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  • La solidarité contre les inégalités. Rapport du meeting de la FGTB

    La semaine dernière, la FGTB a tenu son Congrès statutaire à Bruxelles, sous le titre de ‘‘La solidarité contre les inégalités’’. Le PSL-LSP était bien entendu présent pour mener campagne auprès des militants présents : nous avons besoin d’une alternative de gauche contre les partis traditionnels ! Voici un rapport du meeting de clôture ainsi qu’une vidéo de cette journée.

    Rapport par Jarmo

    La parole a été donnée à 9 délégations syndicales qui ont été victimes de restructurations ces dernières années. La première délégation était celle d’Opel-Anvers, avec Rudi Kennes qui a déclaré que la lutte à Opel a été menée de façon ‘‘non-traditionnelle’’. Ce qu’il voulait dire, c’est que malgré le projet de fermer une usine rentable, il n’y a pas eu d’actions de grève. D’autre part, il a expliqué que la loi-Renault est amplement insuffisante pour permettre aux délégations syndicales de lutter contre les plans du patronat pour organiser un carnage social, et que le Comité d’entreprise a en fait très peu à dire. Il a aussi expliqué qu’il avait choisi un syndicalisme de concertation plutôt que de passer à des actions de grève. Sa prise de parole s’est terminée par l’assurance qu’Opel-Anvers serait toujours ouvert en 2011, mais il n’a pas expliqué comment il pensait pouvoir atteindre cet objectif.

    La délégation combative d’AB InBev est ensuite venue expliquer comment ils avaient refusé de rester dans le cadre de la loi-Renault et d’organiser immédiatement des actions de blocage. Ils ont déclaré que ce n’avait pas été difficile d’avoir une telle détermination, étant donné qu’AB InBev avait empoché 4 milliards d’euros de bénéfice l’an dernier et que le grand patron Carlos Brito avait obtenu un bonus de 6 millions. Avec l’aide de mesures comme la déduction des intérêts notionnels, chaque licenciement était véritablement un scandale. A juste titre, la délégation a répondu : des emplois, des emplois, des emplois ! ”

    Les ouvriers de TechSpace Aéro, à Liège, ont apporté un récit similaire. Leur usine a réalisé 11 millions d’euros de bénéfices ces dernières années, et presque 9 le million d’euros ont pu être obtenus par l’application de la déduction des intérêts notionnels. Au cours de cette même période, les salaires des travailleurs ont baissé de 14% et on disait aux ouvriers qu’il était temps de serrer leur ceinture. Après 14 jours de grève, les ouvriers de Techspace Aéro ont réussi à arracher une trentaine de départ en prépension à 58 ans, avec le recrutement d’autant de jeunes à durée indéterminée. La délégation syndicale a souligné qu’une grande solidarité a existé entre les plus vieux et les plus jeunes, mais aussi avec d’autres délégations syndicales de la Belgique entière. De cette lutte, ils ont conclu que le défaitisme ne mène nulle part, et que seule la lutte paie. Ils l’ont amplement démontré, tout comme les travailleurs d’AB InBev.

    Un représentant de la centrale textile d’Anvers a attiré l’attention sur les milliers de plus petites sociétés qui ne font pas la une des journaux, mais où les travailleurs doivent aussi subir des attaques sévères. Il a déclaré que le nombre de personnes qui se retrouvent à la porte ressemble à un carnage social organisé dans une grande entreprise.

    Les militants du secteur non-marchand ont lancé un appel pour leur manifestation du 8 juin. Leur exigence centrale sera que les problèmes sociaux ne connaissent pas de frontière linguistique et que ces questions sont bien plus importantes que les débats communautaires. Depuis le début de la crise, la pauvreté a augmenté et nous avons besoin de plus de services sociaux. Le 8 juin, les travailleurs du non-marchand veulent clairement signifier qu’ils constituent un mouvement sans frontière linguistique qui joue un rôle crucial dans la société. Il a encore été question, avec d’autres orateurs, de la fraude fiscale, par un militant CGSP-Finances, et de la lutte des travailleurs de Cartomills.

    Un militant syndical grec a abordé les plans d’austérité énormes dont son pays est victime et la lutte contre ces attaques. Il a parlé de la question de la compétitivité et que, pour les patrons, c’est le tiers monde qui sert d’exemple, et nos conditions de travail devraient évoluer dans ce sens. En Grèce, on se retrouve aujourd’hui 50 ans en arrière, et d’autres pays sont sur la même voie, comme l’Espagne ou encore le Portugal. Ce sont les banques et les spéculateurs qui sont responsables de la crise, mais c’est à la population que les gouvernements la font payer.

    Le meeting a été clôturé par Anne Demelenne et Rudy De Leeuw, le sommet réélu de la FTGB. Ils ont promis de lutter contre la déduction des intérêts notionnels, mais ont tout de même appuyé le SP.a. Même si ce n’était pas aussi clair du côté francophone, la logique était la même. Il ne suffit pas de dire de ‘‘voter à gauche’’, nous avons aujourd’hui besoin d’un nouveau parti des travailleurs qui pourrait réellement prolonger les luttes syndicales sur le terrain politique. Mais plus fondamentalement, nous pensons que les restructurations et les crises économiques sont inhérentes à la société capitaliste, et que si nous voulons obtenir de véritables acquis permanents, c’est du renversement du capitalisme qu’il faut parler. Mais, dans l’intervalle, un parti des travailleurs est une donnée cruciale pour impliquer les couches larges de la population dans la lutte active et pour appuyer les luttes des travailleurs.

  • Ce mercredi 9 juin: Meeting International : Tous ensemble contre leurs crises !

    Ce grand meeting international se déroulera à Bruxelles et acceuillera des orateurs du Front des Gauches ainsi que des parlementaires européens de la Gauche Unitaire Européenne / Gauche Verte Nordique. Venez nombreux assister à cet évènement qui vous permettra d’entendre des orateurs de Belgique bien entendu, mais aussi de Grèce, du Portugal, d’Irlande, de France et du Luxembourg.

    Où? Au Garcia Lorca, à partir de 19h, rue des foulons, 47-49 à Bruxelles. En tram: arrêt Lemonnier (lignes 3 et 4) – En train: à deux pas de la Gare du Midi

    Avec des parlementaires européens GUE/NGL:

    • Syriza (Grèce)
    • Bloco de Esquerda (Portugal)
    • Socialist Party (Irlande)
    • Front de Gauche (France)
    • Nouveau Parti Anticapitaliste (France)
    • Déi Linke (Luxembourg)

    Liste des orateurs du Front des Gauches:

    • Robert Tangres (PC), tête de liste Sénat
    • Anja Deschoemacker (PSL-LSP), tête de liste BHV
    • Céline Caudron (LCR), tête de liste Hainaut
    • Annick Letecheur (PH), tête de liste Namur

    Partout en Europe: Tous ensemble contre leurs crises!

  • DOSSIER: Le Portugal au bord de l’incendie

    Préparons-nous à une lutte de masse

    ‘‘Vladimir Lénine a dit un jour qu’une révolution se développe lorsque ceux d’en haut ne peuvent plus gérer les choses comme avant et que ceux d’en bas ne peuvent plus subir les choses comme avant.’’ Ces paroles n’ont pas été prononcées par un membre du Parti Communiste, mais par Pedro Aguiar-Branco, député du PSD (Partido Social Democrata, le principal parti d’opposition de droite au Portugal), lors de la session commémorative de l’Assemblée Nationale du 36ème anniversaire de la Révolution d’Avril 1974. Il a également, entre autres, cité la dirigeante révolutionnaire allemande Rosa Luxemburg, terminant son discours par ‘‘Donnons au peuple le pouvoir de produire, de choisir et de décider.’’

    Cédric Gérome, Comité pour une Internationale Ouvrière

    Le fait qu’un membre dirigeant d’un des partis les plus réactionnaires du Portugal ait déclamé un discours aussi populiste donne une idée de la vague de déroute qui affecte l’establishment au pouvoir, avec pour toile de fond la crise organique à laquelle est confrontée le pays. Le militantisme croissant des travailleurs portugais lors de la période récente, et l’impact toujours influent de la révolution de 1974-75 dans leurs esprits, sont des facteurs importants dans les calculs cyniques de tels politiciens de droite. Mais par-dessus tout, ce discours illustre le fait que l’élite politique a perdu toute boussole idéologique pour justifier de manière populaire sa poursuite d’un brutal agenda anti-travailleurs.

    Le gouvernement du PS intensifie l’austérité

    Après l’adoption du PEC (Plan de Stabilité et de Croissance), un plan déjà gigantesque de bain de sang social, très justement renommé par les travailleurs portugais ‘‘Plan d’Exploitation Capitaliste’’, l’ensemble de l’establishment européen a clairement affirmé que ce plan était ‘‘insuffisant’’.

    Après la nouvelle dévalorisation des bons d’Etat portugais par l’agence de cotation Standard and Poor, le gouvernement du PS (Partido Socialista) est confronté à une intense pression pour accélérer les mesures d’austérité. Malgré leurs lamentations quant aux ‘‘attaques spéculatives injustifiées contre notre pays’’, le Premier Ministre José Sócrates et le Ministre des Finances Teixeira de Santos ont promptement révélé leurs véritables intentions en annonçant leur disponibilité pour faire ‘‘tout ce qui est nécessaire’’ afin d’apaiser les marchés, présentant avec entrain avec un nouveau plan destiné à couper les allocations de chômage.

    La base de ce plan, adopté dans un contexte de taux de chômage officiel record, à son niveau le plus élevé depuis le début des statistiques, est de restreindre les conditions par lesquelles les chômeurs seraient forcés d’accepter un travail. A partir du 13ème mois de chômage, un travailleur sans emploi doit accepter n’importe quel travail, même s’il est sous le salaire minimum officiel (475€), ou risquer de perdre ses allocations.

    Mais, évidemment, ce n’était pas assez. Moody’s, une autre agence de cotation, a annoncé qu’elle allait probablement procéder à une dévalorisation de la cote des bons d’Etat portugais. Jouant le rôle de pantins entre les mains des spéculateurs et des banques, Socrates et le dirigeant du PSD, Pedro Passos Coelho, ont arrangé une réunion en commun afin de mettre sur pied un nouveau tour de mesures d’austérité. Ces nouvelles mesures incluent une hausse de 1% la TVA, à 21% au lieu de 20%, y compris sur les produits de base, une hausse de 1,5% de l’impôt sur le revenu, une coupe de 5% des salaires du personnel senior du service public et des politiciens, et le gel des grands travaux publics, tel que le nouvel aéroport de Lisbonne qui avait été projeté.

    Tout comme son prédécesseur, ce ‘‘PEC 2’’ ne résoudra aucun des problèmes auxquels est confrontée l’économie capitaliste du Portugal. En attaquant la demande domestique, le gouvernement ne fait qu’appliquer exactement les mêmes recettes que celles qui ont plongé le pays dans l’abysse pour commencer. Un dirigeant conservateur a correctement caractérisé la nouvelle version du PEC comme un ‘‘bombardement de l’économie’’.

    Qui plus est, alors que les mesures précédentes ont essentiellement ciblé le secteur public, ces nouvelles hausses de taxes ont un caractère général, attaquant l’ensemble de la classe ouvrière sans distinction. Ceci jette les bases d’un autre type de ‘‘bombardement’’ : un bombardement social.

    Crise politique

    Malgré ses gesticulations populistes, le PSD est tout à fait d’accord avec le PS sur l’idée fondamentale que la crise actuelle doit être ‘‘résolue’’ par le massacre des acquis et du niveau de vie des travailleurs et des pauvres. En fait, le PSD aimerait même aller plus loin et plus vite dans cette direction : la principale direction du parti ces derniers mois a été de plaider pour un changement de la Constitution ouvrant la porte à un démantèlement encore plus poussé et à la privatisation de la sécurité sociale, de l’éducation et des soins de santé.

    Lors de la dernière période, divers pactes nationaux ont été conclus entre Sócrates et Pedro Passos afin de s’assurer que le programme d’attaques du gouvernement PS minoritaire ne serait pas bloqué au Parlement par l’opposition de droite. Des parties importantes de la bourgeoisie aimeraient voir une coalition formelle impliquant ces deux partis, une sorte de gouvernement d’urgence nationale, afin d’assurer un exécutif plus stable, afin de resserrer les rangs pour les féroces batailles de classe à venir, auxquelles la thérapie de choc imposée au pays va immanquablement mener.

    Mais la faisabilité d’un tel scénario est incertaine. Plutôt que d’adoucir la crise politique, les accords entre les deux partis ne font qu’aiguiser les tensions entre leurs propres rangs. La révolte sociale émergente ne va que contribuer à affûter ces traits, et à ouvrir de nouvelles divisions entre et à l’intérieur des partis dominants, quant à la route à suivre.

    Militantisme en hausse

    ‘‘Le Portugal n’est pas la Grèce’’, voilà une phrase qui, au cours de cette dernière période, est devenue un véritable leitmotiv pour l’establishment portugais. Au-delà du risque d’un défaut sur sa dette, ce qui est en jeu ici est la peur de la classe dominante portugaise que, sous la pression d’une intensification ininterrompue des mesures d’austérité contre leurs conditions de vie, le militantisme des travailleurs portugais se développe de la même manière que celui des travailleurs grecs.

    ‘‘Malgré quelques actions dans le secteur public, l’opposition aux coupes budgétaires est moins bruyante qu’en Grèce’’, écrivait The Economist du 22 avril. Mais cela a bien plus l’air d’être un commentaire auto-satisfaisant qu’une perspective réaliste. Tout dans la situation indique que le peuple portugais ne va plus rester calme très longtemps. Et en fait, il ne l’est déjà plus.

    Nous avons déjà publié plus tôt sur le site du Comité pour une Internationale Ouvrière un article sur la manifestation qui a été organisée à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution des Œillets. ‘‘On ne s’est pas battu il y a 36 ans pour en arriver là’’ était un sentiment très vivant lors de la manifestation. Un grand nombre de personnes considéraient cette manifestation comme partie intégrale de la riposte contre l’offensive du gouvernement et des patrons.

    La semaine suivante a été accompagnée par des grèves quasi chaque jour. Les facteurs ont organisé un arrêt de travail du 27 avril au 7 mai. La compagnie nationale des chemins de fer est partie en grève le 27, anticipant sur la grève générale des transports du lendemain, avec la participation massive – 95% nationalement – des travailleurs du rail, des chauffeurs de bus, des équipages des ferries et des bateaux, etc.

    Le jour suivant, la session parlementaire n’a pas pu se tenir, à cause de la grève des travailleurs du Parlement ! Le 1er Mai, 130.000 manifestants se sont rassemblés dans les rues de Lisbonne, sous la bannière de la lutte contre le PEC. Les travailleurs de la compagnie pétrolière Galp ont déjà, à deux reprises, bloqué les deux raffineries et autres installations de la compagnie en avril et en mai, autour d’un conflit salarial.

    Le nombre de conflits locaux est en augmentation lui aussi. A Lisbonne, plus de 3.000 nettoyeurs ont organisé une grève de deux jours, et 90% des égoutiers, des éboueurs, des chasseurs de vermines et même des jardiniers de cimetières se sont unis pour une hausse des subsides de sécurité, qui n’ont pas été ajustés à la l’inflation et aux salaires en hausse depuis 2003. ‘‘C’est pas parce qu’on ramasse les déchets qu’on doit se faire traiter comme tels !’’ a déclaré un des travailleurs qui menait la lutte et qui est également actif avec deux autres collègues dans Socialismo Revolutionario, la section portugaise du CIO. Les travailleurs ont obtenu une importante victoire, avec l’obtention d’une hausse des subsides de sécurité pour cinq ans, et une hausse des salaires pour 2010.

    Les infirmières, qui ont déjà organisé plusieurs jours de grève depuis le début de l’année, se préparent à de nouvelles actions dans leur lutte pour une hausse des salaires. Les enseignants ont menacé de partir ‘‘en guerre’’ contre le gouvernement. Et ils savent de quoi ils parlent, comme l’a clairement démontré leur long et massif conflit de 2008.

    ‘‘Em April, aguas mil’’ est un proverbe portugais qui signifie ‘‘En avril, mille pluies’’. Un journal portugais l’a transformé en ‘‘Em april, greves mil’’! En effet, le mois d’avril de cette année a connu le plus grand nombre de grèves dans le pays depuis seize ans. La classe capitaliste est de plus en plus effrayée par la possibilité de troubles sociaux. Le 27 avril, le plus grand journal d’affaires, Diario Economico, écrivait cet avertissement dans son éditorial: ‘‘Les actions de grève sont en hausse après 15 ans de calme. Si les syndicats poursuivent leur stratégie, nous allons droit vers un suicide collectif’’. Toutefois, du point de vue des travailleurs, le problème de la stratégie des syndicats… est plutôt le fait qu’il n’y en a pas.

    La CGTP-IN doit utiliser ses forces de manière efficace – construisons la grève générale !

    Après les nouvelles mesures d’austérité annoncées par le gouvernement, Carvalho da Silva, secrétaire général de la plus grande centrale syndicale, la CGTP-IN, a déclaré que ‘‘Soit nous organisons une très forte riposte, soit nous serons tous au pain sec et à l’eau’’, ajoutant que ‘‘probablement, on adoptera des décisions en vue d’une mobilisation exceptionnelle des travailleurs.’’ Malheureusement, il n’a pas spécifié en quels termes cette ‘‘mobilisation exceptionnelle’’ serait organisée, à part le fait d’appeler à la manifestation nationale déjà prévue, le 29 mai.

    Ceci, malgré le fait qu’un grand nombre de travailleurs ont montré qu’ils sont prêts à se battre et attendent désespérément un plan d’action sérieux. Quiconque ne reconnaît pas cette réalité basique, est soit aveugle, soit criminel. Lors du meeting national des délégués des syndicats de la CGTP, qui s’est tenu le 15 mai, 500 délégués de différents syndicats étaient présents. La direction syndicale a été forcée de convoquer ce meeting à cause des nouvelles attaques de la classe dominante portugaise, mais aussi à cause de la pression croissante de la base des syndicats. La majorité des personnes présentes désiraient utiliser le 29 mai en tant que première étape vers la mobilisation pour une grève générale. Mais la direction syndicale a tenté d’employer une attitude prudente et, malgré un discours militant, a décidé d’attendre jusqu’à après le 29 mai avant de prendre ou d’annoncer de nouvelles actions.

    Da Silva est en train de dire que ‘‘Il y a beaucoup de choses à faire avant la manifestation nationale prévue pour le 29 mai’’. Ceci est tout à fait vrai, mais lorsqu’on arrive à la question de que faut-il faire, rien de concret n’a été proposé. La direction syndicale devrait appeler immédiatement à une grève générale de 24 heures, et utiliser les prochaines semaines pour préparer sérieusement la mobilisation dans toutes les entreprises et toutes les usines. La manif du 29 mai doit être utilisée en tant que tremplin pour ce blocage, avec des meetings et manifestations de masse dans toutes les régions et toutes les villes, en invitant les travailleurs, les jeunes, les étudiants, les chômeurs, les pensionnés, etc. à se rassembler dans cette réponse massive contre l’agenda de misère concocté par le gouvernement capitaliste. Il ne fait aucun doute qu’un tel appel recevrait une réponse enthousiaste de la part des centaines de milliers de personnes partout dans le pays.

    La Gauche et la nouvelle période

    Un nombre important de travailleurs et de jeunes sont en train de se diriger vers les deux grands partis de gauche, le Bloc de Gauche (Bloco de Esquerda – BE) et le Parti Communiste Portugais (PCP), cherchant une réponse à l’impasse capitaliste actuelle. Avec leur influence dans les mouvements sociaux et au Parlement, ces partis ont des occasions uniques pour soulever à une échelle de masse la nécessité d’une perspective et d’un programme socialistes.

    Le grand soutien dont le PCP dispose toujours dans la classe ouvrière et, dans une certaine mesure, parmi la jeunesse, est d’une grande importance. Il montre que le langage du marxisme est en train de trouver plus de quelques oreilles ouvertes dans le pays. Mais le fait de fournir un programme et une approche marxistes corrects en direction de ces couches est encore plus important.

    Dans son dernier communiqué, le PCP a parlé de la nécessité de promouvoir l’investissement, ‘‘surtout l’investissement public’’. Il s’y disait en faveur de la création d’emplois, de hausses des salaires et des pensions, et d’une extension des allocations sociales. Nous soutiendrons toutes ces revendications. Mais ce parti n’explique pas comment ces mesures pourraient être mises en œuvre, à part par la proposition d’une taxe sur les banques à hauteur ‘‘d’au moins 25% de leurs profits’’, de même que d’une taxe sur les transactions boursières.

    Ces mesures, bien que constituant des pas en avant, restent totalement insuffisantes et, en outre, très théoriques. Tant que le pouvoir politique et économique reste entre les mains des banques, des grandes corporations, et de leurs laquais au gouvernement, de telles mesures ne seront jamais mises en œuvre. La classe ouvrière doit de manière indépendante élaborer son propre agenda de luttes, avec pour but de placer ces banques, de même que les secteurs-clés de l’économie, sous contrôle public. Une économie planifiée, démocratiquement contrôlée et gérée à tous les niveaux par les travailleurs, créerait la base matérielle pour l’accomplissement de toutes les revendications précitées. Malheureusement, malgré les discours sur le ‘communisme’, le PCP ne tente quasi pas d’élaborer un programme concret de revendications transitoires afin de réaliser un tel objectif.

    Le PCP dénonce tout à fait justement l’hypocrisie de la phraséologie PS et PSD, tous deux prônant l’‘‘intérêt national’’ afin d’attaquer les travailleurs et leurs familles. Mais pourquoi, ayant dit cela, le même PCP parle-t-il d’‘‘accroître la production nationale’’, de défense de la ‘‘souveraineté nationale’’, de l’affirmation d’une ‘‘gauche patriotique’’, etc. ? Les socialistes s’opposent aux dictats du marché, du FM, de l’UE, etc., mais, dans une société capitaliste, la ‘‘défense de l’économie nationale’’ ne signifie rien d’autre que la défense des intérêts et des profits des capitalistes et patrons nationaux. Nous savons que ce n’est pas pour cela que se battent les militants du PCP. Mais le PCP devrait clarifier ce point : il devrait se positionner en faveur de la nationalisation des secteurs-clés de l’économie et pour un monopole d’Etat sur le commerce extérieur afin de briser l’emprise du marché, mais aussi pour une réponse internationaliste face à la crise.

    Comme l’a clairement démontré l’exemple de l’Union Soviétique, même une économie où la production a été nationalisée ne peut pas être durable si elle reste limitée à des frontières nationales et sans démocratie ouvrière.

    Dans une situation où, partout en Europe, les travailleurs sont confrontés à une avalanche de propagande nationaliste, et où l’establishment politique tout entier ne parle plus que d’‘‘unité nationale’’ afin de lier les intérêts des travailleurs à ceux de leurs maîtres capitalistes, une réponse puissante et unie de la part de la classe ouvrière internationale afin de couper court aux tentatives de division n’a jamais été aussi nécessaire.

    Récemment, un nombre important de membres du Parlement Européen du groupe GUE/NGL a pris une initiative en commun pour soutenir des actions paneuropéennes contre les programmes d’austérité, sous la forme d’une Semaine d’Actions et de Solidarité du 21 au 26 juin, en tant que première étape. La participation active du PCP à une telle initiative aurait un impact immense au Portugal.

    D’un autre côté, alors que le CIO salue le fait que les parlementaires du Bloc de Gauche soutiennent une telle initiative, ce même parti doit rester consistant dans ce qu’il prône et s’assurer que ce soutien ne reste pas cantonné à de belles phrases sur papier. On ne peut pas parler de solidarité avec les travailleurs grecs tout en votant en même temps au Parlement National en faveur du plan de sauvetage de la Grèce de l’UE et du FMI, conditionné par l’imposition d’un programme d’austérité massif contre la population grecque, comme l’a honteusement fait l’ensemble du groupe parlementaire du Bloc de Gauche il y a à peine quelques jours.

    Un autre exemple de ce genre de ‘‘schizophrénie politique’’ a été mis en évidence par le soutien officiel que la direction nationale du Bloc de Gauche a décidé de donner à la candidature de Manuel Alegre pour les élections présidentielles de 2011.

    Manuel Alegre est une figure dirigeante historique du PS, qui est en train de se présenter comme candidat ‘indépendant’ pour ces élections. Le CIO pense que ce positionnement de la part du Bloc de Gauche est un dangereux précédent. A part le fait que cette décision n’a pas été prise sur base d’un débat démocratique à l’intérieur du parti, Manuel Alegre, malgré ses soi-disant différences avec la direction du PS, insiste toujours sur le fait que le PS reste sa ‘‘famille politique’’. Pire que ça, le même Alegre a accordé le 15 mai une interview au journal Expresso, dans laquelle il s’est explicitement dit d’accord avec le fait que les mesures d’austérité sont ‘‘dures, peu agréables et douloureuses, mais inévitables’’, avant d’ajouter qu’il ‘‘aimerait un accord politique autour de ces mesures, qui impliquerait les autres partis et les partenaires sociaux, y compris les syndicats’’.

    Les résultats que le BE a obtenus lors des dernières élections ont représenté un signal positif de la part d’un certain nombre de gens qui recherchent une formation en tant qu’outil pour le changement. Mais, comme le CIO l’a commenté à ce moment-là, plutôt que de lorgner sur sa droite, le Bloc de Gauche devrait plus regarder à gauche et avoir plus de dialogue avec la seule force capable de changer la société et de réaliser un programme socialiste – la classe ouvrière.

    Le Bloc de Gauche, malgré ses discours occasionnels sur un ‘‘socialisme populaire’’, se contente en général de critiques très vagues sur la politique du gouvernement, et n’utilise pas sa position pour formuler un agenda clairement anticapitaliste. Il ne fait rien ou pas grand-chose dans les syndicats et dans la classe ouvrière industrielle, et concentre de plus en plus l’ensemble de ses activités sur le terrain parlementaire.

    Juste après que les bons d’Etat portugais se soient faits dévaloriser par Standard & Poor, Francisco Louça, le principal porte-parole du Bloc de Gauche, a donné une conférence de presse devant les caméras de la télévision nationale. Il n’a pas parlé de la nationalisation des banques et du système financier, ni même de la mobilisation des travailleurs. Il a parlé d’une ‘‘économie plus décente’’, sans spécifier comment et par qui ceci pourrait être réalisé, et la seule revendication concrète et discernable qu’il a mise en avant était ‘‘une agence de cotations publique européenne.’’

    Pour un gouvernement ouvrier, basé sur un socialisme authentique et démocratique

    Il est regrettable que ni le PCP, ni le Bloc de Gauche ne donnent une indication claire sur ce qu’il faut pour construire la mobilisation, ni n’offrent un programme qui lie la lutte actuelle à la nécessité d’une société socialiste de manière détaillée. Cependant, la Gauche devrait être préparée pour les batailles sociales qui sont en train de se développer. Il est inévitable que les traditions révolutionnaires du prolétariat portugais vont ressurgir, plutôt tôt que tard. ‘‘Jamais depuis 1974 le pays n’a été si proche de l’explosion sociale’’, disait une dame qui travaille dans une association d’aide sociale à Lisbonne, dans une intervew au Monde du 28 avril.

    Malgré leurs limites, le BG et le PCP sont considérés par toute une couche de travailleurs radicalisés et de jeunes comme étant une alternative aux partis capitalistes actuels. Le CIO est en faveur d’une alliance entre ces deux partis, avec le mouvement syndical, qui puisse forger ensemble un programme de lutte capable de servir comme un point de ralliement, et donner la confiance et des perspectives à la masse du peuple qui montre en ce moment sa volonté de se battre, dans chaque coin du pays. Un appel clair pour une grève générale de 24 heures serait un premier pas important dans une telle direction.

    Nous sommes en faveur de la mise sur pied de comités d’action démocratiques dans les entreprises et dans les quartiers afin de construire ce qui sera une bataille prolongée, afin de préparer la base pour l’établissement d’un gouvernement ouvrier, basé sur des représentants démocratiquement élus et révocables par les travailleurs, les syndicats et les organisations sociales, dans les entreprises et dans les quartiers. Un tel gouvernement placerait les secteurs bancaire et financier dans le domaine public, de même que dans les autres secteurs-clés de l’économie, et rédigerait un plan rationnel de production basé sur la satisfaction des besoins sociaux de la majorité. Les points de départ pour la construction d’une nouvelle société, libre de l’avidité, de l’exploitation et de la spéculation, serait alors possible et représenteraient un exemple immensément inspirant pour tous les travailleurs d’Europe.

    • Renflouer les pauvres, pas les spéculateurs et les requins de la finance ! Nous ne payerons pas pour la crise, nous ne payerons pas la dette !
    • Non au gel des salaires dans le public comme dans le privé !
    • Non aux hausses d’impôts, à part pour les grosses entreprises et pour les banques ! Abolition de la TVA sur les produits de base !
    • Combattre le chômage, pas les chômeurs ! Nationalisation sous le contrôle des travailleurs et de leurs organisations des industries et des compagnies qui menacent de licencier des travailleurs ou de fermer ; pour la semaine de 35 heures, sans perte de salaire, afin de partager le travail !
    • Halte aux privatisations et aux partenariats public-privé ! Pour le financement d’un Service de Santé National, de l’éducation publique et de la sécurité sociale !
    • Nationalisation des services bancaire et financier sous le contrôle des travailleurs et de leurs organisations, afin d’utiliser la richesse pour satisfaire les besoins de la population, et non les profits privés d’une minorité !
    • Nationalisation des secteurs-clés de l’économie, sous contrôle et gestion démocratiques, avec compensation payée pour les actionnaires uniquement sur base de besoins prouvés !
    • Halte à la dictature des marchés boursiers, des banques et des riches ! Pour une société socialiste authentique et démocratique, avec une économie planifiée afin de satisfaire les besoins de tous, et pas les profits des riches !
    • Solidarité avec les travailleurs du reste de l’Europe et du monde entier, dans une lutte commune contre le capitalisme qui ruine nos vies et détruit la planète !
  • Message de solidarité du GUE/NGL pour la manifestation en faveur de la Grèce

    Aujourd’hui a lieu à Bruxelles une manifestation de solidarité avec la lutte des travailleurs et des jeunes grecs contre les plans d’austérités sauvages que le gouvernement cherche à leur imposer. Le groupe de la Gauche Unitaire Européenne/Gauche verte Nordique, dont est membre notre camarade irlandais l’eurodéputé Joe Higgins, a envoyé un message de solidarité.

    GUE/NGL

    Le groupe GUE/NGL (Gauche Unitaire Européenne/Gauche Verte Nordique) au Parlement européen souhaite exprimer sa solidarité avec votre lutte contre les attaques graves qui sont lancées contre la population grecque. Malheureusement, nous ne pouvons pas être avec vous aujourd’hui puisque le Parlement européen se réunit à Strasbourg cette semaine.

    Mensonges et diffamations sur le niveau de vie, les salaires, les pensions et les conditions de travail de la majorité de la population grecque sont colportées afin d’obtenir le soutien pour des mesures d’austérité draconiennes.

    La Gauche Unitaire Européenne/Gauche Verte Nordique veut vous envoyer un signal clair aujourd’hui : Vous – travailleurs, retraités, jeunes et chômeurs – ne devriez pas et n’avez pas à payer pour une crise que vous n’avez pas créée. Nous avons présenté cette position très clairement dans les débats qui ont eu lieu au Parlement européen ainsi que dans nos circonscriptions et dans les médias.

    Le peuple grec – en particulier les travailleurs et les employés dans les secteurs publics et privés, sont en première ligne des attaques. Mais ce n’est pas seulement vrai pour la Grèce. Des réductions importantes ont également été annoncées et seront mises en œuvre au Portugal, en Espagne et en Irlande. D’autres pays suivront.

    Ce problème affecte l’ensemble de l’Union européenne et de l’Europe en général. Par conséquent, nous devons avoir une approche commune et montrer notre solidarité dans la riposte nécessaire.

    Nous devons rester unis et défendre notre niveau de vie et l’avenir des prochaines générations.

    Nous exigeons un contrôle public et démocratique des banques et du système financier.

    Laissons les riches, les grandes entreprises et les grandes banques payer pour la crise qu’ils ont créée.

  • Fortis, BHV, chaos capitaliste… c’est leur crise !

    Aux élections de ce 13 juin, le PSL-LSP sera présent dans toute la Belgique. En Wallonie et à Bruxelles-Hal-Vilvorde, le PSL participe aux listes unitaires du "Front des Gauches", qui regroupent 6 partis de gauche (le PC, le PSL, la LCR, le PH, le CAP et Vélorution) ainsi que des indépendants tels que Christine Pagnoulle, présidente d’Attac-Liège. A côté du matériel commun qui arivera sous peu, nous allons utiliser notre propre tract, dont voici le texte.

    Tract du PSL

    > Tract en format PDF

    Le gouvernement est-il tombé parce qu’il ne peut pas garantir que chaque enfant puisse trouver une école pour le 1er septembre ? Parce qu’il supprime des emplois dans les services publics au lieu des 200.000 emplois qu’il avait promis ? Parce qu’il a prêté 30 milliards pour sauver les banques alors que notre sécurité sociale est pillée depuis 30 ans ? Non !

    Si nous nous rendons aux urnes ce 13 juin, c’est parce que les politiciens traditionnels sont embourbés dans le conflit autour de BHV. Ce conflit, qui concerne une frontière linguistique, des compétences juridiques et des droits démocratiques, n’a pas pour objectif de résoudre les problèmes sociaux rencontrés à Bruxelles et dans sa périphérie, mais au contraire de détourner l’attention loin de ça ! Quelle que soit la langue, les problèmes liés à la pauvreté, au chômage, aux loyers exorbitants, au sous-financement des services publics comme l’enseignement, etc. sont extrêmement importants pour tous les travailleurs qui y vivent. Aucun de ces problèmes ne trouvera de solution avec la scission de BHV ou tout autre mécanisme technique communautaire ! Seul un programme politique qui lutte pour que chacun bénéficie de droits démocratiques, d’un logement à prix abordable, d’un emploi bien payé, d’un enseignement décent, etc. est à même de résoudre les tensions croissantes.

    Flamands, Wallons, Bruxellois ? Nous sommes tous Grecs !

    Partout en Europe, les gouvernements se préparent à faire payer la crise aux travailleurs. Les banques ont été sauvées, et le sont encore, et c’est à nous de régler la note. Quelques pays sont même au bord de la faillite, et les gouvernements y imposent des plans d’austérité sauvages à leur population.

    En Belgique aussi, tous les partis traditionnels sont d’accord : après ces élections, nous allons devoir nous serrer la ceinture. “Nous” ? Tout comme en Grèce, en Espagne, au Portugal et en Irlande, ici aussi il s’agira des simples contribuables. Et ce alors que cela fait déjà des années que seule une toute petite élite bénéficie des profits record créés en Belgique !

    Le revenu “moyen” des Belges n’a jamais été aussi grand, mais 17% de la population vit pourtant sous le seuil de pauvreté. Les profits sont pour les riches, les coupes budgétaires sont pour “tout le monde”.

    Notre réponse : Des emplois, des logements sociaux, des services publics et un enseignement pour tous

    En 2009, 50.000 emplois ont été perdus, et on s’attend à 90.000 licenciements en 2010. Même les entreprises qui ont enregistré d’énormes profits balancent des travailleurs à la rue. La réponse des politiciens ? Encore plus de cadeaux aux patrons ! Mais attention, car à travers le travail intérimaire, les contrats flexibles, les attaques contre notre salaire brut et notre sécurité sociale, c’est tout notre bien-être social qui est en train d’être démoli. Avec le capitalisme, notre avenir est subordonné à leurs profits.

    En autorisant les entreprises à continuer à intensifier leur taux d’exploitation, on assure des crises encore plus graves. Nous concluons que produire pour satisfaire les besoins de la majorité de la population, en respectant notre environnement, ne peut se faire que si la majorité de la population a en mains le contrôle de la production. Partageons les richesses, au lieu de diviser les travailleurs !

    Stop à la politique de “diviser pour mieux régner”

    Aucun parti représenté au Parlement ne représente les intérêts de tous les travailleurs et de leurs familles, ce qui laisse un espace pour la surenchère communautaire. Ces chamailleries de politiciens autour de BHV passent largement au-dessus de la tête de beaucoup de gens.

    Il y a beaucoup de chances qu’un nombre record d’électeurs décident cette fois de rester chez eux ou de voter blanc. D’autres électeurs dépités vont chercher une voix qui puisse quand même exprimer leurs plaintes d’une façon ou d’une autre.

    Un nouveau parti pour et par les travailleurs est plus que jamais nécessaire ! Seule une résistance unifiée de la classe des travailleurs, unie en un mouvement combatif, peut empêcher que ce soit à nous de payer cette crise.

    Les syndicalistes combatifs, les activistes et les militants politiques des deux côtés de la frontière linguistique doivent se serrer les coudes pour que ce combat arrive également sur le plan politique.

    Pour l’unité des travailleurs et pour le socialisme

    La résistance est possible, comme l’ont démontrés les travailleurs d’InBev et de Bayer. Les emplois y ont été sauvés et les salaires maintenus. Un mouvement de lutte généralisé manque toutefois encore. Pour commencer, il nous faut un plan d’action national pour déjouer les attaques contre notre niveau de vie et pour défendre nos emplois et notre sécurité sociale.

    Mais cela ne suffira pas. Au final, seule une société basée sur les besoins de la majorité et non pas sur les profits de quelques-uns peut résoudre les problèmes causés par le capitalisme. Le socialisme démocratique n’est pas qu’une belle idée, mais aussi une nécessité !

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    > Front des Gauches: Une alternative unitaire à gauche d’Ecolo et du PS

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    C’est de manière mûrement réfléchie que le Parti Socialiste de Lutte participe à ces élections avec des affiches bilingues. Nous sommes un parti national avec des sections à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre. Nous défendons les intérêts de tous les travailleurs, quelle que soit leur origine ou leur langue. Lors de ces élections, nous voulons encore plus insister sur le besoin de l’unité dans la lutte. A Bruxelles et en Wallonie, le PSL participe d’ailleurs au “Front des Gauches”, une alliance de six partis de gauche.

    Nous sommes membres du Comité pour une Internationale Ouvrière (www.socialistworld.net). La crise internationale et l’attaque contre les droits de la classe ouvrière européenne orchestrée par l’Union Européenne signifie qu’une résistance unifiée est aussi nécessaire sur le plan européen. Joe Higgins, député européen membre de notre parti-frère irlandais, a pris l’initiative d’une semaine d’action européenne pour la fin juin. Plus d’informations sur www.joehiggins.eu

    Des représentants des travailleurs avec un salaire de travailleur

    Nos salaires et pensions sont impayables, nous dit-on. Les parlementaires s’assurent quant à eux un bien beau salaire. Ils ne sont pas touchés par les conséquences de leur politique néolibérale. Pour le PSL, les représentants politiques et syndicaux du mouvement ouvrier doivent recevoir le salaire moyen des travailleurs. Ainsi, nous pouvons éviter que la course aux postes devienne plus importante que le programme.

    Soutenez le PSL, rejoignez les véritables socialistes !

    Pour nous, le socialisme, ce n’est pas qu’un slogan de 1er Mai, mais quelque chose que nous construisons chaque jour. C’est la conclusion logique de la lutte et en même temps sa motivation principale. Les élections sont une partie importante de notre lutte, mais ne sont pas le seul terrain sur lequel nous défendons notre programme. Le PSL n’est encore aujourd’hui qu’un petit parti, mais très actif là où la lutte est nécessaire. C’est ainsi que le PSL, en union avec d’autres organisations, appelle cette année à l’organisation de marches des jeunes pour l’emploi locales dans toutes les villes de Belgique.

  • Europe – Initiative pour une “semaine de protestations et de solidarité”

    "Nous pensons que des protestations réussies et coordonnées dans la semaine du 21 au 26 juin aurait un impact majeur et enverrait un message très clair à l’establishment européen."

    Chers amis, nous vous écrivons en tant que représentants élus des travailleurs à travers l’Europe, en tant que membres de la Gauche Unitaire Européenne / Gauche Verte Nordique (GUE/NGL) au Parlement Européen. Il est certain que le paquet financier massif conclu le weekend du 8 et 9 mai ne fera qu’augmenter l’ampleur des attaques qui se développent en Europe contre les travailleurs, les jeunes et les pensionnés.

    Par des eurodéputés de la GUE/NGL

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    A lire aussi:

    • Proposition pour un mouvement de protestation européen du 21 au 26 juin
    • Joe Higgins "Unité des travailleurs et contre-attaque contre la dictature du marché"
    • Grèce: La lutte doit se poursuivre et s’intensifier!
    • Devant le Parlement Européen: Solidarité avec les travailleurs grecs!
    • L’austérité capitaliste doit être contrée par l’action des travailleurs
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      En ce moment, ce sont particulièrement les travailleurs grecs qui sont en première ligne contre ces attaques. Ils font face à une diminution de 10% des salaires et des dépenses dans les secteurs publics, à une augmentation de l’âge d’accès à la pension, à une augmentation de la TVA et à un gel des pensions. Mais en Espagne, au Portugal, en Irlande et en Italie, les travailleurs continuent eux aussi à faire face à de sévères attaques contre leur niveau de vie. Il est aussi certain que ces attaques ne vont pas être confines aux travailleurs des économies européennes “périphériques”. Partout à travers l’Europe, les travailleurs vont devoir lutter pour préserver leurs droits à la pension, contre les pressions à la baisse sur les salaires, contre les coupes dans les budgets sociaux, pour défendre la sécurité sociale et contre le chômage croissant.

      Plus largement, ces attaques sont à situer dans le contexte de la stratégie de l’establishment européen, comme décrit dans le document "EU 2020" – qui plaide en faveur de l’augmentation de l’âge d’accès à la pension ainsi que le nombre d’heures prestées par les travailleurs européens et pour un retour strict au "pacte de croissance et de stabilité", ce qui requiert des coupes sauvages dans les dépenses publiques de nombreux pays.

      Ces attaques sont encore combines à des tentatives venimeuses de diviser les travailleurs selon des critères nationaux. Cela a été particulièrement évident dans les médias allemands et dans bien d’autres pays. Des mensonges sur les conditions de vie des travailleurs grecs sont répandus pour créer l’impression que les Grecs sont responsables de la crise de leur pays et doivent en payer le prix. La Gauche doit contrer cette désinformation avec des faits et des données illustrant la situation réelle. Par exemple, en opposition au mythe du travailleur grec fainéant qui part en retraite très tôt, la moyenne d’âge pour le départ en pension en Grèce est de 61,4 ans, soit plus haut que la moyenne européenne.

      Les travailleurs grecs ont démontré leur résistance et leur volonté héroïques de lutter contre ces attaques au cours de ces dernières semaines. Les travailleurs portugais et espagnols ont eux aussi montré une volonté similaire de se battre.

      Des déclarations importantes ont été formulées en Europe par les syndicats et les organisations de gauche contre ces attaques visant les travailleurs. Nous sentons aujourd’hui le besoin d’une réponse active à travers l’Europe – pour contrer les tentatives de diviser les travailleurs ainsi que pour donner aux travailleurs la confiance de riposter. Nous proposons d’initier une "Semaine de protestation et de solidarité" lors de la semaine du 21 au 26 juin. Ce que nous envisageons est le rassemblement de partis politiques, de syndicats, de mouvement sociaux et de militants pour discuter de la tenue de protestations majeures dans leur pays au cours de cette semaine.

      La proposition est de clairement proclamer que la gauche et les organisations sociales rejettent le fait que cela doit être aux travailleurs de payer pour la crise, que nous exigeons la fin de la dictature des marchés, que les institutions financières soient prises sous contrôle public et que nous déclarons que les travailleurs européens sont solidaires et ensemble.

      Nous invitons respectueusement votre organisation à discuter de la possibilité de soutenir cette initiative et de vous impliquer dans la construction d’une protestation européenne significative à ce moment. Pour nous, les questions clé sont clairement la solidarité avec les travailleurs grecs, mais aussi d’aborder les attaques spécifiques prévues dans les différents pays lors des manifestations.

      Nous comprenons bien entendu que les détails et les slogans précis doivent être travaillés pour tenir compte de la situation politique dans le pays où la protestation prend place. Cependant, nous proposons que les revendications de base suivantes puissent former la base des discussions en Europe:

      • Les travailleurs ne doivent pas payer pour la crise – Faisons payer les super riches et les banquiers
      • Solidarité avec les travailleurs grecs et unité des travailleurs à travers l’Europe
      • Non aux assainissements, aux coupes salariales, au chômage et à l’augmentation de l’âge d’accès à la pension
      • Non aux privatisations des services publics
      • Pour la fin de la dictature des marchés financiers, des agence de notations et du FMI
      • Stop au sauvetage des banques – nationalisation des banques et des institutions financières dans l’intérêt des travailleurs

      Nous pensons que des protestations réussies et coordonnées dans la semaine du 21 au 26 juin pourrait avoir un impact majeur et envoyer un message clair à aux establishments européens. Cela pourrait assister les lutes des travailleurs dans les divers pays européens et constituer une étape crucial dans la construction d’une résistance européenne contre le cul de sac de l’agenda néolibéral.

      Le temps passe très vite. Nous voulons construire une coalition large à un niveau européen, relayées par des coalitions larges au niveau national pour construire ces protestations. Nous serions très heureux si vous pouviez nous contacter le plus vite possible avec votre réponse.

      Nous espérons que vous considérerez positivement ces propositions et que votre organisation pourra assister la construction de protestations européennes le mois de juin. S’il vous plait, diffuser cet appel à vos contacts et contactez nous pour vos reactions. Nous serions très heureux de vous rencontrer et de discuter de ce theme plus en profondeur.

      Les signataires ci-dessous constituent la liste initiale. Nous sommes certains de pouvoir encore obtenir la signature d’autres eurodéputés de la GUE/NGL.

      Bien à vous, en solidarité,

      • Joe Higgins (Socialist Party – Irlande) joe.higgins@europarl.europa.eu
      • Nikolaos Chountis (Syriza – Grèce) nikolaos.chountis@europarl.europa.eu
      • Søren Bo Søndergaard (Folkebevægelsen mod EU – Danemark) sorenbo.sondergaard@europarl.europa.eu
      • Eva-Britt Svensson (Parti de Gauche – Suède) eva-britt.svensson@europarl.europa.eu
      • Kyriacos Triantaphyllides (AKEL – Chypre) kyriacos.triantaphyllides@europarl.europa.eu
      • Marisa Matias (Bloco de Esquerda – Portugal) marisa.matias@europarl.europa.eu
      • Miguel Portas (Bloco de Esquerda – Portugal) miguel.portas@europarl.europa.eu
      • Rui Tavares (Bloco de Esquerda – Portugal) rui.tavares@europarl.europa.eu
      • Jean-Luc Mélenchon (Député Front de Gauche) jean-luc.melenchon@europarl.europa.eu
  • Italie : ControCorrente rejoint le CIO

    Un week-end de discussion sur les perspectives pour la Gauche – en Italie et en Europe – avec pour toile de fond la crise capitaliste internationale.

    Le PSL est extrêmement fier de publier cette traduction d’un rapport publié ce lundi sur le site de ControCorrente. Les camarades de ControCorrente ont été actifs au sein du PRC (Parti de la Refondation Communiste) et de la CGIL (Confédération Générale Italienne du Travail), et relèvent le défi que sont nos tâches politiques, telles qu’exigées par la situation. Cela faisait quelque temps qu’ils débattaient de nombreux enjeux avec le Comité pour une Internationale Ouvrière. Lors de cette conférence de samedi passé, l’association ControCorrente a unanimement décidé d’exprimer sa solidarité politique avec le CIO.

    Rapport publié sur le site de ControCorrente

    La visite en Ligurie (province de Gênes) de Peter Taaffe, secrétaire général du Socialist Party d’Angleterre et Pays de Galles, et de Clare Doyle, du Secrétariat International du CIO, a été divisée en différents événements. Vendredi 14 mai et samedi 16 se sont tenus deux meetings publics sous le titre: ‘‘Pour une gauche politicienne, ou pour une gauche ouvrière? Un enjeu international’’. Environ 50 personnes étaient présentes au premier de ces meetings, à Gênes, et 20 au second, à Savona (une petite ville de Ligurie).

    Le public a été limité (à cause du bref délai de mobilisation), mais était très bon. Parmi les personnes présentes se trouvaient des travailleurs et des délégués syndicaux de l’usine Ericsson, des chantiers navals Fincantieri, de Navalimpianti, de Datasiel, d’Eurocontrol, de Bombardier, d’AMT, d’ASTEr et d’ASEF (ex-ouviers communaux), de l’enseignement et de l’université, des dirigeants CGIL, RDB et COBAS, et quelques représentants d’autres organisations de gauche.

    ‘‘En Italie’’, a dit Marco Veruggio, porte-parole national de ControCorrente, ‘‘il y a un vide massif dans la représentation politique du monde du travail, et c’est dans ce vide que s’engouffrent la Ligue du Nord et l’extrême-droite. Mais ce problème n’est pas qu’un problème italien.’’

    ‘‘En fait, lors du récent congrès de la CGIL, tous ceux qui ont soutenu le document alternatif (contre celui de la direction) se sont retrouvés sans aucun soutien politique’’, a ajouté Antongiulio Mannoni, secrétaire CGIL de Gênes et porte-parole de la motion d’opposition Moccia-Rinaldini.

    Nouveaux partis ouvriers de masse

    Peter Taaffe a expliqué comment le Socialist Party (et le CIO) au Royaume-Uni a cherché à remplir ce vide en collaborant avec le RMT (syndicat des transports, qui compte 80.000 membres), l’Association des Gardiens de Prison et d’autres organisations syndicales des services publics, des pompiers, des élus locaux et d’autres organisations politiques telles que le Parti Communiste et d’autres socialistes pour lancer dans un premier temps l’alliance NO2EU puis la TUSC (Coalition de syndicalistes et de socialistes) en tant qu’alliance à la gauche du Labour Party, et qui se sont présentées aux élections européennes puis nationales.

    ‘‘De nombreux travailleurs en Angleterre espèrent que la défaite du New Labour va le pousser à gauche, a expliqué Peter, mais cela ne se produira pas. Ce n’est pas une coïncidence si le principal candidat pour succéder à Gordon Brown était David Milliband, un des plus proches collaborateurs de Tony Blair. Par conséquent’’, a-t-il poursuivi, ‘‘il est nécessaire de continuer à œuvrer pour un nouveau parti de masse qui représente une alternative au Labour Party pour les travailleurs.’’

    ‘‘La question d’une alternative aux partis de ‘centre-gauche’ (qui ont viré encore plus à droite)’’, a dit Clare Doyle, ‘‘existe également dans d’autres pays. Il y a des formations dans lesquelles intervient le Comité pour une Internationale Ouvrière, telles que le Nouveau Parti Anticapitaliste en France, Die Linke en Allemagne et Syriza, la fédération de gauche en Grèce, à laquelle appartient Xekinima, la section grecque du CIO.’’

    ‘‘En cette époque de grandes batailles de classe, si Syriza adoptait un programme clairement socialiste pour combattre les effets de la crise et les mesures d’austérité de Papandreou, elle pourrait rapidement croître et avoir un gros effet dans la bataille pour transformer la société en Grèce.’’

    Un autre enjeu qui a été soulevé a été celui de coordonner les luttes des travailleurs en Europe. Joe Higgins, parlementaire européen du Socialist Party irlandais, joue un rôle crucial en poussant le groupe de la gauche européenne à promouvoir une action de solidarité parmi les travailleurs européens touchés par la crise. En juin, il y aura une autre initiative encore plus grande afin d’organiser la solidarité avec le mouvement en Grèce. En Espagne, le dirigeant de l’UGT, la fédération syndicale traditionnellement alliée aux socialistes, parle de rompre avec le PSOE, le parti au gouvernement, après que Zapatero ait annoncé une réduction de 5% des salaires dans le secteur public. Le 2 juin, avec les Commissions Ouvrières (proches des «Communistes»), une grève générale du secteur public va être organisée. Le CIO travaille très dur pour tenter d’obtenir que soit déclarée le même jour une grosse mobilisation d’action de grève en Grèce et au Portugal.

    ControCorrente et le CIO

    Samedi 15 mai, l’Assemblée Nationale de l’association ControCorrente a eu lieu avec la participation d’environ 25 camarades. L’assemblée a exprimé son accord complet avec les analyses et les méthodes du Comité pour une Internationale Ouvrière, et son intention de consolider la relation entre les deux organisations. A la fin de la réunion, un nouveau comité national a été élu, composé de M. Armellin (Venise), A. Ghaderi (Abruzzes), P. Granchelli (Milan), L. Minghetti (Turin), C. Dicembre et C. Thomas (Bologne), M. Veruggio (Gênes) et F. Nigro (trésorier national).

  • Europe : Proposition pour un mouvement de protestation européen du 21 au 26 juin

    "Nous ne payerons pas pour votre crise!" Les membres du groupe GUE / NGL (Gauche Unie Européenne / Gauche Verte Nordique) du Parlement Européen ont publié une déclaration en faveur d’une semaine de protestation et de solidarité européenne contre la crise capitaliste.

    Comité pour une Internationale Ouvrière

    Joe Higgins, eurodéputé du Socialist Party irlandais, et membre du Comité pour une Internationale Ouvrière, a organisé une réunion avec ses collègues eurodéputés dans l’intention de contrer les calomnies nationalistes des médias internationaux et des dirigeants européens qui se liguent contre les travailleurs et la jeunesse grecs. Mais il s’agissait également de contrer l’illusion que l’énorme plan de relance de 750 milliards d’euros qui a été voté par la Commission Européenne, par les Etats-membres de la zone euro et par le FMI représente le début d’une reprise solide.

    Nikolaos Chountis, eurodéputé de Syriza en Grèce, a remercié Joe d’avoir pris l’initiative d’une Journée européenne de protestation contre la crise. Nikolaos a expliqué les graves conséquences que les mesures d’austérité vont avoir sur la classe ouvrière et la jeunesse grecques. Il a aussi fait allusion à un possible redéploiement du paysage politique grec en conséquence des mesures draconiennes qui vont être instaurées par le gouvernement soi-disant socialiste du Pasok. Nikolaos a très justement souligné le fait que ce mouvement de protestation ne devrait pas uniquement viser à organiser la solidarité avec les travailleurs et les jeunes grecs. Il a aussi expliqué que les efforts des dirigeants européens pour restaurer la Croissance et la Stabilité vont affecter l’ensemble de la classe ouvrière européenne, et que ceci doit être contré par une action commune de la classe ouvrière européenne.

    Søren Bo Søndergaard, un eurodéputé de l’Alliance Rouge-Verte danoise, a aussi exprimé son soutien à l’initiative de Joe. Søren a ajouté un point important à la discussion, en citant le fait que les médias danois, et sans doute également les médias des autres pays qui ne sont pas encore directement affectés par la dévaluation par les agences de notation et par l’imposition d’immenses coupes budgétaires, ont répandu des mensonges au sujet des travailleurs grecs et de leur niveau de vie. Ces mensonges doivent être démasqués afin de pouvoir mobiliser le peuple en soutien aux travailleurs grecs. Søren a aussi exprimé le fait que l’idée que c’est aux riches à payer pour leur propre crise doit être intégrée dans notre matériel.

    Kyriacos Triantaphyllides, de l’AKEL (Parti progressiste des travailleurs) chypriote a insisté sur la nécessité d’avoir une «véritable» mobilisation pour un tel mouvement de protestation. Selon lui, nous devons mobiliser via les syndicats, et amener notre peuple dans la rue. Il a aussi expliqué que les salaires grecs sont déjà très bas, et que les soi-disant «prestigieux» 13ème et 14ème mois de salaire qui ont été utilisés pour décrire le mode de vie «luxueux» des travailleurs grecs sont en fait essentiels pour que les travailleurs grecs puissent boucler leurs fins de mois.

    Carmen Hilario représentait lors de cette réunion le Bloc de Gauche portugais. Carmen a commencé sa contribution par un mot d’excuse de la part des trois eurodéputés du Bloc de Gauche, Miguel Portas, Rui Tavares et Marisa Matias. Ils n’ont pas pu venir à la réunion à cause d’autres engagements, mais ils soutiennent néanmoins l’initiative et l’idée d’un mouvement de protestation actif. Carmen a expliqué que le gouvernement portugais a récemment adapté son propre programme de Croissance et Stabilité pour le Portugal, qui inclut une série de propositions de coupes budgétaires très détaillées. Le Bloc de Gauche a publié un document, «15 mesures pour une économie décente», qui contrecarrent les propositions du gouvernement et qui expliquent qu’une autre politique est possible.

    De nombreuses autres importantes contributions ont été faites au sujet des différents aspects de la crise. La réunion s’est déroulée dans une ambiance constructive et amicale. Un accord a été obtenu autour de l’idée centrale de «Nous ne payerons pas pour votre crise» en tant que point de départ des mobilisations. Ceci a été complété par des revendications de base telles que l’unité des travailleurs dans toute l’Europe, la nécessité de rejeter les coupes salariales et les attaques sur le mode de vie et le refus des privatisations. L’idée de rompre avec la dictature des marchés et des institutions financières en les plaçant sous un contrôle public afin de sauvegarder les intérêts de la population a aussi été largement acceptée.

    Joe Higgins a expliqué à quel point les médias et de nombreux gouvernements sont en train de donner aux «marchés» (en réalité, un tout petit nombre d’individus, de hedge funds, de spéculateurs et de banques immensément riches) un pouvoir quasi-dictatorial. Les assauts brutaux sur le mode de vie des travailleurs sont justifiés par la « nécessité » de « satisfaire les marchés », comme s’ils étaient une sorte de créature divine dont l’existence et les pouvoirs sont tout-puissants et ne peuvent être remis en question.

    Qui plus est, on utilise une terminologie telle que «consolidation fiscale» et «dévaluation interne» afin de déguiser leur vraie signification, c’est à dire : des attaques sur la classe ouvrière.

    La réunion s’est mis d’accord de proposer la semaine du 21 au 26 juin en tant que date pour un mouvement de protestation européen, dont les dates exactes devront être discutées au sein de nos propres organisations et partis, de même que dans les syndicats, dans les mouvements sociaux et dans les autres organisations de gauche.

    Une prochaine réunion va être organisée la semaine prochaine afin de finaliser les propositions et les idées. Ceci nous laissera le temps d’impliquer plus d’eurodéputés GUE / NGL dans cette plateforme.

  • Elections européennes de 2009 – Tour d’horizon

    Peu ou pas de confiance dans les gouvernements, mais pas de veritable alternative socialiste

    Ces élections européennes ont donné un instantané de l’atmosphère anxieuse et de la méfiance, ou même de l’hostilité, éprouvée face aux gouvernements. Dans certains pays, comme la Grande-Bretagne, la Grèce, l’Irlande et la Hongrie, les partis au pouvoir ont subi de dramatiques revers. Mais généralement, à quelques exceptions près, cette situation n’a pas bénéficié aux forces de gauche ou même aux verts. Le mécontentement est surtout illustré par une faible participation et un soutien accru pour les nationalistes de droite ou les formations d’extrême-droite.

    Par Robert Bechert, Comité pour une Intenationale Ouvrière

    L’Europe s’enlise dans une profonde récession, la pire depuis les années ‘30. Juste avant les élections, la Banque Centrale Européenne avait d’ailleurs encore revu à la baisse ses prévisions de croissance pour les 16 pays de la zone euro : une chute de 5.1% pour 2009.

    Voilà le contexte derrière la fonte du soutien de la plupart des partis au pouvoir et la recherche, parmi les électeurs, d’une alternative. Même le faible taux de participation illustre ce rejet des partis établis, au côté d’un rejet de l’Union Européenne et de la parfaite compréhension que le soi-disant Parlement européen est impuissant.

    Mais alors que les nationalistes de droite et l’extrême-droite ont pu capter une bonne partie des voix, la victoire de Joe Higgins, le candidat du Socialist Party (CIO-Irlande), qui a remporté un des sièges d’eurodéputé de Dublin, montre de quelle manière il est possible de construire un soutien conscient de la base profondément enraciné parmi la classe ouvrière, établissant ainsi une tradition de lutte revendiquant des politiques réellement socialistes. Malheureusement, cela ne constitue pas l’expérience générale de ces élections. Seul le Bloc de Gauche au Portugal et le Mouvement des peuples contre l’UE au Danemark, quoique sur base d’un programme politique plus faible, ont remporté des succès significatifs.

    Dès le début de cette crise, il a été absolument clair qu’elle était due au marché capitaliste lui-même. À aucune moment il n’a été possible pour la classe capitaliste de blâmer la classe ouvrière, les syndicats ou le ‘socialisme’. On se serait donc attendu à ce que cela débouche un soutien pour les partis qui se sont opposés au capitalisme, ou qui au moins ont offert une vision différente de la société.

    Nous avons déjà connu des protestations à une large échelle, avec des manifestations et des journées de grève générale ou nationale, dans une série de pays européens. En France, plus particulièrement, elles ont pris le caractère d’une marée croissante d’opposition à toute tentative des capitalistes et des gouvernements de faire payer la crise aux travailleurs et à la classe moyenne. Mais d’autres pays encore, comme la Belgique, la Grèce et le Portugal, ont également connu des actions significatives.

    Cependant, presque tous les dirigeants syndicaux à travers l’Europe n’ont en rien cherché à construire un mouvement plus large sur base de ces premiers pas. Au lieu de cela, les protestations ont été réduites à des actions isolées, employées souvent tout simplement pour laisser sortir la colère, et la pression, ou encore, comme avec certaines manifestations de la Confédération Européenne des Syndicats de ce mois de mai, pour tenter de soutenir les partis sociaux-démocrates.

    L’absence d’alternative pour les travailleurs ouvre la voie à la droite

    Ce frein sur les luttes s’explique par le fait que dans la grande majorité des pays de l’Union Européenne, il n’y a actuellement aucun grand parti ou parti de masse essayant de construire une opposition sérieuse face aux effets de cette crise. Ce fait n’est pas fortuit. Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO – CWI) a expliqué depuis le début des années ‘90 que la plupart des pays n’ont plus aucun parti de masse ou de parti significatif qui s’oppose au capitalisme. C’est là le résultat d’une combinaison faite de l’offensive idéologique des capitalistes qui a suivi l’effondrement de l’Union soviétique et de la transformation de la plupart des anciens partis ouvriers bourgeois (des partis avec une base de classe ouvrière et une direction pro-capitaliste) en partis complètement capitalistes.

    C’est ce qui a jusqu’ici sauvé les capitalistes et qui a fait qu’il n’y a pas encore eu de d’opposition active à une large échelle contre le capitalisme lui-même en conséquence de la crise. Dans beaucoup de pays européens, les travailleurs, la jeunesse et des sections de la classe moyenne ont clamé : "Nous ne payerons pas votre crise". Cet appel est un bon point de départ pour construire une résistance contre les pertes d’emploi, la baisse du niveau de vie et les coupes dans les budgets sociaux. Mais ce n’est seulement qu’un commencement.

    Cette crise du capitalisme pose clairement la question de l’opposition au système capitaliste lui-même et de la lutte pour une alternative socialiste. Actuellement toutefois, mis à part le CIO, il y a en Europe très peu de forces présentes dans le mouvement des travailleurs qui lient activement la lutte contre l’impact de la crise et la construction d’un soutien pour une société socialiste. Cette lacune a ouvert la voie aux succès électoraux de la droite.

    Dans un certain nombre de pays, mais pas en Belgique, les partis de centre-droit ont gagné, ou ont moins souffert que d’autres partis. Souvent, comme dans le cas de Sarkozy en France, c’était aussi le résultat d’un changement de tactique, avec des critiques contre les excès du capitalisme ou, dans le cas d’Angela Merkel en Allemagne, sous l’effet d’une extension massive des fonds du gouvernement pour le chômage partiel afin de limiter les pertes d’emploi.

    Gains pour l’extrême droite

    Mais à travers l’Union Européenne, des partis plus à droite ont progressé, en pourcentage si ce n’est en nombre de suffrage. L’immigration est devenue une question clé, des partis de droite exploitant les craintes des travailleurs envers les immigrés, qu’ils soient issus de l’intérieur ou de l’extérieur de l’UE, vis-à-vis de l’emploi ou des services publics. Le racisme, l’hostilité contre les musulmans, les gitans et, en Autriche, un antisémitisme semi-voilé, ont été des éléments significatifs dans ces élections. De plus, il n’y avait souvent que les partis d’extrême-droite pour exprimer la colère populaire ressentie contre l’UE elle-même, son essence antidémocratique et la domination des grandes puissances européennes.

    En surface, cette élection semble illustrer une droitisation de l’Europe, et même un déplacement vers l’extrême-droite dans quelques pays. L’exemple le plus saisissant est constitué par les 769.000 voix (17%) remportées par le PVV d’extrême-droite aux Pays Bas, pour sa toute première participation aux élections européennes. Il s’agit maintenant du second parti du Pays. Mais les nationalistes de droite et les partis d’extrême-droite ont également obtenu des gains significatifs en Grande-Bretagne, en Finlande, en Grèce, en Hongrie, en Italie, en Roumanie et dans d’autres pays encore.

    En Allemagne toutefois, où Die Linke, en dépit de ses faiblesses, est encore regardé comme l’adversaire principal des attaques contre le niveau de vie des travailleurs, les suffrages de l’extrême-droite ont à peine changé, malgré quelques augmentations dans certaines élections locales qui ont eu lieu simultanément.

    Les commentateurs capitalistes peuvent partiellement décrire les résultats électoraux comme un décalage vers la droite parce que les ‘socialistes officiels’, qui ont souvent enregistré des pertes, étaient les anciennes partis ouvriers. Ces formations ont appliqué les politiques néolibérales et sont de plus en plus vues comme asssez similaires au centre-droit. Là où ces partis sont au pouvoir, comme en Autriche, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Espagne, ils ont enregistré des pertes. Dans les trois premiers de ces pays, les resultats ont été des baisses record, malgré le fait qu’en Allemagne, le SPD a essayé d’adopter une image légèrement plus ‘amicale’ envers les travailleurs. Dans d’autres pays, où ces partis sont dans l’opposition, les sociaux-démocrates ont gagné, sous l’étiquette du ‘moindre mal’. Ainsi, en Suède, ils ont réussi à obtenir 24.6% et même 36.6% en Grèce. Toutefois, en France, le Parti Socialiste a souffert des souvenirs qu’il a laissé derrière lui après son passage au pouvoir. Avec 16.48%, il n’est plus que 0.20% avant les verts (Europe-Ecologie).

    Dans trois pays, les principaux partis de droite au gouvenrement sont arrivé en tête des votes. En France, Sarkozy parle d’un succès de 28% des voix, ignorant cependant que 72% des électeurs se sont opposés à lui et que l’abstention a atteint des records. En Allemagne, le CDU d’Angela Merkel a reçu 1.343.000 voix de moins qu’en 2004, mais reste n°1. Le gouvernement polonais a reçu le taux le plus élevé, 44%, mais comme seulement 24% des gens se sont déplacés pour voter, cela ne représente qu’un soutien actif de moins de 12% de l’électorat…

    Très peu de gouvernements ont maintenu leur soutien. Le gouvernement italien en fait partie, avec 45% des voix. Le nouveau PdL de Berlusconi a peu gagné comparé à il y a cinq ans, et a perdu quand on regarde les élections générales d’avril 2008, mais la ligue du Nord, d’extrême-droite, a doublé ses voix à plus de 10%. L’Italie illustre bien le thème de cette élection : la faiblesse ou l’absence d’une véritable alternative socialiste, malgré la crise économique capitaliste qui fait rage.

    La force de Berlusconi est fondamentalement basée sur la déception éprouvée avec les gouvernements de centre-gauche, comme récemment la coalition Olivier, et sur l’échec du PRC (Parti de la refondation communiste). Fondé en 1991, le PRC avait précédemment reçu un soutien important, pas simplement du point de vue électoral mais aussi dans les lieux de travail et dans la société, mais cela a été gaspillé quand les dirigeants du PRC ont rejoint les gouvernements capitalistes au lieu de combattre pour gagner du soutien en faveur de politiques socialistes. En conséquence, le PRC est proche de l’extinction. Comparé à 2004, le suffrage ‘communiste’ est tombé de 2.757.000 voix à 1.032.000 (soit de 8.47% à 3.37%), alors que le suffrage ‘gauche/vert’ (une opposition très douce…) est tombé de 1.467.000 voix à 955.000 (soit de 4.51% à 3.12%). Mais un bloc de gauche significatif existe toujours en Italie. Le RPC lui-même, en alliance avec les Communistes Italiens et la Gauche Européenne, a gagné 1.032.000 voix alors que les Travailleurs Communistes en ont remporté 166.000. Ce soutien constitue toujours une base puissante pour un parti basé sur les idées véritables du marxisme en Italie.

    Des gains pour la gauche dans quelques pays

    A contre-courant de ce contexte général, la victoire du Socialist Party (CIO-Irlande) de Joe Higgins en Irlande a été un contraste marqué face à ce qui s’est produit dans le reste de l’Europe. Le SP a gagné 50.510 voix de préférence à Dublin (12.4%), plus DU double de ses 23.218 voix de 2004. C’était un vote conscient pour le SP basé sur son programme. Le SP était en concurrence avec les parti travailliste irlandais? dans l’opposition, dont la première voix de préférence à Dublin a également monté de 54.344 à 83.741 et avec le Sinn Fein dont le soutien au député sortant est tombé de 60.395 à 47.928 voix.

    Le résultat de Joe est seulement comparable au Bloc de Gauche au Portugal, qui a plus que doublé ses voix pour en atteindre 381.000 (10.7%), rattrapant tout juste le CDU, l’alliance menée par le Parti Communiste et ses 379.500 voix. Le "Mouvement des peuples contre l’UE", au Danemark, a augmenté ses voix de 97.986 à 168.035 (7.18%).

    Nouvelles formations de gauche

    Depuis le début des années ’90, le CIO a expliqué que la transformation des anciens partis sociaux-démocrates et ‘communistes’ faisait que, en même temps que la construction des forces en défense du socialisme véritable, il fallait argumenter que des étapes seraient nécessaires par la construction de partis indépendants de la classe ouvrière. De tels partis indépendants pour les travailleurs pourraient fournir à la fois un point de ralliement pour s’opposer à l’offensive capitaliste et un endroit où les idées socialistes pourraient être discutées.

    Ces dernières années, nous avons assisté à différentes tentatives de construire de nouveaux partis de gauche. Ces élections européennes ont d’ailleurs connu le passage d’une étape importante en Grande-Bretagne quand le principal syndicat des transports a lancé une initiative électorale, "No2EU, Yes to Democracy", à laquelle ont notamment participé le Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles) et le Parti Communiste de Grande-Bretagne (PCGB). Cette liste a remporté 1% des suffrages.

    Mais plusieurs de ces nouvelles formations n’ont pas combiné une activité sérieuse et les revendications politiques claires nécessaires pour construire de vraies forces durables. C’est une véritable lutte que de construire de nouveaux partis, en particulier quand l’habitude de voter pour les anciens partis ouvriers existe toujours et quand joue l’effet du ‘moindre mal’ ou le fait que quelques petites concessions peuvent être gagnées. Toutefois, la combinaison de certains événements, d’expérience et de nouvelles activités pour ces partis peut élargir la base pour l’établissement d’une nouvelle force significative, ce que Dublin a illustré.

    Mais, de façon générale, les nouveaux partis de gauche n’ont pas connu de résultat dramatique. Les mauvais résultats peuvent s’expliquer en partie par le fait que beaucoup ont viré vers la droite, en refusant de faire campagne comme des socialistes et en ne présentant pas leur programme et leurs revendications de façon claire et déterminée.

    En Allemagne, Die Linke, en comparaison avec l’ancien PDS en 2004, a gagné 390.000 voix et a reçu un pourcentage de 7.5%, mais ce chiffre est autour de la moitié de ce qu’il avait dans les sondages d’opinion, et sous son objectif de "10 + X %". De même, en Grèce, l’alliance de gauche Syriza a obtenu 4.7%, comparé à 4.16% en 2004, mais des sondages d’opinion avaient parlé de 18% en 2008.

    Malheureusement, une situation semblable s’est développée avec le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) en France, qui a reçu 4.8% des voix, chiffre qu’il faut comparer aux 9% des sondages lors du lancement de la formation en janvier 2009. Une force clé derrière le NPA est l’ancienne LCR, et les suffrages du NPA sont une augmentation par rapport aux 2.56% gagnés en 2004 en alliance avec LO (LO a remporté 1.2% dans ces élections). Mais ces 4.8% sont une déception comparés aux 4.25% que le porte-parole du NPA, Olivier Besancenot, avaient gagné pour la LCR aux élections présidentielles de 2002, élections auxquelles LO avait reçu 5.72%.

    Une partie des ‘anciennes’ nouvelles formations stagne, comme le Socialistische Partij aux Pays Bas, dans ce cas-ci partiellement en raison du mouvement vers la droite de la direction du parti, avec une opposition de type nationaliste face à l’UE et une participation aux coalitions gouvernementales locales avec des partis capitalistes. De tels développements peuvent handicaper l’avenir de ces nouvelles formations, soit en termes d’effondrement, comme cela semble se produire avec le PRC en Italie, soit en termes de transformation en petits partis avec peu de perspective de se développer en tant que forces de masse.

    Dans quelques pays, la faiblesse de ces nouveaux partis a donné un espace pour le développement de partis ‘verts’, particulièrement en France, où Europe-Ecologie a gagné 16.2%, mais également en Grande-Bretagne, aux Pays Bas et dans la région francophone de Belgique. Les 7.1% gagnés par le parti pirate en Suède, un parti contre la surveillance d’Etat et pour le téléchargment libre d’internet, est une indication de l’atmosphère anti-éstablishment, particulièrement parmi les jeunes.

    Des opportunité à venir pour les véritables socialistes

    De façon générale, ces élections donnent une indication de l’instabilité qui se développe en Europe. La victoire du Socialist Party à Dublin et le doublement des voix du Bloc de Gauche au Portugal, avec ailleurs des augmentations plus modestes de voix à gauche, donnent une idée du potentiel qui est actuellement présent. Le résultat du SP à Dublin prouve qu’il est possible de gagner du soutien pour des idées socialistes même lorsque beaucoup de travailleurs et de jeunes votent pour le ‘moindre mal’, tandis que le résultat du Bloc de Gauche montre ce qui est possible quand un ‘moindre mal’, le Parti Socialiste Portugais dans ce cas-ci, est au pouvoir et applique des politiques capitalistes.

    Beaucoup de travailleurs européens, de jeunes et de membres de la classe moyenne craignent pour leur avenir et espèrent que cette crise économique sera bientôt terminée. Malheureusement, ce ne sera pas le cas.

    Au fur et à mesure qu’il sera compris qu’un retour des hauts taux de croissance économique n’arrivera pas, que le chômage de masse demeurera et que les capitalistes exigeront d’autres coupes dans les budgets sociaux et le niveau de vie de la majorité, la nécessité de lutter commencera à être comprise. Cela donnera l’opportunité à l’établissement de forces significatives capables de lutter pour le socialisme. Mais ce ne sera pas automatique. Cela exigera un programme clair et une stratégie consciente. Les voix pour l’extrême-droite lors de ces élections sont un avertissement : les forces réactionnaires peuvent gagner du soutien sur base de l’agitation sociale faute d’alternative pour les travailleurs.


    Le Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO

    Cette évaluation a été rédigée par le CIO.

    Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte fait partie d’une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en Belgique s’inscrit dans le cadre d’une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l’arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C’est d’ailleurs l’isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.

  • COMMUNIQUE DE PRESSE: Au pays du trèfle et de la Guiness, la gauche radicale pourrait faire une percée inattendue

    Longtemps désignée comme le Tigre celtique pour sa croissance économique record, l’Irlande a été frappée de plein fouet par la crise économique. Le chômage y explose et le mécontentement social grandit rapidement. Les Irlandais semblent vouloir retourner la note au gouvernement en place à l’occasion des élections européennes. Selon les derniers sondages, les deux partis au pouvoir ne recueilleraient que 23%. Par contre, le Socialist Party est crédité de 9% dans la circonscription de Dublin.

    Communqué de presse du PSL

    Le Socialist Party irlandais n’a rien à voir avec le PS francophone. Il s’agit d’un parti de la gauche radicale, emmené par Joe Higgins, ancien député et porte-parole du Non au Traité de Lisbonne lors du referendum de 2007. Le SP irlandais est lié en Belgique au Parti Socialiste de Lutte / Linkse Socialistische Partij (PSL/LSP) qui se présente lui aussi aux élections européennes ainsi qu’aux élections régionales.

    Cette percée attendue du SP – à côté de celle du Nouveau parti Anticapitaliste d’Olivier Besancenot en France, de Die Linke en Allemagne, du Bloc de Gauche au Portugal,… – est un des indices du développement d’une nouvelle gauche anticapitaliste et de la montée de la résistance contre l’Europe des patrons et des banquiers, cette Europe qui met en œuvre les privatisations et le démantèlement des services publics et qui encourage la flexibilité à outrance et la précarité pour les travailleurs.

    Voir aussi: L’establishment politique s’attend à une punition – les marxistes à 9% dans les sondages à Dublin


    Le Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO

    Le Socialist Party est la section irlandaise du CIO.

    Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte fait partie d’une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en Belgique s’inscrit dans le cadre d’une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l’arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C’est d’ailleurs l’isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.

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