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Tag: PTB
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Appel du 1er mai: débat et états des lieux!
Par les Jeunes FGTB CharleroiCe jeudi 20 février, 20h, Centre Jeunes Taboo, (8, rue Basslé 6000 Charleroi)Le 1er mai 2012, la FGTB Charleroi & Sud Hainaut lançait son appel aux partis de la gauche à s’unir pour proposer une une alternative au capitalisme. Son constat : le PS et Ecolo ont fait le choix du pouvoir et ont trahis la classe des travailleurs avec ou sans emplois.- Page de l’évènement facebook
Le 1er mai 2012 notre régionale FGTB Charleroi & sud Hainaut se positionnait très clairement sur la nécessité d’un rassemblement des forces politiques véritablement de gauche et qui servent de relais de défense des travailleurs face à l’exploitation capitaliste. La régionale avait exprimé très clairement le fait qu’elle ne considère plus le PS et Ecolo comme des partis défendant l’intérêt du peuple et luttant contre la domination capitaliste. Bien au contraire, les exemples sont nombreux des trahissons de ces deux partis qui ont fait le choix de la voie libérale.
Suite à cet appel et cette prise de position, la FGTB Charleroi & sud Hainaut lançait un travail d’animation et de fédération avec l’ensemble des partis de gauche.
Dans le même temps elle a publié deux brochures sur son appel et son positionnement politique et anticapitaliste.Dernièrement, une avancée a vu le jour : l’union de la LCR et du PC autour du PTB qui feront campagne sous le sigle PTB-GO. Contrairement à ce que certains médias ont affirmé: la FGTB Charleroi n’appelle pas à voter PTB-GO mais se réjouit de ce premier pas vers une unité de la gauche mais en espérant que celle-ci s’élargira par la suite.Nous vous proposons de débattre en présence de notre secrétaire Régional Daniel Piron afin de refaire l’historique depuis 2012. Nous reviendrons sur les raisons de cet appel et le camarade Daniel Piron clarifiera la position de la FGTB Charleroi & Sud Hainaut. Ce sera aussi l’occasion de discuter ensemble des actions à venir et de la stratégie syndicale à mettre en place face aux attaques continues contre les travailleurs et les jeunes.- Lien vers le discours de l’appel du 1er mai 2012.
- Liens vers les brochures
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=> Élections : PTB, VEGA et Gauches Communes – Renforcer la vraie gauche et, surtout, saisir ensemble le potentiel par la suite -
Elections : PTB, VEGA et Gauches Communes
Renforcer la vraie gauche et, surtout, saisir ensemble le potentiel par la suite
S’exprimant en interview au sujet de l’émergence du PTB sur le plan électoral, Anne Demelenne, secrétaire générale de la FGTB, a déclaré: “Le PTB a sa raison d’être, c’est un parti qui met en avant le débat. Je déplorerais simplement que l’on divise la gauche, on n’a vraiment pas besoin de ça en Belgique”. A nouveau, une partie de la direction syndicale nous ressert l’argument du ‘‘sans le PS, ça aurait été pire’’, une rhétorique qui pour beaucoup reste bien calée en travers de la gorge après l’offensive d’une ampleur historique lancée contre nos conquêtes sociales par le gouvernement Di Rupo.
Par Boris Malarme, article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste
C’est cette colère qui vit très certainement dans la base syndicale qu’exprime l’appel de la FGTB de Charleroi à rassembler l’ensemble des forces de la vraie gauche pour construire une alternative à la gauche du PS et d’Ecolo ou encore les prises de position de la CNE via les déclarations de son secrétaire général.
Certaines expériences dans d’autres pays ont toutefois plutôt démontré que l’émergence de nouvelles formations de gauche n’a pas affaibli le débat autour des idées de gauche et leur soutien dans la société, mais l’a au contraire renforcé. Ce débat est crucial aujourd’hui, la classe dominante belge souhaitant que la période qui suivra les prochaines élections (4 ans sans élection, phénomène plutôt rare en Belgique) voit une accélération du rythme et de l’ampleur de l’austérité. Pour elle, le scénario d’un nouveau gouvernement Di Rupo, mieux à même de teinter l’austérité d’un vernis social, est préférable. Elle craint qu’un gouvernement de droite dure avec la N-VA ne mette de l’huile sur le feu au point de provoquer une résistance généralisée.
Les idées de gauche trouvent un écho grandissant
A l’image du développement du PTB depuis les élections communales, le lancement du nouveau livre de son porte-parole Raoul Hedebouw, Première à Gauche, rencontre un franc succès. Les soirées de présentation à Liège, Charleroi, Namur et Bruxelles ont rassemblé des centaines de participants. Ce livre va au-delà de la simple présentation d’initiatives du PTB comme Médecine pour le Peuple et la campagne pour la taxe des millionnaires et a le mérite d’aborder des notions de base du marxisme.
Mais il existe une couche de jeunes anticapitalistes et de travailleurs qui ne se reconnaissent pas dans le modèle proposé par le PTB. En Flandre, le mouvement Rood! avait tenté d’être avec d’autres une composante plus large du mouvement organisé des travailleurs. C’est la raison pour laquelle le PSL a participé à l’initiative. Suite à l’abandon de sa figure publique Erik de Bruyn, qui a considéré son résultat électoral comme un échec, Rood! s’est engagé dans un processus de réflexion sur son orientation et ne participera pas à ces élections.
D’autre part, le lancement du Mouvement Vega, autour de la coopérative politique liégeoise du même nom (liste sur laquelle le PSL disposait de candidats aux dernières élections communales à Liège) ainsi que de l’ancien parlementaire écolo Vincent Decroly, peut compter sur un certain écho. Vincent Decroly a expliqué à diverses soirées de présentation que la campagne du Front des Gauches(1) en 2010 l’avait poussé à se réinvestir sur la scène politique après plusieurs années de retrait et qu’il avait évolué de l’anti-néolibéralisme à l’anticapitalisme. Lors de ces réunions de présentation, nous avons pu entendre des positions plus ouvertement marquées à gauche que celles habituellement exprimées par la coopérative politique liégeoise Vega.
Le nouveau mouvement Vega, lancé officiellement à Charleroi le 1er février, est centré autour de trois axes : ‘‘Ecologie, socialisme et démocratie’’. Pour Vega aussi, les problèmes écologiques ne peuvent être résolus qu’en sortant du capitalisme et en étant liés à la question sociale, notamment au partage des richesses. Reste à voir à l’avenir comment ces axes seront concrétisés en termes de programme et d’action. Même si Vega semble plus incliner vers le milieu associatif que celui du mouvement ouvrier organisé, Vincent Decroly a pris le temps au cours de ces soirées de clarifier qu’il soutient l’appel de la FGTB de Charleroi et se retrouve dans son programme anticapitaliste en 10 points.
A gauche : un besoin d’unité
L’attention des électeurs opposés aux diverses formes de politique de casse sociale des partis traditionnels se porte souvent en premier lieu sur le PTB. Celui-ci souhaite obtenir cinq élus : deux à Anvers et deux à Liège pour les parlements fédéral, wallon et flamand et un autre au parlement bruxellois en contournant le seuil électoral de 5% via un regroupement de listes. Le PTB est actuellement positionné comme l’organisation la plus à même d’exploiter une partie de l’espace à la gauche du PS/SP.a et d’Ecolo/Groen.
Pour ces raisons, le PSL a formulé en mai 2013 une proposition à l’ensemble de la gauche pour des listes ‘‘PTB-Unité’’ afin de parvenir à une participation unitaire au scrutin du 25 mai 2014. Après quelques mois sans réponse, le PTB a finalement répondu lors de rencontres, par ailleurs cordiales et franches, que des candidats du PC et de la LCR seraient présents sur leurs listes, mais qu’il n’était question d’unité qu’avec des organisations qui n’ont plus l’ambition de se construire, ce qui nous excluait. Nous déplorons cette attitude, mais éviterons de présenter des candidats là où cela pourrait faire obstacle à l’obtention d’élus de gauche en tenant ainsi compte du fait que l’arrivée des premiers élus de gauche radicale depuis les années ‘80 pourrait renforcer le mouvement des travailleurs dans son ensemble. Cela créerait aussi un débat politique propice à chaque composante de la gauche dans cet environnement politique aujourd’hui dominé par ceux qui veulent faire payer la crise aux travailleurs. A Bruxelles, le PSL compte participer aux élections avec le Parti Humaniste ainsi que tous ceux qui souhaitent renouer avec l’expérience positive des listes ‘‘Gauches Communes’’ déposées aux dernières élections communales. Vega, qui participera aux élections européennes, pourrait également être présent au scrutin bruxellois mais n’exclut cependant pas de former des alliances à gauche. Nous ne savons jusqu’ici pas encore si un accord électoral entre Véga et Gauches Communes est possible.
Le système de groupement(2) des listes à la Région bruxelloise offre l’opportunité qu’un vote Gauches Communes ou PTB ne soit pas un vote perdu pour un élu de gauche, ce qui permet un vote de conviction pour la liste de gauche de son choix.
Gauches Communes en campagne
Il est possible de bénéficier d’un large soutien électoral sur base d’un programme ouvertement socialiste et d’utiliser une position élue afin de renforcer sur le terrain la lutte des travailleurs. C’est ce qu’a illustré la récente victoire de notre camarade Kshama Sawant à Seattle, et ce fut l’objet d’un débat remarquable organisé récemment par le PSL dans la commune bruxelloise de Saint-Gilles. Dans le même esprit, Gauches Communes organise le 1er février un rassemblement pour la gratuité des transports publics et contre l’augmentation des tarifs de la Stib votée au parlement bruxellois, en mobilisant dans les quartiers et parmi la jeunesse. Avec le soutien d’une position élue, ce type de résistance active pourrait trouver un plus large écho.
Ce genre de campagne et d’action autour de revendications concrètes doivent être liés à une alternative politique basée sur ce qui est nécessaire aux travailleurs et à leurs familles, et non pas sur ce qui est ‘‘réaliste’’ avec des budgets possibles dans le cadre du système capitaliste. Tout comme plus de 80% de la population, nous soutenons l’instauration d’un impôt sur les grosses fortunes. Mais comment éviter la fuite des capitaux ? Il faut sortir des demi-mesures et défendre audacieusement une politique basée sur le refus du paiement de la dette publique et sur la nationalisation des banques et des secteurs vitaux de l’économie sous contrôle démocratique. Voilà de quoi pouvoir lancer un plan radical d’investissements publics massifs pour l’emploi, le pouvoir d’achat, le logement, l’enseignement, l’environnement, la santé, la culture, etc.
Une fois les élections passées, poursuivons ensemble autour de l’Appel de la FGTB de Charleroi !
Qu’importe l’exacte composition des prochains gouvernements, ils serviront d’Étatsmajors pour une offensive d’austérité plus franche, à tous les niveaux de pouvoir. La riposte nécessite un front uni à la gauche du PS et d’Ecolo autour d’un programme tel que celui proposé par la FGTB de Charleroi. Le renforcement électoral d’une – ou plusieurs – des composantes de la gauche doit être utilisé pour aider à concrétiser cet appel à la constitution d’un relai politique large des travailleurs, pluraliste et respectueux de ses diverses composantes.
Notes
1) Le Front des Gauches était le nom d’une alliance conclue entre le Parti communiste, la Ligue communiste révolutionnaire, le Comité pour une autre politique, le Parti humaniste, Vélorution et le PSL pour les élections de 2010
2) Mécanisme permettant à des listes du même groupe linguistique de faire déclaration réciproque de groupement afin que leurs voix soient additionnées. La répartition des sièges s’effectue sur base de ce total.
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D’où provient la crise, quelle réponse de la gauche?
Malgré son rejet, la proposition du PSL au PTB tient toujours
Lors d’un débat organisé par Rood à Gand le 13 novembre dernier, le modérateur a posé les deux questions suivantes à un panel de 7 invités : D’où provient la crise et quelle réponse doit apporter la gauche ? Il a ainsi exprimé le mystère qui tracasse nombre de jeunes et de travailleurs depuis des années maintenant. Comment expliquer que la crise du néolibéralisme et du capitalisme n’ouvre pas la voie à la gauche, mais semble au contraire souffler dans les voiles de la droite populiste et de l’extrême droite ?
Par Eric Byl, article tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste
- Lettre ouverte du PSL/LSP pour une union électorale de nos forces en 2014
L’espace manquait pour aborder la combinaison de facteurs qui a conduit à cette crise qui dure depuis 5 ans. Stephen Bouquin, de Rood, a évoqué l’austérité, Ivo Flachet, du PVDA (nom du PTB en Flandre) s’est référé à la croissance des inégalités et le philosophe Bleri Leshi a insisté sur l’importance de lire Marx. Généralement, tous les orateurs s’accordaient à dire que la crise est systémique, la conséquence directe du mode capitaliste de production et de distribution. Cela a encore été confirmé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le club des pays riches dont Yves Leterme est secrétaire-général adjoint.
Dans son dernier rapport, l’OCDE décrit les Etats-Unis comme étant la plus importante menace pour l’économie mondiale. Pourquoi ? Parce que la croissance économique s’y accélère. La possibilité que le chômage diminue et que les prix augmentent est, par conséquent, une perspective réaliste. Bonne nouvelle, penserait n’importe quel humble mortel. Mais cela ne marche pas comme ça. Cela peut pousser la Réserve Fédérale américaine (la FED, la Banque centrale des Etats-Unis) à raidir sa politique d’assouplissement monétaire, ce qui fera grimper les taux d’intérêts et rendra le crédit plus cher. La croissance économique serait ainsi étranglée. Le second danger le plus important, toujours selon l’OCDE, se trouve en Europe. Le manque de croissance peut y conduire à une spirale déflatoire, une baisse générale du niveau des prix avec en conséquence l’arrêt de la consommation et l’érosion de la rentabilité des entreprises.
Bref: un cas classique de “cul de sac”. Qu’importe ce qui est tenté, le résultat est négatif. Pour tout le monde ? L’an dernier, la fortune des 500 Français les plus nantis s’est accrue de 25%. Il ne s’agit pas d’un phénomène français ou européen, mais d’un processus mondial. Pour certains, une crise est surtout synonyme d’opportunité. Ainsi, les patrons de la fédération patronale flamande Voka s’en saisissent comme arme pour essayer de fortement réduire notre salaire indirect, les cotisations sociales nécessaires pour nous protéger contre la maladie, l’invalidité, le vieillissement et le chômage.
Daniel Piron, secrétaire général de la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut, a déclaré à Gand que la gauche doit quitter la politique de casse “socialement” accompagnée pour adopter une attitude plus offensive, d’où son plaidoyer pour unifier tous ceux qui se trouvent à la gauche du PS et d’Ecolo. Sa collègue Katrien Neyt de la FGTB de Gand a surtout pointé du doigt le danger de la NV-A et des réglementations européennes afin de plaider pour un front “de tous les progressistes”. L’échevin gantois Tom Balthazar (SP.a) a quant à lui prétendu que l’index et la sécurité sociale avaient été sauvegardés grâce à la social-démocratie. Un plaidoyer peu convaincant.
Egalement présent comme orateur, j’ai utilisé la ‘‘une’’ de l’édition précédente de Lutte Socialiste, sur laquelle figuraient les cinq patrons d’entreprises publiques qui refusent de travailler pour un ‘‘pourboire’’ de seulement 290.000 euros. Quatre d’entre eux ont étés nommés par le PS et le SP.a ! J’ai aussi accentué que la gauche est plus forte dans les pays où il y a plusieurs formations de gauche – les Pays-Bas, l’Allemagne, la France, l’Espagne, la Grèce,… – que là où une seule formation a le monopole. A l’occasion de l’appel de Daniel Piron, j’ai à nouveau proposé au PTB de renforcer sa campagne avec le PSL et toute la gauche en vue des élections de mai 2014.
Ivo Flachet a confirmé au nom du PTB la réponse que nous avions déjà reçue au téléphone de Jan Hasaers, le responsable du PTB pour ces élections: le PTB ne désire pas collaborer avec le PSL et n’en a pas besoin. Nous espérons que cette position sera revue. Un front ouvert, pluraliste et unitaire autour d’un programme d’urgence offensif tel que le propose la FGTB Charleroi & Sud- Hainaut reste nécessaire avant, mais surtout après les élections afin de riposter contre l’attaque antisociale qui suivra ces élections.
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Réduction de la TVA sur l’électricité : au-delà des apparences
Lors du dernier conclave budgétaire, le ministre Johan Vande Lanotte a eu une idée : une baisse de la TVA sur l’électricité, passant de 21% à 6%. Un cadeau de Noël anticipé pour les nombreuses familles qui croulent sous les factures d’énergie trop élevées, mais aussi un cadeau empoisonné, avec un retour de manivelle pernicieux.
Par Tim (Bruxelles)
On ne peut pas féliciter le ministre Vande Lanotte de faire preuve de créativité : l’idée d’une réduction de la TVA sur l’électricité n’est pas née du cerveau de l’Empereur d’Ostende, mais provient du PTB, qui considérait cette mesure comme étant de nature à lutter contre les tarifs trop élevés de l’énergie. La logique est différente chez Vande Lanotte et le gouvernement : eux considèrent la mesure plutôt comme un moyen de postposer l’indexation automatique des salaires : cette réduction de la TVA permet de reculer de 4 mois le prochain saut d’index. ‘‘Les profanes voient les apparences, les connaisseurs voient les astuces’’, disait l’écrivain chinois Jian Zilong. Et effectivement, si la réduction de la TVA doit rapporter entre 50€ et 100€ par an en moyenne à un ménage, cette même réduction causera une perte d’environ 500€ à cause du saut d’index retardé… Après que le gouvernement ait déjà chipoté plusieurs fois à l’index, il espère avec cette réduction de la TVA postposer un saut d’index jusqu’après les élections.
En soi, au PSL, nous ne sommes pas opposés à une réduction de la TVA, encore moins sur l’énergie. La TVA est une taxe asociale, parce qu’elle touche plus durement les salaires les plus modestes en comparaison des salaires plus élevés. Le problème, c’est que le gouvernement ne prévoit pas de combler les baisses de recettes engendrées par cette réduction avec d’autres taxations plus correctes. Les 600 millions d’euros que le gouvernement perdra en TVA devront alors être trouvés ailleurs, avec de nouveaux assainissements dans les services sociaux et les services publics.
Un réel contrôle des prix n’est possible qu’avec un contrôle de la production, et ceci vaut certainement pour l’énergie. La multinationale GDF-Suez Electrabel abuse de sa position dominante sur le marché pour demander un prix bien trop élevé, et a recours au chantage dans des dossiers comme l’abandon du nucléaire ou l’énergie ‘‘verte’’. Qui pourrait du reste garantir que la baisse de la TVA ne sera pas ‘‘compensée’’ par de nouvelles augmentations de prix de la part des producteurs ou distributeurs d’énergie ?
C’est pourquoi le PSL défend depuis longtemps la nationalisation de tout le secteur de l’énergie, de la production à la distribution. Un tel secteur public pourrait organiser l’abandon du nucléaire sans conséquences négatives sur la production d’énergie, serait capable de réorienter les profits vers des investissements en énergies renouvelables, et réussirait également à réduire les prix jusqu’à un niveau abordable pour la majorité de la population.
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Le PS de Magnette accusé d’être de gauche… On aura tout vu !
La rentrée politique s’est bien passée, merci pour elle ! Tout était bien dans l’ordre, chaque parti traditionnel jouant bien son rôle. C’était musculation & Cie, aucun des partis traditionnels n’ayant intérêt à dire que tous font et vont continuer à faire la même politique. En bons comédiens, ils s’activent l’un contre l’autre sur scène pendant que, une nouvelle fois, les travailleurs et leurs familles n’ont qu’à regarder. Et payer, parce qu’en coulisse, soyez-en sûrs, tous sont unis pour faire quand même payer quelqu’un ; et ce ne sera pas la bourgeoisie.
Par Stéphane Delcros, édito de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste
Niveau médiatique, le Mouvement Réformateur n’a pas loupé sa rentrée. Après avoir parlé de ‘‘berlusconisation de la Wallonie’’ concernant le Parti Socialiste et le dossier du rachat des Éditions de L’Avenir par Tecteo début septembre, Charles Michel lançait quelques jours plus tard un ‘‘Anne Demelenne, sors de ce corps !’’ à Paul Magnette qui défendrait des ‘‘idées bolchéviques’’. Pauvre MR qui, malgré sa volonté, ne réussit pas à se faire passer pour le ‘parti principal de la bourgeoisie’, rôle qui a été réquisitionné par le PS pour son propre compte. Alors à défaut de pouvoir réellement se distancer du PS au niveau programmatique, le MR se voit depuis longtemps obligé de lancer de grandes ‘phrases chocs’ qui ne pèsent pas lourd mais peuvent frapper beaucoup d’esprits. Bon, passons le dossier Tecteo : l’opacité et le manque de démocratie dont le PS fait preuve ne sont plus à démontrer. Le MR, d’ailleurs, fait rarement mieux. Le summum des manœuvres rhétoriques du chef de la droite francophone officielle réside évidemment dans la tentative d’assimilation de la secrétaire générale de la FGTB, Demelenne, à un élément de la gauche radicale dont Magnette s’inspirerait. C’est bien sûr ne rien comprendre aux dynamiques des rapports de force et des pressions exercées par la base syndicale sur les dirigeants syndicaux. Et, dans le cas présent, c’est même consciemment les nier.
Ce type de déclarations est bien sûr dans l’intérêt des deux parties : elles permettent au MR de rappeler qu’il est bien de droite et de continuer à essayer de faire croire que le PS est de gauche. Il tente ainsi de pérenniser un soi-disant affrontement gauche-droite et espère que les gens y croiront, malgré l’évidence de plus en plus forte que le PS ne joue plus un rôle progressiste depuis longtemps.
Ce n’est pas autre chose qui est mis en avant au niveau national, avec la N-VA cette fois. C’est dans l’intérêt des deux parties que la N-VA représente ‘la Flandre de droite’ et le PS ‘la Wallonie, la gauche et les syndicats’. Rien de tel que de tenter de rassembler ses troupes face à ‘l’ennemi ultime’. D’autant qu’à la N-VA, on commence à comprendre qu’il ne suffit pas seulement d’être anti-establishment pour attirer des électeurs.
Tout cela plaît évidemment du côté du PS. Tant d’énergie dépensée – et surtout par les autres! – pour faire oublier qu’il mène des politiques néolibérales avec le gouvernement fédéral depuis 1988, pour continuer à faire croire qu’il est de gauche, et est le relais syndical par excellence. Voilà qui plaira évidemment à Magnette qui se voit de plus en plus mis sous pression notamment par les scores plus élevés du PTB dans les sondages. Et ils ont raison de s’inquiéter car, comme l’appel de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut le démontre, la possibilité d’un premier pas vers un nouveau pôle de gauche, qui pourrait devenir majeur, est en train d’être discutée.
Car à la base des syndicats, ça grogne depuis un bout de temps. Une base qui est, de loin, bien plus à gauche que Demelenne, par ailleurs membre du PS, et dont beaucoup de militants syndicaux ont souvent le sentiment qu’elle est plus occupée à essayer de trouver un moyen d’adoucir la résistance syndicale là où ils voudraient surtout essayer de garantir les acquis sociaux.
Beaucoup de travailleurs savent que l’on devra passer par un affrontement gauche-droite, mais un vrai, avec un réel instrument politique dans leurs mains. Donc un instrument autre que ces partis – PS, SP.A, CD&V,… – qui se servent du lien privilégié historique avec le syndicat pour étouffer toute contestation et continuer ainsi la politique d’austérité au profit de la bourgeoisie.
Le processus lancé à Charleroi et la brochure qui le prolonge peuvent être un premier pas vers la reconstruction d’un relais politique pour notre classe, orpheline d’un tel outil dans et autour duquel organiser les luttes. Des dizaines de milliers de jeunes, de travailleurs, de chômeurs et de pensionnés n’attendent que ça, et des centaines de milliers d’autres attendent de voir avant de s’enthousiasmer.
Depuis longtemps le PS n’est plus de gauche. Le processus est irréversible. Et depuis longtemps, la classe des travailleurs a besoin d’un nouvel outil politique, large et accessible à tous ceux qui veulent lutter, avec lequel elle pourrait se défendre, résister, et même passer à l’attaque contre un système économique qui, lui aussi, est irréversible.
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Une brochure pour clarifier et pousser en avant l'appel de la FGTB de Charleroi !
Près de 10.000 brochures ont été produites par la FGTB de Charleroi à la mi-septembre et on parle déjà d’une possible réédition. Une version en néerlandais est également disponible et il se discute la possibilité de traduire dans d’autres langues comme par exemple l’italien. Le sujet? Ce fameux appel de la régionale FGTB de Charleroi pour construire une alternative de gauche contre la crise capitaliste.
Par Ben (Charleroi)
Photo ci-contre : Journée du 27 avril 2013 dernier autour de l’appel de la FGTB de Charleroi
L’idée de la brochure est évidemment de clarifier la position de la FGTB carolo, mais ce sera surtout un outil pour la diffuser le plus largement possible en permettant à chaque délégué ou militant syndical – de Charleroi ou d’ailleurs – de mener le débat dans sa délégation et plus largement avec l’ensemble de ses collègues.
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Comment se procurer la brochure ?
En téléphonant à la FGTB de Charleroi au 071/64.12.62. Ou en nous contactant au 02/345.61.81 ou via mail à info@socialisme.be. Dépêchez-vous, elle partent très vite !
Vous pouvez la trouver ici en format PDF
Comment travailler avec elle ?
En en discutant avec vos collègues, en proposant que la brochure soit discutée en réunion syndicale, en assemblée interprofessionnelle ou en comité exécutif et, par exemple, en invitant un orateur de la FGTB de Charleroi.
[/box]La brochure s’intitule ”8 questions en relation avec l’appel du premier mai 2012 de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut’‘. Lors de sa présentation en assemblée interprofessionnelle, un délégué est monté à la tribune pour dire que le ”8” de la première page lui faisait penser aux affiches de la campagne pour la journée des 8 heures au début du siècle dernier. ”Si on ne fait rien, a-t-il également dit, c’est à ça qu’on va arriver, à un retour en arrière de 100 ans, à la perte de tous les acquis que les travailleurs ont gagné par leur lutte.”
C’est en partant du même constat que Carlo Briscolini, Président de la FGTB de Charleroi-Sud Hainaut, introduit la brochure. ”Nous continuons à payer, depuis 1974, les conséquences de ces crises successives dont nous ne sommes pas responsables. Nous devons réagir de toutes nos forces contre ce système capitaliste qui nous entraîne progressivement, mais sûrement, vers la misère. A Charleroi, nous voulons lutter pour un nouveau projet de société. (…) Rien ne tombe du ciel, rien n’est toujours acquis définitivement et c’est dans le combat syndical que nous avons obtenu nos plus grandes victoires. (…) Pour changer les rapports de force face au patronat et à la droite, nous avons besoin d’une FGTB forte et d’une nouvelles force politique à gauche digne de ce nom.” Et il conclut en disant qu’au ”travers de cette brochure informative et explicative de notre démarche, nous souhaitons lancer un large débat démocratique au sein des structures de la FGTB, mais aussi en dehors avec toutes les forces progressistes qui voudraient nous rejoindre.”
Après la brève introduction de Carlo, la brochure réédite la déclaration de principes de la FGTB afin de rappeler à chaque militant les fondements de la FGTB, dont son premier point: ”Émanation directe des forces laborieuses organisées, la FGTB proclame que l’idéal syndicaliste, visant à la constitution d’une société sans classe et à la disparition du salariat, s’accomplira par une transformation totale de la société.”
Elle continue par un extrait du rapport au Congrès d’orientation politique du 4 mai 2010 où la FGTB a décidé de reconsidérer le lien privilégié qu’elle avait avec le PS et, accessoirement, Ecolo. Suit alors le discours du 1er mai 2012 dans son intégralité, ainsi qu’une motion de l’exécutif du 22 mai 2013. Enfin, les 8 questions/réponses clôturent la brochure.
La première question posée est de savoir si le syndicat peut s’occuper de politique, et la FGTB de Charleroi de répondre ”Oui. Non seulement il le peut, mais il le doit. Notre FGTB défend un projet de société sans classes. (…) Sa réalisation implique l’abolition de ce système et son remplacement par un autre, socialiste et démocratique.”
Face à l’impasse de la stratégie de l’aiguillon sur les partis traditionnels, nous avons besoin d’une nouvelle stratégie politique : ”Nous avons évidemment besoin en premier lieu d’un syndicalisme plus combatif et démocratique. (…) Mais cela ne suffit pas. (…) Pour changer les rapports de forces face au patronat et à la droite, nous avons besoin d’une FGTB forte et d’une force politique nouvelle, anticapitaliste, à gauche du PS et d’Ecolo. Aider à l’émergence et au développement de cette force pour qu’elle devienne la plus large possible, voilà la stratégie politique que nous proposons à la place de celle de l’aiguillon.’‘
Une autre question posée est de savoir si la FGTB veut créer un nouveau parti politique : ”Nous proposons que la FGTB favorise activement l’apparition d’une nouvelle force anticapitaliste sur le champ politique et électoral. Ce n’est pas la même chose. Nous voulons mettre notre poids dans la balance pour rassembler celles et ceux qui aspirent à une alternative anticapitaliste. Nous les mettons devant leurs responsabilités de créer une force aussi fidèle aux intérêts du monde du travail que les forces existantes sont fidèles aux intérêts des patrons.”
Un nouveau relais politique de la FGTB ?
”Non, nous voulons que se forme un nouveau relais politique du monde du travail dans son ensemble. C’est évidemment au sein de notre organisation, la FGTB, que nous menons le débat. Nous ne nous immiscerons pas dans le fonctionnement d’autres organisations syndicales. Mais la FGTB n’est pas la seule à être confrontée à l’impasse de la stratégie politique de l’aiguillon. La CSC est dans la même situation. C’est pourquoi, dans le fond, notre appel à une autre stratégie ne concerne pas que la FGTB. Le fait que la CNE a voulu s’associer à notre démarche est très important. Cela montre que notre stratégie, loin d’être une source de division, peut contribuer au contraire à dépasser certaines divisions historiques du monde du travail.”
Le texte continue sur cette idée, qui s’applique par ailleurs également très bien à la question du travail unitaire des formations de la gauche radicale ; ”Nous devons être conscients de la chance qui s’ouvre ainsi et, sans abandonner notre identité, mais dans le respect des différences, favoriser la convergence autour d’un projet politique commun. Nous devons bien voir que cette possibilité de convergence trouve son origine fondamentale dans l’extrême gravité des menaces qui pèsent sur le monde du travail.”
Petit rappel
Depuis plusieurs décennies de participation ”socialiste” (on parle bien entendu du PS) à différents niveaux de pouvoir, la colère s’est accumulée dans les rangs syndicaux. Entre la réforme de l’enseignement, le plan global, le pacte des générations, le contrôle de la disponibilité des chômeurs, jusqu’aux mesures du budget 2012, il a été chaque fois plus clair que la stratégie du ”moindre mal” menait tout droit dans le mur.
Comme Daniel Piron l’expliquait lors de la conférence de presse de présentation de la brochure, on peut dire qu’entre 2002 et 2010, il était déjà clair que l’action commune ne fonctionnait plus. C’est ce qui explique que lors du Congrès d’orientation politique du 4 mai 2010 ”la FGTB a décidé de reconsidérer le lien privilégié qu’elle avait avec le PS et accessoirement avec Ecolo et d’engager des rapports suivis avec tous les partis démocratiques de gauche.”
Fin 2011, L’arrivée d’un premier ministre PS a coïncidé avec le pire budget d’austérité que la Belgique ait connu depuis longtemps. Cela a mené a la grève générale du 30 janvier 2012 et lors de l’évaluation qui en a été faite en assemblée interprofessionnelle à Charleroi, de nombreux délégués on déclaré que ”Le PS nous a trahi une fois de plus, une fois de trop.”
C’est ce long processus qui va nous amener au discours du 1er mai 2012 de la FGTB Charleroi, discours dans lequel il est clairement dit que la politique du moindre mal ne passe plus et que c’est pourquoi les instances de la FGTB de Charleroi appellent a un rassemblement a gauche du PS et d’Ecolo. Et comme l’a dit Daniel Piron dans cet appel, ”Je sais que cela ne sera pas chose facile, mais si chacun peut faire un pas vers l’autre, PTB, LCR, PSL, PC, gauche chrétienne peut-être, gauche du PS et d’Ecolo s’il en reste, sûrement, nous pourrons certainement, nous l’appelons de toutes nos forces, renouer avec l’espoir du monde du travail.”
Par après, la FGTB de Charleroi n’a pas voulu interférer avec les élections communales et ce n’est donc que début 2013 qu’un comité de soutien à l’appel s’est constitué avec l’ensemble des partis à gauche du PS et d’Ecolo. Les discussions ont conduit à l’organisation d’une grande journée de lutte et de débat le 27 avril 2013 à Charleroi. Près de 400 militants syndicaux et politiques y ont participé et ont émis le souhait que l’initiative montre qu’elle existe avant 2014. Une autre proposition y a été faite, l’écriture d’un programme anticapitaliste pour la FGTB.
Tout cela nous a amené au mois de septembre et a l’édition d’une première brochure expliquant la démarche de la FGTB de Charleroi, qui sera suivie d’une deuxième, base pour un programme anticapitaliste de la FGTB.
L’idée est de refaire une grande journée de débat et de discussion autour de l’appel et du programme anticapitaliste de la FGTB entre la fin de cette année et le début de l’année 2014. Mais cette fois-ci, en mobilisant plus largement et en y impliquant le plus de délégués et de militants possibles.
Ce débat interne est d’autant plus important qu’il y a un congrès de la FGTB en 2014.
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L’enjeu des élections du 25 mai 2014… et le défi à relever pour la gauche
Cela semble encore loin, mais dès l’automne, tout sera consacré aux élections si redoutées du 25 mai 2014. La bourgeoisie traditionnelle et leurs partis parviendront-ils à nouveau à nous vendre leur politique comme un mal nécessaire ? A moins que la petite bourgeoisie flamande impatiente et ses extrémistes communautaires ne leur mettent des bâtons dans les roues, au risque d’une nouvelle crise politique prolongée ? De leur côté, les dirigeants syndicaux parviendront-ils encore une fois à mobiliser leur base derrière le “moindre mal” ou le fossé existant entre des pans du mouvement ouvrier et les partis traditionnels se manifestera-t-il enfin au Parlement ?
Edito de l’édition de septembre de Lutte Socialiste, par Eric Byl, membre du Bureau Exécutif du PSL
C’est avec satisfaction que la grande bourgeoisie belge peut regarder en arrière et considérer le choix tactique auquel elle a poussé il y a près de deux ans. Un gouvernement dirigé par le PS était en effet l’instrument le plus adéquat pour faire avaler au mouvement ouvrier le programme d’austérité le plus sombre de l’histoire du pays. En deux bonnes années, une demi-législature à peine, le gouvernement Di Rupo a mis en œuvre toute une batterie de réformes jugées nécessaires par la bourgeoisie. Nous allons maintenant travailler plus longtemps, la chasse à ce qu’à droite on qualifie de “profitariat social” (allocataires sociaux, chômeurs, malades chroniques, handicapés, réfugiés politiques et autres immigrés) est passée à la vitesse supérieure, les salaires sont gelés, la flexibilité accrue et la fonction publique étouffée. Pour la bourgeoisie, ce sont de bonnes nouvelles.
Parallèlement, les banques ont été soutenues avec les ressources de la collectivité, les spéculateurs de la dette publique ont eu leur attention provisoirement attirée ailleurs et les entreprises ont été irriguées de subventions et d’allègements fiscaux. De plus, le gouvernement a gracieusement pu ériger une réforme d’Etat et l’unification des statuts ouvrier et employé. Enfin, il a pu respecter avec un certain retard les normes budgétaires imposées par l’Europe. La résistance à la politique menée a fait face à une augmentation de la répression. Pétitions et gentilles “manifestations” doivent soutenir la façade démocratique, mais au- delà, méfiez-vous des Sanctions Administratives Communales (SAC). L’amnistie ou la réduction de peine ne sont que des privilèges pour les grands fraudeurs et autres criminels de haut vol, car là aussi il s’agit d’une société de classe.
Après cinq ans de la plus grande crise du capitalisme depuis la Grande Dépression des années ’30, plus rien n’est garanti. On peut toutefois supposer que le gouvernement va passer en mode électoral. Pour la N-VA, la casse sociale n’est pas assez dure. De Wever & Co vont tout faire pour augmenter la pression y compris, quand ils le peuvent, en utilisant systématiquement la rhétorique de “responsabilisation” des partis traditionnels : tu as des droits, mais aussi pas mal de devoirs. Après les élections, la casse sociale prendra fortement de l’ampleur ; avec la N-VA pour illustrer la force du changement, ou sans elle pour montrer que “le changement” peut s’en passer. La N-VA sera l’enjeu majeur des élections et qu’importe la manière dont cela se jouera, cela annonce de mauvaise nouvelles pour le mouvement ouvrier.
À moins toutefois que le mouvement des travailleurs ou certaines de ses sections ne commencent à infléchir cette tendance en forçant les portes des Parlements avec un ou plusieurs élus indépendants de la bourgeoisie. C’est ce à quoi la régionale de la FGTB Charleroi & Sud- Hainaut et la CNE, la centrale des employés de la CSC, ont ouvertement appelé avec sans aucun doute une large approbation de militants syndicaux de tout le pays. A Liège et Anvers, surtout, le PTB est bien placé pour ce faire. Comme d’innombrables autres militants, le PSL aimerait y contribuer, d’où notre appel pour des listes unitaires sous le nom de PTB-Unité.
Le PSL ne peut pas déterminer ce que pourrait faire le PTB de ses élus, mais nous avons quelques suggestions. Nous ferions de ces élus les porte-paroles de l’ensemble du mouvement, pas seulement de nos propres militants. Nous sommes également d’avis qu’il ne faut pas chercher à n’importe quel prix à formuler des revendications acceptables pour le Parlement, mais répondre aux besoins réels du mouvement, et aussi rester le plus loin possible de petits postes et des coalitions avec les partis de l’austérité. Enfin, nous souhaiterions les encourager à utiliser leur position afin de populariser un véritable programme socialiste démocratique car cela renforcerait le mouvement.
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Lettre ouverte du PSL/LSP pour une union électorale de nos forces en 2014
Le texte ci-dessous est une proposition du Parti Socialiste de Lutte (PSL) destinée à chaque personne désireuse de mener la lutte contre la casse sociale et faisant suite à des discussions internes ainsi qu’à une consultation de nos partenaires de Gauches Communes, de Rood et du Front de Gauche – Charleroi. Nous espérons pouvoir éviter que la gauche ne se présente en ordre dispersé pour les élections du 25 mai 2014. Le résultat de ces élections déterminera à la fois l’ampleur de la casse sociale et la résistance des travailleurs et de leurs familles.
Nous sommes bien conscients de la diversité qui existe au sein de la gauche, de la pertinence des divergences d’opinion historiques, des différences dans l’analyse, la stratégie, la tactique et les programmes de même que nous sommes conscients du rapport de force changeant et que nous ne voulons pas tout simplement écarter. Nous voulons toutefois éviter un scénario ‘‘à la grecque’’ – toutes proportions gardées – où la droite garde la main grâce à la division de la gauche. Nous pensons qu’obtenir un ou plusieurs élus de gauche n’est pas exclu pour 2014. Cela constituerait une lueur positive dans des élections qui seront dominées par une rhétorique de coupes budgétaires drastiques. Ce serait un renforcement significatif pour toute la gauche mais aussi et surtout pour le mouvement des travailleurs. Cependant, même l’obtention d’un seul élu nécessitera encore de considérables efforts. Avec cette proposition, nous voulons, dans le respect mutuel des réalisations de chacun et en tenant compte des rapports de forces entre les diverses composantes de la gauche, unir nos efforts afin de ne pas laisser filer cette opportunité entre nos doigts.
Camarades,
Depuis le début de la crise en 2008, des milliers de familles ont déjà été affectées par la forte augmentation des restructurations, des licenciements et des fermetures d’entreprises. La hausse du chômage et l’insécurité d’emploi sont instrumentalisés par les patrons pour mettre les salaires sous pressions, accroître la flexibilité au travail et saper les contrats et conditions de travail. Mais la fin de la crise n’est pas en vue, loin s’en faut. Même les prévisions les plus optimistes parlent d’encore au moins 5 années de crise.
La formation d’un gouvernement après la plus longue crise politique de l’histoire belge a accéléré ce processus et y a ajouté une dimension supplémentaire. La politique d’austérité est depuis lors devenue une véritable lame de fond antisociale. La chasse aux chômeurs est accrue, les possibilités d’interruption et d’aménagement de carrière sont limitées, l’âge effectif de départ à la retraite est repoussé. Au moment même où la demande de services publics augmente, les dépenses publiques suivent le chemin inverse. Les listes d’attentes ne sont pas éliminées mais au contraire plus nombreuses et plus longues. Les économies budgétaires arrivent de tous les côtés, tant au niveau fédéral avec notamment la sécurité sociale – y compris les soins de santé – qu’au niveau régional et au niveau des autorités locales.
Le transfert néolibéral de moyens des pauvres vers les riches s’accroit
Tous les moyens, des secteurs privés aux autorités publiques, sont utilisés pour maintenir l’économie la tête hors de l’eau. Selon l’infime élite au sommet de la société, cela ne peut se faire que par un transfert d’argent du public vers les ‘‘investisseurs’’ privés et, plus généralement, des pauvres vers les riches. Les banquiers et les spéculateurs reçoivent des milliards. Les entreprises, les plus grandes en premier lieu, profitent de régimes fiscaux qui leur sont très favorables. Les dividendes aux actionnaires restent des plus généreux tandis que les dirigeants d’entreprises perçoivent des sommes gigantesques avec leurs salaires et leurs bonus et que l’argent noir ou gris se réfugie dans des paradis fiscaux exotiques. Cela n’empêche pas le président du SP.a Bruno Tobback d’ouvertement appeler à l’abaissement des coûts salariaux le premier mai.
Cette orientation politique nous est enfoncée dans le crâne à l’aide d’une énorme offensive de propagande de la part des médias dominants, qu’ils soient privés ou publics. On nous inculque un sentiment d’impuissance. Que peut donc bien faire un petit pays comme la Belgique contre une tendance internationale ? Un changement ne serait possible qu’au niveau européen alors que l’Union et ses institutions se trouvent à la tête de la machine européenne de casse sociale. La résistance est présente, en masse même, mais elle reste malheureusement trop souvent symbolique et surtout dispersée. Cela offre l’espace à la politique de diviser pour régner, une pratique habilement exploitée par toutes sortes de formations de droite nationalistes et/ou populistes favorables à une politique antisociale encore plus dure.
Tous les partis traditionnels défendent la pensée unique néolibérale
Le sommet de cette société et ses porte-paroles affirment que la politique d’austérité, la réduction de la dette publique et le démantèlement de la protection sociale sont des nécessités objectives, qu’il s’agit d’une technique, si pas d’une vérité scientifique, incontournable. La politique des institutions européennes et des politiciens de droite ne serait donc plus un choix politique, mais une nécessité afin d’affronter un monde en mutation. Quant à ceux qui ne veulent pas tout abandonner, ils sont dérivés vers le ‘‘moindre mal’’, vers des partis et politiciens ‘‘de gauche’’ qui veulent atteindre les mêmes objectifs, non pas par une confrontation ouverte comme le veulent leurs homologues de la droite officielle, mais cachés derrière l’écran de fumée du dialogue social.
Le gouvernement va probablement chercher à reporter de nouvelles mesures sévères à après les élections de 2014. Le PS fait à nouveau appel à l’Action Commune Socialiste, le SP.a parle de lutte contre la fraude fiscale et de coopératives d’achat, le sommet du CD&V a fait de nouveau place à trois dirigeants de l’ACW, le Mouvement Ouvrier Chrétien flamand, et Ecolo parle d’éco-keynésianisme. Ils espèrent tous ainsi reconquérir une partie de leur électorat. Mais il ne s’agit que de rhétorique électorale. Il n’est même pas certain qu’ils réussissent à maintenir cette orientation jusqu’au jour des élections. La FEB et les autres organisations patronales, la Commission européenne et les politiciens de droite exercent une pression croissante. La fermeture d’une grande entreprise peut toujours venir s’imposer dans l’actualité. De plus, les dossiers en sursis du statut unique, de la loi de financement et du budget 2014 vont devoir être conclus parallèlement.
Il est toutefois certain que la politique d’austérité montera sérieusement d’un cran après la tenue des élections. Avec la N-VA – qui voudra faire sentir la ‘‘force du changement’’ – mais même sans elle pour lui couper l’herbe sous le pied si les trois familles politiques historiques au moins parviennent encore à concocter une majorité. Maintenant déjà, dans certaines régionales et centrales syndicales, les liens entre les syndicats et les partis traditionnels sont mis sous pression. Après les élections, cette pression augmentera encore. Ce n’est pas pour rien qu’a retenti de Charleroi, le 27 avril dernier, un appel pour la construction d’un nouveau relais politique de la part de la régionale de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut et de la centrale des employés de la CSC, la CNE. Le PSL plaide depuis déjà plusieurs années pour la constitution d’un nouveau parti des travailleurs réunissant tous ceux qui veulent lutter contre la politique d’austérité. Nous savons toutefois que le PTB ne rejoint pas cette position, et au vu du poids qui est le sien dans ce débat, nous voulons faire une proposition concrète tenant compte de cette réticence.
Une forte voix politique pour la résistance est nécessaire
L’absence totale d’un débat public concernant une véritable alternative est un important facteur qui sape la résistance à l’austérité. Même de nombreuses victimes de la casse sociale répètent elles-mêmes que nous avons à travailler plus longtemps et que le coût du travail est trop élevé. L’expérience concrète a démontré que les parlements ne sont pas des instruments pour le changement social, que toutes les grandes réalisations du mouvement des travailleurs ont été le résultat de la lutte sociale. Mais des élus peuvent toutefois, malgré nombre de limitations, représenter un important porte-voix pour l’action sociale. Un ou quelques élus capables de faire entendre un autre son de cloche peuvent nourrir l’intérêt pour les idées de gauche, la conscience de classe, servir d’outils pour renforcer la lutte sociale et opposer une société basée sur la solidarité à celle basée sur la concurrence. Le PSL a d’importants désaccords avec le PTB, non seulement concernant des expériences historiques mais également concernant l’analyse de l’actualité, les tactiques requises et le programme qui en découle. Nous connaissons le programme du PTB et serions grandement surpris si l’inverse n’était pas également vrai. Nous pensons pourtant que le PTB est le mieux placé pour partiellement exploiter l’espace existant à gauche. Sans vouloir minimiser des années d’engagement militant et l’implantation dans un certain nombre de quartiers et d’entreprises, la réorientation du PTB vers une plus grande ouverture est un facteur important dans la croissance de ce parti en termes d’adhésions et d’électeurs. Beaucoup de nouveaux membres et d’électeurs veulent encourager et approfondir ce développement tandis que d’autres attendent de voir si cette tendance se poursuit. Ce n’est pas une question de peu d’importance. En politique, il n’y a pas automatiquement de seconde occasion. Laisser passer un moment important peut signifier attendre des années avant qu’une nouvelle occasion ne se présente.
Mais ce qui est vrai pour le PTB, est également vrai pour d’autres formations de gauche. En se serrant les coudes sous un projet commun, elles peuvent aider à surmonter les difficultés vers un premier parlementaire élu sur une liste de gauche. Elles aideraient ainsi non seulement le PTB, mais aussi toute la gauche et le mouvement des travailleurs dans son ensemble. Rater cette occasion ne concernerait pas que le PTB, mais aussi chaque composante de la gauche et du mouvement des travailleurs dans son ensemble. Nous comprenons que le PTB ne veuille pas être le dindon de la farce, ni se lancer dans une aventure et désire préserver son nom. Mais il existe à côté du PTB de nombreux militants organisés ou non qui disposent eux aussi d’une implantation non négligeable. Nous pensons qu’aucune autre formation politique ne peut légitimement prétendre à ce que son nom figure aux côtés de celui du PTB sur une liste. Mais il ne serait pas non plus acceptable que ces formations se voient réduites au simple signe ‘‘+’’.
Par conséquent, nous lançons la proposition suivante : des listes sous le nom ‘‘PTB – Unité’’ ou ‘‘PTB + Unité’’ ou quelque chose de semblable. La liberté pour chaque composante de diffuser son matériel politique en son nom propre et d’expliquer sa participation à ces listes. Une composition des listes de candidats qui permette à chaque composante d’être motivée pour effectuer une campagne dynamique. Des consultations régulières au niveau national et local afin de ne pas se marcher sur les pieds les uns les autres. Nous pensons qu’il s’agit d’une proposition raisonnable qui mérite au moins d’être discutée.
Salutations fraternelles,
Le Bureau Exécutif du PSL/LSP