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  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Lu. 27 mai. Bruxelles. 14h, Métro Trône. Protestations de la communauté Cachemiri de gauche belge.
    • Mer. 29 mai. Namur. 13h30, protestation contre le Traité d’austérité européen devant le Parlement wallon, à l’appel de la FGTB.
    • Jeu. 30 mai. Ostende. Action de la FGTB. 18h, Près de la gare.
    • Jeu. 6 juin. Manifestation en front commun syndical à Bruxelles
    • Di. 9 juin. Paris. Marche des femmes contre l’austérité.
    • Sa. 22 juin. Fête de Rood! à Gand Di. 30 juin. Ouverture du local du PSL à Charleroi
    • 4-7 juillet. Camp d’été des Etudiants de Gauche Actifs
    • 22-26 juillet. Ecole d’été du CIO à Louvain
    • 26 juillet – 4 août. Grèce. Camp antifasciste de YRE (Youth against Racism in Europe) et zone Antinazi

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    Pourquoi j’ai rejoint le PSL

    J’en suis venu à cette conclusion car la situation actuelle fait que même si on ne se sent pas apte à l’embrasser, la lutte viendra inéluctablement à soi. Il ne s’agit pas ici de se positionner à gauche ou à droite en paroles. Il s’agit d’être concrètement avec ceux qui travailleront plus longtemps pour des pensions amaigries, il s’agit d’être avec ceux dont les droits et acquis sociaux sont niés et démantelés jours après jours, il s’agit de soutenir les victimes d’une société qui a érigé l’argent en roi.

    A notre époque où les moyens de communication et d’organisation n’ont jamais été aussi nombreux, et où l’opinion publique est de plus en plus favorable à l’établissement d’un contre pouvoir à force de se faire attaquer par ceux qui nous ‘‘gouvernent’’ (entendre : ceux qui nous roulent). Le terreau dans lequel germe les graines du soulèvement populaire est de plus en plus fertile et celles-ci, qui ont mûri chez certains, arrivent tout doucement à germination chez d’autres.

    Même si en acte nous ne sommes encore que quelques uns, en puissance potentielle, nous sommes le nombre et nous finiront par les empêcher de faire du chiffre. Avec patience souvent, sacrifice parfois, assiduité toujours. Ce n’est qu’ensemble que nous seront capables de mener notre programme à terme. Seuls, nous sommes aussi inefficaces qu’un neurone isolé dont la force de ses connections ne s’exprime que lorsqu’il fait partie intégrante d’un tout coordonné. Gardons le cœur à l’ouvrage, l’espoir que demain sera meilleur qu’aujourd’hui mais surtout donnons-nous les moyens d’y arriver, n’oublions jamais que ‘‘toute action révolutionnaire est un acte d’amour.’’

    Yves (Liège)


    Gay Pride

    Samedi dernier, comme chaque année, des militants du PSL sont intervenus à la Gay Pride. Nous y avons tenu un stand politique avec notre matériel concernant la défense des droits des LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres), avons vendu nos badges de solidarité et nos journaux, et avons également récolté des fonds pour soutenir les comités antifascistes en Grèce. Au final, nous avons vendu 15 exemplaires de notre mensuel, Lutte Socialiste, et avons récolté plus de 200 euros. Nous allons bientôt envoyer une première tranche de 500 euros en Grèce à destination des comités antifascistes que nous soutenons. Cette campagne de solidarité se poursuivra encore, et restera un thème majeur de notre travail politique durant l’été.


    Un porte-parole du PSL aux Etats-Unis

    Bart Vandersteene est parti pour un mois aux USA. Il y participera activement à la campagne électorale menée par nos camarades de Socialist Alternative à Minneapolis. A l’occasion des prochaines élections locales, trois candidats de Socialist Alternative seront en lice : à Seattle, Boston et Minneapolis. Bart aidera à organiser et coordonner les campagnes.

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A Noter dans votre agenda

    • Ven. 7 déc. Bruxelles. Manifestation des fonctionnaires fédéraux.
    • Lun. 11 fév. 11h Ixelles. Action de protestation de la communauté cachemirie.
    • Sa. 16 fév. Liège. Journée de discussion pour un syndicalisme de lutte.
    • Lu. 18 fév. Bruxelles. Action de protestations contre la répression des manifestants contre le "banquet des riches", 18h, face à l’Hôtel de Ville de Bruxelles (Grand Place)
    • Jeu. 21 fév. Action syndicale contre l’austérité.
    • Jeu. 7 mars. Louvain. Manifestation antifasciste contre le NSV.
    • Di. 10 mars. Manifestation antinuléaire à Huy.
    • Ven. 15 mars. Bruxelles. Manifestation contre la répression.
    • Di. 24 mars. Bruxelles. Action pro-choix contre la manifestation anti-avortement.
    • 13-14 avril 2013: Week-end Socialisme 2013.

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    10 Mars : Manifestation antinucléaire à Huy

    Après la catastrophe de Fukushima et la découverte de fissures dans des réacteurs des centrales de Tihange et de Doel en Belgique, le danger nucléaire a été une fois de plus clairement mis en lumière. Le 10 mars prochain se déroulera une manifestation antinucléaire à Huy, aux portes de la centrale nucléaire de Tihange.

    Nous soutenons cette protestation et revendiquons notamment que le secteur de l’énergie soit sous propriété et contrôle public, afin d’avoir les moyens de développer une énergie sûre, respectueuse de l’environnement et abordable.

    Rendez-vous : le 10 mars, à 14h, à la Grand-Place de Huy.


    Première réunion publique des Etudiants de Gauche Actifs – secondaires à Namur

    Thomas

    Ce mardi 29 janvier se tenait à Namur la première réunion publique des étudiants de gauche actifs secondaire. Sur le sujet "Socialisme ou chaos capitaliste ; quel avenir pour la démocratie ?", deux jeunes militants ont expérimenté pour la première fois le difficile exercice de l’introduction politique devant une assemblée plus large.

    Ce fut une soirée réussie, trois participants ont déjà opté pour une introduction politique avec un membre, pour aller plus en avant sur le programme qu’EGA et le PSL défendent. La priorité de cette année pour la section namuroise est de construire une section d’Etudiants de Gauche Actifs dans le secondaire et aussi dans le supérieur. Les campagne menées dans cette optique ont porté leurs fruits. Aujourd’hui, il est surtout question de soutenir la formation politique de membres plus jeunes, disposant d’un temps libre plus important, et de les organiser face à l’état désastreux de l’enseignement et dans la perspective de la lutte contre l’austérité budgétaire.


    Assemblée générale à Liège

    Ce mardi soir, juste au retour de la manifestation des métallos à Namur, les camarades de la section de Liège se sont réunis pour une assemblée générale particulière: celle qui devait finaliser la division de leur section. Nous favorisons le travail en plus petits groupes de manière à laisser un espace à chacun pour prendre la parole dans les réunions et pour faire porter la construction du parti par plus de personnes. Les deux nouvelles sections qui sont sorties de cette assemblée ont de nouveaux responsables qui sont pour la plupart des camarades ayant rejoint le parti au cours des deux dernières années et qui sont très enthousiastes pour participer activement au projet de construction du parti.

    Cette assemblée a aussi été très importante pour le travail de notre commission femmes. Notre camarade Mandy a ainsi présenté l’introduction politique de l’assemblée, en prenant pour base la lutte des femmes de la Fabrique Nationale à Herstal en 1966 afin d’aborder le rôle de la classe ouvrière dans la libération des femmes, l’importance de la démocratie syndicale mais aussi les combats qui restent face à nous aujourd’hui et comment nous y préparer.


    Réunion nationale des responsables du recrutement

    Jeroen

    Vendredi dernier, les responsables du recrutement des sections du PSL/LSP se sont réunis pour discuter de la construction de notre parti. Avec la crise mondiale du capitalisme, l’autorité du système est gravement compromise. Le bureau d’étude The Futures Company estime que le groupe des "globalement furieux", c’est-à-dire "ceux qui sont scandalisés par les banques, les entreprises et les gouvernements" à 28% de la population mondiale. L’ouverture est croissante dans la société pour les idées révolutionnaires et pour discuter de l’alternative à opposer au capitalisme. Les résultats obtenus aux États-Unis par notre camarade Sawant Kshama expriment cela : elle a dernièrement remporté 29% des suffrages à Seattle. Cette ouverture croissante pour les idées socialistes, nous l’avons également remarquée en Belgique.

    La crise met la classe ouvrière face à d’énormes défis. Souvent, les travailleurs n’ont pas le soutien de leurs dirigeants syndicaux dans leur lutte contre l’austérité et les pertes d’emplois, à l’instar des travailleurs des sous-traitants de Ford Genk. Et sur le plan politique, la classe des travailleurs est toujours orpheline d’un relais politique large.

    Même si les autorités font tout leur possible pour éviter une confrontation frontale, les attaques contre la classe des travailleurs ne font qu’augmenter, de même que la pression pour riposter. Le défi qui nous fait face est de mettre en avant correctement les tactiques qui peuvent renforcer les revendications du mouvement et de populariser la nécessité d’un parti de lutte. D’autre part, nous voulons engager de plus larges couches dans le débat sur la nécessité d’un parti révolutionnaire et démontrer dans la pratique la nécessité d’un système socialiste.


    Édition de Février de "Lutte Socialiste”

    L’édition de février de Lutte Socialiste accorde une grande attention aux conflits sociaux qui prennent actuellement place. La politique d’austérité et la crise nous conduisent droit dans le mur. L’avalanche de pertes d’emplois doit être stoppée. Nous défendons la nationalisation sous le contrôle démocratique des travailleurs des entreprises qui opèrent des licenciements collectifs. Il nous faut un plan d’action démocratiquement élaboré qui mobilise et construit un rapport de force en cette direction.

    Le dossier de ce mois-ci est consacré à la prise du pouvoir des nazis en Allemagne, il y a 80 ans, à ce que cela a signifié et à la manière de combattre le fascisme. D’autres articles abordent la guerre au mali, la défense des droits des LGBT, la lutte contre les Sanctions Administratives Communales,…

    Aperçu du contenu de ce journal :

    1. Stoppons l’avalanche de pertes d’emplois !
    2. Capitalisme : la fête est finie || La Dendre : Laboratoire de la N-VA et du Vlaams Belang… mais aussi de la résistance!
    3. Reprise économique : Le pire derrière nous ? Qui peut le croire ? || L’agenda d’austérité masqué derrière les disputes sur le confédéralisme || Ce qui se dit
    4. Interview de Salvatore, au sujet de la lutte des sous-traitants de Ford || Soirée à Louvain consacrée à la lutte des sous-traitants de Ford || Eux & Nous
    5. La nouvelle structure de la SNCB prépare la libéralisation || Bogaert à l’offensive contre les fonctionnaires fédéraux
    6. Un militant tamoul obtient l’asile politique || Anvers : Big Brother is watching you || Appel à l’action contre la ‘‘Marche pou r la vie’’ du 24 mars 2013
    7. ArcelorMittal : Nationalisation sous contrôle ouvrier !
    8. 80 ans après : qu’est-ce que le fascisme et comment le vaincre ?
    9. Peut-on pertinemment faire une comparaison entre les années 30 et aujourd’hui ?
    10. Les droits des LGBT en ligne de mire en Russie et en France || Protestations massives contre les viols en Inde
    11. Mali. Guerre "humanitaire" ou impérialiste ? || Afrique du Sud. Lancement du Workers and Socialist Party
    12. Lincoln et l’esclavage
    13. Nouvelles du parti
    14. Jeunes en lutte pour l’emploi || En flamand ou en français, il n’y a pas de langue pour combattre l’extrême-droite !|| 10 mars : manifestation à Tihange
    15. Non aux SAC !
    16. 7 mars : manifestation anti-NSV à Louvain
  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A Noter dans votre agenda

    • Ma. 11 déc. Anvers. Meeting: La parole aux mineurs d’Afrique du Sud
    • Me. 12 déc. Gand. Meeting: La parole aux mineurs d’Afrique du Sud
    • Me. 12 déc. Liège. Meeting EGA : Nos acquis sociaux sont le fruit d’un rapport de force – Aujourd’hui, comment organiser la lutte ? 17h, Salle A 115 à l’ESAS
    • Jeu. 13 déc. Bruxelles. 19h30 Bâtiment Randstad (47 rue Jardinier, à Molenbeek). Meeting: La parole aux mineurs d’Afrique du Sud
    • Sa. 15 déc. Liège : Soirée de soutien : Résistance Internationale contre la crise du capital ! Concerts et DJ aux ‘‘Fous d’en face’’, 140 rue Saint Gilles – Évènement Facebook
    • Sa. 15 Déc. Louvain, Meeting: NON à la politique d’austérité en Europe et en Belgique – 31 déc. Bruxelles. Nouvel an du PSL
    • 31 décembre. Bruxelles. Fête de Nouvel An du PSL
    • 13-14 avril 2013: Week-end Socialisme 2013

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    Congrès National

    Le treizième Congrès National du PSL a été particulièrement réussi, avec 122 participants, de très bonnes discussions et un enthousiasme très marquant. Le Congrès a commencé le vendredi soir par une introduction de Bart Vandersteene concernant la situation mondiale. Il a été suivi d’un orateur du Secrétariat International du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), parti mondial dont le PSL est la section belge, qui a abordé le travail de nos sections à travers le monde. Ensuite, quatre invités internationaux ont pu prendre la parole (cette semaine, une réunion de la direction internationale du CIO avait lieu dans les mêmes locaux): Srinath (Sri Lanka), Liv (Afrique du Sud), Faustine (France) et Kshama Sawant (USA). Kshama a participé aux récentes élections législatives pour le Congrès de l’Etat Washington, et elle a pu obtenir 29% (plus de 20.000 voix) dans son district de Seattle.

    Le samedi, Anja Deschoemacker a fait l’introduction consacrée à la situation belge. 20 interventions se sont succédées dans la discussion, tant sur la situation internationale que sur la Belgique. La discussion a été conclue par Eric Byl. Après un appel financier particulièrement réussi (qui a récolté dans un premier temps aux alentours de 10.000 euros) a pris place une introduction réalisée par Els Deschoemacker consacrée à la construction de notre parti et à l’évaluation de notre travail politique. Après 23 interventions consacrées à divers aspects de notre travail (travail syndical, vers la jeunesse, publications, commission femmes, développement des divers districts,…), Boris Malarme a conclu la discussion. Bien entendu, le Congrès s’est terminé par une "Internationale" chantée avec force. Plus de 600 euros de livres et brochures ont été vendus, ce qui représente un bon nombre puisque la grande majorité des livres étaient très bon marchés, afin d’assurer que tous les camarades puissent repartir avec un bon stock de classiques du marxisme (lénine, Marx, Engels, Trotsky,…).

    Un rapport plus complet et notre texte de perspectives seront bientôt disponibles sur ce site.


    Liège: Débat des Étudiants de Gauche Actifs et concert de soutien

    Plusieurs choses à Liège cette semaine. Tout d’abord, ce mercredi 12 décembre, à 17h, un débat organisé par la section des Etudiants de Gauche Actifs à l’ESAS (Salle A 115) sur le thème "Nos acquis sociaux sont le fruit d’un rapport de force – Aujourd’hui, comment organiser la lutte ?" Ensuite, ce samedi, il y aura un concert de soutien au café "les Fous d’en face", au 140 de la rue Saint Gilles. N’hésitez pas et venez nombreux !

    Après une année bien chargée, venez commencer à fêter l’an neuf avec nous ! Ce samedi 15 décembre, le PSL s’invite aux "Fous d’en face", café bien connu de la rue Saint-Gilles à Liège qui a toujours su assurer que l’ambiance était au rendez-vous! Dès 21h00, nous aurons le plaisir de bouger sur la piste avec JAYWEL KAWIL (Rock garage), EVENING CALL (Punk rock alternatif) et DJ ALONE + GUESTS

    Entrée: 4 euros

    Evènement Facebook


    MEETING : Après le massacre de Marikana : Solidarité avec la lutte des mineurs !

    Un de nos camarades d’Afrique du Sud prendra la parole pour nous parler de la remontée de la lutte qui prend place dans ce pays autour du combat des mineurs. Jeudi 13/12 BRUXELLES 19H30 RANDSTAD (45 RUE DU JARDINIER, MOLENBEEK)

    > En savoir plus

  • USA : les électeurs ont rejeté le programme de la droite

    Le 9 novembre, un soupir de soulagement a parcouru le monde à l’annonce de la réélection d’Obama. Mitt Romney n’allait pas devenir le nouveau président américain. Les républicains avaient réussi à terrifier le monde avec leur rage d’ultra-droite. Mais l’enthousiasme pour ce nouveau mandat d’Obama est considérablement plus faible qu’en 2008. Ces 4 dernières années, Barack Obama a été vu tel qu’il est : une marionnette de Wall Street et de l’élite américaine, avec un agenda simplement plus doux que celui des républicains.

    Par Bart Vandersteene

    De ‘l’espoir’ de ‘changement’ au ‘moindre mal’

    Par rapport aux élections de 2008, il y a eu 12 millions d’électeurs en moins. Cela déjà en dit long sur le déclin de l’enthousiasme de la population américaine. En 2008, on considérait Obama tel un sauveur qui apportait ‘‘espoir’’ et ‘‘changement’’. Bien des choses se sont passées depuis lors, et il ne représente plus aujourd’hui que le ‘‘moindre mal’’. Il a finalement remporté ces élections malgré son propre bilan présidentiel. Les banques se sont vu offrir des centaines de milliards de dollars, les services sociaux ont été amputés et des millions de familles ont perdu leurs maisons. De nombreux militants anti-guerre avaient voté pour Obama, même s’il a poursuivi l’œuvre guerrière de Bush, et la prison de Guantanamo n’est toujours pas fermée, en dépit de toutes ses promesses.

    Près de la moitié de la population (146 millions d’Américains) vit sous le seuil de pauvreté, ou se situe à peine au-dessus. Ce nombre était moindre avant l’arrivée d’Obama. Les riches, par contre, sont devenus encore plus riches. En 2010, 93% de l’augmentation du revenu a été empochée par les 1% les plus riches.

    Austérité

    La crise a déjà fait de sérieux ravages aux États-Unis, mais le pire est encore à venir. De dramatiques programmes d’assainissement ont jeté à la rue des centaines de milliers de travailleurs des services publics et de l’enseignement en particulier. Mais malgré tous ces efforts budgétaires, le déficit pour 2012 représente environ 7% du PIB du pays. Le gouvernement fédéral a donné toutes sortes de cadeaux fiscaux aux riches, mais n’a pas encore osé présenter toute la facture à la population. Chaque année, les dépenses excèdent les recettes à hauteur de plus de 1.000 milliards de dollars. Obama ne sera plus en mesure de continuer à jouer à cache-cache, il devra appliquer l’austérité et l’agenda de Wall Street, et essayera de faire passer la pilule avec quelques mesures contre les riches, essentiellement de l’ordre de la symbolique. Cela ne suffira toutefois pas pour éviter des manifestations, de larges mouvements sociaux et la radicalisation.

    Obama était-il le meilleur à élire ?

    Le large soutien dont Obama a encore pu bénéficier est dans une large mesure comparable à celui sur lequel les sociaux-démocrates européens peuvent encore compter, encore et encore, mais avec un succès de moins en moins éclatant. Leur argument principal est la peur de la brutalité de la droite dure. Cette logique a été poussée à son paroxysme aux USA, où l’establishment laisse le choix entre voter pour Pepsi ou pour Coca-Cola, deux variantes d’une seule et même politique. Accepter cette logique aurait signifié à Anvers de mener campagne pour Patrick Janssens afin d’éviter l’élection de Bart De Wever. L’argument porte constamment moins loin.

    Tout comme chez nous, il existe aux USA des positions politiques qui pourraient rassembler un très large soutien, mais qui ne sont défendues par aucun grand parti. Il suffit de penser à la défense des soins de santé, de l’augmentation des taxes sur les riches, de la réduction des dépenses en matière de défense ou d’un véritable programme de création d’emplois. Pas moins de 72% des Américains ont déclaré qu’ils envisageraient de voter pour un troisième parti si ce parti reprenait ces questions à son compte, 22% se sont déclarés certains de voter pour lui. Les syndicats ont dépensé environ 500 millions de dollars pour la campagne d’Obama. Ce montant rendrait capable de réaliser une campagne gigantesque pour un candidat qui défendrait réellement le programme des syndicats. Les Démocrates, fossoyeurs du mouvement social

    Toutes les réformes majeures obtenues dans l’Histoire américaine n’ont pas été le fruit de l’activité des Démocrates, mais bien le résultat de mouvements de masse. Le Parti Démocrate est devenu un obstacle pour les réformes progressistes de grande envergure et, concrètement, il tente de faire taire les protestations sociales à la première occasion.

    Il suffit de comparer le bilan des gouvernements du républicain Richard Nixon et du démocrate Bill Clinton. La politique appliquée par le premier serait considérée comme une politique de gauche aujourd’hui. Il a pris des mesures de protection de l’environnement (création de l’Environmental Protection Agency) et de la sécurité au travail, a mis un terme à l’intervention américaine au Vietnam, a étendu la sécurité sociale et a mis fin à la ségrégation raciale dans les écoles publiques du sud. Le second, quant à lui, s’est attaqué à la sécurité sociale, a laissé carte blanche au secteur financier, a signé une loi défavorable aux homosexuels, a refusé de ratifier de Protocole de Kyoto,…

    Ce n’est pas que Richard ‘‘Watergate’’ Nixon était un bon gars comparativement à Clinton. La différence est entièrement due au climat politique et social du moment. Nixon était sous la pression constante et gigantesque d’un mouvement de masse. Clinton, par contre, est devenu président dans les années 90, à l’époque du règne incontesté et sans partage du néolibéralisme. Les conséquences de ses politiques et la déception qui en a résulté constituent la raison par excellence qui explique l’élection de Bush en 2000 et sa réélection par la suite. La logique de soutien au candidat du ‘‘moindre mal’’ entraîne souvent de devoir taire ses critiques, chaque opposition étant de nature à affaiblir la position du ‘‘moindre mal’’ pour ouvrir la voie au ‘‘plus grand mal’’. Cette logique musèle tous les mouvements sociaux. Par conséquent, notre organisation-sœur aux USA, Socialist Alternative, défend le rassemblement de toutes les forces de gauche afin de bâtir un instrument politique indépendant de Wall Street et défendant les intérêts des travailleurs et de leurs familles.


    29% pour un candidat marxiste à Seattle !

    Kshama Sawant était la candidate de Socialist Alternative dans l’État de Washington. Elle a atteint un résultat réellement historique aux USA en étant capable de regrouper sous son programme 29% des voix de son district au cours d’une âpre lutte électorale pour un siège au parlement de l’Etat.

    Sawant a défendu un programme explicitement socialiste, et s’est attiré plus de 20.000 voix. Aux USA, il s’agit du meilleur résultat obtenu depuis de très nombreuses années par un candidat de gauche indépendant. Son résultat constitue une base sur laquelle construire. Après les élections, Socialist Alternative a lancé un appel à tous les militants de gauche (militants du mouvement Occupy, des syndicats, des mouvements sociaux,…) afin de se regrouper sur une liste unitaire dans le cadre des élections municipales de 2013.

    Le résultat de Sawant est aussi une réponse fantastique face à l’argument selon lequel les Américains seraient tous de droite et allergiques au socialisme. Nos camarades américains ont réussi à concrétiser les idées du socialisme démocratique et à les populariser en défendant un programme de lutte contre les coupes budgétaires et contre les cadeaux fiscaux pour les riches, la revendication de la nationalisation de Boeing, Microsoft et Amazon (dont les sièges sont à Seattle), etc.

    Le journal local The North Star a déclaré le 11/8/12. “Ne nous trompons pas: Sawant et Socialist Alternative ont écrit l’Histoire à Seattle.”

    Les autres candidats à ces élections n’ont pas fait le poids face à la machine à fric électorale des Démocrates et des Républicains. Jill Stein du Parti Vert a obtenu 400.000 voix. Le populiste de droite Gary Johnson, candidat du Parti libertarien, a reçu un million de voix. Tout comme les victoires du Tea Party en 2010, ce dernier résultat illustre le potentiel également présent pour les idées populistes de droite.

    La polarisation est croissante dans la société. Les contradictions entre classes sociales sont de plus en plus ouvertes et le désespoir est explosif parmi des dizaines de millions de familles de travailleurs. En l’absence d’alternative, il est à craindre que l’extrême droite ne puisse obtenir plus de soutien au cours de la prochaine période. Mais si une initiative de gauche conséquente se développe, alors la polarisation peut aussi conduire à un plus grand soutien pour les solutions réellement socialistes.

    www.socialistalternative.org

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

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    A Noter dans votre agenda

    • Lu. 3 déc. Termonde. 19h café Tijl. Assemblée générale de Rood! à Termonde
    • Ma. 4 déc. Bruxelles. 19h Garcia Lorca. Débat: pour un front de gauche en Belgique. Avec René Andersen (Front de Gauche Charleroi), Ivo Janssen (Rood! Anvers), François Schreuer (Vega Liège), un représentant du Front de Gauche – La Louvière, Anja Deschoemacker (Gauches Communes, Saint-Gilles)
    • Ma. 4 déc. Liège. 19h, Café Le Delft place du XX Août, discussion sur ”L’Etat et la révolution” de Lénine.
    • Di. 9 déc. Anvers. 14h Assemblée Générale de Rood!-Anvers suivie d’un repas.
    • Ma. 11 déc. Anvers. Meeting: La parole aux mineurs d’Afrique du Sud
    • Me. 12 déc. Gand. Meeting: La parole aux mineurs d’Afrique du Sud
    • Jeu. 13 déc. Bruxelles. 19h30 Bâtiment Randstad (47 rue Jardinier, à Molenbeek). Meeting: La parole aux mineurs d’Afrique du Sud
    • Sa. 15 déc. Liège : Soirée de soutien : Résistance Internationale contre la crise du capital ! Concerts et DJ aux ‘‘Fous d’en face’’, 140 rue Saint Gilles
    • Sa. 15 Déc. Louvain, Meeting: NON à la politique d’austérité en Europe et en Belgique – 31 déc. Bruxelles. Nouvel an du PSL
    • 31 décembre. Bruxelles. Fête de Nouvel An du PSL
    • 13-14 avril 2013: Week-end Socialisme 2013
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      Liège : Concert de soutien

      Le PSL s’invite aux "Fous d’en face" : Résistance internationale contre la crise du capital!

      Après une année bien chargée, venez commencer à fêter l’an neuf avec nous ! Ce samedi 15 décembre, le PSL s’invite aux "Fous d’en face", café bien connu de la rue Saint-Gilles à Liège qui a toujours su assurer que l’ambiance était au rendez-vous! Dès 21h00, nous aurons le plaisir de bouger sur la piste avec JAYWEL KAWIL (Rock garage), EVENING CALL (Punk rock alternatif) et DJ ALONE + GUESTS

      Entrée: 4 euros

      Evènement Facebook


      Edition de décembre/janvier de ”Lutte Socialiste”

      Voici ci-dessous un paerçu du contenu de cette édition. Les abonnements partiront dès demain.

      1. L’austérité, ça ne marche pas : Défendons notre pouvoir d’achat !
      2. Budget de compromis ? Vaste blague ! || Le jour où les marchés financiers sont devenus communistes…
      3. Budget : de l’argent, il y en a, dans les poches du patronat ! || Une politique communale ‘‘de gauche’’, qu’est-ce que ça veut dire pour les partis traditionnels ?
      4. Pour un syndicalisme de combat ! || Eux & Nous
      5. Ford Genk Après la “Marche pour l’avenir”, la lutte doit aller de l’avant ! || La sidérurgie hennuyère en danger !
      6. Le droit à l’avortement reste à conquérir || Un dirigeant de la campagne ‘‘Tamil Solidarity’’ menacé d’expulsion || A Alost, le SP.a a troqué la lutte des classes contre la lutte des places…
      7. Industrie. Ne jamais gâcher une bonne crise ?
      8. DOSSIER.De l’apartheid à Marikana : La lutte pour plus de justice sociale continue
      9. DOSSIER. Un siècle d’ANC : de l’espoir à la désillusion
      10. USA : les électeurs ont rejeté le programme de la droite || 29% pour un candidat marxiste à Seattle !
      11. Vers une grève générale européenne de 24 heures !
      12. Politique d’austérité : les médias dominants sont complices
      13. Nouvelles du parti
      14. Sanctions Administratives Communales : Ça ne résout aucun problème, ça les amplifie || EGA-Gand contre la nouvelle “taxe étudiante” || Extrême-droite : l’approche violente fait son chemin
      15. Les dirigeants israéliens sèment carnage et terreur pour servir leurs propres intérêts || Débat des Etudiants de Gauche Actifs : La fin du néoliberalisme ?
      16. Plus jamais de massacre à Gaza !
  • USA : Socialist Alternative remporte un score historique de 27% contre le Président de la Chambre des Représentants de l’Etat de Washington

    Kshama Sawant, candidate de Socialist Alternative (les partisans du Comité pour une Internationale Ouvrière aux USA) inspirée par le mouvement Occupy, a réalisé le score de 27% contre le Président de la Chambre sortant, le démocrate Frank Chopp. Ce résultat est le plus important score pour un candidat ouvertement socialiste dans l’Etat de Washington depuis des décennies, et représente la plus forte contestation de la place de Frank Chopp en 18 ans de carrière! Cela n’a pas été sans peine, il a fallu un procès pour forcer le Secrétaire d’Etat de Washington, le procureur général et le comté de King à imprimer le nom de ”Socialist Alternative” sur les bulletins de vote !

    Communiqué de presse de Socialist Alternative (Partisans du CIO aux USA)

    ”Nous avons obtenu ce score électoral par une campagne ouvertement socialiste qui a été largement ignorée par les médias capitalistes, qui n’a reçu aucun don d’entreprise, qui a été financé avec des bouts de ficelles”, a expliqué Kshama Sawant. ”Occupy a donné une voix à la rage de la classe ouvrière contre Wall Street, et notre campagne a donné une voix à la colère massive contre les politiciens capitalistes. Cela montre le potentiel qui existe pour la construction d’un puissant défi électoral de gauche aux deux partis capitalistes”.

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    "Sawant a quasiment réussi à elle seule à dépasser tous les votes combinés des candidats socialistes au niveau national, dans un seul district! Aucune couche de l’électorat américain n’a jamais autant soutenu un socialiste clairement anti-austérité et clairement révolutionnaire contre un Démocrate aussi puissant pour un résultat proche de ces 27%. Ne nous trompons pas, Sawant and Socialist Alternative ont fait l’Histoire à Seattle."

    The North Star

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    ”Ce vote envoie un message clair à Frank Chopp et à l’establishment politique : nous arrivons! Nous tendons la main à d’autres forces progressistes pour former une liste de candidats de la classe ouvrière indépendants pour mener une campagne vigoureuse aux élections municipales en 2013”, a déclaré Kshama Sawant. ”Wall Street a deux partis – les travailleurs ont besoin du leur”.

    Les Démocrates qui contrôlent le gouvernement de l’état vont probablement appliquer davantage de coupes budgétaires dans les services publics au cours des prochaines années alors qu’ils permettent aux grandes entreprises comme Boeing et Microsoft de s’en tirer sans payer quasiment aucune taxe. Kshama Sawant, professeur d’économie à Seattle Central Community College et syndicaliste, a commenté : ”A côté du défi électoral de la gauche, les syndicats des services publics comme le mien ont besoin de préparer une grève contre les coupes budgétaires. Les gens doivent être prêts à occuper l’Hôtel de Ville et le capitole d’état à Olympia contre les attaques contre nos conditions de vie.”

    Lors de la soirée électorale, des célébrations de masse ont éclaté dans les rues de Seattle après la victoire du ”oui” au Referendum 74 qui permet le mariage entre couples du même sexe. Du haut d’un camion-sono de fortune, Sawant s’est adressée à une foule de plus de 2000 personnes : ”si vous pensez que les politiciens du Parti Démocrate ont fait cela pour vous, laissez-moi vous dire que c’est nous qui avons gagné ça ! La lutte pour les droits des LGBT vient seulement de commencer, nous avons encore besoin de lutter contre la pauvreté, le problème des sans-abris et la discrimination au travail.”


    Vidéos de la soirée électorale à Seattle

  • USA : Un candidat marxiste défie la politique pro-capital dans l’Etat de Washington

    ”Dans cette élection dominée par les politiciens de carrière, loyaux aux grandes entreprises, je me présente en tant que candidat de Socialist Alternative pour assurer qu’il y ait au moins un candidat indépendant de gauche qui défende les travailleurs dans l’Etat de Washington, et pour lequel cela vaux la peine de voter.”

    Kshama Sawant, Socialist Alternative (partisans du CIO aux Etats-Unis)

    Je me présente contre le Président de la Chambre, Frank Chopp, du parti Démocrate, pour la Chambre des députés dans le 43eme district de Seattle, afin de construire un mouvement qui lutte pour les besoins des travailleurs et des pauvres. Les Partis Républicain et Démocrate représentent les intérêts des 1%, et je pense qu’il est essentiel que nous, les 99%, soyons représentés.

    Depuis que la crise a éclaté en 2008, le corps législatif de l’Etat de Washington a effectue 10,5 milliards de dollars de coupes dans des services essentiels tels que l’éducation, la santé, et les services a la personne, ainsi que dans les allocations et les emplois de fonctionnaires.

    Le programme de santé de l’Etat, Basic Health, a été décimé par une réduction de ses fonds de 1,7 milliard et la suppression de 60.000 postes. Les autres coupes incluent 2,7 milliards de dollars dans l’éducation, 1,7 milliards dans les indemnités des fonctionnaires et des employés de l’éducation primaire et secondaire, 1,3 milliards dans l’éducation supérieure, 551 millions dans les soins aux handicapés, aux malades chroniques et aux malades mentaux et 730 millions dans les autres services. A propos du budget de 2011, Adam Glickman, vice-président du service de soins de santé a Seattle, a déclaré a la presse que les politiciens ”devraient avoir honte”.

    Ces coupes brutales ont été appliquées dans une période de crise économique historique, alors que les travailleurs et les pauvres ont plus que jamais besoin de ces services.

    En tant que professeur d’économie au Seattle Central Community College et militant dans la American Federation of Teachers Local 1789, je ne sais que trop bien que l’éducation publique a été saccagée. Les initiatives pour financer des classes de peu d’effectif et augmenter le pouvoir d’achat des profs ont été annulées et les frais de scolarité ont énormément augmente. Depuis que le corps législatif a voté des coupes dévastatrices dans les aides financières et d’autres programmes, il est chaque année plus difficile d’aller a l’université.

    Ces coupes ont été effectuées alors que les grandes entreprises soutenues par Washington faisaient d’énormes profits, grâce aux renflouements et subventions payées par les contribuables de la classe ouvrière et de la classe moyenne.

    L’Etat de Washington est le berceau de plusieurs des entreprises les plus riches du pays, comme Boeing, Microsoft, Amazon et Starbucks. Dans les 30 dernières années, elles ont obtenu plus de 500 exonérations fiscales pour les grandes entreprises de la part du corps législatif. Cela représente un total incroyable de 6,5 milliards de dollars par an en argent public perdu – assez pour revenir sur toutes les coupes et améliorer les services publics de l’Etat.

    Ces mêmes partis politiques qui nous disent qu’il n’y a pas d’argent pour des services sociaux vitaux ont garanti à Boeing 3,2 milliards de subvention au cours de la dernière récession, en même temps qu’ils rendaient plus difficile pour les travailleurs saisonniers de toucher des indemnités chômage. En 2011, le corps législatif de l’Etat a complètement ignoré la volonté des travailleurs qui rejetaient le vote 1082 et a continué a réduire la somme que les entreprises doivent verser aux travailleurs blessés au travail.

    Mon adversaire, le démocrate Frank Chopp, va tenter de blâmer les républicains pour leur programme de subventions aux riches entreprises et de coupes pour nous autres. Mais cet argument ne tient pas la route. Le Parti Démocrate a détenu la gouvernance de l’Etat et la majorité dans les deux chambres pendant toute cette période.

    En fait, en tant que Président de la Chambre depuis 2002, Chopp est le plus puissant membre de la Chambre de l’Etat de Washington. Mais il a constamment utilisé sa position pour une législation au bénéfice des 1% les plus riches au détriment des 99%.

    Chopp, comme les politiciens du Parti Démocrate de tout le pays, a adopté le point-de-vue que les intérêts des grandes entreprises doivent être préservés et que les coupes dans les services publics sont la seule réponse réaliste au déficit budgétaire. Je pense qu’il est absolument nécessaire que nous contrions cette idée fasse et combattions les plans des grandes entreprises cupides que cette idée représente.

    Si je suis élu, j’exposerai publiquement et sans relâche les politiques corrompues du gouvernement d’État et proposerai a la place une voix politique pour les travailleurs, les jeunes, les pauvres et tous ceux opprimés par le capitalisme comme les femmes, les personnes de couleur et les LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transsexuels).

    En tant que militant du mouvement Occupy Wall Street, j’ai vu à quel point les gens sont prêts à combattre la domination de Corporate America sur notre société et a affronter les deux partis politiques de Wall Street.

    Les luttes d’Occupy ont réussi à changer l’agenda politique national en quelques mois. Cela illustre le pouvoir potentiel des jeunes et des travailleurs lorsqu’ils commencent à s’organiser et a lutter ensemble pour nos intérêts communs. L’Histoire montre que nous avons le pouvoir de changer la société en construisant des mouvements massifs prépares a s’engager dans une lutte déterminée.

    Cette campagne électorale sera une plate-forme pour construire un soutien à tous les mouvements de la base des 99% et pour appeler les travailleurs et les jeunes a rejoindre ces campagnes. Mais nous ne pouvons pas atteindre nos buts uniquement par les luttes dans la rue. Nous devons aussi exposer l’agenda des entreprises et le défier dans toutes les arènes possibles, dont les élections.

    Par exemple, les luttes Occupy ont rencontré une réponse brutale par les polices municipales et d’état et les forces de sécurité. Cela a été ordonné par les politiciens élus qui devraient assurer la sécurité des citoyens plutôt que de faire le sale boulot des 1%. Je demanderai une investigation complète sur la façon dont l’Etat et le gouvernement local ont ordonné ces actions, et soumettrai au vote que les forces de sécurité ne puissent plus attaquer les luttes sociales, qu’elles soient organisées par les militants d’Occupy, du mouvement ouvrier, des communautés, ou par ceux qui défendent leurs maisons contre la fermeture.

    Nous avons aussi besoin de ne pas seulement nous opposer aux inégalités mais de dire ce pour quoi nous sommes, en mettant en avant une alternative claire aux politiques dominées par les grandes entreprises et le système économique. Le capitalisme a échoué pour les 99%. Les intérêts des travailleurs et des jeunes ne peuvent par être servis dans le cadre de ce système économique pourri.

    En tant que socialistes, nous pensons qu’un autre monde est possible – et nécessaire –un monde basé sur les besoins de l’humanité et de l’environnement. Soutenez notre campagne et rejoignez la lutte pour un socialisme démocratique !

    Ce pour quoi nous nous battons

    Nous avons besoin de programmes de créations d’emplois massives aux niveaux étatique et fédéral pour fournir des emplois avec des salaires décents pour tous ceux qui cherchent un travail, reconstruire notre économie avec les technologies vertes et étendre l’éducation, la sante et le logement publics. Créer une banque publique d’Etat pour investir dans les emplois en Washington.

    • Non aux coupes dans les services sociaux ! Non aux licenciements et aux attaques contre les travailleurs des services publics ! Revenir sur toutes les coupes budgétaires dans l’éducation, la santé et l’aide aux handicapés. Construisons un puissant mouvement contre les coupes pour obliger les législateurs a écouter nos besoins, et non ceux des grandes entreprises.
    • Taxons les riches et le grand capital ! Annulation des centaines d’exonérations d’impôts pour les grands capitalistes et établissons une taxe sur la richesse pour les super-riches. Utilisons ces revenus pour étendre les services publics pour les 99%.
    • Extension des fonds pour les écoles publiques et établissement d’une éducation supérieure publique et gratuite. Réduction de l’effectif par classe. Arrêt des attaques contre les professeurs et les syndicats. Non aux propositions des capitalistes pour l’école qui affaiblissent encore notre éducation.
    • Arrêt de toutes les coupes dans le Basic Health et extension de ce programme vers un système de sante complet a l’échelle de l’Etat.
    • Non a la brutalité de la police et au racisme institutionnel de la justice pénale. Investissement dans la réhabilitation, la formation professionnelle et dans des salaires décents, pas dans les prisons et les centres de détention ! Abolissement de la peine de mort.
    • Légalisation complète et droits égaux pour tous les sans-papiers. Non à l’E-verify.
    • Pour le droit des femmes à choisir quand et si elles veulent un enfant. Défense du droit a l’avortement. Droits complets a la reproduction, dont le contrôle des naissances gratuit, l’éducation sexuelle, congés maternel et paternel payés, et des crèches abordables de qualité.
    • Droits égaux pour les Lesbiennes, Gay, Bisexuels et Transgenres, dont le mariage entre personnes de même sexe.
    • Fin de la guerre en Afghanistan. Retrait de toutes les troupes maintenant !
    • Rompons avec les deux partis du grand business ! Pour un parti de masse des travailleurs qui rassemble les travailleurs, les jeunes et les militants du mouvement Occupy, des lieux de travail, des droits civil, des campagnes pour l’environnement et anti-guerre, pour fournir un programme politique combattif alternatif a celui des deux partis du grand business.
    • Les syndicats, Occupy et les autres organisations du mouvement social ne doivent pas soutenir ou financer les Partis Démocrates et Républicains mais présenter des candidats de gauche indépendants contre le capital.
    • Reprise des entreprises en faillite sous propriété publique sous la gestion démocratique de représentants élus des travailleurs et de la population. Compensation aux petits investisseurs, pas aux millionnaires, sur base des besoins prouvés.
  • Le mouvement Occupy remet les contradictions de classe sur le devant de la scène

    Interview d’un marxiste américain

    Aux USA, le mouvement Occupy est l’expression d’une polarisation accrue dans la société américaine. Ce mouvement est toujours en cours. Parmi de larges sections de la population, la colère est grande face au fossé croissant entre riches et pauvres. Ces 20 dernières années ont uniquement bénéficié au 1% le plus riche de la société, de même que la légère reprise économique. Nous avons discuté de cette situation avec Brett Hoven, un ancien travailleur de Ford à Minneapolis qui sera présent au week-end Socialisme 2012.

    Où en est le mouvement Occupy ?

    “Si la plupart des occupations ont pris fin suite à la répression policière, les protestations ne sont pas pour autant terminées. A la côte ouest, Occupy Oakland a lancé une action de blocage du port de cette ville en riposte à la violence policière et pour défendre les droits des travailleurs. Dans l’État de Washington (près de Seattle), plusieurs campagnes du mouvement Occupy dénoncent des pratiques antisyndicales. Ici, à Minneapolis, nous menons campagne contre les saisies immobilières et les expulsions quand les gens sont incapables de poursuivre le remboursement de leur prêt hypothécaire. Cette campagne se développe et a déjà plusieurs victoires derrière elle.

    Quel est l’impact du mouvement Occupy auprès des couches larges de la population ?

    Sans occupation physique, le mouvement n’est plus aussi visible que dans la seconde moitié de l’année 2011. Mais il reste présent et occupent toujours les discussions dans la rue. Les politiciens, les démocrates en particulier, se sont vus contraints d’adapter leur rhétorique et d’intégrer les ‘‘99%’’ dans leur campagne. Ces politiciens restent toutefois payés et soutenus par les grandes banques, les spéculateurs et les riches.

    La prise de conscience est croissante concernant le thème de la ‘‘lutte des classes’’. Un sondage réalisé par l’agence Pew en janvier a indiqué que 66% des Américains pensent qu’il y a un ‘‘conflit puissant’’ entre riches et pauvres. En 2009, un sondage similaire avait été réalisé, et cette opinion n’était partagée que par 47% des sondés. Ce n’est évidemment pas encore la même chose qu’une claire conscience de classe qui intègre la compréhension du rôle théorique et historique de la classe ouvrière pour changer de société, mais c’est un bon début. Une des principales conséquences du mouvement Occupy est peut-être le fait que le mouvement syndical semble trouver une nouvelle dynamique. C’est tout juste s’il avait auparavant réagi face à la crise économique. L’an dernier, nous avons vu réapparaître pour la première fois depuis longtemps la question de la grève générale. Cela fut tout d’abord le cas avec le mouvement au Wisconsin, mais les dirigeants syndicaux ont tout fait pour éviter de l’organiser. Ensuite, à Oakland, une grève générale a été appelée pour le 2 novembre. Il s’agissait plus d’une protestation massive que d’une réelle grève générale, mais c’est toutefois un évènement important. Cela a aussi indiqué que le mouvement Occupy (à l’initiative de l’appel) s’orientait vers la classe ouvrière, et cela peut faire une grande différence.

    Les discussions ont été animées concernant la manière dont le mouvement devait traiter ces dirigeants syndicaux qui ne souhaitent pas entrer en lutte afin de ne pas déranger l’administration Obama et les démocrates. Les choses sont encore loin d’être claires, mais il est très positif que le mouvement Occupy s’oriente vers un travail à destination de la base syndicale.

    Les élections présidentielles arrivent à grands pas, et cela domine toutes les informations qui nous proviennent des Etats-Unis. Quel est l’impact de cette riposte face à la crise sur les élections ?

    Malheureusement, le mouvement Occupy était à ses débuts très faible au niveau politique. Tout comme ce que l’on a pu constater avec les mouvements d’occupation dans d’autres pays, le mouvement était ‘‘apolitique’’ dans le sens où de nombreux militants refusaient de mettre en avant des revendications politiques concrètes. Concernant ces élections, certains disent que quelque soit le candidat élu, rien ne changera pour la population, et il est vrai qu’il n’existe que peu de différence entre les démocrates et les républicains. Mais si nous n’occupons pas le terrain politique, il est difficile de lutter contre leur système électoral et de briser le pouvoir des deux partis du capital.

    Les élections présidentielles constituent le plus grand spectacle politique de la société américaine. Le mouvement Occupy et le mouvement syndical devraient y avoir leur mot à dire. Cette opportunité devrait être saisie pour faire entendre la voix des millions de personnes insatisfaites de la politique des deux partis des riches. Le mouvement Occupy est tout à fait capable de présenter une alternative crédible. Sondage après sondage révèlent un soutien grandissant pour Occupy Wall Street, plus de soutien même que celui dont disposent démocrates et républicains. Le problème est qu’il n’existe pas de direction reconnue qui s’oriente vers cette option.

    Quel est le rôle des marxistes de Socialist Alternative dans ces mouvements ?

    Les militants de Socialist Alternative ont joué un rôle important en plusieurs endroits et ont été fort actifs dans le développement du mouvement Occupy. Nous défendons que le mouvement devienne plus concret en termes de revendications, et nous avons aussi argumenté en faveur d’un processus de prise de décision plus démocratique, pour que le mouvement s’oriente vers le mouvement des travailleurs et, enfin, pour formuler une claire alternative contre le système des deux partis et contre le capitalisme. La façon dont nous sommes intervenus différait d’une région à l’autre. Dans l’État de Washington, nous avons été très activement impliqués dans la lutte contre la direction d’une entreprise. À Minneapolis, l’accent a plus été porté sur la lutte contre les saisies immobilières et les expulsions. Nous avons convaincu un grand nombre de militants de mener campagne sur ce thème spécifique.

    À New York, nous avons joué un rôle de moindre importance en raison de la taille du mouvement. Là, nous avons davantage mis l’accent sur le débat politique et le renforcement de Socialist Alternative.

  • En Bref…

    Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations, vidéos ou petites nouvelles particulièrement frappantes. Aujourd’hui, il est notamment question des actions du mouvement Occupy aux ports de la côte ouest des USA, une étape importante dans le développement du mouvement.

    Plus d’âge de la retraite au Canada

    Les pensions sont en pleine ligne de mire des mesures d’austérité dans de très nombreux pays. Mais là, le gouvernement canadien a fait très fort en voulant "offrir aux travailleurs plus âgés la possibilité de demeurer sur le marché du travail.". Il n’existait pas d’âge légal pour le départ à la pension, même si dans la pratique la retraite était versée à 65 ans (60 ans au Québec). Les contrats de travail précisaient généralement l’âge du départ en retraite dans l’entreprise. Dorénavant, le Canada a totalement interdit de fixer un âge de départ obligatoire à la retraite. Bosser jusqu’au cercueil, c’est ça l’avenir que nous réserve ce système ?


    La récession va coûter plus de 40.000 emplois

    Les spécialistes du marché de l’emploi estiment que le nombre de chômeurs va augmenter de façon très significative en Belgique, en raison de la récession. Le vendredi 9 décembre, un représentant de la fédération patronale catholique flamande VKW a expliqué que beaucoup de choses avaient été faites pour éviter les pertes d’emploi en 2008-2009, mais que ce n’est plus possible: ‘‘Les entreprises ont aujourd’hui beaucoup moins de marge. Par conséquent, les pertes d’emploi seront plus grandes.’’ Au sommet de la dernière récession, 41.600 emplois avaient été perdus. Ce nombre pourrait être plus élevé maintenant.


    Un prix Nobel critique l’industrie pharmaceutique

    Le secteur de la santé représente pas mal d’argent. L’industrie pharmaceutique engrange des milliards d’euros de profits chaque année. Le prix Nobel Michael Roberts rejette l’omniprésence de l’industrie pharmaceutique dans le secteur. Il a ainsi expliqué dans une interview accordée à un journal espagnol: ‘‘La recherche scientifique concernant la santé ne devrait pas dépendre de la rentabilité. Ce qui est bon pour les dividendes des sociétés n’est pas toujours bon pour les gens. L’industrie pharmaceutique veut servir les marchés, mais ce n’est pas qu’une industrie, il s’agit aussi de la santé et la vie de nos enfants et de millions de personnes’’ Il a notamment parlé d’un exemple où des chercheurs dépendant de fonds privés avaient dû abandonner leurs recherches pour un médicament très efficace, parce que ce n’était pas assez rentable. ‘‘Les compagnies pharmaceutiques ne s’intéressent pas à votre santé, mais à votre argent."


    Pas de soins pour les personnes handicapées

    Les pénuries qui frappent le secteur des soins de santé sont nombreuses. Le Comité européen des droits sociaux, soutenu par la Ligue des Droits de l’Homme française, déclarent ainsi : "La Belgique viole les droits des personnes handicapées. Beaucoup d’adultes handicapés n’ont pas la chance de mener une vie indépendante." En Flandre, 4.700 personnes sont sur liste d’attente. A Bruxelles, on estime qu’ils sont 1800, et 8000 en Wallonie. La pénurie de moyens ne connaît pas de frontière linguistique.


    Le mouvement Occupy bloque les aéroports

    Ce lundi, le mouvement Occupy a occupé les ports de la côte ouest des Etats-Unis. Des actions ont eu lieu aux ports de San Diego, Long Beach, Los Angeles, Oakland, San Diego, Portland, Tacoma, Longview, Seattle, Bellingham, Vancouver et Anchorage. Certains ports ont été temporairement fermés. A Portland et Seattle, les ports ont complètement été bloqués. L’action a pu compter sur le soutien des dockers, même s’il n’y avait pas de soutien officiel du syndicat ILWU. Ce syndicat avait déclaré qu’aucune action n’était à leur initiative, tout en déclarant par la suite qu’ils soutenaient les actions du mouvement Occupy Wall Street. Nous pensons qu’il s’agit d’une étape importante pour le mouvement : passer de l’occupation de places aux lieux de travail, comme les ports.

  • [DOSSIER] Quel avenir pour la Libye après la mort de Kadhafi ?

    Dans cet article, publié initialement en anglais le 25 novembre, Robert Bechert (du Comité pour une Internationale Ouvrière) fait le point sur la situation après la mort de Kadhafi et développe la nécessité de construire une organisation indépendante des travailleurs, des jeunes et des pauvres de Libye, afin d’éviter le déraillement de la révolution.

    Robert Bechert, CIO

    Tandis que la défaite des dernières véritables forces de défense du régime dictatorial et de plus en plus mégalomane de Kadhafi a été largement acclamée, la manière dont ce régime est tombé signifie que de sombres nuages recouvrent le futur de la révolution libyenne.

    Les masses laborieuses et la jeunesse libyennes sont maintenant confrontées tant à des opportunités qu’à des dangers. L’absence d’un mouvement ouvrier indépendant, l’amertume découlant d’une guerre civile de plus en plus brutale, et en particulier de l’intervention de l’OTAN, se sont combinées à l’histoire et aux caractéristiques propres de la Libye pour produire une situation sociale et politique extrêmement compliquée.

    En aout, juste après la chute de Tripoli, nous écrivions que ‘‘La chute de Tripoli a été accueillie avec joie par un grand nombre de Libyens, mais certainement pas par l’ensemble d’entre eux. Un autre dirigeant autocratique, entouré de sa famille et de ses laquais privilégiés, a à son tour été renversé. Si cela avait été purement le produit d’une lutte de la part des masses laborieuses libyennes, cela aurait été largement acclamé, mais l’implication directe de l’impérialisme porte une ombre fort sombre au tableau du futur de la révolution…

    ‘‘Tandis que de nombreux Libyens font la fête, les socialistes doivent être clairs sur le fait que, contrairement à la chute de Ben Ali en Tunisie et de Moubarak en Égypte, la manière dont Kadhafi a été éliminé signifie que ce qui est une victoire pour la population libyenne, en est également une pour l’impérialisme. Sans les soldats, forces aériennes, armes, organisations, et entrainement fournis par l’OTAN et par d’autres pays tels que l’autocratie féodale qatarie, Tripoli ne serait pas tombée aux mains des rebelles de la manière dont cela s’est produit.’’ (“Le régime Kadhafi s’effondre”, 26 aout 2011, www.socialistworld.net).

    Bien entendu, les dirigeants occidentaux célèbrent aujourd’hui la mort de leur récent ami et allié Kadhafi avec un mélange d’hypocrisie et de recherche de profit. Ils ont ressorti du placard les vieux chefs d’accusation selon lesquels Kadhafi soutenait l’IRA en Irlande et, de manière générale, le terrorisme à l’échelle internationale. Toutes ces accusations avaient avaient sombré dans l’oubli après que Kadhafi soit devenu leur allié dans le cadre de la “guerre contre la terreur”. De telles charges pourraient d’ailleurs (et devraient) être dirigées contre le premier ministre britannique Cameron et tous les autres qui ont soutenu la guerre en Irak. Il y a aussi l’exemple des prédécesseurs de la flopée actuelle de dirigeants capitalistes qui, dans un passé pas si lointain, ont financé et armé les rebelles Contras au Nicaragua ou encore les Moudjahidines afghans, si merveilleusement “démocratiques” et “pro-femmes”.

    Tandis que certains dirigeants de l’OTAN ont, après le désastre de l’invasion de l’Irak, utilisé cette guerre comme une tentative de réhabiliter la doctrine de l’“intervention humanitaire”, d’autres sont plus prudents, vu qu’ils ne sont guère confiants concernant l’avenir de la Libye. Les enquêtes menées par les gouvernements occidentaux autour des circonstances exactes de la mort de Kadhafi ne sont qu’une tentative de répondre à une partie du mécontentement public dans les médias. Ces derniers, avec les images du cadavre de Kadhafi, se sont lancés dans une véritable orgie de “death porn”. C’est aussi une manière de se donner une certaine marge pour se distancier des futurs développements en Libye, au cas où ceux-ci ne se dérouleraient pas de la manière dont ils l’espèrent.

    L’administration Obama est complètement hypocrite lorsqu’elle réclame de savoir comment Kadhafi a été tué. Après tout, n’a-t-elle pas elle-même récemment tué Ben Laden plutôt que de le prendre prisonnier ? Nous aurions préféré que Kadhafi soit jugé pour ses crimes devant un tribunal populaire, ce qui aurait permis de révéler au grand jour la corruption de son régime répressif et ses liens avec l’impérialisme. Mais c’est précisément à cause de ces liens que l’impérialisme se réjouit si ouvertement du fait que Kadhafi ait été tué…

    Les multinationales ont déjà commencé à réfléchir à la meilleure manière de tirer profit de la reconstruction de la Libye. Le gouvernement britannique a calculé qu’il y aurait au moins pour plus de 200 millions d’euros de contrat “à saisir” en Libye (London Evening Standard, 21 octobre 2011). Ainsi, dès le lendemain de la mort de Kadhafi, le ministre de la Défense britannique ordonnait aux entreprises britanniques de “faire leurs valises” pour aller en Libye y décrocher des contrats. Il n’a pas été rapporté s’il a précisé ce qu’il fallait mettre exactement dans ces valises, mais on peut d’avance supposer que quelques pots-de-vin seront en jeu. C’est là la manière “normale” de faire leurs affaires pour les compagnies internationales, surtout dans les pays riches en matières premières. À peine deux jours après cela, on apprenait que le même ministère de la Défense allait entamer des procédures légales pour empêcher un lieutenant-colonel britannique à la retraite, Ian Foxely, de publier un livre. Ce livre décrit en détails le paiement de 11,5 millions de livres sterling (13M€) qui auraient été versé à un prince saoudien pour “appuyer” un contrat de livraison de matériel militaire (Sunday Times de Londres, 23 octobre 2011).

    Voilà la norme pour les puissances impérialistes. Elles n’ont jamais eu le moindre scrupule quant à leur soutien à des régimes dictatoriaux tels que l’Arabie saoudite aujourd’hui ou Kadhafi hier, tant que cela peut satisfaire leurs intérêts économiques et/ou stratégiques. Ainsi, ce n’était pas un problème pour le Royaume-Uni ni pour les États-Unis de “livrer” leurs propres prisonniers aux geôles de Kadhafi.

    L’insurrection de masse de février

    Au départ, Kadhafi, ayant tiré les leçons du renversement de Ben Ali et de Moubarak, a lancé une contre-offensive contre Benghazi et les autres centres de la révolution de février. Ceux-ci étaient certainement menacés, mais Benghazi, cité d’un million d’habitants, aurait pu être défendue par une défense populaire de masse, en plus d’un appel révolutionnaire aux travailleurs, aux jeunes et aux pauvres du reste de la Libye. Cela aurait pu mener à une victoire bien plus rapide et aurait évité l’intervention impérialiste.

    À Benghazi en février, au début de la révolution, des affiches écrites en anglais étaient placardées dans la ville, avec le slogan “Non à l’intervention – les Libyens peuvent se débrouiller tout seuls”. Mais la direction auto-proclamée de l’insurrection ne voulait pas entendre parler de cela. Dominé par une clique de renégats du régime et d’éléments ouvertement pro-impérialistes, le Conseil national de transition (CNT), mettant de côté l’élan populaire initial et son attitude opposée à toute intervention étrangère, s’est tourné vers les puissances impérialistes et les États arabes semi-féodaux pour y chercher un soutien.

    Les grandes puissances impérialistes ont sauté sur cette occasion d’intervenir, tout en se justifiant à l’aide d’arguments “humanitaires”, pour ‘‘sauver des vies’’. Elles tentaient ainsi de contenir la révolution, de reconstruire leurs points d’appui dans la région et d’accroitre leur exploitation des ressources naturelles libyennes. D’où leur approche extrêmement sélective en ce qui concerne la défense des civils.

    Ces mêmes puissances impérialistes qui sont accourues à grands cris défendre Benghazi n’ont absolument rien fait pour empêcher l’offensive menée par le gouvernement israélien en 2008-09 contre Gaza. Cette année-ci, l’impérialisme a virtuellement gardé le silence sur la brutalité de ses proches alliés – le régime bahreïni et l’autocratie saoudienne – lorsque ces derniers ont manœuvré afin d’écraser l’opposition de la manière la plus violente qui soit. D’une manière qui n’est pas sans rappeler l’effondrement des régimes staliniens il y a 20 ans, l’impérialisme a tiré parti d’un mouvement spontané qui savait fort bien contre quoi il se battait, mais qui par contre ne possédait pas un programme clair qui lui soit propre. C’est pourquoi les militants du Comité pour une Internationale Ouvrière à travers le monde se sont résolument opposés à l’intervention de l’OTAN et ont constamment prévenu qu’il ne fallait en aucun cas entretenir la moindre illusion envers l’OTAN, insistant sur le fait que les travailleurs et la jeunesse du pays devaient construire ensemble leur propre mouvement démocratique et indépendant s’ils voulaient assurer que cette révolution puisse réellement transformer leurs vies.

    Qui dirige la Libye aujourd’hui ?

    Les puissances impérialistes, le CNT et d’autres affirment que la Libye a connu la plus complète de toutes les révolutions survenues en Afrique du Nord au cours de cette année. Dans un certain sens, c’est vrai puisque, malgré le fait qu’une certaine couche d’ex-cadres de Kadhafi ait décidé de virer de bord, la plupart du vieil État, et en particulier les forces armées et la police, a entièrement été démantelée au cours de la révolution et de la guerre civile. Mais, à la fois, ce n’est pas vrai, dans le sens que les révolutions en Tunisie et en Égypte ont toutes deux été un mouvement de masse qui a terrifié l’impérialisme, malgré le fait que dans ces deux cas, la machine étatique du vieil État soit jusqu’à présent en grande partie parvenue à se préserver en sacrifiant à cet effet le vieux dictateur qui se trouvait à sa tête. En Libye, au contraire, l’impérialisme s’est non seulement accommodé de la révolution mais, dans un certain sens, il en a même tiré profit.

    À de nombreux égards, le CNT reste toujours essentiellement une force nationale fictive, sa base de pouvoir demeurant surtout à l’est, autour de Benghazi. C’est d’ailleurs de là aussi qu’a été proclamée la fin de la guerre civile le 23 octobre dernier. Aucune date n’a encore été avancée pour le déménagement du CNT à Tripoli – qui n’est pas seulement la capitale de la Libye, mais aussi la ville où vit un tiers de la population du pays. Les dirigeants du CNT ne sont toujours pas parvenus à nommer un nouveau “cabinet” pour remplacer celui qui a démissionné après le meurtre – toujours inexpliqué – du commandant militaire du CNT, le général Younès, par certains de ses ex-alliés rebelles. Le premier “premier ministre” du CNT, l’infâme Mahmoud Jibril, a été maintenant remplacé par Ali Tarhouni. Tarhouni était l’ancien ministre des Finances du CNT. Jusqu’à la révolution, il était professeur d’économie à l’université de Seattle, aux USA. Sa femme est avocate et travaille pour le Parquet de l’Etat de Washington. Tarhouni a reçu un mois pour nommer un cabinet intérimaire, ce qui montre bien l’ampleur des problèmes auxquels est confronté le CNT, ne serait-ce que pour se constituer lui-même.

    La tragédie de la première étape de la révolution libyenne est le fait que l’insurrection initiale, essentiellement spontanée, n’a pas eu pour résultat le développement d’une auto-organisation démocratique des masses laborieuses et de la jeunesse.

    Malgré l’implication d’un grand nombre de Libyens dans les combats et malgré l’armement de masse de la population, il n’y a jusqu’à présent aucun signe de la moindre tentative de la part des travailleurs, des jeunes et des pauvres libyens d’établir leur propre pouvoir indépendant, démocratique et collectif sur la société. Tandis que des organes locaux, souvent de quartier, ont surgi çà et là, ils ne sont pas connectés ensemble, ni systématiquement démocratiques. Sans organisations fortes, démocratiques et indépendantes dans les quartiers et dans les entreprises, ce sont les milices et les mosquées qui sont en train de prendre la direction de l’organisation de la sécurité et du redémarrage des services publics. Mais ces milices ne sont pas dirigées de manière démocratique et la population n’a aucun contrôle sur elles. Elles sont divisées selon des lignes géographiques, tribales, ethniques ou philosophiques, et leurs dirigeants ont leur propre agenda.

    En l’absence, jusqu’à présent, du développement d’un mouvement ouvrier et de forces de gauche, les groupes islamistes ont commencé à tenter de se constituer un soutien plus large. L’État pétrolier autocratique du Qatar, qui possède le réseau télévisé al-Jazira, joue un rôle crucial par son soutien à des milices ou à des dirigeants individuels.

    Lorsqu’il a proclamé à Benghazi la “Libération de la Libye” et la fin des combats, le président du CNT Jalil – l’ex-ministre de la Justice de Kadhafi – a déclaré : ”En tant que pays islamique, nous avons adopté la charia comme base de notre loi.” Qui au juste a pris cette décision ? Ce n’est pas très clair, mais cela reflète l’influence croissante des forces islamistes. Jalil a annoncé dans la foulée, et de manière complètement inattendue, l’interdiction des intérêts sur les prêts d’argent et l’abolition d’une loi décrétée naguère par Kadhafi qui requérait des hommes une autorisation de la part de leur femme dans le cas où ils voulaient prendre une seconde épouse. Jalil a justifié cela par le fait que : ”Ceci n’est pas notre Coran. Nous considérons le Coran comme étant la première source pour notre Constitution et pour toutes nos règles – pas la seule, mais la principale.”

    L’impérialisme, tout en espérant que le CNT sera capable d’incorporer les différents éléments afin de stabiliser la situation, éprouve également de fortes craintes quant à la manière dont la situation pourrait se développer.

    Paddy Ashdown, l’ex-“haut représentant” de l’OTAN pour la Bosnie-Herzégovine, est d’avis que des élections devraient être organisées ”aussi tard que possible” en Libye. La première priorité, selon Ashdown, est de rétablir le ”règne de la loi – peut-être même la loi martiale dans un premier temps”, et de même, ”le monopole étatique de l’usage de forces mortelles” (The Guardian, Londres, le 22 octobre 2011). Bien entendu, pour des raisons de présentation, Ashdown a refusé de dicter qui devrait selon lui établir cet “État” en premier lieu. Cherchant à ne pas paraitre trop brutal, Ashdown a décidé d’éviter de mentionner le fait que ce qu’il voulait vraiment dire est qu’il faut que la Libye soit dirigée par un gouvernement auto-proclamé, soutenu par l’impérialisme, et que toute implication de la population libyenne soit postposée jusqu’à “aussi tard que possible”. Et m… pour la démocratie !

    La stabilisation ne sera toutefois pas facile. De nombreux Libyens, surtout parmi la jeunesse, sentent maintenant qu’ils ont l’opportunité et le pouvoir de décider de leur propre avenir. Il sera difficile d’immédiatement asseoir l’autorité du CNT ou de tout autre gouvernement. En outre, on voit se dessiner des lignes de rupture parmi les différentes milices, par exemple entre celles de Misrata et de Zintan à l’Ouest, et celles de Benghazi à l’Est. La minorité berbère (qui a joué un rôle crucial dans les combats à l’ouest du pays) a aussi ses propres revendications et il existe encore des tensions entre les diverses milices de Tripoli. En ce moment, l’impérialisme espère que la richesse pétrolière libyenne permettra de maintenir le pays en un seul morceau. Mais cette même richesse pourrait également conduire à des luttes, en particulier entre les différentes élites en compétition pour le partage du butin.

    Bien qu’un certain sentiment d’appartenance nationale libyenne se soit accru au cours des dernières décennies, la révolution et la guerre civile ont de nouveau ouvert des lignes de fracture sur des bases tribales, claniques, ethniques et régionales. Elles pourraient, en l’absence d’un mouvement ouvrier capable d’unifier les masses laborieuses par la lutte, mener à des divisions croissantes à l’avenir. Celles-ci pourraient être encore attisées par les conditions qui vont suivre la fin de la guerre civile. La combinaison de la hausse du niveau de vie depuis 1969 et de la campagne de bombardement de l’OTAN ont poussé toute une série de gens à se battre fermement afin de défendre le régime ou, de leur point de vue, afin de repousser l’envahisseur étranger.

    Mais ce n’est encore que le début ; les travailleurs et la jeunesse libyens n’ont pas encore posé leurs revendications sur la table. Un facteur crucial dans la révolution a été la révolte retentissante de la jeunesse contre la corruption et le népotisme étouffant du régime de Kadhafi. 30% des 6,5 millions de Libyens ont moins de 15 ans, l’âge moyen est de 24 ans, et il y a près d’un quart de million d’étudiants dans le supérieur. Ceux-ci attendent beaucoup de la suite des événements, surtout en ce qui concerne la fin du chômage qui touche aujourd’hui 20% de la population.

    Le pétrole et le gaz ont fait de la Libye un pays riche. La Banque mondiale estime qu’elle possède pour 160 milliards de dollars de réserve en devises étrangères. Ce revenu et cette richesse ont permis à Kadhafi de rehausser le niveau de vie. L’éducation et les soins de santé étaient gratuits, et de nombreuses denrées de base étaient subsidiées. L’espérance de vie était de 51 ans en 1969 (l’année où Kadhafi a pris le pouvoir), et de 74 ans aujourd’hui. Tout cela explique pourquoi son régime a conservé un certain soutien malgré tout. Mais toutes ces mesures dépendent du prix du pétrole. Toute nouvelle rechute de l’économie mondiale transformerait la situation de manière fondamentale et menacerait de plonger le pays dans le désastre. Lorsque les prix du pétrole ont chuté dans les années ’80, le PIB libyen s’est effondré de 40%.

    Maintenant, plus que jamais, la création d’organisations ouvrières démocratiques et indépendantes, y compris un parti des travailleurs, est une question vitale. C’est là la seule manière par laquelle les travailleurs, les opprimés et la jeunesse seront capables de parvenir à une réelle transformation révolutionnaire du pays et de contrer les plans de l’impérialisme, de mettre un terme à la dictature et de transformer les vies de la masse de la population.

    Sans cela, d’autres forces vont venir remplir le vide. Afin de limiter l’influence de celles-ci et de mener à bien ses propres objectifs, le mouvement ouvrier aura besoin de défendre l’ensemble des droits démocratiques, d’impliquer les travailleurs immigrés et de défendre leurs droits, et de s’opposer à la privatisation des richesses de la Libye.

    Il devra également exiger le retrait de toutes les forces militaires étrangères et s’opposer à toute nouvelle intervention de leur part, tout en réclamant l’élection démocratique d’une Assemblée constituante et, avant tout, en rejetant toute participation à un gouvernement avec des forces pro-capitalistes. Au lieu de cela, il devra s’efforcer de bâtir un gouvernement constitué de représentants des travailleurs et des pauvres, basé sur des structures démocratiques ancrées dans les entreprises et dans les quartiers et communautés. Un tel gouvernement utiliserait les ressources de la Libye pour sa population. Cela serait une véritable victoire pour la révolution libyenne, et constituerait un exemple à l’échelle internationale sur la manière de mettre un terme à la fois à la dictature et aux misères du capitalisme.

    Réécrire l’Histoire

    Après l’élimination de Kadhafi, il était inévitable que l’impérialisme et les restes de la vieille élite renversée en 1969 se mettent à réécrire l’histoire de la Libye, de manière complètement exagérée, cherchant à faire passer l’idée qu’il était une fois, avant Kadhafi, où la Libye a connu une période “démocratique”.

    Au cours des 42 ans où il est resté au pouvoir, Kadhafi a effectué de nombreux revirements politiques, parfois de manière fort brusque. En 1971, il a aidé le dictateur soudanais de l’époque, Nimeiry, à écraser un coup d’État de gauche qui avait été organisé en réaction à la répression de la gauche, y compris l’interdiction du parti communiste soudanais qui comptait alors un million de membres. Six ans plus tard, Kadhafi proclamait une “révolution populaire” et changeait le nom officiel du pays de “République arabe libyenne” à “Grande Jamahiriyah arabe libyenne populaire et socialiste”. Malgré le changement de nom et la formation de soi-disant “comités révolutionnaires”, cela n’avait rien à voir du tout avec un véritable socialisme démocratique, et n’était aucunement un pas en avant dans cette direction. Politiquement, le régime était similaire aux anciens régimes staliniens d’Union soviétique et d’ailleurs ; mais la Libye, malgré des nationalisations à tout va, n’avait pas totalement rompu avec le capitalisme. Plus tard, après 2003, Kadhafi avait commencé à privatiser l’économie. Sous Kadhafi, les travailleurs et la jeunesse libyens n’ont jamais dirigé le pays. Kadhafi restait au pouvoir. Cela était souligné par le rôle de plus en plus proéminent qui était joué par bon nombre de ses enfants au sein du régime.

    Mais dire qu’il n’y avait aucune démocratie sous Kadhafi, ne revient pas à dire qu’il y en avait une avant 1969 ! Formellement, il y a eu en Libye cinq élections organisées sous la monarchie soutenue par le Royaume-Uni et par les États-Unis – mais quel était leur véritable caractère ? Après l’indépendance en 1951, les toutes premières élections organisées en Libye, en 1952, n’ont permis la participation que de 140.000 électeurs masculins, “sains d’esprit et solvables”. Le vote n’était secret que dans dix circonscriptions urbaines. Malgré une fraude éhontée à travers tout le pays, l’opposition du Parti du Congrès national a remporté la majorité des sièges à Tripoli. À la suite des protestations contre le trucage des élections, les partis politiques se sont vus frappés d’interdiction et le dirigeant du PCN, Bashir Bey Sadawi, a été expulsé du pays.

    Lors des quatre élections suivantes, seuls des individus, et non des partis, ont eu le droit de se présenter aux élections. Mais en 1964, malgré le harcèlement et les arrestations, toute une série de candidats d’opposition ont tout de même été élus. Le parlement a cependant rapidement été dissout et de nouvelles élections ont été organisées en 1965, avec encore plus de fraudes, souvent de manière extrême, afin d’assurer la victoire des candidats pro-gouvernement dans cette dernière “élection” avant le renversement de la monarchie, en 1969.

    L’impérialisme n’a jamais particulièrement souhaité le maintien de la Libye en tant qu’État uni. Il était alors confronté à la popularité croissante en Libye, et ailleurs au Moyen-Orient, du dirigeant nationaliste radical égyptien, le colonel Nasser. En 1959, les États-Unis discutaient du fait que, au cas d’un coup d’État nassérite en Libye, ”La Tunisie, auparavant renforcée comme il se doit par les États-Unis, devrait se saisir de la Tripolitaine”, c.-à-d. que la Libye devrait être partitionnée.

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