Tag: Portugal

  • ‘‘Libérez nos camarades ! Libérez Paul Murphy !’’

    Action de protestation réussie devant l’ambassade israélienne à Bruxelles pour la libération de Paul Murphy

    Aujourd’hui, quelque 40 membres et sympathisants du groupe d’eurodéputés GUE (Gauche Unitaire Européenne) et du PSL se sont réunis devant l’ambassade israélienne afin d’exiger la libération immédiate et inconditionnelle de Paul Murphy, eurodéputé du Socialist Party irlandais, notre parti-frère, et des autres militants de la Flotille de la Liberté vers Gaza.

    Par Jeroen Demuynck, collaborateur de Paul Murphy au Parlement européen

    Les militants ont scandé des slogans et ont pu écouter les discours des eurodéputés Nikolaos Chountis (SYRIZA, Grèce), Marie-Christine Vergiat (Front de Gauche, France), Georgios Tousas (KKE, Parti Communiste de Grèce), João Ferreira (Parti Communiste du Portugal) et Ilda Figueiredo (également du PCP). Plusieurs eurodéputés ont précisé qu’il s’agissait de la première fois qu’un député européen était détenu dans les geôles israéliennes. Une bonne délégation de visiteurs du Bloc de Gauche portugais était aussi présente. Plusieurs actions de solidarité ont déjà été organisées en Irlande et en Israël, entre autres.

    Les participants à l’action ont demandé qu’une délégation soit reçue à l’ambassade pour y remettre une lettre de protestation à l’ambassadeur, mais le refus a été catégorique. Selon la police, il n’y avait ‘‘personne dans toute l’ambassade’’. Ce mépris souligne une fois de plus, si besoin était encore, que l’Etat israélien ne se sent nullement lié à n’importe quel type de convention internationale concernant sa politique envers les Palestiniens de Gaza.

    La lettre de protestation a été remise à la police, qui fera suivre, et les participants ont ensuite décidé d’interpeler le représentant permanent d’Israël auprès de l’Union Européenne au sujet de ce refus de l’ambassade.

    Lors de l’action, nous avons appris par un coup de téléphone de Joe Higgins (député du Socialist Party et de l’United Left Alliance au Parlement irlandais) que l’ambassade d’Irlande en Israël avait reçu confirmation de l’expulsion de sept des militants emprisonnés, pour demain. Toutefois, aucune précision n’existe sur l’identité de ces personnes. Bien entendu, nous n’allons pas arrêter la lutte ! Tous les militants doivent être libérés, de façon immédiate et inconditionnelle! Nous appelons donc chacun à maintenir la pression et à continuer d’envoyer des lettres de protestation.

  • Une bonne contribution aux discussions sur un nouveau projet de gauche

    Depuis fin septembre, le nouveau livre d’Erik De Bruyn est disponible dans les librairies flamandes. De Bruyn s’est fait connaître avec sa candidature à la présidence du SP.a, le parti social-démocrate flamand, en 2007, où il avait obtenu 33% des votes contre Caroline Gennez. Quatre ans plus tard, De Bruyn continue, avec ‘Rood’, en dehors de la social-démocratie. Son nouveau livre est une bonne occasion de mener le débat concernant le projet de gauche qu’il nous faut. Même si ce livre n’existe qu’en néerlandais, nous pensons qu’il est utile de publier notre critique dans les deux langues, car il s’agit d’une contribution au débat entourant l’ouvrage.

    Par Bart Vandersteene, membre de la direction de Rood

    Ce livre donne un aperçu du fonctionnement interne du SP.a et des possibilités très limitées pour construire une opposition de gauche au sein de la social-démocratie. Malgré son bon résultat en 2007, les portes étaient fermées pour De Bruyn au bureau du parti (au niveau national ou régional) de même que pour une place éligible aux élections.

    En avril de cette année, SP.a-Rood a décidé de quitter le parti. ‘‘Juste au moment où l’opinion publique se lance contre l’establishment, le parti ne réussit pas à capter l’esprit et se trouve de l’autre côté des barricades’’ (p.75). Nous pensons que cette méfiance et cette aversion contre l’élite datent de plus longtemps déjà et qu’elles se sont longtemps orientées contre le SP.a, un parti qui a participé au pouvoir (à différents niveaux) depuis 1988 et qui, au fur-et-à-mesure des années, cache de moins en moins qu’il défend une variation de la même politique néolibérale en faveur des riches et puissants. Cela a conduit depuis longtemps à l’existence d’un vide politique à gauche.

    La décision de quitter le SP.a a eu un bon impact sur le contenu du livre. De Bruyn est plus clair dans ses analyses du capitalisme et au sujet de la nécessité d’une alternative socialiste. Les mouvements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ont aussi eu un effet contagieux sur Erik. Cependant, nous sommes en désaccord avec certaines de ses conclusions. Il va trop loin dans le rejet des formes organisées de la politique par les jeunes espagnols. L’aversion légitime contre les partis traditionnels ne met pas de côté la nécessité d’un parti démocratique des travailleurs et des jeunes.

    ‘‘La démocratie et la participation doivent être des réflexes de chacun à chaque niveau. La démocratie et la participation sont beaucoup trop importants pour les externaliser à de soi-disant experts qui en font leur profession (…) L’avenir appartient aux réseaux, aux structures participatives.’’ (p. 197) Les réseaux sont utiles, mais pour un engagement à plus long terme, approfondi et démocratique avec des procédures de décision et des structures, il nous faut autre chose. L’absence de parti large de la classe ouvrière ne signifie pas qu’il y a ‘‘une ère post-parti politique’’.

    Erik De Bruyn a des doutes concernant l’appel ‘pour un nouveau parti des travailleurs’, un appel soutenu par le PSL depuis les années 1990. ‘‘Les solutions socialistes sont rejetées par l’opinion publique comme étant irréalistes (…) L’affaire ne peut pas être résolue simplement par la création d’un nouveau parti des travailleurs. La gauche doit s’orienter envers des couches plus larges, sans tomber dans un discours du centre. La crise touche les travailleurs, mais aussi les cadres, les indépendants et les petits entrepreneurs.’’ (p. 93) La gauche doit ‘‘aller plus loin que le concept dépassé du ‘nouveau parti des travailleurs’. D’un côté l’élément d’un parti des travailleurs doit être mis en avant, mais de l’autre côté il doit être beaucoup plus audacieux que ça.’’ (p. 189)

    La crise capitaliste frappe partout et toutes les couches de la société. Les cadres et les petits indépendants reçoivent aussi quelques gifles. Certains cadres sont mis de côté, comme tous les travailleurs. Des petits entrepreneurs ne tiennent pas le coup dans la compétition avec les grandes chaînes et les multinationales. Ils sont aussi menacés par les parasites tels que les banques et Electrabel. La seule façon d’y échapper, c’est de suivre la seule classe dans la société qui peut édifier une autre organisation sociale. C’est la classe ouvrière. Bien sûr, un ‘parti des travailleurs’ sera ouvert à d’autres couches, mais dans sa composition et son programme – dans son caractère – il doit être un ‘parti des travailleurs’, avoir un caractère et des méthodes ouvrières.

    Il y a clairement un nombre de sujet sur lequel nous avons des désaccords avec Erik. Il limite ses revendications à ce qui est possible dans le cadre du capitalisme. Nous pensons que cela conduit à des dangers. Cela explique probablement pourquoi Erik continue à répandre des illusions dans le socialisme ‘réinventé’ en Amérique-Latine. Malgré des réformes positives au Venezuela et en Bolivie, Chavez et Morales refusent surtout de rompre fondamentalement avec la logique capitaliste. Cela conduit à une impatience et à une frustration croissantes parmi les masses, de même que la menace de la contre-révolution. Une réponse socialiste part des besoins concrets et essaie de les lier en revendications et slogans concrets avec la nécessité d’un changement fondamental de société. Le manque d’un tel programme est néfaste pour les nouveaux partis de gauche dans des pays dans l’œil du cyclone, comme pour le Bloc de Gauche au Portugal.

    Dans sa critique des dictatures staliniennes, Erik écrit que la chute des ces régimes est due à ‘‘l’absence de deux facteurs : la démocratie et le marché.’’ L’élément important du ‘socialisme dans un pays’ est oublié dans le texte. Ce qu’Erik veut dire avec ‘absence de marché’ est un mystère pour nous. Que tous les secteurs clés deviennent tout de suite gratuits et soient donc en dehors de la sphère d’échange économique, comme l’enseignement et les soins de santé, nous semble évident. Est-ce qu’Erik trouve que l’Union Soviétique est allée trop loin? Lorsque nous parlons du ‘marché’, il ne s’agit en général pas de l’organisation de la consommation (comme avec le marché du dimanche matin) mais de la production (le ‘libre marché’). Avec l’économie planifiée nous n’entendons pas l’expropriation des petits commerçants, mais bien des secteurs clés de l’économie. Est-ce que ces secteurs doivent être gérés par un régime public ou laissés au ‘libre marché’ pour que les capitalistes puissent prendre les meilleurs morceaux et les profits ? Est-ce qu’Erik trouve que le marché aurait dû jouer un rôle plus important ?

    Les propositions du livre pour des réformes d’Etat nous semblent faibles, sans toucher aux intérêts de l’élite économique et politique actuelle. L’approche sur la société multiculturelle et le port du voile reste également un point de discussion et de désaccord.

    Malgré ces critiques, nous trouvons dans ce livre une impulsion importante à la discussion sur la construction d’un nouveau projet de gauche. Nous recommandons le livre et voulons utiliser cette occasion pour mettre en avant nos différences de manière ouverte et honnête. Le fait que Rood veut constituer un mouvement large et ouvert avec en son sein diverses organisations et positions politiques est enrichissant.

    Enfin, encore un avertissement vis-à-vis d’une confiance trop exagérée dans les nouveaux médias. Erik propose une ‘‘plate-forme participative sur l’internet’’ pour ‘‘utiliser la connaissance et l’expertise collective des gens, comme précurseur d’une société socialiste radicalement démocratique et autogérée’’ (p. 191). Nous pensons que les outils de communications offrent de grandes opportunités, mais ils ne peuvent pas remplacer une réelle participation dans les discussions et les réunions. Une participation politique à l’ordinateur semble accessible, mais c’est beaucoup moins contraignant, plus volatile et il y manque un élément important : la dynamique démocratique de groupe.


    ‘La rédaction de Lutte Socialiste vend le livre ‘De terugkeer van de dwarsliggers’ à 14 euros (et 3,5 euros d’expédition). Dans les librairies, le livre est vendu à 17,5 euros. Commandez ce livre en versant sur le n° de compte de Socialist Press 001-3907596-27 avec ‘De Bruyn’ en mention.

  • En Bref…

    Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations, vidéos ou petites nouvelles particulièrement frappantes.


    Pas touche à mes profits !

    "Si l’Etat belge devait revoir ses engagements, cela conduirait également GDF Suez à revoir globalement ses politiques d’investissements, d’emploi, de formation et de mécénat en Belgique." C’est ce qu’a déclaré Gérard Mestrallet, big boss de GDF Suez, dont Electrabel est la filiale, contre toute menace d’augmenter les prélèvements sur les profits d’Electrabel. Cette phrase arrive aussi au moment où sont dévoilés les pratiques tarifaires d’Electrabel pour la SNCB (10 millions d’euros de payé en trop !). Décidément, un secteur aussi important que celui de l’énergie ne devrait pas être laissé dans les mains du privés…


    Des efforts qui vont dans le bon sens…

    Cette semaine, le ‘‘capitaine d’industrie’’ (ne devrait-on pas dire pirate ?) français Arnaud Lagardère était à Bruxelles, et a livré une interview au Soir (édition du 18/10/11). Il y a été question d’amour (beaucoup) et de la crise (un peu). Mais c’est sur ce point que le requin de la presse a le plus ouvert son cœur… ‘‘Nous avons vécu plusieurs crises, et il y en aura d’autres. C’est malheureusement les cycles du capitalisme. Celle-ci est sév ère dans son intensité et sa durée. Et elle implique tous les acteurs de l’économie : les Etats, les banques, les consommateurs,… (…) On ne voit pas encore la fin de ce marasme. Mais il y a des solutions : la patience, le temps, les efforts réalisés par les gouvernements européens qui vont tous, je trouve, dans le bon sens.’’ Dans le bon sens ? Ce type est a reçu en 2009 un salaire de 2,3 millions d’euros (ce qui n’en fait que le 39e patron le mieux payé de France…) et dispose d’une fortune estimée à 343 millions d’euros (la 113e de France). Alors quand on s’attaque aux pensions, aux services publics, aux salaires des travailleurs, cela ne le touche pas trop et ‘‘cela va dans le bon sens’’.


    Time for change

    C’est l’ancien président français Valéry Giscard D’Estaing qui le dit : ‘‘Quand une montre ne donne plus l’heure exacte, il ne faut pas changer les aiguilles, mais le mécanise. C’est pareil pour les banques.’’ C’est surtout pareil pour le système…


    Les riches cherchent à éviter de payer l’impôt

    L’austérité se prépare à frapper la majorité de la population, et on essayera de la faire passer en disant que ‘‘tout le monde paye’’. Mais pour les super-riches, les mesures seront toutes symboliques. Alors que des super-riches du style d’Etienne Davignon font les gros titres de la presse en demander à payer plus d’impôts, les autres, en catimini, sont à la recherche de la moindre échappatoire pour échapper aux taxes. Le quotidient De Tijd a donné la parole à un avocat spécialisé qui explique : ‘‘Nombre de nos clients demandent quelles possibilités existent pour échapper aux impôts’’. Une des options est de déménager à l’étranger, en Suisse par exemple. Il semblerait que certains Belges l’envisageraient sérieusement.


    28.000 Belges n’arrivent plus à rembourser leur hypothèque

    28.000 personnes n’arrivent plus à rembourser leur crédit hypothécaire dans notre pays en conséquence de la crise financière (au moins trois mois de retard sur leur remboursement), selon les données sorties aujourd’hui dans la Gazet van Antwerpen. En 2008, il y avait 24.000 cas similaires, soit 16 % de moins.


    Cartoon sur la crise économique

    Le cartoon suivant circule pas mal sur Facebook, et peut assez bien illustrer les données ci-dessus. ‘‘C’est de votre faute. Vous avez acheté une maison que vous ne pouvez pas payer’’, dit le banquier au pauvre. Une petite illustration de la manière dont les élites trouvent les responsables de la crise.


    Comment renflouer les banques?

    Autre cartoon en circulation sur Facebook, qui clarifie ce qu’il y a réellement derrière le renflouement des banques…


    L’armée portugaise soutient les manifestants

    L’Assemblée nationale des sous-officiers (ANS) au Portugal a déclaré qu’ils choisissent le camp des manifestants. Ces militaires sont eux aussi en colère contre l’austérité gigantesque qui frappe le pays. Selon eux, le rôle de l’armée est de protéger la population, pas les intérêts financiers du secteur privé. Ils revendiquent le droit de protester eux aussi. Cette déclaration est de première importance, notamment au vu du rôle joué par les soldats lors de la révolution portugaise des œillets, en 1974.


    Un ancien militaire proteste contre la répression policière

    Dans la même ligne que la nouvelle précédente, voici une vidéo qui a circulé cette semaine, d’un ancien soldat américain qui participe aux actions d’#OccupyWallStreet. Ce vétéran de la guerre en Irak s’en prend de façon virulente à la répression policière qui frappe les manifestants de Wall Street.

  • Espagne / Portugal : Des centaines de milliers ‘d’Indignados’ ont occupé les rues le ‘15-O’

    Construisons la résistance de masse contre l’austérité!

    Les “Indignad@s”, les “Wall Street occupiers” et des centaines de milliers d’autres manifestants, partout à travers le globe, ont occupé les rues ce samedi 15 octobre. Ils contestaient le pouvoir des grandes banques et du Grand Capital dans le cadre d’une protestation internationale (‘15-O’). Voici ci-dessous un rapport d’Espagne et du Portugal, où se sont déroulées certaines des plus grosses mobilisations.

    Par des correspondants de Socialismo Revolucionario (CIO-Espagne) et de Socialismo Revolucionario (CIO-Portugal)

    Espagne

    Puerta del Sol, à Madrid, le berceau du mouvement des indignados, a connu une puissante manifestation ce 15 octobre : cinq cents mille personnes ont envahi les rues ce jour-là ! À Barcelone, les organisateurs ont compté 400.000 participants, et 60.000 à Seville. Des dizaines de milliers d’autres ont défilé dans les rue de Valence, de Bilbao et ailleurs dans le pays. Les Indignés étaient de retour, avec une colère inchangée. L’aggravation de la crise économique du capitalisme espagnol ainsi que l’avalanche de coupes budgétaires et d’attaques contre le niveau de vie continuent à attiser les flammes de la protestation et de la radicalisation. Les élections auront lieu le 20 novembre prochain mais les manifestations massives de ce samedi ont constitué un vibrant rappel du fait que cette multitude de travailleurs, de jeunes et de chômeurs affirment qu’ils ne sont pas représentés par les partis de l’establishment.

    Après l’explosion du mouvement après les manifestations ‘Democracia Real Ya !’ le 15 mai dernier, le mouvement 15-M, comme il s’est par la suite fait connaître, a réussi à s’enraciner dans la société espagnole. Bien qu’à une échelle plus limitées, les assemblées populaire que le mouvement a lancées dans les grandes villes d’Espagne ont continué à fonctionner tout au long de l’été. A partir des protestations massives de mai et de juin, le mouvement s’est orienté vers des campagnes locales, en organisant par exemple la résistance contre des centaines d’expulsions de logements ou avec des blocages de masse pour aider ceux qui étaient menacés d’être mis à la porte de chez eux. Samedi dernier, le mouvement a pu démontrer qu’il était encore capable de mobiliser des centaines de milliers de personnes, la participation rivalisant avec celle du 19 juin dernier, quand plus d’un million de personnes avaient manifesté. Mais cette fois, ils ont été rejoints par des centaines de milliers d’autres sur les 5 continents.

    La puissante réaction des travailleurs face aux coupes brutales mises en œuvre par le PSOE et le PP dans les gouvernements fédéraux et régionaux au cours de ces derniers mois – y compris la lutte des enseignants en défense de leurs emplois et de leurs conditions de travail à Madrid et dans d’autres régions – a également eu un impact sur le mouvement. Les masses de jeunes ont été rejoints par de nombreux travailleurs plus âgés et des militants anti-austérités, avec des slogans soulignant l’opposition du Mouvement contre le massacre des budgets publics et revendiquant des soins de santé et une éducation gratuits et de qualité. Ces revendications sont essentielles pour que le mouvement soit capable de se développer plus loin, en tant que force de masse capable de fédérer l’opposition qui existe dans la société en une lutte de masse pour une alternative à l’austérité et le chômage de masse.

    Socialismo Revolucionario (CIO-Espagne) a participé à des manifestations de plusieurs villes du pays, en plaidant pour que le mouvement avance à partir du 15 octobre en direction d’actions encore plus efficaces, comme en construisant de la base une grève générale. Le 15-M peut constituer un puissant outil pour aider les travailleurs à pousser les dirigeants syndicaux à entrer en action en défense de la majorité de la population. Les assemblées doivent dorénavant être à nouveau ‘remplies’, et s’implanter également sur les lieux de travail afin de commencer à construire le blocage de l’économie. De cette façon, on pourrait réellement faire sentir le pouvoir de la majorité. Armé d’un programme politique alternatif appelant à la propriété publique et démocratique des banques et des principaux piliers de l’économie, ce mouvement pourrait soulever la possibilité d’une lutte capable de mettre fin à ce système pourri et d’instaurer une véritable démocratie.

    Portugal: 100.000 personnes à Lisbonne

    Environ 100.000 manifestants ont défilé à travers Lisbonne samedi dernier, 20.000 autres à Porto et des milliers encore dans diverses autres villes et villages portugais. La campagne de mobilisation pour le ’15-O ‘, dans laquelle les militants de Socialismo Revolucionario (CIO-Portugal) étaient profondément impliqués, avait duré plusieurs semaines. Des dizaines de milliers de personnes ont pris d’assaut la police anti-émeute pour occuper les marches du Parlement à Lisbonne, et on a pu voir des scènes jamais vues depuis la Révolution portugaise de 1974.

    Les manifestations ont fortement été inspirées par le mouvement des indignés espagnols qui, avec des protestations de masse, des occupations et des assemblées populaires, a paralysé les centres ville et su capter un large soutien dans la population. Nombreux sont ceux qui veulent voir se développer un tel mouvement au Portugal. Plus de 10.000 personnes ont assisté à une assemblée de masse après la manifestation de Lisbonne, où les décisions de camper la nuit dans le centre-ville et d’organiser une nouvelle manifestation de masse le 26 novembre ont été prises. Des syndicalistes de la base, y compris des membres de SR, se sont également adressés à l’Assemblée, où un énorme soutien a été exprimé pour l’appel à l’organisation démocratique d’une grève générale dans le cadre d’un mouvement de masse destiné à lutter contre le gouvernement et l’austérité de la troïka (Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI). Reflétant la pression de la jeunesse en révolte, les dirigeants syndicaux du CGTP ont annoncé, la veille de la manifestation, que leur plan d’action comprendrait l’organisation d’une grève générale. D’autre part, une déclaration a fait état du fait que le personnel militaire avait informé le gouvernement qu’il prenait le côté du peuple dans leur lutte contre l’austérité, tout en avertissant d’une ‘‘révolution’’.

    Les manifestants, principalement jeunes, ont utilisés leurs slogans et pancartes pour dénoncer le massacre des conditions de vie actuellement mené par le gouvernement, suivant les diktats de la “Troika”. Le gouvernement a annoncé de nouvelles et brutales mesures d’austérité au fur-et-à-mesure que la journée du 15 octobre arrivait. Ce mouvement, qui doit maintenant aller de l’avant et construire des assemblées et des occupations en gagnant le soutien actif des travailleurs, peut constituer une partie cruciale de la riposte contre la destruction de l’économie, de nos niveaux de vie et de l’avenir des Portugais.

  • [DOSSIER] Dexia: aux travailleurs et à leurs familles de payer pour les bénéfices du privé ?

    Pour la nationalisation de Dexia, première étape vers un secteur financier public

    Dexia Banque Belgique est actuellement aux mains de l’Etat belge. La France a aussi repris une partie de Dexia, et le reste est placé dans une ‘‘bad bank’’. Début octobre, l’Etat danois a repris la banque Max et l’Etat grec la banque Proto. Ces interventions des gouvernements sont une expression de l’énorme nervosité qui règne dans les milieux économiques et politiques partout en Europe. Certains disent même qu’il faut une intervention européenne coordonnée pour sauver le secteur bancaire avec une injection de 200 milliards d’euros, de l’argent de la collectivité bien entendu.

    Dossier, par Bart Vandersteene

    En un weekend, le gouvernement belge a trouvé quatre milliards d’euros pour acheter Dexia Banque Belgique. Selon le premier ministre Yves Leterme et le ministre Reynders, cela ne va rien coûter aux contribuables. Dexia doit immédiatement payer une prime de 270 millions d’euros pour la garantie destinée à la ‘bad bank’, tandis que les intérêts annuels pour le prêt de 4 milliards sera de ‘seulement’ 160 millions d’euros. Bien sûr, ils passent très vite sur le fait que les 4 milliards empruntés doivent être remboursés. Par ailleurs, le gouvernement a engagé la collectivité pour un garantie de 54 milliards d’euros pour la ‘bad bank’. Cela représente 15% du PIB et environ 5.000 euros par Belge.

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    Est-ce qu’une banque publique pouvait éviter la crise actuelle ?

    Il est illusoire de penser qu’une banque publique qui n’a pas participé à des investissements risqués serait restée debout dans la période qui a précédé 2008. Cette illusion, qui était aussi entrée dans la gauche, suppose qu’une banque avec un taux d’intérêt de 2% sur les épargnes pouvait rivaliser avec les 4 à 6% promis par les autres banques, bien que cela fût fondé sur les grands risques.

    Si une banque publique avait existé, cela aurait été une île au milieu d’un océan de logique capitaliste, et les vagues spéculatives l’auraient immergé. Qui serait resté à la banque publique face au bombardement de propagande des médias et des experts avec leurs projections de rendements attrayants ? La pression aurait été rapidement là complètement s’inscrire dans une logique de spéculation.

    C’est pourquoi le Crédit Communal et la CGER ont été vendus au secteur privé. Les banques publiques ne pouvaient pas répondre de façon adéquate à la vague de spéculation financière néolibérale.


    Qui gère une banque publique ?

    Comment pouvons-nous assurer que la gestion des banques éviter de retourner vers la logique capitaliste, avec des managers dont la tâche est de faire des profits rapides pour gagner des bonus ? Nous plaidons pour que le contrôle et la gestion soient aux mains d’un comité de représentants démocratiquement élus des travailleurs du secteur, des clients et du monde du travail en général. Ces élus ne devraient avoir aucun privilège pour l’exercice de leurs fonctions. Les travailleurs devraient être exemptés de leur boulot pour exercer cette tâche, les représentants des gouvernements sont déjà payés pour leur mandat public.

    Mais ce n’est pas juste une question de nouvelle structure. La nationalisation de Dexia et de l’ensemble du secteur financier devrait faire partie de la construction d’une autre société dans laquelle les profits d’une minorité ne seraient pas centraux, mais bien les besoins de la majorité.

    Ce n’est pas ce que les ‘‘représentants’’ de la collectivité ont défendu au sein de Dexia ces dernières années. Non, ils ont délibérément défendu l’illusion néolibérale que les risques ont été réduits en les répartissant. Ils ont été bien payés pour défendre ces mensonges. Ces représentants ont-ils représenté la collectivité au sein de Dexia, ou plutôt Dexia au sein de la collectivité ? Aucun représentant public chez Dexia – et ils n’étaient pas des moindres avec le président de l’Europe Herman Van Rompuy ou le presque nouveau premier ministre Elio Di Rupo – n’a averti des dangers du secteur. Est-ce que ces politiciens vont maintenant se limiter à une nationalisation de Dexia pour que la collectivité doive payer pour les mauvaises dettes pendant que le privé peut s’en aller avec les bons morceaux pour leurs profits ?

    Une fois que le secteur financier sera dans les mains publiques, le secteur ne peut pas suivre la même voie que les directions précédentes qui étaient toujours inscrites dans la logique du capitalisme. Le secteur doit être mis sous le contrôle direct et la gestion des travailleurs et des clients. Cela devrait permettre de s’assurer que le secteur bancaire et de crédit joue un rôle socialement utile.


    Nous demandons que :

    • Tous les représentants politiques au sein du conseil de Dexia remboursent leurs honoraires pour les 10 dernières années
    • Tous les bonus pour les managers, comme Mariani, soient récupérés
    • Que Dexia soit enfin complètement placé aux mains du public
    • Un audit public soit réalisé sous contrôle ouvrier pour déterminer quels actionnaires et détenteurs d’effets ont droit à une indemnité équitable au nom de la collectivité
    • Les livres de toutes les banques soient ouverts
    • Le secteur dans son ensemble soit mis dans les mains du public
    • La gestion de ce secteur et son contrôle soient effectués par un comité élu composé de représentants élus des travailleurs, des clients et du monde du travail en général
    • Il faut rompre avec le capitalisme qui démontre de plus en plus sa faillite. Il faut commencer à construire une alternative socialiste dans laquelle les besoins et les désirs de la majorité de la population sont centraux.


    Tous complices

    Qui sont les représentants de la collectivité qui étaient supposés nous représenter au conseil d’administration de Dexia? Aperçu de quelques complices…

    Le président du conseil d’administration est Jean-Luc Dehaene, député européen du CD&V. Francis Vermeiren n’est pas seulement maire de Zaventem pour le VLD mais aussi président du Holding Communal (46.000 euros par an) et administrateur chez Dexia (pour un montant similaire). Plusieurs politiciens ont fait partie du conseil d’administration de Dexia. Parmi eux se trouvait le président européen Herman Van Rompuy.

    Une petite liste des politiciens qui ont été membres du conseil d’administration de Dexia ces dernières années :

    • PS: Marc Deconinck, Elio Di Rupo,
    • CDH: Benoît Drèze, Jean-Jacques Viseur
    • MR: Antoine Duquesne, Serge Kubla.
    • SP.a: Frank Beke, Patrick Janssens, Jean Vandecasteele, Geert Bervoets
    • Open VLD verres Louis, Francis Vermeiren, Patrick Lachaert, Karel De Gucht, Rik Daems, Jaak Gabriels
    • CD & V: Wivina Demeester, Herman Van Rompuy, Tony Van Parys, Luc Martens, Jef Gabriels, Stefaan Declerck

    Dehaene: politicien ou homme d’affaires ? Ou est-ce le même?

    Yves Leterme s’est trompé quand il a été à la radio en parlant de Dehaene comme un ex-politicien. Le poids lourd du CD&V est toujours eurodéputé, ce qui représente un salaire mensuel de € 6.080 ajouté aux 4.500 euros de frais et d’indemnités de voyage.

    En tant que président de Dexia, Dehaene a reçu une indemnité de 88.000 euros par an (hors primes et bonus). Au conseil d’administration d’Inbev, il recueille € 79.000, chez Umicore € 33.000, chez Lotus € 17.500, … A la FIFA, il reçoit € 70.000 par an. Ce montant a été récemment doublé en raison d’une pression de travail élevée. Ces revenus comptent pour environ 30.000 par mois. Rembourser ce qu’il a reçu de Dexia ne sera donc pas un grand problème pour Dehaene.

    Jean-Luc Dehaene est officiellement de l’aile du Mouvement Ouvrier Chrétien du CD&V. Les membres du MOC (y compris les membres d’Arco) pensent-ils que les intérêts des travailleurs sont bien défendus par de tels représentants ?
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    Pour des logements abordables, un enseignement gratuit et de qualité, des soins de santé,… il n’y a jamais de garantie de l’Etat. Pourquoi le problème des listes d’attente dans les soins de santé n’est-il pas résolu en un weekend en donnant les moyens adéquats ? Pour les banquiers et les spéculateurs, les politiciens trouvent facilement de l’argent en ‘un weekend de courage politique’. Mais pour les manques qui frappent la majorité de la société, il n’y a pas de moyens.

    La collectivité perd

    La décision de scinder Dexia a de lourdes conséquences. Cela est évident rien qu’au regard de la liste des principaux actionnaires:

    • Arco, le holding du Mouvement Ouvrier Chrétien, contrôle 13% des actions
    • Le Holding Communal : 14%
    • L’association d’assurance Ethias : 5%
    • Les gouvernements régionaux : 5,7% et le gouvernement fédéral : 5,7%

    Non seulement les grands actionnaires privés connaissent une perte de valeur, mais tous les niveaux de gouvernement et même la coopérative du mouvement ouvrier chrétien vont payer le prix fort pour avoir rejoint l’idéologie néolibérale avec le casino de Dexia.

    La perte de valeur pour le gouvernement fédéral et les gouvernements régionaux est de 2 milliards d’euros. Pour les 700.000 membres de la société Arco, une solution sera développée correspondant à la garantie de l’Etat pour les comptes d’épargne. La perte du Holding Communal, en théorie, doit conduire à la faillite. Il est possible que les régions et le gouvernement fédéral interviennent pour le maintenir à flot. Mais, pour les communes, cela signifie de toute façon un gouffre financier. Il y a la disparition des dividendes (en 2008, il s’agissait de 8,5 millions d’euros pour Anvers) et aussi la perte de valeur du Holding Communal. Ce holding avait acheté ses actions Dexia à 8,26 € alors que leur valeur boursière a chuté à moins de 1 euro. La collectivité va payer un prix élevé, la seule discussion est de savoir quel niveau va supporter quelle partie du prix.

    Enfin, le gouvernement a également engagé la collectivité pour 54 milliards d’euros pour la ‘bad bank’. Si quelque chose va mal – et le nom de ‘bad bank’ indique que le risque est grand – la collectivité intervient. Parmi les 200 milliards d’euros d’actifs dans cette ‘bad bank’, il y a 12 milliards d’euros en obligations des gouvernements d’Europe du Sud et 7,7 milliards d’actifs toxiques. Comme le dit l’économiste Van de Cloot (Itinera): ‘‘S’il y avait seulement de bons morceaux, pourquoi faudrait-il une garantie du gouvernement ?’’

    Les agences de notation vont bientôt se pencher sur la solvabilité de la Belgique, qui sera réduite après les garanties que l’Etat a prises en charge. Les belles paroles du gouvernement concernant l’argent que les garanties pour la ‘bad bank’ rapporteront à la collectivité ne sont pas prises au sérieux par les économistes des agences de notation.

    La ‘Bad Bank’ : étape vers un scénario grec?

    Dans le quotidien flamand ‘De Morgen’ le rédacteur en chef Yves Desmet a dit que la ‘bad bank’ est un énorme pari. ‘‘Si ça tourne mal, le gouvernement met la prochaine génération devant une dette semblable à celle de la Grèce ou de l’Irlande. C’est ni plus ni moins que mettre l’avenir en péril.’’

    Un scénario grec en Belgique suite à l’éclatement d’une bulle de spéculation et de crédit, c’est ce que la ‘bad bank’ peut nous apporter. Juste un rappel de ce que signifie ce scénario grec : un doublement du taux de chômage, la chute de moitié du revenu moyen d’une famille grecque au cours des quatre dernières années, une montagne de nouveaux impôts pour les travailleurs et leurs familles, la fin des livres scolaires parce qu’ils ne peuvent pas être payés, 200.000 fonctionnaires en moins,…

    De cyniques journalistes placent la responsabilité de ce scénario grec chez les Grecs eux-mêmes. Steven De Foer du ‘De Standaard’ avait écrit le 7 octobre : ‘‘Cette violence, cette protestation arrogante contre les institutions internationales, cette innocence théâtrale, comme si le Grecs sont justes des victimes. (…) Bien sûr, cela n’a pas de sens de réélire pendant des années des politiciens corrompus et de profiter du travail au noir, du népotisme, de la mauvaise gestion,… et après de venir dire que ce n’est pas de sa faute.’’ C’est vrai que le capitalisme met en évidence les éléments les plus mauvais des gens. Dans le cas d’un scénario grec dans notre pays, ce journaleux s’excusera-t-il pour le rôle joué par son journal dans l’élection des politiciens traditionnels ?

    Qui suit après Dexia ?

    Dexia a ouvert la danse dans cette deuxième phase de la crise financière. Beaucoup l’ont vu venir de loin, mais les responsables ont tout fait pour entretenir l’illusion qu’ils avaient tout sous contrôle. Il y a quelque mois, Jean-Luc Dehaene affirmait qu’il n’y avait aucun problème, pour dire aujourd’hui que Dexia est désormais plutôt un hedgefund.

    La garantie de l’Etat pour la ‘bad bank’ de Dexia (une garantie qui représente 15% du PIB) n’est que le début. Que faire si d’autres banques suivent ?

    Le FMI a estimé, avant l’épisode Dexia, qu’il faut 200 milliards d’euros pour protéger le secteur bancaire contre les conséquences de la crise de la dette dans la zone euro. Combien faudrait-il si, après la Grèce, le Portugal, l’Italie et l’Espagne entre aussi en difficulté ? Tout semble indiquer que nous allons bientôt avoir une vue plus claire sur ce scénario. Combien d’argent public sont-ils prêts à donner pour sauver les richesses, la position de pouvoir des grands actionnaires et les spéculateurs du secteur financier ?

    Gagnants et perdants

    Malgré tout l’argent public consacré au sauvetage des banques en 2008, la même culture de la spéculation et de la cupidité est restée à l’ordre du jour. Le manager de Dexia Mariani avait reçu 1,95 million d’euros en 2009 et, en plus de son salaire régulier, il a encore reçu plus de 1 million d’euros en 2010 en cadeau pour sa retraite de 200.000 euros, avec un bonus de 600.000 euros. L’homme avait sans aucun doute travaillé très dur ? Ses notes de frais à l’hôtel – l’hôtel cinq étoiles ‘Amigo’ à Bruxelles – démontrent qu’il était à Bruxelles en moyenne deux fois par semaine. Et c’est bien sûr Dexia qui payait 185 euros par nuit. Sans doute Mariani et Dehaene vont-ils encore encaisser une prime de départ pour quitter le bateau en plein naufrage ?

    Les politiciens veulent maintenant nettoyer les débris des vautours avec l’argent public. Les débris sont soigneusement triés dans les ‘‘toxiques’’ (lire: les pertes) qui sont pour la collectivité et une partie rentable qui, par la suite, peut être retournée aux mêmes vautours à prix d’ami. Alors que les spéculateurs sont sauvés, nous sommes confrontés à des projets d’austérité dans la sécurité sociale, les soins de santé, les services sociaux et publics, l’éducation,…

    Les principaux actionnaires ont encaissé de gras dividendes des années durant et ont consciemment joué les parasites. Leurs complices dans les médias et la politique ont menti au public et quelques personnes se sont laissé tenter pour placer leurs épargnes et participer à la fête boursière. Cela est maintenant utilisé pour dire que chacun est responsable, y compris ceux qui ont été trompés par cette campagne de propagande massive.

    Les responsables de la spéculation, les principaux actionnaires et les managers, n’ont besoin d’aucune compensation pour l’expropriation par le public. Pour les petits actionnaires, une compensation doit être possible sur base de besoins prouvés. Nous ne voulons pas mettre en encore plus grande difficulté ceux qui avaient espéré compléter leur maigre pension avec le revenu de quelques actions.

    Il faut aussi que l’épargne et les prêts des travailleurs et de leurs familles soient garantis. La société Arco doit être dissoute, avec une compensation pour les 700.000 membres victimes de la participation de la direction d’Arco au casino de Dexia.

    Une alternative socialiste

    La nationalisation complète et définitive de Dexia en tant que première étape vers un secteur financier dans les mains du public avec une gestion démocratique

    La première banque entièrement détenue par l’État est un fait. Le ministre Reynders suggère que Dexia Banque Belgique peut rester dans la propriété publique pendant des années. Le rédacteur du ‘De Standaard’ Guy Tegenbos n’est pas d’accord : ‘‘une banque n’est pas une tâche essentielle pour un gouvernement.’’ Bien protéger l’épargne et l’utiliser pour accorder des prêts à ceux qui veulent, par exemple, investir en achetant une maison ou au gouvernement pour investir dans des travaux publics nous semble bien être une tâche essentielle de la collectivité.

    Le système bancaire et de crédit est trop important pour être laissé aux vautours à la recherche de profits rapides. Il est vrai que cela ne sera pas réglé si ‘nationalisation’ signifie que les banques seraient dirigées par des (anciens) politiciens aux attitudes identiques à celles de leurs copains du privé. Tegenbos écrit: ‘‘Même si l’objectif des administrateurs du gouvernement est d’avoir des services bancaires objectifs, il y aura toujours la tentation de poursuivre des objectifs moins honorables’’.

    Une banque publique ne signifie pas automatiquement qu’elle fonctionne au service de la majorité de la population. Ces dernières décennies, de nombreuses entreprises publiques ont été utilisées comme tremplin pour le secteur privé. Elles étaient sellées avec des achats inutiles, une mauvaise gestion et un agenda destiné à servir un noyau d’élite. Pensons à la mauvaise gestion au sommet de la SNCB, où à la faillite orchestrée de la Sabena, après quoi le privé a pu reprendre le morceau intéressant de Brussels Airlines.

    L’ensemble du secteur financier doit être retiré des mains du secteur privé afin de pouvoir jouer un rôle socialement utile. Faire de Dexia Banque une banque publique ne peut être qu’une première étape pour prendre l’ensemble du secteur hors des mains des spéculateurs.

    Mais un Etat servant les intérêts de l’élite capitaliste n’appliquera pas une telle politique dans les pans de l’économie dont il est propriétaire. Pour échapper à la logique du libre marché, une banque, une société ou une industrie dans les mains du public doit être placée sous le contrôle démocratique des travailleurs.


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  • La crise de la zone Euro vers son dénouement ?

    La crise de la zone Euro a atteint son sommet ces dernières semaines, à l’occasion directe de l’annonce que la Grèce serait en défaut si la sixième part du plan de sauvetage (8 milliards d’euros) n’était pas versée dans les semaines à venir. Il est improbable que la troïka laisse les choses en arriver là. Des analystes sont néanmoins convaincus que la question à se poser n’est plus de savoir si la Grèce fera défaut, mais bien quand elle le fera. Les conséquences seront alors catastrophiques pour les Grecs, mais aussi pour les autres pays d’Europe du Sud ainsi que pour le secteur bancaire européen, à cause du danger de contamination. On calcule déjà le coût d’un effondrement de l’eurozone.

    Article par Eric Byl

    Un défaut de payement signifie que la Grèce n’amortirait pas ses dettes, ou seulement partiellement. Cela déchargerait la pression sur le budget et pourrait libérer des moyens afin d’adoucir la politique d’économies. De plus en plus d’observateurs se demandent d’ailleurs combien de sacrifices on peut exiger d’une population avant qu’elle se révolte. Nouriel Roubini, professeur d’économie à New York, plaide en faveur du défaut et ajoute que, dans ce cas, la Grèce ferait mieux de quitter l’eurozone. Il espère qu’une forte dévaluation monétaire puisse suffisamment rétablir la compétitivité pour assurer la croissance.

    Paul De Grauwe, professeur d’économie à la KUL, a écrit en avril dernier qu’il avait jusque là toujours pensé que l’entrée d’un pays dans l’eurozone serait une meilleure protection, mais qu’il s’était trompé. Pour illustrer sa pensée, il comparait l’Espagne à la Grande-Bretagne; tous deux ont des déficits budgétaires comparables, mais sont traités de manière différente sur les marchés financiers. La Grande- Bretagne peut emprunter sur 10 ans à un taux de 2,52%, alors que l’Espagne doit payer le double d’intérêts. Cela s’explique par le fait que la Banque Centrale Britannique peut imprimer de l’argent si nécessaire, tandis que l’Espagne doit se fier à la Banque Centrale Européenne.

    Retourner dans le passé n’est toutefois pas gratuit. Quitter la zone Euro, c’est autre chose que de ne jamais l’avoir intégré. Qui va financer la dette si la Grèce réintroduit sa propre monnaie? Il faudrait certainement des mesures pour stopper une panique bancaire et imposer des contrôles sur le capital. Des entreprises avec des dettes extérieures tomberaient en faillite. Des spécialistes estiment que le PIB se réduirait de moitié durant la première année. Les prix des produits importés dégringoleraient et continueraient à miner le bienêtre des foyers. Sur base du capitalisme, cela ne serait pas une solution.

    Pour la zone Euro également, mettre la Grèce à la porte ou l’abandonner – ce qui ne laisserait pas d’autre choix à la Grèce que de quitter la zone – n’est pas une option. Les spéculateurs sélectionneraient immédiatement leur prochaine victime jusqu’à la chute de toute la zone. Dès que l’Italie sera menacée, aucun fond ne suffira. Selon beaucoup d’économistes, il ne reste pas d’autre choix que de continuer à financer la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande, l’Italie et qui sait quels autres pays encore. On songe à des obligations européennes ou, comme De Grauwe, à la planche à billets agitée par la BCE. Il est improbable que les pays plus résistants soient d’accord, puisque cette facture aussi sera de plus en plus lourde. Par conséquent, on continuera probablement à trainer jusqu’à ce que s’impose un pénible divorce.

    Qu’ils traînent est logique puisque, sur base capitaliste, aucune solution n’existe. Le problème fondamental, c’est que le marché capitaliste sous-utilise et freine les capacités scientifiques et techniques. Il faut libérer l’économie de la course au profit et la mettre au service de la collectivité, de son environnement de travail et de vie, par la gestion collective et libre des secteurs clés de l’économie et du savoir au travers d’une planification démocratique.

    Un gouvernement qui agirait ainsi serait probablement éjecté de la zone Euro, mais ce ne serait pas choisir l’isolement. Des jeunes et des travailleurs, partout en Europe, comprendraient vite cette démarche comme étant une tentative de les couper de la seule alternative possible.

  • Extrême-droite. Des idées nauséabondes sur base d’ une société pourrie

    La période dans laquelle nous nous trouvons est politiquement et économiquement instable. La crise que l’on traverse, bien qu’elle maintienne le niveau de vie des patrons intact, dégrade franchement celui des travailleurs et des jeunes. Le dégoût envers les partis traditionnels et leurs politiques néolibérales ne fait que grandir.

    Par Ben (Charleroi)

    On voit des peuples entiers lutter collectivement et massivement pour défendre leurs droits : en Grèce, en Italie, au Portugal en Espagne, au Chili, en Israël,… Sans parler des luttes contre les dictatures en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Mais l’absence de luttes collectives ou d’une organisation de travailleurs et de jeunes proposant une politique de gauche véritable peut mener au dégoût, à la division et faire le lit de l’extrême-droite. En France, Marine Le Pen risque de faire un gros score électoral lors des prochaines présidentielle de 2012. Un succès électoral du Front National français aurait comme conséquence un renforcement du discours de l’extrême-droite, divisant les travailleurs et les jeunes au lieu de les unir dans la lutte contre le capitalisme et la crise. Les militants néofascistes ou certains individus isolés prendraient encore plus confiance dans leurs idées nauséabondes, les poussant parfois à la violence. Les 77 morts et 96 blessés graves des attentats d’Oslo le rappellent tristement.

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    Ils sont fous ces nazis ! Mais aussi dangereux…

    Le 12 septembre, les néonazis de BBET (‘‘Bloed, Bodem, Eer en Trouw’’, soit ‘‘sang, sol, honneur, fidélité’’) sont passés devant le tribunal de Termonde. Dix-sept de ces crânes rasés doivent se défendre d’avoir fait partie d’un groupe armé.

    En trois ans d’existence, ce groupuscule a écrit (sans grande subtilité) à de nombreuses reprises contre le PSL. Sur son site, BBET affirmait que le PSL était ‘‘rien de plus et rien de moins qu’une opération de la sûreté d’Etat contre les véritables opposants au système’’ ou encore que ‘‘le PSL est formellement un parti qui lutte pour les pauvres de toutes races, mais en réalité, c’est un mouvement qui ne s’occupe que d’objectifs sionistes et de juifs’’.

    Ils ont aussi commencé un de leur meeting en 2004 (perturbé par l’activité de notre campagne antifasciste flamande Blokbuster) avec ‘‘quelques piques à l’adresse des judéo-bolcheviques comme Geert Cool (porte-parole de Blokbuster, NDLR) et Manuel Abramowitz (responsable du site resistances.be, NDLR), les dobermans de la ploutocratie qui veulent troubler les débats non-conventionnels en faisant appel à leurs employeurs de la police, de la sûreté d’Etat, de la presse du système et des partis du système’’.

    Mais le fait que ces énergumènes aient possédé des armes les rend tout de suite moins drôles, certainement après le massacre de Norvège. Ne laissons pas de pareils malades avoir suffisamment de confiance en eux pour passer à l’offensive et poursuivons la lutte contre l’extrême-droite !

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    En Belgique, il y a quelques mois, le Voorpost (milice du Vlaams Belang) a annoncé qu’il voulait marcher sur les villes ‘‘volées’’ à la Flandre comme Enghien, Soignies, Braine-le-Comte, Mouscron et Tournai. Cinq bus ont donc amené 200 militants du Voorpost à Enghien, où ils ont marché sur la place en entonnant des chants anti-wallons. Il est clair que les tensions communautaires leur permettent de se construire.

    Du côté francophone, on pense souvent – à tort – être à l’abri de ce genre de groupe. Beaucoup pensent que des partis comme le Vlaams Belang, des groupes comme Blood & Honor et Combat 18, ou encore des individus isolés influencés par des idées d’extrême-droite ne peuvent que rester marginaux. Pourtant, bien qu’encore relativement faible, le danger d’un développement de l’extrême-droite est bien réel et va aller en s’aggravant au fur et à mesure que la crise ainsi que les politiques d’austérité s’approfondiront.

    Bien que groupusculaire et divisée, l’extrême-droite a obtenu des scores électoraux relativement importants aux dernières élections communales, et des élus. Nous pourrions également voir des scores importants pour l’extrême-droite lors des prochaines élections communales de 2012. Le rapprochement entre le groupuscule néofasciste Nation et le Front National réunifié montre qu’ils ont compris le potentiel que la période de crise ouvre à leurs discours populistes.

    Modrikamen l’a fort bien compris également, comme le révèle les déclarations qu’il a dernièrement faites dans L’Echo du 13 juillet. Celui que certains appelle le ‘‘petit Degrelle’’ a avoué son attirance pour Marine Le Pen, il explique qu’ ‘‘Un mouvement de retour vers les aspirations du peuple grandit en Europe, avec Wilders, avec Marine Le Pen. Elle est en train de transformer le Front National en un parti de gouvernement. Ce n’est plus une extrême-droite, critiquable, mais une droite qui s’assume avec un côté populaire. Notre parti s’inscrit dans ce mouvement. Il va décoller.’’ Le site Résistances.be va jusqu’à penser qu’il pourrait devenir le pendant belge officiel du Front National français, ce qui pourrait peut-être propulser le populiste Parti Populaire de Modrikamen. Mais il est encore un peu tôt pour le dire.

    Des troupes de choc existent également, on connaissait déjà les actions violentes du groupe Nation déjà cité mais, récemment, une section wallonne de Blood & Honor a été créée. Le noyau dur se composerait d’une dizaine de personnes, basées pour la plupart autour de Charleroi. Ils fréquenteraient les manifestations du mouvement Nation et du Front National réunifié. Ce groupe se réclame ouvertement de l’idéologie National-socialiste et veut former des soldats politiques afin de mener une guerre raciale pour ‘‘sauver la race blanche’’. Son emblème est celui de la division SS Wallonie, qui avait participé à la croisade antibolchévique de Léon Degrelle sur le front de l’Est durant la seconde guerre mondiale. Ce 1er octobre, ils ont l’intention d’organiser un concert de groupes skinheads allemands, français et britanniques, avec l’appui des sections flamandes et allemandes du mouvement.

    Nous devons donc nous organiser et construire un mouvement antifasciste, doté d’un programme socialiste, qui puisse répondre aux défis qui nous attendent dans la prochaine période.

  • En bref…

    Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations ou petites nouvelles particulièrement frappantes.


    Impossible de vivre avec 3000 euros par mois…

    Jean Michel Javaux, coprésident d’ECOLO et bourgmestre d’Amay notamment, a été légèrement attaqué au sujet du cumul, thème particulièrement cher à son parti. Il s’est défendu en disant sur Twitter : "c pas un cumul…Vous pouvez ergoter mais bourgmestre d’une commune de -de 15000 habitants (et aucun autre mandat electif) oblige tous les échevins et exécutifs à avoir un boulot." Ce qu’il faut savoir, c’est que le salaire brut des bourgmestres a été revalorisé en 2011. Actuellement, il s’agit de 3.000 euros bruts par mois. Pour une ville comme Mons, il s’agit de 6.000 euros. ce qu’affirme donc en substance Mr Javaux, c’est donc qu’il n’est pas possible de vivre avec 3.000 euros par mois. Sur quelle planète vit-il? Très nombreux sont les travailleurs qui ne disposent pas de cela, et de fort loin d’ailleurs… Peut-être que nous pourrons à l’avenir voir ECOLO participer activement aux luttes pour de meilleurs salaires avec l’objectif de permettre à chacun d’avoir plus de 3.000 euros ?


    De gauche, ECOLO?

    Ce n’est pas la semaine de Javaux… WikiLeaks a publié un document qui est un rapport d’une discussion “confidentielle” entre le chef de file des ‘‘verts’’ et l’ambassadeur des Etats-Unis. Ce texte est limpide quant aux efforts effectués par l’homme fort d’ECOLO pour plaire à l’establishment, une rhétorique tout autre que celle qu’il utilise vers ses électeurs ou la base du parti… Morceaux choisis : Javaux aurait précisé que son parti n’est pas de gauche (Ecolo ‘‘bousculant les frontières entre les classes.’’) et aurait aussi déclaré que des militants sont issus de riches familles notamment liées à RTL ou Umicore (‘‘Il a un nombre étonnant de supporters clés parmi les riches familles industrielles belges, a-t-il expliqué.’’ou encore ‘‘Il explique que certains des militants Ecolo les plus importants viennent des familles riches qui contrôlent de grandes compagnies en Belgique, notamment RTL (une chaîne de télévision privée) et Umicore (un groupe chimique)’’). Javaux aurait aussi positivement parlé de l’implication de la Belgique dans les opérations militaires en Afghanistan (tout en admettant que ce sujet est sensible, surtout parmi les immigrés qui votent pour ECOLO) et aurait déclaré qu’il est important de travailler avec l’OTAN et l’ONU. Les centrales nucléaires pourraient aussi rester ouvertes plus longtemps. L’ambassadeur fait aussi remarquer que Javaux slalome entre les partis traditionnels et qu’il ‘‘ est bien possible que les verts créent la surprise en Wallonie en poussant des réformes qui ne sont pas nécessairement appréciées à gauche ou au centre.’’


    Ce système est littéralement malade

    165 millions de personnes en Europe sont atteintes de troubles psychiatriques ou neurologiques plus ou moins graves. C’est le constat auquel est arrivé le Collège européen de neuropsychopharmacologie après une étude réalisée sur 500 millions de personnes issues des 27 pays de l’Union Européenne. Un expert en santé mentale due l’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré que ‘‘c’est bun indicateur du stress de notre société, pas forcément de troubles psychiatriques’’. L’Etat de la santé mentale dans notre pays est lui-aussi préoccupant. En 2009, 263 millions de doses journalières d’antidépresseurs ont été vendues. Cette année-là, on estime qu’un Belge sur dix a pris des antidépresseurs, soit 1,1 million de personnes. Environ 5% de la population du pays est aux prises avec une lourde dépression.


    ‘‘Le pire de la crise de l’euro est encore à venir’’

    Wolfgang Munchau du journal Financial Times ne fait pas dans la dentelle. ‘‘Je m’attends de ce fait à ce que la récession frappe la zone euro de plein fouet, et sans défense. Lorsque cela arrivera, la crise de l’eurozone ne sera pas belle à voir.’’ Pourquoi ? Il explique que chaque pays de la zone euro oublie qu’il fait partie d’un ensemble, et que ses actions ont un impact sur cet ensemble. Il se comporte comme une petite économie ouverte. Or, les plans de sauvetage ont besoin de la croissance pour jouer à plein. Celui de la Grèce, qui était déjà problématique au moment de sa rédaction, est compromis par la récession du pays. La stratégie de recapitalisation des banques est en train de s’effondrer avec le ralentissement économique. Cet été, la croissance semble s’être figée dans les pays de l’eurozone. Cela fait deux mois que les prêts consentis au secteur privé sont en berne. Les prévisions pour l’activité manufacturière sont en recul. Il critique aussi sévèrement les plans d’austérité de la France, l’Espagne, l’Italie, la Grèce, le Portugal et l’Irlande, qui retentissent sur l’ensemble de la zone euro.


    Les dirigeants britanniques du Parti travailliste veulent être bien clairs: ils n’aiment pas les grèves

    Que faire en tant que dirigeant politique d’un parti d’opposition sensé être auprès des travailleurs lors d’une interview concernant une grève des fonctionnaires si quand on ne soutient pas du tout cette grève ? On répète la même chose à chaque question…


    Entre amis

    Fin juin 2011, Filip Dewinter, porte-parole du Vlaams Belang, a participé à une réunion de la Lega Nord à Pontida, près de Bergamo. Il y a notamment rencontré Francesco Speroni (à l’extrême droite de la photo). Un mois plus tard, ce même Speroni expliquait que Breivik n’avait fait que défendre la civilisation occidentale avec son massacre…


    Rions un peu avec les riches (en anglais)

  • Non à la dictature des marchés !

    Elle est où la démocratie ? Partout sur la planète, les politiciens décident du futur de milliards de personnes uniquement dans l’intérêt des banquiers et des patrons. En faisant porter le poids de leur crise sur les épaules de la population, ils poussent des millions de personnes vers un avenir sans espoir, fait de chômage de masse, de contrats pourris, de jobs mal payés, de services publics détruits, de misère, d’enseignement inaccessible, de baisse du pouvoir d’achat et de répression policière.

    Ce n’est pas la démocratie, c’est la dictature de la soif de profit. Alors que la majorité de la population doit se serrer la ceinture, les gros actionnaires et les patrons s’en mettent plein les fouilles. Et, en plus, ils ne payent presque pas d’impôt en Belgique grâce à différentes mesures comme la Déduction des intérêts notionnels ! Nous vivons dans un système créé pour les riches, par les riches, où l’on doit faire des sacrifices quand l’économie capitaliste se porte bien pour ‘‘sauvegarder la croissance’’, et en faire d’autres quand le système se casse la gueule. En bref, l’infime élite de super-riches repose au dessus d’une pyramide dont tout le poids repose sur les travailleurs et leurs familles.

    Les jeunes veulent des changements révolutionnaires

    Le mouvement ‘‘démocratie réelle’’ exprime une aspiration profonde pour une société dans laquelle les gens ont un vrai contrôle sur leurs vies, et ne sont plus à la merci d’une poignée d’ultra-riches, de banquiers voleurs et de politiciens corrompus. Nous avons tous été inspirés par les luttes révolutionnaires en Égypte et en Tunisie, qui ont remis l’idée de révolution à l’ordre du jour. Maintenant, la nouvelle vague d’espoir provoquée par le mouvement ‘‘démocratie réelle’’, qui a démarré en Espagne se répercute à des degrés divers en Grèce, au Portugal, en Italie, en France, en Belgique, en Angleterre, en Pologne,…

    Les assemblées sur les places à travers toute l’Espagne ont donné une image vivante des gens se rassemblant, discutant et prenant leurs propres décisions pour le futur. Les assemblées dans les usines, les lieux de travail, les quartiers, les écoles et les universités sont nécessaires pour poursuivre la lutte et construire un mouvement puissant et unifié des travailleurs, des jeunes et des pauvres, organisé démocratiquement par la base, avec une direction qui réponde de ses décisions devant cette base et soit révocable. Les Assemblées devraient être reliées localement, régionalement et nationalement. Ainsi, les délégués pourraient se réunir afin de renforcer le mouvement, mais toujours sous le contrôle des assemblées et sujets à révocation. Ces assemblées peuvent être la base d’une lutte pour un changement réel dans l’intérêt des travailleurs, de la jeunesse, des chômeurs et des retraités.

    Le capitalisme ne représente aucune alternative, il sera toujours la dictature des marchés. Il ne pourra pas donner naissance en son sein à une réelle démocratie. Il faut une alternative anticapitaliste. Nous sommes pour une alternative basée sur le contrôle démocratique des moyens des secteurs-clés de l’économie (finance, énergie, transport,…), c’est-à-dire leur expropriation pour qu’ils soient nationalisés sous le contrôle démocratique de la collectivité, des travailleurs et des jeunes. A partir de là, l’économie pourrait être orientée vers la satisfaction des besoins de la majorité grâce à une planification démocratique de la production.

    C’est ce pourquoi nous nous battons, et ce pourquoi nous vous invitons à nous rejoindre : pour une démocratie réelle, maintenant ! Pour une démocratie socialiste !

  • Ecole d’été du CIO – Europe: Développement de la crise économique, sociale et politique

    Cette crise est la plus sévère depuis des décennies et la nouvelle génération qui participe maintenant aux luttes arrive au moment des mobilisations de masse en Tunisie, en Égypte, en Espagne, en Grèce,… Cette nouvelle génération peut aujourd’hui écrire l’histoire. Aucun pays d’Europe n’est pas affecté par ces évènements.

    Résumé de l’introduction à la discussion de Peter Taaffe

    La période que nous connaissons est faite de changements abrupts. Dans tâches qui, avant, se concevaient sur quelques années se produisent maintenant en quelques semaines, voire en quelques jours.

    Aujourd’hui, la Grande-Bretagne n’est pas le pays le plus avancé sur le terrain de la lutte des classes, mais ce qui se produit avec Rupert Murdoch intéresse les masses, et la situation est certainement plus profonde qu’au moment du Watergate aux USA à la fin des années ’60. Ce scandale touche le plus grand géant des médias au monde, et éclabousse le monde politique, il met à nu la conspiration capitaliste qui uni les médias, les politiciens et les grands patrons. Cela a bien entendu toujours existé mais, là, ce fait est démontré au grand jour, aux yeux de tous les britanniques et ailleurs. Cela peut entraîner la chute de l’empire Murdoch, mais aussi celui du gouvernement Cameron. Murdoch n’a même pas de considération pour son propre système. Il a dit au Parlement britannique que son modèle est celui de Singapour, un pays où la répression envers le mouvement ouvrier est très grande, et le salaire d’un parlementaire de un million de livres par an. C’est une véritable provocation. Murdoch a aussi été impliqué dans la surveillance de nos camarades à l’époque de la lutte contre la Poll Tax en Grande Bretagne, ainsi que dans la campagne contre le militant de gauche radicale écossais Tommy Sheridan.

    Le point le plus important de cette discussion, c’est la crise économique. Les bourgeois craignent énormément la généralisation de la situation de la Grèce, de l’Espagne,… à tous les pays d’Europe. Ces évènements valident une fois de plus la théorie de la Révolution Permanente du révolutionnaire russe Léon Trotsky. Nous avons vu les événements passer très vite d’un pays à l’autre. Nous aborderons le Moyen Orient et l’Afrique du Nord dans une autre discussion, mais il est clair que cela a influencé et enthousiasmé les luttes à travers le globe. Et alors que certains affirmaient que la lutte de classe n’existait pas en Israël, nous assistons maintenant à des luttes et à des occupations de place en Israël également. (Depuis lors, quelque 150.000 employés municipaux israéliens ont été en grève, en solidarité avec la contestation contre l’explosion des prix des logements. Le pays vient de connaître les plus grosses mobilisations de son histoire, NDT).

    Il n’y a pas de voie de sortie aisée pour la crise des capitalistes, et des mouvements tel que celui des Indignés ne vont pas stopper maintenant. La politique de la bourgeoisie n’a jusqu’à présent pas marché du tout. Les injections de liquidités ont pu stabiliser la situation, sans créer les conditions pour un nouveau développement sain. Obama avait comparé cela au débat avec le new deal de Roosvelt, mais ses injections n’ont eu pour but que de sauver les institutions financières et bancaires, alors que le New Deal était composé d’un minimum d’investissements dans l’économie réelle (infrastructure,…). Là, les plans de sauvetage ont entraîné des plans de licenciements un peu partout, ce qui a amplifié les problèmes.

    Cette crise n’est pas cyclique, elle est systémique. C’est le système lui-même qui est en crise. Bien sûr, il n’y a pas de crise finale du capitalisme tant que la classe ouvrière ne prendra pas le pouvoir. Le capitalisme trouvera toujours un moyen de sortie sans cela, y compris vers un scénario ‘‘à la Mad Max’’, comme on peut le voir actuellement au Mexique avec la ‘‘guerre de la drogue’’.

    Ce qu’on voit aujourd’hui en Grèce avec la destruction des conditions de vie sans que la situation ne s’améliore doit servir de modèle pour la classe ouvrière des autres pays: le capitalisme n’a rien d’autre à nous offrir.

    Plusieurs données permettent de voir que nous sommes dans une situation pire que dans les années ’30. Certains économistes disent d’ailleurs que le modèle à prendre en compte aujourd’hui n’est pas la crise des années ’30, mais la grande dépression de la fin du XVIIIe siècle. Certains salaires ont été descendus jusqu’à 600 voir 500 euros par mois.

    Aujourd’hui, la Grèce illustre le mieux la crise et le potentiel pour la classe ouvrière. On dit qu’il y a une rémission depuis 2009 au niveau économique, le problème, c’est que personne ne l’a remarqué, et certainement pas la classe ouvrière ! Partout en Europe, cette dernière subit des attaques. La production industrielle a à peine augmenté de 0,4% en Grande Bretagne, de 0,2% en France, et elle décroit en Grèce ou en Espagne. L’Allemagne constitue une exception, elle a encore une bonne base industrielle, et en termes de machines et d’outils, la Chine est une bonne destination pour les exportations, mais la Chine peut s’enfoncer dans la crise. Il n’existe aucune source de stabilité. Le capitalisme mondial va très certainement expérimenter une nouvelle chute de l’économie. Après avoir un peu remonté, la chute sera dure, et c’est déjà ce qu’expérimentent plusieurs pays européens.

    La dette mondiale est de 2,6 fois le PIB mondial, soit deux fois plus qu’après la crise de 29. Au niveau de l’emploi, on est face à un chômage de masse de longue durée. Aux USA, le nombre de chômeurs actuels est bien plus important que dans les années ’30 (en pourcentage, officiellement 10%, plus probablement 20%). Dans certains pays, comme l’Espagne, le taux de chômage chez les jeunes atteint les 40%. Même en grande Bretagne, on estime qu’il y a 800.000 travailleurs qui n’ont pas travaillé depuis au moins un an. Dans les entreprises, c’est l’occasion d’une offensive pour les patrons. Une entreprise a ainsi licencié tous ses travailleurs, pour les réengager de suite avec de moins bonnes conditions de travail. Un hôpital où nous avons des camarades, en Angleterre, connaît des contrats ‘‘O heures’’, où c’est le patron qui décide du nombre d’heurs de travail.

    Les bourgeois n’ont qu’une réponse: augmenter l’austérité et planifier la pauvreté. Le phénomène de l’appauvrissement constant de la classe ouvrière de Marx se vérifie. Marx n’a jamais dit que c’était linéaire, il reconnaissait que c’était possible pour la classe ouvrière de voir ses conditions de vie s’améliorer avec une croissance économique, mais que la tendance générale était à l’appauvrissement.

    La tendance générale est à l’inflation, avec une tendance à la hausse des prix de l’alimentation et du pétrole, ce qui alimente la colère des masses. La situation de paquets de stimulants, de plans de relance, vont accélérer cela, et l’on risque de se retrouver dans une situation de stagflation, où la stagnation économique se conjugue à une grande inflation.

    La Grèce est actuellement le maillon le plus faible du capitalisme européen, mais c’est l’avant-garde du mouvement ouvrier en Europe. Il y a eu 11 grèves générales depuis le début de la crise, et la jeunesse s’implique massivement. Au Portugal, il y a eu une manifestation de plus de 200.000 personnes sous le slogan ‘‘ce pays n’est pas un pays pour les jeunes’’, ça aurait été mieux s’ils avaient parlé du système, bien sûr, mais c’est un pas en avant. Le mouvement des indignés est clairement inspiré par les révolutions en Afrique du Nord et au Moyen Orient. La Grèce connaît pas mal d’éléments d’une situation prérévolutionnaire. L’Espagne et le Portugal aussi, mais peut-être pas à ce point. Pour l’Irlande, qui est en dépression constante, cela est moins le cas. La conscience des masses n’est pas gravée dans les esprits, elle découle de la situation générale, et des sauts de conscience sont à prévoir.

    Dans ce contexte, les opportunités qui s’offrent aux révolutionnaires marxistes vont augmenter. Nos camarades, partout dans le monde, ont préservé un noyau, un parti international qui va pouvoir sérieusement démontrer ce dont il est capable dans la période à venir. L’Irlande est un exemple de ce que nous pouvons faire quand la situation s’ouvre, avec les initiatives que nous avons prises, notamment autour de l’ULA (United Left Alliance, liste de gauche que nous avons initiée, et qui a remporté cinq élus aux dernières élections, dont deux de nos camarades, NDT). Comparons cela au NPA en France, ou au Bloco au Portugal. Durant des années, nous avons été à contre courant, c’était difficile mais, maintenant, la situation s’ouvre. La Grande Bretagne n’est pas immunisée à ce processus. En février, 750.000 personnes ont défilé dans les rues de Londres, et la grève du secteur public en juin était la plus grande depuis 20 ans. Même en Chine, l’augmentation des révoltes de masse pose la question de la révolution, mais dans un sens général et pas encore directement, dans un contexte de répression gigantesque. En Grèce aussi, la répression est aussi énorme. La facture de gaz lacrymogènes doit au moins être aussi grande que la dette du pays!

    Trotsky décrivait les bourgeois comme des gens aveugles, s’avançant vers le précipice. On est dans cette situation aujourd’hui, la bourgeoisie ne sait pas quoi faire. Les partis traditionnels bourgeois sont en crise profonde, ce qui affecte aussi les dirigeants syndicaux. Aujourd’hui, du point de vue social, pas encore politique, les masses sont massivement à gauche des organisations de gauche. Quand les politiciens bourgeois parlent de la crise de l’idéologie, c’est la crise de leur idéologie, mais le problème est qu’il n’y a pas encore d’alternative. En Grèce, 80% des sondés d’une étude ont dit que la société va dans le mauvais sens, mais 47% disent qu’aucun parti ne les représente.

    Mais même dans le pays le plus calme d’Europe, la Norvège, l’extrême droite peut faire des choses, comme nous l’avons vu avec les attentats d’Oslo. Il en va de même pour Marine Le Pen, qui a même apporté son soutien à la jeune immigrée victime de l’agression de DSK. Elle a aussi attaqué les syndicats, qui ne défendent plus les travailleurs selon elle. Cela veut dire que l’extrême-droite doit avoir un fort contenu social pour être capable de capitaliser sur la situation, et c’est en soi une indication intéressante, qui illustre la nécessité de construire de nouveaux partis larges pour représenter la classe des travailleurs, tout en défendant fermement les idées du socialisme.

    Le rejet de la politique dans le mouvement des Indignés, c’est le rejet de la politique bourgeoise. Des groupes de gauche radicale se sont cachés pour intervenir dans le mouvement, et ont stoppé de se présenter comme des organisations politiques, une attitude opportuniste. Cette haine est profonde, mais aussi saine dans le sens où elle s’exprime contre les politiciens, y compris des anciens partis de gauche, et contre les dirigeants syndicaux. Il fallait construire là dessus. Nous sommes toujours ouvertement intervenus, sans connaître de rejet complet, mais bien des difficultés.

    Pour la suite, le mouvement ne peut pas exister sans appui réel de la classe ouvrière. Le mouvement de la classe ouvrière ne va pas se développer de manière linéaire. Il y aura des défaites, des retraits, et une organisation révolutionnaire est également testée à sa manière de gérer les reculs. Il peut y avoir des éléments de désespoir dans la jeunesse aujourd’hui, certainement dans une situation de chômage de masse. ‘‘Soit on se bat, soit on s’enfuit.’’ Une partie de la jeunesse en Espagne ou en Grèce essaye d’ailleurs d’émigrer, mais dans une période de crise généralisée et globale, l’émigration ne constitue pas une véritable alternative.

    Concernant le défaut de paiement de la Grèce, c’est une discussion que nous avons depuis un moment au CIO. La classe capitaliste européenne fonce contre la classe capitaliste grecque. Dans la crise de l’Argentine, le choc entre les masses et l’élite a été très rapide. Le président s’est enfui en hélicoptère, un peu comme la fuite de Saigon en ‘75. Des éléments similaires peuvent se produire. L’Argentine était un des principaux pays dirigeants de l’Amérique latine, maintenant, ce n’est plus rien. Cette crise de la dette grecque est une crise d’une monnaie qui a refusé une fiscalité unique. Certains disaient que l’euro allait conduire à une sorte d’Etats-Unis d’Europe. Il est clair que les Etats capitalistes ont besoin d’être organisés collectivement, la production actuelle s’organise au moins à l’échelle d’un continent. Mais seule la classe ouvrière est capable d’organiser l’Europe sur une base socialiste et démocratique. Les contradictions entrent les différentes bourgeoisies nationales sont trop fortes.

    Il reste encore la question de l’environnement, qui est une part importante de nos actions, comme nous l’avons vu en Allemagne avec le mouvement contre le nucléaire ou ‘‘Stuttgart 21’’. Cette question est destinée à devenir plus importante. Nous avons beaucoup de chiffres sur les conditions de production de voiture en Chine par exemple, en 2018, la Chine se retrouverait à produire autant que le reste du monde en 2000.

    En France, la situation est plus calme. Sarkozy peut être battu par Hollande ou Aubry, et on a suggéré un moment qu’il aurait pu être dépassé au premier tour par Marine Le Pen, c’est une expression du chaos politique, un phénomène qui ne touche pas que la France. En Belgique, il n’y a toujours pas de gouvernement réel, mais toujours le gouvernement en affaires courantes. La question nationale est à l’avant-plan de la scène politique, ce que l’on a également pu voir sous l’effet de la crise en Pays basque ou en Écosse. Même en Italie, les forces contestant l’unification italienne se développent. Nous ne sommes pas opposés à la séparation. Mais nous ne devons pas mettre ça en avant tant que ce ne soient les masses qui le fassent.

    Cette période est une période clé pour le CIO. La classe ouvrière entre en action, une nouvelle génération entre en action, c’est à nous de les aider à tirer les leçons des victoires et des défaites du passés, tout en étant réalistes sur les possibilités actuelles. Avec les 30 dernières années d’ossification et de destruction des organisations du mouvement ouvrier, il faudra des années pour reconstruire la conscience suffisante pour clairement engager l’assaut contre le capitalisme.

    Aujourd’hui, 3 multinationales contrôlent 90% du commerce international de grains et 500 milliardaires dominent la planète. La misère et la pauvreté ne peuvent être stoppées sans lutter contre ce système pourri. Il en va aussi de l’intérêt de notre environnement. La lutte pour le socialisme et une économie démocratiquement planifiée est une nécessité de la plus haute importance. Sans cela, le genre humain va au devant d’une grande catastrophe.

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