 ! Et alors que les CEO se sont en moyenne accordés une augmentation de 11%, les travailleurs se sont pris un gel salarial, des pertes d’emplois et une avalanche d’austérité, à tous niveaux.

    La concentration des richesses : un frein pour le progrès

    Les 85 multimilliardaires les plus riches au monde possèdent autant que la moitié l’Humanité! Le capitalisme nous a plongé dans une inégalité sans précédent. Au 20ème siècle, avec l’Etat-Providence, une importante partie des travailleurs occidentaux ont pu obtenir des conquêtes sociales mais, ces dernières 30 années, le néolibéralisme a été appliqué, y compris par des partis soi-disant de gauche. La mondialisation capitaliste a fortement accru la concurrence entre travailleurs, qui ont dû avaler concession sur concession.

    En Belgique, la fortune des 1% les plus riches a dépassé celle des 60% les plus pauvres. Tous les partis établis plaident pour ouvrir plus fortement la voie aux marchés, jusque-là où c’était encore inimaginable. Le premier centre psychiatrique exploité par un partenaire privé (Sodexo) s’ouvrira ainsi bientôt…

    Si nous voulons que chacun ait un emploi, on nous dit qu’il faut accepter des baisses de salaires et travailler plus pour une plus petite pension. Que si nous voulons empêcher les entreprises de partir ailleurs, il leur faut des réductions d’impôts et accepter des coupes budgétaires dans les dépenses publiques. C’est le menu que tous les partis classiques veulent nous servir, sous une forme ou une autre. Mais ce sont ces mêmes recettes qui nous ont plongées dans la crise !

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”250″ ]100.000 MILLIARDS DE DOLLARS DE DETTES LES SUPER RICHES PRENNENT LA COLLECTIVITÉ EN OTAGE

    Toute la propagande annonçant la fin de la crise vise à restaurer la confiance des électeurs à l’approche des scrutins nationaux et européen. Mais les dégâts sont terribles. Des millions de jeunes sombrent dans le chômage de longue durée, les pensions passent sous le seuil de pauvreté, des services publics sont démantelés ou bradés au privé. Et si nous sommes – jusqu’ici – parvenus à échapper à une crise similaire à celle du sud de l’Europe, c’est grâce à la protection sociale, à l’indexation des salaires (que l’on veut briser),… et à la résistance des syndicats et des militants de gauche. Mais, c’est clair, le choc de la crise est instrumentalisé pour casser nos conquêtes sociales.

    Ce sont les dettes hypothécaires américaines qui ont déclenché la crise en 2007. Depuis lors, les dettes mondiales ont augmenté de 40% pour atteindre 100.000 milliards de dollars. Parallèlement, les dettes ont changé de main. Des sommes gigantesques d’argent public ont étés dépensées pour sauver le secteur financier et certains secteurs industriels. Le profit passe toujours au privé, mais c’est à la collectivité de supporter les problèmes. C’est ça la logique du capitalisme. Au niveau international, les dettes publiques ont augmenté de 80%. Si elles rapportent d’énormes profits aux bandes de spéculateurs, elles étouffent les finances publiques.[/box]

    Les moyens existent… mais il faut les saisir dans les poches du privé

    Jamais le monde n’a connu autant de richesses tant sur le plan matériel que sur celui des connaissances techniques et scientifiques. Jamais la garantie pour chacun d’un emploi de qualité et d’un revenu viable n’a été aussi réalisable. Les moyens existent pour assurer à tous de bons soins de santé et une bonne sécurité sociale, de même que pour éradiquer les problèmes environnementaux, une bonne partie des maladies ou encore la misère.

    Mais la collectivité n’a rien à dire sur la manière d’utiliser les richesses produites. Elles sont aux mains d’une élite à l’insatiable soif de profits. La résistance contre ce système se développe partout dans le monde, mais elle se heurte au manque d’alternative. Et faute d’une alternative de gauche, les populistes de droite et les nationalistes peuvent dévier la colère. C’est ainsi que l’élite capitaliste se protège, en divisant les 99%.

    Renforcez la gauche: votez à la gauche du PS et d’Ecolo, mais adhérez au PSL

    Les sondages illustrent qu’un nombre grandissant d’électeurs sont gagnés à l’idée de défendre une alternative de gauche et qu’ils voteront essentiellement pour le PTB. Si le PSL a déjà participé aux élections en défendant un programme socialiste capable de répondre aux nécessités sociales, cette fois-ci, nous ne déposerons pas de listes en dehors de Bruxelles.

    En Flandre, nous appelons à voter PvdA+ (PTB+), ce qui augmente la possibilité de disposer d’élus réellement à gauche aux parlements. En Wallonie, nous appelons à voter à la gauche du PS et d’Ecolo : PTB-GO, Vega ou MG. Le PTB pense pouvoir décrocher des sièges à Liège, Charleroi et Anvers, nous appelons explicitement à les soutenir en y votant PTB. A Bruxelles, le PSL et le Parti Humaniste participent à une liste unitaire : Gauches Communes. Cette liste avait obtenu 3,7% à Saint Gilles lors du scrutin communal de 2012.

    Une véritable unité de la gauche telle que l’avait proposée la FGTB de Charleroi & Sud Hainaut, avec le PTB en force motrice, aurait pu considérablement renforcer le vote pour la gauche le 25 mai. C’est dans ce sens que le PSL avait offert de participer aux listes PTB-GO avec ses candidats, ce que le PTB a refusé. Par après, Gauches Communes a encore offert de conclure un groupement de listes à Bruxelles (ce qui aurait permis que les listes PTB et Gauches Communes ne se volent pas de voix), mais cela a aussi été refusé par le PTB. Le PSL émet des critiques de gauche constructives sur le programme du PTB, mais ce dernier préfère éviter d’en discuter.

    Le PTB a toutefois l’opportunité de faire entendre une voix de gauche absolument nécessaire dans le débat politique. Mais, dans ses revendications, le PTB reste encore limité. La taxe des millionnaires et la baisse de la TVA sur l’énergie, par exemple, sont autant de choix de société intéressants, mais qui restent faciles à détourner par les patrons grâce à la fuite des capitaux dans un cas, ou avec le retard de l’adaptation salariale à l’index dans le cas de la baisse de la TVA.

    Il faut une redistribution des richesses, mais cela n’est véritablement possible que si la collectivité exproprie directement et sans indemnisation (à l’exception de petits actionnaires) les secteurs clés de l’économie tels que la finance et l’énergie pour les placer sous le contrôle des travailleurs et de la collectivité. C’est la seule façon de libérer les moyens destinés à assurer le bien-être de chacun. Cela nécessite un changement de politique bien plus fondamental!

    Préparer un front de résistance

    Après les élections suivra une nouvelle vague d’austérité, tous les partis établis s’accordent sur ce point. Mais cette vague fera plus de dégâts, puisque les autorités sont arrivées à bout des mesures antisociales « faciles ».

    Le PSL appelle à la constitution d’un front de résistance contre l’austérité avec les partis de gauche, les syndicalistes combattifs et les mouvements sociaux afin de construire un rapport de force sur le terrain. Quelques élus obtenus par le PTB pourraient aider à prendre cette initiative.

    Des élus PTB aideront les idées de gauche à se frayer un chemin dans le débat politique. Il existe sans nul doute un espace pour une voix politique donnant une expression à la nécessité d’une meilleure redistribution des richesses. Mais l’histoire nous apprend qu’en temps de crise, cette redistribution ne s’obtient pas facilement.

    SEULE UNE RUPTURE ANTICAPITALISTE COUPLÉE À UNE VISION SOCIALISTE DE L’AVENIR CONSTITUE UNE RÉPONSE À HAUTEUR DE LA CRISE.

    Nous vous invitons à en débattre avec le PSL et à le rejoindre.

     

  • Débat FGTB – CEPAG : L’égalité… Une priorité !

      Par Coralie (Liège)

    Le 20 mars dernier s’est tenu à Namur un débat organisé par la FGTB dévoilant sa 7ème campagne en faveur de l’égalité salariale entre hommes et femmes. 9 partis étaient présents pour répondre aux questions posées par l’organisation syndicale : le MG, la LCR, VEGA, le PTB, le PSL, le MR, le PS, le CDH et Ecolo. Les questions abordaient la qualité du service public, l’accueil de la petite enfance et des personnes dépendantes, ainsi que la réforme du chômage.

    Marisa, oratrice pour le PSL, a souligné que les personnes les plus touchées par la précarité de l’emploi sont essentiellement les femmes. Ces dernières sont effectivement les plus affaiblies par les conséquences du système capitaliste, non seulement par la fragilité de leur statut social, mais aussi de leurs contrats, majoritairement partiels et contraints par la charge endossée du ménage. À cela, nous répondons notamment par la nécessité d’une réduction collective du temps de travail, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire. Cette mesure, quoi qu’insuffisante si elle est isolée, permettrait toutefois une réduction drastique du chômage ainsi qu’une meilleure répartition des tâches au sein du ménage. Il est, de plus, nécessaire de concevoir et d’appliquer une individualisation complète des droits, faisant de ces derniers un acquis fondamental pour tous et non tributaire de la question du genre. Sur la question des services publics, il est clair que nous sommes pour leur extension et pour un refinancement massif de ceux-ci. Nous pensons également que ces services publics doivent fonctionner sous le contrôle démocratique des travailleurs et des usagers, nous valorisons d’ailleurs de manière générale la nationalisation sous contrôle et gestion démocratiques des secteurs clés de l’économie.

    Si ces points de programme nous apparaissent comme évident pour permettre une meilleure équité entre les travailleurs, il en va manifestement tout autrement pour certains partis. Sans surprise, le MR estime à cet égard que l’inégalité est une donnée factuelle. Lors du débat, Florence Reuter a répondu à la question de la répartition des tâches et du travail par la présence probable d’une, je cite, “sensibilité naturelle” des femmes travaillant dans des secteurs ménagers ou éducatifs, cette dernière s’appuyant majoritairement sur des chiffres afin d’expliquer ce “constat”. Son argument de tête est celui de la liberté de “choix” des femmes, expliquant que si ces dernières veulent travailler dans des secteurs liés a la petite enfance ou encore les soins de santé, c’est leur droit. Elle ne croit de ce fait pas que les écoles pourraient pousser les femmes dans ces secteurs et les hommes dans d’autres. Drôle de choix que de vouloir travailler dans des secteurs reproduisant l’exploitation domestique, secteurs qui par ailleurs sont parmi les moins bien rémunérés… C’est dès lors toute la question du “pourquoi” qu’elle décide ainsi de nier, préférant sans doute se cacher derrière une sorte de déterminisme biologique ; pourtant réfuté depuis près de 30 par les autorités scientifiques du corpus social.

    Concernant les partis de gauche tels que la LCR, le MG, Vega et le PTB, ces questions ont été traitées avec un même enthousiasme. De nombreuses approches étant similaires, il serait dès lors intéressant de travailler ensemble sur ces questions dans un futur proche. Une fois les élections passées, la construction d’un large front de la résistance sociale contre l’austérité qui s’abattra sur nous – et qui frappera les femmes plus durement encore – sera une nécessité cruciale. A contrario, il a de nouveau été constaté une belle hypocrisie de la part des partis se disant de gauche, à savoir le PS et Ecolo. Ces derniers, bien que prônant “évidemment” l’égalité, se retrouvent à voter tantôt pour l’exclusion de 50.000 chômeurs (PS) ou encore pour le Traité d’austérité européen (le TSCG) au niveau de la région wallonne (PS et Ecolo), ceci ne manquera pas d’alourdir davantage le poids des inégalités, en particulier pour les femmes.

    Nous assistons avec cette question de l’égalité salariale à un effet boule de neige des mesures d’austérité prises au niveau national – mais aussi européen – rendant la femme d’autant plus dépendante des services sociaux établis. Alors que jamais autant de richesses n’ont été présentes dans la société, comment explique-t-on la régression systématique du budget fédéral alloué au service public? Comment explique-t-on que le fossé entre détenteurs de capitaux et travailleurs s’agrandisse à vitesse grand V? Ces réponses trouvent toutes une base commune au sein de la logique de la compétitivité, mettant dès lors sur la sellette une politique réellement sociale.

    Il est indispensable de répondre aux questions quotidiennes qui se posent aux travailleurs dans le cadre du système capitaliste, mais ces réponses doivent être orientées vers un changement radical de système, seule manière d’éviter les effets pervers des réformes politiques actuelles. En ce sens, nous nous devons d’attaquer les causes du problème et éviter d’entretenir une machine politique qui colmate les brèches et qui par là-même reporte toute réelle solution en faveur d’une équité sociale.

    Ce 30 mars, participons tous ensemble à la MANIFESTATION PRO CHOIX et en défense des droits des femmes ! 14h, place Poelaert à Bruxelles.

  • Un beau succès pour une manifestation antifasciste combative et unitaire

    Communiqué de Blokbuster

    La campagne antifasciste Blokbuster est très heureuse de pouvoir annoncer la réussite de la manifestation qui s’est tenue hier à Anvers contre l’extrême-droite. Environ 500 jeunes et syndicalistes se sont réunis autour d’une plateforme combative pour manifester dans les quartiers populaires de Berchem, où ils ont pu bénéficier d’un écho très favorable.

    Le cortège était très diversifié, avec bon nombre de jeunes au dynamisme extraordinaire ainsi que plusieurs groupes de communautés immigrées, entre autres des groupes de manifestants tamouls, cachemiris ou kurdes. Mais la diversité était aussi le maitre-mot concernant les organisations politiques présentes. En plus de Blokbuster, du PSL et des Étudiants de Gauche Actifs / Actief Linkse Studenten – initiateurs de l’événement – on trouvait également des délégations et membres de Comac (organisation jeune du PTB), de Rood !, du SAP (nom de la LCR en Flandre), des Jongsocialisten, de l’ABVV ou encore de l’Anti-Fascistisch Front et de Steunpunt Antifascisme. Le cortège comprenait également des militants francophones, entre autres des Jeunes Organisés et Combatifs (JOC), de la FGTB, de la CNT-Belgique et des Jeunes Anticapitalistes (JAC). Le service d’ordre a été assuré par les Syndicalistes Contre le Fascisme – Syndicalisten Tegen Fascisme. Nos excuses si nous avons ici oublié un groupe.

    La marche de la haine organisée par l’extrême-droite à l’autre bout de la ville n’a par contre pas été un grand succès, avec 150 participants à peine. La seule figure d’importance du Vlaams Belang présente était Peter Huybrechts, parlementaire pour le parti d’extrême-droite jusqu’au 25 mai prochain. Le chauffeur de Filip Dewinter, porte-parole du VB, était présent, mais son patron a brillé par son absence. Quelques membres des Autonome Nationalisten (nationalistes autonomes) ont servi à remplir quelques trous dans leur cortège. Il faut dire que si la campagne du NSV avait excellé sur un point, c’était par son manque de dynamisme. C’est bien entendu une excellente chose.

    Nous n’avons toutefois pas à nous réjouir trop vite. A travers toute l’Europe, dans l’actuel contexte de profonde crise du capitalisme, nous constatons que l’ouverture est grandissante pour les idéologies de division et de haine. Lors des prochaines élections européennes, le 25 mai, le risque est important de voir débarquer au Parlement européen des dizaines d’élus populistes de droite ou même ouvertement néonazis. Les sondages prédisent ainsi l’obtention de 18 élus pour le FN français, de 20 pour le parti populiste britannique UKIP, de 5 pour le Parti de la liberté néerlandais (PVV) mais aussi de plusieurs sièges pour des formations néofascistes comme le NPD allemand (un siège), le Jobbik hongrois (4 sièges) ou encore Aube Dorée (2 sièges). L’exemple du FN français est particulièrement important, car ce parti s’est retrouvé dans les cordes durant un moment à l’instar de ce que vit aujourd’hui le Vlaams Belang. Il avait notamment été dit que la ‘‘droite respectable’’ avait balayé le FN. Toujours est-il que dans les faits, la politique de Sarkozy & Co n’aura au final fait qu’ouvrir encore plus la voie au FN.

    Le terreau est fertile en Europe pour le développement de l’extrême-droite. Le taux de chômage des jeunes est ainsi de 60% en Grèce, et le taux de pauvreté y est de 35%. Cette croissance continue des problèmes sociaux – qui ne prend bien entendu pas place qu’en Grèce – ouvre la voie à la recherche de boucs émissaires. A Anvers aussi, le nombre de jeunes qui se sont retrouvés au CPAS a augmenté de 12% sur la dernière année uniquement. Le taux de chômage des jeunes a également augmenté de 25% ! Face à cette situation, les partis établis ne réagissent que par la répression pour éviter tout débordement consécutif à l’ampleur des problèmes sociaux. A Anvers, le recours aux Sanctions Administratives Communales est par exemple proprement affolant. Si nous voulons lutter efficacement contre l’extrême-droite, nous devons également nous en prendre à ce contexte. Là où l’extrême-droite tente d’instrumentaliser la colère par une logique de division et de repli identitaire, nous insistons sur ce qui nous unit : la lutte pour le droit d’avoir un bon travail avec un bon salaire, de bonnes conditions de travail et un avenir qui ne se résume pas à une vie de sacrifices. C’est de là que provient notre slogan : ‘‘des emplois, pas de racisme !’’

    Ce point de vue a évidemment été renforcé par le succès de la manifestation. Nous sommes d’ailleurs très contents que cela ait pu se produire dans l’unité, autour d’un véritable front antifasciste. Cela fut notamment exprimé par les diverses prises de parole à la fin de la manifestation : par Geert Cool (porte-parole de la campagne Blokbuster), par un porte-parole de la communauté tamoule, par Mathias des Etudiants de Gauche Actifs, par Jos D’Haese de Comac et du PTB ainsi que par Thomas Englert des Jeunes Organisés et Combatifs (JOC).

    Quant à la suite, il est évident que la résistance antifasciste sortirait grandement renforcée par la constitution d’un front de résistance contre l’austérité une fois les élections passées.

    Ce n’est qu’un début, continuons le combat ! No Pasaran!

  • ‘‘Première à Gauche’’, forces et faiblesses

    Par Nicolas Croes

    Voilà un livre politique qui a su faire pas mal de bruit autour de lui, un peu à l’image du précédent bestseller du PTB, Comment osent-ils, écrit par le président du parti Peter Mertens. Cette fois-ci, c’est Raoul qui s’y colle, dans son style particulier où les arguments côtoient les traits d’humour.

    Ce livre est basé sur le parcours de l’actuel porte-parole du PTB, divers éléments de sa vie servant à présenter le PTB ainsi qu’une partie de ses idées. Le chapitre ‘‘Délit de discothèque’’ est ainsi consacré au racisme à partir des discriminations subies à l’entrée des boîtes de nuit. Sont ainsi abordées la question communautaire à partir de sa situation familiale (des parents flamands installés en Wallonie), la problématique de l’enseignement à travers les mobilisations contre les plans Lebrun (1994) et Onkelinx (1995-1996),…

    On peut ou non apprécier cette présentation politique extrêmement personnalisée, et dorénavant typique du PTB, mais cette forme de ‘‘dialogue’’ a très certainement rendu l’ouvrage plus digeste pour de nombreux lecteurs qui ont ainsi pu (re)découvrir de nombreux faits et données dévoilés par le service d’étude du PTB (notamment dans le domaine de la fiscalité). Mais l’on peut trouver au fil des pages diverses choses qui ont beaucoup moins bénéficié des largesses médiatiques.

    C’est notamment le cas de la démocratie économique. ‘‘Les droits de l’homme s’arrêtent aux portes de l’entreprise’’ est-il dénoncé, ‘‘les gens passent 7 à 10 heures par jour dans une entreprise et ils ont intégré le fait qu’ils n’ont rien à dire sur ce qu’ils produisent. Et ceux et celles qui les défendent sont menacés d’être licenciés. (…) Dans une société démocratique normale, nous aurions un débat entre tous les travailleurs pour décider de ce qu’on fait [de la production].’’ Et plus loin, toujours au sujet de ces aspects de démocratie ouvrière ; ‘‘la dynamique démocratique et électorale dans les entreprises lors des élections sociales est finalement très peu médiatisée, mais elle relève d’une plus grande dynamique que la démocratie politique. 1,3 million de travailleurs qui élisent 44.000 représentants syndicaux, ce n’est pas rien. Et encore, seul un tiers des travailleurs bénéficient de ce droit d’expression [puisque les élections sociales ne sont pas organisées dans les entreprises de moins de 50 travailleurs].’’ A cela s’ajoutent encore divers éléments de vulgarisation du marxisme du point de vue économique ou encore de la manière de voir l’histoire en fonction des systèmes de production.

    Contrôle public sur la production : oui ou non ?

    Reste que si la dénonciation du capitalisme est souvent claire, la manière de le combattre et de le remplacer par un autre système est beaucoup plus floue. L’idéal de société alternatif peut bien être défini comme ‘‘socialiste’’ (avec les secteurs vitaux de l’économie sous statut public dans le cadre d’une planification économique), le rôle de la lutte concrète peut bien être qualifié de crucial, le type parti à construire peut bien être caractérisé comme marxiste, on a cependant régulièrement l’impression que ce livre est un catalogue de revendications qui se lient difficilement les unes aux autres une fois la situation abordée plus en profondeur.
    Ainsi, après avoir pourtant défendu dans les grandes lignes le droit légitime des producteurs de richesses (les travailleurs) à avoir leur mot à dire sur la production, Raoul parle, à partir de la grève d’InBev de 2009-2010, de l’idée ‘‘d’interdire les licenciements aux sociétés ayant versé des dividendes les dernières années.’’ Il précise: ‘‘Ce serait une bonne chose de voter cette loi en Belgique.’’ Effectivement. Mais qui imagine-t-on voter pareille loi au parlement ?
    L’idée est belle, mais quand bien même un groupe de parlementaires suffisants se révélerait soudainement favorable à cette loi, imagine-t-on que les grosses entreprises accepteraient sans broncher ? Il nous semble que – particulièrement après avoir défendu des pages durant la nécessité d’un contrôle de la collectivité sur la production – la revendication de la nationalisation sous contrôle et gestion démocratiques des entreprises qui opèrent des licenciements collectifs est une meilleure arme programmatique à offrir aux syndicalistes en lutte.
    La même question se pose au niveau de la ‘‘répartition du travail disponible’’. Cela fut une surprise pour nous de ne pas lire à ce sujet une défense de la revendication syndicale de la réduction du temps de travail avec embauches compensatoires, sans perte de salaire et avec diminution des cadences (avec par exemple l’imposition des 32h/semaine) mais de lire ‘‘ArcelorMittal, ; Ford Genk, Opel Anvers : plutôt que de fermer certains sites et d’en faire tourner d’autres à des cadences infernales, pourquoi ne pas obliger ces entreprises à répartir équitablement des quotas de production ?’’ Imagine-t-on que l’éventuelle application de cette revendication (encore une fois, votée par qui ?) conduirait à autre chose qu’à une répartition des licenciements sur tous les sites tant que ces sites ne seraient pas nationalisés par la force du combat des travailleurs sur le terrain, par la grève et l’occupation de l’outil de travail?
    Quant à savoir ce qu’il convient de faire avec le secteur financier, nous ne savons toujours pas avec certitude ce qui est revendiqué. Raoul critique – à juste titre – la privatisation de banques comme le Crédit Communal et la CGER, mais pense-t-on qu’en revenir à une banque publique perdue dans un océan de banques privées sera suffisant ? En fait, il est parfois question d’un ‘‘secteur bancaire public’’, mais sans préciser s’il est question de collectiviser l’intégralité du secteur financier ou s’il s’agit de créer un ‘‘pôle bancaire public’’ au côté d’un pôle bancaire privé. Nous pensons qu’il s’agit plutôt de cette dernière option pour le PTB.

    Quel type de résistance ?

    Raoul a bien raison de parler de ‘‘l’importance de se battre et de se retrouver dans des mouvements qui veulent changer les choses’’. Mais comment se battre et construire un rapport de force efficace ? Quand Raoul pose la question ‘‘Plus de 80% des Belges soutiennent l’instauration d’un impôt sur la fortune en Belgique. Qu’attend alors le gouvernement pour le faire?’’, nous savons très bien qu’il s’agit d’un effet de style et qu’il ne s’attend pas – à l’instar de n’importe quel autre membre du PTB – à ce qu’un gouvernement capitaliste adopte soudainement cette mesure. Mais bien peu est dit sur la manière de forcer la main aux autorités. Attendre d’arriver soi-même au gouvernement ?
    Extrêmement peu de choses sont dites concernant les mobilisations qui ont pris place sur la sphère internationale. Les grèves générales grecques ou portugaises sont très légèrement soulignées, mais sans livrer aucune réponse à la question cruciale : pourquoi ces mobilisations de masses ont-elles été incapables de faire reculer le camp de l’austérité ? Quelle attitude adopter face aux directions syndicales actuelles ?

    Une autre faiblesse – à notre avis d’importance majeure – est la place extraordinairement marginale laissée à l’appel de la régionale FGTB Charleroi & Sud-Hainaut de construire une alternative anticapitaliste à la gauche du PS et d’ECOLO. Cet appel est d’ailleurs brièvement mentionné sans que ne soit précisé qu’il s’agit d’un appel à la coopération entre les différentes forces politiques à la gauche du PS et d’ECOLO, dont entre autres le PSL…

    Le PTB ne prétend pas ‘‘détenir LA solution’’ affirme Raoul. Nous pensons quant à nous que les leçons des combats du passé nous permettent déjà d’avoir une idée assez précise du programme, de la stratégie et des tactiques que nécessite un changement radical de société.

    Nous désirons contribuer à ce débat, au côté du PTB, dans l’intérêt des luttes à venir.

    HEDEBOUW, Raoul, Première à gauche. Entretien avec Gilles Martin, Bruxelles: éditions Aden, 2013, 218 p., 12 euros

  • Débat des Jeunes FGTB – Charleroi sur “l’appel du 1er mai”

    Par Thomas (Charleroi)

    Hier soir, s’est tenu le débat organisé par les Jeunes FGTB Carolo autour de l’appel du premier mai 2012 de la FGTB Charleroi, cet appel à l’ensemble des forces politiques à la gauche du PS et d’Ecolo à se rassembler sous une union anticapitaliste. Avec comme orateur Daniel Piron, secrétaire général de la régionale FGTB Charleroi & Sud-Hainaut, la soirée a rassemblé une vingtaine de personnes, dont une bonne moitié de jeunes.

    Durant son introduction de trente minutes, Daniel Piron a rappelé l’historique de l’appel, le divorce avec l’action commune socialiste (PS-FGTB-Solidaris), au vu du peu d’attention que portaient les responsables politiques du PS aux questions et revendications du syndicat. La rupture avec la social-démocratie et la volonté de retrouver un relais politique au monde du travail a été confirmé publiquement lors du discours du premier mai 2012. Cet appel à un rassemblement à gauche avait donc été murement réfléchi.

    Dans l’introduction de Daniel Piron, comme dans les interventions de la salle, la volonté de rassembler la gauche était fortement présente. Daniel l’a répété plusieurs fois, l’initiative de listes PTB-GO, avec quelques candidats du PC et de la LCR, est un premier pas. Un premier pas encourageant, mais encore insuffisant pour pouvoir déjà dire que l’appel de la FGTB Charleroi a pleinement été concrétisé.

    Bien que Daniel Piron ne s’attend pas a ce que le PTB-GO s’ouvre plus pour ces élections-ci, il a clairement annoncé que, dès le lendemain des élections, la FGTB de Charleroi réinvitera l’ensemble des partis à la gauche du PS et d’Ecolo afin de discuter de la façon de concrétiser le rassemblement de ceux-ci autour de l’appel de la FGTB de Charleroi. Il a d’ailleurs annoncé que Vega avait pris contact avec lui et sera donc présent en plus des partis qui ont participé aux précédentes réunions, parmi lesquelles le PSL.

    Suite aux diverses contributions demandant clairement au PTB de s’ouvrir plus largement à une collaboration avec les autres partis de la gauche véritable, le représentant régional du PTB, Germain, nous a assuré que l’idée serait discutée après les élections.

    La soirée s’est clôturée autour d’un verre dans une atmosphère sympathique et combative. Les jeunes FGTB, construisant un projet syndical sur une dynamique enthousiaste, s’en retrouvent renforcés.

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    Les jeunes FGTB Charleroi se réunissent une fois par mois, pour organiser la jeunesse, construire un projet syndical combatif avec eux et mener des campagnes pour une société solidaire. Si tu es intéressé de participer au projet, où de venir voir ce qu’il s’y passe, prend contact avec eux !

  • L’appel de vote du PSL et sa proposition pour après les élections

    Déclaration du Comité National du PSL

    25 avril 2013. Gauches Communes et le PTB ont mené ensemble une action contre l’austérité à l’échelon local dans la commune d’Ixelles.

    ‘‘Le FMI demande de la Belgique de véritables assainissements’’ a-t-on pu lire dans le quotidien flamand De Standaard le 17 décembre 2013. Concernant le budget, “l’essentiel de l’effort doit changer, d’une augmentation des taxes vers la diminution des dépenses et la rationalisation des subsides et des transferts sociaux.’’ Pour améliorer la position concurrentielle, “le rythme des réformes structurelles doit s’accélérer (…) pour adapter le mécanisme d’indexation (…) et continuer à soutenir la modération salariale.’’ Enfin, le FMI avertit que ‘‘la loi bancaire ne peut pas mener à une situation où les banques belges (…) ne peuvent plus concurrencer les banques étrangères.” C’est bien connu, tout cela figure sur la liste des souhaits du FMI, de la commission européenne et de l’establishment capitaliste belge. Mais ils partent de l’idée que le prochain gouvernement, contrairement à l’actuel, disposera cette fois-ci du temps et de l’espace requis.

    L’offensive contre la classe des travailleurs va donc s’accélérer pour rattraper le retard que la bourgeoisie belge a accumulé suite à la crise politique. Dans leur interview croisée accordée aux quotidiens De Standaard et Le Soir (18/01/2014) Wouter Beke (CD&V) et Charles Michel (MR) affirment : “Nous avons besoin d’un axe qui peut mettre l’attention de ces cinq prochaines années sur une politique socio-économique. Cette perspective est unique dans l’histoire belge (…) les entreprises et les familles réclament la stabilité. Ce laps de temps de 5 ans offre cette sécurité, mais crée au même moment l’espace pour réformer. (…)A un moment il faut s’attaquer aux institutions, à l’autre l’urgence est sur le plan socio-économique. (…) Le temps est maintenant venu pour ces cinq minutes symboliques de courage politique dans les dossiers socio-économiques”. Voilà un bon résumé de ce qui attend le monde du travail. Un sacré avertissement. La gauche aura besoin de toutes ses forces pour tenir bon et pour contre-attaquer si possible.

    L’énorme force potentielle du mouvement des travailleurs

    En Belgique, à l’instar du reste du monde, le mouvement des travailleurs est plus nombreux que jamais. Depuis 2000, le nombre de salariés a augmenté de plus de 400.000 personnes (jusqu’à atteindre 3,9 millions en 2012). Sur le même laps de temps, le nombre d’indépendants a augmenté de 40.000 (jusqu’à 745.000), en comptant parmi eux nombre de ‘‘faux indépendants’’ qui, en réalité, travaillent pour un patron. De plus, dans notre pays, la grande majorité des salariés est syndiquée. C’était le cas de 3,2 millions de personnes en 2010 (chiffre qui reprend également les pensionnés, travailleurs sans-emplois,…), soit une augmentation de 375.000 personnes depuis 2001. A l’encontre de la tendance internationale, le taux de syndicalisation n’a jamais stoppé de croître en Belgique au cours de ces dernières années : de 71,6% en 2001 jusqu’à 74,7% en 2011. Même en prenant uniquement en compte les travailleurs embauchés (sans les chômeurs, (pré)pensionnés et étudiants), le taux net de syndicalisation a augmenté de 56,9% à 60,5%. 1

    Le patronat belge et ses représentants politiques sont bien conscients de l’énorme menace potentielle que représente ce colosse numérique et organisé pour ses intérêts. Ils ont régulièrement eu l’occasion de s’en souvenir. Même si les syndicats doivent régulièrement encaisser, s’ils sont frontalement attaqués dans les médias de masse et si les dirigeants syndicaux doivent être poussés dos au mur par leur base avant de mobiliser, chaque grève générale a, jusqu’à aujourd’hui, eu pour effet de faire baisser le ton au camp de la casse sociale. L’économie moderne est si étroitement combinée et exige une main-d’œuvre si spécialisée que même de petits groupes peuvent avoir un impact disproportionné. Il suffit de penser aux cheminots, aux pompiers, aux agriculteurs, aux camionneurs ou même des 350 bateliers qui avaient bloqué le port d’Anvers il y a deux ans.

    Il nous faut un nouveau parti large des travailleurs !

    Mais afin que cette énorme force ne s’évapore pas tout simplement, il faut la comprimer. Pour réellement prendre en main les leviers économiques, il ne faut pas se jeter sur la banque et essayer de s’enfuir avec le coffre, mais la nationaliser. Cela nécessite un instrument politique adapté, un parti de masse des travailleurs. Celui-ci joue face à l’énergie du mouvement des travailleurs, un rôle similaire à celui du cylindre à piston qui, grâce à la pression de la vapeur, peut mettre un train en branle. Et, tout comme le train à vapeur, ce parti des travailleurs a besoin d’une orientation et d’une destination. C’est le rôle d’un programme. Pour le PSL, la destination dont on parle ici ne peut être qu’une transformation socialiste de la société. Chaque mètre effectué, qu’importe son importance en soi, doit être évalué en fonction de cette destination.

    C’est sur ce travail que le PSL s’est concentré depuis sa fondation : d’une part, propager la nécessité de la création d’un nouveau parti large des travailleurs depuis que le PS et le SP.a sont devenus les fidèles exécuteurs de la politique patronale et ont pris congé de leur base ouvrière et, d’autre part, rassembler les quelques centaines de militants déjà prêts à élaborer, actualiser et affiner un programme socialiste axé sur la transformation socialiste de la société. L’un des moyens pour ce faire a été notre participation aux élections depuis 1999, parfois au sein d’une collaboration unitaire avec d’autres – principalement pour promouvoir l’idée d’un parti plus large – et, quand cela n’était pas possible, sous notre nom propre afin que de nouvelles couches puissent découvrir notre programme.

    Un plus grand espace pour la gauche

    Ces campagnes de propagande correspondaient à une situation où les résultats électoraux de la gauche radicale étaient négligeables. Cela a servi de préparation pour l’inévitable période suivante de la lutte de classe. Lorsque le vent de la crise économique a commencé à souffler de plus en plus fort, l’espace pour la gauche radicale s’est considérablement agrandi. C’est surtout le PTB qui a su, en tant que composante la plus visible de la gauche radicale – qui s’est d’ailleurs peu à peu distancé de son passé entaché par le stalinisme depuis son congrès de renouveau de 2008 -, être en mesure d’en tirer parti lors des élections locales de 2012. Mais à Liège, VEGA (Verts et à Gauche) a également remporté un siège et, à Saint-Gilles, ‘‘Gauches Communes’’ a réalisé 3,6% à côté des 3,8% du PTB, passant chacun de près à côté de l’obtention d’un siège, après que le PTB ait refusé de déposer une liste commune.

    Cette tendance se poursuit. Pour les élections en mai 2014, cela signifie que la gauche radicale – le PTB dans ce cas-ci – peut arriver au parlement pour la première fois depuis les années ‘80. Cela constituerait une énorme percée. Les réponses de gauche à la politique de droite ne seraient plus limitées à la rue, aux entreprises ou aux réunions de gauche, mais trouveraient également leur chemin vers l’opinion publique par l’intermédiaire des médias de masse. Cela ne pourrait pas seulement renforcer le PTB, mais toute la gauche ainsi que le monde du travail. Cela serait une expression politique de la radicalisation vers la gauche de ces dernières années, cela confirmerait la recherche d’une alternative de gauche et démontrerait le potentiel d’un facteur de gauche radicale en Belgique.

    De nouveaux défis exigent une réponse appropriée

    Pour la gauche, cette possibilité change les circonstances ainsi que ses tâches. Parmi des travailleurs plus conscients, une certaine sympathie pour des campagnes propagandistes s’est transformée en une volonté de ne pas laisser passer l’opportunité d’obtenir des élus. C’est la raison pour laquelle le PSL avait fait une proposition à toute la gauche radicale en mai 2013 – soit un an avant les élections – pour des listes ‘‘PTB-Unité ou quelque chose de semblable’’. Cela nous semblait représenter la meilleure manière d’utiliser l’énergie de nombreux activistes, tant celle des membres des diverses formations de la gauche radicale que celle de ceux qui sont actuellement politiquement inorganisés.

    Le PSL n’est pas le seul à estimer les choses ainsi. Consciente de ce potentiel, la FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut a mis autour de la table 6 partis de la gauche radicale – dont le PTB et le PSL – afin de stimuler la collaboration dans l’espoir qu’ils constituent ensemble une nouvelle force politique à la gauche du PS et d’ECOLO. Une régionale syndicale forte de 110.000 membres qui prend publiquement une telle position et agit dans ce sens est un phénomène unique. Nous savons que des débats allant dans cette direction trouvent leur voie au sein de la centrale chrétienne des employés ainsi que dans d’autres régionales et centrales de la FGTB. La FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut cherche d’ailleurs systématiquement le débat public avec des brochures et des meetings ce qui, en soi, ouvre de nouvelles possibilités.

    Une unité contrôlée

    Hélas, ce n’est pas (encore) la position du PTB. Il ne voit pas l’utilité d’un rassemblement de tous les courants de la gauche avec des débats libres et une action commune. Il sous-estime l’importance de la discussion organisée et estime que cela ne conduirait qu’à la division. L’argument n’est pas neuf. Dans le temps, la direction de la social-démocratie a systématiquement abusé de cette idée afin de faire taire toute forme d’opposition interne. Cela ne veut toutefois pas dire que le PTB est insensible à cette volonté unitaire, mais il veut pouvoir contrôler cette unité.

    A cette fin, le PTB a choisi de rencontrer les diverses composantes de la gauche radicale séparément. Pendant des mois, le PSL n’a pas reçu de réponse à sa proposition. Cela fut suivi d’un ‘‘niet’’ brutal et, enfin, sous pression, d’une discussion à Charleroi avec la direction locale, à Liège avec Raoul Hedebouw et à Bruxelles via ‘‘Gauches Communes’’ avec la direction bruxelloise du PTB. La teneur de ces discussions était cordiale, mais avec un message très clair. ‘‘Tout comme le PTB le PSL veut se construire. C’est un problème. La LCR et le PC qui seront présents sur les listes du PTB ont, en gros, quitté cette ambition. Comme le PSL ne s’arrêtera pas de distribuer ses tracts et de vendre son journal, le PTB, qui a beaucoup de nouveaux membres qui ne connaissent pas encore réellement son programme, devrait dépenser plus d’énergie à expliquer quelles sont les différences entre les deux formations qu’à mener sa campagne électorale.’’

    Des différences de méthode et de programme

    Ce raisonnement est compréhensible, mais erroné. Au fur et à mesure que ces nouveaux membres vont politiquement s’engager, ces questions émergeront. Tenter d’éviter la discussion en excluant la participation de certains n’aurait-il pas pour effet de stimuler l’intérêt pour ce que ces derniers ont à dire ? Ce n’est également pas dans l’intérêt du mouvement des travailleurs. Ce dernier n’a jamais été politiquement homogène. Ce n’est que sur base de l’expérience pratique qu’il parvient à l’unité, en mesurant les programmes par rapport aux exigences concrètes du moment. Depuis l’effondrement à l’Est de la caricature stalinienne du socialisme, la conscience socialiste a connu un recul très marqué. Beaucoup d’expériences passées se sont perdues. Reconstruire ce qui a été perdu ne peut que se passer plus favorablement au sein d’une large formation de lutte des travailleurs, dans laquelle l’unité d’action va de pair avec la liberté de débat. Nous ne proposons pas au PTB de devenir lui-même cette formation, mais de l’initier avec d’autres et nous.

    Nous pensons qu’une autre raison est également à la base de ce refus du PTB d’impliquer le PSL dans sa campagne électorale. Le PSL ose parfois questionner des points programmatiques du PTB, d’une perspective qui se situe plus à sa gauche. Avec le PC et la LCR, cela ne n’est presque pas le cas, parce que leurs programmes et leurs pratiques sont plus proches de ceux du PTB. Ainsi, nous n’entendons rien de leur part concernant les limites de la revendication d’une banque publique dans un monde de banques privées, du principe de l’appel d’offre public illustré par le modèle-Kiwi, ou encore de la diminution de la TVA sur l’énergie que les patrons récupèrent en vue d’un report de l’indexation. Seuls des individus et organisations dont le PTB est convaincu qu’ils ne mettront pas, ou presque pas, en question son programme sont les bienvenus sur les listes PTB-GO ! (GO étant l’acronyme de “Gauche d’Ouverture”) en Belgique francophone ou PVDA + en Flandre.

    Unité dans la diversité – Gauches Communes à Bruxelles

    Malgré toutes ces limites, le PSL pense que ‘‘PTB-GO!’’ représente un pas en avant, insuffisant, mais tout de même important. Après les élections, nous aurons plus que jamais besoin de l’unité dans l’action. La libre participation de chaque composante du mouvement des travailleurs, et avec cela nous n’entendons donc pas seulement le PSL, sera exigée. Lors de la conférence de presse qui a annoncé les listes ‘‘PTB-GO!’’, Carlo Briscolini, président de la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut, a souligné l’importance d’un débat profond qui ne se limite pas aux cadres dirigeants et a fait un plaidoyer pour le ‘‘droit de tendance’’ : “c’est quand il y a de la discussion, de la contestation, que différentes tendances s’expriment, qu’un débat permet d’avancer.’’ Le PSL veut continuer à s’engager dans ce type d’unité, y compris après les élections.

    Dans ce contexte, le PSL évitera de se présenter ou de soutenir des listes qui rendent plus difficile d’obtenir des élus de gauche. En Flandre, le PSL appellera cette fois à voter PVDA+. Cependant, avec son attitude basée sur un choix à la carte de ses alliés en isolant certains, ‘‘PTB-GO !’’ ne laisse que peu de choix : s’effacer électoralement ou déposer ses propres listes. Le PSL ne le fera pas, mais peut comprendre que VEGA et Decroly, le Mouvement de Gauche ou d’autres veuillent encore déposer des listes. Nous les appelons tout de même à ne pas en déposer à Liège, où Raoul Hedebouw a une chance réelle d’être élu, ni à Charleroi, où la FGTB nationale pourrait instrumentaliser cette situation pour miner l’initiative prise par la FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut. Tout comme nous avons offert au PTB de collaborer à leur campagne, il est possible d’envisager un certain type de travail en commun avec d’autres, dépendant leur approche quant au monde du travail et des deux exceptions citées ci-dessus.

    A Bruxelles, le système de groupement de listes rend possible d’effectuer un vote spécifique pour la liste de gauche de son choix sans que cela ne réduise l’opportunité d’avoir un élu de gauche. Nous allons donc participer au scrutin à la Chambre et à la Région sous le nom de ‘‘Gauches Communes’’, nom avec lequel nous nous sommes déjà présentés avec le Parti Humaniste et des candidats indépendants à Saint-Gilles, Jette, Anderlecht et Ixelles lors des élections communales de 2012. Une proposition de ‘‘Gauches Communes’’ pour coopérer a également été rejetée à Bruxelles par le PTB. ‘‘PTB-GO !’’ n’a même pas accepté notre proposition de groupement de liste alors que cela a déjà été fait entre ‘‘PTB-GO !’’, le Parti Pirate, Pro-Bruxelles et BUB. Si VEGA dépose des listes à Bruxelles, nous allons également discuter avec eux d’une possible coopération.

    A Bruxelles, nous voulons, sur base d’un programme clairement socialiste et en prenant systématiquement des initiatives dans la résistance locale contre les assainissements locaux, faire notre contribution pour la construction d’un rapport de forces contre le tsunami d’austérité.

    Un tournant à gauche de la social-démocratie… Qui y croit encore ?

    Le PS et le SP.a sentent eux aussi que quelque chose se passe. Le fossé entre riches et pauvres, le manque de perspectives, la politique ‘‘deux poids, deux mesures’’, la justice de classe, etc. tout cela conduit à un mécontentement dans la société. L’attention récente qui a été portée sur la limitation des salaires du sommet des entreprises publiques ou encore leur tentative mitigée de s’en prendre à la fraude fiscale ne sont que des emplâtres sur une jambe de bois utilisées pour être capables de faciliter une attaque plus frontale contre le mouvement des travailleurs. Depuis les années ’80, PS et SP.a ont systématiquement participé aux différents gouvernements et ont posé les bases pour la croissance de la pauvreté et du chômage. Leurs solutions de diminutions des charges pour les entreprises, de manipulation de l’index, de limitation de nos pensions et allocations de chômage, etc. n’annoncent rien de bon, et remettent fondamentalement en cause ce prétendu tournant à gauche. Nous savons ce que nous pouvons ou pas attendre, et pas seulement si l’après-25 mai livre un gouvernement ouvertement de droite !

    Voir l’arrivée d’un gouvernement ouvertement à droite n’est certainement pas exclu, s’ils ne réussissent pas à repousser la N-VA durant la campagne. Un tel gouvernement pourrait préparer le climat nécessaire, mais provoquerait également le mouvement des travailleurs au point ou cela entrainera plus que probablement la chute de ce gouvernement. La résurrection d’un gouvernement Di Rupo, avec ou sans lui comme premier ministre, pourrait alors finir le ‘‘sale boulot’’. La gauche ne peut pas s’accrocher au moindre mal, chaque tentative de sauver cette illusion représente un affaiblissement du mouvement des travailleurs. La gauche doit au contraire se préparer à des confrontations de classe inédites depuis des générations.

    Disposer d’élus de gauche après le 25 mai 2014 peut apporter une contribution importante, mais obtenir des élus n’est pas une fin en soi. Cela peut par contre être une excellente base pour, après les élections, construire un front de résistance à la casse sociale. Le PTB est très bien placé pour ce faire. Dans ce cas il pourra compter sur le soutien du PSL et probablement aussi d’innombrables activistes, y compris de délégations, centrales et régionales syndicales. Cela n’enlève toutefois rien à la nécessité d’une large formation de lutte des travailleurs, laquelle respecte la liberté de discuter et de débattre afin de tester les programmes et les stratégies. Simultanément, le PSL continuera de construire un parti révolutionnaire qui a comme but d’arracher un changement de société par la lutte de masse des travailleurs. Le capitalisme n’a aucun avenir à nous offrir, seul le socialisme peut libérer la voie pour un monde sans exploitation et sans oppression.

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    Note

    (1) ‘‘Geen grenzen aan de groei: de Belgische syndicalisatiegraad in de jaren 2000’’, Faniel J. & Vandaele K., 2012.

  • Non, Mr Magnette, renforcer la gauche, on n’y arrive pas en copiant la droite

    Paul Magnette a réagit à sa manière au sondage Ipsos/Le Soir/RTL qui crédite le PTB-GO! de près de 7%. Selon lui : “La vertu de ce sondage, c’est de montrer, mais on le sait, que quand l’extrême-gauche progresse, la gauche faiblit. Donc malheureusement, quand on vote pour l’extrême gauche, on favorise la droite.” C’est bien tardivement – moins de 100 jours avant les élections – que le PS et Magnette semblent s’inquiéter de la manière dont la gauche pourrait être renforcée…

    Il est regrettable que le parti du premier ministre n’ait pas pensé à cela alors qu’il soutenait et appliquait loyalement les politiques d’austérité… Peut-être Paul Magnette pourrait-il maintenant nous expliquer en quoi la dégradation de nos conditions de vie peut bien renforcer la gauche ? Pour appliquer la politique d’austérité, le PS s’est sans hésitation rangé du côté de la logique du diviser pour régner en s’en prenant d’abord aux plus faibles. Les chômeurs et les demandeurs d’asile ont ainsi été particulièrement frappés, une austérité « douce » destinée à préparer le terrain pour des attaques antisociales plus sévères une fois les prochaines élections passées, cette fois-ci contre l’ensemble du monde du travail. Renforcer la gauche, c’est possible en renforçant la solidarité et la lutte pour le progrès, pas en essayant d’accompagner le recul social.

    Le PS essaye de recycler l’argument du « moindre mal » en disant qu’un renforcement du PTB affaiblirait sa position par rapport à la N-VA et augmenterait ainsi la menace de l’arrivée d’un gouvernement de droite. C’est un argument auquel il fallait s’attendre, mais il est par contre très remarquable de voir que le SP.a ne l’utilise pas de la même manière… Serait-ce parce le SP.a n’a pas de problème à gouverner avec cette même N-VA au gouvernement flamand ? Ou parce que ce parti est allé tellement loin dans la logique de soutien aux réductions d’impôt pour les grandes entreprises que la différence avec le programme de la N-VA sur ce point est anecdotique ? La menace d’un gouvernement dirigé par la N-VA est réelle et pourrait conduire à une offensive plus brutale contre nos conquêtes sociales. La différence est qu’alors que le PS est extrêmement prudent pour appliquer sa politique antisociale au point de sembler marcher sur des œufs, la N-VA se comporte comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.

    Mais au final, le résultat n’est guère différent. Après 25 ans de règne du PS au gouvernement fédéral, l’écart entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand dans ce pays. La pauvreté a augmenté, les salaires réels ont baissé, le mécanisme d’indexation a été miné, la chasse aux chômeurs a été organisée, les allocations d’insertion ont été limitée dans le temps à trois ans, … Combien de cadres sur-payés ont-ils été nommés par la social-démocratie dans les entreprises publiques ? Combien de privatisations totales ou partielles – des « consolidations stratégiques » selon les termes de Di Rupo à l’époque de la recherche d’actionnaires privés pour Belgacom – ont été dirigées par la social-démocratie ? Quand le PS de Magnette et Di Rupo a-t-il fait la différence ?

    Une percée électorale des listes PTB et l’entrée au parlement d’un de ses élus renforceraient toute la gauche. Dans les pays où plusieurs formations de gauche sont présentes, on constate que la gauche est généralement plus forte que dans les pays où une formation a le monopole. Il suffit de penser aux Pays-Bas (comparons les résultats du PVDA social-démocrate et du parti de gauche SP à ceux du PS et du SPa chez nous) ou encore avec l’Allemagne (où existent le SPD social-démocrate, les Grünen (verts) et le parti de gauche Die Linke) et avec la Grèce (avec Syriza, le KKE et Antarsya). Lors de la conférence de presse annonçant les listes du PTB, le président de la régionale FGTB de Charleroi et Sud Hainaut, Carlo Briscolini, a fait remarquer : “c’est quand il y a de la discussion, de la contestation, que différentes tendances s’expriment, qu’un débat permet d’avancer.’’ La diversité renforce la gauche, mais il faut encore que cette gauche ne soit pas seulement présente aux élections. Toute position élue devra être utilisée afin de construire un large front de résistance contre la politique d’austérité qui ne manquera pas de suivre les élections.

    Nous ne partageons donc aucunement les déclarations de M. Magnette. Ce ne sont que des tentatives visant à relooker le vieil argument du « moindre mal ». Dans le passé, cet argument ne nous a apporté que de nouvelles politiques antisociales, rien n’indique qu’il en serait autrement aujourd’hui, bien au contraire. Après les élections de mai prochain, il y aura une longue période sans élections, un moment idéal pour passer à l’application d’une austérité plus dure.

    Un texte plus détaillé concernant l’attitude du PSL concernant les élections de mai 2014 arrivera sur socialisme.be dans ces prochains jours.

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