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  • Le PS et le SP.a soutiennent Corbyn… uniquement lorsqu’il se soumet à la droite !

    Jeremy Corbyn a récemment été élu président du Parti travailliste, le Labour, en Grande-Bretagne. Cette élection d’un candidat anti-austérité représente un véritable bouleversement dans la situation politique.

    Par Jarmo (Anvers)

    Le Parti travailliste britannique fut l’un des premiers partis sociaux-démocrates européens à embrasser le néolibéralisme et à bazarder toute référence au socialisme ou à une politique favorable aux travailleurs. C’est aussi le parti travailliste, sous la direction de Tony Blair, qui a décidé de partir en guerre en Irak. C’est donc des plus remarquables que c’est précisément ce parti qui, aujourd’hui, se retrouve avec un socialiste à sa tête pour la première fois depuis des décennies.

    L’enthousiasme autour de la figure de Corbyn a même des conséquences en Belgique. La social-démocratie essaie ainsi d’instrumentaliser son succès dans une tentative désespérée de soutenir qu’elle reste politiquement pertinente.

    L’élection de Corbyn – avec 59% des suffrages exprimés – est l’expression de la recherche croissante d’une alternative politique en Grande-Bretagne. Le même processus a déjà conduit à l’émergence de nouvelles formations de gauche comme Syriza et Podemos tandis que, dans d’autres pays, l’espoir se développe que des personnalités de gauche soient capables de reprendre les rênes d’un parti comme le Parti travailliste.

    Des centaines de milliers de jeunes et de travailleurs se sont mobilisés pour la campagne de Corbyn et ont placé leurs espoirs dans son programme d’investissements massifs dans les services publics, de réhabilitation des acquis sociaux comme les pensions et le droit de grève,… et dans la fin de la vague incessante et violente d’austérité qui frappe la population de plein fouet. L’élection de Corbyn est aussi une expression de la désillusion parmi la population britannique pour la direction traditionnelle du Labour, qui reste d’ailleurs opposée au programme de Corbyn. Cette contradiction devra, plutôt tôt que tard, conduire à une scission. Corbyn doit utiliser son soutien et l’enthousiasme qu’il a suscité pour rassembler autour de lui toutes les forces de gauche dans la société afin de construire un nouvel instrument politique pour la classe des travailleurs.

    Il n’y a pas de différences fondamentales entre la direction traditionnelle du Labour et celles du PS et SP.a en Belgique. Ces partis sont partisans de la casse sociale qui, après des années de participation aux gouvernements, ne voient qu’un sentier de destruction sociale lorsqu’ils regardent derrière eux. La social-démocratie belge fut par exemple à la base de la réforme des prépensions, de la privatisation et du démantèlement des services publics,… Ils ont même été les auteurs de mesures haïes comme le Pacte des Générations en 2005 et la chasse aux chômeurs. Probablement aucun jeune en Belgique ne se souvient d’un moment où ces partis ont représenté une force progressiste.

    Cependant, les dirigeants sociaux-démocrates flamands et francophones sentent aussi la recherche d’une alternative politique. Les succès électoraux du PTB, particulièrement du côté francophone, sont déjà une expression partielle de cette recherche. Elio Di Rupo a donc immédiatement félicité Corbyn en disant qu’ils ont ‘‘des objectifs communs : fin à l’austérité, une société juste et plus de justice sociale’’. Kathleen Van Brempt du SP.a a écrit une carte blanche en défense de Corbyn, mais en se limitant au tournant de Corbyn qui a déclaré qu’il n’est plus en faveur d’un Brexit (la sortie de l’euro). Le fait que Corbyn maintient cependant toujours que l’Union Européenne néolibérale n’est qu’un instrument politique aux mains de la classe dirigeante pour imposer une politique d’austérité sévère n’était bien sûr pas mentionné par Van Brempt. Elle essaie, de façon pathétique, d’utiliser la popularité d’un adversaire politique pour se donner une image plus à gauche.

    Van Brempt n’est pas la seule à procéder de la sorte. Paul Magnette fait pareil. Il se réfère à Corbyn, mais surtout aux points spécifiques sur lesquels il a déjà cédé à la droite de son parti. Autrement dit, Magnette défend Corbyn tant qu’il ne s’agit pas des éléments qui ont créé l’enthousiasme ! Magnette lui reproche d’ailleurs de fonctionner comme la ‘‘gauche radicale’’ : de présenter des sujets complexes d’une manière simpliste. Cela n’empêche pas Magnette de déclarer que les programmes de la gauche radicale et du PS ne sont pas trop différents : une taxe des millionnaires, une fiscalité plus juste,… En réalité Magnette montre les limites de telles propositions. Si même des représentants d’une politique d’austérité sont prêts à les défendre en paroles…

    Dans la même logique Di Rupo, tout comme le président du SP.a John Crombez, a déclaré qu’il n’était pas opposé à des coalitions avec le PTB. Ce parti a aussi déclaré d’être en faveur d’une ‘coalition progressiste’ à Anvers avec SP.a et Groen. Le président du PTB Peter Mertens a ainsi affirmé : ‘‘J’espère que personne ne va s’enfermer dans ses propres points de vue et qu’ils vont comprendre que cette collaboration est plus que jamais nécessaire.’’ Tous les précédents indiquent cependant qu’une nouvelle formation de gauche doit se méfier d’une collaboration avec la ‘‘gauche’’ néolibérale.

    Dans la plupart des pays, le mouvement des travailleurs n’a plus d’instrument politique. L’élection des figures de la gauche dans anciens partis du mouvement ouvrier et l’émergence de nouvelles formations d’autre part, sont des expressions de la recherche d’une alternative. Cela peut constituer des pas importants dans la bonne direction. Mais une alternative politique ne sera en dernière instance seulement possible que sur base d’une grande implication du mouvement des travailleurs. Elle exige également la reconnaissance des limites programmatiques de certains partis de gauche, ainsi que la conscience que les anciens partis sociaux-démocrates dans leur état actuel sont devenus des cadavres pourrissants pour le mouvement des travailleurs. Le PSL veut aider au développement de chaque initiative allant vers la formation d’un nouveau parti des travailleurs.

  • PS et SP.a dans les cordes malgré la résistance sociale

    Ne soyons pas pris en otage par l’absence d’alternative politique!

    La lutte contre ce gouvernement a été impressionnante, avec un plan d’action allant crescendo à l’automne jusqu’à une grève générale nationale massive le 15 décembre. Non seulement le gouvernement mais aussi toute la politique d’austérité se sont retrouvés vigoureusement secoués. Les derniers sondages indiquent toutefois que la N-VA et le MR ne reçoivent pas de sanction sévère. Le PS et le SP.a ne bénéficient pas de l’énorme aversion qui vit des deux côtés de la frontière linguistique face à l’austérité. Comment est-ce possible?

    Par Jarmo, article tiré de l’édition de juin de Lutte Socialiste

    Une étude post-électorale dirigée par l’institut ISPO (Instituut voor Sociaal en Politiek Opinie-onderzoek) a dévoilé quelques données remarquables concernant les élections du 25 mai 2014. Il semble que seuls 6% des électeurs flamands ont déterminé leur vote sur base de considérations communautaires. En 2007 et 2010, ce chiffre était respectivement de 13,3 et 19,7%. Après 8 ans de crise, le communautaire a cédé la place à un certain nombre de problèmes socio-économiques fondamentaux : pour 43% des électeurs la création d’emplois était une priorité, pour 37% la santé et pour 32% les pensions. Ce n’est pas précisément ce sur quoi les forces de droite peuvent se baser.

    Sans surprise, la social-démocratie belge n’a pas pu se démarquer sur ces thèmes. Après des années de participation au pouvoir, le PS et le SP.a sont largement responsables de la destruction des conquêtes sociales,… Dans ces conditions, il n’est pas illogique de chercher une alternative ailleurs. Sans véritable force de gauche capable de s’attirer la confiance des masses, la victoire de ce qui se présente comme ‘‘alternative’’ est inévitable. La N-VA a remporté les élections du 25 mai non pas sur ce qui fait son activité de base – le communautaire – mais sur l’absence de solution de rechange fiable face aux partis traditionnels.

    Le PS et le SP.a se concentrent maintenant sur eux-mêmes. Les élections présidentielles du SP.a, qui auront lieu en juin, ne sont qu’un concours de popularité où – selon les mots de Frank Vandenbroucke lui-même – l’essentiel est de ne pas donner l’impression que l’on voudrait faire un virage à gauche. Le PS est quant à lui en plein ‘‘chantier des idées’’. Mais derrière les belles paroles (répondre aux ‘‘contraintes européennes et budgétaires’’, réfléchir sur le ‘‘capitalisme financier’’ qui gangrène l’économie, faire ‘‘contre-poids’’ à la droite et ‘‘l’idéologie néolibérale’’,…), on ne trouve aucun contenu concret ni même la moindre remise en cause de la participation enthousiaste du PS à la logique néolibérale durant les 25 années où il fut au pouvoir au niveau fédéral.

    En Grande-Bretagne, les conservateurs – pourtant largement détestés – sont parvenus contre toute attente à gagner les élections après 5 ans de politique austéritaire sauvage. Ce ne fut pas tellement une victoire de la droite, mais bien une défaite du Parti travailliste, incapable de convaincre l’opinion publique qu’il représente encore une alternative au gouvernement conservateur.

    Ce développement a de profondes implications pour notre combat contre l’austérité. Les dirigeants syndicaux qui se baladent la main dans la main des partis comme le PS, le SP.a ou le CD&V ne peuvent que nous conduire à l’impasse. Ils considèrent que la lutte est inutile tant que la N-VA représente un certains poids électoral et que la social-démocratie ne se développe pas dans les sondages. Ils semblent être aveugles face au formidable coup que le mouvement syndical a infligé au gouvernement à l’automne dernier. A l’époque déjà, nous avons défendu que le retour des autres partis traditionnels au gouvernement ne constituerait en rien une avancée fondamentale. Développer nos luttes nécessite de lier le combat syndical au développement d’une alternative politique prête à se jeter à corps perdu dans la bataille pour renverser ce gouvernement et représenter les intérêts du monde du travail.

  • ‘Rood’ quitte le SP.A. Le potentiel pour une alternative à la gauche des partis traditionnels est réel.

    SP.A-Rood a constaté que la tentative de faire changer d’orientation le SP.A n’a pas fonctionné, et poursuit son existence en tant que mouvement sous le nom de ‘Rood’. Dans le quotidien De Standaard, Erik De Bruyn a déclaré : ”Rood veut regrouper toutes les forces de gauche en Flandre. Cela doit aboutir à un nouveau grand parti de la gauche en 2014.” Le PSL se réjouit de ce pas en avant fait par le mouvement autour d’Erik De Bruyn.

    Réaction du Bureau Exécutif du PSL – PDF

    Nous sommes également d’accord avec De Bruyn lorsqu’il déclare dans les médias qu’il existe un potentiel pour une alternative à la gauche des partis traditionnels. Réaliser ce potentiel est d’autant plus nécessaire dans la période d’assainissements qui s’annonce.

    Ces dernières années, le SP.A n’a plus joué de rôle en tant que représentant politique des revendications et des préoccupations du mouvement ouvrier. En termes de composition sociale et de base dans la société, ce parti n’est plus le même qu’il y a 20 ou 30 ans. Cela vaut aussi de plus en plus pour le PS.

    Nous espérons que ‘Rood’ disposera de l’espace nécessaire, aussi de la part de la FGTB. Lorsque Rudy De Leeuw, le président de la FGTB, déplore la décision de ‘Rood’ et a pointe du doigt la division de la gauche, il oublie le fait qu’une grande partie de la base de la FGTB ne se sent plus politiquement représentée. C’est d’ailleurs aussi le cas pour une partie importante de la base de la CSC. Il est temps que la FGTB et la CSC reconnaissent cet état de fait et remettent en cause leurs liens avec les partis traditionnels.

    Depuis des années déjà, le PSL plaide pour un nouveau parti large des travailleurs. Nous accueillons fort favorablement toute personne aboutissant aujourd’hui à des conclusions semblables. Un tel parti doit devenir un parti inclusif et démocratique, ouvert à chaque personne qui s’oppose à la politique de droite imposée par l’Union Européenne, le Fonds Monétaire International et les partis traditionnels de notre pays. Un tel nouveau parti doit se baser sur un programme de lutte.

    Le PSL veut jouer un rôle dans ce processus, et accepte l’invitation de ‘Rood’ et d’Erik De Bruyn. Nous invitons tous ceux qui s’opposent à la politique d’assainissements et tous les courants de la gauche, tel que le PTB, à écouter l’appel de De Bruyn pour regrouper les forces de la gauche en Flandre.

    Dans le cadre d’une démarche similaire le PSL fait partie du Front des Gauches en Wallonie et à Bruxelles.

  • Agir de manière conséquente

    L’apparition d’un nouveau joueur sur le terrain politique est l’enjeu de la prochaine campagne électorale du CAP. La contradiction fondamentale dans cette société est celle qui oppose les salariés et les capitalistes. Dans une formule plus fréquemment utilisée mais plus vague, on parle aussi de la contradiction entre les riches et les pauvres.

    Bart Vandersteene

    Les capitalistes ont un éventail de partis politiques grâce auxquel ils peuvent utiliser différentes tactiques pour contrôler la société. Ces partis veulent tout faire pour éviter que de nouvelles alternatives se dressent. Soit les partis des travailleurs sont neutralisés en achetant et en intégrant la direction (comme cela a été fait jadis avec le Parti Ouvrier Belge, puis le PS) soit on les élimine.

    Via les sytèmes électoraux, les seuils électoraux et le financement des partis, tout est fait pour éviter que de nouveaux partis, et surtout des partis de travailleurs, puissent se développer.

    Ainsi, un seuil electoral de 5% a été introduit (avec l’accord des partis verts !), ce qui rend encore plus difficile de décrocher des élus.

    Par ailleurs, les partis représentés au parlement sont largement financés par des donations publiques et peuvent construire toute une structure de parti sans devoir récolter un euro dans la société. Nous ne pensons pas que les partis ont besoin des moyens financiers de l’Etat. Que ces partis recoltent leurs ressources au sein des couches de la population qu’ils souhaitent représenter, afin que chacun puisse constater que « chaque parti parle la langue de celui qui le nourrit ! » (comme disent nos amis flamands).

    Réactions des autres partis

    Plusieurs partis ont déjà réagi au lancement du CAP. Le SP.a a essayé de nettoyer un peu son image en annonçant que, grâce à lui, des travailleurs seraient de nouveau envoyés au parlement. Cela a été généralement perçu comme une démagogie électorale qui ne change rien à la politique du SP.A.

    Le PTB a répondu à une demande de syndicalistes pour collaborer avec le CAP. Le PTB reconnaît qu’il existe un vide énorme à gauche mais espère le remplir entièrement à lui tout seul en misant tout sur une logique électorale qui prend de plus en plus d’importance dans ce parti. Voilà pourquoi le PTB ne s’intéressait qu’à une participation de Jef Sleeckx sur les listes. L’idée d’un cartel à Anvers a été écartée lorsque Jef a expliqué que, vu son âge, il n’était guère enthousiaste à l’idée de se présenter sur une liste.

    Groen ! a aussi pris contact avec le CAP et lui a fait une proposition soi-disant généreuse, mais présentant peu de risques pour lui. Le CAP occuperait les 4e, 5e, 6e et 7e places sur toutes les listes de Groen ! en Flandre. L’écrasante majorité du CAP n’a pas manifesté d’enthousiasme car cela aurait signifié lier politiquement le CAP à un parti généralement perçu comme s’étant brûlé au pouvoir.

    Le défi du 10 juin

    Le CAP a surmonté ensemble ces obstacles politiques. Le développement d’un nouveau parti ne se fait pas du jour au lendemain mais sera le résultat d’un processus où toutes les organisations et tous les individus traverseront une période d’expérience commune et acquièreront la confiance nécessaire pour aller au-delà d’une simple participation électorale. Voilà l’enjeu de notre campagne électorale.

    Cette fois-ci, nous ne pouvons pas encore attendre une grande percée électorale. Mais nous pouvons fonder les bases nécessaires pour l’expression politique d’un développement irréversible dans la société, à savoir la montée des luttes contre le néolibéralisme.

  • 19 mars: manifestation de masse réussie à Bruxelles

    Ce 19 mars, Bruxelles a accueilli une masse de manifestants. Trois manifestations se sont rassemblées en une énorme manif avec 80.000 participants provenant de toute l’Europe. La manifestation montrait la force de la mobilisation européenne, la radicalisation et la volonté d’action croissantes à la base, mais aussi le manque d’un instrument politique, ce qui permit aux partis traditionnels d’être présents.

    Nikei De Pooter

    La Marche des Jeunes était à la tête de la manifestation. Là se trouvaient à peu près 2000 jeunes. Notre délégation comprenait à peu près 300 travailleurs et jeunes, avec également la présence de camarades des Pays-Bas, de France, d’Allemagne et de Grande-Bretagne. Ce n’était pas une coïncidence si les plus grandes délégations à la Marche des Jeunes étaient les délégations politiques radicales. Les Jeunes FGTB et CSC étaient présents avec des camions de carnaval et avec une musique assourdissante, mais ils n’ont pas réussi à faire marcher plus de quelques dizaines de jeunes dans leurs délégations.

    Nous avions discuté avec eux dans le courant de la campagne sur le type de Marche qu’il fallait. Selon eux, les jeunes ne s’intéres-sent pas à une marche combative, mais plutôt à une sorte de love-parade. Cela s’exprimait aussi dans le logo infantile des Power rangers sur l’affiche de mobilisation. Ils ont tenté d’éviter que la Marche des Jeunes ne se profile comme radicale. Leur argument était qu’une marche « trop radicale » ferait peur aux jeunes et qu’un programme vague et large permettait à une grande variété d’organisation de participer.

    Cette stratégie allait tellement loin que les différents partis gouvernementaux n’étaient pas seulement sur l’affiche, mais participaient réellement à la Marche. Le CD&V en donnant un tonneau de bière gratuit sur un bar mobile, le N-VA en buvant le tonneau. Animo, les jeunes du SP.A, ont réussi à faire porter leur banderole par le « ministre de la chasse aux chômeurs » Frank Vandenbroucke. Notre délégation disait bienvenue à tous ces types avec le slogan  « néoliberalen = dikke asocialen ! » (néo-libéraux = gros asociaux)

    Le MAS a mis la Marche des Jeunes sur l’agenda. Nous avons mené une campagne pendant des mois. Pour nous, l’important n’était pas seulement la manif elle-même, mais aussi la construction d’une relation de force à la base. Ces derniers mois, nous avons augmenté notre présence aux bureaux de pointage et y avons obtenu un soutien grandissant, bien que souvent passif. Nous avons utilisé l’occasion de construire une présence plus large dans les entreprises. Dans ce travail il était important de présenter un programme d’unification des mouvements de lutte et de proposer une initiative concrète. Ce fut chose faite avec la Marche des Jeunes.

    Pour nous, la campagne était réussie. Nous avons formé une délégation combative, vendu plus de 500 exemplaires de notre journal et 100 exemplaires des journaux d’autres sections du CIO (notre internationale) et nous avons récolté 400 euros de fonds de lutte. La Marche des Jeunes est peut-être venue trop tôt ; la volonté de transformer le mécontentement large mais passif contre le chômage croissant, la flexibilité, le travail interim,… en une opposition active est toujours limitée. Mais après la manifestation contre l’accord interprofessionnel en décembre et les actions dans divers secteurs (le non-marchand, Splintex, le secteur d’alimentation,…) la Marche des Jeunes et la manifestation de la CES (Confédération Européenne des Syndicats) venait à un excellent moment. Puisque pour nous cette Marche n’a jamais été vue comme une fin en soi, mais comme une occasion de mettre à l’agenda la nécessité de construire une opposition de gauche dans les syndicats et la nécessité d’un instrument politique. Leen Pontezeele des Jeunes CSC a déclaré dans les médias que pour elle cette Marche des Jeunes n’était qu’un premier. Nous sommes ravis de ce point de vue et faisons appel à tous pour faire une évaluation ensemble, pour ensuite retourner sur le terrain et commencer à construire une nouvelle Marche des Jeunes !

    CGT et FNV: délégations combatives

    La CES manifestait contre la directive-Bolkestein (sur la libéralisation des services) et il y avait aussi la manif du FSE (Forum Social Européen). Dans la manif de la CES, les délégations de la CGT (France) et du FNV (Pays-Bas) se sont fait remarquer. La CGT avait à peu près 30.000 membres présents dans sa délégation, et celle du FNV comprenait aussi des milliers de travailleurs. La CGT se profilait contre la constitution européenne, sur laquelle un referendum est organisé en France. La mobilisation contre la constitution européenne montre une rage et une combativité crois-sante contre la politique néo-libérale de l’Europe. Ce n’est pas une coïncidence si les délégations de la CGT et du FNV étaient les plus grandes. Dans les deux pays, il y a un processus de radicalisation qui se développe contre les attaques antisociales du gouvernement et du patronat.

    La délégation du FSE était plus limitée. Quelques milliers de membres des différents “mouvements sociaux” manifestaient. Il est pour eux d’une importance cruciale de se retrouver dans la classe ouvrière.

  • Elections Sociales. Ce que les chiffres ne disent pas

    LES RESULTATS provisoires, sur base de 83% des résultats, annoncent une légère avancée pour la CSC et la CGSLB aux dépens de la FGTB. Les résultats complets ne seront publiés qu’à la fin septembre. La FGTB espère encore pouvoir améliorer un peu son score puisque un nombre de résultats de grandes entreprises comme Caterpillar, Carrefour, Match et Lidl ne sont pas encore connus.

    Eric Byl

    Finalement les rapports de forces entre les syndicats n’ont pas changé. Ce n’est pas étonnant. Il fallait être un fin connaisseur pour découvrir les différences entre «10 mesures sur lesquelles nous signons à deux mains» (FGTB) et «Le Programme de 10 points» (CSC). Les instances officielles ont suivi leur tactique traditionnelle: dépolitiser les élections par des slogans sans contenu et ne pas se lier les mains par des revendications concrètes qui pourraient être comprises par la base comme un feu vert pour passer à l’action. Pour la FGTB le slogan était «Notre force, c’est vous!», celui de la CSC était «Notre boulot: défendre le vôtre». Les deux slogans expriment vers où les directions syndicales entendent aller: transformer les syndicats en entreprises purement de services.

    Pour trouver un contenu concret à la campagne, il fallait se contenter d’un nombre restreint de délégations syndicales. La délégation CGSP à la VUB a diffusé une édition spéciale «Elections sociales» de son bulletin d’information. On y trouve un cahier de revendications concrètes et une argumentation élaborée. Résultat: le score massif de 2000 (63,2%) progresse de 1,5% (64,7%). Malheureusement cet exemple de la VUB est une exception. Pas mal de syndicalistes combatifs ont été placés en milieu de liste sans consulter la base, et il n’y avait presque pas de propositions concrètes. L’ère où la FGTB défendait la lutte et la CSC la concertation fait partie du passé. Surtout depuis la formation des gouvernements Verhofstadt I et II la FGTB s’est profilée en partenaire loyal du gouvernement.

    Les militant syndicaux combatifs récoltent en général plus de voix que leurs camarades qui se limitent au syndicalisme de services. Mais ils ne sont que très exceptionnellement capables de casser la tendance nationale et de compenser au niveau de l’entreprise le déficit de combativité des structures nationales, notamment parce qu’il n’y pas de gauche syndicale organisée. Le sommet syndical argumentera que son image ne peut être tellement mauvaise, puisque pas moins de 80% des électeurs potentiels – bien plus qu’en 2000 – ont voté. Il se réjouira sans doute du fait que le nom-bre de syndiqués progresse et que la composition des listes a été plus facile que jamais. La CSC avait plus de 63.000 candidats, la FGTB plus de 50.000 et le nombre de candidats de la CGSLB a fortement augmenté.

    Selon le MAS cela ne s’explique pas par la popularité du sommet syndical, ni par un choix clair pour ou contre les propositions d’un des syndicats. Pour nous c’est l’expression d’une insécurité croissante dans une période de montée du chômage et d’attaques contre la sécurité sociale. L’avancée de la FGTB dans le non-marchand s’explique par le fait que le monopole de la CSC dans les institutions catholiques n’est plus de notre temps.

    Le recul de la FGTB dans l’industrie et les finances est partiellement dû à la désindustrialisation. La légère avancée de la FGTB à Bruxelles est principalement le résultat d’une croissance dans l’enseignement libre et dans les cliniques privées et pas de l’éviction de l’ancien président de la FGTB de Bruxelles, Albert Faust, plus à gauche que l’actuelle direction.

    Les nouveaux élus dans les entreprises devront faire face à une situation difficile. Ils devront défendre les travailleurs et leur famille contre un patronat déterminé à leur faire payer la crise, contre un gouvernement prêt à couper de manière drastique dans les dépenses sociales. Ils ne pourront pas compter sur les états-majors syndicaux, qui agissent plutôt comme représentants des partis gouvernementaux au sein des syndicats. La seule garantie dans la prochaine période c’est la politisation de la base par son implication active, la construction d’un réseau de syndicalistes et une campagne pour briser le lien entre la CSC/ ACV et les partis sociaux-chrétiens d’une part, entre la FGTB et le PS/ SP.A d’autre part. Ceci ouvrira la voie à un syndicat unifié et à un nouveau parti des travailleurs qui lutte vraiment pour nos intérêts.

  • Une liste du MAS du côté francophone!

    Elections européennes

    VENDREDI 16 AVRIL, le MAS/LSP a déposé ses listes de candidats pour les élections européennes du 13 juin: une liste MAS pour le collège francophone, une liste LSP pour le collège néerlandophone. C’est la première fois que le MAS/LSP est en mesure de déposer une liste aux élections du côté francophone. Cette première traduit notre renforcement sur le terrain en Wallonie et à Bruxelles.Un grand merci à tous les camarades et sympathisants et amis qui ont contribué à la récolte des signatures! Quelques candidats présentent les points forts de notre programme.


    Aïsha Paulis, étudiante, Ixelles,

    2e effective

    Nous revendiquons notamment un enseignement de qualité accessible à chacun. C’est important car le processus de Bologne représente un coup d’accélérateur dans la politique de privatisation de l’enseignement supérieur.

    On va tout droit vers un enseignement supérieur à deux vitesses: une formation pointue réservée à une élite, une formation au rabais pour la masse des étudiants. Nous revendiquons aussi un pré-salaire étudiant qui permette à tous ceux qui en ont besoin de payer leurs études. Nous voulons la fin de la privatisation des restaurants universitaires et des cantines scolaires dans le secondaire.

    En matière de droit d’expression sur les campus, nous refusons que les libertés conquises depuis Mai 68 nous soient reprises. A l’ULB je milite aussi au sein d’Etudiants de Gauche Actifs. Nous subissons des pressions de la part des autorités académiques surtout quand nous dénonçons leur politique de privatisation.

    Guy Van Sinoy, agent des services publics, Bruxelles,

    tête de liste

    Au cours des semaines à venir, nous mettrons en avant un éventail de revendications essentielles, mais aussi la nécessité du socialisme: une société où ce que l’on produit, comment on le produit, pour qui on le produit doit être décidé démocratiquement par les travailleurs et les usagers. Où les moyens de production appartiennent à la collectivité. Nous expliquerons inlassablement que pour arriver à cet objectif les travailleurs ont besoin d’un parti. D’un véritable parti socialiste et non des contrefaçons incarnées aujourd’hui par le PS et le SP.A.

    En plus du dépôt des listes, un autre motif de fierté de notre parti est d’avoir 8 candidats sur 15 âgés de moins de 30 ans. C’est la preuve de nos progrès dans la jeunesse et c’est à la fois le gage du futur.

    Nadine Mertens, employée et déléguée syndicale,

    candidate indépendante, Wavre, 4e effective

    Je trouve que la défense des services publics est une priorité. Il est choquant de constater que partout en Europe, au nom de la libéralisation, les services pu- blics développés avec l’argent de la collectivité soient tronçonnés, démantelés et souvent cédés à vil prix aux firmes privées.

    On ne peut admettre que La Poste ou la SNCB finissent comme la Sabena! Les transports publics doivent rester publics. Une fois privatisés la recherche de profit passera avant la sécurité des passagers. La privatisation des chemins de fer britanniques le prouve.

    En tant que militante syndicale, je ne suis pas très fière de Mia De Vits qui abandonne la FGTB – en plein milieu de la campagne des élections sociales – pour aller faire carrière au SP.A. En tant que présidente de la FGTB, elle n’a rien fait pour développer une lutte d’ensemble. L’organisation syndicale doit être un contre-pouvoir dans la société. Sans ce contre-pouvoir, le gouvernement et les patrons ont les mains libres.

    Nicolas Croes, employé, Liège, 3e effectif

    Le logement occupe une place importante dans notre programme électoral. Des études montrent que le budget des ménages consacré au logement augmente beaucoup plus vite que les revenus. Et, sans avoir fait d’études, de nombreuses familles modestes le ressentent concrètement chaque mois.

    Dans une société où chacun tremble à l’idée de perdre son emploi, le coût du logement devient crucial. Pour les milliers de travailleurs d’Arcelor à Liège qui perdront leur gagnepain avec la fermeture annoncée de la phase à chaud le coût du logement va devenir un drame.

    C’est justement en période de fermetures, de restructurations, de délocalisations que les travailleurs ont le plus besoin de services publics.

  • Elections sociales. Votez pour un syndicalisme démocratique et de lutte!

    LES ELECTIONS sociales pour les Conseils d’Entreprise et les Comités pour la Prévention et la Protection au Travail (CPPT) auront lieu au cours du mois de mai dans les entreprises du secteur privé. C’est un événement important car des centaines de milliers de travailleurs vont élire ceux qui vont les représenter pendant quatre ans. Il faut au moins 100 travailleurs pour avoir un Conseil d’Entreprise et au moins 50 pour avoir un CPPT. Il n’y aura pas d’élections dans les services publics (sauf à la STIB, par exemple) ni dans les petites et moyennes entreprises du privé. Voilà qui permet déjà de mesurer les limites des conceptions «démocratiques» des patrons: les élections sociales n’ont été rendues obligatoires que là où les syndicats représentent un rapport de forces important.

    Guy Van Sinoy

    Que faut-il penser des élections sociales?

    Le mouvement syndical en Belgique évolue dans un cadre institutionnel ambigu. D’une part on a un mouvement syndical numériquement puissant, capable à la fois de paralyser le pays par la grève générale et de canaliser le mécontentement social grâce à une bureaucratie syndicale chevronnée. D’autre part un cadre légal d’intégration du mouvement syndical: Conseil d’Entreprise, CPPT, Conseil national du Travail sont officiellement des organes de «concertation», c’est-à-dire de collaboration de classe et d’intégration des syndicats à l’Etat bourgeois.

    Mais aux yeux de centaines de milliers de travailleurs, Conseil d’entreprise et CPPT sont vus, à côté de la délégation syndicale, comme des organes revendicatifs. De plus le statut de délégué dans ces organes permet aux militants syndicaux de mieux organiser la résistance sociale des travailleurs (droit de circuler dans l’entreprise, d’informer les travailleurs, d’afficher et de distribuer des tracts, etc.) Il est donc vital d’utiliser les facilités accordées aux délégués dans ces organes pour développer l’esprit de lutte chez les travailleurs.

    FGTB FGTB ou CSC?

    Depuis sa création en 1945, la FGTB est officiellement indépendante des partis politiques. Mais chacun sait que son appareil syndical est étroitement sous le contrôle bureaucratique du PS et du SP.A. Et ce n’est pas la candidature de Mia De Vits sur la liste SP.A aux élections européennes qui infirmera cela.

    La CSC, de son côté, était lors de sa création un syndicat officiellement «antisocialiste». Mais aujourd’hui, sur le terrain, on trouve de nombreux militants et délégués combatifs dans les deux syndicats… et aussi pas mal de candidats uniquement sur les listes pour être «protégés».

    Le MAS refuse la division des rangs des travailleurs. Il refuse d’appeler à voter pour un syndicat plutôt que pour un autre, ce qui reviendrait en outre (en appelant à voter pour ce syndicat) à cautionner toutes les manoeuvres bureaucratiques de son appareil.

    Le MAS appelle à élire des délégués combatifs – FGTB ou CSC – qui pratiquent la démocratie syndicale: des délégués qui informent et mobilisent leurs camarades de travail, capables – au-delà de l’esprit de chapelle – d’oeuvrer à la réalisation d’un véritable front commun syndical de lutte.

  • Amendes de roulage. C’est la politique qu’il faut changer, pas les mentalités

    Amendes de roulage

    LA BELGIQUE fait piètre figure en matière d’accidents de la route mortels. Il paraît qu’il faut changer les mentalités. D’après les hommes politiques, «Celui qui ne veut rien entendre va le sentir passer». Depuis le 1er mars, les infractions sont réparties en 4 catégories: les infractions simples et 3 degrés d’infractions graves. En cas de perception immédiate, les amendes vont de 50 euros pour une infraction simple à maximum 300 euros pour une infraction grave du 3e degré. En cas de paiement différé, c’est 10 euros de plus. Celui qui ne paie pas est passible de poursuites judiciaires. Dans ce cas, l’addition pourra atteindre 1.375 euros pour une infraction simple et 2.750 euros pour une infraction grave des deuxième et troisième degré. A partir du 1er septembre, rouler à vélo sans feux ou ignorer la priorité de droite par inadvertance coûtera la peau des fesses.

    Eric Byl

    Les lourdes amendes vont-elles réduire le nombre d’infractions?

    Le gouvernement espère réduire radicalement le nombre d’accidents à coups de lourdes amendes. Il faut dire qu’on déplore en Belgique 13,7 tués sur les routes pour 100.000 habitants. Notre pays arrive en cinquième position après le Portugal, la Grèce, l’Espagne et la France. Les Pays-Bas (6,9), le Royaume-Uni (6) et la Suède (6,6) affichent de bien meilleurs résultats. La Belgique est même nettement au-dessus de la moyenne européenne (11,1).

    Comment cela s’explique-t-il? En tout cas, pas par le montant des amendes. Les tarifs néerlandais sont nettement inférieurs aux tarifs qui seront appliqués dans notre pays. Quelques exemples: aux Pays-Bas, rouler à vélo sans feux coûte 17 euros, brûler un feu rouge 86 euros. En Belgique, on paiera 137 euros dans les deux cas et même 175 euros à partir du 1er septembre.

    Il va de soi que ces supers amendes ne dissuaderont pas les fils à papa de foncer à toute allure avec leurs bolides. Ils payeront sans sourciller. En revanche, de telles amendes provoqueront des difficultés financières dans les familles modestes qui perdront de fait leur droit à la mobilité. Il fut un temps où le SP, avant qu’il ne devienne le SP.A, plaidait pour des amendes proportionnelles au revenu. On n’entend plus guère parler aujourd’hui de tentatives de tempérer quelque peu la justice de classe.

    La répression ne fait que sanctionner la faillite d’une politique

    Pour le CD&V dans l’opposition, ce ne sont pas les amendes mais les contrôles qui doivent augmenter. En 2001, les Pays-Bas ont distribué 7,2 millions de contraventions dont 6 millions pour excès de vitesse. En Belgique, c’est 1 million et demi dont seulement 500.000 pour excès de vitesse. Un plus grand risque de se faire pincer poussera sans doute bon nombre de conducteurs à la prudence, mais il y a plus. Les Pays-Bas oeuvrent depuis 50 ans à l’aménagement du territoire tandis qu’en Belgique, surtout à l’époque où le CVP faisait encore la pluie et le beau temps, on a laissé s’installer un joyeux chaos. Les magasins de quartiers ont été éliminés par la concurrence des grandes surfaces, les entreprises ont été installées dans des zones dépourvues de transport public, des méga-dancings ont été implantés en plein champs sans accès aux transports en commun,… En d’autres mots, ceux qui ont appliqué la politique des dernières décénnies sont au minimum co-responsables de chaque accident et de chaque amende. Une vie humaine n’est certes pas quantifiable en argent, mais des statistiques ont évalué le coût total des accidents de la route avec dommages corporels à 1 milliard d’euros par an. Il faut encore y ajouter le coût des embouteillages. Le MAS/LSP préférerait dépenser une telle somme pour créer des emplois de proximité et développer des transports en commun gratuits et de qualité. C’est la seule manière de garantir la sécurité sur les routes. Les amendes ne sont jamais qu’un moyen d’occulter la faillite d’une politique.

  • Pourquoi le MAS-LSP se présente aux élections du 13 juin

    Pourquoi le MAS-LSP se présente aux élections du 13 juin

    LES LICENCIEMENTS chez Ford Genk, Sobelair, Cockerill,… et dans une série d’entreprises de moindre importance: tous ces chiffres signifient autant de drames sociaux. Les familles qui ne peuvent plus rembourser leurs crédits hypothécaires, les factures qui s’accumulent, les projets de vacances qui tombent à l’eau,…

    Peter Delsing

    L’incertitude d’un système en crise pèse de plus en plus lourd sur une frange croissante de la population laborieuse. Les jeunes réalisent qu’on les jette dans une épouvantable société de compétition qui n’aura rien de commun avec «l’âge d’or» des années 50 et 60 qu’ont connues leurs aînés.

    Comment les travailleurs et les jeunes peuvent-ils résister à un capitalisme caractérisé par un chômage de masse, aux attaques contre les acquis sociaux et aux guerres comme celle de Bush en Irak? Les partis ne sont-ils pas corrompus par définition? Quel sens cela a-t-il de voter si les grands partis mènent tous la même politique de démolition sociale?

    Un vrai parti, pas une machine électorale

    Le MAS-LSP n’est pas un parti comme les autres. Nos membres n’ont rien de commun avec ces carriéristes qui monnayent leur loyauté contre un poste grassement rémunéré. Nos membres luttent sur leur lieu de travail, dans leur école, leur université ou leur quartier aux côtés des autres travailleurs et des autres jeunes. Nous ne voulons pas d’avantages pour nous-mêmes, mais lutter pour les intérêts de toute la classe des travailleurs. Les chômeurs exclus par la crise capitaliste en font pleinement partie.

    A Gand, nous avons organisé la campagne «Stop à la démolition» contre l’expropriation de dizaines d’habitants du quartier Brugse Poort au nom d’un projet environnemental de prestige. A Bruxelles, les Etudiants de Gauche Actifs se sont fort impliqués dans les actions de solidarité avec les réfugiés iraniens à l’ULB. Ils y ont mis en avant un programme qui faisait le lien avec les attaques contre les emplois et la sécurité sociale des travailleurs belges. Le capitalisme mène à des catastrophes sociales au niveau mondial, nous devons également le combattre au niveau mondial. C’est pourquoi le MAS-LSP fait partie du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO), une organisation socialiste internationale avec des sections dans plus de 30 pays.

    Lors des actions contre les licenciements à Ford Genk, nous avons fait des propositions concrètes pour gagner la lutte: des grèves de solidarité dans le secteur, une manifestation nationale pour l’emploi, la réduction du temps de travail avec embauche compensatoire sans perte de salaire, la nationalisation des entreprises qui menacent de licencier. Ce sont nos besoins qui comptent, pas les profits des grandes entreprises. Lors de la manifestation des travailleurs de Cockerill il y a quelques mois, notre revendication d’une nationalisation de l’entreprise sous le contrôle des travailleurs était bien accueillie.

    Les jeunes nous connaissent par les campagnes Blokbuster et Résistance Internationale. Blokbuster ne se contente pas de s’en prendre au Vlaams Blok. Nous avons argumenté que tout ce qui divisait les travailleurs et les jeunes les affaiblissait face aux patrons et au gouvernement.

    Une opposition active dans les syndicats et dans les quartiers est nécessaire, et non pas les paroles hypocrites de l’extrème-droite?

    Les dernières années ont vu le MAS-LSP participer à des tentatives de construire une gauche combative dans les syndicats, avec le Mouvement pour le Renouveau syndical (MRS) autour de Roberto D’Orazio et le Mouvement pour la Démocratie syndicale (MPDS). Le 19 octobre 2001, nous avons, avec notre campagne Résistance Internationale, fait descendre dans la rue 2500 lycéens et étudiants contre le sommet européen de Gand.

    Les élus de notre courant, comme Joe Higgins (député du CIO au parlement irlandais), ne reçoivent que le salaire moyen d’un travailleur et donnent le reste au parti, à des campagnes dans les quartiers, etc. Joe Higgins est connu en Irlande comme «le politicien qui n’est pas à vendre». Nous voulons que les élus soient révocables à tout moment au cas où ils ne respecteraient pas leurs promesses. Cela vaut pour notre parti également. Le MAS-LSP n’est pas une machine électorale, mais un groupe de travailleurs et de jeunes qui, tous ensemble, discutent un programme, le testent dans la pratique et l’affinent si nécessaire. Nous voulons construire un mouvement de masse pour mener la lutte pour une société socialiste où la production sera planifiée et gérée collectivement par des conseils démocratiquement élus dans les entreprises et les quartiers.

    Le MAS-LSP et les élections

    Les mois de février et de mars verront nos membres battre le pavé pour s’efforcer de récolter le nombre de signatures requis pour pouvoir participer aux élections du 13 juin. Nous voulons présenter des listes pour les élections européennes dans les collèges flamand et francophone. Nous ne sommes pas sûrs d’y arriver du côté francophone. En Flandre orientale, nous présenterons une liste pour les élections régionales. Le but premier de cette campagne n’est pas de récolter beaucoup de voix; notre parti n’est pas encore assez connu pour cela. La lutte de classes en Belgique – la lutte des travailleurs et des jeunes – n’est pas encore assez développée pour que les marxistes puissent faire une percée aux élections.

    Tout comme lors des élections du 18 mai 2003, cette campagne est pour nous une campagne de renforcement: nous voulons convaincre de nouvelles personnes d’adhérer, mettre sur pied de nouvelles sections, récolter de l’argent pour la construction de notre parti, nous faire connaître plus largement,…

    Un nouveau parti des travailleurs

    Vu la transformation progressive, bien qu’à des rythmes différents, du SP.A et du PS en partis bourgeois, le MAS-LSP appelle depuis 1995 à la formation d’un «nouveau parti large des travailleurs», un instrument capable de rassembler des dizaines de milliers de jeunes et de travailleurs pour faire reculer les privatisations, les attaques contre les conditions de travail, la sécurité sociale, l’enseignement,… Nous ne nous considérons pas nous-mêmes comme ce nouveau parti des travailleurs. Il surgira de luttes politiques et sociales importantes. Cette lutte mènera à la conclusion que nous avons besoin de notre propre instrument politique. Le MAS-LSP y interviendrait comme une tendance socialiste révolutionnaire avec son propre programme. Avec le CIO, nous voulons construire à terme un parti révolutionnaire de masse au niveau mondial.

    A la fin des années 90, le MAS-LSP a mené campagne pour des alliances de gauche. Une telle initiative aurait pu, en attendant la création d’un nouveau parti des travailleurs, combler partiellement le vide à gauche (à la gauche du PS et d’Ecolo). Notre initiative n’a cependant reçu que peu de répondant: une liste unitaire Leef à Gand et des listes ouvertes du PC à Bruxelles, à Liège et dans le Hainaut.

    En tant que seule organisation non stalinienne de la gauche radicale à se présenter aux élections du 18 mai, nous avions présenté un programme clairement socialiste. Nous voulons relever le même défi d’ici le 13 juin 2004. Dans le cadre des violentes secousses que la crise capitaliste va provoquer – à commencer par une vague de mesures d’austérité après le 13 juin – nous voulons nous faire connaître le plus largement possible avec un programme clairement socialiste pour gagner à notre alternative de gauche les travailleurs et les jeunes les plus combatifs. Rejoignez-nous!

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