Your cart is currently empty!
Tag: PSL
-
25 millions d’Européens supplémentaires dans la pauvreté d’ici 2025 ?
Dans son récent rapport ‘‘Le piège de l’austérité’’, Oxfam ne se contente pas d’énumérer les conséquences désastreuses des mesures d’austérité, mais ose revendiquer un changement de modèle économique et sociétal. Un pas en avant radical de la part de l’organisation qui, bien qu’encore limité, n’en illustre pas moins l’impact de l’explosion des mouvements sociaux dans l’évolution des consciences, après des années de politiques antisociales.
Par Romain (Liège)
Augmentations drastiques du taux de chômage (60% en Grèce chez les jeunes, le triple du taux de 2007) ; approfondissement du fossé qui sépare les plus riches des plus pauvres ; coupes claires dans le financement des services publics de base (jusqu’à 40% en moins en Irlande) ; jusqu’à 25 millions d’Européens plongés dans la pauvreté d’ici 2025,… ce ne sont que quelques-unes des données brutes distillées tout au long des 42 pages qui composent le rapport, qui se penche également sur l’effet boule de neige de l’austérité, notamment par la diminution des subsides européens aux pays en voie de développements qui, en conséquence, se mettent eux aussi à appliquer l’austérité.
Une austérité qui touche avant tout les couches les plus pauvres de la population, de par les suppressions d’emplois aussi bien dans le public que dans le privé, les baisses de salaires couplées à l’impossibilité d’en obtenir un meilleur, et des services sociaux de plus en plus chers, tout comme le prix des denrées alimentaires et autres biens de consommation. Les principales victimes de ces politiques sont les femmes ; non seulement elles sont les plus nombreuses à s’occuper des enfants et des personnes invalides, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux baisses d’allocations familiales et d’invalidité, mais elles sont également majoritaires de la fonction publique (60% en France et au Royaume-Uni).
Oxfam propose différentes mesures sur lesquelles il serait trop long de s’étendre ici mais qui toutes sont loin de s’en prendre au fond du problème, ce que l’organisation avoue d’ailleurs en concluant ainsi son rapport : “Nous invitons les États membres de l’UE à défendre un nouveau modèle économique et social qui investit dans l’humain, renforce la démocratie et mène une fiscalité équitable”. Cela rend caduque leurs propres propositions qui, toutes, restent dans le cadre du système capitaliste (taxation plus équitable,…).
Il est illusoire de penser que l’Union Européenne décidera d’elle-même de mener une politique sociale qui remettra l’humain et l’environnement à l’avant plan. Les acquis sociaux ne sont jamais donnés gracieusement, ils sont le fruit des luttes des travailleurs et des jeunes.
De plus, si le capitalisme crée autant de pauvreté et d’inégalités, ce n’est pas car il est mal ajusté ; il en va ainsi de par sa nature-même. Le PSL lutte pour une société où l’économie serait démocratiquement planifiée, pour subvenir aux besoins de chacun, tout en respectant l’environnement. C’est ce que nous appelons le socialisme démocratique. Une société de ce genre ne sera pas établie par la bourgeoisie au pouvoir, mais par le renversement de celle-ci, car il sera impossible de subvenir aux besoins de tous en laissant les leviers économiques, les secteurs clés de l’économie, aux mains des capitalistes avides de profit. Il faudra nationaliser et placer sous le contrôle démocratique de la population des secteurs tels que les banques, la sidérurgie, l’énergie,… Pour gérer démocratiquement ces moyens de production, nous aurons besoin d’organes de démocratie locaux sur tous les lieux de travail, dans chaque quartier, chaque université, chaque école,… liés les uns aux autres par des représentants démocratiquement élus et révocables à tout moment.
Mais dans l’immédiat, ce dont nous avons réellement besoin, c’est d’un mouvement organisé de la classe ouvrière qui renoue avec un syndicalisme de combat – au niveau belge, européen et international – afin d’en finir avec l’origine même de ce cycle de crises et de pauvreté : le capitalisme.
En février 2012, Nico Cué, secrétaire général de la FGTB-métal Wallonie-Bruxelles, proposait pour la Belgique un plan de grèves générales échelonnées de 24h, puis de 48h et de 72h. Si depuis l’appel ne s’est pas réalisé, ce n’est pas pour autant qu’il doit être oublié ! Il en va de même pour la nécessité de construire une grève générale européenne contre la machine d’austérité européenne. Le 14 novembre 2012 a illustré que le potentiel est bien présent pour franchir cette étape : ce jour-là, des millions de travailleurs sont sortis dans la rue pour crier leur colère et leurs revendications, et montrer que ce sont eux qui font tourner l’économie.
C’est cette voie, celle qui montre quelle est la force du nombre, qu’il faut suivre pour que jamais plus des rapports tels que celui d’Oxfam n’aient à exister.
Il faudra aussi clairement poser la question de l’alternative politique et, en Belgique, un pas de géant a été fait avec l’appel de Charleroi lancé par Daniel Piron, secrétaire régional de la FGTB de Charleroi et Sud-Hainaut, qu’il faut absolument soutenir, diffuser et développer jusqu’à sa conclusion logique : que les revendications des travailleurs trouvent aussi leur écho sur la scène politique par la création d’une formation large, par la création d’un nouveau parti des travailleurs qui permettrait à chaque courant en son sein de préserver son identité et ses idées afin de permettre de se former et de décider ensemble de la manière la plus efficace de lutter !
-
Une brochure pour clarifier et pousser en avant l'appel de la FGTB de Charleroi !
Près de 10.000 brochures ont été produites par la FGTB de Charleroi à la mi-septembre et on parle déjà d’une possible réédition. Une version en néerlandais est également disponible et il se discute la possibilité de traduire dans d’autres langues comme par exemple l’italien. Le sujet? Ce fameux appel de la régionale FGTB de Charleroi pour construire une alternative de gauche contre la crise capitaliste.
Par Ben (Charleroi)
Photo ci-contre : Journée du 27 avril 2013 dernier autour de l’appel de la FGTB de Charleroi
L’idée de la brochure est évidemment de clarifier la position de la FGTB carolo, mais ce sera surtout un outil pour la diffuser le plus largement possible en permettant à chaque délégué ou militant syndical – de Charleroi ou d’ailleurs – de mener le débat dans sa délégation et plus largement avec l’ensemble de ses collègues.
[box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]
Comment se procurer la brochure ?
En téléphonant à la FGTB de Charleroi au 071/64.12.62. Ou en nous contactant au 02/345.61.81 ou via mail à info@socialisme.be. Dépêchez-vous, elle partent très vite !
Vous pouvez la trouver ici en format PDF
Comment travailler avec elle ?
En en discutant avec vos collègues, en proposant que la brochure soit discutée en réunion syndicale, en assemblée interprofessionnelle ou en comité exécutif et, par exemple, en invitant un orateur de la FGTB de Charleroi.
[/box]La brochure s’intitule ”8 questions en relation avec l’appel du premier mai 2012 de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut’‘. Lors de sa présentation en assemblée interprofessionnelle, un délégué est monté à la tribune pour dire que le ”8” de la première page lui faisait penser aux affiches de la campagne pour la journée des 8 heures au début du siècle dernier. ”Si on ne fait rien, a-t-il également dit, c’est à ça qu’on va arriver, à un retour en arrière de 100 ans, à la perte de tous les acquis que les travailleurs ont gagné par leur lutte.”
C’est en partant du même constat que Carlo Briscolini, Président de la FGTB de Charleroi-Sud Hainaut, introduit la brochure. ”Nous continuons à payer, depuis 1974, les conséquences de ces crises successives dont nous ne sommes pas responsables. Nous devons réagir de toutes nos forces contre ce système capitaliste qui nous entraîne progressivement, mais sûrement, vers la misère. A Charleroi, nous voulons lutter pour un nouveau projet de société. (…) Rien ne tombe du ciel, rien n’est toujours acquis définitivement et c’est dans le combat syndical que nous avons obtenu nos plus grandes victoires. (…) Pour changer les rapports de force face au patronat et à la droite, nous avons besoin d’une FGTB forte et d’une nouvelles force politique à gauche digne de ce nom.” Et il conclut en disant qu’au ”travers de cette brochure informative et explicative de notre démarche, nous souhaitons lancer un large débat démocratique au sein des structures de la FGTB, mais aussi en dehors avec toutes les forces progressistes qui voudraient nous rejoindre.”
Après la brève introduction de Carlo, la brochure réédite la déclaration de principes de la FGTB afin de rappeler à chaque militant les fondements de la FGTB, dont son premier point: ”Émanation directe des forces laborieuses organisées, la FGTB proclame que l’idéal syndicaliste, visant à la constitution d’une société sans classe et à la disparition du salariat, s’accomplira par une transformation totale de la société.”
Elle continue par un extrait du rapport au Congrès d’orientation politique du 4 mai 2010 où la FGTB a décidé de reconsidérer le lien privilégié qu’elle avait avec le PS et, accessoirement, Ecolo. Suit alors le discours du 1er mai 2012 dans son intégralité, ainsi qu’une motion de l’exécutif du 22 mai 2013. Enfin, les 8 questions/réponses clôturent la brochure.
La première question posée est de savoir si le syndicat peut s’occuper de politique, et la FGTB de Charleroi de répondre ”Oui. Non seulement il le peut, mais il le doit. Notre FGTB défend un projet de société sans classes. (…) Sa réalisation implique l’abolition de ce système et son remplacement par un autre, socialiste et démocratique.”
Face à l’impasse de la stratégie de l’aiguillon sur les partis traditionnels, nous avons besoin d’une nouvelle stratégie politique : ”Nous avons évidemment besoin en premier lieu d’un syndicalisme plus combatif et démocratique. (…) Mais cela ne suffit pas. (…) Pour changer les rapports de forces face au patronat et à la droite, nous avons besoin d’une FGTB forte et d’une force politique nouvelle, anticapitaliste, à gauche du PS et d’Ecolo. Aider à l’émergence et au développement de cette force pour qu’elle devienne la plus large possible, voilà la stratégie politique que nous proposons à la place de celle de l’aiguillon.’‘
Une autre question posée est de savoir si la FGTB veut créer un nouveau parti politique : ”Nous proposons que la FGTB favorise activement l’apparition d’une nouvelle force anticapitaliste sur le champ politique et électoral. Ce n’est pas la même chose. Nous voulons mettre notre poids dans la balance pour rassembler celles et ceux qui aspirent à une alternative anticapitaliste. Nous les mettons devant leurs responsabilités de créer une force aussi fidèle aux intérêts du monde du travail que les forces existantes sont fidèles aux intérêts des patrons.”
Un nouveau relais politique de la FGTB ?
”Non, nous voulons que se forme un nouveau relais politique du monde du travail dans son ensemble. C’est évidemment au sein de notre organisation, la FGTB, que nous menons le débat. Nous ne nous immiscerons pas dans le fonctionnement d’autres organisations syndicales. Mais la FGTB n’est pas la seule à être confrontée à l’impasse de la stratégie politique de l’aiguillon. La CSC est dans la même situation. C’est pourquoi, dans le fond, notre appel à une autre stratégie ne concerne pas que la FGTB. Le fait que la CNE a voulu s’associer à notre démarche est très important. Cela montre que notre stratégie, loin d’être une source de division, peut contribuer au contraire à dépasser certaines divisions historiques du monde du travail.”
Le texte continue sur cette idée, qui s’applique par ailleurs également très bien à la question du travail unitaire des formations de la gauche radicale ; ”Nous devons être conscients de la chance qui s’ouvre ainsi et, sans abandonner notre identité, mais dans le respect des différences, favoriser la convergence autour d’un projet politique commun. Nous devons bien voir que cette possibilité de convergence trouve son origine fondamentale dans l’extrême gravité des menaces qui pèsent sur le monde du travail.”
Petit rappel
Depuis plusieurs décennies de participation ”socialiste” (on parle bien entendu du PS) à différents niveaux de pouvoir, la colère s’est accumulée dans les rangs syndicaux. Entre la réforme de l’enseignement, le plan global, le pacte des générations, le contrôle de la disponibilité des chômeurs, jusqu’aux mesures du budget 2012, il a été chaque fois plus clair que la stratégie du ”moindre mal” menait tout droit dans le mur.
Comme Daniel Piron l’expliquait lors de la conférence de presse de présentation de la brochure, on peut dire qu’entre 2002 et 2010, il était déjà clair que l’action commune ne fonctionnait plus. C’est ce qui explique que lors du Congrès d’orientation politique du 4 mai 2010 ”la FGTB a décidé de reconsidérer le lien privilégié qu’elle avait avec le PS et accessoirement avec Ecolo et d’engager des rapports suivis avec tous les partis démocratiques de gauche.”
Fin 2011, L’arrivée d’un premier ministre PS a coïncidé avec le pire budget d’austérité que la Belgique ait connu depuis longtemps. Cela a mené a la grève générale du 30 janvier 2012 et lors de l’évaluation qui en a été faite en assemblée interprofessionnelle à Charleroi, de nombreux délégués on déclaré que ”Le PS nous a trahi une fois de plus, une fois de trop.”
C’est ce long processus qui va nous amener au discours du 1er mai 2012 de la FGTB Charleroi, discours dans lequel il est clairement dit que la politique du moindre mal ne passe plus et que c’est pourquoi les instances de la FGTB de Charleroi appellent a un rassemblement a gauche du PS et d’Ecolo. Et comme l’a dit Daniel Piron dans cet appel, ”Je sais que cela ne sera pas chose facile, mais si chacun peut faire un pas vers l’autre, PTB, LCR, PSL, PC, gauche chrétienne peut-être, gauche du PS et d’Ecolo s’il en reste, sûrement, nous pourrons certainement, nous l’appelons de toutes nos forces, renouer avec l’espoir du monde du travail.”
Par après, la FGTB de Charleroi n’a pas voulu interférer avec les élections communales et ce n’est donc que début 2013 qu’un comité de soutien à l’appel s’est constitué avec l’ensemble des partis à gauche du PS et d’Ecolo. Les discussions ont conduit à l’organisation d’une grande journée de lutte et de débat le 27 avril 2013 à Charleroi. Près de 400 militants syndicaux et politiques y ont participé et ont émis le souhait que l’initiative montre qu’elle existe avant 2014. Une autre proposition y a été faite, l’écriture d’un programme anticapitaliste pour la FGTB.
Tout cela nous a amené au mois de septembre et a l’édition d’une première brochure expliquant la démarche de la FGTB de Charleroi, qui sera suivie d’une deuxième, base pour un programme anticapitaliste de la FGTB.
L’idée est de refaire une grande journée de débat et de discussion autour de l’appel et du programme anticapitaliste de la FGTB entre la fin de cette année et le début de l’année 2014. Mais cette fois-ci, en mobilisant plus largement et en y impliquant le plus de délégués et de militants possibles.
Ce débat interne est d’autant plus important qu’il y a un congrès de la FGTB en 2014.
-
Meetings des Etudiants de Gauche Actifs : De la révolution chilienne aux mouvements de masse actuels
Pour commencer l’année en beauté, les cercles des Etudiants de Gauche Actifs (EGA), organisation étudiante du PSL, organisent une série de meetings, notamment sur la révolution chilienne. A l’occasion des 40 ans du coup d’Etat qui porta le dictateur Pinochet au pouvoir et qui écrasa dans le sang le mouvement révolutionnaire, il nous semble important de revenir sur ses événements pas seulement pour les commémorer, mais aussi pour voir quelles leçons peuvent être tirées pour les mouvements d’aujourd’hui !
Pablo Nyns, ancien président d’EGA-ULB, sera l’orateur de deux meetings sur ce sujet organisés à Bruxelles et à Liège. Il vient de terminer son mémoire sur les Cordons Industriels au Chili en 1972-1973. Si vous voulez en savoir plus, venir apprendre, débattre et comprendre cette page d’histoire riche en leçons actuelles, n’hésitez pas à venir !
- Bruxelles : Mercredi 18 septembre, 19h, ULB – Solbosch, Bâtiment H 1308 (page facebook).
- Liège : Mardi 24 septembre, 19h, Fédération des Etudiants, 24 place du XX Août, face à l’ULg (page Facebook).
Pour en savoir plus : Il y a 40 ans, l’autre 11 septembre
-
L’enjeu des élections du 25 mai 2014… et le défi à relever pour la gauche
Cela semble encore loin, mais dès l’automne, tout sera consacré aux élections si redoutées du 25 mai 2014. La bourgeoisie traditionnelle et leurs partis parviendront-ils à nouveau à nous vendre leur politique comme un mal nécessaire ? A moins que la petite bourgeoisie flamande impatiente et ses extrémistes communautaires ne leur mettent des bâtons dans les roues, au risque d’une nouvelle crise politique prolongée ? De leur côté, les dirigeants syndicaux parviendront-ils encore une fois à mobiliser leur base derrière le “moindre mal” ou le fossé existant entre des pans du mouvement ouvrier et les partis traditionnels se manifestera-t-il enfin au Parlement ?
Edito de l’édition de septembre de Lutte Socialiste, par Eric Byl, membre du Bureau Exécutif du PSL
C’est avec satisfaction que la grande bourgeoisie belge peut regarder en arrière et considérer le choix tactique auquel elle a poussé il y a près de deux ans. Un gouvernement dirigé par le PS était en effet l’instrument le plus adéquat pour faire avaler au mouvement ouvrier le programme d’austérité le plus sombre de l’histoire du pays. En deux bonnes années, une demi-législature à peine, le gouvernement Di Rupo a mis en œuvre toute une batterie de réformes jugées nécessaires par la bourgeoisie. Nous allons maintenant travailler plus longtemps, la chasse à ce qu’à droite on qualifie de “profitariat social” (allocataires sociaux, chômeurs, malades chroniques, handicapés, réfugiés politiques et autres immigrés) est passée à la vitesse supérieure, les salaires sont gelés, la flexibilité accrue et la fonction publique étouffée. Pour la bourgeoisie, ce sont de bonnes nouvelles.
Parallèlement, les banques ont été soutenues avec les ressources de la collectivité, les spéculateurs de la dette publique ont eu leur attention provisoirement attirée ailleurs et les entreprises ont été irriguées de subventions et d’allègements fiscaux. De plus, le gouvernement a gracieusement pu ériger une réforme d’Etat et l’unification des statuts ouvrier et employé. Enfin, il a pu respecter avec un certain retard les normes budgétaires imposées par l’Europe. La résistance à la politique menée a fait face à une augmentation de la répression. Pétitions et gentilles “manifestations” doivent soutenir la façade démocratique, mais au- delà, méfiez-vous des Sanctions Administratives Communales (SAC). L’amnistie ou la réduction de peine ne sont que des privilèges pour les grands fraudeurs et autres criminels de haut vol, car là aussi il s’agit d’une société de classe.
Après cinq ans de la plus grande crise du capitalisme depuis la Grande Dépression des années ’30, plus rien n’est garanti. On peut toutefois supposer que le gouvernement va passer en mode électoral. Pour la N-VA, la casse sociale n’est pas assez dure. De Wever & Co vont tout faire pour augmenter la pression y compris, quand ils le peuvent, en utilisant systématiquement la rhétorique de “responsabilisation” des partis traditionnels : tu as des droits, mais aussi pas mal de devoirs. Après les élections, la casse sociale prendra fortement de l’ampleur ; avec la N-VA pour illustrer la force du changement, ou sans elle pour montrer que “le changement” peut s’en passer. La N-VA sera l’enjeu majeur des élections et qu’importe la manière dont cela se jouera, cela annonce de mauvaise nouvelles pour le mouvement ouvrier.
À moins toutefois que le mouvement des travailleurs ou certaines de ses sections ne commencent à infléchir cette tendance en forçant les portes des Parlements avec un ou plusieurs élus indépendants de la bourgeoisie. C’est ce à quoi la régionale de la FGTB Charleroi & Sud- Hainaut et la CNE, la centrale des employés de la CSC, ont ouvertement appelé avec sans aucun doute une large approbation de militants syndicaux de tout le pays. A Liège et Anvers, surtout, le PTB est bien placé pour ce faire. Comme d’innombrables autres militants, le PSL aimerait y contribuer, d’où notre appel pour des listes unitaires sous le nom de PTB-Unité.
Le PSL ne peut pas déterminer ce que pourrait faire le PTB de ses élus, mais nous avons quelques suggestions. Nous ferions de ces élus les porte-paroles de l’ensemble du mouvement, pas seulement de nos propres militants. Nous sommes également d’avis qu’il ne faut pas chercher à n’importe quel prix à formuler des revendications acceptables pour le Parlement, mais répondre aux besoins réels du mouvement, et aussi rester le plus loin possible de petits postes et des coalitions avec les partis de l’austérité. Enfin, nous souhaiterions les encourager à utiliser leur position afin de populariser un véritable programme socialiste démocratique car cela renforcerait le mouvement.
-
Action contre l'intervention impérialiste en Syrie : le camp pro-Assad rend impossible le développement d'un large mouvement anti-guerre!
Ce dimanche, une manifestation a eu lieu à l’initiative d’Intal devant l’ambassade américaine afin de s’opposer à la menace d’une intervention militaire en Syrie. Le PSL défend le droit à l’autodétermination des peuples et s’oppose au déclenchement d’une intervention militaire qui n’a pour but que de remplacer un dictateur par un autre, sans toucher au fond de l’oppression capitaliste.
Par Julien (Bruxelles)
- Syrie : Obama bat le tambour de guerre
Depuis le début des mouvements révolutionnaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, le PSL s’est systématiquement placé du côté des pauvres et des travailleurs. Nous ne défendons pas les dictateurs comme Bassar Al-Assad en nous berçant d’illusions sur le fait qu’il constituerait un quelconque bouclier face à l’Islam politique fondamentaliste. Ni Assad, ni la direction des différents groupes rebelles ne se situent du côté des travailleurs et des pauvres. Les masses ont besoin d’un outil de classe indépendant pour renverser le régime et pour décider démocratiquement de leur avenir, tout en réunissant dans la lutte les travailleurs et les pauvres des diverses ethnies et religions. Les mouvements de masses en Tunisie et en Egypte ont montré que les masses sont capables de renverser des régimes à coups de grèves générales, de comités de quartiers, d’occupations,… ce qui doit servir d’exemple pour la Syrie. Ces mouvements ont montré que, dans la région, les masses sont prêtes pour une révolution et n’ont pas besoin de s’en remettre à une élite nationale pour rompre avec l’impérialisme et les sectes religieuses. Mais ils illustrent aussi que la révolution peut dégénérer faute de clarté quant à la nécessité de mettre fin aux causes de l’oppression et en cherchant à nouer des alliances avec des forces opposées aux intérêts de la classe ouvrière.
Il est donc nécessaire de prendre ses distances, tant envers le régime d’Assad qu’envers les rebelles soutenus par l’Arabie-Saoudite, le Qatar et l’impérialisme occidental. Nous déplorons que l’appel d’Intal n’ait pas adopté cette approche en se limitant à manifester contre l’impérialisme. Cela a d’une part permis d’isoler la manifestation vis-à-vis des Tunisiens et Egyptiens, mais aussi vis-à-vis de jeunes et de travailleurs syriens qui s’opposent aux divers dictateurs de la région. D’autre part, cela a attirer des Syriens pro-Assad. Ces derniers n’ont pas hésité à, dans un premier temps, intimider nos membres qui vendaient notre journal (en Syrie, grâce à la dictature, les pro-Assad ne connaissent pas le problème d’être critiqués dans la presse) pour ensuite s’en prendre physiquement à un groupe d’Iraniens qui avait brandi des pancartes contre l’impérialisme et contre le dictateur Assad. Plusieurs manifestants se sont interposés pour les protéger – dont des membres et sympathisant du PSL, des JOC et d’Anonymous – mais la police est venue en aide aux agresseurs pro-Assad en nous repoussant en dehors de la manifestation, en arrêtant deux manifestants et en traitant les opposants à Assad (JOC, PSL, quelques Anonymous et Iraniens de gauche) comme des violents.
Le PSL n’est pas non plus en accord avec la position de la LCR, qui n’est pas claire dans sa critique sur les rebelles et leur armement par l’impérialisme. D’un autre côté, elle s’exprime clairement contre une intervention militaire directe. Sur base de ce dernier point, nous ne comprenons pas pourquoi les organisateurs lui ont demandé de quitter la manifestation. Un mouvement anti-guerre ne peut se développer que sur base de l’espace laissé au débat et à la discussion, et non pas en cédant à la pression pour adopter une position unilatérale sous l’intimidation, pro-Assad dans ce cas-ci.
La communauté kurde a déjà manifesté à Bruxelles, avec 350 personnes, contre les attaques d’Al-Qaïda dans la région kurde de Syrie et contre l’intervention militaire, tout en s’opposant également au dictateur. Le caractère de la manifestation de ce dimanche a assuré leur absence.
Que se passera-t-il si les pro-Assad continuent à attaquer physiquement toute personne opposée au régime? Nous pensons que se limiter à l’anti-impérialisme n’est pas suffisant pour construire un mouvement anti-guerre large. Il est nécessaire de défendre une réelle alternative, une alternative socialiste, dans l’intérêt des pauvres et des travailleurs de la région!
-
A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
[box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]
A noter dans votre agenda
- Du 11 au 13 septembre. Bruxelles. Chili 1973-2013…de la répression de trois générations.
- Mercredi 25 septembre. Liège. Débat sur le traité budgétaire européen. 19h, ULG, salle Wilmotte, place du XX Août à Liège
[/box]
La Section du PSL de Charleroi, une nécessité politique prend forme !
Construire une section dans l’une des deux principales villes ouvrières wallonnes est à la fois un vieux rêve qui prend forme et une nécessité politique pour le district ”Hainaut-Namur” du PSL. Nous ne devons sûrement pas convaincre les camarades de l’importance de Charleroi pour un parti révolutionnaire comme le nôtre. Les nombreuses grèves et manifestations dans la région témoignent de la légendaire combativité carolo. Et, dernièrement, l’appel de la FGTB de Charleroi titré ”Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste” ainsi que la journée de discussion du 27 avril (qui a rassemblé près de 400 personnes) montrent encore une fois l’importance de cette ville pour la gauche véritable et donc également pour nous, le PSL.
Voici maintenant un peu plus d’un an que nous avons deux membres qui ont commencé le travail sur Charleroi de manière irrégulière, mais sérieuse. Mais c’est lors de ce dernier trimestre que la construction du PSL à Charleroi a été formellement lancée. L’inauguration de notre local le dimanche 30 juin a d’ailleurs marqué ce véritable tournant pour la construction du PSL sur Charleroi. On a pu compter sur la présence de 50 personnes dans une ambiance festive, ce qui nous a permis de récolter environ 350 euros de fonds de lutte pour financer nos campagnes politiques dans la prochaine période.
C’est avec une série de dimanches de formation intitulé ”Marx avait raison” que nous avons d’ailleurs commencé le travail durant l’été, avec notamment un dimanche consacré à la situation en Tunisie où nous avons pu compter sur une quarantaine de participants, suivi d’un dimanche sur l’histoire du trotskisme en Belgique et l’histoire du Comité pour une Internationale Ouvrière et d’un autre sur l’analyse marxiste de l’économie. Nous avons à chaque fois pu compter sur une vingtaine de personnes. Un dernier dimanche consacré au thème ”Qu’est ce que le fascisme ? Comment le combattre ?” a clôturé les mois d’été tout en préparant la rentrée des Etudiants de Gauche Actifs, qui sera fortement axée sur le thème de l’antiracisme avant de mettre en avant la question des Sanctions Administratives Communales en vue de la manifestation du 26 octobre.
Cet été aura été riche en interventions dans les festivals de la région également. Nous y avons récolté de l’argent pour nos campagnes mais, surtout, nous sommes entrés en contact avec quelques jeunes qui semblent intéressés par la construction du PSL et d’EGA. C’est avec une équipe renforcée en terme de formation politique, soutenue par des sympathisants et une périphérie bienveillante à notre égard, ainsi qu’avec de potentiels nouveaux membres que cette rentrée politique a commencé.
La priorité ira à la construction dans la jeunesse et à la tentative de constituer un petit groupe EGA sur Charleroi. Mais cela ne nous empêchera pas d’être présents dans les mouvements syndicaux qui vont certainement prendre place dans la période à venir, ainsi que dans la lutte contre les mesures antisociale de Paul Magnette et de sa clique au conseil communal, comme par exemple sa tentative d’imposer un nouveau règlement sur la mendicité à Charleroi.
Si tu est de Charleroi (ou d’ailleurs;) et que toi aussi tu pense que seul la lutte collective pour le socialisme réglera la majorité des problèmes économiques et sociaux auxquels nous sommes confronté, n’attends plus et viens nous aider à construire le parti marxiste révolutionnaire qu’est le PSL !
Rentrée politique à Liège
Ces derniers jours ont été chargés pour nos camarades de Liège ! Le week-end dernier, le PSL était présent à “Retrouvailles”, un événement organisé depuis longtemps maintenant dans le Parc de la Boverie et qui réunit plusieurs centaines d’associations culturelles, de clubs de sport, de groupes politiques,… Nous y avons vendu près de 150 exemplaires de notre journal, Lutte Socialiste, et réalisé deux abonnements. Ensuite, le jeudi, un petit meeting avait été organisé pour discuter de la situation de révolution et de contre-révolution au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, principalement autour des cas plus spécifiques de la Tunisie, de l’Egypte et de la Syrie. 17 personnes étaient présentes pour ce petit événement qui, avec le barbecue organisé ce samedi, a marqué notre rentrée politique. Une vingtaine de personnes ont participé à cette dernière soirée, qui nous a également permis de récolter du fonds de lutte pour financer nos campagnes politiques.
-
Traité budgétaire européen : Attention, conquêtes sociales en danger !
Pour un débat public avant le vote du Parlement wallon
Il s’agit sans doute du vote le plus important de cette législature et pourtant personne n’en parle. En Belgique, le ”Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance” (TSCG), également appelé ”Traité budgétaire européen”, a été validé par les Parlements au niveau fédéral ainsi qu’en Flandre. Il sera très prochainement à l’agenda du Parlement wallon. Un ”NON” des parlementaires wallons suffirrait à stopper ce texte.
Plateforme liégeoise contre le TSCG
AUSTÉRITÉ IMPOSÉE
Alors que les États subissent déjà de plein fouet les conséquences de la crise bancaire de 2008 et se sont vus obligés de s’endetter afin de renflouer les banques déficitaires, l’objectif de ce traité est d’inscrire encore plus avant l’austérité dans les législations nationales.
Il contient ainsi une «règle d’or» qui impose que les déficits budgétaires n’excèdent pas 0,5% du PIB (au lieu des 3% prévus actuellement). Aucun État membre ne pourra atteindre cet objectif même en sabrant à tous les niveaux dans ses budgets. En Grèce, où après plus de 10 plans d’austérité la population est à genoux, on voit pourtant que cette logique est un cuisant échec puisque la dette ne cesse d’augmenter.
DÉMOCRATIE CONFISQUÉE
Complété du mécanisme européen de stabilité (MES), le TSCG créerait en outre un instrument juridique retirant aux Parlements nationaux le droit de déterminer eux-mêmes leurs choix et orientations budgétaires. Ces choix dépendraient alors des institutions peu démocratiques que sont la Commission européenne et le Conseil européen.
Le Traité conférerait également aux institutions de l’Union européenne le pouvoir de sanctionner automatiquement les États membres qui tarderaient à renforcer les politiques antisociales déjà en cours: blocage des salaires, privatisations, réductions des dépenses publiques, suppression des conventions collectives nationales, recul de l’âge de la pension, …
NOUS VOULONS UN DÉBAT PUBLIC AVEC LES ÉLUS !
S’ils prennent la mesure des régressions sociales et du recul démocratique qu’implique ce traité, les élus progressistes du Parlement wallon peuvent encore le bloquer en votant ‘‘NON’’ ! L’objet de notre plateforme est d’informer sur les enjeux et les dangers du TSCG et de réclamer un débat public avec nos élus AVANT qu’ils soient amenés à se prononcer sur ce texte.
Venez vous informer et débattre avec nous LE MERCREDI 25 SEPTEMBRE À 19H À LA SALLE WILMOTTE À L’ULG, PLACE DU XX AOÛT À LIÈGE
Premiers signataires de la plate-forme liégeoise contre le TSCG :
- Daniel Cornesse (CSC),
- Dimitri Coutiez (section de Liège du PS),
- Pierre Eyben (VEGA),
- Gilbert Lieben (Secrétaire général de la CGSP wallonne),
- Simon Hupkens (PSL),
- Sylviane Mergelsberg (RR),
- Christine Pagnoulle (ATTAC)
REJOIGNEZ LA PLATE-FORME !
WWW.STOP-TSCG.BE – CONTACT@STOP-TSCG.BE
-
Bruxelles : Chile 1973-2013…de la répression de trois générations
Du 11 au 13 septembre 2013, Curro Hall, 7 rue Ropsy Chaudron, 1070 Anderlecht
Les sections bruxelloises du PSL/LSP co-organisent avec le Parti Humaniste et Fewla un évènement culturel à l’occasion des commémorations des 40 ans du coup d’Etat au Chili. Cependant, il ne s’agit pas simplement de se remémorer une énième fois le putsch et les atrocités commises sous la dictature en oubliant la répression à laquelle est soumise la population depuis le retour à la ”démocratie”. Il s’agit de se rappeler le passé pour agir sur le présent. Une conférence-débat ouvrira l’évènement, où il sera question de l’expérience que fut la période de l’Unité Populaire, des élections présidentielles chiliennes qui prendront place en novembre et enfin des luttes actuelles menées au Chili (étudiants, Mapuche, pêcheurs,…).
Fewla Lutte Mapuche
- Evénement facebook
40 ans après le coup d’état au Chili, Fewla (un comité de soutien actif à la lutte du peuple Mapuche) organise une exposition photo du 11 au 13 septembre.
Le 11 septembre, l’exposition s’ouvrira officiellement par une conférence débat avec Pablo Nyns (PSL). L’ouverture des portes se fera à 19h et la conférence/débat commencera à 19h30.
Le 12 septembre, l’exposition sera ouverte entre 12h et 17h.
Le 13 septembre, l’exposition sera ouverte à partir de 12h et se prolongera par une soirée culturelle. La soirée commencera par des musiques autour d’une mémoire obstinée des peuples, le peuple chilien, le peuple Mapuche, les peuples du monde. La musique décrira la lutte menée pour se libérer et créer une société dont l’objectif est la satisfaction pleine de tous les besoins nécessaires au bonheur. Le parcours se poursuivra par une visite de l’exposition photo et la découverte de fresques réalisées par des participants de différentes manifestations. En réponse à celles-ci, le public sera invité à créer une nouvelle fresque avec la participation d’artistes peintres dont Caliban Ramirez. Une petite restauration est prévue (empanadas), ainsi qu’un bar à prix démocratique.
-
Ecole d'été du CIO : Construire des partis révolutionnaires pour un réel changement, pour le socialisme démocratique
Toute une semaine durant, sous la chaleur de juillet, près de 400 marxistes issus de 33 pays se sont réunis pour livrer des analyses et rapports de la situation en Afrique du Sud, au Brésil, aux Etats-Unis, en Grèce, en Tunisie,… afin de mieux appréhender l’image complexe d’un monde entré dans une période de révolution et de contre-révolution. La faillite du capitalisme a conduit, dans certains pays, à des mouvements de masse parmi les plus grands de l’Histoire. Le fait est cependant que cela ne s’est pas accompagné d’un retour des idées socialistes à la même échelle.
Par Els Deschoemacker
Dire que le mouvement des travailleurs, au niveau mondial, n’était pas préparé à faire face à la crise la plus profonde du système capitalisme depuis les années ‘30 est un euphémisme. Après la chute du stalinisme et suite à deux décennies de pensée unique néolibérale, l’audience pour les analyses et les idées basées sur le marxisme a été considérablement réduite. La lutte pour une société socialiste démocratique a été largement considérée comme étant devenue inadéquate au monde moderne et rejetée par les partis de gauche et les syndicats, qui se sont concentrés sur ce qui était réalisable au sein du capitalisme.
Cela a laissé des traces. La crise a donné lieu à des mouvements de masse d’une échelle sans précédent et à une atmosphère anticapitaliste généralisée, sans que cela n’ait été accompagné d’une perspective claire quant à l’alternative à opposer au système actuel et à la force indépendante de la classe des travailleurs. Cela a entraîné beaucoup de confusion, de paralysie et de défaites, qui peuvent temporairement faire reculer le processus révolutionnaire.
En Egypte, par exemple, le mouvement de masse connaît actuellement une phase très importante, mais dramatique. L’absence de toute réponse indépendante du mouvement des travailleurs dans l’opposition à Morsi a ouvert la voie au coup d’Etat militaire, dont l’objectif essentiel et de faire dévier la révolution. Le processus est actuellement en grand danger, avec le risque de le voir dévier dans une violence sectaire.
En Grèce, en dépit des nombreuses grèves générales et de la grande volonté de lutter, le désarroi est profond face à l’application ininterrompue des diktats du marché. Dans d’autres pays la profonde colère qui émerge dans la société a donné lieu à un soutien à diverses forces populistes ou à un sentiment antiparti.
Toutes ces évolutions constituent une école importe pour les masses, inévitable face au recul idéologique de ces dernières décennies. Ces mouvements donnent toutefois un aperçu de l’immense potentiel de la force qui est celle de la classe ouvrière, mais illustrent que, seules, les protestations de masse ont leurs limites.
Mais la conscience des masses peut effectuer de grands bonds en avant, comme on peut le constater avec l’ouverture grandissante pour les idées socialistes aux USA, sans que la classe des travailleurs n’y soit encore largement entrée en mouvement.
En Afrique du Sud, le massacre de Marikana, l’an dernier (34 grévistes avaient été abattus par la police) a conduit à une nette rupture entre le mouvement ouvrier et le parti au pouvoir, l’ANC. Le développement rapide d’un nouveau parti large de gauche (le WASP), sous la direction de notre section dans le pays, montre quel écho peut recevoir l’appel pour la construction de nouveaux partis de masse pour les travailleurs. Les sentiments antipartis peuvent rapidement disparaître, pour autant qu’une alternative combative soit présente, un parti de lutte dont les mots et les actes prennent la défense des travailleurs et de leurs familles.
En Grèce, l’austérité n’est pas rejetée, elle est vomie. Tous les sondages mettent en avant une majorité en faveur de mesures socialistes comme le refus de rembourser la dette ou la nationalisation des banques et des autres secteurs-clés de l’économie. Faut-il rester à l’intérieur de l’UE à tout prix ? La réponse est un NON massif. Faut-il une grève générale à durée indéterminée ? La réponse est un OUI écrasant !
Ces exemples illustrent qu’une conscience révolutionnaire peut se développer et qu’un grand potentiel révolutionnaire est présent dans la situation objective actuelle. Le principal obstacle auquel nous faisons face est l’absence d’une direction largement reconnue s’appuyant sur ce potentiel pour le concrétiser en un mouvement pour un changement de société. En Grèce toujours, le principal parti de la gauche radicale, Syriza, semble évoluer dans la direction opposée.
Ce type d’erreur peut temporairement ralentir le développement d’une conscience socialiste, ou conduire à des pertes importantes, mais ne détruira en aucun cas le potentiel révolutionnaire – tout au plus ces erreurs rendent le processus révolutionnaire plus lent. Nous avons face à nous une véritable lutte contre la montre pour construire des partis révolutionnaires capables de généraliser l’expérience de la lutte de classe et de proposer une stratégie pour une transformation socialiste de la société. Participez-y vous aussi et rejoignez le PSL !