Tag: SP.A

  • Seulement 33% de confiance pour le gouvernement

    L’opposition officielle n’en profite pas pour autant…

    LORSQUE VERHOFSTADT a annoncé il y a quelques mois que "Le pays est reparti du bon pied", il n’imaginait sans doute pas sur quel pied il allait danser. La Conférence pour l’Emploi qui devait créer 200.000 jobs avait à peine entamé ses travaux que la direction de Ford annonçait déjà 3.000 licenciements. Depuis lors, les faillites et les restructurations pleuvent. Le chômage croît à un rythme accéléré. On voit mal comment Verhofstadt peut inverser la tendance avec des chèques-services et un cadeau supplémentaire de 850 millions d’euros au patronat.

    Eric Byl

    Confiance en baisse

    D’après un sondage commandé par La Libre Belgique, Het Laatste Nieuws, VTM et RTL, la confiance dans le gouvernement fédéral a baissé de 7% depuis les élections, passant de 40% à 33%. Seule consolation pour Verhofstadt, les gouvernements des entités fédérées font encore moins bien…

    L’impact de la réforme fiscale sur l’économie a déjà épuisé ses effets. Il pouvait difficilement en être autrement. Verhofstadt et Reynders (MR) en ont fait reporter le coût sur les entités fédérées qui ont à leur tour présenté la note aux contribuables. Le gouvernement s’est fait tancer par les instances internationales. La Belgique est un des rares pays où la pression fiscale a augmenté ces dernières années.

    Pour les libéraux, qui ne cessent de dénoncer la "rage taxatoire", c’est plutôt fâcheux. Pour ne rien arranger, le Conseil d’Etat a descendu en flammes les dispositions sur l’amnistie fiscale.

    Le panier de crabes des partis libéraux élargi

    La famille libérale était très homogène jusqu’à la création du VLD et du Mouvement Réformateur. Depuis lors, Verhofstadt et Michel ont attiré dans leur giron des débris du CD&V (ex-CVP) et de la Volksunie pour le premier, des débris du CDH (ex-PSC) et le FDF tout entier pour le second. Pour ce faire, ils n’ont pas hésité à bousculer la vieille garde libérale.

    Résultat: Verhofstadt et Michel maintiennent plus facilement la cohésion au sein du gouvernement qu’au sein de leurs partis respectifs. Michel s’est appuyé sur le FDF pour imposer le droit de vote aux immigrés non européens à la vieille garde du PRL, ce qui a engendré nombre de frustrations. Michel s’est ensuite heurté au président du FDF Maingain sur la question du survol de Bruxelles. Maingain a dû retirer sa motion de défiance contre le ministre Anciaux après une discussion "cordiale mais virile" avec Michel. Le ralliement probable des chrétiens fondamentalistes du CDF, une scission de droite du CDH, avivera les tensions avec le FDF et l’aile laïque du PRL.

    Faiblesse de l’opposition

    Le principal parti d’opposition, le CD&V, ne parvient pas à tirer parti des difficultés du gouvernement. Il se profile de plus en plus à droite jusqu’à remettre en question le cordon sanitaire autour du Vlaams Blok. Son pendant francophone, le CDH, est prêt à faire l’appoint d’une coalition "alternative" (PS/Ecolo/CDH).

    PS/SP.a: un pôle "de gauche" pour le patronat

    En dehors du Vlaams Blok, le PS et le SP.A sont les seuls partis qui ont peu de soucis à se faire pour les prochaines élections. La social-démocratie est en passe de devenir la première formation politique des deux côtés de la frontière linguistique, devant les libéraux.

    Puisque Groen! (ex-Agalev) a décidé d’aller seul aux élections, le cartel SP.a/Spirit pourra plumer l’électorat vert sans devoir s’encombrer de l’appareil écologiste.

    C’est cependant au sein de l’ACW (le MOC flamand) que le SP.a trouve son plus gros potentiel de croissance. L’opposition du CD&V est tellement à droite, tellement faible aussi, que l’ACW n’aura bientôt plus d’autre option que de chercher un rapprochement avec le SP.a. Seul le lien entre le SP.a et la FGTB y fait provisoirement obstacle. Il n’est pas exclu que le SP.a relâche ses liens avec la FGTB pour faciliter un rapprochement avec l’ACW. Le parti pourrait alors jouer des rivalités entre les deux syndicats pour pouvoir leur faire avaler sa politique de droite.

    Le gouvernement va gagner les prochaines élections, à moins d’une crise imprévue. Non pas grâce à sa "politique sociale", mais à cause de la faiblesse de l’opposition et pour "faire barrage à la droite". Beaucoup voteront pour la social-démocratie comme un moindre mal.

    L’espace à la gauche de la social-démocratie sera marginal lors des prochaines élections. Il faudra des événements de grande ampleur et des luttes sur le terrain industriel pour changer cela. Nous voulons pourtant présenter des listes LSP en Flandre, l’une pour les élections européennes, l’autre pour les élections régionales dans la province de Flandre orientale.

    Du côté francophone, nous allons tenter de présenter une liste MAS pour les élections européennes, même si nous ne sommes pas certains d’obtenir les 5.000 signatures requises en Wallonie et à Bruxelles. La signification de notre participation? Renforcer et mieux faire connaître le MAS/LSP.

  • Partis verts: Vers la crise finale?

    Ecolo et Agalev ne relèvent pas la tête après leur défaite électorale de 2003. Les derniers sondages leur promettent un résultat encore plus médiocre. Ambiance.

    Geert Cool et Thierry Pierret

    Agalev en passe d’être recyclé par le SP.A

    La discussion va bon train au sein d’Agalev sur l’opportunité d’adhérer au cartel SP.a/Spirit afin de préserver les chances d’avoir des élus. Agalev confirme ainsi sa vocation de parti qui jette par dessus bord tous ses principes pour pouvoir continuer à goûter aux prébendes du pouvoir.

    De son côté le SP.A n’a plus rien d’un parti ouvrier et veut désormais apparaître comme un parti "social-progressiste". Son modèle est plutôt le Parti démocrate américain, une machine électorale où les bureaux de marketing ont plus à dire que les membres. L’évolution vers une polarisation entre deux pôles bourgeois, l’un à droite, l’autre «à gauche», ne laisse pas d’autre choix à Agalev que de rejoindre le cartel de Steve Stevaert.

    Un tel cartel peut susciter des illusions chez les intellectuels pseudo progressistes. Certains croiront y reconnaître la grande alliance rouge-verte ou la loi d’airain selon laquelle les travailleurs finissent toujours par retourner dans le giron de la social-démocratie. Il n’est pas ex-clu que l’ACW (le MOC flamand) suive à terme le même chemin qu’Agalev vu le virage à droite du CD&V. Un tel pôle "de gauche" pourra compter sur un large potentiel électoral, mais ce sera un large potentiel d’illusions. Une telle formation ne luttera pas contre la logique néolibérale et encore moins contre le capitalisme. Au sein de la gauche révolutionnaire, l’un ou l’autre succombera peut-être à l’attrait d’un tel raccommodage. Dans un capitalisme en crise, un tel cartel politique "de gauche" deviendra vite une machine à privatiser et à assainir pour le compte de la bourgeoisie.

    Ecolo au bord de l’implosion?

    L’élection du nouveau secrétariat fédéral avait été fort disputée et les coups bas n’avaient pas manqué. Le choix d’Ecolo de rester au pouvoir à la Communauté française et à la Région wallonne ne fait pas l’unanimité au sein du parti. Les ministres Ecolo oscillent sans cesse entre la surenchère par rapport à leurs collègues du PS et du MR et les capitulations en rase campagne. Ainsi les ministres Ecolo du gouvernement wallon ont accepté le nouveau plan wallon des déchets qui entérine l’extension de la décharge de Mont-Saint-Guibert, malgré l’opposition des riverains et des associations de défense de l’environnement. Dominique Streel, ancien directeur de la Spaque (Société Publique d’Aide à la Qualité de l’Environnement) et cheville ouvrière entre le parti et le monde associatif, ne trouve pas de mots assez durs pour fustiger l’attitude d’Ecolo: "Les Verts sont en train de mourir. La démocratie interne est manipulée par des quasi professionnels entrés dans les cadres du parti. L’associatif n’en veut plus." (Le Soir, 31/10/03).

    Les deux candidats battus à l’élection du secrétariat fédéral, Paul Lannoye et Bernard Wesphael, se préparent eux aussi à la dissidence. Ils préparent un manifeste et évoquent – sans rire – la transformation d’Ecolo en "grand mouvement populaire". Ils n’excluent pas la création d’un nouveau parti vert en cas de défaite électorale en 2004 et évoquent l’urgence de recentrer le parti sur les thèmes environnementaux. Il y a décidément des signes qui ne trompent pas: les rats ont commencé à quitter le navire en perdition.

  • Imbroglio politique à Anvers. Aucun parti ne défend les intérêts des travailleurs

    Imbroglio politique à Anvers

    La crise politique s’aggrave à Anvers. La moitié des dirigeants de la police d’Anvers font l’objet d’une procédure disciplinaire et plusieurs échevins sont menacés de poursuites judiciaires dans la foulée du scandale des cartes visa.

    Geert Cool

    L’échevin SP.A Tuur Van Wallendael s’est exprimé sans détours sur la crise anversoise dans une interview au magazine Knack. Il estime que des poursuites judiciaires consécutives au scandale des cartes visa pourraient faire imploser le collège. Et d’ajouter: «Nous ne savons vraiment pas ce que nous devons faire en ce moment.(…) Nous n’avons préparé aucun scénario». Van Wallendael s’empresse d’ajouter qu’il ne craint pas pour sa carrière car il sera bientôt retraité, et de conclure: «Je les emmerde tous».

    Les péripéties anversoises démontrent surtout que les politiciens traditionnels n’offrent aucune alternative. Les scandales font apparaître un contraste saisissant entre la hausse du chômage, de la pauvreté parmi de larges couches de la population et les dépenses somptueuses faites par les notables locaux… avec l’argent de la collectivité.

    A Anvers, le chômage atteint 16% et le bourgmestre Patrick Janssens annonce que si la situation économique continue à se détériorer, il faudra de solides mesures d’austérité. La ville d’Anvers doit supporter annuellement 110 millions d’euros d’intérêt de la dette alors que la hausse du chômage gonfle le volume des dépenses.

    Une autoroute électorale est donc ouverte devant le premier parti anversois: le Vlaams Blok. Il n’a pourtant pas l’ombre d’une solution pour remédier aux problèmes. Lors de la discussion sur le budget communal, il s’est limité à exiger que la ville dépense moins d’argent dans l’enseignement communal. Le Vlaams Blok exige encore plus d’austérité!

    Il faut une politique qui parte des besoins de la majorité de la population.

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