Tag: Salaire minimum

  • 7 novembre – Grève des services publics locaux de Bruxelles contre la précarité

    Une lutte pour de meilleurs salaires, dont les 14 euros de l’heure !

    Nous sommes revenus à plusieurs reprises dans les pages de Lutte Socialiste sur la lutte du personnel des administrations locales de Bruxelles. Depuis plus d’un an maintenant, en front commun syndical, le personnel des 19 communes bruxelloises, des 19 CPAS et des hôpitaux publics du réseau IRIS organisent un large plan d’actions pour défendre leur cahier de revendications. Face au mépris des partis politiques traditionnels une nouvelle journée de grève prend place le 7 novembre.

    Par Nico M. (Bruxelles)

    Stop aux bas salaires, pour un salaire minimum à 14€/h

    Les rémunérations du personnel des pouvoirs locaux accusent un retard en comparaison des agents des services publics régionaux de Flandre, de Wallonie et encore davantage par rapport à ceux de la Région Bruxelles-Capitale. L’écart des barèmes oscille selon les niveaux entre 2 et 45%. Cet écart est inadmissible. Aligner les salaires et les barèmes communaux au niveau de ceux de la Région Bruxelles-Capitale nécessiterait près de 338 millions € par an. Pour rattraper le retard accumulé, le personnel revendique une augmentation de tous les barèmes de 10%.

    Une de leurs revendications concerne la suppression du grade le plus bas, le grade E. Ce grade a d’ailleurs déjà été supprimé pour les agents de la Région. Autour du dernier accord interprofessionnel, la FGTB a mis sur pied la campagne pour un salaire minimum de 14€/h ou 2.300€ brut/mois. A Bruxelles, ce sont les travailleurs des pouvoirs locaux qui concrétisent ce combat contre la précarité, les bas salaires et le phénomène des travailleurs pauvres. En effet, à l’heure actuelle, un travailleur en grade E peut faire l’entièreté de sa carrière sans jamais atteindre un salaire brut de 2.300€ par mois. A Bruxelles, 28% des travailleurs communaux sont au grade E, sous les 14€/h. Mais, pour compléter le tableau, en fait les premiers rangs des grades D et C sont aussi en deçà et ne dépassent les 2.300€/mois qu’après un certain nombre d’année de carrière. Obtenir les 14€/h nécessite, comme ils le revendiquent, de supprimer le grade E et d’augmenter l’ensemble des barèmes.

    Le personnel des services publics locaux va-t-il continuer à être victime du sous-investissement public ?

    Bien que les investissements publics soient historiquement bas en Belgique (1,6% du PIB en Belgique en 2013 comparé à 4,5% dans les années 80), la Commission européenne continue de critiquer ce qu’elle considère comme un abandon de l’objectif de réduction de la dette publique en Belgique. Le gouvernement bruxellois a déjà reçu ces dernières semaines un avis négatif concernant sa trajectoire budgétaire. Il a pourtant prévu d’économiser 600 millions d’euros, dont 180 millions via des coupes budgétaires directes et un report d’investissements. D’autre part, les ‘‘investissements stratégiques’’, c’est-à-dire les dépenses liées aux transports en commun (dont le développement du métro) et les travaux de rénovation des tunnels, qui s’effondrent littéralement en raison du désinvestissement chronique, 500 millions au total, ne sont pas prises en compte dans le budget. On évite ainsi un déficit total de 1,1 milliard d’euros.

    Les promesses pour le social et le climat de la déclaration de majorité – un plan d’isolation du bâti, de nouvelles lignes de trams ou de bus, un toit pour les 15.000 Bruxellois en attente d’un logement social – sont repoussées au contrôle budgétaire de mars 2020, où il faudra encore voir s’il sera possible de dégager des marges. Mais y a fort à parier que ce contrôle budgétaire sera surtout l’occasion de nouvelles coupes budgétaires, ce qui repoussera aux calendes grecques les maigres mesures qui devaient servir de vernis social sur une politique d’austérité. Le flou règne par exemple concernant le financement de la promesse de gratuité des transports publics pour les jeunes (20 millions €). La STIB devra-t-elle chercher cette somme sur le dos du personnel ou en augmentant les tarifs pour les autres usagers? Enfin, histoire de toujours faire payer les mêmes, le gouvernement a donné son feu vert pour l’augmentation des tarifs de l’eau, afin notamment de financer l’entretien des conduites complètement vétustes de Vivaqua. Une mesure que le ministre président de la Région Rudy Vervoort (PS) juge ‘‘raisonnable’’.

    Diverses promesses avaient été faites au personnel des pouvoirs locaux durant la campagne électorale. Aujourd’hui, aucune de celle-ci ne sont tenue. C’est le calme plat. L’austérité budgétaire touche les salaires, mais pas que. Entre 2012 et 2016, le nombre d’équivalents temps plein au sein des pouvoirs locaux a fondu de 5.200 unités en Belgique. Ces diminutions impactent à la fois les conditions de travail du personnel qui ne parvient plus à accomplir correctement ses missions, mais aussi la qualité des services à la population.

    Les travailleurs des pouvoirs locaux couplent leurs revendications salariales à la nécessité d’un plan de nomination du personnel et d’une réduction collective du temps de travail avec embauches compensatoires. Une mesure donc pour améliorer nos services publics, mais nécessaire aussi pour réduire le chômage qui sévit dans la région.

    Après des années de négligences, luttons pour briser les carcans budgétaires

    La politique des partis traditionnels, au niveau européen mais aussi dans les différentes entités en Belgique, ne consiste pas à résoudre les besoins et les pénuries mais à réduire les dépenses de services publics afin de transférer les moyens aux capitalistes : baisses de charges patronales, cadeaux fiscaux etc. Ils maintiennent donc volontairement les budgets dans un carcan austéritaire rigide.

    Le plan d’action combatif des agents des services publics locaux met en évidence la nécessité d’un plan radical d’investissements publics. Les majorités communales et la Région refusent de s’en prendre radicalement au problème. A Bruxelles, la majorité des partis ont d’une manière ou d’une autre défendu l’instauration d’un salaire minimum de 14 euros de l’heure durant la campagne électorale mais aujourd’hui, ils ne sont pas prêts à garantir un salaire décent à leur personnel. Ce serait subitement devenu impayable. La lutte des ALR vise à rejeter ce dictat néolibéral.

    Il sera également nécessaire de défendre l’abolition de la dette publique et des cadeaux aux grandes entreprises. Présentons la facture aux riches, en imposant les grandes fortunes et les profits ! Nous avons besoin de budgets destinés à satisfaire les besoins et non pas à appliquer l’austérité. Jamais les richesses n’ont été aussi importantes qu’aujourd’hui. Le baromètre FGTB 2019 le met en avant : les dividendes ont augmenté de 216% entre 1996 et 2017, nos salaires seulement de 98%.

    Il faut lutter pour les salaires et les conditions de travail, lutter pour les 14€/h de salaire minimum. Mais pour en finir avec l’exploitation et répartir les richesses, il faudra aussi placer au centre de nos luttes la mise sous propriété publique des secteurs vitaux de l’économie, sous gestion démocratique de la collectivité, afin de mobiliser les richesses pour les services publics et de construire une économie orientée sur les besoins de la majorité et non pas la course aux profits de quelques-uns.

  • Un salaire minimum de 14€ brut / heure: une revendication féministe !

    En Belgique, le salaire minimum scandaleusement bas : 9,65€ brut / heure. Avoir un emploi ne garantit pas de vivre dignement : 230,000 salariés – soit 5% de la population active – sont considérés comme pauvre et 15% des employés gagnent moins de 2.300€ brut/mois (environ 1,400€ net). Ces chiffres alarmants et les nombreuses attaques des gouvernements sur nos conditions de vie et de travail aggravent le phénomène. Ces mesures touchent, de plus, davantage les femmes. ‘‘Tout augmente sauf nos salaires’’ comme le martèle la campagne de la CGSP-ALR depuis 1 an !

    Par Célia (Bruxelles)

    Salaire des femmes toujours un salaire d’appoint ?!

    L’écart salarial annuel entre les hommes et les femmes en Belgique est de 21%. Cet écart s’explique principalement par la surreprésentation des femmes dans le travail à temps partiel. Ainsi, dans le secteur privé, 41,6% des salariées travaillent à temps partiel, contre 7% des hommes. Selon une enquête du Monde selon les femmes (1), seuls 8% des femmes choisissent délibérément de travailler à temps partiel.

    Le manque de place en crèches, les horaires d’école, le manque de structure d’aide aux personnes âgées ou malades oblige de nombreux travailleurs et surtout travailleuses à compenser cela. Et lorsqu’il faut diminuer un temps de travail dans le couple, c’est généralement la personne qui gagne le moins qui le fera, le plus souvent la femme. Ainsi, 23% des travailleuses prennent ‘‘volontairement’’ un temps partiel.

    Débat à l’initiative du PSL et de la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) avec : – Célia Ponce, déléguée CGSP-Enseignement et militante de la Campagne ROSA, interviendra sur la lutte pour l’indépendance économique des femmes. – Karim Brikci, délégué permanent CGSP à l’hôpital Brugmann, interviendra sur la lutte du personnel des pouvoirs locaux bruxellois. – Anja Deschoemacker, porte-parole de Gauches Communes et du PSL/LSP, interviendra sur la construction du rapport de forces nécessaire pour faire une réalité des 14 euros de l’heure. Ce jeudi 28 novembre, à 19h30, au centre culturel Pianofabriek, 35 rue du Fort à Bruxelles.

    De plus, en Belgique, 83% des offres d’emploi à temps partiel concernent des secteurs occupés majoritairement par des femmes. Or qui dit temps partiel, dit salaire partiel ! Le salaire des femmes est encore trop souvent considéré comme un revenu d’appoint pour la famille plutôt que comme un salaire à part entière. Sans compter que ces dernières doivent souvent assumer une deuxième journée de travail au domicile, et non rémunéré.

    De plus, de nombreuses femmes n’obtiennent pas un job ou une augmentation salariale car elles sont enceintes ou qu’elles avouent vouloir des enfants. Durant le congé de maternité, l’écrasante majorité des femmes ne perçoivent que 70% de leur salaire, alors que c’est durant cette période que les violences domestiques explosent (2). La grande majorité de femmes n’arrive donc jamais à une carrière complète de travail avec des conséquences pour leur pension : près de la moitié des femmes perçoivent une pension inférieure à 1.000 €/mois (3).

    Plus généralement, les bas salaires contribuent au manque de considération dont pâtissent les femmes dans la société, ce qui alimente le sexisme quotidien. Parmi les 10% de travailleurs qui gagnent le moins, 70% sont des femmes ! (4) L’enseignement l’illustre très bien. La majorité des emplois les moins payés sont portés par des femmes et sont moins valorisés : institutrice maternelle, primaire et secondaire inférieur. Les emplois les mieux payés sont davantage occupés par des hommes et sont plus reconnus : secondaire supérieur, haute-école, université.

    Nous l’aurons compris, les mesures des gouvernements successifs visant à élargir les contrats précaires (flexi-jobs, contrats intérims, titres-services, …) ainsi que les sauts d’index, les attaques sur les pensions, la destruction des structures de soins et des services publics aggravent la précarité et tendent à reporter la prise en charge des enfants, des personnes âgées ou handicapées sur le dos des familles et donc les femmes. Cette situation les contraint à accepter tout emploi, les rend financièrement dépendantes de leur partenaire, les laissant sans réelles alternatives en cas de relation violente et les décourage à porter plainte pour harcèlement / viol au travail, par peur de perdre son travail.

    La lutte contre le sexisme passe par la lutte pour notre indépendance financière

    La FGTB a lancé une campagne pour une augmentation du salaire minimum à 14€/heure, soit 2.300€ brut par mois. Il est crucial de soutenir activement cette revendication : populariser la revendication, utiliser la pétition, mettre sur pied un plan d’action à l’image de celui à l’université de Gand, … La campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) continue à la marteler, car un salaire décent est nécessaire pour pouvoir s’atteler à la lutte contre les violences faites aux femmes.

    Cette revendication doit bien entendu s’accompagner d’autres comme l’augmentation des allocations de chômage au-dessus du seuil de pauvreté et des allocations familiales qui couvrent les dépenses qu’engendre l’éducation d’un enfant, mais également l’individualisation de toutes les allocations (suppression du statut de cohabitant), une pension à 1500€/mois accompagnée d’une diminution de l’âge de départ à la pension, la réduction collective du temps de travail avec embauche compensatoire et sans perte de salaire ce qui permettrait aux personnes actuellement en temps partiel de bénéficier d’avantage d’un salaire complet. Il est de plus urgent d’avoir des investissements publics massifs dans les services publics : crèches publics gratuites et en quantité suffisante, écoles réellement gratuites et de qualité, lieux pour les personnes âgées accessibles et de qualité, soins de santé, etc.

    Passons de la propagande aux victoires

    Il nous faut des campagnes allant crescendo menées par les travailleuses et les travailleurs depuis la base, si possible en front commun syndical pour toucher le plus de monde possible. Assemblées du personnel, arrêts de travail, manifestations, grèves : il est fondamental d’impliquer un maximum de personnes et d’être le plus démocratique possible. Que les travailleuses se syndicalisent encore plus et deviennent déléguées syndicales est primordial surtout dans les métiers qui sont les plus précaires et souvent les moins syndicalisés.

    A Seattle (Etats-Unis) – où les accords sociaux sont généralement fixés par ville ou par région – notre organisation sœur, Socialist Alternative a lancé la campagne pour un salaire minimum de 15$ de l’heure. Ils ont obtenu une victoire en mai 2014 qui a depuis fait tache d’huile grâce à de nombreuses mobilisations de masse et à l’élue de Socialist Alternative au conseil municipal, Kshama Sawant. La campagne 15 NOW est parvenue à développer 11 groupes d’action de base dans divers quartiers de la ville afin de mobiliser, de faire descendre les habitants dans les rues et d’intervenir dans les forums publics. Avec ces groupes d’action de base et la tenue de conférences démocratiques, 15 NOW a donné la possibilité aux activistes d’avoir réellement en leurs mains la lutte. Socialist Alternative a su démontrer comment une élue pouvait être utilisée afin de construire un mouvement et le renforcer.

    De l’autre côté de l’Atlantique, il y a tout juste un an à Glasgow (Ecosse), après 12 ans de conflit, les quelque 8.500 employés communaux ont décidé de se mettre en grève pour 48 heures. Le personnel des secteurs pratiquement exclusivement féminin de la municipalité revendiquait l’égalité salariale au travers d’une rémunération qui permette de vivre dignement, et une sérieuse indemnisation pour toutes les années de différence salariale entre hommes et femmes. Les travailleuses (et quelques travailleurs masculins) ont gagné une indemnisation de 567 millions d’euros , ainsi qu’un rehaussement des salaires ! Pour une telle victoire, des semaines de préparation ont été nécessaires pour cette grève de 48 heures avec des centaines de piquets de grève (devant les écoles primaires, les crèches, les dépôts de nettoyage et les bâtiments municipaux), une manifestation de 10 000 personnes dont 90% étaient des femmes. Mais rien n’aurait été possible sans une solidarité entre hommes et femmes et entre les différents secteurs. Ainsi, 600 éboueurs ont refusé de franchir le piquet de grève par solidarité avec le mouvement. Contre les bas salaires et les emplois précaires, la solidarité et l’unité de classe est indispensable pour gagner la lutte.

    En Belgique aussi, une victoire est possible !

    Mobilisons pour la manifestation nationale contre les violences faites aux femmes du dimanche 24 novembre. Profitons des semaines devant nous pour discuter les revendications et les méthodes de lutte. Mettons en avant la nécessité de lutter pour notre indépendance financière. Celle-ci constituerait un obstacle en moins pour pouvoir quitter un compagnon violent ou un emploi où l’on subit harcèlement et/ou violence. Ce n’est pas un combat des femmes contre les hommes, mais ensemble contre l’oppression, la précarité et les violences qui en découle entre autres. Cette manifestation sera donc aussi une date importante dans la lutte pour l’augmentation du salaire minimum à 14€ brut /heure, une lutte qui peut mener à des victoires !

    Rendez-vous le 24 novembre, 13h30 à la gare de Bruxelles central afin de former ensemble un bloc combatif.

    1) Le Monde selon les femmes, « Pourquoi les politiques d’austérité touchent davantage les femmes ? » in Recherche &Plaidoyer, Bruxelles, 2016.
    2) http://www.femmesprevoyantes.be/wp-content/uploads/2017/09/Analyse2012-grossesse-et-violences.pdf
    3) http://www.fgtb.be/documents/20702/312330/Gazette+p%C3%A9nibilit%C3%A9/d6fb961a-bcd6-490b-a4b3-470ceabd5252
    4) DESCHACHT Nick, BAERTS Anneleen, GUERRY Marie-Anne, « De Loonkloof en het Glazen Plafond in België » [en ligne], Vrije Universiteit Brussel, april 2009. Disponible sur : http://mosi.vub.ac.be/papers/DeschachtBeartsGuerryMOSI38.pdf
    5) https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/42295/reader/reader.html#!preferred/1/package/42295/pub/61361/page/7

  • Communiqué de presse : Travailler avec un grade E, ce n’est plus tenable !

    Communiqué de presse de la CGSP et de la CSC des Administrations Locales et Régionales de Bruxelles

    C’est avec un regret profond que nous constatons, qu’à ce jour, nos dirigeants et responsables politiques ne nous entendent pas. Cela fait des années que nous, personnel ouvrier des hôpitaux bruxellois, dénonçons avec nos organisations syndicales une situation généralisée de précarité dans laquelle on nous maintient consciemment.

    Nous avions eu espoir que nos revendications légitimes aient été entendues ces derniers mois mais force est de constater qu’il n’en est rien. La déclaration de politique générale du nouveau gouvernement bruxellois ne dit mot sur les travailleurs à bas salaires dans la région. La direction des hôpitaux IRIS a confirmé ce 16 septembre qu’il n’existait pas de budget pour revaloriser nos petits salaires. Ça suffit !

    Alors qu’en période pré-électorale, nombre de politiciens bruxellois disaient nous soutenir, nous devons tirer le malheureux constat qu’une fois cette période passée, les belles paroles se sont à nouveau envolées.

    Est-ce nécessaire de rappeler que 15 % des habitants du pays ont un revenu inférieur au seuil de pauvreté et que ce taux monte à 30 % à Bruxelles? Les travailleurs ont perdu en moyenne 1,7 % de pouvoir d’achat en 2016-2017. Le nombre de demandeurs d’emploi est de 515.000 personnes. La pension moyenne d’une travailleuse est de 882 euros, celle d’un travailleur de 1.182 €. Le baromètre socio-économique de la FGTB 2018 montre toute une série d’autres chiffres inquiétants. Cette réalité, nous n’en voulons plus !

    Alors que le prix des loyers, de l’électricité, du gaz, de la nourriture et d’autres produits de première nécessité ne cesse d’augmenter, nous lançons haut et fort un cri d’alarme. Le nombre de travailleurs pauvres avec emploi augmente sans cesse. Tous les jours, nous vivons dans une galère inextricable. Nous voyons un par un nos collègues souffrir alors qu’au quotidien nous travaillons pour le public dans une institution de soins bruxelloise. Ça suffit !

    Aujourd’hui, nous exigeons un salaire pour vivre et non pour survivre !

    Ce 5 novembre, l’équipe du nettoyage du CHU Brugmann a décidé de partir en grève pour défendre ses droits et obtenir satisfaction à ses revendications légitimes. Nous avons décidé de lancer cet appel public en espérant que les responsables politiques acceptent finalement de négocier une réelle amélioration de nos conditions de travail et salariales. La balle est dans votre camp mais sachez que cette fois, nous sommes déterminés à être entendus

    Nous appelons aussi l’ensemble de nos collègues des autres hôpitaux, des communes et des CPAS qui vivent la même situation à nous rejoindre ce 5 novembre dans notre combat !

    Nos revendications :
    • Pour un passage immédiat du grade E vers le grade D
    • Pour une revalorisation de tous les barèmes de 10%
    • Pour un salaire minimum de 14€/heure ou 2.300 € brut par mois
    • Pour du personnel supplémentaire afin de travailler dans des conditions acceptables

    RDV est déjà fixé ce 5 Novembre 2019 à 10h devant l’entrée principale du CHU Brugmann pour toutes celles et ceux qui souhaitent nous soutenir !

    Une caisse de solidarité est aussi ouverte pour soutenir financièrement les collègues qui se préparent à cette mobilisation. Chaque petit don sera le bienvenu et très important pour assurer une victoire à cette mobilisation : Versez sur BE09 0017 9484 5257 / Communication : solidarité grève nettoyage Brugmann

    « Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant, ainsi qu’à sa famille, une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale. » Article 23 de la Déclaration Universelle des Droit de l’Homme

     

  • Rassemblement pour les 14€/h : nos augmentations ne doivent pas être payées par la sécu!

    Dans le cadre de sa campagne pour un salaire minimum de 14€/h (2300€/mois), la FGTB organise tous les 14 de chaque mois des actions et rassemblements. Ce lundi 14 octobre, une centaine de syndicalistes s’étaient donnés rendez-vous aux portes de la FEB.

    Par Nico M. (Bruxelles)

    C’est aussi dans la cadre des négociations au sein du groupe des 10 avec le patronat que la FGTB a organisé ce rassemblement. Un accord pourrait être signé ce mercredi au sein de cette instance pour une augmentation du salaire minimum de 3.5% (1.1% maintenant, puis 2.4% en avril 2020). L’accord prévoit notamment des diminution de charges patronales pour compenser. La FGTB entend qu’elles soient temporaires et compensées autre part pour ne pas payer cette augmentation par un transfert de la sécurité sociale.

    Ces 3.5% sont un pas en avant et une étape. Avec un salaire minimum autour de 1600€ aujourd’hui, il faudrait une augmentation de plus de 40% pour atteindre les 14€/h revendiqués par la FGTB et donner ainsi des perspectives d’avenir décentes à des dizaine de milliers de travailleurs mal rémunérés.

    La FGTB a raison et Robert Vertenueil l’a encore appuyé hier matin: il faut montrer à la FEB que nous restons vigilants. En effet depuis des années, quand une amélioration était arrachée elle était payée et financée par la collectivité en baisse de charges ou en primes versées directement par le public. Pour éviter ces mécanismes qui pillent nos services publics et ne remettent pas en cause les inégales redistribution de richesses, les négociations ne suffiront pas il faut construire un rapport de force. Ce dont nous aurions besoin c’est un plan d’action discuté largement en Assemblées générales sur les lieux de travail et voté afin d’impliquer le plus largement possible chaque collègues. Vertenueil le disait en septembre concernant le déficit de la sécu et son financement : « il ne faudra pas s’étonner de nous trouver dans la rue et devant les entreprises. On ne va pas laisser détruire cette cathédrale de la protection sociale. Elle a été érigée parce que les travailleurs ont accepté de laisser une part de leur salaire dans une caisse de solidarité. Elle leur appartient ».

    Pour le salaire minimum de 14€, construire un mouvement social large, massif en faisant appel à l’arme de la grève sera crucial. FEB et patronat chercherons toujours, avec leur soutien dans les partis traditionnels, à reporter la facture sur le dos de la collectivité. Un tel plan d’action pourrait aller mettre au centre des discussions, dans chaque délégations, le « plan national d’urgence » présenté par R. Vertenueil fin août (Le Soir) :

    « Il pèse 3,5 milliards d’euros et comporte cinq axes.
    1). Revoir en profondeur la loi sur la formation des salaires, en finir avec la norme salariale contraignante, relancer le pouvoir d’achat des travailleurs.
    2). Relever les minima sociaux au-delà du seuil de pauvreté, égal à 1.180 euros par mois : 90 % des minima en Belgique se trouvent sous le seuil.
    3). Il faut relever les pensions – nous avons les pensions parmi les plus basses d’Europe – à un minimum de 1.500 euros, dont coût 2,2 milliards. Et il faut reconsidérer la hausse de l’âge légal de la pension à 67 ans, alors que l’espérance de vie en bonne santé est à 64 ans.
    4). Relever le salaire minimum à 14 euros l’heure, ou 2.300 par mois.
    5). Il faut investir dans le social et en faveur du climat. Attention à l’endettement du pays ? Une grosse part de notre endettement est dû au sauvetage des banques, on a payé pour leur incompétence ».

  • Cinq arguments en faveur d’un salaire minimum de 14 euros de l’heure

    Tout le monde aimerait un meilleur salaire, ça ne fait aucun doute. Le travail est de plus en plus dur, il mérite un bon salaire. A notre époque, il est honteux que tellement de travailleurs gagnent moins de 14 euros de l’heure (soit 2.300 euros par mois). La campagne Fight For €14 de la FGTB milite en faveur d’un salaire minimum plus élevé. Voici quelques arguments-chocs pour la soutenir.

    Par Thomas

    1/ Le loyer n’attend pas

    Entre 2005 et 2018, le loyer moyen d’un logement unifamilial en Flandre a augmenté de 100 euros en moyenne (1). Dans les grandes villes, l’axe Anvers-Bruxelles et la périphérie bruxelloise, les loyers sont en moyenne encore plus élevés : jusqu’à +34% au-dessus de la moyenne (2). Cela signifie qu’en tant que locataire en Flandre, vous dépensez en moyenne 47% de votre salaire en logement (3). Il s’agit d’un très grand effort, certainement pour les revenus les plus faibles où ce pourcentage est encore plus élevé. Disposer d’un toit au-dessus de sa tête est toutefois un droit fondamental dont tout le monde devrait pouvoir jouir. Pourtant, il existe des cas où des travailleurs vivent dans une caravane ou même dans leur voiture parce qu’ils ne peuvent pas payer leur loyer et toutes les charges. Un salaire minimum de 14 euros par heure pour une famille avec deux travailleurs et deux enfants signifierait que la part du loyer pourrait tomber en dessous de 20%.

    2/ Tout devient plus cher

    Depuis le début de la crise financière en 2008, nos salaires n’ont pratiquement plus augmenté et il y a même eu un saut d’index qui a fait chuter notre pouvoir d’achat de 2,3% au cours des trois dernières années (4). Aujourd’hui, on peut moins faire avec 100 euros en poche qu’il y a trois ans. Dans les écoles, on le remarque parfois vers la fin du mois, quand certaines boîtes à tartine font pâle figure. Les visites médicales sont reportées. Jusqu’à 20% des familles du pays ne parviennent plus à boucler leur fin de mois ! (5) Il faut revenir à 2008 pour trouver une augmentation du salaire minimal supérieure à l’indexation.

    3/ Egalité entre femmes et hommes

    Les femmes sont surreprésentées dans les emplois faiblement rémunérés. Cela explique pourquoi l’écart de rémunération en Belgique est toujours de 22% (6). Les secteurs où la proportion de femmes est élevée sont ceux où les salaires minimums sont les plus bas, parce que les salaires des femmes étaient auparavant considérés comme un complément au salaire du mari ; on pouvait encore joindre les deux bouts avec un salaire ou un salaire et demi par mois. C’est cependant chose du passé, mais les salaires dans ces secteurs encore féminins n’ont pas augmenté plus vite et souvent même plus lentement que dans d’autres secteurs. Cela signifie que les femmes sont plus susceptibles de rester à la maison (à temps partiel) et moins en mesure de se concentrer sur leur carrière : pour s’occuper des enfants, c’est souvent le partenaire ayant le salaire le plus bas qui reste à la maison. Il en résulte un écart de pension en Belgique de 25 % (7). Par conséquent, les femmes sont souvent financièrement dépendantes de leur mari, ce qui signifie qu’elles ne peuvent pas simplement quitter une relation mauvaise ou même violente. Avec un salaire minimum de 14 euros de l’heure, les secteurs mal payés, majoritairement féminins, compenseraient le temps perdu.

    4/ Les capitalistes s’enfuient avec une part encore plus grande de la valeur ajoutée

    Ce sont les travailleurs qui créent la plus-value produite quotidiennement dans nos entreprises. Sans nous, aucune machine ne tourne, aucune voiture ne roule et aucune technologie ne fonctionne. Pourtant, nous n’obtenons qu’une petite partie de la valeur que nous produisons et un groupe très sélectif d’actionnaires s’en sortent avec une part croissante de la valeur que nous produisons. Notre productivité a fortement augmenté au cours des dernières décennies. En tant que travailleurs, nous en payons le prix avec le stress et l’épuisement professionnel. L’augmentation de la productivité est allée presque entièrement dans les poches des actionnaires. En Belgique, nous gagnons 51,5 euros par heure travaillée. Sur ce montant, 37,5 euros sont consacrés aux coûts de la main d’œuvre (8). Il y a donc une marge pour des augmentations de salaire ! Si le salaire minimum aux États-Unis avait suivi la productivité, il aurait été de 18,85 dollars par heure en 2016 (9).

    5/ Cela bénéficiera également aux indépendants

    A écouter les patrons ou politiciens, les travailleurs se moquent des emplois et chaque euro d’augmentation de salaire est un euro perdu. C’est faux, évidemment. Chaque euro de salaire est généralement dépensé rapidement. Ce sont les grands capitalistes qui n’investissent pas et accumulent l’argent, de préférence dans les paradis fiscaux. Les travailleurs qui parviennent à peine à joindre les deux bouts dépensent ce qu’ils gagnent. Un salaire minimum plus élevé garantirait principalement que les dépenses nécessaires ne soient plus reportées et que les travailleurs soient plus heureux, plus productifs et moins souvent malades. Cela signifie que plus d’argent serait dépensé chez les indépendants. (10)

    NOTES :

    1. https://www.statistiekvlaanderen.be/gemiddelde-huurprijs-private-woningmarkt

    2. https://www.standaard.be/cnt/dmf20170328_02805480 3. https://www.vrt.be/vrtnws/nl/2017/01/18/huurder_moet_bijnadehelftvaninkomenaanwonenspenderen-1-2863135/

    4. https://www.ilo.org/global/publications/books/WCMS_650553/lang–en/index.htm

    5. https://www.standaard.be/cnt/dmf20131126_00857740 6. https://igvm-iefh.belgium.be/nl/activiteiten/arbeid/loonkloof/stand_van_zaken_in_belgie

    7. De Nieuwe Werker N°4 2 maart 2018

    8. http://www.abvv.be/-/sociaal-economische-barometer-2018

    9. https://www.epi.org/publication/the-federal-minimum-wage-has-been-eroded-by-decades-of-inaction/ 10. https://www.nelp.org/publication/12-minimum-wage-broad-benefits-workers-small-businesses-across-missouri/

  • Grève réussie chez Deliveroo en Belgique

    Pas de pseudo statut d’indépendant, mais au moins 12 euros de l’heure et des concertations sérieuses !

    Samedi 15 juin, les livreurs de Deliveroo se sont mis en grève à Gand pour protester contre la réduction de leur rémunération et réclamer un salaire garanti. Les coursiers essaient sans succès de consulter leur direction depuis des mois. Depuis plus d’un an, les syndicats s’organisent avec les coursiers pour défendre des salaires et des conditions de travail décents.

    Depuis l’été dernier, Deliveroo contraint ses employés à être sous un faux statut d’indépendant, avec l’introduction d’une rémunération à la course. La compensation pour les livraisons a diminué de 35% depuis lors. Les temps d’attente dans les restaurants ne sont pas remboursés et peuvent parfois être très long. Conjuguée au refus de Deliveroo d’entamer un dialogue avec son personnel, cette situation a donné lieu à une première action.

    L’action a été organisée par le biais de groupes de discussion sur application et en ligne, mais aussi par la distribution de tracts aux endroits desservis par Deliveroo. La grève a remporté le succès : une trentaine de grévistes sur la cinquantaine de coursiers habituellement en route un samedi soir. Certains délégués syndicaux étaient également présents, tout comme des représentants de partis de gauche (PTB et PSL). Certains coursiers d’Uber Eat et de Take Away sont également passés saluer leurs collègues. Le piquet de grève a également mis pression sur certains restaurants afin qu’ils éteignent leur application pour le reste de la soirée.

    Les coursiers de Deliveroo exigent un salaire minimum de 12€/h. De plus, une structure de consultation adéquate est nécessaire pour disposer d’une ligne de communication avec la direction à l’avenir et ne pas avoir à systématiquement faire grève avant d’avoir quelqu’un à qui parler. Les syndicats et les coursiers vont à nouveau se réunir et planifier l’organisation de nouvelles actions s’ils ne reçoivent aucune réponse positive.

    Il est important que les travailleurs commencent à s’organiser pour défendre leurs droits dans ces nouveaux secteurs. Dans la lutte pour un meilleur salaire minimum, nous ne devons pas oublier les travailleurs victimes de ces faux statuts d’indépendant que les patrons essayent d’utiliser de plus en plus.

  • Journée nationale d’action de la FGTB pour un meilleur salaire minimum

    Avec des manifestations à Liège, Anvers et Wavre ainsi que des concentrations militantes à Gand et à Bruxelles, la FGTB est passée à la vitesse supérieure avec sa campagne pour un salaire minimum plus élevé. A juste titre, elle défend qu’un salaire minimum décent ne doit pas descendre sous les 14 euros de l’heure, ce qui correspond à 2300 euros bruts par mois. Le salaire minimum actuel est beaucoup plus bas : un peu moins de 10 euros de l’heure. Les patrons et le gouvernement ne sont pas prêts à augmenter les salaires les plus bas : il n’y a eu qu’une augmentation de 0,10 cent de l’heure dans le dernier AIP (Accord interprofessionnel).

    Cette campagne pour les 14 euros de l’heure est particulièrement importante. Construire la solidarité, cela se fait en défendant activement les plus faibles, en l’occurrence les travailleurs les moins bien payés. Après des années de modération salariale et d’augmentation du secteur des emplois flexibles à très bas salaires, il est plus que temps de relever les salaires les plus bas. Relativement parlant, par rapport au salaire médian, le salaire minimum belge est l’un des derniers en Europe.

    Gand
    Gand
    Wavre

    La campagne « Fight for €14 » dispose d’un beau potentiel. L’initiative provient de la FGTB, ce qui est malheureusement utilisée par certains au sein la CSC pour la négliger et même démobiliser. Un an avant les élections sociales, certains préfèrent visiblement choyer leur propre profil au lieu de voir comment nous unir dans la lutte pour de meilleurs salaires. La lutte pour des salaires minimums plus élevés n’est pas liée à une idéologie syndicale spécifique : les syndicats sont plus forts lorsque les travailleurs à bas salaires sont plus forts.

    Aux États-Unis, un certain nombre de victoires ont été remportées dans la bataille pour les 15 dollars de l’heure – y compris dans la ville de Seattle, où notre organisation sœur Socialist Alternative et son élue Kshama Sawant ont joué un rôle de premier plan dans cette bataille. Pour ce faire, le mouvement a été construit à partir de la base, avec la plus grande implication possible, au-delà des frontières syndicales.

    La journée d’action de ce 14 mai a réuni des milliers de militants syndicaux dans la rue. Les possibilités ne manquent pas pour des campagnes offensives en faveur d’une salaire minimum de 14 euros de l’heure. La pétition de la FGTB peut être utilisée pour mener campagne dans la rue, faire le tour des lieux de travail, mettre en place des campagnes locales pour voir comment agir,… C’est ce qui se fait actuellement à l’UGent, par exemple (voir notre article). Rendre la lutte concrète et lui donner un soutien plus large sur le terrain, et dans la société en général, sont des défis auxquels nous devons faire face. De cette façon, nous pouvons passer de la propagande à la victoire. Lisez notre article sur le combat pour les 14 euros ici.

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    Anvers

    Environ 2000 participants étaient présents à la manifestation d’Anvers. Voici quelques photos de Liesbeth :

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    Bruxelles

    Rapport de Nico M.

    A Bruxelles, la FGTB a organisé un rassemblement militant place de la Monnaie dans le cadre des actions pour un salaire minimum de 14€/h minimum.

    Plusieurs centaines de militants des différentes centrales de la FGTB étaient présents. Après l’AIP du début de l’année et le refus du syndicat socialiste de l’accepter, il était important de continuer la mobilisation et les campagnes pour l’amélioration de notre pouvoir d’achat. Depuis des mois maintenant nous pouvons tester l’enthousiasme et le soutien large pour cette revendication d’une augmentation du salaire minimum à 14€/h, aussi bien sur les marchés dans les quartiers que sur les lieux de travail et dans les délégations syndicale. Cette date était le moyen de mettre les thématiques du pouvoir d’achat, des inégalités sociales ”au premier plan des préoccupations dans la perspective des élections du 26 mai prochain”.

    La jeunesse nous a montré comment mettre à l’avant plan et imposer aux partis politiques traditionnel un thème politique, celui du climat en l’occurrence. Ils avaient pour cela mobilisé massivement à travers le pays les élèves dans des actions collectives mêlant manifestations nationales, locales et grève des cours.

    A Bruxelles, cette journée aura permis de rappeler les attentes et les préoccupations de la FGTB sur ces questions. Mais cela aurait pu aussi être l’occasion d’appeler à retourner dans les entreprises avec une clarté sur l’étape suivante. La colère est grande, il y a un potentiel pour une campagne plus active dans chaque délégations autour de la revendication des 14€/h. Maintenir la pression pour s’assurer que ce thème est effectivement à l’avant plan pendant les élections mais sûrement aussi après, cela nécessite que nous construisions notre propre campagne de manière sérieuse, patiente mais ambitieuse. Ce type de rassemblement doit être l’occasion de clarifier dans les discours et les tracts comment nous entendons continuer à mobiliser pour gagner.

    Dans une région comme Bruxelles, le secteur des Administrations Locales et Régionales est depuis des mois impliqué en front commun dans un plan d’action pour plus personnel et plus de salaire notamment. Leur plan d’action a compris Assemblées générales, manifestations, interpellations des conseils communaux et journée de grèves, armé d’un cahier de revendications qui répond aux problèmes des travailleurs du secteur. Ce type d’initiative pourrait être une inspirations pour discuter de ce que nous pourrions faire pour construire une large campagne pour les 14€/h.

    Le PSL, ses membres, ses syndicalistes diffusent la pétition de la FGTB. Nous en profitons pour discuter de nos propositions concrètes et cherchons à concrétiser des campagnes pour les 14€, le pouvoir d’achat, les pénuries de personnel, sur les lieux de travail. Vous voulez discuter de ce que nous pourrions faire ensemble ? Vous cherchez du matériel pour débattre et discuter ces thématiques ? N’hésitez pas à prendre contact avec nous.

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  • Lancement de la campagne pour les 14 euros de l’heure à l’Université de Gand

    A l’UGent, de nombreux travailleurs ont un salaire horaire inférieur à 14 euros.

    Par Tim Joosen, CGSP à l’UGent

    Il s’agit principalement du personnel des services de support et techniques tels que les cantines, les crèches, les chauffeurs et les techniciens. Une partie du personnel administratif a un salaire horaire inférieur à ce seuil. C’est le cas des employés au comptoir dans les restaurants de l’université. Ces derniers ont besoin de 12 ans d’ancienneté pour gagner 14 euros de l’heure, alors qu’un secrétaire de département arrive à ce salaire horaire après 6 ans. Même un nouvel employé titulaire d’un baccalauréat gagne moins de 14 euros de l’heure.

    La délégation CGSP de l’UGent a demandé d’obtenir une vue complète du nombre d’employés gagnant moins de 14 euros par heure, avec une liste également ventilée par sexe. Le syndicat soupçonne que des centaines de collègues soient concernés, avec une majorité de femmes. Le recteur a mis en avant le financement limité par le gouvernement flamand et a déclaré qu’une hausse des salaires les plus bas sans moyens supplémentaires entraînerait des pertes d’emplois. C’est une réaction curieuse. Lorsque, le 20 mars, les syndicats de l’enseignement se sont mis en grève pour un refinancement l’enseignement obligatoire et supérieur, ce même recteur a dit que ces actions étaient prématurées. Sa réaction du recteur face à la revendication d’un salaire minimum décent illustre que c’est sa réaction lors de la grève du 20 mars qui était prématurée.

    Pour la délégation CGSP, il est inacceptable que des collègues réalisent des tâches cruciales gagnent moins de 14 euros de l’heure. Une déclinaison locale de la campagne ‘Fight for 14’ a été mise sur pied. Nous mènerons campagne afin de sensibiliser le personnel et construire un mouvement pour imposer un salaire horaire de minimum de 14 euros. Le premier moment d’action aura lieu le 14 mai, lors de la journée d’actions syndicales nationale ; nous allons en faire une première journée de grève pour les 14€ de l’heure à l’université.

  • [Fight for €14] Un meilleur salaire minimum ? C’est nécessaire, mais aussi possible !

    Photo issue de 14euros.be

    La campagne ‘‘Fight for €14’’ de la FGTB est une excellente opportunité pour le mouvement ouvrier. Trop de gens peinent à joindre les deux bouts. 1,8 million d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté en Belgique. 1 enfant sur 7 grandit dans une famille vivant en deçà du seuil de pauvreté. Avoir un emploi ne garantit plus de vivre dignement : 230.000 salariés et indépendants – soit 5% de la population active – sont pauvres.

    Par un délégué FGTB de l’industrie chimique à Anvers

    Un salaire minimum horaire de 14 euros – pour les ouvriers – ou 2300 euros bruts par mois – pour les employés – serait un pas important vers une meilleure qualité de vie. Actuellement, le salaire minimum est de 9,65 euros par heure, l’un des plus bas d’Europe occidentale par rapport au niveau de vie du pays. Dans de nombreux secteurs, des minimas sectoriels sont convenus par le biais de conventions collectives, mais ceux-ci sont à peine plus élevés que les minimas nationaux.

    Environ 15% des employés gagnent moins de 2300 euros bruts par mois. Pour eux, obtenir les 14 euros ferait immédiatement une énorme différence. En outre, un salaire minimum plus élevé exercerait une pression à la hausse sur tous les salaires du pays.

    ‘‘14€/heure ? Impayable’’, affirment les patrons et leurs laquais politiques. Rien n’est plus faux ! En 2017, les 5000 plus grandes entreprises belges ont réalisé un bénéfice net de 24,2 milliards d’euros, soit 5% de plus que l’année précédente. En 2016, les entreprises belges ont détourné 129 milliards d’euros vers les paradis fiscaux. Tous ces bénéfices ont été amassés parce qu’ils se sont approprié la part du lion des fruits de notre travail. “Fight for €14” est une campagne justifiée et la revendication n’est pas impayable !

    Élargir le programme pour répondre aux besoins sociaux

    Bien que le salaire minimum soit le fer de lance de la campagne, il est tout aussi important de ne pas oublier les personnes qui vivent d’allocations sociales. Une pension mensuelle minimale nette de 1500 euros, une allocation (de chômage) de 1200 euros minimum et le maintien de 80% du salaire en cas de maladie de longue durée sont des conditions nécessaires pour enrichir le programme de la campagne et véritablement lutter contre la pauvreté.

    Des centaines de milliers d’emplois en Belgique sont menacés par l’automatisation et la robotisation. Les patrons n’hésiteront pas à licencier si leurs marges bénéficiaires peuvent être augmentées. Les employés du secteur bancaire, entre autres, peuvent en parler ! Une semaine de travail de 30 heures, avec maintien du salaire et embauches compensatoires entraverait la croissance d’une armée de chômeurs et les progrès technologiques pourraient être utilisés pour rendre meilleure la vie des travailleurs et de leurs familles.

    Le traditionnel dialogue social n’offre aucune issue

    La FGTB espérait réaliser une percée en ce qui concerne le salaire minimum grâce au dialogue social dans le cadre de l’Accord interprofessionnel (AIP). Cet objectif n’a pas été atteint avec une augmentation limitée à 0,1€/h. Un réel plan d’action construit autour de la revendication des 14 €/h aurait pu modifier le rapport de forces entre travail et capital, mais les dirigeants syndicaux étaient trop réticents à le mettre en place. Après le succès de la grève du 13 février, la poursuite de la lutte n’a – certainement en Flandre – jamais été sérieusement envisagée par les directions syndicales.

    Le thème du salaire minimum a alors été placé dans le cadre des élections. De nouvelles négociations devraient prendre place après le 26 mai. De nombreux doutes subsistent concernant les résultats que l’on peut en attendre. Les patrons réclament une réduction des cotisations à la sécurité sociale (cotisations salariales et patronales) pour les salaires les plus bas. Les partis politiques traditionnels y sont très réceptifs. PS, Sp.a, ECOLO et Groen soutiennent la campagne ‘‘Fight for €14’’ en paroles, mais l’expérience nous rappelle qu’ils écouteront davantage le patronat une fois les élections passées. Une baisse des cotisations (para)fiscales – autrement dit du ‘‘salaire différé’’ – augmenterait le salaire net, mais saperait le financement de la sécurité sociale et des services publics. En bref, ce serait à nous, en tant que collectivité, de payer cette augmentation de salaire.

    La direction de la CSC est réticente à l’égard de ‘‘Fight for €14’’. Sans le dire explicitement, elle considère que le thème est trop ouvertement lié à la FGTB. Nous comprenons bien les différences de sensibilité et le fait que tant la CSC que la FGTB veut renforcer leurs propres organisations, mais nous espérons que cette réflexion mûrira et que la CSC sera à l’avenir en mesure de s’asseoir à la table de négociation. C’est une absolue nécessité pour les dizaines de milliers de personnes qui doivent gratter le fond de tiroir tous les mois.

    De la propagande à la victoire

    ‘‘Fight for €14’’ a jusqu’ici essentiellement un caractère propagandiste. Par exemple, les différentes centrales de la FGTB organisent des actions dans différents lieux publics à travers le pays tous les 14 du mois. Une pétition a également été lancée, de même qu’un site internet (www.14euros.be) et une page Facebook dynamique. Ce sont des éléments positifs pour populariser la revendication. Ce sont d’importantes initiatives, surtout en période électorale.

    Mais une campagne a aussi besoin de victoires. Une première bataille a déjà été gagnée dans l’entreprise de conditionnement de viandes ‘‘Pluma Ter Beke’’ à Wommelgem (Anvers). Lors des négociations sociales dans l’entreprise, les salaires horaires les plus bas ont été augmentés à hauteur de 14,05 euros. Cette victoire peut bien sûr servir d’antécédent.

    De nouvelles opportunités se présenteront lors des négociations sur les conventions collectives sectorielles, à la suite de l’Accord Interprofessionnel national. Dans les secteurs où les salaires sont traditionnellement bas, la campagne ‘‘Fight for €14’’ peut bénéficier d’un large écho et jouer un rôle particulièrement mobilisateur. Mais il est à craindre que peu de mesures fondamentales soient prises uniquement sur base des négociations sectorielles avec les employeurs. Pour faire pencher le rapport de force en notre faveur, il faudra nous battre. Les «Marches pour le pouvoir d’achat et la justice sociale» de la FGTB le mardi 14 mai peuvent donner le coup d’envoi pour entamer la lutte dans les secteurs.

    Comme aux États-Unis, construire à partir de la base

    La FGTB a puisé son inspiration pour la campagne de 14€/h aux Etats-Unis. Il y a six ans, un mouvement en faveur d’un salaire minimum de 15$/h avait été lancé avec une campagne suivie en premier lieu par des travailleurs du secteur de la restauration rapide. Les actions des travailleurs sur leur lieu de travail, y compris des grèves ‘‘spontanées’’, ont conduit à des victoires locales et à une expansion rapide de la campagne.

    Ce qui est moins connu ici, c’est que l’organisation sœur du PSL aux USA – Socialist Alternative (SA) – a été une force motrice du mouvement dès le début de la campagne. Par exemple, SA a développé la campagne ‘‘$15 Now’’ à Seattle, une ville d’une taille comparable à Anvers. Grâce à sa conseillère communale et porte-parole Kshama Sawant, soutenue par un mouvement populaire massif, la pression sur les politiciens traditionnels était telle qu’un salaire minimum de 15 dollars a été imposé dans la ville.

    Les accords sociaux sont, bien entendu, conclus différemment en Belgique qu’aux États-Unis. Ici, le salaire minimum est généralement fixé par secteur, et non par ville ou région. Cela ne change rien au fait que nous pouvons tirer des leçons de la dynamique du mouvement aux États-Unis. Par exemple, les victoires locales dans les entreprises et sur les lieux de travail ont été cruciales pour donner confiance au mouvement.

    Nous estimons que cela est également nécessaire ici pour faire une réussite de la campagne ‘‘Fight for €14’’. La pétition peut être un instrument pour entrer en discussion avec les travailleurs dans les entreprises où les bas salaires sont la norme. Après tout, il s’agit souvent d’entreprises avec peu ou pas de représentation syndicale. Les bureaux d’intérims peuvent être une ‘‘cible’’ pour des actions de sensibilisation. Tout comme les ‘‘entreprises symboliques’’ du secteur logistique, de la restauration, des titres-services, de l’industrie alimentaire, etc. Comme ce sont souvent des jeunes mais aussi des femmes qui travaillent pour ces faibles salaires, les jeunes syndicalistes peuvent certainement jouer un rôle et la campagne peut être un outil pour appuyer des campagnes de syndicalisation des femmes.

    Le capitalisme fonctionne pour le profit ; le socialisme, pour les besoins de chacun.

    ‘‘Fight for €14’’ a le potentiel d’impliquer de larges couches de travailleurs dans la lutte pour l’amélioration des conditions de travail et de vie. Une campagne construite par la base peut mettre sérieusement à mal la politique néolibérale qui s’attaque continuellement à tous nos acquis. En outre, elle a le potentiel de conscientiser un groupe important de jeunes aux mécanismes d’exploitation du système capitaliste à travers des expériences de luttes. Une société dans laquelle, en tant que travailleurs, nous contrôlons nous-mêmes les secteurs clés de l’économie – plutôt qu’une société dirigée par une poignée d’actionnaires très riches – nous donnerait vraiment les outils nécessaires pour utiliser les fruits de notre travail pour les répondre aux besoins de tous, et non pour les profits de quelques-uns.

    www.14euros.be

  • 14 mars – Equal Pay Day. Pour un salaire minimum de 14€ de l’heure (2300€/mois)

    La différence de salaire entre hommes et femmes reste une réalité dans la Belgique d’aujourd’hui. Une femme gagne en moyenne 8% de moins qu’un homme par heure de travail. Mais ce chiffre augmente à 21% si on analyse la différence sur base annuelle.

    Les femmes sont généralement cantonnées dans les secteurs d’activité les moins bien payés et où les temps partiels sont légion : les soins, le nettoyage, l’horeca, la distribution,… C’est certainement la présence importante du temps partiel parmi les femmes salariées qui expliquent la différence entre ces 2 chiffres. En effet, 43,9% des femmes qui travaillent le font à temps partiel pour 9,6% des hommes. Le salaire des femmes est encore souvent considéré comme un revenu d’appoint pour la famille plutôt que comme un salaire à part entière.

    Cette situation les rend souvent financièrement dépendantes de leur partenaire et les laisse sans réelles alternatives en cas de relation violente. Les mesures du gouvernement qui visent à élargir les contrats précaires (flexi-jobs, contrats intérims, titres-services,…) ainsi que les sauts d’index et les attaques sur les pensions ne font que renforcer cette réalité. Le gouvernement avec le patronat ne compte pas s’arrêter là : grâce à la chute du gouvernement, ils ne pourront pas en finir avec la barémisation des salaires sous cette législature (indispensable pour ne pas se retrouver seul face à son patron pour négocier son salaire), mais la mobilisation reste primordiale pour la suite.

    Tout comme à Glasgow, si l’écart salarial entre hommes et femmes se maintient, ce n’est pas parce que les hommes gagnent trop, mais parce qu’une minorité accapare une majorité des richesses. Ainsi, les CEO du Bel 20 avaient déjà gagné le 8 janvier ce que l’on obtient, en moyenne, en une année de travail ! Dans une telle société, aucune égalité – y compris de genre – n’est possible.

    En Belgique, la campagne Fight for 14 € de la FGTB est cruciale pour lutter contre l’oppression spécifique des femmes, puisque – avec les jeunes et les travailleurs immigrés – c’est elles que l’on retrouvent avec les salaires les plus faibles. Dans ce cadre, le 14 mars – Equal Pay Day – revêt une importance toute particulière. En effet, c’est le jour où les travailleuses auront finalement gagné ce que les hommes obtiennent en un an. Avec la campagne ROSA, nous participerons aux actions qui prendront pour l’Equal Pay Day dans le cadre de la campagne pour un salaire minimum de 14€ de l’heure, soit 2.300€ par mois. Cette lutte ne peut, bien entendu, pas être séparée de celle pour des emplois de qualité, accompagnée d’une réduction collective du temps de travail, pour en finir avec les horaires flexibles à temps partiel, et donc avec les salaires partiels !

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