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Tag: Salaire minimum
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La lutte paie ! 14 euros de l’heure pour le personnel de nettoyage de l’université de Gand

L’Université de Gand (UGent) vient d’accepter le principe d’une augmentation du salaire minimum à 14 euros de l’heure pour l’ensemble du personnel. Les représentants syndicaux, ainsi que les militants de la Campagne ROSA, avaient exigé que cette mesure acquise par la lutte s’applique aussi au personnel de l’entretien qui est externalisé. Le 21 mai, nous avons appris que la société ISS avait effectivement porté les salaires les plus bas à 14 euros de l’heure ! Voici ci-dessous une première réaction de la délégation CGSP à l’UGent.
« Ces derniers mois, nous avons fait campagne pour obtenir de meilleures conditions de travail pour le personnel de nettoyage de l’UGent. Avec nos collègues de la grève des femmes de l’UGent (Women Strike UGent), nous avons lancé une campagne demandant l’internalisation du personnel de nettoyage: de cette façon, ils pourraient bénéficier de meilleures conditions de travail. Sous la pression de cette campagne, le Conseil d’administration a décidé en septembre 2020 de ne pas recourir à l’internalisation, mais de préconiser tout de même de meilleures conditions de travail dans un nouvel appel d’offres.
« Nous avons constaté une amélioration des salaires et des conditions de travail, mais il s’agit d’une amélioration limitée. Les salaires passeront à 14 euros de l’heure, ce qui, pour les salaires les plus bas, représente une augmentation de 44 cents de l’heure, soit environ 30 euros nets par mois. Des congés supplémentaires sont également prévus : 2 jours supplémentaires pour tout le personnel de nettoyage, et un certain nombre de jours d’ancienneté supplémentaires pour le personnel de plus de 50 ans.
« En soi, cette amélioration est déjà un grand pas en avant : le secteur du nettoyage est connu pour être réticent à toute augmentation des salaires ou à une amélioration des conditions de travail, aussi limitée soit-elle. Le fait qu’ISS soit prêt à offrir de meilleures conditions est une première victoire pour la campagne que nous avons menée. Nous tenons à remercier toutes celles et ceux qui y ont contribué.
« Dans le même temps, force est de constater que les conditions d’emploi proposées restent très inférieures à celles de l’UGent : le personnel de nettoyage travaillera toujours dans des conditions plus mauvaises que celles applicables au personnel équivalent de l’UGent.
« En outre, il semble très probable que l’un des principaux arguments contre l’internalisation, à savoir la différence de prix, soit désormais obsolète : le nouveau contrat est beaucoup plus cher, et si l’on tient compte des tâches de nettoyage supplémentaires que l’UGent exige tout au long de l’année, il semble qu’un scénario d’internalisation serait non seulement meilleur pour le personnel de nettoyage lui-même, mais peut-être aussi moins cher pour l’UGent.« Nous avons promis au personnel de nettoyage de leur présenter ces nouvelles conditions, nous le ferons dans le courant du mois prochain. Ils décideront de la suite à donner à notre campagne. S’ils veulent toujours opter pour l’internalisation, nous poursuivrons notre campagne.
« Ce faisant, nous devrons à nouveau faire appel à la solidarité du personnel et des étudiants de l’UGent. C’est cette solidarité qui a permis de faire un premier pas important vers des conditions de travail plus équitables pour les agents de nettoyage, c’est cette solidarité qui devrait nous permettre de franchir d’autres étapes également. »
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La lutte paie ! Les 14 euros de l’heure seront introduits à l’UGent
A l’université de Gand (UGent), le Conseil d’administration a approuvé le 5 février dernier la décision de principe d’augmenter les salaires les plus bas à un minimum de 14€ de l’heure. Cette décision ne tombe pas du ciel, elle est le fruit d’une campagne militante de longue haleine lancée il y a deux ans par la délégation CGSP à l’université, en coopération avec le Comité de la grève des femmes de l’université. Cette victoire est un sérieux coup de pouce à la campagne nationale « Fight for 14 euros » de la FGTB ainsi que la démonstration éclatante qu’une campagne soutenue et sérieusement organisée peut être couronnée de succès.Par Tim Joosen, délégué CGSP-UGent
En annonçant cette décision, la direction a explicitement fait référence à la campagne de la CGSP qui a bénéficié d’un soutien considérable au sein de la communauté universitaire. Des consultations sociales auront lieu les mois à venir concernant les modalités exactes de l’augmentation, mais il est déjà clair que les salaires les plus bas seront augmentés.
Pour le personnel de l’UGent qui se trouve dans la tranche salariale la plus basse (dans les restaurants et cafétérias notamment), l’augmentation représente plus de 10 %, les salaires les plus bas bénéficiant d’une augmentation nette d’environ 100€ par mois. Bien qu’il s’agisse d’un groupe relativement restreint (une centaine de personnes au début de la campagne, environ 70 actuellement), la victoire n’en est pas moins forte. Cela n’a été possible que grâce à une campagne combative.
Cette dernière liait la revendication de l’augmentation du salaire minimum à celle de la statutarisation du personnel des restos étudiants ainsi qu’à l’internalisation du personnel de nettoyage. C’était idéal pour élargir la base de soutien de la campagne. La réalisation de ces trois revendications représenterait une amélioration considérable des salaires et des conditions de travail du personnel subissant les pires statuts.
La CGSP a commencé ses actions en mai 2019. Le 14 octobre de la même année, une vaste campagne de pétition a été lancée auprès du personnel et des étudiants lors d’une journée d’action à laquelle ont participé quelque 70 membres du personnel et étudiants. Au final, la pétition a recueilli plus de 4.000 signatures.
Mais il est rapidement devenu évident que même si une pétition est un bon outil pour engager la discussion avec les étudiants et le personnel, la collecte d’un grand nombre de signatures ne suffirait pas pour obtenir satisfaction. La pétition a illustré le soutien du personnel et des étudiants, mais il en fallait plus pour construire un véritable rapport de force.
C’est pourquoi, dès le début du mois de janvier 2020, une mobilisation pour une grève le 8 mars 2020 a été lancée. Cette action à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes a été organisée en collaboration avec le Comité de grève des femmes de l’UGent. Les grèves ont été principalement organisées dans les restaurants et les cafétérias, les crèches et les services d’entretien. À midi, une action de solidarité au piquet de grève du rectorat a réuni environ 300 grévistes et sympathisants. Puisque faire grève signifie aussi une perte de salaire, un fonds de solidarité a été créé auquel le personnel et les étudiants pouvaient contribuer. Plus de 3.000 euros ont été récoltés. Cet argent a été utilisé pour verser une allocation de solidarité à côté de l’indemnisation de grève à celles et ceux qui avaient des difficultés financières. Tout cela montre à quel point la campagne était soutenue.
Confrontée à un soutien si solide, la direction de l’université a été forcée de céder. Avant même la grève du 8 mars 2020, des négociations ont été entamées sans qu’aucune concession concrète ne puisse être obtenue. La grève a donc bel et bien pris place.
En mai 2020, la direction a donné une réponse concrète à l’une des trois revendications de la campagne : un engagement de principe pour que le personnel des restos, des cafétérias et des crèches puisse être nommé et dispose d’un statut. En septembre 2020, la direction a débattu de l’internalisation du personnel d’entretien : c’était la première fois depuis l’externalisation à la fin des années 1990 qu’un tel sujet était à l’ordre du jour. Finalement, le Conseil a décidé de ne pas approuver l’internalisation pour le moment, mais d’ajuster les conditions d’appel d’offres de telle sorte que les nouveaux sous-traitants soient invités à améliorer leurs conditions de salaire et de travail afin de les rapprocher le plus possible de celles en vigueur à l’université. Cette nouvelle procédure d’appel d’offres s’étend jusqu’à la fin du mois de mars 2021. Si le secteur de l’entretien ne répond pas aux demandes d’amélioration des conditions de travail, l’internalisation sera remise à l’ordre du jour.
Enfin, en février 2021, le conseil d’administration a donné son accord de principe pour augmenter les salaires les plus bas. Cela signifie que deux des trois revendications de la campagne ont déjà été satisfaites, et que la troisième est en cours de discussion. Détail piquant : l’augmentation des salaires horaires à un minimum de 14 euros a été approuvée à l’unanimité au sein du conseil d’administration : les représentants des fédérations patronales flamandes VOKA et UNIZO de même que de la N-VA au sein du Conseil d’administration ont donc également donné leur accord… Même la droite dure peut être forcée à faire des concessions.
Cette expérience montre comment concrétiser les revendications de la campagne de la FGTB « Fight for 14€ » et comment des succès peuvent être obtenus. En s’organisant dans les entreprises, en construisant un rapport de force et en liant la revendication à d’autres améliorations des conditions de travail, nous pouvons construire un mouvement de lutte victorieux. Il est frappant de constater que de nombreux membres du personnel de l’UGent étaient heureux qu’avec la campagne « Fight for 14€ », quelque chose de concret ait été fait sur le terrain. Bien sûr, les conditions sur le terrain diffèrent en fonction des secteurs et des entreprises, mais les syndicalistes peuvent certainement trouver un moyen d’introduire cette campagne dans leur propre entreprise également.
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Arrachons 14€/h de salaire minimum pour tous !

On ne peut pas vivre décemment avec 9,65€/h
C’est dans les moments les plus difficiles que l’on peut voir à quel point on peut se fier à quelqu’un. C’est également le cas dans cette crise sanitaire. L’utilité sociale de certains secteurs est devenue plus évidente que jamais. C’est évidemment le cas du personnel soignant mais que serions-nous devenus sans les travailleurs du nettoyage, du transport et de la logistique ? Ceux de la production agroalimentaire, de la distribution, de l’énergie ou de la maintenance ? Quand, dans le même temps, les cadres supérieurs pouvaient se permettre de lever le pied et se confiner de façon confortable, les emplois manuels ont dû redoubler d’effort, pallier aux collègues absents pour maladie et risquer la contagion.
Par Simon (Liège)
C’est pourtant dans ces fonctions essentielles et parmi les plus exposées que l’on retrouve les moins bonnes conditions de travail et les salaires les plus bas. Beaucoup de ces emplois sont au salaire minimum qui est aujourd’hui de 9,65€ sur base horaire soit 1340€ net pour un temps plein. Chaque travailleur peut s’imaginer comment vivre dignement avec un revenu de ce type représente un combat quotidien, certainement dans les cas fréquents d’emplois précaires, intérimaire ou à temps partiel.
Pour un salaire interprofessionnel minimum de 14€ de l’heure
Les travailleurs à bas salaire, essentiels au fonctionnement de la société, méritent mieux que ces barèmes de misère. C’est très opportunément que la FGTB a lancé il y a deux ans une pétition réclamant un salaire interprofessionnel minimum de 14€ de l’heure et que la CSC lui a emboîté le pas avec une campagne similaire sur le pouvoir d’achat.
Cette campagne n’est pas une initiative isolée : dans de nombreux pays la revendication d’une hausse des plus bas salaires redevient populaire. Souvent, les actions initiées font référence à la campagne ‘‘15 now!’’ aux USA qui a démarré dans le secteur des fast-food et a arraché des augmentations allant jusqu’à 100% du salaire initial. Cela illustre comment une revendication peut être saisie par d’autres et mise à l’agenda à des milliers de kilomètres de distance si elle est accompagnée d’une campagne sérieuse et inspirante.
Construire cette campagne par le bas
Jusqu’à présent la campagne de la FGTB a surtout consisté à faire circuler la pétition que l’on peut retrouver sur le site dédié www.14euros.be.
C’était en effet un préalable nécessaire de populariser ce thème et les militantes et militants du PSL, EGA et de la Campagne ROSA s’y sont également attachés en faisant signer cette pétition sur leurs lieux de travail, d’étude ou dans les quartiers.
A l’Université de Gand, surtout, cette campagne a été saisie par des militants syndicaux, membres du personnel et étudiants, pour revendiquer un salaire de minimum 14€/h pour la grosse centaine de travailleurs de l’université et d’autres travailleurs des sous-traitants qui n’en bénéficient pas. Ils ont ensemble récolté plusieurs milliers de signatures et organisé plusieurs actions pour porter leur revendication, dont la très réussie grève féministe du 9 mars dernier, la plus grande grève du personnel de l’établissement depuis des décennies. Elle a contribué à mettre une très grosse pression sur la direction. Pour concrétiser cette revendication, il est nécessaire de passer à la vitesse supérieure et de l’enraciner dans les lieux de travail par des actions spécifiques comme celle-ci.
Rien ne nous est donné : Comme à chaque fois, nous ne pourrons compter que sur la mobilisation pour l’emporter. Parce que la crise met le système à nu et démontre l’utilité sociale de emplois les moins bien rémunérés, parce que des initiatives ont déjà été prises qui ont commencé à mettre la pression sur ce thème, nous avons un créneau qu’il faut utiliser pour pousser la revendication de l’augmentation du salaire minimum. La grande manifestation de la santé annoncée à la rentrée est le premier rendez-vous concret post-confinement. Utilisons-le pour promouvoir cette campagne essentielle de manière offensive, avec par exemple la présence d’une délégation sur ce thème ; et d’ici là, faisons signer la pétition syndicale et mobilisons pour cette manif de grande ampleur !
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Le personnel essentiel doit gagner des salaires essentiels !

“14 euros de l’heure – L’argent est là”. Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs en campagne à Gand. Il nous faut des salaires plus élevés et un salaire minimum de 14 euros de l’heure !
Tout le monde constate aujourd’hui ce qui fait tourner le monde. Ce ne sont pas les dirigeants politiques qui regardent leur nombril quand il faut prendre des décisions. Ce ne sont pas non plus les spéculateurs qui achètent et vendent frénétiquement des actions. Ce ne sont pas non plus les managers ou les directeurs que vous ne voyez pas sur le terrain dans les secteurs essentiels pour le moment. Non, ce sont les travailleurs de ces secteurs qui produisent et qui montrent maintenant à quel point ils sont essentiels, dans la distribution, le nettoyage ou les soins. Les salaires y sont peu élevés et où beaucoup ont un salaire inférieur à 14 euros de l’heure.
Par Thomas (Gand)
Avant tout, bien sûr, il y a le personnel soignant qui est dans l’œil du cyclone. Ils sont envoyés au front sans avoir été suffisamment testés et parfois sans protection adéquate. Des hôpitaux aux maisons de repos, on se plaint depuis des années de la pénurie de personnel pour offrir des soins dignes de ce nom. A chaque accord pluriannuel, le personnel ne demandait qu’une augmentation minimale des salaires, mais surtout davantage de collègues. Chaque soir à 20 heures, on applaudit maintenant les soignants. Ils méritent beaucoup plus que ça : non pas une prime unique sur laquelle aucune cotisation de sécurité sociale n’est payée, mais un salaire et des conditions de travail décents pour tous dans tout le secteur, du personnel d’entretien aux infirmières. C’est ce qu’exige le personnel. Après les applaudissements, ils auront besoin de notre soutien pour arracher cela !
Il y a aussi beaucoup d’autres travailleurs qui continuent à travailler. Il suffit de penser au personnel des supermarchés, de l’entretien, des transports publics, de la collecte des déchets,… Ils se rendent souvent au travail avec la peur au ventre et beaucoup de doute, mais ils sont également fiers de pouvoir aider la population. Dans les supermarchés, ils ont travaillé très dur. Malheureusement, il a fallu beaucoup de temps avant que la direction ne prenne des mesures de protection. Souvent, cela ne s’est produit qu’à la suite de pressions exercées par le personnel.
Les conseils d’administration examinent chaque mesure à l’aune de leur chiffre d’affaires et de leurs profits. Ainsi, Colruyt a brièvement essayé de stopper l’usage des masques de protection en prétendant que cela pourrait dissuader les clients… Dans les supermarchés, le personnel exige une prime conséquente : une compensation sérieuse pour la forte pression au travail dans des circonstances dangereuses. Cette prime doit servir de tremplin vers de meilleures conditions salariales dans le secteur !
De nombreux héros qui continuent à travailler touchent un salaire bien maigre. La FGTB fait également campagne pour une augmentation du salaire minimum à 14 euros de l’heure. Cela représente 2.300 euros bruts par mois, le minimum pour vivre dans la dignité. En fait, 14 euros est encore trop bas, mais ce serait une amélioration importante par rapport au salaire minimum actuel d’environ 9,5 euros de l’heure. Toutes les propositions relatives aux primes pour remercier les héros ont en général été accueillies favorablement. Mais le respect sous forme de salaires plus élevés et de 14 euros minimum, c’est encore plus !
Et après la crise du coronavirus ? Allons-nous revenir à ce qui était considéré comme normal auparavant ? Ou allons-nous donner aux héros qui répondent à nos besoins quotidiens la reconnaissance qu’ils méritent ? Les actionnaires et les patrons profitent de la crise pour défendre leurs intérêts. Dans le domaine de la distribution, le gouvernement a rendu possible l’extension des heures d’ouverture par le biais de procurations sans aucune consultation sociale. Si nous voulons éviter que les patrons ne soient les gagnants de la crise, nous devrons nous organiser autour de nos revendications : des salaires plus élevés, un salaire minimum de 14 euros de l’heure, une protection adéquate, suffisamment de collègues,…
Avec cette crise, nous constatons qui se trouve à nos côtés : les militants et les délégués syndicaux qui ont défendu notre sécurité sur le terrain. Pour faire respecter nos revendications, il va falloir nous battre avec eux et agir ensemble. Quand les travailleurs s’arrêtent, tout s’arrête ! Nous ne méritons pas seulement des applaudissements, nous méritons un salaire décent !
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L’université de Gand se prépare pour sa plus grande grève depuis des décennies

Action le 14 octobre dernier. Le 9 mars 2020 aura lieu la 4e édition de la grève féministe de l’Université de Gand (UGent). Les trois revendications de la campagne de cette année sont l’introduction d’un salaire minimum de 14€/heure, la statutarisation du personnel des restaurants universitaires et des crèches ainsi que l’internalisation du nettoyage. Cette grève pourrait bien être la plus importante de ces dernières décennies à l’UGent.
Par Tim Joosen, délégué CGSP à l’UGent
La CGSP-UGent fait campagne autour de ces revendications depuis le mois de mai dernier. Une pétition est également utilisée depuis septembre 2019, signée depuis lors par plus de 3.500 membres du personnel et étudiants. Quelques journées d’action ont été organisées avec succès. Le 14 octobre, quelque 70 étudiants, membres du personnel et sympathisants ont lancé ensemble la campagne vers les auditoires, les restaurants universitaires et les lieux de travail.
C’est ainsi qu’un large soutien a pu être construit autour de ces revendications, mais le conseil d’administration de l’université fait la sourde oreille. Il a donc été décidé de passer à la vitesse supérieure au début de cette année avec l’organisation d’une grève pour accroitre la pression sur le conseil d’administration.
Un jour de grève a été choisi pour le 9 mars 2020. Ces trois dernières années, une grève féministe contre le sexisme et pour l’égalité de genre a été organisée à l’UGent le 8 mars. Ces dernières années, cette campagne s’est principalement concentrée sur les revendications des chercheurs : l’inégalité des chances en matière de carrière pour les femmes, la compatibilité de la carrière de chercheur avec la vie familiale, etc. Pour l’action du 9 mars 2020 – le 8 mars est un dimanche cette année – les organisateurs de la grève féministe ont décidé d’inclure les revendications de la campagne de la CGSP comme exigences centrales : un salaire minimum de 14 €/heure, l’extension de l’engagement statutaire au personnel travaillant dans le secteur social (logements étudiants, restos étudiants, crèches, etc.), et l’internalisation du nettoyage, aujourd’hui organisé par un sous-traitant privé, ISS.
Ces dernières semaines, une délégation de la CGSP-UGent, de la Centrale générale de la FGTB (la centrale syndicale des travailleurs d’ISS) et des organisatrices de la grève féministe ont fait le tour de tous les postes de travail des restos, du nettoyage et des crèches. La campagne et ses revendications ont été discutées, et une forte motivation s’est rapidement manifestée ! De nombreux membres du personnel étaient prêts à se battre pour faire aboutir leurs revendications. Dès l’instant où la volonté de partir en grève était claire et massive, un préavis de grève a été déposé.
Le mouvement que nous avons observé ces derniers mois à l’UGent est unique à bien des égards. Le syndicat se bat pour des revendications offensives, non pas en riposte défensive à des attaques contre les conditions travail, mais en allant de l’avant pour une amélioration substantielle des conditions de travail. L’introduction d’un salaire minimum de 14 €/heure entraînerait une augmentation nette de près de 300 € par mois pour les salaires les plus bas. Pour le personnel des restos et des crèches, la statutarisation leur garantirait une bien meilleure protection en cas de maladie de longue durée ou de retraite, ainsi que leur sécurité d’emploi. L’internalisation du nettoyage faciliterait l’application de conditions de travail correctes et la défense des intérêts du personnel chargé du nettoyage. L’ensemble des revendications présentées par le syndicat repose sur ce qui est nécessaire pour le personnel.
L’étroite coopération entre la CGSP-UGent, le syndicat de la ‘‘société mère’’, et la Centrale Générale, le syndicat du sous-traitant de nettoyage, est également unique. Les délégués des deux centrales syndicales ont fait campagne côte à côte, organisant ainsi dans la pratique la solidarité entre les travailleurs au-delà des frontières de leur entreprise. Ensemble, ils défendent les intérêts de tous ceux qui travaillent dans les bâtiments de l’UGent, qu’ils travaillent directement pour l’université ou pour un sous-traitant.
Enfin, il existe également une coopération entre le syndicat et des couches plus larges de chercheurs et de militants étudiants : les Etudiants de Gauche Actifs, la Campagne ROSA, les Jongsocialisten et Comac ont agi avec le personnel, et parmi les organisateurs de la grève féministe se trouvent également des activistes qui n’appartiennent pas au syndicat. Il s’agit là d’un exemple très intéressant d’extension de la solidarité de nature à combattre le morcellement de la classe ouvrière organisé par le patronat.
Le rendez-vous du 9 mars est un prochain test important pour cette campagne : une grève réussie peut donner un nouvel élan pour porter le mouvement à un niveau supérieur : transformer le soutien passif en une mobilisation active. De plus, si la grève est effectivement aussi réussie que prévu, ce sera la plus grande grève à l’UGent ces dernières décennies. Cela modifiera fondamentalement le rapport de forces au sein de cette institution.
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[INTERVIEW] Soutenons la lutte des aides ménagères !
Le 28 novembre, un millier d’aides ménagères du secteur des titres-services se sont mobilisés à Bruxelles. Ce fut la toute première action nationale du secteur. Les négociations salariales avaient été rompues lorsqu’il s’est avéré que les patrons n’étaient pas prêts à accepter une augmentation salariale brute de 1,1%. Le résultat des négociations salariales nationales de l’Accord interprofessionnel (AIP) prévoit pourtant que c’est possible. Les patrons proposent une augmentation de 0,6 %, et ce uniquement sous la forme d’une prime unique nette, ce qui, pour la plupart des travailleurs, représente une prime de 65 euros.Socialisme.be a demandé une réaction à Levi Sollie, secrétaire à la Centrale Générale de la FGTB à Anvers-Waasland, qui suit ce secteur.
“Ces travailleuses et travailleurs ont déjà des salaires très bas, le salaire horaire minimum est de 11,04 euros de l’heure, elles et ils gagnent en moyenne 11,5 euros de l’heure. La plupart d’entre eux ne travaillent également qu’à temps partiel, pour beaucoup, il n’est pas possible de travailler plus d’heures, puisqu’il ne s’agit pas d’heures consécutives sur le même lieu de travail et que les déplacements peuvent prendre beaucoup de temps. Certains parmi elles et eux sont également âgés de plus de 50 ans. Si un emploi à temps plein leur serait offert, ce ne serait pas possible. Des études ont démontré que la profession entraîne toutes sortes de problèmes de santé, y compris des maux de dos et d’articulations chroniques. La proposition de l’organisation patronale du secteur est donc scandaleuse et montre que quelques employeurs ne se soucient en fait pas du tout de leur personnel.
“Nous n’avons reçu aucune réponse formelle suite à l’action du 28 novembre. Un certain nombre d’entreprises ont affirmé qu’elles accepteraient une augmentation de 1,1 %, mais la fédération patronale Federgon s’en tient à sa proposition initiale. Afin d’exercer une pression supplémentaire, de nouvelles actions cette semaine. Ce vendredi 13 décembre, nous espérons bien pouvoir faire progresser les négociations.”
Un certain nombre de réactions de patrons du secteur ont été publiées dans la presse, qui défendent qu’il ne serait tout simplement pas possible d’offrir plus.
“L’action du 28 novembre visait Randstad-Tempo Team, l’un des acteurs majeurs du secteur, qui a depuis lors indiqué sa volonté d’accorder l’augmentation salariale de 1,1%. Les actions de cette semaine cibleront deux autres grands groupes qui disposent de ressources plus que suffisantes, mais qui continuent à faire blocage : Group Daenens et Trixxo. Leur situation montre qu’il n’y a certainement pas de “manque de moyens”.
“Le Groupe Daenens a réalisé un bénéfice de plus de 3 millions d’euros en 2018 et il dispose d’environ 15 millions d’euros de réserves. Le groupe a déjà réalisé plus de 60 acquisitions, ce qui a porté le nombre d’employés à plus de 12.000. Dienstenaanhuis, Smile 4 you, Makkie, Greenhouse sont quelques-unes des entreprises qui appartiennent au groupe et Daenens est également copropriétaire de Plus Home Services, TS Wallonie,…
“Trixxo est également un mastodonte du secteur avec plus de 6.500 travailleurs. Au cours des dernières années, il semble qu’il y ait eu suffisamment de ressources pour acquérir Clixx et un certain nombre de concurrents plus petits. En octobre, Luc Jeurissen, le CEO, a envoyé une lettre à toute une série de petites entreprises en mettant en avant une offre d’achat. Parallèlement, il défend toutefois qu’il n’y a pas d’argent pour une augmentation de salaire.
“Si de telles grandes entreprises rentables et en pleine croissance prétendent que les ressources ne sont pas disponibles, cela illustre qu’elles ne se concentrent que sur leurs profits, même si cela signifie que leurs employés doivent vivre dans la pauvreté. Beaucoup d’entre elles et eux ne reçoivent qu’un salaire net de 1.000 euros pour leur travail à temps partiel – qui peut vivre de cela ?”
Qu’est-ce qui va se passer maintenant ?
“Vendredi, lors des négociations, nous verrons si des progrès peuvent être réalisés. Ces actions ont permis d’assurer une couverture médiatique et, pour la première fois, de faire la lumière sur les conditions de travail difficiles et le faible niveau de reconnaissance, qui ne se reflète pas seulement dans les salaires. Les politiciens ont également été mis sous pression par l’action et quelques-uns ont été obligés de déclarer que l’offre patronale ridicule de 0.6% était insuffisante. Les patrons doivent faire d’autres propositions, sinon nous resterons mobilisés.”
La Campagne Rosa solidaire des travailleuses et travailleurs des titres-services !
Le secteur des titres-services peut constituer un exemple pour de nombreux autres où se retrouvent essentiellement des femmes et où sévissent les bas salaires, les mauvaises conditions de travail et le manque de reconnaissance. Ces travailleuses sont plus difficiles à organiser par les syndicats, beaucoup d’entre elles ne voient jamais leurs collègues, les horaires de travail sont très flexibles et ils rendent difficile de discuter de la manière de changer les choses. Ces actions constituent un très bon premier pas, y compris concernant l’augmentation du taux de syndicalisation du secteur.
Le faible niveau de reconnaissance pour ce travail se traduit par des salaires avec lesquels on ne peut pas vivre, mais pas seulement. Le matériel utilisé ne bénéficie d’une grande attention. De nombreuses travailleuses développent des problèmes respiratoires en raison des produits utilisés tandis que les maux de dos sont généralisés et illustrent le manque de réflexion sur la maniabilité du matériel. Cela démontre que la charge est trop lourde et que l’on accorde trop peu d’attention à la formation et aux conditions de travail. Ce faible niveau de reconnaissance se reflète également dans le fait qu’un grand nombre de femmes font l’objet de commentaires sexistes de la part de leurs clients, comme l’a démontré une étude de la CSC.
La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) était présente aux actions des aides-ménagères par solidarité. Il est scandaleux que même une augmentation de salaire de 1,1% soit refusée par les patrons. Nous soutenons les revendications syndicales qui réclament au minimum à court terme que le personnel puisse disposer d’une même augmentation salariale que le reste des travailleurs. Ce serait un pas important en avant si la lutte syndicale pouvait y parvenir.
À plus long terme, il faudra bien sûr faire davantage pour créer des emplois à part entière dans le secteur : avec une attention à l’amélioration du matériel et des mesures visant à prévenir les problèmes de santé, mais aussi certainement avec de nouvelles augmentations de salaire. Même avec un emploi à temps plein dans ce secteur, ce qui n’est pas facile à obtenir, il est aujourd’hui impossible d’obtenir un revenu qui permette de vivre dignement.
C’est précisément pour ces secteurs que la revendication de la FGTB d’un salaire minimum de 14 euros de l’heure est si importante. Seule une lutte conséquente dans laquelle les employés aux salaires les plus bas reçoivent le soutien des travailleurs les mieux payés peut remporter une victoire générale. Une victoire dans une entreprise serait déjà un pas important, car elle pourrait constituer un exemple et un précédent pour ensuite mener concrètement la bataille dans tous les lieux de travail.
Dans la perspective de la prochaine Journée internationale de lutte pour les droits des femmes – le 8 mars 2020 – nous nous concentrerons sur cette revendication, ainsi que sur d’autres revendications indispensables, telles que l’individualisation des allocations sociales et le renforcement de la lutte contre le harcèlement au travail. Ce n’est que si nous continuons à descendre dans la rue et à faire entendre notre voix que ce dont nous avons besoin bénéficiera d’une attention !
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[INTERVIEW] ‘‘Fight for 14€’’ se prépare à la grève à l’université de Gand.

Tim, au centre, avec le mégaphone. Entretien avec Tim Joosen, délégué ACOD-CGSP
Le 14 octobre, journée d’action pour un salaire minimum plus élevé, a été utilisé pour mener campagne à l’UGent, l’Université de Gand. Des militants et sympathisants de la FGTB, y compris des étudiants, ont visité diverses facultés pour y présenter une pétition, recueillant ainsi plus de 1500 signatures en faveur de l’augmentation du salaire minimum horaire à l’UGent à 14 euros, ou 2 300 euros brut, par mois. Pour l’instant, une centaine de membres du personnel n’y parvient pas. Nous en avons discuté avec Tim Joosen, délégué ACOD-CGSP à l’UGent.
Le dernier Accord interprofessionnel (AIP) comporte une augmentation du salaire minimum de 1,1%. La FGTB a donc refusé de signer cet accord. Ces dernières semaines, il a été révélé qu’une proposition visant à porter cette augmentation à 3,5 % était sur la table, bien que l’accord n’ait pas encore été conclu. Qu’en penses-tu ?
‘‘Tout d’abord, il était correct de refuser l’accord initial, qui ne prévoyait qu’une augmentation de 1,1%. La FGTB fait campagne depuis plus d’un an pour un salaire minimum de 14€/heure. Il faut débattre de la stratégie nécessaire pour y parvenir, mais avec une augmentation de 1,1 % tous les deux ans, il nous faudrait presque 70 ans pour y parvenir.
‘‘Le fait que les employeurs reconnaissent aujourd’hui qu’il fallait porter ce taux à 3,5 % démontre que la FGTB avait raison de rester sur sa position. Mais dire ‘‘non’’ à un mauvais accord ne suffit pas. Les patrons exigent soudainement de nouvelles choses : ils souhaitent que cette augmentation soit payée par la collectivité par le biais de nouvelles réductions de charges, mais ils veulent aussi une réduction des délais de préavis en cas de licenciement. Les employeurs se sentent renforcés par le climat politique actuel et estiment qu’ils peuvent tout se permettre.
‘‘Pour renverser la situation, le syndicat a besoin d’une stratégie : un plan d’action à plus long terme qui permette une mobilisation large, comme nous l’avons fait fin 2014. Sans cela, on peut bien dire ‘‘non’’ à tous les accords du monde, on n’a aucun moyen de réellement s’y opposer.’’
Une pétition a circulé à l’UGent le 14 octobre pour un salaire minimum de 14€ par heure pour tous les travailleurs de l’université. Pourquoi avoir procédé de la sorte et quelles ont été les réactions ?
‘‘Le noyau militant de la CGSP-UGent a choisi de concrétiser sur son lieu de travail la campagne nationale pour un salaire minimum de 14€/heure. Nous voulons en faire une réalité à l’UGent à court terme. Notre dossier est sérieux, bien étayé et nous souhaitions d’abord illustrer que la revendication est largement soutenue par le personnel et les étudiants.
‘‘Chaque lieu de travail exige de tenir compte de la situation concrète qui s’y présente et de la conscience des travailleurs. Sur cette base, il est possible d’élaborer quelles formes d’action sont possibles et utiles pour renforcer la lutte syndicale. A l’UGent, la pétition était une excellente façon de se lancer tout en cherchant un soutien plus large. Nous voulons récolter 5.000 signatures, ce qui n’a jamais été fait à l’UGent. En même temps, la pétition aide nos militants à entamer des discussions avec leurs collègues et les étudiants. La journée d’action du 14 octobre 2019 a été un succès : nous avons recueilli pas moins de 1539 signatures en moins de 2 heures. Cela a suscité beaucoup d’enthousiasme, même parmi les personnes qui participaient pour la première fois à une action syndicale. De cette manière, il nous est également possible de construire la dynamique syndicale. Cet enthousiasme et cette confiance en soi pourront au besoin être également mobilisés sur d’autres thèmes.’’
Quelles sont les prochaines étapes ?
‘‘Nous voulons organiser trois autres journées d’action de ce type, une par mois, au cours desquelles nous recueillerons des signatures à quelques dizaines. La pétition circule également avec notre bulletin d’information syndical dans tous les bureaux et à tous les postes de travail tandis qu’une campagne d’affichage a été lancée. Une action prendra place le 14 février pour remettre la pétition au recteur.
‘‘Enfin, nous nous mobilisons pour une véritable grève à l’occasion de la grève féministe annuelle à l’UGent le lundi 9 mars : nous voulons attirer l’attention sur la problématique des bas salaires, dont les travailleuses sont les premières victimes.
‘‘En faisant grève ce jour-là à plusieurs endroits de l’UGent, nous voulons montrer au conseil d’administration que nous sommes sérieux et que nous entendons bien faire grimper la pression. Une telle victoire ne serait pas seulement importante pour les travailleurs de l’UGent, ce serait aussi un énorme coup de pouce pour la campagne nationale. Nous voulons illustrer qu’en nous mobilisant réellement et en concrétisant la campagne dans les entreprises, sur le terrain, un salaire minimum de 14€/heure peut devenir une réalité.’’
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Après 5 jours de grève à l’Hôpital Brugman, une victoire potentielle

Hier matin, alors que les travailleuses et travailleurs de l’équipe d’entretien du CHU Brugmann à Bruxelles entamaient leur 5e jour de grève, les premières propositions écrites de la direction sont finalement arrivées ! Jusque-là, la direction n’était pas sortie de son silence.
Ce personnel est confronté aux plus bas salaires de la fonction publique. Ils et elles ont donc entamé une grève le mardi 5 novembre dernier dans le cadre du plan d’action des travailleurs des pouvoirs locaux bruxellois pour exiger « des salaires pour vivre et non pour survivre » et de bonnes conditions de travail par l’embauche de personnel supplémentaire. Concrètement, il est donc question du passage immédiat du grade E au grade D, de la revalorisation de tous les barèmes de 10%, d’un salaire minimum de 14€/heure ou 2.300 € brut par mois et de l’engagement de personnel supplémentaire afin de travailler dans des conditions acceptables.
Après 4 jours de grève qui ont été marqués par une bonne participation parmi les près de 150 membres du personnel d’entretien, il avait été décidé en assemblée générale de reconduire la grève le mardi 12 novembre, par ailleurs également journée internationale de lutte pour un meilleur salaire minimum lancée aux Etats-Unis (en savoir plus).
Les premières propositions écrites de la direction concernent différents points. Au sujet du passage vers le niveau D avec accélération de carrière, le calcul est en cours par les ressources humaines. Des discussions doivent commencer aujourd’hui sur son application concrète. Concernant la charge de travail, un groupe de travail (comprenant des membres du personnel) va être mis sur pied et devra remettre des conclusions pour début décembre au plus tard. Concernant les contrats précaires dans l’équipe, 3 CDD seront convertis immédiatement en CDI pour renforcer l’équipe mobile. Pour de futurs engagements que les grévistes estiment urgemment nécessaires, la direction renvoie vers les conclusions du groupe de travail précité. Dans le cadre de la politique de bien-être, des postes à la polyclinique devront être octroyés aux collègues en fin de carrière ou en aménagement de poste (modalités à définir dans le groupe de travail).
L’assemblée des grévistes a donc convenu de suspendre la grève afin d’avancer sur ces engagements et perspectives d’améliorations.
La délégation CGSP – ALR (Administration Locales et Régionales) précise toutefois directement, et à juste titre : « Les grévistes espèrent par contre que la direction tiendra ses engagements et annoncent déjà qu’ils sont prêts à repartir en action si les avancées ne sont pas suivies d’effet, certainement en ce qui concerne le passage de niveau E en D. Une stratégie a été définie dans ce sens et sera mise en pratique immédiatement si la direction ne respecte pas ses engagements. »
Cette mobilisation et son résultat potentiel est bien entendu un exemple pour tous les travailleurs désireux de lutter contre les bas salaires ! C’est par la lutte et la construction d’un rapport de force que nous pouvons obtenir plus !
Quelques photos pris lors de la grève du 7 novembre dans la fonction public bruxelloise

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Bruxelles. Rassemblement en faveur d’un salaire minimum de 14 euros de l’heure

La campagne de la FGTB “Fight for €14” s’inspire directement des lutte menées aux Etats-Unis en faveur d’un salaire minimum de 15 dollars de l’heure. Chaque année a lieu une journée mondiale #FF15, soutenue par les organisations syndicales internationales EFFAT et UITA. Cette journée a pris place ce 12 novembre et plusieurs centaines de militants se sont donc rassemblés à Bruxelles ce mardi matin pour défendre l’augmentation du salaire minimum.
Ce combat difficile qui a débuté dans la restauration rapide s’est mené à l’aide de campagnes de terrain dans de nombreuses villes et régions. En 2015, Seattle fut la première grande ville à instaurer ce salaire minimum, une victoire dans laquelle Socialist Alternative, son élue au conseil de ville Kshama Sawant (qui vient tout juste d’être réélue), et leur campagne “15NOW” ont joué un rôle crucial. Cette mesure s’est traduite par un transfert de 3 milliards de dollars des riches vers les pauvres sans entraîner de pertes d’emplois : au cours de la première année suivant l’introduction de la mesure, il y a eu une augmentation du nombre d’emplois de 2,5 % et le salaire moyen dans la ville a augmenté de 3,5 %. Ces chiffres étaient supérieurs à la moyenne nationale.
En Belgique, le salaire minimum scandaleusement bas : 9,65€ brut / heure. Avoir un emploi ne garantit pas de vivre dignement : 230,000 salariés – soit 5% de la population active – sont considérés comme pauvre et 15% des employés gagnent moins de 2.300€ brut/mois (environ 1,400€ net). Ces chiffres alarmants et les nombreuses attaques des gouvernements sur nos conditions de vie et de travail aggravent le phénomène. Ces mesures touchent, de plus, davantage les femmes. Cette campagne de la FGTB est donc une excellente chose mais, pour obtenir des victoires en entreprises ou par secteur, il va falloir construire un rapport de forces sur le terrain !
C’est ce que le PSL a défendu dans son tract (en savoir plus) et son intervention, à l’aide de deux exemples actuels. Le personnel des services publics locaux bruxellois se bat ainsi pour l’abolition du barème le plus bas et pour une augmentation de 10% de tous les autres à l’aide d’assemblées du personnel, d’arrêts de travail et maintenant de grèves plus longues. Une campagne est également en cours à l’Université de Gand où seule une petite partie du personnel gagne moins de 14 €/h, mais des milliers de signatures ont été recueillies auprès de l’ensemble du personnel et des étudiants. Si la direction ne change pas son fusil d’épaule, le personnel entrera ici aussi en action.
Le Parti Socialiste de Lutte soutient pleinement la campagne de la FGTB « Fight for €14 » en y participant et en formulant des propositions constructives. Si vous voulez en savoir plus ou nous soutenir, contactez-nous et re-joignez-nous !








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Arracher les 14 €/h nécessite de construire un mouvement

Un salaire minimum de 14 euros de l’heure, une pension minimum de 1.500 euros nets, une révision de la loi sur les salaires, une réduction de la TVA sur l’électricité à 6% et un virage social pour que les épaules les plus fortes supportent les plus gros coûts et que les soins de santé restent accessibles. Ce sont les cinq priorités de la campagne “ensemble pour le changement”. Elles expriment ce qui est nécessaire pour une existence digne. Divers partis ont repris ces revendications durant la campagne électorale, mais il n’en est presque plus question aujourd’hui. Tant que nous resterons dans le cadre de ce que les patrons et les politiciens estiment possible, nous nous heurteront toujours aux étroites limites du capitalisme.
Devons-nous nous serrer la ceinture encore plus fortement ?
Cela fait déjà plusieurs décennies qu’on nous affirme que l’argent manque pour les services publics, l’enseignement, les infrastructures,…. et que nous devons aider les entreprises à soutenir l’économie. Depuis le début de la crise, en 2007, la situation n’a fait qu’empirer et nos conquêtes sociales disparaissent à un rythme infernal.
Pour les travailleurs, la politique d’austérité n’a pas entraîné l’amélioration promise : le nombre de travailleurs pauvres augmente tout comme les cas d’épuisement professionnel tandis que les services publics craquent de partout. D’autres économies frapperont d’autant plus durement les travailleurs et leurs familles.
Préparons-nous maintenant pour le prochain gouvernement
Quel que soit le prochain gouvernement fédéral, il continuera sur la voie de l’austérité. Il serait judicieux de les stopper avant qu’ils ne s’y mettent vraiment. La campagne Fight for 14 € est idéale pour cela. Chaque travailleur sait que 14 €/h est un minimum pour tenir le coup jusqu’à la fin du mois. Mais les patrons estiment que c’est trop, ils ne veulent pas diminuer leurs profits pour ça. Ils acceptent donc une infime augmentation du salaire minimum, mais qui soit payée par la sécurité sociale – par nous, donc – et ils osent en plus exiger de nouvelles compensations !
Les négociations n’ont encore rien donné. Cela ne signifie pas que les 14 €/h sont impossibles mais qu’il nous faut changer de tactique. Tout comme aux États-Unis, nous avons besoin d’une campagne de terrain. Là-bas, c’était au niveau des villes ou des États, mais en Belgique, il faudra que ce soit au niveau de l’entreprise, du secteur et du pays.
Deux campagnes en cours peuvent servir de source d’inspiration. Le personnel des services publics locaux bruxellois se battent pour l’abolition du barème le plus bas et pour une augmentation de 10% de tous les autres à l’aide d’assemblées du personnel, d’arrêts de travail et maintenant de grèves plus longues. Une campagne est également en cours à l’Université de Gand où seule une petite partie du personnel gagne moins de 14 €/h, mais des milliers de signatures ont été recueillies auprès de l’ensemble du personnel et des étudiants. Si la direction ne change pas son fusil d’épaule, le personnel entrera ici aussi en action.
Une campagne sur les lieux de travail où les salaires (d’une partie) des travailleurs sont inférieurs aux 14 €/h susciterait beaucoup d’enthousiasme, tout particulièrement chez les jeunes et les femmes. Ce serait encore plus le cas si un plan d’action était élaboré avec leur implication. Ce n’est qu’en engageant activement tous les travail-leurs que nous obtiendrons des victoires, pour cette campagne comme pour d’autres. Transformons chaque 14 du mois en journées de campagne dans les entreprises, même celles où les syndicats ne sont pas encore présents, pour transformer le soutien existant en un mouvement actif.
Obtenir les 14 €/h renforcera la confiance en la lutte et son efficacité. C’est important, mais comme pour tout droit acquis, les patrons et leurs représentants politiques tenteront d’inverser cette tendance dès qu’ils en verront l’occasion. On ne peut éviter cela qu’en utilisant nos victoires pour continuer à renforcer les organisations qui défendent nos intérêts. Dans le même temps, nous devons défendre une solution durable, c’est-à-dire constamment lier notre combat à la nécessité d’une société qui ne repose pas sur la maximisation du profit, mais sur les besoins de tous. Seule une transformation socialiste démocratique de la société peut rendre cela possible.
Le Parti Socialiste de Lutte soutient pleinement la campagne de la FGTB “Fight for €14” en y participant et en formulant des propositions constructives. Si vous voulez en savoir plus ou nous soutenir, contactez-nous et re-joignez-nous !