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Tag: SAC
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La Commune d'Ixelles veut-elle faire taire les femmes?
Le PSL menait campagne ce samedi en divers endroits de Bruxelles au sujet de la lutte pour les droits des femmes en vue de la Journée internationale des femmes du 8 mars. La campagne s’articule autour de notre journée de débats et de discussions du samedi 5 mars avec des féministes d’Irlande, de Cologne et de Belgique d’une part et, d’autre part, autour de la manifestation des femmes sans-papiers du 6 mars, ouverte à tous.La section d’Ixelles du PSL qui organisait sa campagne place Flagey, aux abords du marché, s’est vu interdire toute distribution de tracts et vente de notre mensuel, Lutte Socialiste, par la police. Un procès verbal en vue de nous adresser une SAC (sanction administrative communale) a été établi pour “distribution de tracts sans autorisation”.
Sous prétexte d’atteinte à la civilité, le fourre-tout que représente les SAC, que nous combattons et dénonçons depuis longtemps, a une fois de plus montré à quel point il représente une atteinte à la liberté d’expression. Ce serait donc à la majorité MR-PS-Sp.a au pouvoir de décider de notre droit de distribuer ou non des tracts et de diffuser un journal politique?
Cela est non seulement totalement contraire au règlement communal et à la Constitution, mais il s’agit aussi d’une grave atteinte à la liberté d’expression ainsi qu’à la liberté de presse dans un contexte où la contestation est progressivement muselée et où le droit de grève mis en danger.
La défense du droits des femmes sera-t-elle considérée comme une incivilité par la commune d’Ixelles? L’autorité communale devra trancher cette question politique en confirmant ou en infirmant le PV de police en vue d’une amende SAC. Si une amende nous est adressée, nous la contesterons. Nous devons fermement réagir contre toute atteinte à nos libertés fondamentales.
Le fait qu’on ait interdit le mouvement des femmes dans une commune dirigée par une bourgmestre montre aussi que l’émancipation des femmes de la classe des travailleurs ne se fera pas via quelques belles carrières de femmes des partis traditionnels. Ces partis appliquent une austérité brutale qui appauvrit la majorité des femmes et les rendent toujours plus dépendantes économiquement de leur conjoint. Nous devons lutter tous ensemble, homme et femmes, avec et sans-papiers pour un changement radical de société.
STOP AUX SAC
STOP A LA RÉPRESSION
STOP A LA CRIMINALISATION DU MOUVEMENT SOCIAL ET SYNDICAL! -
Stop au SACcage du droit de protester !
Conditions drastiques avant d’autoriser des militants syndicaux à manifester, Sanctions Administratives Communales (SAC) pour les adversaires des déclarations racistes du bourgmestre De Wever contre les Berbères,… La liberté de mener des actions de protestation est malmenée à Anvers. Toute opposition n’est tolérée qu’à titre individuel et dans les limites du système néolibéral. Cette prolifération de règles qui restreignent le caractère public de l’espace public en combinaison de l’accroissement des possibilités répressives découle de l’approche néolibérale selon laquelle ‘‘la société n’existe pas, il n’y a que des individus’’, comme le disait Margareth Thatcher.Par Geert Cool, article tiré de l’édition de mai de Lutte Socialiste
La liberté de mener des actions de protestation est un droit acquis par le mouvement des travailleurs. Le droit à l’organisation, c’est la lutte collective qui l’a arraché. Avec l’avènement du capitalisme tout a été jeté dans la sphère individuelle. L’ouvrier devait respecter ses obligations et recevait un salaire en échange de sa force de travail. Aucun autre droit n’existait pour lui. La loi ‘Le Chapelier’ de 1791 stipulait explicitement : ‘‘Tous attroupements composés d’artisans, ouvriers, compagnons, journaliers, ou excités par eux contre le libre exercice de l’industrie et du travail appartenant à toutes sortes de personnes, (…) seront tenus pour attroupements séditieux, et, comme tels, ils seront dissipés par les dépositaires de la force publique, sur les réquisitions légales qui leur en seront faites, et punis selon tout la rigueur des lois sur les auteurs, instigateurs et chefs desdits attroupement, et sur tous ceux qui auront commis des voies de fait et des actes de violence.’’ L’article 416 du Code pénal napoléonien de 1810 interdisait toute organisation d’opposition aux employeurs et l’article 415 interdisait chaque ‘‘coalition’’ en vue d’arrêter ou d’entraver le travail. Entre 1830 et 1867, 1.500 ouvriers ont été condamnés sur cette base en Belgique uniquement.
Toute forme d’organisation du mouvement ouvrier était considérée comme une punissable infraction au droit au travail. Cependant, le droit à l’organisation et à l’action collective ont été imposés. Cela n’est pas arrivé en le demandant gentiment mais en exigeant ces droits. Le droit d’association n’a été reconnu qu’en 1921 en Belgique et ce n’est pas un hasard si cela coïncide avec l’introduction du suffrage universel masculin. La menace d’une révolte ouvrière après la Première guerre mondiale dans la continuité de la Révolution russe de 1917 a obligé la bourgeoisie à faire des concessions. Outre le droit à l’organisation, le droit à l’action collective a aussi été imposé ; des manifestations au droit de grève en passant par d’autres actions publiques.
Si aujourd’hui la droite veut limiter le droit à l’action collective, le droit de manifester pour exprimer ses opinions et le droit de grève, cela cadre dans la politique thatchérienne visant à tenter de fondamentalement changer les relations de force entre travail et capital en faveur de ce dernier. Sous prétexte de modernité et de progrès, on plaide pour un retour aux normes du début du 19ème siècle lorsque le travail des enfants était ‘‘nécessaire’’ à la position concurrentielle des entreprises et la sécurité sociale ‘‘impayable’’ de sorte que la protection sociale se limitait à la charité. Les néolibéraux d’aujourd’hui répètent presque littéralement la loi Le Chapelier ou les articles du code pénal napoléonien. Ils parlent eux aussi du ‘‘libre exercice de l’industrie et du travail’’ menacé par les actions de grève.
Remise en cause de l’action collective
Aujourd’hui, pour pouvoir organiser une action, il faut parfois répondre à toute une série de conditions. La CGSP en a fait l’expérience lors de sa manifestation du 22 mars à Anvers. Quelques exemples de conditions : ‘‘l’utilisation de sirènes et autres sources de bruit est interdite sauf le mégaphone utilisé par le président et par des participants désignés au préalable à la police’’, ‘‘l’organisateur fixe clairement quels slogans seront scandés et quel message est annoncé (ils ne peuvent être ni provocants ni punissables).’’
En de nombreux endroits, il est déjà interdit d’organiser des actions parce qu’il ne s’agit officiellement plus d’un espace public. C’est entre autres le cas d’une grande partie de la place se situant devant la gare d’Anvers Central. Poser des affiches en ville est complètement hors de question et des amendes ont même été infligées pour avoir apposé des affiches dans des magasins à Schaerbeek pendant les élections ! La liste bruxelloise Gauches Communes (à laquelle participait le PSL) a dû passer au tribunal parce qu’elle s’est vu imposer pas moins de 2600 euros d’amendes sur cette base ! Distribuer des tracts n’est pas non plus toujours évident. Les conditions que la ville d’Anvers impose rendent cela très compliqué.
Lorsque des actions spontanées ou non-autorisées se produisent, l’arme répressive des amendes SAC (Sanctions Administratives Communales) est sortie. Lors de la protestation contre les déclarations racistes de De Wever contre les Berbères, des centaines d’amendes SAC ont été distribuées. Ce type de répression vise à intimider les éventuels futurs participants aux actions tout en criminalisant la protestation. Avec la campagne ‘‘Stop SAC’’, nous avertissions déjà de ces dangers concernant ces amendes officiellement dirigées contre les ‘‘incivilités’’. Le caractère arbitraire de ces amendes est utilisé pour imposer la vision néo-libérale manu militari. Les autorités considèrent la protestation comme une charge.
Toute la campagne orchestrée contre le droit de grève représente une autre étape dans la contestation du droit à l’action collective. Si les néo-libéraux veulent également s’en prendre à ce droit, c’est parce qu’ils ont déjà pu miner avec succès tous les autres droits démocratiques et, naturellement, parce que le droit de grève va directement à l’encontre des intérêts des patrons. Les précédentes tentatives visant à limiter notre droit de grève via des requêtes unilatérales et même de ‘‘combi-taxes’’ (une taxe sur le transport en combi de police) ont systématiquement été confrontées à la résistance et à diverses objections juridiques. Toute la propagande visant à opposer le droit individuel au travail au droit à l’action collective a pour but de faire progresser la lutte contre le droit de grève.
Comment défendre nos droits ?
Le 1er avril, quelques centrales de la FGTB ont participé à une manifestation qui n’avait pas été annoncée vers la Grand-Place pour y protester contre la politique asociale du premier ministre de l’ombre, Bart De Wever. En même temps, cela apportait une réponse aux conditions drastiques encadrant dorénavant le droit de manifester. Les militants syndicaux sont passés outre ces conditions et se sont donc rendus sans autorisation vers la Grand-Place, désormais endroit interdit pour les actions de protestation. Dans la pratique, la force de leur nombre a imposé le droit à l’action collective.
Il y a aussi eu des actions créatives telles que ‘Burger Opstaand’ (Citoyens Debout) qui ont contourné avec précaution les dispositions qui définissent un attroupement ou une manifestation en gardant une distance suffisante entre participants pour par conséquent n’être présents qu’à titre ‘‘individuel’’ à un endroit.Il faut réagir contre la répression croissante. Une réaction faible ne conduira qu’à plus d’agression. Il existe un énorme potentiel pour cette lutte contre la répression, comme cela avait été illustré par le succès de la campagne STOP SAC / Tegen GAS et d’autres initiatives opposées aux SAC. Des actions offensives telles que la manifestation spontanée des militants de la FGTB le 1er avril à Anvers sont très importantes pour faire valoir nos droits de la manière la plus efficace, par une lutte cohérente et grâce à la solidarité du mouvement des travailleurs.
Nous devons lier notre opposition à la politique antisociale à la défense du droit de mener cette résistance. Une campagne active et large visant à préserver ce droit à la contestation est impérative.
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Interpellation du conseil communal de Saint-Gilles contre les SAC
Le 27 février 2014, Anja Deschoemacker, tête de liste de Gauches Communes à Saint-Gilles, lors des élections communales en 2012, a fait une interpellation au conseil communal de Saint-Gilles concernant les Sanctions Administratives Communales, et leur application. Nous reprenons ici le texte intégral de cette interpellation, et ce que nous avons retenu de la réponse du Bourgmestre, Charles Picqué (PS).
Par Gauches Communes
Interpellation
Je veux vous rappeler que le 26 octobre dernier, 2000 jeunes ont manifesté à Bruxelles pour protester contre le système des Sanctions Administratives Communales, ceci à l’appel des campagnes TegenGas/StopSac. Ils demandaient une politique sociale pour résoudre le problème des incivilités. Ils dénonçaient l’arbitraire total qui provient du fait que les bourgmestres sont juges et parties, et parlaient d’une justice de « shérif » qui entraine inévitablement son lot d’absurdités et d’injustices.
Tout comme ces jeunes, nous ne pensons pas qu’il est possible de résoudre les problèmes sociaux et le malaise qui en est issu en augmentant la répression. La liste des problèmes sociaux est trop longue pour être citée ici, mais pensons seulement au chômage des jeunes à Bruxelles qui dépasse le 30% et dans certains quartiers même le 50% pendant que les jeunes qui ont un emploi restent trop souvent dépendant de contrats précaires de toutes sortes qui ne donnent pas une bonne base pour construire sa vie. Pour arrêter le malaise social et les incivilités qui en résultent il faut selon ces jeunes un plan massif d’investissements publics pour répondre aux besoins de la majorité de la population.
Certainement – pour donner un avenir aux jeunes – il faut créer des emplois de qualité, il faut garantir un enseignement gratuit et de qualité sur tous les niveaux. Pour la propreté, invoquée souvent pour justifier les SAC’s, il ne faut pas des amendes, mais mettre les moyens nécessaires dans les services concernés au lieu de continuer la politique de sous financement des dernières décennies.
Dans ce cadre je veux vous poser les questions suivantes concernant les SAC’s
– Monsieur Picqué, vous avez notamment indiqué être prêt à élargir la règlementation pour les mineurs, notamment grâce aux garanties que comportent la nouvelle loi. Est-ce que cette déclaration ne va pas à l’encontre de la déclaration du bureau politique du PS qui a indiqué en novembre 2013 qu’ils n’appliqueront pas l’abaissement de l’âge à 14 ans des SAC alors que le PS a une large majorité à Saint-Gilles ?
– Allez-vous augmenter le montant plafond des amendes à 350€ alors que ce sont déjà les populations les plus défavorisées qui subissent le plus fortement ces amendes et que la pauvreté frappe un bruxellois sur quatre ?
– Avez-vous d’ores et déjà budgétisé les rentrées financières et les dépenses attendues pour la commune et pour quels montants ? Comptez-vous rendre le système rentable pour la commune afin de combler les déficits entre autre dus au fiasco Dexia ?
– Doit-on s’attendre, comme ce fut le cas lors de diverses actions pacifiques, à ce que les actions de protestations, les manifestations, les tractages soient dans le futur sanctionnés à Saint-Gilles, et quelles garanties offrez-vous pour la liberté d’expression et d’opinion ?
– Ne pensez-vous pas que la cause des incivilités soit à chercher dans le malaise social et qu’au lieu d’augmenter la répression il faut résoudre les problèmes en amont en menant une politique qui s’oriente sur la prévention, avec des investissements publics massifs dans l’enseignement, des facilités pour la jeunesse, des meilleurs récoltes de déchets, et qui offrent aux jeunes un véritable futur ?
– Alors que vous n’avez pas été élu sur base d’un durcissement de la réglementation sur les SAC, où en êtes-vous dans la mise en place de vos promesses électorales de 1000 nouvelles places dans le fondamental pour le réseau communal d’ici 2 ans et des 200 nouvelles places dans les crèches communales ?
– Allez-vous vous placer du côté de la Ministre Joëlle Milquet et du gouvernement fédéral qui s’engagent dans un projet de société tel que décrit dans « 1984 » de George Orwell, où la répression et la criminalisation de la population sont de plus en plus poussées ? Ou du côté des 2000 jeunes qui ont manifestés à Bruxelles en créant une commune sans SAC comme il en existe des dizaines d’autres en Belgique ?
RéponseTout d’abord, Charles Picqué a remarqué que les questions posées parlaient de chose très diverses. Pour lui, il n’y a aucun lien entre la manque d’une politique sociale menée à la commune, et l’application d’un réglementation SAC dans la commune : pour lui, les SAC sont purement une mesure administrative pour réponde à une problématique d’incivilités et de petite criminalité, qui serait, en l’absence de cet outil SAC, purement la domaine de la justice et la police.
En plus, pour lui, les SAC sont dans aucun cas un financement alternative pour la commune : l’année passée, les rapports des SAC ne s’élevaient qu’à 66.000€ pour la commune de Saint-Gilles, pour 1.600 dossiers traités. En plus, de ces 1.600 dossiers, seulement 5 concernaient des mineurs de moins de 16 ans, donc, pour Picqué, l’élargissement de la réglementation des SAC vers les mineurs à partir de 14 ans ne pose, pour lui, pas de souci en soi.
Sur la question de l’utilisation des amendes SAC pour s’attaquer aux droits démocratiques, Picqué a repondu que sur le territoire de Saint-Gilles, une telle situation ne s’est jamais produite dans le passé. Egalement, il en est convaincu que ailleurs, les SAC sont seulement utilisés contre les manifestants dans des cas des dérives, comme des manifestations non autorisées, violences et vandalisme.
Pour résumer : pour Charles Picqué, les SAC sont un outil d’excellence pour combattre les incivilités comme les dépôts illégaux des déchets, où le stationnement non permis. Il est convaincu que, à coté d’une politique de prévention, la répression est parfois nécessaire, et les SAC sont un excellent outil dans ce cas.
Notre analyse
Nous ne sommes manifestement pas d’accord avec le positionnement général que Charles Picqué prend sur les SAC. Pour nous, la question d’une politique sociale, qui offre de bons services publics, et un véritable futur aux jeunes, est complètement liée à la question des amendes SAC. Pour nous, les incivilités ne sont pas un problème des individus, mais une problématique sociale, lié à la casse des services publiques et le manque d’un véritable futur pour les jeunes.
Comment défendre les amendes SAC pour les dépôts illégaux des déchets, quand dans les services de récolte des poubelles, et les parcs de containers, continuellement il y a des coupes budgétaires, résultant à des augmentations de prix pour les sacs poubelles, et une plus petite fréquence des récoltes des déchets. Nous voulons une récolte de déchets augmentée et gratuite, comme arme par excellence pou lutter contre les dépôts illégaux des déchets.
Le bourgmestre Picqué fait remarquer que, pour le moment, il y a peu de problèmes avec les amendes SAC par rapport aux mineurs, et comme mesure contre les droits démocratiques. Aussi, selon le bourgmestre, les rapports financiers de ces SAC sont peu élevés, et il ne croit pas que des communes peuvent les utiliser pour combler leurs déficits budgétaires. Manifestement, il n’est pas aller regarder très loin, parce que la commune voisine Bruxelles-Ville, a prévu pas moins de 3 millions € de rentrées sur les amendes SAC. En plus, dans la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles, les SAC sont régulièrement utilisés contre des manifestants et des militants politiques : pour citer quelques exemples : lors des manifestations à Matongé autour des élections en République Démocratique de Congo, des centaines de personnes ont reçu des SAC pour avoir participé aux manifestations. Lors de la mobilisation pour le « Banquet de Riches », la police bruxelloise a arrêté plus de 150 personnes, inclusivement plusieurs mineurs, qui ont tous reçus une amende SAC. Lors d’un piquet de grève de la CGSP devant la maison communale d’Ixelles, le bourgmestre Decourty (PS) a menacé les syndicalistes avec des amendes SAC si ils ne rompaient pas le piquet de grève… Le fait que le bourgmestre Picqué refuse de nous donner des garanties que des tels faits ne se reproduiront jamais, nous inquiète largement.
Pour nous, les SAC sont une mesure répressive et anti-démocratique, qui touche d’abord les plus démunis dans la société. Nous n’acceptons pas une politique qui estime que la seule réponse aux incivilités est l’augmentation de la répression, certainement pas si c’est à travers un outil aussi antidémocratique que les SAC.
Nous défendons une politique de nationalisation du secteur financier, et des plus grandes entreprises, pour utiliser les énormes richesses et profits qu’ils produisent pour une véritable politique sociale, comme réponse sociale contre les incivilités : plus de récoltes de déchets, une politique d’investissement dans l’enseignement, les transports publiques (pour combattre la problématique de la mobilité et du stationnement à Bruxelles), et pour donner aux jeunes la perspective d’un vrai travail, avec un vrai salaire, ainsi que la perspective d’une véritable futur. Nous continueront à mobiliser contre les SAC, et garderont un œil attentif sur leur application sur Saint-Gilles !
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Non, les incivilités ne sont pas un problème individuel!
Le 26 octobre 2013, plus de 2.000 personnes avaient manifesté à Bruxelles contre les SAC.Article issu de l’édition de février de Lutte Socialiste
Fin décembre une carte blanche de Mathias, responsable de la campagne flamande contre les Sactions Administratives Communales TegenGAS, a été publiée dans le quotidien flamand De Standaard. Il y a attaqué l’arbitraire du système des SAC et a défendu que la meilleure manière de s’en prendre aux incivilités n’est pas la répression, mais l’élaboration d’alternatives sociales. La baronne Mia Doornaert n’a pas apprécié et a tenu à faire publier une réponse dans le même journal, début janvier. Petite comparaison des arguments avancés de part et d’autre, qui déplaira sans doute une fois encore à la petite Dame de Fer belge.
La baronne Mia Doornaert a 68 ans et a travaillé 38 ans durant au quotidien De Standaard. Elle a également travaillé au cabinet d’Yves Leterme entre juillet et novembre 2009. Fervente conservatrice, elle n’a jamais caché son admiration pour Margaret Thatcher ou encore pour Nicolas Sarkozy. Doornaert a, entre autres, soutenu l’invasion de l’Afghanistan au nom du ‘‘choc des cultures’’.L’arbitraire et la répression
Mathias : “L’esprit de la Loi est que chaque commune décide d’elle-même. Justice et injustice sont alors définies par l’état d’esprit du bourgmestre local et de ses sheriffs responsables des SAC. Bart De Wever a encore illustré cet arbitraire en classant sans suite une amende SAC de 50 euros reçue par un homme ayant un handicap mental qui avait osé jouer de la flute en rue… La situation ressemble à une arène où la police attend de voir si le bourgmestre local va baisser ou lever le pouce.’’
Mia : “Lorsque la liberté dégénère en un manque de sens des responsabilités, nous ne recevons pas du tout les conséquences d’une ‘‘société néolibérale’’ mais nous vivons avec des autorités qui dépensent toujours plus l’argent du contribuable à nettoyer les dégâts de comportements asociaux qui s’occupent (ou doivent s’occuper) de plus en plus de notre vie personnelle. C’est l’atmosphère du moment : je ne dois pas garder la rue propre, je peux être bruyant et saoul, je peux frapper des gens et casser des choses, ‘‘la société’’ n’a qu’à faire avec. (…) Quelques amendes SAC semblent absurdes, c’est vrai. Mais cela ne serait jamais arrivé si le sens citoyen n’était pas devenu une insulte. Le meilleur remède ? Restaurer l’éducation, il est grand temps.”
Notre opinion : L’argument selon lequel les incivilités ne peuvent pas rester impunies est le principal axe de défense des partisans des SAC. Il faut quand même faire quelque chose face à la perte de sens citoyen, se disent-ils. Cette réponse n’en est cependant pas une face à la critique que la législation actuelle est totalement arbitraire. Les petits sheriffs locaux peuvent déterminer ce qui est ou non une nuisance, ou alors la législation locale le détermine, la taille que doit avoir un confetti variant d’un endroit à l’autre tandis que des jeux d’enfants sont tolérés dans une commune et interdits dans la voisine. Les exemples ‘‘absurdes’’ ne sont pas à considérer comme des excès, mais comme une partie intégrante de la législation. Le bourgmestre décide de sa vision de la législation, envoie ensuite ses fonctionnaires dans les rues, condamne et ensuite revient éventuellement sur les sanctions. Même les plus hauts magistrats du pays (rarement des gauchistes) dénoncent l’arbitraire de la législation, mais leur avis est balayé de la table. L’arbitraire fait-il partie du sens citoyen que la baronne Doornaert veut nous inculquer ?
Mathias a 23 ans. Il milite à Gand depuis des années déjà, il a notamment été longtemps responsable de la section gantoise des Étudiants de Gauche Actif. Il est aussi l’initiateur de la campagne TegenGAS dont il est le porte-parole. Des contributions de sa part peuvent régulièrement être lues dans les pages de Lutte Socialiste ainsi que sur ce site.‘‘Donner des amendes à ceux qui urinent en rue revient moins cher que de construire des toilettes publiques de qualité’’
Mathias : “Le fond de l’affaire, c’est la rhétorique néolibérale qui considère que chaque problème social se réduit à une question individuelle, parce que, selon les mots de Thatcher : there’s no such thing as society (‘‘quelque chose comme la société, ça n’existe pas’’). Selon cette logique, on peut sanctionner les jeunes paresseux au chômage qui trainent en rue, mais pas s’en prendre au chômage des jeunes. Difficile de remédier à la gigantesque inégalité sociale qui sévit dans l’enseignement belge, on s’en prend donc aux gamins qui brossent les cours. On peut bien affirmer que les communes ne gagnent pour l’instant rien sur les amendes SAC, mais donner des amendes à ceux qui urinent en rue revient moins cher que de construire des toilettes publiques de qualité.’’
Mia : “Evidemment, il faut des sanitaires publics, mais uriner en rue n’a le plus souvent rien à voir avec cela, mais avec un manque de respect total pour l’espace public. De la même manière, on voit parfois des gens traverser la rue de façon téméraire parce qu’ils refusent carrément d’aller 100 mètres plus loin jusqu’au passage pour piétons. Le porte-parole de la campagne TegenGAS est à côté de la plaque avec son discours éculé qui considère que tout est de la faute de la société ‘‘néolibérale’’. Le phénomène des amendes SAC est justement une réaction contre l’hyper-libéralisme. Ou mieux dit, contre un hyper-individualisme qui est passé pour progressiste durant trop longtemps. Le ‘‘il est interdit d’interdire’’ et le ‘‘moi d’abord’’ issus des journées de mai ‘68 ont dans les faits été très loin.’’
Notre opinion : La folie des SAC ne nous fait pas penser à 1968, mais plutôt à 1984. Cette histoire pousse petit à petit l’ouvrage de George Orwell et son Big Brother hors du rayon des fictions. La politique néolibérale de ces dernières décennies a conduit à un énorme fossé entre riches et pauvres et a toujours plus étranglé les services publics. Le nombre de poubelles publiques a été drastiquement réduit et nous avons dû acheter des sacs poubelles assez chers pour rendre plus économiquement attractif la collecte privatisée des déchets. Même l’espace public est de plus en plus privatisé. Dans une société avec tant de problèmes sociaux – ‘‘génération perdue’’, pénuries à tous niveaux, etc. – il n’est pas étonnant que des incivilités existent. Selon le Forum Economique Mondial (très loin d’être un ramassis de gauchistes encore une fois), l’inégalité croissante des revenus constitue la plus importante menace pour la ‘‘stabilité sociale’’ à travers le monde. Madame Doornaert vient alors nous dire que tout cela est réductible à un problème d’éducation ?
Un problème d’éducation?
Afin de nier la critique de société développée par Mathias, Mia Doornaert déclare que tout le problème réside dans l’éducation actuelle. ‘‘Les droits des enfants et des jeunes paraissent surtout aujourd’hui se résumer à permettre les incivilités. J’ai dû ces derniers temps être présente à plusieurs obsèques, à l’église comme au service laïc. Dans les deux cas, j’avais l’impression que tous les enfants souffraient du syndrome d’hyperactivité. Ils ne restaient pas assis une minute, ils bavardaient, ils couraient, ils dérangeaient sans que les parents ne semblent prêts ou capables de les rappeler à l’ordre. Enfant, je n’ai jamais aimé rester assise sur une chaise, mais il fut un temps où l’on apprenait quand-même qu’il fallait le faire dans certaines circonstances. (…) On nous apprenait aussi qu’il ne fallait pas jeter des papiers ou des cannettes par terre, qu’on ne peut pas simplement uriner partout, qu’il ne faut pas déranger les autres, qu’on n’insulte pas, qu’on ne prend pas ce qui ne nous appartient pas,… Bref, nous recevions une éduction dans un sens citoyen.’’
Peut-être la mémoire de la baronne Doornaert la lâche un peu, mais combien de fois n’y avait-il pas de bagarres en rue ‘‘dans le temps’’ ? A quel point chantait-on fortement dans les cafés enfumés ? Dans quelle mesure uriner contre un arbre était encore considéré comme tout à fait normal ? Que signifieraient les ‘‘normes et valeurs’’ du début des années ‘60 appliquées aux villes beaucoup plus peuplées d’aujourd’hui ? Ce discours du ‘‘dans le temps, c’était bien mieux’’ ne correspond en rien à la réalité.
De plus, nous n’avons aucun problème avec cette question de l’éducation. Les politiciens établis massacrent déjà les budgets de l’enseignement depuis des années, nous défendons au contraire une augmentation drastique du financement public de l’enseignement pour rendre possible un accompagnement plus individuel. Nous plaidons pour la socialisation de tout un tas de tâches domestiques et pour une diminution du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire pour que les parents puissent notamment passer plus de temps avec leurs enfants. Nous exigeons plus de moyens pour des crèches publiques et pour des structures de loisir pour les jeunes. De façon assez remarquable, nous constatons que les conservateurs qui défendent le plus bruyamment les vieilles normes et valeurs de l’éducation sont justement ceux qui n’éprouvent aucun problème à voir les budgets sociaux se réduire à peau de chagrin. Il est très facile de repousser les conséquences de cette politique vers la ‘‘mentalité’’ ou ‘‘l’éducation’’.
Le ton paternaliste de la baronne (qui passe sous silence le fait que les générations actuelles ont été éduqués par les précédentes) fait immanquablement penser aux colons qui affirmaient qu’ils allaient éduquer la population du Congo ou d’ailleurs à être d’obéissants catholiques. Sans doute les guerres d’Irak et d’Afghanistan – que Mia Doornaert a défendues – étaient avant tout des opportunités éducatives pour les populations locales ?
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Anja Deschoemacker interpelle le Conseil Communal de Saint-Gilles
Anja Deschoemacker, porte-parole de Gauches Communes, a interpelé hier le conseil communal de Saint-Gilles pour proposer une commune sans Sanctions Administratives Communales et demander de répondre aux problèmes sociaux des jeunes et des Saint-Gillois au lieu de durcir la règlementation communale.
Lors du conseil communal d’octobre, le bourgmestre Charles Picqué avait déjà été interpelé quant à sa vision des SAC à Saint-Gilles. Le bourgmestre avait répondu qu’il est lui-même un des pionniers des SAC et est particulièrement content que le gouvernement ait décidé d’en élargir les possibilités d’application de ces amendes ! Par ailleurs, il a expliqué n’avoir aucun problème de donner des SAC à des jeunes de 14 ans, car, selon lui, la loi prévoit assez de garanties contre l’utilisation arbitraire des SAC. Il appelait d’ailleurs la fraction cdH à demander à leur ministre Milquet de publier les Arrêtés Royaux au plus vite possible pour cette loi, afin qu’il puisse durcir la loi à Saint-Gilles également !
Pour Gauches Communes, la criminalisation n’est pas la solution. Il faut avant tout des réponses sociales pour les problèmes sociaux. Il est illusoire de penser pouvoir résoudre la situation des dépôts de déchets illégaux quand on continue à couper dans le budget des services de ramassage de poubelles, en diminuant la fréquence des récoltes, en fermant des parcs containers et en augmentant le prix des sacs poubelles!
Gauches Communes réclame l’instauration d’un plan massif d’investissements publics. Un tel plan pourrait fournir à la population, des services publics gratuits et de qualité avec notamment un service de propreté plus régulier et efficace, des logements sociaux et des quartiers de qualité et agréables à vivre, des emplois décents pour les jeunes et un enseignement gratuit, de qualité et adapté à chacun !
C’est possible, en en finissant avec la politique d’austérité qui détruit l’économie et nos vies, en refusant le paiement de la dette et en nationalisant les banques et les secteurs vitaux de l’économie sous contrôle démocratique.
Photos : PPICS – Banque d’images
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20 mars : Manifestation antifasciste à Anvers
Par Mathias (Anvers)
Le jeudi 20 mars prochain, les Étudiants Nationalistes (NSV) tiendront leur annuelle marche de la haine, cette fois-ci à Anvers. Le NSV, une organisation étudiante d’extrême droite, est coutumier des insultes racistes, de la violence et des idéaux fascistes. Chaque année, la contre-manifestation est le plus grand événement antifasciste de Belgique.
Reconnaissons-le, le NSV n’a jamais cherché à cacher être d’extrême droite. L’an dernier encore, le NSV avait organisé une conférence internationale avec un orateur de Casa Pound (organisation autoproclamée héritière du fascisme italien). La liste des orateurs fascistes et néo-nazis, aux activités du NSV est toujours impressionnante, et le parti néonazi grec Aube Dorée peut compter sur une grande sympathie de la part de ses membres. Nous voilà prévenus.
Cependant, nous ne pouvons nous en prendre à l’extrême droite sans dénoncer avec ardeur la responsabilité des partis traditionnels, qui recourent à la tactique du ‘‘diviser pour régner’’ afin d’instaurer leurs politiques d’austérité en divisant la résistance. Les Flamands sont montés contre les Wallons, les Belges contre les immigrés, les travailleurs contre les chômeurs, les seniors contre les jeunes, etc. À Anvers, les choses arrivent jusqu’au point où le bras droit de Bart De Wever, Liesbeth Homans, déclare que ‘‘le racisme est une notion relative (…) surtout utilisée pour excuser ses échecs personnels’’. La croissance du FN en France est un avertissement à ne pas prendre à la légère.
Un seul mot contre l’austérité : Résistance
À travers l’Europe, les travailleurs et la jeunesse sont aux prises avec un puissant rouleau compresseur néolibéral. Les conséquences, déjà horribles, ne font que s’aggraver : le taux de chômage dans la zone euro s’élève maintenant à 24,4%, 120 millions d’Européens risquent de sombrer dans la pauvreté et, partout, les services publics et sociaux sont démolis. En Grèce, la malaria est même de retour, après avoir été éradiquée du pays en 1974. Ce désastre social et économique constitue un terrain fertile pour la droite populiste et l’extrême droite. Pour les immigrés, les homosexuels et les militants de gauche, l’émergence de partis tels qu’Aube Dorée en Grèce représente un danger bien réel : ce parti néo-nazi recourt à une violence sanglante qui a déjà conduit à des meurtres.
Quant à ceux qui s’élèvent contre l’austérité, à la base de la croissance de la misère sociale et des réactionnaires de tous poils, la répression leur fait face. Il n’y a rien d’autre à attendre de la part de responsables politiques incapables de trouver des réponses aux problèmes sociaux. En Belgique, tous les partis traditionnels soutiennent le principe des Sanctions Administratives Communales (SAC), qui criminalise la jeunesse et qui a déjà été utilisé pour frapper avec de lourdes amendes des manifestants. Les Étudiants de Gauche Actifs (EGA) soutiennent la campagne STOP-S.A.C. pour l’abolition des amendes S.A.C. (www.StopSAC.be)
Pour une manifestation antifasciste non-violente !
Pour une alternative sociale !
L’extrême droite profite de la crise, mais n’a aucune solution pour en sortir. Elle ne fait que dévier l’attention des véritables responsables du marasme dans lequel est plongée notre société. Elle protège cette élite qui contrôle l’économie et la fait fonctionner dans le seul but de satisfaire sa cupidité. Se battre contre le fascisme et le racisme signifie également de s’en prendre à ce qui les alimente. Concrètement, cela veut dire de lutter contre le capitalisme et pour un autre projet de société : pour une société socialiste démocratique.
Rejoignez Étudiants de Gauche Actifs et la campagne antifasciste flamande Blokbuster, manifestez avec nous le 20 mars prochain contre le NSV et l’extrême droite.
Rendez-vous le 20 mars 19h00, gare d’Anvers-Berchem
- Pas de reconnaissance du cercle étudiant fasciste NSV à l’Université d’Anvers !
- Non aux Sanctions Administratives Communales et à la criminalisation de la jeunesse !
- Organisons l’opposition aux politiques antisociales, à Anvers et ailleurs !
- Des emplois, pas de racisme ! Pour des emplois décents, des logements abordables et un enseignement gratuit pour tous !
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Namur : Action de protestation “Mon NAMouR pour la Craie”
La lutte doit continuer face à la répression absurde et aux amendes ridicules
Namur Capitale se bat sur tous les fronts. Non seulement elle veut des budgets pour assurer son rang de Ville Capitale, mais elle est aussi en compétition avec pas mal d’autres villes en Belgique pour le prix de l’amende la plus ridicule. Un artiste de rue qui dessinait à la craie sur le sol a ainsi été menacé d’être mis à l’amende ! Devant la menace, il a du obtempérer.
Christian Delwiche, un artiste bénéficiant d’une grande notoriété à Namur, a organisé une action de protestation samedi 8 février : « Mon NAMouR pour la Craie ». Via facebook, il a convié les gens à venir « défendre la liberté d’expression » en s’exprimant à la craie sur la place de l’Ange (une place bien connue des Namurois).
L’action a attiré une petite centaine de personnes et interpellé les passants qui étaient présents. En ce sens elle fut un véritable succès.
En tant que PSL, nous étions présents. Nous avons pu constater que les participants et la majorité des personnes qui passaient par là trouvaient cette répression absurde. Et comme pour y rajouter une couche de surréalisme, la police qui était présente a signifié à l’organisateur qu’il devait remettre la place en état sous peine d’amende. La plupart des participants étaient prêts à se cotiser pour payer l’amende, ce qui exprime le potentiel de solidarité présent.
Il est à regretter qu’il n’y ait pas eu de prise de parole ou de tract pour expliquer l’action, il était du coup difficile de savoir quels étaient les tenants et aboutissants de l’affaire.
Nous pensons au PSL que la simple dénonciation de la répression ne suffit pas, il faut organiser la lutte collective. Ce n’est pas un geste isolé du bourgmestre de Namur. Dans toutes les villes, la politique néolibérale, le citymarketing ou le citybranding fait rage. Interdiction de soupe populaire à Liège, répression des artistes et des mancheurs à Charleroi, augmentation des SAC partout… Ce qu’ils veulent c’est que la ville plaise et attire une catégorie sociale aisée et des investisseurs comme Citymall, qui rêve de tranquillité et de profits.
Nous nous opposons radicalement à cette politique de la ville. La ville doit être à tous et pour tous mais cela nécessite de lutter contre ces politiques néolibérales qui ne font qu’entretenir misère et pénurie.
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STOP aux SAC et à l’AUSTERITE !
Non à la répression – Luttons pour une politique sociale !
Par Gauches Communes
26 octobre 2013, 2000 jeunes sont dans la rue contre la nouvelle loi du gouvernement et contre l’ensemble du système des Sanctions Administratives Communales (SAC). 85 organisations de jeunesse ont ainsi répondu à l’appel des campagnes StopSAC.be et TegenGAS.be d’opposer aux amendes administratives données par les communes, une politique sociale pour résoudre le problème des incivilités. Avec la nouvelle loi, les SAC pourront aller jusqu’à 350 €, et être données dès l’âge de 14 ans (contre 16 jusqu’ici).
Ces amendes sont le plus souvent utilisées pour sanctionner le fait de mettre son sac poubelle dehors au mauvais moment ou jeter son mégot de cigarette par terre. L’arbitraire règne totalement car les bourgmestres sont juge et partie. On a ainsi affaire à une véritable justice de “shérif” qui entraîne inévitablement son lot d’absurdités et d’injustices : une SAC a, par exemple, été donnée à une dame pour avoir décoré d’un pot de fleurs le bas de sa porte à Schaerbeek. Elles sont aussi utilisées pour limiter la liberté d’expression. Par exemple, le bourgmestre de Bruxelles les a utilisées contre une manifestation pacifique qui dénonçait l’austérité en Europe. (…)
Suite sur le site de Gauches Communes
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Manifestation antifasciste contre le NSV : Des emplois, pas de racisme !
20 mars 2014, 19h, gare d’Anvers-Berchem
Le NSV (cercle des étudiants nationalistes, le groupe estudiantin officieux du Vlaams Belang) organise chaque année une manifestation – une marche de la haine – dans une ville universitaire flamande. Cette année, c’est au tour d’Anvers. Il y a heureusement systématiquement une contre-manifestation beaucoup plus imposante, ce qui limite l’espace dont peut profiter l’extrême-droite pour manifester ses idées dans la rue. Cette manifestation annuelle contre le NSV constitue la plus grande mobilisation antifasciste du pays, et ce fut également le cas lorsque le Vlaams Belang était électoralement plus robuste. Ce n’est toutefois pas parce que le VB a perdu des plumes sur le plan électoral que le danger est passé ! Les protestations antifascistes restent nécessaires !
Proposition de plateforme pour une contre-manifestation, par la campagne antifasciste flamande Blokbuster
L’austérité, un terrain fertile pour l’extrême-droite
Un rapport de la Croix-Rouge publié en octobre dernier a examiné les désastreuses conséquences de la politique européenne d’austérité. Pour pouvoir se nourrir, des millions d’Européens dépendent d’organisations caritatives. Le chômage des jeunes est en pleine explosion dans tous les pays et est actuellement de 24,4% dans la zone euro. Pas moins de 120 millions d’Européens vivent sous ou au niveau du seuil de pauvreté.
Cette situation suscite angoisse et colère parmi la population, ce sur quoi tente de jouer l’extrême-droite en blâmant diverses minorités, et plus particulièrement les immigrés. Une organisation comme le parti néonazi grec Aube Dorée ne se contente pas de paroles, et plusieurs immigrés sont déjà décédés en Grèce du fait de ses actions. Des militants de gauche grecs ont aussi été victimes de cette violence fasciste, et le rappeur antifasciste Pavlos Fyssas a été assassiné en septembre dernier en raison de ses prises de position politiques. Dans les autres pays, les mesures d’austérité assurent que la montée en puissance de partis d’extrême-droite violents ne soit pas limitée à la Grèce.
Les autorités locales participent à l’avalanche d’austérité
Partout en Europe se développe un désert social en conséquence des mesures d’austérité. Les politiciens établis semblent ne pas pouvoir se réveiller, ils ne font que s’enfoncer plus encore dans la logique néolibérale. Tout au plus sont-ils pinaillent-ils entre eux sur le rythme que doit adopter cette politique de casse sociale. C’est ce à quoi nous assistons en Belgique également, y compris au niveau local depuis les élections communales de 2012. L’avalanche d’austérité est générale.
Le collège échevinal anversois – sous direction N-VA – est aux premières loges de ce processus. La coalition au pouvoir à Anvers s’en ait déjà durement prise aux secteurs culturel et social : les CPAS ont vu leur budget raboté de 8,6 millions d’euros et les soins de santé de 2,75 millions. Au moment où l’impact de la crise se fait douloureusement sentir et que le taux de pauvreté augmente, ces mesures sont synonymes de catastrophe sociale. Parallèlement, le collège échevinal adopte une rhétorique de division, illustrée par les propos de Liesbeth Homans (bras droit de Bart De Wever) pour qui le racisme n’est qu’une excuse utilisée par les immigrés pour justifier leurs échecs. Ce discours ouvre grand la porte à l’extrême-droite. La nouvelle percée du Front National en France constitue à ce titre un sérieux avertissement.
Contre la répression, contre les SAC !
La seule ‘‘réponse’’ des politiciens établis face aux problèmes sociaux causés par leur politique, c’est la répression, notamment avec les Sanctions Administratives Communales (SAC). A Gand, les mendiants s’en sont vu imposer pour avoir fait la manche. A Anvers, on peut en recevoir pour quasiment n’importe quoi, même un ouvrier communal en a reçu une dans le cadre de son travail. L’arbitraire est des plus total, elles peuvent être imposées pour avoir jeté un noyau de cerise à terre ou avoir mangé un sandwich sur les marches d’une église, tout dépend de l’endroit où l’on se trouve. Un moyen bien pratique pour renflouer les caisses communales…
Ces amendes SAC menacent également nos droits démocratiques en ouvrant la voie à la criminalisation de toute forme de protestation. Ainsi, à Anvers, des participants à une action de protestation contre Monsanto se sont vus infliger de telles amendes. Des campagnes comme StopSAC du côté francophone et TegenGAS en Flandre sont bien nécessaires.
Ne laissons aucun espace à l’extrême-droite : NON au NSV !
Le 30 novembre dernier, le NSV a organisé à Anvers un meeting en présence du président de Casa Pound, groupuscule italien se décrivant comme des ‘‘fascistes du 21e siècle’’. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que des fascistes italiens venaient rencontrer le NSV. Par le passé, le président du parti néonazi allemand NPD, Udo Voigt, et le négationniste britannique Nick Griffin ont également pu disposer d’une audience mobilisée par le NSV.
Le NSV est l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang, et s’en distingue par sa radicalité. Quand le porte-parole du VB Filip Dewinter a déclaré à la télévision qu’Aube Dorée n’est qu’une caricature, le président anversois du NSV a riposté avec une carte blanche où il qualifiait notamment le NPD allemand comme des ‘‘frères d’armes’’ du NSV. Laisser de l’espace au NSV ouvre la voie à l’importation des pratiques violentes d’Aube Dorée.
Tout ce qui nous divise nous affaiblit !
Ni la droite populiste ni l’extrême-droite n’ont de réponse face à la crise actuelle. Toute leur rhétorique de division ne sert qu’à rendre plus facile l’imposition de la politique d’austérité. Les véritables responsables – cette élite de nantis qui devient de plus en plus riche en dépit de la crise – n’ont rien à craindre de leur part.
L’extrême-droite peut se construire sur base du mécontentement causé par la casse de nos conquêtes sociales. La lutte contre le fascisme et le racisme doit donc également s’attaquer à la logique d’austérité.
Des emplois, pas de racisme !
Faute d’une alternative crédible, certaines couches de la population peuvent se laisser séduire par les slogans populistes de l’extrême-droite. Avec le slogan ‘‘des emplois, pas de racisme’’, nous voulons souligner la nécessité d’une lutte unitaire pour une alternative qui réponde aux problèmes sociaux.
- Pas de reconnaissance du cercle étudiant fasciste NSV à l’Université d’Anvers !
- Non aux Sanctions Administratives Communales et à la criminalisation de la jeunesse !
- Organisons l’opposition aux politiques antisociales !
- Des emplois, pas de racisme ! Pour des emplois décents, des logements abordables et un enseignement gratuit pour tous !
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La répression durcit en Europe : le Royaume-Uni passe aux SAC
Depuis le début de la crise, des mouvements sociaux de masse et/ou se radicalisant ébranlent la classe dominante mondiale. Il y a bien sur les exemples de la Turquie, du Brésil ou encore de l’Egypte, mais l’Europe n’est pas en reste. Et si les mouvements sociaux gagnent en ampleur la répression se durcit également.
Par un militant bruxellois
Ainsi depuis 2008, il y a eu 31 grèves générales en Grèce, une croissance du nombre de manifestations en Belgique, les 6.000 manifestations en Espagne rien que pour 2013,… La crise économique ayant placé les élites dirigeantes dans une situation où elles n’ont aucune solution ne serait-ce qu’à court terme (comme le prouve la montée du chômage, celui-ci n’étant endigué que par des mécanismes technocratiques d’expulsion des chômeurs hors des listes). La montée de la contestation sociale inquiète bien évidemment la classe dirigeante qui – en l’absence de solution et disposant de moins en moins de marges de manœuvre à cause des coupes antisociales successives – recourt de plus en plus à la répression.
Ainsi en Espagne la récente ”ley de Seguridad Ciudadana”, loi de Sécurité citoyenne, restreint de façon drastique la liberté de manifester et donc celle d’expression (filmer ou photographier un policier en service : 30 000 euros d’amende, se rassembler en tant que groupe sur Internet autour d’une opinion : 30 000 euros d’amende,… ).
En Belgique il n’y aura bientôt plus personne pour ignorer le ravage des SAC (Sanctions Administratives Communales) tant au niveau de l’absurdité qu’elles peuvent receler (350€ pour une boule de neige à Anvers, sanction dès l’âge de 14 ans,…) que la dangerosité qu’elles représentent à travers leur volet de répression envers les jeunes et le mouvement des travailleurs (75 arrêtés et sanctionnés de SAC le 19 décembre dernier suite à la manifestation contre le sommet européen, 80 arrestations et SAC en mai dernier à Anvers suite à une manifestation contre Monsanto,…).
La classe dirigeante connait ses adversaires et ceux qui s’opposent de plus en plus à elle et elle a besoin de montrer les muscles.
Les SAC s’exportent
Mais l’exemple des SAC est maintenant copié au Royaume Uni via les IPNA, ce qui signifie Injunctions to Prevent Nuisance and Annoyance (sanctions pour prévenir les nuisances et les tracas). Un beau nom pour une saloperie démocratique : applicable à tous ceux qui ont plus de dix ans, sanctionnant non seulement les ”nuisances” mais également les ”menaces de nuisances”, possibilité de se voir infliger deux ans de prison (3 mois dans un centre fermé pour jeunes pour ceux qui ont 10 ans, on appréciera le geste ”magnanime” du gouvernement conservateur britannique) si l’on se retrouve dans une situation qui ”pourrait déranger n’importe quelle autre personne”.
Même l’ancien procureur général (pourtant connu comme ayant voulu faire taire Katharine Gun, une mini-Snowden au Royaume Uni, en 2004) met en garde contre l’arbitraire et les abus autour de l’interprétation floue du concept de ”nuisance”. C’est ce que nous révèle LeVif.Be de ce 9 janvier. Au delà de l’aspect répressif de ce genre de loi, cela pose la question de la solution des classes dirigeantes contre les problèmes sociaux. Ainsi, en Belgique comme au Royaume-Uni, le chômage des moins de 25 ans a drastiquement augmenté dans la dernière période, les subventions allouées au secteur culturel se réduisent à vue d’œil (rappelons-nous la manifestation des artistes bruxellois le 13 décembre dernier) mais, dans le même temps, on attaque ceux qui s’élèvent contre l’austérité que l’on nous impose à tous les niveaux de pouvoir.
Et chez nous ?
L’article du Vif (dont on ne taira pas l’apparentement à des idées qui sont à des années lumières d’être progressistes) est orienté. L’article s’échine à montrer à quel point les Britanniques font bien pire que le gouvernement belge. Conclusion très belge en fait : il y a pire ailleurs, alors mieux vaut nous que les autres (un argument que nous ressort le PS à chaque fois qu’une mesure anti-sociale sort d’un gouvernement de coalition à la région, au fédéral, dans les communes,…)
Le PS s’est d’ailleurs fendu d’un communiqué disant que lui-même n’appliquerait pas dans « ses » communes, l’abaissement de l’âge sanctionnable à 14 ans. Se limiter à l’abaissement de l’âge pour lutter contre les SAC est une erreur. Comme développé précédemment la question des SAC ne se limite pas aux « petites incivilités » ou à « l’abaissement de l’âge », les SAC, leur développement et leur surutilisation récente entre dans une logique de répression généralisée, répression avancée comme solution aux nombreux problèmes sociaux alors qu’une réponse sociale est nécessaire.
Charles Picqué (bourgmestre PS, Saint Gilles) se vante même d’avoir combattu la malpropreté en distribuant 34 SAC sur sa commune (mi-octobre). Mais distribuer des amendes communales pour créer des ‘‘Rues Propres’’ c’est promouvoir la répression plutôt que des réponses sociales aux problèmes sociaux et nous pensons qu’une approche répressive n’empêche pas les incivilités et la délinquance : par exemple il nous faut plus de poubelles publiques et une collecte des déchets gratuite et régulière pour éviter les dépôts illégaux.
Les SAC ne répondent pas au problème des incivilités et de la délinquance. Il s’agit d’une mesure arbitraire destinée à combler les trous dans les budgets communaux. Et c’est particulièrement vrai pour St Gilles qui postpose depuis un an le dépôt de son budget… Mais l’austérité frappe et à tous les niveaux de pouvoirs. A Ixelles il était question de distribuer 2.000 SAC par an pour arriver à l’équilibre budgétaire. Mais quid de la réduction de la fréquence des collectes ? Quid de la réduction des effectifs de Bruxelles Propreté ?
Car ce qu’amène ces questions c’est qu’on demande à la population de payer des amendes ou alors de garder les poubelles chez eux (au risque d’insalubrité) car l’austérité a frappé et qu’il a fallu réduire drastiquement les effectifs de Bruxelles propreté. C’est en fait faire payer cette austérité aux travailleurs et à leur famille.
C’est pour toutes ces raisons que la plateforme StopSAC se mobilise depuis un an déjà contre les SAC, allant de manifestations nationales (1.000 personnes en juin, 2.000 en octobre) en actions locales pour combattre les SAC et prôner une réponse sociale aux problèmes sociaux comme alternative aux SAC et aux solutions de la classe dirigeante capitaliste.
En Angleterre comme en Belgique , nous devons nous battre contre les SAC : A bas les SAC moi j’aime la rue !