Your cart is currently empty!
Tag: Saint-Gilles
-
Bruxelles : Une région marquée par les pénuries et les inégalités (2)
A Bruxelles, le taux de chômage est particulièrement élevé. Un cinquième des habitants de Bruxelles est au chômage, situation qui concerne près d’un tiers des jeunes, des données qui font immédiatement penser à l’Europe du Sud. Les autorités n’ont aucune réponse à offrir. La pauvreté augmente, de même que l’insécurité, et la seule “réponse” de cet establishment se résume à la répression et aux sanctions. Cette seconde partie de notre dossier consacré à Bruxelles est consacré à ce sujet.
Un manque d’emploi structurel
Au mois de juillet, le taux de chômage était de 20,4% pour l’ensemble de la région. Ce taux est stable sur les deux dernières années, tout comme le taux de chômage parmi la jeunesse qui est de 31,2%. Cette stabilisation après plusieurs années d’augmentation due à la crise illustre la catastrophique pénurie d’emplois et que chaque nouvelle perte d’emploi ne fera que consolider un chômage structurel déjà massif. Lorsque Picqué est arrivé au pouvoir à la région bruxelloise en 1989, le taux de chômage n’était encore « que » de 12,4%.
Le chômage de masse à Bruxelles est caractérisé par une prédominance de travailleurs peu ou pas qualifiés, la plupart du temps jeunes. C’est la conséquence inévitable de la désindustrialisation, dont les emplois ne peuvent être comblés par un autre secteur. L’idée selon laquelle le secteur de l’horeca et les commerces pourraient combler l’absence d’emplois dans l’industrie est une illusion qui se confirme chaque jour un peu plus. Le nombre de faillites en Belgique a atteint un record cette année avec 2.011 faillites sur les 9 premiers mois, soit 29% de plus qu’en 2012. Parmi les régions, c’est Bruxelles qui enregistre la plus forte hausse du pays. Les secteurs de l’horeca, la construction, le commerce de détails y sont les secteurs les plus touchés. Ces emplois ne sont donc pas disponibles en quantité suffisante et présentent en outre une précarité accrue des conditions de travail.
Il y a dès lors une inadéquation marquée entre la main d’œuvre peu qualifiée et le marché de l’emploi à Bruxelles, puisque les quelques 714.000 emplois comptabilisés dans la région se retrouvent essentiellement dans les services, dans l’administration publique et dans les secteurs financiers et immobiliers ; bref des emplois qui demandent pour la plupart un diplôme d’études supérieures ou un multilinguisme. Par conséquent, l’argument selon lequel les quelques 350.000 navetteurs quotidiens occupent l’emploi des Bruxellois ne tient pas la route : le nœud du problème est le manque d’emploi colossal.
L’idée de ne pas remplacer un départ sur trois dans la fonction publique s’étend à tous les niveaux de pouvoir. Ainsi après le fédéral, les communautés, et les régions, certaines communes emboitent le pas comme Ixelles. Ces politiques de sacrifice de l’emploi public auront un effet considérable non seulement pour les travailleurs du secteur vu le manque généralisé de personnel déjà existant mais aussi pour l’ensemble des chômeurs bruxellois qui verront leurs perspectives d’avenir encore plus bouchées.
Le secteur des ALR à Bruxelles comptait en 2010 48.966 agents pour 42.227 ETP (équivalent temps plein). Aujourd’hui il n’y a plus que 40% des agents qui sont statutaire pour 58% encore en 1995. La prépondérance des contractuels est fort marquée pour le personnel des communes et CPAS, premier employeur bruxellois avec plus de 27.000 travailleurs, atteignant même près de 80% pour les CPAS. Cela est stimulé par la politique de la région qui se limite à subsidier des ACS engagés par les communes pour 25 millions € par an. Les zones de police sont l’exception, avec un nombre de nommés définitif avoisinant les 95%. Quant aux bas salaires en vigueur dans le secteur des ALR, l’argument des directions syndicales et du gouvernement Picqué face aux actions des travailleurs était qu’il fallait attendre le refinancement de Bruxelles pour une revalorisation salariale. Depuis, il n’y a que des assainissements qui entrainent des pertes d’emplois et une dégradation encore accrue du statut et des conditions de travail.
La croissance annuelle moyenne de dépenses en personnel par habitant pour les communes lors de la dernière législature communale fut de 1,8%, soit sous l’inflation moyenne de 2,4% pour la même période. De 2005 à 2011, le nombre d’ETP est passé de 14.577,33 à 15.056,34 ce qui est loin de répondre à l’augmentation des besoins consécutifs à la croissance démographique. Ainsi Picqué se félicite-t-il que les communes « aient géré efficacement l’emploi » ! Aussi, Saint-Gilles est la seule commune à avoir commencé à couper significativement dans l’emploi communal avant même les élections de 2012 avec une diminution du nombre d’emploi passant de 675 ETP en 2009 à 647 ETP en 2011. En région bruxelloise, 69% des travailleurs des communes sont domiciliés dans la région, et à Saint-Gilles c’est 77%. Parmi ceux-ci, seuls 29% sont statutaires (à Saint-Gilles, c’est à peine 17%).
Que faire de tout ce chômage ?
Selon le ministère bruxellois de l’emploi, environ 50.000 Bruxellois travaillaient en Flandre en mars 2013. Il s’agit d’une hausse de 10% sur les deux dernières années et de 43% en 10 ans. L’augmentation concerne surtout des emplois dans le secteur industriel en périphérie de Bruxelles. Cela est une conséquence du contrôle accru des demandeurs d’emploi bruxellois et de la mise en place d’accords de coopération entre Actiris et le VDAB (office flamand de l’emploi) visant à augmenter la flexibilité d’une région à l’autre pour les chômeurs, notamment moyennant un investissement en cours de langues auprès du VDAB. En 2012, Actiris a ainsi financé 7.143 chèques-langues en 2012, en augmentation de 50% par rapport à 2011 (4.651 chèques, 58,5% pour le néerlandais, 35,1% pour l’anglais, 6,1% pour le français et 0,3% pour l’allemand). Par rapport à 2010, l’augmentation du nombre de chèques-langues est même de 139%. En 2010, seulement 8% des chercheurs d’emplois bruxellois avaient une bonne connaissance de l’autre langue nationale selon le gouvernement bruxellois.
Il serait illusoire de croire que l’ensemble des travailleurs sans emploi Bruxellois trouvent un boulot dans la périphérie en Flandre. La coopération entre les offices de l’emploi de différentes régions ne crée aucun nouvel emploi. En outre, ces emplois nécessitent une facilité de déplacement à la charge des travailleurs et une connaissance minimale du néerlandais. En réalité, cette stratégie a surtout pour objectif de mettre une pression supplémentaire sur les chercheurs d’emploi dans le cadre de la chasse aux chômeurs et de la mise en place de sanctions.
L’actuel patron d’Actiris, Grégor Chapelle (PS), n’hésite pas à clarifier le rôle qu’il veut donner à l’office bruxellois de l’emploi. Dans un entretien au journal « L’Echo », il explique : « le message de propagande est clair, Actiris doit être autant au service des demandeurs d’emploi que des employeurs. Et plus que tout, il faut améliorer les relations avec les employeurs ». Interpellé par la journaliste sur l’importance du taux de chômage à Bruxelles de l’ordre de 20%, le patron d’Actiris estime que c’est un faux problème : « les 20% sont un taux de chômage politique, le taux de chômage réel sur la communauté métropolitaine n’est que de 11%, dans la moyenne des grandes villes européennes ».
Lors de son entrée en fonction à la présidence du gouvernement bruxellois, Rudy Vervoort avait pourtant tenu à se positionner par rapport à son prédécesseur en assurant qu’avec lui, la priorité serait donnée à l’emploi des jeunes. Pour donner du corps à cette campagne de communication, il a lancé la formule « 30 mesures, 10 millions €, 4.000 emplois ». Le détail est tout de suite moins flatteur : 100 contrats ACS dans les crèches, 4.350 stages en entreprise, selon les besoins du patronat. Bref, pour ce qui est de l’emploi des jeunes à Bruxelles, Vervoort n’en fait que des cadeaux fiscaux aux entreprises comme il l’a appris avec les gouvernements Picqué.
Ces maquillages écœurants des chiffres et autres politiques de cadeaux fiscaux illustrent que le chômage de masse est admis par les politiciens traditionnels comme un phénomène structurel sans solution à Bruxelles. Il ne s’agit dès lors pas de s’attaquer au chômage, mais d’utiliser plus efficacement encore les chômeurs comme armée de réserve pour les entreprises sous peine de sanctions, de sorte à conforter la 5e place de Bruxelles dans le classement des régions les plus attractives d’Europe pour les investisseurs.
Une jeunesse sans perspective d’avenir
La situation précaire de l’emploi se répercute violemment sur les conditions de vie de la jeunesse. Dans les quartiers du croissant pauvre, le taux de chômage dans la jeunesse est de minimum 45%. A Cureghem et à Molenbeek, ce taux est même de plus de 50%. Le travail au noir et les jobs précaires (intérims, temps partiels, titres-services, ACS…) sont les seules perspectives de travail pour la jeunesse, ce qui ne permet évidemment pas de se projeter dans l’avenir.
Les deux prochaines années, la dégressivité accrue des allocations de chômage et la limitation dans le temps des allocations d’insertion devraient encore plus aggraver la situation en augmentant l’appauvrissement et l’exclusion sociale. Selon la FGTB, ce sont environ 30.000 bénéficiaires d’allocations d’insertion qui se verront purement et simplement exclus au 1e janvier 2015. A terme, ce sont plus de 50.000 personnes et leurs familles qui risquent de basculer dans la pauvreté et l’exclusion rien qu’à Bruxelles.
En Espagne, le terme « los ninis » désigne à présent cette couche parmi les 15-29 ans qui n’ont pas d’emplois, sont exclus de formations professionnelles ou sont déscolarisés. Ils représentent 24 % des 15-29 ans en Espagne et 13,9 % en Belgique. Nul doute que ce chiffre est beaucoup plus élevé dans le croissant pauvre à Bruxelles. Selon les termes de l’OCDE, ces « ninis » sont un reflet du déclin économique de la société. La seule thématique liée à l’avenir des jeunes des quartiers pauvres encore discutée par les politiciens traditionnels est de savoir quelle est la répression la plus correcte à mettre en œuvre pour garder un semblant de contrôle social.
La répression et les sanctions comme seule réponse face à la dégradation du tissu social
A Bruxelles, où prennent place la plupart des manifestations de tous types, le phénomène de la répression et des violences policières a été fort exprimé ces dernières années. A plusieurs reprises durant l’été 2012, le quartier Matonge a été le théâtre d’un véritable déchainement raciste de l’appareil répressif vis-à-vis de la communauté africaine dès lors que celle-ci manifestait. De manière plus sporadique, des militants de gauche se sont vus lourdement réprimés à diverses occasions, comme ce fut le cas du jeune Ricardo lors du festival de soutien aux sans-papiers à Steenokkerzeel.
Dans ce contexte-là, les Sanctions Administratives Communales (SAC) sont un outil rêvé pour les partis traditionnels et leur appareil répressif. L’arbitraire de ces sanctions permet une utilisation « à la carte », tantôt pour des incivilités, tantôt pour des faits divers absurdes comme cette personne à Schaerbeek coupable d’avoir déposé un pot de fleur devant chez soi, et très certainement pour des manifestations et protestations, comme celle organisée à l’encontre du « banquet des riches » en octobre 2012.
Les communes d’Ixelles et Bruxelles sont les fers de lance de cette politique. Freddy Thielemans (PS) a rendu le système rentable. Pour la nouvelle législature communale, 1 millions € est prévu pour augmenter le nombre d’agents constatateurs, avec l’objectif que cela rapporte 3 millions €. Ainsi dans son nouveau budget, la commune a scindé les « amendes pour incivilités » et les « taxes pour incivilités » (utilisées pour faire payer le collage d’affiches aux éditeurs responsables). Chacun de ces deux postes devrait rapporter 500.000 € annuellement à la commune. Même politique à Ixelles : des centaines de SAC sont distribuées lors d’opérations « coup de poing », la majorité pour jets de mégots, mais aussi pour avoir promené un chien sans laisse ou avoir mis la musique trop fort en voiture.
En mai 2013, la ministre pour l’égalité des chances Joëlle Milquet (CDH) a fait une proposition de loi visant à utiliser les SAC pour réprimander toute attitude sexiste en rue pour combattre ce fléau. Cette proposition faisait encore écho au reportage « Femme de la rue » qui avait marqué les esprits, en mettant sur le devant de la scène la problématique du sexisme en augmentation dans toute une série de quartiers pauvres à Bruxelles. Milquet va-t-elle s’en prendre aux multinationales véhiculant des publicités à tous les coins de rue et présentant la femme comme un objet ? Va-t-elle combler la différence salariale entre hommes et femmes ? Va-t-elle résoudre la situation de précarité sociale à la base des discriminations ? Non ! Cette loi n’est que de la simple hypocrisie qui sert à sauver l’image « pro-femmes » de Milquet pendant que plusieurs mesures de son gouvernement touchent de manière particulièrement forte les femmes. Les allocations de chômage baissent le plus fortement chez les chômeurs « cohabitant » (surtout des femmes et des jeunes vivant encore chez les parents), poussant ces chômeurs dans la dépendance totale. En même temps, elle met la responsabilité du sexisme inhérent au capitalisme chez des hommes en tant qu’individus, en niant tout lien avec le système qu’elle défend.
D’un autre côté, si la gauche n’arrive pas à progresser et à offrir une perspective viable, des groupuscules d’extrême-droite vont pouvoir se profiler (comme Nation, le FN,…). En mettant en avant des « solutions » qui ne s’attaquent pas aux fondements du système capitaliste et aux responsables de la crise, ils vont dévier l’attention vers des thèmes comme la criminalité. Les résultats que Nation a faits pendant les élections communales de 2012 à Evere (4,47%) et à Forest (1,24%) et l’expérience d’autres pays comme la Grèce montrent que le danger de l’extrême-droite doit être pris au sérieux, surtout dans une période de crise comme celle que nous traversons aujourd’hui.
La pauvreté et l’exclusion sociale comme conséquences de la crise du capitalisme provoque une aliénation accrue parmi une couche de la population. C’est la base à partir de laquelle la criminalité, les tensions et les discriminations peuvent se développer. Les forces réactionnaires de la société (racistes, intégristes religieux,…) sont utilisées dans ce contexte par les classes dominantes pour dévier l’attention des véritables problèmes sociaux sous-jacents. Tout est fait pour instrumentaliser les moindres faits et gestes de groupuscules hystériques de droite islamiste comme Sharia4belgium pour stigmatiser toute une communauté.
Un développement continuel de la précarité et de la pauvreté
Au mois de mai 2013, les CPAS ont compté sur l’ensemble de la Belgique près de 150.000 personnes recevant une aide de leur part, ce qui est un record. A Bruxelles, cela concerne 32.000 personnes, soit 5% des 18-64 ans, et 14% de plus qu’en 2008. C’est 3 fois plus que dans le reste du pays, et au sein du croissant pauvre c’est encore 5 fois plus. La composition des personnes ayant recours au CPAS évolue et reflète la situation de précarité de la société : de plus en plus de jeunes sont concernés (un tiers des bénéficiaires du revenu d’intégration ont moins de 25 ans) et les femmes sont à présent majoritaires, le plus souvent à la tête de familles monoparentales.
Alors que les besoins sociaux auprès des CPAS sont en augmentation, le gouvernement fédéral a entériné une réduction des dépenses sur les CPAS de 37,4 millions € lors de l’ajustement budgétaire de février 2013. Les communes, qui doivent combler les manques dans les budgets de leur CPAS, voient ainsi un surcoût qui leur revient directement. En outre, le service public de l’intégration sociale constate également que l’écart entre communes riches et pauvres s’est creusé au cours des 10 dernières années. Dans les communes à revenu médian élevé, le nombre de bénéficiaires du CPAS pour 1000 habitants est passé de 7,8 à 5,5 alors que dans les communes à revenu médian faible ce chiffre est passé de 19,7 à 29,6. A Bruxelles, tout cela signifie une aggravation des déficits budgétaires et des pénuries pour les communes de la première couronne où se retrouvent concentrés les quartiers pauvres.
Selon le forum bruxellois de lutte contre la pauvreté, il y aurait environ 1900 sans-abris « dénombrables » en 2013 (selon différentes associations d’aide, ce serait même 2500, dont 500 de plus sur la dernière année), dont environ 40% de femmes, une proportion en augmentation. Au Samu Social, leur nombre a triplé entre 2002 et 2011, passant de 300 à 1000. En 1999, les femmes ne représentaient encore que 1% des sans-abris au Samu Social. Dans les maisons d’accueil, 96% des familles monoparentales accueillies sont des mères séparées. Cette représentation accrue des femmes parmi les sans-abris est comme pour le CPAS un reflet de la précarisation des conditions de vie des femmes dans la société en conséquence directe des politiques d’assainissement dans les infrastructures et services collectifs.
-
Bruxelles : Une région marquée par les pénuries et les inégalités (1)
Cette semaine, une grande attention sera portée à la situation politique et sociale de la capitale, sur base du texte de perspectives élaboré pour le Congrès régional des sections bruxelloises du PSL qui s’est tenu fin novembre dernier. Ce texte sera publié cette semaine en 5 parties. Nous commençons ici avec la croissance démographique de la capitale et ses conséquences sur le logement.
Introduction
Le congrès de district est l’occasion pour les membres du parti de se concentrer sur les discussions autour des perspectives locales. Quels sont les plans d’assainissements aux différents niveaux de pouvoir ? Quelles sont les effets sur la population et les réactions ? Cet approfondissement doit en définitive nous permettre d’être parés à intervenir. En plus de nos secteurs d’intervention traditionnels, nous avons acquis une nouvelle expérience ces deux dernières années : le terrain communal, à Ixelles et surtout à Saint-Gilles. Les textes de congrès permettent également de collectiviser cette expérience, pour affiner nos futures interventions.
Le 7 mai 2013, Charles Picqué (PS) a démissionné de son mandat de président du gouvernement de la région bruxelloise, laissant par la même occasion la place à Rudy Vervoort (PS), bourgmestre de la commune d’Evere. Celui qui présida la région bruxelloise durant 20 ans (1989-1999 ; 2004-2013) laisse en héritage une véritable « fracture sociale », conséquence de deux décennies de politiques néolibérales. Avec ce texte, nous voulons rentrer dans le détail de cet héritage et des politiques qui en sont la cause.
Y a-t-il un problème démographique à Bruxelles ?
Ces dernières années, les médias n’ont cessé de parler du « boom démographique » comme étant la cause de tous les maux à Bruxelles. La population bruxelloise augmente actuellement de 20.000 personnes en moyenne chaque année (soit une croissance d’un peu moins de 2%), du fait d’un solde migratoire positif pour les 15-30 ans et d’un taux de natalité plus important que les décès, reflétant ainsi le rajeunissement de la population. Aujourd’hui, après une croissance démographique de 9,8% entre 2006 et 2011, la région bruxelloise compte 1,140 million d’habitants, soit le même niveau de population que durant les années ’70. Cette croissance est nettement plus marquée dans les quartiers les plus pauvres (16% à Saint-Josse, 15% à Molenbeek, 13% à Berchem et Bruxelles et 12% à Anderlecht et Schaerbeek) que dans les plus riches (3% à Uccle et Woluwé Saint-Pierre, 0,8% à Watermael-Boitsfort). Saint-Gilles a connu elle une croissance légèrement inférieure à la moyenne régionale à 9,4%.
D’ici 2020, on estime qu’il y aura environ 140.000 personnes de plus en région bruxelloise, nécessitant 80.000 logements supplémentaires. A l’heure actuelle, il n’y a que 4.000 nouveaux logements par an, en incluant les réhabilitations, ce qui est donc loin de répondre aux besoins. Parmi ces nouveaux logements, deux tiers sont mis sur le marché par le privé et seulement 2,5% sont du logement social. A ce rythme, le soi-disant objectif de Christos Doulkeridis (secrétaire d’Etat bruxellois en charge du logement, Ecolo) d’atteindre 15% de logement « à finalité sociale » à Bruxelles pour 2020 semble bien illusoire.
Selon le dernier rapport annuel de l’agence immobilière bruxelloise Trevi, « si l’offre persiste à être aussi inférieure aux besoins, une pénurie va se consolider à Bruxelles, maintenant à la hausse les prix de logements et les loyers ». Cela signifie que si le gouvernement régional laisse encore se développer la pénurie, les promoteurs et autres investisseurs privés n’hésiteront pas à faire encore plus de profit là-dessus. A l’inverse, une politique de construction massive de logements sociaux publics permettrait non seulement de répondre aux besoins mais aussi d’endiguer l’augmentation des prix en réalisant une pression à la baisse sur le marché du logement privé.
Les Bruxellois payent au prix fort les pénuries de logement
A la place de cela, les appartements, qui représentent 90% des 550.000 logements à Bruxelles, sont vus par les détenteurs de capitaux comme un investissement rentable puisque les loyers ont augmenté en moyenne de 45% depuis 2002. Cette tendance est également illustrée par le faible taux d’occupation de leur logement par les propriétaires, qui n’est que de 40%, alors qu’en Wallonie et en Flandre ce taux est d’environ 70%.
Cette situation se reflète également dans l’augmentation du prix moyen des appartements depuis 2002 : +122,3% pour l’ensemble de la région, ce qui est supérieur à l’augmentation des prix dans le reste de la Belgique. En particulier, cette augmentation est de +134,9% à Saint-Gilles, +137,1% à Ixelles et +168,1% à Saint-Josse. Cela n’est pas très étonnant lorsque l’on compare l’évolution de la population de ces communes avec l’évolution du nombre de logements durant ces dix dernières années. A Saint-Gilles par exemple, pendant que la population a augmenté de 14% en dix ans, le nombre de logements n’a augmenté que de 3%. Le prix moyen d’un appartement en région bruxelloise est estimé aujourd’hui à 224.547 €, soit l’équivalent d’une villa en province de Liège, Namur, Hainaut ou Luxembourg. Quant aux maisons, la tendance est similaire : l’augmentation sur la même période est de +191,3% pour l’ensemble de la région (+330,9% à Ixelles !), alors que l’augmentation des prix sur l’ensemble de la Belgique est de +118,1%.
Pourtant, selon Doulkeridis, le prix et le manque de logements à Bruxelles sont des faux problèmes et il existerait toute une série de solutions : construction, réhabilitation de logements et bureaux vides, rénovations… Et surtout le développement de « l’habitat groupé », au sein duquel plusieurs générations d’une même famille vivraient sous le même toit. Parmi les pistes proposées, les logements sociaux n’y figurent pas vraiment, au mieux il s’agit de solutions hybrides en partenariat avec le privé dites « conventionnées », quand le rôle des pouvoirs publics n’est pas limité à « soutenir à de bonnes conditions le privé ». La tendance est de ne parler systématiquement que de logements publics et non plus de logements sociaux. Ainsi le PS promet 350 nouveaux logements publics et 150 logements « conventionnés » à Saint-Gilles dans son programme électoral de 2012, mais aucun logement social !
Les autorités communales de Saint-Gilles se félicitent de disposer de la deuxième plus importante régie foncière du pays après Bruxelles-Villes, disposant de plus de 800 logements (170 en plus sur la dernière législature communale). Après les élections de 2006, il a été demandé aux communes et CPAS de fixer un plafond pour les conditions d’octroi de ces logements. Seules les communes d’Anderlecht, Evere, Molenbeek et Schaerbeek ont fixé un plafond destiné à un public à bas revenu mais toujours au-dessus des conditions d’accès à un logement social. Les autres communes fixent également des plafonds de revenus mais à des montants bien plus élevés, c’est notamment le cas de la commune de Saint-Gilles qui fixe un plafond de revenus annuels imposables à 40.000 € (isolé) ou 70.000 € (ménage).
L’effet de cette condition de revenus maximums aboutit quasiment à ne pas fixer de limite, quand on sait que 92% de la population bruxelloise déclarait en 2007 des revenus inférieurs à 50.000 €. En conséquence, les loyers de ces logements suivent les prix du marché privé. Ils appellent cette régie le « bras armé » de la commune en matière d’urbanisme. Dans les faits, cette régie achète les bâtiments peu entretenus dans les quartiers pauvres, les rénove et les remet sur le marché locatif vers des couches à plus hauts revenus.
En tout cas, Doulkeridis n’a jamais été capable d’expliquer comment il était concrètement possible d’arriver à 15% de « logement public à finalité sociale » pour 2020. S’agissait-il d’une promesse électorale malhonnête de la part d’Ecolo ? Par « logements publics à finalité sociale», on considère essentiellement les logements sociaux, les logements « assimilés à du logement social », dont le plafond de revenus est supérieur de 20%, et le logement public pour lequel une allocation-loyer est accordée. Cette allocation est octroyée par la région au locataire de logement public qui se trouve dans les conditions d’octroi d’un logement social1. Cette dernière invention de Doulkeridis lancée en grande pompe en 2008 est un véritable flop. Initialement, 2 millions € étaient prévus au budget de la Région. Lors des deux premières années, seuls 30.000 € avaient été utilisés. Depuis, le montant budgétisé a été revu à la baisse à 266.000 €.
Comment expliquer cela ? Les communes ne souhaitent pas octroyer les logements publics aux bas revenus et font par conséquent leur possible pour éviter d’accorder les aides dues. À Ixelles par exemple, pour une partie du parc, les revenus du ménage doivent atteindre des plafonds minimums. A Saint-Gilles les conditions d’accès au logement public stipulent que le loyer ne doit pas dépasser les 40% des revenus du ménage. Selon les différents règlements communaux, ce chiffre varie entre 33% et 50%. Or, une famille bruxelloise consacre en moyenne plus de 30% de son revenu au logement. Pour les plus bas revenus cela dépasse souvent les 50%. Dès lors ces conditions permettent d’éviter les « mauvais payeurs » et d’assurer la rentabilité de la location, en excluant les plus bas revenus.
Finalement, ces politiques signifient que le marché public ne vise pas à résoudre les problèmes sociaux des habitants mais au contraire vise de plus en plus à les remplacer par d’autres habitants disposant d’un revenu plus important. Dans ce contexte, le logement social est clairement mis sur une voie de garage par le gouvernement bruxellois, et ce alors que le parc en logement social ne permet même pas de répondre à 50% de la demande officielle. Environ 39.000 logements sociaux étaient dénombrés en mai 2013 (à peine 440 de plus qu’il y a 10 ans !), soit l’équivalent de 8% seulement de l’ensemble des logements. La liste d’attente quant à elle dépasse les 41.000 personnes. Cette liste d’attente est telle qu’elle ne représente même plus le besoin réel, beaucoup de ménages abandonnant l’idée d’introduire une demande, celle-ci n’étant au mieux rencontrée que dans une dizaine d’années pour les plus chanceux. Selon un dossier du Soir « SOS Bruxelles », plus de 50% des ménages bruxellois rentrent dans les conditions d’accès à un logement social.
Pas de logement pour les plus pauvres, mais de beaux projets pour les plus aisés
Il y a une volonté claire du gouvernement de maintenir une pénurie, pour mieux attirer les promoteurs et investisseurs privés en charge alors de réaliser un processus de gentrification dans les communes, comme dans les autres grandes villes de Belgique. Avec ce processus, les communes tentent d’attirer la classe moyenne, aux revenus plus élevés, dans des quartiers modestes de sorte à augmenter les revenus fiscaux. L’argent public est alors dépensé pour développer l’attractivité plutôt que dans le bien-être des habitants. Sous prétexte d’organiser une mixité sociale, il s’agit en réalité d’évacuer les plus pauvres à la place de traiter la pauvreté en soi. Dans ce contexte, construire des logements sociaux serait non seulement non-productif mais surtout cela engendrerait le risque pour les communes d’attirer les pauvres que les autres chassent.
Dans un entretien au Soir sur les enjeux de l’immobilier bruxellois en juin dernier, le nouveau directeur de la Société de Développement pour la Région de Bruxelles (SDRB, institution publique pararégionale en charge de l’immobilier), Benjamin Cadranel (PS, jusque-là directeur du cabinet de Picqué depuis 2007), prenait la position suivante : « A Bruxelles, la population précarisée est captive au cœur de la ville, or la population qu’il faut convaincre de rester ou revenir au centre de Bruxelles c’est la classe moyenne ». Il précise ainsi que cela nécessite « d’éviter de concentrer dans le noyau urbain un nombre excessif d’allocataires sociaux », s’accordant sur ce point avec l’échevin de l’urbanisme de la Ville de Bruxelles, Geoffroy Coomans de Brachène (MR). Un nombre « excessif » étant probablement pour eux ce qui correspond à plus de 2,5% de logements sociaux.
Cette politique a été poussée à son paroxysme notamment dans certains quartiers huppés à Ixelles, où les majorités communales ne cessent de faire la cour aux exilés fiscaux qui chercheraient à profiter du paradis pour les riches qu’est la Belgique. La manifestation de la FGTB du 14 septembre dernier pour plus de justice sociale et de pouvoir d’achat avait pris son départ symboliquement à la place Brugmann à Ixelles pour dénoncer cette différence de traitement accordé aux riches par les différents niveaux de pouvoir en Belgique.
Mais c’est aussi dans les quartiers les plus précaires du croissant pauvre que prennent place les projets d’embellissement. Cela est d’autant plus choquant quand, dans ces quartiers, il est mis en avant qu’aucun moyen n’est disponible pour les besoins sociaux. La tour UpSite, qui sera construite en 2014 le long du canal dans le quartier de Tour & Taxis, en est un bon exemple. Cette tour, qui sera la plus haute tour à logements de Bruxelles, comportera des commerces ainsi que 106 appartements qui seront vendus à un prix de 3.500 €/m². Avec la tour UpSite, le gouvernement bruxellois tente de réaliser son vieux fantasme d’attirer les classes moyennes dans les quartiers autour du canal pour les transformer en quartiers résidentiels huppés, sur les modèles d’Amsterdam ou Paris, et en chasser la pauvreté qui s’y est concentrée à la suite de la désindustrialisation. Les bureaux et logements vides ? Offerts aux promoteurs pour encore plus de beaux projets !
Pour la première fois en 2012, le gouvernement bruxellois s’est attaqué aux bureaux vides pour les convertir en nouveaux logements. Christos Doulkeridis et Charles Picqué ont ainsi choisi huit projets « emblématiques », en accordant pour chacun de ces projets une prime de 30 €/m² aux promoteurs. En juin 2012, la région a délivré le premier permis de reconversion de bureaux en logements à Cofinimmo pour l’immeuble « Livingstone » dans le quartier européen. Les travaux devraient se terminer en décembre 2014 pour y installer notamment 122 appartements haut de gamme. Ces appartements seront vendus à 3.500 €/m², et sont ouvertement destinés aux hauts fonctionnaires européens.
Le soin de la réhabilitation des bureaux vides est volontairement laissé aux promoteurs par la région, toujours dans le même objectif d’embellissement des quartiers et de construction de logements pour la classe moyenne. Pourtant, la « loi Onkelinx » datant de 1993 permet la réquisition des logements vides (il y en aurait 15.000 à 30.000 à Bruxelles) par les autorités publiques pour les mettre à disposition des sans-abris. Dans le contexte actuel, ce raisonnement pourrait très bien être étendu aux bâtiments dans lesquels se retrouvent les quelques 1,6 millions m² de bureaux vides de la région (2,5 millions m² si l’on compte la périphérie), ce qui permettrait d’offrir un logement accessible à des couches plus larges que les seuls sans-abris. A la place de cela, la région offre l’opportunité aux promoteurs de faire leur beurre là-dessus. A nouveau, c’est un choix politique qui n’a rien de démographique.
Jean-Edouard Carbonnelle, le patron de la plus grande société immobilière de Belgique Cofinimmo dont l’activité est centrée à Bruxelles, a bien perçu la nouvelle poule aux œufs d’or que lui a offert le gouvernement Picqué IV. Lors de sa prise de fonction en avril 2012, il explique la réorientation de l’activité immobilière de son groupe, jusque-là concentrée sur l’immobilier de bureau. « A Bruxelles, depuis le milieu des années 2000, l’offre de bureaux est devenue trop importante. Parallèlement, Bruxelles est soumise à une pression démographique de plus en plus importante. Une manière d’y répondre est de convertir des immeubles de bureau en logements et c’est ce que nous commençons à faire avec le projet Livingstone dans le quartier européen ». Cofinimmo a clôturé l’année 2012 avec un bénéfice net en hausse à 121,8 millions €, contre 113,2 millions € en 2011.
Cependant, pour le gouvernement bruxellois, les communes et les promoteurs, il y a une exception à cette tendance car la demande de nouveaux bureaux continue de croître autour des gares. Ces nouveaux projets de bâtiments de bureaux ne répondent pas à un besoin supplémentaire en bureaux mais visent en réalité à attirer ceux déjà présent à Bruxelles pour mieux s’accaparer des parts de marché. Le projet immobilier d’Atenor et CFE de construire trois tours de bureaux dites « Victor » situés sur la frontière de Saint-Gilles et d’Anderlecht dans le quartier de la Gare du Midi est un bon exemple. Ces tours d’une hauteur de 148 m, soit un peu moins que la Tour du Midi, devraient accueillir 104.000 m² de bureaux et 6.000 m² de logements. Face à la pression des riverains, Picqué a suspendu temporairement ce dossier. Un autre projet envisagé est celui d’Eurostation qui envisage la création de 250.000 m² de nouveaux bureaux, dont le projet de prestige Jean Novel qui consiste en un bâtiment en V au-dessus des voies.
Le quartier du Midi possède déjà 300.000 m² de bureaux qui ont été construits des deux côtés des voies, au prix de la démolition de nombreux logements et de l’expropriation de leurs habitants. Le quartier du Midi à Saint-Gilles est un quartier pauvre composé également d’une forte population issue de l’immigration portugaise et espagnole ainsi que marocaine depuis les années ‘70. De 1992 à 2008, la région a réalisé 5 plans d’expropriation accompagnés d’un « harcèlement administratif systématique, de manœuvres dilatatoires » ou encore « d’attitudes injurieuse »2. Ce développement accompagnait l’introduction du TGV en Gare du Midi. Dans un article du « Soir » datant de 1990, Jean-Claude Vantroyen écrivait alors : « Charles Picqué veut vraiment « son » TGV dans « sa » gare du Midi pour nettoyer le bas de « sa » commune… »
Depuis l’urbanisation de Saint-Gilles entre 1850 et 1925, il y a toujours eut un « haut » ou l’on retrouvait des maisons bourgeoises et un « bas » ouvrier avec le développement d’industrie (fabrique de produits chimiques et filature de lin) qui remplacèrent les terrains agricoles. L’ancienne chocolaterie Côte d’Or quant à elle ferma ses portes fin des années ‘80 pour faire place à un immeuble de bureau et à la rénovation de la place Victor Horta. Depuis l’ère Picqué, cette situation s’est renforcée avec l’attraction de toujours plus de couches « plus aisées » dans le haut de la commune et l’éradication continue du quartier du Midi livré en pâture aux promoteurs construisant bureaux et hôtels.
Ainsi Picqué déclarait à propos de sa commune de Saint-Gilles en 1992 : « Si on veut, à terme, garantir un meilleur équilibre budgétaire local, il est évident qu’une mutation sociologique de certains quartiers doit être encouragée sans tarder ». Qu’en est-il 20 ans plus tard ? Si on regarde le budget 2012, il y une augmentation prévue de 5% sur les recettes de l’IPP, tout comme sur les recettes liées au revenu cadastral ou aux taxes sur les bureaux. Au même moment, le nombre d’aides sociales a augmenté de 20% en 2 ans.
Les additionnels au précompte immobilier (PRI) sont, avec 29%, la principale source de revenu des communes bruxelloises. Les communes qui accueillent les populations les plus aisées ont un rendement important contrairement au plus pauvres, à l’exception de Bruxelles et Saint-Josse qui ont le rendement le plus élevé du fait de la présence de nombreux bureaux sur leur territoire. En dehors de celles-ci, Saint-Gilles a le meilleur rendement des communes du croissant pauvre. En plus du PRI, les bureaux et chambres d’hôtels sont également taxés. Les taxes sur le patrimoine équivalent à 45% de l’ensemble des taxes communales.
En 1995, Saint-Gilles était la commune avec le revenu moyen par habitant le plus faible derrière St-Josse. Dix ans plus tard, Molenbeek l’a dépassé dans ce triste classement. Durant toute cette période, le revenu moyen des Bruxellois s’est terriblement dégradé à l’exception de Saint-Gilles et Saint-Josse. Entre 2005 et 2009, c’est à Saint-Gilles et à Watermael-Boisfort que la croissance est la plus élevée avec 3,66% en moyenne annuelle, au-dessus des 2,5% pour l’ensemble de la région bruxelloise, des 3,32% de la région flamande et des 3,45% de la région wallonne. En ce qui concerne les revenus sur l’IPP (qui représentent 13% des recettes budgétaires des communes bruxelloises), c’est Etterbeek, Saint-Gilles, Ixelles qui ont connu une croissance de plus de 7% par an entre 2006 et 2010. Ceci est le reflet du changement de composition sociale de certains quartiers sur fond d’un appauvrissement généralisé.
Toute cette attitude de la région bruxelloise et des communes par rapport au logement démontre qu’il s’agit plus d’un choix politique que d’un impondérable problème démographique. L’utilisation du phénomène de « boom démographique » par le gouvernement Picqué est une stratégie pour se déresponsabiliser des pénuries en logement, en présentant le manque de moyens sous un autre angle. Il s’agirait d’une demande trop importante, et non d’un manque de moyen. Aborder une pénurie sous cet angle permet aussi à Picqué de ne pas avoir à remettre en question les assainissements et d’éviter d’aborder la question « Où peut-on aller chercher les moyens nécessaires pour répondre aux besoins ? »
Ces projets de standing se retrouvent également sur le campus de « La plaine » à l’ULB avec des tours à appartements privés haut de gamme, et ce alors que les prix des kots étudiants ont augmenté ces dernières années suite au manque de logements disponibles. Alors que les promoteurs immobiliers étaient seuls contre tous dans ce projet, la commune a malgré tout délivré les autorisations, illustrant encore une fois le caractère antidémocratique de la gestion des logements à Bruxelles.
Pour les étudiants, cette politique de prestige s’additionne à la marchandisation de l’enseignement consécutive aux politiques néolibérales comme le traité de Bologne. Les études supérieures représentent un investissement financier toujours plus important, comme l’illustre l’augmentation continuelle des recours aux jobs étudiants. En 2012, 450.000 étudiants ont travaillé comme jobistes en Belgique, soit l’équivalent de 8,9 millions de jours prestés, une hausse de 16% par rapport à l’année 2011. Plus significatif encore, le recours des étudiants au CPAS. Par rapport à il y a dix ans à Bruxelles, on estime que leur nombre a plus que triplé !
-
Que représente l’expérience de Seattle pour les travailleurs de Belgique et d’ailleurs ?
Un débat public enthousiasmant tenu à Saint-Gilles
Pour débuter l’année, les sections bruxelloises du PSL-LSP ont organisé un meeting public autour des politiques d’austérité et de l’augmentation de la pauvreté qui en découle. Trois orateurs ont introduit le sujet, avec notamment Bart Vandersteene, porte parole du PSL-LSP qui a participé à la campagne de Socialist Alternative (parti-frère du PSL aux USA) à Seattle, une campagne qui a permis l’élection au conseil de ville de notre camarade Kshama Sawant. Une cinquantaine de personnes étaient présentes pour cet évènement qui s’est tenu au Pianofabriek, dans la commune de Saint-Gilles.
Par Nico M. (Bruxelles), photos par MediActivista
- Kshama Sawant prête serment en tant qu’élue marxiste à Seattle
- [INTERVIEW] USA : Victoire éclatante pour une socialiste révolutionnaire à Seattle!
- Succès retentissant pour une socialiste révolutionnaire à Seattle
Nous avions également invité Giorgos Karatsioubanis, de la coalition de gauche radicale grecque Syriza. Ce dernier est intervenu au sujet des conséquences désastreuses des politiques imposées par la Troïka en Grèce et appliquées docilement par le gouvernement grec. Il est notamment revenu sur différents aspects de la crise humanitaire que vivent les jeunes et les travailleurs grecs.
Notre troisième oratrice, Anja Deschoemacker, porte-parole de Gauches Communes, est revenue quant à elle sur la situation belge. Les politiciens traditionnels et la classe dominante tentent de nous faire croire que la Belgique s’en sort bien et semble être épargnée. C’est sans compter sur les mesures d’austérité imposées par Di Rupo Ier et celles que nous pouvons voir venir après les élections de mai 2014 ! Statut unique, réforme des allocations de chômage, pénuries dans le logement ou dans l’enseignement, transferts de compétences sans les budgets nécessaires, etc. la liste des attaques est longue pour un pays qui ‘‘s ‘en sort’’. Pour la classe dirigeante et ses partis traditionnels, l’après élections 2014 sera saisi pour pousser plus en avant les mesures d’assainissements et pour encore plus faire payer les jeunes et les travailleurs.
Les interventions de Bart ont illustré sur base de l’expérience de Seattle comment la gauche peut engranger des résultats significatifs dans un tel climat, notamment sur base d’une alternative claire et de la mobilisation et l’enthousiasme de centaines de jeunes et de travailleurs. La situation aux USA s’est nettement dégradée depuis 2008, le peu de crédit dont disposait encore cette idée du ‘‘rêve américain’’ a volé en éclat. L’effet des quelques sursauts de croissance a unilatéralement été favorable aux 1% les plus riches alors que pas moins de 5% des Américains se sont vus saisir leur maison au cours de cette période. Dans cette situation et sur la lancée de mouvement tels qu’Occupy, le sentiment s’est développé à travers le pays que le big business peut compter sur les deux grands partis mais que les travailleurs ne disposent par contre d’aucun prolongement politique. A travers tout le pays – mais internationalement également – la campagne et la victoire de Kshama Sawant à Seattle onbt largement été discuté. Il s’agit de la première élue réellement socialiste depuis des décennies ! La revendication phare de l’imposition d’un salaire minimum de 15$ de l’heure a été le symbole d’un programme partant des besoins des travailleurs et de leurs familles et défendant résolument un autre projet de société, un projet de société socialiste. Kshama a également fait face aux menaces de délocalisation de l’entreprise Boeing que les outils de travail et les travailleurs qualifiés doivent rester sur place et continuer à fonctionner. L’expropriation de l’outil et sa collectivisation s’impose comme mesure à prendre.
Le débat de ce lundi a permis de discuter de ces expériences et de mettre en avant qu’une alternative est possible, et surtout nécessaire. Il est plus que temps aujourd’hui d’aller à l’offensive sur le terrain politique avec notre propre alternative ainsi que nos revendications et de coupler cela à la mobilisation des travailleurs contre les trahisons des partis traditionnels, dont les promesses de campagnes ne font que précéder des mesures d’austérité sauvages.
L’exemple de Socialist Alternative à Seattle illustre qu’un programme radical, anticapitaliste, socialiste et démocratique ne constitue pas un frein pour engranger des victoires électorales.
L’appel de la FGTB de Charleroi doit permettre de discuter de l’émergence d’une initiative politique par et pour les travailleurs. Même si cela n’a pas permis l’émergence d’une telle initiative pour les élections de mai 2014, le débat doit se poursuivre.
-
A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
[box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]
A noter dans votre agenda
- Di. 17 mars. Manifestation contre le centre fermé de Vottem.
- Jeu. 14 mars. Bruxelles. Action syndicale contre l’austérité européenne.
- Ven. 15 mars. Bruxelles. Manifestation contre la répression.
- Di. 30 mars. Liège. Manifestation pour l’emploi en front commun syndical
- 13-14 avril 2013: Week-end Socialisme 2013.
- 4-7 juillet : Camp d’été des Etudiants de Gauche Actifs.
[/box]
Pourquoi j’ai rejoint le PSL
J’étais déjà convaincu de l’idéologie socialiste depuis un moment. Mais face à la faillite de plus en plus évidente de la politique économique dominante, face à l’approfondissement de la crise, face à la faiblesse de la réaction des partis ‘‘classiques’’ du socialisme, j’ai également été convaincu de la nécessité d’avoir un vrai parti fermement décidé à opéré un changement fondamental de société. Les partis au pouvoir représentent sans cesse moins les intérêts des gens qu’ils prétendent défendre et de plus en plus ceux des grandes entreprises capitalistes, allant même jusqu’à sacrifier l’homme et la nature pour leur plaire. Récemment encore, en Europe et en Amérique, des discussions ont eu lieu dans les coulisses pour limiter la liberté d’expression sur Internet et soumettre encore plus les médias à l’industrie médiatique et à la soif de profit. Je me suis posé de grandes questions suite à cela.
J’ai appris à connaître le PSL par l’intermédiaire des Etudiants de Gauche Actifs. Je me suis identifié à de très nombreuses prises de position politiques. J’ai donc naturellement décidé de rejoindre et d’être actif pour obtenir un réel changement et ne pas simplement rester là à critiquer sans rien faire.
Felix, Gand
Campagne d’abonnements
Entre le 1er mars et le week-end socialisme (à la mi-avril), nous voulons obtenir 100 abonnements supplémentaires pour notre journal. À cette fin, nous avons édité de nouvelles cartes d’abonnement en lançant une nouvelle formule : les abonnements d’essai. Ces abonnements sont prévus pour de courtes durées : 3 n° pour 5 euros et 6 n° pour 10 euros. Ces cartes sont à utiliser sans modérations lors des moments de campagne, aux stands, aux manifestations,… Par cette méthode, nous souhaitons que les gens ne nous achètent pas simplement notre journal au prix de soutien, mais puissent également tester notre formule d’abonnement. N’hésitez pas et contactez-nous pour prendre vous aussi un abonnement à notre mensuel !
En Action contre l’austérité dans nos Communes! – Nouvelles de Gauches Communes
Ixelles: Action “ Stop au plan d’austérité brutal!” – 21/3, 19h, Place Fernand Cocq
Le collège communal d’Ixelles prévoit 18 mesures d’austérité : non-remplacement d’un tiers des fonctionnaires; fermeture de deux restaurants sociaux et du parc à containers communal, diminution de 50% de tous les subsides financiers aux associations; augmentation des prix à l’administration communale, à la piscine, aux restaurants sociaux, aux cantines scolaires,…
Avant les élections, nous avons prévenu de ce scénario. Nous avons attiré l’attention sur les pertes que la commune a subie avec l’effondrement de Dexia et la diminution des recettes communales consécutive aux baisses de charges pour les entreprises et les super-riches. Nous avions alors promis de combattre l’austérité dans nos communes. Nous tenons parole : lors du conseil communal du 21 février, nous avons manifesté avec environ 25 membres et sympathisants devant la maison communale. Nous appelons les Ixellois a se rassembler plus nombreux le 21 mars !
Saint-Gilles: Action “Forçons-les à tenir leur promesses électorales!” – 25/4, 19h, Place van Meneem
Même si avec un élu à Saint-Gilles nous aurions disposé d’un instrument visible pour renforcer notre lutte, nous continuons à informer la population des mesures d’austérité prises en douce afin d’organiser une résistance active. La Liste du Bourgmestre (PS) a fait beaucoup de promesses en termes de crèches, d’écoles, de logements, d’emplois,… Cependant, le PS, qui a choisi de s’allier à la droite, n’explique pas comment il compte réaliser cela. Ces promesses seront-elles rangées au placard? Via des préfabriqués? Des crèches soumises aux profits privés? Ce qui est déjà certain, c’est qu’il ne parle pas de logements sociaux et d’emplois communaux décents… Le 25 avril, la majorité communale de Saint-Gilles présentera sa déclaration de politique générale pour les 6 années à venir au conseil communal. Gauches Communes organise une Action “Forçons-les à tenir leurs promesses électorales!” à 19h – Place van Meenen
-
Un meeting de Gauches Communes réussi à Saint-Gilles
Hier soir, un peu plus d’une cinquantaine de personnes ont participé au meeting de la liste "Gauches Communes" à Saint Gilles et ont pu entendre des prises de paroles très intéressantes tant sur la politique communale que sur la crise de la zone euro et de la résistance qui se développe contre la dictature des marchés en passant par la défense des services publics et la lutte des cheminots.
Par Nico
De gauche à droite (assis) : René Andersen (tête de liste "Front de Gauche" à Charleroi), Wouter Gysen (15e candidat sur la liste Rood! à Anvers, délégué CGSP-Cheminots), Anja Deschoemacker (tête de liste à Saint-Gilles), Finghin Kelly (10e à Saint-Gilles, membre du Socialist Party-Irlande), Panagiota Maniou (11e à Saint-Gilles, membre de SYRIZA, la coalition grecque de la gauche radicale).
-
Ce lundi 8 octobre : Meeting de Gauches Communes à Saint-Gilles
Lundi prochain, venez participer au meeting de la liste "Gauches Communes" à Saint Gilles ! Vous pourrez y entendre Anja Deschoemacker (tête de liste à Saint-Gilles), Finghin Kelly (10e à Saint-Gilles, membre du Socialist Party-Irlande), Panagiota Maniou (11e à Saint-Gilles, membre de SYRIZA, la coalition grecque de la gauche radicale), Wouter Gysen (15e candidat sur la liste Rood! à Anvers, délégué CGSP-Cheminots), René Andersen (tête de liste "Front de Gauche" à Charleroi) et de nombreux candidats de la liste Gauches Communes à Saint-Gilles (liste n°12).
Lundi 8 octobre – 19h30 – au Pianofabriek, rue du Fort n°35, 1060 Saint-Gilles
-
Abus de pouvoir des partis traditionnels à Saint-Gilles : Action ce jeudi

Ce jeudi 27 septembre à 11h, les listes de ‘‘Gauches Communes’ (Saint-Gilles, Jette, Ixelles et Anderlecht) organiseront leur conférence de presse devant les panneaux d’affichage électoraux situés près de l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles (Place van Meenem). Nous y présenterons notre programme et nos candidats. Ce rassemblement constituera également pour nous l’occasion de protester contre l’abus de pouvoir des partis traditionnels par une action de désobéissance civile. En effet, en s’octroyant le monopole des panneaux d’affichage électoraux, ceux-ci contreviennent au principe démocratique. Ils refusent même que l’espace disponible pour la liste Gauches Communes nous soit octroyé à Saint-Gilles !
Par Gauches Communes
Comme d’autres communes bruxelloises, la commune de Saint-Gilles organise elle-même le collage des affiches électorales. A travers le Conseil communal, les élus se sont partagé les panneaux électoraux sans consulter les autres formations politiques candidates. PS (LB), MR, Cdh, Ecolo-Groen, FDF disposent ainsi de leur propre panneau.
Un panneau actuellement vide est également prévu pour les listes néerlandophones dont aucune ne se présente à Saint-Gilles de façon indépendante voir même pour des candidats néerlandophones des listes qui disposent déjà de leur panneau (l’affiche en néerlandais de la liste bilingue Gauches Communes en A3 ne peut y être placée). Ainsi vont’ ils se partager à cinq partis, 6 des 7 panneaux installés ou ce panneau restera t’il vide tout au long de la campagne?
Nous avions prévu des affiches pour remplir deux tiers de panneau après l’arrêt définitif des listes au vu du fait qu’il reste deux panneaux vides et trois formations politiques qui se présentent. Mais, à notre grande surprise, ceci nous a été refusé vendredi et une nouvelle fois ce lundi tant au secrétariat des affaires générale de la Commune qu’au service de voirie. Même un tiers du dernier panneau nous a été refusé! 30% du dernier panneau ne serait également pas utilisé et devrait rester blanc. Ainsi, nous ne pouvons même pas disposer de 33% du panneau mais seulement de 23%!
Les partis traditionnels nous mettent des bâtons dans les roues en abusant de leur pouvoir au sein des Conseils communaux. Ces mesures discriminatoires ne sont pas anodines. Elles illustrent la crainte des partis traditionnels de voir s’amplifier des discours de gauche, comme celui de la liste ‘‘Gauches Communes’’ qui encourage les mobilisations sociales contre leur politique d’austérité et appelle à la création d’un Front de Gauche en Belgique. Nous protestons contre ces mesures de censure qui sont de véritables manquements à la démocratie. Nous organiserons donc une action de désobéissance civile ce 27 septembre à l’occasion de la présentation de nos listes à 11h devant la l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles (Place van Meenem)
Suite aux protestations de la Gauche (Rood!, partenaire de Gauches Communes et Pvda) à Anvers contre l’absence de panneau, les élus locaux sont revenu sur leur décision en pleine campagne. Chaque liste dispose ainsi de son propre panneau. L’organisation des élections sera t’elle plus démocratique à Anvers qu’à Saint-Gilles? Il est donc possible de faire pression pour changer la donne. Aidez-nous pour cela ! En Participant à l’action de jeudi, En collant des affiches à votre fenêtre et dans les commerces (pas de collage sauvage svp) et en envoyant un mail de protestation aux conseillers communaux Saint-Gillois et leur parti respectifs avant jeudi et une copie de celle-ci à Gauches Communes.
Modèle de lettre de protestation :
À envoyer à :
contact.1060@stgilles.irisnet.be, cmarcus@stgilles.irisnet.be, alain.leduc@banlieues.be, patrick.debouverie@gmail.com, c.luyckx@stgilles.irisnet.be, contact.1060@stgilles.irisnet.be, avanesse@stgilles.irisnet.be, sahruil@stgilles.irisnet.be, wstevens@stgillis.irisnet.be, jspi@cpasstgilles.irisnet.be, tvcccjf@gmail.com, jspi@cpasstgilles.irisnet.be, catherinefrancois@skynet.be, wysabeaux@stgilles.irisnet.be, victoria.videgain@hotmail.com, vgailly@huytebroeck.irisnet.be, nathalie.espeel@gmx.net, jpapazog@live.be, altes@skynet.be, Rodolphedudekem@brutele.be, grouprl.stgilles@wol.be, yvan.bauwens@proximedia.be, b.elayadi@lecdh.be, vhenderick@cerexhe.irisnet.be, belhaloumi.a@skynet.be, info@ps.be, info@mr.be, info@lecdh.be, info@ecolo.be, info@reprenonsnoscommunes.be
Mesdames, Messieurs, conseillers communaux de Saint-Gilles,
Soucieux des droits démocratiques et d’élection équitable, je m’oppose à votre décision d’octroyer un panneau entier au PS (LB), MR, Cdh, Ecolo-Groen, FDF et seulement 10% du total de l’affichage électoral aux autres listes. Ainsi, la liste Gauches Communes se voit accorder moins d’un quart de panneau alors qu’il y a deux panneaux en ce moment qui pourraient être disponibles pour les trois listes restantes, au vu du fait qu’il n’y a pas de liste néerlandophone qui se présente de façon indépendante.
Suite aux protestations de la Gauche (Rood!, partenaire de Gauches Communes et Pvda) à Anvers contre l’absence de panneaux, les élus locaux sont revenus sur leur décision en pleine campagne. Chaque liste dispose ainsi de son propre panneau. L’organisation des élections sera t’elle plus démocratique à Anvers qu’à Saint-Gilles? Il est donc encore possible pour vous de faire preuve de bon sens et de décider en urgence l’octroi des deux derniers panneaux disponibles aux trois listes restantes dont Gauches Communes. Nous vous demandons de prendre une telle mesure d’urgence et de vous engager à l’avenir d’organiser un affichage électoral équitable sur le principe d’une liste = un panneau.
Bien à vous,


